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275 82 N° 115 ~ BIMESTRIEL - 1 JUILLET 2018 LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL http://marcqenbaroeul.paroisse.net PAR L’ABBÉ JEAN BOULANGÉ Un bon voisinage, c'est une grande chance Quand je suis arrivé à Marcq, j’avais un collègue qui habitait au quatrième étage d’un immeuble du Bourg. Dès le printemps, quand j’allais chez lui, j’étais frappé de découvrir, de son balcon, toute une partie de la ville, avec autant d’arbres : un paysage de verdure. Nous avons de la chance à Marcq ! Ancien quartier de maraîchers, Le Croisé-Laroche aussi est très vert. Que de jardins, de toutes tailles, en façade des maisons. C’est le signe d’une ville favorisée, encore jeune, mais ce qui me frappe aussi, c’est de voir apparaître, récemment, en remplacement des haies, front à rue, autant de tristes palissades, noires, tout noires : «Défense de regarder notre jardin : nous sommes chez nous »Sécurité oblige sans doute… Mais je trouve que c’est triste ! Bien sûr, tout cela n’est peut-être pas essentiel. Ces cloisons n’empêchent peut-être pas de bavarder entre voisines, par-dessus les haies qui demeurent… Mais la société se protège, elle se cloisonne : c’est un fait. Autre chose, nos parents nous ont appris à dire bonjour en entrant dans un magasin du quartier, la boulangerie, le marchand de fruits. Qui dit encore bonjour ? Les enfants : jamais ! Encore moins dans le tramway : on ne regarde que son smartphone. Le voisinage, c’est le thème de ce numéro de Rencontre. Le sujet n’est pas mineur ! Un bon voisinage, c’est une grande chance pour un quartier, plus encore que notre environnement, une raison de vivre. Notre journal Rencontre se dit «toutes boîtes» ; nous voudrions que toutes les boîtes à lettres lui soient ouvertes, malgré les affichages vengeurs : «Pas de pub» ! Rencontre n’est pas une publicité, c’est un journal par abonnement, dont l’abonnement est payé, pour tout Marcquois, par les paroisses de Marcq. Merci à celles et ceux qui tous les ans, en septembre, participent à la souscription pour assurer ce financement. Lecteurs, merci de retenir et de savoir le dire autour de vous : Rencontre n’est pas une pub ! Rencontre est un journal par abonnement. Il paye les droits : il a le droit d’être distribué dans toutes les boîtes à lettres. Nous avons aujourd’hui deux impératifs, deux urgences : augmenter très sensiblement le nombre de nos distributeurs bénévoles. Faire reconnaître notre droit d’accès aux boîtes à lettres. C’est une question de survie : qu’on se le dise ! Merci de votre appui. Le témoignage de Sabine : «Un sentiment de paix» M. & Mme Marc Les petits potins marcquois... PAGE 3 A LIRE EN PAGE 3 Bon voisinage ! CÉLÉBRATIONS DOMINICALES PENDANT LES VACANCES Paroisse Saint-Jean XXXIII Saint-Louis : messe anticipée, tous les samedis, à 18h30, à partir du 7 juillet et en août. Saint-Paul : à partir du 7 juillet, célébration de la Parole, chaque dimanche à 11h ; en août, messe à 11h. Notre-Dame-des-Victoires : à partir du 7 juillet, messe à 9h30 ; en août, célébration de Parole à 9h30. Assomption, mercredi 15 août : messe à 10h30 pour les trois clochers. Pas de messe à Saint-Paul, le dimanche soir. Paroisse Bonne Nouvelle À partir du 7 juillet et durant le mois d’août Samedi : messe à 18h30 à Saint-Jean. Dimanche : messes à 10h30 au Sacré-Cœur et 11h30 à Saint- Vincent. Assomption, mercredi 15 août : une seule messe, 10h30 à Saint-Vincent.

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Page 1: N° 115 BIMESTRIEL - 1 JUILLET 1

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N°82N° 115 ~ BIMESTRIEL - 1 JUILLET 2018

LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL

http://marcqenbaroeul.paroisse.net

PAR L’ABBÉ JEAN BOULANGÉ

Un bon voisinage, c'est une grande chanceQuand je suis arrivé à Marcq, j’avais un collègue qui habitait au quatrième étage d’un immeuble du Bourg. Dès le printemps, quand j’allais chez lui, j’étais frappé de découvrir, de son balcon, toute une partie de la ville, avec autant d’arbres : un paysage de verdure. Nous avons de la chance à Marcq ! Ancien quartier de maraîchers, Le Croisé-Laroche aussi est très vert. Que de jardins, de toutes tailles, en façade des maisons. C’est le signe d’une ville favorisée, encore jeune, mais ce qui me frappe aussi, c’est de voir apparaître, récemment, en remplacement des haies, front à rue, autant de tristes palissades, noires, tout noires : « Défense de regarder notre jardin : nous sommes chez nous »… Sécurité oblige sans doute… Mais je trouve que c’est triste ! Bien sûr, tout cela n’est peut-être pas essentiel. Ces cloisons n’empêchent peut-être pas de bavarder entre voisines, par-dessus les haies qui demeurent… Mais la société se protège, elle se cloisonne : c’est un fait.Autre chose, nos parents nous ont appris à dire bonjour en entrant dans un magasin du quartier, la boulangerie, le marchand de fruits. Qui dit encore bonjour ? Les enfants : jamais ! Encore moins dans le tramway : on ne regarde que son smartphone.Le voisinage, c’est le thème de ce numéro de Rencontre. Le sujet n’est pas mineur ! Un bon voisinage, c’est une grande chance pour un quartier, plus encore que notre environnement, une raison de vivre.Notre journal Rencontre se dit « toutes boîtes » ; nous voudrions que toutes les boîtes à lettres lui soient ouvertes, malgré les affichages vengeurs : « Pas de pub » ! Rencontre n’est pas une publicité, c’est un journal par abonnement, dont l’abonnement est payé, pour tout Marcquois, par les paroisses de Marcq. Merci à celles et ceux qui tous les ans, en septembre, participent à la souscription pour assurer ce financement. Lecteurs, merci de retenir et de savoir le dire autour de vous : Rencontre n’est pas une pub ! Rencontre est un journal par abonnement. Il paye les droits : il a le droit d’être distribué dans toutes les boîtes à lettres. Nous avons aujourd’hui deux impératifs, deux urgences : augmenter très sensiblement le nombre de nos distributeurs bénévoles. Faire reconnaître notre droit d’accès aux boîtes à lettres. C’est une question de survie : qu’on se le dise ! Merci de votre appui.

