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Méthodes d’évaluation de la toxicité Effets sur la reproduction DIU Toxicologie médicale 3 février 2017 Stéphane Malard - Département Etudes et Assistance Médicales - INRS Paris 1

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Méthodes d’évaluation de la toxicité Effets sur la reproduction

DIU Toxicologie médicale

3 février 2017

Stéphane Malard - Département Etudes et Assistance Médicales - INRS Paris

1

Plan

Contexte

Quelques définitions et généralités

Quelques principes

Types d’atteintes en fonction des moments de l’exposition

État des connaissances sur les mécanismes de toxicité

Evaluation la toxicité vis à vis de la reproduction

Le médecin du travail face aux risques toxiques pour la reproduction

Cas pratique

Conclusions

2

La toxicologie de la reproduction et du développement concerne l’ensemble des champs de la toxicologie (médicaments, expositions

professionnelles et environnementales) -

Ces questions bénéficient d’un relai médiatique important

Contexte

3

Thalidomide

1959-1961 : thalidomide – hypnotique/sédatif prescrit aux femmes enceintes comme anti-nauséeux

12 000 cas de phocomélie (absence de la partie moyenne des membres, les mains et les pieds semblent être directement attachés au tronc) + autres malformations (agénésies, amélies, malformation du cœur)

Effets spécifiques : une molécule très semblable n’avait pas d’effet tératogène

Non tératogène chez les rongeurs, très légèrement tératogène chez une souche de lapin

Dose seuil : une petite dose peut donner un effet, plus faible que chez l’animal (1 mg/kg chez l’homme ; 100 mg/kg chez l’animal)

Période de sensibilité : 21ème au 31ème jour

Variabilité : 25 % d’enfants atteints (susceptibilité génétique)

4

Diéthylstilbesterol (distilbène®)

Œstrogène synthétique administré pour traiter la menace d’avortement à partir des années 50 (200 000 enfants exposés in-utero en France jusqu’en 1977)

Conséquences toxiques généralement visibles uniquement après la puberté de la descendance

Anomalies morphologiques du tractus vaginal jusqu’à 30 %

Adénocarcinome du vagin chez 0,1 %

Fertilité réduite

Modification paradoxale des organes génitaux

5

Pesticides

6

Éthers de glycol

7

Perchloroéthylène

8

Décharges industrielles

9

Substances toxiques présentes dans les articles

Des produits toxiques dans les vêtements de 14 grandes marques

Usine textile à Hefei, dans l'est de la Chine, le 12 octobre 2010 Str AFP/Archives

vêtements de grandes marques, comme Adidas, Lacoste, Ralph Lauren,

des traces d'éthoxylates de nonylphénol,

un perturbateur hormonal... Des traces de substances chimiques toxiques susceptibles de porter atteinte aux organes

SANTE - Greenpeace a trouvé parmi les échantillons de de reproduction

10

Définitions et généralités

11

Définitions (1)

Toxicologie du développement : l'étude des effets nocifs sur un organisme en développement qui peuvent résulter d'une exposition antérieure à la conception, contemporaine au développement prénatal ou postnatal, jusqu'à la maturation sexuelle. La toxicité pour le développement se manifeste principalement par 1) la mort de l'organisme, 2) une anomalie structurelle, 3) une altération de croissance, 4) un déficit fonctionnel. Autrefois, la toxicologie du développement était souvent désignée par “tératologie”.

Effet nocif : toute altération due au traitement s'écartant de la normalité prise comme référence, qui diminue la capacité d'un organisme à survivre, se reproduire ou s'adapter à l'environnement. La toxicologie du développement, prise dans son sens le plus large, inclut tous les effets qui interfèrent avec le développement normal du produit de conception, avant et après la naissance.

Implantation (nidation) : la fixation du blastocyste à la muqueuse épithéliale de l'utérus, durant laquelle ce dernier pénètre dans l'épithélium utérin et se creuse un nid dans l'endomètre.

12

Définitions (2)

Altération de croissance : une altération qui touche les organes ou le poids corporel ou la taille de la progéniture.

Altérations (anomalies) : altérations structurelles du développement qui comprennent les malformations et les variations :

Malformation/Anomalie majeure : changement structurel considéré comme préjudiciable (peut aussi être létal), généralement peu fréquent.

Variation/Anomalie mineure : changement structurel considéré comme peu ou pas nocif ; peut être passager et apparaître relativement souvent dans la population témoin. Exemples de variations : 13ème vertèbre, petite rate, anneau hémorragique autour de l’iris, opacités oculaires…)

Produit de conception : l'ensemble des produits de la fécondation d'un œuf, à n'importe quel stade du développement entre la fécondation et la naissance, comprenant les membranes extra-embryonnaires et l'embryon ou le fœtus.

13

Définitions (3)

Embryon : le premier stade de développement d'un organisme, plus précisément la phase de développement d'un œuf fécondé qui commence après l'apparition du grand axe et s'achève quand toutes les structures principales sont présentes (fermeture du palais).

Embryotoxicité : propriété nocive pour la structure, le développement, la croissance et/ou la viabilité d'un embryon.

Fœtus : produit de conception, durant la période post-embryonnaire.

Fœtotoxicité : propriété nocive pour la structure, le développement, la croissance et/ou la viabilité d'un fœtus.

Avortement : expulsion prématurée hors de l'utérus des produits de conception : l'embryon ou un fœtus non viable.

14

Définitions (4)

Résorption : phénomène par lequel un produit de conception qui meurt après l'implantation se résorbe ou a été résorbé :

Résorption précoce : trace d’implantation non accompagnée d'un embryon ou d'un fœtus reconnaissable.

Résorption tardive : attestée par un embryon ou un fœtus mort qui présente des changements dégénératifs externes.

CSENO/NOAEL : concentration maximale sans effet nocif observé.

CMENO/LOAEL : concentration minimale produisant un effet nocif observé.

15

Atteinte de la fertilité d’origine toxique

Etiologies diverses:

Malformations, lésions, atrophie des organes reproducteurs

Atteinte de la gamétogénèse : effets cytotoxiques ou génotoxiques avec effets plus ou moins réversibles en fonction du stade de maturation des gamètes.

Effets de perturbation endocrinienne : rôle dans la décroissance spermatique ?

Exemples :

Plomb : atteinte de la spermatogénèse pour une plombémie supérieure à 400-450 µg/L (oligospermie, asthénospermie)

Ethers de glycol (méthyl glycol, éthyl glycol, …) : toxicité dose-dépendante avec blocage de la spermatogenèse au stade de spermatocytes par les acides alcoxyacétique

Dossier thématique de l’InVS :

http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2012/BEH-n-7-8-9-2012

16

Les perturbateurs endocriniens (1)

La définition des PE fait encore l’objet de débats au niveau international

« Un perturbateur endocrinien (PE) désigne une substance ou un mélange exogène

qui altère les fonctions du système endocrinien et induit en conséquence des effets

nocifs sur la santé d’un organisme intact (ou) de ses descendants… » OMS, 2002

Toutes les substances possédant une activité endocrinienne ne sont pas

nécessairement des perturbateurs endocriniens : des mécanismes de régulation

permettent à l’organisme de corriger certaines modifications hormonales

Toutes les substances toxiques pour la reproduction ne sont pas

nécessairement des perturbateurs endocriniens : certaines substances ont une

action toxique directe sur les organes de la reproduction mais n’interagissent

pas avec le système endocrinien.

