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N° 6 - Décembre 2008 Magazine Professionnel d’Information Médicale DOCTI news AlimentAtion et MÉDICAMENTS. les liaisons dangereuses FONDAMENTAUX PolyArthrite RHUMATOÏDE. le fardeau personne l, social et médical GÉNÉRIQUES Faut-il leur faire confiance ? DIÉTÉTIQUE Avis de professionnels sur le contexte du marché boursier FINANCES Dispense de timbrage, Autorisation N° 1397 Pr Hakima HimmicH, Présidente de l’alcs L’ALCS réalise environ 60% de la totalité des actions de prévention et la quasi-totalité des actions de prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

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Numéro 6 Décembre 2008

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Magazine Professionnel d’Information Médicale

DOCTInews

AlimentAtion et médicaments.les liaisons dangereuses

FOndamentaUX

PolyArthrite rhUmatOïde.le fardeau personnel, social et médical

Génériques

Faut-il leur faire confiance ?

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Avis de professionnels sur le contexte du marché boursier

Finances

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Pr Hakima HimmicH, Présidente de l’alcs

L’ALCS réalise environ 60% de la totalité des actions de prévention et la quasi-totalité des actions de prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

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> SélectionPsychanalyse en terre d’islam

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> Diététique

médicaments et aliments. les associations à éviter

> Fondamentaux

Polyarthrite rhumatoïde. Une maladie

invalidante mais méconnue

18 > Univers PharmaDawafric 2008. echos de la deuxième édition

> Institutionnel

aLcs.Un combat de tous les jours

4 > Flash santéAVC. le mal est mis sous la loupe

Editorialo M M A I r e

Magazine Professionnel d’Information Médicale

DOCTInews

Directeur de publication et de rédaction ismaïl BERRAdArédactrice en chef Maria MoUMiNE

Secrétaire de rédaction Rania KAdiRiDesign et infographie Yassir EL HABBirégie publicitaire Ecran Bleu

Directrice de la clientèle Khadija ALAoUiimpression idéaleDOCTiNEWS est édité par Prestige diffusion

32, rue El Banafsaj résidence Zaitouna app 12 Casablanca.Tel : +212 22 27 40 46/69 Fax : +212 22 27 40 32E-mail : [email protected]

Dossier de presse : 08/22Dépôt légal: 2008 PE0049iSSN: en coursDOCTiNEWS est tiré à :25.000 exemplaires

Par Ismaïl Berrada

34 > FinancesFiscalité des valeurs mobiliéres

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> Dossier

médicaments génériques.les voies de développement

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RRécemment, un accord cadre de coopération a été conclu entre le ministère des Habous et des Affaires islamiques et celui de la Santé. Ayant pour objectif la promotion et la modernisation des soins de santé mentale et psychologique, une telle initiative ne peut être que louable. Ce volet important de la santé est resté trop longtemps cautionné dans les coins les plus sombres des préoccupations gouvernementa-les. Cette initiative ne manquera donc pas de contribuer à combler les insuffisances énormes détectées à ce niveau. Important, l’est aussi cet accord parce qu’il est un exemple de ce que peut être une coopéra-tion interministérielle. Celle-ci mérite d’être davantage intensifiée dans le cadre d’une stra-tégie nationale mûrement élaborée. Car on ne le répétera jamais assez, la santé est l’affaire de tout un chacun, et en particulier, des minis-tères. En effet, comment faciliter l’accès aux soins de base alors qu’il n’y a pas de routes pour transporter un malade à l’établissement sani-taire le plus proche de son village? Comment prévenir les cancers, ce fléau bien ancré dans notre pays, sans l’intervention du ministère de l’agriculture pour rationaliser l’usage des pes-ticides notamment? Comment lutter contre les maladies hydriques et parasitaires si la popula-

tion est privée d’approvisionnement en eau potable? Comment s’as-surer du bon suivi des traitements quand le malade ne sait ni lire ni écrire? Ces exemples sont sim-plistes, bien entendu. Une analyse

plus approfondie permettra de dé-gager tant d’enseignements

vertigineux. Gageons encore une fois que ce type de conven-tion se généralise pour une coopération inter-ministérielle effective, durable et nul doute fructueuse !

Pour une approche intersectorielle de la santé

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EUne course féminine contre le cancer du sein

En marge de la campagne nationale de sensi-bilisation au cancer du sein mise en place par l’association «Cœur de Femmes» en octobre dernier, a été organisée la 5e course féminine pour la lutte contre le cancer du sein. Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en collaboration avec l’As-

sociation Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), cet événement a eu lieu samedi 22 no-vembre 2008 sur la corniche de Casablanca. Ob-jectif : allier le plaisir de participer à une activité

sportive à l’utilité de contribuer à la sensibilisa-tion sur un mal aussi redoutable que le cancer du sein, s’il n’est pas détecté à temps.

AAVC. le mal est mis sous la loupe

Au Maroc, un colossal travail scientifique visant à brosser l’état des lieux des accidents vasculaires cérébraux (AVC) vient d’être lancé. Les résultats sont attendus pour 2011. En effet, 44 universitaires marocains (neurologues, radiologues, généti-ciens, biologistes, pharmaciens, statisticiens, neurophysiologistes, car-diologues, endocrinologues et nutritionnistes) planchent sur une étude qui vise à évaluer le rôle des affections cardiaques, des facteurs nutri-tionnels, biologiques et génétiques dans la genèse de l’accident vascu-laire cérébral ischémique (AVC). Un budget de 4 millions de DH a été alloué à cette étude initiée par le collège «Sciences et techniques du vivant», dépendant de l’Académie Hassan II des sciences techniques. Ladite étude a pour objectif de faire des recommandations précises pour le développement d’une véritable politique de santé concernant les AVC (mise en place de structures de prise en charge à la phase aiguë et développement de centres de rééducation et de réadaptation pour les patients).

le Patient et l’Amo au cœur d’un colloque national

SSOS Hépatites organise en colla-boration avec un réseau associa-tif, le premier Colloque national sur le patient et l’assurance mala-die sous le thème : « Le patient et l’AMO, acquis et perspectives», et ce le mardi 2 décembre 2008 à l’hôtel Palace d’Anfa à Casa-blanca. Pour les organisateurs, malgré les avancées de l’AMO au Maroc, bon nombre de barrières entra-vent encore l’accès au traitement du patient marocain atteint de ma-ladies graves. De la CNOPS où

certains médicaments contre des maladies lourdes sont indisponi-bles, à la CNSS qui oblige ses pa-tients à payer au préalable et de se faire rembourser par la suite, en passant par les assurances privées qui leur imposent un plafond… La liste des peines des affiliés est longue. Le patient est otage d’un système qui cherche encore ses repères, mais en attendant des vies humaines sont perdues. Ainsi, la première édition de ce colloque se veut une plate-for-me de dialogue, une dynamique

d’échange d’informations pour contribuer à l’essor de la protec-tion sociale dans le Royaume et répondre aux défis qui lui sont posés. Mais au-delà du fait de vouloir contribuer à la vulgari-sation de l’AMO, la finalité du Colloque national sur le patient et l’assurance maladie est de souli-gner l’urgente nécessité de pour-suivre sa révision structurelle eu égard aux enjeux liés aux pres-sions démographiques et leurs ré-percussions sur notre système de santé en général.

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la CnoPS dresse son bilan d’activité

Plus de 60.000 dossiers relatifs aux maladies chroniques et coûteuses ont été traités par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) durant la période août 2007-août 2008 pour une enveloppe de plus d’un milliard DH, soit 55 % des res-sources financières de la Caisse. Dispo-sant d’une pharmacie, cet organisme a fourni gratuitement 150 médicaments aux assurés atteints de maladies coû-teuses et de longue durée. Récemment, elle a mis sur son portail la consultation à distance des rembour-sements des dossiers maladie de ses assurés. Selon un communiqué de la Caisse, ce service s’adresse à plus de 1.171.000 assurés, soit 3.200.000 bé-néficiaires qui ont actuellement la pos-sibilité de consulter, en temps réel, leurs dossiers déposés au niveau des mutuel-les, l’évolution de leur traitement, les remboursements prévus ou effectués, ainsi que le mode de paiement attendu (en mandat ou virement).

en bref

Pinsuffisance rénale en chiffres

Plus de 9.114 personnes sont atteintes d’insuffisance rénale au Maroc. 6.114 d’entre elles bénéficient des services de 160 centres dont 54 relèvent du ministère de la Santé. Pour faire face aux demandes de soins, le ministère de tutelle ambitionne, à travers la mise en place d’un plan visant la satisfaction de toutes les attentes à l’horizon 2012, d’assurer à terme les services de santé à 3.000 cas inscrits sur la liste d’atten-te. Il a également programmé 25 cen-tres d’hémodialyse, outre le soutien à

cinq autres centres qui s’occupent des patients ne bénéficiant pas des séances d’hémodialyse.

lnh. Place du bilan complet dans la prise en charge

2ème journée de Pharmacovigilance

La Société marocaine de Pharmaco-vigilance (SMPV) organise du 19 au 20 décembre 2008 au Conseil national de l’Ordre des médecins de Rabat ses deuxièmes journées scientifiques sous le thème : « Sécurité du patient et ges-tion du risque ». Des différents thèmes qui seront débattus lors de cette mani-festation, on retient « Erreurs médica-menteuses », « Gestion du risque en milieu hospitalier » et « Circuit infor-mel et contrefaçon des médicaments ».

AAfin de promouvoir et de moderniser les soins de santé mentale et psycholo-gique, le ministère des Habous et des Affaires islamiques et celui de la Santé ont signé un accord-cadre de coopéra-tion visant la promotion et la moder-nisation des soins de santé mentale et psychologique. Par cet accord, le ministère des Ha-bous et des Affaires islamiques s’en-

gage à créer un Fonds (Waqf) dédié à la protection de la santé mentale, à soutenir les efforts des institutions œu-vrant dans ce domaine en répondant à leurs besoins en termes d’équipements et de médicaments, et à améliorer les conditions d’hospitalisation au sein de ces établissements. D’une durée de cinq ans renouvela-bles, il prévoit également la diffusion des concepts de la santé mentale et l’organisation de campagnes de sen-sibilisation parmi les malades et leurs familles ainsi qu’au sein de la société.

Santé mentale. le ministère des habous crée un Fonds

AAutour de la thématique : « Lymphomes non hodgkiniens : diagnostic et trai-tement » se sont réunis, à Fès en novembre dernier, un groupe de praticiens pour discuter de la problématique que pose cette maladie, certes fatale, si elle n’est pas prise en charge à temps. Objectifs : assurer aux malades de meilleures chances de guérison. Pour Dr Faouzi Habib, qui a animé la rencontre, l’instau-ration d’un panier de soins devant un LNH acquiert une importance particulière dans le contexte marocain nettement marquée par l’insuffisance des infrastruc-tures sanitaires appropriées de prise en charge, l’inégalité d’accès aux soins d’une région à l’autre et l’absence d’une couverture médicale adéquate. Outre le fait qu’elles diminueraient passablement la morbidité des diagnostics tardifs, elles éviteraient aux malades des déplacements multiples et inutiles, ainsi que des dépenses contraignantes pour la santé et la bourse du patient.

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Le ministère des Habous

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L La détresse des affiliés cancéreux

AFès abrite le congrès de MG Maroc

Actif depuis 2003, le Collectif national des médecins généralistes du Maroc, MG Maroc, a organisé sous l’égide de l’IFDA, la première édition du Congrès international de médecine pluridisci-plinaire, et ce les 22 et 23 novembre 2008 à Fès. Cette importante manifes-tation à laquelle ont pris part un panel d’experts nationaux et internationaux, a été marquée par un programme tout aussi riche en genre qu’en nombre, et ce, dans le but de confronter les expériences et d’homogénéiser les pratiques.

Les souffrances des affiliés à la CNOPS at-teints de cancers s’intensifient de plus en plus en raison de l’indisponibilité de certains anti-cancéreux dans la pharmacie de cet organisme. Depuis de longues années en effet, ces patients faisaient l’exception de leurs semblables en bé-néficiant de la gratuité et de la disponibilité des anticancéreux. Mais du jour au lendemain, voilà qu’ils se retrouvent contraints de se procurer eux-mêmes certains produits avant que la caisse ne les rembourse. Les produits en question font partie de la liste de médicaments anticancéreux indispensables dans les protocoles thérapeutiques en usage. selon Pr Abdelkader Acharki, vice-président de l’association Néo Vie House, le problème ré-side dans le fait que ces médicaments de fond sont chers pouvant atteindre jusqu’à 42 000 dhs l’unité. « Vendre tous ses biens, s’endetter ou abandonner les traitements restent ainsi les principales issues face aux malades, profon-dément flétris par les lourdes conséquences de leur maladie », explique-t-il en soulignant le re-tard de remboursement.

En bref

Une nouveau centre d’oncologie voit le jour à Casablanca

Le IVème congrès mondial du Secrétariat international des in-firmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF), or-ganisé en partenariat avec l’Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires (AMSITS) et l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), aura lieu du 7 au 11 juin 2009 à Marrakech au Maroc.Plus de 1500 infirmières et infirmiers provenant d’au moins 25 pays de la francophonie (cliniciens, professeurs, chercheurs en soins infirmiers, décideurs, gestionnaires du système de santé, médecins et sages-femmes) participeront à ce congrès ayant pour thème : « Le savoir infirmier, promoteur du développe-ment humain ».

IVème congrès mondial du SIDIIEF

LLe CHU Ibn Rochd de Casablanca vient de se doter d’un centre d’oncologie pour adultes et enfants. Une en-veloppe globale de plus de 53 millions DH a été allouée à cet établissement. D’une capacité d’accueil de 3500

malades par an, ce centre est érigé sur une superficie de 3.300 m2. S’éle-vant sur deux étages, la nouvelle structure comprend un service d’hospi-talisation, une unité d’oncologie pédiatrique, des unités de radiothérapie et de chimiothérapie ainsi que des salles de conférences et de traitement pour personnes atteintes de cancer. Le centre dispose aussi d’une pharmacie, d’une unité de préparation des médicaments et d’une unité consacrée à l’enseignement. Cette impor-tante structure, qui vient renforcer l’offre des soins médicaux dans la métropole casablancaise, a été réalisée par le ministère de la Santé, la Région du Grand Casablanca et le Conseil préfectoral avec la contri-bution de l’ALSC. L’intérêt qu’accorde l’ALSC au cancer du sein et de l’utérus n’est pas fortuit puisque ces cancers touchent 50% des person-nes atteintes de cette maladie au Maroc. Le cancer du sein, à lui seul, touche 12.000 nouveaux cas par an. Il demeure la principale cause de mortalité des femmes âgées entre 40 et 50 ans.

