special loir-et-cher

48
L'avis du prospectiviste Michel Godet “ Le Loir-et-Cher doit profiter du rejet de l'hyper-urbain “ c’est déjà demain Loir-et-Cher 2020 HORS-SÉRIE MARS 2013 - 5

Upload: lettre-valloire

Post on 24-Mar-2016

241 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Magazine Lettre Valloire Special Loir-et-Cher

TRANSCRIPT

Page 1: Special Loir-et-Cher

L'avis du prospectiviste Michel Godet

“ Le Loir-et-Cher doit profiter du rejet de l'hyper-urbain “

c’est déjà demainLoir-et-Cher 2020

HORS-SÉRIE MARS 2013 - 5 €

Page 2: Special Loir-et-Cher
Page 3: Special Loir-et-Cher

Point de vue

n septembre dernier,une vaste concertation

publique a pris son essordans notre département :Loir&Cher 2020. Durant prèsd’un an, tous les habitantssont invités à faire part deleur vision du Loir-et-Cher, àpartager leurs projets, leursidées, leurs initiatives et leursrêves pour le territoire à l’ho-

rizon de 2020. Durant cette phase de réflexionet de dialogue, chacun a pu s’approprier la dé-marche à travers une enquête diffusée danstout le département, de nombreux événements,conférences, forums, ainsi qu’au travers d’ate-liers prospectifs et la création de « Labs », misesen pratique concrètes de projets innovants. Toutes ces rencontres et ces réalisations onttémoigné d’une envie commune d’avenir pour

notre territoire, mais au-delà de la réflexion,l’objectif premier de Loir-et-Cher 2020 est defaire émerger un territoire de projets constam-ment portés vers leur réalisation concrète enmatière d’éducation, d’économie, de mobili-té, d’aide à l’autonomie, de soutien aux entre-prises, à l’agriculture, etc. Vous retrouverez aulong de ces pages quelques pistes pour envi-sager le Loir-et-Cher de demain. Habitants, chefsd’entreprises, décideurs locaux, spécialistesprennent la parole pour donner leur vision dudépartement, faire connaître leurs réalisationset ouvrir la discussion au plus grand nombre. J’ai du Loir-et-Cher la vision d’une terre d’équi-libre, entre les terroirs, entre les hommes, entreles secteurs économiques… Cet équilibre n’estpossible que si chacun a sa chance de réussir etde prendre part au débat. Bâtir l’avenir est l’af-faire de tous.

Maurice LeroyAncien Ministre Député de Loir-et-CherPrésident du Conseil général

E

Page 4: Special Loir-et-Cher

4 La Lettre Valloire - Mars 2013

Page 5: Special Loir-et-Cher

www.lettrevalloire.com

MCMpresse

28-29 Ces artisans qui préservent la ruralité du déclin Les artisans misent sur les techniquesanciennes et la qualité.

30-32 Une offre sur mesure pour les touristes de demainStes et hébergeurs rivalisentd’imagination pour proposer auxtouristes des services innovants.

34-39 Des formations pour un territoire attractifLe Loir-et-Cher accentue ses effortspour attirer les compétenceset faciliter l’insertion professionnelle.

35 Le Cimi se prépare aux formations de demainA Blois, le Cimi s’adapte aux besoins des entrepreneurs du futur.

36-38 Formation, l’avenirest dans les réseauxPour rester dans la course, les établissements du Loir-et-Cher ont compris que l’union fait la force.

39 Le Loir-et-Cher s’engage pour l’insertionDes élus ont mené une action deretour à l’emploi des bénéficiairesdu RSA.

40-41 Michel Godet : « Le Loir-et-Cherdoit profiter du rejet de l’hyper-urbain »

42 Xavier Cousin (Delphi) : « Lemoteur diesel répond à unelogique d’innovation intense »

43 Christophe Degruelle (Agglopolys) : « Blois doitconserver son équilibre »

44 Norbert Dubost (Thales) :« Notre spécialité industrielleest source de croissance »

46 Rodolphe Delord (Beauval) : « Nous sommes devenus une destination à part entière »

6-17 Des projets qui préparent la prospérité de demainL’avenir du Loir-et-Cher ne s’écrira pas sans ses entreprises. L’enjeusera de les attirer, puis de les reteniret d’accompagner leur croissance.

7 Les entreprises mènent la vie de château à l’EcoparcA Neung-sur-Beuvron, la CdC de la Sologne des Etangs exploite un sitequi attire les entrepreneurs.

10-11 Plus de services pour plus d’entreprisesLa qualité des services offerts par les zones d’activités sera un puissant levier d’attractivité des territoires.

12-13 Yves Scaviner : Orange prometle très haut débit pour 2020L’ensemble du territoire devraitdisposer du très haut débit d’ici à 2020.

14 Patrice Martin-Lalande : Le public complètera le privéLes collectivités financeront le trèshaut débit là où les opérateursn’interviendront pas.

15 Guillaume Peltier préfèrela SologneLe leader de la Droite forte quitte Tourspour Neung-sur-Beuvron.

16-17 Le chantier ouvert de la desserte autoroutièreLes enjeux de la mise à deux fois deux voies de l’axe Vendôme-Blois-A 85.

18-33 Des richesses cachées qui nedemandent qu’à s’épanouir Fait méconnu : Le Loir-et-Cher estun fleuron de l’industrie.

19-20 Yvan Saumet et Jean-Baptiste Anginot (CCI) : « Le potentielde l’industrie en Loir-et-Cher est intact »

22-24 Le vélo électrique, nouvelespace de Matra Le redémarrage de la marque grâce aux véhicules légers électriques.

26-27 Une agriculture d’avenir,innovante et diversifiéeLe Loir-et-Cher rassemble toutes lesproductions agricoles françaises.

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire, bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSAS au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint)Elise Pierre (rédactrice)Aurélie Vouteau (assistante).

Ont participé à ce numéro :Aurélien Charron (photographe)Nicolas Derré (photographe)Jacques Huguenin (rédacteur).

Maquette :Régis Beaune

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :Au support

Diffusion :Nadine Gomes

Crédits photographiques :Photo de Une : injecteur diesel fabriqué par Delphi à Blois(doucment envoyé par l’entreprise).DR : 8, 9, 11, 14, 26, 27, 29, 34, 35, 36, 37, 40, 43 - AurélienCharron : 6, 15 - Nicolas Derré : 12, 15, 16, 17, 18 - Jean-Chris-tophe Savattier : 7, 19 - Matra : 20, 22 - Max Vauché : 28 - En-dola : 31 - Stephane d’Allens : 32 - CDT 41 - Delphi : 42 -Thales : 44 - Beauval : 46

Impression :Imprimerie Megatop, Naintré (86)

Informations légales :Abonnement annuel 2013 : 360€Abonnement électronique : 450€Prix de ce numéro : 5€

CPPAP : 0116 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : mars 2013

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 5

Témoignages

Aménager

Développer

Former

SommaireMARS 2013LOIR-ET-CHER/

Page 6: Special Loir-et-Cher

Aménager

6 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

L’avenir du Loir-et-Cher ne s’écrira pas sans sesentreprises. Pour les attirer, les retenir et accom-pagner leur développement, ce territoire quiconjugue avec bonheur ruralité et dynamismeindustriel ne pourra pas faire l’économie d’uneréflexion sur ses capacités d’accueil.Comme nous l’ont confirmé les experts et lespraticiens du développement économique inter-rogés dans cette séquence Aménagement, laqualité et l’exhaustivité des services offerts par lesanimateurs des zones d’activités du départe-ment conditionneront son attractivité. Accès àl’internet à haut débit, services de restauration,mutualisation des commodities (chauffage, offrede transport collectif) : rien ne doit manquer à lapalette pour convaincre entrepreneurs, sala-riés… et clients de venir goûter à la qualité devie loir-et-chèrienne, qui ne constitue pas le moin-dre des arguments de ce territoire. Une qualité devie qui est probablement à l’origine du succès

de l’Ecoparc de Neung-sur-Beuvron ; ce site dé-ployé au cœur de la Sologne collectionne de trèsprometteuses jeunes pousses... après avoir con-nu des débuts difficiles. Naturellement, les collectivités sont aux premièresloges de ces politiques d’aménagement. En té-moigne l’engagement très fort pris par le Conseilgénéral sur le dossier des infrastructures rou-tières, qui va notamment se traduire par la miseà deux fois deux voies de l’axe Vendôme-Blois-A 85 ; celui-ci devrait permettre de désenclaverle Vendômois et de mettre Blois au centre d’uncarrefour autoroutier, à l’instar de la métropoletourangelle. Enfin, pour jouer dans la cour du vil-lage mondial, le Loir-et-Cher n’a pas d’autre choixque de jouer la carte du numérique : le députéPatrice Martin-Lalande, spécialiste national deces questions, fait le point pour la Lettre Valloiresur ces enjeux critiques.

Des projetsqui préparent

la prospérité de demain

Zone d’activité de Contres.

Page 7: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 7

Les entreprises mènent la vie de château à l’Ecoparc

À Neung-sur-Beuvron, la CC de la Sologne des Étangs exploite depuis le milieu des années 90 unparc d’activité situé sur un domaine qui appartint à Jean-Bedel Bokassa. Après des débuts difficiles,l’Ecoparc attire les entrepreneurs grâce à un accueil personnalisé.

«N otre projet a été trèsdécrié. On a dit quenous avions la folie

des grandeurs » : Claude Beaufils, levice-président du Conseil général deLoir-et-Cher, qui fut l’un des éluspromoteurs de l’Ecoparc, une zoned’activité d’une cinquantaine d’hec-tares solognots située aux portes deNeung-sur Beuvron – à une bonnedemi-heure de Blois (41) –, se sou-vient des critiques qui ont marqué sespremiers pas. Il est vrai que les ca-ractéristiques du foncier choisi par cesélus pionniers avaient de quoi sur-prendre ! C’est sur le domaine d’unchâteau qui appartint à des industrielsdu parfum, la famille Bourgeois, puisà Jean-Bedel Bokassa, le tyran de la Ré-publique Centrafricaine, qu’une poi-gnée de maires ruraux regroupésdans un syndicat à vocation unique –matrice de l’actuelle CC de la Solognedes Etangs –, jeta son dévolu au mi-lieu des années 90. A la surprise gé-nérale ! « Les débuts furent difficiles »reconnaît Claude Beaufils. Puis lesuccès est venu…Convaincus par le cadre prestigieux de ce parc d’activité, plus d’une ving-taine d’entreprises – des « jeunespousses » dans leur écrasante majo-rité–, employant plus de 180 colla-borateurs, ont élu domicile dans cetécrin de verdure. « Nous ouvrons lesbras aussi bien à des entreprisestraditionnelles qu’à des structureshigh tech ou liées au développementdurable ». Pas question de faire la finebouche… ni d’oublier que B+Home,une entreprise spécialisée dans lesadoucisseurs d’eau, fut accueillie sansenthousiasme démesuré avant de de-

venir l’une des success story de l’Eco-parc. La clef de cette indéniable réussite :probablement « la politique d’ac-compagnement personnalisé desporteurs de projet qui est en quelquesorte notre marque de fabrique », es-time Julien Filippini, chargé de mis-sion aménagement à la CC de la So-logne des Etangs. Cette politique de« nursing » s’exprime notamment parla mise à disposition d’une offre im-mobilière ultra-flexible fondée surun complexe d’ateliers-relais accueil-lant un jeu de chaises musicales per-manent. « Les entrepreneurs démar-rent dans le château, rejoignent desateliers-relais puis éventuellement sefont construire un bâtiment dansl’enceinte du domaine »… ou au-delà.La Communauté de communes dis-pose, en effet, un peu à l’écart du do-maine et au bord de la route deNeung-sur-Beuvron, d’une emprisequi accueille déjà plusieurs entre-preneurs et leurs projets. Des projetsqui se multiplient : le bureau d’étudesCedrem, spécialisé dans la mesure desimpacts sur blindage (une dizained’ingénieurs), envisagerait d’investirdans un nouveau bâtiment à caractèreindustriel. Imprim’41 devrait égale-ment pousser les murs, ainsi queBLMD, un négociant on line de ma-tériels électriques. De son côté, la CC multiplie les ini-tiatives : une chaudière bois ali-mentant un réseau de chaleur etune plate-forme de stockage vien-nent d’être inaugurées. « Les en-treprises en redemandent », es-time Michel Legourd, président dela collectivité qui envisage aussi d’im-

planter sur le site un relais d’assis-tantes maternelles, puis, peut-être, unrestaurant inter-entreprises lorsque lataille critique en nombre de salariés-utilisateurs sera atteinte. « La collec-tivité a acheté le domaine 1,1 mil-lion… de francs et engagé environ1,5 M€ sur l’Ecoparc entre 1995-2007.Croyez-moi, vu la valorisa-tion de l’immobilier solo-gnot, nous avons plutôtréalisé une très bonne af-faire » affirme ClaudeBeaufils.

JCS

CLAUDE BEAUFILS, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL

Page 8: Special Loir-et-Cher

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?Le constat récurrent est le suivant : une fiscalité contrainteliée à l’addition des revenus fonciers et des autres revenus(activité professionnelle, dividendes…) sans compter quetrès souvent, la fiscalité liée aux revenus fonciers est géné-rée alors même que les loyers perçus sont absorbés pourrégler les mensualités de l’emprunt contracté pour l’acqui-sition du ou des biens. En d’autres termes, pas de revenusmais une imposition sur les revenus fonciers (outre les pré-lèvements sociaux au taux de 15,5 %) asphyxiante.

Quelles solutions proposez-vous ?Il peut être envisagé de déconnecter les revenus fonciersde l’imposition personnelle pour réduire la tranche margi-nale d’imposition. Concrètement, il s’agit de faire racheterle ou les biens détenu(s) en direct par une structure detype SCI qui optera pour le régime fiscal de l’impôt sur lessociétés.Avantages : la SCI contractera un emprunt pour payer unepartie du prix d’acquisition. Pour le surplus, le vendeur per-sonne physique consentira un crédit vendeur à la SCInouvellement créée. La SCI pourra déduire de son résultatles intérêts d’emprunt remboursés annuellement, les fraisd’acquisition et surtout amortir le bien. Ainsi tant que lerésultat de la SCI sera déficitaire, aucun impôt ne sera dû

sur les revenus locatifs engrangés par la SCI. Lorsque lerésultat de la SCI sera bénéficiaire, les revenus tirés deslocations ne seront pas assujettis aux prélèvements sociauxcontrairement aux revenus fonciers tirés de biens détenusen direct. Le résultat net de la SCI sera imposé à 33,33 %(15 % dans la limite de 38.120 euros) alors que dans lecadre d’une détention en direct, l’imposition serait de 45%(hypothèse TMI maximum) outre 15,5 % de prélèvementssociaux.La partie du prix payée avec le crédit vendeur constitueraun paiement différé du prix et non un revenu imposable,susceptible ainsi de constituer un complément de retraiteou de revenus sans fiscalité. Par ailleurs, à l’issue du rem-boursement du prêt, la valeur de l’immeuble sera re-constituée. Après acquittement de l’éventuelle plus-value,le paiement du prix via l’emprunt constituera du cash im-médiatement disponible qui pourra être utilement placésans préjudice d’une éventuelle possibilité de distributionde dividendes annuellement après remboursement del’emprunt contracté par la SCI.Loger son bien dans une SCI soumise à l’IS paraît au-jourd’hui une option à reconsidérer avec attention dans lamesure où les plus-values immobilières des particulierssont aujourd’hui très lourdement taxées (abattement pourdurée de détention fixé à 30 ans, surtaxe de 2 à 6%).

Nous sommes partis du constat qu’il était nécessaire d’avoir une approche globale d’optimisationde la fiscalité du patrimoine immobilier et d’en assurer la transmission en réduisant les droits de suc-cession. L’idée consiste à mettre en place des outils innovants pour transmettre et réduire la fisca-lité foncière et successorale.

Entretien avec Maître Pascal OLIVIER et Monsieur Nicolas DUVIVIER du Cabinet d’Avocats DUVIVIER ET ASSOCIES (Paris, Tours, Blois, Rennes)

Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS112 rue de Boisdenier

37000 TOURSTél. 02 47 05 79 18

E-mail : [email protected]

L’OBO IMCOMMENT REDUIRE VOTRE

ET VOS DROITS DE

Page 9: Special Loir-et-Cher

Comment, après constitution de la SCI, transmettre aux enfants ?La valeur des parts de la SCI dans laquelle auront été inté-grés les enfants est calculée en fonction de l’actif net. Si laSCI a contracté un emprunt et un crédit vendeur, la valeurdes parts est celle du capital social. Il suffit alors de donnerprogressivement la nue-propriété des parts de la SCI auxenfants (les parents se réservant l’usufruit et donc les re-venus). A leur décès, l’usufruit s’éteint et les enfants de-viennent détenteurs des parts en pleine propriété sanspayer de droits de succession.

