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Maïs population en Rhône-Alpes
Bilan de la campagne 2015
Mars 2016
Avec l’appui technique de
ADDEAR42 / ARDEAR - Maïs population en Rhône-Alpes - Bilan 2015 - 2/12
Sommaire
1. CONTEXTE DES TRAVAUX SUR LES MAÏS POPULATION EN RHONE-ALPES 2
2. LES ACTIONS 2015 EN UN COUP D’ŒIL 4
3. UN CONTEXTE CLIMATIQUE DIFFICILE ET REVELATEUR 5
4. LES CULTURES DE MAÏS POPULATION EN 2015 6
5. LES TEMPS COLLECTIFS 8
6. TRAVAILLER AVEC LES LYCEES AGRICOLES 11
1. Contexte des travaux sur les maïs population en Rhône-Alpes
L'ARDEAR1 Rhône-Alpes et Grain'Avenir ont depuis 2007 contribué à la mise en place d’un réseau
d’échanges et de sélection paysanne de variétés de maïs « de pays ». L'ADDEAR1 de la Loire
s’implique dans ce programme depuis 2012. Ce travail collectif vise à :
1. Renforcer l’autonomie semencière des fermes en sélectionnant à la ferme des variétés
adaptées à chaque contexte, qui répondent aux attentes des producteurs en termes de qualité
et de rendement, tout en conservant la biodiversité ;
2. Produire et de partager des connaissances communes, par un travail collectif, et piloté par les
paysans du groupe, de gestion de la biodiversité à la ferme.
Le cadre de travail de l'ADDEAR de la Loire : le projet CASDAR « Préserver la fertilité sur les fermes
ligériennes »
L’ADDEAR de la Loire a été lauréate en 2013 de l’appel à projets « mobilisation collective pour
l’agro-écologie » initié par le Ministère de l’agriculture. Intitulé « Préserver la fertilité sur les fermes
ligériennes », ce projet a pour objectif de permettre aux paysan(ne)s de se réapproprier
collectivement des savoir-faire et organiser un réseau d’échanges de pratiques. D'une durée de trois
ans, il se décline autour de deux actions principales : développer un réseau d'échanges de
1AR(D)DEAR : Associations Régionale (Départementale) pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural
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pratiques sur les semences paysannes de maïs, et interpréter les profils de sol de sa ferme et
activer leur vie microbienne et organique. Ce projet nous permet de mener des actions sur les maïs
population, en étoffant le réseau, en organisant le suivi technique et les échanges entre paysans, en
capitalisant et diffusant les résultats obtenus. Des formations VIVEA et des actions soutenues par la
Région Rhône-Alpes et le FEADER2 viennent renforcer notre travail.
ARDEAR Rhône-Alpes: réhabiliter les maïs populations
Dans le cadre d'actions plus larges autour de l'Agriculture Paysanne, il existe depuis 2007 au sein
de l'ARDEAR un groupe de travail sur la "réhabilitation des maïs population en Rhône-Alpes". Ces
travaux ont rassemblé des dizaines de fermes de la région (formation, expérimentation, etc...) et se
font avec l'appui de la Région Rhône-Alpes et du FEADER.
Grain'Avenir / Valérie Abatzian, partenaire technique de l'ADDEAR et de l'ARDEAR
Valérie Abatzian est technicienne indépendante dans le domaine des semences. Elle a travaillé à
AgrobioPérigord en 2003 et 2004 où elle a découvert le travail sur le maïs population. Aujourd’hui
basée en Rhône-Alpes, elle assure le suivi technique des cultures et l'accompagnement des paysans
dans les pratiques de sélection.
