magazine lettre valloire ete 2009

56
Cap’Ciné joue les premiers rôles Tous pris dans la toile

Upload: lettre-valloire

Post on 24-Mar-2016

230 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Magazine été 2009 de La Lettre Valloire

TRANSCRIPT

Page 1: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Cap’Cinéjoue

les premiers rôles

Tous pris dansla toile

Page 2: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 3: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Dossier Sommaire

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire,bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSARL au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon(rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier(rédacteur en chef adjoint)Aurélie Vouteau (assistante)

Ont collaboré à ce numéro :Capucine BeckerStéphane FrachetFranck GuidicelliCharles Tulibad

Maquette :Régis BeauneOdile Ménard

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :François-Xavier BeuzonEmmanuel de Gonneville

Diffusion :Annie Coupet

Crédits photographiques :Richard Ode (1, 34) • Régis Beaune (pages 16, 19, 22)• Jean-Christophe Savattier (pages 23, 27, 32, 36, 39,44, 46, 52) • François-Xavier Beuzon (pages 9, 10, 11,14, 15, 17, 20, 21, 49) • DR. (pages 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12,17, 25, 26, 28, 31, 33, 35, 38, 39, 40, 41, 46, 48, 49, 50, 51,52) • Odile Ménard (page 54).

Impression :Imprimerie Gibert-Clarey (37)

Informations légales :Abonnement annuel 200923 n°s et 4 magazines hors série : 340€Les 4 magazines seuls : 12€Abonnement électronique : 400€Prix de ce numéro : 3€

CPPAP : 0111 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : juin 2009

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

www.lettrevalloire.com

Après les remous de Reims, le PS s’accroche à la Région pages 14 et 15

De la friture sur la ligne du MoDem page 16

Gérard Hamel prépare sa sortie page 17

Les promesses de Wladimir d’Ormesson page 17

PEFC/10-31-1138 FCBA/07-00835 – Document imprimé sur du papierPEFC participant à la gestion durable des forêts

Tous pris dansla toile

EntreprisesCap’Ciné joue les premiers rôlesPhilippe Dejust fait entrer le cinéma d'art et essai dans l'ère industrielle. Si les MK2 de Marin Karmitz à Paris ont visé les bobos,lui s’est attaqué aux villes moyennes, où ils sont plus rares. Et le succès est foudroyant. pages 34 et 35

Chavigny, quand l’esprit de famille demeure page 36

PGA résiste grâce à l’aviation d’affaires page 38

Thales TDA ne baisse pas la garde page 38

Le journal de l’Aritt Centre (publi-information) pages 39 à 42

Croc’Frais prend du poids page 44

Cordon Electronics attaché à Dreux page 46

Chemineau s’agrandit à Vouvray page 46

Immobilier d’entreprises pages 48 et 49

Chantiers en région Centre pages 50 et 51

L’appétit de Guillaume Ponsard page 52

Malika Bouhnik met les entrepreneurs en réseau page 52

Carnet page 54

Jamais le terme de toile n’aura été aussi juste. Moins de vingt ans après sonapparition, Internet envahit nos vies. Après le commerce et l’information, ce sontdésormais les relations interpersonnelles qui se sont engluées dans le WorldWide Web. La région Centre n’échappe pas au phénomène pages 18 à 33

Blogueurs, les journalistes sans papiers pages 20 et 21

Réseaux sociaux,la nouvelle folie du webMettre en ligne sa vie sur Internet et inviter le plus possible d’amis à la partager :les réseaux sociaux ont envahi l’existence de millions d’internautes. Y compris dansla sphère professionnelle. pages 22 à 24

Ecobiz, le réseau social des entreprises pages 25 et 26

Quand les politiques apprivoisent Facebook page 27

Les étoiles régionales de la toile pages 28 à 31

alloresto.com a digéré l’éclatement de la bulle internet page 28

L’éclosion de Bebloom.com pages 29 et 30

Cyres tient le cap numérique page 30

FD Eclairage diffuse ses lumières sur le web page 31

Des solutions informatiques pour défier la crise page 32

Points ChaudsEn Bref pages 4 à 5

En Scène pages 6 à 9

La réforme territoriale achoppe sur la représentationSi les élus locaux s’accordent à reconnaître la nécessité d’une réforme de l’organisationdes territoires, ils sont souvent en désaccord avec une proposition du rapport Balladur.

pages 10 et 11

La Région boude la LGV page 12

L’A 19, futur boulevard du nord Loiret page 12

Dossier

Page 4: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Points Chauds En Bref

4 La Lettre Valloire - Juin 2009

L e site Lesinfos.com de Bernard de la Villardièrea dressé au mois d’avril le palmarès des dépu-

tés les plus « bosseurs » de la mandature en cours. Lepalmarès établi prend en compte les interventions enséance et en commission ; il est complété par lesquestions écrites et, éventuellement, les rapportset les propositions de loi émanant des parlemen-taires. Des 23 députés régionaux, c’est le commu-niste du Cher, Jean-Claude Sandrier, qui remportela palme de la participation aux travaux : 90 inter-ventions, dont 79 en séance, et 24 questions. Au plan national, l’ancien maire de Bourges est 45e sur 577, le 1er étantle socialiste Didier Migaud, président de la commission des finances. On se consolera en se disant que le très actifdéputé de la 4e circonscription de l’Isère est né… à Tours.Jean-Claude Sandrier devance d’une courte tête le député-maire UMP de Montargis, Jean-Pierre Door, qui tota-lise 87 interventions. Marisol Touraine (PS, Indre-et-Loire), 3e de la région Centre avec 86 interventions, modèreson très bon résultat en indiquant que « le caractère strictement quantitatif du classement proposé est réducteur ».Nous en prenons bonne note. Mais un tiercé composé de trois familles politiques différentes, c’est plutôt rassu-rant pour la démocratie, d’autant que le quatrième de ce classement régional est Philippe Vigier (Nouveau Centre,Eure-et-Loir), qui représente une autre famille politique. Naturellement, il y a de moins bons élèves… Les curieuxpeuvent toujours aller jeter un coup d’œil sur http://lesinfos.com/.

Dans la guéguerre qui l’oppose aux as-sociat ions de commerçants pourl’implantation d’un Carré des marques àRomorantin, le maire et conseiller géné-ral PS de la ville, Jeanny Lorgeoux,aremporté une bataille importante. Le tri-bunal administratif d’Orléans vient, eneffet, de rejeter la requête déposée parles associations de commerçants deBlois, Romorantin, Bourges, Vierzon,Châteauroux, Tours et Orléans.Jeanny Lorgeoux, qui s’attend à ce queles associations interjettent appel de cepremier jugement, s’affirme naturelle-ment satisfait et toujours convaincu“de l’excellence économique du projetd’Unibail” qui vise, rappelons-le, àimplanter une galerie de 96 boutiquessur une surface de 18 000 m2 pour uninvestissement de 53 M€.

Lorgeoux gagnele premier roundOn ne savait pas Nicolas Forissier, le député-

maire UMP de la Châtre (36), si bon vivant.On ne le savait pas non plus, après tant de joutesremportées de haute lutte face aux socialistes,défenseur du rosé. Il est pourtant parmi lesmembres fondateurs du Club de la TableFrançaise, une soixantaine de parlementairessoucieux de défendre « ce qui participe de près àl’identité française : la cuisine, le vin etles arts de la table ». Le Club s’est fixé pourobjectif de mobiliser l’ensemble des acteurspolitiques, publics et privés afin de favoriser« le dialogue et l’échange entre les pouvoirs publics

et les univers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la restauration, des arts de la table, del’accueil et du tourisme. » Premier combat du Club : le refus de la directive européenne visant àautoriser le mélange du vin blanc et du vin rouge pour obtenir du vin rosé. Une pétition dansce sens a été signée par 200 parlementaires.Le lancement officiel du Club de la Table Française a eu lieu au mois de mai, dans la célèbrebrasserie Lipp du boulevard Saint-Germain. On y voit Nicolas Forissier au côté de deux desco-présidents, la sénatrice UMP de Paris Catherine Dumas et, au centre, le sénateursocialiste du Lot Gérard Miquel, lui-même agriculteur.

Nicolas Forissier, le rosé au poing

Jean-Claude Sandrier,le Stakhanov de l’Assemblée

Page 5: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 5

Amabilités

Dans un communiqué à en-têtedu parti de la France, l’ancienleader régional du Frontnational, Jean Verdon (ci-dessus), dénonce les proposgrossiers et ignominieux d’unecertaine Marie-ChristineArnautu, conseillère régionaleFN en Ile-de-France. Cetteaimable personne (ci-dessous)avait traité, le 6 mai dans lescolonnes de l’Express, lefondateur du parti de la FranceCarl Lang et ses proches de« petites p. ». Voilà qui auguremal d’un débat constructif etapaisé entre les deux partisnationalistes.

Le Nouveau Centredans le CherLe parti d’Hervé Morin etMaurice Leroy avait undéficit de représentationdans le Cher. Il est désormaiscomblé ! Fin mai, un desmembres, Joël Badou,a lancé le Nouveau Centreà l’Hôtel Berry à Bourges.Philippe Vigier, députéd’Eure-et-Loir, était la gueststar de cette soirée destinéeà organiser le mouvementdans le départementberrichon.

Simple amendeBeaucoup de bruit pour rien.Wilson Valor, le maire UMP deLuisant (28), a été condamnépar le tribunal correctionnel deChartres à 3 000 € d’amendepour prise illégale d’intérêt àcause de l’embauche de sabelle-fille comme cantinière.Les plaintes des sept anciensmembres de sa liste quis’étaient constitués partiesciviles ont été jugéesirrecevables. L’affaire devraiten rester là.

Jean-Patrick Gille nemord pas à l’hameçonLa proposition de loi du députéUMP Jean-Frédéric Poissonvisant à favoriser le prêt demain d’œuvre d’une entrepriseà l’autre n’est pas du goût du

député socialiste tourangeauJean-Patrick Gille. Ce dernier,qui ne répugne pas à manier lecalembour à l’occasion,subodore la présence d’une« anguille sous roche ».Ce texte, s’il est adoptéen l’état par le Parlement,« pourrait avoir l’effet d’unebombe sur le marché du travailen atomisant toujoursplus les protections socialesdes salariés » affirme le députéségoléniste sur son site web.

Réserves sur HadopiBon connaisseur du web, ledéputé UMP de Loir-et-CherPatrice Martin-Lalande s’estabstenu lors du vote de la loiHadopi visant à instaurerdes sanctions contre letéléchargement illégal.Rapporteur du budget médiasà l’assemblée, PML a tenté, envain, d’éviter la coupurede l’abonnement. Une amende« applicable très rapidement »aurait épargné aux fournisseursd’accès « un investissementexclusivement répressif dans lesréseaux ».

BéatitudeSelon David Lebon (PS), ledéputé-maire UMP de ChartresJean-Pierre Gorges « rivaliseavec la benoîte béatitude d’uneChristine Lagarde nous disanttous les jours que la crise vabientôt se terminer ».

Nicolas Sarkozy avait créé NSTVdurant la campagne présiden-tielle. Barack Obama avait faitde même avec BarackTV.Maurice Leroy vient de lancersa propre Web TV avec le sou-tien des Jeunes centristes de la région etde son attaché de presse Thomas Hantz. Avec leroymedia.com, lesfans du député et président du conseil général de Loir-et-Cherauront la possibilité de voir – ou de revoir – ses meilleures émis-sions télévisées, diffusées ces derniers mois sur France 3 Centre(la grande majorité), TV Tours, La Chaîne Parlementaire, LCI et, enpoint d’orgue, la revue de presse de Paris Première, tournée le 20mars au théâtre des Deux-Ânes.

De Jean-Pierre Gorges, député-maire UMP deChartres (28), à ses collègues de l’opposition lors duvote du budget de Chartres Métropole qui prévoyaitune hausse de la taxe professionnelle : « Ah çà, quand

il s’agit de relever les impôts, on peut toujours compter survous ! ». De Maurice Leroy, député Nouveau Centre et pré-sident du conseil général de Loir-et-Cher, toujours friand de cita-tions : « Comme le dit Jean Monnet, les hommes n’acceptent lechangement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité quedans la crise ». De Monique Gibotteau, conseillère munici-pale et générale Nouveau Centre de Vendôme, à propos deCatherine Lockhart, maire PS de la ville : « Elle décide de toutrecluse dans son bureau. Est-ce de l’idéologisme forcené oude l’incompétence ? ». De Marisol Touraine, députée PS etvice-présidente du conseil général d’Indre-et-Loire, à propos deson rôle dans la brouille entre la présidente Claude Roiron et sonex-vice-président Philippe Le Breton : « J’ai tenté de pacifier. Envain. Maintenant c’est trop tard ! ».

SMS

Télé-Momo

Page 6: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

6 La Lettre Valloire - Juin 2009

Points Chauds En Scène

La croisade fiscalede Maxime CamuzatM axime Camuzat, le vice-président com-

muniste du conseil général du Cher,part en croisade… contre la hausse desimpôts locaux. Irrité par les transferts decompétences non compensés aux collectivi-tés, ce bon connaisseur des finances dépar-tementales et municipales prédit depuis desannées « une explosion de la fiscalité loca-le ». Au Département, il a refusé de voterl’augmentation des taux 2009 (en moyenne+ 16 %) décidée par la majorité à laquelle ilappartient. « Ce n’est pas un acte politiquedirigé contre mon camp, j’ai d’ailleurs voté le budget, poursuit le maire deSt-Germain-du-Puy. Mais je m’insurge contre le désengagement de l’Etat. Ilinflige une double peine aux départements qui doivent déjà affronter despertes importantes de ressources propres. »Calculette en main, il assure que « l’Etat doit au Cher, si l’on examine lemanque à gagner des transferts non compensés (APA, RMI, TOS, gestion desroutes), près de 22 M€ ». La demande, refusée par le ministère de l’Intérieur,d’une dotation supplémentaire de 5 M€ faite par l’exécutif du Cher « n’étaitdonc que justice ». Mais il ne fallait pas, selon lui, en rester là. « Nous aurionsdû refuser d’augmenter les impôts et attaquer l’Etat » avance ce « citoyen-contribuable ».Qu’à cela ne tienne ! Max Camuzat vient de créer une association dénommée« Solidarflop » – en hommage à une autre croisade menée en son temps parLech Walesa – qui déjà revendique une centaine d’adhérents. Son objet :forcer l’Etat par tous les moyens légaux à « rendre l’argent aux citoyens ».

Le redécoupage des circonscriptionslégislatives, dont on sait qu’il coûtera unsiège de député à l’Indre et en donnerapeut-être un supplémentaire au Loiret,fait l’objet d’âpres commentaires enBerry. On s’acheminerait vers un regrou-pement de la Brenne (aujourd’hui dansla 3e) et de l’agglomération de Château-roux (qui constitue la 1ère), tandis que lescantons du Boischaut-Nord (Valençay,Ecueillé) et celui de Levroux seraient rat-tachés à la 2e.

Découpageen Berry

Albert Barokas, architecte et pro-priétaire foncier sur la commune deSalbris (41), est en conflit ouvertavec le maire d’icelle Jean-PierreAlbertini. Pendant plusieurs mois,ce citoyen a sévèrement attaqué lemaire dans différents courriersadressés à la population et à desélus locaux. Mal lui en a pris !S’estimant diffamé, l’édile a portéplainte. La cour d’appel d’Orléansa condamné l’architecte à uneamende de 15 000 € et à verser, ensus, 4 000 € au maire.

Salle comblepour l’UMPDébut mai, Rémy Pointereau,sénateur UMP du Cher et lea-der de l’opposition au conseilgénéral du Cher, a fait sallecomble à Bourges pour « réta-blir la vérité » sur les financesdépartementales (lire ci-contre). Devant un auditoirecertes acquis d’avance, le séna-teur-maire de Lury-sur-Arnona pointé du doigt des dépensesjugées anormales (frais de per-sonnel, communication..).« Plus de coût de fonctionne-ment et moins d’investis-sements » a ajouté le maire deBourges Serge Lepeltier.

Quelques jours après le lancement de la croisade fiscale de MaximeCamuzat (lire ci-dessus), les conseillers généraux d’opposition(UMP et divers droite) du Cher publiaient une page entière dans lesjournaux locaux sous le titre « Chers(es) contribuables, on ne vous ditpas tout ».Avec force schémas, les 15 élus d’opposition expliquent que depuis 2004,la majorité PS-PC du conseil général a augmenté les impôts de 35 % alorsque la majorité UMP-DVD ne les avait augmentés que de 5,8 % durant les cinqannées précédentes. Ils réfutent aussi l’argument de la majorité actuellequi impute la hausse de l’impôt aux insuffisances de dotations de l’Etat.Si ce budget 2009 n’aura pas enrichi le contribuable du Cher, il aura au moinsprofité, dans une période difficile, à la presse locale.

Ardoisesolognote…

Contre-feu

Page 7: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 7

Deux jeunes élus d’opposition aumaire de Châteaudun, Cyril

Langelot et Jérôme Rebours, vien-nent d’être exclus de leur groupemunicipal. De fait, c’est le bureaudu GEM (Groupe d’Etudes Muni-cipales), une association pilotée parl’ancien maire UMP Alain Venot, quileur a signifié leur congé à l’issue« d’une véritable séance de tribunal »nous indique Jérôme Rebours. « Onme reproche d’avoir voté en faveurd’une modification des statuts de laZAC de Marboué qui permettait defaciliter l’implantation d’entreprises »poursuit-il. Les collègues de CyrilLangelot n’ont pas apprécié que cedernier s’épanche sur le manque dedémocratie interne au sein dugroupe d’opposition. « Sur une déli-bération aussi importante que la gra-tuité des bus, qui a été refusée par le

groupe, nous n’avons même pas étéconsultés » s’insurge Jérôme Re-bours qui dénonce la sévère repriseen main des « anciens » sur l’oppo-sition à Didier Huguet, le maire –

sans étiquette – élu l’an passé. Lesdeux pestiférés ont illico constituéun groupe ; ils n’excluent pas derecruter parmi les cinq autres élusd’opposition…

Une grande cuvée

D ébut février, Joël Billard, sénateur-maire UMP deBonneval (28), remettait à Claude Guéant ses

conclusions sur l’opportunité de créer un ministèrede la Ruralité. Pour cet élu de 56 ans, qui a entamé

l’an passé son cin-quième mandat demaire dans deux com-munes différentes (St-Maur-sur-le-Loir, puisBonneval), la réponseest carrément oui. « Lesnéo-ruraux travail-lent souvent dans lescentres urbains. Ilsveulent les mêmes ser-vices qu’en ville enpayant les impôts dela campagne », expli-que Joël Billard, qui

donne un exemple : « Un enfant scolarisé en mater-nelle coûte 1 400 € par an à la commune (trans-ports, cantine, entretien des bâtiments) ; ses parentsramènent tout juste 400 €de taxes locales. Si rien nechange, nous serons obligés d’augmenter la pressionfiscale. Pour l’éviter, je propose de créer un système depéréquation entre les recettes des villes et celles decommunes rurales ».Autre combat du maire de Bonneval, la présence desservices en milieu rural. « Nos populations ont besoind’une présence médicale qui se concentre, aujour-d’hui, dans les centres urbains. Il faut favoriser lacréation de maisons médicales ou de cabinetssecondaires dans les bourgs. » Mais, pour engagercette réforme d’ampleur, il est nécessaire de créer unposte gouvernemental : Joël Billard en est persuadé.Alors, après le sous-préfet aux champs d’AlphonseDaudet, aura-t-on le ministre des champs de NicolasSarkozy ?

Désormais qualifié de « déserteur » par son ancien chef de file Jean-Marie Le Pen,Jean Verdon était tête de liste régionale du Parti de la France de Carl Lang aux élec-tions européennes. Sur la même région Massif central-Centre, la liste du Frontnational était conduite par Patrick Bourson. Après avoir passé quelques années enprison pour braquage de banques, ce viticulteur de 53 ans s’est associé avecJean-Marie Le Pen dans une affaire de vins de cham-pagne qui a sorti, il y a quelques années, une cuvéebaptisée « Veuve Poignet ». Cet amateur de bons motsn’hésite pas à faire le coup de poing lorsqu’il n’est pascontent. Un journaliste de l’Union de Reims en a faitles frais l’an passé. Largement battu dimanche 7 juin,Patrick Bourson avait promis de verser ses 5 500 €

d’indemnités mensuelles de député européen auxRestaurants du Cœur. Ils devront s’en passer.

L’opposition est en miettes à Châteaudun

Rural et réformateur

Page 8: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Olivier Marleix,le prétendant

8 La Lettre Valloire - Juin 2009

Points Chauds En Scène

A 38 ans, Olivier Marleix est-il candidat à la suc-cession de Gérard Hamel, le député-maire

UMP de Dreux ? S’il est souvent cité, le maired’Anet, vice-président du conseil général d’Eure-et-Loir et conseiller technique de Nicolas Sarkozy encharge des collectivités locales et des relations avecles élus, n’est pas homme à dévoiler ses batteries.« A la différence de certains, je n’ai pas le temps detirer des plans sur la comète. Et j’ai aussi trop derespect pour Gérard Hamel…»Fils de l’actuel secrétaire d’Etat à l’Intérieur et auxCollectivités territoriales Alain Marleix, ce natif duCantal a la politique dans le sang. Membre du cabi-net de Charles Pasqua… à 17 ans, puis collaborateur

de Michèle Alliot-Marie à la Jeunesse et aux Sports, il a fini par rejoindre le Saintdes Saints : la mairie de Paris. Mais c’est en tant que directeur de cabinet del’ancien président du conseil général d’Eure-et-Loir, Martial Taugourdeau, que ceSciences-Po va tâter pour la première fois des questions locales. « Je suis arrivéau conseil général en 1998, pensant n’y rester que deux ans. J’y suis restéjusqu’à l’élection de Nicolas Sarkozy. »Président du pays drouais (60 communes, 110 000 habitants), un mandat qui lepassionne, Olivier Marleix souligne « qu’il ne fuira pas, le moment venu, sesresponsabilités. Mais si je deviens maire de Dreux, je ne briguerai pas le fau-teuil de député. Le double mandat est trop lourd à porter ».

