le yéty / mars - juin 2012

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Scène locale Avril. 2012 Juin. 2012 Lactualité des musiques ampliées du 4.9 www.lechabada.com ONE-WAY MIRROR LES FRERES CASQUETTE DARIA

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty / Mars - Juin 2012

Scène locale

Avril. 2012Juin. 2012

L!actualité des musiques ampli"ées du 4.9 www.lechabada.com

ONE-WAY MIRROR

LES FRERES CASQUETTE

DARIA

Page 2: Le Yéty / Mars - Juin 2012

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 55

>>> Du 2 au 4 Avril 2012 - 21h 250#

>>> Du 2 au 13 Avril 2012 - 86h2050# (dont 1600# pris en charge par l!AFDAS)

>>> Du 10 au 12 Avril 2012 - 21h250#

>>> Du 16 au 19 Avril 2012 - 24h350#

>>> Du 7 au 18 Mai 2012 - 86h2050# (dont 1600# pris en charge par l!AFDAS)

>>> Du 29 Mai au 7 Juin 2012 - 70h1550# (dont 1250# pris en charge par l!AFDAS)

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Stages / AteliersMasterclasses

Le On Stage #40 aura lieu à la rentrée 2012 au Chabada. Artistes ama-teurs du 49 (et que du 49, désolé pour les autres),

nous a$endons vos dé-mos (pas de lien internet, désolé pour les nerds) + présentation du groupe / de l!artiste au Chabada à l!a$ention du program-mateur Stéphane Martin - On Stage #40 / Le Cha-bada, 56 Bv du Doyenné, 49100 Angers.Date limite des dépôts:le 15 Juillet 2012

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-

TARIFS (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade

-tion complète»

Pour tout renseignement :

Locaux de répétition La Cerclère À

TARIFS> Location à l’heure sans sono : 3€ / heure > forfait 25 heures : 65€

> Location à l’heure avec sono :> Forfait 25 heures : 90€> jour : 20€> Location au mois :

> Location local pro accès 24/24 (situé au Chabada) :

Pour tout renseignement :

Les inscriptions se prennent à la bille$erie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.Si vous ne pouvez-pas vous déplacer, vous pouvez vous ins-crire : - par téléphone (règlement par CB) : 02 41 96 13 40- par courrier (règlement par chèque) : véri"er auparavant par téléphone qu!il reste des places !

[email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l!arrière du bâtiment du Chabada).

! DJ"ING / Initiation Découvrir les

bases du DJ-ing pour com-mencer à scratcher et mixer.

Mar 10 Avr / 15h-18h / 15#

! MAO / Initiation Comprendre les

bases de la MAO pour pou-voir commencer à enregis-trer ses propres maque$es. Tous styles musicaux.

Sam 7 Avril / 10h-17h / 30#

! MAO / Perfectionnement MixMieux compren-

dre les bases du mixage (égalisation, e%ets, com-pression...) pour améliorer vos maque$es et vos pro-ductions.

Sam 26 Mai / 10h-17h / 30#

! MAO / Home-studio : perfec-tionnement individuel

Résoudre les pro-blèmes spéci"ques que vous rencontrez pour améliorer la qualité de vos produc-tions home-studio. Tous styles musicaux.

Nous consulter / 2h30 / 20#

! ECRITURE / TEXTES DE CHANSON

Développer votre créativité et votre technique liées à l!écriture de vos tex-tes de chanson.

Sam 21 Avr / 10h-17h / 20#

! GUITARE / Son & Matos Mieux com-prendre le rôle de chaque élément (lutherie, micros, câblage, pré-ampli, ampli"-cation, HP...) pour avoir le son !(bassistes bien venus égale-ment).

Ven 11 Mai / 19h-22h / 15#

! BATTERIE / Réglage Apprendre à ré-gler correctement vos peaux pour avoir le son !

Ven 11 Mai / 19h-22h / 15#

LE YETY Scène localeL#actualité des musiques ampli$ées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Je me souviens qu’une des premières choses qu’on m’a dites sur vous, c’était que vous aviez cueilli le maïs tout l’été de vos seize ans pour pouvoir enregistrer votre tout pre-mier maxi au studio Black Box... C’est surtout qu’on ne voyait même pas où on aurait pu le faire ailleurs!! (rires) Nos groupes préférés avaient enregistré au Black Box: Les Thugs, Chokebore... C’était à 30 bor-nes de chez nous, comment résister? On a appe-lé, Iain nous a dit c’est tant de la journée, il vous faudra trois jours, on a donc bossé tout l’été pour avoir les thunes. Ca nous sem-blait on ne peut plus naturel...

