nature et potentiel de nouvelles tic pour la distribution de fruits et … · 2018-07-20 · notice...
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Ecole Supérieure d’Agricultures IRSTEA
55, rue Rabelais- B. P. 748 361 Rue Jean François Breton
49007 ANGERS CEDEX 01 34196 MONTPELLIER CEDEX 05
Nature et potentiel de nouvelles TIC pour la distribution de
fruits et légumes frais
STAGE Recherche et Innovation- 2018 VERNIER Cédric
MOTS clefs : TIC, fruits et légumes frais, logistique Promotion 116
Remerciements
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au
titre du programme d’Investissements d’Avenir portant la référence ANR-16-CONV-0004
Un grand merci à Catherine Macombe, Denis Loeillet et Rallou Thomopoulos pour m’avoir
permis de réaliser cette étude. Merci pour leur aide et leur encadrement tout au long du stage.
Remerciements à l’ensemble des professionnels rencontrés qui ont pris de leur temps pour
répondre à mes questions.
Enfin, je remercie l’équipe du bâtiment MINEA pour leur accueil chaleureux au sein de la
structure. Remerciements particuliers à Ysé Commandré pour ces échanges constructifs sur
les aspects sociologiques du sujet et à Adrien Vergès pour la mise en contact avec madame
Macombe.
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE Le présent rapport a été rédigé par Cédric Vernier, étudiant de la promotion 116 à l’ESA Angers.
D’une longueur de 34 pages, il s’intitule Nature et potentiel de nouvelles TIC pour la distribution
de fruits et légumes frais. Il est illustré par un tableau et 6 figures. Pour le documenter, 90 références
bibliographiques, 7 conférences et 2 supports vidéo ont été utilisés. Enfin, 8 annexes complètent ce
document. Les mots-clés utilisés pour référencer cette étude sont TIC, fruits et légumes frais et
logistique.
Plan
But de l’étude
Méthodes et
techniques
Résultats
Conclusion
Le rapport commence par une explication du contexte de l’étude. Cette partie
décrit la structure d’accueil et l’objectif des travaux. Ensuite, un état de l’art sur le
sujet est réalisé. Les termes de l’étude y sont définis. De même, la partie expose
les circuits de distribution faisant office de matériel d’étude, les problèmes
rencontrés dans chacun d’eux et des TIC existantes permettant de répondre en
partie ces problèmes. La description du matériel et méthodes de l’étude est ensuite
faite. Le rapport se termine par une présentation des résultats et une analyse des
limites de l’étude.
Le but de cette étude est de dresser un état de l’art des différents circuits de
distribution de fruits et légumes frais et des TIC utilisées dans chacun d’eux. Au
vue des problèmes rencontrés dans ces différents circuits, une réflexion a été portée
sur la nature et le potentielles de nouvelles TIC pour pallier ces difficultés.
La recherche d’informations s’est faite via trois canaux : L’étude de la littérature
scientifique, l’étude de la littérature grise et les échanges avec des professionnels
des différents secteurs. Le premier objectif était de faire ressortir des circuits de
distribution ‘types’. Ils ont servi de support pour étudier les faiblesses existantes
et pour connaître le contexte dans lesquelles ces nouvelles TIC devront s’intégrer.
Une fois les propositions élaborées, l’avis de professionnels des différents secteurs
concernés a été collecté. Au besoin, des modifications à la suggestion ont été
ajoutées.
Trois circuits de distribution ‘types’ ont été retenus : Le circuit long dans les pays
développés, le circuit court dans ces mêmes pays et le TRM (Traditional Retail
Market) des pays en voie de développement. Quatre propositions de TIC ont été
réalisées. Le premier était une carte collaborative numérique pour trouver des
itinéraires alternatifs en cas de problème au cours du trajet. Elle est principalement
destinée aux acteurs des circuits longs. Le second et le troisième étaient des
plateformes en ligne pour mutualiser transport et stockage en circuits courts. Enfin,
le dernier était un dispositif pour permettre aux acteurs des TRM de renseigner et
consulter les prix des denrées depuis leur téléphone portable. Seule la carte
collaborative s’est avérée inexistante sur le terrain. Néanmoins, elle s’avère
particulièrement compliquée à mettre en œuvre. Cela s’explique notamment par la
multiplicité des acteurs entrant en jeu. Toutefois, des solutions pour améliorer les
TIC existantes ont été soumises.
On remarque que les nouvelles TIC utilisées dans la distribution des fruits et
légumes frais se basent sur la collaboration des acteurs. Malgré les retours positifs
des innovations basées sur ce principe, cette nouvelle mentalité se heurte à
différents freins. Le partage d’informations confidentielles ou devoir changer son
organisation dans son activité sont deux exemples. L’humain est le principal frein
au changement de paradigme. Toutefois, des motifs économiques rendent
également les acteurs réticents à l’adoption de ce nouveau principe. Il s’agit
notamment du coût de ces instruments et des coûts liés à la dépendance de sentier.
Une piste pour une prochaine étude serait la promouvoir l’intérêt de la
collaboration auprès de ces acteurs, en se basant notamment sur les premiers
retours d’expérience obtenus.
BIBLIOGRAPHIC RECORD The report was written by Cédric Vernier from the School year 116 of ESA Angers.
The 34-page study is named Nature and potential of new ICTs for fresh fruits and vegetables supply
chains. It is illustrated with one table and 6 figures. For documenting the report, 90 bibliographic
references, 7 conferences and 2 video materials were used. Moreover, 8 appendixes complete the
study. The key-words used to reference the report are ICT, fresh fruits and vegetables and logistics.
Plan
Purpose of the
study
Methods and
technics
Results
Conclusion
Firstly, a presentation of the context was done. It describes the host company and
the purpose of the study. Then, a state of art of ICT in fresh fruits and vegetables
supply chains was conducted. The key words of the topic are defined in this part.
Similarly, the studied supply chains and their respective problems are presented.
An overview of existing ICT which can partly solve those problems is also given.
The following part explain the material and methods used for the study. The report
finishes with a presentation of the results and an analysis of their limits.
The aim of the study is to develop a state-of-art of fresh fruits and vegetables
supply chains and ICT used in each of them. Based on an analysis of the
weaknesses which exists in the different supply chains, the study suggests new
ICT to implement.
Three channels of information were used: scientific literature, grey literature and
exchanges with professionals from different fields. The first objective was to
obtain ‘typical’ supply chain models for fresh fruits and vegetables distribution.
These examples were used for stressing out existing weaknesses in supply chains.
They were also used for better knowing the context where these ICT will be
supposed to be implemented. Then, professionals related to the new ICT were
asked their opinion about the proposal. If necessary, modifications were added.
Three supply chains models were studied. The two first are the long and short fresh
fruits and vegetables supply chains in developed countries. The last one is the TRM
(Traditional Retail Market) in developing countries. Four suggestions of new ICT
to implement were made. The first one was a numeric collaborative map aimed at
actors from long supply chains for finding alternative routes in case of problem
during transportation. The second and the third ones were online platforms for
sharing storage and transport of fruits and vegetables in short supply chains. The
last one was a tool available from cellphones where actors from TRM could input
and consult data related to the price of products. The numeric collaborative map
was the only one which did not exist yet. Nevertheless, this ICT would be
complicated to implement due the multiplicity of stakeholders during
transportation. Thus, suggestions were made for improving those existing ICT.
Based on an analysis of new ICT tools, a trend related to collaboration between
the members of supply chains was noticed. However, despite the first good results
of collaboration case studies, brakes avoid the development of the new paradigm.
Sharing confidential pieces of information or changing the work organization are
two examples. Problems are thus mainly related to human. However, economic
reasons also justify the difficulty to change. It is mainly explained by the cost of
those tools and the economic consequences of path dependence. In the future, it
would be relevant to study how to promote the interest of collaboration among
supply chains stakeholders. For instance, the study could be based on feedbacks
from collaboration based on ICT.
Sigles et abréviations
ACTA : Association de Coordination Technique Agricole
AMIS : Agricultural Market Information System
API : Application Programming Interface
CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CUMA : Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole
EDI: Echange de Données Informatisées
FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations
GMS : Grandes et Moyennes Surfaces
GPS : Global Positioning System
GTIN : Global Trade Item Number
IATE : Ingénierie des Agro-polymères et Technologies Émergentes
IAU : Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la région d'Île-de-France
ICT : Information and Communication Technology
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
INRIA : Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique
IRSTEA : Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement
et l'Agriculture
ITAP : Information Technologies Analyse Environnementale Procédés Agricoles
Ltd : Limited
MAFF: Ministry of Agriculture Forestry and Fisheries
MIN : Marché d’Intérêt National
MOWRAM : Ministry of Water Resources and Meteorology
MSA : Mutualité Sociale Agricole
MVP : Minimum Viable Product
PF : Plateforme
PIA 2 : Programme d’Investissement d’Avenir 2
PVC : Point de Vente Collectif
RNM : Réseau des Nouvelles des Marchés
SIEL : Service d’Information Economique des Légumes
SSCC: Serial Shipping Customer Code
TEMO: Technologies Montpellier
TIC : Technologie de l’Information et de la Communication
TIPI : Titres Payables par Internet
TMS : Transport Management System
TRM : Traditional Retail Market
UMR : Unité Mixte de Recherche
Table des matières
Remerciements
Notice bibliographique
Bibliographic record
Sigles et abréviations
Introduction ......................................................................................................... 1
Contexte de l’étude .............................................................................................. 2
I. Un sujet financé par un projet de développement en agriculture numérique ......... 1
II. L’IRSTEA de Montpellier, institut de recherche en sciences et technologies pour
l’environnement et l’agriculture, structure d’accueil du stage ........................................ 4
III. Une enquête exploratoire en préalable à la réalisation d’une thèse ...................... 5
Etat de l’art sur le sujet ...................................................................................... 7
I. Définition des termes et paramètres de l’étude .......................................................... 7
1. Les Technologies de l’Information de la Communication (TIC) dans la
logistique des fruits et légumes frais ............................................................................... 7
2. Chaînes d’approvisionnement de fruits et légumes frais ....................................... 7
3. Fruits et légumes frais ............................................................................................... 8
II. Diversité des chaînes d’approvisionnement dans les secteurs fruits et légumes
frais ........................................................................................................................................ 8
1. Les circuits longs de fruits et légumes frais dans les pays industrialisés : le cas
de la France ....................................................................................................................... 8
2. Les circuits courts de fruits et légumes frais en pays industrialisés : le cas de la
France .............................................................................................................................. 10
3. Les circuits d’approvisionnement dans les pays en voie de développement : Le
cas du Cambodge ............................................................................................................ 12
III. Les TIC existantes pour résoudre les problèmes présentés. ................................ 16
1. Choisir un itinéraire de secours : Décider du trajet et des partenaires .............. 10
2. Utiliser les TIC des circuits longs avec l’appui des CUMA : Une solution pour
plus d’efficacité énergétique en circuits courts ............................................................ 12
3. Les systèmes d’information sur les marchés : Le cas du RNM français et du
SIEL français .................................................................................................................. 12
Conclusion de l’état de l’art ............................................................................. 20
Matériel et méthodes ......................................................................................... 20
I. Elaboration de suggestions de TIC à implémenter .................................................. 20
II. Rencontres et échanges avec des professionnels ....................................................... 20
III. Recherche bibliographique ..................................................................................... 22
Résultats ............................................................................................................. 23
I. Propositions de TIC à implémenter ........................................................................... 23
1. Une carte collaborative pour aider au choix des trajets ...................................... 23
2. Des plateformes pour la mise en commun des facteurs de production en circuits
courts ............................................................................................................................... 23
3. Une plateforme d’informations croisées au Cambodge ....................................... 24
II. Potentiel et proposition de mise en forme des projets .............................................. 24
1. Une faible flexibilité pour changer d’itinéraire après planification ................... 24
2. Des plateformes pour mettre en commun des facteurs de production en circuits
courts ............................................................................................................................... 27
3. Une plateforme d’informations croisées au Cambodge : Collaboration ou
Solution gouvernementale ? .......................................................................................... 28
III. Remarques sur les propositions : Des solutions basées sur la collaboration des
acteurs mais à adapter selon les contextes ....................................................................... 30
Limites ................................................................................................................ 32
I. Limites recherches bibliographiques ......................................................................... 32
II. Limites salons ............................................................................................................... 32
III. Limites proposition de TIC ..................................................................................... 33
Conclusion .......................................................................................................... 34
Bibliographie
Conférences
Entretiens
Supports vidéo
Table des figures et des tableaux
Annexes
-1-
Introduction
Le marché des fruits et légumes frais est de plus en plus mondialisé et les acteurs de plus en
plus interconnectés. De ce fait, la distribution des produits jusqu’à leur destination finale s’en
voit transformée. La chaîne d’approvisionnement est désormais en flux continu, sans cesse
transformée par l'émergence des nouveaux marchés et l’évolution de la demande des
consommateurs (Fruit Logistica part 1, 2018). En parallèle, on assiste à une transformation du
secteur logistique. Les entreprises du secteur doivent en effet pouvoir répondre aux attentes de
leurs clients en termes de rapidité, de fiabilité et de prix. On note également une tendance à
vouloir des livraisons plus fréquentes avec des quantités moindres. L’essor des nouvelles
technologies permet au secteur d’adopter des solutions disruptives pour répondre à ces besoins
(Van Hooijdonk, 2018). Parmi elles, on retrouve les Technologies de l’Information et de la
Communication (TIC). Ces dernières permettent des échanges fréquents de quantités
d’information énormes entre le maillon des filières pour coordonner leurs activités. Ces outils
sont donc devenus un élément clé permettant aux entreprises commerciales agroalimentaires
d’être compétitives (van der Vorst et al., 2011). Du fait de la nature fragile des fruits et légumes
frais, la coordination des acteurs est d’autant plus cruciale pour éviter de détériorer la
commande (DREAL, 2009 ; Khanal, 2012). L’essor des TIC pourrait permettre l'émergence de
nouveaux modèles de distribution. Dans la mesure où ces derniers pourraient représenter des
parts de marché importantes, il convient d’améliorer les connaissances sur l’organisation de ces
filières et sur leur articulation avec les ressources digitales. L’étude s’interrogera sur la nature
et le potentiel de nouvelles TIC pour pallier les difficultés rencontrées dans les circuits de
distributions de fruits et légumes. Dans un premier temps, une présentation des différentes
chaînes d’approvisionnement sera réalisée. Elle concernera à la fois les pays du Nord et ceux
du Sud. Elle exposera un problème spécifique à chacun de ces circuits que les TIC permettraient
de résoudre. Les chaînes d’approvisionnement se différencieront par leurs spécificités
logistiques (instruments utilisés, formalisation des relations entre acteurs etc.). Dans un second
temps, un aperçu des TIC existantes et pouvant résoudre ces problèmes sera donné. Enfin, la
dernière partie suggérera de nouvelles TIC pour répondre à ces besoins.
-2-
Contexte de l’étude
I. Un sujet financé par un projet de développement en agriculture
numérique
L’Institut Convergences #DigitAg été inauguré en 2017. Il se veut être une référence mondiale
en agriculture numérique et fédère recherche, formation et innovation autour de ce domaine.
Il s’agit de l’un des 5 projets retenus par l’Agence Nationale de Recherche en juillet
2016. Cette sélection rentrait dans le cadre du deuxième Programme d’Investissement
d’Avenir (PIA 2) (Ministère de l’Agriculture, 2017 ; Brouillet, 2017). Basé à Montpellier,
l’institut dispose néanmoins d’une antenne à Toulouse et à Rennes. 360 personnes participent
à ce projet. L’équipe se voulant multi-compétence, elle regroupe des agronomes, des
sociologues, des informaticiens et des économistes. Ces derniers se répartissent dans 25
unités de recherche inclues dans 4 instituts de recherche (IRSTEA, INRA, CIRAD et INRIA)
et 3 établissements d’enseignement supérieur (Université de Montpellier, Montpellier
SupAgro et AgroParisTech). Deux instituts de transfert de technologies et 8 entreprises
privées sont également inclus dans le projet. La bourse “Master 2” qui a permis de financer
ce stage a été accordée par l’institut #DigitAg. Elle s’élève à 8000 euros. Pour la campagne
2017-2018, 18 bourses ont été accordées. Lors de sa création, un quota de bourse “Master 2”
a été défini pour chaque établissement membre en fonction de son implication dans le projet.
Le tableau au verso indique les quotas attribués aux différents membres du projet pour les
stages de niveau master lors de la campagne 2017-2019.