Au GAEC du Mûrier en novembre 2015 : résultat de la sélection sur épi
de la descendance du Cachital, croisement entre l’Italien et le Grand Cachalut
2 Fonds Européen pour l'Agriculture et le Développement Rural
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2. Les actions 2015 en un coup d’œil
Malgré des conditions climatiques difficiles cet été, les maïs population ont donné des résultats
encourageants. Cette action a ainsi connu un certain essor en 2015, permettant de toucher de
nouveaux paysans, d’initier des partenariats avec d’autres organismes, et de renforcer la
gouvernance du groupe par les paysans. Voici les principales actions menées en 2015 :
- Appui à la réalisation d’essais par 21 producteurs de 6 départements : un total de 34 parcelles
implantées sur 55 hectares, auxquelles s’ajoutent 10 vitrines ou essais comparatifs de
populations. Le suivi technique est assuré par Valérie Abatzian (Grain’Avenir), technicienne
spécialisée sur les semences paysannes de maïs ;
- De nombreux temps d’échange, sur le terrain et en salle :
o Deux temps forts collectifs, tous deux au Gaec du Murier à St-Joseph (Loire) : en mars, bilan
de la campagne 2014 et programmation des essais 2015 ; et en novembre, formation sur la
sélection des maïs pop et leur valorisation par les animaux, avec l’intervention de Loire
Conseil Elevage, du Bureau Technique de Promotion Laitière (BTPL) et de Grain’Avenir ;
o Quatre visite de vitrines (parcelles d’essais) en août, septembre et octobre, dans trois
secteurs de la Loire (Boisset-les-Montrond, Grammond, Sails-les-Bains) et en Drôme ;
o Deux journées de sélection au champ, dans le Roannais et dans les Monts du Lyonnais,
avec les voisins qui vont bénéficier des semences ;
o Visite de la plateforme d’AgrobioPérigord par deux éleveurs et leurs deux fils
- Accueil d’un stagiaire (1ère
bac pro à Ressins) en été par l’ADDEAR, pour déterminer les
précocités des maïs pop par des notations régulières au stade floraison. Son travail a consisté à
récolter, analyser et valoriser les données floraison 2015 ;
- Des échanges fréquents, entre paysans, animateurs et une sociologue de l’INRA SAD
d’Avignon, dans le cadre de son travail d’observation de la dynamique collective du groupe ;
- Un travail important réalisé avec les lycées agricoles : mise en place d’une vitrine par la ferme
du lycée de Précieux (Loire) ; deux ateliers pratiques sur les maïs lors de la grande journée sur
l’Agroécologie le 6 octobre, avec 200 apprenants issus de 5 lycées de la Loire; et une visite de
vitrine en Drôme avec le lycée le Valentin ;
- Des analyses de mais ensilage réalisées en partenariat avec Loire Conseil Elevage, ce qui a
permis d’augmenter le nombre d’analyses et d’aller plus loin dans leur interprétation. Ce
partenariat se prolonge en 2016, et devrait permettre de sensibiliser de nouveaux éleveurs ;
- Diffusion des pratiques : rédaction de fiches techniques et de supports de vulgarisation
o Une fiche de 4 pages présentant les maïs pop, destinée en priorité au monde agricole, mais
aussi aux élèves de lycées, et aux citoyens curieux ;
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o Une fiche destinée aux paysans qui se lancent dans la culture de maïs pop, et qui
souhaitent identifier la / les variétés qui leur correspondent le mieux ;
o Une fiche « stade ensilage », pour réaliser une pré-sélection et analyser ses maïs ;
o Une évaluation économique des maïs pop, initiée avec le BTPL et qui se poursuit en 2016
o Création d’une page web « maïs pop » ADDEAR, rédaction d’articles et mise en ligne de
supports sur les maïs par l’ADDEAR et l’ARDEAR ;
- Dernier élément, mais non des moindres, la gouvernance du groupe maïs par les paysans s’est
vue fortement renforcée : le « noyau dur » du groupe s’est réuni en comité de pilotage à deux
reprises, décidant des orientations opérationnelles et stratégiques du programme. Cela
explique en grande partie le dynamisme du programme.
3. Un contexte climatique difficile et révélateur
Il est incontestable que 2015 fut une année de sécheresse extrême. Au niveau du réseau maïs de
Rhône-Alpes, on a pu observer une grande diversité de situations, selon la situation géographique -
régions plus humides, différences d’altitude, terrains profonds ou séchants - et selon que les fermes
avaient la possibilité ou non d’irriguer. Les agriculteurs situés en terrain séchants, plutôt en plaine
et sans irrigation ont ensilé leurs maïs en été à un stade où il n’y avait que des tiges, des feuilles
sèches et pas d’épi, et n’ont rien pu sauver. Ceux qui étaient en région plus humide, en terres plus
profondes ou qui disposaient d’une petite capacité d’irrigation, ont pu maintenir leur maïs, sauver
la production et la semence… et parfois obtenir des rendements honorables malgré les conditions
climatiques. D’autres, avec de bonnes terres et suffisamment d’irrigation, ont pu faire de très bons
rendements.
Cette année aura permis d’observer qu’en conditions de culture biologique, sans fertilisation
intensive, les plantes sont obligées de développer leur système racinaire et d’aller chercher l’eau
plus profondément. En limitant l’irrigation au strict minimum, la plante se régule. Les binages
limitent l’évapotranspiration. Dans ces conditions, les variétés population, et particulièrement les
plus tardives, ont la capacité de freiner leur développement, et d’attendre que les conditions
redeviennent meilleures. Selon Bernard Beauchamp, qui cultive des maïs population depuis
plusieurs années dans le Nord de Loire : « Le grand développement végétatif, tant aérien que
racinaire, et la diversité de précocités au sein d’une population donnée sont des atouts
supplémentaires en conditions difficiles ».
