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Les TIC : un pilier incontournable
d’une nouvelle politique industrielle pour le Québec
Mémoire de la Grappe des Technologies de l’information et
des communications (TIC) du Grand Montréal
Dans le cadre de la consultation sur la politique industrielle du Québec
22 février 2013
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
2 Mémoire de TechnoMontréal
Sommaire Les TIC représentent un des vecteurs principaux par lequel l’innovation, la productivité et la compétitivité peuvent être promues et stimulées. De plus, elles sont un outil de transformation qui affecte tous les secteurs de l’activité économique et non pas uniquement un secteur en particulier. Dans un contexte de développement durable, dans lequel se situent les présentes consultations, les TIC viennent donc soutenir et complémenter les autres initiatives de stimulation durable du secteur manufacturier que compte considérer le gouvernement dans sa politique industrielle à venir. Le secteur manufacturier québécois fait face à des défis macroéconomiques importants résultant de plusieurs stress externes tels que la mondialisation, le dynamisme des économies émergentes, le rythme du changement technologique et la récente vigueur du dollar canadien. Les symptômes de cet état de fait sont nombreux : pertes d’emplois, croissance de la productivité endémique, délocalisations des processus de fabrication, appauvrissement des compétences de la main-d’œuvre. Les remèdes passeront par un meilleur ciblage des marchés-niches, en renchérissement des chaines de valeur, une main d’œuvre mieux formée, outillée avec les compétences adéquates et surtout, plus d’emphase sur la recherche et développement et l’innovation. C’est dans ce contexte que le secteur des TIC a un rôle déterminant à jouer dans le cadre de la revitalisation secteur manufacturier au Québec. L’industrie des TIC est un extraordinaire moteur de productivité, de croissance, de création d’emplois et d’attraction d’investissements, et ce, au niveau mondial. Au Québec, l’industrie des TIC constitue l’un des plus importants secteurs de haute technologie avec plus de 170 000 emplois et près de 7 800 établissements. Depuis les dix dernières années, le PIB du secteur des TIC au Québec a crû à un rythme deux fois plus élevé que le PIB total du Québec. Le Grand Montréal est incontestablement le plus grand pôle des TIC. Il représente à lui seul 70 % des emplois (120 000), des entreprises (5 000) et du PIB (plus de 9 G$) du Québec. De par leur nature intrinsèquement innovante et leur contribution dans la chaine de valeurs, les TIC ont un impact substantiel sur la croissance économique et la productivité. D’où l’importance du rôle stratégique que doit jouer le secteur des TIC dans toute politique industrielle visant à revitaliser le secteur manufacturier. Les TIC ont également un rôle prépondérant à jouer dans le cadre d’une stratégie s’articulant autour du développement des technologies propres. Les mesures proposées dans le présent mémoire s’articulent autour de deux grands axes : 1) l’innovation et 2) la consolidation de la chaine la valeur. Par l’innovation d’abord, le numérique contribue à développer des produits, des services ou encore des processus qui viennent dynamiser et fortifier le secteur dans son ensemble et ainsi contribuer à une accélération de la croissance de la productivité. En second lieu, en venant enrichir et rendre plus efficace la chaine de valeur, le numérique vient rendre plus performants l’approvisionnement, la fabrication et la logistique pour ne nommer que ceux-là. Tout cela représente un vivier important afin d’accroître notre faible productivité. En conclusion, il est manifeste qu’un volet numérique devra représenter un pilier incontournable de la nouvelle politique du gouvernement. Le mémoire présente le menu d’une feuille de route qui fait des TIC un catalyseur transformationnel et transversal important des objectifs de la politique industrielle à venir.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
3 Mémoire de TechnoMontréal
Défis du secteur manufacturier et de la chaine de valeur
- Mondialisation des marchés
- Croissance des économies émergentes
La performance des PME : productivité, commercialisation,
innovation, internationalisation
- Appropriation numérique par les
ressources (gestion, production, etc.)
TIC comme vecteurs de solutions aux
défis
1. Productivité et compétitivité mondiale
2. Innovation des produits, processus
et services
3. Renchérissement de la chaine de valeur
4. Villes intelligentes, attractives et citoyennes
Priorités de TechnoMontréal
- Les TIC comme catalyseur dans le
secteur manufacturier ainsi que dans toutes les
industries
- Les TIC pour accélérer la croissance et accroitre
la productivité
- Les TIC, vecteur de transfert technologique et de commercialisation
des innovations
- Développer et implanter les stratégies numériques au Québec
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
4 Mémoire de TechnoMontréal
Synthèse des recommandations
TechnoMontréal a identifié 4 priorités, à travers lesquelles sont proposées les 7 recommandations suivantes :
1. Positionner l’industrie des TIC comme un incontournable dans la politique industrielle et en faire une
priorité sectorielle
R1. Positionner l’industrie des TIC comme un incontournable dans la politique industrielle et en faire une priorité
sectorielle.
2. Promouvoir l’usage des TIC afin d’accélérer la croissance et la productivité
R2. Mettre en place des programmes qui encouragent la pénétration des TIC au sein des entreprises, et ce, dans tous
les secteurs économiques.
R3. Offrir des mesures d’aide visant à développer les compétences numériques des gestionnaires d’entreprises (ex. :
compétences en gestion de l’innovation) et des travailleurs non-TIC.
R4. Faciliter l’accès aux contrats gouvernementaux pour les PME du Québec.
3. Les TIC comme vecteur de transfert technologique et comme levier de commercialisation des innovations
R5. Apporter un soutien accru aux entreprises (notamment aux PME) pour la commercialisation et la précommercialisation.
R6. Soutenir le développement de la plateforme de collaboration et d’innovation ouverte de TechnoMontréal.
TechnoMontréal et les représentants du secteur manufacturier pourraient collaborer sur un projet pilote commun dans le cadre d’un des chantiers de la grappe.
4. Promouvoir et implanter les stratégies numériques au Québec
R7. Accélérer l’implantation du numérique au Québec.
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5 Mémoire de TechnoMontréal
Table des matières SOMMAIRE........................................................................................................................................... 2
SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS .......................................................................................................... 4
TABLE DES MATIÈRES .............................................................................................................................. 5
À PROPOS DE TECHNOMONTRÉAL............................................................................................................... 6
INTRODUCTION...................................................................................................................................... 7
ENJEUX DU SECTEUR MANUFACTURIER………………………………………………………………………………………………………. 8
LES TIC : UN INCONTOURNABLE SELON L’OCDE……………………………………………………………………………………….... 9
PRIORITÉS DE TECHNOMONTRÉAL…………………………………………………………………………………………………………… 11
1. POSITIONNER LES TIC EN TANT QUE CATALYSEUR DANS LE SECTEUR MANUFACTURIER AINSI QUE DANS TOUTES LES
INDUSTRIES PRÉSENTES AU QUÉBEC…………………………………………………………………………………………………… 2. PROMOUVOIR L’USAGE DES TIC AFIN D’ACCÉLÉRER LA CROISSANCE ET LA PRODUCTIVITÉ………………………………. 3. LES TIC COMME VECTEUR DE TRANSFERT TECHNOLOGIQUE ET COMME LEVER DE COMMERCIALISATION DES
INNOVATIONS……………………………………………………………………………………………………………………………….. 4. PROMOUVOIR ET IMPLANTER LES STRATÉGIES NUMÉRIQUES AU QUÉBEC……………………………………………………
11
12
13 14
ANNEXES :
ANNEXE 1. MISE EN CONTEXTE…………………………………………………………….………………………..…...................... 1. LES TIC : UN MOTEUR DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE MONDIAL
1.1 PORTRAIT MONDIAL DES TIC 1.2 TENDANCES MONDIALES ET SEGMENTS DE CROISSANCE FUTURE DES TIC
2. DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES MAJEURES À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC ET DE LA RÉGION DE MONTRÉAL 2.1 PORTRAIT DES TIC DANS LA PROVINCE DE QUÉBEC 2.2. PORTRAIT DES TIC DANS LA RÉGION DE MONTRÉAL 2.3 UNE GRAPPE RICHE ET DIVERSIFIÉE, DOTÉE D’UNE MASSE CRITIQUE D’ENTREPRISES DANS CINQ SOUS-SECTEURS
16 16
25
ANNEXE 2. QUELQUES EXEMPLES DE L’IMPACT POSITIF DES TIC…………………………….………………........................ 29
ANNEXE 3. RETOMBÉES ET IMPACTS D’UN PROGRAMME D’APPUI À LA COMMERCIALISATION................................. 37
Annexe 4. Le concept de ville intelligente (« Smart City »)………………………...................................…… 38
ANNEXE 5. MONTRÉAL MÉTROPOLE NUMÉRIQUE (MMN) : UN PÔLE D’INNOVATION POUR LA RÉGION
MÉTROPOLITAINE ET POUR L’ENSEMBLE DU QUÉBEC ...................................................................................... 40
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6 Mémoire de TechnoMontréal
À propos de TechnoMontréal
Mission
Fondée en 2007, TechnoMontréal est la Grappe des technologies de l’information et des communications (TIC) du Grand Montréal. Cette industrie fournit 120 000 emplois dans 5 000 établissements et se classe parmi les plus dynamiques au monde tant au chapitre de la créativité que des technologies à la fine pointe. Organisme à but non lucratif, TechnoMontréal réunit des intervenants des secteurs privés, institutionnels et publics, et contribue significativement à la vitalité économique et sociale de la région de Montréal. Sa mission est de rassembler et de soutenir les acteurs du domaine des TIC du Grand Montréal autour d’objectifs communs et d’actions concertées dans le but d’accélérer et d’optimiser la compétitivité, la croissance et le rayonnement de l’industrie.
Les partenaires
TechnoMontréal est fière de pouvoir compter sur des partenaires reconnus et soucieux de développer l'industrie des TIC du Grand Montréal. Le soutien financier des partenaires de TechnoMontréal, issus des secteurs publics, privés et institutionnels, contribue grandement au succès de la Grappe et à son rayonnement à l'international.
Quatre chantiers prioritaires
Les actions menées au sein de la Grappe sont orientées autour de quatre chantiers et visent à favoriser la croissance du secteur sur les scènes locales et internationales :
1. Chantier Innovation : vise à favoriser l’innovation dans le Grand Montréal par la mise en place de projets porteurs,
dont Montréal Métropole Numérique (MMN) ayant pour but de hisser la métropole au rang des « villes
intelligentes »;
2. Chantier Talent : vise à répondre aux besoins en main-d’œuvre de l’industrie et à créer un équilibre entre l’offre et
la demande;
3. Chantier Rayonnement et internationalisation : vise à assurer le rayonnement international de l’industrie par le
développement de corridors d’affaires avec les acteurs locaux et internationaux;
4. Chantier Développement de l’industrie : vise à soutenir et à favoriser la croissance de tous les acteurs de
l’industrie.
