le yéty 101 / mars - juin 2014

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L’ACTUALITÉ DES MUSIQUES AMPLIFIÉES DU 4.9 www.lechabada.com COOL SESSIONS OUEST - POWER KUSH EXPERIENCE - BUD M C MUFFIN MARS. 14 JUIN 14

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty 101 / Mars - Juin 2014

L’actuaLité des musiques ampLifiées du 4.9 www.lechabada.com

COOL SESSIONS OUEST - POWER KUSH EXPERIENCE - BUD MCMUFFIN

MARS. 14

JUIN 14

Page 2: Le Yéty 101 / Mars - Juin 2014

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 33

• Devenir formateur occasionnel>>> les 27 et 28 mars 2014 /2 j - 14 h260€ • Gérer la régie de production de son groupe en tournée, en concert>>> du 24 au 26 mars 2014 /3 j - 21 h285€ •Stage international de fanfare et de brass band à la Nouvelle-Orléans>>> du 31 mars au 11 avril 2014 /12 j - 86h2 165 € (incluant voyage, hébergementet restauration) dont 1715€ de prise en char-ge possible par l’AFDAS

•Stage international de musiques populaires cubaines/salsa à La Ha-vane >>> du 7 au 18 avril 2014 /12 j - 86h2 165 € (incluant voyage, hébergementet restauration) dont 1715€ de prise en char-ge possible par l’AFDAS

•Stage international de musiques électroniques à Berlin >>> du 19 au 28 mai 2014 /10 j - 70h1640 € (incluant voyage, hébergementet restauration) dont 1340€ de prise en char-ge possible par l’AFDAS

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Stages / AteliersMasterclasses

La date du On Stage#43 n’a pas encore été précisé-ment arrêtée mais elle aura lieu à l’automne 2014. Les groupes désireux de poser

leur candidature peuvent d’ores et déjà envoyer un dossier de présentation et une maquette de leurs compositions à l’attention du programmateur: Stéphane Martin / On Stage#43, c/o Le Cha-bada, 56 bd du Doyenné, 49100 Angers. Date limite du dépot des candidatures :Lundi 30 Juin 2014

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 locaux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.Tarifs> Local équipé (=sono, amplis, batterie) : 6€ / h >> forfait 25h : 140€ > Local semi-équipé (sono, avec ou sans batte-rie) : 4€ / h >> forfait 25h : 90€> Local au mois (formule sans sono) : 80€ > Local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 160€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien)

Pour tout renseignement : [email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

• Master-class : la Musique MandingueAvec Ahmed Fofana

Ahmed Fofona est l’un des musiciens majeurs de la scène musi-cale ouest-africaine d’aujourd’hui. Multi-instrumentiste, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre, il a travaillé avec les plus grands artistes du paysage musical africain (Toumani Diabaté, Cheick Tidiane Seck, Amadou et Mariam...) et international (Bjork, Damon Albarn, Buena Vista Social Club, Alex Wilson...).Fondateur, à Bamako, du collectif Métis Mandingue, c’est avec son nouveau groupe Idonke qu’il jouera au Chabada lors de la soirée Mali Club, le 19 avril.

Objectifs : •Découvrir les instruments et les motifs mélodiques et rythmi-ques caractéristiques des musiques de l’Afrique de l’Ouest•Comprendre, reproduire, développer et accompagner ces motifs musicaux

Contenus : Matinée• Les origines de la musique mandingue; les différentes fa-milles existant aujourd’hui en Afrique de l’Ouest• Présentation des instruments traditionnels• Présentation des principales clés (motifs mélodiques et ryth-miques)• Questions / réponses avec les participants

Après-midi• Pratique musicale collective : apprendre à interpréter, arran-ger des clés mandingues• Comprendre comment ces motifs musicaux peuvent s’inté-grer à une instrumentation occidentale

Déroulement : Venez avec votre instrument !

Samedi 12 avril / 10h-18h (pause repas de 13h à 14h : possibilité d’amener son déjeuner - cuisine à disposition sur place) /25€

Et aussi nos désormais classiques M.A.O. Initiation, M.A.O. Perfec-tionnement, Réglage Batterie, etc.

Consultez www.lechabada.com (rubrique agenda > stages et ateliers) pour plus de détails. Les inscriptions se prennent à la billetterie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Pour tout renseignement supplémentaire :[email protected] 02 41 96 13 48

le YetY scène localel’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Il y a vingt ans, quand tu as commencé avec MC Solaar et que tu as lancé les premières «Cool Sessions», on avait l’impression qu’en France le rap n’existait qu’à Paris et à Marseille. Quand as-tu commencé à prendre conscience que cette musique était partout, même en régions?