2015 a également permis d’apprécier l’importance – pour le groupe – des agriculteurs qui
produisent du maïs grain et sont équipés d’un corn-picker. N’étant pas dans l’urgence de récolter
et disposant de la totalité du champ de production pour faire leur semence, ils représentent un
réservoir non négligeable dans lequel les futurs agriculteurs du réseau peuvent aller récolter leurs
semences pour démarrer. A l’inverse, les éleveurs qui récoltent le maïs en ensilage ne gardent que
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quelques rangs pour la semence. Cela représente une réelle difficulté pour conserver les
populations, et l’efficacité de la sélection peut être très limitée, voire nulle : le maïs est une plante
allogame qui requiert un brassage génétique permanent.
4. Les cultures de maïs population en 2015
En 2015, 21 producteurs ont participé au programme, dont 6 pour la première fois. Ils sont
répartis sur 6 départements de Rhône-Alpes (Figure 1). Dans la Loire et le Rhône, un groupe de 14
éleveurs de bovins lait cultive du maïs pour l’ensilage. Dans les autres départements, les
agriculteurs concernés valorisent les maïs pour des productions diverses (bovins, ovins, caprins,
volailles et alimentation humaine).
Figure 1 : Répartition des 21 producteurs du programme
34 parcelles de production de maïs population ont été implantées représentant une surface de 55
ha. En plus de ces parcelles, 10 vitrines (essais comparatifs de populations) ont été mises en place.
Au niveau de la Région, beaucoup d’autres surfaces sont cultivées en maïs population, mais tous
les agriculteurs concernés ne participent pas au programme.
Selon le contexte de culture et l’objectif poursuivi par les agriculteurs, nous distinguons les
parcelles de production, les vitrines de démonstration, les parcelles de multiplication et les
parcelles d’essais. Les résultats de l’ensemble de ces essais sont partagés au sein du groupe de
paysans, lors des temps collectifs et sous forme écrite (rapport technique).
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4.1. Les parcelles de production de maïs population
Le travail réalisé sur plusieurs années par le groupe en région Rhône-Alpes a permis d’avancer dans
la connaissance et la caractérisation de 13 populations, dont certaines sont cultivées « en pur » et
d’autres sont des créations variétales locales (mélanges de populations ou croisements). Les
paysans ont notamment pu déterminer si les variétés présentent un intérêt pour la production de
maïs ensilage ou plutôt de maïs grain (Tableau 1). Ce classement est bien sûr indicatif, et dépend
des conditions de culture de chacun : climat, sol, irrigation... A noter que les populations adaptées à
l’ensilage permettent de produire du grain, mais que l’inverse n’est pas vrai.
Ainsi, les paysans du groupe ont pu passer d’une phase d’essais à une phase de production plus
large pour les populations qui leur plaisaient le plus.
Usage
principalPopulation Type de variété
nombre de
parcelles de
production
nombre de
vitrines
Aguartzan 4 5
Portuffec 3 4
Italien 2 3
Bardot 2
Abelardo 1 2
Cachital 1 1
Aguita 1
Brésiloir 2 3
Grandiot 1 3
Mélange 'BB' 1 1
Mélange de blancs 1 1
Sirmon 1
Sireix 1
mixte :
ensilage ou
grains
population
croisement de
populations
mélange de
populations
grainpopulation
Tableau 1 : détail des 13 variétés population cultivées en 2015
4.2. Les vitrines de démonstration
Les vitrines de démonstration sont des dispositifs particuliers où différentes variétés sont cultivées
dans la même parcelle, ce qui permet de les comparer entre elles, et parfois avec un hybride. On
peut distinguer deux types de vitrine :
- les « vitrines blocs », avec plusieurs rangs (4 à 8) semés pour chaque variété, permettent d’avoir
un effet visuel clair et de comparer aisément les blocs entre eux.
- Chez Laurent Grange (Loire), la vitrine a permis d'organiser plusieurs temps collectifs avec
les agriculteurs et les élèves des lycées lors de la journée Agroécologie du 6/10 (voir plus bas)
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- La vitrine de l’exploitation du lycée agricole de Précieux (Loire) a aussi servi de support pour
la journée Agroécologie
- Chez Gilles Burlon (Drôme), une vitrine-multiplication a été cultivée, avec 4 variétés de maïs
blanc pour l’engraissement des chapons et de 3 types de sélection de l'Aguartzan. Elle a
permis également d'organiser une journée de notations collectives avec des agriculteurs et
les élèves du lycée agricole du Valentin (26).
