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LE SERVICE DE PREVENTION SPECIALISEE 107 « Ils connaissent toutes les méthodes de séduction, de la main sur l’épaule au coup de pied quelque part en passant par le sermon à voix contenue, les yeux dans les yeux. Pour l’effet que ça leur a fait, essaie autre chose » Graine de crapule, Fernand Deligny Au-delà de Graine de crapule, livre de chevet de nombre d’éducateurs au moins jusque dans les années 80 et dont les aphorismes sont toujours aussi tranchants. L’ensemble de son œuvre est traversé par des réflexions sur l’éducation, la poésie, des réalisations de films plus ou moins expérimentaux (le moindre geste, ce gamin-là), correspondance avec Maud Mannoni, Jean Oury, Louis Althusser, Simone Weil … Une très belle édition regroupe l’essentiel de ses écrits (Fernand Deligny Oeuvres, Éditions L’Arachnéen, 2007).

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LE SERVICE DE PREVENTION SPECIALISEE

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« Ils connaissent toutes les méthodes de séduction, de la main sur l’épaule au coup de pied quelque part en passant par le sermon à voix contenue, les yeux dans les yeux. Pour l’effet que ça leur a fait, essaie autre chose »

Graine de crapule, Fernand Deligny

Au-delà de Graine de crapule, livre de chevet de nombre d’éducateurs au moins jusque dans les années 80 et dont les aphorismes sont toujours aussi tranchants.

L’ensemble de son œuvre est traversé par des réflexions sur l’éducation, la

poésie, des réalisations de films plus ou moins expérimentaux (le moindre geste, ce gamin-là), correspondance avec Maud Mannoni, Jean Oury, Louis Althusser, Simone Weil … Une très belle édition regroupe l’essentiel de ses écrits (Fernand Deligny Oeuvres, Éditions L’Arachnéen, 2007).

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PPRREEAAMMBBUULLEE

Durant cette année 2007, nous avons poursuivi les actions entamées sur les différents secteurs de Lanester (quartiers de Locunel, du Toulhouët, de Kesler Devillers) ainsi que sur la ville de Lorient pour les quartiers de Kervénanec en secteur sud, Polygone-Frébault à proximité du centre ville ainsi que Bois du Château et Kerguillette en secteur Nord.

Nous sommes intervenus sur la base de diagnostics actions issus de l’observation

sociale conduite quotidiennement par les équipes et réactualisés chaque année en fonction des constats et analyses. Nous avons ainsi maintenu et développé nos principaux axes d’intervention :

Le travail de rue, Les ateliers éducatifs collectifs Les chantiers éducatifs Le lien social, Les suivis individualisés Le travail avec les familles

L’ensemble des actions a été conduit chaque fois que possible dans une dimension partenariale, dans une perspective de mise en synergie des moyens existant sur nos secteurs d’intervention.

ÉQUIPE DE LANESTER Secteurs Kesler Devillers, Toulhouët, Locunel

ACTION GLOBALE, LIEN SOCIAL ET VIE DES QUARTIERS Concernant l’action globale sur les quartiers, les éducateurs ont comme chaque année contribué à la mise en place de diverses activités permettant aux habitants, jeunes et adultes, de s’impliquer dans la vie de leur quartier, ou d’une manière plus globale, à générer des liens sociaux positifs, des relations humaines plus harmonieuses. Ainsi, courant juin, la traditionnelle fête de quartier de Kesler a eu lieu. Ce fut toujours aussi laborieux pendant les temps de préparation où les pics de tensions ne manquent pas, mais finalement pour aboutir à une concrétisation correcte le jour venu. En préalable, au mois de mai, une sortie financée par la fête de quartier de l’année précédente a regroupé 50 personnes au cours d’une journée au Parc de la Naudière à Nantes. Un moment important organisé avec les habitants et qui permet de redynamiser les bonnes volontés. En juillet, nous nous sommes également engagés pour la fête de Locunel où malgré des temps de préparation et l’investissement des bénévoles, le résultat ne fut pas

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terrible. Nous avions, la même journée, la fête des écoles sur le secteur ! Pour 2008, il faudra revoir l’organisation, notamment en fonction du calendrier des fêtes. Le lieu sera également à redéfinir, peut-être plus à proximité du groupe d’immeubles, à d’autres horaires, etc. … autant d’occasions pour nous de retravailler avec la population. A noter toutefois la participation active de jeunes du quartier pour l‘animation musicale ainsi que de bénévoles adultes. Les fêtes de quartier sont toujours conduites en partenariat avec les médiateurs municipaux et nous avons l’appui du CCAS pour le financement du car pour la sortie des habitants. Nous contribuons également à la mise en œuvre d’autres activités permettant la rencontre et le lien entre les personnes. Ainsi, nous avons organisé des piques-niques barbecue, des soirées barbecue, soirées jeux, sorties châtaignes et grillades, etc.… autant d’occasions pour l’équipe d’entrer en contact avec le public, de faire de la rue autrement. La démarche globale est un peu plus difficile sur les quartiers plus récemment investis, mais ça avance, ça commence à prendre. Entrer en contact avec des jeunes c’est une chose, mobiliser un quartier sur un événement en est une autre. Pour autant, cette dimension globale est incontournable si nous voulons relier positivement les différentes générations vivant sur un quartier.

LES ATELIERS ET ACTIONS COLLECTIVES L’atelier pop’art

Mis en œuvre depuis l’origine du service à Lanester, cet atelier a fonctionné en 2007 sur la base de séances personnalisées. Le fonctionnement a été mis en place suite à la demande de plusieurs jeunes qui pour des raisons scolaires, ne pouvaient plus participer à l’atelier du mercredi matin. Le principe de fonctionnement de cet atelier d’arts plastiques a donc été le suivant : un éducateur prenait en charge le projet d’1 ou 2 jeunes à la fois et organisait les séances suivant les plannings de chacun. En général, 4 à 5 séances ont été nécessaires pour réaliser les tableaux. 6 adolescents de 13 à 15 ans ont participé à ces séances personnalisées. Les éducateurs estiment que ces temps privilégiés passés avec les jeunes ont permis d’établir un lien de qualité. Le fait qu’un adulte leur consacre du temps, les écoute et réalise avec eux, a un effet positif sur la relation et le comportement. La qualité du résultat obtenu au niveau des œuvres a également eu un impact valorisant auprès de ces jeunes, leur renvoyant une meilleure image d’eux-mêmes et une meilleure confiance en soi.

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L’atelier jonglage

Encadré par une éducatrice du service et l’agent de développement local, il s’est déroulé tous les mercredis de 16h30 à 18h. Une dizaine de jeunes de 10 à 16 ans est venue régulièrement à cet atelier. Sur le plan technique et artistique, les jeunes ont fait de réels progrès et se sentent de plus en plus à l’aise dans la manipulation des différents supports. Ils ont à nouveau souhaité effectuer une démonstration lors de la fête de quartier, s’inspirant des arts de la rue, en effectuant une représentation à proximité du public ; ils étaient accompagnés par des joueurs de Jumbe qui donnaient le rythme. Au-delà des progressions personnelles liées aux contraintes structurantes de la pratique, les séances se clôturent souvent par des échanges avec les plus grands, sur des sujets divers tels que la scolarité, la formation, les relations parents/enfants, les addictions, les loisirs, etc. … Ces contacts nous ont facilité le démarrage d’accompagnements individualisés, ainsi que la mise en œuvre de projets ponctuels initiés par les jeunes. L’atelier guitare

Cet atelier a fonctionné tous les lundis de 18h à 19h durant la période scolaire. 3 jeunes de 10 à 13 ans ont fréquenté régulièrement l’atelier cette année. Ces jeunes ont fréquenté l’atelier depuis sa mise en place il y a 2 ans. Des progrès significatifs ont été observables dans leur pratique et dans leur maîtrise tant personnelle que technique. Ils ont évolué dans leur capacité à s’écouter et à écouter l’autre et ont progressé également au plan de la régularité et de leur travail personnel. Autant de capacités acquises en terme de maîtrise de soi et transférables dans d’autres domaines de la vie en société. Cependant, en ce qui concerne l’orientation vers les associations musicales, aucun des jeunes n’a voulu aller jusqu’au bout de la démarche. Cette résistance peut s’expliquer par la proximité de l’atelier avec le quartier, par la gratuité de l’activité (pauvreté) et la peur de se confronter à l’extérieur. Nous avons donc décidé pour 2008 de nous attaquer à cette problématique, en valorisant leur maîtrise de la guitare, en nous appuyant sur les associations existantes. Nous effectuerons également avec ces jeunes des recherches de financements possibles afin qu’ils puissent devenir adhérents des associations une fois le lien établi. L’atelier photo

Durant 4 mois, de décembre 2006 à mars 2007, un atelier photo a fonctionné un après-midi par semaine sur le quartier du Toulhouët avec 3 filles de 13 ans, en forte demande d’activités auprès des éducateurs. A ce moment-là, l’équipe était présente depuis peu sur le quartier et intervenait uniquement sur la base du travail de rue. La participation de ces jeunes à l’atelier a été effective avec prise de vues et apprentissage du tirage en noir et blanc, dans le laboratoire prêté par le multisocial CAF. Afin de valoriser le travail effectué, une exposition a été organisée sur le quartier et les jeunes ont contribué à sa préparation (choix des photos, panneaux et diffusion des invitations). Cette manifestation a permis à ces jeunes d’être reconnues et valorisées grâce à ce support artistique, qui fut aussi prétexte à la rencontre et à l’échange. Des habitants qui ne se connaissaient pas, bien que vivant sur le même quartier, ont pu discuter entre eux et avec l’équipe. Ce modeste événement nous a permis

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de prendre pied sur le secteur ; il fut aussi à l’origine de l’atelier de soutien scolaire et d’un début d’échanges entre les adultes et les jeunes qui tenaient les murs. Une médiation, par l’objet photo, devenu vecteur de communication. L’atelier jardin partagé

Nous avons pu, grâce à l’appui de la municipalité de Lanester qui nous a permis de bénéficier d’une parcelle de terrain, mettre en œuvre un projet de jardin partagé. Nous avons, en 2007, travaillé sur 3 axes :

Premier axe, le jardinage avec les adultes (ou familles) sur 1 ou 2 journées par semaine selon la météo. Ainsi, 7 habitantes parfois accompagnées de leurs enfants, issues des quartiers de Kesler Devillers, Toulhouët et Locunel, ont pu cultiver et entretenir le jardin de façon partagée. Tout le monde a donc semé, planté et récolté à la fois pour lui et pour tous, en quelque sorte une solidarité active, productive et partagée.

La régularité de ces mères de famille n’a pas toujours été au rendez-vous : soucis

de santé, physique et psychique, difficultés familiales ou tout simplement affectées par le poids de leur vie quotidienne, leur présence pourtant toujours bien vécue n’a pas été facile.

Malgré cela, les effets positifs se sont fait sentir :

Arriver à sortir du quartier et rompre avec la vie quotidienne, se détendre et prendre un peu de plaisir ;

Avoir la possibilité de jardiner à peu de frais ; Développer et démontrer ses compétences et savoir-faire ; Reprendre des repères en terme d’activités ; Créer du lien, de l’échange, avec l’équipe, entre participants et avec leurs

enfants, sur la base du faire ensemble. Deuxième axe, les chantiers de jeunes rémunérés, avec les plus de 16 ans, qui ont clôturé le terrain et construit l’abri de jardin (voir rubrique chantiers éducatifs). Troisième axe, les chantiers contreparties avec les 12-15 ans, qui ont travaillé à l’aménagement du terrain. Ces actions sont développées à la rubrique chantier. L’atelier du mercredi

Destiné aux jeunes du primaire, cet accueil fonctionne de 10h à 12h chaque mercredi matin en période scolaire. L’objet de ces ateliers réside en la possibilité de rencontre avec les jeunes par la médiatisation apportée par divers types d’activités créatrices comme le pop’art, le mandala, la sculpture sur argile, etc. … Les jeunes passent au local si le support leur convient. C’est un temps d’échanges privilégiés et une possibilité d’analyse pour l’équipe sur la base de groupes restreints. Ces ateliers permettent une présence régulière et « normale » sur le quartier et favorisent le renforcement des liens nécessaires pour des accompagnements individualisés.

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L’atelier RAP

Il s’est mis en place pour 4 jeunes de Locunel de 15 à 17 ans qui souhaitaient avoir un avis d’adultes sur leurs productions artistiques. Nous leur avons proposé de les accompagner lors des répétitions dans un local du quartier à raison de 2 heures par semaine, avec pour objectif qu’ils se produisent pour la première fois durant la fête de quartier. Les répétitions ont donc eu lieu de mars à juin, avec comme public les jeunes du quartier et quelques parents. Ils se sont produits le 23 juin à la fête de quartier et ont proposé à d’autres groupes de les rejoindre sur la scène. Pour la rentrée de septembre, nous leur avons proposé de participer à un projet de service qui réunit plusieurs groupes de Lorient et de Lanester et qui se concrétisera en 2008. Depuis, les jeunes répètent 2 heures par semaine aux Studios de Merville et sont accompagnés par un intervenant professionnel. Ce projet a été un support fédérateur apprécié de tous. Il a contribué à faire avancer ce groupe vers une forme d’expression épanouissante et valorisante. Leur production a été saluée par les jeunes et les adultes. L’atelier de soutien scolaire (quartier du Toulhouët) Cet atelier a fonctionné tous les mardis et jeudis en période scolaire, de 17h à 18h30. 7 à 8 jeunes entre 8 et 12 ans ont participé régulièrement. Ce temps de travail périscolaire a vu le jour suite à des demandes répétées de parents et d’enfants du quartier. Sur 2 temps identifiés en semaine, les enfants après s’être inscrits, ont la possibilité de venir faire leurs devoirs au local collectif résidentiel. L’encadrement est assuré par 2 éducateurs, une première partie est consacrée aux devoirs et une suivante à la pratique des jeux de société. Les objectifs visés dans ce projet consistent à :

Permettre aux enfants d’avoir un espace pour se poser, bénéficier d’un soutien spécifique et d’un cadre pour réaliser leurs devoirs.

Favoriser et renforcer leur autonomie dans le cadre du travail scolaire. Apporter aux parents un soutien dans l’accompagnement de leurs enfants,

une écoute et une prise en compte de leurs difficultés. Valoriser auprès des parents et des enfants leurs acquis, leurs

compétences, leurs savoir-faire et leurs savoir-être. Malgré le cadre posé, nécessaire à la réalisation des devoirs, les enfants apprécient ce moment qui leur est consacré et le verbalisent. Nous nous adaptons au niveau de chaque enfant suivant leur rapport à la scolarité et à leur classe de niveau. Il n’est pas toujours facile de travailler dans le calme, l’encadrement s’attache au fait de ne pas reproduire un temps d’école, mais néanmoins vise à progresser au plan scolaire. Le temps de soutien scolaire est apprécié des familles, qui pour certaines peuvent ainsi déléguer un temps de devoirs parfois source de conflits familiaux. Parallèlement à l’atelier, nous avons également organisé avec les jeunes des activités en médiathèque autour de choix de livres, séances de contes, ou à la ludothèque pour le choix de jeux de société. En terme d’objets, il nous paraîtrait intéressant de faire le lien avec les écoles en accompagnant parents et enfants, mais il faudra pour cela savoir créer un contexte favorable.

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Divers autres ateliers ont eu lieu sur les quartiers de manière ponctuelle :

Kesler Devillers Atelier carnaval (8-12 ans) Ateliers cuisine (15-16 ans) Ateliers citrouille (8-14 ans) Ateliers déco de Noël (8-14 ans) Ateliers cartes de vœux (8-15 ans)

Toulhouët Ateliers citrouille (8-12 ans) Ateliers déco de Noël (8-12 ans) Atelier cartes de vœux (10-13 ans)

Locunel Ateliers jeux de société (10-12 ans/7-14 ans/adultes)

Ainsi que des animations et sorties :

Février : sortie jonglage, sortie pêche Février, mars, août, octobre : sorties bowling Février, août : équitation Février : foot de rue Avril : piscine Mai : Parc de la Naudière Août : Haras d’Hennebont Juillet : cinéma de plein air Novembre : sortie châtaignes

LES CHANTIERS EDUCATIFS En lien avec le projet jardin partagé, différents chantiers éducatifs se sont mis en place. En avril et en mai 2007, plusieurs jeunes ont contribué à la construction et à l’installation d’un abri de jardin, servant à la fois pour le service et notre voisin de jardinage, la prise en charge financière des matériaux étant réalisée à travers les CUCS. Du 18 au 25 avril

Le chantier a concerné 3 jeunes de 16, 17 et 20 ans habitant Kesler et Locunel. Ils ont travaillé 6 jours (42 heures). Au programme, décaissement du terrain, réalisation d’une dalle de béton, débit de bois en atelier, assemblage de l’abri de jardin sur place.