Dans l’article « Cancer du colon, les nouvelles techniques en ceoliochirurgie » paru dans le numéro 5 de Doctinews, il faudrait lire dans la légende de la photo (page 6), Dr Ahmed EL Hijri, Professeur d’anesthe-sie-réanimation à la faculté de médecine et de pharamcie de Rabat, Service de Réanimation Chirurgicale-Bloc Opératoire Central, Hopital Avicenne-Rabat, au lieu de « Résident en formation ».

Erratum

Sar la Princesse Lalla Salma lors de l’inauguration du Centre d’oncologie du CHU Ibn Rochd à Casablanca

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ELa santé passe par les mains

En utilisant une puissante technique de séquençage génétique, les chercheurs de l’Université du Colorado ont déterminé qu’une main contenait environ 150 es-pèces de bactéries différentes qui varient d’une per-sonne à l’autre. En effet, pour un même individu, la flore trouvée sur la main droite n’est pas forcément identique à celle de la main gauche et encore moins à celle du voisin. Les scientifiques ont trouvé, en tout, plus de 4700 bactéries différentes sur 102 mains ap-partenant à 52 volontaires.Fort heureusement, la plupart de ces germes sont inoffensifs pour l’Homme. Les quelques colonies de pathogènes (entérocoques, colibacilles, staphy-locoques…) retrouvées sont pourtant à l’origine de nombreuses maladies, dont certaines très difficiles à

traiter en raison du développement de résistances aux traitements. Ainsi, pour lutter contre ces bactéries, le meilleur moyen reste encore le lavage régulier des mains.

MPolyarthrite rhumatoïde, cette maladie systémique

Maladie systémique, la polyarthrite rhumatoïde (PR) attaque aussi le système car-dio-vasculaire. C’est tellement vrai que cette maladie doublerait le risque cardio-vasculaire. Même en l’absence d’autres facteurs de risque tels que le diabète, l’hy-pertension artérielle ou l’excès de cholestérol… C’est ce qui ressort d’une étude présentée au dernier Congrès de l’American College of Rheumutalogy » à San Francisco. Le Pr Marie Gunnarsson de l’Institut Karolinska à Stockholm, a suivi pendant 10 ans, près de 8.000 patients atteints de polyarthrite, et près de 39.000 personnes en bonne santé.Dans les suites immédiates du diagnostic de PR, elle a ainsi observé une forte aug-mentation du nombre d’infarctus du myocarde parmi le groupe des malades. Une hausse qui s’est accentuée durant les 5 années suivantes. Résultat : 10 ans après l’annonce de la maladie, le risque de décès par infarctus était deux fois plus élevé chez les polyarthritiques.

SSelon une étude australienne, une activité très modérée peut conduire à une légère amélioration des fonctions co-gnitives chez les personnes de plus de 50 ans qui présen-tent des troubles mnésiques.Selon Lautenschlager et les collaborateurs qui l’ont réa-lisé, « cet essai est le premier à démontrer que l’exercice améliore la fonction cognitive chez les plus de 50 ans avec de légers troubles cognitifs subjectifs ou objectifs ». Ils rappellent aussi que le nombre de patients atteints de la maladie d’Alzheimer dans le monde pourrait dépasser 105 millions de personnes en 2050. Si l’apparition de la maladie ne pouvait être retardée que de six mois, ceci se traduirait par 9,2 millions de cas en moins.

De la marche contre les problèmes de mémoire

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SSelon deux articles présentés par des épidémiologistes de l’Univer-sité du Texas, les modèles de pré-diction utilisés pour le cancer du poumon peuvent être améliorés par la prise en compte de nouvelles va-riables telles que l’origine ethnique ou encore la capacité individuelle de réparation de l’ADN. « Les Afro-Américains ont des fac-teurs de risque similaires à ceux des Caucasiens, mais les risques semblent être plus élevés et il existe une plus forte association avec les expositions profession-nelles telles que la sciure de bois

ou l’amiante », explique le Dr Ca-rol Etzel dans un premier article. De plus, les risques associés à la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) étaient aussi plus élevés que ceux trouvés dans

la population caucasienne. Dans un deuxième article présen-té par des membres de la même équipe, Spitz et ses collaborateurs expliquent que leur modèle basé sur des données cliniques et sur les facteurs de risque peut être op-timisé en y ajoutant des données sur la capacité de réparation de l’ADN. Selon Spitz, des fonctions de réparation de l’ADN, qui ne sont pas optimales, sont associées à une augmentation significative d’un facteur deux des chances de cancer.

Améliorer les modèles prédictifs pour le cancer du poumon

DDes chercheurs de l’Université de Glasgow viennent de montrer que les inégalités de santé imputables à des différences de revenus sont plus faibles dans les zones où les espaces verts sont plus nombreux. Dans ce travail mené par Mitchell et ses collaborateurs, les chercheurs ont étudié les données de près de 41 millions d’Anglais avec notam-ment des chiffres de mortalité de 366348 personnes afin de savoir si l’association entre les revenus et la mortalité variait en fonction d’un

environnement riche en espaces verts ou non.Dans le cas de la mortalité totale, ils ont montré que les inégalités de santé entre les plus riches et les plus pauvres étaient deux fois plus faibles dans les endroits riches en espaces verts comparés aux zones qui en étaient le plus dépourvues. Cette différence était encore un peu plus marquée pour la morta-lité par maladies circulatoires. Par contre, les auteurs n’ont pas trouvé d’effet significatif pour la mortalité

dont les causes ne sont vraisembla-blement pas affectées par un envi-ronnement vert tels que les cancers du poumon.

Inégalités de santé. Rôle des espaces verts

Fibromyalgie et désordre neuronal. Quel lien ?

DDans un article publié dans la re-vue Rheumatology, une équipe de scientifiques expose une nou-velle théorie mettant en cause un dysfonctionnement du système nerveux. Selon eux, c’est un dé-séquilibre entre les neurones du système nerveux sensoriel et ceux du système moteur qui est à l’ori-gine de la fibromyalgie. Pour ap-puyer leur hypothèse, ils ont sou-mis des patients à différents tests sensori-moteurs. Ils ont réussi à faire apparaître les douleurs en créant, à l’aide de miroirs, un dé-calage entre le mouvement effec-

tué et celui observé, ce qui confir-me qu’un conflit entre les voies sensorielles et motrices est bien

à l’origine du syndrome algique. Plus probant encore, les médecins ont soulagé les douleurs présen-

tes dans un bras en induisant le cerveau en erreur : le malade face à un miroir bouge le bras opposé non douloureux mais visuelle-ment pour le cerveau, c’est le bras souffrant qui se déplace. Cette explication s’avère donc prometteuse mais certainement pas suffisante. En effet, si elle permet de comprendre l’existen-ce de douleurs musculaires voire tendineuses ou articulaires en revanche elle n’explique pas les troubles du sommeil ni la fatigue chronique.

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UUne expérience, présentée lors de la réunion de l’American Heart Associa-tion, a validé la possibilité d’exploiter l’excès d’énergie produit par le cœur pour alimenter certains dispositifs implantables. Pour l’heure, le micro-générateur utilisé lors de l’expérience n’a produit que 17% de l’électricité nécessaire au fonctionnement d’un pacemaker, appareil qui contrôle le rythme cardiaque. Selon les cardiologues, cette techno-logie pourrait équiper la prochaine génération de stimulateurs leur procu-rant ainsi une plus grande autonomie ou un apport d’énergie supplémentai-re leur permettant de remplir d’autres fonctions de surveillance de la pompe cardiaque. Quand le cœur bat à 80 battements par minute, le microgénérateur expéri-mental, appelé SIMM (Self-energizing Implantable Medical Microsystem),

récupère 4,3 microjoules par cycle cardiaque. Cette production d’éner-gie peut augmenter de 140% quand le rythme s’accélère entre 104 et 128 pulsations par minute. A l’inverse, une diminution de la fréquence ou de la tension artérielle entraîne une moindre production d’électricité.

Un pacemaker autoalimenté par les battements du cœur !

Tunisie. Nouvel endoscope offert au CHU de la Marsa

Le Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mongi Slim à la Marsa vient d’être doté d’un endoscope pour la greffe du foie. Cet endoscope, dont le coût est estimé à 48 mille dinars, est offert par l’association Rotary Inter-national, club de la Marsa, en collabo-ration avec ses homologues d’Italie. Il permettra d’entreprendre des greffes du foie avec une plus grande précision et efficacité.

En bref

Le Prix Jean Bernard attribué à Olivier Hermine

Directeur de recherche et professeur d’hématologie, Olivier hermine, mé-decin de 46 ans, est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques dans le domaine des maladies du sang. Il a notamment mis au point un nouveau traitement antiviral contre des lympho-mes, et travaille aujourd’hui sur la mas-tocytose, une maladie rare du sang.« Je suis très honoré par ce prix, avoue-t-il. Si j’ai choisi de me spécia-liser en hématologie, c’est notamment parce que cette discipline forme un pont remarquable entre la science et la clinique. Et c’est Jean Bernard qui l’a créée, il a aussi établi les bases de la recherche clinique. C’était un homme impressionnant à plus d’un titre : par son savoir médical et scientifique bien sûr, mais aussi sa culture, ses qualités littéraires, son humanisme. »

L’L’OMS a lancé un appel à « faire face au ralentissement de l’activité économi-que par un accroissement des investissements en faveur de la santé et du secteur social ». Il faut tout d’abord « protéger les pauvres (...) dans les pays riches comme dans les pays pauvres », a souligné Margaret Chan, directrice générale de l’OMS.Pour elle, l’investissement dans la santé contribue d’ailleurs à «la relance de l’économie» car la bonne santé des travailleurs «est le fondement de la produc-tivité économique et il permettra d’accélérer le retour à la stabilité économi-que».

Investir dans la santé pour faire face à la crise

L’Les hypertendus s’ignorent en Europe

L’étude Immidiet a examiné 1.604 personnes dans trois zones géographiques différentes: sud-ouest de Londres, Limburg en Belgique et Abruzzo en Italie. Les chercheurs ont trouvé que 24% des personnes incluses dans l’étude avaient une pression artérielle élevée, mais que 56% de ces hypertendus ignoraient leur condition.Elle a aussi montré que moins de la moitié des personnes se sachant hyperten-dues et sous traitement avaient une pression artérielle conforme aux recomman-dations internationales.Autre point analysé, les différences entre les régions. Les résultats ont révélé que le pourcentage d’hypertendus était plus faible en Angleterre qu’en Belgique et en Italie. Ces résultats pourraient refléter des changements de modes de vie, selon les chercheurs.

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PHYSIOMERHygiène nasale

Laboratoires : BOTTUIndication thérapeutique :Hygiène nasale.Présentations : Uni doses pour nouveau-nés 30 unités de 5 ml. PPM 109.00 DHSpray doux de 115 ml pour bébé et jeunes enfants. PPM 99.00 DHSpray de 135 ml jet normal pour adultes et enfants. PPM 99.00 DH

AUDICLEANHygiène de l’oreille

Laboratoires : BOTTUIndication thérapeutique :Hygiène auriculairePrésentation :Spray de 60 ml. PPM 99.00 DH

TERIX 250 mgLaboratoires : SOTHEMAIndications thérapeutiques :Traitement des mycoses cutanées et des onychomycoses avec atteinte matricielle.Présentations :Boîte de 14 comprimés. PPM 157.00 DHBoîte de 28 comprimés. PPM 298.00 DH

MORPHINE SOTHEMALaboratoires : SOTHEMAIndications thérapeutiques : Traitement symptomatique des douleurs intense et/ou re-belles aux antalgiques de niveau plus faible, quelles soient aiguës ou chroniques.Présentations:Boîte de 10 ampoules 10 mg/ml. PPM 50.00 DHBoîte de 10 ampoules 30 mg/ml. PPM 83.00 DH

Commercialisé par les laboratoires Galenica, Rhumix® est un médicament ayant une ac-tivité à la fois antalgique, antipyrétique et

anti-inflammatoire. Sa composition basée sur l’ibu-profène, le paracétamol, la vitamine C, chlorphéna-mine maléate, pseudo-éphédrine et cafeine, profère à ce produit, l’indication thérapeutique par excellence contre les états grippaux et le cortège de maux qui les accompagne. Outre l’obstruction et l’hypersécrétion nasale, il est également d’usage en cas d’affections des voies respiratoires supérieures et ORL : rhume, rhinites allergiques, rhinopharyngites.

Philips AVENT, le N°1de la petite puériculture en Angleterre, arrive au Maroc

Philips, en collaboration avec IphaBiotics, dis-tributeur agréé, annonce le lancement offi-ciel de la marque Philips AVENT au Maroc.

AVENT conçoit et fabrique en Angleterre depuis près de 25 ans des produits de puériculture qui s’ins-pirent de la nature, et qui ont été élaborés suite à des recherches et à des tests cliniques intensifs. Faisant maintenant partie du groupe Philips, la nouvelle mar-que Philips AVENT continue à fournir des solutions innovantes qui répondent aux besoins des mamans et qui simplifient les repas et les soins nécessaires au bébé. Importé par Philips et distribué au Maroc par IphaBiotics, les produits Philips AVENT sont dis-ponibles dans les pharmacies, parapharmacies et les magasins spécialisés depuis le 15 novembre 2008.

