le randonneur picto-charentais n° 19 octobre 2014

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LE RANDONNEUR PICTO-CHARENTAIS Bulletin bisannuel de l’Amicale des Randonneurs Cyclos-Touristes Picto-Charentais N° 19 octobre 2014 UN TOUT PETIT PEU DE VÉLOSOPHIE... Lors de notre toute récente Assemblée Générale en Charente, nous avons évoqué un certain nombre de thèmes liés à la notion de bien vivre ensemble, d'appartenance à un groupe, de respect et de liberté... Diable ! Qui n'a pas assisté à cette fructueuse après-midi pourrait se demander si notre docte assemblée n'était en réalité pas un regroupement de sages, aux tempes plus ou moins grisonnantes, à la démarche plus ou moins assurée, à la recherche de l'ultime vérité de la vie... Et pourtant, simples cyclotouristes que nous sommes, ne devons-nous pas nous poser ce genre de questions et en rechercher les traces dans notre pratique amicaliste ? Rassembler une quarantaine d'individus aux personnalités marquées et au vécu souvent fort différent ne va évidemment pas de soi et passe par l’établissement de règles simples, discutées et finalement acceptées ; des règles qui ne sont cependant pas immuables, qui peuvent également évoluer au fil du temps, des événements, des individus mais qui doivent rester connues et reconnues par l'ensemble du groupe. L'une de ces règles, celle qui a été la plus discutée à Triac, est celle de la liberté de chacun(e), liberté de répondre mais aussi de ne pas répondre présent à l'invitation d'un Ami, liberté de faire d'autres choix sans avoir à se justifier mais en prévenant de sa présence ou de son absence, le respect de l'organisateur passe par là et il semble important de ne pas oublier cette plus élémentaire règle de bien vivre ensemble. En 2015, de nouveaux Arctistes vont se joindre à nous, renforçant ainsi notre diversité, de parcours de vie, de caractère, de culture cycliste mais aussi d’origine géographique ; ainsi la Gironde, la Charente, l'Orléanais font leur apparition – ou se renforce – au sein de l'ARC picto-charentais, décidément bien en avance sur la future réforme territoriale proposée par ailleurs ! Ces nouveaux Amis vont sans conteste souhaiter nous faire découvrir leur région, vont dans les années à venir être la source d'un nouveau dynamisme au sein de l 'Amicale et nous ne pouvons que nous réjouir de ce « sang neuf », nul groupe n'étant à l'abri d'un assoupissement parfois fatal. Une conséquence de ces arrivées sera forcément l'éloignement de certaines propositions, éloignement qui dispersera vraisemblablement les participants et verra donc la participation s'amoindrir dans certains cas. Est-ce grave ? Je ne le crois pas, la qualité ne dépendant pas de la quantité, la réussite d'un week-end de l'ARC se mesurant davantage par la satisfaction de l'organisateur et de ses Amis présents que par des données quantitatives de peu de valeur. Une autre conséquence, dérivée directement de la première, est qu'il conviendra à l'hôte d'une journée, d'un week-end ou d'une semaine de ne pas oublier de rester simple dans ses propositions, les invités venant chercher avant tout chaleur humaine et plaisir de la découverte. Jean-Yves sur une idée de Pierre et André SOMMAIRE 1 : Les Arctistes Associés 4 : L'ARC en selle : Ribérac Pont-Chouette Castelnau-Montratier Chef-Boutonne Triac-Lautrait Mon dernier BPF La Route des Cèdres Le Mans – Rennes Morvan Plateau du Retord Richelieu 27 : L'ARC et le Randonneur : Saintes Langres 31 : L'ARC gourmand : après l'effort, le réconfort Le Randonneur Picto-Charentais 19 – octobre 2014 Directeur de publication : Jean-Yves MOUNIER Comité de rédaction : André COUDERC, Jean-Yves MOUNIER, Michel RENOU Maquettistes : André COUDERC, Patrice LANDREVIE, Pierre LESPRIT, Jean-Yves MOUNIER Comité de relecture : Marie-Claude et André COUDERC, Jean ERISSET, Pierre LESPRIT, Jean-Yves MOUNIER Ont participé à ce numéro : Marie-Claude et André COUDERC, Frédéric COURTOIS, Véronique COUTAND, Gérard GOMY, Gaby GUYONNEAU, Patrice LANDREVIE, Jean-Christophe LAUGIER, Pierre LESPRIT, Paul MARTIN, Jean-Yves MOUNIER, Théo PISKORZ, Bruno QUIRY, Françoise et Michel RENOU, Marie-Rose SOLBACH, Hélène VERON. Diffusion : 80 exemplaires Imprimé par nos soins Prochain numéro : avril 2015 ; envoyez récits, anecdotes, opinions… avant le 15 mars 2015 Pas touche !

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Page 1: LE RANDONNEUR PICTO-CHARENTAIS N° 19 octobre 2014

LE RANDONNEUR PICTO-CHARENTAIS Bulletin bisannuel

de l’Amicale des Randonneurs Cyclos-TouristesPicto-Charentais

N° 19

octobre 2014

UN TOUT PETIT PEU DE VÉLOSOPHIE...

Lors de notre toute récente Assemblée Générale enCharente, nous avons évoqué un certain nombre de thèmes liés àla notion de bien vivre ensemble, d'appartenance à un groupe, derespect et de liberté... Diable ! Qui n'a pas assisté à cettefructueuse après-midi pourrait se demander si notre docteassemblée n'était en réalité pas un regroupement de sages, auxtempes plus ou moins grisonnantes, à la démarche plus ou moinsassurée, à la recherche de l'ultime vérité de la vie...

Et pourtant, simples cyclotouristes que nous sommes, nedevons-nous pas nous poser ce genre de questions et enrechercher les traces dans notre pratique amicaliste ? Rassemblerune quarantaine d'individus aux personnalités marquées et auvécu souvent fort différent ne va évidemment pas de soi et passepar l’établissement de règles simples, discutées et finalementacceptées ; des règles qui ne sont cependant pas immuables, quipeuvent également évoluer au fil du temps, des événements, desindividus mais qui doivent rester connues et reconnues parl'ensemble du groupe.

L'une de ces règles, celle qui a été la plus discutée à Triac,est celle de la liberté de chacun(e), liberté de répondre mais ausside ne pas répondre présent à l'invitation d'un Ami, liberté de faired'autres choix sans avoir à se justifier mais en prévenant de saprésence ou de son absence, le respect de l'organisateur passe parlà et il semble important de ne pas oublier cette plus élémentairerègle de bien vivre ensemble.

En 2015, de nouveaux Arctistes vont se joindre à nous,renforçant ainsi notre diversité, de parcours de vie, de caractère,de culture cycliste mais aussi d’origine géographique ; ainsi laGironde, la Charente, l'Orléanais font leur apparition – ou serenforce – au sein de l'ARC picto-charentais, décidément bien enavance sur la future réforme territoriale proposée par ailleurs !Ces nouveaux Amis vont sans conteste souhaiter nous fairedécouvrir leur région, vont dans les années à venir être la sourced'un nouveau dynamisme au sein de l 'Amicale et nous nepouvons que nous réjouir de ce « sang neuf », nul groupe n'étant àl'abri d'un assoupissement parfois fatal. Une conséquence de cesarrivées sera forcément l'éloignement de certaines propositions,éloignement qui dispersera vraisemblablement les participants etverra donc la participation s'amoindrir dans certains cas. Est-cegrave ? Je ne le crois pas, la qualité ne dépendant pas de laquantité, la réussite d'un week-end de l'ARC se mesurantdavantage par la satisfaction de l'organisateur et de ses Amisprésents que par des données quantitatives de peu de valeur. Uneautre conséquence, dérivée directement de la première, est qu'ilconviendra à l'hôte d'une journée, d'un week-end ou d'unesemaine de ne pas oublier de rester simple dans ses propositions,les invités venant chercher avant tout chaleur humaine et plaisirde la découverte.

Jean-Yves sur une idée de Pierre et André

SOMMAIRE

1 : Les Arctistes Associés 4 : L'ARC en selle :

• Ribérac• Pont-Chouette• Castelnau-Montratier• Chef-Boutonne• Triac-Lautrait• Mon dernier BPF• La Route des Cèdres• Le Mans – Rennes• Morvan• Plateau du Retord• Richelieu

27 : L'ARC et le Randonneur : • Saintes• Langres

31 : L'ARC gourmand : après l'effort, leréconfort

Le Randonneur Picto-Charentais N° 19 – octobre 2014

Directeur de publication : Jean-Yves MOUNIERComité de rédaction : André COUDERC, Jean-YvesMOUNIER, Michel RENOUMaquettistes : André COUDERC, Patrice LANDREVIE,Pierre LESPRIT, Jean-Yves MOUNIERComité de relecture : Marie-Claude et André COUDERC,Jean ERISSET, Pierre LESPRIT, Jean-Yves MOUNIEROnt participé à ce numéro : Marie-Claude et AndréCOUDERC, Frédéric COURTOIS, Véronique COUTAND,Gérard GOMY, Gaby GUYONNEAU, PatriceLANDREVIE, Jean-Christophe LAUGIER, PierreLESPRIT, Paul MARTIN, Jean-Yves MOUNIER, ThéoPISKORZ, Bruno QUIRY, Françoise et Michel RENOU,Marie-Rose SOLBACH, Hélène VERON.Diffusion : 80 exemplairesImprimé par nos soinsProchain numéro : avril 2015 ; envoyez récits, anecdotes,opinions… avant le 15 mars 2015

Pas touche !