Tu te souviens de cet enregistrement?Je me souviens que nos parents nous ont dépo-sés là-bas pour enregistrer «The August Effect», notre premier maxi. On a dépoté tout notre petit matos de merde, nos amplis pourraves, etc. Iain était mort de rire. On a commencé les prises sur le matériel du studio, des amplis super rares, et tout. Mais on arrivait pas à s’entendre sur le son qu’on cherchait. Du coup, Camille s’est rebranché sur son petit ampli pourri pour montrer à Iain le son qu’il voulait. Il était tellement mort de rire qu’il est allé chercher Peter Deimel, son collè-gue, pour lui montrer. Et on a finalement gardé le son du petit ampli pourri sur le disque! (rires)

DARIAOù sont donc passés les Sexypop, Fle

tcher ou autres Casper qui faisaient hurler leurs amplis

au début de la décennie précédente? Le rock’n’roll ne supporterait-il plu

s le poids des années?

Il reste pourtant au moins un irréductible sur scène. Daria fête cette année ses dix ans

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D’ailleurs «Red Red» revient aux mélodies de vos débuts?La plupart des gens à qui on a fait écouter ce nouveau disque pour l’instant nous font la même remarque, ça doit donc être flagrant. C’est sûr que les mélodies sont très présentes mais, de mon point de vue, j’avais pourtant l’impression que les mélodies étaient déjà pas mal revenues sur notre précédent album, «Open Fire», même si le son était sans doute encore trop brut et qu’il ne les mettait pas assez en valeur. En fait, c’est surtout «Silencer», notre premier album, qui avait créé une rupture avec notre son plus power-pop des maxis. Il se trouve qu’Arnaud nous rejoignait à la batterie à cette époque-là et qu’il était autrement plus puissant que notre batteur d’avant, du coup ça s’en est ressenti sur le son du groupe. Et on était dans une dynamique de sonner aussi rock’n’roll qu’en concert, vu qu’on nous disait souvent qu’on était meilleurs sur scène que sur disque. Y a également le fait que Iain Burgess était super partant pour nous faire un son très 90’s, avec un son de basse à la Jesus Lizzard.

Tout l’album est dédié à Iain (disparu en 2010)? Les paroles, la pochette du disque (NB: ce sont les chiens du Studio Black Box)...Oui, parce qu’il n’y pas grand chose dans l’his-toire de Daria qu’on ne doive presque directe-ment à Iain et au Black Box. On a enregistré la plupart de nos disques avec lui (pour souvent moins cher que ce qu’on aurait normalement dû le payer), il nous a conseillés, motivés. On ne saura jamais pourquoi il nous avait pris comme ça en affection. Ce type avait l’âge de nos parents, il avait enregistré certains de nos groupes pré-férés, Steve Albini le citait en mentor, et il a quand même passé des nuits entières à bosser sur nos disques ou ceux des Vilains Clowns alors qu’il savait pertinemment qu’on n’en vendrait jamais des tonnes. Faut croire qu’il nous a trou-vés sympas. Et on avait l’amour des guitares en commun.

Vous aimez aussi le vieux son vintage, les amplis à lampes, tout ça...Oui, mais ça vient sans doute aussi de nos pas-sages au Black Box. C’est vrai que, depuis, on est toujours à l’affût de tel ou tel vieil ampli qui a tel ou tel grain. On passe des plombes à chercher le son qui convient le mieux à tel ou tel morceau avec Cali. On adore ces moments-là. Pour finir, le mot circule. On prête du matos à d’autres groupes quand ils ont besoin d’un truc spécifique pour enregistrer. Là, je prête un am-pli au guitariste de Zenzile pour leur prochain album. Mais c’est un truc qu’on a toujours aimé, aider à créer une sorte de cohésion entre les groupes locaux, avoir une bande de potes.