Rhumix, le médicament complet

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Complé Mat GrossesseVitamine Et Minéraux

Laboratoires : Centre Africain Pharmaceutique. Promotion : AFROMEDICIndications thérapeutiques : Complément de vitamines et minéraux chez la femme enceintePrésentation:Boîte de 60 gélules. PPM 129.00 DH

DIMAZOLCarbimazole 10 mg

Laboratoires : PROMOPHARMIndications thérapeutiques :Normalisation de la fonction thyroïdienne en cas d’hyper-thyroïdiePrésentation :Boîte de 50 comprimés à 10 mg. PPM 48.00 DH

SINAWET Grasse

Laboratoires : PHD InternationalIndications thérapeutiques : Traitement de la toux aiguë productive, pneumonie et bron-chite aiguë et chronique.Présentation :Flacon de 120 ml. PPM 65.00 DH

SINADRYSèche

Laboratoires : PHD InternationalIndications thérapeutiques : Traitement de la toux chronique non productive, asthme bronchique et allergie respiratoire.Présentation:Flacon de 120 ml PPM 61.00 DH

Les laboratoires Cooper Maroc viennent de mettre à la dis-position du corps médical une nouvelle formulation de sa spécialité Vascor : VASCOR LM®.

VASCOR LM® est une nouvelle forme galénique performante qui permet la libération progressive du principe actif assurant ainsi une meilleure couverture du nycthémère avec seulement 2 pri-ses par jour (un comprimé matin et soir). De ce fait, la prise de midi est supprimée pour une meilleure adhésion au traitement. VASCOR LM® se présente en boîte de 60 comprimés pelliculés à libération modifiée, dosés à 35 mg de trimétazidine.

VASCOR LM®, le nouveau-né de Cooper Maroc

La crème AKIL-DIA a été spécifi-quement étudiée,

formulée et conçue pour l’hygiène et la protection de la peau très fragile du pied diabétique.Ayant fait l’objet de nom-breuses études cliniques en France et à l’étranger, elle est prescrite par des diabétologues du monde entier, dans le cadre de la prévention des risques podologiques liés au diabète.

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L’ensemble des maladies rhumatismales, le rhuma-tisme étant un terme qui

englobe des maladies qui peuvent toucher les articulations et ce qui les entoure (tendons, ligaments, os …), est subdivisé en plusieurs groupes. Parmi ces rhumatismes, les rhu-matismes inflammatoires chroni-ques forment un groupe où figure la polyarthrite rhumatoïde.Elle touche près de 0,5 à 1 % de la population occidentale et trois fois plus souvent les femmes que les hommes et peut apparaître à tout âge, mais tout particulière-ment entre 40 et 60 ans. Au Maroc, on peut estimer, bien que l’on man-que de statistiques précises, que le nombre de personnes qui en sont atteintes, se situe entre 100.000 et 350.000.C’est une maladie articulaire qui,

dans tous les pays du monde, est un véritable problème de santé pu-blique en raison de ses conséquen-ces médico-socio-économiques. En effet, elle nécessite une prise en charge prolongée par des rhu-matologues, voire des chirurgiens

orthopédistes, des spécialistes en médecine physique et en réédu-cation fonctionnelle, ainsi que des examens biologiques et radiologi-ques multiples dans le temps. De plus, son traitement, qui a connu des progrès récents énormes grâ-ce aux biothérapies, est coûteux, mais, cela a changé le visage de

cette maladie qui, jusqu’à un pas-sé très récent, aboutissait dans de nombreux cas, à un handicap fonc-tionnel et donc une détérioration de la qualité de vie des malades.

Une origine inconnueLes causes de cette maladie sont inconnues. Mais l’on sait qu’il s’agit d’une maladie auto-immune c’est-à-dire que le système immu-nitaire y est perturbé, des anticorps étant dirigés non plus contre des substances étrangères au corps mais contre le corps lui-même, ici en l’occurrence les articulations. Comme de nombreuses maladies auto-immunes, la polyarthrite rhu-matoïde est polyfactorielle, rele-vant de facteurs immunologiques, génétiques, environnementaux, hormonaux et psychologiques. Dans certaines familles, on peut rencontrer d’autres cas.Dans la majeure partie des cas, la maladie s’installe de façon pro-

gressive et graduelle sur plu-sieurs semaines ou mois. Mais, des débuts soudains sont pos-sibles. Elle est caractérisée par la survenue d’arthrites, c’est-à-dire, d’inflammation articulaire plus exactement synoviale. Ces

arthrites entraînent des douleurs articulaires souvent nocturnes, avec raideur fréquente au réveil le matin, gonflement et chaleur des articulations; le début se situant souvent au niveau des mains, c’est-à-dire, aux poignets et aux petites articulations des doigts. Progres-sivement, dans la plupart des cas,

Une maladie invalidante mais méconnueGénéralement confondue avec d’autres maladies rhumatismales, la polyarthrite rhumatoïde altère considérablement la qualité de vie des malades si elle n’est pas prise en charge à temps.

polyarthrite rhumatoïde.

Au Maroc, la polyarthrite rhumatoïde touche entre 100.000

et 350.000 personnes.

Avec lA collAborAtion du Pr. ouAfA MKinSi SlAoui chef du Service de rhuMAtologie Au chu ibn rochd - cASAblAncA

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Service de rhumatologie au CHU Ibn Rochd - Casablanca

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l’extension se fait vers d’autres ar-ticulations, généralement de façon bilatérale et symétrique. Il faut ce-pendant d’emblée distinguer deux grandes formes : - les formes sévères qui, en l’ab-

sence de traitement adapté, évo-luent vers une invalidité du fait des atteintes destructrices et dé-formantes des articulations ;

- les formes plus bénignes, dont la bénignité est attestée par le carac-tère peu évolutif et/ou peu des-tructeur.

Il convient, en outre, de rappeler que cette maladie peut atteindre d’autres organes que les articula-tions, tels les poumons, le cœur ou le système nerveux.Parfois, la maladie est associée à d’autres maladies auto-immunes, telles que le syndrome de Gouge-rot-Sjögren ou le syndrome sec qui entraîne une sécheresse des yeux et de la bouche entre autres.

Alternatives thérapeutiques. Il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de prévenir l’apparition de la maladie mais des progrès consi-dérables ayant été faits tant dans les moyens de reconnaître préco-

cement la maladie, que dans les traitements qui institués tôt, aug-mentent les chances de rémission prolongée, c’est-à-dire d’accalmie de l’inflammation, voire même de guérison ce qui est possible dans des cas limités.Les objectifs des traitements sont le soulagement des symptômes, l’induction et le maintien d’une ré-

mission, le maintien du bon fonc-tionnement des articulations et la prévention de l’invalidité et des dommages que peut causer cette maladie sur les organes.

Ces traitements sont constitués par des traitements symptomatiques tels les anti-inflammatoires non stéroïdiens, des traitements de fond qui sont le pivot central du trai-tement et les biothérapies qui ci-blent des substances que l’on croit responsables de l’inflammation et de sa destruction. La chirurgie orthopédique est utile pour rem-placer une articulation atteinte par une prothèse, ou pour retirer une membrane synoviale trop épaisse parfois. L’intervention d’un phy-siothérapeute contribue au main-tien des capacités physiques de ces patients, tant dans leur vie person-nelle que professionnelle.Au Maroc, la polyarthrite rhuma-toïde a rejoint la liste des affections de longue durée pour les personnes couvertes par la CNSS mais il n’en reste pas moins que les personnes non couvertes voient leurs dépen-ses de santé augmenter de façon considérable, lorsque ce sont elles qui les couvrent ou leurs familles. Quant aux indigents, ils n’ont que peu de recours vu l’expérimen-tation pilote du RAMED qui vient de débuter.

La polyarthrite rhumatoïdes est une inflammation des articulations

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Prêt In finé : C’est le client qui y gagne !

LLe crédit immobilier jouit de beaucoup de nouveaux avantages au Maroc depuis peu. Les ménages marocains, après l’avoir boudé (d’ailleurs, les conditions proposées il y a quelques années faisaient fuir tout le monde) l’exploitent aujourd’hui sans complexe. Il faut bien reconnaître que les mentalités ont changé : le crédit immobilier est devenu un levier, un outil et au final un moyen d’accession à la propriété pour l’ensemble de la population marocaine. Même les plus démunis sont soutenus par l’Etat pour devenir propriétaires. C’est dans ce contexte que l’on voit apparaître de nouveaux produits financiers, qui réduisent les coûts pour le client, en lui proposant des solutions « intégrées ».

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Un prêt In Finé : C’est quoi ?

Un ménage marocain à haut revenu aujourd’hui a plusieurs problématiques auxquelles il doit trouver une réponse :

- Prendre un crédit immobilier pour acheter sa maison- Placer son épargne- Réduire son IGR de manière légale !

Le prêt In Finé permet de répondre à toutes ces questions en même temps.

Voici un exemple :

C’est un prêt immobilier dont on ne rembourse que les intérêts sur le capital emprunté, et pas le capital lui-même. Pendant la durée du prêt, une épargne sur un produit d’épargne retraite sans risques va garantir à la banque le remboursement et pour le client fructifier pour rembourser le capital emprunté d’un coup à la fin du prêt, d’où le terme « In Finé ».

PUn prêt In Finé : C’est pour qui ?

Pour les hauts revenus (> 10.000 DH) et les ménages à forte imposition de manière générale. Dans le cas des investissements locatifs, l’opération est encore plus intéressante. Sur le plan fiscal, prêt In Finé permet de déduire les intérêts d’emprunt des revenus locatifs et de diminuer son imposition tout en profitant de placements performants.

LComment y accéder ?

Le prêt In Finé est un prêt légèrement complexe et peu habituel qui nécessite une maîtrise des montages de financement qu’un spécialiste comme CAFPI peut offrir.CAFPI est en mesure de vous conseiller, de vous accompagner et de vous trouver la meilleure solution de crédit aux meilleures conditions.

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LFort de sa première expérience en 2007, Dawafric récidive cette an-née encore et réunit pharmaciens, industriels, grossistes, fournis-seurs, chargés de promotion ou autres prestataires de service autour de sa deuxième édition à laquelle a pris part le ministre du Commerce extérieur, M. Abdel-latif Maazouz.

Près de 100 exposants nationaux et étrangers venant d’Algérie, du

Cameroun, du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal, du Congo, de la Mauritanie, de Côte d’Ivoire, du Gabon, d’Egypte, du Togo, du Soudan, de la Tunisie, du Liban, d’Espagne, de France et d’Allemagne, et 2000 visiteurs

dont 350 étrangers et 150 profes-sionnels de la santé ont participé à cette rencontre. Objectif : nouer des partenariats entre les phar-maciens d’Afrique et initier des relations économiques, scientifi-ques, touristiques et culturelles entre les pays africains. Mais au-delà de cette volonté de consolider les liens de coopé-ration intercontinentale, il a été également question de s’attaquer en interne aux fléaux sanitaires

les plus préoccupants à l’échelle mondiale. L’enjeu est de taille. Il y va de la santé des populations, base et objectif de tout projet de développement économique.Côté scientifique, ce rendez-vous a été marqué par l’organisation

d’une série de conférences por-tant sur des thèmes étroitement liés aux problèmes sanitaires en Afrique, à savoir «Le cancer» et «Le sida». Dans ce cadre, un hommage a été rendu à l’As-sociation Lalla Salma de lutte contre le cancer pour ses multi-ples actions d’information et de sensibilisation sur ces maux re-doutables au Maroc, ainsi qu’au Professeur Jean-Claude Cher-mann, co-découvreur du virus du Sida. Un trophée leur a été remis, signe de reconnaissance de leur engagement et de leur dévoue-ment à ces deux causes humani-taires. Ce programme a été égale-ment ponctué par plusieurs autres thèmes comme : «La prescription des médicaments dangereux au cours de la grossesse» et «Rôle du pharmacien dans le sevrage tabagique» présenté par les labo-ratoires Pfizer.

Mais Dawafric 2008 était aussi l’occasion pour valoriser toute recherche scientifique innovan-te dans le domaine de la santé. C’est ainsi qu’un séminaire a été entièrement consacré à la pré-sentation du produit innovant, IXOR®. Fruit de longues années de recherche, ce premier IPP ef-fervescent à base d’oméprazole a valu aux laboratoires Laprophan le premier prix R & D dans la catégorie « Entreprises innovan-tes » de l’Association marocaine pour la R & D et tout récemment,

Echos de la deuxième éditionDawafric 2008

La « grande messe » des pharmaciens africains s’est tenue, de nouveau, du 31 octobre au 1er novembre dernier à l’Office des changes de Casablanca. L’équipe de Doctinews a suivi pour vous cette importante

rencontre scientifique et vous propose une synthèse en texte et en images des principaux points forts.

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Pr Abdellatif Benider recevant le trophée Dawafric au nom de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer

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Quels sont les apports thérapeutiques du produit IXOR® ?IXOR® est le premier IPP ef-fervescent à base d’oméprazole. Cet antisécrétoire d’acide gastri-que est indiqué en cas d’ulcère gastro-duodénal et de reflux gas-tro-oesophagien. Il est également

préconisé pour le traitement et la prévention des lésions occasion-nées par les AINS.

Que représentent pour les labo-ratoires Laprophan les distinc-tions nationales et internatio-nales reçues suite à la mise au point de ce produit innovant ?C’est d’abord un grand honneur pour notre firme pharmaceuti-que. Ces reconnaissances vien-nent récompenser les longues années passées pour mettre sur le marché un produit aussi nova-teur qu’IXOR®. Pour l’industrie pharmaceutique, c’est une fierté

partagée. Nous faisons partie de cette famille et je pense que cela peut même constituer pour elle une émulation pour développer elle-même des recherches dans le domaine pharmaceutique.

Quelles sont vos perspectives d’exportation?L’exportation a des exigences qui sont liées aux législations des différents pays. Nous avons certainement comme ambition de mettre le produit à l’export. Nous ferons tout pour lui don-ner le rayonnement international qu’il mérite.

Trois questions au Docteur Mohamed Tazi, Directeur Médical des laboratoires Laprophan

une seconde distinction remise à Genève par l’Organisation mon-diale de la propriété intellectuelle (OMPI) au Dr Farid BENNIS.

En définitive, ce Salon est désor-mais le rendez-vous incontourna-ble de l’ensemble des profession-nels du secteur pharmaceutique

en leur permettant des échanges scientifiques, culturels et écono-miques, de valoriser leurs com-pétences, en consolidant leurs relations. Ainsi, une participation plus massive à ce salon est vive-ment recommandée pour donner à ce projet positif et fédérateur tout l’éclat qu’il mérite. Car « si

auparavant, on disait que le ma-lade était au sud et le médicament au nord, Dawafric prouve que le médicament existe aussi au Sud et qu’il est même en bonne san-té. », conclut Dr Danielle Tobias, responsable de l’export aux labo-ratoires Laprophan.