Du 9 au 15 mai

Poursuite du chantier avec 3 jeunes de 17 à 20 ans (3 jours, 21 heures). Travaux effectués sur place : pose de la toiture en tôle plus gouttières. Finitions et lissage de la dalle béton. Nous avons pu à nouveau vérifier au cours de ce chantier l’opérationnalité du travail à partir d’un objet commun dans la constitution du lien éducatif. Les jeunes ont participé aux réflexions qui se présentaient au fur et à mesure du chantier, en contribuant à la résolution des difficultés techniques. Nous avons pu évaluer

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leurs capacités à respecter un cadre professionnel, horaires, règles de sécurité, etc.… ainsi que leurs capacités physiques, leurs capacités à la concentration, etc.…

La qualité du travail fourni par ces jeunes est appréciée de tous, parents et voisins. Nous avons renforcé par ce biais du chantier notre évaluation de ces jeunes que nous ne connaissons que par la rue.

Toujours en lien avec le jardin, 8 jeunes de 12 à 15 ans issus des quartiers où nous intervenons, ont participé les mercredis après-midi pendant 2 mois à l’aménagement de la partie arrière du jardin, fabrication d’un bac à compost, construction et pose d’une barrière. Nous observons que les jeunes se sentent bien dans cet espace naturel, hors quartier. Ils témoignent de leur intérêt pour le bricolage et le fait qu’ils puissent construire de leurs propres mains. Ces chantiers sont un temps privilégié d’échanges entre l’éducateur et le jeune et favorisent le lien avec les familles. Nous poursuivrons cette activité dès les beaux jours 2008. Plusieurs autres chantiers sur base de contreparties ont été réalisés :

Le chantier au Centre Nautique Lorientais

Il a concerné 3 jeunes de 14 à 16 ans. Travaux réalisés, la rénovation des vestiaires. Ponçage, lessivage des murs, enduits, peinture des portes et des murs avec l’éducateur, en tenant compte bien sûr de l’âge des jeunes, de leurs capacités physiques, cognitives, etc.…. Rendu du chantier apprécié par le CNL et sortie bateau en contrepartie.

Le chantier contrepartie séjour à Nantes

A l’origine du projet, une réflexion entamée par l’équipe sur la notion de travail auprès du jeune public concerné par les chantiers contrepartie et sur l’intérêt d’axer des actions vers la notion de participation citoyenne. Ensuite, et pour poursuivre l’effort collectif, est venue s’ajouter l’idée de compenser cette participation des jeunes par un projet de séjour. L’équipe a soumis cette idée aux jeunes de 12 à 15 ans du quartier de Locunel avec lesquels elle souhaitait développer ses relations. 5 d’entre eux (et leurs familles) se sont inscrits dans la démarche.

Les axes de travail : Après avoir démarché des associations dans différents domaines (vérification auprès de chacune de la faisabilité de l’intervention des adolescents) trois axes se sont dégagés :

Soins des animaux auprès de la SPA de Larmor Plage ; Lecture de contes à des enfants avec la Bibliothèque de Keryado à Lorient ; Nettoyage de rivière avec l’association Den Dour Douar de Ploemeur.

L’engagement des adolescents a été fixé à 5 demi-journées au total et a fait l’objet au préalable d’un contrat écrit entre l’adolescent, la famille et le Service de prévention. Nous avons rencontré chacune des familles de manière individuelle en premier lieu puis sur un temps collectif pour une présentation plus détaillée de l’ensemble du projet (chantiers + séjour) et un échange avec elles. Les « chantiers » ont permis aux jeunes de s’investir et découvrir différents domaines, de travailler dans un esprit d’équipe et de bénéficier du retour positif qui a pu leur être fait sur leur intervention. Ils ont été actifs, soucieux de bien faire les choses, curieux du fonctionnement des associations.

Le séjour : Il s’est déroulé sur 3 jours et 2 nuits (du 27 au 29 décembre 2007) à Nantes. Ce séjour venait principalement « récompenser » l’investissement des jeunes avec néanmoins une participation de 10€ demandée à chaque famille. C’est l’axe culturel qui a

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prédominé ce séjour avec les visites de l’Ile aux Machines (restructuration des chantiers navals en site d’attraction dédié à des machines géantes et fantastiques), du planétarium, du muséum d’histoire naturelle, avec le spectacle de la troupe du Palais Nibo (cirque moderne et original) et des balades citadines avec l’attrait architectural de Nantes (château, monuments historiques…).

Même si quelques préférences ont été affichées, les adolescents ont affirmé avoir apprécié l’ensemble du programme. Au-delà du programme, Nantes offrait la possibilité de pouvoir se déplacer en tramway (moyen de locomotion peu habituel pour ces jeunes) et a suscité l’envie chez nos jeunes touristes de chercher à s’orienter par la lecture des plans des lignes (idem pour les balades à pieds). Les repas pris à l’extérieur ont parfois créé la surprise en donnant l’occasion de sortir des habitudes alimentaires et surtout d’en échanger avec les jeunes.

Outrepassées les tensions garçons/filles qui faisaient parfois surface, d’une manière générale le séjour s’est avéré positif, les jeunes ont su respecter le cadre posé pour que celui-ci se déroule correctement et dans un bon esprit.

Cette expérience collective (chantier + séjour) a renforcé incontestablement le lien avec ces jeunes sur le quartier, il a aussi donné envie à d’autres jeunes de s’inscrire dans ce type de projet et surtout il a également permis d’entrer davantage en contact avec les familles que nous connaissions peu ou pas et de dépasser avec elles les échanges liés exclusivement au projet, étendant ainsi le champ d’action éducative de l’équipe sur le quartier.

Les Chantiers du mercredi ou dégâts zéro

Sur le quartier de Kesler, les chantiers « dégâts zéro » (basés sur le principe de construire sur son quartier plutôt que détruire) fonctionnent depuis plusieurs années et permettent des résultats visibles (moins de dégradations). De plus, cette intervention crée de vrais liens sociaux entre jeunes et adultes, jeunes et institutions (qui reconnaissent le travail effectué) et s’avère être un bon vecteur de communication entre les jeunes et les éducateurs.

Cette année le fonctionnement a repris à l’identique : travaux effectués sur la base d’une contrepartie en achat ou activité pour 4€ de l’heure, les tâches demandées étant adaptées à l’âge et aux capacités de chacun. Toutefois, l’année 2007 s’est découpée en deux types d’intervention :

La remise en état de halls d’entrées d’immeubles (lessivage, peinture des murs et plafonds) ;

La rénovation du local d’activités (lessivage, ponçage et peinture des murs), local où se déroulent les divers ateliers tels Pop’Art, guitare, etc.…

L’orientation des chantiers sur ce local s’est effectuée pour deux raisons principales : la première étant que le travail venait à manquer sur les espaces collectifs des immeubles ou extérieurs ; la seconde du fait que les adolescents plus âgés (14-15 ans) ne manifestaient pas ou plus d’intérêt pour ces chantiers, de plus « ouverts » aux yeux de tous (volonté de ne pas s’afficher devant les autres). Nous avons alors pris le support de ce local, lieu plus fermé et essentiellement fréquenté par les jeunes eux-mêmes.

Au total, sur ces deux types de chantiers (soit 26 mercredis après-midi), ce sont 23 adolescents différents âgés de 10 à 15 ans qui se sont relayés. La mixité garçons/filles semble proche de la réalité du quartier pour cette tranche d’âge.

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Sur le quartier de Locunel, le principe des chantiers du mercredi a été également mis en place depuis cette année. Les travaux réalisés dans le cadre de ces chantiers ont consisté en la rénovation du mobilier urbain (essentiellement bancs) de l’espace jeux du quartier. La quasi-totalité des bancs (qui étaient en mauvais état) a été ainsi poncée, lasurée (pour la partie bois) et peinte (pour la partie métallique). Le principe de ces chantiers a été bien accepté et apprécié par les jeunes et leurs familles. Nous avons constaté le plaisir de bricoler et les temps de chantiers se sont révélés être porteurs d’échanges avec les jeunes, les habitants, et un très bon moyen pour implanter l’équipe éducative sur ce quartier sur lequel elle était nouvellement missionnée.

Au total, 10 jeunes âgés de 11 à 14 ans se sont mobilisés sur ces chantiers. Faire connaissance avec ces jeunes par le biais des chantiers a pu par la suite faciliter la mise en place d’autres projets : temps d’animation, travail d’accompagnement, chantier « bénévolat »… La mixité garçons/filles semble proche de la réalité du quartier pour cette tranche d’âge. Le chantier transversal Sauvegarde

Le Service de Lanester a participé à ce chantier mis en place transversalement sur plusieurs services de la Sauvegarde 56. Nous sommes intervenus avec 2 jeunes de 15 et 16 ans, à mi-temps, sur la semaine du 16 au 20 juillet 2007. Ils ont participé avec d’autres jeunes de leur âge, au nettoyage puis à la réfection de passerelles en bois sur les rives du Scorff. Les jeunes ont travaillé sur site et en atelier pour la fabrication de bardage, qu’ils ont ensuite posé sur les passerelles avec l’aide de 2 intervenants techniques du Centre de Ressources Pédagogiques.

Ce chantier transversal a permis à différents services de se réunir autour d’un objectif commun. Il a provoqué la rencontre et la collaboration de jeunes qui ne se côtoient pas habituellement. Il nous a donné l’occasion de renforcer des liens avec les jeunes accompagnés dans un cadre agréable riche en supports techniques. Une contribution également à la volonté de l’association de mise en transversalité, des actions éducatives conduites par ses différents services dans l’intérêt premier des usagers. Le chantier contrepartie Kerpape.

Il a eu lieu fin juin 2007 avec 3 jeunes de 12 à 15 ans des quartiers du Toulhouët et Kesler.

Dans le cadre du partenariat avec le centre de Kerpape, ces jeunes ont participé au chantier pause de clôtures déjà entamé en 2006. Il s’agissait de monter quelques dizaines de mètres de clôture destinées à limiter le pâturage des chevaux du centre équestre de Kerpape. L’objectif principal de ce chantier était de permettre aux jeunes, dans un cadre agréable pour eux, de réaliser un travail utile et valorisant. Nous avons ainsi produit 8 heures de travail par jeune et posé une vingtaine de mètres de clôture et grâce aux contreparties, les jeunes ont pu se faire plaisir pour des achats de loisirs.

En termes qualitatifs, il est important de noter : Le renforcement du lien avec ces trois jeunes ; La bonne ambiance sur le chantier et la bonne productivité ; Le respect du cadre posé ; La qualité du cadre de travail apprécié par tous ; Le sentiment d’être utile à la collectivité à travers le centre de Kerpape et ce

qu’il représente ; Les familles ont apprécié la dimension d’utilité publique de l’action.

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Le chantier rémunéré à la Chapelle de St Guénaël

Il a eu lieu comme tous les ans la première quinzaine de juillet. 4 jeunes de 16 ans, des quartiers de Locunel et Kesler y ont participé. Dans le cadre des chantiers été patrimoine, en partenariat avec la ville de Lanester, l’équipe est intervenue sur la rénovation de la Chapelle de St Guénaël. Il s’agissait durant ces 2 semaines de mettre en évidence un mur intérieur en pierre caché sous un enduit béton (casser l’enduit, nettoyer les pierres, refaire les joints). Accompagnés d’un technicien de la ville et de membres de l’association « Les amis de la Chapelle » et avec la contribution d’un expert en patrimoine, les 4 jeunes se sont relayés sur 2 semaines par équipe de 2. Au-delà de l‘apprentissage de techniques particulières, les jeunes se sont initiés à l’histoire de ce patrimoine. De plus, ils ont été fortement reconnus dans la qualité du travail fourni par les riverains et les élus. Le cadre a été bien respecté (respect du matériel et des personnes, consignes de sécurité). Cet aspect est à noter car le travail était particulièrement exigeant. Les jeunes ont apprécié le fait d’apprendre de nouvelles choses. Un d’entre eux se serait bien vu orienter son projet professionnel vers le travail de la pierre. Le lien avec ces 4 jeunes s’est considérablement renforcé et a été facilitateur pour continuer notre travail avec eux. Nous les côtoyons régulièrement sur les quartiers. Le chantier rémunéré au Service d’AEMO

Ce chantier peinture s’est déroulé du 19 au 26 novembre 2007 sur un autre service de l’association Sauvegarde 56, avec pour objet le rafraîchissement des locaux (déroulement sur 6 journées de travail). Une première partie de cette rénovation avait été entamée quelques temps auparavant par une des équipes de prévention de Lorient. La poursuite du chantier a consisté, pour notre part, à repeindre l’ensemble des murs et plafonds du couloir transversal du service et l’ensemble des portes d’accès aux différentes pièces ou bureaux (avec ponçage au préalable).

Ce chantier comportait les contraintes d’intervenir dans une structure occupée

en permanence, avec les allées et venues que cela impose, d’autant que nous nous trouvions sur un espace central. Dans un souci de praticité tout autant que pour respecter l’ambiance de travail du lieu, le ponçage et la peinture des portes ont été effectués à Lanester et de ce fait ont généré beaucoup de voyages.

Les deux jeunes adultes de 18 et 19 ans ayant réalisé ce chantier ont su

parfaitement relever le défi et s’adapter à la situation, pour le coup très proche d’une réalité de travail. Nous connaissions essentiellement ces jeunes par du contact de rue sur les quartiers, ils n’avaient pas de projet immédiat. En dehors des observations positives faites sur le comportement dans certaines conditions de travail (adaptation, résistance, prise d’initiative, organisation) ce chantier a aussi été l’occasion d’établir une relation de confiance avec eux et des échanges ont pu se faire autour de leur situation personnelle en vue du développement d’accompagnements individualisés.

Le chantier rémunéré au Centre de Ressources Pédagogiques

Il a eu lieu les 10, 11 et 12 décembre avec 2 jeunes de 16 et 18 ans. En partenariat avec le Centre de Ressources Pédagogique, les jeunes se sont initiés à la pause de placoplâtre et à la peinture durant 3 jours. Il s’agissait, accompagné par l’ouvrier d’entretien de la structure, de participer à l’avancement des travaux de rénovation. Les jeunes ont pu découvrir une technique qu’ils ne connaissaient pas et se l’approprier. Ce

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chantier, trop court, et qui a vu intervenir un éducateur différent chaque jour pour des soucis d’organisation, n’a pas répondu pleinement aux objectifs prédéfinis.

Bien que tout ce soit bien passé, respect du cadre posé, bonne ambiance de

travail, intérêt des jeunes, il a été difficile d’établir de réels liens avec ces jeunes et de ce fait d’aboutir à des suivis individuels. (Trop d’intervenants, trop peu de temps). Cette expérience mitigée a permis à l’équipe de réfléchir sur son intervention et de se recentrer sur des organisations plus opérantes, éprouvées sur d’autres chantiers.

LES ACCOMPAGNEMENTS INDIVIDUALISES Pour Lanester, nous avons été en contact en 2007 avec 133 jeunes dont 31 en travail de rue, 54 en accompagnement spécifique et 48 ponctuellement. Nos relations se sont construites sur la base des activités ateliers ou chantiers que nous avons conduits ou à partir du travail de rue. Les accompagnements sont restés assez classiquement liés à la scolarité, la formation, la santé, l’emploi, le logement ou les relations familiales. Des axes de travail que nous connaissons déjà mais à chaque fois dans un contexte singulier à appréhender dans ses particularités.

