le yéty / mars - juin 2013

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Scène locale Mars. 2013 Juin. 2013 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com SCARLET LES DELFES DELTAS

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Scène locale

<Mars. 2013Juin. 2013

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

SCARLET

LES DELFES

DELTAS

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 55

• Stage International de Fanfare et de Brass Band à la Nouvelle-Orléans (USA)>>> Du 1er au 12 avril 2013 - 86h2130€ (incluant voyage, hébergement et restauration) dont possible prise en charge AFDAS de 1 680€

• Techniques Spécifiques des Musi-ques du Banat Roumain>>> Du 6 au 10 avril 2013 - 35 h570€

• Stage International de Musiques Po-pulaires Cubaines – Salsa à la Havane (Cuba)>>> Du 14 au 25 mai 2013 - 86h2130€ (incluant voyage, hébergement et restauration) dont possible prise en charge AFDAS de 1 680€

• Stage International de Musiques Electroniques à Berlin (Allemagne)>>> Du 21 au 30 mai 2013 - 70h1 613€ (incluant voyage, hébergement et restauration) dont possible prise en charge AFDAS de 1 313€

Répétition / Ateliers /Stages, etc.

Le On Stage #41 aura lieu le merc 17 avril 2013 au Chabada. Artis-tes amateurs du 49 (et que du 49, désolé pour les autres), nous atten-

dons vos démos (pas de lien internet, désolé pour les nerds) + présentation du groupe / de l’artiste au Chabada à l’attention du programmateur Sté-phane Martin - On Stage #41 / Le Chabada, 56 Bvd du Doyenné, 49100 Angers.Date limite des dépôts:02 Avril 2013

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 locaux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.Tarifs> Local équipé (=sono, amplis, batterie) : 6€ / heure > forfait 25 heures : 140€ > Local semi-équipé (sono, avec ou sans batte-rie) : 4€ / heure > forfait 25 heures : 90€> Local au mois (formule sans sono) : > 80€ > Local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 160€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien)

Pour tout renseignement : [email protected]

Les soirées Sors Tes Covers ont pour objectif de faire se ren-contrer les musiciens locaux, sur la scène du Chabada, lors d’un concert de reprises autour d’un thème commun : un groupe, un style musical, une année «clé» de l’histoire des musiques amplifiées... On peut venir jouer avec son groupe habituel ou créer un groupe spécialement pour l’occasion.

Après le succès de la première édition, la soirée Joe Strummer / The Clash en décembre dernier, qui a réuni plus de 40 mu-siciens angevins et près de 700 spectateurs, le prochain Sors Tes Covers sera consacré à l’œuvre de Serge Gainsbourg : les chansons qu’il a interprétées lui-même bien-sûr, mais aussi celles qu’il a écrites pour d’autres (France Gall, Jane Birkin, Brigitte Bardot, Jacques Dutronc, Alain Bashung, Vanessa Pa-radis, etc.). Il sera bien entendu également possible de repren-dre ses chansons en anglais puisqu’elles ont souvent été déjà reprises -et par conséquent traduites- par des artistes interna-tionaux (Mick Harvey, Franz Ferdinand, Feist, The Kills...).

Vous pouvez donc d’ores et déjà commencer à plancher sur les morceaux qui vous inspirent. Puis, nous proposer votre (ou vos) reprise(s) -fidèle(s) ou totalement décalée(s)- en envoyant un MP3 (ou un lien vers une vidéo) à [email protected] . Vos propositions devront impérativement nous parvenir avant le 30 octobre 2013. Un jury fumeur de Hava-nes, parfaitement subjectif et corrompu, sélectionnera alors ses reprises préférées.

La soirée, intitulée «X-Mas on The Beat : hommage à Gainsbourg», aura lieu le samedi 21 Décembre 2013. Dans la semaine qui précédera, les groupes retenus pour y partici-per se verront offrir des créneaux de répétition aux studios Tostaky. Ils pourront ainsi venir tester leur(s) reprise(s) sur le matériel commun (batterie et amplis) qui sera mis à leur disposition sur scène le 21 décembre. A vous de jouer, les pis-seurs et les pisseuses!

Pour plus d’infos: [email protected] 41 96 13 48

LE YETY Scène localeL’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

InterviewRencontre

Comment est née l’idée de Deltas?