Jimmy Jay: Alors, il faut bien comprendre que c’était il y a seulement vingt ans mais que c’était la préhistoire en terme de communi-cation. Il n’y avait pas de réseaux sociaux, quasiment pas de téléphones portables. Du coup, pour savoir ce qui se passait, il fal-lait rencontrer les gens en vrai. Donc au dé-part, on ne connaissait du rap que les autres rappeurs qu’on croisait dans nos quartiers.

C’est à cette époque que j’ai réussi à avoir un local dans lequel j’ai installé un peu de matos pour enregistrer des groupes. Du coup, j’ai commencé à voir défiler tous les rappeurs du coin! Puis il y a eu l’émission «Rapline» présentée par le journaliste Olivier Cachin qui a vraiment servi de catalyseur pour cette musique. C’est eux qui sont déplacés à Mar-seille pour rencontrer IAM qui revenait de New York où ils étaient allés enregistrer avec des cadors de là-bas. Ca nous a mis une claque! On découvrait qu’il y avait du rap à Marseille, et qu’en plus ils étaient super forts! Ca a commencé à créer une sorte d’émulation... Ce qui m’a mené à la première compilation «Cool Sessions» en 1993.

COOL SESSIONS OUESTJimmy Jay carbure à la découverte. Après avoir lancé une bonne partie des meilleurs rappeurs

français au milieu des ‘90s (MC Solaar, Les Sages Poètes de la Rue, Kerry James...), le célèbre

producteur parisien s ’associe au rappeur angevin Humanist et au Chabada pour sortir une

compilation dédiée à la scène rap régionale: les ‘‘Cool Sessions Ouest’’. A l ’heure où nous impri-

mions ce Yéty, la compilation n’ était malheureusement pas encore finalisée (d ’où son absence

des pages chroniques) mais nous avons quand même pu poser quelques questions à Jimmy Jay

et Humanist. Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

BIRTH OF THE COOL

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Ca fait un peu penser à l’époque des studios jamaïquains Treasure Isle ou Studio One au début des ‘70s où les futures stars du reggae faisaient la queue pour poser leur voix sur un 45-t...

JJ: Moi j’ai été élevé dans cette culture-là: le reggae, le rocksteady, la soul, le jazz... Ca a forcément influencé ma façon de faire de la musique ensuite. Si tu avais un projet intéressant, et l’énergie pour le défendre, j’étais forcément partant pour y participer. Du coup, de fil en aiguille, on commençait avec un titre sur une compilation, puis on sortait des albums entiers. Et parfois ça a donné des grands noms du rap français comme Les Sages Poètes de la Rue, Ménélik, Sléo, MC Solaar... Les «Cool Sessions», ça a toujours été pensé comme un marche-pied, pour créer une sorte de carte de visite. Ca doit le rester aujourd’hui avec ces «Cool Sessions Ouest»!

Humanist: Surtout que la situation a beau-coup changé en vingt ans. Le rap est devenu une musique dominante. C’est même devenu la variété d’aujourd’hui. Du coup, ça rappe vraiment partout. Moi, ça m’arrive d’ani-mer des ateliers dans des petits villages de campagne, et de tomber sur des gamins qui rappent déjà super bien! Mais je sais que ça rappe aussi dans les quartiers plus hup-pés. Contrairement à ce que certains médias voudraient nous faire croire, cette musique est bien plus complexe et bien plus variée que les clichés qu’on voudrait lui coller aux basques. Sur cette compilation «Cool Sessions Ouest», il y aura des rappeurs d’horizons super différents, qui n’ont pas du tout vécu les mêmes choses, qui ne sont peut-être même pas d’accord sur tout. Mais ils ont cette musique, cette culture, en commun. Et du coup c’est eux qui l’enrichissent par leurs dif-férences.

Les nouvelles technologies ont complètement changé la donne pour le coup?

JJ: Carrément! Aujourd’hui, tu peux découvrir des pans de culture en deux clics. Tu peux collaborer avec un type à l’autre bout du monde sans jamais le rencontrer en vrai. Tu peux faire connaître ta musique sans passer par des intermédiaires qui essaient de te contrôler. C’est d’une richesse infinie! C’est comme ça que m’est venue l’idée des «Cool Sessions 3» l’an dernier. J’avais mis à dispo des instrumentaux sur ma chaîne YouTube et je demandais aux rappeurs qui en avaient envie de s’enregistrer dessus et de m’envoyer le résultat. Et j’hallucinais des morceaux que je recevais. Il y avait des niveaux de dingue dans l’écriture, dans les flows, alors que les types étaient de parfaits inconnus.

Pour les «Cool Sessions Ouest», vous avez reçu combien de propositions au final?

H: On en a reçu plus d’une cinquantaine. Et ce qui est fou c’est qu’on a reçu des trucs de gens dont je n’avais souvent jamais entendu parler. Ca veut dire que même moi qui suis quand même assez actif sur la scène régionale, il y a des gens qui passent sous mon radar, et que la scène est donc encore plus riche qu’on ne le pense.

