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M. le Directeur général de l’ARS, cher Claude, M le Délégué général de la FHF, cher Gérard Vincent, M. le Directeur général de l’AP HP, cher Martin, M. le président de la CME de l’AP HP, Professeur Capron, Mme la Secrétaire Générale de l’AP HP, Amélie Verdier, M. le coordonnateur des doyens Professeur Schlemmer, Madame la Déléguée régionale de la FHP, Martine Haddad, Madame la Directrice de l’offre de soins et médico sociale de l’ARS, chère Anne Marie, Mesdames et messieurs les présidents de conseil de surveillance, Mesdames et messieurs les directeurs, Mesdames et messieurs les présidents de CME, Chers adhérents, chers amis, Je vous souhaite à tous la bienvenue à ce congrès 2014 de la FHF Ile de France. C’est un congrès un peu particulier, à plusieurs titres. Il intervient à une période charnière, prélude à de profonds changements. Changement de personnes tout d’abord. Il y a deux ans, suite à la promulgation de la loi HPST, une nouvelle génération de présidents de CME avaient été élus. Ce turnover, sans précédent, se sera accompagné sur une période de 3 ans d’un renouvellement de la totalité des directeurs sur emploi fonctionnel, à 3 ou 4 exceptions près. Ce soir, nous fêterons le prochain départ en retraite de Jean-Pierre Burnier, qui a tellement incarné la FHF durant presque 15 ans. Depuis mars dernier, les élections municipales ont conduit au renouvellement d’un certain nombre de conseils de surveillance. Il y a donc beaucoup de nouvelles têtes au sein de nos structures, dans un contexte qui n’a jamais été aussi délicat qu’aujourd’hui. Car, soyons lucides, les temps qui viennent vont être difficiles pour l’hôpital public. La situation est suffisamment préoccupante pour que nous nous épargnions aussi bien la langue de bois que la politique de l’autruche. Ne nous laissons pas aller au pessimisme et à la dramatisation. S’il est un enseignement que je tire de ma présidence, c’est que la capacité de changement et d’innovation des hospitaliers s’exerce pleinement … au pied du mur. Saisissons-nous des leviers pour être acteurs de ce changement plutôt que de le subir. Car ceux qui pensent le changement à notre place ne connaissent pas toujours, loin s’en faut, la dureté de nos métiers, la complexité de nos organisations, les difficultés pour les soignants d’exercer au quotidien face à la souffrance et à la mort. Nous sommes légataires d’un héritage et de valeurs, d’une certaine conception de la prise en charge de nos concitoyens et de leur égal accès aux soins. Mais sans renier ses valeurs, l’hôpital public doit se réformer en profondeur.

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Page 1: M. le Diecteu généal de l’ARS, cher Claude, - fhf-idf.fr Serge... · M. le Diecteu généal de l’ARS, cher Claude, M le Délégué général de la FHF, cher Gérard Vincent,