Le témoignage de Sabine : «Un sentiment de paix»

M. & Mme MarcLes petits potins marcquois...

PAGE 3A LIRE EN PAGE 3

Bon voisinage !

CÉLÉBRATIONS DOMINICALES PENDANT LES VACANCES

Paroisse Saint-Jean XXXIIISaint-Louis : messe anticipée, tous les samedis, à 18h30, à partir du 7 juillet et en août.Saint-Paul : à partir du 7 juillet, célébration de la Parole, chaque dimanche à 11h ; en août, messe à 11h.Notre-Dame-des-Victoires : à partir du 7 juillet, messe à 9h30 ; en août, célébration de Parole à 9h30.Assomption, mercredi 15 août : messe à 10h30 pour les trois clochers. Pas de messe à Saint-Paul, le dimanche soir.

Paroisse Bonne Nouvelle À partir du 7 juillet et durant le mois d’aoûtSamedi : messe à 18h30 à Saint-Jean.Dimanche : messes à 10h30 au Sacré-Cœur et 11h30 à Saint-Vincent.Assomption, mercredi 15 août : une seule messe, 10h30 à Saint-Vincent.

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~ PAROISSE DE LA BONNE NOUVELLE ~2 ~ JUILLET 2018

SAINT-VINCENT ~ SAINT-JEAN ~ SACRÉ-CŒUR

ILS NOUS ONT QUITTÉS

Maurice Gaudet, pédagogue novateur

Formateur mais aussi sculpteur, Maurice Gaudet nous a quittés le 25 mars, à 98 ans.

Récemment, l'un de ses anciens é l è v e s m e confiait : «Si je

suis ce que je suis aujourd'hui, je le dois en grande partie à l'École communautaire.» Oui, M. Gaudet a été un pédagogue novateur. En 1946, avec la collaboration de l'abbé André Parent, il ouvrait à Flers-Babylone une école accueillant des jeunes en difficulté scolaire : accepter le jeune tel qu'il est, lui faire confiance, l'aider à se faire confiance – «Tu es capable de...»L'École communautaire, la bien nommée : une école, oui, mais surtout une commu-nauté de parents, d'enseignants au service des jeunes pour les aider à dépasser leurs difficultés, à découvrir leurs richesses. Maurice Gaudet a formé des centaines

d'enseignants, comme professeur au Centre de formation pédagogique de Lille, enseignants qui ont repris la conviction qui lui était chère : «L'enfant, le jeune doit être au centre de la pédagogie.»Ces nombreux engage-ments ne l'ont pas empêché, pendant de nombreuses années, de participer à l'éla-boration du journal parois-

sial du Sacré-Cœur, ancêtre de notre journal Rencontre.Éducateur et paroissien engagé, Maurice Gaudet, à ses heures, était aussi sculpteur. C'est à la chapelle de l'église du Sacré-Cœur, derrière le chœur, que chacun peut venir prier en contemplant un Christ qu'il a sculpté ; c'est un Christ impressionnant de souffrance, sans sa croix, détaché du mur

de la chapelle, un Christ «ressuscitant», témoin que rien n'est terminé et que sa glorification donnera sens à sa souffrance.Tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin se souviendront d'un péda-gogue original dont les intuitions conti-nueront à vivre à travers de nombreux enseignants.

MMB ET JB

AVEC LES AMIS DE SAINT-VINCENT

Taille de pierre et diaporama

Dimanche 16 septembre, pour la Saint-Vincent d’Automne, les Amis de Saint-Vincent vous invitent à découvrir Guillaume le Conquérant et ses tail-leurs de pierre de Caen, sur le parvis et dans l’église : démonstration de taille de pierre et diaporama. Il y aura deux visites guidées de l’église à 15h30 et 16h30.

Paroisse Saint-Jean XXIIISAINT-PAUL

Février : Michel Billet 91 ans. Avril : Christian Maerten 70 ans Sophie Bozek 86 ans, Jean Luzeux 90 ans, Lucien Auger 86 ans, Concettina Masseria 85 ans, Huguette Lemay 88 ans.

NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES

Mars : Georgette Hollebeck 91ans, Daniel Dormeval 70 ans. Avril : Janine Malfait 78 ans, Henriette Cottenye 87 ans, Anne-Marie Becquet 82 ans.

SAINT LOUIS

Mars : Noëlla Wallaert 67 ans, Marie-Antoinette Tourtois 89 ans.

Paroisse Bonne Nouvelle

Mars : Beauvois Michel, Benault Yvonne, Blanquaert Francine, Bocquet Gisèle, Bonduelle Camille, Delacroix Thérèse, Delannoy Léon-Louis, Delaporte Benoît, Deleporte Rosina, Delplace Colette , Destailleurs Alicia, Gaudet Maurice, Hochart Fernand, Jumel Jean, Lamerant André, Lasselin Michel, Titillon Charles, Vincent René, Vitrac Pierre-Louis.Avril : Becue Ilda, Boury Gérard, Delbecq Suzanne, Denecker Germaine, Duchene Henriette, Dumont Xavier, Gamot Maryvonne, Gueydan Jean, Kamenda Yvette, Lehembre Alina, Meli Jean-Paul, Mesplomb Véra, Pastour Gérard, Plockyn Francis.ain.

SOUVENONS-NOUS

Merci, Arnauld !

Ce numéro de Rencontre était bouclé lorsqu’Arnauld Chillon nous a quittés, le 19 avril… Pour le prochain numéro, vous tous, Marcquois, qui avez bénéficié, à un titre ou à un autre, peu importe… de son dynamisme, de sa parole, de son aide, de sa façon de nous responsabi-liser… Envoyez-nous quelques mots, quelques lignes. Nous composerons ensemble ce qui, plutôt qu’un article, sera un souvenir commun, une parole de reconnaissance, un témoignage de tous horizons : des diverses équipes de la paroisse, de la ville, de l’aumônerie de l’Enseignement public, des écoles… Que sais-je ?