JJ: Moi aussi, j’avoue que j’ai été agréable-ment surpris du niveau général. Ca n’a pas été si facile de n’en garder que dix. Et pour l’instant, parmi les sélectionnés qu’on a déjà rencontrés pour réenregistrer leur texte en vraies conditions studio, j’ai été bluffé par leur professionnalisme. Ils sont là à l’heure, connaissent leur texte, ont des trucs à dire, donnent tout ce qu’ils ont. Y a eu un vrai échange, c’est génial!

H: Oui, on sent que ça crée une grosse émula-tion. Quand ils arrivent, on leur fait écouter ce que les autres groupes ont déjà enregis-tré, et on voit que ça leur met un petit coup de pression. Du coup, on sent que tout le monde cherche à se dépasser, à repousser les limites. C’était ça le hip hop à la base! Et puis ils sont super heureux de pouvoir bosser avec quelqu’un comme Jimmy Jay, qui est une personne importante dans cette culture. Ca leur montre aussi une façon de bosser plus professionnelle. Tout le monde a appris des autres pendant ces sessions.

Le hip hop est donc loin d’être mort?

JJ: Il n’a même jamais été aussi vivant. Il souffre juste d’être extrêmement mal géré, par des maisons de disque qui comprennent mal cette musique, et qui ont juste cherché à se faire du fric sur son dos. Il nous manque un vrai label rap, comme il y a pu avoir un Def Jam ou un Cold Chillin’ aux Etats-Unis. On es-père que ces «Cool Sessions» régionales vont faire des petits et initier un truc un peu fédérateur.

La compilation va aussi être déclinée en live au Chabada ?

JJ: Oui, chaque groupe viendra défendre son morceau sur scène, avec moi aux platines. Humanist sera le Maître de Cérémonie. Il pré-sentera chaque artiste au public, sera chargé de le chauffer, etc. Puis après il fera un concert entier, et on terminera par un gros freestyle et une grosse fête sur le dancefloor!

Le «Cool Sessions Ouest Live» se tiendra sur la scène du Chabada le 26 Avril 2014.

youtube.com/user/coolsessions

BIRTH OF THE COOL

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InterviewRencontre

Vous avez tous les deux plus de vingt ans de métier. Comment en êtes-vous arrivés à créer ce nouveau groupe, Power Kush Experience?

Gilles: Presque par hasard, en fait. On se connaît depuis un moment, et on avait déjà un peu travaillé ensemble par le passé. Un soir, il y a à peu près un an, on bossait chez moi sur des morceaux sur un ordinateur, et ça ne marchait pas comme on voulait. Au bout de plusieurs heures, on en a eu marre de se pren-dre la tête à essayer de comprendre ce qui ne marchait pas. Il y avait des instruments

dans la pièce, on s’est mis à en jouer pour se défouler, parce qu’au moins on obtiendrait tout de suite ce qu’on voulait faire. Et tout a démarré comme ça!

Virginie: Au départ, Gilles n’était quand même pas super chaud. Ca faisait 25 ans qu’il n’avait plus touché à sa batterie! Mais fina-lement, ça s’est fait très naturellement. Le premier jour, on avait déjà les bases de deux morceaux. On s’est dit qu’on allait donc aban-donner les ordis définitivement! (rires)

POWER KUSH EXPERIENCE

Il y a des virus qui s ’installent à vie. Comme celui du rock ‘n’ roll. Les membres du nouveau trio Power

Kush Experience ont beau être dans le circuit de la musique depuis plusieurs décennies, ils ont la rage et la

soif intactes de leurs vingt ans. Et le savoir-faire en plus! Leur premier maxi est d ‘ailleurs une des très

bonnes surprises de ce début d ’année 2014 (voir nos pages chroniques un peu plus loin). Rencontre avec

Gilles Théolier (batterie) et Virginie Pinon (chant, guitare), le duo fondateur...Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

RAW POWER

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Le groupe est un trio aujourd’hui?

G: Oui, on trouvait qu’un duo, c’était un peu trop dans l’air du temps. Mais je ne voulais pas d’un simple bassiste. J’avais envie d’un orgue qui jouerait les basses. Et j’en connaissais un super bon, Pierrick Viard, qui a longtemps joué avec Marcel et Son Orchestre. Il m’a répondu qu’il avait jamais joué les basses avec son cla-vier mais que l’idée le branchait à mort. Depuis, on se débrouille pour faire des allers-retours entre Angers et Lille pour répéter. L’alchimie s’est faite hyper vite. C’est un super type et un super musicien, même s’il lui arrive toujours des trucs pas possibles dans la vie! (rires)

C’est marrant parce qu’il apporte un truc un peu à part. Il ne sonne pas du tout comme l’orga-niste habituel des groupes de rock, comme dans The Doors ou Deep Purple par exemple. Il a un côté un peu plus funky, genre Stevie Wonder ou Sly Stone...

