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Longueuil Le passé recomposé

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Page 1: Longueuil Le passé recomposé · 2008-09-08 · 5 205 Maison Rollin-Brais Rue Saint-Laurent Est 6 13 Collège de Longueuil Chemin de Chambly 7 440 Bureau d’enregistrement et croix

Longueuil

Le passérecomposé

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numéro cent dix-huit

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par DominiqueMalenfant-Gamache

La seigneurie de Longueuilfut fondée en 1657, lorsqu’unterritoire de 50 arpents de lar-geur a été accordé à CharlesLeMoyne. Sept ans plus tard,le roi de France y dépêche lerégiment de Carignan, dont lamission consiste à pacifier larive sud en face de Montréal,théâtre d’affrontements entreles nouveaux arrivants et lesIroquois. Afin de permettreaux militaires de circuler entreMontréal et la chaîne des fortsde la rivière Richelieu, le roide France ordonne la cons-truction d’un sentier entre lefleuve et le fort de Chambly.

tection du patrimoine en vertude la Loi sur les biens culturelsdu Québec).En 1848, on dénombre 374 mai-sons à Longueuil. Un secteurrural est constitué de maisonsde ferme et de leurs dépen-dances, plantées perpendicu-lairement au chemin. Bâtiesen bordure des rues, les rési-dences au cœur du villagesont plus petites mais simi-laires aux maisons de ferme.Grâce à la construction dupont Victoria entre la rive suddu fleuve et Montréal, en1854, et à l’extension deslignes de chemin de fer, plu-sieurs villes connaissent unessor, comme Saint-Hubertet Greenfield Park, qui

font aujourd’hui partie deLongueuil.La ville de Saint-Hubert naîtd’une partie de la municipalitéde la paroisse de Longueuil.En 1860, quelques familleshabitent le noyau villageois deSaint-Hubert, situé sur le che-min de Chambly, principale-ment à l’intersection de lamontée Saint-Hubert.Jusqu’au début des années1900, le territoire de la ville deGreenfield Park est constituéde quelques fermes franco-

Se dessine alors ce qui devien-dra le principal tracé fondateurde Longueuil : le chemin deChambly.Charles LeMoyne n’obtientson titre de seigneur qu’en1668. Son domaine se déve-loppe d’abord le long du fleuve,puis dans les terres, vers leRichelieu. En 1701, la signa-ture de la Grande Paix ralentitles efforts de fortification. Lapaix avec les Amérindiens faci-lite le développement de l’agri-culture et l’essor du village deLongueuil. Un noyau villa-geois se forme à l’emplacementde l’actuel site du patrimoinede Longueuil (un secteur del’arrondissement bénéficiantd’un statut municipal de pro-

Couvent des Sœurs des SaintsNoms de Jésus et de Marie,une congrégation fondée àLongueuil en 1843.

Photo : François Rivard

Longueuil possède un patrimoine bâti qui plonge ses racines dans 350 ans d’histoire.

Poser un regard sur ses différents secteurs urbains, c’est comprendre comment

son territoire s’est organisé. Tour d’horizon d’une ville à redécouvrir.

LONGUEUIL DE LONGUE DATE

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phones alors comprises dans lamunicipalité de la paroisse deLongueuil. Toutefois, avecl’inauguration de la ligne detramway reliant Montréal etGreenfield Park, en 1911, plu-sieurs familles ouvrières d’ori-gine britannique s’installentdans la petite ville pour for-mer une communauté homo-gène. Entre 1911 et 1921, lacommunauté connaît uneexplosion démographique.