JEAN BOULANGÉ POUR LE COMITÉDE RÉDACTION DE RENCONTRE

Envoyer vos messages à Isabelle Bigo, secrétariat de la paroisse de la Bonne-Nouvelle, 14 place du Général de Gaulle à Marcq, ou au père Boulangé, 18 place du Général Leclerc à Marcq. Merci ! Par mail : [email protected]

HOMMAGES

Jean Luzeux, au service des banlieues

C'est cette mission que notre évêque a confiée à Jean Luzeux lorsqu’il est arrivé à Marcq, en septembre 2001.

Jean Luzeux portait allègrement ses 75 ans, il était plein de dynamisme. Sa simpli-cité, son humour, sa cordialité l'ont fait rapidement adopter par tous. Depuis son décès, plusieurs personnes m'ont parlé de lui : «Il a célébré les funérailles de maman, je ne peux pas l'oublier.» «Il avait toujours un mot gentil.» Jean a pris très au sérieux son ministère. Très vite, il a découvert le quartier de la Briqueterie, quartier bien connu des Marcquois.Avec Marie-Claire Sottiez et toute une équipe, il a noué de nombreux contacts. C'est avec cette équipe, qu'il a mis en route l'association Culture en fête dont l'objec-tif est de favoriser le «vivre ensemble» quelle que soit la religion, quel que soit l'âge. Très tôt aussi, il a pris contact avec le centre social fréquenté par beaucoup de familles de la Briqueterie. Jamais, il ne manquait une assemblée générale ou une

soirée amicale. Il participait fidèlement au club des consommateurs dans la salle Bric-à-Brac. Que dire des petits déjeuners amicaux, suivis d'un échange respectueux de chacun ! Il était aussi participant de l'atelier «citoyenneté» du centre social.«Accueillir, être avec, vivre ensemble, être solidaire, aller vers, aimer ce quartier sans oublier personne, c'est déjà évangéliser, disait-il. Je connais une joie immense d'avoir accompli ce parcours. Être prêtre, c'est formidable, alléluia !»

MMB

Page 3: N° 115 BIMESTRIEL - 1 JUILLET 1

~ PAROISSES DE MARCQ ~ JUILLET 2018 ~ 3

M. &

Mm

e M

arc

✘ Mme Marc habite à proximité d'une école. C'est dire s'il y a de l'ani-mation à l'heure de la rentrée ou de la sortie : quelques papas, beaucoup de mamans, des papys, des mamies... Pour les plus petits, un dernier bisou et l'on retrouve les copains. Le calme ne revient pas pour autant dans la rue : quelques mamans, parfois une dizaine, continuent à bavarder... C'est souvent très animé ! Est-ce «le dernier salon où l'on cause ?» Cela rappelle à Mme Marc la réflexion d'une jeune maman marocaine : «Je commence à bien parler français, je n'ai plus peur de parler à l'institutrice de Yasnime et je parle avec les mamans à la porte de l'école.»

✘ Branle-bas dans la cuisine de M. Marc, un oiseau est tombé par la cheminée jusque dans le corps du chauffe-eau ! Ça crie et ça s'agite et le chat de la maison en est tout excité. M. Marc enlève le panneau protecteur et ce n'est pas un, mais

deux étourneaux qui s'envolent ! Il y a pourtant des lieux de nidification plus tranquilles comme le haut-parleur à la station-service du boulevard Clemenceau ou encore la niche établie entre glissière et pilier sur la Marque.

✘ Dimanche matin, la boulangerie est pleine ; on fait la queue sur la rue, surtout des messieurs. Arrive une

personne âgée, toute la file s'écarte : «Passez, Madame.» Mme Marc, témoin de la scène, se dit que la galanterie n'est pas morte.

✘ Un escalier de chaque côté permet d'emprunter la passerelle du Risban (au dessus de la Marque). On y a installé des glissières à vélo. Et il faut parfois pousser, parfois retenir la bicyclette quand le jeune ou la jeune cycliste peine à y arriver : un petit moment d'entraide intergénération-nelle, constate M. Marc, que vient conclure un beau merci !

✘ M. Marc se demande pourquoi tant de discussions autour de la laïcité. Si, au nom de la laïcité, on supprime le mot «saint» dans les différents calendriers, à la télé, dans la presse... Pourquoi ne supprime-t-on pas les jours fériés tels que Noël, le lundi de Pâques, l'Ascension, le lundi de Pentecôte, le 15 août ?... M. Marc voudrait bien qu'on le lui explique !

Les petits potins marcquois...

TÉMOIGNAGE

Sabine : «Un sentiment de paix»

Chantal, Marylène et Paul, à trois voix, nous placent dans le contexte de cet accueil durant quinze jours dans la salle

« Saint-Paul » . Ils nous disent la réalité de ces trente jeunes mineurs en exil, ce qu’ils sont, comment être avec eux : discrétion, simplicité, naturel. Ce qu’il y a à faire : des bénévoles pour s’occuper du petit-déjeuner et du ménage, d’autres pour le repas du soir et enfin des « veilleurs » pour la nuit. Il y a aussi ce qu’il faut fournir en denrées alimentaires, objets de toilette, etc. À la fin de la réunion nous sommes invités à nous inscrire pour les services et dates de notre choix, cela se fait dans un joyeux brouhaha enthousiaste, des binômes, voire plus, se forment : cela augure bien de la suite…

Premier petit-déjeuner, un peu d’appré-hension ; il est tôt, j’ouvre doucement la porte, beaucoup dorment encore, un peu de musique, l’ambiance est paisible. Aidée des veilleurs, je prépare sur la table centrale de quoi faire un solide petit-déjeuner. Les autres bénévoles viennent se joindre à nous. Au ralenti, les jeunes se préparent, il n’y a pas urgence : c’est samedi. Quand les derniers ont fini de manger, il reste à faire la vaisselle et le ménage.

Peu de mots, et pourtant...Des quelques expériences vécues, il ressort pour moi que, malgré le peu de paroles échangées, c’est surtout par les regards, les sourires, les gestes que s’établit le lien entre nous, expérience étonnante qui opère une

transformation intérieure, un changement de regard. Au-delà du service, il y a un lien profond qui nous relie par la vulnérabilité de notre humanité, quelles que soient nos conditions de vie. Il y a aussi la rencontre des autres bénévoles, connus et incon-nus, le partage des motivations qui les ont amenés à vivre ce temps de fraternité.Aujourd’hui, nos paroisses cherchent à rejoindre et rassembler les hommes quels qu’ils soient : jeunes, actifs, retraités, prati-quants ou déçus… En voilà un bel exemple ! Les critères qui en font pour moi une réus-site, c’est un sentiment de paix, de joie intérieure, d’admiration pour l’engagement de nombreuses personnes et la préoccu-pation du devenir de ces jeunes migrants.