LE TRAVAIL AVEC LES FAMILLES Cette année, les éducateurs ont accompagné 26 familles sous forme d’aide éducative, voire d’aide à la parentalité pour les plus jeunes mères parfois en difficulté dans leur rapport à leur enfant. Nous sommes intervenus assez régulièrement au plan du lien à la scolarité des enfants, sujet qui véhicule souvent des tensions intrafamiliales, les parents étant soucieux de l’avenir de leurs enfants, mais ne parvenant pas à maîtriser la complexité des situations ni les démarches positives pouvant être entamées. D’autres registres habituels ont également été investis, notamment aux niveaux administratif, santé ainsi que sur les tensions exprimées entre parents et adolescents. Nous sommes assez régulièrement sollicités comme tiers bienveillant, reconnu en tant que tel dans sa capacité éducative. C’est sur cette base que nous avons travaillé avec l’ensemble des familles.

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DONNEES STATISTIQUES En 2007, nous avons été en contact avec 133 jeunes de 7 à 26 ans.

7-12 ans 46 jeunes 13-15 ans 26 jeunes 16-18 ans 37 jeunes 19-26 ans 24 jeunes

Pour le quartier de Kesler, nous avons été en contact avec 70 jeunes, dont 17 filles. Pour le quartier de Locunel, nous avons été en contact avec 34 jeunes dont 10 filles.

Tranches d'âge

27

14

20

97-12 ans13-15 ans16-18 ans19-21 ans

Répartition par sexe

53

17

garçonsfilles

Répartition par sexe

24

10

garçons

filles

Répartition par tranches d'âge

8

99

87-12 ans13-15 ans16-18 ans19-23 ans

Tranches d'âge

46

2637

247-12 ans13-15 ans16-18 ans19-26 ans

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Pour le quartier du Toulhouët, nous avons été en contact avec 21 jeunes dont 10 filles.

Pour les autres quartiers, Kerfréhour, Pasteur, les Chantiers, le centre ville, nous avons été en contact avec 8 jeunes, dont 2 filles.

En 2007, nous avons travaillé plus particulièrement avec 33 familles, dont :

15 de Kesler 10 de Locunel

7 du Toulhouët 1 d’un autre quartier

EN CONCLUSION Beaucoup de contacts sur des quartiers en évolution. De notre point de vue, Kesler Devillers continue dans son évolution positive, malgré un événement dramatique sur le quartier qui ne reflète en rien l’ambiance qui y règne. Kesler, où nous ramassons les fruits d’une action dans la durée même si la relève des générations s’affirme et que la misère est toujours aussi présente avec le cortège de souffrance et les dysfonctionnements sociaux qu’elle génère au quotidien.

Répartition par tranches d'âge

10

3

4

47-12 ans

13-15 ans

16-18 ans

19-20 ans

Répartition par sexe

11

10 garçons

filles

Répartition par tranches d'âge

44

16-18 ans19-26 ans

Répartition par sexe

6

2

garçonsfilles

Répartition des familles par secteur

15

10

71

KeslerLocunel ToulouëtAutre quartier

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Le Toulhouët, là aussi une misère très prégnante, visible, avec une évolution que nous pourrions qualifier « d’évolutive », avec lorsque nous sommes arrivés un groupe d’ados-jeunes adultes qui tenaient ce petit quartier et qui aujourd’hui évolue favorablement, semble-t-il durablement, vers une socialisation satisfaisante, alors qu’un groupe de préados semble prendre de la vitesse… Locunel est en évolution plutôt favorable, mais à condition que l’ensemble des intervenants sur ce quartier sache bien profiter des propositions d’initiatives des jeunes comme espace de dialogue et de construction sociale partagée possible. Il reste donc du travail à faire, même si des évolutions favorables sont régulièrement perceptibles.

LES PARTENAIRES DE L’ANNEE 2007 Que nous remercions pour leur efficace contribution dans le déroulement de nos actions. AEMO de Vannes Agents de développement locaux ALESI Bretagne Sud Habitat CCAS Centre Nautique Lorientais Centre Pierre François Centre Social de Keryado CEP CFA CIO Collège Beg Er Vil d’Etel Collège Henri Wallon Collège Jean Lurçat Compagnons Bâtisseurs CUCS DDJS DISS

Élus locaux EREA Ferme Pédagogique de St Niau France Bénévolat IME de Kerpont LEP de Port-Louis Les amis de la Chapelle St Guénaël Maison des Adolescents Médiathèque MGI Mission Locale Multisocial CAF PAEJ de Lorient PIJ PJJ Services municipaux Studios MAPL Syndicat des Rives du Scorff

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ÉQUIPE DE LORIENT Secteurs de Kervénanec et Polygone-Frébault

INTRODUCTION L’équipe de prévention spécialisée en action sur le quartier de Kervénanec depuis 5 années évolue et s’adapte aux différents changements : évolution du territoire et des moyens.

Cette année, l’équipe s’est renouvelée au mois de mai par le départ d’une éducatrice remplacée par le même profil de poste et l’arrivée d’une apprentie éducatrice spécialisée fin septembre. Ceci a entraîné l’équipe à construire son mode d’intervention en fonction des personnalités et qualités complémentaires de chacun. Au regard de l’importance du temps nécessaire à une prise de contact avec la population en prévention spécialisée, la mise en place de la nouvelle équipe a été relativement bien vécue par les habitants et n’a aucunement modifié le nombre de contacts et accompagnements sur l’année 2007. Par ailleurs, nous intervenons à 20% de notre temps sur le quartier Frébault. Depuis le mois d’août, nous occupons un appartement au centre du quartier. Ce pourcentage réduit de temps d’intervention, limite naturellement la portée de notre action sur ce secteur et vient de fait réduire également d’autant nos possibilités sur Kervénanec, en pleine évolution. Nous vous invitons à prendre connaissance de notre travail de terrain et réflexions qui l’entourent.

ACTION GLOBALE, LIEN SOCIAL ET VIE DES QUARTIERS

Notre mode d’intervention s’articule autour de plusieurs axes qui sont : Le travail de rue : la présence dans les lieux public ; La présence informelle dans les structures locales ; L’accueil informel dans notre local ; Le travail d’observation lors de nos différents ateliers et actions collectives.

Nos objectifs sont :

Repérer les besoins ; Être repéré en tant qu’éducateur spécialisé d’une équipe et d’un service ; Établir des liens de manière à développer un climat de confiance.

Sur Kervénanec, nous avons observé les effets d’une opération de rénovation

urbaine en cours tant sur les personnes que sur l’habitat. Certains jeunes dont les familles ont déménagé dans d’autres quartiers sont toujours présents dans l’espace public. D’autres ont gardé le contact avec notre service malgré leur lieu d’habitation extérieur au quartier. Beaucoup de personnes sont inquiètes de leur futur logement, voire se sentent lésées que leur bâtiment ne soit pas pris en compte dans cette rénovation.

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Nous avons également pu observer que beaucoup de jeunes sont présents dans l’espace public, et historiquement, il existe une vie de quartier favorisée par les infrastructures présentes.

Il y a des jeunes dans l’espace public qui sont très repérables mais il existe

également une part non négligeable de jeunes en grande difficulté qui est absente de cet espace. Par notre proximité sur le terrain, nous avons la connaissance de certains de ces jeunes non visibles (parents, collatéraux, etc.…) ainsi que par l’intermédiaire de nos partenaires.

Nous rencontrons régulièrement des personnes qui cumulent des difficultés

financières, psychologiques, de santé, qui rendent complexes les accompagnements. Compte tenu de notre présence sur le quartier depuis quelques années, nous

sommes identifiés en tant que service éducatif ; notre local et nos actions sont repérés et nous constatons un renouvellement du public.

Sur Polygone-Frébault , nous observons qu’il y a peu de vie sur les espaces

extérieurs en dehors des animations de quartier. Peu de groupes de jeunes présents ; un groupe d’adultes repéré et centré autour de consommations, rythme le quotidien de la rue. Les jeunes que nous avons eus en accompagnement ne sont pas présents sur l’espace public. Hypothèses : Proximité du centre ville, le contraste entre le cœur d’habitat social et l’axe très passant de l’Avenue du Général De Gaulle, pas de vie de placette, repli sur l’espace privé, quartier dont la configuration de l’habitat rend le vis-à-vis incontournable pour une personne à l’extérieur.

LES ACCOMPAGNEMENTS INDIVIDUELS

Nous avons accompagné, à leur demande et de manière anonyme, 77 jeunes sur les deux quartiers. Notre mode d’accompagnement s’articule autour de plusieurs moyens mis en œuvre afin de faciliter la relation :

Entretiens individuels ; Accueil et démarches au local ; Accompagnement physique dans ces démarches, notre but étant de faire

avec et non de se substituer au jeune ; Travail avec les familles. (Entretien, médiation, soutien).

Nous sommes intervenus dans les domaines suivants :

Santé ; Logement ; Emploi, notamment emplois saisonniers ; Formation ; Scolarité ; Recherche de stages ; Démarches administratives et judiciaires ; Aide éducative, écoute ; Régulation des relations (groupe d’appartenance) ; Accès à la culture.

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LE TRAVAIL AVEC LES FAMILLES

Nous avons accompagné 17 familles et adultes. Notre aide intervient dans les domaines suivants :

Difficultés psychologiques (Écoute et orientation) ; Solitude ; Régulation des relations ; La valorisation ; Difficultés financières ; La santé ; L’emploi et la formation ; Mise en lien avec des partenaires ; Démarches administratives.

LES ACTIONS SPECIFIQUES Le groupe orientation

Le groupe orientation à été constitué à la demande de notre équipe en 2003 sur

nos interrogations concernant les problèmes d’orientation, les ruptures et les échecs scolaires des 4ème, 3ème et post-collège. Suite à un bilan positif de la matinée orientation 2006 organisée au collège Anita Conti par le groupe orientation, nous avons décidé de renouveler cette action et de travailler sur le soutien scolaire des élèves de 4ème et 3ème. Les rencontres sont trimestrielles et réunissent différents partenaires qui sont : Le collège, le CIO, le BIJ, la MPT, un Bon Coup de Pouce. L’animation de ce groupe ainsi que le lieu changent à chaque réunion.

Cette année nous avons préparé la matinée orientation qui aura lieu en février

2008 pour les élèves de 3ème, matinée qui comprendra un espace forum des lycées et un espace témoignages d’anciens élèves et de parents.

Nous avons recensé les besoins en soutien scolaire des élèves de 4ème et 3ème et

tenté de réfléchir à des solutions communes. Depuis, le collège a mis en place un accompagnement pour ces élèves ; la réflexion est toujours en cours …. Les ateliers

Les ateliers sont pour nous un outil éducatif. Nous utilisons notamment

l’apprentissage de techniques artistiques. Un cadre agréable favorise les échanges informels mais néanmoins éducatifs (valorisation, citoyenneté, acceptation des règles, aide à l’organisation de groupe …). Les ateliers sont menés de façon régulière sur une période donnée, tout en favorisant une évolution des supports et des entrées et sorties permanentes des participants.

Cette année nous avons accompagné 23 jeunes et 13 adultes à travers 4 ateliers :

Pop’art ; Photo ; Bois ; Accompagnement artistique d’un groupe de Rap.

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Les actions diverses

A la demande, nous organisons des sorties (cinéma …), des repas à thème, participation aux actions collectives du quartier (barbecue, fête de quartier, musée éphémère, paniers livres, rencontres et réunions avec les habitants …). Toutes ces actions nous permettent de développer et rétablir des liens sociaux mais aussi d’être repérés en tant qu’éducateurs auprès de la population du quartier et des partenaires.

LES CHANTIERS EDUCATIFS

Les chantiers contreparties

Ces chantiers éducatifs sont destinés aux jeunes de 12 à 16 ans. Une tâche est réalisée en échange d’une contrepartie sous forme de bons d’achat (vêtements, loisirs, jeux…). L’achat est effectué avec un éducateur du service et avec l’accord des parents. Cela répond souvent à un besoin d’argent de poche. Depuis 2 ans, l’équipe a fait le choix d’annualiser ce type de chantier (mercredis et vacances scolaires). Cette régularité induit un développement des accompagnements individuels. Ce support nous permet d’établir une relation de confiance avec ces jeunes et leur famille, un contrat est alors élaboré avec eux, ainsi qu’une autorisation parentale. A travers ces chantiers en petits groupes, l’éducateur réalise la tâche avec les jeunes ce qui favorise les échanges de savoir-faire et de parole.

Cette année nous avons travaillé avec 32 jeunes sur 6 supports différents :

Potelets anti-stationnement en métal (mobilier urbain ville de Lorient) ; Clôture bois à Kerpape ; Nettoyage des véhicules ; Défrichage d’une fontaine, d’un abreuvoir et recherches d’archives sur le

sujet ; Affichages de la programmation d’une salle de concert et d’un festival ; Chantier été transversal à la Sauvegarde, restauration de passerelles sur le

Scorff. Les chantiers rémunérés

Les chantiers rémunérés sont destinés aux jeunes de 16 ans et plus sous la

forme d’un contrat de travail (CDD de 30 à 35 heures) au SMIC horaire, contractualisés par la Sauvegarde 56. Les jeunes ont la possibilité de réaliser un seul chantier qu’ils soient scolaires ou sans activité. Les éducateurs participent et encadrent le chantier et nous demandons l’appui d’un technicien.

Ces chantiers sont des supports éducatifs et ont différents objectifs suivant le

public visé : Créer ou entretenir une relation éducative ; Appréciation des capacités et aptitudes au travail ; Valorisation par la rémunération et la qualité de leur travail ; Apprentissage de gestes professionnels ; Première expérience de travail ; Reprise de contact avec le monde du travail ; Mise en lien avec les partenaires et des professionnels.

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Nous remarquons que ces chantiers nous permettent de créer une relation de

confiance avec les jeunes. Après une semaine de chantier, une dynamique s’enclenche fréquemment favorisant les accompagnements individuels qui suivent souvent la fin de chantier. Ce type de support correspond bien aux demandes de cette tranche d’âge (besoin d’autonomie financière, mise en situation concrète, travail individuel et ou en petit groupe…).

5 chantiers ont eu lieu en 2007, sur la base d’actions partenariales avec

différentes institutions locales, désireuses de nous appuyer dans notre démarche d’accompagnement des jeunes.

Du 24 au 31 janvier 2007 : Restauration d’une classe entière de Kerpape : Sol :

décollage du revêtement existant, nettoyage, ragréage, ponçage, rebouchage, pause de revêtement, soudure à froid, … Peinture : fixateur, couche de peinture. Le but recherché de ce chantier :

Permettre l’apprentissage d’une restauration complète d’une pièce ; Découverte de quelques facettes des métiers de la décoration d’intérieur ; Découverte d’une partie de l’univers des enfants scolarisés à Kerpape et de

quelques facettes de cette institution (locaux, personnels, usagers, …). Le public

2 jeunes non scolarisés et sans emploi de 16 ans, peu connus du service et en demande de travailler.

L’Évaluation

Il y a eu réalisation de l’ensemble des travaux prévus avec la restauration, de

qualité, d’une classe entière (peinture et sol). Monsieur LEMASSON, le technicien, était satisfait de la qualité du travail effectué. Il y a eu une bonne entente générale mais peu d’échanges entre les jeunes et le technicien. Les jeunes ont pu constater les handicaps des personnes accueillies à Kerpape et en échanger.

Pour ces 2 jeunes, le chantier était une reprise d’activité. Ils ont été ponctuels et

ont tenu le rythme toute la semaine, malgré les difficultés exprimées : Pénibilité de certaines tâches (ponçage et application de la colle) Fatigue physique et difficulté à se lever le matin.

Ils ont tous les 2 exprimé à la fin du chantier qu’ils avaient envie de reprendre quelque chose (un travail, une formation…). Les 2 jeunes ont entamé un travail avec la Mission Locale.

Du 23 avril au 3 mai 2007. Chantier au Centre de Ressources

Pédagogiques :

Travaux de démolition dans les nouveaux locaux du CRP ; Démolition de cloisons, de dalles ; Démontage d’étagères, de placards, de robinetterie et de sanitaires ; Tri, enlèvement et dépôt en déchetterie des gravats.

Le public

3 jeunes (20-22 ans) connus du service, sans emploi

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L’évaluation Les jeunes ont été présents et ponctuels sur l’ensemble de la semaine ; toutes les

heures prévues ont été réalisées (35 heures par jeune). Les principaux travaux de démolition et d’enlèvement des gravats ont été terminés sur la semaine. L’avancement des travaux a été constaté et reconnu tant par le technicien que par la direction du CRP (passage de Monsieur CARTRON sur le chantier).