17

Les perturbateurs endocriniens (2) – enjeu en santé au travail

La question des PE est souvent associée à des problématiques

environnementales ou à des inquiétudes concernant la santé publique et portant

sur certains produits de consommation courante (médicaments, produits

alimentaires, cosmétiques…)

Les expositions professionnelles ne doivent pas être négligées et peuvent être

liées à l’utilisation de certaines matières premières (plastifiants, solvants,…), à

la fabrication ou l’utilisation de produits contenant des PE (peintures, colles,

vernis…) ou encore à la présence de déchets ou de sous-produits émis par

certains procédés (dioxines…)

18

Les perturbateurs endocriniens (3) – mécanismes d’action

Les perturbateurs endocriniens peuvent :

Imiter l’action d’une hormone : effet agoniste

Bloquer l’action d’une hormone en l’empêchant d’agir sur ses cellules cibles :

effet antagoniste

Perturber la production, le transport, l’élimination ou la régulation d’une

hormone ou de son récepteur

19

Les perturbateurs endocriniens (4) – effets potentiels sur la

reproduction

Effets sur le système reproducteur masculin

baisse de la qualité du sperme,

malformations congénitales de l’appareil urogénital (hypospadias ou

malformation de l’urètre, cryptorchidie ou malposition des testicules).

baisse de la production de testostérone.

Effets sur le système reproducteur féminin

endométriose

puberté précoce

anomalies ovariennes

Anomalies du développement

Anomalies du développement neurologique

Troubles du comportement

20

Les perturbateurs endocriniens (5) – évaluation des risques

Repérage difficile

Absence de définition commune et d’étiquetage spécifique

Evaluation du danger complexe

Effets très variés

Particularité d’action des PE

Nécessité de distinguer les notions d’activité et de perturbation

endocrinienne

Notion de période de susceptibilité

Effets potentiels à faible dose

Relations dose-effet non monotones

Effets transgénérationnels

Effet cocktail

Données d’exposition professionnelle parfois limitées

21

Rappels sur le développement embryonnaire et fœtal (2)

23

Quelques principes

24

Principe de Karnofsky

N’importe quelle substance peut être tératogène si elle est donnée à la bonne espèce, à la bonne dose et au bon moment.

25

Principe de Palmer

Toutes les malformations qui peuvent être induites par des agents tératogènes apparaissent également spontanément dans la population.

26

Principes de Wilson (1)

La sensibilité à la tératogenèse dépend du génotype du conceptus et de la manière dont il interagit avec des facteurs adverses environnementaux

Origine multi-factorielle : génétique + environnementale

27

Principes de Wilson (2)

La sensibilité à un tératogène varie en fonction de l’étape de développement durant laquelle survient l’exposition.

3 étapes principales :

• Pré-différenciation : période du tout ou rien

• Différenciation précoce : c’est la période la plus à risque de malformation, car les organes ne sont pas encore formés

• Différenciation tardive : c’est la période de l’histogenèse et de la maturation fonctionnelle.

Les principaux effets sont les retards de croissance, de développement et les perturbations fonctionnelles (particulièrement les problèmes de développement neuro-cérébraux).

Des malformations sont cependant possibles, par ex, suite à une interruption d’irrigation sanguine temporaire.

28

Principes de Wilson (3)

Un agent tératogène agit selon un mécanisme spécifique sur le développement cellulaire ou tissulaire et qui va initier les séquences qui vont entraîner un

développement anormal.

• D’où une spécificité d’effets pour certaines molécules • Dans de nombreux cas, l’agent agit par plusieurs mécanismes, d’où des effets multiples et moins spécifiques

29

Principes de Wilson (4)

L’accès de la substance aux tissus en développement dépend de sa nature.

Transfert placentaire

Le placenta laisse passer beaucoup de substances, notamment :

• Les substances plus petites passent mieux (< 1000 poids moléculaire) ;

• Les substances non-chargées ou chargées négativement passent mieux ;

• Les composés lipophiles pénètrent plus rapidement ;

• Les substances faiblement ionisées passent plus facilement ;

• Plus la concentration est importante dans le sang maternel plus la substance va passer ;

• Le placenta peut également métaboliser la substance (rarement).

30

Principes de Wilson (5)

Les 4 manifestations d’atteintes du développement sont la mort, les malformations, les retards de croissance et les déficits de développement

fonctionnel.

Souvent associées

31

Principes de Wilson (6)

Les manifestations d’anomalies du développement augmentent en fréquence et en intensité avec la dose, allant de l’absence d’effet à la mort.

Phénomène à seuil

32

Attention : il existe d’autres types de relations dose – effets : courbes en U avec des effets à faible dose (ex : perturbateurs endocriniens)

Principes : au total

Origine multi-factorielle

Sensibilité dépend de l’étape de développement

Mécanisme spécifique

Accès de la substance jusqu’à l’embryon

Effets multiples

Effet à seuil

33

Types d’atteintes en fonction des moments de l’exposition

34

Phase embryonnaire : deux premières semaines

Peu de malformations

Effets incompatibles avec la viabilité

Loi du tout ou rien

35

Phase embryonnaire : de la 3ème à la 8ème semaine

Avortements précoces

fréquents mais inaperçus

Embryotoxicité = malformations

rares mais lourds de conséquences

souvent détectables

36

Périodes de susceptibilité aux tératogènes

37

Expositions au cours de la phase embryonnaire : 3ème à la 8ème semaine

38

Expositions au cours de la phase embryonnaire : 3ème à la 8ème semaine

39

Expositions au cours de la phase embryonnaire : 3ème à la 8ème semaine

40

Malformations des membres

Malformations réductrices

* Méromélie : partie de membre absente

* Amélie : membre absent

* Phocomélie : membre court

* Hémimélie : arrêt de croissance des extrémités des membres

* Ectrodactylie : absence d’un ou de plusieurs doigts ou orteils

Malformations surnuméraires

* Polydactylie

* Phalanges surnuméraires

Dysplasies diverses

* Syndactylie : fusion des doigts

* Gigantisme : extrait de croissance d’une partie d’un membre

* Acrodolichomélie : mains ou pieds disproportionnés et trop grands

41

Syndrome fœtal alcoolique

42

Phase fœtale - Conséquences

– Retard de croissance, hypotrophie

– Prématurité

– Anomalies fonctionnelles (Système nerveux)

43

Lactation

Intoxication de l’enfant

Retard de développement psychomoteur

44

État des connaissances sur les mécanismes de toxicité

Mécanismes d’actions des agents tératogènes

Mort cellulaire ou atteinte de la mitose au delà des capacités de réparations de l’embryon ou du fœtus (ex. : agents antimitotiques, alcool)

Inhibition de la migration cellulaire, de la différentiation et/ou des communications cellulaires (ex. : acide rétinoïque)

Altération dans la mort cellulaire programmée

Interférences avec les procédés d’histogenèse comme par exemple des réductions cellulaires, des nécroses, des calcifications ou des cicatrices

Effets sur le développement par un effet biologique ou l’interaction avec un récepteur pharmacologique (ex. : rétinol, hormones stéroïdiennes, thalidomide)

Inhibition métabolique (ex. : déficience nutritionnelle, anti-convulsivants)

Perturbations : perturbation vasculaire, embole placentaire, lésions inflammatoires (ex. : cocaïne)

(source : L.B. Fawcett, R.L. Brent in Developmental and reproductive toxicology, 2006, edited by R.D. Hood)

46

Nombreux mécanismes théoriques connus

Cependant pour la majorité des substances le phénomène complexe qui entraîne des malformations est inconnu.