C’est quelque chose de récurrent dans l’histoire du groupe. Vous êtes fidèles en amitié. Les gens qui travaillent avec vous le font depuis très longtemps...C’est vrai. On se connaît tous depuis qu’on est tout gosses, sauf Arnaud qui est arrivé plus tard. Mais ça fait déjà 6 ou 7 ans qu’il est dans le groupe. Il fait quasiment partie de la famille. Ce nouveau disque, on l’a enregistré avec Cali (du Studioscope) chez qui on avait enregistré notre second maxi, et qui est devenu notre sonorisateur live par la suite. Notre ingé lumière, JAF, bosse avec nous depuis un bail. Alors qu’on a jamais vraiment réussi à les payer ni l’un ni l’autre. De ce point de vue-là, les choses sont telles qu’el-les l’étaient il y a dix ans: on a toujours voulu faire de la musique pour s’éclater entre potes, pas pour faire une carrière ou autre. Tout ce qui s’est passé pour Daria l’a toujours été grâce à des relations humaines: les premières parties de La Ruda à Paris, les tournées roots en Irlande, au Québec...

Est-ce que ce n’est pas trop difficile d’avancer quand on est toujours entouré de la même équipe?Ca doit dépendre de l’équipe... (rires) Cali et JAF nous disent toujours ce qu’ils pensent des morceaux, et ils n’ont jamais eu la langue dans leur poche. Pour ce nouveau disque par exemple, quand on leur a fait écouter les 15 morceaux qu’on avait pré-enregistrés au départ, ils nous ont laminé 4 ou 5 morceaux qu’on a fini par retirer parce qu’ils avaient raison. Il y a beaucoup de dialogue dans le groupe, c’est toujours comme ça qu’on a avancé.

«Red Red» va sortir en CD et pour la première fois de votre histoire en vinyle?Oui, on est super heureux! On avait sorti «Si-lencer» chez Crash Disque à l’époque mais pour tout un tas de raisons, ça ne s’était pas aussi bien passé qu’on l’aurait aimé. Depuis c’était le silence radio du côté des labels. Et là, pour «Red Red», le label Yotanka (Zenzile, Nouvel R, Idem...) s’est montré super branché pour sortir le CD, et le label DIY de nos potes des Wank For Pea-ce, Des Ciseaux Et Une Photocopieuse, la version vinyle. Et les deux labels sont hyper motivés, ça nous pousse aux fesses. Du coup, on a essayé de faire un objet aux petits oignons, avec un vinyle rouge et des tas de goodies. C’est une façon de redonner de l’importance à l’objet disque. Norma-lement, tous les formats devraient être disponi-bles sur le stand le 31 Mars après notre concert avec le cultissime groupe anglais Leatherface (une sorte de rencontre entre Motörhead et Hüsker Dü) à la Maison de Quartier Saint Serge.

Et après?Après c’est concerts, concerts, concerts, partout où on pourra. On a d’ailleurs quelques dates pré-vus en Allemagne, à Osnabrück. On va aller venger Papy!!! (rires)

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InterviewRencontre

Qui a eu l’idée des Frères Casquette? David: J’ai commencé à en parler à Binzen, un autre des MC’s de Nouvel R fin 2010. On n’avait pas encore de nom, mais on avait envie tous les deux de creuser l’idée d’un concert de hip hop pour les enfants. On s’est vite rendus compte que ça serait mieux si on pouvait avoir un musicien sur scène avec nous qui pourrait un peu toucher à tout. On avait l’homme de la situation sous la main avec Paï Paï (le bassiste de Nouvel R) qui joue un peu de guitare aussi. Du coup, il s’est retrouvé embarqué dans le truc sans trop com-

prendre comment, et aujourd’hui il est obligé de porter des méchants caleçons sur scène!! (rires)

David et Binzen viennent du monde de l’animation donc on peut imaginer qu’ils ne sont pas totale-ment sans repère dans Les Frères Casquette. Mais toi, Koni, tu te retrouves loin de ton univers de départ?Koni: Au départ, j’ai juste remplacé Binzen sur une ou deux dates parce qu’il ne pouvait pas les assurer. Ca s’est plutôt bien passé, les gosses étaient au taquet, donc j’ai bien aimé l’expé-

