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Mercredi 14 octobre 2015 VENDREDI 16 OCTOBRE : TROISIEME EDITION DE LA JOURNEE NATIONALE «ANTI-GASPI» CONTACTS PRESSE Héloïse Gaborel, chargée de mission prévention et gestion des déchets : 01 44 08 64 17 Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : 06 87 70 41 07

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Mercredi 14 octobre 2015

VENDREDI 16 OCTOBRE : TROISIEME

EDITION DE LA JOURNEE NATIONALE

«ANTI-GASPI»

CONTACTS PRESSE

Héloïse Gaborel, chargée de mission prévention et gestion des déchets : 01 44 08 64 17

Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : 06 87 70 41 07

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 2

TABLE DES MATIÈRES

Communiqué de presse ..................................................................................................................................... 3

Un bilan mitigé de la lutte contre le gaspillage alimentaire .............................................................................. 5

Au lycée Stendhal de Milan, plus d’un quart de la nourriture finit à la poubelle : l’établissement s’engage pour

réduire ce gaspillage .......................................................................................................................................... 9

Le mouvement FNE se mobilise, en particulier pour la Journée nationale « anti-gaspi’ » du 16 octobre ..... 12

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 3

COMMUNIQUE DE PRESSE

IL RESTE ENCORE DU PAIN SUR LA PLANCHE En juin 2013, le gouvernement lançait un Pacte dont l’objectif affiché était de réduire de moitié le

gaspillage alimentaire en France à l’horizon 2025 mais force est de constater que les moyens mis en œuvre

pour atteindre cet engagement sont aujourd’hui insuffisants. À l’occasion de la troisième édition de la

Journée nationale « anti-gaspi’ » du 16 octobre, France Nature Environnement dresse un bilan mitigé de la

politique menée jusqu’ici tandis que, côté associatif, la mobilisation se poursuit.

Toujours pas d’état des lieux

Sur les 11 mesures du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire et les 36 propositions du rapport

de Guillaume Garot, combien d’entre elles ont réellement été appliquées ? Malgré les nombreux signaux

émis par le gouvernement et les parlementaires pour manifester leur volonté de s’emparer du sujet, les fruits

des actions menées jusqu’à présent restent bien modestes. Le consommateur demeure toujours la cible

première des campagnes de communication et les acteurs qui gaspillent se voient confortés dans leurs

modèles. Les indicateurs de suivi et d’évaluation sont, quant à eux, inexistants et aucun état des lieux des

gisements du gaspillage alimentaire à tous les étages n’a été, à ce jour, réalisé. Du côté des professionnels,

quelques initiatives tentent de faire bouger les lignes mais la tendance reste globalement au statu quo.

À Milan, FNE réduit le gaspillage du lycée Stendhal

En collaboration avec le Pavillon France de l’Exposition Universelle 2015, France Nature Environnement a

réalisé un diagnostic au sein du lycée français de Milan pour connaître la situation de l’établissement en

matière de gaspillage alimentaire et ainsi identifier, avec toute son équipe, des pistes d’actions pour le

réduire. Le lycée va travailler sur l'atmosphère de la salle de restauration afin d’inciter les convives à prendre

le temps de manger et donc à moins gaspiller, ainsi que sur l’apport nutritionnel des collations de 10h pour

éviter que celles-ci n’impactent l’appétit des élèves à midi.

Comme le révèle Daniel Coret, référent du projet anti-gaspillage au sein du lycée, « le verdict est frappant :

plus d’un quart de la nourriture, soit 240 kg en une semaine, finit à la poubelle ! ». Il précise : « à la surprise

générale, les pâtes sont plus gaspillées que les légumes ».

Une vidéo de présentation du projet a également été réalisée et est à découvrir ici.

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Le mouvement associatif FNE se mobilise, en particulier pour la Journée « anti-gaspi » du 16 octobre

Le mouvement FNE sensibilise tout au long de l’année un large public à la réduction du gaspillage alimentaire.