Que conseillez-vous à titre de conclusion à nos lecteurs ?Il paraît aujourd’hui nécessaire d’avoir une approche

transversale de la fiscalité (toute source de revenusconsidérée), sachant que nous retrouvons les mêmesproblématiques pour le patrimoine entrepreneurial etqu’il peut être judicieux d’associer une opération d’OBO immobilier à un OBO d’entreprise afin d’obtenir un effetde levier fiscal sur les revenus fonciers et les revenusd’activités. Il n’est pas rare de voir des chefs d’entre-prises contraints de se distribuer des dividendes pourrégler leurs impôts. La situation devient alors kafkaïennecar ces dividendes génèrent à leur tour de l’impôt l’an-née suivante sachant que depuis le 1er janvier 2013, il n’ya plus d’option possible pour le prélèvement forfaitairelibératoire et que les dividendes sont maintenant soumisà l’impôt sur le revenu, voire, dans certaines hypothèses,aux charges TNS !

Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS7 quai de la Saussaye41000 BLOISTél. 02 54 74 73 61E-mail : [email protected]

MOBILIERTRANCHE MARGINALE D’IMPOSITIONSUCCESSION ?

SYNTHESE O.B.O.

Economie d’impôts sur 20 ans …..……………..…… 961 000 €

Economie de droits desuccession…..……………..…… 200 000 €

Reconstitution valeurimmeuble …..……………..…… 670 000 €

Revenus du couple / anretraite M. et Mme …………………………………..………………… …..……………..……..…………………..……..............……………..…..

revenus fonciers ………………………………..…………………..…………………..……… …..……………..………....................………..……..

Impôts sur le revenu et prélèvements sociaux / an …………………..…………………..……….............……………………..……

Droits de succession …………………..…………………..…………………..…………………..…………………..…......................................……………

Impôts sur les revenus sur 20 ans …………………..…………………..…………………..……....................................................……………..

Valorisation bien immobilier …………………..…………………..…………………..…………………..…….……………............……………..

Disponible après remboursement solde emprunt et paiement plus-valuesDroits de succession aux termes de l’OBO…………………..…………………..………………….…………………..................…………

Impôts sur le revenu après OBO / an …………………..…………………..………….…………………...…………………..…..............……..

Revenus du couple :retraite M. et Mme …………………..…………………..…………………..…………………..……………….……………..................……..…..

crédit vendeur / an …………………..…………………..…………………………….…………………...…………………...………......………..

dividendes versés par la SCI devenue propriétaire aux termes de l’OBO …....................................

placement produit de cession avec rachat partiel sur assurance-vie / an….......................................

autres revenus fonciers…..……………..……………..……………..…………….…………………...…………………...................…………

AVANT O.B.O.76 000 €88 000 €59 950 €243 000 €1 019 000 €

APRES O.B.O.670 000 €300 000 €43 000 €8 000 €

76 000 €13 500 €13 400 €24 000 €3 500 €

Exemple :

Page 10: Special Loir-et-Cher

À quoi ressembleront les zo-nes d’activité de demain ?Connectés à des réseaux de

communication à très haut débit, re-liés à des moyens de transport régu-liers et de qualité, bardés de servicesmis à disposition des salariés et des en-treprises, de la crèche jusqu’à la li-vraison de courses à domicile en pas-sant par les coachs sportifs pourmaintenir en forme cadres et em-ployés, les sites d’accueil devronttendre vers l’excellence. Au risque, àdéfaut, de compromettre l’attractivitéde leur territoire. Et cela n’est pas réservé aux grandesagglomérations. Bien au contraire. Laqualité des infrastructures et desprestations en milieu rural détermi-nera aussi, et sans doute davantagequ’en zone urbaine, la santé écono-mique des bassins d’emploi. Car laconcurrence va faire rage ! « Il ne fautpas tout confondre, tempère JacquesGodron, consultant en développe-ment territorial et auteur d’une étuderemarquée sur le sujet. La notion dezone d’activité est plurielle et lesformats sont très variables. Mais leszones d’activité en milieu rural,

qu’elles soient à caractère indus-triel, tertiaire ou commercial, pour-ront encore moins qu’aujourd’huifaire figure de zones au rabais ! »C’est même tout le contraire. Afin decompenser l’éloignement, l’enclave-ment, il faudra hausser le niveau…sans sombrer dans un surarmementdispendieux.Et il y a encore loin de la coupe auxlèvres. Dans les territoires à faible den-sité de population, beaucoup de sitesd’accueil d’entreprises « traînent uneconception « vintage » et n’ont pas sutrès bien s’adapter à la demande desentreprises », juge le responsabled’une communauté de communes ré-gionale. D’autres, au contraire, dy-namisés par des managers, souventdes élus-entrepreneurs très au fait desenjeux, ont compris qu’il était indis-pensable de jouer la carte de la qua-lité. « On peut établir quelques pré-requisqui ne sont pas des demandes ex-ceptionnelles mais ne sont pas tou-jours aisées à satisfaire », juge JacquesGodron. Tout d’abord, aucune zoned’activité en territoire rural qui se res-pecte ne pourra plus faire l’économie

du très haut débit ; d’ici à quelques an-nées, comme l’illustre notre sujetconsacré aux infrastructures numé-riques, la palette des technologies dis-ponibles (fibre optique, 4G ou Wimaxcomme dans certains départements)permettra de répondre à tous lesbesoins, quel que soit le site d’im-plantation, même le plus isolé. Auxanimateurs de ces zones et aux élusd’exiger ou de négocier avec les opé-rateurs la mise en œuvre des tech-nologies de communication. Dansles années à venir, les obstacles à la dif-fusion du très haut débit dans noscampagnes ne seront plus de naturetechnique. Qu’on se le dise…La seconde exigence est de nature en-vironnementale. « La gestion des dé-chets, qu’ils soient banaux ou pluscomplexes, doit être organisée, mu-tualisée et proposée au meilleur prixaux entreprises dans le respect desobligations légales et des meilleu-res pratiques », poursuit Jacques Godron. D’autant que certaines PMI– souvent les plus innovantes d’entreelles – sont désormais engagées dansdes politiques de labellisation « verte»ou d’éco-certification ; elles sauront

10 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Plus de services pour plus La qualité des services offerts par leurs zones d’activité sera un puissant levier d’attractivité des territoires urbains et plus encore, ruraux.

Aménager

Les zones d’activité devront généraliser certains services proposés aux salariés,comme les crèchesd’entreprises.

Page 11: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 11

d’entreprisesapprécier à leur juste valeur le cadrequi leur sera offert pour appuyerleur démarche. Les caractéristiquesénergétiques des bâtiments d’acti-vité doivent évidemment s’inscriredans cette même logique. L’installa-tion de réseaux de chaleur utilisantdes sources énergétiques renouvela-bles – sur le modèle de ce qui a été dé-ployé par les animateurs de l’Ecoparcde Neung-sur-Beuvron – est un bonexemple de ce qu’il faut proposer auxentreprises de demain.Autre grand facteur d’’attractivité, laqualité et l’étendue de la palette deservices proposés. Avec les basiquesque sont la présence sur le site ou àproximité d’un bureau de poste,d’une agence bancaire, « voire celle de l’antenne d’un cabinet d’expert-comptable, toujours apprécié parles entrepreneurs », précise JacquesGodron. Mais à ce socle devronts’ajouter des prestations plus pointuesqui s’adressent d’ailleurs aussi bienaux chefs d’entreprises qu’aux salariés.Restaurants inter-entreprises, crèches,conciergeries permettant de proposerdes services à la personne (appuiadministratif, garde d’enfants d’ur-gence, livraison de courses à domicile,entretien de véhicules personnels, ré-servation de voyages…) : ces services,qui sont encore loin de composer ledécor commun des zones d’activité,sont appelés à se développer. « Encoreune fois, l’idée, c’est de pouvoir au-

tant que possible disposer des mêmesservices qu’en zone urbaine », sou-tient Jacques Godron. En dépit de l’in-déniable amélioration de la qualité devie que trouve tout un chacun enfuyant la grande ville, le renonce-ment à un certain statut et aux avan-tages de l’offre urbaine dans le do-maine des loisirs ou de l’éducationdoit être compensé. Sinon, l’entre-preneur – et ses salariés – assimilerontla vie quotidienne dans une zoned’activité rurale à une forme de… re-légation.

Naturellement, cette offre de ser-vices doit être organisée. « Parfois,l’animation des zones d’activité estprise en charge par des associationsd’entrepreneurs présents in situ ouexternalisée auprès de prestataires »,observe Jacques Godron. Mais, la dis-ponibilité des adhérents et le montantdes ressources qu’ils peuvent y af-fecter sont souvent limités. « L’ani-

mation des zones d’activité devienttypiquement une compétence descollectivités locales, en particulier descommunautés de communes quipeuvent ainsi actionner un levierpuissant d’attractivité », souligne leconsultant. Un message reçu cinqsur cinq dans le Loir-et-Cher où nom-bre de structures intercommunalesengagent d’importantes ressources auprofit du développement écono-mique ! Pour certains décideurs, la spécialisation des parcs d’activi-té « lorsqu’elle est légitime et corres-

pond à des ressources et des savoir-faire reconnus sur les bassins devie, constitue une stratégie intéres-sante », estime le président de la CCIYvan Saumet qui vient d’engager laconstruction d’un incubateur dédiéaux jeunes pousses de l’agroalimen-taire sur l’emblématique agroparc deContres.

Jean-Christophe Savattier

Les entreprises peuvent se regrouper

pour proposer un servicede restauration à leurs employés.

Page 12: Special Loir-et-Cher

12 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Aménager

La Lettre Valloire : Peut-on, d’ores et déjà, imaginer leLoir-et-Cher numérique de 2020 ?Yves Scaviner : Il faut savoir d’où l’on vient. Il y a dix ans,l’ADSL n’existait pas. Aujourd’hui, le haut débit est ac-cessible sur près de 99 % du territoire. L’enjeu, désor-mais, c’est d’apporter le très haut débit, fixe ou mobile,à tous. Dès l’année prochaine, nous commencerons à déployer la fibre optique à Blois. L’année suivante, ce sera au tour des autres communes de l’agglomération blésoise (dans son périmètre du 1er janvier 2011), de Vendôme et de Romorantin : ces chantiers seront termi-nés en 2020. A cette date, sur les communes d’Agglopo-lys, Romorantin et Vendôme, la fibre équipera tous lesfoyers et les entreprises qui en feront la demande. Ces in-vestissements offriront un débit pouvant atteindre 200Mbps symétrique. Au niveau national, l’objectif est d’équi-

per 3 600 communes, représentant près de 60 % desfoyers français, d’ici à 2020.

La Lettre Valloire : Pour les 40 % restants, notammentdans le Loir-et-Cher, que proposez-vous ?Yves Scaviner : Dans les zones où la population est moinsdense, le Conseil général intègre le programme des opéra-teurs dans ses perspectives pour établir le cadre de sonschéma d’aménagement numérique du territoire. FranceTélécom-Orange est prêt à coopérer avec les collectivités lo-cales pour poursuivre cet aménagement haut et très haut dé-bits. Dans le Loir-et-Cher, le Conseil général travaille à la ques-tion de la montée en débit pour l’ensemble du département.Parmi les solutions alternatives à la fibre, nous proposons dessolutions de montée en débit, et dans un avenir proche letrès haut débit mobile – la 4G – qui permet un débit jusqu’à

En 2020, Orange promet le très YVES SCAVINER, DÉLÉGUÉ RÉGIONAL D’ORANGE

Avec les investissements en cours dans la fibre optique et la 4G, l’ensemble du territoire devrait disposer du très haut débit d’ici à 2020, précise le délégué régional d’Orange. Dans le Loir-et-Cher, le chantier de la fibre optique devrait démarrer en 2014 par la ville de Blois.

Page 13: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 13

haut débit général100 Mbps. Grâce à de nouvelles technologies et si l’Arcepl’autorise, le réseau cuivre pourrait être exploité jusqu’à 40Mbps dans les meilleures conditions, soit deux fois plusqu’aujourd’hui, selon la distance. Enfin, pour les zones iso-lées, il existe le satellite, proposant également jusqu’à 20 Mbps. D’ici à 2020, nous aurons donc des solutions trèshaut débit pour 100 % du territoire.

La Lettre Valloire : Mais pourquoi cette course à latechnologie ?Yves Scaviner : Nous sommes à un stade où le développe-ment des usages est tout aussi important que celui des ré-seaux. Le très haut débit rend, par exemple, possible des ser-vices de maintien à domicile pour des personnes isolées etfragilisées par l’âge ou la maladie. Avec l’échange de données,les relations entre les citoyens et les administrations ga-gnent en fluidité et en efficacité et cela ne fait que com-mencer, avec l’émergence de l’open-data. L’enseignement etla formation pourront se faire à distance et les entreprisesmultiplieront à l’avenir visioconférences ou travail collabo-ratif, télétravail, etc.

Non seulement la fibre optique représente un atout énormeen terme de débit, mais elle est, de plus, insensible aux pa-rasites, ce qui, par exemple, supprime les phénomènesd’écho pour la voix sur IP.

Propos recueillis par François-Xavier Beuzon

Page 14: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire : Quel rôle doit jouer le Conseil gé-néral dans l’équipement numérique du Loir-et-Cher ?Patrice Martin-Lalande : Dans le domaine des télécommu-nications, que ce soit en matière de téléphonie mobile oude haut débit, le Conseil général n’avait aucune compé-tence au regard de la loi. C’est de notre propre initiative quenous avons investi quelque 3 M€ ces huit dernières annéesdans le cadre de notre mission globale d’aménagement duterritoire : nous avons ainsi participé à la construction denouveaux émetteurs de téléphonie mobile, ainsi qu’à l’ins-tallation de centraux téléphoniques complémentaires et desous-répartiteurs dans des zones d’ombre (NRA ZO), toutcela afin d’améliorer le débit internet sur l’ensemble du dé-partement.Mais l’avenir, c’est le très haut débit et le Conseil généraln’en sera pas absent non plus. Cette fois, la loi a prévu queles collectivités territoriales – Départements ou Régions –établissent un Schéma directeur territorial d’aménagementnumérique (SDTAN). Ce document, dont nous avonsachevé la rédaction l’an passé, fixe un objectif, celui que tout

le Loir-et-Cher ait accès au très haut débit en 2022 : environ70 % de la population l’aura par la fibre optique, le soldegrâce à des technologies alternatives, que ce soit la 4G, le sa-tellite ou le VDSL2, une technologie qui permet d’obtenirdes débits plus élevés sur une paire de câbles de cuivre.

La Lettre Valloire : Quelles seront les modalités de cedéploiement ?Patrice Martin-Lalande : Les opérateurs privés se sont en-gagés à installer la fibre optique sur le territoire d’Agglopo-lys (dans sa version du 1er janvier 2011, soit 28 communes),ainsi qu’à Vendôme et à Romorantin. Pour le reste, ce seraun mix entre opérateurs et puissance publique. Plusieursquestions restent toutefois posées sur le calendrier des tra-vaux dans les zones de déploiement prioritaires (les zonesrurales à faible densité), que les opérateurs se sont engagésà couvrir dans les dix ans à venir. En Loir-et-Cher, celaconcerne pas moins de 40% du territoire. Nous leur avonsdemandé de fixer un ordre des priorités : j’attends leurs ré-ponses.

La Lettre Valloire : Quel est le coût du déploiementdu très haut débit dans le Loir-et-Cher et connaît-onla part prise par chaque acteur ?Patrice Martin-Lalande : Selon le chiffrage du SDTAN, lecoût global du raccordement de l’ensemble du Loir-et-Cherau très haut débit avoisine les 80 M€. Le quart de cette en-veloppe concerne le réseau de collecte – l’équivalent de laroute nationale – le solde, les dessertes locales, c’est-à-direla partie du réseau qui va jusqu’au domicile de l’abonné.Nous attendons des informations sur l’existant de la part deFrance Télécom: nous devrions savoir à quel prix il faudracompléter l’enveloppe. Mais il y a un principe : l’initiative pu-blique complètera l’investissement privé. Le plus grandnombre possible d’acteurs sera mis à contribution. Cette an-née, un syndicat mixte sera créé dans ce but : il associera leDépartement, la Région et les EPCI (établissements publicsde coopération intercommunale).

Propos recueillis par François-Xavier Beuzon

L’initiative publique complètera les projets privés

PATRICE MARTIN-LALANDE, DÉPUTÉ ET 1ER VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LOIR-ET-CHER

Le Conseil général pilote le déploiement du très haut débit (THD) dans le Loir-et-Cher. La date de2022 a été retenue pour l’achèvement du programme. Si la répartition exacte des investissementsentre puissance publique et opérateurs privés est encore floue, l’engagement sera tenu : l’intégra-lité du territoire départemental sera raccordée d’ici à dix ans.

Patrice Martin-Lalande a inauguré récemment des infrastructures de téléphonie mobile dansla commune rurale de Courmenin, en Sologne.

Aménager

14 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Page 15: Special Loir-et-Cher

Guillaume Peltier préfère la SologneLe leader de la droite forte quitte professionnellement Tours pour la Sologne. Le choix d’un lieu, maisaussi d’un avenir.