LES FRERES CASQUETTE ARE UNITED

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rience. Binzen a repris ses études, il va avoir pas mal de stages, etc. donc il a préféré me laisser la place pour ne pas ralentir le projet. Il reste dans Les Frères Casquette pour l’écritu-re des morceaux, mais c’est moi qui joue le rôle de Max Casquette pour l’instant. C’est sûr que je suis super loin de l’idée que je me faisais quand j’ai commencé à rapper dans ma chambre à l’ado-lescence (rires) mais finalement je retrouve beau-coup des sensations que j’ai pu avoir quand on accompagnait Kwal sur scène avec Binzen pour le spectacle «Règlements de Contes». Je ne suis pas complètement perdu non plus, je m’appuie beaucoup sur le travail qu’on avait fait à l’époque...

Est-ce que le spectacle est figé ou vous le faîtes évoluer au fur et à mesure des représentations?David: Les enfants sont un public sans pitié. Tu réalises très vite ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas à leur réaction. Tu es donc sans arrêt en train de fignoler de petites trucs, gom-mer ce qui ralentit le rythme, etc. pour ne pas perdre leur attention. Ce sont des choses qu’on travaille justement en ce moment en filage au Chabada avec Tramber qui jouait dans Les Farfadas avant. Ca nous aide aussi à mieux marquer nos personnages, les enfants ont besoin de repères pour se laisser embarquer dans une histoire.

Est-ce que vous avez l’impression que ça va vous apporter des choses pour Nouvel R?Koni: En ce qui me concerne, je pense que ça va libérer ma parole sur scène. Entre les morceaux, j’avais tendance à m’effacer, à laisser les trois autres MC’s chauffer le public. J’ai l’impression que le personnage de Max va m’aider à me lâcher plus facilement désormais.

David: Ca nous aide aussi à sortir de notre «routine», à tenter de nouveaux trucs. Tout le travail d’acteur qu’on est en train d’apprendre est super enrichissant. Et ça permet de prendre du recul. Rapper en peignoir ou avec un nounours devant des gosses morts de rire, ça te fait rela-tiviser tes propres codes.(rires)

Justement, comment le milieu hip hop et les pro-fessionnels perçoivent-ils le projet?David: Pour l’instant, on a plutôt de bons re-tours des pros qui trouvent tous que le projet est original. Du coup, le spectacle est pas mal programmé, c’est cool! Pour ce qui est du milieu hip hop, on ne sait pas trop. Le public sera sans doute divisé, mais on a quand même été program-mé toute la semaine à Nantes pour le festival Hip Hop Session et on a fait le plein à chaque concert, et tous les gens étaient super contents de la semaine donc ça nous a fait plaisir. Sur-tout que depuis le début une des idées fortes du projet c’est bien de défendre la culture hip hop. On défend les mêmes choses que dans Nouvel R, on n’a pas l’impression de faire les marioles ou de tourner le truc en ridicule. Au départ, le hip hop, c’était les block parties, la fête, les meilleures rimes possibles, etc. C’est tout ce qu’on essaie de faire avec Les Frères Casquette.

Koni: D’ailleurs, ce n’est pas une pièce de théâ-tre, mais bien un concert. On fait tout pour que les morceaux soient les moments forts du specta-cle et qu’il n’y ait pas trop de blablas entre les chansons.

David: Dans l’absolu, si on peut également «édu-quer» un peu les oreilles des petits avec du hip hop loin des clichés habituels, ça serait mortel! On a déjà plusieurs parents qui sont venus nous voir à la fin des concerts en nous disant qu’ils n’aimaient pas le rap d’habitude mais que là ils devaient concéder que c’était très différent de ce qu’ils en avaient vu dans les médias.