Une conventionsur les railsA l’heure où nous publions ceslignes devait incessamment êtresignée la convention de finance-ment (63M€, dont 41€ à la chargede la Région) de l’électrificationde la ligne Bourges-Saincaize. Lestravaux de ce second tronçon, quivient après l’électrification deBourges-Vierzon et de Tours-Vier-zon, débuteront à la fin de l’annéepour une réception programméeen 2011. « Nous aurons réussi àélectrifier cette transversale surdeux contrats de plan Etat-Région »se félicite Jean-Michel Bodin, vice-président de la Région Centre. Quiajoute que l’infrastructure a re-lancé l’intérêt des responsablesdu port de Nantes pour la créa-tion d’un port « sec » à Vierzon.A voir…

La méthode Coué fait des émules.Maurice Leroy (Nouveau Centre), leprésident du conseil général 41 etsoutien indéfectible du candidatHervé Novelli (UMP) à la présidencede l’exécutif régional, a jugé la région« gagnable ». Selon lui, le bilan dusocialiste François Bonneau est bon« pour la culture et le sport ». Pourl’économie, « c’est effroyable », lâche-t-il. « J’ai tendu la main au présidentBonneau en décembre, j’attends tou-jours… » regrette Maurice Leroy.

Méthode Momo…Dans son livre Demain sera un autre jour, le socialiste Yann Galut, vice-président du conseil général du Cher, règle ses comptes avec sa rivaleIrène Félix qui a conduit sans succès la liste de gauche auxdernières municipales à Bourges. Il se dit « frappé par les personnes (…)qui me disaient que notre candidate avait de très grandes qualités degestionnaire en tant qu’élue, qu’elle ferait une excellente première adjointe,mais qu’ils ne la voyaient pas maire ». Yann Galut regrette « qu’elle n’ait

pas su m’intégrer davantage à son dispositif de campagne, mais aussi à l’écriture duprogramme pour Bourges ». Avec l’air de ne pas y toucher, l’avocat prévient sespairs : « Dans les années qui viennent, c’est aussi ensemble que nous devronsdébattre afin de déterminer celle ou celui qui sera le mieux à même de porter noscouleurs lors des prochaines municipales ». Et d’avancer sans rire : « Je neconsidère donc pas Irène Félix comme une future adversaire ». Du grand art !

Petits meurtres entre amis

Page 9: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 9

Karine Gloanec-Maurin, la culture sans limites

François Bonneau en est resté sans voix«L’ affaire » Orelsan aura donné

un formidable coup de poucemédiatique à un chanteur qui n’en

attendait, ni n’en méritaitpas tant. Rappelons les faits :début avril, le président

du conseil régionalFrançois Bon-

neau annoncequ’il est prêtà geler lasubventionaccordée parla collectivitéauPrintempsde

Bourges si celui-ci maintient la pro-grammation durappeur Orelsan.

Ce dernier, qui ré-pond au nomd’Aurélien Coten-

tin et dont le papa est… principal de col-lège (le métier de François Bonneau !),a commis il y a deux ans une chansonaux paroles mêlant misogynie, violenceet franche bêtise. Un chef-d’œuvre d’ail-leurs retiré de son répertoire et prati-quement oublié depuis.Mais on n’emprisonne pas Orelsan. Ladéclaration présidentielle a eu pour effetde raidir Daniel Colling, l’organisateur

du festival. Soutenu par une bonne par-tie du monde de la culture et par les ins-tances nationales du parti socialiste, lefondateur du Printemps de Bourgesmaintient le concert du rappeur et « rin-gardise » le pauvre François Bonneau,s’étonnant au passage que l’ancien prin-cipal s’érige en censeur. Orelsan a fina-lement chanté. Et le président de laRégion en est resté sans voix.

Q uatrième de la liste socialistesur la région Centre-Massif

central, la vendômoise KarineGloanec-Maurin ne pouvait guèreespérer un siège de députée euro-péenne. La logique complexe descourants lui a finalement été défa-vorable, préférant réserver les posi-tions éligibles au fabiusien HenriWeber et à la ségoléniste CécileJonathan, finalement battue. Maisla première adjointe du maire deSt-Agil (41) a pris place dans la vierégionale. Sans se fixer d’objectifsprécis, elle reconnaît que cettecampagne lui a donné une staturequi la promet à d’autres joutes.Première secrétaire de la fédéra-

tion de Loir-et-Cher entre 2005 et2008, cette tourangelle d’origine,proche de Pierre Moscovici et doncralliée à la motion de BertrandDelanoë au dernier congrès deReims, répartit aujourd’hui sa vieprofessionnelle entre la rue deSolférino, où elle occupe le posteenvié de secrétaire nationaleadjointe à la Culture, et la prési-dence de la FNCC (Fédérationnationale des collectivités territo-riales pour la culture) qui lui per-met de côtoyer des élus de toutestendances politiques.Mais cette passionnée de spectaclevivant, qui a dirigé une troupe dethéâtre et fondé l’association

l’Hectare, à Ven-dôme, ne limitepas son horizonà la seule cul-ture : « C’est laconstructiond’une civili-s a t i o n q u im’intéresse »dit-elle. C’estd’ailleurs parcequ’elle estimeque la culturedoit sortir deses murs qu’ellesiège à la commission aménage-ment de… l’espace du CESR. Enattendant une autre assemblée ?

Hors-sujetLe 26 mai, lors du vote du compte administratif de la collectivité… et à quelquesjours des élections européennes, les conseillers municipaux communistes deTours se sont livrés à un vibrant réquisitoire visant pêle-mêle l’action du gou-vernement, les banques et « l’idéologie » libérale. Certains de leurs collègues –opposition et majorité confondues – ont tenté de replacer en vain le débat surle terrain local.Pierre Texier, adjoint communiste chargé de la circulation, a même reprochéà un conseiller d’opposition, qui se réclame d’un gaullisme de gauche, d’ac-cepter sans broncher que soit « pillé par le gouvernement l’héritage du Conseilnational de la Résistance ». Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Page 10: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

10 La Lettre Valloire - Juin 2009

Points Chauds Aménagement

La réforme territorialeachoppe

sur la représentationSi les élus locaux, tous bords confondus, s’accordent à reconnaître la nécessité d’uneréforme de l’organisation des territoires, ils sont souvent en désaccord avec laproposition du rapport Balladur de créer un statut de conseiller territorial, quireprésenterait Région et Département. Voilà qui promet des discussions animées auSénat, probablement à l’automne.

C omme nous l’avions pressentilors de la publication du rap-port de la commission Balladur

sur la réforme territoriale (cf. La LettreValloire n°494 du 11 mars 2009), lepoint le plus discuté est celui de lareprésentation territoriale. Les mem-bres de la commission Balladur pro-posent de supprimer les cantons,« sans méconnaître l’importance dece bouleversement dans la vielocale ». Du coup, les dernières élec-tions cantonales pourraient avoir lieuen 2011 ; dès 2014, elles seraient rem-placées par un scrutin de liste propor-

tionnel à deux tours commun auxdeux assemblées, régionale etdépartementale.Les premiers de liste seraient, dansune proportion à déterminer,désignés pour siéger au conseilrégional et au conseil départemental,tandis que les suivants siègeraientexclusivement au conseil départemen-tal. Si son rapport suggérait initiale-ment la création de circonscriptionsélectorales infra départementales,Edouard Balladur semble aujourd’huiincliner pour un dosage de scrutin deliste dans les grandes villes et de

scrutin uninominal dans les zonesrurales, avec un probable redé-coupage de la carte des cantons. C’est,en tout cas, ce que l’ancien Premierministre a affirmé le 30 mai àVendôme, lors d’une conférence-débat organisée par l’association desmaires de Loir-et-Cher et MauriceLeroy.Quelle qu’en soit la forme finale, ceprojet ne satisfait pas la gauche. Lorsdu colloque du CESR sur la réforme,organisé le 17 avril à Orléans, le prési-dent du conseil régional a rappelé sonattachement à un mode électif dis-tinct pour chaque échelon adminis-tratif. Aux Départements le leur, à laRégion le sien. Il croit discerner, avecla réunion des deux scrutins prônéepar la commission, un risque « d’é-miettement, d’atomisation desresponsabilités ».Eric Doligé, sénateur et présidentUMP du conseil général du Loiret, nesemble guère plus convaincu et ilsoulève des obstacles constitutionnelsà la création d’un statut unique. Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste duLoiret et ancien secrétaire d’Etat auxcollectivités locales, plaide quant à luipour l’instauration du suffrage uni-

Edouard Balladur, le 30 mai à Vendôme

Page 11: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 11

versel direct pour le président et lesmembres des communautés urbaineset d’agglomération. Celui qui fut maired’Orléans de 1989 à 2001 va mêmeplus loin en proposant qu’en ville, lesreprésentants du départementsoient élus « sur la base » des com-munautés d’agglomération. « Dansles cantons ruraux, c’est autrechose » précise-t-il.Gérard Longuet, l’un des 11 membresde la commission et lui-même ancienprésident de Région, défend pourtantl’idée d’un « élu territorial, qui nesoit ni le conseiller général, tropproche de son clocher, trop enclin àdéfendre son canton, ni le conseillerrégional, qui tombe exactement dansl’excès inverse ». Il se dit d’ailleurs« optimiste » quant à sa validation parle Parlement, reconnaissant « que cesera le point nodal, le point de diffi-culté ».Au-delà de leur représentativité, sepose la question de la répartition descompétences entre collectivités.Président de Région, FrançoisBonneau veut leur donner plus depouvoirs. Il appelle à un « Acte III »de la décentralisation qui « clarifierait

les choses » et plaide pour que lesRégions héritent de « blocs de com-pétences » dans les domaines où ellessont déjà présentes : le développe-ment économique, la formation et« une partie de l’enseignementsupérieur avec ce qui touche à larecherche et à l’innovation ». Ilrelance l’idée « d’un chef de file » quiassumerait la responsabilité de poli-tiques publiques dans certainsdomaines de compétence.S’exprimant lors du même colloquedu CESR, Eric Doligé a, bien entendu,

exprimé ses divergences avec sonhomologue régional. « On constateque les Régions ne sont pas des lieuxde cohérence » a-t-il expliqué, en insis-tant sur le fossé creusé entre les deuxniveaux de collectivité : « En douzeans (la gauche gouverne la régiondepuis 1998, NDLR), jamais les sixprésidents de Départements n’ont étéréunis par la Région pour discuterde grands projets ».François Bonneau lui rappelle quel’un et l’autre sont liés « par des con-ventions (…). Eric Doligé voudraitque la politique de la Région soit lasomme des politiques des départe-ments qui la composent. Ce n’est pascela une politique régionale ». Leprésident de la Région considère que« les conseillers généraux trouventleur légitimité au niveau du canton.On ne peut leur demander de faire,en même temps, de grands projets

d’avenir à l’échelon régional ».En revanche, les deux hommes sonten accord sur un point : « Il faudraitdémontrer que la simplificationengendrerait des économies » inter-roge Eric Doligé, faisant écho à lapréoccupation du président du con-seil régional qui rappelait son opposi-tion « à la suppression d’un échelon».Tout le monde semble avoir écartécette hypothèse : le rapport Balladursouligne d’ailleurs que la simplifica-tion de l’administration territoriale« n’implique pas la suppression detel ou tel niveau d’administration »,ajoutant que cette facilité « pose aumoins autant de problèmes qu’elleest supposée en résoudre ».Les fameux redécoupages, qui onttant suscité de commentaires avant lapublication du rapport, ne font pluspeur à grand monde. Les 11 sages secontentent d’appeler à des regroupe-ments volontaires, citant « l’exempledes initiatives prises en ce sens parles deux départements savoyards(qui) montre que ce n’est pas là unehypothèse d’école ». Concernant les

régions, le comité est on ne peut plusclair. S’il souhaite qu’elles deviennentl’un des deux principaux échelonsd’administration locale (avec les inter-communalités), il estime « qu’il n’apas compétence pour procéder à desrecommandations ».Certes, le comité « a formé le vœuque, dans un délai raisonnable,notre pays soit doté d’environ unequinzaine de régions », rappelant«que plusieurs projets en ce sens exis-

tent, à l’initiative de certainesrégions, et qu’il n’y aurait que desavantages à les encourager ».S’exprimant à titre personnel avant lapublication du rapport, EdouardBalladur avait suggéré « que leurpérimètre soit revu pour les doterd’une population moyenne de 3 à 4millions d’habitants ».Les éventuels fusions ou redé-coupages seront manifestement lais-sés à l’initiative des assembléesdélibérantes et des populations quipourraient, comme le demandeXavier Bertrand, être appelées à s’ex-primer sous la forme d’un référen-dum consultatif. François Bonneaun’a pas de « position de principe surle nombre de régions », mais ilsouhaite que de telles décisions soientprises « à partir d’un choix des po-pulations et non de l’Etat ». L’avenir ledira. Rendez-vous à l’automne pourle débat parlementaire et, comme l’alaissé entendre Edouard Balladur àVendôme, au tout début de l’année2010 pour la nouvelle loi.

”“ LA SUPPRESSION D’UN ÉCHELON ADMINISTRATIF

POSE AU MOINS AUTANT DE PROBLÈMESQU’ELLE EST SUPPOSÉE EN RÉSOUDRE

François-Xavier Beuzon

Eric Doligé

Jean-Pierre Sueur

Page 12: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

12 La Lettre Valloire - Juin 2009

Points Chauds Aménagement

La Région boude la LGV

R ien n’y fait ! La Région Centre neversera « pas un kopek » au pro-

gramme de construction de la futureLigne à Grande Vitesse (LGV) SudEurope qui doit relier pour un coûttotal de 7,2 Md€, Tours à Bordeaux.« Nous estimons que cette infrastruc-ture est de la responsabilité de lanation » explique Jean-Michel Bodin(PC), vice-président délégué auxinfrastructures et aux transports.« Dans cette logique, la part de l’Etat(25 %) est beaucoup trop faible. Parailleurs, nous constatons avec regretque l’Europe ne participera pas aufinancement alors que la dimensiontransfrontalière de cette desserte quinous reliera à l’Espagne est évi-dente ». Alors, non, c’est non ! Le pré-fet d’Aquitaine, qui a été chargépar le gouvernement d’amadouer

les élus rétifs, risque de ne pastrouver beaucoup d’écho du côtéd’Orléans… Une autre clef de répar-tition, plus favorable aux collectivi-tés, peut-elle faire évoluer la positionde la Région Centre ? « Nous ne noussituons pas dans cette perspective »prévient Jean-Michel Bodin.Les autres collectivités, y compris laRégion Poitou-Charentes, s’apprê-tent à négocier en échange de leursoutien des aides au financementd’infrastructures locales (routes, fer-roviaire). Mais il sera dit que leCentre ne mangera pas de ce pain-là… Il est vrai que des considérationsplus idéologiques orientent l’exécu-tif regroupé autour de FrançoisBonneau. « Ce n’est pas le cœur dudébat, mais nous ne sommes pas àpriori favorables au principe du

partenariat public-privé annoncépour la LGV. Ce dernier n’a pas glo-balement fait preuve de son effica-cité, notamment en terme decontrôle des coûts et de niveau detarif acquitté par le voyageur » réaf-firme ainsi Jean-Michel Bodin.Rappelons toutefois, à l’instar denombreuses associations d’usagers,que la tarification TGV appliquéeaujourd’hui par la SNCF ne semblepas avantager particulièrement lesclasses laborieuses…

La Région Centre a décidé de boycotter le financement de la LGV Sud Europe. Laparticipation de l’Etat est jugée trop faible. Le financement public-privé n’est pascompatible avec la ligne politique affichée à Orléans.

L’A 19, futur boulevard du nord Loiret

Apeine plus de quatre ans aprèsla signature du contrat de

concession à Arcour, une filiale dugroupe Vinci, l’A 19 a ouvert le 16juin ses 101 km de bitume entreArtenay, au nord d’Orléans, etCourtenay, à l’est de Montargis. Lanouvelle autoroute va pouvoir redy-namiser la partie nord du départe-

ment du Loiret : d’abord, elle va créer150 emplois directs sur les gares depéage, les aires de service et les cen-tres d’entretien. Ensuite, elle va per-mettre la création de plusieurs zonesd’activité le long de son parcours.Au plus près d’Orléans, la premièrees t s i tuée sur les communesd’Artenay et de Poupry, dans l’Eure-et-Loir limitrophe. Ce projet doit sedévelopper sur 150 ha, en troistranches. L’acquisition foncière estpratiquement terminée et la commer-cialisation d’une première tranche de68 ha va débuter. A Escrennes, unpeu plus à l’est, 70 ha sont commer-cialisables ; c’est la zone la plus avan-cée et les fouilles archéologiques sont

en cours. A Auxy, entre Puiseauxet Beaune-la-Rolande, la moitié des60 ha sont acquis. Les quelque 50 hade la première tranche d’Arboria, àl’ouest de Montargis, sont déjà engrande partie commercialisés et uneseconde tranche est prévue.La dernière zone d’activité, la plus àl’est, est également la moins avancée.La réflexion est en cours pour unelocalisation dans les environs deCourtenay, peut-être à proximité de labase Intermarché d’Hilaire-les-Andrésis (notre photo), où l’A 19 et laRN 60 ne feront plus qu’une seule etmême voie durant quelques kilomè-tres. Mais là, l’échéance est plutôtfixée à 2011.

L’ouverture du barreau manquant de l’autoroute A 19, entre Artenay et Courtenay, vas’accompagner de la création de nouvelles zones d’activité dans le nord Loiret.

Jean-Christophe Savattier

FXB

Page 13: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

9 JUIN 2009

AEROPORT ET LOW COST : UN NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE

J’aimerais réagir ici à un billet de lecteur paru récemment dans la Nouvelle République, billet inti-tulé aéroport et low cost qui me permet de rétablir deux vérités économiques :

1/ L’offre low cost est différente de l’offre des grandes compagnies aériennes : les low cost propo-sent un nouveau modèle économique sur le marché et donc une nouvelle offre sur le marché dutransport aérien. Il appartient au consommateur de faire son choix dans une gamme de produitsplus large, en comparant les différentes offres selon ses propres critères (prix, qualité de la pres-tation, proximité…).

J’ajoute que les grandes compagnies choisissent de concentrer leurs vols sur des villes « à taillecritique » et donc, par conséquence, de ne pas en desservir certaines. L’offre low cost, elle, se faitplus large. Je rappelle que depuis le 31 mars, Marseille est à 1 heure 30 de Tours grâce à la ligneRyanair.

2/ Ce ne sont pas les impôts des contribuables qui sont mis à contribution pour le développementde l’aéroport, mais une partie de l’impôt additionnel à la Taxe Professionnelle dont sont redeva-bles toutes les entreprises inscrites au Registre du Commerce et des Sociétés auprès de la CCIde Touraine.

La CCI reverse une partie de cette ressource sous forme de subvention à l’aéroport, que je consi-dère comme une participation au développement économique de la Touraine.

(N’oublions pas que ce sont nos impôts de contribuables qui ont servi à Air France lors des opé-rations de recapitalisation)

Je vous invite à lire l’entretien mené dans le dernier Touraine Eco le mag sur le sujet : vous appren-drez qu’en 6 ans, 450 000 passagers sont passés par l’aéroport de Tours grâce à la liaisonRyanair. Plus de la moitié déclarent qu’ils ne seraient pas venus si la liaison n’avait pas existé.Vous apprendrez également qu’un passager dépense en moyenne 490 euros lors de son séjour.

Patrick Poirier, vice-président de la CCI Touraine

C C I T O U R A I N E

A C T U A L I T É

M A N I F E S T A T I O N

Participez à la troisièmeédition des Rencontres TouraineEcobiz pour :

Développez votre réseau d’affaires !Rencontrez de nouveauxclients ou fournisseurs !Diversifiez votre activité !Echangez, découvrir !

MARDI 10 NOVEMBRE

Contact :02 47 47 20 [email protected]

C O O R D O N N É E S

CCI Touraine4 bis, rue Jules FavreBP 4102837010 TOURS CEDEX 102 47 47 20 [email protected]

http://www.touraine-eco.com/leblog

Cette page prolonge chaque trimestre dans le magazine de La Lettre Valloireles opinions et réactions des élus de la CCI Touraine sur l’actualité économique

de nos territoires. Ces « posts » courts sont également publiéssur Touraine Eco le blog (http://www.touraine-eco.com/leblog)

et ouverts aux commentaires des internautes.