C’ est la rencontre avec ClaudeBeaufils, vice-président duConseil général de Loir-et-Cher, quia décidé Guillaume Peltier à installer son entreprise de communication àNeung-sur-Beuvron, au plein cœur dufief de l’ancien patron de Panodia età deux pas de l’Ecoparc. « Je suis unhomme de coup de foudre, expliquele jeune (36 ans) leader de la Droiteforte, passé en quelques années del’anonymat à l’une des vice-prési-dences de l’UMP. Et Claude Beaufils,son discours, son parcours, m’ont sé-duit. J’ai eu envie de venir dévelop-per ma société Com1+ chez lui ».Ses 7 salariés ont tous accepté de quitter leur immeuble cossu de la trèstourangelle avenue de Grammontpour le suivre. Dès cet été, ils rejoin-dront leur nouveau lieu de travail enSologne. « J’ai un atout. Mes colla-

borateurs ont tous entre 25 et 35 ans.A cet âge, on est mobile ». Pour logerson équipe, qui devrait compter unedouzaine de personnes d’ici deux àtrois ans, Guillaume Peltier a achetédes locaux dans le bourg de Neung-sur-Beuvron. « Je m’endette pourvingt-cinq ans, preuve que je veuxrester». Car on lui a souvent reprochéson nomadisme. « Faux, répond-il àdes détracteurs. Je vis à Tours depuisdix ans et j’ai des attaches touran-gelles par mon père, originaire deTauxigny, aussi bien que solognotespar mes grands-parents maternels.Enfant, je passais toutes mes va-cances chez eux, près de Ligny-le-Ri-bault, où ils résident encore ».Fidèle à lui-même, Guillaume Peltierdéborde de projets. Il imagine le fu-tur de sa « Lettre de l’opinion », de sesactivités autour de la communication

digitale, de l’e-reputation, des stratégiesd’influence, ou encore l’organisation de séminaires d’entreprises… Et pas questiond’abandonner la politique, sa passion. « Je viens ici avant tout pour un projet pro-fessionnel, mais je conserve mes ambi-tions ». L’avenir dira où elles s’enracinent.

François-Xavier Beuzon

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 15

Page 16: Special Loir-et-Cher

C’ est le grand projet routier deMaurice Leroy, président duConseil général, et des élus

du Département : assurer au Loir-et-Cher une desserte rapide vers toutel’Europe, grâce au doublement del’axe allant de Vendôme vers la valléedu Cher et l’A 85, en complément del’axe Atlantique–Ile-de-France queconstitue l’A10. L’objectif, en désen-clavant la Sologne et le Vendômois, estpour l’agglomération blésoise de neplus être en retard par rapport à Tourset Orléans qui bénéficient depuislongtemps d’une « croix » autoroutièrepermettant de rallier vite les quatrepoints cardinaux de l’Hexagone. Ils’agit aussi d’un « fort enjeu de déve-loppement économique », insiste YvanSaumet, président de la CCI.Même s’il faudra patienter jusqu’en2020, voire 2030, pour emprunter laRD 957 et la RD 956 à 2x2 voies, plu-sieurs tronçons et contournements ontdéjà été réalisés pour fluidifier ou évi-ter la traversée de communes. C’est lecas de Vendôme. L’essentiel des tra-vaux, destinés à empêcher un millierde poids lourds de transiter chaquejour à travers la ville en les rabattantvers la route du Mans, seront quasi-ment achevés en 2014 lorsque le troi-sième tronçon entrera en service, re-liant la RD 917 (Vendôme–Montoire)à la RN 10. Plus au sud sont égalementterminées les déviations de La Cha-pelle-Vendômoise et de Fossé. Il resteà aménager divers carrefours et surtoutle contournement du Breuil. Au sud de l’agglomération blé-soise, la déviation de Contres(13 M€) est en service de-puis 2012, tout comme lepremier tronçon de Cel-lettes et ses 3,5km. Aprèsquelques péripéties, les acqui-

sitions foncières sont terminées pourles trois derniers kilomètres du tracé,ce qui a permis d’engager les travauxdes ouvrages d’art et des fouilles ar-chéologiques préventives. La mise enservice complète devrait être effectiveà l’horizon 2015 pour un coût total de22M€. Les études sur la déviation deChémery ont également débuté. L’en-quête publique devrait démarrer en2014 avec, en ligne de mire, un achè-vement d’ici à 2020. Enfin est en pro-jet l’amélioration du giratoire dit de laPatte d’oie (intersection des routes deMont-près-Chambord, Cellettes et Ro-morantin), toujours au sud de l’ag-glomération. «L’ensemble de ces tra-vaux d’aménagement du territoire,

d’importance régionale, seront fi-nancés à 100 % par le Conseil géné-ral, la Région s’étant désengagée desgrands travaux routiers, bien qu’ellesoit en charge du Schéma régional desinfrastructures », regrette Maurice Leroy. En revanche, c’est à trois que le Dé-partement, Agglopolys et la CCI deLoir-et-Cher ont financé l’étude qui aconclu en 2012 à la nécessité d’undeuxième échangeur au nord-ouest de Blois, entre l’usine Poulain et l’hy-permarché Cora. « Avec l’aggloméra-tion blésoise, le Loir-et-Cher disposed’un superbe magasin, dont on n’apas le droit de rater l’entrée », insisteYvan Saumet. Même s’il y a unanimité

16 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Le chantier ouvert de la Aller aussi facilement du nord au sud que d’est en ouest pour favoriser l’essor économique etl’aménagement du territoire départemental : tel est l’enjeu de la mise à deux fois deux voies de l’axeVendôme–Blois –A 85.

Comment rejoindre rapidement Paris en train à partir de Blois ? Grâceà une desserte efficace jusqu’à la gare d’Orléans-Les Aubrais, répondentde manière consensuelle Agglopolys et la Ville de Blois qui ont lancé labataille dans ce sens avec le soutien du Département et de la CCI. Pasquestion d’envisager une autre solution, navette en car ou réactivationd’une ligne ferroviaire entre Blois et la gare TGV de Vendôme. Pourautant, il ne s’agit pas de négliger cet atout : « Il faudra que les trains dela ligne TGV Paris-Bordeaux ne fassent pas que traverser notre région etobtenir au moins un arrêt supplémentaire à Vendôme », plaide Yvan Saumet,président de la CCI et vice-président de la CCIT.Les quatre institutions placent donc en priorité leurs espoirs dans unraccordement à l’hypothétique ligne TGV POCL (Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon), prévue à l’horizon 2025. Cette ligne est « indispensable »,insiste-t-on au Département, car la ligne TGV entre Paris et Lyon estvouée à saturation, le trafic devant bondir de 30 millions de voyageurs en2012 à 50 millions en 2025. Tout comme l’association d’usagers Blois-

Paris Illico (qui réclame un ou deux trains sup-plémentaires directs s’arrêtant aux

Aubrais, mais sans change-ment en gare d’Orléans),soutenue par Blois et Ag-glopolys, les élus pressent

donc la SNCF et la Région d’amé-liorer le cadencement et la vitesse des

trains. Mais aussi « la qualité du service », insisteLouis Buteau, vice-président d’Agglopolys.

La bataille du rail… à grande vitesse

Aménager

Page 17: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 17

desserte routière

sur l’intérêt et le lieu du projet, il fau-dra au moins une dizaine d’annéespour qu’aboutissent les négociationsavec Cofiroute et l’Etat, peu enclins àfinancer de tels travaux en période devaches maigres. « Ce qui importe,c’est que le projet soit inscrit dans larévision des différents PLU des com-munes de l’agglomération, même siles avis divergent sur le calendrier deréalisation », rappelle le président dela CCI.« On ne peut pas dissocier la questiondu deuxième échangeur du déve-loppement économique de l’ag-glomération, précise de son côté Stéphane Baudu, vice-président d'Ag-glopolys en charge de l'aménagementdu territoire. La priorité est d’acheverles zones d’activité près de l’échangeuractuel et de traiter les différents pointsnoirs pour fluidifier la circulation au-tour des giratoires à l’est de Blois».Afin de réduire l’encombrement auxheures de pointe du giratoire de CapCiné, les collectivités sont d’accordpour alléger le trafic venant du sud del’agglomération grâce à la construction,sans perturber le trafic actuel, d’un ou-

vrage entre ce giratoire et le pont dela ligne SNCF, qui conduirait les vé-hicules directement au carrefour Schuman. Cette solution, « provisoi-re », simplifierait les travaux ultérieurssur ce giratoire, à moindre coût. Ellepourrait même devenir « définitive »en réglant le problème ou en reportantsa résolution à longue échéance,

estime-t-on au Conseil général. Lecoût approximatif de l’opération de 3 à 5 M€, réalisable d’ici à 2015-2020,sera majoritairement financé par le Dé-partement, avec la participation d’Ag-glopolys.

Jacques Huguenin

2013 est une année capitale pour l’aérodrome du Breuil qui verra s’ache-ver la construction d’une nouvelle aérogare permettant d’accueillir despilotes 24 h/24, d’une tour de contrôle de 12 mètres de haut, d’un bâti-ment pompiers de niveau 2 de sécurité dans la lutte contre les incendiesd’aéronefs et d’un nouveau restaurant.Ces équipements vont renforcer l’ac-tivité loisirs de l’aérodrome (20 000mouvements par an), accentuer savocation à accueillir l’aviation d’affaireset favoriser le développement desentreprises de maintenance présentessur le site. La ZAC de Blois-Le Breuil,qui héberge déjà 13 entreprises (80emplois), devrait par ailleurs s’agran-dir de 18 ha, destinés en priorité à l’im-plantation d’entreprises dédiées auxactivités aéronautiques ou high tech.

Le Breuil prend son envol

La déviation de Vendôme,

un chantier déjà réalisé.

Page 18: Special Loir-et-Cher

Ce fait n’est pas assez connu : le Loir-et-Cher, quiest le 70e département français en terme depopulation, occupe le 22e rang au classementdes territoires français les plus industriels. Etcomme nous l’ont démontré Yvan Saumet etJean-Baptiste Anginot, respectivement présidentet vice-président de la CCI 41, dans l’interviewqu’ils nous ont accordée, cette richesse jalou-sement entretenue par une culture de proximitéet de réseaux fait preuve d’une étonnante capa-cité de résistance à la crise. Ce tissu de PMEdevrait bénéficier de plusieurs initiatives de sou-tien public tels que le développement de clus-ters thématiques ciblés ou l’installation à Contresd’un incubateur dédié à l’agroalimentaire. L’industrie, si prégnante – sait-on que DenisPapin, l’inventeur de la machine à vapeur, estoriginaire de Chitenay ? – n’est pas l’unique pou-mon économique du Loir-et-Cher. L’agriculture

– le département est le seul territoire français àrassembler sur un même terroir l’ensemble desproductions françaises – mais aussi le tourismedopé par l’attractivité du patrimoine monumen-tal – les fameux Châteaux de la Loire… – et desréussites fulgurantes récentes et plus exotiques(le zoo de Beauval qui a fêté son millionième visi-teur) participent aussi à son essor. Un essor quipermet à cette terre d’équilibre de retenir sa po-pulation et ses entreprises.Mais il aurait été injuste de passer sous silence larichesse encore une fois méconnue des artisanset des métiers d’arts qui font le miel de zonesrurales délaissées par des entrepreneurs plus « classiques ». Parfois plébiscitées par les don-neurs d’ordre du luxe, ces pépites qui héritentde savoir-faire séculaires constituent autant depasserelles entre le passé et la modernité.

Des richesses cachéesqui ne demandent

qu’à s’épanouir

18 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Développer

Usine Treca à Mer.

Page 19: Special Loir-et-Cher

Dans une interview croisée, le président et le premier vice-président de la Chambre de commerceet d’industrie dessinent les perspectives d’une activité qui a fait preuve d’une forte capacité derésistance à la crise.

La Lettre Valloire : Les perspectives de l’industrie enLoir-et-Cher sont-elles bien orientées ?Yvan Saumet : Tout d’abord, reconnaissons l’importancedu secteur industriel de ce territoire qui est parfois sous-es-timée. Le Loir-et-Cher est tout de même le 22e départementindustriel alors qu’en terme de population, il n’occupe quela 70e place !Si nous n’avons pas été totalement épargnés par la désindus-trialisation, nous avons été moins accablés que d’autres ter-ritoires, très proches du nôtre. Nous souffrons, c’est évident!Les effectifs employés par ce secteur ont un peu diminué,mais celui-ci est toujours debout et avec de belles perspec-tives. Les exemples de cette résistance sont nombreux, ycompris dans l’automobile. Bien sûr, la fin de Matra Automo-bile, qui est tout de même un peu derrière nous, a pesé; biensûr la fermeture de ThyssenKrupp à Vendôme entache le bi-lan, mais d’autres acteurs tels que Procter, Delphi, Nacam,ainsi que leurs sous-traitants locaux, ont repris le flambeau.Ce territoire fait preuve d’une étonnante capacité de rési-lience.

Jean-Baptiste Anginot : Cette richesse s’exprime tant par la di-versité des métiers, des secteurs que de la taille des entreprisesainsi que par leur capacité à transférer leur savoir-faire d’uneapplication industrielle à une autre. Je crois d’ailleurs qu’il estsans doute temps de sortir d’une opposition trop figée entreles notions de sous-traitant et donneur d’ordre. On est tou-jours un peu le sous-traitant de quelqu’un… Les PMI en Loir-et-Cher ont très bien compris qu’elles ne pouvaient pas secontenter de reproduire des savoir-faire figés en attendant lescommandes fermes de quelques clients historiques.

La Lettre Valloire : C’est donc la sérénité qui prédomine...Jean-Baptiste Anginot : Il est difficile d’être serein face à uncontexte qui reste difficile. Disons que nous devons affron-ter une logique économique de destruction créatrice qu’atrès bien caractérisée l’économiste Joseph Schumpeter. D’un

côté, le système économique (compétitivité, obsolescence)détruit des capacités industrielles et de l’emploi. Mais au seinmême de ce processus de destruction surgissent des oppor-tunités de croissance et de restauration de nouvelles capa-cités. Il est indispensable de les encourager. Il y a, en Loir-et-Cher, des entreprises qui développent des concepts in-novants. Ces bonnes idées ne sont pas seulement valablespour le Loir-et-Cher et peuvent très bien s’exprimer à l’inter-national et sur des marchés nouveaux qui ne correspon-daient peut-être pas strictement à l’idée initiale.

Yvan Saumet : Notre point fort, c’est de ne pas dépendre d’unsecteur trop dominant. Nos PMI sont en capacité de transfé-rer leurs compétences et leurs savoir-faire d’un marché à l’au-tre. J’ai pu le constater encore récemment dans le cadre duréseau d’affaires dédié au dispositif médical, encore assez in-formel, auquel je participe. Les entrepreneurs dans le Loir-et-Cher savent jouer la carte du décloisonnement, en s’appuyant

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 19

« Le potentiel de l’industrie en Loir-et-Cher est intact »

YVAN SAUMET, PRÉSIDENT DE LA CCI DE LOIR-ET-CHER

ET JEAN-BAPTISTE ANGINOT, VICE-PRÉSIDENT EN CHARGE DE L’INDUSTRIE

Yvan Saumet

Page 20: Special Loir-et-Cher

20 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Développer

sur la qualité des réseaux, des clubs et des clusters qui leursont proposés et qui sont naturellement liés à la CCI. Les in-dustriels chassent en meute en Loir-et-Cher…

La Lettre Valloire : Quelles politiques prioritaires enten-dez-vous mener au cours des prochaines années ?Yvan Saumet : Nous avons la volonté d’agir dans le domainede la formation en nous appuyant sur notre puissante traditionhistorique en la matière. Nous allons ainsi prochainementrenforcer les capacités du Cimi. Ce centre de formation conti-nue emploie une quarantaine de collaborateurs et propose dessessions très appréciées par les industriels, notamment enmaintenance industrielle. Ces capacités supplémentaires se-ront dédiées à la robotique. Par ailleurs, nous voulons encoredavantage développer notre approche de réseaux d’affaires etde clusters thématiques. Aujourd’hui, nous comptons déjà unequinzaine de clubs dédiés, par exemple au développement du-rable, à la production. Shop Expert Valley, un cluster qui s’ap-puie sur de belles entreprises locales spécialisées dans l’amé-nagement de magasins, constitue un des fleurons de cedispositif. Le réseau consacré au dispositif médical que j’évo-quais tout à l’heure est également prometteur.

Jean-Baptiste Anginot : Toujoursdans le registre des soutiens thé-matiques, nous misons beaucoupsur la création à Contres d’un in-cubateur dédié à l’agroalimen-taire. Il n’est pas normal que no-tre territoire soit aussi bien placéen matière de production agri-cole primaire et aussi mal en ma-tière de transformation. Ce pro-jet, qui sera déployé au cœurd’une commune qui fait figurede haut-lieu de la transformationagroalimentaire en Loir-et-Cher,représente un investissement de4 M€ dont 1,5 M€ pour la pre-mière tranche. Cet incubateurpermettra à de jeunes entreprisesinnovantes de valider leur projeten profitant de l’expertise des en-treprises du secteur déjà implan-tées.