Il y a quatre ou cinq ans, la directrice de l’école de mes enfants et des enfants de Richard nous a demandés si on aimerait travailler quelques morceaux ensemble pour la fête de l’école. Richard et moi, on se connaît très bien depuis quinze ans, et on s’est rendus compte qu’on n’avait jamais joué ensemble, alors qu’on a des tas de centres d’intérêt musicaux communs. Ca a commencé comme ça, même si on n’avait pas encore le nom Deltas.

Vous êtes assez vite partis jouer au Mali également?

Oui, François Delaunay, l’un des directeurs du Chabada, nous a rapidement branchés sur le jumelage avec Bamako qui nous a permis de partir là-bas quinze jours pour bosser avec des artistes locaux comme Andra Kouyaté et faire quelques concerts. Ensuite, on a poursuivi l’aventure en revenant à Angers sur quelques dates au Quai ou ailleurs, mais sans forcément se donner de contrainte de jouer une musique uniquement africaine. On aime tous les deux les musiques d’Afri-

DELTASTous deux issus de groupes à forte identité artistique, Vincent Erdeven (claviers dans Zenzile,

ici à la guitare) et Richard Bourreau (violon et kora dans Lo’ Jo) ont eu envie de revenir à

une certaine simplicité, en explorant en duo une musique basée sur les cordes, sorte de blues

commun à toutes les civilisations. Deltas était né. Les deux hommes sont presque naturel-

lement partis de l ’Afrique mais ne s ’interdisent aucune destination à l ’avenir. Retour avec

Vincent sur leur premier disque à sortir sur le label angevin Kazamix Records. Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

RIVER BLUES

que de l’Ouest, et vu que Richard joue de la kora, notre musique rappelle forcé-ment des gens comme Toumani Diabaté ou Ali Farka Touré. Pourtant, et même si on est de grands fans de ces deux artistes, je ne pense pas qu’on puisse nous ranger dans la même case. Toumani et Farka Touré sont des Maîtres, dépositaires d’une culture séculaire. Nous, on la revisite avec nos propres influences, notre propre histoire. C’est assez différent. C’est surtout la kora qui donne cette couleur africaine, plus que nos compositions, je pense. Mais Richard n’en joue pas du tout de la manière des Maîtres traditionnels de là-bas. On se sent aussi très proches du blues afro-amé-ricain, de la musique de films...

J’ai d’ailleurs souvent pensé à la BO de «Paris, Texas» de Ry Cooder en écoutant le disque.

Oui, carrément. Et ca risque de sonner de plus en plus dans ce genre-là plutôt que comme de la musique mandingue au sens traditionnel du terme. On ne cherche pas à aller à la rencontre d’une musique en particulier avec Deltas, mais de partir à la rencontre de nous-mêmes, de qui on est musicalement parlant. Et donc on va fata-lement arriver à une sorte de blues très primal. On le sent d’ailleurs, en concert, où on prend de plus en plus de libertés par rapports aux morceaux qu’on a composés. On laisse plus de place au feeling. On n’a plus peur non plus de changer d’instru-ment, de troquer la kora contre un violon, ou autre. Il y a d’ailleurs un titre sur le disque où Richard joue une partie de violon, par dessus sa partie de kora, qui sonne comme de la musique chinoise!

Il y a un morceau qui s’appelle «Sur La Terre», qui me rappelle beaucoup le titre «Mille Francs Mille Francs» de Zenzile, dans lequel on entendait justement une voix samplée qui disait «Sur la terre... en Afrique». Ca ne peut pas être un hasard?

Oui, et non. Déjà, c’était moi qui jouais la guitare acoustique qu’on entend au début de «Mille Francs Mille Francs», et effecti-vement, c’est un peu le même feeling. Mais ce n’était pas nécessairement volontaire. Au départ, ce morceau «Sur La Terre» s’ap-pelait «Dounia», qui veut dire «la Terre» en bambara, la langue locale au Mali. Presque toutes nos chansons avaient des titres en bambara vu qu’on en avait souvent composé les ébauches au Mali. Mais au mo-ment de sortir le disque, on a trouvé que d’avoir presque tous les titres de morceaux en bambara réduisaient un peu notre musi-que. Aujourd’hui on a l’impression d’aller

au-delà des simples influences africaines. Et le morceau a donc été rebaptisé «Sur La Terre», mais sans doute inconsciemment à cause du sample utilisé chez Zenzile.

