LIVRES D'IMAGES

• Chez Albin Michel Jeunesse, une

abondante livraison de livresanimés, colorés et distractifs :De Maggie Bateson et Herman Lelie,Ma ferme (148 F). Une vraie maisonde papier !De Noëlle et David A. Carter : LeNoël de Mandarine, la petitesouris (65 F). Un livre animé maisaussi parfumé.Jeux d'os, un squelette-surprise àdéplier de la tête aux pieds (98 F).Avec des illustrations de Ian Dicks etune animation de David Hawcock.Quoi de plus amusant en effet qu'unsquelette grandeur nature, articulécomme un jeu de meccano !De Thomas Rohner et Ron van derMeer : Les Oursons (68 F). Un pop-hop illustré de façon précieuse.A signaler chez le même éditeur, unenouvelle collection Bébés animauxque le graphisme de Patrick Yee,souligné de noir rend accessible auxtout-petits : Bébé lion ; Bébé Ours(24 F chaque).

| Boyard Editions poursuit laréédition en poche de l'ensemble destitres des Petit Ours Brun deDanièle Bour (Popi-Pomme d'Api,12 F chaque). La réussite de la nou-velle maquette élargira le publicd'une série déjà connue, grâce à sapré-publication dans les journauxdu groupe Bayard. Petit Ours Brunmange son œuf ; Petit Ours Brunjoue dans la neige ; Petit OursBrun veut aller à l'école ; PetitOurs Brun se lave ; Petit OursBrun est malade ; Petit Ours Brunveut devenir grand.

Pour consolider le lien affectif quiunit le très jeune enfant à son per-sonnage fétiche, un livre-maison:Bonsoir Petit Ours Brun. (85 F)

<* *

: • • - .

4"s.. 4

«Au bonheur des ours, ill. G. Vincent, Duculot

D'Aline Guichard, illustrations deQuentin Blake : Pourquoi tu nemanges pas, Amélie Ramolla ? cinqpetites histoires à pleurer de rirepour apprendre à bien se nourrir(69 F). Le message éducatif est suffi-samment distancié par le dessin rigo-lard de l'illustrateur anglais pour serésoudre en grand éclat de rire.

• Chez Casteman de Boulon Aris-tophane, mise en texte de ChristianeRenault : Tu rêves, Lui (75 F). Lesdifférents moments d'un rêve extra-ordinaire prennent la forme d'unesérie de tableaux qui se succèdentsans déroulement logique apparent.Le caractère fantastique du récit estaccusé par l'utilisation de tech-niques de caméra subjective dont lamaîtrise convient parfaitement àl'onirisme du récit.

• Chez Circonflexe, dans la collec-tion Aux couleurs du temps, deRieko Nakagawa, illustrations deYuriko Omura : Gouri et Goura,L'œuf géant (69 F). La grande po-pularité du titre auprès des petitsenfants japonais est due à sa simpli-cité graphique et narrative.

• Chez Ducubt : Au bonheur desours (89 F) de Gabrielle Vincent. Laconfortable silhouette d'Ernest, legros ours de la série Ernest et Céles-tine, se confond ici avec celle del'homme qui recueille et répare lesours en peluche éclopés, perdus,abandonnés, jetés. Le crayon del'illustratrice donne une dimensionaffective à l'attachante galerie deportraits de tous ces exclus.(TotemdeMontreuill993).

| A L'École des Loisirs, de Philippe

Corentin : Le Roi et le roi (78 F) .Un défilé des figures pleines de fan-taisie créées par l ' i llustrateurdepuis quelques années, une mise enpages inventive, mais une histoiresans surprise.De Nadja : La Chanson d'amour.(78 F). Le penchant pour les effetsde l'illustration se traduit par uneemphase graphique qui retire àl 'histoire, inspirée de certainsgrands mythes (Orphée et la femmede Loth changée en statue de sel) laforce imaginaire que l'on est endroit d'en attendre.De Kazuo Iwamura : La Fêted'automne de la famille Souris