Le 16 octobre, plusieurs associations organisent des actions pour interpeller, informer et transmettre des

savoir-faire. Le CREPAN et Grain de Pollen participent à des Disco Soupes en Basse-Normandie et en Pays de

la Loire. Verlin Vers l’Autre met en place dans le Nord-Pas-de-Calais des animations sur le gaspillage

alimentaire dans des établissements scolaires et une maison de retraite. En Ile-de-France, PikPik

Environnement prépare des smoothies à partir de fruits déclassés et propose des actions « coaching course »

aux clients de la grande distribution. FNE Midi-Pyrénées inaugure quant à elle sa nouvelle exposition, conçue

à partir de la campagne nationale « Faut pas gâcher ! ». En Centre-Val de Loire, le CDPNE sensibilise les élèves

des collèges qu’elle accompagne dans des programmes de réduction du gaspillage alimentaire. Le MAVD en

Bretagne se lance dans un atelier « anti-gaspi’ » pour apprendre à accommoder les restes et cuisiner les fanes

de légumes. Et en Aquitaine, le CREPAQ réalise des pesées du gaspillage alimentaire dans des restaurants

scolaires.

Pour Nathalie Villermet, pilote du réseau prévention et gestion des déchets de France Nature

Environnement : « l’Etat et les acteurs professionnels peinent aujourd’hui encore à enclencher la vitesse

supérieure pour tenir leurs engagements. Les avancées sont lentes et se limitent trop souvent à des solutions

curatives ne remettant pas en cause nos modèles de production, de distribution et de consommation de

masse. Pourtant, l’urgence de la réduction du gaspillage alimentaire est plus que jamais centrale et trouve sa

place dans les débats de la COP21. Le gaspillage alimentaire émet chaque année dans le monde l’équivalent

de 3,3 milliards d’équivalents CO2, soit plus de 24 fois les émissions liées aux transports en France. »

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 5

UN BILAN MITIGE DE LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE

ALIMENTAIRE

À l’occasion de la troisième édition de la Journée nationale « anti-gaspi’ » du 16 octobre, France Nature

Environnement souhaite dresser le bilan de la politique de lutte contre le gaspillage alimentaire qui a été

menée depuis juin 2013. Si l’Etat a fait preuve d’une réelle volonté de s’emparer du sujet, les avancées

concrètes sur le terrain restent encore très maigres et les débats ne prennent pas toujours la bonne

direction. Pourtant l’urgence de la lutte contre le gaspillage alimentaire ne décroît pas et trouve son écho

dans celle de la lutte contre les dérèglements climatiques.

PRINCIPALES DATES CLÉS

Depuis 2008 : des associations, des collectivités et des entreprises se mobilisent pour lutter contre le gaspillage alimentaire

14 juin 2013 : publication du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, porté par Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agro-alimentaire de l’époque

9 septembre 2013 : signature du Pacte national par France Nature Environnement

28 août 2014 : adoption du Programme national de prévention des déchets 2014-2020 qui comporte un axe consacré à la lutte contre le gaspillage alimentaire

19 décembre 2014 : proposition d’une loi visant à lutter contre le gaspillage alimentaire présentée par le député Jean-Pierre Decool

14 avril 2015 : présentation du rapport « Lutte contre le gaspillage alimentaire : propositions pour une politique publique » par le député Guillaume Garot dans le cadre de la mission parlementaire qui lui avait été confiée en octobre 2014

13 août 2015 : le Conseil Constitutionnel valide la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte mais retoque, pour des raisons procédurales, la plupart des dispositions sur le gaspillage alimentaire qui avaient été adoptées par les parlementaires

27 août 2015 : signature d’une convention d’engagement volontaire en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire par les représentants du secteur de la grande distribution

Deux nouvelles propositions de lois reprenant les dispositions du projet de loi de transition énergétique ont

également été déposées récemment au Sénat et à l’Assemblée Nationale.