Causes des malformations

• Inconnues : 60 %

• Purement génétiques : 10 %

• Environnementales : 10 %

• Multifactorielles : 20 %

47

Importance du stress

Stress, tout changement dans l’environnement de l’organisme qui entraîne une perturbation de l’homéostasie

Restriction de nourriture et de boisson chez la mère entraîne une augmentation du taux plasmatique maternel de « corticostérone » et une augmentation de l’incidence des fentes palatines

Stress neurologique via l’axe hypothalamus-hypophyse-glande surrénales et la production d’ACTH (ex. : traumatisme, douleur, bruit, vibration, choc électrique)

Stress systémique hypotension, exercice, privation

48

Hyperthermie

Chez l’animal :

Avant l’implantation, l’élévation de la température centrale est abortive

Après l’implantation, elle provoque des avortements, des résorptions fœtales, des malformations et des retards de croissance

Chez la femme :

Une hyperthermie de plus de 1,5 °C durant 24 heures durant les 3 premiers mois de la gestation augmente de manière significative le risque d’anencéphalie et de spina bifida.

Remarques : les régions du neuroépithélium proencéphalique sont très sensibles à l’hyperthermie, alors

que le cœur, le mésenchyme mésencéphalique sont résistants.

49

Toxicité maternelle

Des signes sévères de toxicité chez la mère, avec atteinte de l’homéostasie maternelle et de la nutrition du fœtus peuvent atteindre le développement du conceptus.

La réduction du poids maternel est un signe de toxicité maternelle

50

Comment évalue-t-on la toxicité pour la reproduction ?

Les sources d’information

Les données humaines

Les études épidémiologiques

Les registres de malformations (http://www.invs.sante.fr/beh/2008/28_29/beh_28_29_2008.pdf)

Les études de cas

les données expérimentales

In vitro

Outils informatiques (In silico) : relations structure activités quantitatives (R(Q)SA)

In vivo

52

Les difficultés des études épidémiologiques

Caractérisation des expositions

Les salariés sont généralement exposés à un grand nombre de substances et rarement à une seule.

Rares sont les cas où l'exposition des salariés a fait l'objet d'une évaluation quantitative précise.

Pics d'exposition importants mais limités dans le temps.

Les produits utilisés changent parfois rapidement dans le temps pour les mêmes activités.

Diversité des effets susceptibles d'être provoqués

avortement précoce

malformation

prématurité

hypotrophie

retard de croissance

retard de développement psycho-moteur

53

Les facteurs de confusion

L’âge maternel et paternel

La catégorie socio-professionnelle des parents

L’exercice professionnel et les expositions professionnelles des parents

Les antécédents médicaux de la fratrie

Les antécédents médicaux, chirurgicaux et reproductifs des parents

Le style de vie (consommation d’alcool ou de tabac avant et pendant la grossesse, consommation médicamenteuse, consommation de produits stupéfiants pendant la grossesse)

Le stress et les apports nutritionnels pendant la grossesse

Les susceptibilités génétiques (si décrites)

Pour les effets sur le développement postnatal : le terme de la grossesse, l’histoire obstétricale, l’allaitement, le niveau d’éducation parentale, les infections intercurrentes, les expositions domestiques possibles et plus généralement l’environnement familial.

54

Des effets recherchés fréquents

Avortements spontanés (avant 22 SA) :

Précoces < 15 SA : 15 à 25 %

Tardifs : 1 à 2 %

Morts fœtales : 9 pour 1000 à partir de 22 SA

Malformations : 3 à 4 %

Naissances prématurées :

Extrême prématurité : < 27-28 SA

Grande prématurité : 28 à 31 SA : 2 %

Prématurité modérée : 32 à 36 SA : 4 %

Retard de croissance intra-utérin : 7 à 9 %

Retard de développement psychomoteur

55

Importance de l’âge des mères

56

Part de responsabilité dans la survenue de cas de prématurité, d’hypotrophie et de trisomie 21 ?

Multi-expositions

57

Données expérimentales : études in vitro

Très nombreuses, non normalisées. Peuvent servir en screening et peuvent aider à comprendre des mécanismes

3 tests d’embryotoxicité validés selon critères du Centre européen de validation des méthodes alternatives (ECVAM)

Cultures de cellules souches embryonnaires (EST Embryonic stem cells)

Test de culture de cellules embryonnaires en micromasse (MM)

Cultures d’embryon entier de rat (Whole embryo culture, WEC) (test ex vivo)

Prise en compte dans le règlement REACH :

« les résultats obtenus à partir de méthodes in vitro appropriées peuvent indiquer la présence d’une certaine propriété

dangereuse ou peuvent avoir du poids dans le cas d’une approche mécanistique qui peut être importante pour l’évaluation ».

« Il peut être dérogé à cette obligation de confirmation si les conditions suivantes sont réunies : les résultats sont dérivés d’une

méthode in vitro dont la validité scientifique a été établie par une étude de validation conformément aux principes de validation

internationalement reconnus (ex. : critères de l’ECVAM), les résultats conviennent pour la classification et l’étiquetage et/ou pour

l’évaluation des risques, et une description suffisante et fiable de la méthode appliquée est fournie »

58

Relations quantitatives structure / activités (R(Q)SA)

Systèmes experts visant à prédire l’activité toxique, directement à partir d’éléments de la structure chimique (descripteurs)

DEREK (Deductive Estimation of Risk from Existing Knowledge), HazardExpert, TOPKAT (TOxicity Prediction Computer Assisted Technology), CASETOX (Computer-Automated Structure Evaluation-CASE)

Prédictivité faible

Peu d’études de R(Q)SA en toxicologie de la reproduction et du développement

Quelques uns pour les perturbateurs endocriniens se liant aux récepteurs, en particulier œstrogéniques et, dans une moindre mesure, aux récepteurs androgéniques

Prise en compte dans le règlement REACH :

REACH prévoit que « les résultats de R(Q)SAs peuvent être utilisés, lorsque les conditions suivantes sont réunies : les résultats

sont issus d’un modèle R(Q)SA dont la validité scientifique a été établie, la substance relève du domaine d’applicabilité du modèle R(Q)SA, les résultats conviennent pour la classification et l’étiquetage et/ou pour l’évaluation des risques, et une description suffisante et fiable de la méthode appliquée est fournie »

59

Les études de toxicologie in vivo

Protocoles standardisés

En 1er :

FDA (Food and Drug Administration) en 1966 suite aux malformations congénitales initiées par la thalidomide

Depuis :

> OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) : produits chimiques

> ICH (International Conference for Harmonization ) : médicaments, additifs , colorants alimentaires

> EPA (US Environmental Protection Agency),

> EPA-OPPTS (Office of Prevention, Pesticides and toxic Guidelines) ,

60

Choix de l’espèce

Rat Souris lapin

Avantages Fertilité élevée

Période fœtale limitée

Cohortes historiques bien

connues

Largement utilisés dans les études

de toxicité chronique

Mécanismes de biotransformation,

cascades hormonales et

développement des organes bien

connus

Courte durée de gestation

Fertilité élevée

Période fœtale limitée

Nécessite de faibles quantités de

substances

Mécanismes de biotransformation,

cascades hormonales,

développement des organes bien

connus

Modèles transgéniques , lignées

consanguines disponibles

Période fœtale significative

Grands fœtus permettant des

examens viscéraux

Sperme peut être obtenu pour

des études longitudinales

Inconvénients Sensibilité aux agonistes de la

dopamine (prolactine

indispensable pour tenir les débuts

de grossesse)