En plus de votre nom Deltas, il y a plu-sieurs allusions à des fleuves dans les ti-tres des morceaux...

Oui, on aime bien cette idée de fluidité, c’est ce qu’on cherche à atteindre en mu-sique. Quelque chose qui coule de source, de limpide, apaisant. Notre musique n’est pas forcément formatée avec couplets et refrains, il y a aussi une certaine idée de contemplation ou de transe comme dans la musique modale. On essaie de trouver l’es-sence de la musique, dans son plus simple appareil.

Comment on développe un projet comme Deltas entre les deux locomotives Zenzile et Lo’Jo?

Depuis le début, on considère Deltas comme un laboratoire. On y expérimente de nou-velles choses musicales qui enrichissent forcément nos groupes respectifs, même si parfois de manières très discrètes. Et c’est aussi un laboratoire pour tout ce qui est extra-musical: comment promouvoir et vendre une musique comme celle de Deltas, qui ne bénéficie pas de la même exposition? Avec Fred, du label Kazamix, on tente des choses: on sort par exemple des 45-t à tirage très limité (entre 50 et 100 exemplaires) avec possibilité de télécharger tous les titres en digital en sus.

Vous pouvez aussi jouer facilement chez l’habitant?

Oui, on a déjà fait un ou deux concerts dans ces conditions. C’est un réseau qui se développe beaucoup en ce moment. C’est très bien: à chaque fois que les gens peuvent se rencontrer, communiquer, partager, ça sera toujours mieux que lorsque que chacun reste chez soi à ne rien comprendre de ses voi-sins. La formule du duo, très légère, permet de nous adapter plus facilement à divers cadres. C’est aussi ce qui rend passion-nant cette expérience. Du coup, Deltas vit quand on a du temps à y accorder mais comme c’est quelque chose dans lequel Richard et moi prenons beaucoup de plaisir, on essaie de se donner les moyens d’en faire quelque chose de durable.

Deltas jouera en apéro-concert le jeudi 11 Avril 2013 au Chabada.

kazamixrecords.com/album/deltas

InterviewRencontre

Les gens connaissent finalement encore assez peu Les DElfes. Avant d’arriver en Anjou, vous avez pourtant sorti des disques sur le label de Léo Ferré, «La mémoire et la mer»?

Delphine (chant, claviers): Mathieu Ferré, le fils de Léo, nous avait vus au Divan du Monde à Paris et il a ensuite voulu sortir notre premier album qu’on avait déjà co-produit avec les Studios Acousti en 2002. Mathieu a aussi signé l’édition et la distribution, toujours chez Harmonia Mundi, du deuxième, juste avant

notre départ en Anjou! L’expérience de se suf-fire à deux après le «handicap» matériel (mais le gros gros pied!) d’être cinq (avec des très bons musiciens déjà très demandés, genre Gp Cremonini avec Sanseverino) était tripante... Mais le milieu de la chanson n’a pas compris, ou en tous cas pas suivi, lorsque nous avons opté pour un duo plus électrique et electro en 2005... Le milieu «chanson française de souche» et l’électricité commencent à s’apprivoiser mais ce n’était pas du tout le cas il y a sept ans...

LES DELFES

Le duo que constituent Delphine et Marc -à la scène comme à la ville- ne manque pas de couleurs. Ce

n’ est donc pas un hasard si Les DElfes ont remporté en 2011 les trois Prix de la Ville de La Roche / Yon,

du Public, et des Professionnels du concours Chant’ Apart (un important réseau d ’organisation de concerts

chez l ’habitant axé sur la chanson). Leur nouvel album, ‘’Des Pâquerettes’’, impose leur marque de fabrique

singulière, entre poésie délurée et irrévérence punk, tout en développant d ’autres nuances esthétiques. Petit

entretien -raccourci ici et en version intégrale sur le site- avec le binôme angevin le plus farfelu du moment.Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

DAISY AGE

Je ne sais pas si c’est que je commence à m’habituer à votre univers, mais j’ai trouvé ce disque moins fou-fou que les précédents?