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La politique impulsée par l’Etat n’a pas encore abouti sur des avancées concrètes

Certes, l’inscription du gaspillage alimentaire à l’agenda politique s’est concrétisée en 2013 par le lancement

d’un Pacte national qui a eu le mérite de mettre autour de la table des acteurs de la chaîne alimentaire et de

favoriser la mise en débat du sujet. Mais sur les 11 mesures prévues par le Pacte, combien d’entre elles ont

réellement été appliquées ? Lorsqu’elles ne sont pas restées lettre morte, ces mesures ont tout au plus fait

l’objet de compromis bricolés. À titre d’exemple, la remise des prix « anti-gaspi’ » destinée à valoriser les

démarches exemplaires et novatrices (mesure n°2), dans le cadre de la Journée du 16 octobre, n’a tout

simplement pas été reconduite cette année. La campagne de sensibilisation (mesure n°9) s’est quant à elle

rapidement essoufflée et n’a pas su souligner la responsabilité partagée des acteurs « du champ à l’assiette ».

L’Etat s’était également engagé à prendre des dispositions nécessaires pour que des clauses relatives au

gaspillage alimentaire soient incluses dans les marchés publics de la restauration collective (mesure n°4), ce

qui n’a pas abouti. Les faiblesses de la politique nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire ne résident

pas tant dans la volonté politique affichée par le gouvernement que dans les moyens humains et techniques

dont il se dote pour atteindre ses ambitions. Le récent bricolage des dispositions de la loi transition

énergétique témoigne bien du manque de transversalité et de cohérence de la politique conduite.

Les acteurs professionnels peinent encore à enclencher la vitesse supérieure

Du côté des professionnels, quelques initiatives tentent de faire bouger les lignes, à l’instar de l’UMIH (Union

des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) qui a récemment publié un guide de bonnes pratiques à

destination des restaurateurs. Le doggy bag qui se développe un peu partout en France, à l’instar de la boîte

« Trop bon pour gaspiller » que l’on retrouve dans les restaurants lyonnais, constitue un outil intéressant

pour mieux gérer les restes de repas. Cependant, sa mise en place n’est pertinente que si elle s’accompagne

d’une démarche de réduction du gaspillage alimentaire en amont : réduction du nombre de plats proposés à

la carte, proposition de plusieurs tailles de portions, réutilisation des ingrédients de la veille, etc. On peut par

ailleurs regretter de toujours revenir sur l’exemple des hypermarchés E. Leclerc de Templeuve, Wattrelos et

Lilles-Fives qui est un des seuls à sortir du lot des démarches initiées par la grande distribution puisqu’ils ne

se cantonnent pas au don de leurs invendus à des associations caritatives. La Banque Alimentaire de l’Isère a

quant à elle mis sur pied le projet pilote « Trois Etoiles Solidaires » qui consiste à transformer en plats cuisinés

la viande récupérée auprès des commerçants, avec le soutien du restaurateur Pierre Pavy et des apprentis

de l’IMT (Institut des Métiers et des Techniques de Grenoble). Malgré ces initiatives, qui sont à saluer, la

tendance globale reste au statu quo.

Les solutions proposées sont biaisées par le débat lui-même

Pour lutter efficacement contre le scandale du gâchis, il est nécessaire de prendre le mal à la racine. Les

démarches d’évitement à la source doivent constituer le préalable de toute action de lutte contre le

gaspillage alimentaire. Les solutions curatives relevant de la gestion du gaspillage (transformation, don,

valorisation, etc.) ne devraient donc intervenir que dans un second temps, de manière encadrée. Si ce

raisonnement hiérarchique est promu de manière quasi unanime par l’ensemble des acteurs, il n’a pourtant

pas trouvé d’écho dans les propositions issues du rapport de Guillaume Garot publié en avril dernier, ni dans

la convention d’engagement volontaire qui a été signée par Ségolène Royal et les représentants de la grande

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distribution à la fin du mois d’août. En plus d’encourager les grandes et moyennes surfaces à écouler plus

d’invendus auprès de l’aide alimentaire, ne devrait-on pas plutôt aussi les inciter à les réduire en amont et à

mieux les redistribuer en aval ? Cela interroge également sur la pertinence des modèles de production, de

distribution et de consommation qui dominent actuellement la chaîne alimentaire et qu’on ne cesse de

conforter, bien qu’ils génèrent de manière intrinsèque du gaspillage. Les initiatives territoriales consistant à

expérimenter des systèmes alternatifs (circuits courts, petits producteurs locaux, etc.) mériteraient d’être

davantage explorées. En effet, le recours à des circuits plus diffus, limitant la massification des flux et des

intermédiaires, peut contribuer à limiter le gaspillage alimentaire.