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7 Mémoire de TechnoMontréal
Introduction Le présent mémoire s’inscrit en tant que contribution aux consultations mises sur pied par le Gouvernement du Québec dans le cadre de l’élaboration de la politique industrielle annoncée lors du dépôt du Budget 2013-14. En tant que représentant de la grappe des technologies de l’information et des communications (TIC) du Québec, TechnoMontréal souscrit à la vision du Gouvernement du Québec selon laquelle le développement d’un secteur manufacturier plus vigoureux et plus compétitif doit se faire par le biais de technologies plus propres. En tant que moteur de développement économique pour le Québec (transversal) et comme catalyseur de l’activité économique, les TIC se positionnent donc naturellement au cœur de cette stratégie. Le secteur manufacturier québécois fait face à des défis macroéconomiques importants résultant de plusieurs stress externes tels que la mondialisation, le dynamisme des économies émergentes, le rythme du changement technologique et la récente vigueur du dollar canadien. Les symptômes de cet état de fait sont nombreux : pertes d’emplois, croissance de la productivité endémique, délocalisations des processus de fabrication, appauvrissement des compétences de la main-d’œuvre. Les remèdes passeront par un meilleur ciblage des marchés-niches, en renchérissement des chaines de valeur, une main d’œuvre mieux formée, outillée avec les compétences adéquates et surtout, plus d’emphase sur la recherche et développement et l’innovation. C’est dans ce contexte que le secteur des TIC a un rôle déterminant à jouer dans le cadre de la revitalisation du manufacturier au Québec. Les TIC représentent un des vecteurs principaux par lequel l’innovation, la productivité et la compétitivité peuvent être promues et stimulées. De plus, elles sont un outil de transformation qui affecte tous les secteurs de l’activité économique et non pas uniquement un secteur en particulier. Dans un contexte de développement durable, dans lequel se situent les présentes consultations, les TIC viennent donc soutenir et complémenter les autres initiatives de stimulation durable du secteur manufacturier que compte considérer le gouvernement dans sa politique industrielle à venir. Dans tous les objectifs majeurs énumérés par le gouvernement, que ce soit les technologies vertes, les énergies propres ou encore le transport électrique, les TIC ont un rôle de catalyseur important à jouer. Mais au-delà de ce rôle de complément, il faut bien comprendre que les TIC ont un impact direct et généralisé sur la croissance de la productivité, et ce, dans toutes les sphères de l’économie. À l’instar du gouvernement du Québec, TechnoMontréal reconnait l'importance cruciale de l'industrie manufacturière dans notre économie. Il est donc important de bien concevoir une stratégie qui vise à stimuler ce secteur d'activité qui emploie en moyenne un Québécois sur huit. Dans ce contexte, les TIC sont sans contredit une composante névralgique d’une stratégie qui vise à relever les défis d’une économie caractérisée par une croissance de la productivité endémique, des investissements privés insuffisants et un retard dans l’adoption et l’utilisation des nouvelles technologies.
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Enjeux du secteur manufacturier
Le manque de vitalité du secteur manufacturier au Québec n’est plus à démontrer. Il fait face à des défis macroéconomiques importants résultant de plusieurs stress externes tels que la mondialisation, le dynamisme des économies émergentes, le rythme du changement technologique et la récente vigueur du dollar canadien. Les symptômes de cet état de fait sont nombreux : pertes d’emplois, croissance de la productivité endémique, délocalisations des processus de fabrication, appauvrissement des compétences de la main-d’œuvre. Entre 1981 et 2011, le Québec a souffert d’un important sous-investissement en capital comparativement aux États-Unis, ce qui explique en partie son retard de productivité constaté au cours des dernières années. Une étude de HEC Montréal va même jusqu’à affirmer que, durant cette période, le Québec a affiché le deuxième plus faible taux de croissance annuel moyen de sa productivité comparativement aux pays membres de l’OCDE, soit 1,3 %.1 Depuis 2002, l’emploi dans le secteur manufacturier s’est contracté de 30 % tandis que la production a diminué de 21 % du PIB en 2002 à environ 15 % aujourd’hui. De nombreuses études récentes ont documenté ce déclin et ont même suggéré des plans d’action afin d’insuffler un nouvel élan au secteur manufacturier2. Toutefois, aucune de ces études ne se sert des TIC comme moteur pragmatique du renouveau, se contenant souvent d’énoncés généraux tel qu’« améliorer la gestion de l’innovation afin de stimuler la productivité ».
Peu de commercialisation de la R-D Composée à 80 % de PME, notre économie a souvent été freinée par sa capacité à commercialiser. Selon la chaine d’innovation d’un produit dans l’industrie des TIC, pour chaque dollar investi en R-D, il en coûte trois dollars pour le produire et sept dollars pour le commercialiser. Notons que la commercialisation de la R-D est toujours au cœur des préoccupations de l’OCDE de même que du récent rapport fédéral sur le soutien à la recherche et à l’innovation (Rapport Jenkins).
Faiblesse au niveau des compétences numériques des gestionnaires À l’ère du numérique et de l’émergence des TIC dans toutes les sphères de la société, nous constatons une carence au niveau du développement des compétences numériques des gestionnaires d’entreprises et des travailleurs non-TIC.
Ces tendances sont inquiétantes et montrent toute l’urgence d’une politique industrielle innovante. De par les interrelations étroites et dynamiques entre le secteur manufacturier et le secteur des TIC, une telle politique passe nécessairement par ce dernier. Un secteur des TIC vibrant apportera nécessairement une nouvelle impulsion au manufacturier, et par voie de conséquence, à la croissance de la productivité de toute l’économie du Québec.
1 Centre sur la productivité et la prospérité, « Productivité et prospérité au Québec : Bilan 2012 », 2012.
2 Manufacturiers et Exportateurs du Canada « Manufacturing our Future », 2012; Deloitte Canada, « Le point sur le Québec manufacturier », 2012; IRPP,
« Dutch Disease or Failure to Compete : A Diagnosis of Canada's Manufacturing Woes », 2012; TD Economics, « Manufacturing Rebound Belies Competitive Challenges », 2012; Desjardins, « Spécial secteur manufacturier : Perspective », 2012; McKinsey, « Productivity, Competitiveness and Growth : The Future of Manufacturing », 2012.
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Les TIC : un incontournable selon l’OCDE Le secteur des TIC partage avec le secteur manufacturier de nombreux défis. Sans contredit, un des défis les plus importants est celui de la mondialisation des marchés. Pour les grandes comme pour les petites entreprises installées au Québec, le terrain de jeu est la planète entière. Les marchés visés peuvent se situer aux antipodes, et les ressources que l’on mobilise sont également souvent installées hors du territoire québécois – ce qui soulève bien entendu toute la question de la délocalisation de certains emplois. Cette mondialisation s’explique facilement : par définition, le secteur des technologies de l’information regroupe des activités qui bénéficient des modes de transmission les plus sophistiqués, permettant aux entreprises, même petites, d’intervenir sur des marchés éloignés – ce qui serait bien sûr impensable dans des domaines d’activité tels que le bâtiment ou l’industrie lourde.
L’industrie des TIC est un extraordinaire moteur de productivité, de croissance, de création d’emplois et d’attraction d’investissements au niveau mondial. Selon les toutes récentes « Perspectives de l’économie Internet de l’OCDE 2012 », le secteur des TIC représentait à lui seul tout près de 9 % du PIB en 2009 (dernière année disponible), en constante progression relativement à la taille de l’économie. L’emploi n’est pas en reste avec près de 15 millions de personnes employées dans la zone OCDE, représentant 6 % de l’emploi. Qui plus est, l’emploi dans les TIC a crû plus rapidement que l’emploi total, et ce, à chaque année de 1995 à 2009.3
Impacts sur l’activité économique et l’innovation 4
Au Canada, le secteur des TIC représentait 5 % du PIB en 2011. De fait, ce secteur a enregistré une croissance moyenne de 3,8 % par année depuis 2002; il a donc crû deux fois plus rapidement que l'économie canadienne dans son ensemble (1,9 %).
Au niveau du Québec, l’industrie des TIC constitue l’un des plus importants secteurs de haute technologie avec plus de 170 000 emplois et près de 7 800 établissements5. Depuis les dix dernières années, le PIB du secteur des TIC au Québec a crû à un rythme deux fois plus élevé que le PIB total du Québec. Cette croissance majeure n’est pas étrangère aux investissements en innovation faits par les entreprises québécoises ces dernières années.
Au Québec, le Grand Montréal est incontestablement le plus grand pôle des TIC. Il représente à lui seul 70 % des emplois (120 000), des entreprises (5 000) et du PIB (plus de 9 G$) du Québec6. Les dépenses de R-D industrielle en TIC du Québec se concentrent à 85 % dans la région.
De surcroit, au cours des deux dernières années, la région s’est classée au 2e rang des plus grandes métropoles nord-américaines pour la croissance de l’emploi en TIC. Selon les résultats de Montréal International, le secteur des TIC compte pour près de la moitié de tous les investissements étrangers annoncés entre 2009 et 2012. Toutes ces données illustrent très bien le dynamisme du secteur des TIC ainsi que sa précieuse contribution à la croissance économique. Bien sûr, les effets bénéfiques des TIC sont amplifiés par leur utilisation dans l'ensemble de l'économie et de la société, et par les innovations qu'elles induisent. Ainsi, selon des calculs spécifiques de l’OCDE, les données indiquent qu’au moins 3 % et jusqu’à 13 % de la valeur ajoutée par le secteur des entreprises aux États-Unis en 2010 pourraient être attribués à des activités liées à l’Internet.7 De par leur nature intrinsèquement innovante et leur contribution dans la chaine de valeurs, les TIC ont un impact substantiel sur la croissance de la productivité. D’où l’importance du rôle stratégique que doit jouer le secteur des TIC dans toute politique industrielle visant à revitaliser le secteur manufacturier.
3 « Perspectives de l’économie Internet de l’OCDE 2012 », Organisation pour la coopération et le développement économiques, Paris, 2012.
4 Annexe 1 – Contexte des TIC
5 « Profil statistique du secteur des TIC – 1997-2009 », MDEIE.
6 « Profil de l’industrie des TIC du Grand Montréal », TechnoMontréal et Montréal International, mars 2012
7 « Perspectives de l’économie Internet de l’OCDE 2012 », Organisation pour la coopération et le développement économiques, Paris, 2012, pp. 26-27
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Les TIC et le développement durable Les TIC ont également un rôle prépondérant à jouer dans le cadre d’une stratégie s’articulant autour du développement des technologies propres. Plusieurs groupes se sont penchés sur l’impact des TIC sur l’environnement. Un de ceux-là, le Climate Group, a montré dans une de ses études récentes que la réduction des gaz à effet de serre (GES) engendrée par une meilleure utilisation des TIC dépasse largement les émissions générées par ce même secteur. En fait, avec une utilisation plus prononcée des TIC, on pourrait réduire les émissions de GES de 15 % d’ici 2020, une économie de près de 1,000 G$.8
L’étude du Climate Group identifie les secteurs suivants pouvant bénéficier d’une réduction considérable des émissions de GES grâce aux TIC :
Les systèmes moteurs intelligents;
La logistique intelligente appliquée au transport de marchandises et à l’entreposage;
Les bâtiments intelligents;
Les réseaux intelligents (smart grids)9
En outre, dans le domaine de l’électrification, un rapport récent de l’OCDE soulignait le rôle crucial joué par les TIC dans la promotion d’une intégration plus large des énergies renouvelables, dans la promotion de modes de transport ayant une empreinte de carbone plus faible et enfin, dans l’optimisation de la consommation d’électricité.10 Ce rapport mettait également en valeur l’importance des TIC dans l’émergence de nouvelles entreprises, enrichissant par le fait même la chaine de valeurs. Un autre rapport récent de l’OCDE a démontré comment l’activité économique et l’emploi générés par un secteur des TIC dynamique et en santé pouvaient endiguer la saignée du secteur manufacturier et engendrer un « double dividende », soit stimuler la création d’emplois et accélérer la transition vers une croissance plus verte.11 Un certain nombre de pays de l’OCDE ont explicitement adopté l’approche selon laquelle il faut encourager les compétences et soutenir l’emploi dans le domaine des TIC dans le cadre d’économie plus verte et intelligente, car les emplois créés dans ce secteur sont directement ou indirectement en harmonie avec les caractéristiques d’une économie axée vers le développement durable.