Marc (tous instruments) : C’est «l’disque de la maturité», normal...

D : Tu «t’habitues» peut-être? Non, franche-ment, le morceau «Ikea» est peut-être le seul totalement barré, les gens riaient lorsqu’on l’a joué pour la première fois en concert il y a une semaine à chaque fois que Marc ouvrait la bouche pour répondre à ce dialogue surréaliste, qui pour nous est représentatif du fossé entre les gens selon leur milieu et leur culture. Le côté «on mixe nos cultures, on s’adore» grâce à la musique du monde, c’est super cool, mais c’est illusoire à notre avis. Ceci dit, c’est vrai que c’est la musique du monde qui réunit, on y croise tout le monde, comme à Ikea! Une fois de plus cette chanson fait rire sur scène en tous cas, mais c’est la plus désespérée et la plus mélancolique de cet album. Par contre on a surtout voulu garder la «fraîcheur» qui avait été pointée sur le précédent, on va dire que c’est le fil conducteur qui nous mène! Dans «Des pâquerettes», pour évoquer du grave sans pathos, j’écris en me mettant à la place d’un petit garçon, et dans le cas d’«Aïcha», d’une ado de banlieue... Non, sérieusement, la tyrannie qu’elle soit de la religion, ou plus silencieuse quand elle vient de l’argent, de la mode, bref tous ces trucs qui nous bouffent, on n’a pas envie d’en rire à chaque fois.

M : On est pas que drôles, on a aussi un cœur qui saigne. Mais bon, on a peut-être un peu plus confiance en nous et on ose être comme on est?

D : On ne tient pas non plus à être le duo «humour» de service, les Shirley et Dino de la chanson. Disons que cet aspect «humour» plus ou moins grinçant avait tendance à nous coincer...

D’ailleurs, Marc ne chante plus que sur deux titres sur celui-ci?

D : Tu fais un lien entre déjanté et Marc qui chante? Tu as raison, c’est moi qui passe pour la déjantée de service, mais Marc cache beau-coup derrière son calme et sa voix douce! Je te rassure, sur scène la voix de Marc est pré-sente, et il occupe toujours la moitié du pla-teau. On s’est dit que le point fort des DElfes reposait aussi forcément sur nos présences et que mettre en valeur notre complicité était nécessaire. En fait on espère qu’elle s’impose mieux toute seule : en faire trop à notre avis est un piège au détriment des chansons.

Quand vous chantez tous les deux, je pense souvent aux albums des années 70 de Brigitte Fontaine et Areski, en plus fun peut-être. Vous revendiquez des influences plutôt que d’autres?

D : Marc a pondu des mélodies l’été dernier, j’ai écrit les textes dessus dans la foulée, on a choisi les titres qui nous plaisaient vrai-ment... C’est la première fois que je ne pars pas d’une page blanche! Peut-être que cadrée par les mélodies je suis moins barrée? La voix de Marc en y pensant est bien de la famille Areski! Brigitte Fontaine? Le premier album avec des envolées instrumentales et une écri-ture que je voulais être au dessus du quotidien (j’étais prétentieuse?!!!) nous ont en effet beaucoup attiré ce genre de comparaison. Perso ça ne me déplait pas. Elle a toujours su être à part et là en même temps! Atteindre la sphère Areski-Fontaine n’est pas un but, mais ton évo-cation est plutôt flatteuse. Je ne fais pas spé-cialement attention à moi, mais je ne fume pas. En faisant du chant lyrique un jour, j’ai pris conscience de la chance d’avoir un instrument, très fragile, mais quand même...

M : Moi je viens du classique (conservatoire à Versailles) mais dans ma jeunesse j’ai for-cément beaucoup écouté autre chose comme par exemple du rockabilly. J’étais fan de Eddie Cochran à quinze ans. Après j’ai écouté un peu de tout... En chanson, je suis un gros fan de Léo Ferré mais il me file le bourdon, j’aime bien Mathieu Boogaerts, les Rita Mitsouko, les premiers Bashung, mais aussi Brigitte Fontaine ou un fou comme Daniel Hélin.

Plusieurs titres sonnent effectivement roc-kabilly ou vieux rock’n’roll. Je n’avais pas non plus relevé cette influence aussi présente auparavant.