M. Abdellatif Maazouz, ministre du Commerce extérieur, visitant le stand des laboratoires Laprophan

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LUne complémentation en vitamine E ou C ne per-met pas de réduire le risque d’évènements cardio-vasculaires majeurs chez les hommes. Ce résultat publié dans le JAMA, est issu d’une analyse qui a porté sur les données de plus de 14.600 patients de plus de 50 ans. Les participants ont reçu 400 UI de vitamine E un jour sur deux ou un placebo et 500 mg de vitamine C par jour ou un placebo. Le suivi moyen était de huit ans. Les auteurs expliquent que « comparée au placebo, la vitamine E n’avait pas d’effet sur l’incidence des évènements cardio-vas-culaires majeurs (…). Il n’y avait pas non plus d’ef-

fet significatif de la vitamine C sur les évènements cardio-vasculaires majeurs ainsi qu’individuelle-ment sur les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et la mortalité de cau-se cardio-vasculaire ». Une augmentation du risque d’AVC hémorragique a par ailleurs été associée à la vitamine E (HR=1,74 (1,04-2,91), P=0,04). En conclusion, les auteurs estiment que ces données ne soutiennent pas l’emploi de ces complémentations en vitamine pour la prévention cardio-vasculaire chez les hommes de 50 ans et plus.

Événements cardio-vasculaires. Les vitamine E et C ne préviennent pas

Novartis et Xoma. Une coopération consolidée

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UUn vaste essai clinique mené sur 3.000 volontaires, destiné à tester l’efficacité d’un vaccin contre le vi-rus du sida, a été suspendu par la firme Merck. Les contrôles, effectués par une société indépendante, ont révélé en cours d’essai que le vaccin ne proté-geait pas contre l’infection par le VIH et qu’il ne permettait pas non plus de réduire la charge virale (la quantité de virus dans le sang) chez les person-nes infectées.

Le GDNF pour traiter l’alcoolisme

Des chercheurs ont montré sur un modèle animal que le facteur de croissance GDNF est un agent d’action ra-

pide pour lutter contre la recherche et l’envie de consom-mer de l’alcool.

Ces résultats ont établi que lorsque le GDNF (Glial cell line-derived neurotrophic factor) était administré directe-

ment dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) de rats, la mo-tivation des animaux à rechercher de l’alcool était fortement

réduite dans un délai court, de l’ordre de 10 minutes après l’ad-ministration du GDNF.

Vaccin contre le sida.Merck arrête un essai clinique

EEntamée en 2004, la collaboration entre le bâlois Novartis et le californien Xoma a permis le dévelop-pement de six produits candidats dont le HCD122. Ce médicament contre les lymphomes est actuelle-ment en phase I/B-2A, et contre les myélomes, en phase I.

Dans le cadre de cette collaboration élargie, Novar-tis procédera à un versement anticipé d’un montant maximum de 14 mio CHF. Le laboratoire bâlois consentira également des royalties sur le chiffre d’affaires du HCD122, à un taux à deux chiffres, indique Xoma. En contrepartie, Novartis aura la main haute sur le programme HCD122 et sur les projets de recherche en cours dans le domaine de l’oncologie et autres applications.

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Virus du sida

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Les voies de développement

D’une composition simi-laire au produit d’ori-gine et proposant donc

des performances thérapeutiques équivalentes, les médicaments génériques présentent l’avantage d’un moindre coût, inférieur au moins de 30 % à celui de l’original. Dans la plupart des cas, l’arrivée de médicament générique pousse d’ailleurs le laboratoire commer-cialisant le princeps à réviser ses prix à la baisse.Cette accessibilité matérielle est liée à la vie même du médicament. Lorsqu’un laboratoire découvre une molécule potentiellement effi-cace, il dépose un ou des brevets auprès des autorités compétentes. Cette mesure protège son inven-tion pendant 20 ans. Une fois les essais cliniques achevés, le décou-vreur peut exploiter commerciale-ment son médicament sans crainte d’être copié, pendant plus de 12 ans.A la fin de cette période, le brevet expire et la molécule tombe dans le domaine public. Ainsi, tout autre établissement pharmaceutique peut fabriquer et vendre des mé-dicaments avec cette même molé-cule. Produits soit par des sociétés spécialisées, soit par des sociétés

pharmaceutiques qui souhaitent défendre leurs produits tombés dans le domaine public, les mé-dicaments génériques ne sont pas soumis à une procédure complète, mais bien à une procédure allégée dans la mesure où il n’est pas né-cessaire de fournir les résultats d’essais pharmacologiques, toxi-cologiques ou cliniques. Toutefois, il faut démontrer que le médicament générique est complè-tement similaire à l’original, ce qui signifie la même composition qua-

litative et quantitative en principe actif, la même forme galénique et surtout une même bioéquivalence dans certains cas (voir entretien avec le Dr Mahli). Sachant que toute la chaîne de fabrication et de distribution fait l’objet de contrô-les aussi nombreux et rigoureux, que le médicament soit un généri-que ou non.

Enjeux thérapeutiques et économiquesConscients des enjeux sanitaires

réduction du coût des traitements, meilleure accessibilité aux soins, élargissement de la couverture médicale au maroc… sont autant de facteurs qui jouent en faveur de la floraison des génériques. pourtant, leur part dans les ventes de médicaments ne décollent toujours pas.

médicaments génériques

Avec lA collAborAtion du Pr AbdelAziz Agoumi, directeur de lA dmP

Le saviez-vous ?En 2007, la consommation de médicaments génériques des Français s’est vue augmenter de 22,1% comparati-vement à 2006, d’après l’édition 2008 du «Mémento médicament» de la Mutualité Française. Dans huit cas sur dix, les médicaments génériques ont été préférés aux médicaments de marque, ce qui a permis une économie de 1,16 milliard d’euros à l’Assurance maladie. Ce bond en avant des génériques serait surtout lié au fait que les pharmaciens ont désormais la possibilité de refuser le tiers payant aux personnes qui n’accepteraient pas de prendre un médicament générique. Initiée en janvier 2007, cette mesure, qui oblige les récalcitrants à avancer l’argent de leurs médicaments, semble porter ses fruits.

Salle à Infrarouge

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mondiaux, bon nombre de pays ont fait de la promotion des mé-dicaments génériques leur champ de bataille. Car non seulement ils contribuent largement à faciliter l’accès aux traitements, mais aussi à réduire la morbidité et la mor-talité liée à certaines maladies ré-putées pour leur gravité comme le Sida. Aux États-Unis par exemple, en 2007, ils ont représenté 63% du marché américain, 65% au Ca-nada, 50% au Danemark et 40% en Grande-Bretagne.Au Maroc, les médicaments géné-riques connaissent un regain d’in-térêt grâce notamment à l’intro-duction du système de couverture médicale. Existant au Maroc depuis les années 70, ils n’ont pas connu l’essor attendu et ce pour plusieurs raisons dont la méconnaissance de ces produits par le grand public et l’absence d’une stratégie promo-tionnelle. En 2008, une étude réalisée par l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) a remis à l’ordre du jour l’apport indéniable des gé-nériques. Cependant, ce sondage d’opinion, mené auprès des profes-sionnels dont le conseil de l’Ordre des médecins et les gestionnaires de l’AMO, à savoir la CNSS et la CNOPS, a révélé que nombre de médecins préfèrent prescrire la molécule originale (princeps) à la copie (générique). Selon l’Asso-ciation Marocaine des Industries Pharmaceutiques (AMIP), seules 60 millions d’unités de médica-ments génériques sont vendues, sur un total estimé de 200 millions dans le secteur privé chaque année. Malgré leur caractère abordable, les médicaments génériques n’ont vu leurs ventes augmenter que de 19 à 30% au cours des dix dernières an-nées. Là, le lobbying des grandes firmes pharmaceutiques n’est plus un secret pour personne. Résultat : le taux de pénétration des généri-ques n’est aujourd’hui que d’envi-ron 25%, avec une large utilisation dans le secteur public (91%).Pourtant, l’enjeu est de taille. Il y va de la santé de la population.

L’étude de la bioéquivalence est-elle toujours nécessaire à réaliser sur les génériques ?Il faut remettre la bioéquivalence à sa juste proportion scientifique car elle a été sujet de grande polémique. L’OMS a classé les médicaments en quatre catégories par rapport à la bioéquivalence. Une seule de ces catégories est soumise à la bioéqui-valence. Il s’agit de molécules qui ont un profil de dissolution particu-lier et un indice thérapeutique étroit (dose toxique proche de la dose thé-rapeutique). Donc tous les produits ne nécessitent pas la bioéquivalence, en particulier les anticancéreux. Ces derniers sont injectables dans la ma-jorité des cas et cette forme galéni-que n’est jamais soumise à ce test. Il en est de même pour la forme solide de cette classe médicamenteuse. On ne peut pas donner des produits hau-tement toxiques à des sujets saints pour le réaliser.

Est-ce que les molécules mère sont protégées au Maroc ?Pour qu’une molécule nouvellement découverte ne soit pas copiée, le la-boratoire doit la breveter dans tous les pays où il souhaite la commercia-liser. Au Maroc, ce n’est qu’en 2004 que le brevetage de médicaments était possible. De fait, tous les pro-duits qui existaient avant cette date sont susceptibles d’être copiés.

Quelles sont les procédures de contrôle des matières premières destinées à la fabrication des génériques ?Au Maroc, nous avons un système calqué sur nos voisins européens pour le contrôle des matières

premières. D’après l’OMS et toutes les sociétés savantes qui s’intéressent à la question, cet aspect est beaucoup plus important que la bioéquivalence. Il suffit de changer la cristallisation d’un principe actif pour aboutir à un autre principe actif. Toutes les ma-tières premières utilisées dans notre pays ont ce qu’on appelle un Drugs Master File (DMF), c’est-à-dire, une signature qui atteste de la conformité du produit : absence de solvants ré-siduels, produits de dégradation, de métaux lourds... Une matière pre-mière sans DMF est donc nettement moins chère. C’est la raison pour laquelle les génériques peuvent être, dans certains pays, disponibles à des prix encore moins chers. Le laboratoire national de contrôle des médicaments peut, en collabo-ration avec la direction des douanes, dresser la traçabilité de toutes les matières premières importées et des-tinées à la fabrication des génériques au Maroc. En cas de non respect des normes exigées à ce niveau, les labo-ratoires pharmaceutiques sont assu-jettis au retrait de l’AMM.

Le conditionnement peut-il altérer la qualité du générique ?La stabilité du médicament dépend étroitement du conditionnement. C’est pour cela que le laboratoire na-tional de contrôle des médicaments

exige des tests de stabilité dans des conditions extrêmes. Si le médicament ne répond pas à ces exigences, le labora-

toire pharmaceutique est tenu soit de changer

le conditionnement soit de revoir son

processus de fa-brication.

Entretien avec Dr Abdelmoumen MAhLy, Directeur du L.N.C.M

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Les médicaments génériques per-mettent au système de l’assurance maladie de répondre aux besoins de santé avec le moins de dépen-ses possibles. Sur le nouveau plan d’action 2008-2012, ces produits représentent un outil d’améliora-tion de l’accès aux soins pour les plus démunis et notamment en ce qui concerne les maladies chro-niques qui nécessitent des traite-ments d’un coût onéreux. A cela s’ajoute le fait que dans les années à venir, ils peuvent consti-tuer un moyen efficace pour faire face à l’ampleur des conséquences négatives sur le système de santé liées entre autres au changement de la structure démographique de la population marocaine, qui tend

de plus en plus au vieillissement. La situation nécessite donc une mobilisation d’urgence, d’autant plus si l’on sait que si pour les uns, l’utilisation à large échelle des gé-nériques constitue la panacée et le frein à la hausse des coûts de la santé, pour d’autres les génériques soulèvent réticences, craintes, voi-re une opposition totale à l’emploi de ce type de médicaments. Les péripéties des médicaments gé-nériques au Maroc n’en sont qu’à leur début.

De la conscientisation à la responsabilisationLes médicaments fabriqués au Ma-roc en général et les génériques en particulier sont issus d’une indus-Etalons primaires pour le contrôle de la qualité

des matières premières

Quelles sont les procédures de mise sur le marché et de contrôle, établies par le département de la santé ?La demande de mise sur le marché d’un générique est régie par un certain nombre de mesures dont la formu-lation, l’origine de la matière première, les études clas-siques exigées pour tout produit pharmaceutique com-me la validation des processus de fabrication, celle du contrôle et de la stabilité selon les conditions ICH (In-ternational Conference on Harmonization) et le prix.Concernant ce dernier point, il faut savoir que le prix du premier générique doit être au moins inférieur de 30% au princeps et de 5% moins cher à chaque demande d’AMM d’un générique ayant la même DCI. Le fabri-cant est obligé de se conformer à tous les engagements pris au moment de sa demande.À partir de là, tout un arsenal de procédures de contrôle est mis en place, que ce soit au niveau de la matière première qu’au niveau du produit semi-fini et fini. Des contrôles sont également effectués d’une manière fortuite soit à partir d’échantillons pris dans les pharmacies ou suite à une ré-clamation du patient.A ce propos, la politique du ministère de la Santé concernant les contrôles est prio-ritaire. D’ailleurs, l’investissement en équipement du laboratoire est de plus en plus important. Aujourd’hui, on peut dire que nous disposons d’un outil extrêmement performant. Je profite de cette occasion

pour lancer un appel aux responsables de Doctinews et à ses lecteurs pour organiser une journée porte ouverte au laboratoire national de contrôle.

Comment le ministère intervient pour limiter le nombre croissant de génériques fabriqués à partir de la même molécule ?Le ministère de la Santé ne peut en aucun cas barrer le chemin à une demande d’AMM qui répond aux exigen-ces de qualité arrêtées. Toutefois et vu notre politique de fixation des prix, précédemment expliquée, qui est de minorer de 5% à chaque demande d’AMM d’un même princeps, la limi-tation se fait d’elle-même, une fois que le produit n’est plus rentable pour le postulant.