Yvan Saumet : Notre politique de soutien à l’industrie ne sau-tera pas l’étape indispensable du financement. La CCI va ainsimettre sur pied un fonds qui sera dirigé par Jean-Baptiste An-ginot et sera doté d’environ 1,5 M€ ; il proposera des ticketscompris entre 50 000 et 150 000 €. La cible, ce sont desPME/PMI employant entre 10 et 250 salariés en quête de fi-nancement d’un projet innovant. Ces prêts d’honneur sansintérêt, dotés d’une franchise de remboursement de deux àtrois ans, doivent permettre aux entrepreneurs de bénéficierd’un effet de levier auprès des banques privées pour faire vi-vre des programmes de développement… qui ne serontd’ailleurs pas tous forcément industriels. Nous ne souhaitonspas passer à côté d’un nouveau ZooParc de Beauval ou d’unnouveau Cap Ciné !

Jean-Baptiste Anginot : Je tiens à souligner que le comitéd’engagement de ce fonds sera présidé par une personnalitéindépendante et reconnue, en l’occurrence Jean-Pierre Bichon, l’ancien directeur général délégué du CIC Ouest.Nous souhaitons faire preuve d’une grande flexibilité. Pasquestion de recaler des projets si l’entreprise ne rentre pastout à fait dans le profil type.

La Lettre Valloire : Ne pensez-vous pas qu’il est néces-saire de réhabiliter l’industrie auprès de l’opinion et enparticulier auprès des jeunes ? Jean-Baptiste Anginot : C’est exact ! Les industriels n’ontpeut-être pas tout fait pour promouvoir leurs métiers, no-tamment auprès des jeunes. Mais c’est la société françaisedans son ensemble qui doit s’interroger sur cette mauvaiseappréciation. Oui, l’industrie, y compris dans le Loir-et-Cher,propose des carrières passionnantes et correctement rému-nérées. Et il n’est pas normal que beaucoup de métiers dece secteur soient sous tension. Récemment, un job dating or-ganisé à Vendôme et consacré aux métiers industriels n’aréussi à attirer qu’une vingtaine de jeunes…

Yvan Saumet : 2013 sera l’année de l’industrie. Nous allonsdans cette perspective nous associer à différentes manifes-tations, notamment à la Nuit de l’Orientation et au tricente-naire de la mort de Denis Papin qui, comme chacun le sait,est né à Chitenay, près de Blois. Par ailleurs, je me demandesi le Loir-et-Cher, terre d’industrie, ne serait pas fondé àproposer l’accueil d’une antenne de la Cité des Sciences etde l’Industrie…

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

Jean-Baptiste Anginot

Page 21: Special Loir-et-Cher

Publi-reportage

la communication et l’édition à 360° A Blois, la nouvelle société RCROSSMEDIA propose à ses clients une solution complète pour sa communication, de la gestion de ses événements au web en passant, bien entendu, parl’impression. « Nous sommes un faiseur multi-canal », précise Antoine Rollin, son fondateur.

«T out est parti de conversations avec mes clients et d’une réflexion sur leurs besoins », expliqueAntoine Rollin, fondateur de la SAS RCROSSMEDIA et gérant de l’Imprimerie Rollin, qui se

partagent 1 600m2 de locaux rue des Onze Arpents, au nord de Blois. Les mutations du métier d’imprimeur, la dématérialisation des documents autrefois imprimés exclusivement sur papier, notamment au profit dela communication numérique, méritaient bien le positionnementd’une nouvelle offre.RCROSSMEDIA, qui s’appuie sur les compétences d’une équipe despécialistes, rompus aux dernières techniques de la création numé-rique, conseille et accompagne ses clients vers des moyens de communication et d’édition complets, à 360° en quelque sorte.

« Notre offre se décline en trois mots, des anglicismes qui résumentbien notre démarche, décrit Antoine Rollin : Event, Web, Print ».

« La force d’une offre à trois facettes »

EVENT pour créer une signalétique ou une PLV, habiller un stand, éditer des documents pour les salons, concevoir un kakémono ou descadeaux publicitaires.

WEB va au-delà de la simple conception d’un site, crée et met en lignedes solutions e-commerce, e-catalogues, e-pub ou des campagnes d’e-mailings avec analyse des retours.

PRINT, c’est le métier depuis plus d’un demi-siècle del’Imprimerie Rollin, la société sœur, qui dispose d’uneriche gamme d’outils de pré-presse et d’impression.

Bien entendu, la force de cette offre à trois facettes estde favoriser les synergies entre les medias afin d’optimi-ser l’impact de la communication des clients.

« Nous souhaitons vraiment nous positionner, conclut Antoine Rollin, comme un faiseur multi-canal capable demettre en œuvre les solutions les plus efficaces et les plusinnovantes dans le respect du meilleur rapport qualité-prix. »

RCROSSMEDIArue des Onze-Arpents, 41000 Blois – 02 54 74 62 10

VERT COMME L’ESPOIR

Fondée en 1954 à Contres, une commune oùsont nées beaucoup d’entreprises du départe-ment, installée sur la zone d’activité des Onze-Arpents, à Blois, depuis 2001, l’Imprimerie Rollin s’habille de nouvelles couleurs en 2013. Avec un nouveau logo, dont le vert laisse deviner les préoccupations environnementa-les de l’entreprise, et une mention complé-mentaire « par nature », qui les précise en-core plus. En généralisant l’utilisation de papiers au label PEFC pour « promouvoir la gestion durable de la forêt », l’Imprimerie Rollin regarde vers les générations futures. Levert, c’est aussi la couleur de l’espoir.

Page 22: Special Loir-et-Cher

Développer

Toujours installé à Romorantin où il emploie aujourd’hui 95 salariés, Matra s’est réorienté vers laconstruction de véhicules légers électriques, principalement de deux-roues. Son succès, qui reposeautant sur la notoriété de la marque que sur la conception de batteries innovantes, offre des pers-pectives de développement que nous dévoile son pdg Jacques Bonneville.

La Lettre Valloire : Quelles sont les perspectives dumarché du vélo électrique ? Jacques Bonneville : Notre priorité était de devenir leaderdu marché français, puis de s’attaquer à l’Europe du Nord,un marché de plus de 2 Md€. En 2013, 400 000 vélos élec-triques se vendront en Allemagne, 170 000 aux Pays-Bas et àpeine 50 000 en France ! Dès la fin de l’année, nous exporterons en Israël, en Afriquedu Sud, aux Etats-Unis et au Brésil. Si l’export représente ac-tuellement 10 à 15 % de nos ventes, l’objectif est de passerà 50 % d’ici à trois ans. Aux Etats-Unis, on est passé en cinqans de 10 000 à 100 000 vélos électriques vendus chaque an-née, soit deux fois plus qu’en France. Les Américains recher-chent des marques leaders en Europe. Grâce à internet, lemarché s’est ouvert : nous pouvons nous appuyer sur notremarque et sur les atouts du made in France, car nos gammessont conçues et assemblées à Romorantin. Notre marque aune très forte notoriété à l’international tout en étant forte-ment ancrée en Loir-et-salariés, dont 20 au service

avoir développénos produits enFrance, nous en-

tamons donc une phase d’internationalisation : c’est unevraie satisfaction d’avoir su tourner la page.

La Lettre Valloire : Où en sont les marchés du scoo-ter et du quadricycle ?Jacques Bonneville : Ce sont des marchés matures, c’estpourquoi nous avons recentré nos efforts sur les batteries,à la fois pour les particuliers et les flottes d’entreprise. Lemarché du scooter se développe vite grâce aux services demessagerie et de livraison, où les économies réalisées parrapport aux deux-roues thermiques se retrouvent directe-ment dans les bilans. Une flotte de 5 scooters électriques Matra ne coûte que 6 € par jour par scooter, entretien et ga-rantie inclus ! Et comme le principal frein est l’autonomie ki-lométrique, nous nous avons investi près de 100 M€ depuis2006 dans les nouvelles technologies afin de développerdes batteries Haute Densité sans équivalent sur le marché,intégrant un procédé de refroidissement interne qui évitetout échauffement inhérent à l’utilisation du lithium et au-torise des durées de vie deux à trois fois supérieures aux bat-teries classiques. Nous avons développé des systèmes de fi-

« Le vélo électrique, nouvel espace de Matra »

JACQUES BONNEVILLE, PDG DE LA SOCIÉTÉ MATRA MANUFACTURING & SERVICES

22 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Née en 1941 pour fabriquer des armements, acti-vité progressivement abandonnée par la fusion avecBritish Aerospace, puis avec l’Aérospatiale, Matra aconquis ses lettres de noblesse avec l’automobi-le. Championne du monde de Formule 1 avecJackie Stewart en 1969, vainqueur des 24 heu-res du Mans trois années de suite, la marqueest surtout connue en Loir-et-Cher pour avoirconçu le premier monospace de l’histoire,l’Espace commercialisé par Renault. Le départdes lignes d’assemblage vers les usines nor-mandes de la régie sonnaient le glas de l’activité

automobile romorantinaise en 2003.

Une marque internationalement connue

Cher, où travaillent 95commercial. Après

Page 23: Special Loir-et-Cher
Page 24: Special Loir-et-Cher

nancement et d’échanges comme le Bat’lib, des batteriesamovibles avec des stations de charge mobile qui sont utili-sées sur nos scooters électriques. Un système de badge estégalement en développement. Ces procédés uniques et sûrssuscitent l’intérêt de constructeurs et d’entreprises pour demultiples applications.

La Lettre Valloire : Ces batteries ouvrent-elles desopportunités sur d’autres marchés ?Jacques Bonneville : Via notre partenaire américain AllCellTechnologies, nous avons des contacts avec des entreprisesdu secteur aéronautique. Nous avons également l’exclusi-vité en Europe, ce qui ouvre des perspectives tant sur lemarché des professionnels que celui du grand public. Desapplications sont ainsi possibles pour l’entretien d’espacesverts, où les tondeuses autoportées peuvent être alimen-tées en batteries lithium. Il y a des applications connexessur les petits marchés, par exemple avec les drones. C’estune course au poids et le lithium est moins lourd. Nouspouvons jouer avec l’effet de volumes : notre système nouspermet de stocker une grande quantité d’énergie avec lemoins de place possible, de façon sécurisée. Notre objectif est de nous concentrer sur les vélos et scoo-ters, afin de développer des applications sur des produitsannexes mais aussi de proposer du stockage et recyclaged’énergie. Nous pourrions constituer des « réservoirs » pourstocker l’énergie de l’éolienne ou du solaire, par exemple,à titre individuel. Cela pourrait permettre de compenser sapropre consommation, à l’instar d’une prise plug-in. C’estune nouvelle relation à l’énergie ! Dans des projets très

futuristes, nous pourrions stocker l’énergie dans les contai-ners et absorber les pics de tension du réseau.

La Lettre Valloire : Quelles pistes proposez-vous pourassocier Matra au développement du département ?Jacques Bonneville : Le Loir-et-Cher détient un patri-moine touristique unique en France. Nous proposons dedévelopper un système de pistes cyclables entre les dif-férents sites à visiter, avec mise à disposition de vélosélectriques. Il faut organiser la mobilité douce dans le ca-dre du développement du tourisme vert. A long terme, une autre piste est celle de la mobilité ur-baine et de l’intermodalité. Il faut proposer des solutionscomme la location de scooters, d’engins à trois roues, detrottinettes et vélos pliables que l’on emmène avec soipour faire les derniers kilomètres. Les besoins évoluentet il faut proposer une mobilité sur de courtes distances. Bien d’autres applications sont envisageables avec lesvéhicules électriques : livraison dernier kilomètre enville, service aux personnes isolées, sans oublier de déve-lopper des filières de formation associées aux véhiculesélectriques et au tourisme.

Propos recueillis par Elise Pierre

Depuis la cession de son bureau d'études automo-bile à la Société Pininfarina SPA en 2004, MatraAutomobile, devenue Matra Manufacturing & Ser-vices, a pris un virage à 90°. En réorientant ses acti-vités vers le transport électrique de proximité,Matra a fait office de précurseur et s’est positionnésur un marché qui représente aujourd’hui 2 Md€ deCA. En France, l’an passé, Matra occupait une placede leader avec 20% de part de marché du vélo élec-

trique et 25% du scooter élec-trique, devant Peugeot etYamaha. Ces véhicules lé-gers, moins lourds en in-vestissements, pour les-quels l’énergie électriqueest parfaitement adaptéedès lors qu’il s’agit de dé-placements de proximité,présentent un réel avanta-ge économique.C’est unevraie alternative non pol-luante à la voiture pour lespetits trajets et les liaisonsintermodales.

Un virage à 90° bien négocié

24 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Développer

Page 25: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 23

Page 26: Special Loir-et-Cher

Diversité, qualité et technicité sont les maîtres mots de l’agriculture en Loir-et-Cher, l’un des raresdépartements à rassembler toutes les productions agricoles françaises.

I l pousse de tout, en quantité et enqualité, en terres de Loir-et-Cher,grâce à la motivation de leurs ex-

ploitants. « Les acteurs de l’agricul-ture départementale ont établi unplan stratégique face aux défis (éco-nomiques, climatiques, énergéti-ques…) qu’elle doit relever », indi-que Arnaud Bessé, vice-président dela Chambre d’agriculture, en chargedu Projet agricole départemental.«Nous sommes engagés dans une dé-marche visant à répondre aux be-soins du terrain et à faire émergerdes projets clairs et bien ficelés », rap-

pelle ce céréaliculteur, éle-veur de poulets certi-

fiés qui exploite 130ha à St-Marc-du-Cor (Perche). Si leLoir-et-Cher est undépartement àl’agriculture per-

formante et variée,il le doit notam-

ment au sensde l’in-

novation et du travail en groupedont font preuve la majorité de sesagriculteurs-éleveurs. A Maves, Benoît Lonqueu a ainsicommencé en 1989 à cultiver 95 ha deterres beauceronnes « au potentielaléatoire ». Il en exploite aujourd’hui165, dont 40 à 50 consacrés aux se-mences, « domaine hyper-straté-gique, à la base de toute la chaînealimentaire », à forte valeur ajoutée,mais risqué. Outre des céréales et desasperges vertes, il récolte des se-mences potagères (carottes et oi-gnons essentiellement) pour lecompte de grainetiers réputés (Vilmo-rin, Clause, Bejo, Nunhems…), àpartir d’un cahier des charges précis,et en association avec des apiculteurslocaux (les abeilles étant les artisansde la fécondation des plantes). Aux cô-tés d’autres agriculteurs, le semenciers’intéresse aussi aux vergers de noyerset a créé un groupement d’emplo-yeurs qui gère 13 équivalents tempsplein.Innover, c’est aussi ce qui motivePierre Roger, céréalier installé à Conan

depuis 1999, où il pratique « l’agri-culture de conservation dessols » sur une grande partie

de ses 240 ha. La tech-

nique qu’il utilise pour faire pousserdu blé tendre et du colza, à l’instard’autres céréaliculteurs loir-et-ché-riens, est celle du « semis direct souscouvert végétal », qui préserve les solset utilise moins de produits phytosa-nitaires.L’élevage non plus n’est pas en pannede performances, comme en té-moigne l’EARL de Delphine et AlexisDescamps, à Savigny-sur-Braye. Cesdeux ingénieurs agricoles ont quittéle Nord pour racheter en 2004 une ex-ploitation de vaches laitières, avec lavolonté de concilier vie profession-nelle et éducation de leurs trois en-fants, grâce à l’appui du Crédit agri-cole, de la Chambre d’agriculture etdu Département qui leur « a ouvertses bras ». Ils bichonnent 70 vachesqui produisent 600 000 litres de lait dehaute qualité par an. Toute la produc-tion est destinée aux fromageriesBel de Sablé-sur-Sarthe, fabricant ducélèbre Kiri.Les Descamps ont acquis en 2011 unrobot qui les libère de l’astreinte bi-quotidienne de la traite et créé avecd’autres éleveurs une CUMA de dési-lage qui se charge d’alimenter lesbêtes de neuf exploitations. Ils fontaussi partie d’un groupe de quinze

éleveurs qui étudient un projetde méthanisation collective

Une agriculture innovante et

Développer

Page 27: Special Loir-et-Cher

C’est la 4e génération de Marionnet auxcommandes de l’entreprise de Soings-en-Sologne. Pascal, 42 ans, gère 70salariés permanents et 500 hec-tares de plants de fraises, framboi-ses, cassis, groseilles, mûres et as-perges vertes ou blanches. SaPME détient 40 % du marché professionnel et 60 % du marchéjardinerie ou vente par corres-pondance. Elle produit 45 mil-lions de plants par an et en ex-porte 20 % vers l’Europe etl’Afrique du Nord. « Notreforce réside dans la création

variétale par hybridation naturelle,explique Pascal Marionnet. Nous avons créé une

cinquantaine de variétés, dont la plus connue est la Mara des bois». Toujours en quête de fraises « meilleures en goût, en rusticité, en pro-duction, en conservation et en couleur », il vient de lancer la Mariguetteet la M, croisements de variétés qui génèrent un fruit à la fois fermeet sucré. En 2005, le pépiniériste a mis sur le marché professionnelun produit « révolutionnaire » : des «tray plants » qui donnent des fruitsen deux mois, alors que le producteur devait jusqu’à présent élever pen-dant six mois à un an des plants racines nues avant d’avoir les fruits.Les ventes explosent.