M : Oui, j’ai pu acheter un vieille guitare Gretsch de country des années 60 il n’y a pas longtemps à Gérald Genty et j’ai redécouvert un peu ce genre de son.

Vos chansons peuvent traiter de sujets des plus légers («Spam», «Ça marche pas») aux plus graves («Aïcha»). A partir de quand un truc de votre vie peut se transformer en chanson?

D : Quand faire une chanson devient la seule arme pour accepter la chose? En effet «Spam» n’est pas grave en soi, je la présente comme une comptine contemporaine... Mais je trouve que la mélodie que Marc a pondue laisse quand même une drôle d’impression. «Ca marche pas», c’est pour prendre du recul avec les petits trucs qui sont censés nous faciliter la vie, et puis en fait on n’aurait pas le machin moderne qui fait que nos mains ou notre corps sont censés être moins fatigués, au final ça irait plus vite?! Bref, pour rire aussi de mon côté «empotée», et aussi pour que les DElfes restent le plus zen possible !?

Les DElfes joueront en première partie de Volo le vendredi 19 avril 2013 au Chabada.

lesdelfesduo.e-monsite.com

InterviewRencontre

Depuis un an, vous ne jouez plus du tout la même musique qu’il y a quelques années? Qu’est-ce qui s’est passé? Et pourquoi ne pas avoir changé de nom dans la foulée?

Romain (guitare): On a effectivement pensé à changer de nom car c’est quasiment deux groupes différents, c’est vrai. On aimait bien la musicalité du mot «Scarlet» et du coup ça n’était pas si simple de trouver un autre nom qui nous plaisait autant. Fina-lement, le temps qu’on en trouve un autre,

on s’est rendu compte que les gens qui nous connaissaient avaient déjà intégré le fait qu’on avait beaucoup changé musicalement parlant. Et comme nous n’avions joué que lo-calement jusqu’à présent, ça ne posait pas tellement de problème pour démarcher. On a donc décidé de garder «Scarlet».

Dorota (chant, claviers): Et ce qui a mo-tivé ce virage musical, c’est tout simple-ment l’expérience qu’on s’est faite avec le temps. Quand on a commencé à jouer ensemble

SCARLETComment faire oublier un passé qu ’on n ’assume plus guère et à la fois se faire remarquer

parmi la multitude de groupes rock qui fourmillent sur la scène actuellement? Réponse : se

lancer dans un projet un peu dingue, qui vous colle la pression sur une année et vous oblige

à vous dépasser. Scarlet s ’est ainsi mis au défi de sortir treize clips sur l ’année 2013, soit

un par mois + un bonus final. Explications avec le duo écarlate... Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

TREIZE A LA DOUZAINE

avec Romain, on avait 18 ou 19 ans, pas beaucoup de culture musicale et on avait donc un peu décidé de jouer ce style musical par défaut. Plusieurs personnes nous avaient dit que j’avais un peu le même grain de voix que la chanteuse de No Doubt et c’était un groupe que tous les autres membres de Scar-let que nous avions recrutés appréciaient bien à l’époque, sans pour autant en être des fans ultimes. Ca s’est donc presque fait sans y réfléchir. Mais avec le recul, Romain et moi, on ne se retrouvait plus du tout dans cette musique festive et asepti-sée, qu’en plus on avait l’impression de mal jouer. On savait qu’on avait envie d’expri-mer quelque chose de différent. Et un jour, on a vu un concert de The Kills à Nantes, et ça a été un véritable electro-choc.

Je vais me faire un peu l’avocat du Diable, mais on vous comparait à No Doubt hier, The Kills aujourd’hui. Est-ce que Scarlet res-semblera à quelqu’un d’autre demain si vous avez un nouveau coup de coeur?

R: Je comprends ce que tu veux dire. J’es-père bien que Scarlet va continuer d’évoluer et trouver son propre son en s’éloignant peu à peu de nos influences. Mais comme tous les jeunes groupes, en fait. Je ne pense pas qu’on changera de manière aussi radicale désormais, comme ça a été le cas cette première fois. Tout simplement parce qu’on n’est plus les mêmes qu’au début du groupe. Dorota venait de l’Est de la Polo-gne, moi d’un petit bled des Deux-Sèvres. On ne connaissait personne ici. On était relativement vierges -et donc influençables- culturellement parlant. Aujourd’hui, on a écouté des tas de groupes, vu beaucoup plus de concerts, croisé d’autres musiciens. On sait beaucoup mieux ce qu’on veut faire et ce qu’on ne veut pas. On sait aussi qu’on se sent plus à l’aise en duo qu’en groupe, même si on a un pote batteur qui nous re-joint sur scène.