L’équipe a constaté I’importance et la nécessité d’avoir une coupure (chantier à

cheval sur 2 semaines) par rapport à la pénibilité des travaux. Dans ce sens, nécessité également de recruter des jeunes avec une capacité physique suffisante pour ce genre de travaux.

Il y a eu une bonne ambiance dans l’ensemble sur le temps de travail comme

sur le temps de pause du midi, avec un repas pris ensemble sur place avec la présence du technicien. Nous avons cependant rencontré quelques difficultés d’organisation sur une journée avec l’absence du technicien en arrêt maladie. Nécessité d’utiliser une remorque et de faire les différents tours à la déchetterie tous ensemble. Prévoir pour ce type de chantier un temps de préparation par rapport aux risques :

Fournir le matériel de protection pour les jeunes et les encadrants. Inclure si possible dans le contrat de travail une clause quant à la nécessité

de porter les protections.

Le recrutement et la mise en route ont été possibles de manière très réactive étant donné que les jeunes étaient connus du service et faciles à contacter. Dans l’idéal, prévoir un temps de recrutement plus conséquent.

Une semaine après le chantier, 2 jeunes ont été accompagnés pour une

inscription en agence d’intérim (agroalimentaire) sur Quimperlé et un contrat intérimaire a débuté le lendemain ; le 3ème jeune a entamé un contrat à temps partiel dans une grande surface.

Du 24 au 31 mai 2007 : Chantier embellissement du quartier à Frébault : Restauration de l’aire de jeux Boulevard Galliéni :

Ponçage de tubes en métal et bois Rebouchage des trous dans les plots béton et bois Fixateur béton et métal Peinture métal en 2 couches lasure bois

Le public

3 jeunes de 17 à 20 ans (1 garçon, 2 filles) du quartier Frébault, que nous ne connaissons pas mais orientés par les animateurs du centre social, sans emploi et sans formation, en rupture avec le système.

L’évaluation

Présence et ponctualité des jeunes sur l’ensemble de la semaine. Cependant

notre méconnaissance des jeunes ne nous a pas permis d’anticiper sur leur manque d’initiatives et leur éloignement du monde du travail. 35 heures de travail sur 2 semaines ont été des horaires ambitieux, il aurait été plus facile à gérer 30 heures sur 2 semaines.

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Ce chantier en extérieur, avec 2 jours de très mauvais temps, ne nous a pas permis de réaliser les travaux de peinture. Nous n’avions pas pu organiser de solution de rechange (congés du technicien de la Sauvegarde). Par ailleurs, nous avons été obligés de rajouter 6 heures de travail par jeune pour finaliser le chantier. Heureusement les jeunes ont accepté cette contrainte.

Le passage des élus et du Maire sur le quartier a valorisé le travail des jeunes,

lors d’une réunion publique. L’une des jeunes a exprimé ses difficultés professionnelles au Maire. Un accompagnement d’une des jeunes a directement suivi la fin de chantier. Il en découle une notion de mieux-être chez cette jeune avec un changement de comportement positif après le chantier. Même si elle a de grandes difficultés, elle a été courageuse et a été valorisée par le travail qu’elle a accompli jusqu’au bout. Un réel lien s’est créé avec le service. La jeune est en demande d’aide.

Des propositions concrètes ont été faites aux 3 jeunes : Atelier pop’art, emploi

saisonnier, permis de conduire. Du 2 au 6 Juillet 2007 : Restauration d’un hall et des sanitaires de l’école

primaire de Kerpape : Fixateur peinture Couche de peinture Travail sur murs et plinthes Travail sur échafaudage

Le public

Le projet concerne 2 jeunes de 20 et 17 ans. Un garçon de 20 ans, une jeune fille de 17 ans. Le garçon est en rupture avec le milieu scolaire et professionnel depuis un long moment. La jeune fille est scolarisée et en recherche de travail saisonnier, difficile à trouver du fait de sa minorité. L’évaluation

2 jeunes ont réalisé ce chantier (1 garçon et 1 fille). 2 membres de l’équipe étaient présents par demi-journée. Travaux de peinture sur l’ensemble du hall d’accueil, couloir et sanitaires de l’école. Le travail réalisé a été fait avec beaucoup de précision et le corps enseignant présent dans les locaux a pu exprimer sa satisfaction aux deux jeunes. Les 2 jeunes ont terminé le chantier dans le cadre du contrat : respect des horaires et des tâches à réaliser ; Les jeunes ont appris une technique : peinture avec utilisation de différents outils (brosses, rouleaux, camion) et pose d’un fixateur et de 2 couches de peinture croisées. Il y a eu un travail sur la réalité du monde du travail, notamment sur les horaires, les rythmes et les règles : un peu plus pour un des deux jeunes, complètement en marge du monde du travail ou de l’apprentissage scolaire ou autre. La proximité avec des jeunes très handicapés et malgré tout dynamiques et souriants a permis à ce même jeune de réaliser que sa propre situation dont il se plaint tout le temps était à relativiser.

Nous souhaitions pouvoir profiter de l’élan du chantier pour proposer à ce jeune de travailler sur un parcours de réinsertion ; cela n’a pas pu se réaliser faute de motivation de ce jeune et face à sa réelle marginalisation du système économique et social qui nous entoure. Toutefois, nous maintenons le lien avec lui en rue. Quant à l’autre jeune, nous n’avons également pas maintenu de liens au-delà du chantier d’autant plus qu’elle a déménagé dans le cadre de la rénovation urbaine.

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Du 17 au 24 Octobre 2007 : Remise en état des locaux de l’AEMO de Vannes de la Sauvegarde 56 :

Rebouchage, fixateur, Ponçage des plinthes, Mise en peinture des plafonds, murs et plinthes dans 2 salles et la moitié

d’un couloir Permettre aux jeunes de découvrir une approche des techniques de

peinture. Le public

2 jeunes de 17 et 20 ans, non scolarisé pour l’un et à la recherche de travail pour l’autre.

L’évaluation

Globalement, le chantier est positif dans la réalisation, notamment par les retours de satisfaction des professionnels du service d’AEMO, des jeunes et de l’équipe éducative. Le chantier a été réalisé dans une bonne ambiance, tant au niveau de la relation avec et entre les jeunes que la relation avec les professionnels de l'AEMO. L’équipe éducative et les jeunes ont apprécié la prise de repas en commun à l’extérieur du lieu de chantier, temps de communication constructif.

Dans l’esprit de chantier « de remise en route pour les jeunes », il faudra veiller

à garder un nombre d’heures suffisant dans une journée de travail (au moins 5 heures) et sur une durée de travail de 5 à 6 jours. Par ailleurs, la rémunération semble être un axe de motivation important pour les jeunes.

Ce chantier nous a permis de faire évoluer la relation avec ces 2 jeunes. Il a

permis de favoriser le lien avec la Mission Locale et a été révélateur de leur envie de travailler. Ces 2 jeunes sont actuellement dans des démarches de formation.

En forme de conclusion pour cette rubrique chantier, nous pourrions dire qu’à

partir d’un encadrement fort, tant éducatif que technique, les résultats sont le plus souvent intéressants et rapides au plan de l’adaptation sociale et professionnelle. Au fil des ans, nous vérifions la pertinence de ces chantiers éducatifs.

DONNÉES STATISTIQUES En 2007, nous avons été en contact avec 109 jeunes de 2 à 30 ans dont :

2-14 ans 21 jeunes 15-17 ans 27 jeunes 18-20 ans 49 jeunes 21-30 ans 12 jeunes

Tranches d'âge

21

2749

122-14 ans

15-17 ans

18-20 ans

21-30 ans

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Pour le quartier de Kervénanec, nous avons été en contact avec 94 jeunes dont

18 filles.

Pour le quartier Frébault, nous avons été en contact avec 15 jeunes dont 4 filles. En 2007, nous avons travaillé plus particulièrement avec 17 familles dont :

1 du quartier Frébault 17 du quartier de Kervénanec 4 d’autres quartiers

EN CONCLUSION

2007 a été une année de renouvellement (d’équipe, d’actions, de public). L’équipe sur Kervénanec est bien repérée et bénéficie désormais de ces 5 ans de fonctionnement. Le nombre d’accompagnements est stable et le public renouvelé, cependant nos moyens et notre organisation ne nous permettent pas de développer davantage d’actions. A Frébault une intervention est nécessaire mais seul un travail dans le temps avec des moyens conséquents permettraient une qualité d’action.

Tranches d'âge

17

2545

712-14 ans

15-17 ans

18-20 ans

21-25 ans

Répartition par sexe

76

18

garçonsfilles

Tranches d'âge

4

24

52-12 ans

15-17 ans

18-20 ans

21-30 ans

Répartition par sexe

11

4

garçons

filles

Répartition des familles par secteur

1

12

4FrébaultKervénanecAutres quartiers

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Pour 2008 nous aurons à anticiper notre déménagement sur le quartier de Kervénanec et à adapter nos pratiques aux nouvelles conditions d’accueil du public. Par ailleurs, l’équipe souhaite maintenir une régularité de présence sur les quartiers ainsi que la continuité des accompagnements individuels tout en équilibrant la part des actions collectives et partenariales en cours sur les deux territoires.

Nous avons plus particulièrement comme axes de travail :

de continuer notre partenariat autour de l’orientation scolaire des élèves de troisième,

mais aussi concrétiser une action commune avec le secteur adolescents de la Maison pour Tous de Kervénanec sur un projet global d’accompagnement de groupe ;

Enfin finaliser l’accompagnement artistique d’un groupe Rap amateurs et aboutir à la réalisation en partenariat d’un festival de culture urbaine.

Nous souhaitons nous appuyer sur une stabilité d’équipe et de service pour

garantir la continuité de notre action sur le terrain et pouvoir développer de nouveaux projets.

LES PARTENAIRES DE L’ANNEE 2007 Liste de nos partenaires que nous remercions pour leur efficace contribution dans le déroulement de nos actions. Collège Anita Conti La circonscription La CNL La MGI La MIJEC CFAI La CSF Le BIJ Le centre mutualiste de Kerpape Le CIO Lorient Habitat MPT de Kervénanec Centre social Polygone Frébault Centre social de Keryado Mission Locale Un bon coup de pouce Ville de Lorient (ORU, services

techniques, service jeunesse, DGDC,

point info, point internet, accueil emploi).

Musée éphémère Studios MAPL ADDAV (association départementale

pour le développement des arts vivants).

Le syndicat des rives du Scorff Les différents services de la

Sauvegarde 56 (SAUC, CADA, CRP, AEMO…)

La boutique du droit La PJJ Epide ELIPSE CDAG (centre de dépistage

anonyme et gratuit) CCA centre du couple et de la

famille

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Notre intervention n’a pas de sens si nous ne travaillons pas avec les partenaires à la fois sur des projets communs et sur l’accompagnement des personnes.

Nous avons la volonté de formaliser des rencontres régulières avec notamment

la Mission Locale, la Maison Pour Tous ainsi que le Collège Anita Conti. Ces rencontres nous permettent de mieux nous connaître, de trouver des réponses diversifiées aux situations individuelles complexes et d’échanger sur nos différentes perceptions et approches. Cependant, nous sommes toujours amenés à solliciter de nouveaux partenaires découlant des spécificités des accompagnements individuels.

Par ailleurs nous avons développé un partenariat intéressant autour des

chantiers, favorisant une diversité des supports répondant aux besoins des jeunes.

ÉQUIPE DE LORIENT Secteurs Bois du Château, Kerguillette

INTRODUCTION L’équipe de prévention spécialisée de Bois du Château-Kerguillette a commencé à œuvrer sur les quartiers au mois de juin 2006. Après les 6 premiers mois d’installation, l’année 2007 est donc la première année pleine de fonctionnement. Ce rapport d’activité est donc le premier représentatif de l’activité. Composée de 2 éducateurs, cette équipe doit répondre à plusieurs défis :

Être présente sur 2 quartiers avec une forte densité de population ; proposer l’ensemble de la palette d’accompagnements et d’actions que

défend le service : ateliers éducatifs, chantiers, suivi social … avec un effectif restreint … à 1 public élargi, du fait de la participation au dispositif de réussite éducative.

inventer de nouvelles formes de travail, notamment dans le partenariat, de par son inscription dans ce dispositif de réussite éducative … tout en conservant les principes fondateurs de la prévention spécialisée, l’anonymat et la libre adhésion.

LES ATELIERS ET ACTIONS COLLECTIVES

L’un des moments forts de cette année, en terme d’action collective, reste la réalisation de la fresque sur le quartier de Kerguillette durant le mois de juillet. Cette action s’est préalablement appuyée sur des ateliers Graffiti menés sur le quartier en partenariat avec le centre social durant les mercredis après-midi. Ce temps a permis durant 3 semaines d’intéresser un large public qui a pu appréhender différentes techniques de peinture. (Graffiti, Pop’Art). Le fait de pouvoir passer du temps autour de ce support apparaît être un moyen efficace de faire de la rue et de ce fait d’être perçu de manière moins intrusive dans un quartier où notre action reste limitée.

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Cela a aussi favorisé les relations entre les différentes personnes et les institutions participant à ce projet (OPAC, HLM, les habitants, le service de prévention spécialisée, le centre social).

Durant l’été, nous avons de plus, en collaboration avec une animatrice de la

maison de quartier, accompagné des habitants dans la réalisation de mosaïques sur le barbecue du bâtiment L.

Au mois de septembre, dans le cadre du projet autour de l’ouverture culturelle,

5 jeunes femmes ont réalisé et animé lors de la fête de quartier, un stand photo sur le thème des enfants. L ’objectif étant pour elles de pouvoir financer, sur la base de la contrepartie, des places de concert.

Enfin, au cours de l’année, le service a participé à des événements plus

ponctuels tel que le carnaval, la fête du voisinage ou encore le ciné plein air.

LES CHANTIERS REMUNERES

Au-delà du contact établit dans la rue, la possibilité de proposer des temps de travail à de jeunes adultes en rupture de formation et de scolarité demeure un outil très efficace. Les jeunes concernés réalisent de concert avec les éducateurs des chantiers abordables mais avec un objet réel et valorisant. La situation de décalage entre la période d’inactivité précédente et le bénéfice du travail, pécuniaire, mais aussi en terme d’image de soi, est porteuse pour entamer des démarches d’insertion avec les éducateurs.

Face à la demande, l’équipe a fait le choix de proposer cette année des contrats

de 30 heures, afin de pouvoir prendre une personne de plus en chantier. Ce sont donc 7 jeunes qui ont pris part à des réalisations diverses :

En premier lieu, la fin de la rénovation des locaux de l’école du centre de

réadaptation fonctionnelle de Kerpape (décollage et pose de linoléum, pose de toile de verre, peinture …). Le travail en intelligence avec un encadrant technique du centre demeure la valeur ajoutée sur ce support : les objectifs de qualité de réalisation et d’accompagnements éducatifs ont été atteints. Un pot de fin de chantier proposé par l’institution, a marqué l’intérêt et la reconnaissance du travail engagé par les jeunes et la volonté du centre de Kerpape, comme du service de prévention, de continuer à avoir des projets communs.

Un deuxième chantier a été réalisé dans les locaux du placement familial de

VANNES, avec cette fois ci la pose de parquet stratifié, la réalisation d’enduits et de peinture. Là aussi la rencontre avec un professionnel a permis l’acquisition de savoir-faire, tout en tenant compte des capacités et des limites de chacun.

Enfin, trois jeunes ont participé à la rénovation de locaux pour une future école

(gros œuvre, montage de cloison en placoplâtre, enduits). Un encadrement technique éclairé a aussi été proposé par le partenaire.

Un reliquat d’heures d’une autre équipe nous a donné la possibilité de réaliser la rénovation d’un de nos bureaux, avec une jeune maman du quartier. Ce fût, selon elle, l’occasion de se remettre en situation de travail, avant d’entamer une formation en janvier 2008. Le salaire versé a permis de compléter les courses de Noël.