Marionnet, inventeur de fraises

destiné à transformer les effluents defumier en énergie verte et à financerun dispositif de retour aux champsdes éléments fertilisants nobles et ino-dores du fumier. « On gagne sa viedans l’élevage à condition de maî-triser ses coûts, d’innover et d’êtrebien entourés, insiste Delphine Descamps, car tout seul, on n’est rien».C’est aussi le credo de Cyril Desloges,président du Groupement départe-mental de développement vitico-le (GDV) et producteur d’appellationTouraine sur une vingtaine d’hec-

tares, à Monthou-sur-Cher. Les tech-niciens du GDV apportent leursconseils et services aux 220 viticul-teurs du groupement, qui se préoc-cupe aussi de favoriser la commercia-lisation et l’exportation des six AOCdu Loir-et-Cher (Cheverny, Cour-Che-verny, Coteaux du Vendômois, Tou-raine, Touraine-Chenonceaux, Tou-raine-Oisly). « Nos vins méritentd’être reconnus à leur juste valeur,car leur qualité a beaucoup pro-gressé », plaide Cyril Desloges. A jus-te titre ! Jacques Huguenin

d’avenir, diversifiée

Présents dans tous les hyper-marchés, ce sont les fruits et lé-gumes, issus à 70% de la région, quecollectent et conditionnent les 70salariés de la SEE Janvier à Vernou-en-Sologne. Dirigée par les troisfrères, Philippe, Alain et HervéJanvier, l’entreprise vient d’accueil-lir à son capital deux fonds régio-naux qui ont vocation à rester mi-noritaires : Crédit Agricole RégionsInvestissement et Sofimac Part-ners. Ces liquidités devraient leurpermettre d’investir dans leur outil detravail, ce qui constitue la clé de leursuccès : «Nous avons toujours su in-vestir en machines, en bâtiments eten camions au bon moment ».

Bientôt au menu des grands res-taurants américains, les sauces aucitron safrané de Stéphane Thévenetet Fabrice Bauer ? En 2011, les pro-duits de leur safranière de La Chapelle-Vicomtesse ont fait mouche auprès de150 grands chefs et critiques culinairesde l’état de New York. Depuis 2007, le tandem récolte à la main le safranen filament. La production espérée de 3 kg d’or rouge en 2013 serait suffisantepour développer divers produits dérivés:confitures, sauce citron, terrine de cerfou encore chocolat blond au safran.

Fournisseur indirect de l’Elysée,la Fromagerie Moreau, à Pontlevoy, lai-terie rachetée en 2012 par l’ingé-nieur agronome Jean-Luc Bilien,livre en direct 25 crémeries haut degamme d’Ile-de-France, dont celle quiapprovisionne la présidence de la Ré-publique. Cette SARL est l’unique clientde Pascal Huger, éleveur de plus de400 chèvres dont le lait sert à fabri-quer du selles-sur-cher et du sain-te-maure-de-touraine. « La Froma-gerie doit sa réussite à sa capacitéà avoir su vendre à l’extérieur de larégion des fromages de qualité irré-prochable», estime son gérant.

Plus gros expéditeur d’oignonsbio en France, la Ferme de la Motte,à Talcy, gérée par cinq associés dela famille Lemaire, regroupe douzecultivateurs de légumes de pleinchamp (LPC) bio (oignons, écha-lotes, ail, pommes de terre… ), dontils conditionnent et commercialisentla production en GMS. Les LPC bio « pèsent» plus de 30% du CA de laFerme de la Motte.

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 27

Page 28: Special Loir-et-Cher

28 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Développer

En Loir-et-Cher, des artisans implantés en milieu rural parviennent à préserver l’activité écono-mique sur des bassins de vie menacés par le déclin. Ils misent sur l’adaptation de techniquesanciennes, une qualité irréprochable et l’attachement au terroir…

L es artisans en milieu rural sont-ils les derniers remparts préser-vant leurs territoires de la relé-

gation ? Souvent dépositaires d’un sa-voir-faire unique, ces perles enracinentl’activité économique dans des milieux

délaissés par les entrepre-neurs « classiques ». EnLoir-et-Cher, ils sont en-core nombreux à parti-ciper à la revitalisation

de leurs bassinsde vie.Fonda-teur en1958 à

Chissay-en-Touraine d’une modeste entre-prise, Pierre Chaintron fut l’un d’en-tre eux. Rachetée en 1997 par son ac-tuel pdg, Alain Gaillard, cette PME, re-

baptisée Maroquinerie CDM, a pros-péré. Habilement positionnée sur lesmarchés du luxe, la société est passéeen quelques années de 70 à 300 sala-riés. Clefs du succès ? La préservationd’un haut standard de qualité et un an-crage sur un terroir qui remplit d’aiseles donneurs d’ordre. L’entreprise, quiproduit en sous-traitance des porte-feuilles, des porte-monnaie, des sacset des ceintures ; fabrique aussi pourson compte et sous la marque Am-boise. « La Maroquinerie CDM vendses articles à de grands magasinsfrançais (Galeries Lafayette, Prin-temps, Bon Marché) et exporte prèsde 40 000 ceintures et sacs par an auJapon », se réjouit ainsi Alain Gaillard. Ces petites chapelles du goût et del’élégance française résistent aux as-sauts des ateliers du monde standar-

disé. Et ces histoires se répètent… Lecuir de qualité, c’est aussi la passionde Sylvie Buschhoff, la gérante de laSellerie percheronne, créée à Saint-Agil, près de Mondoubleau, en 1985par son mari, une TPE qu’elle a repriseau décès de celui-ci, en 1995. SylvieBuschhoff fabrique des selles, harnaiset colliers pour chevaux et restauredes capotes et des intérieurs de voi-tures anciennes. L’entrepreneuse pro-fite à plein du retour du cheval dansnos campagnes et, comme de nom-breux artisans en réussite, parvient àmarier la tradition avec l’innovation.« Nous avons mis au point deux col-liers légers et réglables pour les che-vaux de trait qui font leur retourdans les parcs et jardins», indique lagérante de la PME labellisée Entre-prise du patrimoine vivant. De plus,

La principale entreprise de France capable de créer, sur mesure, des matériels de semis et de récolte pourla recherche agronomique, des sociétés de semence, des producteurs ou des coopératives agricoles dumonde entier, s’est enracinée à Champigny-en-Beauce. La SAS Baural, crée en 1993 par Alain Baumont etHervé Gayral, emploie trente salariés pour concevoir et entretenir de véritables « laboratoires roulants desti-nés à des essais micro parcellaires de semences. Notre secteur ne compte que cinq grands constructeurs dansle monde et Baural commercialise plus de 40% de sa production dans toute l’Europe, principalement vers les paysde l’Est », expliquent les co-fondateurs de cette PME qui exporte jusqu’en Russie, en Australie et au Chili. La production annuelle se limite à une douzaine de récolteuses, une trentaine de semoirs et quelques autreséquipements, mais il s’agit de « prototypes pointus, qui intègrent toutes les technologies mécaniques, hydrau-liques, pneumatiques, informatiques, de mesure et d’automatismes dans une seule machine ». Baural se flatted’avoir la confiance de clients venus de monde entier, informés par le seul bouche-à-oreille flatteur, l’entre-prise n’ayant pas de site Internet. Baural étant le dernier constructeur de moissonneuses en France, sesclients parlent d’une Baural pour ses récolteuses, comme on dit un Frigidaire pour un réfrigérateur.

Baural, une pépite en Beauce

Ces artisans qui la ruralité du

Page 29: Special Loir-et-Cher

la Sellerie percheronne ne limite passes productions à sa zone de chalan-dise. Ces artisans ruraux que l’on di-sait scotchés à leurs places de villagemisent résolument sur… le made inLoir-et-Cher. Cette attitude fait depuis1921, à Chaumont-sur-Tharonne, la re-nommée de la Menuiserie GuillaumeLeteillier, experte en fabrication detous aménagements en bois, inté-rieurs et extérieurs, pour l’habitatancien (portes, fenêtres, meubles,etc.). L’entreprise (une douzaine depersonnes) s’est récemment lancéedans un nouveau produit : les Billotsde Sologne, des meubles de boucheret de cuisine, « fonctionnels, esthé-tiques et durables. Nous sommesl’un des derniers fabricants françaisde ces billots traditionnels, issus ducharme, un bois qui n’est plus utiliséen menuiserie traditionnelle », ex-plique Stéphane Gérard. Et ça marche.Ces billots (20% du chiffre d’affai-res) se vendent partout comme des

petits pains enFrance et

même en Europe (Suisse, Belgique). Les artisans de bouche relèvent aussile défi du développement en zone rurale. La chocolaterie Max Vauché(vingt salariés permanents pour1,5M€ de chiffre d’affaires) com-pose l’un des plus beaux exemples dece parti-pris. Depuis la reprise del’échoppe d’un confiseur à Blois en1986, ce chocolatier-créateur s’estimplanté à Bracieux dans l’aura du Do-maine de Chambord et à Orléans. Labase solognote de Max Vauché abriteun laboratoire de transformation desfèves en pâte de cacao, un atelier d’ini-tiation, une boutique, un mini-musée,la reconstitution d’une plantation decacao et un Choco’ bar extérieur ou-vert l’été dernier. En plus d’un accueilsoigné, Max Vauché mise sur le strictrespect des règles d’hygiène. « Tousnos produits sont emballés, ce quin’est pas si fréquent dans l’artisanat»,rappelle-t-il. Cerise sur le gâteau, la

chocolaterie a contribuéà redynamiser la com-mune. « Les familles desalariés et nos 25 000visiteurs annuels con-tribuent à faire mar-

cher le commerceet la restaura-tion-hôtelleriede Bracieux».Ce qui mérite-rait presqueune médaille.En chocolat…

Jacques Huguenin

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 29

préservent déclin…

A chacun sa niche HAUT DE GAMME…

Les Serres et Ferronneries d’Antan, àSavigny-sur-Braye, spécialisées dans la créa-tion et la restauration de vérandas et jardinsd’hiver, comme la grande verrière de l’EspaceBuffon et les serres de deux squares à Paris.Cette PME de 17 salariés, fondée il y a 50 ans et reprise en 2012 par Christophe Bossuat, a devant elle près d’un an de com-mandes, en France comme à l’étranger.

Corinne Gosselin, à Blois, propose des bis-cuits pour chiens fabriqués main avec des pro-duits 100 % naturels (miel, vanille, cannelle…),commercialisés sur internet ou chez desrevendeurs en France et en Belgique, sous lamarque Aston's cookies, du nom de la chiennede cette ancienne directrice artistique. « Noussommes précurseurs sur un marché très urbain,en plein essor », se réjouit-elle.

Luxbag MCF conçoit des housses et étuispour instruments de musique à Monthou-sur-Cher. Cette TPE de trois salariés, dirigée parDaniel Cholet, qui a racheté en 2005 La Gai-nerie Tourangelle, est labellisée Entreprise dupatrimoine vivant et Artisan d’art. Elle vendses articles pour mélomanes avertis en Franceet à l’étranger aux facteurs d’instruments, auxécoles et aux magasins de musique.

Filière Bois 41, au Poislay, dans le NordVendômois, réalise des maisons à ossaturebois, aux murs, toits et planchers isolés enpaille, avec des performances thermiquessupérieures à la réglementation européenneRT 2012. Créée en 2000 par Cyril Natali, uncharpentier ancien compagnon du Tour deFrance, la PME emploie dix salariés. Elle adéjà mené 25 chantiers et espère 3 marchéspublics.

Maisons bois 2F, à La Chaussée-St-Victor,spécialisée dans la construction de maisonsbois basse consommation (BBC) et passiveshaut de gamme depuis sa collaboration avecl’autrichien Berchtold Holsbau, a été créée parFranck et Fanny Flamermont, frère et sœuraux parcours atypiques. Lui, diplômé d’un BTStourisme, se passionne en construisant sa pro-pre maison, tandis qu’elle, diplômée d’un Mas-ter en psychologie, se réoriente vers un CAPCharpentier et décroche la médaille d’or dumeilleur apprenti régional puis le prix d’ex-cellence de la Légion d’honneur. Son compa-gnon Thibault, diplômé en commerce inter-national, a depuis rejoint la TPE, qui compte 5 salariés, livre 7 à 8 maisons par an et réaliseun CA de 670 000 €. MB2F devrait se voir attri-buer une aide spécifique du Département entant qu’entreprise innovante.

Sylvie Buschoff crée ses propres produits de sellerie à Saint-Agil.

Page 30: Special Loir-et-Cher

Développer

30 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

L’expérience des Hommes,la maîtrise de la matière.

SIDAMOSIDAMOLE SPÉCIALISTE

DES PRODUITS ET DES SERVICES

POUR LES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT ET

DE L'INDUSTRIE

02 54 90 28 28

www.sidamo.com

ZI des Gailletrous41260 La Chaussée-St-Victor

A vec des locomotives comme le ZooParc de Beauval,qui a dépassé l’an passé le million de visiteurs, le Cen-ter Parcs de Chaumont-sur-Tharonne et naturellement

les prestigieux châteaux de Chambord, Cheverny, Blois ou Chau-mont-sur-Loire, l’activité touristique est l’un des moteurs del’économie du Loir-et-Cher avec près de 3 500 emplois salariés.Et l’attractivité du département a encore été renforcée par l’ins-cription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’Unesco.Mais comment mieux valoriser ces richesses pour s’adapter auxdemandes des touristes ? « Il faudra suivre les grandes ten-dances du marché », suggère Philippe Douin, directeur du Co-mité départemental du tourisme (CDT). Le travail de réflexionet de stratégie engagé depuis un an par le Conseil général ad’ores et déjà démontré qu’il faudra proposer « des héberge-ments innovants, des activités adaptées aux familles et desproduits sur mesure ». C’est dans cet esprit qu’ont été conçus les pass’ « Les Plus » del’Office de Tourisme Val de Cher St-Aignan, qui propose gra-tuitement 23 chèques de réductions ou privilèges à valoir au-près des sites touristiques, activités de loisirs, mais aussi viti-culteurs et restaurateurs du territoire. Toujours plus exi-geants, les touristes souhaitent aussi bénéficier du meilleur rap-port qualité-prix. « Les bonnes affaires sont désormais plusqu’une source d’économie : elles déclenchent chez le consom-mateur une sorte de frisson », souligne Philippe Douin. Exem-ple : des opérations comme « 2 fois plus de couette – 2 nuitsachetées, la 3e offerte », proposée jusqu’au 25 mars 2013 parl’OTI Blois-Chambord.Pour développer son offre, le Loir-et-Cher peut s’appuyer uneoffre d’hébergements diversifiée, avec 125 établissements detourisme classés, 57 établissements de plein air, 406 gîtes ru-raux labellisés Gîtes de France, 3 villages de vacances et la ré-sidence de tourisme Center Parcs qui, avec 746 cottages (4 080lits), représente plus d’un million de nuitées par an. De nom-breux établissements rivalisent d’ingéniosité pour proposer uneoffre toujours plus haut de gamme, à l’instar du domaine desAlicourts, à Pierrefitte-sur-Sauldre, et de la Grande Tortue, uncamping du groupe Kawan qui a également obtenu ses 5 étoileset vient de s’équiper d’un vaste parc aquatique avec toboggans

Une offre sur pour les

Le Loir-et-Cher ne s’arrête pas à son patrimoineactivité touristique. Conscients de l’évolution de la d’imagination pour proposer des parcours et des

Page 31: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 31

mesure touristes de demain

et jeux d'eau sur plage humide.De plus en plus de lieux d’héberge-ment cherchent à satisfaire les clientsavec des solutions innovantes. « Pourles séminaires comme la clientèle fa-miliale, le spa était devenu indispen-sable dans notre hôtel », confirme Ro-dolphe Delord, directeur du Zoo-Parc de Beauval. Boosté par la « Pan-damania », l’hôtel « Les Jardins deBeauval » (112 chambres) est « à 98 %de taux de remplissage sur la saisonestivale », confirme Rodolphe Delord.

Les travaux pour la construction d’unsecond hôtel dans le style chinois ontd’ailleurs débuté afin de proposer 128chambres avec une salle des congrèset une piscine.« Les hébergeurs ont compris que lasanté est au cœur des préoccupationsde chacun : on est à la recherche dece qui est bon pour soi », avance Phi-lippe Douin. En témoigne le succès deproduits sains, naturels et d’héberge-ments biocompatibles. Sont appa-rues ainsi des offres, comme les cham-

unique et à ses locomotives du ZooParc de Beauval et de Center Parcs pour conforter son demande et de l’émergence d’un « nouveau touriste », sites et hébergeurs rivalisent services innovants.