SABINE DESMARQUEST

Sur mon agenda : réunion d’information pour l’accueil de trente migrants mineurs sur la paroisse Saint-Jean XXIII. Voilà ! Ce qui est lointain, abondamment commenté par les médias, sources de positions tranchées, de polémiques devient réalité, proximité, pour moi... Allons voir !

Fêtons ensemble les feux de la Saint-Jean

L’Église fête le 24 juin (solstice d’été) la naissance de saint Jean-Baptiste qu’elle considère comme particulièrement sacrée, un des premiers saints, il est précurseur du Messie.Le solstice d’été est fêté depuis longtemps, l’origine de cet événe-ment est liée au culte du soleil, la lumière de l’été, dans l’antiquité. Fête païenne pour bénir les moissons, elle a été reprise par les chrétiens pour célébrer saint Jean-Baptiste à travers le monde. À cette occasion, de grands feux brûlaient et rassemblaient des

foules joyeuses. À Paris, ce feu était allumé par le roi de France sur la place de Grève jusqu’en 1648. Louis XV fut le dernier roi à l’allumer. Cette fête est encore vécue dans de nombreux pays. Nous vous invitons à la célébrer à Marcq, mardi 26 juin, à 19h30, autour d’un grand feu, dans les jardins de l’église Saint-Jean au Quesne.

ODILE ET PHILIPPE MASUREL

➔BilletC’était hierLe 31 décembre de chaque année, c’était chez nous, branle-bas de combat. Ma mère confectionnait des gaufres qu’elle cuisait, une par une ; mon père garnis-sait l’intérieur brûlant d’un mélange de beurre et de cassonade ; il fallait ainsi procéder des dizaines de fois, en prévision du lendemain, 1er janvier. Ce matin-là, ma mère se levait très tôt, avec mille précautions pour éviter le bruit (elle enveloppait le moulin à café de lainage). Pourquoi tant de réserves ? Parce que nos voisins, Louis et Léa, dès qu’ils entendaient que nous étions réveillés, sonnaient à notre porte avec leurs enfants, Mireille et Maurice – ce dernier étant notre professeur de patois et de football, dans l’avenue voisine. Et, toute la matinée, c’était le défilé des voisins et la disparition, trop rapide à notre gré, des gaufres.Je me souviens aussi de nos repas de midi interrom-pus par un coup de sonnette. C’était l’un ou l’autre des ouvriers de l’usine textile, accompagné de son fils qui venait d’avoir 13 ans : « Il a l’âge de travailler ! » Mon père, qui était cadre dans l’usine, se levait, prenait une feuille de papier dans son bureau, inscrivait les coordonnées du futur apprenti, signait le document en disant : « Présente-toi à l’usine, au chef de service (Monsieur… selon le cas). Bon courage ! » Et le père et le fils de repartir : « Merci, M. Paul ! »

Un autre souvenir de jeunesseJ’avais alors une trentaine d’années, j’étais représen-tant et j’allais voir mes clients dès le lundi matin, et la semaine se déroulait jusqu’au retour, le vendredi soir dans mon foyer. Je me souviens qu’un jour, je devais retirer de l’argent à la banque où j’avais mon compte. Donc, ce vendredi après-midi, j’ai téléphoné au direc-teur de cet établissement, lui demandant de préparer mon retrait d’argent, et, un peu confus, j’ai précisé : « Je vais faire tout mon possible pour arriver avant la ferme-ture ». Mon interlocuteur m’a rassuré : « Ne vous inquiétez pas, soyez prudent, si l’agence est fermée, sonnez à la porte voisine, à mon habitation ! »C’est ce que j’ai été obligé de faire ce jour-là. Je n’ai jamais oublié ce geste amical auquel j’ai été très sensible et qui paraîtrait incroyable aujourd’hui. Si vous connaissez une agence bancaire aussi disponible et sympathique, donnez-moi son adresse.C’était l’époque des relations humaines !

GABRIEL LECORNE

➔Nous avons luEt vous quel sera votre livre, cet été ?

Alors que nous sommes assaillis par de multiples écrans (smart-phones, chaines TV, multiples jeux vidéo), il est vraiment para-doxal que l’édition des livres soit plus florissante que jamais. Cela se vérifie à tous les niveaux, et pas seulement lors de la course aux prix littéraires d’automne, mais aussi dans les pavés d’été et jusque dans la littérature pour la jeunesse, pourtant réputée rétive à la lecture, notamment au collège. J’en discutais récemment avec un ami journaliste au magazine Lire qui me disait que ce n’était pas vraiment étonnant, puisque la lecture est avant tout associée à la notion de liberté. De l’adolescent, qui pourra préférer l’univers de la bande dessinée, à l’adulte, qui optera pour le roman policier ou les romans historiques, le choix des genres littéraires est quasiment infini. Il avait eu l’occasion de rencontrer, peu avant sa disparition, le célèbre Alain Decaux qui lui avait confié que sa vocation d’écrivain et d’historien était probablement née à la lecture du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, roman qu’il avait lu en six jours alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années à l’époque. Voilà une des raisons probables du succès inébranlable du livre et je pense que nous ne sommes pas près d’abandonner la galaxie Gutenberg !

RÉGIS MARTIN

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4 ~ JUILLET 2018 IL ÉTAIT UNE FOI...

Charles… l’orphelinCharles naît en 1858. Orphelin à 6 ans, il est recueilli par un grand-père très aimant. Adolescent, il s’éloigne de la foi. À 20 ans, il hérite et mène une vie de «fêtard». Malgré tout, il devient officier et est affecté en Algérie, en octobre 1880.

Charles… l’explorateurLe 28 janvier 1882, il démissionne de l’armée et déguisé, il parcourt le Maroc alors interdit aux Européens. Il est touché par la beauté des paysages, mais aussi par la ferveur des musulmans, c’est le début de sa conversion. Il effectue un immense travail d’exploration et son ouvrage Reconnaissance au Maroc (1888) est salué par le monde scientifique.