M. le Directeur général de l’ARS, cher Claude, M le Délégué général de la FHF, cher Gérard Vincent, M. le Directeur général de l’AP HP, cher Martin, M. le président de la CME de l’AP HP, Professeur Capron, Mme la Secrétaire Générale de l’AP HP, Amélie Verdier, M. le coordonnateur des doyens Professeur Schlemmer, Madame la Déléguée régionale de la FHP, Martine Haddad, Madame la Directrice de l’offre de soins et médico sociale de l’ARS, chère Anne Marie, Mesdames et messieurs les présidents de conseil de surveillance, Mesdames et messieurs les directeurs, Mesdames et messieurs les présidents de CME, Chers adhérents, chers amis, Je vous souhaite à tous la bienvenue à ce congrès 2014 de la FHF Ile de France. C’est un congrès un peu particulier, à plusieurs titres. Il intervient à une période charnière, prélude à de profonds changements. Changement de personnes tout d’abord. Il y a deux ans, suite à la promulgation de la loi HPST, une nouvelle génération de présidents de CME avaient été élus. Ce turnover, sans précédent, se sera accompagné sur une période de 3 ans d’un renouvellement de la totalité des directeurs sur emploi fonctionnel, à 3 ou 4 exceptions près. Ce soir, nous fêterons le prochain départ en retraite de Jean-Pierre Burnier, qui a tellement incarné la FHF durant presque 15 ans. Depuis mars dernier, les élections municipales ont conduit au renouvellement d’un certain nombre de conseils de surveillance. Il y a donc beaucoup de nouvelles têtes au sein de nos structures, dans un contexte qui n’a jamais été aussi délicat qu’aujourd’hui. Car, soyons lucides, les temps qui viennent vont être difficiles pour l’hôpital public. La situation est suffisamment préoccupante pour que nous nous épargnions aussi bien la langue de bois que la politique de l’autruche. Ne nous laissons pas aller au pessimisme et à la dramatisation. S’il est un enseignement que je tire de ma présidence, c’est que la capacité de changement et d’innovation des hospitaliers s’exerce pleinement … au pied du mur. Saisissons-nous des leviers pour être acteurs de ce changement plutôt que de le subir. Car ceux qui pensent le changement à notre place ne connaissent pas toujours, loin s’en faut, la dureté de nos métiers, la complexité de nos organisations, les difficultés pour les soignants d’exercer au quotidien face à la souffrance et à la mort. Nous sommes légataires d’un héritage et de valeurs, d’une certaine conception de la prise en charge de nos concitoyens et de leur égal accès aux soins. Mais sans renier ses valeurs, l’hôpital public doit se réformer en profondeur.

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Il le fait d’ores et déjà, bien plus qu’on ne le dit dans certains cercles, mais il nous faut désormais changer de braquet. C’est notre responsabilité de FHF de le dire, et de nous y préparer. La voie a été tracée par la FHF nationale, qui a répondu par un plan d’économies courageux et ambitieux à l’objectif national de réaliser 10 milliards d’économie pour l’assurance maladie. Ce congrès s’ouvre à quelques semaines des annonces de la Ministre sur la future loi de santé publique. Soyons clairs, à court terme, cette loi ne simplifiera pas notre organisation et ne nous permettra de retrouver des marges de manœuvre qui sont un peu plus rognées chaque année. Mais il nous appartient, comme professionnels du service public et comme citoyens, d’accompagner une réforme dont l’objet est de limiter le recours systématique à l’hôpital et de freiner l’augmentation des dépenses de santé. A condition, évidemment, que chacun des offreurs de soins joue pleinement son rôle dans la chaîne de prise en charge et que les acteurs traditionnels du service public ne se retrouvent pas seuls, avec moins de moyens qu’auparavant, à assumer les contraintes que les autres ne souhaitent pas assumer. Enfin, plus prosaïquement, ce congrès s’ouvre alors que se déclinent progressivement les négociations des CPOM pour toutes les structures en Ile de France, y compris l’AP HP. La date de ce congrès n’a pas été choisie totalement au hasard. Nous souhaitions faire de ce 10 juin un espace de discussion autour du livre vert que nous a fait parvenir l’AP HP. Cette démarche de concertation est inédite. Elle est saine. Mais elle n’est pas suffisante en soi : c’est demain, dans les phases ultérieures d’élaboration du plan stratégique, sur le terrain, dans les relations entre les GH et les établissements, que se situent les conditions de réussite de ce que nous souhaitons tous : une relation harmonieuse, équilibrée, au plus grand bénéfice des patients franciliens. Mais avant de revenir sur ce livre vert (2), je vais revenir dans un premier temps sur les faits qui me paraissent les plus marquants ces derniers mois, dans notre interaction avec l’ARS et les autres fédérations (1).

