n°28 - février 2010

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es bien chers amis, le mois dernier nous avons com- mencé dans le cadre de l'année sacerdotale un entretien sur le ministère de votre chape- lain. J'ai l'intention en effet au cours des prochains mois de vous confier en toute simplicité ce qui fait les joies et parfois les croix de notre service pour l'Église. Le temps du carême aidant, je vou- drais vous entretenir du ministère du prêtre au confessionnal. Ne vous attendez pas à trouver dans cet éditorial quelques conseils pour le sacrement de pénitence... Nous aurons l'occasion d'y revenir en chaire à Saint-François pen- dant la sainte quarantaine. Non, je vous propose de découvrir ce ministère du côté du prêtre. C'est un angle inhabituel, puisque la plupart du temps, nous vous ex- posons l'importance du sacrement de pénitence par rapport à votre vie spirituelle et à la grâce du Christ. C'est un angle inhabituel, et il appelle votre prière : ce mi- nistère en effet requiert de vos pasteurs un esprit surnaturel et une grande grâce de compassion, de douceur, en un mot une péda- gogie de la charité. En relisant les textes du magistère et particuliè- rement les documents que Jean- Paul II a écrit aux prêtres pen- dant de nombreuses années à l'oc- casion du Jeudi Saint, il faut mé- diter sur le lien qui existe entre le sacrement de pénitence et le cœur de Jésus. Comme le rappelle le Saint-Père Benoît XVI, le sacre- ment de pénitence est né du côté percé du sauveur. Du cœur ou- vert du Christ ont coulé de l'eau et du sang c'est-à-dire la grâce et mande pardon à Dieu : « je vous pardonne tous vos péchés ! » Ego te absolvo a peccatis tuis ! Le prêtre agit vraiment « in personna Christi », il ne dit pas : « le Christ vous pardonne », ou encore « soyez pardonnés par le Christ », mais bien « je vous pardonne ! » Et plus exactement : « je vous pardonne tous vos péchés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Notre cœur incline à la vie, à la vie de Dieu et c'est un bonheur sans mélanges pour vos prêtres de constater de près la conversion des cœurs. En prenant conscience du péché dans notre vie nous engageons le combat et nous nous tournons vers Dieu. Souvent à la fin de la confession votre chape- lain ou votre confesseur habituel vous adresse la formule d'usage : « allez bien en paix et priez pour moi ! ». Ce magnifique ministère nécessite de notre part beaucoup de prière et d'esprit de pénitence. Il faut parfois beaucoup souffrir, beaucoup offrir pour recevoir un pénitent au confessionnal... Le saint curé d’Ars en savait quel- que chose ! Outre nos prières, et notre formation continue pour être avec la grâce de Dieu de bons instruments, nous avons besoin de vos prières. Pourquoi pas en rentrant au confessionnal invo- quer l’Esprit Saint pour votre confesseur, ou encore saint Padre Pio ou saint Jean-Marie Vian- ney ? Je conclurai en vous disant : rendez-vous au confes- sionnal saint carême à tous et priez pour vos prêtres. Chanoine Gwenaël Cristofoli de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, votre chapelain ÉDITORIAL Par M. le chanoine G. Cristofoli SEPTIÈME ANNÉE - N° 28 Février 2010 Lettre d’information de la chapellenie Saint François de Sales de Rennes M MESSES A 10H30 et 18H30 les Dimanches et jours de Fête. 19H le premier Vendredi du mois, adoration de 20H à minuit. 1 Éditorial, par M. le chanoine G. Cristofoli. page 1 Lettre de St François de Sales aux paroissien de la chapelle... page 2 Message du Pape pour le Carême 2010 page 3 Le livre du mois : « Manuel de survie d’une mère de famille » page 4 Et aussi : Ordo liturgique, annonces, renseignements... Notre Seigneur derrière une grille Le Carillon de Saint François Directeur de publication : Chanoine Gwenaël Cristofoli www.saintfrancois.info [email protected] [email protected] la miséricorde. Le sacrement de pénitence s'appelle ainsi en rai- son des actes du pénitent qui vient demander pardon mais il peut s'appeler également sacre- ment de miséricorde, sacrement de réconciliation ou plus familiè- rement confession. En effet les fidèles sont la plupart du temps marqués par cette partie du sacrement qui est constitué par l'aveu sincère de leurs fautes. Être instrument du Christ dans le sacrement de pénitence, c'est être instrument de sa miséricor- de ce qui signifie « avoir un cœur plein de pitié." Si le prêtre est juge et médecin des âmes, il est avant tout instrument de l'amour de Dieu, de l'amour du Père par le Fils dans l'unité du Saint Esprit. M. l’abbé Bertot a de très belles pages sur le sacre- ment de pénitence sous l'angle sacerdotal. Le sacerdoce, n'est- ce pas le cénacle et le jardin ? L'autel et le confessionnal sont liés d'une manière toute particu- lière. C'est la croix qui unit tout, comme elle unit d'ailleurs les autres sacrements. Au confes- sionnal, le prêtre revit une sorte de Gethsémani. Comme le Christ II y fait l'expérience de la confrontation au péché, à la douleur, à nos misères. C'est une certaine forme d'agonie. Parfois pendant des heures, les confes- sions se succèdent comme par exemple le premier vendredi du mois où l'on confesse de 20h à minuit sans discontinuer. C'est une forme d'agonie parce que le péché s'oppose à Dieu, et tout ce qui s'oppose à Dieu fait souffrir. Mais (et c’est un mais d'une grande importance...) c'est aussi le cénacle, la joie d'être unis par la grâce du Christ et d'apparte- nir à son Église. C'est une joie profonde, incommensurable, de pouvoir dire à une âme qui de- page 4