D’ailleurs, les parents sont souvent très ré-ceptifs lors des concerts pour jeune public. On n’est plus du tout dans le trip «j’emmène ma fille voir Dorothée et j’attends dans la voiture».David: Exact! Il y a d’ailleurs de plus en plus d’artistes «pour adultes» comme François Hadji-Lazaro (de Pigalle), Les Têtes Raides ou Aldebert qui proposent des formules pour jeune public. C’est en train de se démocratiser... Et beau-coup des parents d’aujourd’hui ont eu l’occasion de fréquenter des salles de concerts à taille humaine comme Le Chabada, contrairement à la gé-nération d’avant. Du coup, ils veulent aussi des spectacles de proximité et de qualité pour leurs enfants. Et si tu ne prends pas les gosses pour des idiots, que tu leur racontes une bonne his-toire, une bonne blague, ça fera rire aussi bien les enfants que les adultes. Et la suite? Les Frères Casquette vont passer en CM1?David: Pourquoi pas? Ou au contraire on pour-rait recentrer leurs aventures sur les vacan-ces d’été? C’est super ouvert. Koni nous a déjà fait des instrus, Binzen et moi on a encore des tas d’idées donc on peut très bien décliner le thème pour un autre spectacle. On verra. On peut écrire au fur et à mesure que les idées viennent. Mais on va surtout déjà continuer à tourner avec celui-là parce qu’il y a pas mal de dates qui devraient tomber. Il y en a notamment une au Cha-bada le 28 Mars avec Le Bar à Mômes en première partie, le nouveau projet de Tramber et Doogie qui jouaient dans les Farfadas.

Et un disque?Koni: C’était pas nécessairement prévu au dé-part mais on a beaucoup de demandes après les concerts, donc sans tomber dans le marketing à deux balles (il n’y aura pas de figurines des Frères Casquette en peignoir!!!), on devrait proposer un disque à vendre après le spectacle et en VPC.

TED

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InterviewRencontre

Vous jouez dans trois groupes de metal très différents (One-Way Mirror, Lyzanxia et Pha-ze-1) dont les publics sont souvent aux oppo-sés. C’est pas un peu schizophrène?David: Oui, notre premier projet, c’est Lyzan-xia, qui est un groupe de metal «tradition-nel», on va dire. Phaze-1, c’est un truc plus technique, plus torturé. Un trip de studio, où on essaie de pousser les limites du genre. Ca s’adresse à des gens souvent très spéciali-sés, un peu puristes, un peu arty. Et One-Way Mirror, c’est tout l’inverse: un groupe super

accessible, dans la lignée des gros groupes de metal pour ados. Donc les publics des trois groupes n’auraient pas toujours grand chose à se dire, c’est vrai. Pourtant, on trouve qu’il y a quelques influences communes dans ces trois projets, notamment dans nos riffs.

Franck: Au départ, One-Way Mirror s’est quasi-ment monté sur une blague il y a quatre ans. Une envie de faire de la musique entre potes qui jouaient dans des groupes différents et qui ne faisaient que se croiser sur les rou-

ONE-WAY MIRROR

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tes. C’était donc surtout l’occasion de faire la fête ensemble et de bien rigoler. Mais ça a marché au-delà de nos espérances puisqu’on a été signés sur un gros label à l’époque et qu’on a beaucoup tourné à l’étranger avec ce disque.

Justement, est-ce qu’il a été possible de gar-der la même fraîcheur, la même insouciance, pour ce deuxième album, forcément plus attendu au tournant?Frank: C’est sûr qu’on sent davantage d’at-tente autour de nous pour ce second disque. On croise souvent des gens qui nous demandent où ça en est, etc. Mais on arrive plutôt bien à se dégager de tout ça. Le disque ressemble à ce qu’on avait envie de faire.

David: Pour tout te dire, y a des sessions où on a rien gardé du tout sur deux jours de travail parce qu’on faisait trop la fête. On refuse de se mettre la moindre pression sur ce projet, on perdrait tout ce qui en fait l’ori-ginalité, je pense.

Quelles différences voyez-vous entre le pre-mier et ce deuxième album?David: C’est pas facile de répondre à ce genre de question parce qu’on ne fait pas toujours les choses consciemment. Je crois que ce nouvel album est plus varié que le précédent. J’ai l’impression qu’on a osé plus de choses, comme des passages acoustiques par exemple. Pour le premier album, on avait tout enregis-tré sur une même session de travail. Là, on s’est retrouvés sur trois temps différents, du coup on a pu parfois revenir sur des choses enregistrées plus tôt pour les fignoler.