Il faut savoir d’où l’on part pour déterminer des mesures prioritaires

Pour pouvoir prétendre à l’atteinte de l’objectif de réduction de moitié du gaspillage alimentaire, il faudrait

disposer d’un état des lieux précis du gaspillage tout au long de la chaîne, par filières et par produits. Or, les

chiffres communiqués par le gouvernement, les acteurs économiques et les médias ne reposent en aucun

cas sur une méthodologie d’étude légitime. Dans un rapport de 20111, le Ministère de l’Ecologie avançait le

chiffre de 7,12 millions de tonnes de déchets alimentaires produits annuellement sur le territoire dont 2%

imputables aux industries agroalimentaires, 10% à la distribution, 6% aux marchés, 15% à la restauration et

67% aux ménages. Comment ces données peuvent-elles être encore mises en avant aujourd’hui alors qu’elles

ne reposent que sur de très vagues estimations et qu’elles ne s’attachent pas à décrire de manière conforme

la réalité de toute la chaîne alimentaire ? Le secteur de la production agricole est tout simplement occulté et

le consommateur se voit érigé, à tort, en principal responsable. Une étude est en cours, pour l’ADEME, afin

d’évaluer les grandes masses de gaspillage alimentaire aux différentes étapes de la chaîne alimentaire. France

Nature Environnement en attend les résultats avec impatience et espère qu’ils permettront de lever le voile

sur les responsabilités partagées de l’ensemble des secteurs d’activités.

La nécessité de disposer d’indicateurs pour évaluer les actions et les résultats

L’objectif de réduction du gaspillage du Pacte doit s’accompagner de dispositifs de suivi dans le temps afin

d’évaluer le degré de performance « anti-gaspi’ » des démarches engagées. Des indicateurs et référentiels

sont à définir collectivement afin de promouvoir une gouvernance ouverte à l’ensemble des acteurs

concernés et impliqués sur le sujet, y compris les associations environnementales. Des observatoires

régionaux des déchets, comme ceux qui existent déjà en Ile-de-France (ORDIF) et en Midi-Pyrénées

(ORDIMIP) par exemple, pourraient effectuer un travail d’identification des dynamiques relatives au

gaspillage alimentaire, de comptabilisation et d’analyse des données ainsi que de valorisation des bonnes

pratiques. Un autre enjeu réside dans la mise en place d’une obligation de transparence pour toutes les

activités. À titre d’exemple, la défiscalisation en cas de don alimentaire pourrait être conditionnée à la

communication d’indicateurs sur la quantité mais aussi la qualité du don permettant une réelle mise à

disposition des denrées aux bénéficiaires, ainsi que sur les efforts d’évitement du gaspillage alimentaire mis

en œuvre à la source.

1 Rapport intermédiaire de l’étude relative au gaspillage alimentaire, Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, 2011.

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La nécessité d’intégrer la lutte contre le gaspillage alimentaire à la lutte contre les changements

climatiques

Tandis que Paris s’apprête à accueillir la 21ème conférence des parties sur les changements climatiques

(COP21), France Nature Environnement rappelle que le gaspillage alimentaire a lui aussi sa place dans les

débats et que ce grand rendez-vous devrait être l’occasion de développer des politiques et projets

exemplaires sur le sujet. Le gaspillage alimentaire contribue de manière inutile à l’émission de gaz à effet de

serre liés au secteur agricole et à la consommation d’énergie. Il participe également à l’accentuation des

conséquences des dérèglements climatiques sur la raréfaction de la ressource en eau. Dans cette perspective,

le mouvement FNE mettra en avant les enjeux climatiques liés au gaspillage alimentaire dans le cadre de la

Semaine Européenne de la Réduction des Déchets qui aura lieu du 21 au 29 novembre.