Page 32: Special Loir-et-Cher

32 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

bres d’hôtes de Mesland, qui respec-tent toutes les règles de basseconsommation d’énergie et favorisentle recyclage des matériaux comme del’eau. Les murs sont entièrement enbois, non-traités et sans colle ; unpoêle de masse diffuse la chaleurpar rayonnement tandis que la toiture,en partie végétalisée (à base de se-dum), assure une isolation optimale.Son fondateur, Fabrice Perret, qui aquitté son salon de coiffure parisienpour s’installer au vert à Chaumont-sur-Loire, vient même de lancer unshampoing original, bio, à base de laitde chèvre, sans flacon, sans emballageet sans eau. Une hôtellerie éco-res-ponsable s’est désormais taillée uneplace de choix en Loir-et-Cher.Pour séduire les familles, sa premièreclientèle, le CDT a organisé en 2012une campagne de promotion. S’ap-puyant sur le guide Les P’tits Curieux,la campagne d’affichage dans le mé-tro a invité les familles de la région pa-risienne à découvrir une nouvelle « cour de récréation », avec 42 idéesde sorties en famille à moins de deux

heures de Paris. Cette opération, me-née en partenariat avec Center Parcs,les châteaux de Chambord et Che-verny et le ZooParc de Beauval, a per-mis au département de montrer la ri-chesse et la diversité d’une offre quiconjugue l’histoire et la culture avecles découvertes ludiques.« Cette démarche collective permet depromouvoir plus que des sites, unevéritable destination mettant en va-leur la densité de l’offre touristique

en Loir-et-Cher », commente Charles-Antoine de Vibraye, propriétaire duchâteau de Cheverny. Une opérationà renouveler et à relayer par les nou-veaux moyens de communicationafin de se couler dans la culture del’écran, via le web, les smartphones etiPad… « La clientèle réserve à 70 %via internet et peut même visiter cer-tains sites virtuellement », confirmePhilippe Douin. Précurseur, le villa-

ge troglodytique de Trôo proposeainsi des tablettes à ses visiteurs afinqu’ils puissent parcourir le site de fa-çon autonome.Ayant pris l’habitude d’échanger les in-formations sur les produits via les fo-rums et commentaires en ligne, lestouristes de demain seront égale-ment de plus en plus impliqués. Avecle développement des systèmesd’échanges de maisons comme ducouchsurfing (un réseau social qui

réunit des personnes prêtes à offrirl’hospitalité pour une nuit ou plus,NDLR), les touristes participent àl’évolution de l’offre. C’est dans cet es-prit que le Clos Roussely participe, viale site web « mesvignes.com », à uneinitiative qui permet d’acquérir sespremières vignes et de vivre toutes lesétapes de vinification.

Elise Pierre

Le Domaine de Chambord, qui espère atteindre un million de visiteurs d’ici à 2020, lance d’importants inves-tissements et renouvelle son offre afin, notamment, de séduire la clientèle d’affaires. Une hausse de sestarifs est prévue pour 2013 (11 € contre 9,50 € en individuel) tandis que le droit d’entrée inclura des prome-nades en calèche. Pour créer un « beau Chambord » à la hauteur de son rang, le Domaine prévoit aussi larestauration du plan d’eau et la construction d’une maison d’accueil.Dans le prolongement de cette place St-Louis, les allées seront rénovées et un jardin recréé afin « d’appré-hender la visite Chambord comme une promenade ». Et pour que les visiteurs s’attardent, le conseil d’admi-nistration veut convertir la ferme d’Ormetrou en hôtel de 25 à 40 chambres haut de gamme et l’hôtel St-Michel en « auberge de qualité ». L’ancienne maison forestière sera également transformée en gîte. « Nousdisposerons ainsi d’une offre de 100 à 150 chambres et deux gammes de restaurants », se réjouit le directeurJean d’Haussonville.

Chambord veut faire place forte

”“ LES URBAINS ET LA FAMILLE,

CIBLES PRIORITAIRES DU LOIR-ET-CHER

Développer

Page 33: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 33

Page 34: Special Loir-et-Cher

34 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

A quoi ressembleront les salles de cours demain?Quelle forme prendront les enseignements ? Ap-prentissage sur tablette tactile et smartphone,vidéo de tutoriels en e-learning, cours en plu-sieurs langues ? Afin de rester dans la coursenationale et internationale, les établissements duLoir-et-Cher ont d’ores et déjà compris quel’union fera la force. Le département aura sonInsa à la rentrée 2013 – le 6e du réseau, fruit dela fusion entre l’ENIVL et l’Ensib – tandis quel’école nationale supérieure de la nature et dupaysage (ENSNP) rejoint de son côté le réseaudes écoles paysagistes.Le Loir-et-Cher a également pris avec brio levirage des nouvelles technologies, s’appuyantnotamment sur les compétences du Cimi à Blois,centre spécialisé dans les domaines de la main-tenance, de la production et des techniquesindustrielles, qui va prochainement s’équiper

d’une plate-forme dédiée à la robotique, un sec-teur d’avenir. D’autres organismes utilisent déjàlargement les outils de formation interactifs pourtravailler toujours plus étroitement avec les entre-prises où qu’elles soient : simulation vidéo, sou-tenance de thèse par vidéoconférence… Et avecle développement des réseaux sociaux en ligne,la mutualisation des compétences sera toujoursplus aboutie. Le Loir-et-Cher accentue ses effortspour attirer les compétences sur son territoire etfaciliter l’insertion, avec une expérimentationmenée avec succès dans le Controis par le biaisd’une formation comportementale. Car, si lesréseaux doivent offrir une attractivité internatio-nale au département, il lui faudra conserver unelongueur d’avance afin de toujours mieux répon-dre aux besoins économiques des entrepreneurscomme des touristes de demain.

Former

Des formationspour un territoire

attractif

Page 35: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 35

A Blois, le centre de conseil et de formation professionnelle spécialisé dans les domaines de lamaintenance, de la production et des techniques industrielles accueille des PME-PMI de toute laFrance et de l’étranger. Labellisé CDT en 2011, le Cimi s’adapte aux besoins économiques desentrepreneurs de demain.

«S i le Cimi était à l’originelié à la maintenance,nous avons fait évoluer

notre offre car la performance in-dustrielle passe également par le ma-nagement de la performance glo-bale, aussi bien au niveau des ma-chines, des hommes que des bâti-ments », précise son directeur PierreLarrat, qui souhaite encore moderni-ser les services et renforcer l’activité deconseil offerte par le centre blésois. Néen 1982 sous l’impulsion de la CCI deLoir-et-Cher, le Cimi s’est développéjusqu’à devenir un centre de conseil etde formation, évoluant au rythme destechnologies et des procédures utili-sées dans les entreprises industrielles.« Nous avons conçu notre pédagogieau gré des besoins des entreprises, ex-plique Pierre Larrat. Pour toujourscompter à l’avenir, il faudra conti-nuer à proposer des actions sur me-sure, à mobiliser les nouvelles tech-nologies pour créer des formationscourtes, ludiques, car les salariés se-ront de plus en plus décisionnairesdans leurs choix de formation. »Dans cet univers fortement concur-rentiel, le centre blésois se distingue

grâce à son activité de veille de l'évo-lution des méthodes, des besoins etdes normes. En 2012, plus de 220 for-mations pour les personnels opéra-tionnels de production et de main-tenance ont ainsi été créées : respon-sables, opérateurs, conducteurs demachines, régleurs, techniciens… Aces enseignements se sont ajoutés desformations en maîtrise des énergies &sécurité et en management opéra-tionnel : « Nous travaillons notam-ment sur le lean management, quipeut être transféré de l’univers in-dustriel vers des industries de ser-vices», ajoute-t-il. Formations en e-lear-ning, avec vidéos à l’appui pour se for-mer à la mécanique, et de nouveauxéquipements. Le centre respire l’air dutemps.« Aujourd’hui, la performance globalede l’entreprise est également impac-tée par la capacité à appréhender sonenvironnement futur, notamment àtravers les éco-énergies ou la roboti-sation », estime Pierre Larrat, qui sou-ligne combien la France a du retard enmatière de robotique. C’est pourquoile Cimi sera prochainement équipéd’une plate-forme dédiée à ce domai-

ne. « Nous mettrons à disposition cetoutil d’ici à fin 2013 pour permettreaux entreprises de réaliser leurs pro-totypes, de faire des tests en condi-tions réelles, avec les robots et le per-sonnel adéquat ». Cet équipementviendra compléter les cinq plateauxtechniques du centre (automatismes-électrotechnique, froid-climatisation,mécanique, fluides-oléohydraulique,soudage) qui représentent plus de1,2M€ de matériels et de logiciels in-dustriels. « Nous devrons nous adap-ter à la génération des digital native,pour proposer encore de nouveauxoutils : simulation sur smartphone,modules interactifs… Les métierscomme les machines et logiciels évo-luent si vite que c’est à nous d’avoirtoujours un temps d’avance sur lescompétences à développer ! », ajoutele directeur qui souhaite à l’avenir mu-tualiser les ressources de diversesentreprises et organismes, pour pro-poser des programmes communs.

Elise Pierre

Le Cimi se prépareaux formations de demain

En 2011, le Cimi a été labellisé « Cellule de diffusion technologique»par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche surla thématique de la maintenance industrielle. Le Cimi assiste direc-tement les entreprises et plus particulièrement les PME dans la dé-finition de leurs besoins, en participant au développement de leursactivités par le biais de l'innovation et de la technologie et en s'ap-puyant sur ses réseaux de compétences.

Cellule de diffusion technologique auprès des PME/PMI

Page 36: Special Loir-et-Cher

36 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Former

R egroupement, fusion, mariage,alliance… Quel que soit le ter-me, appartenir à un réseau per-

met, outre la mutualisation des res-sources, de renforcer l’attractivité del’ensemble des établissements. En té-moigne la fusion de l’Ensi de Bourges,de l’ENIVL (École nationale d’ingé-nieurs du Val de Loire) de Blois et del’école Hubert-Curien à Bourges, quiont rejoint le 26 mars 2012 le presti-gieux réseau Insa (Institut national dessciences appliquées). Ce futur InsaCentre Val de Loire, dont la création ef-fective est prévue le 1er janvier 2014, le6e du réseau (voir encadré), associeégalement l’université d’Orléans (an-tenne de l’UFR à Bourges) et a reçu lesoutien de l’université de Tours, du

Pôle de recherche et d’enseignementsupérieur (Pres) Centre Val de LoireUniversité et du groupe Insa. « Comptetenu de la taille de nos aggloméra-tions, elles n’auraient pu devenir unInsa à elles seules, estime RomualdBoné, directeur de l’ENIVL de Blois.

Notre offre de formation manquait delisibilité : avec plusieurs établis-sements dotés d’un large panel decompétences, nous pourrons tra-vailler dans une démarche prospec-tive. » Ce futur Insa, qui présente uneforte symbiose entre recherche, for-mation et besoin des entreprises, de-vrait contribuer de manière significa-tive au développement socio-écono-mique de toute la région. D’autant quela région Centre, la 5e région indus-trielle française, enregistre un fort dé-ficit du nombre d’ingénieurs formés et que le tissu d’enseignement supé-rieur du Loir-et-Cher stagne, avec 3 300étudiants inscrits. Ainsi réunis, les éta-blissements vont pouvoir faire une of-fre de formation encore plus complèteet adaptée aux besoins des entrepre-

neurs. Au sein de l’Insa Centre Val deLoire, quatre départements serontd’abord rassemblés pour la premièrerentrée : maîtrise des risques industriels(MRI), sécurité et technologie infor-matique (STI) et énergie, risques et en-vironnement (ERE à Bourges), génie

des systèmes industriels (GSI) à Blois.D’autres spécialités en génie civil ou dé-veloppement durable pourront êtreproposées à l’avenir. « Nous réfléchis-sons à de nouvelles spécialités, quinous permettront de nous adapter aumarché ». Et le tout, à une heure de lacapitale : « Le futur Insa va renforcernotre attractivité, notamment pour larégion parisienne, puisque nous de-venons en terme de proximité géo-graphique la première école d’in-génieurs du réseau Insa », avance Romuald Boné. Les retombées économiques serontégalement importantes au niveau local,puisque Blois va notamment changerde physionomie, avec un micro-cam-pus en projet à la sortie de la gare. « Lequartier gare sera tourné vers les

Formation, l’avenir est dans Afin de rester dans la course à l’attractivité, les établissements loir-et-chériens regroupent leursforces pour offrir des enseignements toujours plus adaptés aux besoins futurs des entreprises. En2013, le département aura son Insa, fruit de la fusion entre l’ENIVL et l’Ensib, tandis que l’ENSNPrejoint le réseau national des écoles paysagistes.

”“ LE FUTUR INSA AURA DE FORTES

RETOMBÉES ÉCONOMIQUES LOCALES

Les cinq instituts nationaux des sciences appliquées (Lyon, Rennes,Rouen, Strasbourg, Toulouse) ont tissé leur réseau pour devenir lepremier groupe français de formation d’ingénieurs. Sous la tutelledu ministère, les Insa sont habilités par la Commission des titresd’ingénieurs (CTI) à délivrer le diplôme. Ils proposent un large choixde compétences avec plus de 40 spécialités, 10 200 élèves ingé-nieurs et 1 100 doctorants.

Insa, un réseau d’envergure

Romuald Boné, directeur de l’ENIVL de Blois.

Page 37: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 37

les réseaux étudiants avec de nouveaux loge-ments et un gymnase au côté del’Ecole du paysage, ce qui consti-tuera un pôle de formation et de re-cherche attractif », détaille le directeur.Près de 300 logements étudiants de-vraient être livrés en septembre 2014à Blois et 300 également à Bourges.L’Etat, qui soutient le projet, a apportéune aide de 75000€ et nommé unchef de projet tandis que le Départe-ment participe à l’extension des bâti-ments (3 000 m² supplémentaires). Enaccueillant plus d’élèves– 700 à Bloiscontre 500 précédemment et 900 àBourges contre 500 – et donc plus defuturs ingénieurs, le futur Insa parti-cipera au développement économiquelocal. « Avec ce label Insa et en attei-gnant une masse critique de 1700 étu-diants, il y aura un effet d’entraîne-ment à l’entreprise », déclare Ro-muald Boné, qui précise qu’un étu-diant représente 750 à 800 euros de re-tombées économiques mensuellespour le commerce local. Les entrepri-

ses pourront surtout bénéficier descompétences de futurs ingénieurs quidès leur stage participeront aux effortsen terme de recherche sur leur terri-toire. « La perception du territoire estmodifiée avec la présence de cet Insaqui renforce les possibilités de trans-fert technologique », ajoute-t-il. Car lefutur Insa délivrera le doctorat, co-ac-créditant les écoles doctorales régio-nales dans le domaine des sciences. Ilexercera la cotutelle de six labora-toires de recherche, avec l’universitéd’Orléans et l’université de Tours, et ha-bilitera quatre masters recherche avecles deux universités.« Créer ce nouvel Insa nous ouvre debelles perspectives sur le plan de la re-cherche, des partenariats avec lesentreprises en France et à l’interna-tional mais aussi en terme de moyensmatériels. Les étudiants qui pour-ront préparer des doctorats seront les grands gagnants tandis que lesliens avec les universités de Tours et d’Orléans seront développés. Nous

pourrons relever de beaux défis tech-nologiques », ajoute-t-il. La sociétéspécialisée dans le traitement des ma-ladies veineuses Innothéra vient no-tamment de rejoindre le club des par-tenaires de l’école. La création de cetInsa va, en effet, permettre de mu-tualiser les ressources en R&D pour lesPME et TPE implantées sur le territoire.« L’attractivité des industriels s’entrouvera améliorée », se réjouit Ro-muald Boné, qui espère ainsi attirerplus d’enseignants chercheurs en aug-mentant de 50% le nombre de placesqui leur sont dédiées.Autre projet qui devrait prendre sonenvol avec le futur Insa, le dévelop-pement d’une offre de formationcontinue sur mesure. « C’est un des ob-jectifs du réseau Insa que nous allonssuivre : proposer des services de for-mation à la demande, en relationétroite avec les industriels », détailleRomuald Boné, qui cite à titre d’exem-ple la journée technique organisée le21 février sur la thématique du véhicule

Afin de rester dans la course à l’international, les établissements loir-et-chériens s’appuient déjà sur lesnouvelles technologies en proposant à leurs élèves des équipements de pointe (tablettes, portables…) touten renforçant la part d’enseignement en langue étrangère. L’ENIVL facilite ainsi la mobilité à l’étranger deses futurs ingénieurs, avec des cours en e-learning par visioconférence durant leurs stages. « De nombreuses soutenances de thèse se déroulent par ce biais », confirme le directeur. Les élèves étantéquipés pour la plupart d’ordinateurs portables, les cours prennent une forme de plus en plus interactive,tout comme le suivi des stagiaires et leur formation industrielle. Le Cimi (lire page 35) propose ainsi des si-mulations sur smartphone et des modules interactifs. « Les métierscomme les machines et logiciels évoluent si vite que c’est à nous d’avoirun temps d’avance sur les compétences à développer ! », appuie son di-recteur. A l’ENIVL, la direction réfléchit à « la mise en place dans les am-phis d’un système de vote en ligne, afin de vérifier que les élèves ont biencompris telle notion, et corriger leurs erreurs en direct ». Si la formationen e-learning devrait encore se développer, à l’avenir l’évolution desmétiers et des compétences réclamera toujours plus de technicité. Etalors que le tourisme est un des points forts du Loir-et-Cher, une despistes à explorer pourrait consister à développer des formations tech-niques et comportementales, permettant de s’adapter aux besoins de laclientèle internationale. Outre la maîtrise d’une ou plusieurs languesétrangères, une meilleure compréhension des cultures ouvrirait desperspectives pour proposer toujours plus de services sur mesure auxtouristes de demain.