UNE NOUVELLE VISION DU COMMERCE

Le 12 mai dernier, nous avons vécu avec Thilbault le Carpentier une soirée réellement précieusecar elle nous a permis de partager une vision du commerce de demain. Alors que l'on voit le pay-sage commercial des centres-villes muter, que l'on voit fleurir des centres commerciaux de plusen plus gigantesques en périphéries de nos villes, le commerce indépendant a cependant uneréelle carte à jouer et des opportunités à saisir. Trois constats :

1/ Le temps de courses s'est réduit d'une heure en 15 ans. La proximité reste donc un atout pri-mordial.

2/ Les instants de consommation changent et deviennent pluriels ce qui devra faire inéluctable-ment évoluer les implantations des commerces qui devront non plus être fixés en un seul endroitmais avoir différentes implantations plus petites.

3/ L'attractivité des villes et les besoins de différenciation conduisent à ce que les centres-villesne soient plus des avenues d’enseignes nationales qui font que toutes se ressemblent mais quele commerce soit aussi partie prenante de l'image et de l'attractivité de ce centre ville.

Pour ce faire, il convient de ne plus opposer commerce de centre ville et commerce de périphé-rie. Cette opposition est dépassée car ces deux types d'implantations commerciales ont desobjectifs convergents : augmenter l’attractivité du pôle. Dorénavant, le commerce indépendant doitpenser collectif et développer son animation commerciale comme le conçoit un centre commer-cial. Pour ce faire, les commerces indépendants doivent créer des organisations commercialesfortes et qui défendent leur point de vue.

Au travers d’Achat Touraine, la CCI Touraine veut à la fois sensibiliser les commerçants aux nou-veaux modes de commerce par internet et faire basculer les commerçants mais également êtreun lieu de partage et d'échanges pour qu'ensemble, avec les Unions Commerciales, les commer-çants indépendants trouvent une vraie place dans le paysage commercial de la Touraine à côtédes enseignes, des grandes surfaces et des centres commerciaux.

Josée Le Bihan-Kats, vice-présidente de la CCI Touraine

28 AVRIL 2009

Page 14: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Points Chauds Politique

14 La Lettre Valloire - Juin 2009

U ne élection peut en cacherune autre. Derrière une cam-pagne soporifique et calami-

teuse des Européennes qui a vu leparachuté Henri Weber ramer poureffacer le veto initial des militantssocialistes du Limousin, se profilentles régionales. Un challenge autre-ment plus mobilisateur pour un PSencore sous le coup du tsunami quia emporté le congrès de Reims.« Il y a une réelle exaspération des

militants par rapport à ces clivages,sur laquelle souffle la droite » lanceAlain Dayan. L’adjoint de JeanGermain, chargé du tourisme et desfestivités à la Ville de Tours, n’est pasà la fête. Secrétaire d’un comitérégional un peu fantoche, AlainDayan a pour mission de négocieravec les six secrétaires fédéraux,d’une part le candidat à la présidencede la région, d’autre part les têtes deliste départementales. C’est la qua-

drature du cercle, tant il s’agit depeser chacun des paramètres quesont la représentation des motionsdu congrès, celle des départements,sans oublier la parité !En Eure-et-Loir, le PS traîne commeun boulet la succession cafouilleusede Georges Lemoine, l’ancien mairede Chartres. Fin novembre, le ségo-léniste Patrick Dubourg a été large-ment réélu à la tête de sa fédération.Mais deux pousses ambitieuses émer-gent : Françoise Vallée, éphémèredéputée, élue contre le maire UMPde Chartres à la faveur d’une partielle

avant d’être invalidée quelques moisplus tard, et David Lebon, candidatinvesti par le PS à la seconde partielleet directeur adjoint du cabinet deMartine Aubry rue de Solférino (lire,à ce sujet, notre dernier magazine).Au nom de la parité, Françoise Valléepourrait conduire la liste eurélienne.La Chartraine a d’ailleurs affiché sesambitions en débarquant en pleinPrintemps de Bourges où personnene l’attendait. Patrick Riehl, vice-pré-

sident de la Région, caresse aussiquelques ambitions au nom du PRG.En Indre-et-Loire, Jean Germain nebrigue pas la présidence malgré lessollicitations. Il préfère tirer lesficelles en coulisse en restant grandargentier et premier vice-président...jusqu’aux sénatoriales où il sera tenude démissionner de la Région en casd’entrée au Palais du Luxembourg.Derrière l’incontournable maire deTours, Mélanie Fortier devrait tirerson épingle du jeu au nom du petitparti frère, le PRG, en compagnied’Isabelle Gaudron, élue à Amboise.

C’est probablement François Bonneau qui conduira le PS – uni dès le premier tour avec le PRG etle PC, mais sûrement sans les Verts – à la bataille des prochaines régionales. De nou-velles têtes, souvent féminines, pourraient encadrer un président sortant qui s’appuiera sur le soutienvigilant mais pas tout à fait désintéressé de Jean Germain et de Michel Sapin.

Après les remous de Reims

le PS s’accrocheà la Région

“ IL Y A UNE RÉELLE EXASPÉRATIONDES MILITANTS PAR RAPPORT À CES CLIVAGES,

SUR LAQUELLE SOUFFLE LA DROITE”François Bonneau

Page 15: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 15

Battue en août 2007 par FrançoisBonneau lors du vote de successionde Michel Sapin à la présidence deRégion, l’orléanaise Marie-MadeleineMialot s’était trouvé une porte desortie : une position éligible auxEuropéennes. Ravis de l’aubaine,François Bonneau et Jean-PierreSueur avaient appuyé de tout leurpoids l’exil de ce caillou dans leurchaussure. Mais les calculs byzantinsde la rue de Solférino ont choisi uneautre martingale. 3M semble toute-fois exclure de disputer une secondefois la candidature présidentielle àFrançois Bonneau.Dans le Loiret, la fédération cherchetoujours un successeur à Jean-PierreSueur, aujourd’hui sénateur. Seul de

taille à défier le tandem UMPGrouard-Lemaignen à la mairied’Orléans, Christophe Chaillou, leconseiller général et maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle, hésite toujours àfranchir le pas. Deux militants histo-riques ne repartiront pas : MichelinePrahecq, qui préfère se consacrer àson mandat de conseiller général, etJean-Marc Rousseau.Depuis quelque temps, le conseilrégional bruisse du retour de MichelSapin aux affaires. « C’est la droitequi répand ces rumeurs ! » nousaffirme-t-on. Il est vrai que la doubledémission (2000, puis 2007) de l’an-cien président de la Région Centrea laissé des traces.Recyclé à Solférino, il conserve auchaud ses deux mandats de députéet de maire d’Argenton-sur-Creuse,ainsi que quelques solides ancragesrégionaux comme la présidence del’aéroport de Châteauroux ou celledu festival des jardins de Chaumont-sur-Loire. Une chose est certaine :l’ancien ministre de l’Economie etdes Finances ne restera pas les brascroisés lors de la prochaine électionrégionale.

Un autre ancien président de Région,Alain Rafesthain, devrait tirer sa révé-rence. Dans son département duCher, Irène Félix pourrait se mettresur les rangs. Mais l’ancien députéYann Galut, désormais à couteauxtirés avec la candidate malheureuse àla mairie de Bourges, est aussi donnécomme tête de liste possible. Surfond de rivalité historique entreMichel Sapin et André Laignel,Dominique Roulet, ancien directeurde cabinet du second et premiersecrétaire fédéral, devrait conduirela liste dans l’Indre.Même duel de caciques en Loir-et-Cher, entre Bernard Valette et MichelFromet, auquel est en passe de suc-céder le tandem municipal blésois,

Marc Gricourt-Christophe Degruelle.Bernard Valette, le voyageur de larégion (il est en charge des relationsinternationales), hésite à repiquer.Elu à la mairie de Lamotte-Beuvron,Alain Beignet ne devrait pas êtreabsent de la liste. Mais le soin de laconduire pourrait revenir à BéatriceArruga, vice-présidente sortante etélue à Vendôme. L’ancienne secré-taire fédérale de Loir-et-Cher, KarineGloanec-Maurin, n’aurait pas dit sondernier mot.Mais la question que tous se posentest bien celle de la bonne candida-ture à la présidence. A son arrivée àl’ombre de la cathédrale d’Orléans, lalumière n’a pas jailli comme par mira-cle sur le nouveau président. Ondisait ce principal de collège mon-targois une peu falot, en comparai-son de l’étoile Sapin et de sapuissante machine intellectuelle.Dans un premier temps, le ménage aété fait au cabinet : sous le signe durajeunissement, l’équipe Bonneau aété « germanisée » (Sylvie Fredon,Jean-Pierre Tolochard…), le mairede Tours souhaitant garder plusqu’un œil sur le pilotage régional.

De l’avis général, François Bonneaus’est ensuite plutôt bien coulé dansles habits de président, gagnant enépaisseur et en assurance. En restantà peu près dans les clous de l’équipeprécédente avec peu de change-ments, le team Bonneau, mélangeobligé de rose, de vert et de rouge,n’a pas pris de carton jaune notable.En s’installant dans le fauteuil,François Bonneau a eu besoin de seforger une image. « Il s’est évertué àfaire oublier Michel Sapin »,explique sous couvert d’anonymatun élu.

François Bonneau veut toutefois êtrepartout, jusqu’à oublier de travailleren équipe. En ont découlé des pro-blèmes de communication sur desdossiers sensibles. L’affaire du rap-peur Orelsan en est l’illustration.François Bonneau est monté à l’as-saut sans consulter suffisamment sonentourage. Après un bras de fer avecDaniel Colling, directeur historiquedu Printemps auquel des responsa-bles de la rue de Solférino ontapporté leur soutien, il s’en est suiviun cafouillage médiatique et des ten-sions palpables au sein de l’exécutif.Dans dix mois, ce sera une autrechanson : les morceaux de Reimsdevront être recollés pour battre unHervé Novelli, entré depuis bellelurette en campagne. L’avenir dira siFrançois Bonneau était le bon can-didat pour relever ce défi.

Charles Tulibad

LA QUESTION QUE TOUS SE POSENTEST BIEN CELLE DE LA BONNE CANDIDATUREÀ LA PRÉSIDENCE “

Béatrice Arruga“

Page 16: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Points Chauds Politique

Exclusion de la présidente du MoDem 37, débauchage d’un élu par le président Nouveau Centre duconseil général de Loir-et-Cher : le parti de François Bayrou a connu un printemps agité en régionCentre. Ce n’est pas le score aux élections européennes qui a regonflé le moral des troupes.

De la frituresur la ligne du MoDem

E n région Centre, les démêlésinternes du MoDem démorali-sent les militants qui n’en peu-

vent mais… Ainsi, le bureau nationaldu parti de François Bayrou a-t-il sus-pendu en mars dernier deux piliers

de la formation centriste : l ’ex-présidente du MoDem37 Colette Girard et sonbras droit Jean-LucNavard. Les deux fautifspaient leur alliance aux

dernières municipales avecl e s o c i a l i s t e J e a nGermain à Tours pour la pre-

mière, avec le socialistePhilippe Le Breton à

Joué-lès-Tours pourle second et ce,sans en avoirréféré à leurs

i n s -t a n c e sna t i o -nales.«C ’es t

u n equestion

de discipline departi, pas unequestion idéolo-gique » expli-que Marc Fes-neau, conseillerrégional deLoir-et-Cher.E g a l e m e n tchargé de mis-sion au plann a t i o n a lauprès des

fédérations, le

président de la communauté decommunes de Marchenoir expliquela position du mouvement : « Laconsigne était claire. Une investi-ture était requise pour toutes lesvilles de plus de 20 000 habitants.Ces deux élus n’ont pas respecté ceprincipe ».Dans l’attente d’une clarification etd’une nouvelle élection, c’est MarcFesneau, président du MoDem 41,

qui a été désigné pour administrerla fédé tourangelle. Une annexionpeu goûtée par les partisans deColette Girard, qui dénoncent « desméthodes sectaires, incompatiblesavec la culture politique de notreformation et une manière peu élé-gante d’écarter Colette Girard deseuropéennes ».Surtout, les punis n’admettent pasque cette décision du bureau sur-vienne après une première fatwa bay-rouiste à l’encontre de ColetteGirard, juste après la municipale demars 2008. Cette dernière avait réussià reprendre la main à la faveur deson élection – contestée – à la prési-dence du MoDem 37 (cf. LettreValloire de décembre 2008).« Il n’y a pas d’acharnement. C’estune décision arbitrale normale,conforme à nos statuts » commenteMarc Fesneau qui, certes, « regrette »qu’elle soit intervenue quelquessemaines avant les européennes. Etqui souligne au passage que Colette

Girard est loin de faire l’unanimitéen Touraine. Certains militants esti-meraient, en effet, que leur ex-pré-sidente mène une stratégie « troppersonnelle » qui la conduit à siégeraux côtés du maire PS à Tours et às’opposer aux socialistes au conseilrégional avec Alain Tanton, présidentde la communauté d’agglomérationde Bourges et premier adjoint dumaire UMP.

Ces bisbilles internes ne se limitentpas à Tours. En Loir-et-Cher, les mili-tants de ce fief centriste viennentd’assister à un nouvel épisode de larivalité qui fait rage entre deux amis« de trente ans » : la sénatriceJacqueline Gourault, fidèle deFrançois Bayrou, et le présidentNouveau Centre du conseil généralMaurice Leroy. Ce dernier, toujoursen quête d’un bon coup politique, adébauché Jean-Paul Pinon, l’un desdeux élus MoDem auquel il vient deconfier une vice-présidence et une« mission sur l’évolution de la démo-graphie médicale en Loir-et-Cher ».Elu sur le canton de Selles-sur-Cherface un candidat… soutenu parMaurice Leroy, Jean-Paul Pinon réfutel’épithète de « traître » et préfère «œ u v r e r d a n s u n e démarcheconstructive au service de l’intérêtgénéral en refusant d’être pris enotage par des querelles person-nelles… ».

”“ IL N’Y A PAS D’ACHARNEMENT.

C’EST UNE DÉCISION ARBITRALE NORMALE,CONFORME À NOS STATUTS

Jean-Christophe Savattier

16 La Lettre Valloire - Juin 2009

Page 17: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Gérard Hamel prépare sa sortieA 64 ans, le député-maire UMP de Dreux a prévenu son entourage. Il ira au bout de ses mandats,qu’il assumera avec « la plus grande détermination », mais n’entend pas rempiler.

La Lettre Valloire - Juin 2009 17

C e n’est pas la « tentationde Venise » mais une« aspiration à un peu

plus de liberté ». A 64 ans, ledéputé-maire UMP de Dreux (28),

Gérard Hamel, vient d’avertirses amis politiques. Il ne bri-guera pas en 2012 un nouveaumandat de député. Et nerenouvellera pas son bailmunicipal en 2014. « Aprèsquatre mandats de dépu-tés et trois de maire, j’es-time avoir bien mérité dela patrie » plaisante l’an-cien entrepreneur quiaffirme toutefois que sa

dé te rmina t ion « estintacte ».

Pas d’inquiétude, le président de laCAdD se « battra jusqu’au bout. Cen’est pas le moment de lâcher prise ».Le Drouais, en proie à une intenserestructuration de son tissu industriel,a besoin de la mobilisation de « tousles élus, le premier d’entre eux y com-pris ». Mais l’affaire est-elle définitive-ment entendue ? Gérard Hamelaffirme « avoir annoncé la couleur »mais ne prépare-t-il pas une tournéedes adieux susceptible de s’attarderau-delà des échéances précitées ? « Pasle genre de la maison, nous affirmeun proche, Gérard a abattu un tra-vail considérable, exténuant. Il veutjuste profiter de la vie. Il n’y a aucuncalcul politique dans son attitude ».Entendra-t-il les regrets – pas toujours

désintéressés – de ses amis politiques ?« La politique est comme la nature.Elle a horreur du vide. Mais je suistoujours en place » prévient le mairede Dreux à l’intention de ceux qui vou-draient ouvrir plus tôt que prévu le baldes prétendants. Ainsi, lorsque l’onfait allusion à la personnalité d’OlivierMarleix, conseiller général et maired’Anet, souvent présenté comme unsuccesseur « possible », le vieux lionadopte illico l’attitude du sphinx.« Olivier est un homme compétentmais il n’est pas le seul. Je ne vais pasjouer les coquettes mais ce n’est pas àmoi de désigner un successeur. Ceserait lui rendre un bien mauvaisservice. »

Passé durant l’hiver du MoDem à l’UMP, Wladimir d’Ormesson construit son avenir. Conseillermunicipal à Bourges, le jeune magistrat (28 ans) pourrait bien être une des figures montantes de lavie politique locale.

U ne âme aussi bien née pouvait-elle échapper à la vie publique ?

Wladimir d’Ormesson, petit-neveude l’académicien Jean d’Ormes-son et petit-fils de Claude Pierre-Brossolette, ancien secrétaire généralde l’Elysée, est entré en politique toutnaturellement, au début de la décen-nie. C’est à Normale Sup, à Lyon, qu’ildécouvre le militantisme. La périodeest propice. La campagne des électionsmunicipales de 2001 va donner lieu àun combat acharné dont sortira vain-queur l’actuel maire socialiste GérardCollomb.Wladimir d’Ormesson choisit le campUDF et, revenu à Paris, « intègre le staffdu mouvement ». Les années passentet, tout juste sorti de l’Ena (mars 2007,promotion République), il accepte de

représenter l’UDF aux élections légis-latives de juin 2007 sur la 14e circons-cription de Paris. Avec 11,38 %, il arrivesecond derrière l’UMP (et ex-UDF)Claude Goasguen, élu au 1er tour avecprès de 66 % des suffrages.Pourtant, entre les deux tours des élec-tions présidentielles, Wladimird’Ormesson avait été gêné par le « Jene voterai pas pour Sarkozy » deFrançois Bayrou, sans aller jusqu’à s’as-socier au Nouveau Centre. A l’au-tomne 2007, Alain Tanton, le leader duMoDem dans le Cher, le présente aumaire de Bourges Serge Lepeltier. Elu37e sur une liste d’union, il fait sonentrée au conseil municipal. Mais sonétiquette MoDem se décolle peu àpeu. La stratégie du chef de file, sonniet à la réforme constitutionnelle et à

la réintégration de la France dansl’Otan conduisent le jeune élu à rejoin-dre l’UMP début 2009. Partageant sontemps entre son poste de magistrat àVersailles et les dossiers de Bourges,Wladimir d’Ormesson a l’avenir devantlui. Son jeune âge (28 ans), sa forma-tion et son appétit de la chosepublique le destinent en tout cas àoccuper un rôle politique majeur.

JCS

FXB

Les promesses de Wladimir d’Ormesson

Page 18: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Tous pris dansla toile

Dossier Planète Web

Jamais le terme de toile n’aura été aussi juste. Moins de vingt ans après son apparition,Internet envahit nos vies. Après le commerce et l’information, ce sont désormais les relationsinterpersonnelles qui sont engluées dans le World Wide Web. Les blogs, les réseaux sociaux,les fichiers audios et vidéos partagés ont considérablement modifié la vie publique et la vieprivée.En région Centre, les blogueurs espèrent devenir de vrais leaders d’opinion. Un combat quin’est pas encore gagné, comme nous le démontrons dans les pages qui suivent. Si la classepolitique est prudente vis-à-vis des blogs, elle s’est emparée des réseaux sociaux et lesélus sont devenus très attentifs à leur classement sur Facebook, publié chaque mois par leTourangeau Christophe Becker.Enfin, nous terminons ce tour de la toile par la success story de quelques sociétés régionalesnées sur le web il y a une dizaine d’années et devenues, pour certaines d’entre elles, des PMEflorissantes.

18 La Lettre Valloire - Juin 2009

Page 19: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 20: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

20 La Lettre Valloire - Juin 2009

Dossier Planète Web

O n sent AntoineBardet un peudésemparé. Il

paie cher la récentecélébrité que lui a valuson blog « Les Amis deSerge Grouard ». Sacondamnation par le tri-bunal de grande ins-tance d’Orléans lui adéjà coûté 6 000 € enfrais d’avocat et deprocédure et il est sus-

pendu aux résultats de l’appel, quidevrait être examiné cet automne.L’arrêt pourrait confirmer les11 000 € d’amendes et de dom-mages et intérêts accordés en pre-mière instance au maire d’Orléans.De surcroît, le blogueur Fansolo estsous la menace d’une mesure disci-plinaire de son employeur qui n’aguère apprécié que son salarié aitrédigé – « une seule fois », plaideAntoine Bardet – sur son lieu de tra-vail. C’est beaucoup pour ce qui sevoulait une blague de potache.Mais au-delà de ce cas d’école, qui adéfrayé la chronique orléanaise del’automne dernier et provoqué uneprise de conscience – « On a com-mencé à se fixer des limites », recon-naît Baptiste Chapuis, un autreblogueur –, se pose la question dela responsabilité pénale desblogueurs. Antoine Bardet, qui n’arien d’un agitateur dépourvu deprincipes, a sa propre réponse : « Lecadre juridique que nous récla-mons existe. C’est celui de la loi surla presse de 1881 ». En l’occurrence,

les textes du blog « Les Amis de SergeGrouard » auraient pu passer pourune version des potins d’un célèbrejournal satirique. Le juge des référésne l’a toutefois pas reconnu commetel, puisqu’il a donné droit auxdemandes du maire d’Orléans aumotif du « dénigrement » de sonaction. Seule la diffamation a étéécartée.« Si ce n’est ni de la diffamation, nide l’injure, ce n’est rien et c’est laliberté d’expression qui s’impose »insiste l’avocat d’Antoine Bardet.L’argument est un peu court. La lib-erté d’expression implique la trans-parence. Chaque publication doitindiquer clairement le nom de sondirecteur, qui est son responsablelégal et doit pouvoir répondre ducontenu devant le juge. L’anonymat –

même relatif – aura probablementété la faiblesse de l’auteur du blog« Les Amis de Serge Grouard ».En outre, on sait que le contexted’une campagne électorale est par-ticulier, et le législateur a vouluétablir, autant que faire se peut, untraitement égalitaire des candidats.Le juge a certainement considéré quele blog sortait du champ habituel de« la simple polémique admissible enpériode électorale ».Pour autant, fallait-il aller aussi loin ?