Tableau 1: Quotas des établissements membres pour l’attribution des bourses
(Source : #DigitAg, 2017)
Etablissement Bourses #DigitAg
INRA 44
CIRAD 17
IRSTEA 14
Université de Montpellier 14
INRIA 10
MSA 9
AgroParisTech 2
ACTA 1
-3-
La communauté scientifique #DigitAg a été organisé en six axes de recherche :
• Axe 1 : Impact des technologies de l'information et de la communication sur le monde
rural
• Axe 2 : Innovation en agriculture numérique
• Axe 3 : Capteurs et acquisition et gestion de données
• Axe 4 : Système d’information, stockage et transfert de données
• Axe 5 : Fouille de données, analyse de données, extraction de connaissances
• Axe 6 : Modélisation et simulation
L’Institut travaille sur 2 enjeux sociétaux qui sont « Améliorer la production agricole par
l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) » et « Une meilleure
intégration sociale pour l’agriculture grâce aux TIC ». Ces deux enjeux regroupent chacun 4
challenges. Ces 8 challenges constituent une base opérationnelle de travail pour répondre aux
2 enjeux. Pour le premier enjeu, les 4 challenges sont :
• Challenge 1 : Le challenge agroécologique
• Challenge 2 : Le phénotypage rapide
• Challenge 3 : La protection des cultures
• Challenge 4 : Des productions animales durables
Quant à « La meilleure intégration sociale pour l’agriculture grâce aux TIC », les 4 challenges
sont :
• Challenge 5 : Les services de conseil agricole
• Challenge 6 : La gestion des territoires agricoles
• Challenge 7 : Intégration de l’agriculture dans les chaînes de valeur
• Challenge 8 : Développement agricole au Sud
-4-
II. L’IRSTEA de Montpellier, institut de recherche en sciences et
technologies pour l’environnement et l’agriculture, structure
d’accueil du stage
L’IRSTEA, anciennement CEMAGREF, est le coordinateur du projet #DigitAg. Créé en
1989, la structure a changé de nom en 2012. L'acronyme signifie “Institut de Recherche en
Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture”. Les travaux effectués
rentrent dans le cadre de recherches finalisées tournées vers l’action publique et privée. La
recherche est axée sur trois domaines. Ces derniers sont les trois départements de l’IRSTEA,
à savoir « Eaux », « Écotechnologies » et « Territoires ». Le siège social de l’IRSTEA est
basé à Antony mais il dispose de 9 centres répartis sur le territoire français. L’organisme est
impliqué dans 19 unités de recherche propres et 5 mixtes. On y compte 1200 collaborateurs
dont 860 scientifiques et ingénieurs. Le budget de l’année 2016 était de 113,7 millions d’euros.
26% de cette somme provenait de ressources propres et le reste est issu d’entités publiques
(ESR, 2012).
La structure d’accueil du stage est l’unité mixte de recherche ITAP basée au centre de
Montpellier. L'acronyme signifie “Information Technologies Analyse (environnementale)
Procédés (agricoles)”. Elle regroupe l’unité de recherche propre TEMO (Technologies
Montpellier) et la Chaire du Génie Rural de Montpellier SupAgro. En 2018, elle regroupe 220
agents dont 100 titulaires et 120 contractuels (40 CDD, 50 stagiaires, 25 doctorants et 5 post-
doctorants). Comme le nom l’indique, les travaux réalisés à l’ITAP ont pour objectif de mettre
au point des équipements plus durables pour l’agriculture et les services annexes à
l'environnement. Les travaux sont basés sur l’information et les systèmes associés, les
technologies avec notamment les capteurs et l’évaluation environnementale et sociale.
L’encadrante du stage réalisé travaille sur ce dernier point. Son encadrement se justifie par les
aspects en lien avec le développement durable de cette étude.
-5-
III. Une enquête exploratoire en préalable à la réalisation d’une thèse
Le stage réalisé s’inscrit dans les travaux qui précèdent la réalisation d’une thèse « Distribuer
durablement avec le digital : Le cas des produits agricoles et alimentaires frais ». Elle s’insère
dans le cadre des axes de recherche 1 et 2 de #DigitAg qui sont « l’impact des technologies
de l'information et de la communication sur le monde rural » et « l’innovation en agriculture
numérique ». Elle tente de répondre aux challenges 7 et 8 portant sur l’intégration de
l’agriculture dans chaînes de valeur et le développement agricole au Sud.
La thèse s’insère dans le contexte actuel où de nouveaux modes de distribution de produits
agricoles et frais émergent. Le phénomène touche aussi bien les pays du Nord que ceux du
Sud. Les circuits émergents s’appuient sur une mobilisation intensive des outils digitaux. Les
conséquences de l’usage des TIC sur les différents maillons des filières sont encore difficiles
à prévoir. Pour pouvoir mieux les anticiper, il convient de mieux connaître les articulations
entre les ressources digitales et les circuits de distribution. Il s’agira du premier point abordé
dans la thèse. La seconde partie traitera du choix de critères pour juger de la durabilité de
nouveaux modes de distribution. Il sera également abordé les conditions nécessaires pour que
les TIC permettent des “éco-innovations” dans ces circuits.
En amont de cette thèse, deux états de l’art ont été réalisés. Un premier sur les résistances des
individus à l’écart de l’acte de consommation et un second sur les innovations induites par les
TIC. Le rapport ci-dessous traite des résultats du second état de l’art. Pour cela, un
recensement des circuits de distribution de produits agricoles frais a été réalisé. Il a été
accompagné d’un panorama des technologies de l’information et de la communication utilisés
dans les différents circuits. Ces cas d’études ont ainsi permis la rédaction d’un article
scientifique en sciences de la gestion. Il s’intitule « Classification des circuits de distribution
de fruits et légumes frais par les TIC : Adapter des solutions collaboratives dans les circuits
les moins évolués ». Enfin, la dernière partie exposera des couples TIC/circuit de distribution
qui n’existent pas encore. Ces derniers seront soumis au thésard pour qu’il puisse juger de leur
faisabilité et de leur durabilité. Le stage a été encadré par madame Catherine Macombe,
chercheuse en sciences de gestion et monsieur Denis Loeillet directeur de l’Observatoire des
marchés internationaux de fruits et légumes tropicaux du CIRAD. Le premier état de l’art a
été réalisé en parallèle de cette étude par une autre stagiaire. Les points d’avancement se
faisaient en même temps et réunissaient les parties prenantes des deux sujets.
-6-
De ce fait, madame Rallou Thomopoulos de l’unité de recherche IATE de l’INRA en charge
de l’encadrement du premier sujet a également pu aider à la réalisation de l’étude présentée
dans ce rapport. Ces mêmes personnes encadreront la thèse qui suivra. Madame Sophie
Mignon, professeur en science de la gestion à l’Université de Montpellier, s’ajoutera à
l’équipe encadrante. On remarque ainsi que ce stage a été encadré par des chercheurs
travaillant dans des institutions très actives au sein du projet #DigitAg (cf. Tableau 1). Le
schéma au verso résume ainsi l’ensemble des parties prenantes dans le projet.
Figure 1: Acteurs #DigitAg impliqués dans les différentes études (d'après #DigitAg)
Instituts de
recherche
Etablissements de
l’Enseignement
Supérieur
Structures de
transfert Entreprises
: Encadrement de l’étude « TIC et circuits de distribution »
: Encadrement de l’étude « Résistance acte de consommation »
: Encadrement de la thèse « Distribuer durablement avec le digital »
-7-
Etat de l’art sur le sujet
I. Définition des termes et paramètres de l’étude
1. Les Technologies de l’Information de la Communication (TIC) dans la logistique
des fruits et légumes frais
Les technologies de l’information et de la communication sont l’ensemble des technologies
des télécommunications, de l’information, Internet, multimédia et audiovisuelles qui ont
convergée les unes vers les autres (Grenier, 2016). Elles permettent de traiter, modifier et
échanger de l’information et plus spécifiquement des données numérisées (Charpentier, 2007
in Ngassi Ngakegni, 2010). L’étude ci-dessous se focalisera uniquement sur les TIC servant
dans le cadre de l’activité logistique. Pour les produits alimentaires, la logistique est la série
d’opérations des achats des matières premières à la distribution du produit final qui
s’enchaînent jusqu’au consommateur. Elle vise ainsi à mettre à la disposition de ce dernier le
produit voulu en quantité voulue, au bon endroit, au bon moment et à moindre coût (IAU,
2015). Les TIC qui seront traitées dans cette étude seront celles utilisées par le pôle logistique
d’une entreprise pour communiquer avec les autres services de l’entreprise ou bien celles
permettant à cette entreprise de communiquer avec ses partenaires en amont ou en aval. Les
informations échangées pourront être d’ordre varié. Il pourra s’agir de l’avancée des produits
lors du transport, de renseignements sur les partenaires ou des conseils sur l’aménagement des
entrepôts.
2. Chaînes d’approvisionnement de fruits et légumes frais
Une chaîne d’approvisionnement est une séquence de processus (prises de décisions et
exécution) et de flux (produits, information) visant à répondre aux exigences finales des
clients. Ces flux ont lieu au sein et entre les différentes étapes de ce continuum, de la
production à la consommation finale. La chaîne d’approvisionnement comprend non
seulement le producteur et ses fournisseurs, mais aussi, selon les flux logistiques, les
transporteurs, les détaillants et les consommateurs (van der Vorst et al., 2011). La définition
suivante a été choisie car elle prend en compte les flux d’informations circulant dans la chaîne
mais aussi la diversité des acteurs pouvant être impliqués. On s’intéresse bien à la diversité
des acteurs possibles pour voir la diversité des tâches logistiques possibles. De facto, cela
permettra d’avoir une entrevue de la diversité des TIC que l’on peut utiliser dans ce secteur.
Bien que moins précis, le terme « circuit de distribution » pourra être substitué à celui de
chaîne d’approvisionnement dans la suite de ce rapport.
-8-
Un circuit de distribution est une filière constituée d’un nombre variable d’intermédiaires
externes ou internes qui permettent de livrer un bien ou un service à l’acheteur final (Mercator,
2014).
3. Fruits et légumes frais
Les définitions choisies pour les fruits et les légumes sont les suivantes. Un fruit sera la partie
comestible d’une plante contenant les graines et le tissu pulpeux environnant. Un légume sera
la partie comestible d’une plante incluant les tiges, les racines, les tubercules, les feuilles et
les fruits. Les fruits et légumes frais sont les fruits et légumes dits de première gamme. Ce
sont les produits bruts qui n’ont subi aucun geste de transformation et dont la durée de
conservation est limitée par la physiologie de la denrée (Eurostaf, 2001).
II. Diversité des chaînes d’approvisionnement dans les secteurs fruits et
légumes frais
1. Les circuits longs de fruits et légumes frais dans les pays industrialisés : le cas de la
France
a. Quatre acteurs aux tâches bien définies émettant de nombreux documents de suivi
(Abid, 2008)
L’économie du secteur fruits et légumes frais dans les pays industrialisés est marquée par la
séparation des différentes fonctions. La production, le groupage des ventes et les achats pour
la revente se font dans trois zones différentes. Il peut également y avoir des reventes
successives par des canaux multiples plus ou moins spécialisés (Rastoin, 1992). Plus de 90%
des fruits et légumes frais en France transitent par un circuit qui nécessite plus d’un
intermédiaire (Hutin, 2014). Au cours du process “type”, quatre acteurs au rôle différent
interviennent émettant chacun divers documents de suivi.
● Tout au long du cycle des cultures, le producteur enregistrera les interventions qu’il a
réalisé. Lorsque sa production arrivera à la station de conditionnement, elle sera
enregistrée en lot producteur.
● A partir des numéros des lots des producteurs, le conditionneur créera un numéro de
lot de conditionnement. Il conditionnera les denrées en unités-consommateurs
préemballées (barquette, sachet, filet etc.) puis en unités logistiques (caisse, carton,
plateau etc.) avant de constituer les unités d’expédition (palette).
-9-
Chacune de ces unités se verra attribuée d’un code-barre GTIN (Global Trade Item Number).
Il s’agit d’un code à 14 chiffres dont le support de codage le plus répandu est le code-barre.
Un code SSCC (Serial Shipping Container Code) sera également attribué à l’unité logistique
pour l’identifier. Il peut s’agir d’une combinaison de différentes unités commerciales
rassemblées dans un même contenant, colis ou palette, pour le stockage ou le transport. Les
marchandises pourront ainsi être envoyées.
● Les grossistes agréeront les marchandises reçues de leurs différents fournisseurs. Ils
consitueront ensuite de nouvelles unités d’expédition pour leurs clients. Ils pourront
envoyer les palettes tel qu’ils les ont reçus ou en constituer de nouvelles en prélevant
dans celles qu’ils ont en stock. Les grossistes pourront être spécialisés sur un voire
deux produits ou au contraire proposer des gammes très larges (Interfel 2015 ;
Rouchier, 2004). Dans le second cas, les SSCC des palettes filles seront attribuées par
enregistrement des liens avec les SSCC des palettes mères.
● Le distributeur contrôlera la conformité qualitative et quantitative par lecture de
l’identifiant SSCC de l’unité logistique. La gestion unitaire des achats par le
consommateur final se fera avec le code GTIN consommateur.
Dans une optique de traçabilité des produits, il existe différents dispositifs comme des codes-
barres et certificats d’opérations. Certains exemples ont été présentés mais selon la
standardisation et l’homogénéité des lots, d’autres codes peuvent être attribués. Avec l’essor
des nouvelles technologies, les certificats d’opérations se font de plus en plus sous forme
d’Échanges de Données Informatisées ou EDI. Ils permettent un échange d’informations
standardisées entre les acteurs (Journée de la Fab, 2017). On note également le développement
des API (Application Programming Interface) qui tend à supplanter les EDI (Ingrand et al.,
2018). Les informations complexes à échanger comme une rectification urgente d’une
commande sont difficiles à transmettre via les EDI. Les API permettent aux différents
maillons de croiser leurs bases de données. Lorsqu’une entreprise fourni un accès API à ses
partenaires, ils peuvent ainsi développer au sein de leurs systèmes internes des intégrations
qui ne sont pas permises avec les EDI (Pradeilles in Paoli, 2016).
-10-
b. Le choix des itinéraires : Une tâche difficile et négligée (Guenther, 2018)
Lors de sa conférence, Axel Guenther insistait sur le fait qu’il est indispensable qu’un
logisticien connaissent parfaitement les caractéristiques des denrées transportées. Il en va de
même pour les caractéristiques du parcours emprunté. Ces caractéristiques sont de nature très
variée. Il peut s’agir de la qualité des routes dans le pays producteur, de quand part le prochain
cargo si jamais la cargaison n’arrive pas à temps au port ou de la tolérance des autorités à
destination en cas de documents manquants ou invalides. Lors de la planification du transport,
le logisticien doit ainsi lister les avantages et inconvénients des différents partenaires
possibles. Il est essentiel d’échanger avec eux en amont pour s’assurer qu’ils connaissent ces
éléments. Malgré son importance, Guenther regrette que cette étape soit souvent négligée.
Cela pourrait éviter des incidents de parcours et faciliter les démarches pour les réclamations.
C’est après avoir pesé le pour et le contre que le logisticien planifiera le trajet. Néanmoins, il
faut toujours imaginer le pire. De ce fait, il est indispensable de prévoir en même temps un,
voire deux, itinéraires de secours. Seule l’expérience de terrain permet de bien connaître tous
les éléments, plus ou moins formels, sur les parcours.
2. Les circuits courts de fruits et légumes frais en pays industrialisés : le cas de la France
a. Une multitude d’organisations possibles pour un même concept
Pour différencier les différents schémas d’approvisionnements, on fera une dichotomie selon
le nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur final. On aura d’un côté
les circuits dits courts et ceux dits longs. Sera considéré comme circuit court un mode de
commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur
au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire
entre l’exploitant et le consommateur (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, 2014).
Lorsque le nombre d’intermédiaire est égal ou supérieur à deux, le circuit sera donc dit long.
Il est important de préciser que le terme « consommateur » ne caractérise pas uniquement le
consommateur final. Les collectivités, les restaurateurs ou les commerces s’approvisionnant
de cette manière sont eux aussi considérés comme des consommateurs. De la même manière,
aucune contrainte de distance n’est appliqué afin que la vente par Internet soit incluse
(Chiffoleau, 2010 ; IAU îdF, 2015).
-11-
Un regain d’intérêt pour les circuits courts a émergé ces dernières années. Il s’explique
notamment par la demande croissante en produits frais et locaux des consommateurs et par la
possibilité pour les producteurs de dégager des revenus complémentaires, (Chiffoleau, 2010 ;
Servagri, 2013). Les consommateurs peuvent tout d’abord s’approvisionner par la vente
directe. Les produits sont directement vendus par le producteur au consommateur final. La
figure 2 présente la diversité des organisations possibles pour écouler les fruits et légumes
frais.
Les exemples présentés sont issus des environs de Montpellier. Le producteur peut vendre ses
produits directement de manière individuelle, par le biais de collectifs
producteur/consommateur ou en se regroupant avec d’autres producteurs. Un véhicule
utilitaire léger suffit à transporter les quantités gérées. Selon les structures, la récupération des
denrées peut se faire via la livraison à domicile ou via des points de relais. Cela est le cas par
exemple pour la structure Bio Cultures. Dans d’autres cas, ce sont les consommateurs qui vont
récupérer à un point de retrait leurs commandes. Dans ce cas, ils disposent d’environ 2 heures
après dépôt par le producteur pour la retirer (Favresse, 2017).
Autrement, un intermédiaire logistique peut intervenir entre le producteur et ses clients.
Différents acteurs peuvent endosser ce rôle. La figure 3 montre comment l’approvisionnement
en fruits et légumes frais peut se faire en circuit court avec un intermédiaire. Il s’appuie sur
l’exemple d’une enseigne de grande distribution localisée en Ile-de-France mais le schéma
peut aussi s’appliquer à un commerce spécialisé ou à une instance de restauration collective.
Le producteur peut livrer le commerce par ses propres moyens via un véhicule utilitaire léger
ou bien déléguer cela à un transporteur. Ce dernier peut travailler ou non pour l’enseigne.
Néanmoins, certaines routes ne sont pas adaptées au passage de véhicules de grandes
capacités. La délégation de cette tâche est donc impossible pour ces exploitants. Le transport
est plus facile et rentable pour des grandes quantités. Pour cela, le transporteur va réunir les
produits des différents producteurs sur une plateforme de transport. Cet endroit pourra faire
office de station d’emballage, de stockage ou de mûrisserie pour les produits. Les denrées
seront ensuite agrégées ou éclatées en différents lots avant d’être réparties chez les différents
clients. Comme pour la partie précédente, il ne s’agit que d’un schéma type. De ce fait, de
nombreuses déclinaisons sont possibles. Comme indiqué sur le schéma 3, l’intermédiaire peut
également être un grossiste ou un Marché d’Intérêt National (MIN). La nature de la denrée
transportée et le fonctionnement logistique du client conditionne également la chaîne
d’approvisionnement.