Page 2: LE RANDONNEUR PICTO-CHARENTAIS N° 19 octobre 2014

LES ARCTISTES ASSOCIÉSLES ARCTISTES ASSOCIÉSDans le précédent bulletin, nous avions laissé les Arctistes en avril sur l'île d'Oléron ; remémorons-nous

maintenant la deuxième partie de cette année 2014.

RENCONTRE RÉGIONALEDU RANDONNEUR SAINTES (17)

SALUT L'ARCTISTE !

Comme Molière qui avait voulu partirSur les planches de son théâtre,Tu nous as dit au-revoir, Très cher James,Entouré de tous ceux et celles qui t'aiment,En tenant ton vélo sur le bord de la route,Tout près de ta si chère Louloute, Lélène,et si proche de tous tes amis de l'ARC et du Randonneur.

Comme dans la chanson « The show must go on »,Le spectacle devait continuer...Et nous avons tous pensé Que tu n'aurais pas beaucoup aiméQue l'on annule une randonnéeÀ cause de ton absence...Aussi, le lendemain de ton départ, Et pour te faire l'immense haie d'honneur que tu mérites,Nous avons tous voulu rouler, Avec toi dans nos cœurs.

Pour la journée de l'amitié de l'ARC,Qui était si chère à ton cœur,En mémoire de ceux et celles qui nous ont quittés,Tu auras le rang d'honneur...

Salut l'Arctiste ! Au revoir James !

Un Ami

WEEK-END DES PROVINCESRIBÉRAC (24)

Marie-Claude et André étaient cette année à lamanœuvre pour cette nouvelle édition du week-end desProvinces qui consiste à profiter d'un week-end prolongépour aller voir au-delà du Poitou-Charentes ce qu'il sepasse.

Du 7 au 9 juin, 21 Arctistes et 1 invité avaientrépondu présents à cette invitation placée sous le signe dusoleil comme le relatent dans ces pages Véronique,Françoise et Pierre L.

SEMAINE ESTIVALESAINT-SEVER (40)

Après la Thiérache, après le Sud Bretagne, lesLandes avaient cette année les honneurs de voirdébarquer les Arctistes pour une semaine haute encouleurs... et loin de l'image traditionnelle associée à cedépartement, prétendu plat et sans grand attrait.

Il faut dire que Christiane et Paul, grandsanimateurs de cette rencontre avaient vu grand, tant enterme de distances que de surprises et chacun put, entoute sérénité se confectionner un programme à la hauteurde ses envies...

29 participants dont 4 invités se lancèrent donc à ladécouverte de l'écomusée de Marquèze, des richesses dela Chalosse toute proche, des produits fort sympathiquesconfectionnés avec passion du côté de Madiran... sansoublier 2 journées de haute tenue à l'assaut de quelquescols pyrénéens fort différents de la platitude de la forêtdes Landes.

Merci aux Brionnais qui ont su faire de cettesemaine du 9 au 17 août une vraie fête... en s'adaptantquotidiennement aux aléas d'un tel programme !

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 1p 1

Au départ de Saintes.Photo : Claude Godard

Elles nous ont accompagnés régulièrement !

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEQuant à l'étymologie du mot « chiron », diverses

origines semblent possibles et le débat reste ouvert : cepourrait être un tas de pierres ramassées en rond dansles champs, dans les vignes d'une façon biennaturaliste... : Chie-rond qui se dit aussi « Chirat »(1459). Le terme pourrait dériver de l'auvergnat« Cheire » qui signifie coulée basaltique. Le nom« Chiras » est donné à des entassements de grossespierres au sommet du Pilot, non loin de Saint-Étienne.Chiron se serait corrompu en Chignon, puis Chinon; delà le nom de la ville de Château-Chinon (en Morvan,les habitants prononcent Château-Chignon). Dans ledictionnaire historique, géographique et biographique,le Chiron désigne des ruisseaux dans l'arrondissementde Cholet où les blocs de granit abondent. Enfin, onpeut lire dans le Roman de la Rose :

« Si Chéron est une montaigneDedans un bois en une plaigne,Si haute que nulle arbaleste, »

etc...

Est-ce l'étymologie du mot « chiron » quiturlupina l'esprit de notre capitaine de route ? Toujoursest-il qu'il nous concocta à l'improviste une petitevariante par rapport à l'itinéraire initialement prévu quinous emmena gentiment jusqu'au bourg de L'Absie(259 m), lieu de passage de deux voies romaines. Dansla horde, certains gueux commencèrent à se demandersi le vœu inavouable, de pouvoir trouver avant lepique-nique une pompe à jus de houblon, qu'ilsvenaient de formuler soit au rocher branlant, soit àcelui du Pas de la Vierge, (selon qu'ils furent ou nonmécréants...) ne venait pas miraculeusement d'êtreexaucé...

En tous cas, le résultat était là : après la côte deL'Absie, une pause « demi » au Café des Sports decette localité pour étancher sa soué n'engendra pasl'Absie cause... Michel B. fut le seul à faire alorsmontre d'une sobriété de chameau à toute épreuve...

Puis, ce fut une descente sur 6 km, « en laissantaller les socquettes... » (comme a coutume de dire notre

Marie-Rose...) vers Moncoutant et le domaine de 150ha de Pescalis, premier centre international nature etpêche (pêche « no kill » : les poissons sont remis àl'eau). Ces deux tables de pique-nique près de l'un desétangs qui occupent 100 ha du domaine semblaientbizarrement disponibles et n'attendre plus que nous...

Le fait qu'elles soient libres à cette heureavancée du déjeuner aurait dû plus nous intriguer...Nous eûmes tôt fait de comprendre pourquoi lorsquema voisine de table s'écria soudainement en colère :« Aaaah...! il y en un qui me vouzoune à l'oreille...! ».Puisqu'il ne s'agissait pas de moi..., je comprisrapidement que ce ne pouvait être qu'un de ces insecteszébrés et zélés, plus connus dans les pays exotiquespour transmettre le chikungunya...! Le problème estqu'il n'était pas venu tout seul mais avec toute unebande de copains... et qu'ils ne tardèrent pas à attaquerde toute part, en formations dignes de la Patrouille deFrance... Ce ballet de moustiques nous contraignit à nepas trop nous attarder dans ce bucolique endroit... Nousnous remîmes donc en selle après le pique-nique etnous rentrâmes tranquillement en direction de notrecher Pont-Chouette.

Comme souvent lorsque le ciel menace, c'est aumoment de démonter la tente qu'une pluie de sot(prononcer : « sotte ») décide de descendre agacer lescampeurs. Nous ne dérogeâmes pas à la règle... mais labruine cessa cependant pour le pot de l'amitié aupétillant de pommes que nous avaient réservé noscharmants hôtes. Qu'ajouter de plus après de si bonsmoments passés ensemble ? sinon adresser à nouveauun grand merci à dame Comtesse Soazic et à son fidèlevassal Michel du Clos de Brion pour l'excellence de ceouiquende estival. Il paraît que la horde de gueux qui yprit part en parle encore devant la cheminée de lagrande salle du château de Mesmin...

Texte :ThéoPhotos : Patrice

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Réconfort !

Château de Clisson

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L'ARC ENL'ARC EN SELLESELLEAh, bon ! Y en a plus...C'est par un temps très estival et sous un soleil d'une grande générosité qu'une douzaine d'Arctistes se

retrouvèrent à Castelnau-Montratier, répondant ainsi à l'invitation de Marie-Rose et Lionel, les 13 et 14septembre.

CASTELNAU-MONTRATIER

Située dans le Lot, à la limite du Tarn-et-Garonne, cette ancienne bastide nous dévoila sescharmes au cours d'une visite pédestre, le vendrediaprès-midi, qui nous laissa sans réponse sur lasignification des encoches pratiquées sur les arches enpierre de la façade de la maison Jacob, haut lieu de lavie culturelle castelnaudaise. À l'office de tourisme, àla bibliothèque, à la salle d'expositions, personne ne futen mesure de répondre à notre curiosité.

Le samedi matin, 9 vélos s'élancèrent en directionde l'ouest. La balade débuta par une longue et sérieusedescente à travers bois. Aurions-nous à gravir cettecolline lors du retour empruntant une bonne partie del'aller ?

Notre route serpenta le long de la rivièreBarguelonne, dans une vallée où domine la culture dumaïs et du tournesol. Après une dizaine de kilomètres,nous arrivâmes dans le petit village de Saux, attirés parl'allure du clocher aperçu depuis la route principale.Dans la façade trois alvéoles : deux occupées par descloches, ce qui est normal pour ce genre d'édifice, etune troisième sans cloche mais dans laquelleapparaissait la lune - encore présente malgré l'heureavancée - comme suspendue dans un écrin. Et en facede l'église, une ancienne scierie figée dans sonactivité : tronc d'arbre sur le chariot à débiter, scie àvolant, écorces au sol, le tout se trouvant là depuislongtemps... Image d'un atelier d'antan, qui puisait sonénergie dans la rivière voisine, à une époque où larentabilité était moins importante que le service rendu.