V: Alors c’est clair qu’il adore ce genre de groupes qui mélangent soul et rock, il serait su-per content d’entendre ça! Même si on fait aussi un petit clin d’oeil au «Child In Time» de Deep Purple sur un morceau.

Pourquoi être allés enregistrer au studio Black Box? Gilles, tu as déjà enregistré des dizaines de groupes, tu avais tout à demeure pour vous enregistrer?

G: Justement, je ne voulais surtout pas porter les deux casquettes! Dans Power Kush Experience, je suis le batteur, pas le producteur. Je voulais pouvoir me concentrer juste là-dessus, et pas à avoir à foncer derrière la console une fois que ma prise est enregistrée pour savoir si ça colle ou non, etc. C’est trop de pression! Et le choix du Black Box était une évidence. Je voulais que ce soit Peter Deimel qui soit derrière la console. Je savais que c’est le genre de musique qu’il aime et qu’il saurait exactement ce qu’il nous fallait. D’ailleurs, ça n’a pas loupé. On lui a fait une entière confiance, on n’était même pas présents pour le mix, et quand il nous a fait écouter, c’était simplement parfait! Je lui avais juste demandé un son très brut, sans effets numé-riques en post-prod ou quoi que ce soit. Du coup, ça sonne live de chez live!

Virginie, c’était ta première fois au Black Box?

V: Oui, j’étais comme une gosse devant ses ca-deaux de Noël. C’était génial d’être entourée de tous ces vieux amplis, ces vieux micros. Moi, j’ai commencé la guitare électrique il n’y a pas si longtemps, j’avais surtout joué de la guitare folk avant, donc c’était une super sensation que d’avoir Peter et Gilles pour me guider dans mes réglages de son, de pouvoir essayer tel ou tel ampli, telle ou telle pédale. Ca m’a énormément apporté, je le sens bien aujourd’hui.

Et du coup, comment envisagez-vous la suite?

G: Pour un groupe comme Power Kush Experience, je ne pense pas que ça vaille le coup de sortir tout de suite un album. Je préfère qu’on sorte des formats courts plus régulièrement, pour mieux coller à notre progression en tant que groupe. On espère pouvoir enregistrer le prochain dans quelques mois, si on a vendu un peu de celui-ci pour renflouer la trésorerie. L’avantage qu’on a sur plein de petits jeunes qui arrivent, c’est qu’on se met moins de pression. On veut juste se faire plaisir. On n’a rien à prouver à personne ni à nous-mêmes. On veut faire les choses le plus sérieusement possible bien sûr, mais c’est forcé-ment très différent de quand tu as vingt piges et que tu as l’impression de jouer ta vie!

Pour l’instant, on a l’impression que l’histoire semble couler de source. Vous rencontrez les bon-nes personnes au bon moment. C’est le cas avec le label Kazamix Records?

G: Oui, c’est cool. Fred (ex-guitariste de La Ruda, aujourd’hui dans Mamba4Cats et boss du label Kazamix Records) nous a proposé d’inté-grer son catalogue. Ca aide forcément à avoir une certaine visibilité vu qu’il se bouge les fesses pour créer des événements, des façons de communiquer, etc. Il s’implique vachement dans le projet, il nous avait aidés à faire une pré-prod pour nous préparer avant d’arriver au Black Box pour qu’on utilise notre temps au mieux. C’est lui qui nous a fait la pochette du disque aussi, qui est juste sobre et cool comme il fallait! Pour l’instant, ce qui nous manque le plus en fait, c’est un tourneur. Mais on travaille cer-taines pistes... (rires)

Surtout qu’on imagine que c’est une musique taillée pour la scène?

G: Bien sûr! On est tout à fait conscient qu’on n’invente rien avec Power Kush Experience. On ne fait que recycler une musique qu’on adore depuis des lustres, jouée par des groupes qui eux-mêmes recyclaient une musique qu’ils adoraient depuis des lustres. Notre seul objectif, c’est que ça dégage une énergie et une puissance sur scène qui soient palpables. Pas à sauter dans tous les sens, on n’a plus forcément l’âge pour ça. Mais on veut un son massif, et qu’un truc très animal se dégage dans le public. On veut sonner comme ces quelques groupes après lesquels tu ne peux plus passer sur scène!

Power Kush Experience jouera au Chabada le vendredi 7 Mars en première partie de Dead Hippies, puis le samedi 15 Mars au Donald’s Pub.

www.kazamixrecords.com

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InterviewRencontre

Tu es arrivé sur Angers il n’y a pas si long-temps. Tu peux présenter un peu le projet pour ceux qui ne te connaissent pas encore?

Je suis arrivé sur Angers il y a un an et demi, mais j’avais passé six mois ailleurs dans le Maine et Loire juste avant. Auparavant encore j’avais vécu sur Niort et Paris. Le projet Bud McMuffin existe en tant que tel de-puis 2007. Le nom provient d’un spectacle que j’avais monté et qui reposait sur une galerie de personnages tous liés à un type de musique, mais Bud McMuffin a fini par vivre sa vie.