Figure 2 : Schéma d’approvisionnement en vente directe en fruits et légumes locaux
dans l’Hérault (Source : Chiffoleau, 2010)
Figure 3 : Exemples de schémas d'approvisionnement en circuits courts en fruits et
légumes locaux en Ile-de-France (Source : IAU, 2015) PF : Plateforme
-12-
Les produits fragiles comme les fraises auront tendance à être directement amenées en
magasins alors que les pommes et les noix seront davantage amenées à transiter vers des
plateformes. Les systèmes d’approvisionnement très centralisés de GMS limitent fortement la
vente directe. De même, un chef de rayon sans collaborateurs dans un petit magasin aura
moins de temps pour gérer des achats en direct (commandes, facturation et relationnel).
b. Des circuits pénalisés par la faible organisation des acteurs (Lacombe, 2013 in Auclair,
2014)
Concilier activité de production et activité commerciale peut s’avérer souvent difficile pour
les producteurs réalisant la vente directe. Gérer une activité supplémentaire et différente de
leur cœur de métier est chronophage et pas toujours efficace. Le second problème rencontré
est le manque de mutualisation des facteurs de productions entre acteurs. Cela crée ainsi une
“inefficacité énergétique”. Par exemple, il serait plus intéressant que les agriculteurs d’un
même groupement rassemblent dans une même chambre froide leurs denrées plutôt que
chacun les stocke individuellement sur leurs exploitations.
De la même façon, il a été noté que des camions de groupement servent aux agriculteurs à
transporter uniquement leurs denrées alors qu’ils pourraient s’organiser pour faire des
tournées collectives. Les camions ne sont pas remplis de manière optimale et les voyages du
retour se font souvent à vide. L’hétérogénéité des productions d’un groupement d’agriculteur
peut pénaliser la mutualisation. La saisonnalité et les conditions de stockage des différents
produits impliquent des logistiques différentes.
3. Les circuits d’approvisionnement dans les pays en voie de développement : Le cas du
Cambodge
a. Les marchés de fruits et légumes frais au Cambodge : Plateforme centrale de la vente
des denrées (Sokhen et al., 2004)
L’exemple est tiré d’une étude réalisée sur les trois plus gros marchés de fruits et légumes de
Phnom Penh. Dans ce cas de figure, on compte 3 maillons avant le consommateur final. Il est
à noter que certains de ces acteurs peuvent avoir plusieurs rôles en même temps. Les acteurs
évitent de circuler avec des camions dans Phnom Penh. Cela s’explique par le trafic dense
dans la capitale et le coût important des péages pour les camions à l’entrée de la ville. Ils sont
davantage utilisés pour les trajets en province. La moto est très sollicitée pour les trajets sur
la capitale.
-13-
Néanmoins, les déplacements peuvent aussi se faire à pied, en cyclo pousse ou en charrette.
Ces autres moyens de transport peuvent aussi être utilisés dans les marchés en province
(Indochina Research Ltd, 2007). Le schéma au verso représente les acteurs impliqués dans les
circuits d’approvisionnement. Il est précisé la répartition de leurs achats et fournitures en fruits
et légumes frais.
● Les producteurs
On distingue deux types de producteurs sur ces marchés :
-Ceux qui ramènent les produits qu’ils ont eux-mêmes cultivés et qui les vendent en gros aux
collecteurs, détaillant ou grossistes. 14% des producteurs de ces marchés réalisent cette
activité
- Ceux qui achètent la production d’autres agriculteurs, présents ou non sur le marché, pour la
revendre ensuite. Ils vendent ainsi leur propre production en plus de celles qu’ils achètent. Les
déplacements des exploitations jusqu’à la capitale se font à moto (Indochina Research Ltd,
2007), sans compartiment réfrigérant (Horticulture Innovation Lab, 2016), dans la majorité
des cas.
Ils représentent 86% des acteurs présents sur ces marchés et s’appellent les collecteurs. Pour
72% de ces collecteurs, leur production représente moins de la moitié de leurs ventes totales.
Parmi ces collecteurs, on en distingue également deux types.
● Les collecteurs
-Les collecteurs dits mobiles qui se déplacent depuis leurs villages pour réaliser leurs ventes.
Ils peuvent acheter à des producteurs cambodgiens ou vietnamiens. Les ventes qu’ils réalisent
auprès des grossistes se font surtout de nuit.
-Les collecteurs fixes sont basés sur un marché donné. Ils achètent aux producteurs de ce
marché et à des collecteurs mobiles avant de revendre les denrées aux différents acteurs aval.
Figure 4 : Chaîne d’approvisionnement en fruits et légumes frais sur les trois marchés
de Phnom Penh (Source : Sokhen et al., 2004)
-14-
● Les grossistes
Ils achètent des petites quantités de produits auprès des producteurs et des collecteurs pour les
revendre en plus grosses quantités. Ils vendent surtout à des détaillants, aux hôtels et aux
restaurants dans une moindre mesure. Des ventes sont parfois réalisées aux consommateurs
finaux pour écouler les restes. Les grossistes ne se déplacent pas dans la très grande majorité
des cas car ils se font livrer directement par les producteurs ou collecteurs (Indochina Research
Ltd, 2007). D’après les enquêtes, entre 60 et 70% d’entre eux ne vendent que des produits
importés.
● Les détaillants
Ils se fournissent auprès des producteurs, des grossistes ou des collecteurs. Ils peuvent
revendre soit à des hôtels ou des restaurants ou bien aux consommateurs finaux au détail. Ils
réalisent la plupart de leurs achats à moto car ils peuvent faire leurs achats sur plusieurs
marchés de la capitale (Indochina Research Ltd, 2007).
Il est à noter qu’il existe aussi un marché parallèle à celui-ci. Des petits vendeurs mobiles avec
des charrettes ou disposant de petits stands devant leurs maisons représentent une concurrence
non négligeable pour les acteurs plus officiels. De plus, certains des traders évoqués
précédemment peuvent exercer en dehors des marchés principaux (Indochina Research Ltd,
2007). Leurs approvisionnements ne sont pas connus.
-15-
b. Un accès aux informations sur le marché insuffisant (Indochina Research Ltd, 2007)
Les canaux d’informations officiels comme les bulletins du gouvernement, les journaux ou
les programmes télévisions donnant ces informations sont peu utilisés au Cambodge.
L'obtention de ces informations se fait énormément auprès des partenaires commerciaux. Les
échanges se font de manière informelle et il peut arriver que la fiabilité de la source soit remise
en question. Par ailleurs, il arrive que les entités soient souvent trop concentrées sur leur
activité. Ainsi, ils ne prennent pas forcément le temps d’échanger sur ces sujets avec leurs
confrères. Les échanges se font de vive voix ou par téléphone. Ces sources d’information ne
permettent pas de répondre aux nouvelles attentes des acteurs. Parmi les informations
demandées, on retrouve le prix des denrées demandé par l’échelon amont, les prix à l’export,
les volumes fournis, la qualité des produits ou le prix du transport. Avoir accès à ces
informations permettrait aux acteurs de pouvoir mieux fixer leurs prix et d’ajuster les stocks
en fonction du contexte. Des informations sur les marchés domestiques et internationaux
développerait les canaux de distribution nationaux et les exports. Cela limiterait également les
temps de négociations. L’information disponible n’est valable que pour une échelle très locale,
comme celle d’un seul marché par exemple. Dans la majorité des cas, collecteurs, grossistes
et détaillants ne fréquentent généralement qu’une seule place de marché. Les trajets empruntés
varient selon les saisons et les contrôles de police aléatoires font varier le montant du trajet.
Les amendes données par les policiers augmentent le coût du transport. Ce dernier peut
expliquer jusqu’à 50% des coûts logistiques. Il est probable que d’autres pays du Sud
rencontrent des problèmes similaires.
-16-
III. Les TIC existantes pour résoudre les problèmes présentés.
La partie précédente a mis en exergue trois problèmes que l’on pourrait résoudre grâce à des
TIC. Il s’agit du manque de planification d’itinéraires de secours, de l’inefficacité énergétique
en circuits courts et du manque d’information sur les marchés dans les TRM. Pour chacun
d’eux, des TIC existantes permettant de résoudre une partie de ces problèmes seront
présentées.
1. Choisir un itinéraire de secours : Décider du trajet et des partenaires
La littérature n’a pas mis en évidence de plate-forme précisant des informations de nature
informelles sur les itinéraires et les potentiels partenaires. Néanmoins, des outils permettent
de les choisir.
● Planifier et optimiser un trajet
Le TMS (Transport Management System) est un système d’information qui aide à planifier,
gérer et optimiser le transport. Trois fonctions lui sont attribuées. Il a tout d’abord une fonction
d’aide à la décision. Il planifie le trajet en fonction de différentes contraintes comme la nature
de la denrée, le(s) mode(s) de transport utilisé(s) ou l’équilibre des flux. Il convient de
s’intéresser aux flux entrants et sortants pour éviter de faire revenir des camions à vide d’une
livraison. Les TMS ont une fonction de gestion en permettant la réalisation des démarches
administratives et le suivi des opérations. Enfin, ils ont une fonction de reporting pour analyser
les performances et tenter de gagner davantage en efficacité. Il existe une diversité de TMS
avec chacun des fonctionnalités qui lui sont propres (Ndiaye et al., 2011). Par exemple, grâce
à un algorithme, le TMS Fretlkink (Druart in Stratégies Logistiques, 2016) trouvera une
solution de secours si un problème survient pour que la commande arrive à destination. Il se
base notamment sur le circuit d’autres camions connus, qui passeraient non loin de la
marchandise et qui auraient de la place pour la récupérer.
● Trouver des partenaires
Certains annuaires en ligne regroupent les différents professionnels d’un secteur. Un usager
peut utiliser des filtres comme la zone géographique ou le produit vendu pour avoir la liste
des entreprises qui l’intéresse. Fructidor propose la possibilité de lancer des « buyers alerts »
qui apparaissent en priorité sur le fil d’actualité du site pour trouver un acheteur (cf. Fig. 5).
Figure 5 : Capture d’écran d’un “buyer alert” sur la page d’accueil du site fructidor
(Source : Fructidor)
-17-
● Choisir ses partenaires
En fonction des transactions effectuées au cours des 12 derniers mois grâce à leur site, Blue
Book Services attribue à chacun des acheteurs un indice de confiance. Cela permet d’aider les
internautes à choisir leurs partenaires. Cette note prend par exemple en compte leur vitesse de
paiement et le fait que cette entreprise ait déjà été convoquée, ou non, devant un tribunal pour
un litige commercial. Ils publient également de manière visible par tous un résumé de l’activité
commerciale avec différents ratios de chacun des usagers.
2. Utiliser les TIC des circuits longs avec l’appui des CUMA : Une solution pour
plus d’efficacité énergétique en circuits courts
Les CUMA peuvent aider les adhérents à optimiser la logistique en circuit court. Ils peuvent
mettre à disposition des agriculteurs divers équipements et infrastructures. On retrouve ainsi
des locaux pour la transformation, des locaux pour faire office de Point de Vente Collectif
(PVC) et des camions pour mutualiser le transport. Les outils de gestion de plannings et
d’organisation qu’utilisent les CUMA peuvent également être mis à disposition pour l’activité
du groupement. Pour information, une CUMA ne peut avoir comme activité principale le
transport. De ce fait, le cadre réglementaire limite l’appui logistique des CUMA aux activités
de vente directe (Lacombe in Auclair, 2014).
Pour mutualiser le stockage en chambre froide, la société Stock-booking propose un système
pour partager l’espace disponible dans les entrepôts entre entreprises. Ses clients sont dans
divers domaines d’activité, dont l’agro-alimentaire. Les productions de ces derniers sont
davantage à des échelles industrielles. L’application met en relation les acteurs disposant de
place dans leurs entrepôts et ceux qui en nécessitent. Elle essaye de concilier les paramètres
inhérents des différents biens à stocker comme la température ou les modalités de retrait des
denrées.
3. Les systèmes d’information sur les marchés : Le cas du RNM français et du
SIEL français
Dans le contexte des marchés cambodgiens, le téléphone portable est la TIC de loin la plus
utilisée. Il sert surtout pour l’échange entre acteurs du marché sur les différents prix (prix à la
sortie d’exploitation, au gros et au détail) et les volumes fournis. Quelques acteurs déclarent
utiliser la radio et la télévision pour obtenir ces informations. Très peu d’entre eux consultent
les bulletins du gouvernement ou les journaux (Indochina Research Ltd, 2007).
-18-
La recherche bibliographique n’a pas réussi à montrer comment se faisait la recherche
d’information au Cambodge à l’époque où cette étude a été faite. Pour cela, on présentera
deux organisations passant par des TIC permettant de répondre à ce besoin.
• Le RNM, Réseau Nouvelle des Marchés (FranceAgriMer, 2018)
Cette instance dépend du ministère de l'agriculture et de l'alimentation français. Datant de
1953, elle regroupe un réseau d’enquêteurs-conjoncturistes couvrant une centaine de places
de marché sur le territoire. Ils récupèrent les informations sur le prix des denrées via les
différentes interprofessions (FranceAgriMer, 2014) ou en réalisant des enquêtes sur le terrain.
En plus des fruits et des légumes, l'instance couvre également les produits carnés et les fleurs.
Plus de 500 produits sont renseignés. Les données sont collectées sur cinq stades de
commercialisation. Il s'agit de la production (carreaux de producteurs/marché au cadran), de
l'expédition (prix sortie de station de conditionnement), du stade grossiste (marché de gros,
MIN), du stade détail (GMS, hard discount et magasins spécialisés en produits biologiques)
et import (quais maritimes). Certains partenariats permettent d'avoir des données des pays
européens frontaliers. La mission principale de cette instance est de renseigner les cotations
et d'analyser et prévoir la conjoncture pour ces différents produits. Les données sont
disponibles gratuitement sur le site Internet du RNM 8 jours après leur publication. Les
données du jour ne sont disponibles que pour les abonnés. Il faut compter entre 1 et 2 euros
l'acte selon le forfait choisi. Un acte correspond à un accès de 10 minutes aux données les plus
récentes sur le site du RNM. Des notes quotidiennes, hebdomadaires voire annuelle peuvent
également être envoyées par mail ou par fax.
• Le SIEL, Service d’information Economique des Légumes, à Madagascar (Penche,
2010)
Ce service d’information des marchés date de 2006. Il est géré conjointement par l’ONG Fert
et la fédération nationale des agriculteurs malgaches, le FIFATA. La collecte des données se
fait par une fois par semaine sur 17 marchés au gros de l’île. C’est un réseau de techniciens
agricoles et autres agents territoriaux déjà en place qui se charge de cette tâche. Cela permet
de réduire les coûts de fonctionnement. Ces derniers transmettent ensuite les données au Fert
qui se charge de leur traitement et de leur diffusion. Les informations sont affichées sur des
tableaux dans les marchés.
-19-
On y retrouve le prix minimal, le prix modal et le prix maximum. Les quantités disponibles
sont indiquées au travers de trois modalités : « + » signifie que la denrée est peu présente sur
le marché, « ++ » rapporte une activité normale et « +++ » indique que la denrée est très
présente. Des notes de conjoncture ou des courbes des prix peuvent également être affichées.
Autrement, les données sont également diffusées à la radio.
-20-
Conclusion de l’état de l’art
Même si elles diffèrent par le nombre de maillons impliqués, l’organisation des chaînes
d’approvisionnement demeure similaire dans les schémas étudiés. Elles se caractérisent par
une première étape de regroupement progressif des denrées des étages amont par les acteurs
de l’aval. De ce fait, la taille des lots gérés augmente au cours des premiers maillons de la
chaîne. Selon les schémas présentés, ce sont les grossistes, les centrales d’achat ou les
plateformes qui gèrent les plus grosses quantités. Dans un second temps, les lots seront
redécomposés en unités de vente plus petites pour les distributeurs et vendeurs au détail.
Il existe une grande diversité de TIC dans le secteur de la logistique des fruits et légumes frais.
La partie précédente présentait uniquement celles pouvant servir de modèle pour élaborer les
propositions. On remarque simplement que certains circuits utilisent un panel de TIC plus
varié que les autres. On pense notamment aux circuits longs dans les pays industrialisés.
Malgré la possibilité pour certains circuits courts d’utiliser des logiciels plus sophistiqués, les
téléphones portables suffisent à gérer ces chaînes d’approvisionnement. Il est de loin la TIC
la plus utilisée sur les marchés traditionnels.
Toutefois, Heike Baumüller, chercheur au Center for Development Research (Université de
Bonn) déplore l’absence de prise en compte du contexte dans lequel une TIC est destinée à
s’insérer (Vesper, 2018). Par exemple, avoir davantage d’informations sur les marchés
n’aidera pas les producteurs fournissant les TRM à augmenter les ventes si les mauvaises
routes ou l’absence de mode de transport leurs empêchent d’y accéder. De ce fait les
suggestions de TIC veilleront à le prendre davantage en compte le contexte d’utilisation des
TIC. La littérature ne donnant qu’une description théorique du terrain, des entretiens avec des
professionnels ont été réalisés pour mieux connaître la réalité du secteur.
Ainsi, on s’interrogera sur les TIC à mettre en œuvre pour pallier les faiblesses existantes et
comment les insérer de manière optimale. Des réflexions sur les modèles économiques des
innovations seront également apportées. Pour réaliser ces propositions, on émettra l’hypothèse
que l’utilisation de ces TIC ne changera pas le schéma des circuits de distribution et ne
pénalisera pas l’activité en interne des différents maillons. Autrement, cela changerait le
contexte dans lequel elles doivent s’insérer et de surcroît, les problèmes rencontrés.