I. La politique régionale

1. De la crispation à la co production : quel bilan des relations FHF/ ARS ?

Que de chemin parcouru depuis début 2013 où l’ensemble des syndicats et conférences s’associaient à la FHF pour écrire à Claude Evin que la relation de

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confiance entre les acteurs de l’hospitalisation publique et l’agence commençait à se fissurer dangereusement… Depuis, nous avons refondé notre relation sur une logique de travail commun, de coproduction avec l’agence. Cette logique n’allait pas de soi pour l’ensemble de nos adhérents. Le moment me semble venu de tirer un bilan. Ce bilan s’appuie largement sur les résultats d’une enquête de satisfaction lancée il y a quelques mois auprès des membres de notre conseil d’administration sur le fonctionnement et les positionnements de notre fédération régionale. Nos adhérents ont très bien perçu l’investissement de notre fédération pour une refonte de la PDSES, que ce soit pour les chirurgies orthopédiques et viscérales ; ou pour les chirurgies de spécialité. Ils ont apprécié à juste titre la décision du Directeur Général de l’ARS de sanctuariser en 2013 et 2014 les crédits PDSES, après les coupes sombres de 2012. Et ce, malgré les velléités de certains acteurs plus ou moins bien disposés vis-à-vis de l’hospitalisation publique, au sein et en dehors de l’agence. La mise en place, à l’initiative de la FHF, d’un programme performance à destination des établissements sur 5 thèmes (temps médical, temps non médical, optimisation des achats, optimisation des blocs, lits d’aval) est également une réussite majeure de cette dynamique de coproduction. Les premiers résultats sont prometteurs, et l’annonce d’une pérennisation de ce programme sonne comme la reconnaissance d’un succès collectif. Nous avons poussé la démarche de co-production assez loin, mais nous devons malheureusement constater que toutes nos démarches n’ont pas rencontré le succès des deux sujets que je viens d’évoquer. Un sujet de questionnement, teinté d’anxiété, concerne le Schéma directeur immobilier : nous avons longuement délibéré au sein de notre conseil d’administration avant d’apporter notre soutien à cette démarche, qui nous paraissait utile et nécessaire. Les audits financiers et patrimoniaux rendus aux établissements ont apporté un plus indéniable. Mais pour employer une litote, la conduite du projet, sa lisibilité, la fluidité dans le dialogue avec les établissements pourraient être améliorées. Le schéma régional immobilier aura eu au moins pour vertu de faire apparaître un grand nombre de besoins de mise aux normes et de modernisation. Et ce alors même que les capacités d’autofinancement sont limitées, que l’endettement a beaucoup augmenté ces dernières années. Nos inquiétudes majeures concernent désormais la sélectivité croissante des établissements de crédit, pour des prêts qui concernent aussi bien le court terme que le long terme.

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Autre sujet de déception : les CPOM… Lorsque le PRS a été adopté, il nous a été dit que l’impression de flou qui en découlait se dissiperait lors de la négociation des CPOM. Les attentes autour des CPOM étaient donc très importantes, d’autant plus que la plupart de nos préconisations avaient été retenues par l’agence : peu d’indicateurs retenus, mais des indicateurs stratégiques. Une négociation simultanée pour des acteurs impliqués dans des démarches de coopérations. Or, interrogés par nos soins, le retour de nos adhérents a été assez critique :

- Déficit de communication entre DT et Siège, entre ARS et établissements, - La dimension territoriale des CPOM n’est pas assez prise en compte dans

certains territoires. - L’Agence s’était engagée à ce que ces indicateurs soient en nombre limité pour

en assurer un vrai suivi. Mais la hiérarchisation et la pertinence des indicateurs retenus pour chaque établissement doit faire l’objet d’une véritable discussion.

- Enfin, le volet « Moyens » des CPOM reste très flou pour les établissements. Les dernières remontées tendent à montrer que l’ARS a bien entendu ce message mais nous attendons plus et mieux de ces CPOM.