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Le Carillon de Saint François

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es bien chers amis, le mois dernier nous avons com-mencé dans le cadre de

l'année sacerdotale un entretien sur le ministère de votre chape-lain. J'ai l'intention en effet au cours des prochains mois de vous confier en toute simplicité ce qui fait les joies et parfois les croix de notre service pour l'Église. Le temps du carême aidant, je vou-drais vous entretenir du ministère du prêtre au confessionnal. Ne vous attendez pas à trouver dans cet éditorial quelques conseils pour le sacrement de pénitence... Nous aurons l'occasion d'y revenir en chaire à Saint-François pen-dant la sainte quarantaine. Non, je vous propose de découvrir ce ministère du côté du prêtre. C'est un angle inhabituel, puisque la plupart du temps, nous vous ex-posons l'importance du sacrement de pénitence par rapport à votre vie spirituelle et à la grâce du Christ. C'est un angle inhabituel, et il appelle votre prière : ce mi-nistère en effet requiert de vos pasteurs un esprit surnaturel et une grande grâce de compassion, de douceur, en un mot une péda-gogie de la charité. En relisant les textes du magistère et particuliè-rement les documents que Jean-Paul II a écrit aux prêtres pen-dant de nombreuses années à l'oc-casion du Jeudi Saint, il faut mé-diter sur le lien qui existe entre le sacrement de pénitence et le cœur de Jésus. Comme le rappelle le Saint-Père Benoît XVI, le sacre-ment de pénitence est né du côté percé du sauveur. Du cœur ou-vert du Christ ont coulé de l'eau et du sang c'est-à-dire la grâce et

mande pardon à Dieu : « je vous pardonne tous vos péchés ! » Ego te absolvo a peccatis tuis ! Le prêtre agit vraiment « in personna Christi », il ne dit pas : « le Christ vous pardonne », ou encore « soyez pardonnés par le Christ », mais bien « je vous pardonne ! » Et plus exactement : « je vous pardonne tous vos péchés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Notre cœur incline à la vie, à la vie de Dieu et c'est un bonheur sans mélanges pour vos prêtres de constater de près la conversion des cœurs. En prenant conscience du péché dans notre vie nous engageons le combat et nous nous tournons vers Dieu. Souvent à la fin de la confession votre chape-lain ou votre confesseur habituel vous adresse la formule d'usage : « allez bien en paix et priez pour moi ! ». Ce magnifique ministère nécessite de notre part beaucoup de prière et d'esprit de pénitence. Il faut parfois beaucoup souffrir, beaucoup offrir pour recevoir un pénitent au confessionnal... Le saint curé d’Ars en savait quel-que chose ! Outre nos prières, et notre formation continue pour être avec la grâce de Dieu de bons instruments, nous avons besoin de vos prières. Pourquoi pas en rentrant au confessionnal invo-quer l’Esprit Saint pour votre confesseur, ou encore saint Padre Pio ou saint Jean-Marie Vian-ney ? Je conclurai en vous disant : rendez-vous au confes-sionnal saint carême à tous et priez pour vos prêtres.