-21-
Matériel et méthodes
La recherche d’informations pour dresser l’état de l’art et les besoins du secteur en termes
d’innovation par les TIC s’est faite par plusieurs canaux. Les propositions de nouvelles TIC à
incorporer dans les schémas d'approvisionnement s’est faite selon les problèmes rencontrés
dans les circuits de distribution.
I. Elaboration de suggestions de TIC à implémenter
L’état de l’art a permis de mettre en avant 3 circuits de distribution types et les problèmes
rencontrés dans certains d’eux. Ces problèmes sont en lien avec un manque d’information et
de communication. De ce fait, une TIC peut être envisagée pour faciliter l’information et la
communication entre les acteurs. C’est à partir de ces cas d’étude que les propositions ont été
établies.
Le recensement a pu être réalisé par recherche bibliographique ou lors du déplacement au
salon Fruit Logistica 2018. Une solution a ensuite été réfléchie en se basant sur les TIC
existantes. La proposition a été soumise à des professionnels du milieu et modifiée au vue de
leurs commentaires.
II. Rencontres et échanges avec des professionnels
Un déplacement au salon Fruit Logistica 2018 à Berlin a été effectué du 7 au 9 février 2018.
Cet événement international rassemblait des acteurs des filières fruits et légumes de quatre
continents. Positionné à la deuxième semaine de stage, il a donc fait office d’enquête
exploratoire du sujet. La démarche d’investigation réalisée a été conditionnée par l’activité de
l’Observatoire des fruits et légumes du CIRAD qui tenait un stand sur le salon et que
l’enquêteur accompagnait dans le voyage. Les entrées au salon se faisaient donc à l’ouverture
à 8h30 et les sorties à 17 heures. Le premier jour, ce sont d’abord les stands à proximité de
celui du CIRAD qui ont été abordés. Par la suite, ce sont les stands présentant une activité
“annexe” à la distribution de fruits et légumes qui ont été abordés. Aucun ordre n’était prévu
pour les visites. Seules les conférences traitant du sujet étaient planifiées. Les stands
rencontrés sur le parcours étaient abordés si l’activité semblait en lien avec le sujet et si les
personnes semblaient disponibles et ouvertes à la discussion.
-22-
Dans l’ordre de priorité, les stands abordés étaient ceux en lien avec les outils numériques
dans la logistique, les entreprises présentant une activité logistique et quelques entreprises
spécialisées dans la production et la distribution de fruits et légumes frais. L’entretien était
relativement informel. Il commençait par une demande de la présentation de la structure et
des produits et services proposés. Il était suivi par une présentation de l’enquêté et de son sujet
de stage. Des questions complémentaires sur les TIC utilisées par la structure étaient ensuite
demandées. Enfin, les dernières questions traitaient des problèmes rencontrés aujourd’hui par
la structure vis-à-vis de ces technologies et comment ils prévoyaient l’évolution de leur secteur
via le numérique. Une prise de note immédiate des réponses était faite sur un cahier. La carte
de visite de la personne interrogée ou d’une personne qui serait plus familière avec la
logistique ou les technologies utilisées était récupérée à la fin de l’entretien. Des échanges par
mail pouvaient suivre.
III. Recherche bibliographique
L’obtention des documents pour la partie contexte s’est faite selon plusieurs canaux. La
recherche des documents s’est principalement faite via Google et Scholar Google. Dans une
moindre mesure, les bases de données de l’IRSTEA et de Montpellier SupAgro ont été
utilisées. Les mots clés utilisés variaient selon l’information recherchée. Les principaux
étaient “logistique”, “fruits et légumes” et “TIC”. Une inscription à une newsletter sur Google
Scholar s’est faite avec ces mots clés. Un abonnement aux flux RSS sur le site du fruit
Logistica a également été réalisé. Le suivi de certains médias (Supply Chain review, Digital
Supply chains ou Stratégies logistiques) et professionnels (Richard Van Hooijdonk, Axel
Gunther ou Fabien Esnoult) sur Twitter ou LinkedIn a également été fait. Via le système des
commentaires, des questions ont été posées sur les publications de ces pages.
De manière plus discrète, des conférences sur le sujet sur YouTube ont été visionnées. Les
mots clés utilisés étaient “logistics/logistique”, “TIC/ICT” et “fruits et légumes/fruits and
vegetables”. Des échanges réguliers de documents et liens ont eu lieu tout au long du stage
avec les différents membres du projet.
La méthodologie utilisée pour cette étude est résumée sur la figure au verso.
Thème : Nature et potentiel de nouvelles TIC dans la
distribution de fruits et légumes frais
Littérature scientifique et grise Professionnels des différents
secteurs
Utilisation des moteurs
de recherche, des
réseaux sociaux et des
abonnements aux flux
RSS
Participation à des
conférences,
échanges en face à
face ou par mail
Circuits de distribution types et difficultés
existantes liées à l’information et la
communication
Quelles TIC insérer dans les différents circuits de distribution ?
Comment les insérer de manière optimale dans les différents circuits ?
Propositions de TIC Soumettre des propositions S’inspirer
Figure 6 : Schéma de la démarche d’investigation suivie
Légende : Matériel Méthodes Questions de recherche Résultat
-23-
Résultats
I. Propositions de TIC à implémenter
L’état de l’art a permis de faire surgir trois idées.
1. Une carte collaborative pour aider au choix des trajets
Une carte du monde numérique collaborative permettrait aux usagers de collecter et partager
les informations informelles dont ils disposent (temps d’attente moyen estimé avant
embarquement, délicatesse du déchargement des camions à un endroit donné etc.). Les
utilisateurs seraient les acteurs en charge de choisir l’itinéraire du trajet. Pour la fiabilité de la
carte, les usagers pourraient signaler si les informations indiquées sont erronées. Cela reprend
le principe de fonctionnement de la plateforme Google Maps. Le logisticien pourrait décider du
trajet principal et des itinéraires de secours en fonction des données renseignées sur la carte.
Toutefois, si un usager voulait des informations supplémentaires, il pourrait interroger la
communauté d’internautes sur le meilleur itinéraire à prendre. Il pourrait également lui
demander son avis sur les itinéraires envisagés. Ces requêtes prendraient la forme de “posts”
où les usagers pourraient émettre des commentaires publics. Une fonction de “chat” serait à
inclure pour répondre au besoin urgent de solutions. Cela permettrait aux logisticiens d’avoir
des informations supplémentaires sur les modalités possibles et des retours d’expérience terrain.
Ils pourraient ainsi mieux choisir l’itinéraire principal et ceux de secours. La possibilité
d’échanger en direct répondrait au besoin des utilisateurs en termes de rapidité de mise à
disposition de l’information. Les logisticiens pourraient élaborer une solution de secours
rapidement en cas d’urgence.
2. Des plateformes pour la mise en commun des facteurs de production en circuits
courts
Les pistes de solutions proposées par Lacombe dans son mémoire de fin d’études sont la
collaboration et/ou la délégation de l’activité logistique. Il convient ainsi de proposer des TIC
qui pourraient aider à réaliser ces tâches.
Les TIC auraient peut-être un rôle à jouer en facilitant la mise en contact entre les acteurs. Ils
pourraient ainsi organiser de manière plus formelle la mise en commun des facteurs de
production. Concernant le transport, une plateforme de covoiturage comme la célèbre
“BlaBlaCar” pourrait être envisagée. Les usagers pourraient proposer ou rechercher un trajet
pour livrer des denrées.
-24-
Pour une plateforme de partage d’espace de stockage simplifiée, la fondatrice de Stock-booking
suggère de présenter cela sous la forme d’un tableau interactif de type Trello. Les détenteurs
d’espace pourraient déposer “une carte” sur le tableau de bord virtuel où ils indiqueraient
l’espace qu’ils sont prêts à mettre à disposition et dans quelles conditions (ex : récupération et
dépôts des denrées en une seule fois). Cela pourrait être couplé avec une plateforme de
conversation instantanée de type Slack. Ce second outil offre la possibilité de faire plusieurs
conversations de groupe et tout le monde peut lire le contenu de toutes les conversations.
3. Une plateforme d’informations croisées au Cambodge
Une TIC permettant de regrouper toutes ces informations pourrait ainsi être envisagée. Le
téléphone portable étant la principale source d’informations, il serait pertinent que l’accès aux
informations se fasse par ce même canal. Il est plus simple d’ajouter de nouvelles
fonctionnalités à l’existant plutôt que de créer de nouveaux outils (Sega et Winter, 2018). On
pourrait imaginer une plateforme accessible depuis Smartphone où chacun des acteurs entrerait
les informations demandées (prix de vente, quantités, qualités, montant du transport etc.). Les
informations seraient consultables par tous depuis le même outil. Les membres analphabètes et
ne disposant que d’un téléphone basique pourraient entrer et consulter les informations en
appelant un numéro.
II. Potentiel et proposition de mise en forme des projets
Les paragraphes suivant discutent de la faisabilité des idées proposées.
1. Une faible flexibilité pour changer d’itinéraire après planification
a. Le transport : Un secteur régi par un maillage complexe d’acteurs
Pour les différents modes de transport, il s’avère que la flexibilité pour changer d’itinéraire en
cas d’imprévu est faible. Le train est limité par la taille du réseau ferroviaire et les camions par
celui des grands axes.
-25-
Du fait des nombreuses routes qui leur sont interdites ou des ponts qui limitent la hauteur des
véhicules autorisés, les camions ne quittent les grands axes qu’au dernier moment. Pour pallier
ce problème, les sociétés de transport routiers élaborent pour les trajets réguliers des parcours
optimisés en interne. Un représentant d’une société de transport multimodal a déclaré que le
chemin le plus court était choisi pour le transport routier. Ainsi, les jeunes conducteurs reçoivent
à leur arrivée un guide les répertoriant. Néanmoins, si un problème survient subitement, les
outils existants comme les GPS ou les applications Smartphone suffisent à trouver un nouvel
itinéraire. Dans certains cas, un guidage par téléphone grâce à la géolocalisation du véhicule
pourra être fait. La flexibilité est encore plus faible pour le transport maritime puisque le
changement de port est très difficile une fois que le booking est fait. Ces documents
internationaux sont rédigés à l’avance et seules les compagnies maritimes peuvent effectuer ces
changements. Ce sont par ailleurs les seules entités qui disposent des informations sur les
éventuels éléments perturbateurs sur les ports. Enfin, la flexibilité est également limitée par le
fait qu’un trajet peut être décomposé en plusieurs étapes qui font chacunes intervenir plusieurs
transporteurs. La multicité des acteurs impliqués lors de cette étape limite d’autant plus la
flexibilité. De ce fait, il convient de recentrer la fonctionnalité de cette carte.
b. Une carte dédiée au choix des trajets en amont à laquelle ajouter de nouvelles fonctions
La plateforme serait donc efficace uniquement pour l’optimisation en amont du trajet principal
ou de ceux de secours. Les GPS proposent des trajets alternatifs si jamais le trajet premier n’est
pas empruntable. Toutefois, ils se basent sur des algorithmes et peuvent donc être moins
efficaces que des humains. Concernant les freins à l’utilisation de cette plateforme, il n’est pas
impossible que des acteurs soient réticents à divulguer des informations qui leur procurent un
avantage concurrentiel. Par souci de fiabilité de l’information donnée, les messages sur les posts
ne pourraient pas être anonymes. Pour garantir un modèle économique robuste, il peut être
intéressant de coupler au dispositif des fonctionnalités apportant davantage de valeur ajoutée.
On pense à d’autres informations, pas ou peu accessibles sur le transport qui joueraient sur le
choix amont de l’itinéraire. De ce fait, divers partenariats pourraient être envisagés.
-26-
On pourrait par exemple ajouter des informations, formelles ou non, sur les sociétés avec
lesquelles des partenariats pourraient se faire pour ce trajet. Les informations répertoriées sur
ces derniers dans des plateformes existantes comme Blue Book Services pourraient être
couplées à la carte. Des retours d’expérience avec un partenaire pourraient être laissés via la
plateforme. Ainsi, des commentaires sur une même entreprise pourrait être entrés via deux
plateformes : la plateforme partenaire et celle décrite dans ce rapport. Cette collaboration
pourrait accroître les données informelles sur une même société. Ce type de relation où les deux
partis ressortent gagnant faciliterait la récupération de telles informations. Cela pourrait
également être un argument pour réduire les frais liés à l’obtention de ces données.
La connaissance d'événements en lien avec le transport et les prévisions de leurs éventuelles
conséquences sur le trafic pourraient être pertinentes pour le choix en amont d’un itinéraire.
L’état de la circulation sur le transport routier en direct est déjà fourni par les différents services
existants (ex : Les services TIPI en France). Pour le fret maritime, seules les compagnies
maritimes disposent de ces informations. Néanmoins, ces informations ne sont pas diffusées.
Si certains de ces évènements peuvent intéresser les autres acteurs du transport, des partenariats
avec les compagnies maritimes seraient pertinents. La plateforme pourrait alors être la seule à
diffuser ces informations. Néanmoins, ces données risquent d’être difficiles à obtenir. De ce
fait, il faut être sûr de leur intérêt pour les utilisateurs.
-27-
2. Des plateformes pour mettre en commun des facteurs de production en circuits
courts
A quelque semaines de la fin du stage, des innovations similaires à celles proposées dans la
partie précédentes ont été trouvées. Conformément aux dires de Lacombe, deux cas de figure
se présentent pour pallier l'inefficacité énergétique des circuits courts : La collaboration ou la
délégation de l’activité logistique.
a. Collaborer pour mutualiser le transport : La solution “La Charrette” (Bastin, 2018)
L’innovation “La Charrette” date de l’année 2016. Elle repose sur le même principe que la
plateforme de covoiturage “BlaBlaCar”. Les utilisateurs peuvent poster ou rechercher des
trajets pour transporter leurs denrées. L’une des conceptrices explique que l’un des succès de
cette innovation est la tangibilité de l’outil. Malgré le fait que les différentes parties prenantes
reconnaissaient l’intérêt de la mutualisation des transports, peu d’actions étaient menées par ces
derniers. La plateforme a ainsi permis d’initier le mouvement. Prélever 10% de commission sur
chacun des trajets semble également contribuer à la stabilité du modèle économique. Il faut
compter en moyenne 10 euros pour un trajet de 70 kilomètres. Après son succès en région
Rhône-Alpes, les conceptrices de “La Charrette” ont pour objectif d’étendre leur projet sur toute
la France. Les projets pour améliorer cette innovation sont basées sur le modèle “BlaBlaCar”.
On retrouve ainsi la possibilité d’assurer les produits, de payer les voyages en ligne, ou même
d’inclure des particuliers comme chauffeurs.
-28-
b. Déléguer l’optimisation du stockage et du transport dans les circuits courts : La solution
“Agriflux”
Cette seconde innovation a l’intérêt d'optimiser à la fois le stockage et le transport Néanmoins,
elle est plus coûteuse. Elle inclut un nouvel intermédiaire à rémunérer. Pour rappel, les circuits
courts sont limités à un seul intermédiaire entre le producteur et le client. La société Agriflux
est spécialisée dans la prise en charge des activités logistiques pour les agriculteurs vendant en
circuit court à des détaillants. Elle dispose d’une plateforme référençant les produits des
agriculteurs. Les commerçants peuvent les choisir et passer leur commande via cet outil. La
société se chargera de la récupération des denrées à la sortie des exploitations. Elle stockera et
préparera les commandes depuis sa plateforme logistique avant de les livrer aux détaillants. A
plus grande échelle, de nombreuses sociétés proposent de gérer la logistique de ces denrées.
3. Une plateforme d’informations croisées au Cambodge : Collaboration ou Solution
gouvernementale ?
a. Une première solution peu efficace prise en charge par l’état
Comme pour le problème précédent, deux solutions ont émergé dans ce pays pour répondre au
besoin d’information sur le prix des denrées. Les acteurs peuvent eux-mêmes rentrer les
informations ou bien déléguer cette activité à un tiers. Dans ces deux cas, aucune nouvelle
organisation dans l’activité des acteurs n’a été à instaurer. L’étude menée par l’Indochina
Research Limited montrait que les programmes télévisions ou les journaux indiquant ces
informations ne sont pas très utilisés (Indochina Research Ltd, 2007). C’est pourquoi une
innovation accessible depuis un téléphone portable a été mise en place. En 2008, un service
d’informations à la commercialisation des produits agricoles (AMIS pour Agricultural
Marketing Information Service) a été créé par le ministère de l’agriculture cambodgienne avec
le soutien du gouvernement canadien et de la FAO. Trois fois par semaine, les prix de gros sont
collectés dans les 21 plus gros marchés du pays. Les données sont divulguées sur un programme
radio tous les jours à 18 heures (Agricultural Market Office, 2017 ; Islam et Grönlund, 2010).
-29-
Néanmoins, le dispositif cambodgien présente certaines limites. La méthodologie établie pour
que les agents des directions agricoles des provinces collectent les données n’était pas respectée.