LE CHEMIN DE CHAMBLY

Commencé en 1665, le princi-pal tracé fondateur de la villede Longueuil sillonne deuxarrondissements sur trois. Ildébute dans le noyau villa-geois de Longueuil, traversele noyau villageois linéaire deSaint-Hubert, puis fait le lienavec la zone agricole actuellede Longueuil.À titre de témoin des princi-paux événements marquantsde Longueuil, le chemin deChambly possède une grandevaleur patrimoniale et histo-rique. Par exemple, c’est surce chemin qu’ont été tirés lespremiers coups de feu dela Rébellion des patriotes, le17 novembre 1837.À ceux qui circulent vers lenord-ouest dans l’arrondisse-ment du Vieux-Longueuil, le

chemin de Chambly offre uneperspective visuelle intéres-sante sur la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, dont leclocher semble percer la toiledu Stade olympique deMontréal.Dans l’arrondissement deSaint-Hubert, le chemin de-vient plus étroit, rappelant lepassé villageois de ce secteur.Plus loin, il poursuit son tracéà travers la zone agricole deLongueuil, où les bâtimentsde ferme sont souvent aména-gés avec une large marge derecul. Les maisons les plusanciennes sont orientées versl’est et perpendiculaires auchemin. Quant aux résidencesplus récentes, leur façadeprincipale est orientée vers larue. L’implantation des bâti-ments de ferme a souvent laforme d’un «L» ou d’un «U».Dans sa portion agricole, lechemin de Chambly a toutesles caractéristiques d’un che-min de campagne.

LE NOYAU VILLAGEOISDE LONGUEUIL

Avantageusement établi sur laberge du fleuve Saint-Laurent, face à Montréal,Longueuil a vu, dans lesannées 1960, son accès direct àla voie maritime coupé par les

travaux de remblaiement né-cessaires à la construction de laroute 132. Malgré tout, le sitedu patrimoine a su conserverles caractéristiques qui en fontun témoin important desphases du développement deLongueuil. Dans le noyau villa-geois de l’arrondissement duVieux-Longueuil, la rue Saint-Charles est considérée commeun tracé fondateur complé-mentaire au chemin deChambly.Plusieurs typologies architec-turales (selon l’époque deconstruction) sont toujours

Chemin de Chambly a Saint-Hubert vers 1960.

Photo : Coll. de la Sociétéhistorique et culturelle duMarigot

Plan du faubourg de Longueuildans la première moitiédu XIXe siècle.

Ill. : Coll. de la Sociétéhistorique et culturelle duMarigot

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en 1859, constitue un repèrevisuel important.

L’ENSEMBLE URBAINDU VIEUX-GREENFIELD PARK

Délimité par la rue Victoria àl’ouest et le boulevardTaschereau à l’est, le Vieux-Greenfield Park s’est dévelop-pé autour du chemin Saint-Charles, considéré comme letracé fondateur de l’arrondis-sement. À l’origine, le cheminSaint-Charles de GreenfieldPark servait de voie de dessertepour les terres agricoles. Lasinuosité du tracé actuel rap-pelle la présence d’un ruisseauaujourd’hui disparu.Le noyau institutionnel deGreenfield Park est situé surle boulevard Churchill, quiconstitue le cœur de l’arron-dissement. On y retrouve detrès beaux bâtiments mo-dernes, dont le bureau d’ar-rondissement et le poste depolice adjacent. Le secteurcorrespondant au Vieux-Greenfield Park revêt un inté-rêt patrimonial non négligeableen tant que témoin du dévelop-pement de l’arrondissement.Ce secteur forme un ensembleurbain caractéristique de l’èreindustrielle. Plusieurs maisonsde type faubourien ont étéimplantées sur les artères prin-cipales dès le début desannées 1900. Toutefois, plu-sieurs familles fortunées sefaisaient aussi construire desrésidences de villégiature dansce petit coin de campagne.Greenfield Park compte doncplusieurs maisons très intéres-santes, sises dans des ruesétroites au couvert végétalabondant. Malgré les nom-breuses variations du cadrebâti, une forte impressiond’homogénéité se dégage decet ensemble urbain.

L’ENSEMBLE SUBURBAINDE NORMANDIE

Longueuil a connu plusieursphases de développement.

Le noyau villageois deLongueuil compte évidem-ment de nombreux bâtimentsinstitutionnels, dont l’impres-sionnante cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, monu-ment historique reconnu parle ministère de la Culture, desCommunications et de laCondition féminine du Qué-bec et qualifié d’« incon-tournable » dans l’Inventairedes lieux de culte duQuébec. Elle a été construiteentre 1884 et 1887, pendantla phase faubourienne deLongueuil.