Qu’en est-il du droit de substitution ?Le développement du générique au Maroc ne peut se

faire qu’à travers la mise en application du droit de substitution. D’ailleurs, la question est déjà

inscrite dans la stratégie 2008-2012. Il est certain qu’avec la floraison du générique, la responsabilité du pharmacien est amenée à

devenir plus importante. D’où la nécessité d’accompagner cette mesure d’une forma-tion continue et d’un effort permanent de

communication sur les nouveaux pro-duits, ainsi que l’instauration

d’un outil technologique hautement performant.

Trois questions au Pr Abdelaziz Agoumi, Directeur de la DMP

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trie pharmaceutique classée par l’OMS dans la zone Europe. Une telle reconnaissance n’est cer-tainement pas le fruit du hasard. Mais elle résulte en grande partie des efforts déployés par le minis-tère de la Santé, particulièrement de la direction du médicament et de la pharmacie qui veille en per-manence à assurer à ces produits la qualité exigée par les standards internationaux et la sécurité des médicaments mis sur le marché marocain. Dans ce cadre, les procédures de contrôle de la qua-lité des génériques au laboratoire national de contrôle des médica-ments (L.N.C.M.) sont devenues de plus en plus rigoureuses. Il s’appuie pour cela sur des outils performants et des ressources humaines hautement qualifiées (170 personnes dont plus de 70% ont un doctorat) pour mener à bien leurs missions.Profitant de tous ces atouts, le département de tutelle a mis au point une politique multifactoriel-le visant la promotion de ces pro-duits. Celle-ci a été amorcée par la campagne de communication sur les génériques en septembre dernier. Lancée conjointement avec l’ANAM, elle a ciblé les ci-toyens et les professionnels de la

Qu’attendez-vous aujourd’hui des la-boratoires génériqueurs pour pouvoir vous insérer dans une politique de prescriptions du médicament généri-que ?L’Association des Médecins Internes du CHU Ibn Rochd de Casablanca (AMIC) a fait le pari du médicament générique dès les balbutiements de cette tendance au Maroc. En effet, étant donné la caté-gorie sociale défavorable de la majorité des patients que nous sommes amenés à traiter au quotidien, l’arrivée sur le marché de ces thérapeutiques d’effi-cacité similaire à des coûts moins éle-vés que les molécules princeps nous a convaincu de nous inscrire rapidement dans cette logique. Néanmoins, nous estimons que certains ef-forts restent à faire de la part des laboratoires génériqueurs, notamment dans les domaines de la communication, de la qualité de certains produits et des prix. De plus, ces laboratoires gagne-

raient à s’astreindre à un code d’éthique commun, seul garant d’une concurrence loyale et responsable.

Selon vous, quelles sont les retombées de la campagne lancée par le minis-tère de la Santé ?En tant que praticiens hospitaliers, nous avons surtout remarqué la réorientation de l’approvisionnement des pharmacies hospitalières en direction des médica-ments génériques.

Que pensez-vous du droit de substi-tution qui pourrait être accordé au pharmacien ?Nous y sommes opposés. Certaines si-

tuations justifient le recours au prin-ceps. Il relève de la responsabilité exclusive du médecin de prescrire le produit qu’il juge le mieux adapté à son patient. Pharmacien et médecin prescripteur doivent toujours exercer

leurs rôles dans une logique de complémentarité et non pas

de substitution.

Trois questions au Dr. Mohamed ZAIDANI, Président de l’AMIC

Quelle est l’incidence économique du stockage de plu-sieurs médicaments génériques sur le fonctionnement d’une pharmacie ?Avec le développement des génériques, le pharmacien ne peut plus se permettre de stocker plusieurs médicaments d’une même DCI. L’attente de la prescription médicale est donc indispensable à la mise en place du médica-ment.Heureusement la loi n’exige pas la détention de tous les produits. Cependant, elle exige du pharmacien d’être en mesure de répondre aux besoins de sa clientèle habituelle. En matière de stockage, nous traitons donc les génériques de la même manière que les princeps.

Que pensez-vous de la campagne de génériques lancée récemment par le ministère de Santé ?

Je ne pense pas que cette campagne soit suffisante pour promouvoir les génériques au Maroc. Une telle initiative mérite d’être intensifiée pour atteindre les buts escomp-tés. Je ne pense pas que le grand public ait bien compris la totalité du message diffusé.

Quels pourront être les avantages du droit de substi-tution ?

Le droit de substitution serait, s’il est institué, une bonne initiative, sachant que nous l’avons déjà revendiqué il y a quelques temps dans le but de permettre aux personnes démunies d’accéder aux traitements les plus basiques. Le ministère de tutelle n’était pas suffisamment préparé à nous l’accorder. Aujourd’hui, avec l’AMO, ce

droit s’impose de lui-même pour la viabilité de cet important

projet.

Trois questions au Dr Mohamed BELGhAZI, Pharmacien d’officine

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santé (médecins et pharmaciens). Objectif : redynamiser le marché des médicaments génériques en augmentant le taux de pénétration des génériques pour atteindre pro-bablement les 40 à 50% en 2012. Fiabilité, efficacité et performance étaient les maîtres-mots de cette opération de sensibilisation, pre-mière en son genre au Maroc. Côté financier et en se basant sur le principe de l’équité à l’accès aux soins qui constitue un des fonde-

ments de la stratégie 2008 - 2012, le nouveau plan ministériel prévoit de mettre en place une politique de

fixation des prix destinée à conte-nir le coût des soins de santé. Pour ce qui est de la problémati-

que des tests de bioéquivalence des génériques par rapport aux princeps, constamment soulevés par les professionnels de la santé en particulier les prescripteurs, les responsables ministériels af-firment qu’un texte de loi est en cours d’élaboration et qu’il verra le jour très prochainement. Enfin, les actions entreprises jus-qu’ici sont certes importantes, mais insuffisantes pour une pro-motion forte et soutenue des médi-

En 2008, des 450 demandes d’AMM,

300 d’entre elles sont des génériques.

Votre laboratoire est une multinationale spécia-lisée dans les médicaments génériques. Parlez-nous de votre expérience au Maroc?Mylan Pharmaceuticals, anciennement appelé Merck Générique Maroc, est la première filiale mul-tinationale dans le générique installée au Maroc.Notre stratégie commerciale dans un premier temps était de lancer les produits injectables dans les clas-ses thérapeutiques comme l’oncologie, l’antibiothé-rapie et la corticothérapie. Ne disposant pas d’un site industriel, c’est notre partenaire marocain qui importe et distribue nos produits. En matière de générique, notre laboratoire a ouvert l’accès aux soins sur ce type de produits qui étaient chers d’une façon générale. Lorsque nous avons commercialisé des génériques en oncologie, les prix ont baissé de l’ordre de 30 % voire plus versus le princeps. Aujourd’hui, nous réalisons notre chiffre d’affaires aussi bien grâce aux secteurs publics qu’aux pres-criptions privées.

Il est fréquent de dire que les génériques sont moins chers parce qu’ils ne sont pas de bonne qualité. Qu’en pensez-vous ?C’est une idée tout à fait erronée. Un médicament générique c’est d’abord un médica-ment, donc il est soumis aux mêmes procédures lé-gales pour l’obtention de l’autorisation de sa mise sur le marché. Malheureusement, le médicament générique au Maroc souffre d’un manque de communication auprès du consommateur et du professionnel de la santé, pour véhiculer une information sur la qualité et l’efficacité du médicament générique.

Si on prend l’exemple de nos produits commercia-lisés sous DCI+Merck, les produits qui existent sur le marché marocain sont exactement les mêmes que ceux commercialisés en France ou d’autres pays européen.Des études de bioéquivalence pour les formes so-lides démontrent bien l’équivalence entre le géné-rique et son princeps. Ces études sont exigées pour l’enregistrement du produit. Quel est l’impact de la campagne lancée par le ministère de la Santé ?Je crois que c’est très important de communiquer autour de la qualité et de l’efficacité des génériques, égales à celle de la molécule mère. Une qualité dont le garant est le ministère de la Santé. Le médecin, le pharmacien et le patient doivent être parfaitement informés sur ces produits.Pour le moment, il est difficile d’évaluer l’impact de cette campagne. Mais ce qu’on peut retenir c’est que les gens savent que les génériques existent et qu’ils en parlent. Pour optimiser son rendement, il importe de mener des actions de proximité auprès des médecins et des

pharmaciens et de concevoir des moyens de communication en usant de tous

les supports pour une plus large diffusion de l’information. Maintenant il ne faut pas s’atten-dre à ce que la campagne seule fasse progresser la part des généri-

ques dans le marché global du mé-dicament.

Entretien avec Dr souhail Tebib, Directeur des laboratoires Mylan Pharmaceuticals Maroc

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Quelle est la politique générale de l’AMIP vis-à-vis du générique ?L’Association Marocaine de l’Industrie Pharma-ceutique est composée de membres représentant aussi bien des multinationales que de sociétés na-tionales appartenant à des opérateurs marocains n’exploitant que des génériques. Du fait donc de son statut, l’AMIP a une politique qui s’intéresse aussi bien aux médicaments d’innovation qu’aux médicaments génériques. L’AMIP a pour mission principale d’encourager aussi bien la mise à dis-position de médicament innovant qui contribue au progrès de la médecine que le développement du médicament générique qui permet d’élargir l’accès aux soins.

On dit toujours que le médicament générique est un médicament à bas prix aux dépens de la qualité de la matière première et du condition-nement. Qu’en est-il aujourd’hui ?Le médicament générique est un médica-ment à bas prix car il n’a pas à en sup-porter les investissements de recherche et de développement qui ont servi à la découverte et au lancement du médica-ment princeps qui lui a permis d’exister après la durée légale de protection du brevet. Ce médicament générique est donc produit à partir d’une matière pre-

mière tombée dans le domaine public et disponible auprès de nombreux producteurs. Aujourd’hui le générique est généralement mis sur le marché à un prix bien inférieur au produit original, et ce pour le bénéfice du malade.

Quelle est la contribution de l’AMIP dans la réussite de la campagne du ministère ?L’AMIP a accueilli très favorablement la campa-gne du ministère de la Santé publique pour la sen-sibilisation du public en faveur de l’acceptation du médicament générique.La contribution de l’AMIP est de veiller à ce que les opérateurs de l’industrie pharmaceutique ma-rocaine mettent à la disposition du corps médical et pharmaceutique et du citoyen marocain un médi-cament de qualité irréprochable et aux meilleures conditions économiques qu’il s’agisse du médica-ment d’innovation ou du médicament générique.

Selon vous, quelles sont les retombées de cette campagne ?Il est trop tôt pour se prononcer sur le plan quantitatif.Cependant, une retombée positive que nous

pouvons souligner est la confiance que le ministère de la Santé va don-

ner au citoyen dans la qualité du médicament mis à sa

disposition.

caments génériques. D’autres me-sures d’accompagnement sont en cours d’étude par le département de tutelle. Elles visent notamment la responsabilisation des médecins et des pharmaciens. Dans ce sens, le droit de substitution pourrait constituer la clé de voûte d’un tel dispositif. Par ce droit, les offici-naux pourront délivrer un généri-que. À côté de la réalisation d’un système d’information très fiable pour documenter tous les actes de substitution, des incitations finan-cières peuvent être mises en place pour les encourager à adhérer à ce plan. Autre moyen pour favoriser le gé-nérique est la possibilité pour le

praticien de faire sa prescription en utilisant le nom de la molécule (DCI pour dénomination com-mune internationale) et non pas le nom de marque du médicament. Au pharmacien ensuite de prendre la responsabilité de choisir la spé-cialité pharmaceutique adéquate. La généralisation des génériques ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique. La concentra-tion d’efforts de la part des diffé-rentes parties concernées - méde-cins, pharmaciens et patients - par la problématique est indispensa-ble. Mais pour y parvenir, long est le chemin à parcourir avant de rat-traper nos voisins européens.

Entretien avec Ali sEDRATI, Président de l’AMIP

Appareil de difraction à rayon X

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Vu votre longue expérience, pouvez-vous nous donner un aperçu sur la faisabilité et le déve-loppement d’un générique ?Il y a lieu de constater d’abord que de nombreux laboratoires fabriquaient déjà des génériques bien avant que l’on ne commence à parler de ce terme de générique et sans que cela ne soulève ni réticence ni objection.Aussi faut-il se féliciter des efforts énormes de re-cherche que maintiennent les grands laboratoires pour le progrès thérapeutique.Car le princeps d’aujourd’hui est bien le générique de demain !

Mais comment et quand peut-on fabriquer et ex-ploiter un générique ?La création d’un médicament générique doit répon-dre d’abord à des critères réglementaires et admi-nistratifs admis sur le plan international.Son développement nécessite plusieurs étapes tech-niques identiques à celles appliquées dans le cas du produit original : formulation, fabrication, contrôle de qualité, stabilité, distribution…Il est admis qu’un brevet d’invention d’une molé-cule (et non une spécialité pharmaceutique) bénéfi-cie d’un délai de protection de 20 ans au bout du-quel la molécule concernée tombe dans le domaine public. Elle peut, par conséquent, être génériquée, c’est-à-dire copiée et la spécialité pharmaceutique, pour laquelle elle servira de principe actif, sera éga-lement la copie conforme de la spécialité originale ou princeps : dosage identique du principe actif, ef-ficacité, innocuité, stabilité…Il est nécessaire d’insister sur l’in-térêt de ce délai de 20 ans.D’abord il permet –à juste titre- à son inventeur de rentabiliser ses frais de recherche qui sont de plus en plus lourds.Ce délai permet aussi de connaî-tre mieux la molécule et de suivre concrètement son comportement dans le temps, notamment en ce qui concerne des ef-fets secondaires que l’on ne c o n n a î t

pas toujours lors de l’utilisation des premières an-nées.Enfin, ce délai constitue un recul qui devient pré-cieux pour la fabrication des génériques en offrant une garantie supplémentaire.La question fondamentale à se poser ne réside pas dans le process de fabrication de la spécialité que nous produisons mais plutôt dans la qualité de la mo-lécule autrement dit du principe actif qui doit être ab-solument conforme à celle de la molécule originale.Au Maroc, aucun laboratoire ne synthétise des mo-lécules, mais tous les laboratoires sont bien équipés pour contrôler la qualité des principes actifs et de tous les intrants des spécialités pharmaceutiques qu’ils fabriquent conformément aux normes de BPF (Bonnes Pratiques de Fabrication). Ces nor-mes sont tout à fait identiques à celles pratiquées en Europe et aux Etats-Unis.N’oublions pas que l’industrie pharmaceutique marocaine a plus de 50 ans d’existence et constitue une garantie indiscutable. De nombreuses spécialités pharmaceutiques, princeps et génériques sont fabriquées au Maroc et exportées sur divers marchés extérieurs : européens et autres. C’est dire que la qualité est assurée et je rappellerai que le Maroc est classé par l’OMS dans la zone Europe en ce qui concerne la qualité de la fabrication pharmaceutique.Comme vous le savez, toutes les multinationales font fabriquer leurs médicaments au Maroc : gé-nériques, ou princeps sont produits sur les mêmes chaînes, dans les mêmes conditions et selon les mê-

mes normes.