Par exemple, ils ont tendance à ne sonder qu’un seul grossiste au lieu des cinq recommandés et
n'alternent pas les personnes interrogées (MAFF et MOWRAM, 2010). De ce fait, il existe un
décalage entre les prix donnés et ceux du terrain (Choeun et Sros, 2008). Par ailleurs, on regrette
que les grilles de prix pour comparer les produits soient propres à chaque marché. Ainsi, la
comparaison entre les marchés est difficile. Cela s’explique notamment par le fait que les fruits
et légumes ne transitent pas entre les marchés et qu’ils sont majoritairement consommés dans
la province où ils ont été produits (MAFF et MOWRAM, 2010).
b. Une solution collaborative plus efficace mais qui peut être améliorée
En 2009, une plateforme a été mise en place depuis un téléphone portable. Par un système de
SMS, les acteurs recensés peuvent rentrer leurs prix de vente, consulter le prix moyen d’une
denrée sur un marché ou les prix appliqués par un acteur donné. La base de données se
renouvelle tous les jours et s’ajoutent aux informations collectées par les agents des directions
agricoles des provinces (FAO, 2011). Ce système a l’avantage d’avoir un modèle économique
plus robuste que le premier (Islam et Grönlund, 2010) et la base de données peut facilement
être enrichie par de nouveaux produits ou de nouveaux marchés (FAO, 2011). A la fin de sa
première année de fonctionnement, AMIS ne semblait pas encore avoir beaucoup gagné en
précision. Cela peut s’expliquer par le fait que seuls 605 utilisateurs étaient recensés en 2011
dans 26 marchés (FAO, 2011). La TIC proposée étant déjà mise en œuvre, il convient de trouver
des solutions pour pallier les problèmes persistants. Ces dernières ne passeront pas forcément
par la création d’une nouvelle TIC. Le gain de précision pourrait se faire via une augmentation
du nombre d’utilisateurs. L’homogénéisation des grilles de prix sera difficile à réaliser car elles
se basent sur des critères subjectifs ou de la disponibilité de l’offre sur le territoire. De plus, les
classifications des produits varient au cours du temps (MAFF et MOWRAM, 2010).
Néanmoins, on peut imaginer par exemple qu’à la fin des marchés les différents acteurs se
mettent d’accord sur les tendances du marché pour élaborer une grille de classement des
produits élaborée en commun. Les prix pourraient être ensuite rentrés dans la base de données
pour qu’elle soit consultable depuis les téléphones portables.
-30-
De plus, d’autres informations pertinentes comme le coût du transport pourraient être ajoutées
(Indochina Research Ltd, 2007 ; Choeun et Sros, 2008). Il faudrait que les acteurs ayant la
charge de cette activité connaissent ce montant et acceptent de le divulguer. Cette information
peut s’avérer confidentielle. On pourrait en déduire les marges que les collecteurs réalisent.
L’intérêt de cette base de données est qu’il est facile d’ajouter de nouvelles informations
consultables (FAO, 2011). La difficulté réside dans leur obtention.
III. Remarques sur les propositions : Des solutions basées sur la
collaboration des acteurs mais à adapter selon les contextes
L’hypothèse émise pour cette étude s’avère être affirmée dans la mesure où le fonctionnement
général des chaînes d’approvisionnement ne serait pas affecté par des TIC. Néanmoins, ces
nouveau outils impacteraient les circuits de distribution sur deux aspects. Ils induiraient
nouvelle organisation en interne qui demanderait un peu plus de temps aux acteurs (réfléchir à
un second itinéraire, regarder avec qui l’on pourrait mutualiser le transport/stockage ou saisir
les transactions effectuées). De ce fait, on pourrait infirmer la seconde hypothèse sur la
pénalisation de l’activité interne des acteurs par les TIC. Néanmoins, au vue des bienfaits que
ces dernières pourraient apporter à l’échelle de la filière, on peut supposer que ce temps passé
à cette nouvelle activité sera bénéfique pour tous. Cela pourrait également changer les relations
qu’ils entretiennent entre eux puisqu’ils pourraient, dans une certaine mesure, avoir plus de
visibilité sur l’activité de leurs confrères (chemins empruntés, moment d’utilisation des facteurs
de production utilisés ou marges prises sur les transactions).
-31-
On remarque que les solutions proposées dans les circuits courts et les circuits traditionnels
reprennent des outils basés sur ceux existants dans les circuits longs. Toutefois, des alternatives
basées sur la coopération sont possibles. Elles nécessitent toutefois une relation de confiance
entre les utilisateurs. Pour être efficaces, elles nécessitent l’implication d’un nombre important
d’acteurs. La précision des prix des denrées ou des renseignements informels sur le transport
est corrélée au nombre d’acteurs impliqués (Ingrand et al., 2018). Concernant les innovations
sur les circuits courts, on peut supposer qu’un nombre d’adhérent important est vital pour leur
modèle économique. Toutefois, il convient de rappeler que Lacombe déclare que les
organisations informelles entre agriculteurs sont tout aussi efficaces pour pallier l’inefficacité
énergétique en circuit court. Les TIC proposées servent à amorcer le mouvement dans les
contextes où les parties prenantes ne s’engagent pas d’elles-mêmes dans ces efforts. Bien que
le partage d’informations confidentielles ou le changement dans l’activité puissent rendre la
profession réticente à la collaboration, cette dernière a pris conscience qu’elle était bénéfique à
tous (Fruit Logistica part 2, 2018). Lever ce frein permettrait d’augmenter grandement
l’efficacité des circuits de distribution.
Enfin, il convient de rappeler qu’il est indispensable d’adapter les solutions logistiques à chacun
des contextes (Ingrand et al., 2018 ; Liebskind et al., 2018). De ce fait, ces propositions ne
seraient pas pertinentes pour tous les contextes. Des modifications pourront être à effectuer
pour certains cas.
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Limites
I. Limites recherches bibliographiques
Les informations ayant été obtenues par recherche bibliographique, les chaînes
d’approvisionnement absentes de la littérature n’ont pas pu être étudiées. On pense notamment
aux circuits « parallèles », voire illégaux. Il peut s’agir des vendeurs ambulants qui
concurrencent les TRM ou des « vendeurs à la sauvette » dans les pays développés (Le Parisien,
2015). Il aurait pu être intéressant d’étudier l’organisation de ces filières pour avoir un
panorama plus exhaustif de la diversité des acteurs et des organisations. La bibliographie n’a
pas été conduite de manière optimale puisque les informations obtenues pour les plateformes
AMIS ou “La Charrette” ont été trouvées à la fin du stage.
II. Limites salons
Les exposants étaient souvent très occupés sur le salon. Tous n’ont pas eu de temps à accorder
à l’enquêteur. De plus, le lieu n’était pas propice pour les entretiens. Le bruit rendait la
concentration des enquêtés et de l’enquêteur difficile. La plupart des échanges se sont déroulé
en dehors de sa langue maternelle. De ce fait, certaines données n’ont pas pu être collectées.
Certains enquêtés auraient préféré une trace écrite des questions. Pour autant, la plupart des
mails de relance envoyés n’ont pas obtenu de retours. Enfin, la plupart des personnes présentes
étaient des commerciaux ou des représentants du service marketing de leur société. Ces derniers
n’étaient pas forcément en mesure de répondre aux questions sur les technologies utilisées. La
notion même de TIC n’était pas connue de tous. Des entretiens avec des acteurs plus proches
de la réalité du terrain, voire travaillant dans d’autres circuits, auraient pu apporter davantage
d’informations.
-33-
III. Limites proposition de TIC
Les limites pour ces propositions découlent de celles évoquées précédemment. La découverte
tardive des solutions existantes a nui au côté innovant de ces dispositifs. Les propositions se
rapprochaient fortement de ce qui a déjà été mis en œuvre. De ce fait, les travaux auraient pu
être davantage accentués sur les faiblesses de l’existant. L’étude présentée s’est appuyée sur
trois circuits de distribution qui se sont voulu les plus génériques possibles.
De même, il convient de rappeler qu’il existe autant de fonctionnement logistique que de
contextes (Ingrand et al., 2018 ; Liebskind et al., 2018). De ce fait, les solutions sont peut-être
difficilement transposables à d’autres contextes. Au contraire, peut-être que les cas choisis sont
épargnés par des problèmes pourtant courants. Par ailleurs, trop peu retour de professionnels
sur les propositions de TIC ont été obtenus. Dans le monde de l'entrepreneuriat, pour voir
concrètement les limites de son projet il est conseillé de faire tester un Minimum Viable Product
(MVP) auprès des potentiels clients. La conception et l’usage de cet outil permettrait de faire
ressortir plus facilement les points de blocage. Le support d’un informaticien aurait permis
d’élaborer ces prototypes à partir de cahiers des charges.
-34-
Conclusion
Au vue des enjeux auxquels les filières fruits et légumes sont confrontés, un fort développement
des TIC est prévu. Les TIC permettent la résolution de certains problèmes rencontrés dans les
chaînes d’approvisionnement. Dans ce rapport, trois nouvelles TIC ont été proposées. Chacune
étant destinée à des circuits de distribution de fruits et légumes frais différents. Il y a eu la carte
collaborative pour aider à planifier des itinéraires de secours dans les circuits longs, les
plateformes pour faciliter la mise en commun des facteurs de production dans les circuits courts
et une plateforme d’information croisée dans les TRM. Il s’est avéré que pour les trois dernières
TIC, des innovations très similaires existent déjà dans ces circuits. L’étude a également montré
que les réponses aux problèmes rencontrés peuvent reposer sur la collaboration entre les acteurs
ou sur la délégation de la résolution à un tiers. Plus rapide et plus simple à mettre en œuvre, la
deuxième option a traditionnellement été choisie. Néanmoins, la collaboration semble être le
nouveau levier de croissance pour augmenter l’efficacité des chaînes d’approvisionnement
(Ingrand et al., 2018). Pour être efficaces, ces nouvelles TIC ont besoin d’une quantité
d’information conséquente. Seule une participation de chacune des parties à cette collecte
permettra de répondre à ce besoin. Néanmoins, plusieurs freins s’opposent à ce nouveau
fonctionnement. L’humain est le principal obstacle au changement (Barratt et Oliveira, 2001)
mais des motifs économiques justifient également cette réticence. Les erreurs liées à
l’apprentissage d’une nouvelle technologie, le manque de garantie de succès ou la peur du
partage d’informations confidentielles sont des exemples évoqués. Toutefois, les retours
d’expérience ont montré que les acteurs qui ont fait cet effort ont obtenu des résultats probants.
Une piste d’étude à poursuivre serait de savoir comment inciter les acteurs à collaborer pour
que toute la chaîne profite des progrès permis par les TIC. On pourrait ainsi réfléchir aux
garanties pour que ces derniers puissent protéger leurs données confidentielles et s’appuyer sur
les éventuels “ratés” de ces innovations pionnières.
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Présenté à Tech Stage, Berlin Fruit Logistica, 7 février 2018.
Entretiens
Apostolova-Riekl N., 2018. Fondatrice de Stock-booking. Echange par mail le 22 mars 2018.
Anjuere M., 2017. Responsable du pôle logistique de Coop de France. Rencontre au Paris
World Efficiency le 12 décembre 2017
Bergé-Lefranc C., 2018. Président de Ownest. Rencontre au SITL le 23 mars 2018.
Bouquet F., 2018. Ingénieur d’Affaire Grands comptes à Geoconcept. Rencontre au SITL le
23 mars 2018.
Bretherton S., 2018. Manager du service régional de Carrier Transicold. Rencontre au Berlin
Fruit Logistica le 7 février 2018
Chartier G., 2018. Responsable informatique à Logisseo. Rencontre au SITL le 20 mars 2018.
Crozat T., 2018. Développeur commercial à Buyco. Entretien téléphonique le 14 mai 2018.
Dawson C., 2018. Analyste de marché à l’Observatoire des marchés du CIRAD. Entretien le
23 mai 2018.
D’Herde S., 2018. Coordinatrice marketing à Port d’Antwerp. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 9 février 2018.
Dettmer N., 2018. Responsable des ventes à e-logistic solutions. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 6 février 2018.
Durrieu L., 2018. Coordinateur d'événements à Fructidor. Rencontre au Berlin Fruit Logistica
le 7 février 2018
Drummond L., 2018. Gestionnaire principal de développement d’affaires à Muddy boots.
Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 7 février 2018.
Erasmus N., 2018. Consultant chez Gosolutions. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 6
février 2018
Esnoult F., 2018. Président à SprintProject. Echange par mail le 24 avril 2018.
Gatto C., 2018. Chargée d’affaires chez Log’S. Rencontre au SITL le 20 mars 2018.
Gerding K., 2018. Responsable du transport aérien des denrées périssables à Hellmann
worldwide logistics. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 7 février 2018.
Goerig P., 2018. Directeur de CAP G. Echange par mail le 4 mai 2018.
Gutiérrez H., 2018. Responsable de la logistique chez Bananas de Mexico. Rencontre au
Berlin Fruit Logistica le 6 février 2018.
Hind F., 2018. Gestionnaire de données chez PAKI Logistics GmbH. Rencontre au SITL le
23 mars 2018.
Kraus W., 2018. Conseiller des ventes junior à CBS-System. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 9 février 2018.
Laurens J., 2018. Président de Bulog. Rencontre au SITL le 20 mars 2018.
Magri T., 2018. Coordinateurs des ventes à Intermodaltrasporti. Rencontre au SITL le 20 mars
2018.
Martínez M., 2018. Représentante de Coollogger. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 7
février 2018
Neale S., 2018. Directrice du pôle Marketing de Linkfresh. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 7 février 2018.
Nelson D., 2018. Vice-président de l’aide commerciale de Blue Book Services. Echange par
mail le 15 février 2018
Oumghar A., 2018. Directeur du développement du DNV-GL. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 7 février 2018
Représentant de Alstef, 2018. Rencontre au SITL le 20 mars 2018.
Représentant de MOST., 2018. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 6 février 2018.
Représentante de DeltaTrak., 2018. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 8 février 2018.
Représentante de Silvan logistics., 2018. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 6 février 2018.
Représentant de Tilt-Import, 2018. Rencontre au SITL le 23 mars 2018.
Sanchez F., 2018. Directeur des ventes mondiales de Blue Book Services. Rencontre au Berlin
Fruit Logistica le 8 février 2018
Senhaji D., 2018. Intervenante entreprenariat en École de Commerce. Entretien téléphonique
le 11 mars 2018.
Surneva A., 2018. Responsable de développement commercial à AsiaInspection. Rencontre
au Berlin Fruit Logistica le 6 février 2018.
Woong I., 2018. Directeur des affaires internationales de Tempsen. Rencontre au Berlin Fruit
Logistica le 7 février 2018.
Zeiss M., 2018. Directeur général de Frutago. Rencontre au Berlin Fruit Logistica le 6 février
2018
Supports vidéo
Interfel. Jérôme Desmettre: grossiste sur carreau (Emission: «Du champ au fourneau"-
Campagnes TV- Interfel), 2015.
https://www.youtube.com/watch?v=wGy4ESEvSxY&list=LLxK7Ms-
iVrlNGh07XbjLAKA&index=9&t=0s.
La Provence Créative. Journée de la Fab - Les enjeux pour la logistique, l’agroalimentaire et
l’agriculture, 2017. https://www.youtube.com/watch?v=4L3CUbee9CI.
Tables des figures et tableaux
Figures
Figure 1: Acteurs #DigitAg impliqués dans les différentes études (d'après #DigitAg) .......... 6
Figure 2 : Schéma d’approvisionnement en vente directe en fruits et légumes locaux dans
l’Hérault (Source : Chiffoleau, 2010) .................................................................................... 11
Figure 3 : Exemples de schémas d'approvisionnement en circuits courts en fruits et légumes
locaux en Ile-de-France (Source : IAU, 2015) PF : Plateforme ............................................ 11
Figure 4 : Chaîne d’approvisionnement en fruits et légumes frais sur les trois marchés de
Phnom Penh (Source : Sokhen et al., 2004)........................................................................... 13
Figure 5 : Capture d’écran d’un “buyer alert” sur la page d’accueil du site fructidor (Source
: Fructidor) ............................................................................................................................. 16
Figure 6 : Schéma de la démarche d’investigation suivie ..................................................... 22
Tableau
Tableau 1: Quotas des établissements membres pour l’attribution des bourses
(Source : #DigitAg, 2017)………………………………………………………………….2
Annexes
Annexe 1- Avis sur les métiers de la recherche I
Annexe 2- Point sur le développement de l’e-commerce en France
II
Annexe 3- Autres circuits de distribution dans les pays en voie de
développement VIII
Annexe 4- Des projets de nouvelles chaînes d’approvisionnement
basés sur les nouvelles technologies XV
Annexe 5- Autres TIC utilisées dans la distribution de fruits et
légumes frais XVII
Annexe 6- Facteurs à prendre dans l’instauration d’une nouvelle
TIC XXV
Annexe 7- Guide d’entretien du Berlin Fruit Logistica XXVII
Annexe 8- Résultats entretiens Berlin Fruit Logistica XXVII
I
Annexe 1- Avis sur les métiers de la recherche
Ce stage fut pour moi une première expérience avec le milieu de la recherche en sciences de
la gestion. Je trouve que les études commanditées réalisées à l’ESA ont été une excellente
initiation à cet exercice. Cela est particulièrement marqué pour ce sujet puisque la sociologie
occupait une place prépondérante. J’ai également pu connaître une frustration qui est semble-
t-il, assez courante en sciences de la gestion. Toutefois, ma maître de stage m’a rassuré sur le
fait que penser trouver quelque chose qui existe déjà est un signe d’une “réflexion saine”. Cela
montre que les propositions de TIC étaient logiques.
Le métier de chercheur m’a l’air très intéressant et assez rassurant dans le sens où il se
rapproche beaucoup de ce que j’ai pu réaliser au cours de mes années à l’ESA. La majorité du
temps passé est également consacré à la rédaction de rapports ou d’articles scientifiques. J’ai
néanmoins eu l'opportunité d’expérimenter deux nouvelles activités : La présentation de mes
travaux au séminaire #DigitAgora et la rédaction d’un article scientifique. La présentation des
travaux était un exercice intéressant dans la mesure où la plupart des personnes de l’audience
n’étaient pas familières avec les sciences de la gestion. De ce fait, il était indispensable de
rendre sa présentation accessible à tous. Rédiger un article scientifique demande un travail
plus conséquent qu’un rapport. Il faut en effet adapter son texte à la revue et trouver des
auteurs pour discuter les théories proposées. Par ailleurs, contrairement à un rapport, il faut
veiller à bien cibler et développer le contenu de l’article sur une thématique très précise.