8 « Smart 2020 : Enabling the low carbon economy in the information age », The Climate Group, 2008
9 Voir l’Annexe 2 pour plus de détails.
10 « ICT Applications for the Smart Grid: Opportunities and Policy Implications », Working Party on the Information Economy, OCDE, 2012.
11 « ICT Skills and Employment: New Competences and Jobs for a Greener and Smarter Economy », OECD Digital Economy Papers, No. 198, OCDE, 2012.
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Priorités de TechnoMontréal
Les initiatives proposées dans le présent mémoire s’articulent autour de deux grands axes principaux : l’innovation et la consolidation de la chaine la valeur.
1) Positionner les TIC en tant que catalyseur dans le secteur manufacturier ainsi que dans toutes les industries présentes au Québec
De par leur nature intrinsèquement innovante et leur contribution dans la chaine de valeurs, les TIC ont un impact substantiel sur la croissance économique et la productivité. D’où l’importance du rôle stratégique que doit jouer le secteur des TIC dans toute politique industrielle visant à revitaliser le secteur manufacturier. Les TIC ont également un rôle prépondérant à jouer dans le cadre d’une stratégie s’articulant autour du développement des technologies propres. Selon les tendances mondiales, l’OCDE considère le secteur des TIC comme un incontournable à privilégier dans toute politique de recherche et d’innovation, non seulement par son caractère transversal, mais également par son impact socio-économique significatif. Toutefois, ce secteur souffre d’un important sous-investissement, ce qui a des répercussions significatives sur la productivité.
RECOMMANDATIONS
R1. Positionner l’industrie des TIC comme un incontournable dans la politique industrielle et en faire une priorité sectorielle
Mettre sur pied un chantier avec TechnoMontréal et les autres industries pour développer des solutions intelligentes (Smart).
Développer des collaborations avec la grappe TechnoMontréal pour développer l’innovation dans les entreprises manufacturières.
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2) Promouvoir l’usage des TIC afin d’accélérer la croissance et la productivité
L’économie du Québec est composée à environ 80 % de petites et moyennes entreprises (PME). Leur compétitivité est donc primordiale pour la province. Dans l’étude NetPME 2011, le CEFRIO estime que le nombre de petites et moyennes entreprises branchées à Internet haute vitesse dépasse 90 %. Néanmoins, celles-ci tardent à tirer profit des TIC pour accroître leur productivité. Ainsi, l’usage d’applications de gestion progiciels de gestion intégrée (32 %), progiciels de gestion de la relation client (22 %) et progiciels de gestion de la chaine logistique (8 %) demeure faible. Le taux d’utilisation de progiciels de gestion de la chaine logistique est particulièrement inquiétant, puisque de tels systèmes permettent de gérer un réseau d’entreprises impliquées dans la production d’un produit ou d’un service requis par un client final. À ce chapitre, le Québec se situe loin derrière l’Ontario (15,9 %) et sous la moyenne canadienne de 12 %. Pour ce faire, il est urgent de développer le capital numérique des entreprises de l’économie traditionnelle en misant sur le développement des compétences numériques (chez les gestionnaires et les travailleurs non-TIC) ainsi que sur une meilleure utilisation du capital TIC déjà présent dans les entreprises (équipements, logiciels).
Enfin, selon un récent rapport de l’Institute for Competitiveness and Prosperity, nos entreprises investissent 2 400 $ de moins par employé, par année, en achat d’ordinateurs, logiciels et formation que les compagnies américaines.
R2. Mettre en place des programmes qui encouragent la pénétration des TIC au sein des entreprises, et ce, dans
tous les secteurs économiques.
Bonifier les programmes ESSOR 2.0 et PME 2.0 en les élargissant à d’autres secteurs, principalement au
secteur des services, tels que la santé, l’éducation, les transports et la culture, afin d’accélérer l’acquisition et l’implantation des TIC au sein des PME.
Mettre sur pied un programme d’adoption des TIC complémentaire au programme fédéral (PPATN). Ce programme offre aux PME un accès à de l’expertise dans le domaine de l’adoption des technologies numérique.
Mettre en place des programmes ayant pour premier objectif l’augmentation des investissements dans les TIC, de façon à générer des gains de productivité pour le Québec.
Développer un outil de référentiel des entreprises en TIC du Québec permettant de connaître les tendances
(en collaboration avec le CEFRIO).
R3. Offrir des mesures d’aide visant à développer les compétences numériques des gestionnaires d’entreprises
(ex. : compétences en gestion de l’innovation) et des travailleurs non-TIC.
R4. Faciliter l’accès aux contrats gouvernementaux pour les PME du Québec.
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3) Les TIC comme vecteur de transfert technologique et comme levier de commercialisation des innovations
Selon l’OCDE, l’innovation se définit par « la mise en œuvre de nouvelles techniques pour la production de biens ou la réalisation de prestations de services ». On le constate, le numérique est par essence « innovant ». Il contribue à développer des produits, des services ou encore des processus qui viennent dynamiser et fortifier l’activité économique dans son ensemble et ainsi contribuer à une accélération de la croissance de la productivité. De façon concrète, il y a plusieurs façons de stimuler l’innovation par le numérique :
En utilisant directement les TIC pour développer des produits à forte valeur ajoutée.
En favorisant les plateformes d’innovation collaboratives de type « Open innovation ». Ces initiatives, au sens large, ont la capacité d’engendrer des avancées technologiques importantes. Mais innover, c’est aussi optimiser des processus déjà existants au niveau des opérations, avec comme conséquence immédiate, une augmentation de la productivité. Ainsi, en augmentant nos investissements en TIC et en accélérant le rythme d’adoption des technologies numériques, on favorise l’essor de la productivité. De plus, les TIC peuvent agir comme levier afin de faciliter la commercialisation des innovations. En effet, les TIC sont souvent une source importante d’innovation commerciale (on n’a qu’à penser à Amazon.com, par exemple). Une série d’initiatives pourraient être considérées afin de promouvoir les TIC comme outil de transformation du secteur manufacturier :
Positionner les TIC comme catalyseur de l’innovation dans toutes les industries présentes au Québec.
Utiliser la grappe pour développer l’innovation dans les entreprises manufacturières.
R5. Apporter un soutien accru aux entreprises (notamment aux PME) pour la commercialisation et la pré- commercialisation.
Mettre en place des programmes et des politiques visant à soutenir toutes les étapes du cycle d’innovation, allant de la R&D à la commercialisation.
Bonifier le programme de crédits d’impôt à la RS&DE12, lequel pourrait, par exemple, inclure certains frais
de précommercialisation, tels que les investissements réalisés pour de la validation de marché à l’international, ou encore des honoraires professionnels engagés afin de protéger la propriété intellectuelle des innovations développées.
Prolonger après l’échéance de 2015 le crédit d’impôt remboursable pour le développement des affaires
électroniques (CDAE).
R6. Soutenir le développement de la plateforme de collaboration et d’innovation ouverte de TechnoMontréal.
TechnoMontréal et les représentants du secteur manufacturier pourraient collaborer sur un projet pilote commun dans le cadre d’un des chantiers de la grappe.
12
Voir annexe 3 portant sur les retombées et impacts d’un programme d’appui à la commercialisation
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4) Développer et implanter les stratégies numériques au Québec
La rapidité de la transformation du secteur manufacturier ainsi que des autres industries et filières stratégiques reposent sur notre capacité à intégrer les stratégies liées à l’économie numérique. L’OCDE ainsi que de nombreuses études l’ont démontré : l’économie numérique est aujourd’hui le principal facteur de gain de compétitivité des économies développées. De ce point de vue, tout accroissement des investissements dans le numérique représente davantage de croissance et de productivité. Le secteur manufacturier a un effet multiplicateur important sur la valeur ajoutée et les emplois créés dans l’économie
13. Ce secteur génère des retombées directes et indirectes et contribue au développement économique
des régions du Québec. En parallèle, nous assistons à une explosion de nouvelles avancées dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) pouvant grandement outiller les entreprises ainsi que les régions et métropoles à surmonter ces enjeux et à stimuler leur croissance. Les technologies numériques ont révolutionné la façon dont les citoyens et les entreprises s'informent, achètent, s'instruisent, travaillent, interagissent et obtiennent des services. Du point de vue des entreprises et citoyens, de nouveaux contenus et usages, stimulés par la mobilité numérique, émergent continuellement et des possibilités immenses s’offrent aux Québécois, ne serait-ce qu’en matière de soins de santé et d’éducation à distance, pour n’évoquer que ces secteurs14.
L’intégration des TIC à travers la gestion urbaine est à la base du concept de « ville intelligente » ou « smart city », adopté par de nombreuses régions métropolitaines internationales15. Le déploiement des réseaux à larges bandes est le moteur principal de la numérisation des villes et l’établissement de cités intelligentes. Selon des estimations internationales, pour chaque augmentation de 10 % du taux de pénétration du large bande, on peut s'attendre à une augmentation supplémentaire moyenne de 1,3 % du produit intérieur brut (PIB) national. Dans ce contexte, l’éclosion de pôles numériques régionaux permettrait aux communautés locales de définir des projets mobilisateurs et porteurs axés sur l’appropriation des technologies numériques. La création de tels pôles contribuerait à stimuler la croissance de la productivité en favorisant l’utilisation d’internet pour le service à la clientèle ou encore la collaboration en innovation ouverte. Combien de zones ou parcs industriels du Québec n’ont pas une couverture numérique adéquate? Ces pôles numériques deviennent de fait des pôles de compétitivité en consolidant la chaine de valeur, en stimulant la croissance et en regroupant l’ensemble des acteurs d’écosystèmes par région. Toutes les entreprises, PME comme les grandes en sortent gagnantes. De fait, ces pôles constituent un environnement propice pour former et retenir une main-d’œuvre performante en encourageant la collaboration avec les institutions universitaires et centres de recherche. TechnoMontréal a développé le projet « Montréal Métropole Numérique », qui pourrait servir de modèle et d’effet d’entraînement pour d’autres pôles similaires. Un objectif important pour Montréal est de s'assurer d'une appropriation équitable des usages du numérique, de leur accès (infrastructures), et d'inciter fortement l'innovation grâce à des conditions très favorables.
R7. Accélérer l’implantation du numérique au Québec Création de pôles numériques régionaux, à commencer par le Grand Montréal :
o Créer un écosystème collaboratif; o Faciliter l’exploitation dynamique des données intelligentes; o Augmenter la couverture du sans-fil WiFi et bonifier l’offre de services numériques aux
communautés innovantes (ex : entreprises, universités, centres de recherche); o Brancher toutes les régions du Québec à l’Internet haute vitesse d’ici 2020.