2. Face aux nuages qui s’annoncent, ce que nous attendons de l’agence

Les prévisions d’évolution de l’ONDAM sont inquiétantes : 2,1 % en 2015 ; 2,0 % en 2016 ; 1,9 % en 2017. D’autant qu’il y a fort à parier que la sous-enveloppe hospitalière soit inférieure à ce niveau. Divers objectifs nationaux ont été fixés pour qu’on puisse parvenir à ce résultat :

- Un renforcement des soins de proximité et l’objectif affiché que la moitié des actes chirurgicaux soit réalisé en ambulatoire en 2016 ;

- Une maîtrise des prescriptions en évitant les actes redondants et inutiles ; - Une baisse du prix des médicaments ; - De nouvelles mutualisations des achats à l’hôpital.

L’ARS a souhaité réunir rapidement les Fédérations pour évoquer la déclinaison régionale de ces objectifs nationaux. Après discussions avec les autres fédérations d’offreurs, nous avons proposé de travailler sur différents thèmes :

- Les hospitalisations évitables et la généralisation des dispositifs type PAERPA - Le temps de travail - Le plafonnement du recours à l’intérim médical, notamment dans les

hôpitaux publics - Un travail sur la pertinence d’une dizaine d’actes et prescriptions définis en

commun - L’intensification de l’ambulatoire et des alternatives à l’hospitalisation et la

non redondance des examens - Les économies à réaliser sur les réseaux les moins efficients

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Si cette démarche a pu sembler prématurée à certains, je tiens à saluer cette initiative de l’agence de réunir rapidement toutes les fédérations. Je vous avais promis de ne pas faire de langue de bois : nous ressentons une réelle proximité avec un certain nombre d’interlocuteurs de l’agence, qui font ce qu’ils peuvent dans un contexte qu’ils subissent autant que nous. Mais l’agence n’est pas un bloc monolithique, et certains, disons-le, affichent un mépris quasi ostensible de la sphère publique, très mal ressenti par nos adhérents. Incapable de se réorganiser, inefficient, omnipotent, ingouvernable, voilà ce qu’on entend à mot à peine couvert dans certains cercles, et parfois au sein même de l’agence. On omet évidemment d’adresser les mêmes reproches aux autres offreurs, on oublie les efforts considérables réalisés ces dernières années et les injonctions paradoxales que l’hôpital subit. Ces critiques, souvent exprimées de manière caricaturale et injuste par des gens qui n’ont jamais exercé à l’hôpital sont très mal ressenties par les professionnels hospitaliers. C’est aussi le rôle de la FHF de le dire. Si l’année 2013 a vu le montant global du déficit des établissements publics s’accroître légèrement, celui-ci apparaît aujourd’hui plus dispersé, avec la détérioration d’établissements dont la situation s’était améliorée. La nécessaire mue stratégique de l’hôpital ne peut pas se faire en un jour, ni en 6 mois. Ne nous berçons pas d’illusions : les économies ne seront pas immédiates, et ne seront pas sans impact, notamment sur l’emploi. Mais il est une ligne jaune que refuserons de franchir : celle de la qualité des soins. Nous n’avons toujours pas été saisis pour discuter des arbitrages du FIR, nous n’en avons vu que la partie qui concerne la DOSM. En ce qui concerne la psychiatrie, que la Ministre a peu évoqué jusqu’ici, l’Agence a pris acte des difficultés de la situation très tendue des établissements, en délégant la totalité des crédits en début de campagne. Ceci nous permet de faire face au court terme. A plus long terme, le niveau actuel de la DAF ne permettra pas éternellement de faire fonctionner l’ensemble des établissements de manière satisfaisante … Il en va de même pour le secteur médico-social. Ces structures sont confrontées à de nombreuses difficultés, en particulier de financement. D’un département à l’autre, l’écoute et la bonne volonté des conseils généraux peuvent se révéler très divers ; un département fédère les EHPAD publics, un autre les écarte systématiquement pour des raisons idéologiques. Une réunion récente à l’initiative de l’Agence a ouvert la voie à des restructurations majeures, fondées sur des rapprochements d’établissements et préfigurant une modification en profondeur de l’organisation territoriale du secteur médico-social.