LE NOYAU VILLAGEOISDE SAINT-HUBERT

Ce village s’est développé demanière linéaire sur le cheminde Chambly, entre la route116 et la rue Rocheleau. Lenoyau villageois de l’arrondis-sement de Saint-Hubert aperdu certaines de ses caracté-ristiques d’origine, mais bienqu’il ne soit pas homogène,son cadre bâti compte plu-sieurs maisons intéressantes etbien conservées qui témoi-gnent des phases de dévelop-pement rural et villageois.Construites en pierres et coif-fées d’une toiture à deux ver-sants, elles sont implantéesperpendiculairement au che-min, ce qui protégeait lesouvertures principales desvents dominants d’hiver.Quelques maisons à toituremansardée – permettant de ré-cupérer de l’espace à l’étage –se trouvent également dans lenoyau villageois de Saint-Hubert. Ces demeures faubou-riennes sont parfois finementornementées.D’une très grande qualitépatrimoniale, l’ensemble insti-tutionnel composé de l’égliseSaint-Hubert, du presbytère,de l’ancien couvent et de lagrande place forme le cœur dunoyau villageois de Saint-Hubert. L’église, dont laconstruction a été complétée

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représentées dans le site dupatrimoine de Longueuil.L’endroit abrite quelquesbelles résidences de l’époquevillageoise, de 1683 à 1852.Implantées en bordure dela route afin de maximiser l’es-pace arrière, où l’on aména-geait souvent des potagers,des granges ou des écuries, cesmaisons sont construites surde petites parcelles de terrain,étroites et profondes. Malgréleurs nombreuses variantes,ces demeures sont principale-ment de forme rectangulaire,avec une toiture à double pan,des lucarnes et un parementen bois ou en pierres.Quant aux grandes villas pitto-resques que l’on retrouve prin-cipalement à l’ouest de la rueSaint-Charles, elles sont carac-térisées par une multiplicitéde pignons, dont le principalfait généralement face à la rue.Le site du patrimoine com-porte aussi quelques maisonsde l’époque faubourienne,construites autour des années1900. Héritage de l’ère indus-trielle, ce type de bâtiment estcaractérisé par son revête-ment, principalement enbrique ou en clin de bois, etpar le fait qu’il abrite souventdeux logements.

Résidence de l’époquevillageoise (1683-1852) dans lesite du patrimoine deLongueuil.

Photo : Ville de Longueuil

La maison Daniel-Poirier,datant d’avant 1749, demeureun fier témoin de l’architecturepatrimoniale du Vieux-Longueuil.

Photo : Ville de Longueuil

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bâti ainsi que ses ensemblesurbains anciens, tout enorientant le développementde son patrimoine bâti dedemain. Déjà, le territoire deLongueuil apparaît commeun témoin privilégié de l’his-toire du développement sub-urbain au Québec. Plusieursactions de mise en valeurpourront être développéesafin de faire connaître cepatrimoine moderne.�

Dominique Malenfant-Gamacheest conseillère en développementculturel à la Ville de Longueuilet membre du réseau Villes etvillages d’art et de patrimoine.