Chanoine Gwenaël Cristofoli de l’Institut du Christ Roi

Souverain Prêtre, votre chapelain

ÉDITORIAL Par M. le chanoine G. Cristofoli

SEPTIÈME ANNÉE - N° 28 Février 2010

Lettre d’information de la chapellenie Saint François de Sales de Rennes

M

MESSES A

10H30 et 18H30 les Dimanches et jours de Fête.

19H le premier Vendredi du mois, adoration de 20H à

minuit.

1

Éditorial, par M. le chanoine G. Cristofoli. page 1

Lettre de St François de Sales aux paroissien de la chapelle... page 2

Message du Pape pour le Carême 2010 page 3

Le livre du mois : « Manuel de survie d’une mère de famille »

page 4 Et aussi : Ordo liturgique, annonces, renseignements...

Notre Seigneur derrière une grille

Le Carillon de Saint François

Directeur de publication : Chanoine Gwenaël Cristofoli

www.saintfrancois.info [email protected] [email protected]

la miséricorde. Le sacrement de pénitence s'appelle ainsi en rai-son des actes du pénitent qui vient demander pardon mais il peut s'appeler également sacre-ment de miséricorde, sacrement de réconciliation ou plus familiè-rement confession. En effet les fidèles sont la plupart du temps marqués par cette partie du sacrement qui est constitué par l'aveu sincère de leurs fautes. Être instrument du Christ dans le sacrement de pénitence, c'est être instrument de sa miséricor-de ce qui signifie « avoir un cœur plein de pitié." Si le prêtre est juge et médecin des âmes, il est avant tout instrument de l'amour de Dieu, de l'amour du Père par le Fils dans l'unité du Saint Esprit. M. l’abbé Bertot a de très belles pages sur le sacre-ment de pénitence sous l'angle sacerdotal. Le sacerdoce, n'est-ce pas le cénacle et le jardin ? L'autel et le confessionnal sont liés d'une manière toute particu-lière. C'est la croix qui unit tout, comme elle unit d'ailleurs les autres sacrements. Au confes-sionnal, le prêtre revit une sorte de Gethsémani. Comme le Christ II y fait l'expérience de la confrontation au péché, à la douleur, à nos misères. C'est une certaine forme d'agonie. Parfois pendant des heures, les confes-sions se succèdent comme par exemple le premier vendredi du mois où l'on confesse de 20h à minuit sans discontinuer. C'est une forme d'agonie parce que le péché s'oppose à Dieu, et tout ce qui s'oppose à Dieu fait souffrir. Mais (et c’est un mais d'une grande importance...) c'est aussi le cénacle, la joie d'être unis par la grâce du Christ et d'apparte-nir à son Église. C'est une joie profonde, incommensurable, de pouvoir dire à une âme qui de-

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- Le Carillon de Saint François n°28 - Février 2010 -