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Nous ne négligeons pas l’enjeu financier, mais nous serons très attentifs à ce que les résidents des structures médico-sociales ne voient pas la qualité de prise en charge dégradée. En en cette période très difficile qui s’annonce, nous attendons de l’agence une lisibilité et une transparence dans l’action. Nous attendons également une bienveillance dans l’analyse de certaines situations en cours de redressement. J’ajoute enfin, que nous attendons de l’agence un soutien des directions et présidents de CME qui mènent des politiques courageuses. Je veux par exemple parler des excès commis au Ch Paul Guiraud. Même si le contexte actuel est compliqué, et même si les avis au sein de la communauté hospitalière peuvent être divergents, il est certaines limites qui ne sauraient être franchies en termes de respect des personnes et des fonctions.

3. Quelques faits notables qui montrent que l’hôpital et la fédé sont acteurs du changement

Parlons aussi de sujets de réjouissance : La sortie négociée du partenariat public-privé par le Centre hospitalier Sud-francilien, que le CA de la FHF régionale appelait de ses vœux il y a un an, est devenue effective il y a quelques semaines. C’en est fini de cette épée de Damoclès qui pesait sur la région, même si d’autres problèmes demeurent. Bravo aux équipes de Jean-Michel Toulouse et Claude Pougès, merci aux pouvoirs publics d’avoir assumé que ce problème ne relevait pas du seul niveau régional. L’année 2013 et le début 2014 auront vu des opérations de restructuration majeures : - la mise en place de deux CHT, du Nord-Val d’Oise et la CHT psychiatrique de Paris, - l’adoption d’un projet médical commun dans le sud 77, - l’acceptation par le COPERMO du projet de plateforme publique privée de Melun, - l’approfondissement du GCS sud 78, - la mise en place d’un projet médical commun en cancérologie et d’une fédération d’urologie en Seine Saint Denis. Nous aurons vu aussi de beaux exemples de solidarité hospitalière. A Montreuil, l’administration provisoire réalisée par Nicole Pruniaux et son équipe a été unanimement salué, et la situation s’est nettement améliorée. Dans un autre registre et dans un contexte différent, l’intérim d’Isabelle Leclerc à Longjumeau Orsay a été très apprécié. Enfin, suite aux dramatiques évènements intervenus à la maternité de Dourdan, la FHF a dépêché une mission d’appui, menée par Jean Pierre Burnier et Gilles Dauptain, qui a beaucoup aidé le président de CME et le directeur en place.

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Au nom de la communauté hospitalière, je souhaite tirer mon chapeau à ces quatre personnes pour le travail accompli et vous demande d’applaudir Nicole Pruniaux, Jean Pierre Burnier, Gilles Dauptain et Isabelle Leclerc. Et je souhaite, nous en reparlerons, que notre fédération puisse capitaliser sur ce qui a pu être apporté par ces intérims et cette mission d’appui.

4. Les Perspectives:

Quelques mots -forcément rapides- sur les chantiers qui nous attendent. La PDSES. Le texte sur les astreintes médicales et la démographie doivent nous conduire à ré-interroger les équilibres établis à 3 ans. Non pas sur le montant global de la PDSES, dont toute baisse serait extrêmement mal ressentie. Mais sur la répartition de l’enveloppe au sein des sites, en fonction de l’activité réellement constatée. La permanence des soins est au cœur des missions de service public, et l’on doit pouvoir trouver les critères permettant d’objectiver l’activité et les coûts associés, comme le nombre de passages au SAU me semble a priori un critère assez indéniable. Pour 2014, nous avons défini quatre thèmes de travail avec l’agence, dont nous attendons beaucoup :

- Les assistants spécialistes, dont nous attendons qu’ils soient partagés avec l’AP HP et définis dans le cadre de projets médicaux et de projets professionnels.