Augmentation de susceptibilité

aux tumeurs de Leydig et

mammaires

Métabolisme important

Étude des viscères difficile du

fait de la taille

Fenêtres de développement très

courtes

Enclin à des clusters de

malformations

Prélèvements sanguins limités

Non utilisés dans les études de

toxicité chronique

Alimentation inconstante

Tendance aux avortements et

aux toxémies

Ovulation induite

Sensibles aux gastro-entérites

(antibiotiques)

Tendance aux résorptions

lorsqu’il y a peu

d’implantations

61

Lignes directrices de l’OCDE

OCDE 414 : Etude de la toxicité du développement prénatal

OCDE 415 : Etude de reproduction sur une génération

OCDE 416 : Etude de reproduction sur deux générations

OCDE 421 : Essai de dépistage de la toxicité pour la reproduction et le développement

OCDE 422 : Essai de dépistage de la toxicité pour la reproduction et le développement avec une étude à doses répétées

OCDE 426 : Etude de neurotoxicité du développement

OCDE 443 : Etude étendue de toxicité pour la reproduction sur une génération

http://www.oecd-ilibrary.org/fr/environment/lignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842

62

OCDE 414 : Etude de la toxicité du développement prénatal

But :

L’objectif est de mesurer le potentiel tératogène et les altérations de la croissance du produit testé, c’est à dire les effets sur la mère, les pertes pré- et post-implantatoires, la mortalité fœtale, les anomalies structurelles ou les altérations de croissance du fœtus.

Protocole :

Au moins deux espèces (rongeurs et non rongeurs)

le rat et le lapin

Objectif de 20 portées pour les rongeurs et 12 portées pour les non-rongeurs.

Le traitement doit être appliqué pendant la période d’organogenèse : de l’implantation jusqu’à la veille de la parturition.

La mère est sacrifiée environ 1 jour avant la parturition. Les fœtus sont extraits par césarienne pour éviter une sélection naturelle de la mère (élimination des nouveaux nés malformés ou morts nés).

3 groupes de traitement et 1 groupe témoin

63

OCDE 414 : Observations

1) Pendant l’étude :

Poids

Signes de toxicité, mortalité

Consommation de nourriture

2) Examen terminal de la mère :

Autopsie

Evaluation macroscopique de tous les organes

Examen de l’utérus : poids de l’utérus, nombre de corps jaunes, sites d’implantations, résorptions

Examen du placenta

3) Examen terminal des fœtus :

Nombre de fœtus vivants et morts

Sexe des fœtus

Poids des fœtus

Malformations, anomalies du squelette et des tissus

64

OCDE 415 : Etude de toxicité de la reproduction sur une génération

But :

L’objectif est de tester les effets toxiques sur les performances de reproduction des mâles et des femelles (fonction gonades, cycle, accouplement, gestation, parturition et lactation).

Animaux :

Espèce privilégiée : rat

Il est conseillé d’utiliser assez d’animaux pour obtenir 20 portées.

Procédure :

Le traitement doit être appliqué en phase de gamétogenèse, avant l’accouplement : 3 semaines pour la femelle et 10 semaines pour le male.

Les animaux sont identifiés et accouplés selon un rapport 1 : 1 ou 1 : 2.

Le traitement se poursuit pendant l’accouplement, puis jusqu’au sevrage des nouveaux nés pour la femelle.

Les mâles sont sacrifiés après l’accouplement et les femelles après le sevrage.

65

OCDE 415 : Observations

1) Pendant l’étude :

Signes de toxicité, mortalité

Comportement pendant la gestation

Poids

Consommation de nourriture (avant et pendant l’accouplement, pendant la gestation et la lactation)

Durée de gestation

Parturition

2) Après la naissance :

Mortalité à la naissance

Nombre et sexe des petits

Poids à la naissance et à J4 puis chaque semaine

Développement physique, malformations ou anomalies

Fonctions sensorielles et réflexes

Survie jusqu’à 1 semaine

3) Examen terminal :

Examen macroscopique des adultes et des nouveaux nés

Examens histologiques des organes de la reproduction des adultes (testicules, épididymes, vésicules séminales, prostate, glande coagulante, ovaires, utérus, cervix, vagin, hypophyse)

Isolement des autres organes pour examen histologique éventuel

66

OCDE 416 : Etude de toxicité de la reproduction sur deux générations

But :

Evaluer les effets sur l’intégrité et le fonctionnement

des appareils reproducteurs mâles et femelles sur 2 générations.

Protocole :

Au moins une espèce le rat

Il est conseillé d’utiliser assez d’animaux pour obtenir 20 portées.

Le traitement doit être appliqué en phase de gamétogenèse, avant l’accouplement : 3 semaines pour la femelle et 10 semaines pour le male.

Les animaux sont identifiés et accouplés selon un rapport 1 : 1 ou 1 : 2.

Le traitement se poursuit pendant l’accouplement, puis jusqu’au sevrage des nouveaux nés pour la femelle. Les nouveaux nés sont eux aussi traités puis accouplés entre eux (male et femelle de portées différentes). La procédure est identique à la précédente (1ère génération).

67

OCDE 416 : Observations

1) Pendant l’étude

Signes de toxicité, mortalité

Comportement pendant la gestation

Poids

Consommation de nourriture (avant et pendant l’accouplement, pendant la gestation et la lactation)

Durée de gestation

Parturition

2) Après la naissance

Mortalité à la naissance

Nombre et sexe des nouveaux nés

Poids à la naissance

Développement physique, malformations ou anomalies

Fonctions sensorielles et réflexes

Survie jusqu’à 1 semaine

3) Examen terminal

Examen macroscopique des adultes et des nouveaux nés

Examens histologiques des organes de la reproduction des adultes + hypophyse

Isolement des autres organes pour examen histologique éventuel

68

OCDE 421 : Essai de dépistage de la toxicité pour la reproduction et le développement (mise à jour en juillet 2016)

But :

Obtenir une première série d’informations sur les effets possibles d’une substance sur le fonctionnement de la reproduction chez le male et la femelle notamment la fonction gonadique, le comportement lors de l’accouplement, la conception, le développement de l’embryon et la parturition.

Ne fournit pas toute l’évidence nécessaire à l’étayage d’une conclusion définitive quant à une absence d’effet (nombre faible d’animaux , brièveté de l’étude...)

Intérêt : tri initial de substances sur lesquelles il existe peu de données, détermination de l’éventail des doses à utiliser dans le cadre d’études plus complètes.

Protocole :

Espèce privilégiée : rat

Au moins 10 animaux de chaque sexe/groupe (objectif de 8 femelles gestantes/dose).

Traitement appliqué à la fois aux mâles (2 semaines avant l’accouplement et 2 semaines après l’accouplement) et aux femelles (2 semaines avant l’accouplement et idéalement jusqu’à J13 postnatal).

4 groupes : 3 doses testées et 1 témoin.

Les animaux sont accouplés selon un rapport 1 : 1. Ils sont observés avant et pendant l’accouplement et la femelle est observée pendant la gestation et la lactation.

Le mâle est sacrifié après l’accouplement et la femelle après la lactation.

Les nouveaux nés qui survivent, sont sacrifiés le 13ème jour postnatal.