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LES CHANTIERS CONTREPARTIES

En 2007, l’équipe de Bois du Château-Kerguillette a mené des chantiers contreparties sur l’ensemble de l’année (mercredis après-midi et vacances scolaires), sur différents supports et avec un partenariat varié. Chantier en partenariat avec la municipalité de Lorient

Ce chantier avait démarré en août 2006 avec le service des espaces verts. Il s’est vu prolonger jusqu’en septembre 2007 suite aux intempéries de cet hiver qui empêchaient de travailler en extérieur avec les jeunes. Il s’agissait de la rénovation de bancs et de tables de pique-nique dans le parc de Bois du Château. 8 jeunes de 13 à 16 ans, garçons et filles, ont participé à ce chantier. Un groupe de 8 jeunes de 15 à 22 ans, a également participé sur la base de contrepartie à une sortie cet été.

La proximité du parc avec le quartier a permis à l’équipe de se faire connaître et

de communiquer sur ses actions. Les habitants ont pu porter un regard positif sur les jeunes qu’ils voyaient au travail. Suite à ce chantier, de nombreux jeunes sont venus s’inscrire pour participer aux chantiers futurs. Chantier peinture dans les locaux du service de prévention

Durant les vacances de février, pour faire face au mauvais temps qui ne permettait plus d’utiliser les supports extérieurs, l’équipe a décidé de rénover ses locaux (rénovation de la salle de réunion : détapissage, pose de toile de verre et remise en peinture). 2 jeunes ont pu profiter de ce support. Ce chantier s’est déroulé sur 6 demi-journées. Chantier en partenariat avec Lorient Habitat

Durant les vacances de printemps l’équipe, en partenariat avec Lorient Habitat, a démarré sur un nouveau support de chantier : la remise en peinture des soubassements d’immeubles sur le quartier (2 bâtiments). A la suite de cette expérience positive, l’équipe a rénové un troisième soubassement durant les vacances d’été. Le partenariat se poursuit sur 2008. Ces chantiers ont concerné 10 jeunes de 13 à 16 ans.

Ces chantiers sont valorisants pour les jeunes puisqu’ils rendent leur travail

observable de tous et participent à l’embellissement de leur quartier. C’est également un support de médiation des relations entre l’office HLM et les habitants. A noter, que les immeubles repeints par les jeunes du quartier, sont moins dégradés qu’auparavant. Chantier en partenariat avec le Syndicat des Rives du Scorff

L’équipe a participé, cet été, à un chantier associatif en partenariat avec le Syndicat des Rives du Scorff. 3 passerelles ont été rénovées en juillet. Ce chantier a concerné des jeunes du pays de Lorient sur 3 semaines. 2 jeunes filles de 15 ans du quartier de Kerguillette, ont été inscrites par le service.

D’autre part, 3 jeunes filles de 14 à 19 ans ont participé à un chantier sur base

de contreparties à un projet de départ en vacances. Il s’agissait indépendamment du premier chantier, de rénover des poteaux de signalisation sur un sentier pédagogique à Quéven.

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Chantier en partenariat avec MAPL et les Studios

Sur la fin de l’année, l’ensemble du service de prévention spécialisée a démarré un chantier collage d’affiches en partenariat avec les Studios, ce qui a concerné pour l’équipe de Bois du Château/ Kerguillette 7 jeunes, garçons et filles, de 13 à 15 ans. Ce chantier était intéressant car sur une forme de travail différente et moins physique, ce qui a permis de toucher des plus jeunes très en demande. Ce fut l’occasion de faire découvrir la programmation de cette salle de spectacle aux jeunes, d’autant plus que les studios ont proposé à chaque jeune ayant participé une place gratuite pour un spectacle de leur choix.

En conclusion, l’ensemble de ces chantiers a permis, pour 2007, d’être en

contact avec 40 jeunes, garçons et filles, âgés de 13 à 22 ans. Après un an et demi d’expérience de ces chantiers sur le secteur de Bois du

Château-Kerguillette, l’équipe fait un bilan positif de l’utilisation de ce support de médiation par l’objet. La valeur travail est encore très fortement ancrée chez les jeunes et cela reste un réel moyen de valorisation : si les jeunes s’inscrivent dans un premier temps pour la contrepartie octroyée par le travail sur le chantier, ils viennent aussi chercher de la reconnaissance et des contacts.

Le sens de ces chantiers est aussi lié à notre arrivée récente sur le quartier

puisque cela reste un bon moyen pour se faire connaître des jeunes (bouche à oreille) et entrer en contact.

LES SORTIES ET ANIMATIONS

Ces actions apparaissent comme un outil complémentaire et s’inscrivent pleinement dans le travail éducatif déjà mis en place. En s’appuyant principalement sur des demandes existantes sur le quartier, différentes sorties et animations ont pu être proposées.

Un premier axe s’est articulé autour des activités purement de loisirs, l’objectif étant pour l’équipe de passer du temps avec les jeunes dans un contexte différent de celui du quartier afin de nouer ou renforcer les liens. L’équipe a, par exemple, accompagné un groupe de 3 garçons de 14 ans dans l’organisation d’un tournoi de foot en partenariat avec la maison de quartier. Ce type d’action s’avère intéressant dans la mesure où il permet la mise en place de passerelles entre les jeunes et les structures d’animations du quartier. Enfin différentes sorties ont été organisées sur le principe de la contrepartie. (Récré des 3 Curés, Planète Sauvage).

Le second axe s’est construit en partant du constat que de nombreux jeunes éprouvaient de réelles difficultés à aller au-delà de la culture présente sur le quartier. Il semblait alors intéressant de pouvoir permettre à ces derniers de s’ouvrir à ce qui peut se faire en dehors de la cité. C’est dans cette optique qu’un projet autour de l’ouverture culturelle a été mené. Ainsi une vingtaine de jeunes a assisté à différents événements culturels au cours de l’année tel que des concerts (Diam’s à Brest, Idir au Zénith de Paris, Admiral-T à Lorient), des spectacles, ou encore participé à la création d’un géant lors du carnaval de Lorient. Ces instants donnent l’occasion pour l’équipe d’aborder les jeunes dans un autre environnement que celui du quartier et de travailler aussi bien sur le

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versant collectif (accompagnement sur la mise en place de projet) que sur l’émergence de demandes d’accompagnement individuel (démarches d’insertion sociale et professionnelle).

En proposant une approche plus axée sur la notion de suivi par l’activité, l’équipe a pu toucher, durant cette année, 58 jeunes de 2 à 23 ans, garçons et filles.

LE TRAVAIL DE RUE ET L’OBSERVATION SOCIALE

La rencontre du public dans son milieu d’origine est un des axes forts du travail en prévention spécialisée. Cette partie de l’intervention nécessite du temps, elle est fondée sur la confiance que les personnes font à l’équipe, il faut pouvoir se montrer présent, sans être pour autant oppressant. Le travail de rue permet d’être en contact de manière informelle avec les jeunes, de prendre des nouvelles et de se rendre accessible aux demandes.

Après un an et demi de présence sur le territoire, l’équipe commence à faire partie du quartier. Les contacts sont de plus en plus nombreux et on s’aperçoit que le bouche à oreille fonctionne, les jeunes n’hésitent plus à nous orienter leurs amis « en galère » (CF. David MISSIAEN : théorie du ban de maquereaux).

Dans le cadre de ce travail de rue, nous avons rencontré régulièrement 47

jeunes sur le quartier de Kerguillette et 5 adultes et environ 110 jeunes sur le Bois du Château ainsi que 20 adultes.

LES ACCOMPAGNEMENTS INDIVIDUELS

Voici 1 an et demi que l’équipe a entamé son travail sur le quartier. Si le travail de rencontre avec les habitants se poursuit, on note tout de même un nombre d’accompagnements significatif au regard de l’effectif de l’équipe (2 postes). Ce sont pour 2007, 59 personnes qui nous ont sollicitées pour des démarches très éclectiques : de l’orientation scolaire, professionnelle ou administrative aux démarches d’accès aux droits, du conseil éducatif à la médiation avec des partenaires (notamment l’Éducation Nationale).

On peut noter aussi que les filles, jeunes femmes et femmes représentent 48 %

des suivis (une attention particulière de l’équipe aux jeunes mamans se concrétise ici), les garçons, jeunes hommes et hommes 52%.

76 % des personnes bénéficiant d’un accompagnement ont entre 14 et 25 ans, ce

qui est en rapport avec les missions du service. On voit que la part de jeunes adultes augmente sensiblement. L’indicateur est intéressant dans la mesure où les 18-25 ans sont souvent plus difficiles à toucher que les plus jeunes. C’est pour nous le signe d’un début d’implantation sur les quartiers et d’une confiance qui s’instaure.

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La volonté de travailler avec les familles s’illustre par les démarches entamées avec les mamans : elles représentent ¼ de la catégorie féminine. La rencontre a pour la plupart du temps eu lieu à propos des enfants, les démarches les concernant émergeant ensuite.

On note ainsi aujourd’hui que, complétées par le travail de rue, les actions collectives et les chantiers sont des catalyseurs efficaces pour permettre l’émergence de demandes d’accompagnement individuel. La confiance établie, la connaissance mutuelle qui en résulte, la possibilité de créer du lien, profitent particulièrement aux personnes dont l’accès à la parole est assez restreint. Il leur est plus facile d’expliquer leurs difficultés à une personne qu’ils connaissent, avec laquelle ils sont déjà à leur aise.

Les craintes de n’être identifiés qu’au travers de ces moments d’animation ou de

chantier s’estompent donc car de nombreuses sollicitations d’accompagnement proviennent de ces temps partagés avec les personnes.

LES CONTACTS AVEC LES FAMILLES

Ces contacts ont été principalement établis à partir des enfants, du travail de rue et de la mise en relation via le collège.

Fin 2007, nous étions en contacts réguliers avec 5 familles sur Kerguillette, 16 sur Bois du Château et 1 famille venant des « maisons vertes ». Afin de provoquer ces contacts, les éducateurs utilisent un certain nombre de supports à la relation tels que la rencontre systématique des parents, avant de commencer un chantier ou avant l’organisation d’une sortie par le biais des autorisations parentales ou la mise en place d’ateliers avec les mères de famille. A l’exemple de l’atelier cuisine précédant la fête du voisinage à Kerguillette qui a permis de rassembler des mères de famille et leurs filles autour de la préparation d’un repas pour le quartier. Ou encore, l’animation d’un atelier mosaïque en partenariat avec la maison de quartier, cet été.

Si la finalité de ces contacts est d’amener ces personnes à formuler des demandes autour de leurs difficultés, on se rend compte que cela nécessite du temps. Ainsi, l’expérience nous a montré qu’au fur et à mesure des rencontres, la confiance s’instaure et les familles nous repèrent comme des personnes ressources et n’hésitent pas en cas de difficultés avec leurs enfants ou pour des aides ponctuelles dans leurs démarches à nous solliciter.

DONNEES STATISTIQUES

En 2007, nous avons été en contact avec 152 jeunes de 10 à 25 ans.

10-13 ans 30 jeunes 14-17 ans 60 jeunes 18-25 ans 62 jeunes

Tranches d'âge

30

60

62 10-13 ans

14-17 ans

18-25 ans

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Pour le quartier de Kerguillette, nous avons été en contact avec 42 jeunes, dont 19 filles.

Pour le quartier du Bois du Château, nous avons été en contact avec 110 jeunes, dont 40 filles.

En 2007, nous avons travaillé avec environ 25 adultes, principalement des femmes (familles).

EN CONCLUSION

L’équipe bénéficie aujourd’hui d’un bon niveau d’implantation sur le secteur. A partir des actions conduites sur les secteurs, chantiers extérieurs, fresque murale, entretien du mobilier urbain, etc.… en travaillant avec les jeunes, des liens forts se sont établis et le bouche à oreille a bien fonctionné. Aujourd’hui, le problème n’est pas tellement d’entrer en contact avec les jeunes qui ont besoin d’un accompagnement éducatif, mais bien d’avoir parfois des stratégies d’évitement afin de ne pas entamer des relations qui ne mèneraient à rien pour les jeunes demandeurs, faute de moyens humains suffisant dans l’équipe.

Nous pourrions dire qu’en plus de l’effet contact établi par les éducateurs, le fait

d’être intégré dans le dispositif de réussite éducative qui couvre largement le secteur Nord, nous à aussi ramené les copains des jeunes que nous avons accompagnés en partenariat avec le collège, ce qui en soit est plutôt une bonne chose et témoigne de l’intérêt du partenariat mais voilà, en terme de moyens, nous avons atteint nos limites face à l’importance de la demande.

Tranches d'âge

10

20

12 10-13 ans14-17 ans18-25 ans

Répartition par sexe

23

19garçonsfilles

Tranches d'âge

20

40

5010-13 ans

14-17 ans

18-25 ans

Répartition par sexe

70

40garçonsfilles

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Un autre déficit s’impose, la surface trop faible des locaux qui nous sont attribués. Nous ne disposons que de quelques petites pièces à l’étage d’un logement de fonction dans l’école maternelle. Au démarrage de l’équipe, nous pouvions arriver à travailler avec ce peu de moyens, mais aujourd’hui que le raccord est fait avec les jeunes mais aussi avec des familles, cela devient très difficilement praticable en termes d’ateliers éducatifs, mais aussi au plan de la confidentialité nécessaire pour l’exercice de notre fonction.

Sur une dimension autre de notre intervention, les chantiers éducatifs, tout le

monde convient qu’il s’agit là d’un bon moyen de socialisation transversal entre jeunes, adultes et institutions. Mais nous n’avons même pas de local pour stocker le matériel ou les produits de nettoyage, demandant un lieu de stockage ventilé !! Tout cela est dommageable pour l’action d’une équipe volontariste et soucieuse d’une vraie qualité de travail.

Conduire ce travail éducatif dans les quartiers d’habitat social n’est pas chaque

jour une tâche facile. Les éducateurs ont aussi besoin de se sentir appuyés pour continuer à avancer et espèrent que les institutions ne manqueront pas d’agir en ce sens.

LISTE DES PARTENAIRES Que nous remercions pour leur efficace contribution dans le déroulement de nos actions. ALESI Les assistantes sociales et les

éducateurs de la Circonscription n° 11

L’association St Yves (service de placement à domicile)

Le Centre Mutualiste De Kerpape Le Centre social de Keryado La CESF de Bois du Château (CAF) Le Collège Henri Wallon et

l’assistante sociale du collège Le Collège Jean Le Coutaller Le CADA Le CCAS Lorient Habitat La Maison de Quartier du Bois du

Château La Mission Locale Le Service AEMO de la Sauvegarde

56

Les Services Espaces Verts de la Mairie de Lorient

Le CIO Le Réseau Médico-social de

Lorient/Lanester AFPA L’ACEAP de Vannes Le BIJ La CPAM Centre de Ressource Pédagogique et

Léopold La Chambre des métiers L’ANPE Les ASSEDIC Agora Formation Le CFA BTP de Vannes Espace Formation Elipse La PJJ

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CONCLUSION GENERALE

Pour 2007, un niveau de travail assez élevé en termes d’actions entreprises et d‘accompagnements individuels qui en découlent naturellement.

Toujours un investissement fort des chantiers éducatifs, moyen d’observation et

de structuration des jeunes, mais aussi objet partagé, médian entre ces jeunes, leurs parents, les adultes et les institutions.

Un travail en partenariat avec l’ensemble des institutions ayant prise sur la vie

quotidienne des habitants, mais également avec des associations de quartier, ou des structures extérieures. Notre objectif dans ce contexte, mettre en commun des compétences et des moyens en faveur des jeunes mais aussi par ce biais, les relier à la société.

Pour aborder notre action, il nous semble important de comprendre que ce ne

sont pas simplement les pratiques mises en œuvre, les façons de faire, mais bien les objectifs que les éducateurs se donnent à partir ou à travers ces actions qui ont valeur.

Les ateliers éducatifs, le travail de rue, le partenariat, sont des éléments forts de

cette pratique qui se veut avant tout éducative, reliante, et adaptée à chaque personne dans un territoire d’intervention donné, empreint de son histoire propre et de ce qu’elle génère, tant au plan de dysfonctionnements observables que de potentialités le plus souvent éludées, comme si ces habitants et ces quartiers n’étaient qu’un problème.

Vu sous un angle bienveillant et non stigmatisant, comme c’est généralement le

cas, nous pourrions nous poser la question de savoir s’il vaut mieux s’attacher à faire disparaître ce que nous pourrions considérer comme des symptômes d’inadaptation sociale, ou réfléchir à une société responsable, désireuse de limiter ces symptômes qu’elle génère consciemment ou implicitement.