- Les modalités d’attribution de la Dotation Annuelle de Financement, qui ne vont pas sans poser quelques questions

- Le service public territorial de santé, dont la FHF entend être un fer de lance - Les modalités de coopération, pour que l’on ne voie plus des projets vitaux sur

des territoires bloqués pour des arguties juridiques

Nous attendons tout autant de la deuxième édition du programme performance. Enfin, nous attendons beaucoup de la création d’un fonds national de soutien à la renégociation des emprunts toxiques, car plusieurs établissements de notre région sont très directement concernés. Nous demandons la mise en place d’un groupe de travail mixte FHF/ARS sur ce sujet. L’hôpital public doit continuer à évoluer, du fait des contraintes économiques, mais pas seulement. Ces dernières années, nous avons sans doute trop raisonné en termes de structures de prise en charge, du fait d’un système de tarification qui nous y poussait. Voire de pérennité des structures… Ce changement doit s’opérer pour les 64 hôpitaux publics franciliens membres de la FHF Ile de France et qui représentent, comme l’AP HP, 10% de l’hospitalisation française.

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C’est ce à quoi nous invite le livre vert de l’AP HP…

II. Livre vert, vert comme l’espoir d’une meilleure articulation des acteurs publics de la région

1. Réponse générale

Objectivement, les relations entre les hôpitaux généraux et l’AP HP sont plutôt moins

avancées en Ile de France qu’elles ne le sont ailleurs entre hôpitaux généraux et CHU.

Pour différentes raisons qui tiennent aux spécificités de la région et de ses offreurs :

L’AP HP n’est pas un CHU comme les autres. Elle est à la fois beaucoup plus présente

sur la prise en charge de proximité que les CHU en région, et elle offre un niveau de

recours sans équivalent sur le territoire national.

A l’inverse, le maillage hospitalier public des CH d’Ile de France est également sans

équivalent, en termes de volume et de structures.

Il compte dans ses rangs :

plusieurs CHT et GCS qui structurent leur territoire,

des hôpitaux importants en taille : le GHEF, Pontoise, le CHSF, Gonesse, , Poissy Saint Germain, Versailles, Sainte Anne…

et un nombre non négligeable d’équipes hospitalo-universitaires.

Pourtant, du fait de sa taille, de ses particularités, l’AP HP a longtemps donné

l’impression de se désintéresser du reste de la région Ile de France (sauf sites extra

muros de l’AP), soit parce qu’elle était d’abord tournée vers ses problématiques

internes, soit parce qu’elle se situait sur un niveau de recours tout autant national que

francilien.

Le fait de voir comme premier chapitre du livre vert « l’AP HP, le CHU de son

territoire » constitue donc une approche tout fait nouvelle.

Elle s’inscrit dans la droite ligne du récent séminaire de la CME de l’AP HP (l’AP HP dans

sa région) et de la « tournée » du Président Capron dans nos établissements.

Mais cette fois-ci cette ouverture émane directement de la Direction générale de l’AP

HP, et dans le contexte de l’élaboration de son plan stratégique.

Il nous faut aussi constater que sur un certain nombre de disciplines, l’AP HP doit faire

face à une concurrence du secteur privé non lucratif qu’on ne retrouve pas en région,

aussi bien sur le recours que sur la spécialité ou la proximité.

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Le livre vert évoque explicitement la volonté de l’AP HP de trouver des alliés.

Nous sommes convaincus, cher Martin, qu’il s’agit là d’une nécessité pour nos

hôpitaux comme pour l’AP HP.

Les hôpitaux publics adhérents de la FHF revendiquent leur place d’interlocuteur

privilégié de l’assistance publique, du fait de leur poids dans la région, et du fait de

notre communauté de valeurs.

A l’heure où les démarches, voire les démarchages, des établissements FHF par des

structures d’autres fédérations se font de plus en plus offensives, la FHF promeut une

coopération qui priorise, à offre équivalente, la coopération avec l’AP HP.

A offre équivalente, cela implique pour l’AP HP :

D’accepter un rapport différent avec les autres établissements, sans volonté d’hégémonie.