14 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

N O u V A U

(68 F). La suite des aventures d'unefamille nombreuse.De Claude Ponti : Okilélé (130 F).L'exploration de certains universabyssaux chers à l ' i l lustrateurs'exprime ici à travers le délire an-thropomorphe personnel de ClaudePonti. Mais l'invention de person-nages monstrueux, pourtant à soncomble, n'est pas relayée par l'his-toire au demeurant assez artificielle.De Grégoire Solotareff : Le Diabledes rochers (78 F). La suite de laplongée dans l'imaginaire mytholo-gique et fantasmatique de l'illustra-teur donne lieu à quelques imagesspectaculaires qu'amplifie le choixd'un format d'une taille exception-nelle.

Dans la collection Archimède :Zoom (76 F) d'Isabelle Pelissier. Letitre justifie une vision de l'universqui passe progressivement de l'infi-niment petit à l'infiniment grand.La technique impressionniste del'illustration confère un caractèreconcret à ce point de vue .En Pastel, de Dyan Sheldon, illus-trations de Gary Blythe : Le Jardinde Mérédith (78 F). L'incrustationd'images d'un réalisme photogra-phique dans les illustrations gra-phiques exprime le mélange de deuxréalités temporelles : le passé et leprésent. Le jardin installé sur unterritoire indien laisse à la nature lesoin de faire œuvre de mémoire.D'Elzbieta : Pomdarinette, l'ap-prent ie sorcière (95 F), petitthéâtre animé. La reliure horizonta-le oblige à une ouverture de haut enbas qui permet au livre de se méta-morphoser en castelet ; dès lors, ilne reste plus à l'animation qu'àfaire bouger les personnages quifont un petit tour, sur fond acidulérosé et vert, et puis s'en vont, touten échangeant des dialogues inspirésdu théâtre de guignol.

De Rascal, illustrations de LouisJoos : Le Voyage d'Oregon (95 F) .Le même duo auteur/illustrateurque dans Escales = la même adéqua-tion texte-image. Le sentiment del'éphémère qui se dégage à la lectureprovient vraisemblablement du ca-ractère étonnant de spontanéité dela mise en pages. L'économie effica-ce du texte, la vivacité de l'illustra-tion parviennent à une fraîcheur quipossède le caractère naturel d'un té-moignage pris sur le vif.De Rascal, illustrations de MarioRamos : Orson (72 F). La limite et lamagie d'une attitude anthropo-morphe s'incarnent différemmentselon qu'elles s'appliquent à un oursvivant ou à un ours en peluche. L'at-tachement suscité par un jouet féticheest distancié par la chute finale.

| Aux éditions Epigones dans lacollection La Langue au chat, Sara :C'est mon papa (75 F). Bien queSara ne renouvelle pas sa techniquede papier déchiré, l'introduction

• i »

d'éléments imprimés tels que la par-tition musicale rythme efficacementcette symphonie sans paroles en noiret blanc.

| Chez Gallimard, de PierrePitrou: Mappe et Monde (76 F) .Une dérive verbale et graphique surles traces de Jules Verne. LesVoyages Extraordinaires trouventdans l'illustration réalisée à partirde figures en pâte à modeler un réa-lisme poétique inspiré par une cer-taine forme de cinéma d'animation.La typographie expressive naviguesur des pages de papier de couleursvives et prend à certains endroits laforme d'un calligramme. Un renou-vellement certain de l'illustrationpour enfants.De William Steig, Amos et Boris(74 F). Réédition d'un petit chef-d'œuvre dans le format d'origineavec une légère modification de lacouverture.De Jeanne Willis, illustrations deRuth Brown : Le Géant de la forêt

C'est mon papa, ill. Sara, Epigones.

N° 155-156 HIVER 1994/15

(75 F). L'illustratrice anglaise n'est

jamais aussi à l'aise que lorsqu'elle

peint les paysages avec l'attention

passionnée qu'éveille chez elle la

défense de l'environnement.