J’ai l’impression que vous mettez quand même beaucoup de second degré dans ce projet? Que vous assumez à 100% le trip mega-rock-stars?David: Carrément! Ca fait partie du délire! Par exemple, pour l’intro du premier titre, on voulait que le chanteur fasse un truc du genre «one-two-three-four». Et en fait on s’est dit que ça serait plus marrant de faire répéter à une foule «One-Way-Mirror» comme si on était AC/DC, quoi! On s’est tâté 5mn, et on s’est dit «fuck off, même si on en vend que deux, rien à battre, on y va!». (rires)

Franck: On est nos propres producteurs, donc on assume tout. Personne ne va venir nous dire «faut faire ci, faut pas faire ça». On fait d’abord les choses pour se marrer. Ensuite on espère que les gens y prendront autant de plaisir que nous.

Vous aviez beaucoup tourné à l’étranger pour le disque précédent. Comment ça s’annonce pour celui-ci?David: On va essayer de surtout tourner en France avec celui-ci pour justement rééqui-

librer les choses. On avait dû faire qu’une vingtaine de dates en France -même si c’était sur de belles affiches- donc on veut davantage jouer chez nous cette fois-ci.

Franck: Surtout que contrairement aux idées reçues, il y a un vrai public metal en France, il suffit de voir le monde qu’attire un fes-tival comme le Hellfest. Mais on a l’impres-sion que One-Way Mirror ne s’adresse pas qu’à un public 100% metal de toute façon. Dans le public, on voit souvent des kids avec des T-Shirt Linkin’ Park, des trucs comme ça. Je pense aussi que les fans de Rammstein ou Ma-rylin Manson peuvent s’y retrouver...

Finalement, d’avoir trois groupes distincts, ça vous permet de pousser chaque délire jusqu’au bout?Franck: Voilà, grâce à ça on n’est pas obligés de faire de compromis quand on a une envie différente pour tel ou tel projet. Quand on veut faire des choses plus compliquées, plus torturées, on le fait avec Phaze-1, qui sort d’ailleurs un nouvel album bientôt. Et quand on veut écrire un truc efficace et facile d’accès, on le fait avec OWM. On n’est jamais frustrés comme ça.

David: Et comme finalement il n’y a pas tant de gens que ça qui ont relevé qu’on fait partie des trois groupes, ça ne gène pas vraiment au niveau du public, personne ne nous fait trop chier avec ça.

Vous avez organisé un concours de clip éga-lement?David: Oui, on n’arrivait pas à se mettre d’accord pour un clip pour le premier single. Il nous fallait l’avis de quelqu’un d’exté-rieur au groupe. On a donc eu l’idée de lancer un concours sur notre site Internet: le ga-gnant recevra une récompense de 500 euros et sa création deviendra notre clip officiel avec exploitation sur toutes les chaînes musicales du câble. Et on choisira quatre autres clips qu’on mettra en avant sur nos réseaux sociaux.

Franck: Là encore, on ne pensait pas que ça marcherait aussi bien. Il y a eu une cinquan-taine d’inscriptions, même si au final on sait que seulement 27 personnes se sont penchées sérieusement sur la question (on sait par exemple que des gens font des clips juste pour le délire, pas pour qu’on puisse les exploi-ter ensuite). Ca veut pas non plus dire qu’on aura 27 clips à la fin, je pense qu’on devrait sans doute en recevoir une bonne dizaine, mais c’est déjà énorme. On a commencé à en recevoir quelques-uns vu que le concours se termine bientôt. On est super étonnés de la qualité du résultat. Les gens ont eu des idées bien meilleures que les nôtres. Et ça permet d’élargir notre réseau de collaborateurs. Tout le monde s’y retrouve!

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Sorties de disques

Comme quelques autres groupes de sa génération, Asthène arrive sur le marché de la musique probablement un poil trop tard. Trop tard pour y faire une vraie carrière, s!entend. N!était-ce ce marché du disque sinis-tré où plus aucun label généraliste ne veut prendre le moindre risque, on est pourtant persuadé qu!Asthène aurait reçu des tas de propositions. Le quatuor a en e%et un réel poten-tiel : un bon chanteur qui arrive à chanter en français comme si c!était de l!anglais, une rythmique plutôt groovy, et un sens réel de la mélodie. Bien sûr, les in&uences des grosses locomotives pop/rock façon Muse et consorts sont très présentes, mais ça n!a jamais empêché quiconque de percer (qui a dit «au contraire !!»?). Leur nouveau maxi 4-titres, «Addict 1.0», a d!ailleurs au moins deux gros tubes potentiels au compteur. «Geek Jeck» et «Addict Magazine» pour-raient en e%et -avec une production un peu plus conséquente- emporter un paquet de kids dans leur sillage. Ils valent en tout cas bien mieux que bon nombre de trucs insipides et in-terchangeables qu!on nous matraque à longueur de journée sur les radios commerciales. De quoi devenir neur...asthènique !