Cependant, pouvoir adapter sa problématique aux résultats trouvés facilite grandement sa
rédaction.
Pour avoir eu une première expérience dans le privé, je trouve l’ambiance beaucoup plus
détendue et conviviale dans le monde de la recherche. Néanmoins, mes conversations avec
mes collègues ne m’ont pas vraiment données envie de travailler dans ce domaine. Tout
d’abord, il m’a semblé qu’être titulaire d’une thèse est une norme dans ce domaine. Au vue
de la durée d’implication demandée, de la quantité de travail que cela implique et de la
difficulté à être choisi, je ne me sens pas aujourd’hui l’envie de poursuivre dans cette voie.
De même, je regrette que la stabilité de l’emploi soit faible dans ce secteur. Pour avoir pu
aborder ce sujet avec des collègues, j’ai été attristé de voir que certains vivent plusieurs années
à enchaîner des CDD pendant de longues périodes. Malgré la possibilité d’allonger et de
renouveler les CDD, je suis pour le moment assez réticent pour poursuivre dans cette voie.
II
Annexe 2- Point sur l’e-commerce en France I. Une tendance mondiale allant vers l’e-commerce
Les canaux d’achat en fruits et légumes frais réalisés (2015) et prévisionnels (2030) par les
consommateurs finaux sont indiqués sur la figure ci-dessous.
Figure a : Dépenses à l’échelle mondiale en fruits et légumes frais selon les différents
canaux d’achats en 2015 et 2030 en trillions d’euros (Source : Passport Euromonitor, Oliver
Wyman research and analysis, 2018 in Fruit Logistica part 1)
Les trois éléments marquants de ce graphique sont le doublement du budget fruits et légumes
frais en quinze ans, l’augmentation de 6 points du commerce en ligne et la baisse de 10 points
de l’approvisionnement en boutiques spécialisées et marchés traditionnels. Le doublement du
budget prévisionnel s’explique par l’augmentation de la population mondiale et
l’augmentation de la part allouée aux fruits et légumes frais dans le budget des
consommateurs. Les consommateurs favoriseront ces produits car ils seront plus alertés sur
leurs bienfaits nutritionnels (Fruit Logistica part 1, 2018). L’évolution des comportements
d’achats tendent à favoriser l’expansion du e-commerce (Chardenon, 2017). A l’échelle
mondiale, le commerce en ligne occupe aujourd’hui une très faible part de marché et il n’est
présent que dans certaines zones géographiques, notamment les zones urbaines. Il ne se
développera pas à la même intensité dans toutes les parties du monde.
III
Les enseignes de grande distribution se verront forcées de développer cette activité pour ne
pas se faire voler leurs parts de marchés par les géants du e-commerce comme AmazonFresh
ou Ocado (Fruit Logistica part 1, 2018). L’intérêt pour ce mode de distribution s’explique par
l’apparition des innovations pour la logistique des derniers kilomètres et les nouveaux services
en ligne pour s’approvisionner (Fruit Logistica part 1, 2018).
II. Une croissance en parallèle de deux circuits de distribution
antagonistes : Le cas de la France
Le schéma ci-dessous, indique les ordres de grandeur des quantités fruits et légumes
commercialisés en France selon leur origine et le circuit emprunté.
Figure b : Diagramme de la distribution des fruits et légumes frais (hors pommes de
terre) en France en 2012. Quantités chiffrées en millions de tonnes (D'après CTIFL, 2012
in Hutin, 2014)
IV
On remarque que seuls 8% des produits sont distribués en circuits courts. Il s’agit des 700 000
tonnes produites par les producteurs vendeurs. Néanmoins, il convient de coupler ces
informations avec les tendances de consommation. Le diagramme ci-dessous présente
l’évolution des parts de marché des différents circuits de distribution entre 2013 et 2014.
Figure c : Parts de marché des circuits de distribution en France en 2014. Evolution par
rapport à 2013. (D'après LSA Commerce et Consommation, 2015)
Les hypers, les supers et les hard discounters restent les canaux de distribution majoritaires.
Néanmoins, ils voient leurs parts de marché diminuer au profit des circuits spécialisés, ceux
de proximité et de ceux passant par Internet.
III. Le e-commerce des fruits et légumes frais
Les durée de vie courtes et la nécessité de la chaîne du froid rendent la logistique des produits
alimentaires frais difficile. Ces difficultés sont d’autant plus marquées avec la vente en e-
commerce (Chardenon, 2017). Les commandes peuvent rarement attendre avant d’être livrées
et sont souvent dures à mutualiser (Motte-Baumvol et al., 2012). Il faut ajouter à cela le fait
que les e-achats alimentaires se font en petites quantités, avec de nombreuses références et
peuvent nécessiter plus de trajets (de Koster, 2002). Une e-commande alimentaire compte en
moyenne 45 références pour une commande classique chez Amazon (Liorzou, 2018 in
Stratégies Logistique, 2018). Les achats sur Internet n’ont représenté que 5% des achats de
produits frais en 2017 (Kantar World Panel in Chardenon, 2017). Cette faible part s’explique
par le fait que pour ces produits, le consommateur a besoin de voir, toucher et sentir le produit.
Néanmoins, ce nouveau mode de distribution tend à se développer. A l’échelle mondiale, la
vente de fruits et légumes frais sur internet a augmenté de 21,1% en moyenne chaque année
depuis 2013 (Greene, 2018).
V
Parmi les canaux de distribution du e-commerce, on retrouve la livraison à domicile, le drive
et les points relais. Les acteurs du e-commerce alimentaires sont dans la grande majorité des
cas des enseignes physiques qui ont opté pour une stratégie dite omnicanale. La stratégie
omnicanale est la mise à disposition de tous les canaux de distribution pour le consommateur
(internet, smartphone, ordinateur, boutique physique etc.) pour son acte d’achat. Tous les
canaux sont mis à sa disposition et sont connectés entre eux (Guillier, 2015). de Koster note
que ces acteurs tendent à maintenir l’usage de leurs boutiques lorsqu’elles se lancent dans le
e-commerce. Toutefois, la stratégie changera si jamais les quantités en jeu augmentent trop.
Ceux qui réalisent la vente de denrées alimentaires uniquement par Internet utiliseront des
entrepôts adaptés à cette activité. Néanmoins, si les quantités distribuées sont insuffisantes, ils
co-opéront avec les boutiques existantes (de Koster, 2002). La vente par Internet peut être
découpée selon les trois étapes suivantes.
Étape 1 : Passage de la commande
Le client passe la commande via la plateforme dédiée.
Étape 2 : Préparation de la commande
Pour les drives, il y a deux possibilités de stockage. La récupération des denrées peut se faire
via un stock propre à ce service ou bien en rayon (Favresse, 2017). Le drive est davantage
utilisée pour la récupération des biens en voiture mais il existe maintenant des drives “piéton”
pour les enseignes en centre-ville (Parigi, 2018 in LSA Commerce et Consommation, 2018).
Ces derniers peuvent aussi faire office de hub logistique. Ils seront livrés le matin lorsque la
circulation est plus faible et des camionnettes feront des livraisons tout au long de la journée
depuis ce point (Gazzola, 2018 in Vox log, 2018).
Etape 3 : Récupération de la marchandise par le client
Cette dernière étape peut se faire via le “Click and Collect” ou la livraison à domicile. Le
“Click and Collect” est la récupération de la commande dans un point relai partenaire de
l’enseigne ou via une de ses plateformes de drive. Il peut également arriver que ces denrées
soient déposées dans des espaces de consigne (Liebskind et al., 2018). Face à la pression
foncière dans les villes, de nouveaux espaces logistiques pour récupérer ses commandes se
développent. Ils pourraient servir pour des activités plus complexes que le simple stockage
des denrées. Il peut s’agir de camions qui occupent provisoirement un espace. Le principe se
rapproche du fonctionnement de “La ruche qui dit oui !” où les usagers disposent d’un temps
limité pour récupérer leurs articles. Des espaces souterrains sont également envisagés ainsi
que des péniches sur les fleuves. Ce dernier cas de figure est encore peu exploité aujourd’hui
(Liebskind et al., 2018).
VI
Pour la gestion des e-stocks, chacune des transactions effectuées par les clients sont
enregistrées. De ce fait, les enseignes identifient leurs clients et leurs habitudes d’achat. Cela
permet ainsi d’anticiper la demande et de faire des approvisionnement en conséquent. Par
ailleurs, en connaissant les zones géographiques d’origine des clients, il est possible de créer
des points de chute aux endroits où la demande se concentre. Le regroupement des points de
récupération augmente l’intensité des flux et facilite de fait le travail du distributeur (Favresse,
2017). Afin d’assurer la livraison de fruits et légumes frais en moins d’une heure, Amazon
dispose dans certaines grandes villes de petits entrepôts où les produits sont éparpillés de
manière aléatoire. Cette disposition permet d’éviter les temps d’attente à certains
emplacements. Un ordinateur déterminera la trajectoire la plus courte dans l’entrepôt pour que
l’employé puisse préparer la commande (Rozieres, 2017).
La livraison à domicile oblige le distributeur à gérer la logistique du dernier kilomètre avant.
Cette discipline encore mal maîtrisée aujourd’hui représente un fort enjeu pour les
distributeurs.
IV. La logistique du dernier kilomètre, un fort enjeu logistique
La « logistique du dernier kilomètre » est la logistique qui s’applique lors de la livraison à
domicile des denrées alimentaires en milieu urbain. Le transport représente plus de la moitié
des coûts logistiques. Le maillon urbain ne représente qu’en moyenne 1% de la distance mais
25% des coûts de la chaîne logistique globale (Certu, 2013). De ce fait, le retrait en magasin
représenterait une économie de 70% pour le vendeur par rapport à la livraison à domicile
(Durand, 2008 in Motte-Baumvol et al., 2012). La livraison à domicile impose le transport de
petites quantités, avec un camion tri-température et une forte dispersion des destinations. Un
camion tri-température est un camion avec trois compartiments de stockage avec des
températures différentes. Ils permettent de livrer en un seul trajet de denrées des produits frais,
surgelés et secs (Calais, 2007). De plus, la livraison à domicile est marquée par de nombreux
aléas. La congestion, les difficultés de stationnement ou d’accès à certains logements ainsi
que les absences des clients renchérissent d’autant le coût de la livraison (Gratadour, 2001 in
Motte-Baumvol et al., 2012). Il faut ajouter à cela la demande sociétale qui tend vers une
meilleure qualité de l’air en milieu urbain, moins de trafic et moins de bruit (Ingrand et al.,
2018). Pour illustrer ce concept, deux acteurs spécialisés dans cette activité seront présentés.
VII
• L’enseigne Monoprix délègue son service de livraison en région parisienne à la société
« Star’s service ». Elle livre aux clients leurs courses dans des petites camionnettes
par deux canaux possibles. Selon la disponibilité des produits ou le délai de livraison
accordé par le client, l’approvisionnement se fait soit via la plate-forme de Monoprix
à Gennevilliers (92), soit par « picking ». Le « picking » consiste à passer dans
différentes enseignes Monoprix pour récupérer les articles commandés par le client
avant de les lui apporter. Il s’agit ainsi d’une étape critique car la marque est
directement en contact avec le consommateur : c’est celle que le client retiendra de
son acte d’achat. Ce sont également les derniers instants où il faut veiller à maintenir
la chaîne du froid. La société Star’s service pratique aussi la livraison de repas en
restauration hors domicile (Layec in Stratégies Logistique, 2016).
• L’enseigne hollandaise Picnic est une chaîne d’épicerie qui ne dispose pas de lieux de
ventes. Les achats ne se faisant qu’en ligne, les centres de distribution de la chaîne
n’accueillent pas les clients. Les centres servent uniquement à préparer les
commandes. Picnic se démarque par son efficacité logistique sur deux points.
Premièrement, la chaîne ne s’approvisionne qu’après le paiement de la commande par
le client. Cela évite de créer des invendus. Deuxièmement, les créneaux de livraison
proposés aux clients sont basés sur les circuits réalisés par les camions. Ils sont
restreints mais bien respectés. Le principe rappelle fortement les livreurs de lait
traditionnels. Cela permet d’optimiser les tournées des camions en évitant les aller-
retours dans la ville (Graat, 2018 ; Schmeittz, 2018 ; Tauber, 2017).
VIII
Annexe 3- Autres circuits de distribution dans les pays en voie de
développement
I. Le rôle central des grossistes dans le Traditional Retail Model (TRM)
indien
Du fait de sa plus grande superficie et de sa plus grande production, le circuit traditionnel
indien se différencie de son homologue cambodgien par des chaînes d’approvisionnement qui
peuvent être plus longues et plus complexes. Son fonctionnement est schématisé ci-dessous.
Figure d : Schéma du circuit d'approvisionnement traditionnel en fruits et légumes frais
en Inde (Source : Halden et Pati, 2012)
Plusieurs combinaisons d’acteurs sont possibles et dépendent de l’environnement
institutionnel dans lequel le schéma s’insère. Il dépend notamment du contexte politique,
idéologique et social (Lemeilleur, 2008). Les équipements utilisés sont traditionnels. Les
denrées sont transportées dans des paniers ou des sacs de jute. Il n’y a pas de contrôles de
température lors de l’acheminement des denrées ou d’outils technologiques utilisés au cours
de ces étapes.
Différents moyens de transports peuvent être utilisés au cours du circuit.
-La première étape est le transport des produits de l’exploitation jusqu’au premier
intermédiaire : L’agent ou le commissaire-priseur. Les commissaires-priseurs ont pour
mission de réaliser des transactions sans prendre possession des produits échangés. Ils
n’interviennent donc pas dans la logistique physique des produits. Au contraire, les agents
interviennent dans la gestion “physique” des denrées (Lemeilleur, 2008). Plusieurs agents
peuvent intervenir avant le grossiste de l’étape suivante. Les agents peuvent travailler pour
différents grossistes mais sont spécialisés dans un seul type de fruit ou légume.
IX
Selon la nature des contrats, la responsabilité du transport peut revenir à l’agriculteur, à l’agent
ou au grossiste. De ce fait, les modes de transport possibles sont nombreux. Ils vont du petit
camion benne, à la charrette tirée par des bœufs au vélo ou au port des denrées directement
sur la tête.
-Pour des distances plutôt courtes, les denrées peuvent transiter de l’agent jusqu’au grossiste
par tracteur. Autrement, des camions non climatisés peuvent être utilisés. L’agent peut
effectuer ce trajet directement depuis l’exploitation après avoir chargé la cargaison.
-Ce sont surtout des petits camions, des motos, des vélos et des charrettes que l’on utilise pour
le trajet grossiste-vendeur. Ces derniers peuvent être des vendeurs ambulants ou de petites
boutiques familiales.
-Le consommateur final se rend dans la boutique à pied.
L’apparition de modèles hybrides basés sur les organisations en pays occidentaux
commencent néanmoins à faire leur apparition. Dans ces pays, certains grands acteurs du
commerce de retail ont mis en place un système dit “des plaques tournantes”.
II. Le système des plaques tournantes indien (Hub and Spoke Model :
HSM) : Un intermédiaire entre le modèle traditionnel et le modèle
occidental
Le schéma ci-dessous représente l’organisation de ce système en Inde.
Figure e : Schéma d'approvisionnement en fruits et légumes frais par le système des
plaques tournantes en Inde (Source : Halden et Pati, 2012)
X
Les centrales d’achat, les plaques tournantes et les points de distribution sont intégrés par
l’acteur de détail. L’approvisionnement des plaques tournantes peut se faire par les centrales
d’achat ou le circuit traditionnel évoqué dans la partie précédente. La plaque tournante peut
échanger avec le siège local même si l’usage des TIC et des outils de gestion reste limité.
Même s’ils restent encore insuffisants, des moyens plus importants sont mis en œuvre pour
maintenir des standards d’hygiène sur les produits. Contrairement au TRM, les fruits et
légumes sont lavés et triés avant d’être envoyés vers les boutiques. Les entrepôts à température
contrôlée ne disposent pas de capacité de stockage suffisante pour accueillir toute la
production.
III. Les filières export de fruits et légumes frais : Les cas de la filière
ananas ghanéenne et de la chaîne d’approvisionnement de Golden
Exotics Holland
a. Présentation générale de la filière
Les chaînes d’approvisionnement décrites dans cette partie seront celles empruntées par les
denrées produites dans les pays tropicaux peu développés lors de leur trajet vers des pays plus
développés. Les acteurs impliqués conditionnent les facteurs de production et l’organisation
de la chaîne d’approvisionnement dans le pays de départ. Ainsi, trois circuits de distribution
de fruits et légumes frais différents coexistent dans ces pays. Ils sont représentés sur la figure
suivante.
XI
Figure f : Trois chaînes d’approvisionnement différentes dans les pays en voie de
développement (Ruben et al., 2007 in Trienekens, 2011). FDI : Foreign Direct Investment
De gauche à droite, on retrouve le TRM, le HSM et la filière export. Les deux premières ont
été décrites dans les parties précédentes. Le schéma le plus à droite sera ainsi décrit dans cette
partie. Ce circuit se démarque principalement des deux autres par un nombre d’acteurs moins
important (Trienekens, 2011 ; Trienekens et Willems, 2007). L’origine de ce circuit peut
s’expliquer par la présence d’un fond d’investissement étranger (Trienekens, 2011). Les fonds
proviennent en majorité de firmes multinationales dans un objectif d’acquisition d’actifs et de
gestion de la production dans les pays hôtes (Bensalk, 2013 ; Blanc et Brun, 2013).