Votre exposé est tout à fait clair mais quelle différence y a-t-il alors entre le générique et le produit original ? Qui fabrique à présent le générique? Et est-ce qu’il n’y

en a pas déjà trop au Maroc ?En respectant les normes des BPF et en dis-posant d’installations techniques, de maté-riel de production et de contrôle performants et fiables, le médicament générique doit être

la copie absolument conforme du médicament princeps.

Bien entendu, le dossier pharmaceutique du pro-

Entretien avec Abdelghani EL GUERMAI - Fondateur et Président des Laboratoires Pharmaceutiques GALENICA

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duit générique est simplifié et ne comporte pas cer-taines études telles que les études cliniques, toxi-cologiques, vu que celles-ci ont été déjà pratiquées sur le produit original. De plus lors du recul des 20 ans, souvent, des éléments complémentaires vien-nent enrichir ces études : ce qui n’oblige pas le gé-nériqueur à les refaire.Néanmoins, pour obtenir l’AMM (Autorisation de mise sur le marché) le génériqueur doit présenter un dossier technique identique à celui du princeps pour prouver la qualité, l’efficacité et la sécurité de son produit, notamment le process de fabrication validé sur la base de plusieurs lots pilotes et indus-triels ; méthodes d’identification et de dosage de tous les intrants validés ; tests de stabilité en temps réel ; recherche des impuretés…Avant d’être présenté au ministère de la Santé, le dossier est d’abord validé par un pharmacien expert. Ensuite, le laboratoire national de contrôle des médi-caments procède à un contrôle complet et minutieux de toutes les composantes du dossier et du produit.Actuellement, le délai d’obtention de l’AMM est de 2 à 4 ans ! Ce qui est trop long et qui aboutit à des coûts très élevés.Ceci étant, le générique inté-resse tous les laboratoires et particulièrement les grandes multinationales qui disposent de plus en plus de filiales spé-cialisées dans les médicaments génériques.La recherche coûtant de plus en plus cher, les dé-couvertes de moins en moins fructueuses, tout le monde se rabat sur le générique.A titre d’illustration, le générique est surtout consommé aux Etats-Unis du Nord, Canada, An-gleterre, Allemagne, France…En ce qui nous concerne, au Maroc, le médicament générique -particulièrement marocain- est encore loin d’atteindre la place qu’il mérite. Et ce pour de multiples raisons :Jusqu’à présent il n’existe pas une réglementation adéquate et rationnelle en matière de générique. Lors des cinq dernières années, la plupart des laboratoi-res ont déposé un nombre considérable de demandes d’AMM et, dans un esprit démocratique, j’estime que la Direction de la Pharmacie a été trop généreuse. Il s’en est suivi une profusion rapide de génériques alors que le marché est restreint, le pouvoir d’achat très faible, une couverture médicale limitée.Effectivement, il y a déjà trop de génériques au Ma-roc et si ce système tel qu’il est, perdure : le généri-

que finira par tuer le générique !Certaines conditions commerciales aberrantes de plus en plus pratiquées par les laboratoires ne sont pas non plus de nature à développer le générique dans le bon sens. L’intérêt unique du générique étant le prix, que pensez-vous de la politique du ministère de la Santé qui consiste à diminuer sans cesse les prix des nouveaux médicaments ?N’y a-t-il pas là des répercussions sur la crédibi-lité et le développement du générique ?Il est vrai que l’intérêt premier du médicament gé-nérique est son prix qui doit être plus avantageux pour le patient et les caisses de remboursement.En général, dans la plupart des pays, il existe un prix de référence et le différentiel entre prix du gé-nérique et du princeps est de 30%.Au Maroc, cette procédure n’est pas encore mise en place et la détermination des prix publics par le ministère de la Santé ne tient pas toujours compte de facteurs objectifs et industriels. Maintenir une politique de baisse systématique pour chaque nou-veau générique aboutit inévitablement à des situa-

tions aberrantes et risque de freiner le développement des génériques.Ainsi l’on se trouve devant des cas de spécialités de même

molécule dont la différence de prix est telle qu’il est difficile de la comprendre et de l’accepter.Un tel comportement suscite automatiquement des réticences tant au niveau des prescripteurs et des pharmaciens qu’au niveau des patients.Mais je reste confiant dans la régularisation de ce marché en espérant une mise en place d’une régle-mentation mieux adaptée.

Devons-nous croire alors que l’avenir du géné-rique au Maroc est incertain ? Où le nécessaire n’est-il pas encore fait ?Voilà déjà trente ans que je me suis spécialisé dans le générique et ce n’est certainement pas aujourd’hui que le générique connaît un succès international, que je vais me décourager.Néanmoins, il faut tenir compte, plus qu’auparavant, d’un certain nombre de facteurs. Comme vous le savez, la concurrence est plus agressive aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Le démantèlement douanier, les accords de libre-échange que le Maroc a signés avec de nombreux pays ne feront

le princeps d’aujourd’hui est bien le générique de demain !

Doctinews - N°6 - Décembre 2008

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Envoyez-nous vos réflexions et suggestions sur [email protected]

Participez à l’élaboration du prochain dossier sur l’hypertension artérielle

L’hérédité joue un rôle dans l’hypertension artérielle. L’automesure est à conseiller chez tous les hypertendus. L’hypertension artérielle peut mener à un accident vasculaire cérébral.

L’hypertension favorise l’infarctus du myocarde. L’exercice physique est un atout contre l’hypertension artérielle.

Une personne trop souvent stressée a plus de risque d’avoir

de l’hypertension artérielle.

Une fois la tension normalisée, le traitement n’est plus

nécessaire.

La quantité de sel consommée n’influe pas sur

l’hypertension artérielle.

Il y a le plus souvent des symptômes qui permettent de

suspecter l’hypertension artérielle.

Les femmes sont plus touchées que les hommes par la

maladie.

qu’augmenter cette compétition. Il est indispensable de rester vigilant et surtout d’être plus professionnel et au top niveau non seulement pour sauvegarder son propre marché mais pour conquérir des parts de marché à l’exportation.En conclusion, j’aimerais insister sur un autre avan-tage que je trouve fondamental dans le développe-ment maximum du générique marocain. Car, en plus du gain dans le prix, on oublie souvent de parler de cet atout aussi important :Constituer une gamme de génériques de plus en plus nombreux et diversifiés, touchant toutes les pa-thologies, c’est enrichir l’arsenal thérapeutique na-tional et ceci permet à notre pays de disposer d’une autonomie et d’une indépendance précieuses.Savez-vous que, depuis plusieurs années déjà, les besoins totaux de nombreux médicaments de tous les hôpitaux du Maroc sont fournis exclusivement par les génériques nationaux et en offrant une éco-nomie qui atteint parfois 60% ! Par ailleurs, lorsque l’on voit ce qui se passe dans les pays les plus riches, l’avenir du générique ne peut être qu’encourageant.

La consommation des génériques y est approxima-tivement de :

USA : 55 %Canada : 60 %Allemagne : 45 %Angleterre : 50 %

(A titre de comparaison, au Maroc 20% à peine)Bien entendu pour y arriver, certaines mesures d’ac-compagnement doivent être apportées et de nouvel-les stratégies administratives doivent être mises en place.La campagne de sensibilisation entamée par le ministère de la Santé est bénéfique certes, mais reste insuffisante. Une action plus directe et plus appropriée devra être mené surtout au niveau des donneurs d’ordre, c’est-à-dire, les médecins et les pharmaciens afin d’augmenter sérieusement et du-rablement la prescription et la consommation des génériques. Le principal objectif étant toujours une plus grande accessibilité aux soins : toutes les par-ties concernées y gagneront.Il s’agit là d’expériences qui ont bien réussi ailleurs, pourquoi pas au Maroc !?

Doctinews - N°6 - Décembre 2008

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Doctinews - N°6 - Décembre 2008

* OFFRE VALABLE JUSQU’AU 31/12/08, INSTALLATION ET FORMATION AU SEIN DE NOS LOCAUX

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C’est un malheur qui n’arrive qu’aux autres,

croit-on ! Mais hélas l’épi-démie du Sida n’épargne personne. Pas même une seule région du monde. Les chiffres sont alarmants : 33 millions de séropositifs dans le monde et près de 7500 nouvelles infections chaque jour. A défaut d’une théra-peutique radicale, la préven-tion demeure la principale arme.Au Maroc, la lutte contre ce fléau est l’un des domaines où l’action des OGNs est remarquable. Mais celle de l’Association marocaine de lutte contre le Sida (ALCS), créée en 1988, reste sans conteste exemplaire. Non seulement parce qu’elle est la première dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient à avoir eu le courage de lever le couvercle sur une problématique aussi com-plexe que le Sida. Mais aussi parce que ses 20 ans d’exis-tence témoignent d’un bilan des plus positifs.

Une lutte sur tous les frontsD’une structure principale-ment composée de médecins spécialistes, à leur tête Pr Hakima Himmich, chef de service des maladies infec-tieuses et figure emblémati-que des combattants antisida des pays du Sud, l’ALCS a très vite évolué vers une association de type commu-nautaire. Actuellement, ses

objectifs englobent à la fois la prévention de l’infection à VIH/SIDA, l’accès aux trai-tements, la prise en charge des malades, et la défense de leurs droits.

Dans les 16 villes où elle est active, c’est l’approche de proximité qu’elle prône afin de toucher toute la popula-tion marocaine, même celle des régions les plus reculées. A cette fin, ses interventions tout aussi variées en genre qu’en nombre ne sont plus à démontrer et ses acquis ne peuvent être dénombrés. Ainsi, il suffit juste de rap-

peler qu’il y a 10 ans, le Sida était encore un sujet tabou dans notre société et rarement abordé dans les médias. Aujourd’hui, les choses ont beaucoup évolué.

Les personnes vivant avec le VIH trouvent de moins en moins de gêne à prendre la parole pour discuter de leur vie avec la maladie. Il était également difficile d’avoir accès aux établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes. Les demandes de l’ALCS d’organiser des séances de prévention étaient souvent refusées. Mainte-nant ce sont les écoles elles-mêmes qui la sollicitent et le Sida et les autres infections sexuellement transmissibles font désormais partie des programmes scolaires ma-rocains. Bien plus que cela. Les «Journées Nationales du Dépistage » tendent à deve-nir un rendez-vous national incontournable auquel est consacrée une grande cam-pagne de communication pour inciter le maximum de

personnes à faire des tests, tous gratuits et anonymes. Outre ces réalisations de taille, sa stratégie de lutte réserve une attention par-ticulière à la prévention dans le milieu du travail et aux catégories sociales les plus vulnérables dont les travailleur(se)s du sexe aux-quels des programmes spé-ciaux ont été mis au point. Pour cibler les jeunes, la tranche d’âge la plus concer-née par le danger du Sida, l’association profite de leur groupement massif dans différentes manifestations culturelles comme le festival d’Essaouira pour intensifier ses actions d’information et de sensibilisation. Au menu, projection de films, anima-tion de stands et distribution de supports de communica-tion (flyers, cartes mémo, dépliants…).Mais l’ALCS est aussi un espace d’écoute et de parole sur la sexualité dans l’ex-trême anonymat. Et c’est là où réside l’importance de la ligne d’écoute « Allo info Sida 0810 025 25 » lancée en décembre 2002. Cette li-gne spécialisée dont la ges-tion est confiée à des écou-tants professionnels, permet à chacun de poser en toute confidentialité ses questions relatives au Sida, aux IST et aux hépatites virales. Elle est également mise à la disposi-tion des médecins pour in-diquer aux usagers le centre de diagnostic et de prise en

Un combat de tous les joursElle a fait de chaque jour de ses 20 ans d’existence un 1er décembre. Sensibiliser, écouter et accompagner sont ainsi les maîtres-mots de l’ALCS qui s’est engagée avec persévérance et déterminisme à faire face à l’épidémie du Sida.

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Quelle évaluation faites-vous de la lutte contre le Sida au Maroc ?L’évaluation qu’on peut faire aujourd’hui de la lutte contre le Sida au Maroc est globa-lement positive. Il est certain qu’au Maroc, le ministère de la Santé et la société civile ont plusieurs longueurs d’avance sur tous les pays de la région Maghreb - Moyen-Orient. Au Maroc, nous n’avons pas hésité à regarder la réalité en face et à nous adresser aux populations les plus vulnérables. Nous avons été parmi les premiers pays de la ré-gion à instaurer la généralisation de l’accès au traitement.Cependant, les actions de prévention sont loin d’être suffisantes. La preuve en est le très faible nombre de tests de diagnostic de l’infection à VIH réalisés au Maroc, 25 000 par an, alors que la France en réalise 3 mil-lions par an. L’autre preuve est la progres-sion inquiétante de l’épidémie dans la région Souss-Massa-Draa, notamment parmi les professionnelles du sexe.

Qu’en est-il de la coordination de vos ac-tions avec le ministère de tutelle ?La coordination de toutes les actions de lutte contre le Sida financées par le Fonds mon-dial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (qui représente la grande par-tie des actions menées dans notre pays) , est faite par un organisme appelé CCM, présidé par le ministère de la Santé, qui réunit tous les acteurs de la lutte contre le Sida qu’ils soient institutionnels ou membres de la so-ciété civile, ce qui permet d’avoir une bonne coordination des actions avec le ministère. Par ailleurs, l’ensemble de la société civile essaye d’inscrire ses activités dans le plan stratégique national de lutte contre le Sida, du ministère de la Santé.

