les rapports entre les ... - université de nantes

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23 . LES RAPPORTS ENTRE LES COLLECTIVITES LOCALES ET LE TOURISME A NOIRMOUTIER La principale transfonnation qu'a subi l'Tle depuis 10 ans est due au déferlement touristique. Les indices de frêquentation touristique (1) classent NOIRMOUTIER en tête devant les autres 11es de 1 'Atlantique sauf 1'1le de Rê• 551,7 ; Noinnoutier = 438,1 ; 11e d'Olêron • 371,1 ; 11e d'Yeu : 143,3. Face! ce déferlement, deux autres donnêes en accroissent l'importance : l'exiguïté de 1'11e en terrains avec les périmètres sensibles que sont les zones agricoles '-- et les zones de marais (cf. carte n°1). De même, cette poussêe spontanée du tourisme a été pour presque tout le monde une manneprovidentielle qui relayait les activités tra- ditionnelles en crise: fermeture des conserveries du port de pêche de l'Herbaudière au même moment où la pêche artisanale connaissait des difficultés, le déclin du sel, etc. (c. carte n°2). Ce moment d'euphorie passé, tout le monde prit conscience des dangersdu tou- risme : mono-industrie saisonnière, consonmatrice d'espaces naturels dont 11 fallait accepter l'apport financier mais aussi gérer les nuisances. Pour éviter les déséquilibres les élus (communes et SI V O M) ont essayé d'enrayer le déclin des activités tradition- nelles : pêche avec le port de l'Herbaudiêre, la création prochaine d'une criêe ; la zone agricole avec la fameuse porrme de terre en développant l'irrigation ; la reconversion des marais avec l'ostréiculture ou des débuts timides en aquaculture ; la création d'une zone artisanale. Mais ces efforts, déj! onéreux, se sont trouvês accrus par la nécessité de sauver 1'1le après l'~nondation de la plaine de Barbâtre dansla nuit du 30 décembre 1978, avec en plus 1'obligation de supporter les nuisances du tourisme dans un gigantes- que et nécessaire prograrnne d'assainissement de 1 '1le (S I V O M). Face! ces impêratifs, l'organisation et la ma1trise du tourisme sont remises ! plus tard. Ce qui fait que les municipalités subissent la pression du tourisme et gè- rent leurs comnunes sans plan d'ensemble, au coup par coup, en fonction de 1'intérêt du moment.Il n'y a donc que peu d'actions volontaristes et de choix précis face au déferle- ment des constructions, exception faite d'un office du tourisme cantonal qui se contente d'accueillir et d'infonner sans autres actiocs encore. A travers l'exemple de la seul e comnune de NOIRMOUTIER en l'île, la plus importante sur les plans de la population, de l'économie, de la superficie, nous analy- serons les rapports entre la press ion du tourisme et les actions municipales sur deux sujets : le PO Set le budget. (1) Statistiques du tourisme n•9, premier tri mestre 1976 : la fréq uentation tour i stique des stations du littoral en période de pointe (1974). F. CRIBIER.

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Page 1: LES RAPPORTS ENTRE LES ... - Université de Nantes

23 .

LES RAPPORTS ENTRE LES COLLECTIVITES LOCALES ET LE TOURISME A NOIRMOUTIER

La principale transfonnation qu'a subi l'Tle depuis 10 ans est due au déferlement touristique. Les indices de frêquentation touristique (1) classent NOIRMOUTIER en tête devant les autres 11es de 1 'Atlantique sauf 1 '1le de Rê• 551,7 ; Noinnoutier =

438,1 ; 11e d'Olêron • 371,1 ; 11e d'Yeu : 143,3. Face! ce déferlement, deux autres donnêes en accroissent l'importance :

l'exiguïté de 1'11e en terrains avec les périmètres sensibles que sont les zones agricoles '-­et les zones de marais (cf. carte n°1). De même, cette poussêe spontanée du tourisme a été pour presque tout le monde une manne providentielle qui relayait les activités tra­ditionnelles en crise: fermeture des conserveries du port de pêche de l'Herbaudière au même moment où la pêche artisanale connaissait des difficultés, le déclin du sel, etc.

(c. carte n°2). Ce moment d'euphorie passé, tout le monde prit conscience des dangersdu tou­

risme : mono-industrie saisonnière, consonmatrice d'espaces naturels dont 11 fallait accepter l'apport financier mais aussi gérer les nuisances. Pour éviter les déséquilibres les élus (communes et SI V O M) ont essayé d'enrayer le déclin des activités tradition­nelles : pêche avec le port de l'Herbaudiêre, la création prochaine d'une criêe ; la zone agricole avec la fameuse porrme de terre en développant l'irrigation ; la reconversion des marais avec l'ostréiculture ou des débuts timides en aquaculture ; la création d'une zone artisanale. Mais ces efforts, déj! onéreux, se sont trouvês accrus par la nécessité de sauver 1'1le après l'~nondation de la plaine de Barbâtre dansla nuit du 30 décembre 1978, avec en plus 1 'obligation de supporter les nuisances du tourisme dans un gigantes­que et nécessaire prograrnne d'assainissement de 1 '1le (S I V O M).