Par exemple, pour ce qui concerne la valeur travail, contrairement à ce que l’on

peut entendre ici ou là, et bien elle est encore très présente sur les quartiers d’habitat social et quoi qu’on en dise, chacun ne choisit pas d’être chômeur.

Plutôt que de « combler » d’accusations ce qui restent au bord de la route, ne

serait-il pas intéressant d’explorer un concept qui viserait à ce que chacun puisse garder sa dignité pendant des périodes de rupture sociale… Comment exister autrement, comment être reconnu utile à tous et par autre chose que le travail lorsqu’on n’a pas d’emploi, y compris du point de vue de l’indemnité que l’on perçoit (sous quelles formes, dans quels domaines, etc….).

Dans notre société contemporaine, la vie est parfois jalonnée de réussite mais

les temps de rupture sont de plus en plus présents et se manifestent par divers symptômes et attitudes, issus des personnes en difficulté, mais aussi de la société qui ne souhaite pas vraiment les gérer si ce n’est à vouloir les faire disparaître lorsqu’ils dérangent.

S’il convient de ne pas tout accepter, cela vaut dans tous les domaines. La

solidarité active et la considération sont des éléments indispensables à un fonctionnement harmonieux des rapports humains. Cette dimension-là fait souvent l’objet d’approbation dans le discours, mais se manifeste peu dans les actes.

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Tout le monde souhaite trouver sa place dans la société, de l’endroit que nous

occupons, nous pouvons en témoigner. A cet égard, les éducateurs de prévention spécialisée jouent un rôle de tiers efficace, à partir du regard différencié que leur fonction leur permet de poser sur des environnements locaux, en prenant en considération prioritaire le bien-être et la promotion des groupes et des personnes dans un contexte citoyen.

Ne pas juger, comprendre, faire comprendre et contribuer à relier à une société,

mieux considérée et mieux considérante.

Michel MINNE Directeur

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ANNEXES

EXEMPLES DE SUIVIS INDIVIDUELS

Nous avons fait la connaissance de Mireille fin décembre 2006, suite à une rencontre à la Mission Locale. A l’époque Mireille, alors âgée de 18 ans, s’était vue déboutée de sa demande de nationalité française, pour le motif qu’elle n’apportait pas la preuve de sa présence en France le jour de sa majorité. Sans carte d’identité, Mireille vivait dans la crainte d’être expulsée vers un pays qu’elle ne connaissait pas. Les démarches administratives, d’accès aux droits ou de formation, déjà difficiles du fait d’un naturel réservé, devenaient impossibles. Les ressources familiales nous ont semblé rapidement limitées, chaque membre connaissant lui-même ses propres difficultés (problèmes psychiques, connaissance du français restreinte …).

Aussi les premières démarches effectuées avec Mireille touchèrent à sa

régularisation (obtention d’un titre de séjour provisoire en attendant que le dossier soit réétudié). Il a fallu aider à collecter les preuves de sa présence en France (remboursements de sécurité sociale, journée d’appel pour la défense, …) et se rendre à Vannes à plusieurs reprises (préfecture et tribunal d’instance, association d’aide). Le recours a été accepté en février 2007, ce qui a permis à Mireille d’entrer en formation rapidement après.

Nous avons continué à être en contact avec Mireille, parallèlement à la Mission

Locale, et l’avons accompagnée sur des démarches ponctuelles : accès aux droits, pour la santé, pour la recherche de lieux de stage, de l’écoute et du soutien... Au fil des démarches, la confiance a grandi. Mireille nous a repérés comme des personnes ressource. Ainsi lorsqu’elle a quitté sa formation, elle a pu évoquer sa situation. Nous avons alors médiatisé la relation avec le centre de formation et la Mission Locale pour éviter la rupture.

La confiance établie a favorisé le contact avec son cercle d’amis et la famille.

Différentes demandes ont émergées, l’équipe a, par exemple, accompagné un jeune dans la réalisation de ces heures de TIG en collaboration avec un éducateur de la PJJ. D’autres suivis liés à des difficultés d’insertion socioprofessionnelle, ont été engagés (reprise d’une activité salariée, recherche de stage, projet de formation, …) mais aussi des démarches liées au logement.

Durant l’été, l’ensemble du groupe nous a sollicités sur l’organisation d’un

départ en vacances : à partir du projet, nous avons accompagné les jeunes dans la mise en œuvre, la vérification d’hypothèses (prix d’une location par exemple !), la possibilité de financer une partie grâce à des chantiers, l’organisation concrète d’un séjour et les difficultés possibles (en particulier les problèmes relationnels entre les membres du groupe).

D’une façon générale, une fois la relation établie, ces jeunes nous ont utilisés

comme soutien à leurs envies, comme ressource en cas de difficulté (notamment pour se réassurer), comme tiers dans leurs relations avec les institutions, comme réseau (les ressources de leur environnement familial étant restreintes), pour faire du lien.

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Pour des raisons de confidentialité, la jeune fille en question se prénommera

Iris. Iris est connue du service depuis 2005 et habite un des quartiers sur lesquels l’équipe développe son action. Au départ, le service est rentré en contact avec le groupe dont fait partie Iris dans un but de calmer les tensions qui existaient à l’époque entre les adultes du quartier et ce groupe de jeune. Nous avons découvert qu’Iris, d’un tempérament très jovial et agréable avait un suivi éducatif (AEMO) qui lui apportait un certain équilibre.

Au fur et à mesure, la relation de confiance s’est mise en place et Iris a participé

au chantier d’été se déroulant sur la commune de Lanester en 2005. A cette époque, des contacts de rue très réguliers où Iris nous faisait part assez facilement des différents soucis qu’elle pouvait rencontrer soit au sein de son milieu familial soit dans son parcours scolaire constituaient l’essentiel de notre action auprès d’elle.

Iris en 2007 a 18 ans. Entre février et mai, nous constatons toujours dans nos

rencontres dans la rue qu’Iris a de plus en plus de difficultés à l’école et qu’elle est sur le point de décrocher. On apprendra que sa maman est de plus en plus malade et qu’Iris s’en occupe de plus en plus et qu’elle gère tout le quotidien. Nous lui proposons notre aide mais à ce moment elle n’est pas encore prête.

En juin 2007 lorsqu’à quelques jours d’intervalles Iris se déscolarise et que sa

maman décède subitement, le service lui apporte son soutien et l’accompagne dans son projet d’aller s’installer à la réunion chez son père. Cette proposition venant du père angoissait beaucoup Iris. D’un côté, elle appréhendait de quitter sa vie sur Lanester pour aller vers l’inconnu. D’un autre côté, elle redoutait sa cohabitation avec sa belle-mère. Le projet finit par aboutir et Iris part donc fin juillet à la Réunion. Ses amis nous donnent régulièrement de ses nouvelles. Nous conservons le fil en quelque sorte.

Et en Septembre Iris est de retour en Bretagne. Les choses ne se sont pas

déroulées comme prévu. Elle n’a pas supporté la vie à La Réunion et en particulier les conflits perpétuels avec sa belle-mère.

Le lien avec nous étant bien établi, Iris a directement eu le réflexe de nous

solliciter pour l’accompagner dans son installation dans sa nouvelle vie. Pour bien comprendre la situation, certains éléments sont à rappeler. A cette époque, Iris est déscolarisée, sans logement, sans aucune source de revenu à part la petite aide financière que son père lui envoie chaque mois. Son frère quant à lui vit à Lorient très modestement et cherche un emploi pour pouvoir s’en sortir. Il a accepté d’héberger temporairement sa sœur.

Ainsi, constatant son isolement et l’arrêt de son suivi éducatif du fait de ses 18

ans, le service a pris le relais à plusieurs niveaux. Plusieurs volets ont été travaillés en parallèle. D’un côté, le service a accompagné Iris dans toutes les démarches administratives à effectuer suivant sa situation, à savoir la sécurité sociale pour la mise en place de la CMU, sa déclaration de non-imposition, son inscription à l’ANPE et l’ASSEDIC. Nous l’avons remise en lien avec une assistante sociale CAF ainsi qu’avec son assistante sociale de secteur. Le but était de faire le point sur la situation financière d’Iris et de son frère afin de leur apporter un soutien financier temporaire en attendant que la situation se débloque.

D’un autre côté, le service a travaillé avec Iris sur son projet professionnel ainsi

que sur la possibilité de réintégrer un cursus de formation. Iris, très intéressée par les

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métiers tels que AMP ou auxiliaire de vie, était d’accord pour que l’on affine ce projet. Une remise en lien avec la Mission Locale de Lanester a permis suite à un travail de partenariat de faire avancer le projet et de remettre Iris dans une démarche de formation. Elle a donc intégré une POP (Plate-forme d’Orientation Professionnelle) en décembre 2007 pour découvrir ces différents métiers à travers des stages, pour pouvoir ensuite intégrer une formation qualifiante.

Évoquant souvent son désir d’indépendance et d’avoir son chez soi, nous avons accompagné également Iris dans quelques démarches. Nous pensions que c’était prématuré. Ne changeant pas d’avis, Iris a rencontré plusieurs organismes et s’est confrontée à la réalité : tant que sa situation financière et professionnelle n’était pas plus stabilisée, il était préférable qu’elle reste chez son frère, chose qui s’est produite et qui est toujours d’actualité à ce jour.

En parallèle à ces accompagnements plus techniques, il est important de

préciser que toutes ces démarches ont été entrecoupées de longs moments de discussion et de soutien au cours desquels le service épaulait Iris sur ses difficultés à gérer sa solitude et sur les différents sentiments de colère, d’injustice et de tristesse qu’elle ressentait. Sentiments qui parfois la portaient et la faisaient avancer. Sentiments qui parfois la rendaient très vulnérable et à la limite de tout abandonner.

Nous pensons que cet accompagnement n’est pas terminé mais nous observons

que le travail fourni en partenariat avec différentes instances a, pour l’instant, porté ses fruits.

Nous souhaitons illustrer notre propos en décrivant la situation de Marie-Catherine, jeune fille connue de notre équipe depuis plus de 2 ans maintenant. Cette situation n’est qu’un exemple d’accompagnement mais révèle bien la nécessité de travailler dans la durée pour faire émerger la demande des jeunes en respectant leur rythme et leur adhésion.

Marie-Catherine est une jeune fille qui a eu 16 ans en 2007. Nous avons fait sa

connaissance en 2005 en même temps qu’un autre groupe de jeunes filles qui passait du temps sur une aire de jeu. Nous leur avons proposé de participer à un atelier de Pop Art que nous organisons hebdomadairement pour entrer en lien avec certains jeunes du quartier. Ce groupe de filles s’est rapidement intéressé à cet atelier et l’a fréquenté très régulièrement. Marie-Catherine s’est révélée très douée en dessin avec des qualités artistiques réelles. Marie-Catherine est une jeune très à l’aise dans le groupe et moteur, cherchant la relation avec l’adulte. Dans le cadre de la rénovation urbaine et, en attendant qu’un logement neuf leur soit attribué, Marie-Catherine et sa famille ont déménagé sur un autre quartier de Lorient pendant quelques mois. Elle est venue de manière régulière à l’atelier malgré l’éloignement géographique.

Notre contact avec Marie-Catherine s’est cantonné à des échanges informels.

Toutefois, nous étions, à l’époque, déjà très soucieux de constater que cette jeune était très évasive sur les sujets autour de la famille et de la scolarité. Nous l’interrogions malgré tout sur sa scolarité, elle nous disait très brièvement qu’elle était inscrite pour la rentrée scolaire en CAP, rien de plus.

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Durant l’été 2007, Marie-Catherine a passé beaucoup de temps avec l’équipe éducative. Elle n’était pas forcément en demande, hormis le chantier et les quelques activités ou sorties auxquelles elle a participé. Sa recherche constante de l’adulte nous a fait rebondir sur le probable manque de communication et de présence qui faisait défaut à cette jeune.

Et puis, après 3 semaines de rencontres quotidiennes nécessaires à la

formulation d’une demande, Marie-Catherine s’est confiée à une des éducatrices. La jeune a enfin exprimé ses difficultés relationnelles familiales et ses inquiétudes vis-à-vis de son orientation scolaire car à une semaine de la rentrée elle n’était inscrite dans aucun établissement scolaire.

Avec Marie-Catherine, nous avons décidé d’axer notre accompagnement sur la

scolarité. (Contact avec l’ancien collège, accompagnement vers la Mission Locale, la Mijec, les recherches de stage)….. A travers cet accompagnement nous avons découvert toutes ses difficultés, des soucis de santé, physique et psychologique et la complexité d’accès à sa famille.

Aujourd’hui, nous continuons à l’accompagner dans ses démarches

d’orientation scolaire en partenariat avec la Mijec et les lieux de stage. Elle a avancé sur son projet professionnel, elle a cependant toujours besoin d’un soutien pour avancer dans ce dernier…

EXEMPLES DE SUIVIS FAMILLES

La famille : une mère seule avec 6 enfants (de 20 ans à 2 ans). Suite à l’accompagnement de l’aînée de la fratrie, la sœur cadette nous a sollicités pour une de ses petites sœurs qui n’avait pas les moyens d’intégrer son établissement scolaire à la rentrée.

Nous sommes alors entrés en relation avec la maman. Il a fallu 2 semaines pour

faire médiation entre l’école, le conseil général, la mairie et la famille. Connaissant la situation précaire de cette famille, nous l’avons accompagnée physiquement, pris contact par écrit et par téléphone avec les institutions. Il nous a semblé important de rassurer la famille sur le fait que la jeune était bien inscrite et attendue à l’école et que le seul souci relevait d’un problème administratif dont elle n’était pas responsable.

Cet exemple nous montre que le décalage entre le fonctionnement des

institutions et la précarité des familles entraîne des incompréhensions mutuelles. Ainsi, notre rôle est bien souvent de nous positionner comme médiateur dans l’intérêt de la famille. Dans de telles situations, notre réactivité et notre adaptation nous permettent d’éviter l’engrenage des problèmes source de stigmatisation supplémentaire pour ses familles.

La famille en question, composée maintenant de 6 enfants, est arrivée sur le quartier en 2004. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à un des membres de

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la fratrie, Alias. C’est à partir d’un accompagnement qui le concerne que nous avons pu travailler avec une partie des membres de la famille.

Alias a 14 ans en 2007. A son arrivée sur le quartier, on observe un enfant au

tempérament très introverti et réservé avec lequel il est très difficile d’établir le lien. Il fuit presque lorsqu’on l’approche et il refuse le contact. On lit sur son visage plus de la tristesse que de la une joie de vivre. Au fur et à mesure, Alias accepte de participer à l’atelier Pop’art et fait partie régulièrement des sorties que l’on organise à l’extérieur. Il apprivoise les membres de l’équipe petit à petit mais nous sentons toujours une retenue. En parallèle, un contact de rue s’établit avec la maman. Et la sœur d’Alias nous sollicite pour des démarches de recherche d’emploi.

Plus le temps passe et plus on sent Alias en confiance. Il vient vers nous

naturellement et nous sollicite régulièrement pour le pop’art et les chantiers du mercredi. Des temps individualisés passés avec lui permettent d’instaurer un dialogue plus poussé et même d’observer sur son visage des sourires.

Le travail avec la famille se met concrètement en place lorsque la maman

sollicite le service suite à une convocation du professeur principal pour évoquer les difficultés scolaires d’Alias qui semblent préoccupantes. La maman attend du service que l’on soit les porteurs de sa parole face à son incompréhension. L’école envisage de réorienter Alias vers une structure plus adaptée à ses capacités : un IME.

Une rencontre avec son professeur principal nous apporte des éléments sur les

raisons qui motivent l’école à parler de cette orientation. Le service va donc dans un premier temps apporter des explications à la maman et à l’enfant et va traduire ce que l’école leur renvoie. Il ne s’agit pas de les pousser à accepter cette situation mais plutôt de les aider à comprendre ce qui se passe. La famille vit très mal cette orientation car un des frères d’Alias est lui-même en IME. La maman craint notamment qu’en intégrant ce genre de structure, son fils ne puisse plus rebondir ensuite sur une formation qualifiante et qu’il soit pour toujours dans ce milieu.