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Samedi 2 janvier : Notre chapelain retrouve (non sans joie et émotion) ses anciens élèves de l'école Saint-Dominique du Pecq. En effet chaque année l'associa-tion des anciens organise un dîner et cha-que année on remarque que la présence religieuse est renforcée… dominicain, diocésain, Gricigliano… Mardi 5 janvier : Après un temps de vacances, c'est également la rentrée au service des archives ou votre chapelain accomplit un service pour le diocèse de Rennes. Dimanche 10 et lundi 11 janvier, samedi 16 janvier : Les week-ends sans prépara-tion au mariage se font rares ! De nom-breux jeunes gens et demoiselles se pré-parent au mariage en rendant visite à notre chapelain. Il faut parfois tordre les agendas dans tous les sens pour trouver l’heure idéale de rendez-vous ! Vendredi 15 janvier : Notre bon père Per-rero est de retour du Piémont où il a pas-sé un temps de vacances de Noël. Toujours disponible, le révérend père demande à reprendre « du service tout de suite » ! Mercredi 20 janvier : C’est le désormais traditionnel rendez-vous de l'adoration des enfants. La chapelle se remplit de petits paroissiens venus adorer le Saint-Sacrement. Après la bénédiction, nous nous retrouvons sur le parvis pour un bon goûter. Le chapelain se pose encore une question : qui se jette en premier sur les bonbons ? Les enfants ou leurs ma-mans ? Vendredi 22 janvier : Cinq équipes de quatre paroissiens se retrouvent à la cha-pelle pour un temps de prière puis un service auprès des plus démunis. Nous servons du café et de la soupe et surtout nous lions conversation avec des person-nalités touchantes et parfois très surpre-nantes par leur connaissance et leurs expériences. Nous emportons de cette soirée le désir de la prochaine (19 février 20h) et beaucoup de visages dans notre prière. Chacun réalise sans condescendan-ce et avec simplicité que nous venons de servir le Christ. Mercredi 27 janvier : Un confrère diocé-sain à la retraite, a aimablement invité M. le chanoine Cristofoli à déjeuner chez les petites sœurs des pauvres rue de Paris. C'est l'occasion de découvrir un peu plus profondément l'histoire du diocèse à travers celle de ses prêtres.

La petite chronique... � EXTRAITEXTRAITEXTRAITEXTRAIT �

Lettre de Saint François de Sales aux paroissiens de la chapelle Saint François

De nombreux paroissiens ont demandé à M. le chanoine Cristofoli le texte de son sermon sur saint François de Sales… Le voici à la disposition de tous. Cette homélie est en grande partie composée de citations du saint mises bout à bout ! Annecy, 31 janvier 2010

A mon cher fils ! J'ai bien de la tendreté à prendre la plume ce matin pour m'adresser à Saint-François et aussi bien ce ne sera point une plume de chérubin aussi j'espère céans que notre conversation sera toute séraphi-que. Oui, j'ai bien de la tendreté de cœur à vous écrire, car je suis tant homme que rien plus ! Et il faut l'avouer, vous m’êtes tous très chers puisque vous êtes un peu mes enfants. Ne suis-je pas le patron de votre Institut, ce patronage ne se répand-il pas sur vos bonnes ouailles ? Certes ce ne sont pas de bons savoyards ains de Saints Bretons et il faut des avettes ici et là pour butiner le pollen de la grâce. On m'a dit Docteur de l'amour, moi le colé-reux et l'emporté. Or sus mon fils il faut bien que je vous dis en vérité le secret de cette cordiali-té qui a fait de moi un docteur en charité. Je vous le dis tout net et à tous : travaillez pour acquérir la suavité de cœur envers le pro-chain ! La douceur voyez-vous est la fleur de la charité, celui qui est doux n'offense personne, supporte et endure volontiers ceux qui lui font du mal, enfin souffre patiemment les coups et ne rend mal pour mal. Le doux ne se trouble jamais mais dé-trempe toutes ces paroles en l'humilité vainquant le mal par le bien. À il vaut mieux avoir à rendre compte de trop de dou-ceur que de trop de sévérité, Dieu n'est-il pas tout amour ? Dieu le père est le père de miséri-corde, Dieu le fils se nomme un agneau, Dieu le Saint Esprit se montre sous la forme d'une co-lombe qui est la douceur même. S'il avait quelque chose de meil-leur que la douceur, Jésus-Christ nous l'aurait dit et cependant il ne nous donne que deux leçons à apprendre de lui : la douceur et l'humilité de cœur. Me voulez-