D’afficher comme objectif commun avec les autres offreurs le rééquilibrage de la région entre son centre et sa périphérie, et la réduction du taux de fuite département par département.

Certains ont cru percevoir, dans ce livre vert, la tentation pour l’AP HP, d’aller chercher

des patients en petite et en moyenne couronne, qui ne relèvent pas forcément du seul

recours.

Il nous faut mettre à plat nos éventuels points de divergence, tordre le cou à certains

fantasmes, et concrétiser une complémentarité a priori évidente : l’excellence du

recours de l’AP HP d’une part et la proximité offerte par le maillage de nos 132

adhérents, dont 64 EPS.

Rendons grâce à Martin Hirsch d’avoir axé son discours, dès les premiers jours qui ont

suivi sa nomination, sur la nécessaire ouverture de l’AP HP sur son environnement, et

sur sa volonté de refonder la relation de l’AP HP aux hôpitaux publics de petite et

grande couronne sur des bases différentes.

L’AP HP nous tend la main, et c’est bien volontiers que nous la prenons.

Je sais qu’avec la direction générale de l’AP HP, nous partageons le même diagnostic :

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Une des forces de l’hospitalisation publique en Ile de France tient à la qualité de son

maillage, et l’AP HP n’aurait rien à gagner à la fragilisation d’un certain nombre de sites

en petite et moyenne couronne.

Nous, hospitaliers publics, avons vocation à porter une vision de l’offre de soins qui ne

soit pas prioritairement axée sur les seules parts de marché et chiffres d’affaire des

structures publiques prétendument concurrentes, mais sur le service global que nous

rendons à la population.

Seule une logique de parcours et de filières de soins, permettra de sortir d’une vision

de « boutiquiers », et de mettre en place une organisation des soins lisible pour les

usagers.

Dans le respect du principe de subsidiarité, il nous faut nous entendre territoire par

territoire sur le rôle de chaque structure en matière de proximité, de recours et de

spécialité.

Nous sommes persuadés que l’adressage de patients à l’AP HP par les CH sera d’autant

plus important, qu’à l’inverse, les sites de l’AP HP sauront renvoyer des patients qui se

présentent spontanément hors de leur hôpital de territoire. Cela doit s’accompagner

du développement de parcours professionnels partagés pour les médecins, de la mise

en place de développement de protocoles communs et d’une forme de labellisation.

Cette concertation sur la base du livre vert sera d’autant plus appréciée et vertueuse

que ce mouvement d’intégration ne s’arrêtera pas à cette phase préalable.

C’est bien dans les étapes ultérieures que tout va se jouer : dans la déclinaison de ce

plan stratégique : de la façon dont les GH vont s’en emparer, de la marge de

manœuvre qui leur sera déléguée, et la façon dont les CH vont être associés à la

détermination des objectifs des GH et à la mesure des résultats.

2. Une liste de propositions

Je ne vais bien sûr pas reprendre ici in extenso l’ensemble des remarques et propositions que la FHF a adressées en réponse au livre vert de l’AP HP et auxquelles Martin Hirsch va répondre dans quelques instants. Je vais simplement les résumer en 4 points :

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1. La nécessité de formaliser et de fluidifier nos relations

Entre la FHF Ile de France et la conférence des présidents de CME, les relations sont fluides, les discussions, très constructives. C’est bien normal, les acteurs sont les mêmes… Les enjeux sont trop importants pour qu’on s’amuse à avoir des discussions entre médecins d’un côté, entre FHF et Siège de l’AP HP de l’autre. Cette division médecins/ directeurs est d’un autre âge, c’est en tous cas la vision des choses que partagent médecins, directeurs et élus au sein de la FHF. Nous proposons entre l’AP HP et la FHF Ile de France la mise en place d’un comité de liaison mixte, resserré, réuni très régulièrement, réactif et décisionnel. Par ailleurs, nous proposons l’association systématique des chefs de services des plus gros CH, spécialité par spécialité, aux collégiales de l’AP-HP.