Courte, mais raide, l'entrée dans Cazes-Mondenard, village en pleins préparatifs de fête : tablesdressées sur la place, banderoles et guirlandes,annonçant un week-end de réjouissances. Dans un

angle de la place, un banc de pierre attire le regard.Plus exactement, c'est le panneau au-dessus du bancqui nous intrigue. Les caractères sont un peu effacésmais l'on arrive à deviner « Banc des Flâneurs » suividu nom du maire, du curé, du percepteur, du secrétaire,d'un ancien mitron, etc... et daté de juin 1934.

Après une montée de 2 kilomètres, nous voici aumusée de l'attelage et… du corbillard. Lionel avaitgardé le secret sur cette destination insolite et sur lanature des collections offertes à la visite. Nous yvoyons moult corbillards, de toutes époques,maintenant abandonnés et très souvent offerts par lescommunes et aussi de nombreuses et variées voiturespour chevaux ou attelages, des tracteurs d'avant 1950 etune foule d' outils d'antan, véritable rétrospective d'unpassé que la plupart d'entre nous a connu. La visite setermine par un apéritif offert et par l'invitation à pique-niquer sur place, nous donnant ainsi l'occasion deprofiter d'un très beau panorama sur la campagneenvironnante et... de remarquer au loin (à environ 30kilomètres) le panache de vapeur blanche s'échappantdes deux cheminées de la centrale nucléaire deGolfech.

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 11p 11

Arcades de la bastide de Castelnau

Eglise Saint-Martin de Castelnau

Musée Yvan Quercy de l'attelage

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLE

La chaleur est de plus en plus forte lorsque nousprenons la route pour Lauzerte, que nous atteindronsaprès une belle grimpée. Encore une bastide, de vieillesmaisons, des ruelles, et un point de vue dégagé sur leQuercy Blanc.

Notre route est maintenant bordée de champs desoja, que nous avions pris pour des haricots !

Encore une côte vers Tréjouls et nous retrouvonsl'itinéraire du matin. Si nous le suivons dans sonintégralité, nous allons être bons pour grimper cetteroute qui nous avait impressionnés par sonpourcentage. Mais Lionel laisse le choix, et proposeune route moins accidentée pour la fin du parcours.Modification approuvée à l'unanimité !

La journée du dimanche s'annonce aussiensoleillée que la veille. Nous partons vers le sud, etdescendons dans la vallée de la Lupte. Nous longeons,ou apercevons, des vergers protégés par des filets decouleur blanche, facilement repérables, protégeant desarbres fruitiers, mais aussi les raisins, car Moissac n'estpas loin.

Après Molières, où nous prenons le café matinaltraditionnel, nous retrouvons une route au profilvariable. Plat, descentes, côtes s'enchaînent, plus oumoins faciles.

Dans l'une d'elles (peut-être un peu plus sévère)Lionel pense avoir affaire avec son dérailleur quin'aurait pas réagi comme souhaité à la sollicitation dela manette. Il s'arrête pour faire le point, se penche sursa roue-libre et lance un retentissant « Ah, bon ! Y en aplus... » Cette réflexion spontanée, et désabusée,provoque l'hilarité dans le groupe, tandis que Lioneldoit admettre que son dérailleur n'était pas, cette fois,défaillant !

C'est aussi la région de la culture des prunes etnous allons visiter une fabrique de pruneaux. Accueiltrès chaleureux, pruneaux à l'arrivée, vidéo explicative,chef d'entreprise passionné, découverte des fours deséchage ou de pasteurisation permettant de produire200 tonnes de pruneaux par an. S'agissant d'un produithaut de gamme, la distribution se fait dans le réseaudes épiceries fines et dans la restaurationgastronomique. L'occasion nous est donnée de goûteraux produits tels que pruneaux nature, fourrés etégalement à un apéritif à base de pruneaux. L'eau devie de prune quant à elle (44°) ne tenta personne…

Après cet intermède fort apprécié, et quelquesemplettes à la boutique, le retour nous donne unenouvelle occasion de juger de l'importance des culturesfruitières dans cette campagne. Les collines sontémaillées de grandes tâches brillantes qui sont autantde vergers, pour beaucoup sans fruits maintenant, larécolte des prunes étant terminée.

Difficile d'échapper aux côtes pour le retour, tantcette région est vallonnée. Ruisseaux et rivières, fortnombreux, expliquent cette situation, mais nousdonnent aussi l'occasion d'évoluer dans des paysagestrès différents de ceux auxquels nous sommes habitués.Et c'est bien ce dépaysement qui fait le charme de nosrencontres !

Merci à Marie-Rose et à Lionel pour ces deuxbelles journées.

AndréPhotos : Michel R.

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 12p 12

Musée Yvan Quercy de l'attelage et du corbillard

Paysage du Quercy

Moment convivial le soir

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEDernier week-end de l'année pour les Arctistes qui se retrouvèrent en « terres anglaises » en cette fin septembre

ensoleillée pour découvrir les environs de Chef-Boutonne.

SAMEDI 27 SEPTEMBRE 2014

C’est sous la houlette de GG, orchestrateur de ceparcours, qu’à 8 h 30 précises, notre colonne composéede neuf cyclos s’est élancée.

Nous avons un peu « bataillé » pour atteindre…LA BATAILLE, qui comme son nom l’indique, fut lesiège d’un combat entre Angevins et Poitevins en 1061.Nul ne l’ignore alentour !

Puis, de vrais faux-plats en faux vrais plats, nousavons eu le plaisir d’admirer par cette magnifique journéequelques très belles églises de Basse-Saintonge :Romazières, Les Eduts, Néré, Fontaine-Chalandray,Chives , Couture d’Argenson…

Nous avons terminé ce beau périple par la visite deChef-Boutonne, dont nous avons eu la surprised’apprendre qu’elle était la ville natale de Jean-FrançoisKahn ! C’était bien sûr une blague de notre guide : ils’agissait en fait de Jean-François Cail, grand industriel,enfant du pays.

Après avoir trempé nos pieds dans la source de laBoutonne et découvert quelques anciens lavoirs bienconservés nous avons eu le plaisir de nous retrouver àl’apéritif offert par notre guide pour commenter cettebelle journée…

Jean-ChristophePhoto : Jean-Yves

À TRAVERS LE PAYS MELLOIS

C'est au nord-est de Chef-Boutonne que Gérard aprévu de nous conduire aujourd'hui. Nous quittons le trèsagréable camping du Moulin par une température moinsfraîche que la veille et sous un ciel limpide, lardé de

traînées d'avions (tous ne sont pas en grève),annonciatrices d'une belle journée.

Un coup d’œil sur la source de la Boutonne et lelavoir, et nous voici dans le faux-plat (dixit Gérard) endirection de Loizé. Arrivés dans le bourg, Théo faitremarquer à Gérard que le terme de côte aurait été plusexact. Différence d'appréciation sans doute, les difficultésde la route étant jugées selon une échelle propre àchacun !

Devant l'église, fermée, un vieux puits fleuri etsurtout un énorme tilleul. À Melleran, nous sommessurpris par la dimension des piliers de l'église dont le sol,en pente de l'entrée vers l'autel, donne à ce lieu de culteune allure de salle de spectacle, les fidèles bénéficiantd'une bonne visibilité vers l'officiant. Et là aussi, un tilleulmulti-centenaire.

Tout au long de la journée, nous constaterons laprésence devant les églises, d'un tilleul, d'âge avancé sil'on se fie au diamètre de son fût, mais en parfaite santé.

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 13p 13

L'église de Fontaine-Chalandray noyée de lumière

Construction écologique

La source de la Boutonne (photo Jean-Yves)

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEDe Melleran à Saint-Coutant, la route est plate. Le

vent nous pousse gentiment, chassant les feuilles mortesdevant nous. Les châtaignes tombent, les feuilles desarbres rougissent, les tournesols ont viré au marron foncé,signe d'une maturité avancée, les chasseurs battent lacampagne, l'automne s'installe paisiblement.

Côte ou faux-plat pour entrer à Saint-Coutant, il n'ya pas eu de débat, chacun s'accordant à dire que les figuesau bord de la route sont excellentes...

La pause-café prévue à Lezay est comme toujoursbienvenue. Nous venons de parcourir 29 kilomètres et lepique-nique est situé 25 kilomètres plus loin. Alors laboulangère voit son stock de viennoiseries fondre commeneige au soleil, chacun prenant ses précautions pour éviterla fringale.

Route facile jusqu’à Sainte-Soline où nous nousarrêtons au pont sur la Dive et visitons l'église ainsi qu'unpetit pigeonnier. Puis, halte à la lanterne des morts dePers, dont le cimetière conserve des tombes d'époquemérovingienne.

Surprise à Mairé-l'Évescault où nous découvronsun magnifique pigeonnier, récemment restauré. Lacouleur chaude de la pierre, le toit - lauzes en partieinférieure et tavaillons dans la partie haute -, le nombreimpressionnant de boulins (1805), l'échelle tournante àl'intérieur en font une pièce d'architecture remarquable.Cette petite commune, qui ne s'est pas contentée de cetterestauration et l'a complétée par celle des dépendancesvoisines, peut être fière de ce sauvetage particulièrementréussi !