- les « vitrines simples », où des rangs de variétés population sont intercalés au milieu des rangs
d'hybrides de production. En 2015, 3 vitrines de ce type ont été mises en place par 3 agriculteurs.
Quatre autres vitrines (3 blocs et 1 simple) ont été mises en place par des agriculteurs qui n’ont pas
la possibilité d’irriguer. Malheureusement, au vu des conditions climatiques extrêmes de 2015, ces
vitrines n’ont pas pu être valorisées.
4.3. Les parcelles de multiplication
Preuve que l'organisation collective porte ses fruits, trois populations - Portuffec, Brésiloir et
Aguartzan - ont été multipliées sur des parcelles isolées et à une plus grande échelle. Ce travail
permet de créer un réservoir de semences pour les agriculteurs voisins, et pour les vitrines et futurs
participants de 2016.
4.4. Les parcelles d’essais
Comme chaque année, divers essais ont été mis en place à l’initiative des agriculteurs du groupe.
- Un essai densité dans de l’ItalienRP
- 3 types de sélection dans l’Aguartzan, ressemés en 2015 (sélection des plus gros épis)
- Essai de culture associée maïs – haricot, lui aussi très concluant
- Observation de la généalogie suite à des créations variétales
5. Les temps collectifs
Nombreux ont été les temps de rencontre et d’échange en 2015. A titre d’illustration, nous en
détaillons deux ici :
5.1. Une vitrine « bloc » réussie au Gaec la Ferme aux Trois Grange (Plaine du Forez)
Laurent Grange, associé du Gaec la Ferme aux Trois Grange à Boisset les Montrond, rejoint le
groupe maïs en 2015. Pour cette première année, il décide d’implanter une vitrine afin d’évaluer
plusieurs populations et choisir celle(s) qu’il cultivera à l’avenir. Il sème 6 populations, à raison de
12 rangs sur 50 m pour chaque variété, au milieu de sa parcelle de production d’hybrides. Les 6
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populations sont : le Portuffec, la variété la plus précoce du réseau ; l’Aguartzan, la plus utilisée en
ensilage ; le Grandiot, un mélange de plusieurs populations cultivé depuis plusieurs années par un
agriculteur du réseau ; le Cachital, un croisement fait pour améliorer la précocité de l’Italien ; et
l’Italien et l’Abelardo, les 2 variétés les plus tardives. La vitrine est irriguée, avec 4 passages de 50
mm.
Cette vitrine « en blocs » a été le support de plusieurs actions durant l’été :
- Des notations floraison précises ont été réalisées pour chacune des populations : comptage
tous les trois jours environ, par le stagiaire de l’ADDEAR, du nombre de plantes fleuries (fleurs
mâles et femelles), puis analyse des données sur les dynamiques de floraison et les précocités
- Une journée collective s’est déroulée le 25 août,
au stade ensilage des variétés les plus précoces :
quinze personnes ont visité la vitrine et mesuré
les rendements. Mode d’emploi : mesurer de 2
fois 5m à 2 endroits différents dans chaque
bloc, couper les plantes, les peser, évaluer le
taux de MS en observant les grains (travail
réalisé avec l’appui technique de Florence
FARGIER de Loire Conseil Elevage), compter le
nombre de plantes coupées sur les distances
mesurées permet d’évaluer une densité réelle.
Pour chaque population, sur 12 rangs, Laurent
Grange en ensile 8 et laisse les 4 derniers aller
jusqu’à la maturité du grain. Les 4 rangs se
retrouvant isolés, ils sont plus sensibles à la
verse, ce qui permet de voir leur résistance et la
tenue de tige des variétés.
- La « journée Agroécologie » du 6 octobre (co-organisée par l’ADDEAR, 5 lycées agricoles de la
Loire, le CDAFAL et la Chambre d’Agriculture), s’est déroulée en partie sur le Gaec : deux
groupes de 30 élèves ont participé à des ateliers pratiques dans la vitrine. Sur 5 mètres, ils ont
compté le nombre de plantes, récolté et compté les épis, qu’ils ont ensuite pesés et égrenés,
afin de peser les grains. Ces données ont permis aux élèves d’évaluer les rendements en grains
ramenés à 15 % d’humidité. Des échantillons ont aussi été prélevés pour analyser les
humidités. Enfin, l’observation des épis a permis aux élèves de voir la diversité qui existe au
sein de chaque population.