La présence d’Antoine Bardet sur laliste conduite par Jean-Pierre Sueuraux dernières élections municipales,a aussi joué en sa défaveur. Mais laréaction du maire d’Orléans est jugéedisproportionnée par la commu-nauté des blogueurs. Et la con-damnation d’Antoine Bardet peutparaître injuste, alors que circulentlibrement sur le net des injuresautrement plus offensantes à l’égarddes élus. Un rappel solennel à l’or-dre aurait semblé suffisant.A Bourges, Jean-Michel Pinon tientun blog depuis une douzaine d’an-nées. « Un webzine » tient-il à cor-riger. A l’époque (en 1997), on neparlait pas encore de blog. Et le fon-dateur et principal auteur des textesde « L’Agitateur de Bourges » a desambitions plus affirmées. Quoiqu’il

se dise « d’une sensibilité degauche », Jean-Michel Pinon tented’avoir un regard distancié vis-à-visde la vie publique berruyère. S’il n’é-pargne guère Serge Lepeltier et sonéquipe, il entretient d’assez bonnesrelations avec celui-ci. « C’est unhomme sympathique, humainementagréable » reconnaît-il.Pourtant, leurs premières relationsfurent plus tendues. « Serge Lepeltiera même menacé de porter plaintecontre nous à la fin des années 90,

L’irruption des blogueurs dans la vie publique déconcerte la classe politique, comme en témoignela polémique entre le maire d’Orléans et l’auteur d’un blog satirique. Mais la distance entretenuepar la plupart des élus avec ce nouveau média prouve que la blogosphère n’est pas encoremûre pour exercer une réelle influence.

Blogueurs,les journalistes sans papiers

Antoine Bardet. ““ LE BLOG TOUT SEUL NE FAIT PAS BOUGERDES VOIX. LA FORCE DE LA BLOGOSPHÈRE

ORLÉANAISE, C’EST QU’ELLE FAIT UNTRAVAIL D’ALERTE

Page 21: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 21

se souvient le « webziner » berruyer.Par la suite, il nous a expliqué queson entourage l’avait mal con-seillé ». Aujourd’hui, le maire deBourges ménage L’Agitateur : uneforme de reconnaissance à la mesuredes quelque 2 000 visites quotidi-ennes dont se réclame Jean-MichelPinon.Le blog ne semble pas avoir ététotalement domestiqué par les élus.Il y a ceux qui sont franchement con-tre : « Créer un faux blog tenu par lecollaborateur d’un collaborateurne m’intéresse pas, assure JeannyLorgeoux, le maire socialiste deRomorantin. Il existe beaucoup tropde forums bidons pourvoyeurs derumeurs ou de méchancetés (...).Une agora de qualité, je veux bien.Mais il faut du temps ». Beaucoupd’élus se contentent d’un site inter-net classique, avec leur agenda etquelques informations sur leur activ-ité parlementaire ou d’élu local ; leurblog, mis en ligne le temps d’uneélection, est souvent fermé sitôtcelle-ci terminée.La classe politique tiendrait-elle leblog pour un outil en voie d’obso-lescence ? Christophe Becker, auteurd’un classement des politiques surFacebook (lire page 27), est per-suadé que les élus privilégieront deplus en plus les réseaux sociaux aux« égo-blogs ». Défricheur, il s’attendaussi « à ce que des choses se passentautour de la vidéo. »Pourtant, certains élus continuentd’utiliser, avec plus ou moins de bon-

heur, ce porte-voix moderne.Baptiste Chapuis cite Jean-PierreSueur, « qui a eu un blog politiquetrès tôt ». C’est donc tout naturelle-ment que l’actuel sénateur et ancienmaire d’Orléans a confié au jeuneblogueur l’animation de sa cam-pagne sur le net. « Si, au final, nousavons perdu, nous avons rénové lapratique du militantisme et donnél’image d’une campagne jeune etdynamique, explique BaptisteChapuis. Le blog tout seul ne fait pasbouger des voix. La force de la blo-gosphère orléanaise, c’est qu’elle faitun travail d’alerte. » Mais il y a par-fois loin de l’intention à la pratique.Les textes publiés par le sénateursocialiste du Loiret sont souvent tropdenses. En revanche, Michel Ricoud,

le conseiller général com-muniste du canton d’Or-léans-La Source, joue surla réactivité et la conci-sion. Son blog est un desplus actifs de la placeorléanaise.A Tours, Renaud Donne-dieu de Vabres a conservél’outil mis en place durantsa campagne électorale.Aujourd’hui, ses interven-tions sont plutôt dédiées à la cultureet très éloignées du terrain tou-rangeau. Son vainqueur, le mairesocialiste Jean Germain, n’a pasvoulu céder à la mode blogueuse,fidèle à l’image du sphinx qu’il cul-tive, modèle mitterrandien oblige.

François-Xavier Beuzon

Quelques blogs et webzines politiques en région CentreOrléansAntoine Bardet, alias Fansolo (http://lapagedefansolo.blogspirit.com/)Pascal Martineau (http://www.dazibao-orleans.net/)Le blog de Laudes (http://laudes.over-blog.com/)Mon Saint-Jean-de-Braye (http://monstjeandebraye.over-blog.com/)Baptiste Chapuis (http://placedelarepublique.wordpress.com/)

ToursLe Furet de Tours (http://www.lefuretdetours.com)Adrien Soissons (http://www.tourainepolitik.online.fr/adriensoissons/)Mon Tours, Christophe Becker (http://www.montours.info/)

BourgesL’Agitateur (http://www.agitateur.org/Roland Narboux (http://rolanddebourges.spaces.live.com/)

ChâteaurouxArnaud Clément (http://www.arnaudclement.org/)Le Porte Voix (http://leportevoix.over-blog.com/)

ChartresLa Piquouse de Rappel (http://lapiquouse.info/)

Baptiste Chapuis.

Page 22: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Q uinze ans après son appari-tion, l’e-mail serait-il menacéd’extinction ? Ce n’est pas

encore la réalité, mais on vit actuelle-ment un profond bouleversementavec l’émergence du web social(blogs, messageries collaboratives,plates-formes d’échanges). Si l’on encroit les spécialistes des TIC (tech-nologies de l’information et de lacommunication), une véritable lamede fond mondiale révolutionnel’usage d’Internet tant professionnelque personnel. Facebook, Viadeo,Linkedin, Twitter, Bebo… nombreuxsont les réseaux sociaux qui investis-sent la toile et captent un maximumde membres (cf. encadré).Les chiffres vertigineux d’adhésion

et la rapidité de croissance de cesréseaux (+ 50 millions de membresen 3 mois pour Facebook) montrentle tournant social qu’a pris le web.En France, d’après une enquêteComscore publiée au début de cetteannée, plus de 22 millions d’inter-

nautes français ont visité au moinsun réseau social en 2008 (soit 64 %de la population internaute) et ontpassé environ 2 h 30 par mois sur les

sites communautaires et autres blogs,d’après Médiamétrie.Nicolas Vanbremeersch, bien connudes bloggeurs sous le pseudonyme« Versac », revient sur la genèse dece réseautage mondial, désormaisqualifié de web social ou web 2.0.

Dans son livre « De la démocratienumérique » (Seuil, 2009), l’auteurparle d’évolution de l’Internet.Auparavant « les premières applica-

22 La Lettre Valloire - Juin 2009

Mettre en ligne sa vie sur Internet et inviter le plus possible des amis à la partager. Derniersavatars d’une société qui n’est plus à un paradoxe près entre vocation planétaire et repli com-munautaire, les réseaux sociaux ont envahi l’existence de millions d’internautes. Y compris dansla sphère professionnelle. Mais la limite est parfois ténue entre vie privée et vie sociale. Attentionau mélange des genres.

Réseaux sociaux,la nouvelle folie du web

Dossier Planète Web

“ 22 MILLIONS D’INTERNAUTES FRANÇAISONT VISITÉ AU MOINS UN RÉSEAU

SOCIAL EN 2008

Page 23: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

tions de partage social en ligne(listes et forums de discussion, news-groups…) étaient collectives.Aujourd’hui, les nouveaux services(blogs, réseaux sociaux) replacentl’individu au cœur de l’action, enlui permettant de se remettre enréseau avec d’autres. » Ce sont dessites « user centric », où l’utilisateurcréée lui-même le contenu et le dif-fuse.En outre, il met en avant le fait qu’àl’instar d’une société, le web a crééses propres codes de communica-tion sans lesquels les liensd’échanges et de partage ne pour-raient se produire. En lieu et placed’une blogosphère, coexisteraientdes millions de blogs et plates-formesd’échanges de données incapablesde communiquer entre eux.Viadeo, Linkedin, Facebook,MySpace, Twitter… le choix est variéet se fait en fonction de la finalitérecherchée (opportunités profes-sionnelles, relations amicales,échanges de données, partage d’in-formations). En revanche, une con-stante prédomine : créer du lienentre internautes et faire sa proprepublicité dans cet espace en ligne.Tout membre d’une communauté acette préoccupation à l’esprit dès soninscription. Autrement dit, « faire dubuzz » ou comment occuper le ter-rain « webmatique » et « attirer l’at-tention sur mes faits et gestes ».Peu enclins à s’afficher d’emblée surFacebook, les politiques sont désor-mais très présents sur le réseau.

S’appuyant sur l’exemple de BarackObama qui a rencontré un très vifsuccès sur Facebook (5 millions desupporters vs 600 000 pour John McCain lors de la campagne électorale),un classement des hommes poli-tiques français est réalisé chaque

mois, recensant les supporters.Quelques élus régionaux y figurentet il n’est pas rare d’entendre dansles couloirs un ministre se deman-dant quel est son rang dans ce pal-marès… Facebook ou une nouvelle

façon de sonder l’opinion ? Peut-être… En tous cas, avec plus de 200millions de membres et 50 000 appli-cations, Facebook est devenu leréseau par excellence : mondial,intergénérationnel (des « digitalnatives » aux seniors), personnel etprofessionneI. Il est aux réseaux ceque Google est aux moteurs derecherche, un instrument incon-tournable.Ensuite, libre à chacun de mesurerson degré d’exposition. En effet,raconter sa vie sur la toile n’est passans risque. Les cas se multiplient oùdes candidatures à l’embauchen’aboutissent pas en raison de pho-tos, commentaires ou opinions poli-tiques disséminés sur la toile, qu’ilssoient contenus dans des blogs, pro-fils Facebook ou sites divers et va-riés… Si les recruteurs ne le clamentpas haut et fort, il est désormaisentendu que ces plates-formes, per-sonnelles ou professionnelles font

partie des sources d’informationsconsultées.Marc Angenault, responsable durecrutement chez Actiforces, à Tours,reconnaît bien volontiers consulterles profils sur Facebook ou Viadeo,

La Lettre Valloire - Juin 2009 23

Marc Angenault (Actiforces).

”“ LES CAS SE MULTIPLIENT OÙ DES CANDIDATURES À

L’EMBAUCHE N’ABOUTISSENT PAS EN RAISON DE PHOTOS,COMMENTAIRES OU OPINIONS POLITIQUES

DISSÉMINÉS SUR LA TOILE

Page 24: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

24 La Lettre Valloire - Juin 2009

Dossier Planète Web

RÉSEAUX PROFESSIONNELS :

ViadeoRéseau social créé en 2004en France.6,5 millions de membres dans lemonde dont plus de 2 millionsdans l’Hexagone.

LinkedinBase de données professionnellescréée en 2003.Plus de 35 millions d’utilisateursdans le monde.

BeboRacheté par AOL en 2008,Bebo s’attaque désormais auxmarchés européens :France, Italie, Allemagne,Pays-Bas.22 millions d’utilisateursdans le monde.

RÉSEAUX PERSONNELS :

FacebookCréé en 2004 aux Etats-Unis paret pour des étudiants d’Harvard.Ouvert à tous.Plus de 200 millions d’utilisateurs.Numéro 1 des réseaux actuellement.

MySpace(partage de données : musique,vidéos, blogs…)Espace web personnalisé créé en2003 aux Etats-Unis.Plus de 130 millions d’utilisateursdans le monde

Copainsdavant(site de retrouvailles personnelet professionnel)Créé en 2001 en France.10 millions d’inscrits.

Twitter (micro-blogging)Réseau de communication instantanéecréé en 2006 aux Etats-Unis.Envoi et réception de messagesde 140 caractères maximum.10 millions de membresdans le monde.

Des réseaux à foison

mais ne saurait en aucun cas tirer deconclusions hâtives. « Certes, un pro-fil sur l’un de ces réseaux peut don-ner un éclairage différent sur lepostulant, mais notre présélectionne se fera jamais au travers de cessites. Rien ne remplacera le savoir-être d’un candidat face à un recru-teur par rapport à ses savoir-fairedécrits sur la toile, explique-t-il. Pournous, la révolution s’est plutôtopérée avec des sites commekeljob.com, monster.fr ou cadrem-ploi.fr, viviers considérables de CV. »Alors si, côté recruteurs, ces réseauxne sont qu’un outil complémentairede recherche de potentiels, côté can-didats, ils sont devenus indispens-ables. Consacrer du temps às’inscrire, à actualiser son statut, àdévelopper ses contacts fait désor-

mais partie d’une stratégie optimiséede recherche d’emploi.Frédéric Blanchet en est convaincu.« Au départ, ces réseaux permettentd’exister et de créer son propreespace. Puis d’échanger, de seretrouver sur des préoccupationscommunes… Ce partage de don-nées peut alors aboutir à des pistesde jobs à pourvoir ou la résolutionde problématiques identifiées. »Responsable du Club Business 37 surViadeo, ce chef d’entreprise basé enTouraine s’est servi de ce réseau pourmonter ce « hub » il y a 3 ans. « Notrebut : ouvrir un espace virtuel surViadeo à décliner sous forme con-viviale dans la « vraie vie ». De ceséchanges collaboratifs, sont nées desrencontres physiques à 30, 40, 100personnes, cadres, décideurs, chefs

d’entreprises PME/TP ou deman-deurs d’emplois. Nous proposonsrégulièrement des réunions théma-tiques, des rencontres avec ceux quifont l’actualité politique etéconomique de la région. ». Alorsutiles ou exhibitionnistes ? Cesréseaux ne laissent pas d’interrogeret opposent souvent utilisateurs et« résistants ». Entre la fascination« d’en être » et de faire partie du « vil-lage global » (notion chère à McLuhan, théoricien des médias dansles années 1960-1970) et les critiquesqu’ils soulèvent, les réseaux n’ontpas fini de faire parler d’eux sur latoile et dans la vraie vie.

Capucine Becker

L’arrivée du web social a favorisé l’émergence de multiples réseaux etsites communautaires. Professionnels ou personnels, ils ont bousculéla façon d’appréhender le web. Voici les incontournables :

Page 25: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 25

A l’heure du web social et du partage des connaissances, les CCI du Loiret et de Touraine ont lancéla plate-forme Ecobiz à destination de leurs ressortissants.

Ecobiz le réseau socialdes entreprises régionales

N é de l’idée que les entreprisesparta-geaient des probléma-

tiques communes sans pouvoir lesexposer en un lieu unique, Ecobizest la réponse collaborative et numé-rique mise en place par les chambresconsulaires du Loiret et de Touraine.« Tout le travail en amont a consistéà clarifier les attentes des entre-prises, à les inciter à partager leursdifférents savoir. C’est ensuite auxentrepreneurs d’animer la plate-forme via des communautés »,explique Bruno Jacquemin, directeurgénéral de la CCI du Loiret. Yves

Massot, vice-président de la CCITouraine, va plus loin. « A l’ère dunumérique, le rôle des CCI est enpleine mutation. De consultantsd’entreprises omniscients, nosexperts évoluent vers l’organisationet l’animation de réseaux où lepartage de données devient de plusen plus fondamental ».

Conscient de la difficulté de toucherles entreprises, les deux CCI ontdonc mis en place cet espaced’échanges virtuel, calqué sur l’ex-emple grenoblois. Toute la force duréseau Ecobiz est, certes, en lignemais réside aussi dans le fait que sesmembres se rencontrent. « Il nes’agit pas de rester derrière sonécran à discuter, mais bien defavoriser des échanges par l’en-tremise d’Ecobiz », souligne YvesMassot. Conférences, tables rondes,petits-déjeuners thématiques

découlent, de facto, de ces échangescollaboratifs. Si la notion de réseauxest vieille comme le monde, la viecommunautaire n’est pas, d’emblée,natu-relle pour les entreprises. C’estlà tout le travail d’incitation, voire depersuasion, que doivent entrepren-dre les chambres pour que leursressortissants comprennent l’intérêt

et le force d’un réseau constitué.« Outre la défense d’intérêts com-muns, le réseau collaboratif estintrinsèquement créateur devaleurs », martèle Yves Massot.Affichant sa volonté d’être davantagequ’un canal de diffusion d’informa-tions, Ecobiz est soumis à modéra-tion et comité de pilotage. A l’instard’un système wiki (encyclopédie con-tributive), les apports sont validésavant publication par un modérateur.« Plus qu’un réseau social classique,le dispositif, très professionnel,Bruno Jacquemin, DG CCI du Loiret

”“ OUTRE LA DÉFENSE D’INTÉRÊTS COMMUNS,

LE RÉSEAU COLLABORATIF EST INTRINSÈQUEMENTCRÉATEUR DE VALEURS

Page 26: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Dossier Planète Web

26 La Lettre Valloire - Juin 2009

se situe au carrefour d’échanges dedonnées, de bon-nes pratiques et deconnaissances territoria- les », pré-cise Bruno Jacquemin. Ainsi articuléautour de plusieurs communautésthématiques, Ecobiz est en perpétuelmouvement afin de répondre aumieux aux attentes de ses adhérents.On notera, pêle-mêle : l’habitat du

futur, les RH et le management, lesjeunes entreprises, la logistique, lesTIC (technologies de l’informationet de la communication), les presta-tions de services. Valérie Musset,responsable de la communauté« Habitat » (50 entreprises régio-nales), se voit comme un « chefd’orchestre » chargé de mettre en

musique les souhaits des adhérents :« A travers un comité de pilotage,les entreprises décident elles-mêmesdes thèmes à évoquer sur la plate-forme. Notre rôle est de faciliter etcoordonner ces échanges interen-treprises, trouver des intervenants,participer au débat (corpus docu-mentaire, veille éco- nomique, cal-endrier des manifestations…) et seporter garant des règles de bonnesconduites sur le site.» Autrement dit,initier et entre-tenir la dynamique ausein de la communauté.Jeune « réseau d’entreprises en mou-vement », Ecobiz ambitionne dedevenir le partenaire on-line incon-tournable des entreprises régionales.Aujourd’hui, 24 CCI ont adopté cetteplate-forme et échangent entre elles.Yves Massot formule le souhait quel’ensemble des CCI commencent, enamont, à échanger entre elles pourensuite promouvoir ces réseaux pro-fessionnels auprès de leurs ressor-tissants.

Capucine Becker

Date de lancement : septembre2007

Communautés / Clubs :• 7 communautés filières :habitat, RH, tourisme,performance durable,

logistique, jeunes entre-prises, viticulture (àvenir)

• 5 clubs thématiques

• 1 communautéLocalbiz ouverteà tous : informations

sur la vie économique locale

• 1 pôle de compétitivité

soit 1 400 adhérents, dont 700 à Localbiz

Modalités pratiques : pour intégrer unecommunauté, l’intéressé contacte sonanimateur (identifié sur le site).Celui-ci lui indiquera les conditionsd’adhésion.

Sites :www.touraine-ecobiz.frwww.loiret-ecobiz.fr

Touraine Ecobiz

Yves Massot

Page 27: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 27

Christophe Becker, blogueur et web entrepreneur

La Lettre Valloire :Pourquoi établirun classement men-suel des politiquessur Facebook ?Christophe Becker :Féru de politiquedepuis longtemps etinternaute depuisquinze ans, il m’asemblé pertinentd’observer la visibi-lité des élus sur ce

nouveau média en vogue. Bien m’ena pris puisque ce palmarès susciteun fort engouement auprès des lec-teurs de mon blog (www.classement-politique-facebook.com) et génèredu « buzz », au sein des cabinetsministériels et dans les couloirs del’Assemblée.

LV : Quelle type d’utilisation enfont les politiques ?C. B. : Ils ne sont pas tous égauxdevant Facebook ! Certains secontentent d’une page renseignée aminima, d’autres, au contraire, ypublient agenda, emploi du temps(parfois en temps réel) et réflexions.

En peu de temps, Facebook estdevenu un média supplémentaire,un complément indispensable aumilitantisme et à la communicationtraditionnels. A utiliser de façon effi-cace pour être vu et soutenu.

LV : Peut-on être certain que lapage Facebook est gérée parl’éluou son entourage ?C. B. : Non, c’est justement toute lalimite de l’exercice et la raison pourlaquelle je m’intéresse davantage aunombre de supporters, ce qui sup-pose une démarche volontaire del’internaute, qu’aux profils eux-

mêmes, qui peuvent être créés partout un chacun.