Les visites se prolongent, l'heure tourne et il estprès de 14 h lorsque nous atteignons l'étang de Bois-Meunier à Sauzé-Vaussais, lieu du pique-nique. Le cadreest ombragé, le coin est calme, des tables sont àdisposition, un bar est à proximité, autant d'ingrédientsqui font oublier l'heure inhabituelle pour se restaurer.

Nous quittons Sauzé-Vaussais par la Tour del'Horloge et atteignons Lorigné où, dans l'église, untableau très ouvragé rend hommage aux morts de laGrande Guerre.

À Bouin, nous remarquons une très belle charrettefleurie sur la place et nous nous dirigeons par une petiteroute vers le Puits de l'Aume, sans eau à cette époque. Lapompe installée là reste muette, les bassins de pierre sontà sec, tout comme le lavoir.

C'est ainsi qu'après avoir parcouru le Pays Mellois,loin des itinéraires de grande circulation, nous regagnonsChef-Boutonne. Au camping, Gérard et son frère nousoffrent généreusement pétillant de pommes et tourteauxfromagers, très appréciés.

Merci pour cette balade qui nous a permis de visiterdes coins si proches et si différents de notre plained'Aunis où nous avons la nostalgie des haies deux-sévriennes quand souffle le vent.

AndréPhotos : Frédéric

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 14p 14

Restauration réussie à Mairé-Levescault

Pot de l'amitié !

La Tour de l'Horloge

Page 8: LE RANDONNEUR PICTO-CHARENTAIS N° 19 octobre 2014

L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEAprès une Assemblée Générale studieuse le samedi 18 octobre, c'est au tour de Jean-Yves d'animer une très

belle journée dominicale dans un décor verdoyant.

DANS LE PAYS DU COGNAÇAIS ET DU ROUILLACAIS

Vingt-quatre Arctistes et marcheurs prennent ledépart à 9 heures en direction d'une belle allée longuede 220 mètres. Nous empruntons l'ancienne nationale141 puis nous voici dans le vif du sujet dès Orlut carles vignobles s'étendent à perte de vue. Ici lesvendanges sont terminées. De belles maisons bordentla rue du bouquet.

Le village de Mérignac, sans aéroport, esttraversé par la Guirlande presque lumineuse. Passagedevant le château du XVIIIe suivi de l'église Saint-Pierre datant du XIIIe. La place du gros puits permetune petite pause à l'ombre des marronniers.

Par de petites routes nous rentrons dansFoussignac, village aux 100 puits et nous en profitonspour faire le plein à laboulangerie, proche de labrasserie « La Goule ».

Dans le village deSigogne, point en vue mais lecafé du Commerce nousaccueille agréablement. Jus defruit, croissants et café àvolonté servis en terrasse sousune très belle maison ornée delinteaux sculptés. Un vrairégal ! L'église Saint-Martin etles belles maisons de caractèredémontrent que cette région aun riche passé historique.

Place maintenant auxgrandes découvertes : Vaux-Rouillac et son église mais surtout il faut aller voir le« Planisphère » construit en fer agrémenté de plateauxcrantés aux dentures variées hors d'âge.

Sur la place du canton, la mairie date de 1911,très bien restaurée. Nous poursuivons par le village deFleurac qui est à la limite de la Saintonge et del'Angoumois. L'église Sainte-Élisabeth datant du XIXe

siècle dresse son clocher carré situé près du château.Nous voici dans le village d'Échallat, mais pas legrand, qui conserve un lavoir proche du puits dont uneplaque représente un alambic.

Juste en face, l'église surmontée d'un clochercarré possède un bel autel en marbre blanc. Puis plusloin, en haut d'une côte, le logis est agrémenté d'unbalcon en pierre possédant une galerie Renaissance duXVIIIe.

Bientôt le moment du pique-nique maisauparavant, un arrêt s'impose devant le beau lavoir,fontaine très typique.

Nous retrouvons les marcheurs et marcheusesautour de la salle polyvalente à Saint-Amant-de-Nouère, proche du ruisseau. Le soleil nous réchauffe enmontant la côte menant au temple de Tarsac datant de1850 et qui domine le vignoble à perte de vue.

Nous arrivons à Hiersac, près de l'église du XV e

et plus loin, à travers les collines, le beau village deMoulidars sera l'occasion de découvrir le pigeonnierd'Ardenne qui culmine à 96 mètres et qui est recouvertde tuiles plates. Le panorama s'étend à 15 kilomètres àla ronde et plus bas, on accède à la table d'orientationqui décrit largement l'horizon, même une anciennecarrière de gypse. Retour sur nos pas en passant devantun panneau qui nous explique par le biais d'uneassociation la présence de cerisiers, amandiers,

pruniers et poiriers anciensdans cette région.

Une petite routenous conduit à Bassac pourun regroupement généraldevant l'Abbaye Saint-Étienne et son porched'entrée orné d'unecoquille. Cette égliseabbatiale construite en1003 par Wardrade etRixendis (ça ne s'inventepas), étaient des seigneursde Tarnarc. Lacommunauté « Fraternitédes Missionnaires de Sainte

Thérèse » occupe ce lieu de silence depuis 1655.Entrons maintenant dans l'abbatiale qui est

remarquable. Le jubé en pierre, les stalles délicatementsculptées sont du XIIIe siècle et enfin les vitrauxforment un tout d'une grande beauté.

La fin de la journée permet de faire une haltedevant la pyramide de pierre érigée en mémoire duPrince de Condé et de la bataille de Jarnac qui a faitrage le 13 mars 1569.

Retour très décontracté vers Triac-Lautrait, il est17 heures et nous pouvons remercier Jean-Yves pourcette superbe journée autour du verre de l'amitié avecle soleil pour témoin.

Texte : GérardPhoto : Bruno

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 15p 15

La galerie Renaissance d'Échallat

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L’ARC EN SELLEL’ARC EN SELLE« La tête dans les nuages et pleine de souvenirs, dans le silence de la montagne..., la dernière valse se

termine en douceur sur 24 x 26, tout là haut à 2068 m, au col de la Croix-de-Fer ».

MON DERNIER BPF

À la création en octobre 1988, du nouveau clubF.F.C.T. « Les Cyclotouristes Rochefortais » deRochefort-sur-Mer (17), où j'ai adhéré de suite, j'aidécouvert le « Brevet des Provinces Françaises » par letrésorier du club, Auguste Gimenez, que l'onsurnommait « La Vapeur » parce qu'il avait étéconducteur de locomotive. À la retraite, il s'était mis auvélo et il avait une petite manie... Juste avant chaquedépart de randonnée, il regardait sa montre, et à l'heureprécise, il disait tout fort aux cyclos présents :« Compteurs à zéro...! » et c'était parti pour un tour demanivelle !

C'est en juin 1989, au cours d'une randonnée duclub et de passage à Aulnay-de-Saintonge (BPF 17),qu'un peu gêné, je demande au boulanger du village deme tamponner la première case de mon premier cartonBPF. Ce site, perle des Vals de Saintonge, avec sonéglise Saint-Pierre, un joyau de l'art roman poitevin,ses portails et chapiteaux sculptés suscite l'admiration :un endroit de ma région où j'aime revenir avec toujoursautant de plaisir.

Puis, nous avons cassé une petite croûte et bu uncoup au café de la place et à ce moment-là, mesamis ! , je n'imaginais certainement pas que c'était partipour la longue valse des sites BPF...!

Le 27 juillet 2014, 25 ans déjà... à quelques joursprès, la tête dans les nuages et pleine de souvenirs,dans le silence de la montagne..., la dernière valse setermine en douceur sur 24 x 26, tout là haut à 2068 m,au col de la Croix-de-Fer (BPF 73) avec son sitegrandiose : c'est fini...! l'orchestre s'est tu... : c'est mondernier BPF.

Non ! ce ne fut pas « la croix et la galère »...!mais simplement vingt-cinq ans de bonheur àbicyclette, de randonnées, en long, en large et entravers de l'Hexagone, avec des centaines d'anecdotes,des bonnes et de moins bonnes, une grande variété depaysages traversés : plats, vallonnés et hauts sommetset bien sûr, de sympathiques rencontres.

Je ne remercierai jamais assez mon copain declub « La Vapeur », décédé depuis, de m'avoir mis surles rails de ce merveilleux brevet que j'ai d'ailleurstoujours qualifié de rallye touristique à bicyclette àchaque fois que je faisais tamponner mes cartes et quel'on me demandait de quoi il s'agissait.

Je voudrais remercier également ce fantastiqueclub des Cyclotouristes Rochefortais où j'ai eu lachance d'adhérer et de rencontrer (à l'époque...) devrais cyclo-touristes avec qui j'ai partagé de bellesrandonnées pendant une quinzaine d'années. Je m'ytrouvais si bien... mais les aléas de la vie m'ont hélascontraint à le quitter. Afin de lui rendre hommage, pourla photo de mon dernier BPF devant le panneau du colde la Croix de Fer, j'ai endossé à nouveau le maillot desCyclotouristes Rochefortais et ça m'a rajeuni de 25 ansd'un coup...!

J'ai aussi une pensée pour Monique, mon ex-épouse, à qui je dédie ce récit, et qui a été égalementpar le passé une cyclotouriste.

Voilà, amis cyclo-touristes, pour moi, c'est unepage qui se tourne...! Pour conclure, j'encourage toutceux qui ont commencé ce merveilleux brevet à leterminer. En ce qui me concerne, ça a été pour moiquelque chose de très fort et de tellement enrichissant...