vous donc empêcher d'appren-dre la leçon que Dieu m'a don-née et êtes-vous plus savant que Dieu ? Mais je sens mon fils que vos paroissiens et vous, vous vous interrogez sur l'œuvre de la grâce en moi. Je veux bien m’épancher et vous confesser que ma douceur est née au pied de la croix. Elle est un assem-blage de petites vertus modes-tes et cachées. Mais lesquelles me demanderez-vous ? L'humilité, la patience, la cour-toisie respectueuse et l'estime sincère des autres, cette estime qui nait de l'amour surnaturel des âmes et le service des au-tres. Il vous arrive peut-être parfois d'accueillir quelqu'un de mauvaise grâce, être un peu dur, d'avoir des réparties sèches des réflexions désobligeantes laissez-moi vous enseigner la douceur ! Mais pourquoi manquez-vous donc temps de douceur ? Pour-quoi ? Mais parce que vous êtes mécontents. Mécontents de vous-même, mécontents des autres qui vous sont antipathi-ques ou importuns. Il vous faut avant tout travail-ler à avoir de la tranquillité envers vous-même. Certes par-fois le prochain nous sera anti-pathique, assez souvent d'ail-leurs nous ne comprendrons pas pourquoi ! Sa physionomie son allure, le ton de sa voix... Nous avons des raisons de le trouver déplai-sant : ses tics ses travers de caractère, ses écarts de langage, ses façons d'agir. Il faut consi-dérer le prochain en Dieu. Vous ne pouvez séparer l'amour de Dieu de l'amour du prochain. Cette suavité de cœur vous coûtera beaucoup, le support fraternel est souvent crucifiant. Parfois il n'est pas payé de retour n'ayez crainte, dans le cœur de Dieu tout est grâce ! Je voudrais vous dire un mot de notre premier prochain celui-là même qui est à côté de vous : même sympathique le prochain peut nous irriter. Il y aura ces importunités, ses opinions dif-férentes et surtout s'il est de notre famille de notre entoura-ge : ces oublis ou ces témoigna-ges affection. Je ne vous cache

pas chère paroisse Saint-François que nous sommes davantage exposés à manquer de patience et de douceur chez nous, dans nos familles, envers les nôtres, avec ceux qui vivent avec nous. C'est là que nous nous surveillons moins et nous relâchons notre effort. Aussi, l'oubli d'un domestique suffi à nous précipiter dans la colère ; même l'empressement que l'on met à nous être agréable où la section que l'on nous témoigne nous agace les nerfs et pour peu que nous soyons fatigués ou malades, nous devenons intolé-rables et odieux à notre entou-rage... Je me rappelle encore en souriant un jour ou mon do-mestique un soir d'hiver avait oublié d'éclairer mes apparte-ments et l'escalier par lequel je raccompagnais dans les ténè-bres un grand seigneur qui était venu me visiter. « Savez-vous mon cher ami ; avais-je dit au serviteur oublieux ; que deux bouts de chandelle nous eussent valu, ce soir 10 écus d'hon-neur ? » Il faut acquérir la douceur en-vers les vôtres et je veux dire en votre ménage. Ne soyez pas mous mais soyez doux, et je dis doux et suave. Il faut y penser, en entrant à la maison, sortant d’icelle, y étant le matin, à 12h, à toute heure ; il faut faire un principal de ce soin pour un temps et le reste l'oublier quasi un peu. Supportez les imperfec-tions de ceux du logis et vous deviendrez des saints. À quelle lutte pour obtenir la douceur, laissez-moi vous compter quelques traits de ma vie qui illustreront et l'ardeur que j'ai mise au combat et la résistance de la nature.

suite page 4 ...

- Le Carillon de Saint François n°28 - Février 2010 -

Message du Pape pour le carême 2010 � ENTRETIENENTRETIENENTRETIENENTRETIEN �

Le 4 février dernier dans la

salle jean Paul II de la cité du

Vatican, SER, Monsieur le

cardinal Cordes présentait à la

presse le message de notre TS

Père le Pape Benoit XVI. Le

thème du message pontifical

est la justice mais non pas tant

la justice distributive que la

justice du christ qui est Sau-

veur. Voici un extrait de la

conférence de presse et un

court entretien avec M. le

chanoine Landais, de

l’Institut du Christ Roi

Souverain Prêtre, pro prieur

et vicaire à la cathédrale de

Laval.