- Même si les populations se sont un peu croisées entre elles, Laurent Grange a sélectionné
plusieurs centaines d’épis sur les 4 rangs restants, par variété, pour avoir de la semence pour
son champ de production en 2016.
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En résumé, sur cette vitrine, nous avons pu collecter les données suivantes : indices de précocité à
50 % de floraison femelle et graphiques de floraison, rendement ensilage et rendement grains,
précocités à la maturité du grain. Nous avons pu organiser 2 journées collectives. Et Laurent
Grange a pu récolter de la semence pour 2016.
5.2. Formation au Gaec du Mûrier en novembre : valeur alimentaire des maïs, évaluation
économique et sélection
Le 6 novembre, s’est déroulée une journée de formation VIVEA au Gaec du Mûrier (Loire), sur la
valorisation des maïs population par les animaux, l’approche économique des maïs pop, et la
sélection et les croisements.
Plus de vingt personnes étaient réunies pour ce temps fort de l’automne, qui a permis de creuser
deux nouveaux thèmes : la valorisation des maïs population par les animaux, avec l’appui de
Florence Fargier de Loire Conseil Elevage ; et l’évaluation de l’intérêt économique à produire sa
propre semence, avec l’appui de Michel Deraedt du Bureau Technique de Promotion Laitière
(BTPL). Le groupe a ainsi défini un « cahier des charges » pour aborder le volet économique, un
thème rarement traité à notre connaissance. Ce travail donnera lieu à une restitution au groupe au
printemps 2016. La journée s’est prolongée par un exposé de Valérie Abatzian sur la sélection, et
un temps pratique de sélection sur épi avec les associés du Gaec du Mûrier.
Echanges en groupe sur les valeurs alimentaires des maïs, au Gaec du Mûrier
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6. Travailler avec les lycées agricoles
Les élèves des lycées agricoles sont les futurs agriculteurs et/ou techniciens. Il est donc important
de leur montrer qu’il existe des alternatives à la culture intensive d’hybride et à son cortège
d’impacts environnementaux. Depuis quelques années, l’ADDEAR et l’ARDEAR travaillent de plus
en plus avec les établissements d’enseignement agricole : nous avons trouvé un écho favorable
dans plusieurs lycées, en lien avec leur nouvelle mission « Enseigner à produire autrement ». C’est
le cas du lycée de Précieux dans la Loire (en 2014 et 2015, des vitrines ont été implantées sur la
ferme du lycée), du lycée le Valentin en Drôme, ainsi que d’autres lycées de la Loire qui ont montré
un certain intérêt pour les maïs population (Roanne-Chervé, Montravel, Ressins).
Plus généralement, pour travailler sur les maïs population, les rapprochements entre
l’enseignement agricole et les structures de développement peuvent se faire à différents niveaux :
implantation d’une vitrine où les élèves, accompagnés de leurs professeurs, peuvent faire les
notations ; production de maïs population pour l’alimentation des animaux ; accueil actif des
élèves chez un agriculteur, en les faisant participer aux notations, récolte, sélection ; etc. Le choix
du type d’action dépendra notamment du niveau des élèves et de leur spécialisation. Mais aussi de
la motivation des équipes enseignantes et des directions d’établissements, qui nécessitent elles
aussi de se former sur les alternatives au système tout-hybride.
La journée Agroécologie du 6 octobre 2015 dans la Loire aura été une belle illustration de ce travail
en partenariat. Les deux ateliers pratiques sur les maïs, sur le lycée de Précieux et sur le Gaec la
Ferme aux Trois Grange, auront permis à plus de 100 élèves et 12 enseignants de découvrir les
« maïs pop » … ces graines semées sont porteuses d’espoir !
Visite de la vitrine de Gilles Burlon, avec la participation d’élèves
et enseignants du lycée le Valentin
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Vos contacts sur les maïs population :
ARDEAR Rhône-Alpes
Alexandre Hyacinthe
58 rue Raulin
69007 LYON
Tél. 04 72 41 79 22
ADDEAR de la Loire
Carl Waroquiers
4, rue Philibert Mottin
42110 FEURS
Tél. 04 77 26 45 51
Grain’Avenir
Valérie Abatzian
Tél. 04 75 02 67 42
Port. 06 83 92 29 41
Pour nous retrouver sur la toile :
www.agriculturepaysanne.org/mais-population
agriculturepaysanne.org/favoriser-l-autonomie-semenciere-et-preserver-les-varietes-de-pays
http://grainavenir.fr/
Les actions ARDEAR et ADDEAR sont co-financées par :
Les analyses de maïs ont été réalisées
et interprétées en partenariat avec :
Fonds Européen Agricole pour le
Développement Rural :
L’Europe investit dans les zones rurales