Et vive le tourisme à bicyclette...!Dolus d’Oléron le 27/09/2014

Texte et photos : Gaby

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 16p 16

Petite pause en altitude.

C’est le dernier... et pas le moins haut !

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEProfitant d'un séjour pascal du côté de Cavaillon, Gégé, Théo et moi-même avons réalisé la Randonnée

Permanente « Crêtes et Côtes » qui, en 2 jours, nous offrit une série de sensations que je vous raconte ici !

BALADE PROVENÇALE

Tôt ce mardi matin, nous quittons le confortdouillet de notre gîte de Cheval-Blanc pour longer lecanal Saint-Julien, considéré comme le plus anciencanal de Provence, creusé dès le XIIe siècle. La routedépartementale que nous empruntons est trèsfréquentée mais bordée par chance d'une bandecyclable qui la rend moins pénible.

Nous traversons la Durance peu avant le villagede Mallemort, l'ancien pont est aujourd'hui à l'abandonet il est probable que son tablier finira dans la rivière sirien n'est fait rapidement ! Comme souvent par ici,sans doute pour éviter les inondations, les villages sont« perchés », Mallemort n'y échappe pas ; après leskilomètres plats dans la vallée, ça ferait presque dubien ! Sortir de la vallée ne va cependant pas sanspeine à hauteur d'Alleins, la garrigue fait son apparitionet tout en haut d'une longue montée se montrent lesruines de la chapelle Saint-Jean, de toute beauté.

Plongée sur Salon-de-Provence, jolie ville danslaquelle nous flânons, la Tour de l'Horloge, la maisonde Nostradamus et la Fontaine Moussue au pied delaquelle nous effectuons les opérations de contrôle, lecafé s’intitule « Aux 2 Gros », Gégé ne se sentabsolument pas concerné !

Sortir d'une ville n'est pas toujours aisé, surtoutquand les 2 policiers municipaux à VTT sollicitéssemblent avoir abusé de substances plus ou moinslicites ! Le circuit nous conduit maintenant, après unebelle grimpette à la sortie de Grans, au bord de l'étangde Berre, ce sera la partie la moins plaisante de cetteRandonnée avec une circulation automobile intense etquelques gouttes de pluie inattendues ! Saint-Chanasnous réserve une belle surprise : le Pont Flavien datantde 12 – 10 avant Jésus-Christ permettant de franchir la

Touloubre sur une voie romaine partant de Marseille etfaisant le tour de l'étang. Il est resté en bon état et sousses arches, il n'est pas difficile de se prendre pour unempereur romain, le char étant remplacé par unebicyclette bien plus légère...

Avant de quitter les bords de l'étang, unétablissement nous intrigue, « La Jasso deCalissanne », nous nous y arrêtons pour découvrir unvaste bâtiment dévolu à la vente de produits locaux,vins et huile d'olive en priorité ; vu les prix pratiqués,cette bergerie (jasso en provençal) s'adresse davantageaux riches Russes ou Chinois qu'aux pauvres touristesà bicyclette que nous sommes !

Il nous reste à franchir la très agréable etrégulière Côte des Fourches pour rejoindre le vieuxvillage de Lançon à l'entrée duquel nous admirons lachapelle Saint-Cyr et Sainte-Juliette. Après avoirdéambulé dans les vieilles rues, nous pique-niquons aupied des ruines du château, la vue est imprenable surSalon-de-Provence et sa base aérienne accueillant laPatrouille de France.

Le ventre bien plein, nous nous dirigeons versPelissanne et ses belles maisons puis Vernègues,village dominé par les ruines de son ancien château-fort dont l'étendue nous impressionne. Vernègues-le-Vieux, détruit en grande partie par un tremblement deterre en 1909, mérite une longue balade pédestre, duhaut de la butte la vue est vaste, le pont de la ligneTGV retient un instant les regards avant de plonger surCazan et Charleval.

Nous revoici dans la vallée de la Durance, il nenous reste plus qu'à retourner à Cheval-Blanc où nousfaisons connaissance avec la charmante hôtesse del'Office du Tourisme, elle ne peut tamponner nos cartesmais sa gentillesse fait oublier ce petit désagrément,vite oublié au café tout proche !

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 17p 17

Le village de Mallemort

Arrête ton char...

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEDeuxième jour de notre périple, la lecture

attentive du plan de route et de la carte laisse présagerune balade bien plus accidentée que la veille, cettefameuse Route des Cèdres dans le Petit Luberon - unsimple trait noir sur la carte Michelin - est l'objet denombreuses discussions depuis que notre projet a prisforme ! Allons-y, dans le brouillard d'abord, nousverrons bien ensuite...

Même départ que la veille jusqu'à Charleval d'oùnous entreprenons l'ascension du court mais difficilecol de Cèze (422 m). Col non répertorié dans leChauvot mais vraie ascension qui doit être de toutebeauté, nous n'en verrons hélas rien dans cette brume !Au sommet, quelques chèvres nous observent, « nonGégé ce ne sont pas des chamois niortais ! ». Descenterapide et sous un soleil encore timide vers Lambesc oùnous admirons l'église, le lavoir et la fontaine etdégustons le café du matin en faisant pointer nos cartesde route.

Un épouvantail est devant nous, le col Sainte-Anne (435 m) et ses 21 % finaux... Il n'est sur leparcours que comme variante mais gourmands commenous sommes, il ne saurait être question de passerailleurs. Chacun des 3 comparses mettra pied à terre unmoment, qui sur incident mécanique, qui suite à unemarche arrière inopportune, qui enfin pour vérifier lasolidité de ses semelles... Sainte Anne, ne vois-tu rienvenir ? Nous avions repéré sur la gauche du col unechapelle, nous poursuivons donc notre grimpée, parfoisabrupte, pour atteindre ce bâtiment de toute beauté desXIe et XIIe siècles. Encore un peu plus haut, unmémorial de la Résistance qui rappelle le sacrifice de62 hommes tués en juin 1944. En redescendant, unarrêt s'impose de nouveau devant les habitationstroglodytes datant elles aussi du Moyen Âge.

Nous pensons alors que le plus dur est fait...oubliant un peu vite la Route des Cèdres ! La descentevers La Roque d'Anthéron n'est pas des plus agréables,gravillons et forts pourcentages obligeant à freiner ;

bref arrêt à l'abbaye de Silvacane, la boutique proposeles produits habituels à ce genre d'endroit. À l'issued'une nouvelle bosse respectable, nous improvisonsune pause demi à Saint-Estève-Janson où nousdécouvrons dans un café fort sympathique la BAL,bière artisanale du Luberon, hautementrecommandable, comme cet établissement !

L'heure du déjeuner est arrivée, nous stoppons àCadenet après avoir longé le canal de l'EDF et êtrerevenus en vallée de la Durance. Église et boulistes separtagent les lieux de nos frugales agapes ! Lourmarinet son château, déjà connu, ne nous retient pas, nousremontons la combe - en haut, des cyclos locaux nousconfirment que la Route des Cèdres est praticable -avant de replonger sur Bonnieux, contrôle oblige, oùnous attend une rafraîchissante bière des Cigales !

Enfin, nous voici sur cette fameuse et attendueRoute des Cèdres... Au-delà de la barrière, la route estplate et bien revêtue, le soleil ambiant incite àl'optimisme et pourtant... la route descendant surCheval-Blanc se détériore, Théo crève une premièrefois, une deuxième quelques hectomètres plus loin, oùil apprend que 650 ne vaut pas 700, et enfin unetroisième , après avoir croisé un troupeau de moutonsde plus de 1000 têtes, qui précipite la fin de cetterandonnée cyclo-touristique vers une chevauchéepédestre uniquement interrompue par l'arrivée de lavoiture d'assistance, revenue de façon illicite sur lestraces de l'amiral en perdition... Lequel a toutefois eu lebon goût de crever en surplomb de l'un des plus beauxpaysages proposés par cette Randonnée, comme quoi« à quelque chose, malheur est bon » ! Du moins, pourle photographe de service, le troisième larron secontentant, à la « réunification » du groupe, demanifester un début d'inquiétude, il n'y avait qu'unepetite heure qu'il attendait ses camarades un peu plusbas !

Jean-Yves

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 18p 18

Troglodytes d'un instant...

Crevaison première classe !

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEDepuis août 2009 et la réalisation de la « Vingtième », entre Le Mont Saint-Michel et Chambord, je n'avais

pas usé mes pneus de bicyclette sur les routes de l'Ouest de la France ; mon voyage estival 2014 en cyclo-campingsera l'occasion de renouer avec les très riches circuits des Flèches... de l'Ouest elles aussi !

ENTRE LE MANS ET RENNES

J'arrive du nord de la capitale sarthoise, venant deréaliser la très belle Randonnée permanente « Les cols duHaut Maine » ; peu amateur des traversées des grandesvilles, j'essaie de ne pas trop m'écarter de l'axe qui mesemble conduire à la sortie du Mans et m'arrête, pour lesopérations de pointage, dans le premier café qui seprésente sur mon chemin. Devant un demi bien mérité - ilfait déjà très chaud en ce milieu de matinée -, j'entame laconversation avec la patronne puis avec l'ensemble de laclientèle qui s'intéresse à mon périple naissant et chacuns'efforce de m'indiquer le meilleur parcours pour sortir dela ville... Dans ces cas, l'expérience m'a montré qu'il vautmieux ne se fier qu'à sa carte routière mais pour une fois,la « vox populi » sera fiable et j'atteindrai Saint-Georges-du-Bois par la route la plus directe, identique à celleindiquée sur le plan de route !