Quelques chiffres à retenir sur l’impact du gaspillage alimentaire au niveau mondial2 :

L’empreinte carbone mondiale du gaspillage alimentaire est de 3,3 milliards d’équivalents CO2, soit plus de 24 fois les émissions liées aux transports en France. Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand émetteur derrière les Etats-Unis et la Chine.

Le gaspillage alimentaire accapare 1,4 milliards d’hectares, soit 28% des terres agricoles mondiales.

Le volume d’eau utilisé chaque année pour produire de la nourriture gaspillée correspond à 3 fois celui du Lac Léman, soit près de 5 000 fois la consommation annuelle moyenne d’un français.

Les conséquences économiques directes du gaspillage alimentaire (à l’exclusion du poisson et des fruits de mer) sont de l’ordre de 750 milliards de dollars annuels, soit près de 2,5 fois le PIB de la France en 2014.

2 Food wastage footprint : impact on natural resources, FAO, 2013.

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AU LYCEE STENDHAL DE MILAN, PLUS D’UN QUART DE LA

NOURRITURE FINIT A LA POUBELLE : L’ETABLISSEMENT

S’ENGAGE POUR REDUIRE CE GASPILLAGE

Le lycée français de Milan, qui accueille 1000 élèves de la maternelle à la terminale, est engagé depuis 5 ans

dans une démarche de réduction de son impact environnemental, intégrée au programme Eco-Ecole. À

l’occasion de l’Exposition Universelle de Milan sur le thème de l’alimentation, le lycée a souhaité s’intéresser

au gaspillage alimentaire généré par son activité de restauration. FNE lui a apporté son expertise pour l’aider

à trouver des solutions de réduction.

Des entretiens pour identifier les attentes et mieux cerner le fonctionnement

Dans un premier temps, un diagnostic a été réalisé grâce à des entretiens avec les personnels et usagers de

l’établissement (responsables administratifs et financiers, cheffe cuisinière, service de la vie scolaire, parents

d’élèves, etc.). Ces entretiens ont permis de recueillir les premières impressions sur le gaspillage alimentaire.

Ainsi, tous ont noté que les collégiens gaspillent plus que les primaires, car le rapport à l’alimentation évolue

avec l’âge : tandis que les petits expriment des réticences vis-à-vis des aliments inhabituels, les plus grands

ont des préférences alimentaires plus affirmées et influencées par le rapport à leur corps et au groupe. Autre

impression partagée : les légumes seraient plus gaspillés que la viande et les féculents. Affaire à suivre...

Ces entretiens ont également permis de repérer des bonnes pratiques qui permettent déjà de limiter le

gaspillage alimentaire. Il y a un véritable travail de construction des menus au sein de la commission cantine

de l’établissement. Les cuisinières réfléchissent ensuite à la présentation des plats : par exemple, le poisson

est proposé sous forme de boulettes, plus ludiques que les filets, et les soupes sont mixées et décorées avec

des croûtons de pain. De la même manière, les entretiens ont permis de mettre le doigt sur quelques marges

de progrès. D’une part, la salle de restauration, grande et entourée de baies vitrées, est extrêmement

bruyante. D’autre part, le lycée accueille des élèves d’origine française, habitués aux repas constitués d’une

entrée, d’un plat et d’un fromage ou dessert, ainsi que des élèves italiens, accoutumés aux repas « à

l’italienne » avec un primo (pâtes, riz, pizza ou soupe), un secondo (viande ou fromage), un contorno (légumes

en accompagnement) et un dessert. Ces habitudes sont bien ancrées et pas toujours conciliables.