Charles… en quête de sensÀ 28 ans, de retour auprès de sa famille, il cherche un sens à sa vie. Accompagné par l’abbé Huvelin, il découvre le Dieu qu’il voulait tant connaître. Il rentre à la Trappe, il y est heureux, mais il désire «vivre de la vie des pauvres»…

PAGE RÉDIGÉE PAR L’OTPP : VÉRONIQUE DROULEZ, CÉCILE LEURENT ET LE PÈRE MICHEL CASTRO. DESSINS : NICOLAS HAVERLAND.

Charles de Foucauld, «frère universel»Zoé est entourée de copains qui n’ont ni la même culture, ni la même religion qu’elle. Pas facile parfois de s’entendre ou de se comprendre. À l’aumônerie, Zoé découvre Charles de Foucauld, il se voulait le «frère de tous», justement…

Imiter et aimer Jésus, c’est toute sa vie

Ordonné prêtre en 1901, il s’installe à Béni Abbès au cœur du Sahara algérien. Il est seul, mais sa porte est toujours ouverte. Sa vie est marquée par cette parole de Jésus : «Tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites.» En juin 1903, il fait la connaissance des Touaregs auprès de qui il est envoyé comme prêtre. Installé à Tamanrasset dans une cahutte, il traduit les quatre évangiles en touareg et écrit le premier dictionnaire touareg-français. Le 1er décembre 1916, il meurt assassiné.

Sur les pas de… Charles Lui, qui aurait tant aimé que des frères le rejoignent, a vécu seul toute sa vie. Aujourd’hui, de nombreux ordres religieux tels que les Petits frères ou les Petites sœurs de Jésus s’inspirent de sa spiritualité : en fraternités, ils prient, travaillent et vivent très simplement, présences du Christ au cœur des grandes villes ou dans les coins les plus isolés de la planète.

«Je veux habituer tous les habitants, chrétiens, musulmans, juifs… à me regarder comme leur frère, le frère universel… Nous sommes tous fils du Très-Haut ! Tous… le plus pauvre, un enfant nouveau-né, un vieillard décrépit, l’être humain le moins intelligent… un fou… le dernier des derniers, celui qui répugne le plus, au physique et au moral, est un enfant de Dieu, un fils du Très-Haut… Combien nous devons estimer tout être humain, combien nous devons aimer tout être humain ! C’est l’enfant de Dieu.» Charles de Foucauld

Zoé reçoit la visite de ses voisins musulmans qui lui apportent des gâteaux lors de la fête de l’Aïd. Avec ce qu’elle a appris de Charles de Foucauld, elle se sent plus proche d’eux, comme si elle faisait partie de la même famille, et partage leur joie.

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JUILLET 2018 ~ 5RENCONTRE AVEC

Charles de Foucauld, «frère universel»

Pour la messe de Pentecôte 2018 à Lille, le grand rendez-vous diocésain des confirmations1, Dominique, Stéphane, Gaby, Mélodie, Valentin, Raymond et Guy ont réalisé plusieurs pièces liturgiques : bannières, autel et ambon. Un beau projet mené sous l’impulsion de la commission d’art sacré, en lien avec trois Établissements publics de santé mentale (EPSM) de la région lilloise.

Afin que chacun puisse s’appro-prier la démarche, le projet a dès sa conception mobilisé tout le monde, comme l’explique Carine

Chacornac, directrice de l’accueil Marthe et Marie2 à Lomme où les personnes handicapées se retrouvent souvent. «Il s’agissait de leur faire découvrir le projet pour que cela fasse écho dans leur vie. Qu’entends-tu ? Que vois-tu ?... Chacun s’est exprimé sur ce que signifie la confirmation à partir de photos, de paroles de la Bible, du texte de Nicodème que j’ai chanté et mimé. Qui est l’Esprit saint ? Comment se manifeste-t-il ? Le souffle qui donne la vie, qui nous pousse en avant… Le feu qui réchauffe, le feu qui illumine, le feu qui purifie… On a tout noté sur un tableau, y compris le post-it de l’évêque... Lors de la deuxième rencontre, nous sommes allés au Grand-Palais pour découvrir les lieux et la maquette du projet : l’autel, l’ambon (sculpture réalisée à Saint-André), les bannières aux couleurs du feu (rouge, bleue et or) confectionnées par les EPSM d’Armentières et Bailleul. Les objets ne seront pas dévoilés avant le jour de la confirmation…» Chaque lundi après-midi, les artistes se

réunissent… Autour d’un goûter, chacun prend des nouvelles des uns et des autres. Le grand absent, c’est Guy, il rentre de quinze jours d’hos-pitalisation, il souffre de polyarthrite. C’est lui qui venait souvent dessiner avec ses crayons. C’est le maître d’œuvre du chemin de croix qui orne la chapelle aujourd’hui, il l’a dessiné et ses «cinq compagnons» l’ont peint, aidés par la commission d’art sacré.

Personnes handicapées et valides au travail toutes ensembleDans la grande salle, elles sont douze personnes présentes dont trois en fauteuil roulant, pour construire un autel sur le thème du feu. À l’ate-lier précédent, la commission d’art sacré était arrivée avec des palettes de bois. Gilles Dara est architecte, c’est le concepteur de l’objet, «il a tout dans la tête !»… Valentin tient la barre pour mesurer, il arrive à tenir les baguettes malgré son corps qui le trahit et qui bouge dans tous les sens. Gaby a scié les morceaux de bois. Raymond assemble, il tient une perceuse à la main et Gilles le guide pour souder les palettes de bois. Personnes valides et handicapées travaillent de concert, s’entraident, patientent, commentent. Mélodie tient une extrémité de l’objet, elle sourit. «Tu sens les vibrations ?» lui demande Bernadette qui l’accompagne. Chacun met la main à la pâte, en particulier quand il faut retourner l’objet. On entend un craquement, c’est une latte qui a pris un coup : «Vite, il faut mettre des cales !» Chacun tient l’autel pour qu’on puisse visser