Au départ, c’était un one-man band, non?

Oui, mon premier album, je l’ai enregistré seul, assis derrière ma batterie, avec ma gui-tare, une pédale pour faire des boucles et du chant. Il y a une longue tradition américaine de l’homme-orchestre, d’Hasil Adkins à Bob Log III, et je voulais m’essayer à ça. Surtout que c’est comme ça que je me produisais sur scène à l’époque. Depuis, j’ai pu tester différen-tes formules sur scène, à deux, à trois, voire plus. Ca m’a donné des envies différentes pour ce second album. J’ai voulu que le disque de-

BUD MCMUFFINTous les passionnés de musique vous le diront: c ‘est un puit sans fond. Quand vous com-

mencez à creuser ce qui se cache derrière la musique que vous écoutiez jusque-là, vous

découvrez toujours des trésors imprévus qui vous entraînent parfois très loin de votre zone

de confort. C’est un peu ce qui est arrivé à Thibaut Kret alias Bud McMuffin qui vient de

sortir un excellent deuxième album de country / blues alors qu ’il n ’a encore jamais mis les

pieds aux USA! Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

O BROTHER, WHERE ART THOU?

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vienne un exercice complètement différent du live, quitte à ce qu’on enregistre des choses que je ne pourrai pas reproduire sur scène.

Et d’où vient cette fascination pour ces musi-que du Grand Ouest américain?

Je ne sais pas trop. Je m’y intéresse vrai-ment depuis très longtemps. J’ai commencé à écouter du blues parce que c’était l’origine du rock’n’roll, puis je me suis retrouvé à re-monter le cours de ces musiques sans vraiment m’en rendre compte. Et c’est une quête sans fin qui peut t’amener dans des univers que tu n’aurais jamais soupçonnés. Quand tu commen-ces à tirer sur le fil, t vas découvrir le jazz de la Nouvelles-Orléans, la musique cajun, le folk, le hillbilly, etc. Je me souviens qu’une fois je travaillais un morceau de Woody Guthrie qui s’appelait «Union Maid». Et j’ai découvert que Guthrie s’était inspiré de la mélodie d’un très vieux morceau de 1907, appelé «Red Wings» par Kerry Mills, qui lui même avait repompé quelques plans sur une composition pour piano de Schumann datant de 1848. C’est ça qui est génial, c’est qu’il y a toujours quelque chose derrière ce que tu croyais être la fin.

D’ailleurs tu fais trois reprises sur l’album. A part Hank Williams, je n’avais jamais enten-du parler des deux autres...

J’avais découvert cette chanson de Moon Mulli-can qui date de 1941 sur la compilation «Hill-billy Blues» du label Frémeaux & Associés qui sont spécialisés dans les musiques tombées dans le domaine public. La compile documentait la façon dont le blues des Noirs avait influen-cé la country des Blancs. Pour le morceau de Loy Clingman, en fait je l’ai découvert via Lee Hazlewood, une autre des mes influences, puisque c’est lui qui l’a chanté en 1962.

J’imagine que tu as dû te passionner pour les travaux des Lomax père et fils, ces premiers ethnomusicologues qui allaient de plantation en prison dans le sud des Etats-Unis pour enregistrer les tout premiers blues dans les années ‘30s?

Carrément! Ces deux types étaient des extra-terrestres. Il faut remettre les choses dans leur contexte: à cette époque, personne ne voyait l’intérêt de garder des traces des chants des anciens esclaves. C’était même super mal vu, ils ont risqué leur peau plus d’une fois. Alors que sans leurs enregistre-ments, on peut se demander quelle tête aurait la musique d’aujourd’hui puisque que quasiment tout a fini par dériver de ces vieux blues. Finalement, les Lomax sont les inspirateurs des labels de rééditions super pointus comme Sublime Frequencies!

C’est presque paradoxal, car tu joues une mu-sique très référencée, que tu as beaucoup étu-diée, etc. mais qui pourtant sonne absolument naturelle, même à des oreilles non-initiées. Tout le monde aime bien ce genre de vieux blu-es, comme si ça faisait partie de notre ADN.

C’est vrai que c’est drôle car le public ar-rive toujours à faire des liens avec ce qu’ils écoutent, eux, même si parfois je n’ai jamais écouté les groupes qu’ils me citent. Mais finalement, on a tous plus ou moins entendu des vieux blues, ou des vieux morceaux de country, dans des films, des pubs ou ailleurs. Ca fait presque partie de notre patrimoine. D’ailleurs, c’est drôle parce qu’il m’est parfois arrivé de jouer devant des Américains qui trouvaient que j’apportais justement une touche européenne à la chose et que c’était même ce qu’ils trouvaient de plus intéressant. Donc chacun y entend un peu ce qu’il a envie d’y entendre, j’imagine...