D: On écoute beaucoup les groupes qui tour-nent autour d’une certaine idée du blues, assez urbain, assez sale. The Kills, donc, mais aussi The Black Keys, PJ Harvey, The Whites Stripes ou Dead Weather. On décou-vre aussi peu à peu les plus vieux groupes qui ont les ont influencés comme The Velvet Underground ou Suicide. On remonte le fil, quoi! (rires)

D’où est venue cette idée de sortir 13 clips cette année?

R: On n’est pas spécialement superstitieux, mais le chiffre 13 a une saveur particu-lière pour nous. Il nous est souvent arrivé des trucs cool en rapport avec le chiffre

13. On s’est rencontrés un vendredi 13 avec Dorota, par exemple. Du coup, on s’est dit qu’en 2013 on devait faire quelque chose d’un peu exceptionnel, que ça devait être notre année. (rires)

D: Au départ, on avait pensé sortir simple-ment 13 chansons au cours de l’année, puis l’idée des clips s’est peu à peu imposée car c’est un truc qui se partage plus faci-lement sur les réseaux sociaux et qui est plus percutant pour faire circuler ton nom.

Mais 13 clips, c’est énormément de boulot?

D: C’est pour ça qu’on en est venus à l’idée d’un concours. (rires) On a mis une annonce début Décembre sur notre Facebook en expliquant le topo. C’était déjà un peu risqué car ça voulait dire qu’on devait avoir un premier clip de prêt dès le mois suivant. Mais on a tout de suite reçu pas mal de propositions de jeunes vidéastes qui avaient envie de se faire la main.

R: On a essayé de concevoir une belle expo-sition pour ces clips avec un site dé-dié à ça et de faire des efforts de comm’ là-dessus, histoire que les réalisateurs s’y retrouvent aussi. Et on fera voter les internautes à la fin de l’année pour choisir leur clip préféré. Le gagnant aura une pe-tite somme d’argent symbolique (313 euros) en plus des frais de tournage qu’on essaye de prendre à notre charge.

13 clips, ça veut dire aussi 13 chansons. Vous les avez déjà?

R: Pas toutes! C’est ça qui est bon, ça nous met des coups de pied aux fesses! On est obligés de tout le temps être en alerte. Là, le planning est calé jusqu’à Juin (clips et morceaux). Mais on va devoir évoluer un peu à flux tendu. On lance d’ailleurs un appel à tous les réalisateurs qui voudraient parti-ciper, il reste de la place pour le second semestre. Pour les morceaux, on a quand même un peu d’avance. Mais ce concours, c’était aussi une façon de se mettre en danger, de se mettre une pression positive.

D: On avait pas mal fait de concerts ces deux dernières années, donc on a décidé que cette année ça serait ce projet notre priorité, même si on a quelques concerts de prévus ici ou là. Du coup, on va bosser sur nos morceaux et leurs clips jusqu’à la fin de l’année!

Scarlet jouera en première partie de Ume le mercredi 15 Mai 2013 au Cha-bada.

www.13arrows.scarlet.fr

Sorties de disques

Wilfried Thierry n’aime pas se sentir cerné. C’est sans doute pour ça qu’il multiplie les projets et les avatars, rendant parfois son parcours difficile à suivre pour le quidam. Entre le folk 8-bit, le rap bruitiste, le post-rock, la techno décalée et j’en passe des plus déroutants, on se demande parfois si plusieurs personnes ne se planquent pas dans une même enveloppe cor-porelle. Pourtant, Wilfried Thierry a préféré s’appeler Amnésie plutôt que Schizophrénie (marketinguement parlant, c’était peut-être pas plus mal, c’est vrai). Depuis 2002 qu’il opère sous ce pseudo avec moult titres pour des compiles ou remixes, le produc-teur avait d’ailleurs complètement zappé d’enregistrer un véritable al-bum. C’est chose faite avec «Le Trou Noir», qui prend bien entendu son monde à rebours. Car si ce n’étaient les textes un poil déstabilisants chan-tés en français d’une voix trafiquée («Maximum zizi», «J’ai tué mon chat», «Trop de poils»), le contenu du disque resterait étonnamment ac-cessible et dans l’air du temps (com-prendre electropop, new wave 2.0, etc.). Entre clins d’oeil à Kraftwerk, Giorgio Moroder ou John Carpenter, Amnésie n’a a priori pas tant que ça oublié les vieilles recettes qui fonc-tionnent. Mais gageons qu’il prendra plaisir à nous faire mentir à la soirée Ego Twister du 29 Mars au Chabada.