correctement, Anne rappelle que tout le monde doit être bien coordonné. Gaby encourage tout le monde ! Raymond ne plaisante jamais autant qu’aujourd’hui, pendant l’atelier. «Monseigneur Ulrich, il va être fier ! s’écrie Stéphane. Les gens vont être étonnés !…»«Ce n’est pas si souvent que des personnes handi-capées peuvent faire des choses pour les autres, fait observer Bruno Minet, aumônier à la commission d’art sacré. Elles en sont conscientes et c’est ce qui les rend heureuses de participer à ce projet. Une équipe d’accompagnants est là pour faire avec eux. Ceux-ci se rendent disponibles chaque lundi après-midi depuis plusieurs semaines et permettent à la commission d’art sacré de mener à bien ce projet.»Que du bonheur !«C’est un investissement d’encadrement, de créa-tivité, de réflexion pour s’adapter au handicap des personnes, pour les faire participer le plus possible, se réjouit Anne da Rocha Carneiro, responsable

de la commission diocésaine d’art sacré ; certains ont eu l’idée d’accrocher des petites bouteilles de peinture aux fauteuils pour qu’ils puissent rouler sur les panneaux et les peindre. On fait avec eux et non pas pour eux, et ce sont de très beaux moments d’amitié. Ces personnes portent en elles la présence du Christ.» «Dans leur travail d’artiste, ils témoignent du beau, de ce que l’art peut apporter à la foi, renchérit Carine Chacornac. Ici, ils oublient leur handicap, ils vivent une vraie fraternité et participent au bien commun en préparant cette confirmation au Zénith.» «Ça m’apporte du bonheur et du bien», nous a dit Gaby.

PROPOS RECUEILLIS

PAR VÉRONIQUE DROULEZ

1 – En 2013, plus de 1000 confirmands s’étaient présentés au Zénith pour recevoir le sacrement de confirmation. En 2018, l’Église de Lille a réservé le Grand-Palais, le 20 mai, pour inviter les baptisés à recevoir ce sacrement qui marque l’entrée dans l’âge adulte de la foi.

2 – L’accueil Marthe et Marie est une maison d’Église à vocation œcuménique, située dans le nouveau quartier Humanicité, à Lomme-Capinghem, près de Lille. Pour certains résidents du quartier, c’est un peu leur deuxième maison.

DANS LES COULISSES DE PENTECÔTE 2018

«Ces personnes portent en elles la présence du Christ»

L E S AV I E Z-VO U S ?

LA CONFIRMATION OU LA FORCE DE L’ESPRIT SAINTLa confirmation, avec le baptême et l’eucharistie, est un des sacrements dits de l’initiation chrétienne. Le jour de notre baptême, on reçoit l’Esprit saint et on devient enfant de Dieu ; le jour de la confirmation, on devient réellement disciple du Christ : le baptisé reçoit une force spéciale de l’Esprit saint pour répandre la Bonne Nouvelle et le lien avec l’Église est renforcé.

«Certains ont eu l’idée d’accrocher des petites bouteilles de peinture aux fauteuils pour qu’ils puissent rouler sur les panneaux et les peindre, explique Anne da Rocha Carneiro, responsable de la commission diocésaine d’art sacré de Lille. On fait avec eux et non pas pour eux, et ce sont de très beaux moments d’amitié.»

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ 6 ~ JUILLET 2018

Ce thème nous concerne tous. Quelles relations avons-nous avec

nos voisins ? Indifférence, bonjour, bonsoir, entraide ? Quel regard

portons-nous sur les étrangers de nos quartiers ? Mais « nos voisins » est-ce seulement les voisins de la

rue, du quartier ? On parle aussi de pays voisins. Voici quelques

témoignages de bon voisinage vécus au quotidien. À vous de continuer

la liste avec votre expérience personnelle. Bonne lecture !

Bon voisinage QUARTIER DU BOURG

C’est jour de marché près Saint-Vincent !

Chaque vendredi matin, qu’il pleuve ou qu’il vente, le bourg de Marcq s’anime et voit venir de partout quantité de camionnettes et de chalands munis de paniers ou de charriots à roulette.

Au fil de saisons, les étals déploient leurs couleurs, leurs odeurs : les asperges annoncent le printemps, les

noix, le début de l’automne. On y trouve de quoi remplir le réfrigérateur : fruits et légumes, poissons, fromages, produits préparés, charcuterie, mais aussi chaus-settes, bibelots, bijoux, vêtements… On y fait des emplettes, dans un gentil brouhaha, au milieu des landaus, caddies, vélos, et autres fauteuils roulants. Bref, c’est un marché comme il en existe partout ailleurs !Mais ce que j’aime surtout dans ce marché, ce sont les échanges, la bonne humeur, le papotage bon enfant qui s’instaure entre tous. Une forme de familiarité se crée spon-tanément. On y rencontre des personnes connues, du quartier ou de la paroisse, on prend des nouvelles. Au fil des semaines et

des années, on finit par se sentir presque en famille ! On les connaît bien les marchands : Moussa, le vendeur de légumes, capable de servir trois personnes à la fois, tout en faisant des jeux de mots, Grégory qui bavarde tout en tartinant ses gaufres, Rafi, Catherine et les autres… On se tutoie, on s’appelle par son prénom, et, tout en choi-sissant avec soin ses légumes, on parle de la pluie et du beau temps, on se donne des conseils, des idées de menu ou de recettes, on confronte nos idées sur l’actualité, la politique, on repère les périodes de rama-dan pour les uns, de carême pour d’autres, sans tabou, sans a priori.Quel bonheur, le marché du bourg ! On en revient charge de victuailles, mais surtout heureux d’avoir fait le plein de rencontres, de petits potins et de savoureux échanges.