2020 : cap sur les langues étrangères et les nouvelles technologies

Page 38: Special Loir-et-Cher

38 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Former

électrique, dans le cadre d’un parte-nariat avec ERDF en Loir-et-Cher. D’au-tres journées seront organisées à des-tination des étudiants afin de favoriserles transferts de compétences et l’in-sertion des futurs ingénieurs. A Blois, la voisine de l’ENIVL, l’Ecole na-tionale supérieure de la nature et dupaysage (ENSNP), n’a jamais caché sonintérêt pour ce futur Insa, comme

en témoigne sa directrice Marie Pruvost : « Il est évident qu’à l’aveniraucun établissement ne doit resterseul. Notre idée serait d’intégrer le fu-tur Insa en étant rattaché ou parte-naire, mais en conservant une cer-taine autonomie et notre spécificité».Pour l’heure, l’ENSNP a décidé de soncôté de rejoindre le réseau des écolesde paysagistes (Bordeaux, Lille, Ver-

sailles et Marseille), dans le cadre d’unprojet ministériel qui prévoit un chan-gement de référentiel et de diplôme,entraînant la disparition du titre d’in-génieur, au grand dam des étudiants.« C’est un diplôme d’Etat de paysagistesqui délivre au terme de 5 ans un gradede master, détaille sa directrice. Quit-ter l’habilitation d’ingénieur va nouspermettre d’être plus créatif. Face auxdemandes de la Commission des titresd’ingénieur, nous avions des difficul-tés à conserver l’habilitation à longterme. Avec ce diplôme d’Etat, nousn’aurons pas moins de liberté, nous al-lons garder notre autonomie, notrespécificité ». Bénéficiant d’un cadre ex-ceptionnel sur le même campus, dansles locaux de l’ancienne chocolateriePoulain, l’ENSNP forme 150 étudiants.« Nous souhaitons rester sur la mêmeproportion, développer la formationcontinue et, au travers de ce nouveaudiplôme d’Etat, nous repositionner.C’est l’occasion pour nous d’ouvrir no-tre recrutement en rejoignant un ré-seau national », conclut Marie Prusvost.

Elise Pierre

Si les atouts d’un réseau ne sont plus à démontrer à l’échelle desétablissements qui unissent leurs forces, en interne, les organismesde formation disposent également d’un réseau dont les retombéespour l’insertion sont significatives : « Le réseau des anciens élèvesest très important et jouera tout son rôle à travers l’Insa, auprès des en-treprises locales », confirme Romuald Boné. Les liens noués entreélèves se prolongent souvent bien après la sortie de l’école, favori-sant les passages d’une entreprise à une autre et accélérant cer-taines évolutions de carrière. De plus, les relations professionnellesont un prolongement désormais tout naturel sur la toile, sur les ré-seaux sociaux professionnels Viadeo, Linkedin, Twitter… Pour favo-riser l’insertion demain en Loir-et-Cher, il faudra plus que jamaiscompter sur les réseaux professionnels classiques mais égalementsur les réseaux en ligne.

D’autres réseaux à exploiter en Loir-et-Cher

Page 39: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 39

Sous l’égide du Conseil général, les élus du Controis et de la Vallée du Cher ont mené une ex-périmentation pour le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. Son succès devrait permettre d’étendre le dispositif au département.

«A ujourd’hui, sur une cen-taine de bénéficiaires du

RSA, 80 ont répondu favorablementà notre initiative : parmi eux, 30 sontrestés en poste et 20 ont retrouvé unemploi en CDD ou en CDI », se ré-jouit le conseiller général Jean-LucBrault, qui a piloté le projet aux cô-tés d’Eric Martellière, chargé de mis-sion en insertion par l’économie auConseil général. Afin de rapprocherles employeurs du Controis et de laVallée du Cher en mal de main-d’œu-vre des bénéficiaires du RSA (Re-venu de solidarité active), le Conseilgénéral, en partenariat avec l’orga-nisme de formation Besife (BerrySologne Insertion Formation Em-ploi), a mis en place une expéri-mentation sur la base du volontariat,

pour un budget de 90 000 €. Sur leterritoire visé, on comptait 1 268foyers bénéficiaires du RSA. Le bud-get 2012 du Conseil général pour les allocations RSA s’élève à près de32 M€.« Sur 160 bénéficiaires contactés, 40volontaires ont participé à une for-mation du Besife axée sur le savoir-être, des règles de comportement,afin de les remotiver, les aider à re-venir progressivement dans l’entre-prise et à retrouver des repères », dé-taille Eric Martellière. Dans le cadred’une dizaine de demi-journées deformation, les bénéficiaires se sontpréparés à se présenter auprès d’unchef d’entreprise et à intégrer un nou-vel univers professionnel. Parmi lesentreprises participantes, des sec-

teurs divers, privés comme publics, (St-Michel, Super U, la fromagerie Jac-quin…) ont proposé à ces volontairesdes postes (manutentionnaire, secré-taire…) pour une durée de six mois.« Chaque bénéficiaire a ensuite étéaccompagné par le Besife et un tu-teur désigné au sein de l’entreprise»,ajoute Eric Martellière. Cette expé-rience, qui s’est révélée très positive,peut désormais être généralisée surl’ensemble du département. « Beau-coup d’employeurs cherchent envain des candidats sur nos territoireset doivent recruter hors départe-ment. Cette expérience a permis demettre en adéquation l’offre et la de-mande », conclut le chargé de mis-sion.

Elise Pierre

Le Loir-et-Cher s’engage pour l’insertion

Page 40: Special Loir-et-Cher

40 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Témoignages

La Lettre Valloire : Le Loir-et-Cher est-il engagé dansune dynamique favorable ? Quels sont les atoutsprincipaux de ce territoire ?Michel Godet : Avant tout, ce territoire est une terred’équilibre et cette caractéristique me semble constituer unélément clef de l’attractivité du Loir-et-Cher. Nous nesommes pas du tout, comme en pays toulousain par exem-ple, dans un cas de figure où une grande agglomération dé-vore l’espace et les ressources alentour. Il y a beaucoup depoints communs entre le Loir-et-Cher, d’une part, et laVendée ou la Mayenne d’autre part, où des pôles urbains detaille humaine coexistent avec une ruralité, confortée parun tissu industriel vivant. Le second point très favorable estl’importance de la fécondité. Les familles s’installent, vivent

dans ce département… et se reproduisent. C’est évidem-ment un excellent indicateur qu’il faut mettre en rapportavec l’atout numéro un de ce territoire : la qualité de vie.Une qualité de vie qui s’exprime sur le terrain du logement,des transports, des relations sociales et humaines, de l’em-ploi, bien sûr, qui est tout de même facilité par l’importanced’un tissu industriel d’ailleurs méconnu, ainsi que sur ce-lui du coût de la vie réel et « ressenti ».

La Lettre Valloire : À quoi correspond cette notion decoût de la vie « ressenti » ?Michel Godet : C’est très simple ! Tout d’abord, un coupledont les revenus sont équivalents à deux Smic aura, en Loir-et-Cher, un pouvoir d’achat bien supérieur à un couple auxrevenus équivalents et vivant en région parisienne. Dans cecas, il s’agit bien d’un impact réel sur le pouvoir d’achat, cequi, au passage, me donne à penser que le concept de Smicterritorialisé que j’avais proposé, avec d’autres, de mettreà l’étude, n’est pas aussi absurde que ça ! Secundo, et c’estaussi l’une des caractéristiques liées à la notion d’équilibreque je développais plus haut, l’échelle des revenus desménages sur ce territoire est plutôt moins inégalitairequ’ailleurs. En clair, les revenus salariés sont plutôt mo-destes en Loir-et-Cher mais tout le monde est logé à lamême enseigne ! Et ceci aussi participe à la qualité de vie !Les gens ne sont pas heureux lorsqu’ils sont confrontés àde très fortes inégalités. C’est un fait, le pouvoir d’achat res-senti est plus élevé dans ces conditions d’égalité salarialeque sur des bassins d’emplois marqués par une grille sala-riale plus hétérogène. Ceci est d’autant plus vrai que les so-lidarités locales, les relations d’entraide entre gens decondition comparable fonctionnent bien, ce qui me sembleêtre le cas en Loir-et-Cher. Encore une fois, la qualité de vie,

« Le Loir-et-Cher doit profiter MICHEL GODET, ÉCONOMISTE ET PROSPECTIVISTE

Habitué des plateaux de télévision, Michel Godet est professeur au Conservatoire national des artset métiers (Cnam), titulaire de la Chaire de Prospective stratégique. Cet impertinent pourfendeur des35 h – « ce n’est pas en ramant moins qu’on avance plus vite » – a participé à plusieurs missionspubliques et fut entre 2004 et 2012 l’un des membres du conseil d’analyse économique (CAE) rattaché au Premier ministre. Vendômois de cœur et d’adoption pendant une quinzaine d’années,l’auteur de La Prospective Stratégique pour les entreprises et les territoires nous livre sa vision duLoir-et-Cher en témoin engagé.

Page 41: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 41

du rejet de l'hyper-urbain »qui est liée à une conjugaison de facteurs réels et psycho-logiques, est sans doute l’un des biens les plus précieux dece territoire.

La Lettre Valloire : L’absence de grande ville sur sonterritoire le condamne-t-il à la relégation ?Michel Godet : Mais non, pas du tout. Il faut arrêter aveccette affaire. Certes, ce territoire n’accueille pas de méga-lopole, mais je vous rappelle qu’à Vendôme, grâce au TGV,nous sommes à moins de 1 heure du centre de Paris qui estune assez grande ville (sic). Les habitants de Mantes-la-Jolie sont moins bien desservis ! Le problème est, commeje l’ai déjà dit et écrit, que cet atout majeur n’a pas été suf-fisamment valorisé. Il aurait sans doute fallu davantage tra-vailler sur les capacités d’accueil des entreprises et des en-trepreneurs, sur l’offre hôtelière, sur le fait que Vendômepeut être une formidable porte d’entrée sur le patrimoinetouristique du Val de Loire ou de la Sologne. Il n’est pastrop tard, bien sûr, mais il ne faut pas rater le prochain train.Les grandes concentrations urbaines ne sont plus attrac-tives. Il y a un mouvement de fuite des salariés et des en-treprises vers des territoires plus humains, où le prix dufoncier n’est pas rédhibitoire, où les grands maux urbainsqui conduisent à toutes les formes de désocialisation n’ontplus cours. Les conditions minimum sont une bonne cou-verture internet haut débit, une liaison TGV vers une capi-tale et une desserte aéroportuaire. On peut aujourd’hui, duLoir-et-Cher, atteindre assez facilement chaque point du vil-lage planétaire.

La Lettre Valloire : Un territoire aussi industriel quele Loir-et-Cher peut-il se passer de… son industrie etmiser sur le développement d’autres secteurs ?Michel Godet : J’ai changé d’opinion sur le sujet. Je pensequ’il n’est pas de bonne stratégie pour un pays, pour un ter-ritoire, de faire l’impasse sur son tissu industriel. Le pro-blème, d’ailleurs, ce n’est pas la part que représente l’indus-trie dans l’emploi total, mais c’est celui de sa compétitivité,de sa productivité. L’industrie française souffre d’un graveproblème de compétitivité, lié en partie au coût du travailqui s’est aggravé, notamment suite à la mise en place des35 heures. C’est sur ces aspects qu’il faut travailler, aussi

bien d’ailleurs que sur la montée en gamme de l’offre in-dustrielle. Mais pour améliorer les choses, il va falloir s’at-taquer à la réorganisation de la formation, au code du tra-vail, au financement de la protection sociale. Et mettre finà de véritables scandales comme, par exemple, le maintiendes régimes spéciaux. Ce n’est pas évident ! Nos dirigeants,comme je l’ai écrit ailleurs, n’arrivent pas à s’affranchir desvisées court-termistes et de la pression d’acteurs domi-nants du jeu social. Pour autant, l’importance de l’industriene doit pas empêcher que l’on se préoccupe d’autres gise-ments de croissance comme l’agriculture et le tourisme qui,en Loir-et-Cher, doivent être beaucoup mieux valorisés. Ilssont d’ailleurs complémentaires avec les gîtes ruraux et l’ac-cueil à la ferme, sans oublier la valorisation des produits lo-caux (fromages et vins). Il ne faut pas opposer le tourisme,les activités de divertissement, le patrimoine et les activitésindustrielles. Pour poursuivre ma comparaison initiale,c’est bien ce qu’a réussi à faire la Vendée… avec en plus uneculture entrepreneuriale qui mérite d’être développée enLoir-et-Cher.

La Lettre Valloire : Comment les collectivités locales etles élus peuvent-ils soutenir ce développement ? Michel Godet : Je crois tout d’abord qu’il faut laisser tran-quilles les entrepreneurs ! Les chefs d’entreprises ont be-soin de conseil, d’assistance et d’infrastructures de qualitémais ils ont surtout besoin qu’on ne leur mette pas de bâ-tons dans les roues. Comme beaucoup d’êtres humains, ilsont aussi besoin qu’on leur témoigne d’un peu de con-fiance et de considération. Au total, les élus doivent cons-truire un cadre accueillant, business friendly et faire ensorte que les contraintes qui pèsent sur leur développe-ment et leurs projets soient un peu desserrées. En ce quiconcerne spécifiquement le Loir-et-Cher, je crois qu’il esttemps d’éteindre définitivement toutes les querelles declocher et faire en sorte que la desserte routière entreBlois et Vendôme soit grandement améliorée. J’ai compté,il y a plus d’une douzaine de ronds-points entre ces deuxvilles que l’on atteint en plus de 40 minutes. C’est beau-coup trop !

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

Page 42: Special Loir-et-Cher

Le directeur du centre technique de l’équipementier Delphi à Blois, qui emploie 630 salariés, nousdessine les pistes technologiques d’amélioration du moteur diesel, qui a encore un bel avenirdevant lui.

La Lettre Valloire : Quelles sont les principales lo-giques des politiques de R&D dans le domaine dumoteur diesel ?Xavier Cousin : Ce que l’on peut dire, c’est que la politiquede R&D des équipementiers est sous-tendue par deux objec-tifs : d’une part, l’optimisation de la performance énergétiqueet, d’autre part, la réduction des émissions polluantes (CO2,particules…) en conformité avec les réglementations interna-tionales ainsi qu’avec la demande des constructeurs.Il faut bien prendre conscience que le moteur diesel a beau-coup évolué depuis le début des années 2000, qui a été mar-qué par l’entrée en scène de l’injection common rail. Etqu’il continue à progresser dans une logique d’innovation in-tense, à laquelle participe dans ses domaines d’excellence,c’est-à-dire le développement et l’industrialisation de nou-veaux injecteurs ainsi que le développement de systèmesélectroniques associés, le centre technique Delphi de Bloiset ses 630 collaborateurs.

La Lettre Valloire : Où se situent les leviers d’amélio-ration les plus spectaculaires ?Xavier Cousin : Ces évolutions sont assez remarquables dansle domaine des pressions qui sont utilisées dans lessystèmes d’injection et qui permettent d’optimi-ser la performance des moteurs. Nous som-mes passés en série d’une pression d’injectionde 1 400 bar (avec le premier injecteur) à 2 000bar aujourd’hui, avec un objectif de 2 200 baren 2014, et de 2 500 bar à plus ou moins longterme. L’augmentation de la pressionpermet la diminution des trousd’injection, donc une meil-leure pulvérisation, une meil-leure combustion et en consé-quence une réduction de laconsommation et donc desémissions polluantes.Un autre levier sur lequelnous travaillons concer-ne la stratégie dite d’in-jections multiples. Cestrains d’injections sont

composés d’une injection principale de carburant, précédéepar des mini injections qui préparent la chambre de combus-tion, et complétée par d’autres mini injections qui parachè-vent la combustion. Il s’agit d’aller toujours plus loin dans lagestion des compromis consommation/puissance quels quesoient les niveaux de charge et de régime moteur. Aujour-d’hui, nous sommes en mesure de gérer 6 à 7 injections parcycle moteur. Nous travaillons aussi sur la réduction du dia-mètre des trous de l’injecteur (80 microns, soit l’équivalentde celui d'un cheveu).