AMNESIELe Trou Noir(Ego Twister)

www.egotwister.com

Ne soyons pas trop vachards, tous les genres musicaux peuvent avoir un côté conservateur (ok, même réactionnaire parfois). Mais le petit monde poussiéreux de la Chanson Française semble encore plus difficile à secouer que les autres. C’est dire l’importance capitale de quelques trublions comme Serge Gainsbourg, Brigitte Fontaine, Les Rita Mitsouko, Katerine, Mathieu Boogaerts ou Pascal Parisot qui ont su apporter leur grain de fantaisie et surtout une bonne dose de musicalité à un genre trop borné sur le texte. Ce ne sont certainement pas Les DElfes qui nous contrediront. Les chansons du duo ne choisissent jamais entre un texte délirant et une ossature mu-sicale catchy en diable. Prenez par exemple ce «Ca Marche Pas» que vous aurez tous vécu de l’intérieur, vous enverrez bien vite valser dès la fin du premier refrain vos gadgets soi-disant ultramodernes pour twis-ter sur ce rockabilly minimaliste à l’ancienne. Ce nouveau disque varie d’ailleurs les plaisirs, voguant d’un petit air chaloupant («Johnny») à un blues presque touareg («Des Pâquerettes») en passant par une comptine 8-bit («Ikéa») ou une psalmodie moitié flippante façon Bri-gitte Fontaine («Spam»). Et comme la voix de Delphine sait prendre des couleurs tout aussi détonantes, les huit titres de ce nouveau disque défi-lent si vite que la poussière n’a pas le temps de s’installer.

LES DELFESDes Pâquerettes(Montenlair)

lesdelfesduo.e-monsite.com

Si l’on en croit leur nom, la musique de Deltas suit l’onde d’un courant bien défini pour aller se jeter dans une mer beaucoup plus vaste. Et c’est vrai que leur folk -qu’on a eu tôt fait de quali-fier de mandingue de par la présence d’une kora- ne peut finalement pas se résumer à une simple lecture des musiques de l’Afrique de l’Ouest. Les deux hommes de Deltas (Richard Bourreau de Lo’Jo au violon et à la kora, Vincent Erdeven de Zenzile aux guitares) ont beaucoup voyagé et leur premier disque plane gracieusement au-dessus des océans pour réconcilier d’une vibration de corde la Chine et le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest et le Mississippi. A l’instar du Normand Yann Tambour aka Stranded Horse, Deltas inventent une musique afri-caine hors d’Afrique, lorgant ainsi vers un blues originel, comme si Ry Cooder écrivait la BO d’un road-mo-vie planétaire. Sans autres apports que leurs cordes, Deltas sculptent donc des vignettes sonores et cinématographi-ques, suffisamment minimalistes pour s’insinuer facilement dans l’imaginaire de l’auditeur. Le voyage intérieur est dépaysant, parfois surprenant, souvent émouvant. Mieux qu’un quelconque argumentaire, écoutez les merveilles que sont «Sur La Terre», «Ligerian Blues» ou «Slidemix» et vous verrez vous aussi la lumière. Les sept titres, signés sur le label Kazamix Records, seront disponibles en CD, en digital ou clairsemés sur plusieurs 45-t à tirage limité. Plongez!