ASTHENEAddict 1.0(Autoproduit)

Ceux qui connaissaient Daria il y a dix ans -au temps de leurs premiers maxis- se souviennent que ces (ex-)jeunots-là savaient y faire en matière de mélodies qui ne vous lâchent plus les Converse. Si le quatuor avait dur-ci le ton et le son en passant au long format, ce troisième album revient en"n s!abreuver à des sources très power-pop. Onze titres, autant de tubes à reprendre à tue-tête sous la douche: les Daria ne se sont donc pas foutu de notre gueule. L!ambiance n!était pourtant pas à la fête puisque la totalité des textes est dédiée à leur ami Iain Burgess, mythique produc-teur du non moins mythique Studio Black Box, disparu trop tôt il y a deux ans. Mais quel plus bel hommage à rendre à un amoureux des guitares et du bon vieux son des amplis à lam-pes que de revenir à l!insouciance de la découverte du rock!n!roll? Enregistré avec leur sonorisateur Olivier «Cali» Fournier -un autre amoureux des guitares et du son vin-tage- ce «Red Red» est très certai-nement le plus beau disque -contenu comme contenant- des Angevins. On y entend un condensé de ce que le groupe a toujours aimé et défendu (Les 'ugs, Weezer, Jawbox, Foo Fi-ghters...), le tout "nement orchestré entre énergie contagieuse et mélodie accrocheuse. A ce tarif, on resigne pour dix ans immédiatement.

DARIARed Red(Yotanka)

On s!excuse auprès de 'e Forks pour notre lenteur rédactionnelle. Le duo était jusqu!ici tellement productif qu!on devait quasiment chroniquer un disque à leur nom dans chaque numéro du Yéty. Mais ils ont dû en avoir marre de nous a$endre, parce que ce$e fois-ci 'e Forks a carrément réussi à pondre deux maxis 5-titres depuis notre dernier numéro!!! Pour compliquer les choses, le groupe continue de numéroter ses disques et de laisser ses morceaux sans nom. Ca devient donc parfois di(cile de savoir dans quel album on se trouve. Disons-le tout net, 'e Forks sem-ble s!enregistrer et sortir des disques uniquement pour documenter son évolution fulgurante, pour marquer le temps à un instant T. Le duo s!est lancé dans une longue exploration sonore qu!il creuse au "l des disques. Chaque e%ort cherche donc la même chose au "nal, même si les méthodes peuvent légèrement di%érer («Prana» est plus introverti , et «6» plus brutal par exem-ple) et c!est sans doute pour ça qu!ils se suivent de si près, qu!ils n!ont pas besoin d!être explicitement nommés (même si ce cinquième disque s!appelle quand même aussi «Prana»). 'e Forks se montre en tout cas extraordinairement mûrs pour une si courte carrière, com-me s!ils vivaient tout en accéléré. Ces magni"ques dialogues guitare/ba$erie donnent à ces deux disques une am-biance très cinématographique, qu!on conseillera vivement à tous les fans de post/math/noisy rock. Et à tous les autres curieux!

THE FORKS Prana (5) / 6(Autoproduit)