D’ailleurs, ton disque m’évoque pas mal la no-tion de voyage, de rencontre...

Je ne suis pas nécessairement un grand voyageur, même si la pochette du disque est justement un clin d’oeil à différents voyages que j’ai pu faire. D’ailleurs, assez para-doxalement, je n’ai encore jamais mis les pieds aux Etats-Unis! (rires) En revanche, j’aime bien l’idée du voyage dans le temps, de passer d’une époque à une autre sans que ça choque l’oreille outre-mesure. Il y a des titres sur le disque qui sonnent très actuels, dans l’esprit des groupes un peu blues-punk d’aujourd’hui! Et il y a donc aussi des vieux titres plus jazz des années ‘40s. J’essaie que tout ça reste cohérent, que ça sonne comme du Bud McMuffin.

Le disque sera disponible quand exactement?

Pour l’instant, il n’est dispo qu’en digital sur bandcamp et en CD en commande sur le band-camp également. En fait, on attend le vinyle qui a pris un peu de retard mais qui devrait arriver en avril pour organiser une sortie plus officielle avec peut-être un concert et un peu de mise en place dans des magasins. On a hâte!

www.budmcmuffin.com

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Sorties de disques

«Le monde est divisé en deux caté-gories: il y a ceux qui ont un laptop chargé, et ceux qui creusent.» Si Thi-baut Kret alias Bud McMuffin jouait dans un remake musical de «Le Bon, la Brute et le Truand», il ferait sans aucun doute partie de ceux qui creu-sent. Mais de ceux qui creusent très profondément pour atteindre les ra-cines de sa musique. Son deuxième album déterre ainsi les sons qui ont construit la mythologie du Grand Ouest: jump blues, americana, folk, jazz, early rock’n’roll, hillbilly... Ac-compagné cette fois de plusieurs musiciens (il était homme-orches-tre sur son précédent disque), Bud McMuffin gagne en épaisseur et en groove. Dès que les cordes du banjo ou du ukulélé claquent, portés par ce chant paresseux et traînant, vous vous surprendrez à taper de la san-tiag, comme accoudés au pont d’un bateau à roue descendant le Missis-sippi jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Pour poursuivre dans les métapho-res cinématographiques, on verrait bien Bud McMuffin proposer sa pro-pre BO du «O Brother» des frères Cohen. Plusieurs titres de ce disque en ont d’ailleurs le potentiel tubes-que (cf. la reprise de Moon Mullican «Lay me down beside my darling», «Pets», «Redneck in India», «Vla-dimar Cosmic»...). En tout cas si les disques de Son of Dave, Pokey Lafarge ou Johnny Cash squattent votre platine plus que de raison, vous venez de leur trouver un excellent nouveau compagnon de route.

BUD MCMUFFINWith the McMuffin family(Autoproduit)

www.budmcmuffin.com

On savait déjà que la demoiselle aimait souffler dans tous les ins-truments qui lui tombaient sous la main. Et de Cheese à Des Lions pour des Lions, en passant par la Fanfare Jo Bithume, son duo Boochon et Ba-bette ou encore des featurings chez les Lo’Jo, Elisabeth Herault aimait jusqu’à présent plutôt la compagnie. Pourtant, c’est désormais juste en solo qu’elle propose ce nouveau pro-jet singulier: €lisabeth II Genneteil. Entre beats électroniques, gronde-ments des cuivres et chanson dé-calée (l’univers de son compagnon Boochon n’est jamais très loin pour les textes), ce premier maxi digital ne ressemble à pas grand chose de répertorié dans nos contrées. Si vous tenez absolument à ranger €lisabeth II Genneteil dans une famille mu-sicale, essayez la catégorie un peu fourre-tout «chanson française qui ne sonne heureusement pas comme de la chanson française» aux cô-tés de Katerine, Camille ou Bri-gitte Fontaine. Mais ça sera un peu par défaut, hein. Parce que le côté electro est aussi très prononcé. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas beaucoup d’écoutes pour que des morceaux comme «Dans ses bras», «Good Day» ou le magnifique «Le Dro-madaire» (mise en musique d’un poème d’Apollinaire) vous trottent dans la tête toute la journée. Et c’est sans doute le principal, non?