69

OCDE 421 : Observations

1) Pendant l’étude

Symptômes, mortalité

Poids

Consommation de nourriture

Durée de gestation

Parturition

Mortalité à la naissance

Nombre et sexe des nouveaux nés

Poids à la naissance

Développement physique, malformations ou anomalies

Survie jusqu’à 1 semaine

Mesure de la distance anogénitale des petits entre J0 et J4 postnatal

Comptage des mamelons chez les petits à J13 postnatal

Dosage des hormones thyroïdiennes des mères et des petits à J4 postnatal

2) Après sacrifice

Autopsie comprenant un examen macroscopique et histologique des organes reproducteurs +/-thyroïde

Nombre de sites d’implantation

Malformations

70

OCDE 422 : Etude combinée de toxicité a doses répétées et de dépistage de la toxicité pour la reproduction et le développement (mise à jour en juillet 2016)

But :

L’objectif est d’obtenir des informations initiales sur les effets possibles affectant les capacités reproductrices (fonction gonadique, accouplement, conception, développement de l’embryon, parturition) et sur d’éventuels effets neurologiques.

Cette directive ne fournit pas une information exhaustive sur tous les aspects de la reproduction et du développement et ne fournit donc pas toute l’évidence nécessaire à l’étayage d’une conclusion définitive quant à une absence d’effet.

Permet une évaluation préliminaire des dangers et permet de déterminer la nécessité d’études complémentaires. Constitue une alternative à la réalisation des études séparées 407 et 421.

Protocole :

Espèce privilégiée : rat

Au moins 10 animaux de chaque sexe, pour obtenir au moins 8 femelles gestantes/dose.

4 groupes : 3 doses testées et 1 témoin.

Le traitement doit être appliqué à la fois aux mâles (2 semaines avant l’accouplement et 2 semaines après l’accouplement) et aux femelles (2 semaines avant l’accouplement, pendant la gestation et jusqu’à J13 postnatal).

71

OCDE 422 : Observations

1) Pendant l’étude :

Signes de toxicité, mortalité, fonctions sensorielles et activité motrice, comportement

Poids

Consommation de nourriture (avant et pendant l’accouplement, pendant la gestation et la lactation)

Durée de gestation

Parturition

Analyses hématologiques et biochimiques

2) Après la naissance :

Mortalité à la naissance

Nombre et sexe des petits

Poids à la naissance

Développement physique, malformations ou anomalies

Fonctions sensorielles et réflexes

Survie jusqu’à 1 semaine

Mesure de la distance anogénitale des petits entre J0 et J4 postnatal

Comptage des mamelons chez les petits à J13 postnatal

Dosage des hormones thyroïdiennes des mères et des petits à J4 postnatal

3) Examen terminal :

Examen macroscopique des adultes et des nouveaux nés

Examens histologiques des organes de la reproduction des adultes

Isolement des autres organes pour examen histologique éventuel

72

OCDE Fiche 426 : Etude de toxicité sur développement neurologique

But :

Produire des résultats relatifs aux effets fonctionnels et morphologiques potentiels exercés sur le système nerveux en développement de la progéniture après exposition in utero et aux premiers stades de la vie, notamment des caractérisations par des courbes de réponse à la dose.

Protocole :

Espèce privilégiée : rat

Un nombre total de 20 portées est recommandé pour chaque niveau de dose.

Les petits sont sélectionnés pour chaque groupe de dose et affectés à une évaluation d’effet au jour J4 après la naissance. La sélection des petits doit permettre, dans la mesure du possible, une représentation équilibrée des deux sexes de chaque portée, pour chaque groupe de dose, dans tous les essais.

On doit utiliser trois niveaux de doses différents et un groupe témoin en parallèle. La dose élevée ne doit pas dépasser 1000 mg/kg/jour de poids corporel, sauf exception.

La substance d’essai ou le véhicule doivent être administrés au minimum quotidiennement aux femelles fécondées à partir du moment de l’implantation (J6) et jusqu’à la fin de la lactation (J21 post natal), de façon à exposer les petits à la substance d’essai pendant le développement neurologique prénatal et postnatal.

73

OCDE Fiche 426 : Observations

1) Observation des mères :

Morbidité, mortalité au moins une fois par jour

Modification de la peau, de la fourrure, des yeux, des muqueuses

Présence de sécrétions

Activité autonome : larmoiement, horripilation, taille des pupilles, mode de respiration inhabituel, signes inhabituels de miction ou défécation

Réponses inhabituelles à la position du corps, à l’intensité de l’activité et à la coordination des mouvements

Poids

Consommation de nourriture et d’eau

2) Observation de la progéniture :

Evaluation menée sur des tissus prélevés sur des animaux sacrifiés au 22ème jour postnatal ou entre le 11ème et le 22ème jour et également à la fin de l’étude

Morbidité, mortalité au moins une fois par jour

Recherche d’effets comportementaux : réflexe de redressement, géotaxie négative et activité motrice

Recherche d’effets fonctionnels : fonctions motrice et sensorielle, essais d’apprentissage et de mémoire

74

Remarques pour l’interprétation des résultats

Toxicité maternelle : un effet sur le fœtus peut être du à une toxicité maternelle directe. En cas de toxicité importante pouvant expliquer la survenue d’effets chez le fœtus, le produit ne sera pas considéré comme toxique pour la reproduction. En cas de toxicité modérée, ne semblant pas pouvoir expliquer de tels effets, la toxicité sur le développement ne sera pas écartée.

Les résorptions : leur nombre est à prendre en compte car les avortements chez l’animal passent généralement inaperçus et peuvent être le résultat de malformations.

La sensibilité du test : le nombre d’animaux ne permet pas de détecter des malformations rares. Il est donc important de prendre en compte toutes les malformations, même mineures.

Fertilité et spermatozoïdes chez le rongeur : une baisse du nombre de spermatozoïde même forte n’entraîne généralement pas d’atteintes de la fertilité (à la différence de l’homme)

Détermination d’une dose sans effet chez l’animal (NOAEL/CSENO) : Spécifique d’une espèce, d’un effet, d’une voie d’administration. Si NOAEL impossible à fixer, on peut utiliser une dose minimale responsable de cet effet (LOAEL/CMENO)

75

Nouvelle ligne directrice OCDE 443 : Etude étendue de toxicité pour la reproduction sur une génération

But : évaluer les étapes non couvertes par les autres études et les effets potentiels d’une exposition pré et postnatale.

Protocole : rat

Observations :

76

Autres lignes directrices OCDE utiles pour la détection d’effets perturbateurs endocrinien

Ligne directrice 407 : Toxicité orale 28 jours chez des rongeurs (nouvelle méthode révisée qui inclut en autre une évaluation de certains effets endocriniens).

Ligne directrice 440 : Bio-essai utérotrophique chez les rongeurs : essai de dépistage à court terme des propriétés œstrogéniques.

Ligne directrice 441 : Bio-essai de Hershberger chez le rat : essai de dépistage à court terme de propriétés (anti)androgéniques.

Ligne directrice 455 : Essai d’activation transcriptionnelle faisant intervenir le récepteur d’œstrogène alpha humain hERalpha transfecté de façon stable pour la détection de l’activité œstrogénique agoniste des substances testées.

77

Stratégie d’utilisation des tests

Plusieurs stratégies ont été publiées

EPA (Environmental Protection Agency) : Guidelines for reproductive toxicity risk assessment, (http://www.epa.gov/ORD/WebPubs/repro/).

Union européenne : Guidance on information requirements and chemical safety assessment. Chapter R.7.a : Endpoint specific guidance (http://echa.europa.eu)

OCDE : Guidance document on reproductive toxicity testing and assessment (http://www.oecd.org).