Vent légèrement favorable ensuite, la pauseméridienne à La Suze-sur-Sarthe me rappelle deprécédents passages dans cette bourgade animée, seuls lesbistrots ne semblant pas avoir besoin de clients... Unecharcuterie des lieux s'intitule « Au cochon rose », rien debien original mais le patron est M. Lerouge...

Le parcours est ensuite facile jusqu'à Noyen où unenouvelle traversée de la Sarthe s'impose, occasiond’admirer le clocher fortifié de l'église paroissiale. Pourrejoindre Malicorne, il suffit de longer la Sarthe, il faitplus de 35 ° et je vais effectuer le contrôle de la carte deroute à l'Office de tourisme situé dans un ancien moulinau bord de la rivière emblématique de ce début de Flèche.La charmante hôtesse auprès de laquelle je m'étais enquisdes possibilités de camper dans le secteur tientabsolument à ce que je campe sur le terrain municipal, jelui raconte que mon dernier séjour en ces lieux avait été

marqué, à la Pentecôte, par 3 jours de pluie... et qu'il estde toute façon trop tôt pour faire étape, malgré lachaleur ! Une bière bien fraîche sera par contrebienvenue, il m'en coûtera 3 € à « La petite auberge », lavue sur le cours d'eau n'est pas donnée !

La sortie de Malicorne se fait par « Les bellespoules », nul ne sait à ce jour si elles sont labellisées « deLoué »... Dureil, tout petit village en bord de Sarthe vautle détour par la quiétude qui s'en dégage, le charme desses maisons anciennes et le cadre enchanteur de sonéglise. Tout près, Pancé avec son calvaire et son églisen'est pas non plus sans atout... d’autant qu'uneaccueillante terrasse m'y tend les bras ! Il ne reste plusensuite qu'à rejoindre la toute petite bourgade d'Avoisedans laquelle un terrain de camping a récemment ouverten bord de Sarthe, « L’œil dans le rétro » que jerecommande très chaleureusement à quiconque passedans le secteur. Le propriétaire, au lieu des traditionnelsbungalows, mobile-homes ou tipis, a installé, rénové etmis en location d'anciennes caravanes aux formesnostalgiques, il tient aussi une petite buvette où il estpossible d’écouter de la musique - très années 60 elleaussi - et réserve à chacun de ses hôtes un accueil fortchaleureux et personnalisé. Juste en face du terrain, uncafé/restaurant doublé d'une petite épicerie « de secours »facilite le séjour du touriste itinérant... le poste detélévision proposant même de suivre, presque à la fraîche,l'étape du Tour de France !

La nuit a été réparatrice, seuls quelques crisd'enfants sont venus brièvement troubler mon sommeil.Au départ, aucune trace d'humidité sur la toile de tente, unrégal pour les cyclo-campeurs aux départs matinauxhabitués à plier la toile mouillée... Ce sera l'une des seulesfois lors de ce voyage de 17 jours entre Charente-Maritime et Morbihan.

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La Sarthe à Malicorne

Quiétude matinale à Asnières-s-Vègre

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LES ARCTISTES ASSOCIÉSLES ARCTISTES ASSOCIÉSWEEK-END ESTIVALPONT-CHOUETTE (79)

Le plus difficile de ces trois journées deux-sévriennes fut peut-être de trouver le lieu derassemblement, minuscule terrain de campingdissimulé au cœur du bocage bressuirais.

Pour le reste, Françoise et Michel avaient misles petits plats dans les grands pour offrir aux 21participants dont 2 invités un week-end estival de hautefacture du 22 au 24 août. Même si, dès le vendrediaprès-midi, il fallut se diriger vers l'école de laRépublique et se remémorer des souvenirs pas toujoursplaisants...

Théo, grand reporter pour ces trois jours, nousnarre en détail dans ce bulletin les péripéties aoûtiennesdes Arctistes.

RENCONTRE RÉGIONALEDU RANDONNEUR LANGRES (52)

Perchée sur un éperon rocheux à presque 500mètres d’altitude, la citadelle de Langres fut le siège,les 6 et 7 septembre, des Amis du Randonneur pendantquelques jours, à l'invitation de Marie-Noëlle etGérard, Amis désormais bien connus des picto-charentais.

Si la majorité des participants découvrit larichesse des vieilles pierres, l’histoire des ducs deLorraine, la vallée de la Marne et les lacs réservoirs quialimentent le canal de la Marne à la Saône, le samedi etle dimanche, d’autres anticipèrent et d’autres encoreprolongèrent.

Patrice revient dans les pages de ce bulletin surce riche week-end champenois.

WEEK-END CASTELNAU-MONTRATIER (46)

Les 13 et 14 septembre, 10 Arctistes ontrépondu à l’appel de Marie-Rose et Lionel quiinvitaient à découvrir les chemins du Quercy blanc, enpassant du Lot au Tarn-et-Garonne, dans un paysjalonné de grands plateaux calcaires parsemés devillages typiques .

André évoque ses souvenirs de ce week-endhors Poitou-Charentes un peu plus loin dans le bulletin.

WEEK-END CHEF-BOUTONNE (79)

Gégé n'en finit pas, pour le plus grand plaisir desArctistes, de nous faire découvrir ses coins secrets desDeux-Sèvres, n'hésitant pas non plus à aller faire untour chez les voisins charentais-maritimes...

Preuve en a été apportée une nouvelle fois les 27et 28 septembre, comme nous le content Jean-Christophe et André dans ces pages.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALETRIAC-LAUTRAIT (16)

Après une Assemblée Générale très studieuse lesamedi après-midi, la quarantaine d'Arctistes présente àla MFR de Triac-Lautrait avait fort envie d'aller sebalader sur les petites routes charentaises. 24 àbicyclette, une dizaine à pied dans les rues de Jarnacavant un regroupement pour le pique-nique sous lesoleil.

Gégé nous raconte ce bien beau dimanche auxtempératures presque estivales.

Textes et photos : Jean-Yvessauf mention particulière

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 2p 2

Moment de curiosité !

Maison de poupée à Fontaines-Chalendray

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLELe village d'Asnières-sur-Vègre est présenté

comme un « coup de cœur » par les organisateurs desFlèches de l'Ouest qui louent son caractère reposant etbucolique, le charme de son petit pont, les fresques del'église et l'accueil de son auberge. Quiconque est déjàpassé en ces lieux ne peut que partager cette description,tant le village respire la quiétude, la simplicité etl'authenticité. Certes à 8 h 00 du matin ce jour-là, il n'y astrictement personne dans les petites rues, l'auberge etl'église sont fermées mais la magie des lieux opère et jeme surprends à rêvasser, assis sur le parapet du petit pontqui ne semble pas avoir changé depuis des siècles.

Mais trêve de nostalgie, il fait encore frais et ilconvient de profiter de ces rares heures matinalespropices à la pédalée touristique. La route est plaisantejusqu'à Poillé-sur-Vègre et Cossé-en-Champagne ; jem'étonne d'une telle appellation en ces terres si éloignéesde Reims, il s'agit pourtant bien d'une micro-région duMaine caractérisée par ses terres rougeâtres à dominanteagricole. Au bord de la départementale, une borne à lagloire de la 2e DB rappelle le « serment de Koufra » tenupar le Colonel Leclerc et ses hommes après la victoire de1941 devant cette ville syrienne : « Jurez de ne déposerles armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs,flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». J'ai prévu unecourte étape et effectue le crochet par Sauges où jedécouvre un endroit une nouvelle fois fort bucolique,l'Erve coulant au milieu d'un paysage karstique de toutebeauté ; de nombreuses grottes font l'objet de baladespédestres, la lecture d'un plan de situation me dévoile laprésence de la cave à Rochefort et la cave à Margot, jesuis bien, en terrain connu ! Mais de la cave, il faut sortiret l'effort est à la hauteur de la situation, tout petitdéveloppement de rigueur !

La suite du parcours réserve quelques bellesdécouvertes, le château et moulin de Thévalles,l'imposante sculpture de La Cropte et le joli village deSaint-Denis-du-Maine. Il commence à faire très chaud etun arrêt s'impose à Meslay-du-Maine, très animé en ce

jour de marché. J'avais programmé un arrêt aux thermesgallo-romains d'Entrammes, découverts en 1987 sousl'église et en excellent état de conservation. Las ! Lesvisites ne débutent qu'à 13 h 30, je continue donc maroute, traverse la Mayenne à hauteur de la Trappe duPort-du-Salut célèbre pour son fromage, à la fabricationarrêtée de nos jours. La route est assez fréquentée maisune piste cyclable de qualité la borde, c'est assez rare pourle signaler !