Des pesées pour quantifier et qualifier le gaspillage

Dans un second temps, des élèves volontaires, encadrés par des parents, ont pesé le gaspillage des plateaux

pendant une semaine tandis que les personnels de restauration faisaient de même en cuisine. Comme le

révèle Daniel Coret, référent du projet anti-gaspillage au sein du lycée, « le verdict est frappant : plus d’un

quart de la nourriture3, soit 240 kg en une semaine, finit à la poubelle ! ». Il précise: « à la surprise générale,

les pâtes sont plus gaspillées que les légumes. En effet, seul 30% du primo est consommé, 70% est donc jeté,

quand 80 à 90% des autres composants, légumes, viandes et dessert, sont consommés. ».

3 Les pesées réalisées au lycée Stendhal ont révélé que 27% des repas servis étaient gaspillés.

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Ce constat étonnant s’explique sans doute par le fait que beaucoup d’élèves prennent un en-cas à 10h et

n’ont donc pas très faim à l’heure du déjeuner. De plus, les convives mangeraient les autres composants en

premier et finiraient par le primo, quand leur estomac est déjà bien plein. Mais le lycée Stendhal continue

l’enquête pour en savoir plus...

Moins surprenant, le menu de la semaine ayant eu le plus de succès était le fameux hamburger-frites

(seulement 19% de gaspillage), mais il est suivi de près par l’omelette aux oignons accompagnée d’haricots

(seulement 23% de gaspillage quand la moyenne de la semaine est à 27%).

Rapporté aux assiettes des élèves, ce gaspillage s’élève à 70 grammes par repas sur la semaine, ce qui

correspond à la moyenne nationale française en restauration collective4.

4 Les déchets alimentaires sont évalués à 120g/pers/repas pour une école primaire, dont 70g générés par les élèves et 50g générés dans les cuisines. Ils sont plus élevés pour les repas servis dans le secondaire, 185 gr/repas/service, et dans les lycées, 200 gr/repas/service. Sont inclus dans ces chiffres les déchets non évitables tels que les épluchures, les coquilles d’œufs, les os. Source : Reprise des données du Ministère français de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Forêt dans l'argumentaire à destination des collectivités, France Nature Environnement, 2014 (p. 35).

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Quant au pain, il peut être une importante source de gaspillage en restauration collective car il sert souvent

de « solution de secours » aux convives qui n’apprécient pas le plat du jour. À Milan, celui-ci n’est pas

beaucoup gaspillé (9 kg sur 68 servis pendant la semaine, soit 11,5%), même si les marges de progrès restent

importantes. Trois trucs et astuces déjà mis en place au lycée de Milan pour éviter le gaspillage du pain : le

placer en bout de chaîne, quand les convives se sont servis ; découper des petits morceaux, pour ajuster les

quantités au plus près ; faciliter l’accès au rab, pour éviter les stocks « au cas où ».

Un plan d’actions pour trouver des solutions adaptées

À partir de ce diagnostic, le lycée va mettre en place des solutions adaptées à son établissement. Une équipe

de deux ou trois personnes va travailler sur l’atmosphère de la salle de restauration afin d’inciter les convives

à prendre le temps de manger, et donc à moins gaspiller. Cela peut passer par une adaptation de l’espace

pour réduire les bruits (réorganisation pour limiter les déplacements, cloisons acoustiques, changement du

revêtement du sol ou des pieds de chaises, choix du matériau des couverts, etc.), former des îlots de

convivialité (cloisons, plantes) et rendre le travail de l’équipe de cuisine plus visible, et donc mieux respecté.

Cela peut également se traduire par une incitation à passer au moins 20-30 minutes à table5 et par un meilleur

encadrement des élèves (incitation à goûter, à se resservir, à faire moins de bruit, etc.).

Une autre équipe se penchera sur l’apport nutritionnel des collations de 10h pour éviter que celles-ci

n’impactent l’appétit des élèves à midi. Ces collations pourront comporter plus de fruits et légumes, comme

dans l’exemple d’un foyer des jeunes en Belgique.

Un suivi dans le temps pour mesurer les progrès et ajuster la démarche

Dans six mois, le lycée refera des pesées, afin de voir si son plan d’actions a permis de réduire le gaspillage

alimentaire. Il pourra alors l’ajuster et définir de nouvelles mesures concernant l’inscription des élèves par

exemple ou encore la sensibilisation au goût et aux filières d’approvisionnement. Comme le souligne Daniel

Coret, « l’exposition universelle s’arrête le 31 octobre mais notre action anti-gaspillage ne fait seulement que

commencer ».