LV : Qu’en est-il des élus de larégion, certains sont-ils présentssur Facebook ?C. B. : Oui, quelques-uns sont ins-crits mais les absents sont encorenombreux. A croire que le réseau,n°1 mondial, ne serait investi que parles leaders nationaux et les jeunes…ou que nos élus ne soient pasconvaincus de l’usage d’un tel outilde mobilisation qui permet de tou-cher un électorat là où il se trouve :sur le web.

Quand les politiques apprivoisent FacebookInitiateur du classement des hommes politiques sur Facebook, Christophe Becker estime que leleader mondial des réseaux sociaux devient un média à part entière, difficilement contournable pourqui veut accroître sa visibilité.

Rang Nom supporters au 1er juin Progression/mai

1 Nicolas Sarkozy 113 111 18 0262 Olivier Besancenot 17 228 3293 Jacques Chirac 8 057 2544 François Bayrou 6 978 8915 Jean-Luc Romero 6 152 -766 Ségolène Royal 5 119 4157 Robert Badinter 4 341 2358 François Fillon 3 404 2689 Eva Joly 3 239 42010 Jean-Marie Le Pen 3 155 248

Le classement des politiques sur Facebookpar nombre de supporters

Page 28: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Dossier Planète Web

28 La Lettre Valloire - Juin 2009

Les étoiles régionalesde la toile

Elles sont nées, pour la plupart, il y a une dizaine d’années, au moment de l’éclosion du net.Elles ont survécu à l’explosion de la bulle au début des années 2000. Aujourd’hui, ellessont florissantes, comme l’orléanaise Bebloom qui vend justement… des fleurs. Même réus-site pour Sébastien Forest et son site alloresto.com ou le groupe Cyres de Guillaume Ponsard,qui décline ses savoir-faire dans trois sociétés. FD Eclairage, s’il n’est pas un pure playercomme les trois autres, a complètement intégré Internet à sa stratégie de relance. Portrait dequatre étoiles régionales de la toile.

alloresto.com a digéré l'éclatementde la bulle InternetLe site web alloresto, créé à Tours en 1998, a livré 1,3 million de repas l'an passé, notamment à Paris.Pionnier du e-commerce, Sébastien Forest a encore des perspectives de croissance.

S tart-up lancée à Tours en 1998, la société Eat On Line, gestion-naire du site web alloresto, affiche onze ans plus tard un CA de

6,9 M€ et un bénéfice substantiel. Pourtant, cette croissance n'a pas étélinéaire. La société éditrice du site de e-commerce alloresto.fr a mêmefailli disparaître. L'éclatement de la bulle Internet au début de la décen-nie a été fatale à 9 entreprises sur 10 dans ce secteur.« Fin 2002, alors que le crédit se raréfiait pour les start-up, les com-missaires aux comptes d'Ernst and Young m'ont convoqué pour m'an-noncer que j'allais être en cessation de paiement. Pour eux, laliquidation était inéluctable », raconte Sébastien Forest, l'ancien étu-diant en économie à Tours, aujourd'hui pdg de cette belle affaire. Acette époque, Eat On Line dispose de trois antennes (Tours, Paris etLondres) qui occupent 25 salariés. « Nous avions même lancé un serv-ice de réservation de tables de restaurants » se souvient le fondateur.Mais la société accumule les déficits.Aidé par des proches, Sébastien Forest injecte quelques dizaines demilliers d'euros pour tenir. Il doit licencier. Il se fixe à Paris, où existe levrai marché de la commande de plats livrés. « Beaucoup de Franciliensarrivent chez eux après 20 heures, ce qui est rarement le cas en

Sébastien Forest

Page 29: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 29

province. Les magasins sont alors sou-vent fermés. Et ils n'ont pas envie decuisiner », résume Sébastien Forest ;alloresto permet de comparer lesmenus et offre une grande liberté dechoix à travers 2 500 restaurants parte-naires.Le business model d'Eat On Line estsimple : la société se rémunère à lacommission. « Environ 10 %, soit unemoyenne de 2,7 € par commande »,dévoile le jeune entrepreneur, aujour-d'hui imité. Son antériorité et sonimplantation dans une douzaine d'ag-glomérations (Paris, Strasbourg,Montpellier, Rennes,...) font d'al-

loresto le leader français de la restau-ration par internet à domicile. Lebouche à oreille entre restaurateursa aussi aidé l'entreprise tourangelle.« Nos restaurateurs partenaires ontconstaté une hausse moyenne de25 % de leur CA en Ile-de-France. Ças'est su », précise Sébastien Forest.Mais la concurrence est vive. Leschaînes de restauration ont parfoisleur propre site de livraison.Eat On Line, qui emploie aujourd'huidix salariés, veut réagir. L'interfacedu site Internet sera modifiée. « Elleétait inchangée depuis 1998 », ditSébastien Forest, qui prévoit d'inve-

stir 500 000€ de publicité sur le web,notamment pour toucher son cœurde cible, les 25-35 ans. « Notre margede progression est exponentielle.Nous avons 25 000 clients dans cettetranche d'âge, qui consomme enligne et travaille parfois tard. Rienqu'en région parisienne, ellereprésente 2 millions de personnes »,a calculé Sébastien Forest, pas affolépar la crise actuelle : « Le plat livré àdomicile est une alternative à unesortie au restaurant. A Paris, la notefinale dépasse souvent 70 € ».

Stéphane Frachet

http://www.alloresto.fr/

L’éclosion de Bebloom.com

I ssu d’un milieu horticole depuistrois générations, l’Orléanais Yann

Jallerat a vite saisi l’impact d’internetsur le marché de la transmission flo-rale classique. En 1999, il décide deconcevoir et vendre des bouquets enligne. Bebloom.com (de to bloom :éclore, s’épanouir) apparaît alors surla toile. Dix ans plus tard, le pari estréussi avec un CA annuel de 3 M€,plus de 65 000 bouquets livréschaque année, 2 millions de visiteursuniques en 2008. « Le plus difficilefut de se faire connaître au débutde l’aventure. Nous avons dû miser90% de notre investissement essen-tiellement en référencement et enpublicité sur le web. »

Avant Internet, envoyer des fleurscorrespondait à un événement précisimpliquant une démarche parfois unpeu compliquée (comment s’assurerque le bouquet est arrivé frais et àtemps ?). Aujourd’hui, « en quelquesclics, il est très facile de faire sonchoix de bouquet, de passer com-mande et de suivre son envoi entemps réel. On se rend compte quenotre clientèle est plus jeune, fidéli-sée et moins liée à des impératifs dedates. Désormais, on envoie des bou-quets très facilement ».Les Français seraient-ils davantageenclins à offrir des fleurs via le net ?La réponse est oui. De 1 seul bou-quet commandé tous les deux ans et

demi par chaque Français, on est déjàpassé à 1,8 par an… Au vu de ces

Créateur de bouquets sur internet, l’Orléanais Bebloom.com a pris la vague du web avec succès.

Page 30: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Dossier Planète Web

30 La Lettre Valloire - Juin 2009

chiffres encourageants, le fondateurdu site multiplie les partenariats etpropose des packs « bouquets duo »(chocolats de la maison Mazet à Mon-targis, champagne Veuve Clicquot…).« Outre des fleurs, notre force est deproposer de véritables cadeaux àdes prix abordables via un mode detransmission simplifié », souligne-

t-il. Prise de commande quotidienne,livraison sous 24 h, offre diversifiéeen fonction des arrivages de fleursfraîches, garantie 5 jours, suivi ins-tantané du produit par mail ouSMS… le site mise sur la réactivitéqu’induit le web. « N’ayant pas oupeu d’intermédiaire, notre offre estglobalement 20 % moins chère pour

une qualité identique. Et avec unmaintien de nos engagements (qua-lité, délai, fraîcheur) car sur inter-net, la réputation et la notoriété sedéfont aussi vite qu’elles se ga-gnent… », conclut Yann Jallerat,confiant pour 2009.

Capucine Becker

http://www.bebloom.com

Cyres tient le cap numérique

A vec 30 collaborateurs, 3 M€ deCA prévus en 2009, une crois-

sance à deux chiffres depuis plusieursannées (+ 40 % par an environ) etune offre globale de services infor-matiques, le groupe Cyres est devenul’un des acteurs majeurs de la webconnection.« Notre activité s’articule autour detrois pôles d’expertise – système,ingénierie et inter- activité - quirépondent à l’ensemble des problé-matiques d’information de nosclients », précise le direc- teur géné-ral et fondateur Guillaume Ponsard.Fondée en 1996, l’ex start-up travailleaujourd’hui pour le compte d’insti-tutionnels régionaux et d’entreprisesde toutes tailles.Sites vitrines, e-commerce, héberge-ment, solutions de paiement etmonétique, informatique mobile,

web marketing, opérateur (déploie-ment de la fibre optique sur l’agglo-mération tourangelle), Cyres faitconstamment évoluer son offre enfonction des innovations technolo-giques. « Nous sommes de plus enplus dans l’immédiateté et dansl’ubiquité – mobilité, travail à dis-tance, flux d’information continu –ce qui nous oblige à réfléchir auxbesoins nouveaux à mettre en place.A l’instar d’un mur de briques, nousimaginons des solutions pertinentesà superposer afin de coller à la réa-lité et rester dans la course », pré-cise Guillaume Ponsard.La dernière pierre à l’édifice estHosteam, un service d’applicationsen mode locatif. « Au lieu dedéployer des architectures comple-xes en interne, nous proposons ànos clients un système de commu-

nication unifiée hébergé chez nous.Ils y trouveront toutes les fonction-nalités collaboratives : messagerie,partage des tâches, échanges d’in-formation, mise en place d’audio etvidéoconférence, infogérance… cesoutils offrent un gain de temps, uneréduction des coûts, l’affranchisse-ment des distances, critères nonnégligeables en ces temps incer-tains », précise Fabien Gratterie,directeur des opérations.Issu de la fusion de trois PME –Mond.net, Web industrie et Setrafi - legroupe s’est souvent montré vision-naire sur les applications web. « Onnous prédit une croissance prévi-sionnelle pour les services du typed’Hosteam d’environ 37 % jusqu’en2013 » assure Guillaume Ponsard.

C. B.

http://www.cyres.fr/

Spécialiste de solutions web et de nouvelles technologies intégrées dans l’entreprise, le tourangeau Cyres traceson sillon sur le marché numérique.

Page 31: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 31

FD Eclairage diffuse ses lumières sur le web

A ider le quidam à mieux choisirson éclairage : c'est le concept

du site Internet www.eclairemoi.com,créé par FD Eclairage. Financé etassisté par l'Ademe, la région Centreet le Groupement interprofessionneldes luminaires, ce fabricant de LED(diodes électroluminescentes) ins-tallé à St-Lubin-des-Joncherets (28)a élaboré une plate-forme « didac-tique », selon les termes de Marie-Line David, directrice commercialeet fille du fondateur Francis David.« Des clients et des amis m'ont sou-vent sollicitée pour des conseils d'ins-tallations de luminaires », témoignela jeune dirigeante pour expliquer lagénèse du site. Lexique très completqui nous enseigne la différence entreles lumens, les lux et la luminance,calcul des expositions selon les

pièces à éclairer, avantages et incon-vénients des spots encastrés ou descâbles tendus : eclairemoi.com separcourt comme une encyclopédiede l'éclairage.Où on apprend, par exemple, queles spots fluorescents qui garnissentles salles de bain françaises devraientêtre remplacés par des spots halo-gènes 12 volts, « qui donnent meil-leure mine et qui sont moins éner-givores », assure Marie-Line David.« Ce n'est pas un site de vente », pré-cise la conceptrice, soucieuse de pré-server une distance entre ce recueild'informations et FD Eclairage. Maison sent bien que le credo de la qua-lité prôné par le site Internet est aussicelui qui sous-tend l'existence decette PME eurélienne. « Les brevets,l'amélioration de nos produits, l'éco-

conception, c'est ce quia sauvé FD Eclairage »,résume Danielle David,la maman, qui dirigecette entreprise de 7personnes.FD a beaucoup souffertdans les années 90quand les diodes élec-troluminescentes asia-tiques ont envahi lesrayons des GMS. L'ef-fectif a été divisé pardeux. Aujourd'hui, elle a retrouvé lacroissance et réalise 650 000 € devente aux distributeurs de matérielsélectriques. La PME innovante sous-traite sa fabrication à des centresd'aide par le travail.

S. F.

http://www.eclairemoi.com/

Avec un soutien public, FD Eclairage a conçu un site web non marchand, destiné à informer les internautessur l’éclairage.

Page 32: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Dossier Planète Web

32 La Lettre Valloire - Juin 2009

L es NTIC peuvent-elles aider lesPME-PMI à passer le cap de lacrise ? Sur des marchés où la

concurrence est féroce, l’utilisationefficiente du web ou d’applicationsinformatiques de process (progicielsde gestion administrative ou com-merciale) peut constituer un anti-dote à la morosité.

« Il faut dans un pre-mier se débarrasserd’une idée reçue. Lestechnologies de l’in-formation ne sont nicompliquées, ni finan-cièrement hors deportée des PME-PMI »soutient GuillaumePonsard, le présidentdu groupe Cyres, quiregroupe plusieursSSII tourangelles. «C ’est même tout lecontraire ! avance-t-il.On peut aujourd’hui,pour quelques cen-

taines d’euros, disposer d’une appli-cation parfaitement ajustée à sesbesoins qui se révèlera extrêmementperformante ». Avec souvent unretour sur investissement significatif« et quasi immédiat ».Les projets-tunnels coûteux etpharaoniques dans lesquels les entre-prises engloutissaient trop d’argentet de temps ne sont plus forcémentla règle. « Il existe aujourd’hui desproduits sur étagères, développésdans une logique métier, totalementmodulaires et dont l’installation nedemande pas de ressourcesdémesurées » affirme GuillaumePonsard. Ce dernier plaide égalementpour le recours au mode dit ASP(Application Service Provider) quipermet d’obtenir à la carte les droitsd’utilisation de telle applications oude logiciels hébergés par le presta-taire.« L’ASP permet des déploiementsrapides, ciblés à moindre coût detous types d’application, y compris

la bureautique la plus basique. Cemode de commercialisation pré-sente aussi l’avantage de transférertoute la charge de la maintenanceévolutive chez le prestataire infor-matique » juge ce consultant spé-cialisé.Plusieurs grandes familles d’applica-tions permettent ainsi de damer lepion aux effets néfastes de la criseen réduisant les coûts d’exploitation.« Tout d’abord, l’on trouve les appli-cations liées à l’automatisation desprocess commerciaux » expliqueLaurent Fontenit, le fondateur-gérantde la SSII Eskape implantée dans desbureaux situés sur l’aéroport deTours-Val de Loire. Typiquement, ilpeut s’agir de la mise en œuvre deliens EDI (pour échanges de don-nées informatisées) entre un four-nisseur et son client. « Elles permet-tent de diminuer immédiatementde 20 à 30 % les coûts de transac-tion en automatisant l’échange desdonnées (commandes, facturations)

Par gros temps, la mise en œuvre d’applications informatiques légères ciblées sur l’améliorationdu back-office et la gestion de la relation client permet d’obtenir de précieux gains de produc-tivité.

Des solutions informatiquespour défier la crise

GuillaumePonsard

Page 33: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 33

et… en réduisant à zéro le risqued’erreurs de saisie ».Naturellement – et comme assezfréquemment lorsqu’il s’agit d’au-tomatiser un process – le déploie-ment d’une application EDI n’est pasneutre en matière d’organisation desressources humaines. « Il est indis-pensable de redéployer, parfois demanière radicale, les attributionsdes salariés du back-office com-mercial » prévient Laurent Fontenit.Le déploiement de solutions de télé-phonies professionnelles fondées surla voix sur IP (c'est-à-dire le transfertde la voix et des données viaInternet) est un autre facteur d’ac-

croissement de la productivité com-merciale. Pour un investissementminime, une PME/PMI est aujour-d’hui en mesure de s’équiper d’unmini-centre d’appel aux fonctionnal-ités poussées, permettant, par exem-ple, d’exploiter lors d’un contacttéléphonique entrant ou sortant avecun client ; l’historique de ce dernierest alors répertorié dans la base dedonnées (commandes, facturation,réclamations, contentieux).« Celui-ci s’affichera directement surl’écran du conseiller qui gagneraainsi en réactivité et en qualité

d’échange » juge le responsabled’une entreprise de négoce indus-triel qui vient d’investir dans uneapplication de ce type.Les applications relatives à la gestionde la mobilité des collaborateurs con-stituent aussi une importante sourcede gains de productivité. Les solu-tions de gestion des forces de ventespermettant à des commerciaux d’in-terroger à distance des bases de don-nées via un smart-phone (I-Phone,BlackBerry, notebooks, PDA) devi-ennent de plus en plus puissantes etsécurisées. L’effort produit par lesopérateurs mobiles qui généralisentdes offres haut-débit constitue un

« puissant stimulant » note ce con-sultant en mobilité. Mais ces appli-cations ne sont pas réservées à lagestion de forces commercialesnomades. Ces applications déclinéesdans des versions métiers ad hocpeuvent, par exemple, tout-à-fait con-venir à des activités logistiques oude préparation de commandes : lesmanutentionnaires reçoivent ainsi àdistance sur un terminal dédié (PDA,tablette graphique) les ordres de pré-paration et d’expédition préalablesà l’édition de la facturation.Pour être complet, il faut aussi men-

tionner la contribution apportée parles applications d’e-marketing ou degestion de la relation client (GRC).« Il s’agit de toutes les solutionsrassemblées autour du concept deweb-marketing et notamment lesapplications dites d’e-mailing quipermettent d’augmenter la produc-tivité et la qualité de l’informationcommerciale » affirme LaurentFontenit. Des applications qui, ellesaussi, peuvent rapporter gros pourun investissement initial à minima.« Par temps de crise, il peut être judi-cieux et plus rentable d’exploiter sonportefeuille de clients plutôt qued’aller chercher de nouveauxprospects ». C’est l’un des enjeuxmajeurs des solutions de GRC.

Jean-Christophe Savattier

Laurent Fontenit

“ LES LIENS EDI PERMETTENT D’OBTENIRUNE RÉDUCTION DE 20 À 30 %DES COÛTS DE TRANSACTION ”

Page 34: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Entreprises Stratégie

34 La Lettre Valloire - Juin 2009

R ien ne prédestinait PhilippeDejust à vivre du cinéma.Mais homme d'affaires, ça, il

en avait déjà la trempe. En 2000, letrentenaire pressé lâche ses juteuxcommerces de tirages photos dansles centres commerciaux et reprendle cinéma Les Lobis, à Blois, détenuspar ses beaux-parents.Moins de 10 ans plus tard, il dirige11 cinémas (bientôt 16), 125 salariés,un groupe de 20 M€ de CA (2008).Et ce n'est pas terminé, puisqu'il vientde faire entrer à son capital la Caissedes dépôts et consignations, via lefonds Patrimoine et Création.Aujourd'hui, le circuit Cap'Ciné estpropriétaire des cinés de Blois, Agen,Beaune, Carcassonne, Montauban,Périgueux, St-Quentin et Fribourg(Suisse). Et il prévoit des ouverturesà Pantin, actuellement en travaux,Moulins, Cagnes-sur-Mer, Rodez etPlaisir, près de Versailles.Comment en est-il arrivé là ? Quellestratégie a suivi ce diplômé enéconomie de l'université de Tours etParis 2 ? « Je suis un homme d'art, etaussi un homme d'argent », répète-t-il à l'envi. Philippe Dejust met desbilles là où personne n'ose jouer. Ex-ploitant d'un cinéma de quartier dansune ville moyenne, il a cherché à du-pliquer son modèle dans des agglo-mérations désertées par les grandsréseaux UGC, Europalaces (Pathé)

ou encore CGR, qu'il talonne aujour-d'hui.Lorsqu'il lance son premier com-plexe, à Blois, en 2000, « sans l'aidedes banques qui n'y croyaient pas »,il a tenté de diviser le coût par deuxen associant Frédéric Namur, l'archi-tecte qui venait de terminer le MK2Quai de Seine, près de la biblio-thèque François-Mitterrand à Paris.« Ça m'a permis d'avoir une com-pétence de haut niveau sans finan-cer des études coûteuses. Il est entréau capital », raconte Philippe Dejust,qui a dépensé environ 5 M€ sur cepremier projet, près de deux foismoins qu'un ciné équivalent.A Blois, qui est son laboratoire, CapCiné concentre neuf salles et 1 900fauteuils dans 3 800 m². Pas de hall,pas de fioritures, la déco est sobre.Le béton omniprésent. « En revan-che, on ne mégote pas sur la qualitéde l'image avec systématiquementdu numérique. Ni dans le confortdes sièges », précise le pdg.Des revenus complémentaires sontapportés par deux restaurants fran-chisés. Grâce au parking gratuit deplus de 600 places, ces derniers sontassurés d'une clientèle plus large quecelle des cinés. Sans compter lesfriandises, mais là, Philippe Dejustn'a rien inventé. « Chaque spectateurconsomme 1 € en moyenne. C'estvital pour notre rentabilité », con-

Philippe Dejust, « homme d'art et d'argent », comme il se définit, fait entrer le cinéma d'art et essaidans l'ère industrielle. Si les MK2 de Marin Karmitz à Paris ont visé les bobos, lui s'est attaquéaux villes moyennes, où ils sont plus rares. Et le succès est foudroyant.