"Le mal vient du cœur de l'homme, comme le dit l'Évangile et comme ont su l'exprimer Shakespeare ou Bernanos. Staline en Ukraine ou Hitler à Auschwitz n'eurent aucun scrupule au déchaînement du mal. Cette expérience historique du mal montre qu'il est ingénu de s'en re-mettre seulement à la justice humai-ne pour qu'elle agisse sur les struc-tures et les comportements mauvais. C'est le cœur de l'homme qui a be-soin d'être soigné".

Le Cardinal a ensuite rappelé que, comme chaque année, le message quadragésimal veut encourager l'humanité à faire le bien. Le Pape s'adresse à la conscience de cha-cun, lance un appel à la confiance en Dieu, à croire en lui.

"Dans la dernière partie du texte, il souligne combien le salut dans le Christ est le fondement de la justice humaine. Le mode de vie ambiant ne conduit pas à Dieu et son absen-ce caractérise souvent le quotidien. L'Évangile n'étant pas en accord avec le conformisme bourgeois, il convient plus que jamais de le pro-clamer. Face à l'injustice de la croix, l'homme peut se révolter. Mais elle met en évidence le fait que l'homme n'est pas indépendant. Il a besoin d'autrui pour être pleinement lui même. C'est cela en fait se convertir au Christ et à l'Évangile".

M. chanoine, quel est le thème du message du Saint-Père pour le carême 2010 ?

Le thème de cette année est : « La justice de Dieu s'est manifestée

m o y e n n a n t l a f o i a u Christ » (Rm 3, 21 22) Quelle est la pensée du Saint-Père en abordant un sujet qui peut sembler un peu académique ? Justement, le Saint-Père n'aborde pas la justice comme une vertu morale mais comme une personne. Le Christ est le juste, c'est par lui que nous sommes justifiés et il est le premier nécessaire. Ce message de carême est très vivant et très actuel. Souvent nous avons de la justice une vision très extérieure et le Saint-Père nous amène ici à l'intérieur. Il ne s'agit pas unique-ment de la justice distributive. Certes de ce côté il y a beaucoup à faire et le seigneur lui-même a démontré sa compassion et son action par rapport à toute forme d'injustice. Nous avons avant tout enseigne le pape besoin de Dieu.

Dans ce court message, le Saint-Père n'a pas peur d'aborder le délicat problème du mal : d'où vient la justice ?

En partant d'un débat entre notre seigneur et les pharisiens, le Saint-Père démontre qu'il existe une tentation permanente de donner au mal une cause toujours exté-rieure. Cette façon de voir est véhiculée par de nombreuses idéo-logies modernes. Devant le pro-blème du mal il faut être humble, c'est la seule solution et c'est ce que fait Benoît XVI. Le Saint-Père rappelle la blessure profonde de notre humanité : le péché origi-nel. Cette première chute a substi-tué à la confiance et à l'amour, le soupçon et la compétition : c'est le triomphe de l'égoïsme.

Comment engager la lutte ?

Le monde moderne nous amène à l'individualisme, à l'autosuffisance et le Saint-Père relève que ce re-pliement sur soi engendre l'injusti-ce. C'est le Christ qui a l'initiative du salut, c'est lui qui nous aime le premier. Le Saint-Père relève le paradoxe apparent : Notre seigneur Jésus-Christ a fait passer en lui la malédiction qui était réservée à l'homme pour lui donner la bénédiction réservée à Dieu. Est-ce vraiment juste ? N'est-ce pas plutôt contraire à la justice ?

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Effectivement, il y a là un contraste étonnant pouvez-vous l’expliquer ?

Mgr Wach, notre prieur général nous répétait souvent en lecture spirituelle au séminaire : soyez sérieux, mais ne vous prenez pas au sérieux. Pour comprendre cet apparent paradoxe, il faut être petit, il faut être humble. En un mot il faut accepter de se laisser sauver par le Christ ! Permettez-moi de vous citer le Saint-Père in extenso : se convertir au Christ, croire à l'Évangile, implique d'abandonner vraiment l'illusion d'être autosuffisant, de découvrir et accepter sa propre indigence ainsi que celle des autres et de Dieu, enfin de découvrir la néces-sité de son pardon et de son ami-tié.