2. Nous donner les moyens de produire des donnés communes La FHF Ile de France assure la représentation « politique » de ses adhérents. Elle impulse des dynamiques, mais ne dispose pas aujourd’hui d’une infrastructure suffisante par rapport aux enjeux. Pour l’efficacité de nos actions communes futures, nous pourrions afficher l’ambition d’une mise en commun de moyens pour une production de données qui manquent aujourd’hui, par exemple les taux de fuite par territoire et par discipline. Rappelons que la naissance d’un projet médical commun en cancérologie en Seine Saint Denis est la conséquence directe d’un diagnostic de grande qualité réalisé par le DIM de l’AP HP. Dans le même ordre d’idée, nous pensons que l’institut médico économique dont la création est évoquée par le livre vert gagnerait à intégrer notre fédération et ses établissements.

3. Proposer sous forme de boîtes à outils des solutions permettant de dépasser les obstacles actuels de la coopération (juridiques, financiers, etc.)

De manière à surmonter les obstacles juridiques et financiers des collaborations, nos deux structures vont lancer une expérimentation visant à modéliser des parcours à partir de trois localisations (autour des bassins de population des CH de Pontoise, du GHEF et du CHSF) et de trois pathologies (cancérologie, cardiologie et pédiatrie). L’objectif poursuivi est de mieux identifier les « pertes en ligne » des patients. Il nous faut privilégier les parcours coordonnés et renforcer les filières de prise en charge publiques. Un retour d’expérience doit être fait dès la fin de l’année 2014, retour que nous souhaiterions voir intégré au plan stratégique de l’AP HP. Un courrier en ce sens a été déposé au Directeur de l’Agence, pour demander le soutien, notamment financier de l’ARS à cette démarche.

4. Associer les CH aux démarches innovantes de l’AP

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L’AP HP, par son organisation centralisée et sa taille, peut mettre en place des organisations qu’il serait impossible de mettre en œuvre au niveau des CH. Le CHU d’Ile de France se doit d’associer les autres établissements à ces démarches, ne serait-ce que pour augmenter la taille des cohortes et varier l’origine géographique et sociale des patients. Toutes les démarches novatrices ne doivent pas rester en intra AP :

soit pour capitaliser sur ce qui existe déjà ailleurs (les relations avec la ville sont souvent meilleures hors de l’AP HP)

soit pour mener en commun des expérimentations ou de nouvelles approches (Service public territorial de santé)

soit parce que l’association des CH pourrait changer radicalement la portée de certaines démarches : par exemple les centres de maladie fréquentes peuvent être utilisée par des CH sous un format « clinique ouverte ».

Chacune des pistes évoquées dans le livre vert doivent donc trouver des déclinaisons rapides et concrètes. Sur chacun des thèmes, il conviendra de mettre en place des groupes de travail, un calendrier, des livrables. Les résultats auront vocation à figurer in extenso dans le futur plan stratégique, notamment :

les règles d’adressage et de réadressage pour un équilibre financier entre structures

les protocoles communs de prise en charge et attribution de labels

la mise à disposition d’outils technologiques communs

les Protocoles de soins et de recherche communs partagés Enfin, nous pensons que l’AP HP a un rôle à jouer avec nous dans la construction et la

promotion de parcours professionnels croisés entre hôpitaux périphériques et CHU, de l’internat aux postes d’assistants spécialités partagés, aux postes de PH intégrant des activités d’enseignement et de recherche. Ce sera le thème de notre premier atelier.

Conclusion : Chers Adhérents, j’ai évoqué beaucoup de sujets, sur lesquels Martin Hirsch et Claude Evin ne manqueront pas de réagir. Plus que jamais, en cette période compliquée, nous avons besoin de l’engagement de chacune des composantes de l’hôpital public. Agence, AP HP, structures publiques : nous avons besoin que chacun tire dans le même sens ; car ce n’est que dans le rassemblement que se trouve le maintien d’une offre de service public à la hauteur des enjeux.