Toutefois, l’essor du réseauroutier et la construction desautoroutes ont eu un impactdéterminant dans les années1945 à 1970. Cette phasecorrespond à une périodede prospérité économique.C’est l’époque où une vagued’« urbains » quittent la villepour devenir propriétaires deleur propre maison et où des« ruraux » délaissent la cam-pagne pour s’approcher de lamétropole. La notion de ban-lieue voit le jour. On assistealors à l’apparition de nou-veaux types de maisons su-burbaines qui conviennentdavantage à ce mode de vie :les cottages, split-levels etbungalows.La trame des rues despremiers lotissements debanlieue était octogonale.Toutefois, dès les années1950, des rues résidentiellesen forme de boucle apparais-sent. Elles visent à limiter lacirculation de transit, commec’est le cas dans le secteur deNormandie. Parmi les nom-breux ensembles suburbainsde Longueuil, ce dernier estsans aucun doute le plus inté-ressant. Situé à proximitédu site du patrimoine deLongueuil, il est délimité parles rues Saint-Charles, deNormandie, de Touraine et deLorraine. Ce secteur abritedes bâtiments de grande qua-lité architecturale. Malheu-reusement, le bungalow ty-pique des années 1950 étantperçu, à tort, comme n’ayantaucune valeur patrimoniale, ilest souvent victime d’inter-ventions discutables visant àle mettre au goût du jour. Cefaisant, il perd plusieurs de sescaractéristiques d’origine.Longueuil possède un patri-moine bâti très diversifié quitémoigne des grandes étapesdu développement de sonterritoire. Dans les années àvenir, la Ville aura à relever ledéfi de protéger son cadre

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Greenfield Park abrite plusieursrésidencesau couvert végétal

abondant.

Photo : Ville de Longueuil

Église catholique de Longueilvers 1811.

Photo : Coll. de la Sociétéhistorique et culturelle duMarigot

La maison Rollin-Brais, située sur le chemin de Chambly, dans leVieux-Longueuil, est un bâtiment en pierres aux murs latérauxcoupe-feu. Elle abrite aujourd’hui le bureau d’informationtouristique de Longueuil.

Photo : Anna Perez

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Le berceau de l’ancienne sei-gneurie de Longueuil est situéau cœur du site du patrimoinede l’arrondissement du Vieux-Longueuil. Son périmètre estdélimité au nord par la rue duBord-de-l’Eau Est, à l’ouest parle chemin Chambly, à l’est parla rue Saint-Antoine et au sudpar la rue Saint-Charles Est.D’une superficie de 9290 m2,cet îlot était traversé à l’originepar le ruisseau Saint-Antoineselon un axe sud-est–nord-ouest.C’est à cet emplacement quele premier seigneur deLongueuil, Charles LeMoynepère, fit construire certains despremiers bâtiments à voir lejour sur la rive sud du fleuve àMontréal. Maintenant désignésous le nom de parc de laBaronnie, cet espace d’environ3398 m2 longe la rue Saint-Antoine depuis les coins nord-est et sud-est du quadrila-tère. En 2007, à l’initiativede la Société d’histoire deLongueuil, un monument enl’honneur des premiers habi-tants de Longueuil a été dévoi-lé à l’angle des rues Saint-Antoine et Saint-Charles Est,dans les limites du parc.Aujourd’hui, le parc de laBaronnie est reconnu à justetitre comme un lieu de premièreimportance en raison de savaleur emblématique et identi-taire. Depuis plus de 30 ans,les recherches menées dans lenoyau seigneurial du Vieux-Longueuil, plus particulière-ment dans l’aire du parc, ontpermis de mettre au jour unpatrimoine archéologique desplus remarquables. Ainsi, au fildes ans, la Ville de Longueuil

et le ministère de la Culture,des Communications et de laCondition féminine ont soute-nu diverses études qui dé-montrent l’abondance, la diver-sité et le haut degré d’intégritédes ressources archéologiquesdu parc de la Baronnie.Véritables témoins des débutsde Longueuil, les richessesarchéologiques du parc repré-sentent un héritage collectifqu’il convient de transmettreaux générations montantes.

DES CONSTRUCTIONSD’HIER…

Dès 1668, alors que la sei-gneurie de Longueuil en est àses débuts, un moulin à ventest construit à l’intérieur deslimites de ce qu’est aujour-d’hui le parc de la Baronnie.Quelques années plus tard, en1683, une première chapellede bois est érigée à proximité.Le XVIIIe siècle n’est pas enreste avec la construction de lamaison Lamarre en 1711, sui-vie d’une première église depierre érigée entre 1724 et1727, d’un moulin à eau avant1750 et d’un four à chaux vers1764. L’église de 1724 possé-dait un cimetière attenant, uti-lisé au moins jusqu’en 1815.Au XIXe siècle, le secteuraccueille le jardin de lafabrique (1814, aujourd’huidisparu), puis la maisonLabadie vers 1818, un moulinà vapeur en 1827, la maisonVictor-Chénier vers 1845 et,enfin, un hangar et une casernede pompiers en 1849. Entre1884 et 1887, une chapelleprovisoire est érigée à cetendroit durant la constructionde l’actuelle cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue.Le XXe siècle voit quant à luiapparaître la fabrique de