78

Stratégie au niveau de l’Union européenne – Stratégie intégrée des tests (ITS)

Deux objectifs :

Obtenir suffisamment d’information pour réaliser l’évaluation des risques

Posséder une information adéquate pour considérer qu’une classification comme toxique pour la reproduction est justifiée

Démarche par étapes, basée sur le tonnage et influencée par des alertes toxicologiques ou des considérations d’exposition, susceptibles de diminuer ou d’augmenter les préoccupations vis-à-vis d’un effet reprotoxique

Doit permettre d’être le plus efficient possible et de diminuer l’usage des animaux.

Préalablement, sont pris en considération toutes les données toxicologiques disponibles, les caractéristiques de l’exposition et les évaluations des risques déjà effectuées. A partir de ces données, il est possible de décider si d’autres tests sont nécessaires.

79

Provenance des données

Des caractéristiques physico-chimiques

Des modèles basés sur les relations structure/activité

Des données in vitro : des tests validés par l’ECVAM

Des tests OCDE 421, 422, 415, 416, 415 élargie, Bio-essais utérotrophique ou de Hershberger, test de Chernoff/Kavlock (screening tératogénicité), études péri ou postnatales, études de fertilité non standardisées, études de toxicité répétée (analyse du sperme, cycles ovariens, histopathologie des organes de la reproduction), essai de dominance létale, études mécanistiques ou de toxicocinétique, études chez des espèces non mammifères

Les données humaines peuvent provenir d’études épidémiologiques mais aussi de cas cliniques

80

Pertinence des données

81

La substance testée est-elle représentative de la substance enregistrée ?

La substance a-t-elle été testée sur des espèces pertinentes ?

La voie d’exposition était-elle pertinente au vu des expositions humaines ?

Les doses ou concentrations testées étaient-elles appropriées ?

Les paramètres critiques pouvant influencer l’effet étudié ont-ils été pris en compte ?

Fiabilité des données

Qualité des données : cotation de Klimisch

82

Stratégie pour les substances produites à moins de 10 tonnes/an

Aucun nouveau test n’est exigé

83

Pour les substances produites à plus de 10 tonnes/an : 1ère étape

•Si la réponse est positive pour la reproduction, et que les données sont adéquates pour effectuer une évaluation des risques robuste, aucun test supplémentaire n’est nécessaire. Sinon l’étape 2 doit être lancée

•Si la réponse est positive concernant la mutagénicité ou la cancérogénicité, il est nécessaire de vérifier si des mesures appropriées de gestion du risque on été effectuées. Si c’est le cas de nouveaux tests ne sont pas nécessaires. Si ce n’est pas le cas, le responsable du dossier doit passer à l’étape 2

la substance est-elle déjà classée :

- toxique pour la reproduction (fertilité et développement : catégorie 1A ou 1B)

ou

- mutagène catégorie 1A ou 1B

ou

- cancérogène catégorie 1A ou 1B + mutagène catégorie 2 ?

•Si la réponse est positive :

• Au dessus de 10 tonnes/an, aucun test vis-à-vis de la reproduction n’est exigé.

• Pour les paliers au dessus de 100 tonnes, cette même exemption existe à condition que la substance soit également peu toxique (aucune toxicité dans les tests disponibles) et que son absorption systémique soit négligeable.

L’exposition humaine est-elle nulle ou non significative ?

(Pour répondre à cette question, il est nécessaire de disposer des scénarios d’exposition élaborés dans

le cadre du rapport sur la sécurité chimique)

Dans les autres cas : passer à l’étape 2.

84

Pour les substances produites à plus de 10 tonnes/an : 2ème étape

Consiste en une revue détaillée de toutes les données toxicologiques existantes afin d’identifier des alertes spécifiques (au sens de Reach, toutes données qui pourraient faire penser que la substance est reprotoxique) et des besoins de tests complémentaires vis-à-vis de la toxicité du développement ou de la reproduction.

Possible de décider de l’inutilité de tests complémentaires :

S’il existe suffisamment de données pour conclure que la substance ne présente pas de danger de toxicité vis-à-vis de la reproduction

S’il est peu probable que des données supplémentaires fassent évoluer une classification en toxique pour la reproduction catégorie 2. Dans ce dernier cas, une justification scientifique approfondie doit être fournie.

85

Pour les substances produites à plus de 10 tonnes/an : 3ème étape

Etape qui consiste à réaliser les tests spécifiques chez l’animal

Les tests demandés sont fonction du tonnage et du dossier global de toxicité.

Les 5 tests qui permettent de faire une évaluation et de classer la substance sont :

OCDE 421 ou 422

OCDE 414

OCDE 416

OCDE 443

Il n’est cependant pas toujours nécessaire de les réaliser toutes.

86

Stratégie pour les substances dont le tonnage annuel est compris entre 10 et 100

87

Stratégie pour les substances dont le tonnage annuel est compris entre 100 et 1000

88

Stratégie pour les substances dont le tonnage annuel est supérieur à 1000

89

L’évaluation des risques

L’évaluation des risques suivra les étapes classiques :

Étude des dangers de la substance

Évaluation des expositions

Étude de la relation dose-effet

Environnement : évaluation du risque sanitaire / VTR

Milieu de travail : recommandations de la SFMT

90

Valeurs toxicologiques de référence (VTR)

Les VTR sont utilisées dans les démarches d’évaluation quantitative du risque

sanitaire et de proposition de valeurs guides de qualité des milieux

Les VTR sont disponibles sur le moteur de recherche Furetox (Faciliter l’usage des

Ressources toxicologiques)

http://www.furetox.fr/

Méthode de construction de VTR reprotoxiques : rappel des postulats

VTR à seuil

Hypothèse fondamentale : l’effet ne survient que si une certaine dose est atteinte et dépasse les capacités de détoxication de l’organisme (la gravité dépend ensuite de la dose)

La VTR est une estimation de la quantité à laquelle un individu peut théoriquement être exposé sans constat d’effet néfaste

eincertituddFacteurs

critiqueDoseVTR

'

La construction de la VTR repose sur quatre étapes fondamentales

1. Définir les effets spécifiques liés à l’exposition à la substance dans différentes conditions, retenir ceux qui correspondent à une manifestation directe de la toxicité et choisir celui qui est mis en évidence pour les plus faibles doses testées ou pour une fenêtre d’exposition particulière et pouvant se produire chez l’homme

2. Retenir une étude de bonne qualité scientifique permettant d’obtenir une relation dose-réponse exploitable

3. Identifier / construire une dose critique à partir des données choisies

4. Appliquer des facteurs d’incertitude pour obtenir une VTR

VTR : comment choisir les études qui vont être exploitées ?

Etudes de bonne qualité scientifique

Repose sur un jugement d’expert, mais possibilité de grilles d’évaluation

Proposition de « noter » les études selon les éléments dont elles disposent puis privilégier :

Etudes épidémiologiques de qualité suffisante

Etudes animales suivant BPL et lignes directrices (type OCDE)

Etudes animales classées selon la cotation de Klimisch (ne retenir que les études « notées » 1 et 2)

Ne pas oublier de s’assurer de l’existence d’une relation dose-réponse (caractère quantitatif souvent non pris en compte dans les système de cotation)

VTR : choix des facteurs d’incertitude

Identification des LOAEL et NOAEL

Le test toxicologique :

La LOAEL est identifiée à partir d’un test statistique entre les doses testées

La NOAEL est définie comme la dose testée immédiatement inférieure à la LOAEL

Dose

0 D1 D2 D3 …

Réponse/Effet LOAEL ?