13
« Le point sur le Québec manufacturier, des solutions pour l’avenir, Deloitte 2011 14
Voir l’Annexe 2 pour obtenir quelques exemples de l’impact positif des TIC sur les sphères de la société 15
Voir l’Annexe 4 pour une description du concept de « ville intelligente »
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
15 Mémoire de TechnoMontréal
ANNEXES
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
16 Mémoire de TechnoMontréal
ANNEXE 1
Mise en contexte L’industrie des TIC est un extraordinaire moteur de productivité, de croissance, de création d’emplois et d’attraction d’investissements au niveau mondial. Les effets bénéfiques des TIC sont amplifiés par leur utilisation dans l'ensemble de l'économie et de la société, et par les innovations qu'elles induisent.
Les TIC sont essentielles en période de restructuration et de reconfiguration des chaînes de valeurs et des processus des entreprises, et ce, dans une logique d’accroissement de l’efficacité des activités. L’industrie des TIC a donc un rôle majeur à jouer comme catalyseur de la reprise économique mondiale. Les données suivantes en témoignent.
1. Les TIC : un moteur de croissance économique mondial
1.1 Portrait mondial des TIC16
Le secteur des TIC représente plus de 8 % du PIB des entreprises de la zone OCDE et emploie plus de 15 millions de personnes. Les 250 premières entreprises du secteur des TIC concentrent près de 70 % de l’emploi total du secteur dans la zone OCDE.
Les compétences en matière de TIC constituent un important apport à la croissance et sont largement présentes dans l’ensemble de l’économie. Dans les pays de l’OCDE, la part des métiers spécialisés des TIC dans l’emploi total est supérieure à 4 % et croît rapidement, et celle des professions à forte intensité d’utilisation de TIC dépasse 20 %.
Dans les pays de l’OCDE, le secteur des TIC dépense environ deux fois et demie plus en R-D (130 G$ US en prix de 2000) que celui de l’automobile et plus de trois fois plus que l’industrie pharmaceutique. L’effectif de chercheurs dans l’industrie des TIC s’élève à près d’un million de personnes, dont la moitié travaille aux États-Unis. Les priorités de recherche concernant les TIC sont centrées sur la mise au point de technologies fondamentales pour les prochaines générations de produits, mais, fait nouveau, les grands enjeux comme le changement climatique et les soins de santé retiennent désormais aussi l’attention.
L’industrie mondiale des TIC correspond à un marché de plus de 6 G$ en 2009, dont près de 80 % se retrouvent au sein des secteurs du matériel et équipement (39 %) et des logiciels et services (37 %).
Le secteur des logiciels et services mènera la croissance de l’industrie des TIC, avec une croissance annuelle moyenne prévue d’environ 8,5 % entre 2009 et 2014, tandis que celle du matériel et de l’équipement dépassera les 6 %.
16
Les données de cette section contiennent des extraits des documents suivants :
MDEIE, « Profil statistique du secteur des TIC – 1997-2009 »
TECHNOCompétences, « Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre du secteur des technologies de l’information et des communications – 2011 »
RCGT, « Stratégie de prospection 2010-2013 du Grand Montréal en technologies de l’information et des communications » élaborées pour Montréal International, en collaboration avec TechnoMontréal
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
17 Mémoire de TechnoMontréal
Graphique 1 Graphique 2
Sources : Datamonitor, 2010; Industrie Canada, 2009; estimations de RCGT
Cette tendance est d’autant plus accentuée dans les Amériques et en Europe où le secteur des logiciels et des services compte pour la plupart des revenus du secteur des TIC. Plus de 40 % des revenus du secteur mondial des logiciels et des services proviennent en effet des Amériques.
Par ailleurs, la fabrication d’équipement s’effectue dorénavant davantage dans la région de l’Asie-Pacifique, où plus de 50 % des revenus du secteur mondial du matériel et de l’équipement de TIC sont réalisés. Graphique 3 Graphique 4
Sources : Datamonitor, 2010; Industrie Canada, 2009; estimations de RCGT
Notons que la proportion des exportations mondiales provenant des pays émergents est passée de 38 % en 1998 à 57 % en 2007. À elle seule, la Chine représentait près de 29 % des exportations mondiales de matériel informatique, électronique et de télécommunications en 2007. Parallèlement à la fabrication, on aperçoit une tendance à réaliser de plus en plus d’activités de R-D dans les pays émergents. L’excellence manufacturière et les faibles coûts de main-d’œuvre des pays émergents contribuent à la réduction du prix du matériel.
Les États-Unis constituent le plus important marché géographique, accaparant à eux seuls près de 30 % des dépenses mondiales en TIC en 2009. L’Europe de l’Ouest suit de près, avec 25 % des dépenses. L’Asie-Pacifique vient bonne troisième, avec 15 % des dépenses. Le Canada demeure un joueur marginal, représentant seulement 2 % du marché mondial.
Matériel et
équipement 39%
Logiciels et
services 37%
Services de télécom.
19%
Radiodif. télévisuelle et télé. par
câble 5%
Industrie mondiale des TIC 6 118,6 G$
0% 5% 10%
Services detélécom.
Radiodif.télévisuelle et…
Matériel etéquipement
Logiciels etservices
Taux de croissance annuel moyen anticipé (2009-2014)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Répartition géographique des revenus du secteur mondial des logiciels et
services (2009)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Reste du Monde Amériques Europe Asie-Pacifique
Répartition géographique des revenus du secteur du matériel et de l'équipement de
TIC (2009)
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
18 Mémoire de TechnoMontréal
Graphique 5
Répartition des dépenses mondiales en TIC par région géographique, 2009 (3 198 G$ US)
Source : Gartner, 2009 — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
De plus, les TIC étant un domaine applicatif à d’autres secteurs, il est important de saisir dans quels marchés les biens et services en TIC sont les plus utilisés. Ainsi, les trois plus importants marchés applicatifs des TIC sont les services financiers avec environ 16 % des dépenses mondiales en TIC, suivi du secteur gouvernemental (public) et du secteur manufacturier, avec près de 15 % chacun.
Graphique 6
Répartition des dépenses mondiales en TIC selon les principaux marchés, 2009 (3 304 G$ US)
Source : Gartner, 2009 — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
États-Unis 932,1 29%
Canada 71,3 2%
Amérique latine 236,4
7%
Europe Ouest 811,9 25%
Europe Est 142,6
5%
Afrique et Moyen-Orient
205,7 7%
Japon 306,7 10%
Asie-Pacifique
490,9 15%
Services financiers
16%
Secteur public 14%
Manufacturier 13%
Communic. 6%
Commerce de détail
6%
Services 5%
Utilités 4%
Transport 3%
Santé 3%
Agriculture, mines et
construction 1%
Autres marchés 29%
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
19 Mémoire de TechnoMontréal
Prévisions des dépenses des TIC par les entreprises
Les dépenses prévues en TIC par les entreprises sont un indicateur des perspectives de croissance du secteur. À ce sujet, la firme Computer Economics réalise annuellement un sondage auprès de dirigeants américains et canadiens des secteurs privé et public à propos de leurs dépenses prévues en TI.
Selon les résultats du sondage de 2010, présentés dans le graphique suivant, seulement 45 % des entreprises privées et des organisations gouvernementales vont augmenter leurs budgets opérationnels en TI dans la prochaine année. Ces résultats supposent la « continuation de la récession pour les dépenses en TI », et ce, malgré le fait que l’économie en général prend du mieux. De plus, 42 % des organisations vont vraisemblablement diminuer leurs budgets opérationnels en TI, ce qui représente un pourcentage plus important que pour 2009 (38 %).
Graphique 7 Pourcentage des organisations nord-américaines qui vont modifier leurs dépenses opérationnelles en TI dans la prochaine année, 2010
Source : Computer Economics (2010) — graphique extrait du
« Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre du secteur des TIC, 2011 » de TECHNOCompétences
Néanmoins, même si dans l’ensemble les budgets de TI ne croissent pas entre 2010 et 2011, il existe des différences significatives selon les secteurs d’activité, comme l’illustre le graphique suivant. En effet, les dépenses des secteurs suivants présenteront une croissance de plus de 3 % : services bancaires commerciaux, fournisseurs de soins de santé et production par processus (process manufacturing). À l’opposé, les secteurs gouvernementaux, de la vente au détail et du travail en discontinu (discrete manufacturing) prévoient diminuer leurs dépenses en TI de 5 %, 1,5 % et 1,4 %, respectivement.
Graphique 8
Changement dans les budgets opérationnels de TI des organisations nord-américaines par rapport à la dernière année, selon les secteurs, 2010
Source : Computer Economics (2010) — graphique extrait du
« Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre du secteur des TIC, 2011 » de TECHNOCompétences
Augmenter 45%
Diminuer 42%
Rester semblable
13%
-5,0%
-1,5%
-1,4%
0,0%
1,0%
1,3%
1,7%
3,0%
3,1%
3,2%
-10% -5% 0% 5%
Gouvernement
Vente au détail
Travail en discontinu
Distribution en gros
Énergie et services publics
Assurance
Services professionnels et…
Production par processus
Fournisseurs de soins de…
Services bancaires…
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
20 Mémoire de TechnoMontréal
1.2 Tendances mondiales et segments de croissance future des TIC17
Voici ci-dessous les principaux segments de croissance future de l’industrie des TIC.
Infonuagique
L’une des principales tendances mondiales du secteur des TIC pour la prochaine décennie est l’infonuagique (cloud computing), domaine qui constitue un changement majeur dans la façon de consommer les services de TIC. L’infonuagique permet d’accéder aux ressources d’un ordinateur via un réseau Internet au lieu de faire fonctionner un logiciel et de stocker des données sur un ordinateur local. Cette tendance s’est d’abord manifestée par l’utilisation de services basés sur le Web par les consommateurs, tels que les courriels, les vidéos (ex. YouTube.com), etc. Les services dédiés aux entreprises sont maintenant de plus en plus basés sur le Web, par le biais de ce qu’on appelle les logiciels services (software as a service ou SaaS). Ce type de service présente une croissance de plus de 17 % annuellement, alors que le marché actuel de l’infonuagique présente des revenus mondiaux de 59 G$.
Pour souligner l’importance de cette tendance, il est documenté que les plus grandes firmes du secteur des TIC au niveau mondial investissent massivement dans ces technologies. À ce sujet, environ 70 % des ingénieurs de Microsoft travaillent dans le domaine de l’infonuagique.
De plus, les segments de l’industrie du contenu, de la communication et de la collaboration (CCC) prennent la plus grande part du domaine du logiciel service, avec 2,9 G$ en 2010, suivi des logiciels de gestion de la relation client (customer relationship management ou CRM), avec des recettes de 2,6 G$ pour la même période. Il est prévu que d’ici 2012, 85 % des nouveaux logiciels sur le marché seront distribués comme un service.
Par ailleurs, les services d’infonuagique qui sont offerts sur téléphones mobiles intelligents présentent une croissance prévue d’autant plus importante avec 88 % annuellement, entre 2010 et 2014.
Les impacts de l’infonuagique toucheront autant les entreprises clientes que les fournisseurs de services en TIC, en créant de nouvelles opportunités et en générant de nouveaux enjeux. Il est d’abord possible de noter les importantes réductions de coûts pour les entreprises clientes de ces services, puisque celles-ci n’ont plus à héberger physiquement leurs données sur des serveurs internes. De plus, il y a une extensibilité de la capacité des entreprises et de leurs employés autant dans le temps que dans l’espace, avec un accès accru à des outils et des services informatiques performants.