Au fur et à mesure, la maman comprend pourquoi on parle d’un institut adapté

pour son fils et finit par accepter la situation. Le service accompagne la maman dans sa prise de décision concernant l’inscription d’Alias dans son nouvel établissement et travaille avec cette dernière autour de la parentalité. A cette période, Alias arrive à mettre des mots sur ses angoisses. Une visite de l’IME et une rencontre de la directrice est ainsi mise en place pour rassurer l’enfant et la maman et déstigmatiser l’image négative véhiculée par l’IME. Une discussion avec la sœur d’Alias permet également d’atténuer son discours très négatif. Il n’y aura qu’avec un des autres grands frères d’Alias que le dialogue ne pourra être instauré, les autres étant trop jeunes pour comprendre.

En juillet 2007, Alias intègre l’IME. Malgré ses angoisses et sa peur, il s’intègre

rapidement dans sa nouvelle structure. Les professionnels le voient évoluer et il sort de son silence. Des contacts réguliers avec la directrice permettent au service de suivre le fil. Quant à la famille, nous nous attachons à recueillir ses sentiments et ses impressions par rapport à Alias concernant son adaptation à l’IME. La maman et la sœur nous renvoient qu’elles sont rassurées car Alias a retrouvé le sourire et qu’il parle positivement des choses qu’il fait à l’IME. Il a plaisir à s’y rendre le matin. La maman a l’impression qu’il s’est débloqué et qu’il a trouvé un équilibre. De plus, le bilan avec l’équipe éducative de l’IME a montré que ce dernier a trouvé sa place dans un établissement dont le fonctionnement est adapté à sa personnalité et à ses capacités. Il s’avère qu’Alias a retrouvé confiance en lui et qu’il se projette positivement dans l’avenir. La proposition de

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l’IME consistant à l’accompagner dans un projet d’apprentissage à ses 16 ans correspond à ses attentes et satisfait la maman. De plus, les éducateurs de l’IME ont décelé chez Alias de réelles capacités sportives et travaillent en ce moment sur une possible intégration d’Alias dans le club de Hand de Lorient.

Des contacts réguliers avec sa famille et la directrice de l’IME nous permettent

de suivre les évolutions d’Alias et d’être un relais si besoin. De plus, Alias est un jeune toujours en lien avec le service à travers sa participation à nos projets (atelier, chantier, sortie…).

EXEMPLES DE FICHES PROJET

PROJET « OUVERTURE CULTURELLE » Finalité du projet

En s’appuyant sur les intérêts des jeunes, favoriser l’ouverture culturelle en s’ouvrant sur l’extérieur du quartier afin de favoriser les apports sur le plan de l’individuel (estime de soi, confiance en ses capacités) mais aussi du collectif (socialisation, insertion). Objectif global

Soutien aux actions et aux projets mis en place par les jeunes du quartier. Développer les relations avec des jeunes dans un autre contexte. Profiter de

ces temps forts pour susciter ou rendre possible une prise en charge de type individuel.

Favoriser l'accession à une vie sociale et culturelle ouverte sur l'extérieur de la cité.

Agir sur la dynamique de la cité. Adaptation des comportements, apprentissage de la réussite et de la responsabilité.

Moyens

Accompagnements par les éducateurs du Service de Prévention Spécialisée de Bois du Château.

Travail avec les partenaires (maison de quartier, centre social, municipalités…)

Budget du service dédié à l’organisation d’animations. Les chantiers contreparties pour le financement des activités. Le véhicule de service pour les déplacements des jeunes. Le travail de rue. Projet d’assister à un concert d’IDIR au Zénith de Paris au mois d’octobre

(financement du projet par un chantier contrepartie, élaboration d’un budget, organisation, partenariat)

Évaluation

L’évaluation pour être pertinente devra s’inscrire dans la durée. Cependant certains indicateurs peuvent permettre une première analyse. En effet l’activité peut être considérée positive si :

Les jeunes et adultes partagent de bons moments (critères : satisfaction, échanges sur l’activité, enthousiasme).

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Développement de la solidarité et de l’autonomie dans le groupe (Critères : émulation, prise d’initiative, vie du groupe en dehors de l’activité).

Développement des liens avec ces jeunes (Critères : les jeunes parlent de leurs difficultés, les demandes d’accompagnement émergent).

Sur le long terme, l’activité aura atteint ses objectifs si :

les relations sont bien établies et solides. (Critères : durée, fréquence, qualité des échanges)

les jeunes proposent de façon autonome des sorties culturelles et souhaitent sortir du quartier afin de découvrir autre chose (Critères : émergence de demandes, conduite de projet).

les jeunes reprennent confiance en leurs capacités (meilleure estime de soi). l’activité participe au travail de socialisation et d’insertion des jeunes

(Critères : amélioration de la situation sociale et professionnelle du jeune.) Bilan

Dans l’optique d’illustrer la mise en place de ce projet, nous avons choisi de développer plus particulièrement le bilan du séjour à Paris. En effet du 20 au 21 octobre 2007, 5 jeunes femmes, de 16 à 22 ans, du quartier du Bois du Château ont assisté au concert d’Idir au Zénith de Paris. Ce week-end a été encadré par un éducateur et un stagiaire du service.

Le séjour s’est avéré positif. Un bilan avec les jeunes ainsi qu’avec l’équipe a

permis de mettre en avant divers éléments. Sur le plan culturel, le fait d’assister au concert d’Idir apparaît intéressant. Ce concert offrait l’avantage de réunir autour de ce musicien, différents invités, d’horizons variés (hip-hop, rap). Ainsi, ces jeunes ont pu, par l’intermédiaire d’artistes qu’elles connaissaient déjà, découvrir la richesse de la culture kabyle qui leur était jusqu’alors méconnue.

Sur le plan du collectif, nous nous sommes appuyés sur la dynamique positive

existante dans ce groupe. Les différents retours montrent que le groupe a passé un moment agréable, ce constat étant partagé par les éducateurs. Les jeunes ont cependant regretté le fait que ce séjour se soit déroulé sur 2 jours. Ces dernières ont eu l’impression de ne pas pouvoir « se poser ». En effet, ce week-end était marqué par une grève des transports en commun. La circulation, de ce fait, était rendue très difficile. Nous avons donc passé, notamment le samedi, beaucoup de temps dans la voiture, les visites prévues étant impossibles ou repoussées, quant cela était possible, au lendemain.

Nous avons pu noter, de plus, que ces jeunes femmes ont respecté le cadre

posé. Elles ont su faire preuve d’initiative et d’autonomie lorsque les situations le permettaient. Elles ont, par exemple, réfléchi aux lignes de transports en commun qu’il fallait emprunter pour se rendre aux endroits qu’elles souhaitaient visiter. Les jeunes ont pu, de plus, flâner aux Puces le dimanche matin et être ponctuelles au rendez-vous que les éducateurs leur avaient fixé.

Ces moments ont été aussi l’occasion pour ces jeunes de prendre du recul sur ce

qu’elles pouvaient vivre sur leur quartier. Lors du retour sur le Bois du Château, elles ont ainsi pu souligner la tranquillité régnante sur le quartier par rapport à ce qu’elles avaient pu observer pendant 2 jours à Paris.

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Enfin, il est intéressant de noter que certains jeunes du groupe ont su se réapproprier ce qu’elles avaient vécu durant ce séjour pour le transposer à l’organisation de vacances à Paris lors des prochaines fêtes de Noël. Elles nous ont ainsi sollicités sur les procédures de réservations des auberges de jeunesse.

Sur le plan individuel, ce projet a permis de créer un lien plus fort avec les jeunes. Des demandes d’accompagnement ont ainsi émergé. Ainsi, une jeune nous a fait part de sa volonté d’une reprise d’activité professionnelle et nous a questionnés sur les démarches qu’elle pouvait entreprendre dans cette optique.

Pour les 2 jeunes mamans du groupe, il ressort que ces moments leur

permettent de « souffler un peu » et de prendre un peu de temps pour elles, ce qu’elles n’avaient pas pu faire depuis la naissance de leurs enfants. Au fil du week-end elles ont, cependant, pu se rendre compte de l’attachement qu’elles ressentaient pour leurs enfants.

De façon induite, nous avons aussi observé la mobilisation des pères qui ont dû

assurer durant ce week-end la garde des enfants. Nous avions déjà remarqué l’implication des pères lors de la fête de quartier. Ces derniers, même s’ils n’avaient pas participé directement à l’animation du stand photo, étaient présents durant tout l’après midi.

Des questionnements autour de l’éducation des enfants ont été aussi abordés

avec ces mamans. L’idée de la création d’un lieu d’échange autour de la famille a alors pris forme.

En conclusion, nous pouvons dire que les objectifs fixés pour ce séjour sont

atteints. Nous pouvons noter qu’à la suite de ce séjour (et en s’appuyant sur le principe du projet culturel selon lequel les propositions d’activité doivent se faire de façon alternée entre les éducateurs et les jeunes) des demandes ont émergées. Même si le groupe s’est scindé en deux, ces derniers se sont élargis à d’autres jeunes. Ainsi un premier groupe s’oriente vers le projet d’assister à un spectacle de patinage artistique. Le second groupe constitué des jeunes mamans, sollicite le service pour l’organisation d’un séjour familial à la ferme.

PROJET JARDIN COLLECTIF PUBLIC CONCERNE

Les parents et leurs enfants des quartiers sur lesquels nous intervenons ; Caractéristiques générales et spécifiques des destinataires :

Des parents en situation de précarité par rapport à l’emploi Des parents qui n’ont pas pour habitude de sortir de leur quartier. Des parents qui ont une relation fragilisée avec leurs enfants.

OBJECTIFS GLOBAUX ET OPÉRATIONNELS Amener le public concerné à être valorisé dans ses compétences grâce à un support :

Faciliter la valorisation des personnes grâce à la récolte de leurs produits Faire en sorte que chaque personne puisse partager avec le groupe ses

compétences et son savoir-faire Permettre à des adultes en situation de précarité par rapport à l’emploi d’avoir un

repère en terme d’activité, dans la semaine : Permettre au public de s’inscrire dans une activité à moyen terme

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Donner des repères temporels grâce à la régularité que requiert le jardinage

Amener les adultes à consolider les liens avec leurs enfants : Faciliter la communication entre parents et enfants grâce à un support

commun Amener les parents à transmettre à leurs enfants leurs savoir-faire

Donner au public, la possibilité d’accéder au jardinage : Permettre à des familles de pouvoir cultiver un jardin Leur donner accès à des produits de bonne qualité à moindre coût Transmettre au public suffisamment de savoir-faire pour qu’il puisse

cultiver un jardin de manière indépendante Permettre au public d’avoir une ouverture sur un lieu relativement neutre, extérieur à

leur quartier : Permettre au public de sortir du quartier Amener le public à rompre avec la vie quotidienne de manière régulière Amener le public à connaître d’autres personnes de quartiers différents

Permettre l’accès à une activité de détente : Favoriser un mieux-être grâce à une activité qui permet de se détendre Permettre aux familles l’accès à une activité à moindre coût

Permettre au groupe de développer un sentiment de solidarité : Faciliter les échanges entre les personnes en créant un jardin collectif qui

appartient à tous (et non des parcelles individuelles) Amener les familles à partager entre elles équitablement les récoltes Amener les familles à réaliser des repas entre elles grâce aux récoltes

Permettre au public de se distinguer des notions d’immédiateté de notre société de consommation :

Travailler à la temporalité en fonctionnant au gré des saisons Travailler à l’acceptation du différé (attendre que les graines poussent, que

les plans se développent, les contraintes météo, etc.). Favoriser des démarches citoyennes quant au respect de la nature :

Permettre une meilleure connaissance de la nature et de ses ressources Savoir s’adapter au rythme de la nature Savoir se saisir des ressources de la nature (récolte) en la respectant.

ORGANISATION ET MOYENS PEDAGOGIQUES

De septembre à décembre : Obtenir grâce à la ville de Lanester une parcelle de terrain. Anticipation du budget. Rédaction d’une charte avec les habitants pour établir des règles de

fonctionnement dans le jardin. Formation aux techniques de la culture biologique. Récolte d’informations et de conseils avec les associations de jardinage

solidaire ou jardinage biologique. Développer des partenariats. Prendre contact avec les familles intéressées (questionnaire), les amener vers

ce projet en les sensibilisant (sorties familles dans des jardins familiaux ou pour une cueillette ou à des animations autour du jardinage).

Récupération de matériel (outils, semences…). Défrichage du jardin.

A noter qu’il nous paraît intéressant que le jardin soit également un support de chantiers contreparties avec les adolescents (clôture, défrichage…).

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De janvier à avril Plantation Entretien régulier avec les familles Bilan de mi-parcours

De mai à décembre Récolte (possibilité d’organiser un atelier cuisine puis un repas avec les

produits récoltés) Entretien du jardin Bilan du projet

MODE DE TRAVAIL Sensibilisation des familles au jardinage par le biais d’un questionnaire et de

sorties autour du jardinage. Formation de l’équipe aux différentes techniques. Intervention de partenaires en ce qui concerne le défrichage (ex : le syndicat

du Scorff). Adaptation du projet au fil du temps (départs de familles, gestion du

jardin…). Accompagnement régulier de l’équipe auprès des familles (assiduité,

roulement des éducateurs référents…).

PARTENAIRES Le Syndicat du Bassin du Scorff (collectivité locale associée à Cap Lorient)

pour des conseils, de la documentation, une sensibilisation à la culture biologique, une intervention sur le terrain.

Association des Jardins Familiaux de Ploemeur (conseils, sensibilisation). Mairie de Lanester : prêt de matériel, de main-d’œuvre, d’une parcelle. Le Jardin dans tous ses états (démarche de projet en rapport avec le jardin

collectif) Le Jardin de St Urchaud (conseils, transmission des expériences) Les Apprentis Nature à SENE (formation à la culture biologique) Jardiland (don de semences, de plants ?)

La Médiathèque de Lanester : prêt de livres pour nous documenter QUESTIONS EN SUSPENS ET A TRAVAILLER

Nombre de participants Implication du service en terme d’organisation Durée du projet (une saison « test » pour commencer) Le nom du jardin

INDICATEURS D’ÉVALUATION L’action sera jugée positive : Si le public prend du plaisir à se rendre au jardin (familles et enfants). Si le public se sent valorisé par son travail, s’il met en avant son expérience. Si le public parle de son action sur le quartier. Si l’ensemble du groupe se constitue et fonctionne sur des principes de

solidarité. Si le public est demandeur de poursuivre l’action. Si le public est présent, s’investit et est régulier dans sa démarche Si le public est sensible aux valeurs transmises grâce au jardin (retour à la

nature, respect de l’environnement et de son milieu).

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BILAN DE L’ACTION « JARDIN COLLECTIF OU PARTEAGE »

AU PREALABLE DE L’ACTION - SEPTEMBRE A DECEMBRE 2006

Divers contacts sont pris par l’équipe tant pour obtenir une parcelle de terre, des outils, que pour établir de futurs partenariats, rechercher des informations, des savoir-faire, etc.… A ce titre des rencontres plus que d’autres ont pu être aidantes :

Ville de Lanester : soutien du projet, mise à disposition d’une parcelle et d’un financement (via le dispositif du CUCS).

Syndicat du Bassin du Scorff : orientation, conseils, mise en place d’une intervention sur site.

L’Association des Jardins Familiaux de Ploemeur : informations, conseils, échanges (de bons procédés, de semis, etc…).

Les Jardins d’Errand : conseils, informations. Association les Apprentis Nature : formation autour du jardinage biologique

et pédagogique pour 2 membres de l’équipe.

1. LES DIFFÉRENTS TEMPS DU JARDIN PARTAGE 1.1 LE JARDINAGE ADULTE (OU FAMILES)

Il se déroule sur 1 à 2 ½ journées par semaine. Il concerne 2 habitantes de Kesler, 3 habitantes de Toulhouët et 2 habitantes de Locunel. Parfois, elles ont été accompagnées de leurs enfants.

Ces temps de jardinage ont débuté au mois de février 2007 et se sont poursuivis

tout au long de l’année. Encadrement par 1 à 2 éducateurs. Au programme : Débroussaillage et élagage Travail de la terre Semis et plantations Entretien et désherbage Récoltes

1.2 LES CHANTIERS JEUNES

Sur la base de chantiers rémunérés, un des supports éducatifs du Service de prévention auprès du public jeune (à partir de 16 ans).