ISABELLE BIGO

À la Cense à l’eau, un après-midi en papotant

L’objectif de la fête des voisins est de créer des liens, de renforcer la proximité, de déve-lopper la solidarité entre les habitants, de prendre des nouvelles des uns et des autres, des personnes âgées, de proposer son aide. Cela peut paraître naturel, mais pour que ce soit possible il faut se connaître.Dans notre quartier, chaque année, en septembre, nous fermons une partie de la rue ; commence alors une journée très convi-viale. Parfois le matin, il y a un petit vide-grenier, chacun apporte les objets dont il n’a plus besoin. Comme l’année de mon arrivée, un voisin qui déménageait m’a proposé des chaises ; après les avoir repeintes, elles sont encore aujourd’hui dans la chambre des enfants. Il y a aussi des échanges d’idées comme « échanger nos plantes ou nos boutures de jardins ». Vers midi, c’est l’apéro et bien sûr le discours du président de l’asso-ciation (que l’on chahute, naturellement !), puis nous partageons un repas à la façon « auberge espagnole » ; la mairie met à notre disposition des tables et des chaises que nous installons sur la route fermée ainsi que des jeux pour les enfants qui s’approprient l’es-pace ce jour-là. Une année, on a même fait venir une friterie. Il y a aussi Jean-François qui nous fait son fameux mille-feuille - c’est un régal, avec un petit café - et ainsi on passe l’après-midi en papotant.Pour ne pas rester une année sans se voir, l’hiver il y a un dîner tournant qui se fait.Maintenant quand je promène mon chien, je connais les personnes que je croise ; je sais leurs prénoms et nous pouvons ainsi prendre soin des uns et des autres. C’est par ce genre d’initiative que nous pouvons lutter contre l’isolement dans un monde qui devient malheureusement de plus en plus imperson-nel.

ISABELLE DELEBARRE

ASSOCIATION

«Culture et Partage» crée des liens

Nous sommes quarante personnes venant de dix-sept pays différents : ce qui nous rassemble, c'est Culture et Partage où nous venons chaque lundi apprendre le français.Chacun, chacune a son professeur parti-culier, mais nous avons des occasions de nous rencontrer, de faire connaissance. Pour le Nouvel an, chacun a écrit une carte de vœux pour un autre apprenant, l'occasion de découvertes amicales.Nous avons récemment fait un grand jeu :

«À la découverte de nos pays». Nous avions à notre disposition de la documentation, mais aussi la possibilité de poser des questions à l'un ou à l'autre sur son pays. Nous devions répondre à toutes sortes de questions. Par exemple : «De nos dix-sept pays, quel est le plus peuplé, quel est le moins peuplé ?»... Nous avons ainsi découvert les pays des autres apprenants. Chacun, chacune pouvait écrire un texte dans sa langue maternelle et en français pour parler de son pays.

Ce jeu nous a beaucoup appris et a resserré nos liens d'amitié.

MARGUERITE-MARIE BUISINE

Sauriez-vous répondre à ces questions : «Erevan est la capitale de ... ?», «Khartoum est la capitale de ... ?», «Quelle est la capitale de l'Afghanistan ... ?»,

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ JUILLET 2018 ~ 7

En arrivant dans le quartier, ils ont fait le tour des voisins. Ils étaient jeunes. Ils avaient une famille nombreuse (cinq

enfants). Ils se sont présentés. Ils ont demandé s’ils pouvaient utiliser la rotonde pour y installer leur trampoline.La rotonde, c’est cet espace central, collectif, sur lequel donnent les trois barres de quatre logements qui enclosent en triangle les alvéoles des Hautes Loges. Cet espace est idéal lorsqu’on a de jeunes enfants. Ils y jouent en liberté, protégés de la rue, avec repli possible sur chacun des jardins. L’entretien se fait selon la bonne volonté de chacun.C’est un espace collectif, mais privatif, qu’un seul chemin relie au monde extérieur, avec une grille qu’on tient fermée à clef, pour se garder des intrus. C’est un lieu de partage, s’il y a un cerisier, un laurier, et qu’on n’abuse pas… et c’est le lieu où se croisent les chats, qui font le tour des voisins.

Nous avons dit oui, bien sûr. Nos enfants ont grandi, en même temps qu’ont grandi les enfants des voisins, et il est temps que de nouveaux enfants viennent refaire un terrain de jeu de cette rotonde.En dehors des enfants, la rotonde n’est plus guère le lieu que de la fête des voisins, pour laquelle d’anciens voisins, qui ont cédé leur maison pour une place en résidence, aiment à revenir. Quelques familles sont de passage, des militaires, souvent. Et puis, la fin des examens de fin d’année, quelques anniversaires, animent les soirées jusque tard dans la nuit, avec musique, rires et chuchotements. Un petit papier a été mis dans les boîtes aux lettres pour prévenir et s’excuser du bruit.Il y a enfin des fleurs, des oiseaux, et de temps en temps le survol d’une montgol-fière ; un coin de repos dans le dédale de ce quartier, bien attachant.

YVES CHAIMBAULT

«Mes voisins sont charmants»

J'ai pour voisins un jeune ménage, parents d'une jolie petite Élise de 2 ans et demi. Le papa Julien est toujours prêt

à rendre service : en électricité, il s'y connaît : changer une lampe, accrocher un lustre ; il sait aussi nettoyer un jardin...Quand la petite famille part pour quelques jours, je suis informée «pour que je ne m'inquiète pas» de voir les persiennes baissées. Comme les parents travaillent tous les deux, je reçois leurs colis et ceux des autres voisins. Je suis devenue une annexe de la poste et le facteur me connaît bien.De temps en temps, nous passons un moment ensemble à papoter : ce qui se passe dans le quartier, dans quelle école ira Élise… Eh, oui, déjà ! L'arrivée de la grand-mère d'Élise qui vient voir sa petite-fille...Je leur ai confié ma clé. La différence de génération n'empêche pas l'amitié. Je sais que je peux toujours compter sur eux et... réciproquement.

MMB

INSOLITE

Les rotondes des Hautes Loges

Un espace collectif de partage, entre plusieurs habitations, où familles et enfants se retrouvent…

LA RECETTE

LA FÊTE DE L’AVENUE DES ACACIAS

Les Ingrédients

De gentils organisateurs, bien sûr, et des augures météorologiques qui veillent sur nous… Un arrêté municipal interdisant la circulation de 10h à 17h.Un breuvage magique… encore appelé apéritif, concocté par les organisa-teurs.Le grand sourire et la bonne humeur des habitants de l’avenue… arbo-rant, suivant la consigne de l’année, un objet insolite, un vêtement de couleur… Des étiquettes autocollantes pour l’identification des participants avec un numéro dans l’avenue. Des chaises et tables fournies par la mairie quand c’est possible. À défaut, chacun sort ses tables et chaises de jardin. Des mets succulents, faits avec cœur : chacun ramène ce qu’il souhaite. Pour équilibrer on convient que les numéros pairs amènent du salé et les impairs du sucré…

Le jour «J»

Après la pose des barrières, les tables sont installées, le breuvage magique arrive, les participants sont accueillis… On savoure et on refait le monde… !