DELTAS s/t(Kazamix Records)

www.kazamixrecords.com

Ils ont perdu leur «Blues» en che-min mais Dusty n’en est que plus cohérent. La musique du groupe lorgnait de toute façon de plus en plus vers le funk, le rhythm’n’blues et la soul depuis un bon moment déjà. Premier constat à l’écoute de ce nouvel enregistrement, Dusty a fait des progrès considérables en composition. Là où le sextet se per-dait auparavant trop facilement dans des démonstrations techniques qui plombaient inutilement leurs mor-ceaux, cette nouvelle mouture est bien plus ramassée, plus efficace, toujours portée par la voix rauque de leur chanteuse et un clavier bien vin-tage façon Jimmy Smith, Ray Char-les & Co. On se rapproche donc peu à peu des cadors de la nouvelle scène soul new-yorkaise (les artistes des labels Daptone et Truth&Soul). Un ou deux titres parmi les cinq de cet EP («One Reason», «One Day») pourraient même rapidement se transformer en tubes potentiels s’ils décrochent un peu de rotation ra-dio. Ca fait en tout cas plaisir de voir qu’un genre musical qui a toujours été sous-représenté à Angers (en France?) commence enfin à relever la tête. On a donc d’autant plus hâte de vérifier ces progrès de visu lors du On Stage spécial Conservatoire le jeudi 23 Mai sur la scène du Club du Chabada. Soul Power!!!

DuSTyWe Are Dusty(Autoproduit)

www.facebook.com/wearedusty

Commençons cette chronique par un petit aparté animalier. Votre serviteur manque probablement cruellement de connaissances dans le domaine mais il reste tout de même assez improbable que deux artistes angevins -et pour le moins différents- aient voulu utiliser le mot «thylacine» (autre nom du loup de Tasmanie, dont l’espèce est considé-rée comme éteinte) dans leur travail. Il y a 15 ans, c’était le groupe de nu-metal Carc(H)arias qui baptisait ain-si une de leurs chansons emblémati-ques sur l’écologie, et aujourd’hui c’est le pseudo que s’est choisi le producteur William Rezé pour opé-rer sur la scène electro. Pas grand chose d’autre de commun entre les deux, à part une jolie voix féminine (celle de Camille Després pour Thy-lacine qui nous intéresse ici). Fin de parenthèse, donc. La musique qu’a choisi de jouer Thylacine n’est pour-tant pas en voie d’extinction. Bien au contraire. Les Angevins s’engouf-frent dans la brèche ouverte récem-ment par plusieurs têtes chercheuses de l’electronica internationale (Four Tet, Burial, Nathan Fake...): une mu-sique post-dubstep, langoureuse et mélancolique, sorte de soul urbaine et digitale qui vous raccompagne à la maison en sortant de la tournée des clubs. Si ce premier album manque encore un peu de personnalité pour faire oublier ses aînés, il laisse espé-rer un avenir plus long et prometteur que celui de la bestiole précitée.

THyLACINEIntuitive(Autoproduit)

thylacine.bandcamp.com

On n’avait pas pris le temps de vous parler de «W», le dernier maxi de War Machine, paru en Novembre. Du coup, on profite aujourd’hui de la sortie de «M», sa suite logique, pour faire d’une pierre deux coups. Les deux disques s’avalent de toute façon d’une même rasade (de bourbon). Après s’être cherchés quelques années dans le monde labyrinthique du metal, les Angevins ont désormais trouvé leur terrain de prédilection dans ce qu’on appellera le stoner’n’roll. On pourrait d’ailleurs leur reprocher un mimétisme plus que flagrant avec les vieux Pantera (ou même plus encore le premier al-bum de Down) et bien sûr l’inusable Motörhead. Mais War Machine prend à l’évidence tellement de plaisir à en-voyer ces boogies rock’n’roll bien cra-dingues qu’on peut difficilement leur en tenir rigueur. Le quatuor connaît manifestement ses classiques et leur musique est moite comme le Bayou, groovy comme un riff de Creedence Clearwater Revival et turgescente comme un alligator devant une paire de santiags femelle. Autant dire que vous userez vite la touche «Repeat». Pour fêter la sortie du disque, Ul3sons leur a donné carte blanche pour assu-rer la programmation de la soirée du 29 Mars à l’Espace Culturel St Serge (Angers). Ca risque donc de sentir le pneu cramé et la sueur de danseur dans le quartier.

WAR MACHINEW / M(Autoproduit)

warmachinemetal.bandcamp.com