Monument érigé en l’honneurdes familles pionnières dans leparc de la Baronnie en 2007.

Photo : Ville de Longueuil

PARC DE LA BARONNIE

LE BERCEAU DE LONGUEUIL

Longueuil est née sur un territoire qui recèle

aujourd’hui moult trésors archéologiques.

Une ville étonnante où de très anciennes pages

de l’histoire du Québec se sont écrites…

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tardif (entre 500 et 1000 denotre ère) et le Sylvicole supé-rieur récent (entre 1300 et1500 de notre ère). Cettedécouverte constitue la pre-mière preuve de la présenceamérindienne dans le secteurdu Vieux-Longueuil avantl’arrivée des Européens.En avril 2007, lors d’activitésde décontamination liées à laconversion de l’ancienneAcadémie Saint-Georges enunités de condominiums, dessépultures anciennes ont étéretrouvées. L’été de la mêmeannée, la firme Arkéos a pro-cédé à la fouille des sépulturesconfinées à l’intérieur d’uneexcavation d’environ troismètres sur six mètres. Cetteintervention a permis d’enapprendre davantage sur l’aired’extension du cimetière de1724-1815, en plus de mieuxdocumenter les modes d’inhu-mation en usage à cetteépoque à Longueuil. Au total,les restes d’une vingtaine d’in-dividus ont été retrouvés.À l’été 2008, de nouvellesrecherches archéologiquescouvrant principalement l’in-térieur du parc de la Baronnieont été réalisées. Partenairedu réseau Archéo-Québec, laVille de Longueuil organisaitégalement, les 9 et 31 août,des activités d’animation et desensibilisation au patrimoinearchéologique dans le cadredu Mois de l’archéologie.Dans le périmètre du parc dela Baronnie, les principauxobjectifs de 2008 étaient derepérer et d’évaluer les ves-tiges des moulins (dont lemoulin à vent de 1668 et lemoulin à vapeur de 1827-1837) et de la maison Victor-Chénier (1845), puis de com-mencer l’inventaire de l’anciencimetière de façon à en préciser

les limites, à documenter lespratiques funéraires, à détermi-ner l’âge des sépultures et àidentifier, si possible, lescauses des décès. Sur le site del’ancienne Académie Saint-Georges, soit sur le terrain desPropriétés Belcourt à l’exté-rieur du parc de la Baronnie,une partie de l’inventaire de2008 était consacrée au repé-rage et à l’évaluation des ves-tiges de la première église depierre (1724).Le quadrilatère du parc de laBaronnie a toujours été aucœur de la vie institutionnelle,économique et sociale deLongueuil. En raison de soncaractère historique et de larichesse de ses ressourcesarchéologiques, il réunittoutes les conditions favo-rables à l’implantation d’unparc à thématique archéolo-

cierges J. L. Lasnier à l’extré-mité nord de la zone du parc,suivie, en 1913, de la premièreaile de l’Académie Saint-Georges, qui sera agrandie àdeux reprises. Le ruisseauSaint-Antoine est remblayé aumilieu des années 1950, et lesinstallations de J. L. Lasniersont agrandies à plusieursreprises avant d’être venduesà J. E. Mailloux en 1970.