Décembre 2006 : clôture du jardin. 3 jeunes au total, âgés de 16 à 20 ans (habitant Kesler et Locunel) sont intervenus sur le chantier. L’un d’eux initialement prévu ayant abandonné au deuxième jour, nous avons donc sollicité un jeune immédiatement disponible pour travailler avec nous.

Déroulement du chantier sur 6 journées et demi (l’équivalent de 45 heures de

travail par jeune). Encadrement par 1 à 2 éducateurs. Au programme : Nettoyage de la parcelle Débroussaillage Mise en nourrice des rosiers enlèvement de l’ancienne clôture Pose d’une clôture neuve (piquets, scellement, grillage). Mise en place d’un portail

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Avril-Mai 2007 : construction d’un cabanon de jardin. (chantier en 2 parties). 3 jeunes de 16 à 19 ans (habitant Kesler et Locunel). Déroulement du chantier sur 6 journées (l’équivalent de 42 heures de travail par jeune). Encadrement par 2 éducateurs. Au programme !

Travail du terrain (décaissement) Maçonnerie (dalle béton préalable à la cabane) Découpe du bois en atelier Montage/assemblage en atelier et sur place Pose de la toiture en tôle

Du 9 au 11 mai : 2ème partie : 3 jeunes de 16 à 20 ans. 2 d’entre eux ayant travaillé

sur la première partie du chantier et un remplacement effectué en raison de l’indisponibilité du troisième (entrée en stage). Déroulement du chantier sur 3 journées (équivalent de 21 heures de travail par jeune). Encadrement par 2 éducateurs. Au programme :

Pose de la toiture en tôle plus gouttières Finitions Lissage de la dalle béton.

1.3 LES ATELIERS ADOLESCENTS

Sur la base de chantiers contreparties, un des supports éducatifs du Service de prévention auprès du public adolescent (moins de 16 ans). Chantier contrepartie : travaux effectués sur la base d’une contrepartie en achats ou activités pour un crédit de 4 euros de l’heure. Tâches adaptées à l’âge et à la capacité physique de chacun, le reste étant pris en charge par l’éducateur.

8 jeunes de 12 à 15 ans ont participé à ces chantiers (quartiers de Kesler et

Locunel). Déroulement par demi-journées (le mercredi après-midi) de septembre à novembre 2007 et par cycle (programme) :

Défrichage (partie arrière du jardin non travaillée plus talus) Fabrication d’un bac à compost Construction et pose d’une barrière 2 à 3 adolescents présents par atelier et encadrés par 1 à 2 éducateurs.

2. L’ÉVALUATION DES ACTIONS 2.1 LE JARDINAGE AUDULTE (OU FAMILLE)

Globalement, l’équipe a pu effectuer un travail avec les adultes (parfois accompagnés de leurs enfants).Toutefois, certaines périodes ont été marquées par la non-régularité, voire des arrêts temporaires de quelques habitantes (fragilité due à leur état de santé physique/psychologique). Le travail au jardin s’en est retrouvé ralenti. Quoi qu’il en soit, nous pouvons remarquer des effets positifs.

Ce bien-être est exprimé par les femmes elles-mêmes et constaté aussi par l’équipe. Le jardin correspond à un lieu où l’on se détend, où l’on prend du plaisir et où on noue ou renoue contact avec la nature.

Cela donne la possibilité à des familles logeant en appartement de pouvoir cultiver un jardin et c’est permettre à des familles modestes (en difficultés financières) de pouvoir le faire à moindre coût (pas de participation financière demandée, matériel fourni et chacun apporte des semis, des plants, en fonction de ses moyens).

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Cela a permis de reprendre des repères en terme d’activité : régularité de présence, honorer les rendez-vous fixés, récolte possible que si travail fourni en amont, travail en équipe, etc.…

Cela a facilité le lien social, d’une part en permettant à un groupe de doper un

sentiment de solidarité : on s’entraide, on échange, on partage, on décide ensemble…, d’autre part en consolidant les liens parents-enfants lorsqu’ils viennent ensemble : on communique, on apprend l’un de l’autre, on apaise les conflits…

Exemple : Madame Capucine, sujette à une fragilité psychologique importante, ne sortait plus de son logement, même les courses étaient effectuées par les enfants. Sur notre proposition, elle accepte néanmoins « d’essayer » de venir au jardin. Elle se prend au jeu, même si certaines semaines sont plus difficiles. Les enfants se réjouissent de la voir sortir. Les deux derniers, âgés de 10 ans, l’accompagnent parfois et cela permet de leur consacrer du temps « individuel » dont ils ne bénéficient pas ou peu à la maison. 2.2 LES CHANTIERS JEUNES

Les chantiers ont permis d’inscrire des jeunes, sans projet immédiat (sortis du système scolaire ou de formation, sans travail…) dans une activité. Dans l’ensemble, nous avons pu observer tant l’implication que l’application des jeunes aux tâches demandées même si un jeune (sur les 6 au total) n’a pas, quant à lui, pu tenir ses engagements. Un lien éducatif s’est créé autour d’un objet commun. Les jeunes ont participé aux réflexions qui se sont présentées au fur et à mesure du chantier en contribuant à la résolution des problèmes techniques inhérents à la bonne réalisation du projet. Cela a également permis d’évaluer leurs capacités à mener à bien la réalisation de projets professionnels qui se présentent lors d’éventuels suivis éducatifs et qui font suite au chantier : capacité à respecter un cadre professionnel (c’est-à-dire horaires, règles de sécurité, travail en équipe…) et capacités individuelles (physiques, prise d’initiatives, temps de concentration…). Le travail réalisé a été bien fait et peut être observable par tous (voisins, partenaires, etc.), ce qui révèle le potentiel de ces jeunes.

L’équipe éducative a pu, par l’intermédiaire de ce chantier, entamer une relation

avec chacun de ces jeunes et continue de suivre leur progression dans les contacts qu’elle poursuit avec eux sur les quartiers.

2.3 LES ATELIERS ADOLESCENTS

Tant les jeunes que les familles apprécient le principe de la contrepartie qui reconnaît la contribution de ces premiers à un ouvrage qui sert à la collectivité. Les familles, ou les habitants, se sont maintes fois exprimées sur l’utilité, à leurs yeux, de l’action.

Chez les jeunes, on constate un vif intérêt pour le cadre de travail (plusieurs d’entre eux se sont empressés d’en parler à leurs camarades de quartier : « le jardin, ça pète » !) et il nous apparaît tout à fait intéressant qu’ils se sentent bien dans cet espace hors quartier « d’appartenance » et hors cité. Ils ont su montrer leur motivation pour le bricolage et leur capacité à apprendre puis à faire.

Le jardin s’est révélé être un lieu porteur d’échanges avec l’adulte et a donné la

possibilité à l’éducateur de poursuivre un travail éducatif avec l’adolescent et/ou sa famille.

Au total, ce sont 7 adultes et 17 jeunes qui auront bénéficié de cette action.

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3. PERSPECTIVES 2008

L’année 2007 constitue pour le projet jardin partagé une année « test » et l’équipe du Service de prévention s’y est investie pas à pas. Aujourd’hui que des familles se sont fidélisées et que les adolescents montrent de l’intérêt à poursuivre des ateliers, l’équipe songe à maintenir et renforcer le projet.

Le rendez-vous hebdomadaire au jardin (jardinage, entretien…) sera poursuivi : En élargissant à de nouvelles familles Avec la perspective d’ateliers cuisine ponctuels liés aux récoltes Avec l’aménagement d’une partie détente (pelouse, tables et chaises…) pour

des temps pique-nique en famille ou des temps communs avec les jeunes des ateliers

Avec quelques sorties visites de jardins en Bretagne, à la recherche de savoir-faire.

Des ateliers chantiers plus réguliers : Mise en couleur de la cabane (peinture et fresque) Étagères de rangement dans la cabane Autre bac à compost Petites verrières pour semis précoces Nichoirs …/…

CHANTIER REMUNERE A KERPAPE DU 24 AU 31 JANVIER 2007

OBJECTIFS Utiliser le support chantier pour rentrer en relation avec 2 jeunes sans

solution (scolaire ou professionnelle). Maintenir le partenariat avec Kerpape sur ce type de chantier.

OBJECTIFS OPÉRATIONNELS

Restauration d’une classe entière de Kerpape : • Sol : décollage du revêtement existant, nettoyage ragréage, ponçage,

rebouchage, pause de revêtement, soudure à froid, … • Peinture : fixateur, couche de peinture

Permettre l’apprentissage d’une restauration complète d’une pièce. Découverte de quelques facettes des métiers de la décoration d’intérieur. Découverte d’une partie de l’univers des enfants scolarisés à Kerpape et de

quelques facettes de cette institution (locaux, personnels, usagers, …) PUBLIC

2 jeunes non scolarisés et sans emploi de 16 ans, peu connus du service et en demande de travailler.

ORGANISATION ET MOYENS PÉDAGOGIQUES

5 jours, du 24 au 31 janvier (pause d’un week-end de 3 jours pour respect du temps de séchage du sol et pour alléger la semaine de travail) et permettre au technicien de maintenir un atelier le vendredi à Kerpape..

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35 heures de travail par jeune, de 9 h à 12h30 et de 13h30 à 17 h (les horaires sont fixés en accord avec le technicien).

Chantier contractualisé et rémunéré par la Sauvegarde 56. Le comptable vient expliquer la fiche de salaire des jeunes.

Les temps de repas, 1 heure le midi ; cette heure sera négociée avec les jeunes. (2 repas pris au restaurant, à l’extérieur et 4 repas pris au Club de Kerpape sous forme de pique-nique).

ENCADREMENT

Choix de l’équipe de faire un point avec les jeunes en fin de chantier : éducateur/jeune et technicien/éducateur/jeunes.

2 types de choix selon le besoin des jeunes : • Soit un éducateur pendant tout le chantier avec des temps de repas

avec l’équipe éducative quand les repas sont au club. • Soit une alternance de 2 éducateurs sur le chantier (matin, transition

le midi pendant le repas et l’après-midi). S’appuyer sur les capacités du technicien pour garantir un savoir-faire

technique de professionnels aux jeunes et à l’équipe éducative.

ÉVALUATION L’action sera jugée positive :

Si les travaux sont entièrement réalisés. Si la réalisation est de qualité. S’il y a satisfaction de la part des jeunes, du technicien, des éducateurs et de

l’institution. Si l’ambiance est bonne. Si cette action débouche sur des suivis, sur des liens favorisant la relation

éducative. Si les jeunes ont acquis une technicité. Si les jeunes ont pris connaissance de différentes dimensions de

l'établissement de Kerpape (usagers, différents handicaps, modes de fonctionnement : classes pour enfants, soins, différents corps de métiers).

BILAN

ORGANISATION 2 garçons de 16 ans ont réalisé le chantier. L’encadrement du chantier a été réalisé par un éducateur et une éducatrice

stagiaire du service ; 3 repas ont été pris en commun. Les jeunes ont été présents sur l’ensemble du

chantier (35 heures prévues et réalisées par chaque jeune). Ils ont été ponctuels.

Un bilan a été effectué avec chaque jeune à la fin du chantier avec la présence du technicien.

Le chantier aurait pu être réalisé en 30 heures si un incident technique n’était pas survenu, d’où l’importance d’avoir une marge d’heures.

Un gâteau a été offert par Monsieur LEMASSON le dernier jour. ÉVALUATION

Réalisation de l’ensemble des travaux prévus. Restauration de qualité d’une classe entière (peinture et sol).

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Satisfaction du technicien Monsieur LEMASSON sur la qualité du travail effectué.

Bonne entente générale mais peu d’échanges entre eux et avec le technicien. Les jeunes ont constaté les handicaps des personnes accueillies à Kerpape. Pour ces 2 jeunes, le chantier était une reprise d’activité. Ils ont été ponctuels

et ont tenu le rythme toute la semaine, malgré les difficultés exprimées : • Pénibilité de certaines tâches (ponçage et application de la colle) • Fatigue physique et difficulté à se lever le matin.

Ils ont tous les 2 exprimé à la fin du chantier qu’ils avaient envie de reprendre quelque chose (un travail, une formation…)

PERSPECTIVES

Suite à ce chantier, les deux jeunes ont été orientés vers la Mission Locale Après le dernier chantier qui sera fait par l’équipe du Bois du Château,

l’école de Kerpape prévoit d’offrir un pot à tous les jeunes qui ont participé aux différents chantiers.

Prévoir une rencontre entre le service et Kerpape pour faire un bilan général et voir les orientations de ce partenariat.

CHANTIER REMUNERE CRP - 23 AVRIL AU 3 MAI 2007 OBJECTIFS

Utiliser le support chantier rémunéré pour 3 jeunes connus du service, n’ayant jamais participé à un chantier de ce type, et sans emploi à ce moment-là.

Diversifier le partenariat et valoriser le patrimoine et la connaissance de notre association.

Bénéficier des apports du technicien pour transmettre des savoir-faire professionnels aux jeunes.

OBJECTIFS OPÉRATIONNELS

Travaux de démolition dans les nouveaux locaux du CRP. Démolition de cloisons, de dalles. Démontage d’étagères, de placards, de robinetterie et de sanitaires. Tri, enlèvement et dépôt en déchetterie des gravats.

PUBLIC

3 jeunes (20-22 ans) connus du service, sans emploi ORGANISATION ET MOYENS PÉDAGOGIQUES

5 jours de chantier du 23 avril au 3 mai 2007 avec une pause de 6 jours pour des raisons d‘organisation et pour permettre une coupure par rapport à la pénibilité des tâches de démolition.

35 heures de travail par jeune, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h30. Chantier contractualisé et rémunéré par la Sauvegarde 56. Temps de repas d’une heure le midi, pris sur place sous forme de pique-

nique, pris en charge par le service.

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ENCADREMENT Encadrement par un éducateur et présence du technicien (agent d’entretien

de la Sauvegarde) sur l’ensemble du chantier. Nécessité d’être 2 encadrants pour permettre les aller-retour à la déchetterie.

ÉVALUATION L’action sera jugée positive :

Si les travaux principaux de démolition et d’enlèvement des gravats sont réalisés.

S’il y a satisfaction du technicien, des jeunes, de l'éducateur et du CRP. Si les jeunes ont acquis une technicité. Si l’action débouche sur des accompagnements. Si les jeunes manifestent le souhait de reprendre une activité.

BILAN

3 jeunes ont réalisé le chantier, 2 de 20 ans, 1 de 22 ans. Présence et ponctualité des jeunes sur l’ensemble de la semaine ; l’ensemble

des heures prévues a été réalisé (35 heures par jeune). Les principaux travaux de démolition et d’enlèvement des gravats ont été

terminés sur la semaine. L’avancement des travaux a été constaté et reconnu tant par le technicien que par la direction du CRP (passage de Monsieur CARTRON sur le chantier).

Importance et nécessité constatées d’avoir une coupure (chantier à cheval sur 2 semaines) par rapport à la pénibilité des travaux.

Dans ce sens, nécessité également de recruter des jeunes avec une capacité physique suffisante pour ce genre de travaux.

Bonne ambiance dans l’ensemble sur le temps de travail comme sur le temps de pause du midi pris ensemble sur place avec la présence du technicien.

Difficulté d’organisation pour une journée avec l’absence du technicien en arrêt maladie. Nécessité d’utiliser une remorque et de faire les différents tours à la déchetterie tous ensemble.

Prévoir pour ce type de chantier un temps de préparation par rapport aux risques : • Fournir le matériel de protection pour les jeunes et les encadrants. • Inclure si possible dans le contrat de travail une close quant à la

nécessité de porter ces protections. Le recrutement et la mise en route ont été possibles de manière très réactive

étant donné que les jeunes étaient connus du service et faciles à contacter. Dans l’idéal, prévoir un temps de recrutement plus conséquent.

Une semaine après le chantier, 2 jeunes ont été accompagnés pour une inscription en agence d’intérim (agroalimentaire) sur Quimperlé et un contrat intérimaire a débuté le lendemain ; le 3ème jeune a entamé un contrat à temps partiel dans une grande surface.