D’autre part, l’infonuagique réduit les barrières à l’entrée pour les entreprises en démarrage du secteur des TIC, vu la mise en marché des services et la distribution qui sont facilitées. De plus, grâce à l’infonuagique, les enjeux de la réputation des fournisseurs aux yeux des clients et ceux de la protection et de la confidentialité de l’information des clients sont accentués. Cette tendance pourrait éventuellement faciliter le choix de l’entrepreneuriat comme avenue professionnelle, c’est-à-dire que l’option de se lancer en affaires pour un professionnel des TIC pourrait gagner en valeur comparativement à celle de travailler pour une organisation en tant qu’employé.
Avantages
Réductions de coûts
Réductions des barrières à l’entrée pour les start-ups
Encourage l’entrepreneuriat
Opportunités d’affaires en cybersécurité, afin de garantir la protection et la confidentialité de l’information des clients
17
Les données de cette section contiennent des extraits des documents suivants :
TECHNOCompétences, « Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre du secteur des technologies de l’information et des communications – 2011 »
RCGT, « Stratégie de prospection 2010-2013 du Grand Montréal en technologies de l’information et des communications » élaborées pour Montréal International, en collaboration avec TechnoMontréal
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
21 Mémoire de TechnoMontréal
Mobilité intelligente
L’une des tendances les plus importantes actuellement et pour les prochaines années est l’augmentation de l’utilisation des téléphones intelligents et l’omniprésence de la plateforme qu’ils fournissent pour le développement de services et d’applications mobiles. Signe de l’importance de cette tendance, plus de 1,2 G de personnes dans le monde posséderaient un téléphone capable d’accueillir des applications mobiles à la fin de l’année 2010. Par ailleurs, d’ici 2013, les téléphones mobiles deviendront l’appareil le plus utilisé pour consulter Internet, devant l’ordinateur personnel. De plus, les ventes mondiales de téléphones intelligents ont progressé de 73 % entre 2009 et 2010, passant de 172 M d’unités vendues en 2009 à 297 M en 2010.
L’utilisation des services et des applications en TIC est facilitée par la disponibilité des téléphones intelligents, par des systèmes d’exploitation mobiles assortis de trousses de développement logiciels et par l’élargissement de la bande passante des exploitants de réseaux mobiles (3 G et plus).
Cette augmentation importante de l’utilisation des téléphones intelligents dans le monde ouvre des possibilités pour les entreprises qui développent des applications et autres services sur des plateformes mobiles. À ce sujet, il est prévu que les revenus totaux générés par le téléchargement d’applications mobiles (incluant la publicité) augmenteront de 190 % entre 2010 et 2011, passant de 5,2 G$ à 15,1 G$. La taille du marché mondial des applications mobiles passera à 58 G$ en 2014.
Une autre facette de l’augmentation de l’utilisation du téléphone intelligent est le commerce électronique réalisé par le biais des applications mobiles et des médias sociaux. Selon Gartner, d’ici 2015, les entreprises vont générer plus de 50 % de leurs ventes sur le Web de cette façon.
De plus, une tendance croissante de la mobilité est liée aux ordinateurs-tablettes et à l’adoption massive de cet outil dans les entreprises. En effet, selon Gartner plus de 80 % des entreprises encourageront l’utilisation de l’ordinateur-tablette par leurs employés, que ces outils soient la propriété de l’entreprise ou celle des employés. L’augmentation de l’utilisation des tablettes dans les entreprises contribuera à la croissance de la présence de cet outil de 19 M d’unités en 2010 à 208 M en 2014. En corollaire, cette croissance de l’utilisation des tablettes va soutenir de plus en plus la tendance à l’utilisation d’applications distribuées en modèle d’infonuagique.
Par ailleurs, il est prévu que le concept de recherche « contextuelle » aura une influence marquante en mobilité, notamment par rapport aux services offerts aux utilisateurs et à la recherche sur le Web. La « contextualité » consiste en l’observation de tendances, principalement basées sur la localisation de l’appareil mobile, sur la présence dans certains endroits et sur les interactions sociales permises par le téléphone. Ce type de services permet notamment à l’utilisateur de diriger ses recherches grâce à sa géolocalisation. D’ici 2012, il est prévu que les entreprises de grandes tailles auront des relations d’affaires avec 2 à 10 fournisseurs de services contextuels.
Enfin, la mobilité encourage l’émergence de nouvelles sources de revenus pour l’industrie des jeux vidéos, avec, notamment, les jeux sur téléphone cellulaire. L’ajout de ces nouvelles sources de revenus non traditionnelles (qui comprennent aussi les contenus téléchargeables, les microtransactions intégrées dans les jeux et les jeux intégrés aux réseaux sociaux sur Internet) devrait générer une croissance de plus de 5 % des ventes de jeux en Europe et aux États-Unis pour les années à venir. Par ailleurs, le phénomène des tablettes est de plus en plus important pour l’industrie des jeux vidéos, alors que 52 % des utilisateurs de tablettes multimédias utilisent leur appareil pour jouer. Le jeu est la deuxième activité la plus populaire sur les tablettes, après la navigation sur Internet.
Systèmes intelligents
Une autre tendance émergente est le développement de systèmes « intelligents », connectés via l’Internet, qui permettent de capter des données, de les analyser, de communiquer les résultats et de collaborer avec d’autres systèmes d’information. Ces systèmes permettent à des objets et services d’absorber et de transmettre de l’information à grande échelle, grâce à des senseurs, des actionneurs (actuators) et des capacités de communication. Les applications de tels systèmes « intelligents » sont en premier lieu les processus d’entreprises et l’amélioration de l’efficience environnementale et énergétique.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
22 Mémoire de TechnoMontréal
Sachant que la responsabilité environnementale des entreprises est un sujet prenant de plus en plus d’importance dans le monde des affaires, la mesure de la « durabilité » (sustainabilty) environnementale est de plus en plus scrutée par les marchés financiers et les parties prenantes des entreprises. En ce sens, des recherches réalisées par McKinsey ont démontré que l’utilisation des TIC dans les domaines de l’amélioration de l’efficience des réseaux électriques, des édifices ou de la planification logistique peut réduire l’équivalent de cinq fois les émissions de carbone produites par l’industrie des TIC elle-même.
Il y a également une adoption rapide dans le monde des technologies visant l’amélioration de l’efficience des systèmes de transport public, par exemple les senseurs dans les autobus et les trains pour calculer en temps réels les options de routes pour les passagers.
Par ailleurs, dans ce type de système intelligent, le domaine de l’analytique de données (Advanced Business Analytics) présente un fort taux de croissance, qui est environ deux fois plus rapide que pour les autres segments des logiciels et des services. L’analytique de données est l’utilisation de logiciels et de services d’analyse statistique et sémantique visant à exploiter la masse de données générées par les systèmes d’information, ainsi que les contenus générés en temps réel par les utilisateurs, notamment à des fins d’intelligence d’affaires, de prospective de marché et de dialogue machine-machine (Web 3.0). Le marché actuel est de 100 G$, avec un taux de croissance anticipé de 10 % (2010-2014). Notons l’émergence de l’analytique en nuage, de l'analytique des réseaux sociaux, de l'analytique prédictive et de l'analytique mobile.
Avantages
Augmentation de la productivité (amélioration des processus d’entreprises)
Amélioration de l’efficience environnementale et énergétique (réduction des émissions de carbone)
La virtualisation
Une des tendances émergentes ayant la plus forte incidence sur les infrastructures de TIC est la virtualisation. Selon le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), la virtualisation est l’utilisation d’applications logicielles afin de créer une version virtuelle des infrastructures et du matériel informatique, comme les systèmes d’exploitation, le matériel de stockage d’information et les ressources réseau. La virtualisation permet d’optimiser le matériel en regroupant et en combinant le potentiel de l’infrastructure existante pour réaliser des tâches de façon plus efficiente. Cette flexibilité favorise des économies substantielles sur les budgets d’infrastructures de TIC.
Selon Gartner, la virtualisation est le défi qui aura le plus grand impact sur les opérations et les infrastructures de TIC des entreprises jusqu’en 2015. En effet, plus de 80 % des entreprises avaient un projet ou un programme de virtualisation en cours à la fin de l’année 2010.
Les principaux impacts de cette tendance sur la main-d’œuvre sont, d’une part, les besoins de certification des nouvelles compétences des professionnels découlant du travail sur des projets de virtualisation et, d’autre part, les nouveaux besoins de qualification en matière de sécurité informatique que cette tendance génère.
Avantages
Économie sur les budgets d’infrastructures des TIC (grâce à l’optimisation du matériel)
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
23 Mémoire de TechnoMontréal
Outils de communication et de collaboration
Une autre tendance qui se poursuivra dans le futur est l’adoption par les entreprises des technologies de collaboration, qui visent à améliorer l’efficience et l’efficacité des employés. Ceci s’exprime notamment par la croissance anticipée de plus de 20 % des ventes mondiales de systèmes de conférences vidéos et en ligne. Les outils de collaboration incluent également les espaces de travail virtuels qui permettent aux individus localisés à différents endroits de collaborer sur un même document de façon simultanée. En somme, les technologies permettant aux entreprises de réduire leurs dépenses, notamment en matière de frais de déplacement des employés, seront en forte croissance pour les prochaines années. Pour appuyer ce fait, le sous-secteur de la vidéoconférence croît actuellement de 40 % par année chez Bell Canada.
De plus, les outils de communication se simplifieront significativement à l’avenir grâce aux systèmes de traduction simultanée offerts aux utilisateurs par l’entremise de technologies, ou encore grâce aux caméras plus intégrées aux outils de communication.
Avantages
Réduction des dépenses en frais de déplacement
Amélioration de l’efficience et de l’efficacité des employés
Autres tendances
Les autres tendances suivantes auront un impact sur le secteur des TIC dans la prochaine décennie :
Une plus grande interaction avec les appareils, c’est-à-dire la possibilité d’interagir avec les appareils par d’autres interfaces que la souris et le clavier, notamment par la voix, le toucher, les mouvements, etc. : - Ceci s’illustre notamment aujourd’hui avec les nouvelles consoles de jeux, telles que la Wii de Nintendo ou la
Kinect de Microsoft.
La convergence des services de télécommunication, avec une offre de services en « bouquet », incluant la télévision, l’Internet, le téléphone, etc. : - Cette tendance se produit en corollaire à la dématérialisation des contenus et à la distribution en ligne de
contenus numériques.
Médias et réseaux sociaux - Rôle de plus en plus marqué en marketing et en commercialisation. - Les utilisateurs de réseaux sociaux ont dépassé en nombre ceux du courriel en 2009. - Indicateur d'adoption dans les entreprises : 60 % des compagnies du Fortune 500 ont un compte Twitter
(2010) vs. 35 % en 2009.
Externalisation ouverte - Appel à la créativité, à l'intelligence et au savoir-faire de la communauté des internautes pour créer du
contenu, développer une idée, résoudre un problème ou réaliser un projet.
Cybersécurité - Importance croissante en lien avec l'infonuagique, la dématérialisation des contenus, le logiciel-service et le
terrorisme international. - Croissance importante liée aux dépenses gouvernementales : 6,2 % de croissance annuelle aux États-Unis
(2010-2015). Applications des TIC à divers secteurs
Énergie et environnement - Installation massive de compteurs intelligents par les services d'utilité publique. - 60 M de compteurs intelligents aux États-Unis en 2010. - Couverture complète du pays d'ici 10 ans.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
24 Mémoire de TechnoMontréal
Industrie - Technologie RFID (« Radio Frequency Identification ») : marché de 4,47 G$ (2010) et croissance anticipée de
14 %.