Le médecin du travail face aux risques toxiques pour la reproduction

97

Le médecin du travail face aux risques toxiques pour la reproduction

Situations fréquentes

Sollicitations de natures diverses, plus ou moins anticipées, de la part de salariées (projet de grossesse, aptitude, rétrospective, infertilité), de l’employeur (aptitude, document unique) ou du médecin traitant généraliste ou spécialiste (information, arrêt de travail)…

Le contexte impose souvent une évaluation des risques et des décisions rapides et argumentées

Nécessité d’une approche pragmatique

Besoins d’outils pratiques adaptés au contexte

98

Outils existants

Classification réglementaire : se référer à l’inventaire des classifications harmonisées (correspondant à l’annexe VI du règlement CLP) disponible sur le site de l’ECHA (http://echa.europa.eu/fr/)

Recommandations de la Société française de médecine du travail (accessible sous la référence TM3 sur le site de l’INRS)

Fiches DEMETER

99

Contexte réglementaire en santé travail

100

Classification et étiquetage réglementaires

101

Classification et étiquetage réglementaires

102

Classification et étiquetage réglementaires

103

Classification et étiquetage réglementaires

104

Cas où la réglementation CLP ne s’applique pas

Substances et mélanges radioactifs

Sous certaines conditions, les substances et mélanges soumis à un contrôle douanier

Intermédiaires non isolés

Sous certaines conditions, les substances et mélanges destinés à la recherche et au développement scientifiques

Déchets

Médicaments

Médicaments vétérinaires

Produits cosmétiques

Certains dispositifs médicaux

Additifs ou arômes alimentaires

Alimentation animale

Articles (substances incorporées dans un matériel)

105

Recommandations de la Société française de médecine du travail

106

Pour les produits non classés dans les catégories 1A et 1B de toxicité pour la

reproduction :

Utilisation des VTR « développement » et à défaut, application d’un facteur 0,1 sur la

VLEP ou la VLB disponible

Fiches DEMETER

107

Edition des fiches DEMETER

Coordination : Stéphane Malard (INRS)

Rédaction : Dominique Oberson-Geneste (toxicologue consultante) / Philippe Gripon (médecin du travail)

Comité de lecture :

> Claire Beausoleil (ANSES)

> Michèle Bisson (INERIS)

> Elisabeth Elefant (CRAT)

> Bernard Fontaine, Virginie Dieu (Pôle santé Travail - Lille)

> Robert Garnier, Jérôme Langrand (CAP Paris)

> Jeanne Stadler (Toxicologue consultante)

> Florence Pillière, Myriam Bouslama, Anne-Marie Saillenfait (INRS)

108

Accès aux fiches DEMETER via la page d’accueil du site de l’INRS

109

Accès aux fiches DEMETER : vous y êtes presque !

110

Deux modes de recherche

111

Autres fonctionnalités

112

référentiels

Vous souhaitez poser une question ?

Recherche par substance classées par ordre alphabétique

113

Synonymes

Recherche par n° CAS

114

Ordre croissant

Différentes rubriques des fiches : tableau de synthèse

115

Différentes rubriques des fiches : données réglementaires

116

Liens vers la fiche toxicologique de l’INRS et vers la base de données BIOTOX pour la surveillance biologique

Données réglementaires : classifications CMR (critères CLP et DSD) avec date de dernière modification, classification du CIRC, valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP 8h)

Rubrique « Données réglementaires »

Attention : vérifier la date d’édition des fiches et les données réglementaires au moindre doute, en particulier les VLEP et les classifications qui peuvent avoir une influence importante sur la conduite à tenir pour le médecin du travail

117

ED 984

http://echa.europa.eu/fr

Rubrique « caractéristiques »

118

Informations principales sur les caractéristiques physico-chimiques de la substance, son métabolisme, sa capacité à passer la barrière placentaire, sa présence dans le lait maternel ainsi que sur l’existence d’un biomarqueur d’exposition …

Rubrique « dangers pour la reproduction »

119

Détail des données humaines et animales Description des protocoles des études expérimentales chez l’animal, cotation Klimisch pour évaluer la qualité des données et synthèse des résultats

Rubrique « commentaires »

120

Commentaires utiles à l’interprétation des données et dont il a été tenu compte pour élaborer la conduite à tenir pour le médecin du travail : regard critique sur la qualité des données, sur l’évolution d’une classification réglementaire…

Rubrique « conduite à tenir pour le médecin du travail »

121

Conduite à tenir en fonction des différents contextes : fertilité, grossesse et allaitement Proposition de mesures de gestion de risque (substitution, niveau d’exposition à ne pas dépasser quand c’est pertinent …) Toxicité de classe prise en compte pour les solvants Problématique des multi-expositions envisagée Rappels réglementaires sur les règles générales de prévention du risque chimique et sur les CMR

Conforme à la stratégie retenue par l’Union européenne

Disposer d’au minimum 3 études :

Une étude de toxicité de la reproduction sur 2 générations

Deux études de toxicité sur le développement prénatal effectuées sur 2 espèces différentes (rongeur et non rongeur)

Les conduites à tenir pour le médecin du travail sont déterminées en fonction de la période d’exposition ainsi que de la nature et de la qualité des données toxicologiques

Stratégie d’évaluation dans DEMETER

122

Conduite à tenir pour la grossesse - Signaux d’alerte forts ou notables

Si une pénétration dans l’organisme est possible, une mesure précise de l’exposition (métrologie d’atmosphère ou biométrologie ) est indispensable avant toute exposition d’une femme enceinte.

Si des mesures sont réalisées, le résultat devra être inférieur à la VTR développement déterminée.

En absence de VTR, la NOAEL et à défaut, la LOAEL pourront être utilisées ; en cas de valeurs multiples, la plus basse sera retenue ; un facteur de 1/100 sera appliqué pour les NOAEL issues d’études de qualité, de 1/1000 pour les études de qualité insuffisante ou en cas d’utilisation d’une LOAEL.

Pas d’exposition en cas d’absence de mesures

Substitution

123

Conduite à tenir pour la grossesse – Données insuffisantes

Prendre une marge de sécurité supplémentaire et considérer que la valeur moyenne d’exposition atmosphérique ou l’indice biologique d’exposition à ne pas dépasser est égale au dixième de la valeur officielle (VLEP ou VLB).

124

Conduite à tenir pour la grossesse – Absence d’effet, de pénétration ou métabolisation rapide en substances non toxiques

Pas de précaution spécifique

Respect des VLEP quand elles existent

125

Dans le cadre des fiches DEMETER, on retiendra comme substance génotoxique :

Les substances classées mutagènes cat. 1A, 1B ou 2,

les substances cancérogènes 1A, 1B ou 2 par un mécanisme génotoxique

Les substances non classées présentant des résultats positifs à au moins un test de génotoxicité in vivo ou au moins deux tests de génotoxicité in vitro, dont un au moins, sur des cellules de mammifères

L’exposition doit être évitée durant la grossesse.

Conduite à tenir pour la grossesse - Effet génotoxique

126

L’effet « famille » des solvants organiques est à considérer. Les études épidémiologiques ont montré pour des expositions à de fortes concentrations, une augmentation des avortements ou des petits poids à la naissance.

Il est conseillé d’exposer le moins possible les femmes enceintes.

La Société française de médecine du travail recommande une exposition inférieure à 10 % de la VME ou de l’IBE.

En cas d’exposition concomitante à plusieurs solvants, la règle d’additivité devra être utilisée :

C = C1/VME1 + C2/VME2 +…+ Cx/VMEX devra être inférieur à 0,1. Si une exposition par voie cutanée est possible, cette voie d’exposition sera également prise en compte et la mesure des marqueurs biologiques d’exposition sera privilégiée.