Pour Laureline Bourit, la coach qui a accompagné le lycée de Milan, « auand on parle de gaspillage

alimentaire, on se retrouve très vite à parler de l’alimentation en général et du fonctionnement global d’une

structure, comme un lycée. C’est un nœud à la croisée d’une multitude d’activités. C’est pour cela qu’on a

besoin de tout le monde pour trouver les solutions : des équipes de cuisine aux convives, en passant par la vie

scolaire, les enseignants, les parents et les sous-traitants. »

5 Exemple de la cantine de Blanquefort en Gironde où un système de pastilles de couleurs a permis d’allonger le temps de repas de 6-8 minutes à 20 minutes.

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 12

LE MOUVEMENT FNE SE MOBILISE, EN PARTICULIER POUR

LA JOURNEE NATIONALE « ANTI-GASPI’ » DU 16 OCTOBRE

Depuis 2009, France Nature Environnement appelle à une mobilisation de l’ensemble des acteurs de la chaîne

alimentaire afin de trouver des solutions efficaces pour lutter contre le scandale du gaspillage « du champ à

la poubelle ». Elle s’investit au niveau national en plaidant pour le développement de politiques publiques

cohérentes et transparentes. À l’occasion de la troisième édition de la Journée nationale de lutte contre le

gaspillage alimentaire qui se tiendra le 16 octobre prochain, FNE participera au Comité de suivi du Pacte

« anti-gaspi’ ». Elle veillera ainsi à rappeler aux acteurs économiques et institutionnels présents la nécessité

de répondre aux engagements qui ont été pris.

Mais l’investissement de France Nature Environnement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire

s’exprime également à travers les actions associatives de la fédération qui permettent d’interpeller, de

sensibiliser et de faire émerger des dynamiques territoriales sur le sujet. Actuellement, une cinquantaine

de structures du mouvement s’impliquent régulièrement au niveau territorial en mettant en place une

myriade de projets innovants : Disco Soupes, rencontres-débats, opérations de glanage dans les champs,

réseaux thématiques, formations, mallettes pédagogiques, etc. Plusieurs associations du mouvement ont

répondu positivement à l’appel à mobilisation lancé dans le cadre de la Journée nationale « anti-gaspi’ ».

Ci-dessous, un aperçu de quelques actions phares qu’elles mèneront pour l’occasion (cette liste n’est

cependant pas exhaustive).

Le CREPAN6 en Basse-Normandie

Mardi 13 octobre : tenue d’un stand sur les circuits courts et restauration anti-gaspillage pour la

restauration collective au salon Normandie ProExpo qui se déroulera au Parc des Expositions de Caen.

Mercredi 14 octobre : organisation à Caen d’une réunion avec des chefs cuisiniers afin de lancer la

construction d’un outil présentant les astuces des restaurants scolaires pour faciliter la consommation par

les élèves des aliments « difficiles ».

Jeudi 15 octobre : Disco Soupe organisée sur la place du Palais d’Alençon dans le cadre du REGAL de Basse-

Normandie (Réseau d’Evitement contre le Gaspillage Alimentaire), de 15h à 20h.

Vendredi 16 octobre : concert avec le groupe OLIFAN et Disco Soupe à la Halle de Vire dans le cadre du REGAL

de Basse- Normandie, de 18h à 22h. Réservation conseillée auprès du SEROC au 02 31 51 69 60.

Pour plus d’informations :

Nathalie Villermet : [email protected] 06 87 47 94 03 crepan.free.fr

6 Comité Régional d’Etude pour la Protection et l’Aménagement de la Nature en Basse-Normandie

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 13

PikPik Environnement en Ile-de-France

Plusieurs actions sont organisées par l’association le vendredi 16 octobre :

- Animations dans un magasin Monoprix du 14ème arrondissement de Paris pour sensibiliser les clients aux gestes de réduction du gaspillage alimentaire pendant les courses : tenue d’un stand, théâtre d’improvisation dans les rayons avec les comédiens de la compagnie Les Traits d’Union et chasse au trésor.