TIC « vertes » - Taux de croissance anticipé de 60 % annuellement pour atteindre 4,8 G$ en 2013.
Transport - Connectivité Wifi en voiture : 174 000 voitures vendues avec Wifi (2010). - Prévision de ventes annuelles de 7,2 M de voitures avec systèmes Wifi d'ici 2017.
Technologies de la santé - Télémédecine/monitoring à distance : 3,5 G$ (2009) et croissance anticipée de 23 %. - Bio-informatique : 2,5 G$ (2009) et croissance anticipée de 26 %. - Dossier de santé informatisé : 2 G$ (2009) et croissance anticipée de 15 %; plus de 60 % des Américains
auront un dossier médical électronique d'ici 2016.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
25 Mémoire de TechnoMontréal
2. Des retombées économiques majeures à l’échelle du Québec et de la région de Montréal
2.1 Portrait des TIC dans la province de Québec18
Les TIC représentent l’un des principaux secteurs de haute technologie au Québec avec près de 170 000 emplois et près de 7 800 établissements. Si l’on considère l’ensemble des professions en TIC présent dans tous les secteurs de l’économie du Québec, l’effectif total avoisine alors les 185 000 emplois. Ces chiffres témoignent de l’importance des TIC pour l’ensemble de l’économie.
Ce secteur génère un PIB de 12,5 G$ (2009), soit plus de 5 % du PIB du Québec et 21 % du PIB canadien en TIC. Ce dernier a crû de près de 80 % en valeur absolue de 1997 à 2009; soit deux fois et demie de plus que l’économie du Québec dans son ensemble (31,5 %). En moyenne, le secteur des TIC a enregistré une croissance de 5 % par année entre 1997 et 2009 comparativement à 2,3 % pour l’ensemble de l’économie. Notons que le secteur des services TIC a été la principale source de croissance du PIB du Québec depuis les dernières années et représente près de 90 % du PIB en 2009.
Graphique 9 Graphique 10 Indice de croissance du PIB — Croissance du PIB par secteur Secteur des TIC et Québec (1997=100) Québec
18
Les données de cette section contiennent des extraits du document suivant : MDEIE, « Profil statistique du secteur des TIC – 1997-2009 »
100
110
120
130
140
150
160
170
180
190
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
Secteur TIC
Québec
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
M$
en
chaî
nés
, 2
00
2
Total TIC
Services TIC
Fabrication TIC
Sources : Industrie Canada et ISQ; compilation Montréal International et TechnoMontréal
Source : Statistique Canada — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
26 Mémoire de TechnoMontréal
Les TIC constituent d’ailleurs le premier secteur industriel au Québec ayant enregistré la croissance du PIB la plus rapide entre 1997 et 2009, avec une augmentation annuelle moyenne de 5 %, suivi des secteurs des services commerciaux et de la construction.
Graphique 11
Croissance annuelle moyenne du PIB (prix de base, $ de 2002) 1997-2009, principales industries du Québec
Sources : Industrie Canada, MDEIE et Conference Board du Canada; compilation Montréal International
Les revenus d’exploitation dans les TIC ont atteint 34,5 G$ en 2009. Depuis 1997, ces revenus ont augmenté en moyenne de 2,9 % par année. Notons que les services TI et les services de télécommunications ont été les principales sources de croissance de ces revenus, alors que le secteur de la fabrication a chuté de 5,3 % annuellement depuis dix ans.
Graphique 12 Graphique 13
Revenus d’exploitation dans les TIC Revenus d’exploitation Québec Taux de croissance annuel moyen
1997-2009
Source : Statistique Canada — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
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Services detélécommunicationsGrossistes et réparateurs
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Total TIC Services detélécom
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Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
27 Mémoire de TechnoMontréal
Le secteur des TIC est le plus actif en R-D industrielle au Québec. En 2007, ce secteur a investi à lui seul 947 M$ et comptait 12 904 travailleurs en R-D, soit environ 20 % du total des dépenses en R-D industrielle au Québec et 26 % de tout le personnel des entreprises en R-D.
Depuis 1997, les dépenses de R-D intra-muros en TIC ont crû annuellement de 5,2 %. Le secteur des services, qui représente près de 70 % de ces dépenses en 2007, a été le moteur de cette croissance avec une augmentation annuelle moyenne de 11,5 % en 10 ans.
Graphique 14 Graphique 15
Dépenses de R-D intra-muros en TIC Dépenses de R-D intra-muros en TIC Québec Taux de croissance annuel moyen
1997-2007
Source : Statistique Canada — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
Le secteur des TIC est le premier bénéficiaire d’investissements en capital de risque au Québec pour la période 2005-2010 avec près de 40 % des sommes totales investies.
Le secteur des TIC génère des solutions innovantes, personnalisées et efficaces de même que d’importantes retombées économiques dans de nombreux secteurs cruciaux de l’économie québécoise tels que la finance, le transport, l’énergie, le manufacturier, les services professionnels et gouvernementaux, l’aéronautique, les sciences de la vie, etc.
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Total TIC Services Fabrication
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Total TIC Services Fabrication
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
28 Mémoire de TechnoMontréal
DÉFI AU NIVEAU DES EXPORTATIONS
Les exportations internationales de biens TIC se sont chiffrées à 3,8 G$ en 2009, une chute de 30 % en un an. Ce repli provient surtout du sous-secteur de la fabrication de matériel téléphonique (-67,0 %) et de celui des semi-conducteurs et autres composants électroniques (-35,0 %). Notons que depuis 1999, les exportations ont chuté en moyenne de 8,3 % par année.
Graphique 16
Exportations internationales – Fabrication de biens TIC Québec
Source : Industrie Canada — graphique extrait du « Profil statistique du secteur des TIC 1997-2009 » du MDEIE
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Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
29 Mémoire de TechnoMontréal
2.2 Portrait des TIC dans la région de Montréal19
L’industrie des TIC a des retombées économiques majeures dans la région de Montréal, comme en témoignent les données suivantes.
Une croissance du PIB deux fois plus élevée que l’économie métropolitaine dans son ensemble
Le PIB réel du secteur des TIC du Grand Montréal a connu une forte croissance de plus de 25 % entre 2002 et 2010, pour atteindre plus de 9 G$ et plus de 70 % du PIB total des TIC au Québec. Notons aussi que pour la même période, l’indice de croissance du PIB du secteur des TIC du Grand Montréal a été deux fois plus rapide que celui de l’économie métropolitaine dans son ensemble.
Source : Statistique Canada et Conference Board du Canada; Compilations par Montréal International et TechnoMontréal
120 000 emplois en TIC dans le Grand Montréal
L’industrie des TIC occupe une place centrale au sein de l’économie métropolitaine. Elle compte près de 120 000 travailleurs répartis au sein de 5 000 établissements, ce qui représente un emploi privé sur dix et plus de 70 % du poids total de cette industrie au Québec.
Les TIC dans le Grand Montréal représentent une grappe riche et diversifiée, dotée d’une masse critique d’entreprises dans cinq grands secteurs : fabrication, logiciels, services informatiques, services de télécommunications et multimédias.
19
Les données de cette section contiennent des extraits du document suivant : TechnoMontréal et Montréal International, « Profil de l’industrie des technologies de l’information et des communications du Grand Montréal, 2012 »
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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Indice de croissance du PIB, 2002-2010
Secteur des TIC du Grand Montréal et le Grand Montréal (2002 = 100)
Ensemble de l'économie Secteur des TIC
Graphique 17
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
30 Mémoire de TechnoMontréal
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active; Compilations par Montréal International et TechnoMontréal
Au 2e rang des plus grandes métropoles nord-américaines pour la croissance de l’emploi en TIC
Le nombre d’emplois en TIC dans le Grand Montréal a connu une croissance de plus de 4 % entre 2008 et 2010, et ce, malgré le ralentissement économique mondial. La région s’est en effet classée au 2e rang des vingt plus grandes métropoles nord-américaines pour la croissance de l’emploi en TIC pour cette période.
Sources : Données américaines : Bureau of Labor Statistics; Données canadiennes : Statistique Canada; Compilation par Montréal International et TechnoMontréal
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Emploi TIC RMR de Montréal
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Croissance de l'emploi en TIC (%) Top 20 des plus grandes régions métropolitaines d'Amérique du Nord,
2008-2010
Graphique 18
Graphique 19
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
31 Mémoire de TechnoMontréal
Une croissance marquée du sous-secteur des services en TI
Cette progression de l’emploi est due en grande partie à l’accélération des activités du sous-secteur des services en TI (logiciels, multimédia, et services informatiques) qui a connu une croissance de plus de 20 % entre 2008 et 2010.
Avec plus de 50 % des emplois et près de 75 % des établissements de la région à lui seul, ce sous-secteur domine maintenant largement l’industrie des TIC du Grand Montréal. Cette tendance favorable devrait se poursuivre puisque ce sous-secteur demeure l’un des plus stables et porteurs de l’industrie.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active; Compilations par Montréal International et TechnoMontréal
Un environnement de R-D propice aux entreprises
La vigueur de l’industrie des TIC du Grand Montréal ne s’illustre pas seulement par sa masse critique élevée d’entreprises et d’emplois, mais aussi par la performance de son secteur de R-D. Il est estimé que plus de 85 % des dépenses de R-D industrielle du Québec ont été réalisées par des entreprises localisées dans le Grand Montréal. Par ailleurs, les dépenses de R-D du secteur des TIC du Grand Montréal s’élèveraient à plus de 800 M$.
Les TIC : puissant moteur d’investissements
Investissements directs étrangers (IDE)
Selon les résultats de Montréal International, le secteur des TIC compte pour plus de 60 % de tous les investissements étrangers annoncés dans le Grand Montréal entre 2005 et 2010. Depuis 2000, le Grand Montréal a attiré plus de 8 G$ d’IDE en TIC. Les sous-secteurs les plus ciblés par les investisseurs étrangers ont été ceux des services informatiques, du multimédia et des logiciels.
Une forte présence des filiales d’entreprises étrangères
Les filiales d’entreprises étrangères dans le secteur des TIC sont à l’origine de plus de 30 000 emplois (soit 25 % des emplois totaux en TIC de la région) répartis dans quelque 400 établissements.
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Emploi en TIC par secteur RMR de Montréal
En millier d'emplois
FabricationServices TIServices de télécomGrossistes et réparateurs
Graphique 20
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
32 Mémoire de TechnoMontréal
Capital de risque
En 2011, le secteur des TIC du Grand Montréal a bénéficié de près de 175 M$ d’investissements en capital de risque, une augmentation de l’ordre 60 % en un an. Au cours des cinq dernières années (2007 à 2011), 640 M$ ont été investis en capital de risque dans le secteur des TIC, soit 36 % de tous les investissements dans la région.
Source : Thomson Reuters; Compilation par Montréal International
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Investissements en capital de risque - Grand Montréal
Montréal Secteur des TIC Poids des TIC
Graphique 21
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
33 Mémoire de TechnoMontréal
2.3 Une grappe riche et diversifiée, dotée d’une masse critique d’entreprises dans cinq sous-secteurs
Les TIC dans le Grand Montréal représentent une grappe riche et diversifiée, dotée d’une masse critique d’entreprises dans cinq grands secteurs : fabrication, logiciels, services informatiques, services de télécommunications et multimédias
20.
a) Fabrication
Le secteur de la fabrication repose sur quatre sous-secteurs :
Équipements informatiques Le Québec excelle dans plusieurs niches de fabrication de systèmes informatiques de pointe, que ce soit dans les simulateurs ou dans la modélisation et le design de systèmes de haut niveau.