€LISABETH II GENNETEIL Numero 1(Autoproduit)

soundcloud.com/eurlisabeth-ii-genneteil

Faire la liste de tous les groupes an-gevins avec lesquels Gilles Théolier a joué ou enregistré depuis plus de trente ans déborderait sans doute le cadre dévolu à cette chronique. Les années n’ont jamais réussi à calmer l’appétit du bonhomme pour les sons en tout genre (il est présent sur deux des six disques chroniqués dans ce Yéty!). Mad Theory est donc son tout nouveau projet dub. Même si on y entend rugir quelques guitares, ne vous attendez pas à un dub façon Zenzile pour autant. Mad Theory ne fait pas que partager la moitié de son nom avec le sorcier du reggae digital made in UK, Mad Professor (connu notamment pour ses remixes de Massive Attack), il en maîtrise également les formules. Froids et im-perturbables, amples et insidieux, ses morceaux savent vous entraîner dans leur sillage sans jamais avoir l’air d’y toucher, comme par exemple les très bons «The Cotton Dub» ou «Take my Brain Dub». Et parce qu’on ne se refait pas, Gilles invite sa collègue de Power Kush Experience à pousser la chansonnette sur trois titres pas si éloignés de l’univers d’un Portishead un peu plus rock. En grand fan du Velvet Underground devant l’éternel, Gilles s’est également fait plaisir en réutilisant des parties de voix de John Cale tirées du morceau «The Gift» pour un surprenant finale. Incurable!

MAD THEORYNumber 1(Kazamix Records)

www.kazamixrecords.com

Page 11: Le Yéty 101 / Mars - Juin 2014

A l’heure où la parité est au coeur de tous les débats, Guillaume Asseline aka Moon Pilot (moitié de Echo-love) prend plutôt position pour la gent féminine. Son premier album solo est en effet un disque collabo-ratif dans lequel il convie dix chan-teuses à venir hanter ses rythmiques électroniques brumeuses. Parmi ces dames, plusieurs voix nous sont fa-milières: Malika (Echolove), Jamika (Zenzile), Pitch (Idem) et K-Rol Gola (Purple is my sound, Vendas Novas). Mais les autres méritent tout autant votre attention, notam-ment Sabine Kabongo (Zap Mama), Loon ou Ootiskulf qui s’approprient magnifiquement leur titre respectif. Malgré le nombre d’intervenantes, «The Moon Effect» évite intelli-gemment le piège du syndrome de la compilation. L’album reste ainsi cohérent de bout en bout dans ses atmosphères, telle une BO d’un film de David Lynch où chaque nouvelle scène changerait de narratrice. Le son enfumé du Bristol du milieu des ‘90s n’est jamais très loin non plus. Plus d’une fois, on a eu l’impression d’entendre en subliminal les feule-ment rauques de Tricky, les scratches fantomatiques de Portishead ou le rap déviant d’Earthling... Un disque à écouter les nuits de pleine lune, donc. NB: «The Moon Effect» n’est dispo qu’en digital et restera un pro-jet strictement studio.

MOON PILOTThe Moon Effect(Yotanka)

www.yotanka.net

On laissera les spécialistes s’écharper pour savoir si Morgue Pleine (du nom d’un roman noir de Jean-Patrick Man-chette) joue plutôt du grindcore, du speed punk ou du fast noise-metal. On sait juste que le disque aura terminé sa course folle bien avant qu’ils n’aient réussi à se mettre d’accord. Vous pou-vez comprendre que lorsqu’on arrive à caser neuf titres sur un 45-t (ok, qui se joue en 33-t, mais quand même!), on a autre chose à foutre que de savoir dans quelle case on va vous ranger. Le duo guitare/batterie (les deux ne re-chignant pas à beugler dans le micro en sus) transpire plutôt l’urgence, la détermination, la colère. On com-mence ainsi sur une «Depression» et on agonise quelques minutes plus tard, terrassé en 28 secondes chrono par un «Born:Work:Die». C’est d’autant plus hallucinant que le duo réussit à placer des riffs accrocheurs dans des morceaux de moins de trente secondes! Plus d’une fois, on a presque le temps d’es-quisser un bon headbanging comme à la grande époque du «Kill ‘em all» de Metallica, voire des vieux Mötorhead. Mais Morgue Pleine n’est pas là pour vous faire danser. Même «Hang Your Boss» (quasiment le morceau com-mercial du disque puisqu’il dépasse les trois minutes) n’offre qu’une illusoire respiration doom et finit par vous rata-tiner tout sec! Vous êtes prévenus!

MORGUE PLEINEs/t (DMDF / Aïnu)