Les effets de la braderie «EJA» (Eugène Jacquet Acacias) ?

Tout le monde connaît tout le monde !

PAUL DERUMAUX

MARCHES D’ÉTÉ

Se reconnecter à la nature

SUR LE LITTORAL / Renseignements au 07 89 06 19 16.• Mardi 10 juillet : Bergues / Saint-Bertin / Saint-Joseph de la Colme – 6 km. Rendez-vous : 14h40 église Saint-Martin, 21 rue de la Gare à Bergues. Parcs, jardins, remparts – retour vers 18h.• Mardi 17 juillet : Petit-Fort-Philippe / Saint-Pierre des Rives de l’AA – 6km. Rendez-vous : 14h40 église Notre-Dame du Perpétuel Secours (rue de l’Église à Petit-Fort-Philippe). Polders, chenal, estran – retour vers 18h.

EN FLANDRES / PAF : 5 € – inscription obligatoire : [email protected] ou 03 28 49 21 62.• Mercredi 18 juillet : sur les chemins de Saint-Jans-Cappel – 5 km. Balade aux ânes de Bruno Osson : ce que la nature de l’âne révèle de notre humanité.• Samedi 21 juillet : Berthen / Mont des cats – 6 km. Balade découverte «autour des animaux de l’Évangile» – les animaux du désert.

PLUS DE DATES SUR LILLE.CATHOLIQUE.FR

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8 ~ JUILLET 2018 ~ PAROISSES DE MARCQ ~

Rédigé par votre équipe locale : Rédaction – Administration 22, rue Galliéni – 59700 Marcq-en-Barœul – tél. 03 20 72 20 67 – OTPP : rédacteur en chef, Bruno Roche, diacre – Edité par Bayard Service : Parc d’activité du Moulin, Allée Hélène Boucher BP 60090 - 59874 Wambrechies Cedex

– tél. 03 20 13 36 60 – fax 03 20 13 36 89 – www.bayard-service.com – Directeur de la publication : Pascal Ruffenach – Secrétaire de rédaction : Eric Sitarz – Contact publicité : tél. 03 20 13 36 70 – Imprimerie : Indicateur Hazebrouck (59) – Textes et photos : droits réservés - Commission paritaire : 54995 – Dépôt légal : 2e trimestre 2018

Étrangers ou voisins ?...

La ville de Marcq est jumelée avec quatre villes : Gladbeck en Allemagne, Ealing au Royaume-Uni, Poggibonsi en Italie et

Kuurne en Belgique. Le jumelage le plus ancien est celui de Gladbeck : 54 ans, ça compte ! Petite anecdote, dans les premiers temps, après une correspondance particuliè-rement réussie entre des élèves de primaire de Marcq et de Gladbeck, à l'entrée en 6e tous les jeunes Marquois concernés voulaient faire de l'allemand en 1re langue !De nos jours, grâce au dynamisme de madame Longueval, adjointe au maire, les activités ne manquent pas. Trois établisse-ments scolaires : le collège de Rouges-Barres, le collège du Lazaro et l'institution privée de Marcq organisent des activités avec les jeunes de Gladbeck, de Bonn, d'Ealing et de Rome, aidés par leurs professeurs de langue. Autres initiatives : dans les restaurants scolaires, on organise de temps en temps des repas avec des menus allemand, anglais, italien, belge ; la salle de cantine est décorée avec les drapeaux des différents pays… Une autre façon de découvrir nos voisins. Début mai, vingt-huit lycéens et collégiens de différents pays (Pologne, Autriche, Allemagne et France), dont nos sept Marcquois, devaient également se rendre à Gladbeck afin de parti-ciper à une conférence sur des questions liées à la politique européenne… Un bel exercice de citoyenneté.Il n'y a pas que les jeunes qui soient concer-nés ! Pour les adultes, il y a les cours, les stages linguistiques, les manifestations diverses… Il y a aussi des rencontres artistiques entre les artistes marcquois et ceux des villes jumelées.

Elles sont organisées à l'occasion d'une expo-sition à Marcq et à Ealing et, pour la première fois, l'une d'elles a eu lieu à Gladbeck pendant le week-end de la Pentecôte : Gladbeck a reçu un groupe de Marcquois et les artistes du Kunstschmiede les artistes de l'association Spirale.

Les projets ne manquent pas !…Kuurne, en Flandre, n'est qu'à 30 kilomètres de Marcq. Pourquoi pas une balade à vélo en suivant la Marque et la Deûle ?Bientôt aura lieu une grande fête sportive : l'Euromeeting, le 30 juin, qui réunira les jeunes de différents pays à l'Hippodrome. En 2019, on annonce une grande fête de

l'Europe et de la citoyenneté ouverte aux jeunes et aux adultes. Et tout cela, pourquoi ? Pour inciter jeunes et adultes à s'ouvrir à d'autres langues, d'autres cultures, partager leurs richesses, s'enrichir de leurs différences, reconnaître et respecter l'autre quel qu'il soit, autrement dit : « Être des artisans de paix ». Et, nous, qu'en pensons-nous ?

PROPOS RECUEILLIS PAR MMB ET FRC

Merci à Mme Joëlle Longueval pour son accueil chaleureux, au service des archives et photo de la municipalité, ainsi qu'aux associations, les Amis de Poggibonsi et les Amis de Kuurne.

Pour favoriser la rencontre avec les pays voisins, la ville de Marcq, les établissements scolaires et les associations culturelles, sportives et artistiques ne manquent pas d’idées.

PETIT HISTORIQUE DES JUMELAGES

Le premier jumelage fut signé à Gladbeck en 1964 ; le maire de Marcq était à l'époque M. Georges Lambrecq, mais le jumelage s'est vraiment mis en route en 1971, M. Serge Charles étant maire. Le jumelage avec Ealing a été signé en 1991 sous Serge Charles ; celui de Poggibonsi, en 2000, par Jean-René Lecerf et celui de Kuurne sous Bernard Gérard en 2009.

~ Ci-dessus, le club Spirale de Marcq, en lien avec le club de peinture de Glabeck, expose.

~ Ci-contre, la signature, en 1964, du premier jumelage de la ville de Marcq, avec Glabeck en Allemagne.

~ les Amis de Kuurne (Belgique) en voyage à Gand.

~ Ci-dessous, les Amis de Poggibonsi.