Optique, photonique et laser Le Québec est, entre autres, un acteur de tout premier plan dans les marchés liés aux applications de la photonique, qu'il s'agisse d'instrumentation (tests et mesures, analytiques), d'imagerie, de systèmes de vision, de communications optiques ou de fibres optiques de haute performance.
Microélectronique Les entreprises de microélectronique sont présentes dans les domaines de la conception de circuits, de la fabrication de composants électroniques, de l'assemblage de composants électroniques ainsi que dans la fabrication de logiciels de conception, de produits chimiques et d'équipements de production et de test.
La microélectronique représente près de 60 % du volume d'affaires du secteur canadien des technologies de l'information et des communications (TIC).
Équipements de télécommunications Les principaux sous-secteurs de la fabrication d'équipement de télécommunications sont : le filaire, le sans-fil et les systèmes et logiciels de télécommunications.
b) Logiciels
La majorité des entreprises de ce secteur, généralement des PME, sont établies dans la région de Montréal.
L'industrie québécoise est principalement active dans le développement de logiciels d'applications verticales (pour desservir l'ensemble des besoins d'une organisation) et génériques (répondant aux besoins de plusieurs clients, comme le traitement de texte, les tableurs, la comptabilité).
Les exportations comptent pour plus de 50 % des revenus de l'industrie du logiciel.
c) Services informatiques
Par services informatiques, on entend les services d'intégration et de sous-traitance dans les créneaux suivants : Gestion intégrée des ressources; Affaires électroniques; Gestion de la relation clientèle; Sécurité informatique; Gestion des connaissances; et Gestion de la chaîne logistique.
20
Sources : Investissement Québec, MDEIE et TechnoMontréal
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
34 Mémoire de TechnoMontréal
d) Services de télécommunications
On peut répartir les entreprises du secteur des services de télécommunications en cinq créneaux :
Fournisseurs de services de téléphonie; Télédistributeurs et câblodistributeurs; Fournisseurs d'accès Internet; Entreprises de câblage structuré; Fournisseurs de services de télécommunications connexes.
Ce secteur réalise à lui seul près de 50 % des exportations de l'ensemble de l'industrie des technologies de l'information et des télécommunications au Québec.
Les entreprises de télécommunications sont regroupées pour la plupart dans la région de Montréal.
e) Multimédia
L’industrie du multimédia au Québec est composée des secteurs suivants :
Services/médias numériques interactifs (jeux électroniques, solutions numériques interactives, applications spécialisées pour les affaires, la santé, l’éducation);
Audiovisuel et son numérique; Arts numériques.
Le secteur des jeux numériques constitue la pierre angulaire de l’industrie du multimédia du Québec. Ce secteur a enregistré une forte croissance dans les dernières années, en raison notamment du nombre accru d’investissements étrangers, ce qui a permis au Québec de se positionner avantageusement en Amérique du Nord er sur la scène internationale.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
35 Mémoire de TechnoMontréal
ANNEXE 2 Quelques exemples de l’impact positif des TIC
sur les sphères de la société21
Impact des TIC sur le développement durable
Selon le Climate Group, voici plusieurs secteurs pouvant bénéficier d’une réduction considérable des émissions de GES grâce aux TIC :
Les systèmes moteurs intelligents, que l’on retrouve principalement dans les usines. Avec des optimisations de moteur et d’automatisation, on estime que les émissions globales pourraient être réduites de 0,97 Gt équivalent-CO2, ce qui correspond à 102 G $.
La logistique intelligente appliquée au transport de marchandises et à l’entreposage. La chaîne logistique des transports de marchandises, dont le volume augmente rapidement avec la mondialisation, est souvent gérée de façon non optimale. Par exemple, les camions roulent souvent avec de trop petites charges ou à vide sur le trajet du retour. Des outils TIC existent afin d’augmenter l’efficacité de la logistique incluant des logiciels qui font la mesure, optimisent et gèrent les opérations et aident ainsi à réduire les besoins en inventaire, la consommation d’essence, le nombre de kilomètres parcourus et la fréquence des camions qui roulent à vide.
Les bâtiments intelligents. Le rapport SMART estime que de meilleures conceptions et de meilleures pratiques de gestion et d’automatisation appliquées à tous les bâtiments en Amérique du Nord permettraient d’économiser 15 % d’émission de GES. À l’échelle internationale, l’utilisation de technologies de bâtiments intelligents permettrait d’économiser 1,68 GtCO2 ou 340 G $.
Les réseaux intelligents (smart grids). Des gains d’efficacité significatifs peuvent être engendrés par la mesure et la gestion des réseaux d’électricité grâce à l’utilisation de compteurs intelligents et de TIC avancées. Il s’agit souvent du premier secteur à faire l’objet de plans d’action dans les villes qui se préoccupent d’environnement. Selon le rapport SMART, lorsque des technologies intelligentes sont appliquées à ce secteur, il s’agit en fait du domaine où la plus grande économie peut être réalisée, soit 2,03 GtCO2 ou 124,6 G $.
Encadré 1
Le cas de la ville de Rivas – Espagne
Situation. La ville de Rivas est située au sud-est de Madrid et compte une population de 68 000 habitants répartie sur un territoire de 32 km2. 48 bâtiments communiquent via des liens ADSL lents, non fiables et coûteux. L’utilisation de la communication téléphonique traditionnelle se fait également à coût élevé. Solution. Convergence de la voix, de la vidéo et des données par l’implantation d’un centre de traitement de données et d’un réseau IP métropolitain de fibre optique, d’un réseau métropolitain WiFi et d’un réseau IP Wi-Fi selon une topologie mesh (en maille ou filet), d’un système de communications unifié, de surveillance extérieure par vidéo via un réseau IP, de l’automatisation du contrôle environnemental des bâtiments également via un réseau IP. Amélioration des contrôles des commandes des feux de circulation (liées au système d’urgence). Bénéfices. Économie de 35 % et réduction de 1 200 tonnes d’émission de C02 par année en consommation d’énergie et réduction de plus de 1 800 tonnes en air conditionné. Réduction de plus de 3 000 tonnes d’émission de C02 (commande des feux de circulation). Réduction des coûts de téléphonie et autres services en ligne de 50 % ou 300 000 Euros par année. L’implantation de nouvelles infrastructures de réseau a mené à des économies de 50 % sur les coûts globaux
22.
21
Les données de cette section contiennent des extraits du document suivant : TechnoMontréal, « Intégration d’une vision numérique comme fondement aux orientations du PMAD pour hisser le Grand Montréal au rang des métropoles intelligentes », Octobre 2011 (mémoire présenté à la CMM) 22
Feller, G. (2010), What is a Smart + Connected Community ? Saisie le 21 février 2011, de http://www.smartconnectedcommunities.org/docs/DOC-1476
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
36 Mémoire de TechnoMontréal
Impact des TIC sur la qualité de vie, la culture et les loisirs
La définition du rôle du numérique dans la sphère de la qualité et du bien-être est très large, allant de la culture à la santé et de l’inclusion sociale au rôle du citoyen comme participant habilitant de la ville intelligente.
Dans sa tentative de développer une taxonomie pour décrire les systèmes et les sous-systèmes retrouvés dans les villes intelligentes, Toppeta
23 propose une catégorie qu’il appelle développement des ressources humaines et du
capital social — Smart People. Cette catégorie inclut les domaines socioculturels suivants :
Formation et éducation/marché du travail o Éducation permanente à travers des programmes assistés par ordinateur qui suivent le citoyen durant
toute sa vie. o Système de prêt numérique. o Expertise et forums pour soutenir la collaboration avec le secteur tertiaire. o Incitatifs pour l’emploi et le développement du marché de l’emploi liés aux besoins des PME et des
nouvelles technologies. o Micro-crédit pour stimuler l’entrepreneuriat.
Services aux personnes âgées, démunies et handicapées o Télémédecine. o Système d’alarme antivol (intégrés à l’automatisation des foyers). o Assistance mobilité et prévention de l’isolement social.
Entrepreneuriat o Groupes de discussion. o Réseautage social et design collaboratif (ex. Ning, Kublai, LinkedIn, Xing, Architizer, Sermo, BootB,
Skypso, etc.). o Incubateurs pour entreprises en démarrage en collaboration avec les universités, les anges investisseurs,
les VC, les instituts de recherche, etc.
Services de proximité basés sur la localisation, les affinités et les profils des citoyens o Publicité; o Panneaux numériques; o Information touristique; o Réseautage social.
Service d’écotourisme o Musées virtuels; o Réalité augmentée; o Arts numériques et nouveaux médias; o Guides sur mesure; o Traduction assistée (live) et médiation culturelle; o Jeux d’exploration.
23
TOPPETA, D., The Smart City vision: How Innovation and ICTcan build smart, “liveable”, sustainable cities, octobre 2010
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
37 Mémoire de TechnoMontréal
ANNEXE 3 Retombées et impacts d’un programme d’appui à la commercialisation24
Les données démontrent que le calcul du revenu d’une entreprise s’évalue en fonction du ratio de 100 000 $ de revenus par employé.
Sachant qu’en moyenne, le revenu généré par un vendeur est établi à 1 000 000 $ par année. Nous estimons que l’embauche d’un vendeur aura un impact financier important sur l’entreprise et créera, en retour, 10 nouveaux emplois.
Selon les statistiques de TECHNOCompétences, le salaire moyen des emplois en TIC s’établit à 60 000 $, les recettes fiscales et le pouvoir d’achat de cette industrie sont donc significatifs pour l’ensemble de notre économie.
Hypothèse d’une injection via un programme d’appui en commercialisation :
La simulation suivante, non exhaustive, permet d’illustrer que l’investissement consenti par le gouvernement comporterait des retombées mesurables.
Exemple basé sur 500 entreprises se prévalant du programme et embauchant un vendeur :
Investissements moyens de l’entreprise (vendeur et frais de commercialisation) : 300 000 $
Injection du Gouvernement proportionnel aux investissements de l’entreprise, soit 30 % (vendeur et frais de vente) : 500 entr. X 100 000 $ = 50 M$
Sachant qu’un vendeur génère 1 M$ de vente, qui en retour créé 10 emplois.
Impact direct : Création de 5 000 emplois
Tous les observateurs, investisseurs, experts et dirigeants s’entendent sur le fait que la commercialisation constitue LE plus important défi. C’est également la composante la plus importante qui saura générer les retombées économiques pour la société.
Nous sommes d’avis qu’à ce jour, les appuis et programmes ont eu des effets positifs et favorables à l’émergence d’une industrie qui a crû de façon phénoménale au cours des deux dernières décennies puisque nous comptons maintenant plus de 170 000 emplois au sein de cette industrie au Québec. Force est de noter toutefois que les enjeux se situent maintenant au stade de la croissance des entreprises et qu’un encadrement approprié aux nouveaux défis contribuera à créer une industrie et des joueurs de classe mondiale.