Gallimard poursuit une politique de

diffusion de ses grands classiques de

la littérature enfantine à travers des

produits dérivés qui sont, aux yeux

des puristes, de simples avatars. Les

charmants livres animés tirés de

Winnie l'Ourson : Vive la fête ! ;

Mes Amis ; Quel temps ! (29,50 F)

pourront familiariser les très jeunes

lecteurs avec une figure légendaire

et les inciter, plus tard à lire le texte

intégral de A.A. Milne, dans l'excel-

lente traduction de Jacques Papy.

| Chez Gautier Languereau : Une

Drôle d'oie (62 F) d'Ellen StollWalsh. Les animaux ont le caractèrebonhomme de la fable où le pluspetit n'est pas le moins utile. L'éco-nomie harmonieuse des couleurs etla simplicité graphique confèrent unaspect sympathique aux person-nages et facilitent leur lisibilité.

| Chez Gru'nd : César le vantard(49,50 F) de Camilla Ashforth.Drôle de drame dont les joujouxsont les héros. Le texte et l'images'allient pour raconter avec délica-tesse les petits bobos d'un cœur en-fantin, caché sous la peluche.De Martin Handford : Où estCharlie ? à Hollywood (59 F),(Charlie). Il est à peu près aussifacile de trouver les indices répon-dant aux questions posées dansCharlie que de chercher une aiguilledans une botte de foin ! L'idée desituer l'histoire sur un plateau detournage dans un studio hollywoo-dien permet de brouiller les pistesen mêlant l'univers de la fiction ci-nématographique et l'univers réel.La multiplication des personnages

Bizarre mais vrai .', iH. N. Claveloux, Hachette Jeunesse.

présents dans la représentation (audouble sens du terme) devient alorsune parfaite illustration de l'expres-sion : plus on est de fous plus on rit.

| Chez Hachette jeunesse, de Ca-therine Le Troquier et Nicole Clave-loux : Bizarre mais vrai ! Animaux

animaux é t ranges ,oiseaux é t r a n g e s , po issonsétranges (63 F). La confusion géné-rique est volontaire. Livre docu-mentaire ? livre de poésie ? certes,mais avant tout ouvrage « libre »d'images par l'invention graphiquede l'illustration qui tantôt informe(page de droite) et tantôt s'amuse(page de gauche). Réunion sousforme cartonnée des quatre titresbrochés, publiés séparément.

| Aux éditions Hatier, de MonicaKulhng, illustrations d'Alex Ayliffe :Je ne t'aime pas Châtaigne (59 F).Un épisode supplémentaire à ajouteraux relations délicates qu'entretien-nent l'enfant unique et l'animal fa-milier au sein de la famille.

| Chez Kaléidoscope de Ann Turn-bull, illustrations d'Emma Chisches-ter : Trop fatigués (72 F). L'embar-

quement sur l'arche de Noé devientgalère quand les paresseux se fonttirer l'oreille pour monter à bord !

| Chez Larousse, dans la collectionLes Apprentis Sages, de Madou,illustrations de Zaii : La Grandeparade des lettres (89 F). Quelplaisir d'apprendre l'alphabet encompagnie des illustrations débor-dantes de fantaisie et de couleurs deZaii. La page elle-même en rougit debonheur !

| Chez Mango de Norman Messen-ger : Casse tête (89 F). De face oude profil, la moquerie narquoise deces portraits a de quoi vous mettrela tête à l'envers.

| Chez Nathan, illustré par Christi-ne Blaney, un petit livre animé dontle graphisme moderne souligne la vi-vacité du personnage animal : Monchien Arthur (79 F).