… AUX DÉCOUVERTESD’AUJOURD’HUI

Avant l’été 2008, sept inter-ventions archéologiques(Kirjan en 1977, Archéobec en1993, 1995 et 1997, le Groupede recherches en histoire duQuébec en 1998, Arkéos en2005 et 2007) avaient été pra-tiquées dans les limites ou àproximité du parc de laBaronnie. Les interventionsde 1995 et 1997 se démar-quent des autres, car ellesétaient organisées dans lecadre de fouilles archéolo-giques sollicitant la participa-tion du public. En plus demener à la désignation offi-cielle de deux sites archéolo-giques, ces interventions ontpermis de découvrir quelquesstructures anciennes demaçonnerie, de révéler la pré-sence du cimetière de 1724-1815 et de documenter lanature des sols en place.Plus récemment, en 2005 et2007, des inventaires archéo-logiques systématiques degrande envergure ont été réa-lisés par la firme Arkéos prèsdu parc de la Baronnie. En2005, l’intervention a notam-ment permis de repérer unfour à chaux (peut-être celuide 1764), en plus de deuxemplacements préhistoriquesamérindiens distincts. Lesanalyses indiquent que lesartéfacts amérindiens couvri-raient trois périodes diffé-rentes, à savoir le Sylvicolemoyen ancien (il y a 2000 ansenviron), le Sylvicole moyen

gique, qui confirmerait laplace de Longueuil parmiles grandes agglomérationshistoriques du Québec.�

Dominique Malenfant-Gamacheest conseillère en développementculturel à la Ville de Longueuilet membre du réseau Villes etvillages d’art et de patrimoine.

Artéfact amérindien mis au jour lors defouilles archéologiques en 2005.

Photo : Arkéos

Les récentes interventions archéologiques sur l’ancien cimetière,situé dans le parc de la Baronnie, visent à documenter les pratiquesfunéraires.

Photo : Ville de Longueuil

Four à chaux découvert lors desinterventions de l’été 2008.

Photo : Ville de Longueuil

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N

3736

Rue Saint-Charles Est1 13 Première église 2 Maison Marie-Rose-Durocher

(site de la Caisse populaire de Longueuil; maison originale relocalisée au 40, rue Saint-Charles Est)

Chemin de Chambly3 Château-fort (site de la cocathédrale actuelle)4 Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue5 205 Maison Rollin-Brais

Rue Saint-Laurent Est6 13 Collège de Longueuil

Chemin de Chambly7 440 Bureau d’enregistrement et croix de chemin8 655 Cimetière Saint-Antoine9 560 Place d’Hérelle10 945 Externat classique (actuel cegep Édouard-Montpetit)11 1401 Centre commercial Jacques-Cartier12 Quartier Coteau-Rouge

(intersection du boulevard Sainte-Foy)13 Écoles Saint-Charles et Jeanne-Dufresnoy

(intersection Curé-Poirier)14 Patriotes (intersection Brodeur)15 Anciennes fermes (en face de la rue Darveau)16 École de rang Saint-Isidore

(en face de la rue Rémy; détruite)17 Grange ronde (hexagonale)18 Ferme Goyette (Halles de Longueuil)19 Barrière de péage (place Dubois)20 Aéroport de Saint-Hubert

(intersection du chemin de la Savane)21 Dirigeable R-100 (intersection du chemin de la Savane)22 5205 Maison Ste-Marie, Tremblay, Shaffer-Levac23 5285 Maison Benoît24 5300 Couvent de Saint-Hubert25 5310 Église et presbytère de Saint-Hubert26 5370 L’école du village pour garçons27 5365 Maison Brosseau-Tremblay28 5420 Maison Martin29 5445 Maison Paré 30 5670 Maison Ste-Marie, Rocheleau 31 Canada Peat Fuel (entre Gaétan-Boucher et Jacques-Marcil)32 Terres agricoles (pas de localisation précise)33 8115 - 8125 Ferme laitière34 Élevage de juments (près de Mountainview)35 8660 École Saint-Alcide36 9180 Beurrerie de Saint-Hubert37 9680 Serres du chemin de Chambly

VILLE DE LONGUEUIL

CHEMIN DE CHAMBLYVILLE DE LONGUEUIL

Circuit détaillé dans la brochure Circuitpatrimonial, disponible dans le site Internet : www.longueuil.ca