Cap’Cinéjoue

les premiers rôles

Page 35: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 35

firme-t-il, tout en précisant que leprix moyen d'une place dans sonréseau avoisine 6,5 €.Après l'ouverture de Blois, il proposele concept clef en main à ses con-frères. Il leur garantit une ouvertureen neuf mois. Aucun n'accepte, esti-mant qu'ils n'ont pas besoin de lui.Philippe Dejust se lance seul, financépar un investisseur privé, RémiBecquet, le patron du traiteurChambord Prestige.« Le principe consiste à racheter lesmurs d'un cinéma dans le centredes villes moyennes pour bénéficierd'un monopole lors de l'ouverturedu multiplexe quelques mois après.Le cinéma de centre-ville conservela programmation art et essai et lemultiplexe commercial augmentenaturellement le nombre de spec-tateurs », définit Philippe Dejust.L'architecte Frédéric Namur le suit

depuis le début. Pour St-Quentin, il aencore épuré les plans. Le complexeCinéQuai 02 n'est rien d'autre qu'une« boîte », dans laquelle s'insèrent d'au-tres boîtes (les salles et leurs sièges).Une « boîte » technique rassembleles cabines de projection au milieu.Sans les modules, ce lieu pourraavoir une autre destination. « Pour-quoi pas un entrepôt logistique ? »,affirme sans rire Philippe Dejust.Cap'Ciné a commencé des travaux àPantin, à la Porte des Lilas. Dans cesecteur jouxtant Paris, aucun cinémane s'installe. Trop chaud. Mais ça n'ef-fraie pas Philippe Dejust, qui ouvrira7 salles à l'automne, avec la béné-diction des élus locaux. L'investis-sement s'élève à 8,5 M€. « On vise300 000 à 400 000 entrées en proje-tant essentiellement du cinéma d'artet essai », prévoit Philippe Dejust.L'idée de départ consistait à vendreaux maires des rénovations de ciné-mas indépendants, condamnés à plus

ou moins long terme. En contrepar-tie, les collectivités locales s'enga-gent, soit via des aides pour le fon-cier, soit en construisant des accès etdes parkings. C'est Xavier Darcos lepremier qui accepte le pari. Le mairede Périgueux, aujourd'hui ministrede l'Education nationale, a fait desémules. Le suivant s'appelle XavierBertrand, adjoint au maire de StQuentin.« Je n'ai bénéficié d'aucun réseaupour assurer mon développement.Mais les gens se parlent, se connais-sent, se copient », explique PhilippeDejust. Cette stratégie, qui consiste àredonner de l'allure au cinéma mori-bond, en le transformant en pôle cul-turel et commercial a trouvé seslimites lors de la campagne pour lesélections municipales en 2008.A Agen, Alain Veyret, le maire sortant(PS) a soutenu le projet Cap Ciné.

12 M€ ont été mobilisés. Mais sonopposant, Jean Dionis (NC), s'estemparé du dossier et en fait l'un desthèmes de sa campagne. Devenumaire, il a enterré le dossier. « LaCommission départementale d'équi-pement commercial, qui avait ac-cepté le projet avant le scrutin, l'arepoussé après », déplore PhilippeDejust, qui a tout de même rachetéle cinéma du centre d'Agen, maissans pouvoir y adjoindre le multi-plexe espéré.

Philippe Dejust bénéficie du soutiendu Centre national de la ciné-matographie (CNC), tout heureux detrouver un exploitant qui maintient ladiffusion des films plus difficiles. « ABlois, ces œuvres trouvent leur pu-blic. Elles font plus d'entrées en cen-tre-ville qu'en périphérie », justifiePhilippe Dejust.Enfin, parce que les fauteuils decinéma n'affichent que « 15 % detaux de remplissage », Cap Ciné aentrepris de rentabiliser l'espace. Lescinés de Blois et Périgueux ontretransmis la coupe du monde defootball, des opéras et des pièces dethéâtre. Des entreprises ont loué lessalles pour des présentations. A Blois,une programmation jazz va com-pléter l'affiche des Lobis à partir deseptembre. Le multiplexe de Beaunea réussi à attirer le festival du filmpolicier. « J'envisage 30 % du tempsde diffusion hors cinéma », prévoit-il. L'enjeu est de taille. La moyenned'âge des spectateurs vieillit. Lesjeunes connaissent mieux le chemindes salles de jeux vidéos que celuides cinés. « Nous sommes enrecherche constante d'événementsfédérateurs », clame Philippe Dejust.

Stéphane Frachet

Pour créer 11 cinémas en France et passer de 0 à 20 M€ en moins de 10 ans, PhilippeDejust a appliqué 4 grands principes :• Rentabiliser et optimiser l'espace immobilier et commercial• Associer les compétences au capital plutôt que de les salarier• Jouer sur l'effet de monopole• Offrir des films de qualité à moindre coût

La stratégie de Philippe Dejust

Philippe Dejust, Xavier Bertrand et Frédéric Namur.

“ JE N'AI BÉNÉFICIÉ D'AUCUN RÉSEAU POURASSURER MON DÉVELOPPEMENT. MAIS LES GENSSE PARLENT, SE CONNAISSENT, SE COPIENT ”

Page 36: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

36 La Lettre Valloire - Juin 2009

Entreprises Managers

36 La Lettre Valloire - Juin 2009

«C ette entreprise estnotre raison d’être ».Cet aveu d’Anne

Chavigny, directrice générale deChavigny Groupe, résume parfaite-ment son état d’esprit. Entrée dansl’entreprise en 1989, elle a pris lesrênes en compagnie de son frèrePascal en 1996 au départ de leur pèrePierre. « Il est parti sans que per-sonne ne s’en rende compte, celas’est fait en douceur. Il a su s’effacerà notre profit lorsqu’il a senti quenous étions prêts », précise AnneChavigny. Une transition réussie dansune entreprise qui n’a eu de cesse dese développer depuis sa création, enajoutant à chaque étape une corde àson arc dans des activités toujourscomplémentaires de celles existantes.Ainsi, Chavigny est aujourd’huiprésent dans les domaines du trans-port, du béton, des produitspétroliers, les travaux publics ouencore le négoce de matériaux deconstruction… Le secret de la réus-site réside justement dans le man-agement collégial mis en place par ladirection. Anne Chavigny nous éclairesur le sujet : « Nous laissons beau-coup d’autonomie aux cadres de lasociété. C’est certainement le

meilleur moyen d’avancer dans dessociétés comme les nôtres. Il faut quetout le monde soit convaincu dubien-fondé de chaque décision. »Un lien fort existe entre les différentsdirecteurs de filière qui travaillent enéquipe sans tabous tout en respec-tant une hiérarchie qui demeureobligatoire pour le bon fonction-nement de toute entreprise. Lemoteur commun étant l’action,comme en témoigne Anne Cha-vigny : « Nous restons toujours auservice des opérations. Un directeurd’agence peut m’appeler directe-ment, on échange énormément car

pour prendre les bonnes décisionsil est nécessaire de bien connaîtretous les secteurs de l’entreprise. AvecPascal, nous sommes les dirigeantsmais cela ne nous empêche pasd’être très opérationnels si on nousle demande. »Une politique d’échange que legroupe ne limite pas à lui-même.Ainsi, il adhère à plusieurs groupe-ments selon les activités concernées

(Astre pour les transports, Alteralpour le négoce, Résia pour le sani-taire…). Une évidence pour AnneChavigny : « Nous avons toujoursrecherché à apprendre, nous avonsune réelle volonté d’échange avecles autres ce qui enrichit toujoursnos réflexions et fait avancer l’en-treprise. »Une stratégie qui résonne comme unprolongement de ce qu’avait su met-tre en place Pierre Chavigny dès lesannées 60, comme le rappelle sa fille :« Mon père a mis l’homme au cœurdu projet, la société s’est modelée aufil des tempéraments avec comme

guide la volonté d’entreprendre.C’est un véritable état d’esprit quiest parfois difficile à gérer, car moinsstructuré. »La volonté de tous est d’assurer lapérennité de l’entreprise. AnneChavigny est fier « de ce nom quireprésente une famille et beaucoupde travail. Et s’il n’y a plus ça, il n’ ya plus rien pour nous.»

Franck Guidicelli

Anne Chavigny et son frère Pascal entendent poursuivre le développement de l’entreprise fami-liale crée en 1896. Pour y parvenir, il faut maintenir l’esprit de famille sans tomber dans les tra-vers du paternalisme.

ChavignyQuand l’esprit de famille demeure

““ NOUS LAISSONS BEAUCOUP D’AUTONOMIE

AUX CADRES DE LA SOCIÉTÉ (…).

74 route de Paris - BP 60070 - 41102 Vendome Cedexwww.chavignygroupe.com850 personnes - 160 M€ de CA en 200826 points de vente : matériaux de construction, chauffage, plomberie sanitaire –béton prêt à l’emploi – produits manufacturés – préfabrication lourde – menuise-ries PVC - carrières et travaux publics – transport –produits pétroliers.

Groupe Chavigny

Page 37: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 38: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Entreprises Industrie

L’ équipementier aéronau-tique de premier rang PGAElectronics (systèmes dédiés

à l’environnement des siègesd’avions) devrait réaliser une année2009 correcte, en dépit de la crisequi frappe le secteur. Sans fanfaron-nade, Jean-François Piaulet, le pdgde l’entreprise castelroussine, s’enremet en effet à la bonne tenue deses activités haut de gamme, pour

justifier cet optimisme. « Les com-mandes sur la partie airlines, c’est-à-dire l’équipement des classesaffaires, first et business des com-pagnies régulières, sont en baisse,nous indique-t-il, mais elles sont plusque compensées par le développe-ment de nos ventes VIP. » PGA, quirevendique une part de marché de25 à 30 % sur le seul segment de l’é-clairage des sièges, enregistre, eneffet, une très forte progression surle segment de l’aviation d’affaires« grâce à notre créativité en matièrede réalisation d’ambiances lumi-neuses et notre expertise audio ».Une créativité qui va crescendo etqui s’appuie sur des outils de plusen plus performants. Ainsi, PGAinvestit dans le développement d’unlogiciel mis à la disposition de de-signers spécialisés dans les am-biances lumineuses. Fort de ces

atouts, la facturation de PGA devraits’établir en 2009 à 24 M€, contre21,6 M€ en 2008. Rappelons quel’équipementier, qui emploie 190personnes sur place, a récemmentachevé une extension sur la ZA de laMalterie : celle-ci a porté la superficiede ses locaux de 3 500 à 7 800 m2

(4,8 M€ d’investissement).Par ailleurs, Jean-François Piauletvient de prendre la présidence dutout nouveau pôle d’excellenceAérocentre, qui a pour vocation deregrouper les sous-traitants et leséquipementiers régionaux de la fi-lière aéronautique. « A terme, nousespérons pouvoir mettre sur piedune offre commune et structurée. »En région Centre, la filière aéronau-tique emploie, selon la Drire, 16 000salariés répartis dans 200 entreprises.

JCS

L’équipementier aéronautique castelroussin va compenser la baisse des ventes réalisées auprèsdes compagnies régulières par un accroissement de l’activité générée par l’aviation d’affaires.

PGA résiste grâce à l’aviation d’affaires

Le fabricant d’armement terrestre s’apprête à investir 15 M€ à la Ferté-St-Aubin (45) et prévoit derecruter.

Thales TDA ne baisse pas la garde

V oici au moins une industrie quine connaît pas la crise ! A la

Ferté-St-Aubin, l’unique usinefrançaise du fabricant d’armes et demunitions TDA, filiale de Thales, tientla grande forme. Son président GuyLefebvre nous confirme que ce site

de 450 salariés allait fairel’objet cette année, commed’ailleurs les deux précé-dentes, d’un programmed’investissement de 15 M€.L’enveloppe va être affectéeà des études sur une nou-velle génération de ro-quettes guidées par laserqui devrait venir prochaine-ment compléter l’offre de

ce spécialiste de l’armement ter-restre. « Cette nouvelle générationreprésente vraiment l’avenir de no-tre activité et nous devons pousserles feux en R&D sur le sujet » con-vient Guy Lefebvre. Par ailleurs, ladirection devrait également investirsur le site dans un nouveau systèmerobotisé de chargement des muni-tions. Ce programme ambitieux, enphase avec un carnet de comman-des estimé à près de 100 M€ – et quivient de s’enrichir d’un nouveau con-trat de 30 M€ signé avec un paysd’Europe occidentale –, va « natu-rellement conduire le groupe àrecruter », confirme le pdg qui pré-cise qu’environ 15 ingénieurs, cadres

et techniciens seront ainsi embau-chés d’ici à la fin 2009. « Nous allonsaussi renforcer nos équipes de pro-duction de 15 % », poursuit GuyLefebvre. La qualité de l’offre du fa-bricant d’armes explique ce dévelop-pement. Thales TDA, qui exporteenviron 55 % de sa production, pro-fite ainsi à plein du succès d’unegamme de mortiers (2R2M) suscep-tibles d’être tractés ou montés surles véhicules. Enfin, l’état-majorfrançais pourrait décider d’installerdes roquettes à usage tactique surles Mirage et les Rafale, « ce qui cons-tituerait une très bonne nouvelle »nous indique Guy Lefebvre.

JCS

38 La Lettre Valloire - Juin 2009

Page 39: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Innover, c’est possible…même pour les petites entreprisesFace aux grands groupes et à leurs services de R&D, les petites entreprises se sentent parfois démunieset illégitimes en matière d’innovation. Mais pourquoi une telle réticence à innover ? Des éléments deréponse sont fournis par une enquête sociologique réalisée pour le compte de l’Aritt Centre. Ils peuventaider à démystifier l’innovation.

evier incontournable de la croissance

économique, l’innovation n’est pour-

tant pas toujours la préoccupation

majeure des petites et moyennes entreprises. A

la question « pourquoi innover ? », plusieurs

idées reçues tenaces émanent des dirigeants :

« Ma société est trop petite pour innover »,

« l’innovation est chronophage », « il me man-

que les ressources et compétences en interne »,

« comment s’y retrouver dans le maquis des

aides et des subventions »… Partant de cet

éventail de freins, l’Aritt Centre a souhaité iden-

tifier et comprendre

cette frilosité en de-

mandant à deux socio-

logues d’étudier les

rouages de l’innova-

tion au sein des PME

et TPE.

Deux chercheuses de

l’Université François-

Rabelais de Tours, Christèle Assegond, du Centre

d’Expertise et de Transfert Universitaire (CETU)

et Céline Dagot, ingénieur projets en sciences

sociales, ont donc interrogé un panel d’entre-

prises, d’accompagnateurs de projets et de

chercheurs en région Centre. Elles se sont inté-

ressées à la culture de l’innovation, c’est-à-

dire à l’ensemble des éléments non tangibles,

non quantifiables qui régissent l’innovation et

poussent les chefs d’entreprise à se lancer.

« Deux entreprises, présentant des caractéris-

tiques communes (taille, secteur d’activité,

stratégie marketing et commerciale), ne réa-

giront pas de la même manière face à l’inno-

vation. Le fait d’emmener son entreprise dans

l’aventure tient au parcours de l’entrepreneur,

à sa capacité d’ouverture et à sa connaissance

des réseaux. IInnnnoovveerr nn’’eesstt ppaass lliiéé àà uunnee qquueess--

ttiioonn ddee ttaaiillllee mmaaiiss ddééppeenndd ddee llaa pprrooppeennssiioonn

dduu ddiirriiggeeaanntt àà rreecchheerrcchheerr ddeess rreessssoouurrcceess

ssoocciiaalleess àà ll’’eexxttéérriieeuurr aaffiinn ddee ttiisssseerr lleess rréésseeaauuxx

ffoonnddaammeennttaauuxx ppoouurr ssee llaanncceerr »», précise

Christèle Assegond. Autrement dit, les PME-

TPE doivent décomplexer devant l’innovation

N°8 - Juin 2009

“L’Innovation en région Centre” est éditée par l’Agence Régionale pour l’Innovation et le Transfertde Technologie (Aritt) Centre, 6 rue du Carbone 45072 Orléans Cedex 2. Directeur de la publication : Armand Blottin. Impression : Gibert-Clarey à Chambray-lès-Tours.

L

J o u r n a l d ’ i n f o r m a t i o n d e l ’ A r i t t C e n t r e

La constitution dessavoirs, leur trans-mission et leur dif-fusion dans la so-ciété, ont toujoursété les missions desuniversités, partout,dans un but de dé-veloppement hu-main, social, technologique et économique. Larecherche assidue des pépites de connaissancescachées, la formation continuelle des hommeset des femmes à l’exploitation sociétale de cessavoirs débusqués, sont des ingrédients iné-puisables, pour l’innovation de demain commepour le développement d’aujourd’hui.L’université est profondément un vecteur pri-mordial de développement social et économique,un des ingrédients de l’épanouissement durable.

Youssoufi Touré, vice-PrésidentStratégie et Partenariats, Université d’Orléans

Démystifier l’Université

Christèle Assegondet Céline Dagot

L’innovationen région Centre

page A

Page 40: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

pour y accéder comme toute entreprise de

taille supérieure. Sous réserve de remplir

quelques conditions : croire en son projet,

savoir s’entourer de compétences externes

(même ponctuellement), s’ouvrir à d’au-

tres disciplines, constituer ses propres ré-

seaux, oser s’adresser à des sphères répu-

tées inaccessibles (laboratoires de recher-

che, universités, centres d’étude, écoles

d’ingénieurs). Telles sont quelques-unes

des clés préalables permettant de franchir

le pas de l’innovation.

UNE CONJONCTION DE RENCONTRES

Chez Raigi, qui formule des systèmes epoxydes

et polyuréthanne à Rouvray-Saint-Denis (28),

Olivier Perrier en a fait l’expérience concluante :

« Au début, on ne comptait que sur nos res-

sources internes puis, progressivement, nous

avons appris à nous ouvrir sur l’extérieur en

proposant aux élèves ingénieurs de mener leur

projet de fin d’études chez nous.

De ces collaborations ponc-

tuelles sont nés des échanges

fructueux, tant avec les élèves

qu’avec leurs professeurs. De fil

en aiguille, nous avons élargi

notre réseau jusqu’à travailler

en partenariat avec le CEA, basé à Tours.

Aujourd’hui, nous montons ensemble des pro-

jets innovants, soutenus par des accompa-

gnateurs comme Oséo ».

Ces passerelles « entreprises-écoles d’ingé-

nieurs » s’accompagnent d’un effet boule de

neige. « Grâce à notre visibilité croissante, nous

sommes désormais en mesure de nous posi-

tionner face à de grands groupes nationaux

ou européens. A preuve, nous avons récem-

ment remporté un marché d’envergure sur

trois ans, commandité par EDF, concernant la

jonction de câbles enterrés » poursuit Olivier

Perrier.

Innovation de rupture (création d’un nouveau

produit), innovation incrémentale (évolution

d’un produit existant), innovation marketing,

organisationnelle… quel que soit le type de

projet innovant porté par l’entreprise, les deux

sociologues tourangelles ont relevé des freins

récurrents qui pourraient être résolus dès lors

que « l’innovateur rencontre la bonne personne

au bon moment ». « Se lancer dans l’innovation

tient souvent à une conjonction de rencon-

tres et de timing, d’où l’importance de la pre-

mière rencontre lorsqu’on est porteur d’un

projet, explique Céline Dagot. Mais ceci est

rarement le fruit du hasard. Même si l’on n’est

pas issu du monde scientifique, rien n’em-

pêche de frapper aux portes des laboratoires,

des centres d’études pour y chercher conseils

ou soutiens. Ce n’est pas toujours simple, mais

il faut être bien conscient que la mutualisation

des savoirs, le décloisonnement des disciplines,

la recherche d’applications s’avèreront bien

plus fructueux in fine que de bricoler son pro-

jet seul dans son coin ».

Ceci exige bien sûr un travail

préalable sur la protection des

projets mais il est clair qu’un

dirigeant d’entreprise doit

«« ssoorrttiirr ddee sseess mmuurrss »» et intégrer

les réseaux, fédérateurs d’in-

novation. Et ils sont nombreux sur le terrain.

Si d’aucuns déplorent la multiplicité des inter-

venants, il n’en demeure pas moins vrai que

le maillage de l’Hexagone est très dense pour

optimiser le repérage des innovations. D’après

Hervé Duval, délégué à l’innovation d’Oséo

Centre, sur 750 PME visitées annuellement,

un tiers d’entre elles

mènent un projet inno-

vant. « Dans les faits, en

2008, notre action s’est

traduite par le soutien

d’une centaine de pro-

jets innovants pour une

enveloppe d’environ

15 M€ . Nous envisa-

geons le même volant

d’activités cette année »

chiffre-t-il.

L’INNOVATION

COMME REMÈDE À LA CRISE

Outre un soutien pécuniaire indispensable,

Oséo a pour mission d’accompagner les PME en

favorisant l’ouverture. «« CC’’eesstt ppoouurrqquuooii lleess pprree--

mmiièèrreess rreennccoonnttrreess ssoonntt ssoouuvveenntt ddéécciissiivveess..