À Cossé-le-Vivien, je néglige le musée de RobertTatin, sorte de « Palais idéal du Facteur Cheval »mayennais, un des regrets de ce voyage, cette « Maisondes champs » semblant après coup du plus haut intérêt.La route jusqu'à La Guerche est à oublier, de longueslignes droites en faux-plats, de la circulation et toujourscette forte chaleur qui va bientôt engendrer un de cesorages estivaux tant redoutés par les campeurs. Il mesurprendra à Marcillé-Robert mais ma guitoune est déjàinstallée, les courses dans la boulangerie/épicerieeffectuées et la douche prise. Sur le terrain municipal, luiaussi chaudement recommandé, un groupe de jeunesséjourne en participant à la rénovation du châteaumédiéval, ambiance très polyglotte dans cette toute petitebourgade blottie au pied d'un vaste étang à la très richefaune.

La nuit a été ponctuée de nombreuses averses maisil ne pleut plus ce matin, les routes empruntées sontcependant largement détrempées, je suis juste derrière lazone orageuse ! Bref passage au pied du châteaumédiéval de Châteaugiron, la lumière n'est vraiment paspropice aux photos... Par de toutes petites routes typiquesdes circuits des Flèches, je rejoins Rennes via Chantepie,l'itinéraire cyclable étant ensuite bien aménagé. Chacunede mes 28 Flèches précédentes a commencé ou finidevant le Parlement de Bretagne, je ne déroge pas à larègle cette fois-ci, avant de me rendre à l'Office duTourisme pour pointage final et départ vers de nouvellesdestinations bretonnes.

Jean-Yves

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 20p 20

Le château de Thévalles

Au cœur de la capitale bretonne

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLERien de mieux qu'un voyage pour connaître la géographie et redresser quelques fausses idées quand le

Morvan, dans nos souvenirs très boisé, prend des allures de Beauce.

PETITES BALADES À VÉLO

Installés au camping de Decize, nous partons cematin par le canal du Nivernais. C'est dimanche etj'avais craint la foule sur cet itinéraire facile ; il n'en estrien, personne ou presque. Promenade agréable, voieen très bon état, belles écluses, quelques péniches « deloisir », 50 kilomètres à l'aise mais monotones à lalongue. Bavardons avec un cyclo qui tous les ans, nousdit-il, s'offre des journées à vélo - on le comprend - !Nous le retrouverons ce soir au camping et boirons unpineau ensemble.

Nous quittons le canal un peu avant Chatillon-en-Bazois et là pour revenir sur Decize, tout change .

Le paysage : nous voici dans d'immenseschamps de céréales (blé, maïs, colza), de temps entemps un pré avec quelques vaches blanches.

Le relief : en particulier une affreuse côte à deuxflèches que nous finirons à pied.

La température : 37° et jusqu'à 39° ce quin'arrange rien.

La perspective d'un rafraîchissement à LaMachine nous stimule (très relativement) mais là, toutest fermé. Il est vrai que c'est dimanche, qu'il est 15 het que la sieste doit être agréable ; il est vrai aussi quenous sommes dans une ville qui a connu une réelleprospérité lors de l'exploitation de ses mines decharbon jusqu'aux années 50, exploitation très réduitepar la suite et complètement disparue dans les années70. L'eau du bidon fera donc l'affaire et une petite routeà travers bois nous ramènera à Decize.

Le lendemain, départ de Lormes, pour unejournée toute différente. Nous sommes souvent enforêt, la route est vallonnée, la chaleur s'est envolée,c'est même plutôt frais et bientôt pluvieux. Trempés àBrassy, nous séchons à peu près sur la route qui

serpente à travers les pins et qui nous conduit au lacdes Settons. Devenu base de loisirs, ce lieu fut auXIXe, un barrage destiné au flottage du bois et plusparticulièrement à l'approvisionnement en bois dechauffage pour la capitale. Nous remontons dans levillage de Montsauche et poursuivons notre chemin quinous offre par moments de véritables panoramas demontagne. Nous redécouvrons ce parc régional duMorvan dont nous n'avions pas gardé un tel souvenir etun grand champ de digitales vient accroître notreplaisir.

Et ce plaisir, il sera encore présent le lendemainpour rejoindre Vézelay. D'abord, il faut sortir deLormes bien sûr mais après quelques côtes, il y a debelles descentes.

Un arrêt à Bazoches, nous permet de découvrirl'église Saint-Hilaire qui abrite le tombeau de Vauban ;à la sortie du village, nous grimpons au château,demeure acquise par Vauban mais nous n'en auronsqu'un aperçu à travers le portillon, la visite n'étant pasprévue ce matin.

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 21p 21

Grosse bosse !

Canal du Nivernais

Château de Bazoches

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEEn redescendant, nous longeons une énorme

grange, pleine de bottes de paille, ce qui se comprendeu égard aux immenses champs que nous avons longés.Et c'est tout en bas, sur la route qui nous conduit àPierre-Perthuis et ses vieux ponts sur la Cure, que nousprofitons d'une belle vue sur le château de Bazoches.Après être remontés sur la grand-route, avec en pointde mire Vézelay, nous voici partis pour une bonnegrimpée mais on a le droit de s'arrêter ne serait-ce quepour regarder ! Vu la circulation d'ailleurs, nousfinirons à pied la rue étroite qui conduit à la basiliqueet jusqu'à l'esplanade où nous commencerons parpique-niquer avec sous nos yeux un beau panorama.Lorsque nous redescendons, c'est l'heure où lesrestaurants se remplissent et c'est en toute tranquillitéque nous pouvons visiter la basilique de style romanbourguignon qu'on retrouve à Cluny.

Rentrons à Lormes par Saint-André-en-Morvanavec la perspective de nous déplacer à l'Isle-sur-Serein.

Une fois installés, partons faire un petit tour àMontréal où le marché bat son plein. Sur la route, uneferme fortifiée qui continue sans doute à jouer son rôleagricole vu le hangar métallique qui lui a été accolé.

Heureusement tout en haut de Montréal, la visitede la collégiale avec ses stalles et ses miséricordessculptées, son retable en albâtre composé de sept volets(dont 4 ont été volés et remplacés par des photos), sasobre rosace au- dessus de l'autel et sa grosse clochesur le sol dans l'entrée compenseront largement.

Un petit crochet par Thory, pour ne pas rentrerpar la même route, nous fera découvrir à Coutarnoux la« maison des Goix ». Alors que nous sommes arrêtésdevant cette demeure, un monsieur nous invite àpénétrer dans le jardin pour y admirer les sculptures :un pèlerin de Saint-Jacques et une vierge sur le mur quidonne actuellement sur la rue, là où nous étions, et surla façade du jardin deux têtes de chevaux « pas de traitmais des chevaux harnachés pour être montés par desseigneurs » nous précise-t-il. Il s'agit d'un ancienmanoir du XVe alors propriété des procureurs de laseigneurie de l'Isle-sur-Serein. Nous restons quelquesinstants à bavarder, puis reprenons notre route.

Avant de repartir voir si les vagues existenttoujours sur la côte atlantique, nous allons nous offrirune dernière petite virée en direction de Noyers(Noyère, nous dira une dame à la boulangerie). Il s'agitd'une petite cité médiévale qui, dès la porte franchie, sesignale par le nombre important de maisons àcolombages et de sculptures sur les façades, depassages sous arcades vers des petites ruelles en coursde restauration. Pour sortir, comme pour entrer dansNoyers, il faut franchir une porte d'époque médiévalebien sûr et passer devant le Château dissimulé auxregards par des murs et de la végétation.

La route va être facile jusqu'à Ancy-le-Franc oùl'on peut découvrir le château, vaste quadrilatère destyle Renaissance. Quant au paysage, nous noustrouvons par moments, dans une Beauce qui seraitvallonnée, vu l'étendue de certains champs moissonnésou en cours de moisson, l'énormité et le nombre desengins agricoles qui les sillonnent et des camions quitransportent le blé vers des silos tout aussi énormes.Quant à nous, nos petits engins nous ramènenttranquillement au camping que nous quitterons demain.

Texte : Marie-ClaudePhotos : André

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Vézelay

Que de blé !

Un des décors des stalles – Collégiale de Montréal

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEIl a plu toute la nuit et ce matin le paysage alentour est caché dans un brouillard triste, des averses

intermittentes mais drues poursuivent l'arrosage des installations sportives gigantesques qui sont en face de nous.Ce sera sûrement le seul jour de nos différents périples entre avril et juin où nous ne partirons pas dès le petit-déjeuner.

EXTRAIT DU LIVRE DE BORD 2014LE PLATEAU DU RETORD

Hauteville-LompnésCette petite ville héritière d'un passé encore

récent de ville thermale, magnifiquement située sur leplateau qui culmine en moyenne à 1000 mètresprésente aujourd'hui de nombreuses grandes bâtisses,anciens établissements de soins reconvertis en hôtels,gîtes, pensions ou habitats à loyers modérés.

Les gérants du camping où nous sommesinstallés sont d'ailleurs d'anciens cadres formateurs liésaux professions soignantes, au chômage, il fallaitrebondir et se reconvertir.

Le camping des 12 colsNos hôtes, sportifs eux-mêmes et par hasard

enfants de parents cyclo-touristes, des vrais quiassurent balades et randonnées au long cours,proposèrent ce nom, du fait qu'il est possible de joindre12 cols différents dans un cercle de moins de 20kilomètres, intéressant pour les collectionneurs.