Face! ces impêratifs, l'organisation et la ma1trise du tourisme sont remises ! plus tard. Ce qui fait que les municipalités subissent la pression du tourisme et gè­rent leurs comnunes sans plan d'ensemble, au coup par coup, en fonction de 1 'intérêt du moment. Il n'y a donc que peu d'actions volontaristes et de choix précis face au déferle­ment des constructions, exception faite d'un office du tourisme cantonal qui se contente d'accueillir et d'infonner sans autres actiocs encore.

A travers l'exemple de la seul e comnune de NOIRMOUTIER en l'île, la plus importante sur les plans de la population, de l'économie, de la superficie, nous analy­serons les rapports entre la press ion du tourisme et les actions municipales sur deux sujets : le PO Set le budget.

(1) Statistiques du tourisme n•9, premier tri mestre 1976 : la fréq uentation tour i stique des stations du littoral en période de pointe (1974). F. CRIBIER.

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I. LE PLAN D'OCCUPATION DES SOLS (Carte n°3)

Le P.O.S. a êtê approuvé par le Préfet le 25 octobre 1976.

l. C'est 1, 'e:z:pression du eonftit entre tourisme et agricuiture : 60 ha sont passês de zone agricole en zone constructible, aux endroits où la pression était la plus forte. Ce conflit date de l 'arrivée massive-des touristes depuis les années 60 : le re­membrement donnant naissance 4 l'actuelle zone de ponmes de terre avait déj4 abandonné la partie Est! l'urbanisation.

La localisation des constructions nouvelles (2) tend! encercler la zone agricole et fait constanrnent augmenter la pression sur les t errains de sa périphérie. D'autant plus que de nombreux petits propriêtaires sont tentés de vendre lorsqu'ils atteignent l'âge de la retraite pour réaliser une plus-value importante.

Ces prix élevés font monter les prix des fennages au même moment où les tech­niques modemes ont réduit le nombre des personnes nécessaires 4 l'exploitation: le nombre des agriculteurs-exploitants est passé de 301 ! 180 entre 1968 et 1975, phénomène qui s'accentuera par le fait que beaucoup d'agriculteurs actuels n'ont pas de succes­seurs en vue.

Ainsi, malgré les résultats importants de la coopérative de pommes de terre qui avait une production de 1500 tonnes en 1960, de 8 000 tonnes depuis 1968, qui espè­re atteindre les 10 000 tonnes avec l'irrigation, la zone agricole se rétrécit sous la pression du tourisme et cela complique sérieusement ses possibilités! long tenne.

La représentation municipale des agriculteurs diminue, passant de 15,~% en 1971 ! 4,6%en 1977, montrant leur recul face! des professions liées au tourisme.

2. L'action fonci~re da la co71'1'71WUi1 depuis que l.quss anntes

- les zones naturelles mises dansle POS ! l'écart - l a zone artisanale - les réserves foncières

Cf. Carte n°3

station d'épuration extension du C.E.S. maison de retraite ' école publique! l 'Herbaudière cimetière

- deux lotissements sociaux qui soulignent la faibless e des lotissements conmunaux alors que les .résidences vides foisonnent 10 mois sur 12 et que les logements! louer en pennanence manquent.

Malgré tout la conmune a consenti 4 de gros efforts sur l e plan des réserves foncières mais les parkings, la voierie (dont l'entrée de NOIRMOUTIER), les campings, les équipements rendus nécessaires pour le dêveloppement du tourisme ou pour lutter con­tre ses nuisances : station d'épuration, usine de traitement des ordures ménagères mon-

(2) Lettre aux amis de NOIRM)UTIER n°33/34 : l'évolution de la population noirmoutrine. p. 23, Robert CHEIZE

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ILE OE NaRMOIJTIER

25 DEFENSE CONTRE LA MER

L' HP I AUDIERt

J. l.

.L i.

• u, pon,e 4e la Lon

GEOLOGIE

Superf icie totale de l11e : 4 798 ho

Superficie inondable : 2 679 ha (!56 %du total)

Superficie non - inondable : 2119 ha

mm Zone inondable

SAIE OE BOi.lRGNEIJF

Dunes réèentea et actuelles

Flandrien: alluvion, marines

Alluvions marines ancieme,

Sables et Ql'ès ~

Rachel métamorphique: gneiss QrCniti,é

Roche infn.lsive : gn:rnite à della micas

Marois

- Digue _,. Attaque- de la mer

IHt Polders

!dl.H e : 1 / 90 ooo•

La Gaia

R. CHEIZE 1!179

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trent que les pouvoirs publics et la municipalité sont eux aussi consorrmateurs de terres et pèsent dans le rapport de force.