LL’’eennccoouurraaggeemmeenntt ddeess eennttrreepprreenneeuurrss,, ssoouuvveenntt

ééccaarrtteellééss eennttrree llaa ggeessttiioonn ccoouurraannttee eett ll’’eennvviiee

dd’’iinnnnoovveerr,, eesstt ffoonnddaammeennttaall.. Une idée, malgré

toute sa pertinence, peut ne pas aboutir en

raison d’une incompréhension des différents

acteurs au démarrage : chef d’entreprise,

Les 7 idées reçuesqui entravent l’innovation

1 - « Ce n’est pas pour moi, mais pour les

grands groupes ou les laboratoires de

recherche. »

2 - « Je n’ai pas besoin d’innover car je suisbien implanté auprès de mes clients. Pourquoi

prendre ce risque ? »

3 - « L’innovation est chronophage. Les procé-dures sont trop complexes. »

4 - « L’innovation est risquée et exige de lourdsinvestissements. On sait combien elle coûte,

mais on ne peut pas mesurer le retour sur

investissement. »

5 - « C’est hors de mes compétences et les

ressources en interne me manquent. Je ne sais

pas quel organisme solliciter, qui faire partici-

per au financement. »

6 - « On va me demander des contreparties. »

7 - « Il est très difficile de se faire aider. »

« nous avonsappris à nous

ouvrir sur l’extérieur »

Hervé Duval

pageB

Page 41: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

banque, organisme de soutien… ». Et Hervé

Duval de rappeler la phrase de Gordon Moore,

le co-fondateur d’Intel, « il y a deux types

d’entreprises : les rapides et les mortes ». Mais

les temps de la recherche et ceux de l’entreprise

sont différents : « Si pour une PME la course

contre la montre (et donc prendre une lon-

gueur d’avance sur la concurrence) est un cri-

tère essentiel, il n’en pas de même pour les

chercheurs. On peut donc voir

s’étaler des projets sur plusieurs

années en dépit d’un contexte

économique de plus en plus

pressant », souligne Christèle

Assegond. Scientifiques et inno-

vateurs ont tout intérêt à déli-

miter l’espace-temps au préalable de leur

collaboration.

Savoir être force de proposition vis-à-vis d’un

client, être acteur de ses projets, encourager

la réflexion au sein de son entreprise, hiérar-

chiser les contacts, se montrer volontariste et

pugnace, s’informer au sujet des systèmes

d’aide existants, anticiper la vie du produit tant

dans le temps que dans l’espace (marché natio-

nal, européen…), voici quelques principes à

adopter dès lors qu’on prend le virage de l’in-

novation.

L’innovation, remède à la crise ? Pour Yves

Bouget, PDG du spécialiste de la confortique et

de la réception TV de Tauxigny (37), «« sseeuulleess

ssuurrvviivvrroonntt lleess eennttrreepprriisseess qquuii

ttrroouuvveerroonntt lleess rreessssoorrttss ppoouurr

aauuggmmeenntteerr lleeuurr cchhiiffffrree dd’’aaff--

ffaaiirreess,, ccoommppttee tteennuu ddeess ssoouubbrree--

ssaauuttss ééccoonnoommiiqquueess aaccttuueellss.. EEtt

ccee,, ssooiitt eenn aaggrraannddiissssaanntt lleeuurr tteerr--

rriittooiirree ggééooggrraapphhiiqquuee ((rrééggiioonnaall,,

nnaattiioonnaall,, vvooiirree aalllleerr àà ll’’iinntteerrnnaattiioonnaall)) ssooiitt eenn

iinnnnoovvaanntt.. Il faut oser innover et refuser de

subir les aléas économiques. Or pour ce faire,

il convient de bien en maîtriser les arcanes et

de savoir avec exactitude « qui fait quoi » en

vue de gagner du temps. » Quelle que soit sa nature, l’innovation résulte

donc d’une complémentarité fructueuse entre

différents intervenants qui, si elle n’est pas

toujours simple, n’est pas inaccessible. « En

interrogeant les salariés, tous types de sec-

teurs confondus, on se rend bien compte que

ce ne sont pas les idées ou les projets qui

manquent, mais plutôt la façon dont les faire

aboutir. C’est pour cela, que nous souhai-

tons, mettre l’accent sur l’importance des

contacts humains à travers l’émergence d’un

projet innovant. EEnn ddééppiitt ddee ttoouuttee llaa tteecchhnnii--

cciittéé dduu pprroodduuiitt,, ddee ssoonn ddeeggrréé dd’’iinnvveennttiivviittéé,,

ddee ssaa ssttrraattééggiiee mmaarrkkeettiinngg,, ssii ddeess rreennccoonnttrreess

hhuummaaiinneess nnee ssee ssoonntt ppaass ffaaiitteess aauu ddéémmaarr--

rraaggee dduu pprroojjeett,, iill yy aa ppeeuu ddee cchhaanncceess qquu’’iill

aabboouuttiissssee.. L’innovation doit résulter de col-

laborations fructueuses, surtout lorsqu’elle

émane de PME ou de TPE qui ne disposent

pas de la force de frappe des services de

R&D de grands groupes », conclut Christèle

Assegond.

Brenne Pisciculture, l’innovation sans y croire Christophe Vergnaud, gérant de Brenne Pisciculture à Migné (36), ne croyait guère à la nécessité d’in-nover pour exercer son métier d’éleveur de poissons d’eau douce. Mais c’était sans compter sur lesencouragements prodigués par son entourage et le bon accueil perçu dès le démarrage de sonprojet. « En étudiant les problématiques de mes clients, j'ai conçu un appareil d'amélioration de qualité d'eau autonome (suivi de mesures embarquées). Grâce à une mise en relation de partenairesefficace, le pilote a vu le jour ». Convaincu que le processus d’innovation est grandement facilitépar l’intégration de réseaux et la rencontre de spécialistes de technologies diverses, ChristopheVergnaud explique qu’« au départ, l’appareil était purement technique mais très vite, on m’aconseillé de lui adjoindre des qualités esthétiques. J’ai donc sollicité des chercheurs puis des

designers ». Le soutien reçu des ac-compagnateurs de projet, tels quel’Aritt, lui a été très bénéfique. « Onne peut s’immerger totalement dansle projet, il faut aussi faire tournerla boutique » ! C’est d’autant plusdifficile pour nous, les TPE » admet-il. Mais aujourd’hui, l’entrepreneurpeut se satisfaire de voir son proto-type aux portes d’une productionen série.

Systech, un sous-traitantagréé R&DLe fabricant de cartes électroniques Systech,de Gallardon (28), est une des rares sociétés dela région Centre à être agréée R&D et donc auCrédit d’Impôt Recherche (CIR). « Cela per-met à nos clients de lancer des projets inno-vants en nous faisant intervenir, sachant quenos factures sont éligibles au CIR, souligneDaniel Fanon, gérant de Systech. En dépitd’un ralentissement de la production, nousnotons aujourd’hui une recrudescence de projets ». Mais cette tendance à mettre l’ac-cent sur la recherche est assez caractéristiquede la périodede crise : « Oninvestit sur desétudes, on réa-lise des proto-types mais ons’arrête là… en attendantdes jours meil-leurs », sou-ligne-t-il.

« Il faut oserinnover et

refuser de subirles aléas

économiques »

pageC

Page 42: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Un appel à projets innovants pour le BerryDans la cadre de Berrinnov, une initiative financée par la Drire Centre, le Conseil régional du Centre, lesConseils généraux du Cher et de l’Indre et la Communauté d’agglomération Bourges Plus, un appel à projetsinnovants s’adressant aux PME du Cher et de l’Indre vient d’être lancé. Il vise en particulier les secteurs de l’in-dustrie agroalimentaire et des services, la logistique, l’éco-industrie et les services, l’aéronautique et l’auto-mobile. Les projets sélectionnés pourront recevoir jusqu’à 15 000 € sur la période 2009-2011, correspondantà 80 % de la prestation externe ou 50 % des dépenses éligibles. Les aides pourront concerner le soutienméthodologique, l’aide à la création d’un prototype, l ‘accompa-gnement dans la mise en place d’une protection industrielle, l’aideà la commercialisation et la gestion des ressources humaines. plus d’informations : http://www.berrinnov.fr

Le Feder, un complément essentielpour financer l’innovation

La région Centre, première région française à se doterd'une stratégie de l'innovation

Un appel à projets innovants pour le BerryDans la cadre de Berrinnov, une initiative financée par la Drire Centre, le Conseil régional du Centre, lesConseils généraux du Cher et de l’Indre et la Communauté d’agglomération Bourges Plus, un appel à projetsinnovants s’adressant aux PME du Cher et de l’Indre vient d’être lancé. Il vise en particulier les secteurs de l’in-dustrie agroalimentaire et des services, la logistique, l’éco-industrie et les services, l’aéronautique et l’auto-mobile. Les projets sélectionnés pourront recevoir jusqu’à 15 000 € sur la période 2009-2011, correspondantà 80 % de la prestation externe ou 50 % des dépenses éligibles. Les aides pourront concerner le soutienméthodologique, l’aide à la création d’un prototype, l ‘accompa-gnement dans la mise en place d’une protection industrielle, l’aideà la commercialisation et la gestion des ressources humaines. plus d’informations : http://www.berrinnov.fr

L’Etat et le Conseil régional duCentre se mobilisent pour larecherche et l’innovation à traversde plusieurs mesures d’aidespubliques qui sont aujourd’huiautant d’opportunités pour atti-rer des fonds européens commele Fonds européen de développe-ment régional (Feder).Le principe de la parité (1€ d’aidepublique nationale = 1€ d’aideeuropéenne) représente uneopportunité de démultiplicationmassive de financement pour lesprojets de Recherche Dévelop-pement Innovation au sein des

entreprises de la région Centre. Ilfaut noter qu’il n’y a pas d’ins-truction supplémentaire pour lesaides européennes, le dispositifétant instruit par les organismesqui financent localement les autresaides. L’Etat et la Région, acteursdu programme Feder, se sont d’ail-leurs fortement investis pour opti-miser les procédures de montageet d’instruction des dossiers. Autotal, ce sont 109 M€ qui serontconsacrés à cet objectif en 2007-2013, majoritairement au béné-fice des entreprises et des labo-ratoires de recherche présents en

région Centre. A souligner égale-ment que les aides à l’innovationcouvrent la totalité de vie d’unprojet, de son étude de faisabilitéà sa commercialisation, et un largespectre de dépenses éligibles (res-sources humaines, équipement,dépenses externes, etc.) avec destaux pouvant atteindre 80 % dessommes engagées.

A G E N D A

24 au 26 juin :Congrès Cosmetic and Sensoryà Tours (Centre de CongrèsVinci). Dans le cadre des rencontres de la Cosmetic Valley, ce congrès est dédié au sensoriel appliqué à la cosmétique.

Inscriptions et informations :http://www.cosmeticandsen-sory.fr/index.php?RubID=9

24 au 26 juin : Salon International des EnergiesRenouvelables et de la Maîtrisede l’Energie (SIREME), à ParisExpo, Porte de Versailles.

Renseignements :http://www.sireme.fr/

4 septembre : Hôpital Bretonneau à Tours.Découverte des savoir-faire etréalisations de l’IFR 135 enmatière d’imagerie fonction-nelle : système nerveux et com-portement, reproduction, com-munication cellulaire et cancer.

21 septembre : Caravane des EntrepreneursCentre à Tours, boulevardHeurteloup. Pôle d’expertise itinérant en création, reprise,franchise, développement ettransmission d’entreprises ou de fonds de commerce.Conseils et aides pour les entrepreneurs et porteurs de projets.

22 septembre :Caravane des EntrepreneursCentre à Orléans.

23 et 24 septembre :Congrès Espaces & Luxe à Blois.Congrès organisé par CosmeticValley et Shop Expert Valley surl’évolution de la distribution desproduits de luxe et les nouvellestechnologies associées auxpoints de vente et à la promo-tion des marques de luxe.

Programme et Inscriptions : 01 56 79 43 65 [email protected]

Le Feder, un complément essentielpour financer l’innovation

Après plus d'un an de concerta-tion, et après avoir associé denombreuses entreprises, la régionCentre à défini des prioritésclaires pour encourager l’inno-vation et, en particulier, soute-nir les entreprises qui font le paride s’y engager. C'est le résultat d'un consensusfort entre l'Etat, les collectivitéslocales, les organismes de

recherche et des représentantsdes entreprises et de la recherchepublique sur la nécessité demobiliser des moyens concretset organisés en réseau uniqueau service de l'innovation enrégion. Cela répond aussi à unedemande de la commission euro-péenne et va dans le sens d’uneplus grande clarté des disposi-tifs d’aides existants.

Au titre des orientations de fond,on retrouve la volonté de fairede la région Centre un pôle d’ex-cellence en matière d’efficacitéénergétique mais aussi l’impor-tance donnée au développementde l’innovation par les services,domaine qui viendra conforterun tissu industriel toujours bienreprésenté.

La région Centre, première région française à se doterd'une stratégie de l'innovation

Aritt Centre, 6 rue du Carbone 45072 Orléans Cedex 2.02 38 88 88 10 • [email protected] • www.arittcentre.fr

pageD

Page 43: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 44: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Entreprises Agroalimentaire

Croc’Frais prend du poids

I nstallé à Mignières, près deChartres (28), le conditionneur d’o-lives fraîches en barquettes Croc’Frais(8 M€ de CA, 21 salariés) a délibéré-ment opté pour une stratégie decroissance externe.Son pdg Serge Durand, qui a reprisavec succès cette entreprise initiale-ment implantée en région pari-sienne, vient d’acquérir l’entreprisenîmoise Raymond Geoffroy, spécia-lisée dans la fabrication de produits« tartinables », c'est-à-dire de tape-nades. La société (25 salariés, 5 M€ de

CA) produit aussi de la brandade demorue, grande spécialité gas-tronomique nîmoise. L’opérationcomprend également l’acquisitiond’une filiale de Raymond Geoffroy, lasociété MHP Production (fabricationde soupes de poisson, 5 M€ de CA),implantée à Frontignan (34).Croc’ Frais n’en est à pas à son coupd’essai puisque la PME a repris il y adeux ans Aromatt, un conditionneurd’olives fraîches, « plutôt positionnésur l’entrée de gamme », nousindique la direction. Cette petitesociété est également installée enLanguedoc-Roussillon aux Angles (30),près d’Avignon. Serge Durand, quitable d’ici à trois ans sur un CA groupede 30 M€, devrait réorganiser ces dif-

férentes unités en les plaçant sous lecontrôle d’une structure communequi prendrait le nom d’Olives & Co.Dans un premier temps, il prévoitd’optimiser la gamme de produitsexistants avant de se lancer dans denouveaux développements.L’ensemble de ce petit groupe agro-alimentaire dynamique, réparti entreles bordures de l’Ile-de-France et lesud de la France, représente déjà unCA d’environ 20 M€. En 2007, l’entre-prise, qui avait élu domicile au Gault-St-Denis, près de Bonneval, a transféréses activités à Mignières, au bord de laRN 10 dans un bâtiment neuf de1 700 m2. Ce transfert-extension avaitreprésenté un investissement de1,7 M€. JCS

Spécialisé initialement dans le conditionnement d’olives fraîches destinéesaux marchés de la GMS, le chartrain Croc’Frais vient d’avaler deuxsociétés implantées en Languedoc-Roussillon.

44 La Lettre Valloire - Juin 2009

Page 45: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

à renvoyer à MCM Presse - Annie Coupet - BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 - 02 47 70 60 00

� OUI, je désire profiter de la formule bimensuelle de La Lettre Valloire avec une offrespéciale à l’essai de deux mois de lecture pour 20¤ (Offre de juin 2009)

J’adresse un chèque à l’ordre de MCM Presse. Ce document tient lieu de facture.

Nom : .................................................................................................. Prénom : ....................................................................................................................................

Société : .......................................................................................... Fonction : .................................................................................................................................

Adresse : ....................................................................................................................................................................................................................................................

Code postal : ........................................................................ Ville : ...........................................................................................................................................

Tél. .............................................................................................. E-Mail : ......................................................................................................................................

Fait à .......................... le .........................................................................

Cachet ou signature

B U L L E T I N D ’ A B O N N E M E N T

UN BILLET DÉCOUVERTEPOUR L'INFORMATION

RÉGIONALE

20 €POUR DEUX

MOIS DE LECTURE

MCM

Presse(0247

7060

00)-Créditphoto:Digitalvision.RégisB

eaune

Page 46: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

46 La Lettre Valloire - Juin 2009

Entreprises Industries

F o n d é e n1989 à Dinan

(22), le groupeCordon Electro-nics, présidé parSerge Cordon, achoisi, en 2008,Dreux et une par-tie des locaux(13 000 m2) dusite Philips EGP –laissés vacantssuite à un plan

social de grande ampleur – pour ydévelopper une activité de réparationet de SAV d’appareils électroniques.« La réparation de produits de com-munication (téléphones mobiles oufixes, PABX, décodeurs et box pourla TV et la téléphonie mobile) est en

effet le cœur de notre métier » in-dique Serge Cordon, qui préside ungroupe employant aujourd’hui plusde 1 000 collaborateurs, répartis sursept sites en France.La direction ne semble pas regretterson implantation. « A Dreux, nousavons fait le choix de développer uneactivité de SAV de produits électro-niques de type décodeurs et cartesélectroniques » explique SergeCordon. La plate-forme travaille pourdeux clients principaux (Canal Plus etPhilips) « et devrait prochainementaccueillir une activité pour lecompte d’un troisième client ».Du côté de l’emploi, Cordon Electro-nics – après un début difficile dû à unmouvement social qui avait condam-né les portes de l’usine Philips –

respecte parfaitement le tableau demarche qu’elle s’était assigné. « Nousemployons à Dreux 125 collabora-teurs (165 avec les intérimaires) ; àla fin de l’année, le site drouais em-ploiera probablement 150, voire 160CDI » affirme ainsi le pdg.La plate-forme recèle un importantpotentiel de croissance. Outre le SAV,elle accueille une activité de sourcinget de distribution de pièces détachéespour l’Europe. « Elle est prise encharge par une filiale qui travailleau niveau du site drouais pourThomson et TCL. » L’avenir s’engagedonc sous les meilleurs auspices pourCordon qui devrait réaliser un CA de80 M€ en 2009, contre 71 M€ en 2008et 52 M€ en 2007.

JCS

Cordon Electronics attaché à DreuxLa société bretonne, qui s’est installée en 2008 sur une partie du site Philips EGP de Dreux, devraitemployer plus de 150 salariés d’ici à la fin 2009.

L e façonnier pharmaceutiqueChemineau (environ 260 sala-

riés, près de 46 M€ de CA), installé àVouvray (37), ne baisse pas la garde.Ce spécialiste de la fabrication ensous-traitance de sprays, de liquideset de pâteux à usage ORL et topique,va engager en 2009 un agrandisse-ment de ses locaux. « Nous allons eneffet nous étendre sur 700 m2 afind’accueillir des activités adminis-tratives, des salles de réunion et unvestiaire » indique Xavier Monjanel,

le directeur général de l’en-treprise. L’investissements’élèvera à 600 000 € et seracomplété par l’acquisitiond’équipements industrielspour un montant total de2 M€. Le sous-traitant tou-rangeau entend aussi tirerparti de l’acquisition, effec-tuée en octobre 2008, duLaboratoire de la Mer (24 M€,

70 salariés), une entreprise bretonneexperte dans la transformation d’eaude mer et la valorisation de sérumsmarins thérapeutiques dédiés à lasphère ORL. « Nos savoir-faire sonttrès complémentaires : ce rappro-chement devrait aboutir au déve-loppement d’une offre communeinnovante. »

Xavier Monjanel, qui vient de pren-dre la présidence du Grepic (Grou-pement régional des établissementspharmaceutiques industriels duCentre), reste prudent : « Les façon-niers doivent s’attendre pour 2009à une croissance moyenne d’envi-ron 5 % contre 9 à 10 % ces der-nières années ». JCS

Chemineau s’agrandit à Vouvray

Spécialisée dans le négoce de produits plastiques semi-finis (plaques etjoncs) pour l’industrie, l’agence orléanaise de Sunclear (groupe Total) vaquitter les 1 200 m2 qu’elle occupe sur le parc d’activité Orléans-Sologne deSt-Cyr-en-Val. La direction de ce site (15 salariés) projette de construire unbâtiment de 2 500 m2 sur un terrain de 0,5 ha situé sur le lotissement Buffonà Orléans-La Source, non loin de l’usine TRW et à quelques kilomètres du siteactuel de Sunclear.Le lotissement Buffon attire décidément les entreprises puisque la Saveg,une filiale du groupe St-Gobain spécialisée dans la transformation et lenégoce de plaques de verre, souhaite quitter Ingré pour le lotissementBuffon où elle devrait faire construire un bâtiment d’environ 7 000 m2.

Sunclear quitte St-Cyr-en-Val pour La Source

Page 47: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 47

Page 48: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Entreprises Immobilier

48 La Lettre Valloire - Juin 2009

Marie-Laure PLVenfin à Nogent-le-RotrouUn an après l’annonce de son projet, le groupe Marie-Laure PLV Mer-

chandising, spécialisé dans les présentoirs et les articles destinés à lapublicité sur le lieu de vente (parfumerie, électroménager, etc.), s’installe surla ZA de l’Aunay à Nogent-le-Rotrou (28). Un permis de construire pour unbâtiment de 20 000 m² couverts sur une emprise de 10 ha a été déposérécemment en mairie. C’est le groupe Vinci qui construira l’immeuble,financé par Auxifip (groupe Crédit Agricole). Les travaux devraient démarrerau mois de septembre, pour une livraison prévue fin mai 2010. Le montantde l’investissement atteindra 12,3 M€, sans compter les quelque 3 M€ consa-crés à l’aménagement des terrains.Marie-Laure PLV Merchandising (environ 45 M€ de CA), qui a été repris l’anpassé par le fonds d’investissement Argos Soditic (Buffet Crampon, Roc-Eclerc, Oxbow, Du Pareil au Même), exploite déjà deux sites en régionCentre : Marie-Laure Promo Action à Thiron-Gardais (28) et Créaplast àOrléans (45). A terme, l’entreprise, dont le siège est à Epinay-sur-Seine (93),devrait employer 240 personnes à Nogent-le-Rotrou.