Le Saint-Père parle d'indigence de Dieu ? C'est très surprenant !

Regardez Jésus-Christ sur la croix... Quelle indigence et quelle

grandeur. En conclusion de son message, le Saint-Père nous invite à recevoir gratuitement la grâce de Dieu est particulièrement dans les sacrements de la réconciliation et de l'eucharistie. Il faut entrer dans la justice du Christ nous dit le pape, justice d'amour, « la justi-ce de celui qui, dans quelques situa-tions que ce soit, s'estiment davanta-ge débiteur que créanciers parce qu'il a reçu plus que ce qu'il ne pouvait espérer. »

Le mot de la fin M. le chanoine ?

Ah non ! Pas cette fois-ci. Je laisse la parole au Saint-Père : « que ce temps de pénitence soit pour chaque chrétien un temps de vraie conver-sion et d'intime connaissance du mystère du Christ venu accomplir toute justice. Formulant ses vœux, j'accorde à tous et de tout cœur ma bénédiction apostolique.

Benedictus PP.XVI

(Renseignements et bulletins d’inscription disponibles au fond de la chapelle)

POUR JOINDRE NOS

PRÊTRES

RENSEIGNEMENTS

CITATION DU MOIS

Monsieur le chanoine Gwenaël Cristofoli Institut du Christ

Roi Souverain Prêtre 20 rue Saint Louis

35000 - RENNES Tél : 02 99 31 74 92 Port : 06 88 25 31 23

~ Révérend Père Antonio Perréro Père de la Salette

22 Bis rue Saint Louis 35000 - RENNES Tél : 02 99 65 11 79

Offrandes de messe dans l’Archidiocèse de Rennes :

Messe : 18 € Neuvaine : 180 € Trentain : 630 €

Vous pouvez confier des inten-tions de messes au Père Perréro ou au chanoine Cristofoli.

- Le Carillon de Saint François n°28 - Février 2010 -

ORDO LITURGIQUE

Février 2010

Lu 01 Saint Ignace d’Antioche Ma 02 Purification de la Ste Vierge Me 03 Saint Blaise Je 04 Saint André Corsini Ve 05 Sainte Agathe Sa 06 Saint Tite Di 07 Dimanche de la Sexagésime Lu 08 Saint Jean de Matha Ma 09 Saint Cyrille d’Alexandrie Me 10 Sainte Scholastique Je 11 App. de la TS Vierge à Lourdes Ve 12 Sept fond. des Servites de Marie Sa 13 Saint Polyeucte Di 14 Dimanche de la Quinquagésime Lu 15 Saint Claude de la Colombière Ma 16 Sainte Julienne Me 17 Mercredi des Cendres Je 18 Sainte Bernadette Soubirous Ve 19 Saint Gabin Sa 20 Saint Eleuthère Di 21 Premier Dimanche de Carême Lu 22 Chaire de St Pierre d’Antioche Ma 23 Saint Pierre Damien Me 24 Quatre Temps de Carême Je 25 Saint Césaire Ve 26 Quatre Temps de Carême Sa 27 Quatre Temps de Carême Di 28 Deuxième Dimanche de Carême

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LE LIVRE DU MOIS

Manuel de survie d’une mère de famille

Holly Pierlot

goût du jour l'importance d'une règle de vie. Une règle de vie est un garde-fou, elle nous est de la fidélité. Le monde nous dévore, nous rattrape, nous enva-hit. Nous voudrions que Dieu soit au cœur de tout. Le livre de Holly Pierlot nous aident à faire le point sur l'essen-tiel et à prendre avec souplesse des résolutions pour vivre notre relation avec le Seigneur sans tension.

_______________________________________________ Manuel de survie d’une mère de famille Holly Pierlot 17 € - Ed. de l’Emmanuel

FIORETTI DE SAINT FRANÇOIS

Détail de la crèche des gagnants ex aequo du concours organisé par notre chapelain, dont les auteurs se reconnaitront. Le noir et blanc ne vous montre pas la couleur de l’habit des prêtres et de celui des enfants de cœur, mais la bannière de procession vous les laisse deviner !