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Les plus vieux se souviennent peut-être du beau bordel que me$ait le duo Ka-zamix (Framix + Ti-Mal23 aka Fred, guitariste de La Ruda) en accouplant contre leur gré «Boléro» de Ravel, musiques hawaïennes et BO de jeux d!ordinateurs ancestraux. Quelque dix ans plus tard, Kazamix le duo devient Kazamix le label. Si Framix, désormais Nantais, mène une carrière solo, Ti-Mal23 continue de papillonner partout où le bon son l!a$ire. Il a donc décidé de créer Kazamix Records pour sortir ses di%érents projets et ceux de ses co-pains dans les mois à venir (voir notre interview de Kazamix Records sur le website du Chabada). Pour débuter les hostilités, le label sort le deuxième maxi de Mamba4Cats (dans lequel joue Ti-Mal23 aux côtés de DJ Spok et Arturo Rotunda) ainsi que Kazamix do Brazil. Ce dernier projet est en fait le résultat tardif de la collaboration en-tre Ti-Mal23 et les MCs brésiliens qui s!étaient produits au Chabada lors de la soirée Hip Hop do Brasil en 2008. Un bon mélange de dub, hip hop, dancehall et cumbia. On vous avait dit il y a quel-ques mois tout le bien qu!on avait pensé du premier maxi de Mamba4Cats, leur seconde livraison ne nous fait pas chan-ger d!avis. Les trois producteurs tentent toujours des rapprochements contre-nature pour notre plus grand plaisir : BO de "lms très 60!s, hip hop groovy, e%ets dub, ambiance muy caliente, sex, mojitos et jazz!n!roll ! Notons tout de même que ce$e 2ème salve est plus organique (davantage d!instruments joués dans le mix ?) et un brin moins dansante (mais juste un brin, hein!). Vous nous aurez compris, le M4C est le groupe à surveiller ces mois-ci!

MAMBA4CATSMeals on Wheels(Kazamix Records)

Est-ce du cynisme? De l!opportunis-me? Du je-m!en-branle-de-ce-que-vous-en-pensezisme? Comment des membres de Lyzanxia (metal à l!an-cienne) et Phaze-1 (metal extrême expé) peuvent composer avec One-Way Mirror des tubes à la limite du putassier et grand public, quasiment destinés aux ados qui découvrent le genre? Tout simplement parce que c!est jouissif et que ça sonne à mort. Et ils vous emmerdent! Mené par les deux frères Potvin (voir notre interview quelques pages plus tôt), One-Way Mirror est donc un super-groupe qui rassemble des membres de la scène metal indépendante hexagonale (Mnemic, T.A.N.K, General Lee), plus généralement habitués à jouer une musique poin-tue pour des fans qui ne le sont pas moins. Le grand écart pourrait donc sembler douloureux en entendant ce second album, où les ri%s ultra-ac-crocheurs le disputent aux refrains à reprendre en choeurs avec une voix en train de muer. Mais force est de dire que le disque fonctionne du feu de dieu. Rythmique martiale, son ultra-massif, chant mélodique par-faitement intégrée dans le mix, va-riété des morceaux: «Destructive By Nature» pourrait être signé par les énormes machines américaines ou suédoises qui vendent des centaines de milliers de disques. Souhaitons-en au moins autant aux OWM pour leur perme$re de continuer sur tous les fronts.

ONE-WAY MIRRORDestructive By Nature(Trepan Records)

On imagine bien la scène. Un matin, la gueule un peu enfarinée, les Vilains Clowns se réveillent et réalisent qu!ils n!ont aucun vinyle dans leur discogra-phie. «Hey, mais qu!est-ce que c!est que ce bordeeeeeeeel??? On ne va quand même pas sortir que des dis-ques qu!on "nit par confondre avec des sous-bocks??» Allez hop, ni une ni deux, les Clowns décident de faire comme les stars à la discographie in-terminable, ils sortent un best of de leurs cinq albums précédents auxquels ils ajoutent trois fonds de bouteille inédits. Sauf qu!avec eux on peut di(-cilement soupçonner un faux prétexte pour faire à nouveau raquer les fans. Disponible uniquement en vinyle (et à 300 exemplaires, ça va donc vite partir sur les stands des concerts), ce Best Of s!adresse surtout aux amoureux du bel objet (et du punk!n!roll à fond la caisse, bien entendu). Et c!est aussi l!occasion de se marrer un bon coup en réentendant les vieux tubes du groupe à nez rouges. (aaaah, «Les slows amé-ricains»...). Mais plus que tout, ce «Best Of» est surtout la preuve que les VC ont toujours fait les choses pour se faire plaisir. Et ce$e stratégie leur a plutôt bien réussi jusqu!à présent. Punk mais classe!

LES VILAINS CLOWNSBest Of(Les Derniers Sauvages)

Page 12: Le Yéty / Mars - Juin 2012