L’ extension de 1 500 m2 dusiège de la Banque Popu-

laire Val de France dans le quar-tier des Fontaines, à Tours (37),« est aussi un projet d’embel-lissement et d’intégration deverdure » indique ChristopheGrandamas, responsable desimmeubles. Le bâtiment, quisera achevé à la fin 2010, pré-voit la végétalisation de deuxterrasses situées au premierétage – et donc visibles deséchelons supérieurs – et lacréation entre l’actuel immeu-ble et l’extension « de deux jar-dins d’hiver répondant auxnormes HQE ». L’un des deuxsera couvert.« Nous allons également instal-ler une gestion technique cen-tralisée (GTC) qui nous permet-tra de piloter dans chaque piè-ce la climatisation et le chauf-fage ». De quoi répondre auxattentes des utilisateurs et…réaliser quelques économies.

La Banque Popbâtit « vert »aux Fontaines

Page 49: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La Lettre Valloire - Juin 2009 49

Pôle Emploi boucle leprogramme Orléans PlazaL e vaste programme Orléans Plaza du pro-

moteur strasbourgeois Lazard est bouclédepuis la location des derniers 4 616 m2 desurfaces de bureau à la direction régionale dePôle Emploi. Celle-ci va regrouper sur ledeuxième immeuble de la ZAC Coligny (le pre-mier a été entièrement loué par Lexmark) l’en-semble des collaborateurs qui appartenaientaux services centraux des ex-directions régio-nales de l’ANPE et des Assédic Centre, soitentre 150 et 200 personnes. Conforté par laréussite de sa première opération et le dyna-misme du marché tertiaire sur l’agglomération orléanaise, Lazard réflé-chirait à un nouveau programme, d’environ 10 000 m2 en plusieursbâtiments, sur la ZAC du Moulin à Olivet. Celle-ci, située à proximité ducampus, abrite déjà la direction régionale de Groupama Paris Val deLoire, Wirecom Technologies et une pépinière d’entreprises.

La CCI du Loiretveut déménagerLors de sa dernière assemblée générale,la CCI du Loiret a fait voter le principe dutransfert de son siège sur le site Rivierre-Casalis de Fleury-lès-Aubrais « sous réserved’une étude financière approfondie et d’uncalendrier de réalisation à affiner ».Le président Yves Broussoux nous aconfirmé qu’il ne voulait pas encore seprononcer sur un échéancier, invitantd’autres organismes à se joindre à cetteopération visant à regrouper et à rationaliserdes moyens, en droite ligne avec la RGPP.La destination de l’hôtel particulier de laplace du Martroi, qui abrite la CCI et qui luiappartient, n’est pas encore tranchée.Il y a un an, la CCI avait validé la réalisationdu projet Citévolia, sur le même siteRivierre-Casalis. Celui-ci comprendra unvolet immobilier et le développement d’uneoffre de services de formation à partir desactivités de l’actuel Groupe ECG, endéveloppant les partenariats avec l’univer-sité d’Orléans et l’Escem de Tours-Poitiers.La rentrée 2010 verra l’ouverture demastères en bac + 5, probablement encollaboration avec l’Escem.

Matmut sera à St-Cyr-sur-Loire en mai 2010La mutuelle d’assurances Matmut a fixé son choix sur St-Cyr-sur-Loire, au nord de Tours,pour installer une partie de ses services de gestion de sinistres et de relations humaines. A laclé, la création de 200 emplois sur ce parc d’activité Equatop-Le Rabelais, situé au nord de lacommune, à proximité de la clinique de l’Alliance et d’Outiror. Le chantier a démarré en toutediscrétion au début de cette année et, le 13 mars, la première pierre a été posée symbolique-ment par Daniel Havis, le pdg de la mutuelle rouennaise, en présence de Philippe Briand, le

député-maire de St-Cyr-sur-Loire. Le bâtiment offrira 5 000 m² de surfaces de bureaux réparties sur 3 niveaux. La Matmut, qui emploie4 800 personnes et a encaissé 1,3 Md€ de primes en 2007, investit 7 M€ dans ce projet. La livraison est prévue pour le mois de mai 2010.

Page 50: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

La maîtrise d’œuvre pour laconstruction du centre com-mercial de 4 500 m² de laChancellerie à Bourges, quicomprendra également desbureaux, va être confiée aucabinet Lancereau et Meyniel.Début des travaux : février 2010pour une ouverture prévue aupremier semestre 2011.

A Bourges-Lahitolle, la cons-truction du restaurant et de larésidence universitaire serontmenés en 2010 pour une ouver-ture prévue au début de l’an-née 2011.

Le promoteur immobilier Jaldi,qui vient d’acquérir pour1,3 M€ les bâtiments de l’Imepet de la fac de droit situés rueJoyeuse, à Bourges, envisaged’y réaliser 22 logements HQE.Les travaux de cette résidence,baptisée les Jardins d’Aliénor,débuteront en septembre 2010.

Un Ehpad va voir le jour àVierzon. L’établissement de4 700 m² regroupera 75 lits enunités de vie. Les travauxdevraient être lancés dans lesprochains mois pour une ouver-ture en 2011. L’investissementatteint 8 M€.

La municipalité de Sancerresouhaite agrandir le collège dela ville. Le conseil généraldevrait faire une présentationdu projet courant juin et lestravaux pourraient commencerdébut 2010. Le nouveau col-lège ouvrirait en 2013 ou 2014.

La Saur va débuter au secondsemestre les travaux de cons-truction d’une nouvelle stationd’épuration rhyzophyte com-mune à Brou et Yèvres, sur leterritoire de Brou. Durée destravaux : 2 ans. Coût : 2,9 M€.

La Ville de Chartres vient derelancer son « projet gare », quiprévoit de dégager 55 000 m²SHON d’anciennes emprises dela SNCF pour des logements(22 000 m²), des commerces etdu tertiaire (25 000 m²). Unesalle de spectacle de 8 000 m²est également prévue.

Une nouvelle voie de 550 m vaêtre créée entre le rond-pointde Melsungen et la place duChamp-de-Foire à Dreux. Lestravaux sont estimés à 6,5 M€

et devraient démarrer début2010.

A Chartres, dans le cadre durenouvellement urbain, l’ex-barre HLM de l’avenue duGénéral-de-Gaulle fera placeà 140 logements dans 3 ensem-bles collectifs, dont la construc-tion débutera mi-juin. De plus,26 pavillons seront construits audernier trimestre 2009 derrière

ces immeubles. Les barres HLMrestantes et les tours deBeauvoir tomberont fin 2010,début 2011.

A Nogent-le-Rotrou, les travauxde reconstruction du collègeArsène-Meunier sont en cours.Le programme, d’un montantde 11,1 M€, devrait être livré àla rentrée 2011. Un 1er modulele sera en février 2010 avant undésamiantage et la décons-truction du dernier bâtimentencore debout.

A St-Pierre-des-Corps, 46 loge-ments (42 appartements et 4maisons individuelles) degrand standing vont voir le jourà la Rabaterie. Le chantierdevrait commencer début2010, pour une livraison atten-due au second semestre 2011.

La municipalité de Reignac-sur-Indre envisage la construc-tion d’une salle polyvalente quipourrait accueillir 300 person-nes. Un restaurant scolaire pour-rait également y être installé.

A Morée, un gymnase com-munautaire verra le jour en2010. Le projet, d’un montant de2,4 M€, représente environ1 000 m² bâtis.

Le collège Maurice-Genevoixà Romorantin va bénéficierd’un programme de restruc-turation chiffré à 10 M€ dans lecadre du projet de rénovationde 4 collèges lancé par leconseil général. Les travauxdevraient être lancés en 2010pour une durée de 2 ans.

Le cen t re hosp i ta l i e r deVendôme lancera la restruc-turation de l’établissementdébut 2010, pour une durée de18 mois. Le montant des tra-vaux s’élève à 3,6 M€.

Le collège de Lorris va béné-ficier d’un programme de réno-vation de 17 M€, qui prévoit ladémolition de certains bâti-ments, laissant place à de nou-veaux. Le chantier devraitdémarrer en avril 2010 pourune mise en service à la ren-trée 2011.EURE-ET-LOIR

LOIR-ET-CHER

INDRE-ET-LOIRE

INDRE-ET-LOIRELa faculté de médecinede Tours va bénéficierd’une extension de3 390 m² sur la communede la Riche. Le maîtred’œuvre de ce projet de7,1 M€ devrait être choisien septembre prochain,afin de lancer les travauxen avril 2011.

LOIRET

CHERLe conseil général lanceun projet d’éco-quartiersur l’emprise foncière de5 ha de l’ancien hôpital mi-litaire Baudens, à Bourges.Près de 410 logements

(dont 130 sociaux et 40 adaptés aux personnes âgées ou handi-capées) ainsi que des bureaux sont prévus pour 2016 ou 2017.

Entreprises Chantiers

50 La Lettre Valloire - Juin 2009

CHER

Page 51: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

L’ancien gymnase d’Amilly seradémoli afin de laisser place à unnouvel équipement de 1 000m²sur le même site. Le projet, quireprésente un investissement de1,5M€,devrait être opérationnelfin 2010.

Deux terrains viennent d’êtrevendus sur la zone artisanalede Senives, à la sor tie dePithiviers. L’un a été acheté parle concessionnaire local desMaison Phenix, l’autre à un con-cessionnaire de la société defenêtres PVC Lorenove.

Un ensemble commercial de3 200 m2, composé de deuxcommerces de détail de fruitset légumes aux enseignesO’Marché du Frais et O’Colifrais,va être prochainement créé àChâlette-sur-Loing, au Châ-teau-Blanc.

La municipalité de Pithiviers aplusieurs projets de construc-tion en cours. Elle vient d’ac-quérir l’immeuble de la Caisse

d’Epargne, appelé à devenirune médiathèque, et réfléchità la création d’une nouvellesalle des fêtes d’une capacitéde 200 à 300 places.

Un bâtiment de 1 100 m² dédiéà l’escrime va être construità St-Jean-de-la-Ruelle, dansle cadre du projet de recons-truction du centre commer-cial des Trois-Fontaines. Le bâ-timent, d’un montant de2,8 M€, devrait être livré début2010.

La municipalité de Mérouvilleva construire une nouvellemairie. Celle-ci se fera dansl’ancienne école, et le bâti-ment actuel sera réhabili-té pour abriter 4 logementssociaux.

Le groupe Olivet Distribution deJean-Pierre Gontier va ouvrirun supermarché Leclerc de1 000 m2 et un Leclerc Drive de1 800 m2 sur la zone commer-ciale nord de Gien.

La Lettre Valloire - Juin 2009 51

LOIR-ET-CHERLa municipalité de la Chaussée-St-Victor prépare un pro-jet de création d’un espace culturel à la place d’anciensentrepôts d’un transporteur. Le projet comprendra un audi-torium d’environ 250 places, une salle de réunion de 350 m²et un grand hall. Le montant du programme s’élève à4 M€. L’appel d’offres pour la maîtrise d’œuvre devraitêtre lancé en fin d’année afin de débuter les travaux àl’automne 2011, pour une mise en service à l’été 2013.

Page 52: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Entreprises A l’affiche

52 La Lettre Valloire - Juin 2009

P atron d’ung r o u p einforma-

tique à la crois-sance vertigineuse(+ 44 % en 2008,probab lementautant en 2009 oùla facturation deCyrès devrait avoi-siner les 3 M€),G u i l l a u m ePonsard est titillép a r l e démond’entreprendre.Petit-fils d’un chefétoilé, fils d’undirecteur d’hôtel

de luxe, il rêvait, depuis tout petit,d’avoir son propre restaurant. C’estpour cela qu’il a monté Rive Gauche,la table dont tout le monde parle àTours. Associé à Fabien Lagelle, unrestaurateur de métier, il a décroché

15 au Gault et Millau (où il a été larévélation de l’année 2008) et uneétoile au Michelin en moins de deuxans. Pourtant, « ce n’est pas leconcept que j’avais imaginé audépart » confie ce dévoreur d’espacequi, à 35 ans, « a une copine, maispas encore le temps de fonder unefamille ».Parti d’une simple activité de concep-tion de sites web, en 1996, à la sor-tie d’une fac de… sociologie,Guillaume Ponsard semble parfoisétonné de se retrouver dans leshabits d’un jeune patron à qui toutréussit. « C’est vrai que j’ai eu de lachance » reconnaît-il. Mais à le voirjongler entre sa plate-forme de paie-ment en ligne – une des trois accré-ditées PCI en France –, son serviced’applications informatiques héber-gées et la pressée de foie gras à lapoire tapée confite au Vouvray ou lenougat de Tours, lait glacé au kirsch,

de son chef Pascal Vuillemin, on sedoute bien qu’il a donné un sérieuxcoup de pouce au destin.Pour étancher sa soif d’entreprendre,il rêve d’horizons nouveaux. Bâtisseurdans l’âme, il veut construire des mai-sons à partir d’éco-concepts et puispousser les feux dans l’hôtellerie, tra-dition familiale oblige : « Cela meplairait de monter un resort, pré-cise-t-il, et plutôt à l’étranger ». Enattendant, il faut accompagner l’en-vol de Cyrès Groupe. La croissanceinterne ne lui suffit pas. Pour attein-dre son objectif de 10 M€ de CA àcinq ans, Guillaume Ponsard envisageune acquisition : « Plutôt une sociétéspécialisée dans l’hébergement etl’infogérance, qui compléterait notredépartement existant ». Reste à trou-ver la bonne cible. Et à compter sursa chance… et son talent.

Entre développement de nouveaux services informatiques et gastronomie étoilée, Guillaume Ponsards’est bâti un univers professionnel hétéroclite, mais qui marche. Portrait d’un touche-à-tout de talent.

FXB

E x-cadre marketing de grandsgroupes, Malika Bouhnik, qui

vient de porter sur les fonts baptis-maux la société de conseil Pro-Pulsion, est convaincue « que lesentrepreneurs ont tout à gagner àvaincre l’isolement qui constituesouvent leur quotidien ». Aux côtésd’autres entrepreneurs tourangeaux,cette quadra a créé en juin dernier leréseau Afterwork 37. Après un and’existence, il peut se féliciter d’avoirtrouvé sa place dans le milieu feutrédes cercles d’affaires locaux. « Noussommes une plate-forme d’échangeset de conseils où se nouent descontacts fructueux dans une

ambiance très chaleureuse, voire fes-tive » assure Malika Bouhnik.En effet, si les adhérents de ce réseau,qui se réunissent les derniers mardisdu mois, abordent des thèmes trèssérieux (« Comment gérer sa tréso-rerie en temps de crise ? »), ou plusinsolites (« l’auto-hypnose pourmieux lutter contre les agressionsextérieures »), ils n’en oublient paspour autant les fondamentaux de lacordialité tourangelle. « Nous faisonsdécouvrir à nos adhérents des nou-veaux endroits de fête comme descaves à Rochercorbon ou le BresilLounge à Tours ». AfterWork 37 seveut très ouvert, « de l’artisan au res-

ponsable de grosses PME » affirmeMalika Bouhnik, présidente d’uneassociation qui peuts’appuyer sur unebase de donnéesde 850 profes-sionnels. « Ils nesont pas tousdes membresactifs mais laprogressiondu nombrede nos ad-hérents esttrès satisfai-sante. »

Malika Bouhnik met les entrepreneurs en réseauLa créatrice de la société Pro-Pulsion est à l’origine d’Afterwork 37, un réseau d’affaires tourangeautrès en vue.

JCS

L’appétit de Guillaume Ponsard

Page 53: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 54: Magazine Lettre Valloire ETE 2009

Carnet

Jean Arondel, l’ancien patron del’usine de savons et déodorantsSagal, de Gallardon (28), a étéréélu président du conseil d’orien-tation et de surveillance (COS)de la Caisse d’Epargne Loire-Centre.

Romuald de Pontbriand est lenouveau sous-préfet de Vierzon.Il succède à Thierry Bonnet, mutéà Wallis-et-Futuna. Romuald dePontbriand était précédemmentpremier conseiller de la cham-bre rég iona le des comptesde Nantes, puis directeur généraladjoint de la Ville de Strasbourg.

Antoine Assice a été nommédirecteur du CNPE de Belleville-sur-Loire. Il succède à Daniel LeSaint.

Le député et maire UMP deDreux,Gérard Hamel, vient d’êtrenommé en compagnie de soncollègue Pierre André (UMP),sénateur de l’Aisne, parlemen-taire en mission auprès de BriceHortefeux, ministre du Travail. Ilssont chargés de proposer au gou-vernement une méthode opéra-tionnelle de révision de lagéographie des zones urbainessensibles et des contrats urbainsde cohésion sociale.

Laurent Galibert succède à Jean-Marc Petit à la tête de l’unité dufaçonnier pharmaceutique Famarà St-Rémy-sur-Avre (28). Il avait laresponsabilité de la planification etla gestion des activités de supplychain pour les deux unités Famarde L'Aigle (61) et St-Rémy-sur-Avre.

Julio De Sousa vient d’être nommépdg du groupeMécachrome, à laplace de Christian Jacmin nommélors de l’adoption du plan desauvegarde. Julio De Sousa acommencé comme contremaîtreà Amboise en 1980, avant de fran-chir les échelons jusqu’au poste dedirecteur général et de vice-prési-dent exploitation.

Michel Amann, ancien secrétairegénéral de la Fédération françaisedu bâtiment pour le Loiret et de laFédération régionale du bâtiment,est le nouveau secrétaire généraldu Medef Touraine. Il succède àMichel Lecat.

Nicolas Razafinjato vient de pren-dre la présidence de Métronic,la filiale du groupe HF Companybasée au Node Park de Tauxigny.Nicolas Razafinjato était à ladirection générale de Métronicdepuis deux ans.

Dominique Losay est devenudirecteur général de la sociétéde recouvrement de créancestourangelle Effico. Il remplacePatrick Miron.

Yvan Cordier, secrétaire généralde la préfecture du Loir-et-Cher,vient de quitter ses fonctions. Ilrejoint la direction générale descollectivités locales au ministèrede l’Intérieur. Philippe Le Moing-Surzur lui succède à ce poste.

Vincent Mouret, un ingénieur enélectronique passé par Alcatel,Motorola, Texas Instruments etWavecom, a rejoint WirecomTechnologies au mois de marspou r p rend re la d i rec t i ongénérale au côté de ThierryAllard, président et fondateur dela start-up orléanaise.

Vincent Pourquery de Boisserin,directeur régional de l’Equi-pement du Centre et directeurdépartemental de l’Equipementdu Loiret, quitte ses fonctions. Ilvient d’être nommé conseiller aucabinet du ministre de l’Ecologie,du Développement durable et del’Aménagement du territoire.

Le sénateur UMP du Loiret et prési-dent du conseil général EricDoligé a été nommé rapporteurau sein du bureau de la missioncommune d’information sur la si-tuation dans les départementsd’outre-mer.

Le préfet de Région devraitprochainement confier au sous-préfet de Pithiviers, ChristianPiccolo, la mission de réorganiserle patrimoine immobilier desdirections départementales duLoiret.

José Martins a été nommédirecteur général d’OrléansGestion, la société d’économiemixte qui gère de nombreuxéquipements de la Ville, dont leparc des expositions, le centre decongrès et le Zénith.

CHER

EURE-ET-LOIR

LOIR-ET-CHER

INDRE-ET-LOIRE

LOIRETChristophe Felisa, diplômé de l’ISG,est le nouveau directeur général desBillards Chevillotte, vénérable mai-son orléanaise reprise l’an passépar le fonds d’investissement HorusFinance. Passé par de grandes maisons comme les stylosMontblanc ou les couteaux Laguiole, Christophe Felisa vas’attacher à repositionner la marque Chevillotte, qui fêterases 150 ans l’an prochain.

LOIRET

54 La Lettre Valloire - Juin 2009

RÉGIONYvan de la Porte du Theil est devenu, à lafin dumois de février, directeur général délé-gué de la banque fédérale des BanquesPopulaires (BFBP) au côté du directeur géné-ral François Pérol. Une belle promotion pour

un homme qui a fait toute sa carrière dans le groupe, où il estentré en 1973. Après un premier passage à Tours de 1989 à 1992,comme directeur général adjoint de la Banque Populaire Val deFrance, il y revient en 2000, au poste, cette fois, de directeur géné-ral d’un ensemble dont le territoire s’étend, depuis 2002 et lafusion avec la Banque Populaire ROP (Région Ouest de Paris), surtoute la région Centre, les Yvelines et le nord du Poitou. Yvan de laPorte du Theil, 60 ans, est par ailleurs administrateur de plusieurssociétés liées à la Banque Populaire, dont notre partenaire Cofacequi fournit ses données depuis une quinzaine d’années pour l’éta-blissement de notre palmarès régional d’entreprises.

Page 55: Magazine Lettre Valloire ETE 2009
Page 56: Magazine Lettre Valloire ETE 2009