Les impacts directs de l’appui à la commercialisation sont :
Création d’emplois (10 :1);
Croissance des sociétés, qui en retour stimulera des investissements externes;
Augmentation des exportations;
Présence de gestionnaires aguerris, qui en retour serviront de modèles à de plus jeunes entrepreneurs. Source : Association québécoise des technologies (AQT), 2010
24
Les données de cette section contiennent des extraits du document suivant : TechnoMontréal, « Pour une compétitivité et une attractivité renforcées de l’industrie des TIC au Canada », juillet 2010 (mémoire conjoint présenté dans le cadre des consultations fédérales sur la définition de la stratégie sur l’économie numérique au Canada)
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
38 Mémoire de TechnoMontréal
ANNEXE 4 Le concept de ville intelligente (« Smart City »)25
Les « smart cities » font l’objet de plusieurs recherches dans des instituts reconnus mondialement (MIT Smart Cities Lab, the World Foundation for Smart Communities, URENIO Research Unit, the Lab for Global Information Networks, Unicamp, Institute for the Future, etc). Le concept a également été adopté par l’industrie (IBM, Cisco, Oracle, Siemens, Intel) et sert de base pour stimuler la croissance numérique d’un nombre grandissant de villes à travers le monde (Stockholm, Toronto, Londres, San Francisco). Au cœur de ce déploiement se trouvent les réseaux filaires et sans fil qui permettent aux différentes applications et outils technologiques de répondre aux besoins des citoyens. Une ville est intelligente « lorsque ses investissements en capital humain et social de même qu’en TIC sont dirigés vers un développement économique durable, une qualité de vie élevée et une gestion prudente des ressources naturelles, le tout à travers une gouvernance participative26 ». L’entreprise Cisco a, pour sa part, développé le concept de « Smart + Connected Communities » visant à adopter des pratiques novatrices dans les plusieurs domaines, dont les suivants :
o transports intelligents (diminuant les gaz à effet de serre et augmentant l’optimisation des réseaux de transport, résultant en une diminution du trafic urbain);
o applications à collaborations ouvertes où le citoyen contribue à l’amélioration de la qualité de vie de la ville en fournissant des données en temps réel;
o smart grids qui sont des réseaux de distribution d'électricité intelligents utilisant des technologies informatiques de manière à optimiser la production et la distribution et de mieux mettre en relation l'offre et la demande entre les producteurs et les consommateurs d'électricité.
Ce concept de Cisco repose sur une infrastructure de télécommunication incluant le large bande et permettant, grâce aux réseaux IP, l’interconnexion des espaces de bureaux, des foyers, des réseaux routiers, des services publics et des environnements de travail. La « smart city27 » peut être schématisée de la manière suivante :
Schéma 1 Smart + Connected Communities
25
Les données de cette section contiennent des extraits du document suivant : TechnoMontréal, « Intégration d’une vision numérique comme fondement aux orientations du PMAD pour hisser le Grand Montréal au rang des métropoles intelligentes », Octobre 2011 (mémoire présenté à la CMM) 26
Smart Cities. Saisie le 2 mars 2011, de http://en.wikipedia.org/wiki/Smart_city#cite_note-Giffinger-1 27
Feller, G. (2010), What is a Smart + Connected Community?, saisie web le 21 février 2011, au http://www.smartconnectedcommunities.org/docs/DOC-1476.
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
39 Mémoire de TechnoMontréal
Le déploiement de réseaux à large bande est une condition essentielle à la numérisation des villes et à l’établissement de cités intelligentes. Les enjeux économiques et sociaux du déploiement des réseaux à large bande et de l’Internet haute vitesse – tant fixe que sans fil – sont tels que des organisations internationales comme l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), la Commission sur le large bande au service du développement numérique, le Smart + Connected Community, le Intelligent Community Forum, le Wireless Internet Institute, pour n’en nommer que quelques-unes, se penchent sur la question. Au cœur de leurs actions figurent en premier plan la connectivité et les infrastructures par le déploiement de réseaux de télécommunication à large bande, tant filaires que sans fil.
Bien que ces déploiements tombent sous la responsabilité des gouvernements nationaux, leur utilisation se manifeste à tous les niveaux, et de façon particulièrement dynamique au niveau des villes. Une ville intelligente est une infrastructure complexe de « systèmes de systèmes » qui rehaussent la productivité de tous les secteurs économiques, sociaux et culturels en présence dans les villes grâce aux TIC
28.
Afin de synthétiser, le concept de « smart city » réfère donc à l’intégration des TIC et de l’intelligence urbaine dans les principaux champs de responsabilité de la gestion urbaine, soit :
Le développement économique;
La cohésion et l’inclusion des communautés et des citoyens;
Le développement durable;
L’efficacité des processus et des opérations municipales.
28
Toppeta, D., The Smart City vision: How Innovation and ICT can build smart, “liveable”, sustainable cities, 2010
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
40 Mémoire de TechnoMontréal
Source : TechnoMontréal et Montréal International, « Profil de l’industrie des technologies de l’information et des communications du Grand Montréal, 2012 »
Annexe 5
Montréal Métropole Numérique (MMN) : un pôle d’innovation pour la région métropolitaine et pour l’ensemble du Québec
Population, emploi et économie
Selon l’OCDE29
, depuis 2007, 50 % de la population mondiale vit dans les zones urbaines et ce pourcentage devrait augmenter à 70 % d’ici 2050. Cette tendance à l’urbanisation engendrera des défis majeurs auxquelles les métropoles seront confrontées. Au Québec, il y a eu une importante polarisation géographique de la population depuis plus de quinze ans. Le Grand Montréal concentre 50 % de la population, de l’emploi et du PIB du Québec. Il regroupe cinq régions administratives du Québec dans leur totalité (Montréal et Laval) ou en partie (Montérégie, Laurentides et Lanaudière). Le Grand Montréal agit comme moteur de création de richesse pour l’ensemble du Québec.
Tendances mondiales : de nouveaux modèles d’innovation Dans le contexte actuel de mondialisation des économies, c’est au niveau des villes et des métropoles que la compétition internationale se fait pour l’attraction de talents et d’investissements étrangers. Les villes jouent un rôle de premier plan au chapitre de la création de la richesse et du développement social.
En parallèle, nous assistons à une explosion de nouvelles avancées dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) pouvant grandement outiller les métropoles et les aider à surmonter ces enjeux et à stimuler leur croissance. L’intégration des TIC à travers la gestion urbaine est à la base du concept de « ville intelligente » ou « smart city », adopté par de nombreuses régions métropolitaines internationales30.
Les technologies numériques ont révolutionné la façon dont les citoyens s'informent, achètent, s'instruisent, travaillent, obtiennent des services et se divertissent. De nouveaux contenus et usages émergent continuellement et des possibilités immenses s’offrent aux Québécois, ne serait-ce qu’en matière de soins de santé et d’éducation à distance, pour n’évoquer que ces secteurs
31.
29
OCDE, « Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2050 : Les conséquences de l'inaction », mars 2012 30
Voir l’Annexe 3 pour une description du concept de « ville intelligente » 31
Voir l’Annexe 4 pour obtenir quelques exemples de l’impact positif des TIC sur les sphères de la société
INDICATEURS POIDS DE MONTRÉAL
Population 48,8 %
Emploi total 49,9 %
Emploi en TIC 71,0 %
PIB réel en TIC (M$ de 2002) 71,0 %
Dépenses de R-D industrielle en TIC
85,1 %
Exportations en TIC 61,1 %
Chiffre d’affaires en TIC 71,0 %
Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
41 Mémoire de TechnoMontréal
MMN, un pôle d’innovation pour le Grand Montréal et l’ensemble du QC
MMN est un grand projet mobilisateur visant le développement d’infrastructures et de fonctionnalités numériques d’avant-garde.
Le projet Montréal Métropole Numérique est structuré en trois grands axes de développement avec un plan d’action sur 5 ans :
Axe 1 — Écosystème collaboratif.
Axe 2 — Smart Data ou l’exploitation dynamique des données intelligentes.
Axe 3 — Infrastructure filaire et sans fil.
IMPACTS ATTENDUS 1. Création de richesse par la mise en place de nouvelles entreprises axées sur le numérique et de nouveaux
emplois à forte valeur ajoutée;
2. Prise du virage de la co-création et de l’innovation collaborative créant un réflexe d’innovation ouverte chez les différents acteurs (entreprises, institutions, gouvernement, citoyens);
3. Augmentation de la productivité et de l’efficacité des services collectifs en améliorant le fonctionnement des six grands domaines d’action de la collectivité (santé, transport, éducation, énergie, culture et industries créatives, démocratie participative);
4. Développement de l’image et de la vitrine internationale du Québec en valorisant le savoir-faire en technologies numériques.
Axe 1 — Écosystème collaboratif Montréal Métropole Numérique met en avant la nécessité de développer un écosystème complet d’innovation ouverte faisant appel aux TIC et aux nouvelles approches de co-création. Cet écosystème agira comme vitrine technologique du savoir-faire québécois.
Plateforme Web (entreprises, institutions d’enseignement et de recherche, citoyens et services publics)
Les plateformes Web serviront à accélérer le cycle de l’innovation, à commercialiser les innovations et les produits numériques, et à développer des occasions d’affaires
et de nouveaux marchés à l’aide des partenariats locaux et internationaux.
Espaces de co-création (Living lab)
La création de lieux d’expérimentation par l’implication des utilisateurs (citoyens, communautés d’intérêts) permettra de développer de nouveaux usages et contenus
et de développer de nouvelles compétences.
Accompagnement et animation
Mettre sur pied un projet pilote de centre d’expertise sur la gestion des actifs intangibles et de la propriété intellectuelle (PI) pour les PME du Québec.
MMN propose des ateliers de formation rémunérés spécifiquement liés à l’innovation ouverte. C
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Les TIC : un pilier incontournable d’une nouvelle politique industrielle du Québec 2013
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Axe 2 — Smart Data ou l’exploitation dynamique des données intelligentes Le Québec est reconnu mondialement dans le développement des technologies immersives, et dans le domaine de la modélisation 3D, de la visualisation, de la téléprésence, et de la réalité augmentée, entre autres technologies numériques.
Par ailleurs, le Québec regorge d’innovations dans le domaine des logiciels et des réseaux. Plusieurs entreprises y développent et y éditent des solutions pour divers secteurs de l’économie. À eux seuls, les sous-secteurs du logiciel et des services en technologies cumulent 50 % des emplois de l’industrie.
L’axe Smart Data vise à exploiter les ressources du numérique afin de renforcer l’efficacité et la productivité des principaux domaines d’activité stratégiques de la collectivité. Ce volet facilite l’intégration du numérique dans
six grands domaines en lien avec les différents partenaires et/ou grappes métropolitaines :
Axe 3 — Infrastructure filaire et sans fil
Au cœur de ce déploiement se trouve l’infrastructure de connectivité qui stimule le développement de nouvelles applications tout en démocratisant l’accès aux contenus et services. En effet, le déploiement des réseaux à larges bandes est le moteur principal de la numérisation des villes et de l’établissement de cités intelligentes. Afin de bien mettre en collaboration l’ensemble de l’écosystème citoyen/acteurs publics/acteurs privés, l’implantation des deux types d’infrastructures, sans-fil et filaire, est nécessaire pour pouvoir atteindre les objectifs priorisés dans la stratégie Montréal Métropole Numérique.
Deux types de déploiement sont nécessaires pour le Grand Montréal Internet sans fil avec une gratuité de l’accès via Wi-Fi permettant la démocratisation de l’accès aux contenus numériques et l’implication du citoyen dans la collecte des données en vue de développer des solutions innovatrices et intelligentes.
Quant à la connexion filaire, elle a pour bénéfice de permettre le raccordement à très haute vitesse, par fibre optique, de zones stratégiques du Québec.