De plus les investissements réalisés sont énonnes et ne peuvent être renta­bilisés que si le tourisme continue a se développer. Le POS ne sera pas suffisant pour défendre les activités de l'lle si la municipalité ne pèse pas dans ce sens.

3, La r4vision du POS

Ce qui frappe, c'est l'importance des zones U.C. : il ne semble pas, â la vue de ce zonage, que les muntipalités aient été soucieuses de limiter outre-mesure l'urbanisation dans les zones où les constructions avaient déjà commencé a s'installer.

Le but de la municipalité n'est pas tant de limiter le tourisme que de l'in­tégrer dans la mesure de ses possibilités, en tentant d'éviter les trop gros déséquili­bres: contrôle des constructions par leur aspect (style noinnoutrin ou vendéen), ins­cription â l'inventaire supplémentaire des sites des zones N.C. et N.D. ce qui évite la prolifération du camping et le stationnement des caravanes dans ces zones. Cel! permet a l'lle de conserver son attra i t touristique. Ces exigences répondent aux soucis des habitants et de ceux qui dirigent la cormtune.

Les élus cherchent a éviter que des constructions ne finissent par enclaver et geler des terrains a l'intérieur des Tlots. La solution du passage des zones U.C. en zones NA pennettra l'établissement d'un plan d'ensemble, elle diminuera le .C.O.S., pennettra éventuellement de modifier le parcellaire pour permettre un aménagement meil­leur.

Les préoccupations des élus, a l'occasion de la révision du P.O.S. semblent être:

- comment inciter les gens a regrouper leurs terrains pour pennettre la construction de groupements hannonieux type village, sans entraver la construction pour soutenir les entreprises locales du b&timent?

- conrnent favoriser les particuliers tout en dégageant des terrains pour des lotissements cormtunaux?

- cormtent contrôler au coup par coup les opérations de construction sans diminuer le C.O.S. et sans trop intervenir dans le rythme des constructions? Z.A.C.?

II. LE BUDGET DE LA COMMUNE DENOIRMOUTIEREN L'ILE

1. L'4vol.ution gZobaZe du budget fait apparaTtre une augnentation beaucoup plus rapide des dépenses depuis 1975: + 158 %, que des recettes:+ 48,6 %.

Les recettes d'investissements, três faibles depuis 1970, augmentent brusque­ment les deux dernières années, soit+ 149,9 % entre 1972 et 1976.

De 1970 a 1975, la comune n'a pratiquement pas emprunté. L' importance de l 'auto-financement montre que la comune a perdu, durant cette période, des occasions d'investir, donc de l'argent. On assiste donc a un rattrapage aujourd'hui .

Page 5: LES RAPPORTS ENTRE LES ... - Université de Nantes

Cam IV"2 ILE OE NOIRMOUTIER

URBANISATION ET ECONOMIE

.li. .L

.J. ....

L -' ~------:i--- .

.t. J.

11111 Ill

Zone d'urbanisation actuelle

Zone d'extension ~ ~ Zone d'urboni9Cltioo future

~ m ~

QJ [ili]

Zone artisanai.

Espace vert

Port de pêche

Conchylicullln

Zooe agricole

P : pare à huitres B, bouchot d moules

CJ ~ Zone des marois : sel , ost réicultu re

f'ICHE ECONOMIQUE

- 12 492 ts , co,,c:llylic:ulhn dont 11 · 800 IS. d' IIÛl'"9 t1 21 ts . de ~ich4 dont 926 ts do c,ustocés 348Sts . do sol 8500 r. . do pon11neo de terre p..-rs

RESIOENCES PRINCIPilt.ES

1968 , 264 7 1975 , 2750

RESIOENCES SECONOAIRES

1968 : 2207 197' : -421!5

En 1976 . 120 000 esir.onts

p

27

p

R. CHélZé 191'9

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Les investissements liês au tourisme sont faibles : campings, êcole de voile, tennis, aménagement du château. C~ci sur le plan c011111unal, mais depuis 1976, les inves­tissements du S I v·;O M sont três importants : zone arti sana 1 e ,dêfense contre 1 a mer, ordures mênagêres, office du tourisme, assainissement.

2 . La rlpartition de Z. •~t

Cette rêpartition montre la faible proportion de la taxe sur le foncier non­bâti : 5,3 % en 1976 contre 16,8 % en 1971, ce n'est donc pas sur les agriculteurs que les impôts pêsent le plus.