Cas des solvants

127

Cas pratique

128

Femme enceinte et activité de nettoyage à sec

Consultation à la demande d’une employée de pressing, enceinte de 2 mois car elle a lu dans la presse que l’exposition aux solvants pouvait être à l’origine de malformations fœtales et d’avortements

?

Le travail dans ce pressing en début de grossesse aura-t-il des conséquences sur l’enfant à naître ?

Peut-elle continuer à travailler dans ce pressing et à quelle(s) condition(s) ?

129

Poste de travail

Local : 45 m2 avec 2 machines de nettoyage à sec fonctionnant au perchloroéthylène

Réception et restitution des vêtements, détachage et repassage (elle peut être amenée, en l’absence du gérant, à effectuer le chargement et le déchargement des machines, le nettoyage des filtres et l’approvisionnement des machines en perchloroéthylène)

Mesurages atmosphériques du perchloroéthylène (moyennes pondérées) :

5 à 20 ppm

pics de concentration à 200 ppm lors du déchargement des machines

Compositions des 2 détachants utilisés :

Détachant 1 : tensioactifs, isopropanol, éther butylique de diéthylène glycol

Détachant 2 : tensioactifs, méthanol, N-méthyl-2-pyrrolidone

130

Evaluation de la situation de travail : phases exposantes

Risque d’exposition au perchloroéthylène :

Ouverture du hublot lors du déchargement du linge

Approvisionnement des machines

Raclage manuel des boues de distillation

Nettoyage des filtres

Repassage : volatilisation du perchloroéthylène résiduel en particulier si temps de séchage non respecté et/ou machine trop chargée

Risque d’exposition aux autres solvants organiques :

Détachage et pré-brossage : produits manipulés à mains nues, articles rincés par jet de vapeur : exposition par voies cutanée et respiratoire aux solvants organiques contenus dans les détachants, y compris à des substances peu volatiles comme la NMP

131

Evaluation du danger des substances : tétrachloroéthylène

132

Classification réglementaire : Substance non classée au

niveau de l’Union européenne vis-à-vis des effets sur le

développement

Augmentation du risque d’avortement pour les femmes

travaillant dans les pressings

Embryotoxique et fœtotoxique chez l’animal

Evaluation du danger des substances : isopropanol

133

Classification réglementaire : Substance non classée au niveau de

l’Union européenne vis-à-vis des effets sur le développement

Pas de données humaines

Pas d’effet chez l’animal en l’absence

de toxicité maternelle (retard de croissance à forte dose)

Evaluation du danger des substances : DEGBE

134

Classification réglementaire : Substance non classée au niveau de

l’Union européenne vis-à-vis des effets sur le développement

Pas de données humaines

Pas d’effet chez l’animal en l’absence

de toxicité maternelle (retard de croissance à forte dose)

Evaluation du danger des substances : méthanol

135

Classification réglementaire : Substance non classée au niveau de

l’Union européenne vis-à-vis des effets sur le développement

Données humaines insuffisantes

Tératogène chez l’animal à forte dose

Evaluation du danger des substances : N-méthyl-2-pyrrolidone

136

Classification réglementaire : Substance classée au niveau de

l’Union européenne vis-à-vis des effets sur le développement :

catégorie 1B

Données humaines insuffisantes

Tératogène et fœtotoxique chez l’animal

Aide à la décision d’aptitude - Opérations exposant au tétrachloroéthylène

137

Signaux d’alerte notables sur le plan toxicologique

Le niveau d’exposition doit-être le plus bas possible et ne doit pas dépasser

1% de la NOAEL soit 1 ppm.

Effet « famille » des solvants organiques à considérer : ne pas

dépasser 10% de la VLEP (2 ppm) ou de l’IBE (40 µg/l de perchloroéthylène

sanguin en début de poste, fin semaine en tenant compte de la

valeur EKA allemande)

Tenir compte des multi-expositions : règle d’additivité

Ici, les mesures effectuées sont très

supérieures à 1 ppm

Aide à la décision d’aptitude - Opérations de détachage et de pré-brossage

138

La NMP est classée en catégorie 1B pour sa toxicité pour le

développement

L’exposition des femmes enceintes est interdite

Restriction d’aptitude par rapport

à l’utilisation du détachant n°2

Substitution conseillée

Aide à la décision d’aptitude - Opérations de détachage et de pré-brossage

139

Pas d’effet spécifique sur le développement pour les

substances contenues dans le détachant n°1

Tenir compte de l’effet «famille» des solvants organiques et de la

règle d’additivité du fait des multi-expositions

Niveaux d’exposition le plus bas possible et ne pas dépasser 10%

de la VLEP (soit 1 ppm pour DEGBE, pas de VLEP 8h pour

l’isopropanol) ou de l’IBE (non disponible pour le DEGBE et

intérêt limité pour l’isopropanol)

Axes de prévention

cf ED 6025

Respect des temps de séchage et des volumes de chargement des machines

Opérations de maintenance (boues, filtres…) réalisées par un tiers, en l’absence de la salariée enceinte

Substitution des produits toxiques pour la reproduction notamment le détachant contenant la NMP

Eviter les contacts cutanés

….

140

Conclusions

141

CAT pratique pour le médecin du travail face à une femme enceinte

142

Dès l’annonce de la grossesse :

Action dans l’entreprise

Etude du poste de travail

Inventaire des expositions : produits manipulés + produits émis

Autres facteurs de risque (bruit, travail debout, port de charges, rayonnements…)

Action au service de santé travail

Bibliographie +/- contact expert (INRS, CAPTV, Consultation de Pathologie Professionnelle…)

Action lors de l’entretien médical

Déroulement de la grossesse, ATCD personnels ou familiaux, contexte psychologique, facteurs de grossesse à risque (obésité, âge, tabac, médicament, alcool, drogues, âge, précarité…)

Rassurer la patiente et l’informer

Notion de seuil d’effet

Risque généralement faible

Approche de précaution

CAT pratique pour le médecin du travail face à une femme enceinte

Adapter le discours en fonction du contexte

Si > 2 mois de grossesse :

Rassurer sur le risque malformation

Si produit douteux, demander une attention particulière lors de l’échographie morphologique

Si début de grossesse et produits à risque ou douteux : agir vite

Ne pas hésiter à faire arrêter la patiente en attendant par son médecin traitant

Après le 1er trimestre :

Chercher principalement des produits neurotoxiques, perturbateurs endocriniens, cancérogènes ou mutagènes :

Une action est encore possible et des risques existent lors des 2 derniers trimestres

Faire l’évaluation des risques

Si doutes, écarter du risque

143

CAT pratique pour le médecin du travail face à une femme enceinte

144

Dans tous les cas :

Les femmes doivent être informées des effets sur le développement fœtal des agents chimiques auxquels elles sont exposées.

Doivent être invitées à signaler précocement leurs grossesses au médecin du travail

Recommandation d’évaluation des risques, a priori, par le médecin du travail pour décider avec l’employeur des mesures à adopter en cas de grossesse

Tracer les démarches et l’évaluation des risques dans le dossier médical

Notifier à un organisme chargé de la toxicovigilance, les anomalies de la grossesse ou du développement fœtal dont ils ont connaissance.

A la 1ère visite suivant la reprise du travail :

Noter le déroulement de la grossesse : terme, arrêts de travail, pathologies durant la grossesse, expositions, accouchement, santé de l’enfant (avec âge de l’enfant lors de l’entretien)

Merci pour votre attention

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Dossier web thématique http://www.inrs.fr/risques/reproduction/ce-qu-il-faut-retenir.html