INTENTIONS DE PRIÈRES

Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et

Saint Malo a appelé au baptême mademoiselle Dorothée Deshayes

pour la fête de pâques 2010, prions pour notre catéchumène.

… suite de la page 2

Je me rappelle le jour où le sacris-tain sonna la cloche avant que j'ai terminé mon sermon ! Je me suis en colère ! Un jour sous l'injure j'ai senti la colère bouillonner dans mon cerveau comme l'eau dans un vase sur le feu. Une autre fois enco-re en une juste est grande occasion de courroux, j'ai été contraint de prendre à deux mains les rênes de ma colère pour l'arrêter. Mes très chers enfants, comment voulez-vous être missionnaire si vous n'êtes pas des doux ? Je vous recommande l'esprit de douceur qui est celui qui ravit les cœurs et ga-gne les âmes. Il faut avoir la dou-ceur jusqu'à l'extrémité envers le prochain, jusques même à la niaise-rie, et n'user jamais de revanche vers ceux qui font des mauvais offices. Croyez que si nous perdons quelque chose pour cela, notre Seigneur nous récompensera bien d'ailleurs. Celui qui pourrait per-suader que la douceur et la courtoi-sie sont incomparablement plus honorables que la violence et fierté, serait au chemin de faire des mer-veilles. Il faut être doux vous ai-je dit et il le faut être au logis. Cela ne suffit pas, il faut encore l’être toujours. Ne soyez pas mièvres ou composés soyez vivants mais toujours déli-cats et enjoués. Ayez de la constan-ce dans la suavité. Mes chers enfants, il faut que je vous laisse car vous parlant dou-ceur et suavité je devine en la mê-me occasion votre désir que cette épître s'achève et Dieu sait que je ne voudrais point vous courroucer. Je vous laisse donc dans les bras de la toute douce : « o dulcis virgo Maria. » Soyez doux soyez humbles et le règne du cœur de Jésus arrivera.

François de Sales, évêque de Genève.

CHN G. Cristofoli Sermon donné à la

chapelle Saint François le dimanche 31 janvier 2010

. Chaque Dimanche, les Messes sont célébrées à 10h30 et à 18h30.

. Les messes de semaine sont affichées à l’intérieur (sur le tableau), à l’extérieur (sur la porte de la chapelle de la Ste Vierge) le dimanche pour la semaine qui commence et sont disponibles sur le site Internet de la chapelle :

www.saintfrancois.info

. Chaque 1er vendredi du mois : Messe du Sacré Cœur à 19h00, suivie le l’adoration du Saint-Sacrement jusqu’à minuit.

. Chaque 1er Samedi du mois : Messe de la Sainte Vierge à 11h00. Les confessions sont entendues à partir de 10h00.

Défense de fumer...

Un jésuite et un Franciscain se trouvent ensemble dans un train. Tous deux fument la pipe en lisant. Arrive l'heure de l'office. Le Franciscain éteint sa pipe, prend son bréviaire et commence à prier. De son côté, le Jésuite prend aussi son bréviaire et commence également à prier, mais il garde sa pipe à la bouche et continue à tirer dessus. Le franciscain s'en aperçoit et dit un peu scandalisé : "Mais, mon cher confrère, je vois que vous continuez à fumer. Pourtant, moi, quand j'ai demandé à mon supérieur si l'on pouvait fumer en priant, il m'a dit : "Bien sûr que non." - Ah, répond le jésuite, mais moi, je lui ai demandé au contraire si l'on pouvait prier en fumant, et il m'a dit : "Mais bien sûr, on peut prier en toutes circonstances !"

Paul Claudel, écrivain catholique (1868 + 1955)

Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance. Il n'est même

pas venu l'expliquer,

mais il est venu la remplir de sa

présence.

LA PHOTO DU MOIS

Malgré un aspect parfois volontariste et un style littérai-r e s o u v e n t « américain » nous vous recomman-dons la lecture de ce manuel de sur-vie qui remet au