• Aux éditions Nord-Sud des livresanimés édités en collaboration avecl'allemand Michael Neugebauer :Le Voyage de Plume de Hans deBéer (110 F). L'animation arrive àdégeler la froideur polaire de l'ours

16 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

N O u

blanc et parvient même à lui donnerdes couleurs.Ivan Gantschev : Où se cache Pé-nélope ? (89 F). Un livre à trousdans la tradition illustrée d'EuropeCentrale.Enfin Le T h é â t r e de Minuit(175 F). Sans doute le plus poétiquedes livres de Kveta Pacovskâ publiésen français, celui où le papier rêveet fait rêver le petit lecteur. Celui oùles recherches sur les ressourcesspécifiques du support sont parfai-tement justifiées par l'histoire de lalune venue éclairer le théâtre de lanuit. Un livre où la personnalitégraphique de l'illustratrice exploseen un véritable feu d'artifice deformes et de couleurs. Soulignonsque ce grand talent est mis en valeurpar la qualité exceptionnelle de lafabrication et de la reproduction quilui donne droit au titre de livred'artiste ; pour tous les amateurs,petits et grands. (Voir fiche dans ce

• Au Père Castor-Flammarion deJohn Burningham : Le Cadeau deNoël de Gaston Grippemine (75 F).L'auteur illustrateur anglais retrou-ve ici la fraîcheur d'inspiration quiavait fait le succès des Saisons,enfin rééditées (125 F). Les qualitésplastiques d'une technique de grat-tage, frottage ou griffage lui serventà peindre avec une passion vigou-reuse la beauté et la noblesse del'univers. A cette vision poétique dé-ployée sur des pleines pages, semêlent des scènes humoristiques etdes portraits pittoresques qui ajou-tent beaucoup de drôlerie aux péri-péties racontées par le texte.Comment en effet, ne pas sourire endécouvrant les rennes, en train deprendre leur température, couchésdans deux lits jumeaux ; ou envoyant les différents moyens de lo-

V E A U

comotion utilisés par le Père Noëlpour regagner son domicile ?De Mary Hoffman, illustrationsRosé Marie Winter : Le Secret deLéo (67 F). Des illustrations réa-listes dans la t r ad i t i on sty-listique américaine donnent auxévénements de la vie quotidienned'une bande d'enfants un caractèred'authenticité qui sonne juste.De Jean Marzollo, photographies deWalter Wick : Mille et une choses deNoël, devinettes en images (85 F).Même procédé, mêmes qualités quel'ouvrage précédent : Mille et Unechoses (voir fiche Revue n°150).

| Aux Editions du Rouergue :Mono le cyclope (68 F) de Olivier

Douzou. La modernité graphique

parvient à retrouver l'origine d'une

forme qui peut alors prétendre à

une qualité mythologique. En outre,

qui relève de l'enfance de l'art en-

traîne un aspect humoristique suscité

par son caractère expressif.

| Une livraison de livres animés

chez Rouge et Or d 'El isabeth

Bogaert : Dans la jungle ; Dans la

forêt ; Dans la savane (Le Carrou-

sel des animaux, 36 F chacun).

Kees Moerbeek : Papa a vu le Père

Noël (65 F).

Mono Le cyclope, ill. 0. Douzou,Ed. du Rouergue.

Le Cadeau de Noëlde Gaston Grippemine,

ill. J. Burningham,Flammarion-Père Castor.

Stephen Wyllie, illustrations Jona-than Allen : Le Dragon rouge(89 F). L'animation contribue au ca-ractère narratif auquel elle confèreun suspense efficace.Renate Kozikowski : La Rue ducommerce, une frise qui se déplieet des personnages pour jouer(89 F). Un moyen d'apprendre àhabiter la rue !

| Chez Syros d'Anne Brouillard :Petites histoires (75 F). Trois his-toires sans paroles dont le graphis-me lisible est tout à fait parlant !

• Aux Editions du Sorbierd'Amanda Vallwork : II n'y a plus

de dodos. Le livre à compter des

animaux en danger (68 F). Un gra-

phisme moderne, un bleu emprunté

à Matisse, une mise en pages décora-

tive parfaitement réussie aident à

compter les animaux en voie de dis-

parition. Hélas ! une fois la dizaine

passée, vient le 0 = plus de dodo !

C.A.P

N° 155-156 HIVER 1994/17