morguepleine.bandcamp.com

Il y a des formules immuables qui fe-ront toujours recette. Prenez un orgue, une batterie et une guitare, branchez le tout sur du high voltage et vous obtien-drez un heavy blues psyché ultra sexy et groovy. Ca marche à tous les coups, depuis la fin des ‘60s! Enregistré et mixé au mythique studio Black Box par Peter Deimel, le premier EP du Power Kush Experience ne déroge donc pas à la rè-gle. Véritables classiques instantanés, ces cinq titres suintent cinq décennies de rock’n’roll abrasif, de Ten Years After à The Black Keys, en passant par Cream ou le Blues Explosion. Et, pourtant, à y écouter de plus près, les choses ne sont pas aussi évidentes qu’elles en ont l’air. Prenez l’orgue par exemple. Sa pré-sence est un véritable atout, mais parce qu’il ne se contente justement pas de jouer comme les autres groupes de rock ‘60s/’70s qui ont un orgue (The Doors, Deep Purple...). Au contraire, il n’hésite pas à pousser par moment le trio dans des retranchements presque funky, fa-çon Sly Stone ou Stevie Wonder. Idem, la voix de Virginie Pinon aka Little6ster est rauque et puissante, mais pas blues façon Janis Joplin, comme on pourrait s’y attendre. S’appuyant sur ces spécifi-cités, la guitare n’a plus qu’à se crampon-ner méchamment avec la batterie et se rouler dans la poussière jusqu’à ce que mort s’en suive. Vous sortirez de l’écoute de ce disque un peu exténué, mais excité, la bouche en sang mais avec une sérieuse envie d’en découdre à nouveau!

POWER KUSH EXPERIENCE

PKX(Kazamix Records)

www.kazamixrecords.com

Page 12: Le Yéty 101 / Mars - Juin 2014

Séverine : Je suis arrivée dans l’équipe du Chabada en septembre 1998, même si j’ai suivi de loin les tractations qui ont mené à la création de la salle. J’étais d’ailleurs dans le public à l’inauguration en 94. Un mois après mon arrivée, en octobre 98 donc, on a eu à travailler sur un super gros évé-nement: l’inauguration de l’Amphigouri et de la Place Fran-çois Mitterrand, qui coïncidait également avec l’attribution d’une fréquence à Radio Nova sur Angers. Il y avait donc un concert gratuit de Rachid Taha devant plusieurs milliers de personnes. Comme il y avait plein de jeunes du public qui montaient sur scène, et qui essayaient ensuite de passer dans les tentes qui servaient de loges derrière la scène, je me suis retrouvée bien mal-gré moi à jouer les videurs !! Ensuite, je me suis retrouvée à l’avant de l’imposant tour-bus de R. Taha pour les guider jusqu’au Chabada où avait lieu la fête spon-sorisée par Radio Nova. Il y avait du mon-de partout qui dansait, Rémy Kolpa Kopoul de Nova qui mixait dans le catering, où mangent normalement les artistes, d’autres DJs dans le Club. C’était la folie ! J’étais complètement débordée parce qu’on avait l’impression de ne rien maîtriser, et en même temps c’était jubilatoire. C’est ce qu’on peut appeler un démarrage en fanfare !

Silke : Moi, j’ai passé une année à Angers en tant qu’étu-diante ERASMUS à partir d’octobre 99. Puis j’ai eu l’op-portunité de faire un stage au Chabada fin 2000 et enfin d’y être embauchée définitivement en 2002. Je me sou-viens d’ailleurs que ma toute première journée de stage, je l’ai passée avec l’équipe technique à préparer une expo.

Je ne parlais pas encore super bien français, et je ne comprenais pas toujours les gars

quand ils utilisaient le jargon tech-nique. à la fin de la journée, je

me demandais un peu dans quoi je m’étais fourrée ?

(rires) Quelques se-maines plus tard, j’ai eu à travailler sur l’exposition «20 ans de Rock à Angers». C’était génial parce que ça m’a fait un cours accéléré sur l’histoire musicale de

la ville, ça m’a aidée à mieux la comprendre.

Avec les années, à force de voir des concerts, de vi-

vre dans ce milieu, tu peux par-fois devenir un peu blasé, perdre de

ton enthousiasme de spectateur. Pourtant, ça m’arrive encore assez souvent de tomber sur un

groupe de première partie dont je n’avais jamais entendu parler et qui me met le gros frisson ! ça a été le cas par exemple avec Ralph Myerz and the Jack Herren Band, avec Who Made Who, avec Bauchklang... Et à chaque fois c’est toujours aussi magique !

1994-2014. Vous savez ce que c’est, quand on s’amuse, on ne voit jamais le temps passer. Le Cha-bada fête donc ses vingt ans cette année. En vingt ans, qui sait combien d’histoires d’Amour ont pu commencer entre nos murs au milieu de la foule ? Combien d’existences ont été bouleversées par un concert sur la scène du Chabada ? Combien de litres de sueurs et de passion ont été déversés sur ces planches ? Qui sait quels concerts restent gravés dans vos mémoires depuis toutes ces années ? Vous, vous le savez. Racontez-nous votre Chabada, vos souvenirs, vos histoires, à l’adresse [email protected] et nous publierons vos plus beaux retours sur notre site Internet. Et, en attendant un hors-série surprise à la fin de l’année 2014, chaque numéro du Yéty donnera la parole à des membres de l’équipe pour qu’ils nous raconte leur Chabada à eux. Pour ce numéro, c’est notre duo de choc et de charme de la Com’ qui s’y colle : Séverine Delalle et Silke Leukefeld.