Néanmoins, comme le montre la figure f, les marchés à l’export peuvent aussi être alimentés
par des exploitations de plus petites tailles. La logistique de ces circuits est cependant moins
efficace (Trienekens et Willems, 2007). Deux organisations de chaînes d’approvisionnement
seront présentée pour illustrer les filières export.
XII
b. Une diversité de circuit de distribution pour l’export : Le cas de la filière ananas au
Ghana
L’organisation de ce circuit est représenté ci-dessous.
Figure g : Schéma d’approvisionnement de la filière export de l’ananas ghanéen
(Trienekens et Willems, 2007)
Malgré la diversité des acteurs impliqués, les étapes du process restent les mêmes. Les denrées
sont triées, lavées, empaquetées et transportées jusqu’au port/aéroport en camion (Hernández-
Rubio et al., 2016 ; Trienekens et Willems, 2007). Les denrées déclassées au cours du tri
seront redistribuées dans les marchés nationaux (Trienekens, 2011). Une fois la marchandise
arrivée dans le nouveau pays, elle sera prise en charge par un grossiste (Hernández-Rubio et
al., 2016). La suite du parcours sera présenté dans la partie suivante. Dans le cas présenté,
l’exploitation où l’ananas a été cultivé conditionne le circuit emprunté. Les différents circuits
peuvent être caractérisés en deux catégories : Ceux ayant recours à des camions réfrigérés et
ceux qui n’y ont pas recours.
• Dans le premier cas on retrouve les denrées qui proviennent des fermes spécialisées
de grande échelle. Dans le cas de la filière ananas ghanéenne, il s’agit de celles où la
superficie est supérieure à 500 hectares et où les ananas représentent 90% de la
production (Trienekens et Willems, 2007). Elles appartiennent à des traders dont la
gestion est déléguée à des “agriculteurs-exportateurs” (Trienekens et Willems, 2007).
La production et le transport jusqu’au port/aéroport ont été intégrés par le trader. 75%
des ananas ghanéen exportés transitent par ces fermes (Trienekens et Willems, 2007).
XIII
• Les coopératives de petits agriculteurs, couplées ou non avec un exportateur, ont-elles
aussi recours à des stations d’emballage et l’utilisation de camions réfrigérés (Pegge,
2003 in Trienekens et Willems, 2007). Dans ce cas, les fermes ont des superficies
inférieures à 15 hectares (Trienekens et Willems, 2007).
Dans cet exemple, la création de ces groupements et des facteurs de production a été
permise par un financement de la banque mondiale (Trienekens et Willems, 2007).
Néanmoins, la production de ces agriculteurs est destinée en priorité à la
consommation nationale (cf. Fig. f).
• Des intermédiaires peuvent acheter à des petits agriculteurs non organisés en
coopérative leur production. Les intermédiaires vendent ces ananas pour l’export en
Europe. Il est à noter que la majorité de la production de ces agriculteurs est destinée
aux marchés traditionnels. La suite précise de la chaîne d’approvisionnement jusqu’au
port/aéroport n’a pas été trouvé dans la littérature.
c. Une structuration de l’aval pour les produits frais thaïlandais : Le cas de Golden
Exotics Holland (van der Vorst et al., 2011)
Golden Exotics Holland est une entreprise néerlandaise spécialisée dans la vente de produits
exotiques en UE et au Japon. La figure ci-dessous schématise la chaîne d’approvisionnement
de Golden Exotics Holland en Thaïlande.
Figure h : Schéma d’approvisionnement en produits frais de Golden Exotics Holland
en Thaïlande (Source : van der Vorst et al., 2011)
XIV
Contrairement aux firmes multinationales du cas ghanéen, la production des denrées n’est pas
intégrée par l’acteur. Les produits transitent par deux centres clés : Le centre régional de post-
récolte et l’unité centrale de tri/manipulation des produits frais. Leur construction a été
permises grâce aux fonds de Golden Exotics Holland et la compagnie de fret aérien KLM
Cargo.
• Le centre post-récolte est situé dans la province où les denrées fraîches sont produites.
Il comporte deux fonctions. La première est de rassembler la production de la province.
Un pré-tri des produits sera effectué. Les denrées de meilleure qualité seront destinées
à l’export. Elles continueront leur chemin dans la chaîne d’approvisionnement de
Golden Exotics Holland. Les produits déclassés fourniront les acteurs locaux. Les
marchés de Golden Exotics Holland sont très exigeants sur la qualité et la traçabilité
des produits. De ce fait, ce centre a également une fonction de diffusion de bonnes
pratiques agricoles auprès des maraîchers. Du conseil agronomique est ainsi fourni à
ces derniers, notamment sur la réduction de l’utilisation de pesticides. L’objectif étant
qu’ils puissent fournir des matières premières conformes aux attentes des clients
étrangers.
• Le centre de distribution et d’emballage est lui situé près de l’aéroport de Bangkok. Il
s’agira de la dernière étape avant l’envoi de la marchandise. Les denrées seront triées,
classées, lavées et emballées.
XV
Annexe 4- Des projets de nouvelles chaînes d’approvisionnement
basés sur les nouvelles technologies
L’essor des nouvelles technologies révolutionne la distribution des fruits et légumes frais. Ces
innovations répondent au besoin des clients d’expérimenter de nouvelles technologies pour
vivre de nouvelles expériences de consommation (Schmeittz, 2018 ; Sega et Winter, 2018).
Un projet pilote de péniche boutique est actuellement à l’étude en Chine. La péniche propose
différents biens comme des vêtements et des aliments frais à son bord. Aucun employé ne
travaille dessus. Le bateau attend au milieu du fleuve qu’un consommateur l’appelle. Un
consommateur peut appeler la boutique depuis son smartphone. Le bateau se déplacera
automatiquement à un point où le consommateur pourra monter à bord. Le client scannera les
articles qu’il souhaite prendre avec son Smartphone avant de quitter le bateau. La livraison
des denrées pourra également se faire sans pilotes. Google travaille ainsi sur la livraison des
fruits et légumes frais en milieu urbain par voiture sans chauffeur ou par drone. On distingue
trois types de drones pour livrer les denrées (Liebskind et al., 2018) :
• Les drones roulant sur les trottoirs : Le cas des drones twinswheel (cf. Fig. i)
Ces derniers peuvent aussi bien servir aux particuliers qu’aux professionnels. Ils peuvent aider
à transporter les courses ou bien livrer les denrées des artisans de centre-ville vers un point de
consigne.
Figure i : Photographie d’un drone de trottoir twinswheel (Source : Youtube.fr)
• Les drones livreurs sur les routes
Ces derniers n’existent pas encore du fait des enjeux législatifs qu’ils représentent. L’objectif
est qu’ils puissent rouler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils auraient une vitesse moyenne de
25-30 km/h pour être plus rapide qu’un coursier à vélo.
XVI
• Les drones volants
Ces derniers ne pèsent que 2 à 3 kg contrairement aux autres qui en pèsent entre 10 et 14 kg.
Ils sont avant tout destinés à livrer des endroits isolés et difficiles d’accès comme des îles
après des catastrophes naturelles. Néanmoins, un usage plus récréatif comme la livraison de
bières et de pizza sur la plage est également possible. Ils nécessitent des plateformes sécurisées
pour leur atterrissage et décollage. La plupart des modèles sont pilotés à distance et des pilotes
doivent être prêts à prendre les commandes en cas de problèmes pour les modèles autonomes.
La robotisation de la main d’œuvre se fera également en amont du consommateur. Désormais,
il existe des entrepôts sans opérateurs. Ce sont des machines qui les remplacent 24 heures sur
24 et 7 jours sur 7 (cf. Fig. j). Les appareils motorisés vont se recharger automatiquement dès
que leur batterie est presque épuisée. L’absence de l’homme pour coordonner les flottes de
machines et gérer les imprévus implique de nouvelles modalités logistiques (Schmeittz, 2018).
Figure j : Photo des robots roulants de la société Kiva dans les entrepôts de la société
Amazon (Source : Highsnobiety, 2015)
Enfin, d’autres modèles de distribution moins futuristes font également surface. Par exemple,
Intermarché teste actuellement un système de livraison collaborative avec la plateforme
Shopopop. Les commandes seront livrées par d’autres membres de la communauté de
particuliers-livreurs Shopopop (Villeroy, 2018). Ces innovations vont ainsi transformer le
secteur logistique. L’approvisionnement et la livraison de petites commandes personnalisées
va amener à sortir du modèle de logistique de masse. De plus, la disparition des opérateurs
humains va conduire à devoir gérer des flottes entières de véhicules et trouver des solutions
pour agir rapidement en cas d’imprévu (Schmeittz, 2018).
XVII
Annexe 5- Autres TIC utilisées dans la distribution de fruits et
légumes frais
Pendant longtemps, les chaînes d’approvisionnement en fruits et légumes ont axé leurs
stratégies sur la réduction des coûts. Pour pallier ses limites et répondre à la demande
croissante en diversité et qualité des produits, les filières doivent innover. Dans le futur, elles
devront être plus rapides, plus précises, plus transparentes et plus flexibles. Pour répondre à
ses objectifs, elles peuvent compter sur les innovations techniques, Internet et l’évolution des
services de distribution (Fruit Logistica part 1, 2018).
I. Technologies de l’Information et de la Communication utilisées dans
les circuits longs dans les pays développés
En logistique, les outils IT utilisés dans le secteur des fruits et légumes frais sont les mêmes
que pour les autres biens. Le chaînes d’approvisionnement sont conditionnées par les durées
de vie courtes et la fragilité des denrées. Les rotations des stocks sont plus rapides, réalisées
dans la chaîne de froid et la manutention est plus délicate pour éviter d’abîmer les denrées. La
partie ci-dessous présentera quelques exemples de TIC utilisés dans ce secteur. Les TIC
recensées peuvent être classées selon le moment où elles interviennent dans la chaîne
d’approvisionnement. On distingue le fonctionnement au sein des différents services d’une
même entreprise, le transport des denrées et ce que l’on peut appeler les services annexes à la
distribution.
a. Les TIC pour la communication entre la logistique et les autres services
Trois logiciels aident les entreprises à optimiser l’activité logistique. Du fait de leur prix élevé,
il convient de préciser que des logiciels basiques de type Access ou Microsoft Excel se
substituent à ces derniers pour des PME.
• L’Entreprise Resource Planning (ERP)
Cet instrument sert principalement à suivre les commandes. Il collecte l’ensemble des données
relatives à une denrée de son entrée à sa sortie du site. Il permet donc la tracer les produits et
de lister pour chacun des clients les différentes transactions effectuées. Grâce aux données
collectées via l’ERP, certaines plateforme permettent aux entreprises de se comparer entre
elles.
XVIII
• Le Warehouse Management System (WMS)
Le logiciel permet optimiser le rangement des palettes dans un entrepôt. Il permet également
de dire qu’elles sont les palettes à retirer en priorité selon une logique « First In First Out »
par exemple. Aujourd’hui, avec la mécanisation de la main d’oeuvre dans les entrepôts, des
logiciels WCS (Warehouse Control System) se développent. Ils permettent de diriger l’activité
en temps réel dans ces entrepôts (Source : KLS Group).
• La borne intelligente “Easy Check In” pour optimiser le transit des camions de
livraison (Carantino in Stratégies Logistique, 2016)
Il s’agit d’une borne d’accueil à l’entrée des entrepôts dont on peut comparer le rôle à celui
d’une secrétaire. Elle identifie les camions entrant en scannant leurs plaques
d’immatriculation et leur indique où se positionner sur le quai en attendant leur tour pour
charger ou décharger la marchandise. Avant qu’ils ne partent, elle imprime directement les
documents administratifs que les chauffeurs doivent signer après leurs opérations.
• La plateforme de visibilité ZetesOlympus
Ce logiciel permet à tous les maillons de la supply chain d’avoir un panorama en temps réel
de toute la chaîne. Des alertes seront données pour anticiper d’éventuelles perturbations sur la
disponibilité des produits. Cette plateforme s’avère particulièrement utile pour les entités
ayant beaucoup de partenaires. L’enseigne Mark and Spencer qui dispose de beaucoup de
fournisseurs et de partenaires logistiques différents utilise cette plateforme pour surveiller la
supply chain de ses produits frais (faq-logistique, 2018 ; Zetes)
b. Les TIC utilisées lors du transport des fruits et légumes frais
Les fruits et légumes frais étant des produits fragiles, il est important de les maintenir dans
des conditions de stockage et de transport adaptées. Il existe ainsi des capteurs avec un port
USB que l’on peut coller dans le container ou la soute d’un avion (cf. Fig. k).
Figure k : Photo d’un capteur permettant de suivre l’évolution des paramètres lors du transport
de fruits et légumes frais (Source : DeltaTrak)
XIX
Ils permettent d’enregistrer à intervalles réguliers l’évolution des paramètres à surveiller
comme la température ou l’hygrométrie. Plusieurs gammes de produits existent. Les
modèles les plus performants enregistrent également la photométrie, la géolocalisation ou
les chocs subis lors du voyage. Un pic d’intensité lumineuse correspond à l'ouverture du
container lors du voyage. Cet évènement peut potentiellement altérer les conditions de
stockage lors du transport. Toutefois, la place du capteur dans le container peut influencer
les résultats. Pelletier relevait des différences de température allant jusqu’à 5°C dans un
même container (Pelletier et al., 2011). A la fin du voyage, la lecture des données se fait en
branchant le capteur sur le port USB d’un ordinateur (cf. Fig. l).
Figure l : Interface de lecture de suivi de température sur Smartphone (Source :
Coollogger)
Les résultats apparaissent au format PDF ce qui rend la falsification des données impossible.
Un message d’alerte arrive chez votre partenaire lorsque vous ouvrez le fichier. Un lien lui
parvient pour qu’il puisse lui aussi avoir accès aux données. L’inexistence de réseaux GSM
ou 4G dans certains pays rendent l’utilisation du tracking sur terre ferme en temps réel
impossible (Ingrand et al., 2018). D’autres sociétés proposent des capteurs qui changent
simplement de couleur lorsque la température n’est plus conforme. Ils peuvent également
donner un ordre d’idée de la durée de non-conformité de la température (cf. Fig. m).
XX
Fig. m: Photo d’un Indicateur WarmMark (Source: Tiptemp.com)
Avec le développement des objets intelligents, on peut ainsi imaginer que les containers
pourront intégrer les informations collectées et s’ajuster pour corriger le paramètre.
c. Les TIC annexes à la distribution des fruits et légumes frais
Les technologies présentées dans cette partie accompagnent les entreprises pour les fonctions
facilitant et accompagnant le transport.
• La Blockchain
La Blockchain est un procédé collaboratif (Knowles, 2017) permettant de stocker de
l’information sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Cet outil permet de tracer les
denrées en renseignant diverses informations comme l’origine des produits et les opérations
effectuées par les différents acteurs (Yiannas in “Walmart's food safety solution using IBM
Food Trust built on the IBM Blockchain Platform”, 2017). Aujourd’hui la majorité de
l’information circule encore au format papier. La recherche d’information est ainsi longue et
les informations renseignées ne sont pas uniformes entre les acteurs. La Blockchain permet
également aux filières fruits et légumes frais d’agir plus vite en cas d’incident en facilitant
l’accès à l’information (Knowles, 2017). Le schéma ci-dessous explique le principe de
fonctionnement de la blockchain.
XXI
Figure n : Schéma de principe de fonctionnement de la blockchain
(Source : Lauga, 2017 in Perspectives Agricoles, 2017)
Chacun des acteurs renseigne les actions qu’il a effectuées sur le produit. Il les envoie au
réseau de serveurs qui valide ses informations. Le cas échéant, ces dernières sont enregistrées
sur la chaîne et ne peuvent être effacées. Du fait de la multiplicité des serveurs impliqués, il
est quasi impossible d’effacer ou de falsifier de l’information. Il faudrait pour cela modifier
les données sur chacun des serveurs de la chaîne.
L’information circule via les codes QR et RFID qui suivent les produits. Les acteurs
renseignent à chacune des étapes les opérations qu’ils ont réalisé sur le produit via ce code
(Oliver Wyman, 2017). Un scan de ce code grâce à un Smartphone permettra à n’importe qui
d’avoir accès à ces données. Diverses informations peuvent être enregistrées dans le cas des
fruits et légumes frais.
-On retrouve tout d’abord de l’information technique sur les produits agricoles. La Blockchain
mise au point par les sociétés IBM et Walmart sur les tomates recense la maturité des denrées,
leur couleur et leurs taux de sucre et de sel. Les capteurs agricoles sur les parcelles aident à
collecter ces informations dès l’étape de production (Massa, 2017).
-La blockchain peut également servir à authentifier rapidement des aliments labellisés. Elle
certifie ainsi que le cahier des charges a été suivi. Elle peut aussi certifier de l’appartenance
d’un raisin à un terroir, gage de l’authenticité d’un vin ou d’un champagne (Massa, 2017).
XXII
-Enfin, elle peut aussi servir à enregistrer les transactions économiques entre les acteurs de la
chaîne. La prise en compte de nouvelles informations comme un nouveau fournisseur ou de
nouvelles dispositions contractuelles est facilitée. Ces données peuvent être couplées avec un
ERP (Gros, 2017).
• Les plateforme d’information sur les produits
Différents types d’informations peuvent être postés sur ces plateforme. Sur celle du site
Fructidor, c’est surtout de l’information sur les tendances du marché. Néanmoins, des articles
sur les innovations technologiques ou les évènements professionnels à venir sont aussi
postés. Il y a également la possibilité de s’abonner à des newsletters pour suivre l’actualité
du secteur. L’entreprise Huercasa projette d’instaurer une plateforme regroupant les
informations techniques sur leurs produits (origine, traitement phytosanitaires appliqués,
contrôles qualités réalisés etc.).