La Lettre Valloire : Le moteur diesel est assez décrié etsa part de marché sur le segment des véhicules parti-culiers est déjà très importante. Est-il encore une so-lution d’avenir ?Xavier Cousin : En l’espace d’une vingtaine d’années, lesémissions des moteurs diesel ont baissé en moyenne de plusde 95%. Et les réglementations continuent d’être de plus enplus strictes. En matière d’émission de particules, la normeEuro5 en vigueur depuis janvier 2011 ramène le niveau desmoteurs diesel à celui des véhicules essence. Les moteurs die-sel de génération récente sont équipés de filtres à particules

qui permettent d’éliminer 99% des particules. Le pro-blème environnemental qui est soulevé est avant tout

celui du parc installé, composé de véhicules an-ciens. En ce qui concerne la part de marché du die-sel, les motorisations diesel représentent 60% duparc en circulation en Europe ; en France, la part de

marché est supérieure à 70%. Le moteur dieseljoue un rôle important dans la réduc-

tion des émissions de CO2.En effet, de par son rende-ment, il a une emprein-te CO2 de l’ordre de 15 à20% inférieure au moteuressence. Non, le dieseln’est pas mort… Il a en-core un bel avenir de-vant lui.

Propos recueillis par Jean-Christophe

Savattier

« Le moteur diesel répond à une logique d’innovation intense »

XAVIER COUSIN, DIRECTEUR DU CENTRE TECHNIQUE DE DELPHI À BLOIS

Témoignages

42 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Page 43: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013 43

Pour le président d’Agglopolys, il faut que l’agglomération blésoise conserve dans les années à venirson principal atout : le juste équilibre entre activités productives, tourisme et vie culturelle.

La Lettre Valloire : Quels sont les chantiers à venirpour Blois et son agglomération ?Christophe Degruelle : Blois appartient plutôt à la Francede l’Ouest : notre marqueur, c’est l’équilibre. Avec, sur leplan de l’activité économique, une juste répartition del’emploi entre l’administratif et le tertiaire, l’industrie avecquelques grandes entreprises, un réseau de PME dyna-miques et un maintien de l’activité touristique, même enpériode difficile. Si je me réfère aux travaux de Laurent Davezies, l’économie résidentielle et l’économie produc-tive se complètent bien. Il faut donc que nos choix budgé-taires tiennent compte de ces équilibres : le développe-ment du foncier économique sera poursuivi, sachant quebeaucoup de travail (réaménagements des friches Satemaou Québecor) a déjà été réalisé ou est en cours. Dans lesdix prochaines années, il faudra poursuivre l’aménage-ment d’espaces pour les entreprises vers La Chaussée-St-Victor et St-Denis-sur-Loire et aussi se doter d’un quartiergare.Sur le plan culturel, nous sommes, pour la tranche des col-lectivités de notre importance (100 000 habitants), en hautde la liste. Dans quelques années, la nouvelle salle desports, le Jeu de Paume, permettra d’accueillir de grandesmanifestations. Il faudrait aussi se doter d’une scène dethéâtre. Des discussions sont en cours avec la Comédiefrançaise pour implanter à Blois un théâtre éphémère, surle modèle de celui qui existe au Palais Royal depuis un an.

La Lettre Valloire : L’avenir de Blois est-il donc touttracé ?Christophe Degruelle : Il reste un point noir à régler. Ce-lui des liaisons ferroviaires entre Blois et Paris. Les retardssont beaucoup trop fréquents et la SNCF doit nous appor-ter des solutions pour que les deux villes soient vraimentà 1 h 25 l’une de l’autre. C’est la logique d’une ville commeBlois d’être convenablement reliée à Paris.Les transports en commun sont d’ailleurs au cœur de nospréoccupations. Le 1er septembre, nous mettrons en servicenotre nouveau réseau de transports urbains. A partir decette année, nous nous engageons dans un plan d’actionsde dix ans (2013-2022) pour organiser une complémenta-rité entre différents modes de transport. Objectif : réduirela part de l’automobile et favoriser l’usage des transports encommun et des modes dits « doux », comme le vélo ou lamarche à pied.

La Lettre Valloire : Le périmètre d’Agglopolys est-ilsusceptible d’évoluer d’ici à 2020 ?Christophe Degruelle : Agglopolys est déjà passé de 26 à 48communes. Mais on s’aperçoit que l’aire urbaine, définie parl’Insee, compte 60 communes. C’est le bon périmètre, quicouvre tout le champ des déplacements domicile-travail.Pour que la communauté d’agglomération de Blois épousel’aire urbaine, il manque une dizaine de communes, essen-tiellement à l’est de Blois, autour de Mont-Près-Chambord.Sur le plan du marketing territorial, cela aurait du sens d’as-socier la démographie de la ville centre avec la notoriété deChambord dans une même collectivité. On voit bien quechaque collectivité a besoin d’un étendard, d’une marque.Aujourd’hui, quand je me déplace et demande à mes inter-locuteurs s’ils connaissent Blois, ils me répondent « JackLang ». Dans quelques années, j’aimerais qu’ils disent « c’està côté de Chambord ». Je crois que si nous n’organisons pasle regroupement d’ici, peut-être pas à dix ans, mais disons àvingt ans, nous commettrons une erreur stratégique.

Propos recueillis par François-Xavier Beuzon

« Blois doit conserver son équilibre »CHRISTOPHE DEGRUELLE, PRÉSIDENT D’AGGLOPOLYS, LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE BLOIS

Page 44: Special Loir-et-Cher

Le dirigeant du site Thales de Vendôme, qui emploie plus de 530 salariés, dirige une plate-forme technique et industrielle qui bénéficie de la très bonne orientation des marchés de l’aéronautique.L’usine vendômoise devrait recruter 45 collaborateurs d’ici à la fin 2013.

La Lettre Valloire : Quelle est la spécificité de l’usinevendômoise de Thales ?Norbert Dubost : Ce site, qui fabrique des systèmes électro-niques pour les avions et les hélicoptères commerciaux à70% et pour l’aéronautique militaire à 30 %, est une unité

davantage orientée production que les au-tres implantations françaises des ac-

tivités avioniques du groupe,situées à Meudon, Tou-

louse, Valence, au Hail-lan près de Bordeaux età Châtellerault. L’usinequi fabrique des calcu-lateurs, des visualisa-tions, des sondes, des

panneaux de commande,bref, beaucoup d'équipe-

ments principalement visi-bles dans le cockpit, accueille

aussi une cellule de R&D d’envi-ron 90 collaborateurs. Pour autant,

cette plate-forme est majoritairementune plate-forme de manufacturing. Cette

spécialité dans l’appareil industriel deThales Avionics l’a amenée à profiter du

transfert de capacités en prove-nance d’autres usines.

La Lettre Valloire : Lesperspectives de ce sitesont-elles favorables ?Norbert Dubost : Toutd’abord, nous bénéfi-cions comme l’ensem-ble de la filière de labonne santé des marchésmondiaux de l’aéronau-tique qui sont en crois-sance. Et comme la pro-duction profite mécani-

quement de cette croissance, le site est naturellement dansune logique d’expansion. Je rappelle que l’usine de Ven-dôme comptait 470 salariés en 2010. En 2012, elle employait534 salariés et devrait en employer 550 à la fin 2013. Si l’onintègre les départs à la retraite, nous allons devoir procéderau recrutement de 45 salariés d’ici à la fin 2013. Certes, uncertain nombre de ces recrutements s’opéreront par trans-fert interne, mais ceux-ci ne permettront pas de satisfairetous nos besoins ; il y aura bien de nouveaux visages à Ven-dôme…

La Lettre Valloire : Quelles sont les technologies lesplus courantes exploitées par vos équipes ?Norbert Dubost : Le panel des technologies exploitées àVendôme est très vaste. Cela tient essentiellement à ladurée de vie des programmes aéronautiques et à celledes aéronefs qui est de 30 ans, 35 ans. Nous faisons co-exister à Vendôme des technologies assez anciennes is-sues… de l’horlogerie et de l’électromécanique. Dans lemême temps, nous avons aussi évidemment intégré lestechnologies les plus contemporaines dans le domainede l’électronique, des calculateurs ou de la visualisa-tion.

La Lettre Valloire : Les difficultés de recrutementsont-elles un obstacle au développement de l’usine ? Norbert Dubost : A ce stade, nous ne pouvons pas dire quenous sommes en butte à des difficultés majeures de recru-tement. Sur la seule année 2012, je rappelle que près de 65nouveaux collaborateurs nous ont rejoints afin d’accompa-gner notre développement et de pallier le départ d’une pe-tite vingtaine de salariés. Et ce programme a été mené sansque nous rencontrions des problèmes insurmontables.L’apport du TGV constitue naturellement un atout très in-téressant ; nous recevons plus facilement nos clients etcette desserte est un élément majeur d’attractivité pournos collaborateurs. J’en suis moi-même un utilisateur trèsrégulier.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

« Notre spécialité industrielle est source de croissance »

NORBERT DUBOST, DIRECTEUR INDUSTRIEL DE THALES AVIONIQUE, CHEF D’ÉTABLISSEMENT DE L’USINE DE VENDÔME

44 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Témoignages

Page 45: Special Loir-et-Cher

La Lettre Valloire - Mars 2013 43La Lettre Valloire - Mars 2013 13

CABINET Frédéric AMIOT – AXA ENTREPRISES88 route de Tours, 41400 Montrichard – 02 54 32 17 85 – [email protected]

«S avoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres » : cette devisede Léonard de Vinci pourrait être celle de Frédéric Amiot. Car l’assureur de Mon-trichard ne conçoit pas la relation avec son client sans un véritable échange : « Il

faut un langage direct, celui de l’entreprise, entre responsables, pour faire prendre consciencede la puissance de certains outils en matière d’assurances mais, surtout, écouter son interlo-cuteur chef d’entreprise ».En 2013, Frédéric Amiot a décidé de relever un nouveau challenge : depuis le début de l’an-née, il a orienté son cabinet Axa, bien connu à Montrichard et dans tout le Loir-et-Cher, versles contrats à destination des entreprises ainsi que de leurs dirigeants. Avec environ 600 contratsentreprises, le cabinet de Montrichard, l’un des plus importants de la région Centre, entreprendune mutation « à l’écoute du marché, qu’il faut suivre quotidiennement, car tout évolue trèsvite, à tous les échelons ». Frédéric Amiot a décidé, notamment, de se spécialiser dans les assurances de flottes automo-biles (de 3 à 400 unités), dont celles destinées au monde du transport. A chaque fois en s’ap-puyant sur son savoir-faire et son expérience pour « conseiller, assurer et rassurer, avec déter-mination et compétence, tout en n’oubliant pas de se former afin d’être, toujours, au courantde toutes les nouvelles lois et réglementations ».

Ce n’est pas un hasard si Axa, le n°1 des assurances pour les entreprises en France, a choisison cabinet pour tester de nouveaux systèmes de propositions en matière de couverture d’as-surances et de gestion de sinistres. Le but : toujours plus d’efficacité et de service rendu au

client. « Plus que de simples vendeurs d’assurances, nous de-vons accompagner et conseiller le client pour lui ôter tous lessoucis liés à sa couverture. Il nous faut naturellement être pré-sents quand tout va bien mais ne pas oublier d’être au côtéde notre client en cas de crise ou de sinistre ».En progression constante de chiffre d’affaires, le cabinet AxaEntreprises de Frédéric Amiot aborde les années à venir avecconfiance, même à la veille de mutations sociales et sociétalesimportantes, en s’adaptant à toutes les situations qui se pré-senteront : « Notre technique d’actions et notre énergie com-merciale, animées par une équipe dynamique et expérimen-tée, notre parfait ancrage local, mais aussi régional, sansoublier l’appui de notre maison mère, ne peuvent que rassu-rer notre clientèle et en séduire de nouvelles ». Ancien offi-cier de cavalerie, Frédéric Amiot saura tenir sa monture d’unemain ferme pour franchir les obstacles.

« Conseiller, assurer et rassurer »

Publi-reportage

2013 marque une nouvelle étape dans la vie du tourangeau Frédéric Amiot,assureur à Montrichard depuis dix-huit ans, qui prend franchement levirage de la spécialisation des assurances pour entreprises.

AXA Entreprises, un assureur à l’écoute

Page 46: Special Loir-et-Cher

Le directeur du ZooParc de Beauval Rodolphe Delord revient sur cette année marquée par l’arrivéedes pandas, qui a permis de doubler le nombre de visiteurs. Fort de ce succès, il dévoile ses nou-veaux projets pour s’adapter aux attentes des touristes de demain.

La Lettre Valloire : Depuis l’arrivée des pandas, le nom-bre de visiteurs du zoo a augmenté. Quelles sont les re-tombées en termes d’emplois ?Rodolphe Delord : Après être passés de 300 000 à 600 000 vi-siteurs en trois ans, nous avons dépassé le million de visiteurs,ce qui place ce site à la première place régionale devantChambord et Chenonceau… et parmi les 15 premiers visitésen France ! Depuis l’arrivée des pandas, nous avons recruté100 saisonniers et nous avons compté jusqu’à 350 salariés auplus fort de la saison. En moyenne, le parc compte 180 per-sonnes, soit 250 en équivalent temps plein.

La Lettre Valloire : Quels sont vos projets pour dévelop-per le parc ?Rodolphe Delord : Après avoir ouvert un hôtel de 112 cham-bres, nous avons doublé l’espace restauration et ajouté 20chambres et un spa. Le taux de remplissage s’établit à 98 %sur la saison estivale. Nous construisons un second hôtel (128chambres) qui devrait ouvrir en mars 2014. Nous allons conti-nuer à agrandir le parc sur trois à cinq ans. D’ici à 2016, nousallons investir 20 M€ dont 9 à 10 M€ pour l’hôtel et 2,3 M€

pour construire une usine de méthanisation. Avec des capa-cités de 350 kw, cette usine pourra fournir 200 foyers.

L’exploitation débutera fin 2014.

La Lettre Valloire : Com-ment pensez-vous répon-dre aux attentes des visi-teurs de demain ? Allez-vous proposer des activi-tés complémentaires ? Rodolphe Delord : Noussommes devenus une desti-nation à part entière : les visi-teurs viennent passer deuxjours pour visiter le zoo et ilscherchent le confort. Pour lesséminaires comme la clien-tèle familiale, le « spa » étaitdevenu indispensable. Notrelocalisation nous permetd’adresser la population de

région parisienne. Pour la séduire, nous développons plus deservices ; nous commercialisons déjà des offres groupées avecles châteaux de la Loire.

La Lettre Valloire : Après les pandas, pensez-vous ac-cueillir d’autres espèces menacées, animaux rares ?Rodolphe Delord : Nous n’allons pas faire de surenchèredans le spectaculaire. Nous allons axer nos efforts pour pro-poser une présentation originale, de nouveaux aménage-ments décoratifs et apporter toujours plus de confort à nosanimaux. Nous proposerons également des spectacles trèséducatifs, comme celui monté avec nos otaries et nos rapaces.Naturellement, nous tenons toujours à faire passer un mes-sage sur la protection des espèces menacées.

La Lettre Valloire : Quelles sont les principales évolu-tions et contraintes dans la gestion d’un établissementcomme le vôtre ?Rodolphe Delord : Le public est de plus en plus exigeant.Les parcs ont placé la barre très haut. C’est pourquoi noustravaillons ensemble dans ce secteur, avec les dirigeants duPuy du Fou, du Futuroscope… Pour un produit touristique,il faut savoir créer l’offre pour susciter la demande. En-suite, la desserte en infrastructures doit suivre : le Futuro-scope est désormais très bien desservi, le parc Asterix a unegare TGV…

La Lettre Valloire : Votre mère, Françoise Delord, ditavoir « pris des risques considérables ». Faut-il pour-suivre en ce sens ?Rodolphe Delord : C’est vrai qu’à l’époque, elle avait créé leparc contre l’avis de tous ! Aujourd’hui, nous prenons desrisques plus mesurés. Les extensions que nous prévoyons vi-sent à accompagner notre croissance. Je rappelle qu’en2011, le CA du parc s’est établi à 22 M€, il devrait atteindreles 32 M€ cette année. L’hôtellerie représente plus de 20 %du CA, la restauration 20 % et la boutique souvenirs 10 %.Sans oublier le tourisme d’affaires. L’objectif est de mainte-nir le million de visiteurs. En partant de 350000 visiteurs, jamais nous n’aurions pensé atteindre ce nombre, à nous désormais de le stabiliser !

Propos recueillis par Elise Pierre

« Nous sommes devenus une destination à part entière »

RODOLPHE DELORD, DIRECTEUR DU ZOOPARC DE BEAUVAL

46 La Lettre Valloire - Hors-série Mars 2013

Témoignages

Page 47: Special Loir-et-Cher
Page 48: Special Loir-et-Cher