Quelles sont vos principales sources de fi-nancement ?Qu’il s’agisse de l’ALCS, des autres asso-ciations de lutte contre le Sida ou du minis-tère de la Santé, la principale source de fi-nancement aujourd’hui est le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme qui finance une bonne partie des actions de prévention et 50% des médica-ments antirétroviraux.En ce qui concerne l’ALCS, la deuxième im-portante source de revenus est la collecte de fonds du Sidaction 2005, que nous espérons renouveler au cours du Sidaction Maroc 2008 programmé pour le 19 décembre 2008.Nous avons, par ailleurs, d’autres bailleurs qui financent des actions de prévention ou de prise en charge. Je ne les citerais pas tous de crainte d’en oublier. Je peux dire qu’il y a parmi eux des fondations, des institutions notamment françaises, des entreprises pri-vées, etc.

Comment les ONG œuvrant dans ce do-maine pourront-elles compléter vos ac-tions ? Certaines associations mènent des actions dans des domaines très spécifiques qui s’ins-crivent toutes dans le cadre du plan straté-gique national de lutte contre le Sida. C’est ainsi que, par exemple, la ligue de lutte contre les IST/Sida organise un cours annuel à l’Université de Rabat et prend en charge la formation des imams en matière de pré-vention de l’infection à VIH et du Sida. Par contre, d’autres associations mènent des ac-tions moins spécifiques et qu’on peut retrou-ver chez plusieurs d’entre elles tels que les centres de diagnostic anonymes et gratuits, la prévention auprès des jeunes ou des profes-sionnelles du sexe. Cependant, l’ALCS reste la plus ancienne et la plus importante asso-ciation de lutte contre le Sida dans notre pays et réalise à ce titre environ 60% de la totalité des actions de prévention et la quasi-totalité des actions de prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?L’avenir immédiat c’est la réussite de Sidac-tion 2008 qui nous permettra d’assurer la pérennité de nos actions de prévention et de prise en charge. Un problème nous préoccupe beaucoup. C’est celui de l’accès aux nouveaux médicaments antirétroviraux, qui ne sont pas disponibles sous forme de génériques parce qu’ils sont protégés par les brevets et dont le coût est extrêmement élevé. De ce fait, ils ne sont pas disponibles dans notre pays.

Entretien avec Pr Hakima HimmicH, Présidente de l’ALcS

Entretiencharge le plus proche. Grâce au parte-nariat avec diverses institutions dont Sida Info Service France, la Mairie de Paris, le ministère des Affaires étrangè-res français, Maroc Telecom et le mi-nistère de la Santé, Allo Info Sida est devenue un outil essentiel dans la lutte contre ce danger mortel.Pour ce qui est de la prise en charge des malades, l’un des principaux mérites de l’ALCS est de s’être battue pour per-mettre aux malades d’avoir accès aux traitements antirétroviraux d’un coût in-supportable. Ces médicaments qui sau-vent aujourd’hui des vies, sont disponi-bles chez nous et gratuitement pour les personnes qui en ont besoin. Pour juger de l’importance de cet acquis, il suffit de comparer notre situation avec celle des pays voisins. Selon l’OMS, seuls

5% des sujets vivants avec le VIH dans la région Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont traités. Chez nous, presque tout le monde peut en avoir accès. Maillon fort du dispositif de lutte contre le Sida au Maroc, l’ALCS offre une alternative efficace et pertinente pour réduire la vulnérabilité, la morbidité et la mortalité en assurant une prise en charge adéquate aux personnes attein-tes. Ces malades bénéficient également d’un accompagnement psychologique, d’une éducation thérapeutique ainsi que d’un soutien juridique en cas de be-soin. Toutefois, une telle initiative mé-rite d’être renforcée et multipliée si on veut que cette épidémie n’atteigne pas au Maroc des dimensions catastrophi-ques, comme c’est le cas dans les pays subsahariens.

Doctinews - N°6 - Décembre 2008

Addresse : 17, Bd Al Massira Al Khadra CasablancaTél : 022 23 63 73E-mail : [email protected] Web : www.alcsmaroc.maHoraire: Mardi, Mercredi : de 15h00 à 18h00 Samedi : de 10h00 à 12h00

Sensibiliser, écouter et accompagner, tels sont les maîtres-mots de l’approche de proximité

adoptée par l’ALcS

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Tout de même quelques astuces d’optimisation fiscale demeurent possibles : 1- Avez-vous une idée sur le seuil d’exonération de

vos plus values ?L’article 68 du code général des impôts stipule les profits mobiliers ne dépassant pas 24000 DH par an-née civile sont exonérés d’impôt.Par conséquent, le contribuable ayant subi la retenue à la source, peut souscrire une déclaration, valant de-mande de régularisation, récapitulant annuellement toutes les cessions effectuées pendant une année dé-terminée ; cette demande doit être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise contre récépissé, avant le 1er avril de l’année suivante, à l’inspecteur des impôts du lieu du domicile fiscal.La déclaration est rédigée sur un imprimé-modèle établi par l’administration et doit être accompagnée de toutes les pièces justificatives relatives au prix de cessions et d’acquisitions des titres cédés.2- Comment faut-il gérer les plus ou moins values ?L’investisseur en bourse peut se trouver face à trois scénarios : - Moins values et plus values réalisées au cours du

même mois : l’imputation est applicable.- Moins values précédant la réalisation des plus values

(moins values et plus values se produisant au cours de mois différents) : l’imputation est applicable.

- Plus values précédant les moins values (plus values

et moins values se produisant au cours de mois dif-férents) : l’imputation n’est pas applicable.

Ainsi le choix du timing pour réaliser les plus ou moins values devrait être judicieux : précéder l’encais-sement des plus values par la réalisation d’éventuelles moins values permettrait une économie d’impôt.3- Attendez vos dividendes avant d’encaisser les

plus values !Les dividendes sont imposés à 10% au titre de la TPA (Taxe sur Produit d’action) alors que les plus values le sont à 15% au titre de la TPCVM (Taxe sur Plus value de Cession des Valeurs Mobilières).Par conséquent, il est recommandé aux investisseurs d’encaisser les plus values après détachement de dividende. En effet l’ajustement du cours suite au détachement est de nature à transférer une partie de la plus value de cession (taxable à 15%) en produit sur action (taxable à 10%) : le gain sur le différentiel (15%-10%) peut s’avérer important quant il s’agit d’investissement important.

La morosité qui a caractérisé l’année boursière ayant suivi les changements fiscales, aussi bien en terme de baisse que de volatilité, devrait orienter le législateur vers une réflexion sur le développement de l’épargne stable en bourse par des mécanismes d’imposition proportionnels à la durée de détention et la création de nouveaux canaux de collecte de cette épargne stable tel que le plan d’épargne d’actions. Ces mesures permettraient (1) aux particuliers d’investir en bourse à moyen terme dans un cadre fiscal avantageux (exonération des profits des actions détenues dans le cadre du programme PEA), (2) au marché boursier de renouer avec la croissance stable et de reconquérir la confiance des intervenants et (3) à l’économie d’atteindre ses objectifs en terme de croissance via la relance de la consommation.

Quid de la relance Boursière par la Fiscalité

Lamia CHaDDaNi, CoNtrôLeur iNterNe iNtegra Bourse

Avis de professionnels sur le contexte du marché boursier

La fiscalité des valeurs mobilières a souvent fait office de curseur de la politique gouvernementale en matière de promotion du marché fi-nancier. En effet, la carotte fiscale a été tendue à plus d’une reprise aux opérateurs du marché par le biais d’incitations fiscales diverses telles que :• Exonération totale puis taxation préférentielle à 10% des profits des valeurs mobilières pour les particuliers.

• Abattement en fonction de la du-rée de détention des actions pour les personnes morales.

• Incitations fiscales pour les inves-tisseurs institutionnels.

Cependant, la loi de Finances 2008 a marqué une cassure de cette dy-namique incitative essentiellement à travers (1) le relèvement pour les particuliers de la taxe sur les plus values de cession des valeurs mobi-lières de 10% à 15% (2) l’augmenta-tion de l’imposition des plus values des OPCVM de 10% (OPCVM di-versifiés) et 15% (OPCVM actions) à 20% et (3) la mensualisation des déclarations des plus values pour les personnes physiques.Conséquence directe de ces change-

ments : les actionnaires ont essayé de neutraliser l’effet de la nouvelle fiscalité sur leurs plus values 2007 par vente massive d’actions et/ou rachat d’OPCVM en fin d’année et parfois sans retour. D’un autre coté, le délai d’impu-tation des moins values aux plus values de cession a été réduit à un mois au lieu d’une année (ce qui est de nature à limiter les chances de compensation entre plus et moins values ex-antes). Cependant, le droit de reporter les moins values non imputées sur 4 ans à compter de leur réalisation a été maintenu.

Fiscalité des valeurs mobilières : Le nerf de la guerre d’une reprise du marché actionspar iNtegra Bourse

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Les associations à éviterLa santé passe par l’assiette, conseille-t-on par mesure préventive. Mais en cas

de prise médicamenteuse, les précautions doivent être doublées. Car prendre plusieurs thérapeutiques en même temps peut provoquer autant de mauvaises surprises que de mélanger ces médicaments avec certains aliments.

Médicaments et aliments

«Quel régime alimentaire pourrais-je suivre avec mon traitement ?» Voici

une des questions auxquelles peut être confronté le médecin. Toutefois, si les interactions médicamenteuses sont de mieux en mieux documen-tées, les associations médicaments – aliments et boissons restent moins prises en compte en pratique médi-cale. D’ailleurs, la littérature médicale est peu bavarde à ce sujet et c’est la raison pour laquelle ce problème reste relativement méconnu tant du corps médical que du grand public.

Les facteurs influantsPris par voie orale, les médicaments suivent le même sort que celui des aliments. Les interactions étant iné-vitables, l’influence de l’alimentation peut concerner les différentes phases du devenir du produit thérapeutique dans l’organisme : absorption, méta-bolisme, distribution et élimination. La prise alimentaire peut ainsi mo-difier certains paramètres tels que la biodisponibilité, la demi-vie, le vo-lume de distribution et la clairance du médicament. Il arrive ainsi que certains aliments et boissons ralen-tissent, diminuent ou, plus rarement, augmentent l’action des médicaments

ou leurs effets secondaires. A la phase de l’absorption, et d’une manière générale, les aliments, en «diluant» les médicaments, retardent l’accès des principes actifs à leurs si-tes d’absorption. Ils limitent l’absorp-tion dite passive des médicaments (effet barrière) mais aussi l’absorp-tion active de certains médicaments (L- Dopa) en entrant en compétition

avec ceux-ci au niveau de leurs systè-mes de transport.Le métabolisme des médicaments est également influé par l’ingestion d’aliments (riches en protéines en particulier) qui augmente le débit san-guin splanchnique et hépatique. Elle diminue par ce biais l’effet de premier passage hépatique et augmente la bio-disponibilité de certains médicaments (propranolol - métoprolol – labétolol). L’intérêt pratique de telles actions est très variable selon le médicament considéré.Pour ce qui est de la distribution des

thérapeutiques, l’alimentation peut modifier la concentration plasmati-que de leurs protéines de transport ou la concentration en acides gras «li-bres». Les protéines de transport des médicaments (albumine notamment) fixent les acides gras «libres» dont la concentration, élevée à jeun, diminue après les repas; on peut donc observer à jeun une diminution de la fixation albuminique des médicaments acides faibles par phénomène de compéti-tion avec les acides gras «libres».Quant à l’élimination urinaire des médicaments, l’alimentation, en fai-sant varier le pH urinaire, peut in-fluer sur l’élimination urinaire des médicaments. En effet, le pH urinaire influence la vitesse d’élimination et de réabsorption tubulaire des médi-caments acides ou bases faibles en modifiant leur degré d’ionisation. Il en résulte une meilleure réabsorption tubulaire prolongeant ainsi l’effet de ces médicaments.Toutefois, ces modifications ne sont pas uniquement l’apanage de facteurs alimentaires. L’efficacité des spéciali-tés pharmaceutiques peut également être modifiée selon la forme galé-nique prescrite : solide ou liquide, à libération immédiate, gastro-résis-tante, à libération progressive uni-

Avec quelle boisson prendre ses médicaments ?L’idéal est de prendre ses médicaments avec de l’eau et en quantité suffisante (100ml minimum) car des boissons anodines à première vue peuvent interférer avec certains médicaments. Les eaux en bouteille ne sont pas toujours recommandées pour la prise de médicaments : certaines eaux ont une teneur en calcium suffisamment élevée pour former des complexes avec certains produits. De même, la teneur en fluor peut influencer sur l’absorption du calcium. Les boissons gazeuses accélèrent la vidange gastrique par stimulation des mouvements péristaltiques et peut modifier la biodisponibilité de certains principes actifs. Source : Afssaps

Alimentation, forme galénique et moment de prise, principaux facteurs

influant l’effet thérapeutique des médicaments et leur

tolérance.

aveC La CoLLaBoratioN Du Dr FariD taDLaouiDiététiCieN NutritioNNiste - CasaBLaNCa

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taire ou multiple (microgranules). A titre d’exemple, la prise per-prandiale n’altère pas la biodisponibilité de l’as-pirine sous forme de micro granules dont l’enrobage est gastro-résistant mais diminue celle de comprimés gastro-résistants.Autre exemple : la biodisponibilité de la théophylline à libération progressi-ve en comprimé à matrice augmente quand elle est ingérée au cours d’un repas tandis que celle de microgranu-les n’est pas modifiée par l’alimenta-tion. Ceci dit et afin d’optimiser l’effet pharmacologique et/ou d’améliorer la tolérance des médicaments, cer-tains doivent être pris avec l’estomac vide, à distance des repas, 1 ou 2 h avant ou après, dans un grand verre d’eau, d’autres, pendant le repas avec les aliments. En dehors des repas, il est conseillé de prendre des produits comme les antituberculeux (isonia-zide, rifampicine), les antiacides et les médicaments du reflux gastro-oesophagien pour être en phase avec le mode d’action du médicament. Tandis que les antibiotiques, les hy-polipéminants et les antiépileptiques par exemple doivent être prescrits au cours des repas.Si les interactions alimentation - mé-dicaments sont multiples, seules cer-taines combinaisons sont susceptibles d’avoir des conséquences indésira-bles, voire dangereuses. Au Maroc, les aliments à éviter et la nature du risque encouru ne sont pas mention-nés dans la notice dans la majorité des cas. En attendant de combler cette la-cune, toute prescription médicamen-teuse doit s’accompagner de mise en garde sur l’intérêt de respecter un régime approprié, évitant certaines associations alimentaires responsa-bles d’effets délétères. Avec un taux d’analphabétisme qui avoisine les 14% de la population, de telles mesu-res s’imposent avec acuité.Dans ce cadre, le rôle du pharmacien n’est plus à démontrer. Il lui revient le devoir d’orienter et de conseiller, sur-

tout en cas d’automédication, si fré-quente dans notre pays et qui peut se révéler catastrophique dans certains cas.