- Coaching Course à l’Intermarché de Malakoff : parcours à travers le magasin avec un groupe de 7 consommateurs pour repérer les produits éco-responsables et apprendre à déchiffrer les labels, les dates de consommation (DLC, DDM) et les autres informations présentes sur les étiquettes des produits.

- Smoothie Party à Clamart et à Versailles : préparation de smoothies à partir de fruits déclassés de magasins et sensibilisation du grand public aux gestes pour réduire le gaspillage alimentaire.

Pour plus d’informations :

Kaméra Vesic : [email protected] 06 08 41 99 50 www.pikpik.org

Verlin Vers l’Autre dans le Nord-Pas-de-Calais

L’association organise une exposition et des animations (jeux, quiz) sur le gaspillage alimentaire dans les

espaces de restauration collective de plusieurs établissements scolaires (écoles primaires de Verlinghem,

Frelinghien, Lompret, Pérenchies et lycée Jean Perrin de Lambersart) ainsi que dans celui de l’EHPAD Le

Molinel de Wasquehal.

Pour plus d’informations :

Marie-Laure Joly : [email protected] 03 20 08 70 44 www.verlinverslautre.fr

FNE Midi-Pyrénées

FNE Midi-Pyrénées inaugure sa nouvelle exposition sur le gaspillage alimentaire le vendredi 16 octobre dans

le hall d’accueil de la Maison de l’Environnement de Toulouse. Il s’agit d’une adaptation de la campagne

« Faut pas gâcher » portée par FNE.

Pour plus d’informations :

Marie-Laure Cambus : [email protected] 05 34 31 97 82 www.fne-midipyrenees.fr

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Dossier de presse Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire – Octobre 2015- 14

Grain de Pollen en Pays de la Loire

Samedi 17 octobre, Grain de Pollen organise une Disco Soupe dans l’hypermarché Auchan du Mans, de 15h

à 18h. Des légumes invendus du magasin seront préparés sur un fond musical (concert prévu d’un orchestre)

et les animateurs accompagneront les participants dans l’apprentissage de gestes « anti-gaspi ».

Pour plus d’informations :

Emmanuel Gaceus : [email protected] 06 75 83 83 70 graindepollen72.fr/

Le CDPNE7 en Centre-Val de Loire

L’association poursuit l’accompagnement de 3 collèges du Loir-et-Cher (Saint-Aignan, Contres et Vendôme)

dans la réduction du gaspillage alimentaire au niveau de la restauration collective. Plusieurs animations

seront menées durant la semaine du 12 au 16 octobre afin de sensibiliser les élèves aux gestes « anti-gaspi ».

Pour plus d’informations :

Alice Prosper : [email protected] 02 54 51 56 70 www.cdpne.org

Le MAVD8 en Bretagne

Le week-end de 17 et 18 octobre, l’association organise un atelier de cuisine « anti-gaspi » pour

expérimenter des recettes en utilisant des fanes de légumes, des restes de repas, des fruits et légumes

abîmés et des plantes comestibles du jardin.

Pour plus d’informations :

Natacha Levert : [email protected] 02 97 07 00 79 www.mavd.org

Le CREPAQ9 en Aquitaine

Le vendredi 16 octobre, le CREPAQ réalise des pesées du gaspillage alimentaire dans le restaurant scolaire

du lycée des Menuts, dans le cadre de son projet « Mon Quartier à Alimentation Positive ». D’autres

opérations similaires seront organisées en parallèle dans plusieurs établissements scolaires (écoles

maternelle et élémentaire de Saint-André-de-Cubzac et collège Gujan-Mestras).

Pour plus d’informations :

Alyssa Daoud : [email protected] 05 35 54 26 97 www.crepaq.org

7 Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l’Environnement 8 Mouvement Actif pour une Vie Durable en Bretagne 9 Mouvement Actif pour une Vie Durable en Bretagne

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