La taxe d'habitation est passêe de 31,8 % a 33 % entre 1971 et 1976 alors qu'elle n'est que de 22,3 % dans les autres communes de la même taille.

La taxe professionnelle: 34,5 % puis 32,1 % entre 1971 et 1976, alors que la moyenne des autres co11111unes est de 44,6 % : faiblesse de l'industrie, importance des

commerçants saisonniers. Enfin la taxe sur le foncier biti progresse três vite de 28,1 % a 30 % de

1971 a 1976 contre 16,l % dans les autres communes, soulignant la très forte proportion de rêsidences secondaires.

En conclusion il est difficile de connattre la part consacrée ou rendue nêcessaire par le tourisme ou par les besoins des habitants de l'tle : dêviations, par­kings, SALORGES.

Mais les derniers gros êquipements lancês : usine de traitement des ordures mênagères, station · d'épuration, assainissement qui représentent un investissement de plusieurs ~~llions , ont êté rendus nécessaires par le tourisme.

Cette forte progression implique: - que les impotl. ont de sérieuses chances d'être augmentês puisque 1 'autofinancement

a considêrablement diminué. Les habitants de l'fle paieront des équipements surdimen­tionnês dont ils n'avaient pas besoin.

Le tourisme coûte cher, absorbe en grande partie les investissements et n'apporte qu•· emplois saisonniers alors que les emplois permanents sont menacês.

- que le tourisme va ;se développer, faute de quoi les investissements rêalisés se trans­formeraient en gouffre pour les finances communales. 11 y a donc obligation de dévelop­per des emplois permanents et de sauver ceux qui existent sinon le tourisme risque de devenir la mono-activitê qui tuera la rêgion.

CONCLUSION

Les attitudes municipales, particulièrement celles de la commune de NOIRMOU­TIER en l'ile,montrent donc une politique au coup par coup, sans encouragement volontaris­te, avec des rêajustements constants en fonction des intêrèts du moment, c'est l 'ensemble de l'exemple du POS. Il y a un certain laxisme dans la défense des intérêts de l'fle a travers le POS comme le montre la création de la ZAC du grand Mullembourg a l'Est de l a

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ILE DE NOIRMOUTIER

Blffl [Ilil]IIlil

mm 1111 D

P.O.S. : éléments simplifiés

?on• urt>cline oquip .. . Plioaibiliti de conotrvita sulwnt la coettlciant d'occupalion - eota

Zona destinée 4 ci..,;, ..,. , ... ~ in• , lor~ • .. te ...., "iuiPM· Ele • pou, l' inorant prol'9N

Zona naturelle or<11n<lira ou - • être odn"O­deo ccnatnictions indMduollao da l0çor1 dlflu•

Zona ~ an roilon da 10 quo~ dao 11191 et dia po-.

Zone nan-ccnstrucf lble pl'Qt99éa an rai60ft

da MO rich-• noturellH

ECN11e, 1 /eoooo•

29

R. CHEIZE 197'9

Page 8: LES RAPPORTS ENTRE LES ... - Université de Nantes

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co11111une, en arriêre de la plage de.s_Sableaux. Cette ZAC occupera 9 ha dont 2 ha de marais, c'est donc une zone sensible qui est atteinte, sous le prétexte de fournir du travail aux entreprises de l'fle alors qu'une grande partie des travaux sont pris en charge par des entreprises du continent.

De même la fuite en avant sur le plan budgétaire est en partie due au tours­me a cause de la dêmesure du réseau d'assainissement ou de l'usine de traitement des ordures mênagêres.

Enfin quel est le rôle de la ODE dans les rapports entre les collectivités locales et le tourisme? Pourquoi encourage-t -on tel type de tourisme? ou la création de la ZAC du grand Mullembourg?

Face aux objectifs, même modérés de 1 'ALCOA, quelles seront les attitudes municipales pour gérer et maîtriser la croissance touristique?

Engagées dans le sauvetage de l'Tle sur le plan physique et pour l es activités traditionnelles, que restent-ils aux collectivités locales de l ' Tle comme disponibilités financiêres et came volonté politique pour canaliser et amênager le tourisme plutôt que de le subir? Il reste! espérer l 'émergence d'une politiqu e logique et compatible avec les activités traditionnelles et d'autres activités nouvelles pour un développement hanno­nieux de 1 'tle .

Bibliographie

DESS : Gestion et Aménagement d'une commune : NOIRMOUTIER en l'île. Université de Paris VII Jussieu. Florence GAUD.

LA VENDEE, le pays et les hommes. Le Cercle d'Or. Alain CHAUVET et Jean RENARD