• Gestion des litiges
Les démarches pour les assurances couvrant les marchandises comme la déclaration d’un
sinistre ou le suivi d’un remboursement peuvent se faire en ligne. Dans ce secteur, les litiges
rencontrés les plus fréquemment sont ceux concernant les ventes et les transports. Les capteurs
cités auparavant peuvent aider à décrire et expliquer l'événement qui a causé la détérioration
de la marchandise. Certaines entreprises comme Fruit Insurances Services ou Blue Book
Services proposent également à leurs clients un support juridique à leurs clients. La structure
Blue Book Services oriente les clients demandeurs vers des avocats spécialisés en droit des
transports ou avec des connaissances sur le secteur fruits et légumes.
• Les palettes digitales PAKI : Système de gestion numérique des palettes
A chaque transaction, les parties indiquent sur leur compte en ligne la variation de leur stock
de palette. Les opérations sont décrites par des e-vouchers indiquant un crédit ou un débit de
palettes. La société se chargera de récupérer des palettes chez les clients excédentaires pour
les redistribuer. La société propose également le remplacement des palettes abimées.
XXIII
II. Technologies de l’Information et de la Communication utilisées dans
les circuits courts français (Lacombe in Auclair, 2014)
Bien que peu spécifiques à la distribution des fruits et légumes frais, les circuits courts ont eux
aussi recours aux TIC pour leur activité logistique. La bibliographie a mis en avant quatre
exemples en France.
• Pour créer une interface entre les clients et les employés du circuit, les plateformes
numérique sont des outils qui réapparaissent régulièrement. Il s’agit dans la plupart des
cas du site Internet du groupement de producteurs. Son intérêt est d’autant plus marqué
lorsque les agriculteurs mettent en commun leurs productions. Cela leur permet de
renseigner la nature des produits qu’ils vendent, les quantités disponibles et le prix qu’ils
fixent. Ils peuvent également renseigner une description de la denrée. La plate-forme ayant
une fonction de catalogue, certains sites permettent aux clients de passer commande
directement sur le site (Chiffoleau, 2018). Dans certains, cas, les clients peuvent aussi faire
remonter leurs attentes vis-à-vis de la constitution des paniers. Une tiers, le
consommateur-coordinateur dans le cas de l’AMAP “La ruche qui dit oui !”, sera alors
chargé de concilier offre et demande pour la constitution des paniers. Les paiements se
feront sur la plate-forme en ligne. De ce fait, les activités de facturation et de suivi des
clients pourront se faire grâce à la plate-forme.
• Dès lors qu’une commande sera passée via la plate-forme en ligne, l’agriculteur pourra
être prévenu par mail qu’une commande est à préparer. Cette utilisation se retrouve dans
le fonctionnement de l’association “Manger-Fermier” (68). Un outil informatique a été
développé afin de synthétiser et de faciliter la préparation des commandes.
• Dans le cas du Point de Vente Collectif (PVC) “Coopérative Couleurs Paysannes” (04), le
téléphone portable est utilisé pour connaître l’état des stocks dans la boutique. La demande
d’information pourra se faire du gérant du local aux producteurs ou bien dans l’autre sens.
A termes, la coopérative prévoit de mettre en place un outil pour obtenir cette information
en ligne. La faible prévisibilité des ventes rend la planification des transports et de la
production difficiles à prévoir.
• Pour optimiser l’activité entre différents agriculteurs d’un même groupement, des outils
modifiables en ligne par plusieurs personnes peuvent être utilisé. Il s’agit notamment des
tableurs et des fichiers Word permis par Google Drive (Chiffoleau, 2018).
XXIV
• Enfin, certains circuits courts ont eux aussi recours à des capteurs pour garantir du respect
de la chaîne du froid. La plateforme “Péligourmet” qui permet la livraison de produits
issus de circuits courts entre particuliers a ainsi recours à des “puces fraicheurs”. Collées
sur les produits, elles deviennent rouges lorsque le produit a passé plus d’une minute hors
de la glacière (Fenayrou, 2017).
XXV
Annexe 6- Facteurs à prendre dans l’instauration d’une nouvelle
TIC
I. D’importants freins humains
Dans la supply chain, le principal frein au digital est l’humain (Demolin et al., 2018 ; Ingrand
et al., 2018). On note déjà la peur du changement et l'incompréhension d’un concept qui
peuvent empêcher l’implantation d’une innovation. La non compréhension du concept de la
Blockchain reste ainsi son principal frein (Demolin et al., 2018). Propre au secteur logistique,
l’actuel “paradigme de la propriété” freine le développement des outils collaboratifs. Les
entreprises ayant réalisé des investissements importants dans leurs facteurs de production ne
sont guère désireuses de les partager avec les autres (Demolin et al., 2018). La société Stock-
Booking qui met en lien offreur et chercheur d’espaces dans les entrepôts indique que
beaucoup de membres du secteur sont réticents au concept. En plus des désagréments
organisationnels que cela peut causer (récupération des denrées trop fréquente pouvant altérer
la chaîne du froid, contamination entre produits etc.), le fait de prêter de son espace et
d’indiquer le pourcentage de remplissage de son entrepôt gêne encore. Ces informations
peuvent s’avérer confidentielles. Les relations historiquement plutôt mauvaises entre les
distributeurs et les fournisseurs les rendent également réticents à collaborer (Fruit Logistica
part 2, 2018). Cette attitude pénalise ainsi l’ensemble de la supply chain. Beaucoup de sociétés
livrant des denrées, notamment en ville, créent des cartes où elles répertorient leurs
informations. Elles peuvent par exemple y indiquer leurs lieux d’approvisionnement, l’adresse
de leurs clients ou des renseignements plus informels comme des endroits souvent disponibles
pour stationner. Du fait des informations sensibles qu’elles portent, ces cartes ne sont pas
mises en commun avec les concurrents. De ce fait, cela pénalise la qualité des informations
indiquées sur les cartes transmises, très simplifiées. Une carte collaborative où chacun
indiquerait ses informations et aurait accès à celles des autres usagers serait de bien meilleure
qualité (Ingrand et al., 2018).
Concernant les pays peu développés, il faut savoir que l’adoption de nouveaux outils digitaux
est plus facile lorsque l’on part d’un faible niveau technologique. Par exemple, l’Afrique du
Sud a connu quasi directement la 4G sans passer par le réseau téléphonique. Le pays a ainsi
acquis directement des technologies plus évoluées et a tendance à être plus enclin à en adopter
de nouvelles (Sega et Winter, 2018).
XXVI
II. Une transition digitale chère
La peur du changement, frein propre à l’espèce humaine, peut aussi être couplée à des freins
économiques. Pour revenir à l’exemple précédent, il peut être difficile d’adopter de nouveaux
outils lorsque l’on a adopté l’optimum technologique à un instant donné. La “dépendance de
sentier” rend les coûts de transition élevés (Palier, 2010). De ce fait, il faut bien peser les coûts
et les bénéfices à faire adopter une nouvelle technologie (Schmeittz, 2018). Il faut ajouter à
cela que la recherche et l’innovation est un poste cher pour une entreprise et que ces dernières
ne veulent pas forcément partager par la suite leurs résultats (Ingrand et al., 2018). Par ailleurs,
le succès d’un nouvel outil n’est pas toujours garanti.
III. Le progrès technique ralentit par le cadre règlementaire
Le progrès technique est plus rapide que l’élaboration des lois (Schmeittz, 2018). De ce fait
les contraintes administratives peuvent ralentir les expérimentations. Par exemple, la DGAC,
instance législative de l’espace aérien, impose de lourdes démarches administratives pour les
essais de drones livreurs (Liebskind et al., 2018). Néanmoins, les lois peuvent aussi être un
moteur pour développer de nouvelles TIC. La décision de la ville de Paris sur la régulation
des véhicules en zone urbaine pourra inciter d’autres villes à faire de même. De ce fait, certains
professionnels du monde des transports prévoient que seuls les véhicules répondant à certains
critères pourront circuler dans les villes. Un développement des capteurs dans les véhicules
est donc attendu. Ces capteurs peuvent par exemple servir à attester de l’écoconduite, du faible
taux d’accidents du chauffeur ou bien de l’efficacité énergétique du véhicule (Liebskind et al.,
2018).
XXVII
Annexe 7- Guide d’entretien du Berlin Fruit Logistica
Présentation
Bonjour, je suis un stagiaire français dans un institut de recherche en agriculture. Je travaille
actuellement sur le digital dans les circuits de distribution de fruits et légumes frais. Je suis ici
pour dresser un panorama des outils digitaux utilisés dans les circuits de distribution et des
problèmes actuellement rencontrés que l’on pourrait résoudre avec des outils digitaux. Auriez-
vous s’il vous plait un peu de temps à m’accorder pour répondre à quelque questions ?
1. Donc si j’ai bien compris, le métier de votre structure/produit que vous proposez est
[...]
Questions pour les entreprise du domaine d'activité “Ventes de TIC”
2. a. Quels sont les problèmes que vos produits rencontrent ?
3. a. Si cela n’est pas confidentiel, savez-vous si votre entreprise a des projets pour pallier
ces problèmes/améliorer vos produits ?
4. a. Votre entreprise a-t-elle d’autres projets en lien avec ces produits et/ou le digital ?
Questions pour les entreprises du domaine d’activité “Solutions logistiques” et “Autre
fonction”
2. b. Quels sont les outils digitaux que votre structure utilise ?
3. b. Quels sont les problèmes que votre structure rencontre dans son métier ? Quels
sont ceux qui, selon vous, le digital pourrait résoudre ?
4. b. Si cela n’est pas confidentiel, savez-vous si votre entreprise a des projets liés au
digital, notamment pour résoudre ces problèmes ?
III. Questions ouvertes pour terminer l’entretien
5. Comment voyez-vous le futur de la distribution de fruits et légumes frais avec le digital
?
6. Enfin, auriez-vous des éléments vis-à-vis de comment rendre la distribution des fruits
et légumes plus durable via le digital ?
Je vous remercie beaucoup pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. Serait-il
possible d’avoir votre carte de visite si jamais dans le futur j’aurais d’autres questions plus
précises ?
Merci encore et bonne journée à vous.
XXVIII
Annexe 8- Résultats entretiens Berlin Fruit Logistica
I. Présentation de l’échantillon
19 des rencontres réalisées lors du Berlin Fruit Logistica ont pu être mobilisées pour cette
étude. Le nombre total de personnes abordées n’est pas connu car ils n’ont pas tous été reportés
par l’enquêteur. Cela arrivait notamment si aucune information pertinente ou nouvelle n’avait
pu être fournie ou qu’aucune carte de visite n’était donnée. Les enquêtés occupaient des postes
très différents. Cela pouvait aller de coordinateur d’évènements à responsable export en
passant par directeur des ventes et responsable du service marketing. Six domaines d’activité
différents étaient représentés dans l’échantillon. Ces derniers sont répertoriés sur la figure ci-
dessous.
Figure o : Des entreprises travaillant dans la vente de TIC représentant plus de la moitié
de l’échantillon
Le domaine “solution logistique” se réfère aux sociétés proposant par exemple des solutions
de transport ou du conseil en outils logistiques. Les autres fonctions étaient du contrôle qualité,
de la certification, un port et une société distributrice de produits agricoles.
XXIX
II. Modalités d’obtention des informations
Les entretiens ont été menés auprès des personnes sur les stands. Ils pouvaient durer entre 5 à
15 minutes en langue anglaise, espagnole ou française. Le premier jour trois entreprises
productrices de fruits ont été interrogées. Ces dernières déléguaient toutes les trois leur activité
logistique à une entreprise tierce. Elles n'étaient donc pas à même de citer les TIC utilisées
dans la distribution de leurs produits. Ainsi, il n’a pas eu d’autres entreprises de la sorte
abordées. Les jours suivants, ce sont des entreprises qui produisaient ces TIC qui ont été
abordées.
III. Informations obtenues
Il a été remarqué qu’au bout d’une dizaine d’entretiens, peu de nouvelles informations étaient
obtenues. Les mêmes réponses aux mêmes questions se répétaient de plus en plus au cours
des 3 jours.
a. Futur du secteur logistique par les TIC selon les personnes interrogées
Le terme “TIC” n’était pas familier à la plupart des enquêtés. De ce fait, les termes “digital”
ou “nouvelles technologies” ont été utilisés pour certains entretiens. Les enquêtés s’accordent
à dire que les nouvelles technologies vont transformer le secteur. Certaines pistes de
changement ont été données. Parmi elles, l’augmentation de la vitesse de communication et
de l’interconnexion entre les objets. Il y aurait la possibilité de communiquer avec ses
partenaires directement via les supports présentés dans la partie contexte. “Envoyer des e-
mails est déjà démodé aujourd’hui” a déclaré un représentant d’une société de trackers. Un
représentant d’une société de solutions logistiques a confié qu’il espérait que les outils
numériques permettront d'accélérer les démarches administratives pour signer un contrat.
Néanmoins, il convient de mettre en garde sur le fait que le digital peut potentiellement
augmenter le nombre d’acteurs impliqués dans les prises de décision. De ce fait, les démarches
pourront peut-être, au contraire, se voir ralenties. D’autres individus ont plutôt évoqué le
changement de contexte attendu. La demande croissante en qualité va renforcer les contrôles
réalisés dans la supply chain. Des changements sont ainsi attendus mais les enquêtés n’ont pas
su donner des éléments précis pour indiquer comment ces contrôles vont être renforcés ni
comment les TIC vont accompagner cette demande. Les enquêtés ont cependant fait
remarquer que l’on n’était qu’au début de cette révolution. Le changement par le digital est
une évidence mais il est encore trop tôt pour déterminer les modalités de la transformation
(Robertson Webster, 2018).
XXX
“Il y a trop de possibilités d’évolution, cela dépendra de la demande du consommateur” a
déclaré un individu. En prenant l’exemple de la blockchain, Alan Robertson Webster prévoit
une période de 2 ou 3 ans d’utilisation avant de voir les points à améliorer sur ces nouveaux
instruments. Toutefois, il a été précisé que ces nouvelles technologies ne pourront pas
remplacer l’homme.
b. Un développement durable des chaînes d’approvisionnement par les TIC ?
D’après les enquêtés, les TIC permettront un développement durable du secteur logistique.
Elles permettront une activité plus efficace avec moins de ressources et moins de pertes. Cette
efficacité est en amélioration continue via le système de machine learning. Grâce à une
démarche itérative, les machines réussissent à créer d’elles-mêmes des algorithmes
opérationnels. (Sega et Winter, 2018). D’autre part, il a été déclaré que les TIC pourront faire
les tâches répétitives à la place de l’homme pour que ce dernier puisse se concentrer davantage
sur les aspects en lien avec le développement durable. Plusieurs enquêtés ont évoqué le fait
que les TIC permettront de faire des économies de papiers. Cette affirmation est vraie, mais
les études d’analyse de cycles de vie des TIC nuance leur intérêt environnemental vis-à-vis
du support papier (ADEME, 2016). Seul un enquêté ne s’est pas montré très convaincu par
cette affirmation. Il a déclaré que le changement par les TIC est évident mais que sa durabilité
l’est moins. Cette crainte a été expliquée par la méconnaissance des modalités de
transformation. Un autre a fait remarquer que le changement se fera de manière plus
respectueuse de l’environnement s’il est conciliable avec les intérêts économiques des parties
prenantes. Toutefois, les TIC peuvent fournir davantage d’informations aux acteurs sur les
modalités existantes pour effectuer leurs actions. De ce fait, les utilisateurs pourront comparer
les alternatives possibles et les départager selon leur impact environnemental. Un exemple
cité est la possibilité de connaître le niveau de chargement des cargos. Leur chargement pourra
être optimisé pour éviter de les faire partir sans qu’ils soient au maximum de leur capacité.
XXXI
c. Problèmes recensés par les acteurs en logistique de fruits et légumes frais
Trois niveaux de problèmes ont été recensés lors des enquêtes.
• La plupart des problèmes logistiques évoqués étaient dus à la rusticité des
infrastructures. Les entrepôts dans les aéroports de certains pays ne permettent pas un
stockage à température contrôlée. De même, les routes cahoteuses mettent en péril
l’aspect des denrées et allongent les temps de parcours. Il arrive qu’une partie du
parcours se fasse dans des endroits où il n’y a pas de 4G ce qui pénalise la récolte
d’information des trackers en temps réel.
• Des problèmes ont également été recensés à l’échelle des entreprises. Dans certains
pays, il existe encore des entreprises du secteur fruits et légumes frais qui n’utilisent
pas tous les jours Internet. Cela pénalise la circulation de l’information entre les
acteurs et a fortiori, l’activité de distribution de manière plus globale. On retrouve
également des inégalités en termes d’équipement de transport. Certaines entreprises
ne disposent pas de camions permettant un transport réfrigéré.
• Enfin, ce sont des problèmes au niveau informatique qui ont été soulevés. Celui qui a
été relevé le plus de fois est relatif aux systèmes de stockages de l’information. De
manière générale, les maillons utilisent leurs propres systèmes de stockage (Robertson
Webster, 2018). L’information retraçant un même produit est ainsi répartie dans les
différents systèmes des différents acteurs. La solution est d’intégrer ces bases de
données et de faire des bases de données partagées. Le développement de logiciel sur
Microsoft permet de résoudre ce problème car c’est une plateforme universelle et très
répandue chez les utilisateurs. Toutefois, le changement d’outils ou de système de
fonctionnement peut rencontrer les problèmes cités précédemment.