Les combinaisons à proscrireDans un communiqué rendu public tout récemment, l’Afssaps a dressé une liste d’aliments pouvant accen-tuer les effets indésirables ou dimi-nuer l’efficacité d’un traitement mé-dicamenteux. Nous vous proposons ci-après les combinaisons les plus fréquentes à éviter* :Le jus de pamplemousse Il peut augmenter de façon impor-tante l’absorption du médicament dans l’organisme. Deux classes de médicaments sont particulièrement concernées: - Certains médicaments utilisés pour

faire baisser le taux de cholestérol

dans le sang : la simvastatine, et dans une moindre mesure, l’atorvas-tatine. Un jus de pamplemousse pris en même temps que la simvastatine peut multiplier par 15 l’absorption du médicament et provoquer des at-teintes musculaires graves ;

- Les immunosuppresseurs préco-nisés contre les rejets de greffes (tacrolimus, ciclosporine...). Une prise concomitante avec un jus de pamplemousse, de façon régulière, peut endommager le rein.

L’Afssaps conseille d’éviter de pren-dre un jus de pamplemousse dans les deux heures qui précèdent la prise de ces médicaments, et de limiter la

consommation à moins d’un quart de litre par jour. En revanche, il faut savoir que jus de pomme et d’oran-ge ne provoquent pas d’interactions connues.Les aliments riches en vitamine K (choux, brocolis, épinards, avocats, persil, laitue, abats)

Ils sont à consommer avec parcimo-nie avec les médicaments anticoa-gulants oraux, destinés à fluidifier le sang. Ces aliments sont à l’origine d’une diminution de l’efficacité du traitement et donc d’un risque accru de thromboses (formation de caillot dans les veines). Il est conseillé, en cas de traitement avec des anticoagulants oraux, de ne pas manger plus d’une portion de légume par jour, ainsi que de ne pas modifier soudainement ses habitudes alimentaires, en cessant ou augmentant toute consommation.L’alcool L’alcool doit être évité avec tous les médicaments qui réduisent la vigi-lance. C’est le cas des tranquillisants (anxiolytiques de type benzodiazé-pines), analgésiques ou antitussifs à base de codéine ou de tramadol, neuroleptiques, certains antidépres-seurs, et certains médicaments anti-allergiques commercialisés depuis longtemps. Pris conjointement avec

* Source : Afssaps

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ces médicaments, l’alcool peut provoquer une somnolence et réduire les réflexes. Ces effets peuvent avoir des conséquences dra-matiques, notamment en cas de conduite automobile ou d’utilisation de machines. De plus, la consommation d’alcool avec les anti-inflammatoires (type ibuprofène) ou l’aspirine peut être à l’origine de brûlures d’estomac ou de reflux acides.Les agrumes (citron, pamplemousse, orange, par ordre décroissant d’acidité)

Ils doivent être évités avec les anti-inflam-matoires ou l’aspirine, sous peine de majorer voire de déclencher des brûlures d’estomac ou des reflux acides. Il est ainsi conseillé de prendre les anti-inflammatoires au milieu du repas, c’est-à-dire mélangés au bol ali-mentaire, pour limiter ces effets.La caféine Il faut éviter de consommer de la caféine lors d’un traitement contenant certains antibioti-ques comme l’énoxacine, la ciprofloxacine et la norfloxacine, utilisés notamment pour traiter des infections urinaires (cystites), ain-si qu’avec la théophylline, un anti-asthmati-que qui a les mêmes effets que la caféine. Ces antibiotiques gênent l’élimination de la caféine et peuvent donc conduire à un sur-dosage en caféine, ou à une addition d’effets indésirables, pour la théophylline. L’excès de caféine se traduit par une excitation, des palpitations, des tremblements, des sueurs voire des hallucinations.Il est conseillé d’éviter la consommation de café, thé, ou soda contenant de la caféine

pendant la durée du traitement antibiotique ou de la réduire notablement si l’asthme est traité par un médicament à base de théo-phylline.La réglisse Elle est à l’origine d’une augmentation de la pression artérielle. Il convient de limiter, ou mieux, d’abandon-ner la consommation de réglisse (bonbon ou boisson anisée sans alcool) en cas d’hy-pertension. Le lait Il diminue l’absorption des tétracyclines (antibiotique) par un mécanisme de compé-tition de l’absorption entre les ions calcium, contenus en grande quantité dans l’aliment, et l’antibiotique.Le thon

Le thon peut provoquer des manifestations aiguës de type allergique chez les personnes traitées par isoniazide (antibiotique utilisé dans le traitement de la tuberculose) ; Les aliments cuits sur charbon de bois Ils favorisent l’élimination des bronchodila-teurs (théophylline et dérivés), ce qui nuit à leur efficacité.Les fromages fermentés Les fromages peuvent provoquer des crises d’hypertension artérielle paroxystique chez les patients recevant des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), un antidé-presseur très largement utilisé autrefois ; Quand on prend des corticoïdes, le sel, comme la réglisse si l’on est traité pour une hypertension artérielle, et le sucre lorsqu’on reçoit de l’insuline, est un produit dont la consommation doit être très surveillée. Mais, ces cas-là sont particuliers : l’aliment agit sur l’organisme et, de ce fait, peut désé-quilibrer l’effet de médicament.

Fibres alimentaires Les fibres alimentaires peuvent fa-ciliter l’action de nombreux médi-caments en particulier les hypogly-cémiants oraux et les statines.

Graisses Un repas riche en matières grasses, - favorise la dissolution des gros-

ses particules : griséofulvine, ni-trofurantoïne, spironolactone. La résorption intestinale du saquina-vir est améliorée par les graisses. D’où l’intérêt de les prendre au cours d’un repas.

- favorise la dissolution: des subs-tances liposolubles : sulfamides, phénytoïne, carbamazépine, ké-toconazole, vitamines A, D, E, K (résorption augmentée mais avec un pic plasmatique retardé)

- modifie la biodisponibilité des antirétroviraux: Lopinavir + Ni-tonavir et Ténofovir à prendre au cours d’un repas riche en graisse; Efavirenz, Indanavir et Stavudine à prendre à jeun ou avec un repas pauvre en graisses.

Pain complet, les céréales com-plètesLe pain complet contient une forte proportion d’acide pythique pou-vant former des complexes insolu-bles (non résorbés) avec de nom-breux cations : Fer, zinc, calcium induisant à la longue un effet démi-néralisant. Ces aliments sont à éviter si le patient est traité pour l’ostéopo-rose, carence martiale ou traitement antiacnéique à base de zinc

Viandes et protéines La lévodopa, l’alphaméthyldopa, les digitaliques ou la vitamine C sont résorbés par transport actif comme l’absorption des acides aminés (des protéines). Il existe un risque de compétition entre les médicaments et les protéines. Il est conseillé donc de prendre ces traite-ments juste avant les repas.

Qu’en est-il des autres associations?

En bref

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séLE

Cti

on Psychiatre et psycha-

nalyste installé à Rabat depuis 1981,

Jalil Bennani est également auteur de plusieurs ouvra-ges dont Le Corps suspect (1980), La Psychanalyse au pays des saints (1996), Par-cours d’enfants (1999), Le Temps des ados (2002) et enfin Psychanalyse en terre d’Islam, une réédition toute récente revue et complétée. Dans cet essai, l’auteur dresse l’histoire de la psy-chanalyse au Maghreb, plus particulièrement au Maroc, et apporte un éclairage ac-tuel sur les sociétés psycha-nalytiques et leur dévelop-pement, en rupture avec les représentations tradition-nelles mais en lien avec les contextes sociopolitiques et les individus qui s’y impli-quent.En 1910, alors qu’une colo-nisation rampante s’étend à la grande partie du Maroc,

« Il n’y a plus de médecins au Maroc et tout enseigne-ment médical a disparu. Les malades se livrent aux saints, aux marabouts ou aux talebs. La chirurgie est aux mains des guérisseurs ou des barbiers qui prati-quent circoncisions et sai-gnées, réduisent les fractu-res… Les seules institutions sont les maristanes. », rap-porte Bennani. Suite au rapport de deux psychiatres Lwoff et Sé-rieux, dépêchés en mission au Maroc pour une tournée des «maristanes» à travers le pays et dans lequel ils si-gnalent leur aspect carcéral pour fous furieux qu’autre chose, ces structures ont été transformées en établis-sements hospitaliers pour différentes maladies, dont la maladie mentale. Les maristanes étant de vieilles bâtisses devenues caduques, on décida en

1931 de bâtir l’hôpital pour aliénés mentaux de Berre-chid. C’est le docteur Mazel qui en est le premier méde-cin directeur. D’autres structures suivirent après. En 1935, un service à Marrakech pour les malades « musulmans »; en 1947, l’hôpital psychiatrique de Fès. En 1949, l’assistance psychiatrique au Maroc comprend plusieurs struc-tures dont l’hôpital Colom-bani à Casablanca, un grand hôpital à Berrechid, un pa-villon à Marrakech, etc. C’est à cette même date que revient l’introduction de la psychanalyse au Ma-roc grâce au concours de personnages étonnants, à leur tête la grande figure de René Laforgue, en contact avec Freud et qui vécut au Maroc après la Deuxième Guerre mondiale. Laforgue et son « groupe de Casa-blanca ». Composé de psy-chiatres, de psychologues et d’amis de la psychanalyse, ce groupe baptisé « Groupe d’études de psychologie de l’inconscient et de la mé-decine psychosomatique » exercera une forte influence sur les psychiatres français exerçant au Maroc avant l’indépendance. Récompensé en 2002 du prix pour l’ensemble de ses oeuvres « Sigmund Freud de la ville de Vienne », « L’auteur nous dit com-ment s’opéra la transmis-

sion de cette discipline (…). On ne verra pas dans ce li-vre l’analyse d’expériences thérapeutiques originales vouées à en rester au stade expérimental ; mais on s’in-terroge sur la place de la psychanalyse dans une so-ciété où le collectif l’empor-te, et l’auteur nous emmène vers plus complexité. Aussi on ne repart pas de cette lecture avec des réponses, mais avec un questionne-ment, construit à partir de toute une trajectoire, par-tant de l’histoire coloniale à l’après indépendance du Maroc. (…). », note dans la préface de l’ouvrage, Ben-jamin Stora.

Psychanalyse en terre d’IslamA travers l’histoire de l’introduction de la psychanalyse au Maroc par

le colonisateur au début du siècle dernier, retracée grâce à une riche documentation, Jalil Bennani dévoile un aspect de l’histoire du Maroc.

Titre :Psychanalyse en terre d’Islam. Introduction à la psychanalyse

au Maghreb

Préface : Benjamin Stora

Edition : Eres (mai 2008)

et Le Fennec

Collection : Hypothèses,

Nombre de pages : 291 pages

Prix : 90 Dh

Fiche techniqueAuteur :JALIL BENNANI

Dr JaLiL Bennani psyCHiatre à raBat

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REPONSE N°5 NOVEMBRE 2008

Questions

Définitions

Génétique Moléculaire

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Dét

ente

Un dentiste met en garde son patient : - Vous avez tort de ne pas

suivre mon traitement, vous allez bientôt per-dre toutes vos dents.

- Et après ? - Après ? Vous vous en

mordrez les doigts.

Dans la salle d’attente du gy-nécologue une patiente discute avec sa voisine et lui raconte : « Depuis que j’ai la pré méno-pause, j’ai des mensualités tous les deux mois ».

Envoyez-nous vos histoires vécues et drôles sur [email protected] histoire publiée sera primée

Un homme va consulter le médecin. Il s’as-sied dans la salle d’attente du cabinet médi-cal et prend un magazine. À ce moment là, un de ses amis le rejoint et vient s’asseoir à côté de lui. Il engage la conversation: - T-t-t-tiens... Beu-beu-bonjour Mo-Mo-

Mo-mohamed Alors t-t-t-tu viens con-con-consulter t-t-t-toi aussi? Que-que-qu’est-ce qui ta-ta-t’arrives?

Le gars répond : - Eh bien, si tu veux tout savoir, j’ai un pro-

blème de prostate. - Un pro-pro-problème de pro-pro-prostate? Que-que-qu’est-ce que-que-que c’est que ça? - Oh ben, c’est simple: je pisse comme tu

parles.

1- Désigne l’ARN portant le code génétique 2- Un brin d’ADN est ... en ARN 3- L’ARN est ensuite ... en protéine 4- Signification de la lettre «N» de ARN ou ADN 5- Nature chimique du «R» de l’ARN et du «D» de l’ADN 6- Ensemble des gènes d’un individu 7- Signification de la lettre «R» de l’ARN 8- Nom de la base désignée par la lettre «T» 9- Changer, varier10- Nom de la base désignée par la lettre «U»11- Perte d’un fragment de chromosome12- Science de l’hérédité13- Localisation de l’ADN14- Résultat de la transcription de l’ADN15- Résultat de la traduction du 1416- Composant azoté de l’ARN et de l’ADN

P L A S M AO E OS E R U M E F

L C A I L L O TY A O L IM O N O C Y T E EP E Y B HH E M A T O C R I T EE I E L L M

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Venez rire un bon coup...

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