Quant aux BPF, en plus de Hauteville lui-même,nous sommes à deux pas d'Izernore, Neuville-sur-Ain,Pérouges et Bénonces… Enfin pour l'attrait du lieu,nous pouvons également nous régaler dans l'ascensiondu Grand-Colombier et du col de La Biche avec retourpar le col de La Rochette, en faisant tout juste 100kilomètres.

À cette époque de l'année, mi-mai, nous sommesquasiment les seuls clients, les installations toutesneuves sont fonctionnelles et propres. Chaque soir nousgrimpons sur la terrasse qui nous sert d'emplacement, àl'abri du vent et dominant les terrains de foot quiservent de camp d'entraînement à l'OlympiqueLyonnais. Un centre d'hébergement accueillerégulièrement des joueurs, d'ailleurs pendant notre

séjour nous aurons droit à un tournoi de recrutement dejeunes cadets qui ambitionnent d'entrer à l'école deformation de l'OL.

Programme du 7 maiNous profitons de la matinée pour visiter la ville

et effectuer quelques courses pour améliorer l'ordinairede ce jour spécial.

L'après-midi en deux heures nous découvrons lescols de Cuvilat (1073 m) et de La Cheminée (975 m),le soir nous goûtons au pétillant de Cerdon, un mélangede deux cépages, cabernet et pulsar, avec des toasts ausaumon, une excellente carbonnade flamande et ungâteau pour marquer l'occasion.

Programme du 8 maiLe soleil s'installe et nous partons en direction de

Champdor, Corcelles où Sylvie attaque tout de suite lecol de Pisseloup (968 m) pendant que Paul et moi-même nous offrons la variante du col du Cruchon (903m) avant de poursuivre notre route tous les trois versOutriaz, Vieu-d'Izenave, une toute petite route quivallonne par Bosselez où le défilé du 8 mai se prépare.

Une bonne grimpette nous permet d'accéder àMaillât, petit village qui regroupe de jolies maisonsavec des séchoirs, des rangements de bois, des balcons,tout en bois bien sûr… La route est facile jusqu'àIzernore où nous croisons une randonnée cyclo avecpoint de ravitaillement. Pour nous un bon jus dehoublon fait l'affaire au bistro local. Nous laissonsquelques autochtones qui s'abreuvent à flot avec du« pastis », pour eux la sieste risque d'être longue cetaprès-midi.

Nous pique-niquons au lavoir couvert à côté del'église. Nous descendons jusqu'aux ruines gallo-romaines, enfin ce qu'il en reste…

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Hauteville-Lompnés

Vieille ferme jurassienne

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLENous repartons tranquillement vers Brion en

pensant à Françoise et Michel R qui participent chaqueannée à un rassemblement des Brions de France.

Après la traversée de l'autoroute du Mont-Blancnous prenons un chemin blanc pour gagner Saint-Martin-du-Frêne puis la forêt de Meyria et la route dessapins à la rencontre du sapin empereur.

Nous reprenons de l'altitude doucement, 3 à 4 %pour revenir sur le plateau à 900 mètres. Nous n'avonsplus qu'à nous laisser couler jusqu'à Hauteville.

79 kilomètres, 1070 mètres de dénivelé.

Vendredi 9 maiNous partons direction Coramanche vers 8

heures, la journée va être longue. Le col de Lèbe (916m) achève notre échauffement et nous descendons versla vallée du Rhône en empruntant l'ancienne route, unevicinale qui coupe de vieux villages, où l'architectureest remarquable, fours banaux, lavoirs couverts,vieilles chapelles…

Hélas ! Nous rattrapons la nationale quicontourne le massif du Colombier pour atteindreCuloz. La circulation est assez intense et nousapprécions de prendre dans le centre-ville, la petiteroute qui monte vers le col.

En ce début de saison, le démarrage semblesévère, les premiers lacets se succèdent à environ 14 %mais des vues magnifiques dominent Culoz, la valléedu Rhône et ses parties canalisées, le lac de Chambéry,le massif du Mont-Blanc ; nous devinons même LaChambotte et le Mont-Revard où nous sommes passésil y a deux ans lors de notre tour de France.

Un couple, que nous avions vu dans la ville,nous double à l'occasion d'une photo, mais plus loin ilssont arrêtés. Madame semble dans le rouge, nousrepassons devant. Dans une des longues lignes droitesà mi-pente à presque 12 %, j'entends l'homme quirevient, mais son souffle est fort. Je ne peuxm'empêcher d'enrouler un tout petit peu plus vite etdans le rétroviseur je le vois exploser. Je souris et

continue plus calmement, ne pas pédaler par amourpropre, pas si facile que cela ?

À 2 kilomètres du sommet, mon homme revient,il n'apprécie pas la résistance d'un sacochard, je ne joueplus, sachant que d'autres réjouissances nous attendent.

Nous discutons un peu, ils sont partis de Culozet redescendent ensuite après avoir déjeuné aurestaurant qui se situe juste avant le sommet. Je luiconte le menu de notre journée, il reste dubitatif.

Madame revient à son tour, mais elle est limitée,un braquet trop grand me semble-t-il qui la pénalise etelle est obligée de s'arrêter avant le sommet.

Au sommet du col (1498 m) pas de pancarte,sûrement en réparation car les supports sont présentsmais il reste de la neige, le vent n'est pas chaud et desvues imprenables sur le col de La Faucille et le lac duBourget récompensent notre effort.Après quelques photographies, nous nous recouvronset descendons vers le Petit-Jurieux, impressionnant parce côté là aussi. Sur le bord de la route des tas degrumes attendent le chargement.

Nous prenons Brenoz par une petite route quisuit une courbe de niveau, là nous pique-niquons aulavoir. Quatorze heures sonnent à l'église lorsque nousattaquons le col de La Biche (1325 m), pas facile nonplus celui-ci, il se respecte. Au sommet la météosemble virer à la pluie, nous nous couvrons etrepartons, Brenoz, Songieux, descentes et grimpettes sesuccèdent.

À Bassieux un jeune jardinier sympathique nouspermet de faire le plein des bidons, la journée a étéchaude.

Le vent se lève un peu, nous enlevons uneépaisseur à Meyrieux et nous appréhendons un peu lecol de La Rochette (1112 m), Colombier et Biche ayantlaissé quelques traces.

La pente régulière 6 à 7 % se grimpe bien maisnous sommes heureux d'atteindre le sommet.

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Sommet du Grand-Colombier

Des grumes de bois sur le bord de la route

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEUne petite brune sera appréciée en arrivant sur

notre terrasse au camping.100 kilomètres et 2700 mètres de dénivelé

Programme du samedi 10

Avantage ou inconvénient de Hauteville, c'estselon, comme nous sommes sur le plateau, les matinsprésentent un démarrage facile.

Nous gagnons le col de la Berche (864 m) juste àla sortie de la ville. Sur une route légèrement vallonnéenous atteignons Corlier, avec Paul nous nous offronsune variante par le col du Cendrier (793 m) avant derattraper Sylvie à Châtillon-de-Cornelle. Nous quittonsalors la D12 pour franchir le col de Montratier (500 m)et une longue descente débouche sur la localité du bonvin pétillant, Cerdon.

Une partie du village est typique, les bords de laCeignes et du Cerdon sont agréables et les vignes quigarnissent les flancs de la montagne contribuent àrendre le décor attachant.

Hélas ! Pas de petites routes pour atteindreNeuville-sur-Ain, nous empruntons la voie dedégagement de la nationale qui monte vers Nantua.Nous pique-niquons sur le bord de l'Ain, achetons

quelques cartes postales pour les copains et apprécionsla fraîcheur d'une petite bière.

Encore un bout de grande route avant debifurquer sur Jujurieux et nous regrimpons doucementsur le plateau. La pente est régulière 4 à 5 %, un clubde cyclos nous double, il y a bien 15 à 20 minutes entrele premier groupe et le dernier, ça ne doit pas êtrefacile pour faire la causette.

À Châtillon-de-Cornelle, nous discutons avec unhabitant qui nous explique le fonctionnement despoulies du pont mobile d'une ferme qui permettaient derentrer le foin et la charrette à l'époque des bœufs…

À Corlier, Sylvie pense en avoir fini avec la côtemais il faut aller jusqu'au col de Berche, deux fois dansla même journée et cette fois ci le vent n'est pasfavorable.

En descendant vers le camping nous dominonsles carrières de marbre de Hauteville. Cette pierre estrenommée, presque autant que celle de Carrare et c'estune importante source de travail pour la région.

67 kilomètres et 1000 mètres de dénivelé

Notre séjour sur le plateau du Retord s'achèverale lendemain, en organisant bien les parcours, ce lieuferait une belle semaine estivale.

Patrice

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Un four banal

Un joli lavoir couvert

Le marbre aussi réputé que Carrare

Neuville-sur-Ain

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEBrion cyclo, l'association des gueux pictos regroupe pas moins de 9 Arctistes, c'est dire que l'esprit y est très

familial et les sorties dominicales peu nombreuses puisqu'ils sont toujours partis par monts et par vaux ces randonneursà bicyclette, avec les copains, de l'ARC ou des Amis du Randonneur.

UN CLUB PAS COMME LES AUTRESRichelieu le 29 juin 2014

À l'initiative de Michel R, chaque année quelquesvolontaires se retrouvent à une quarantaine de kilomètresdu local, grâce à une étape transport favorisée par lecovoiturage, soit pour pédaler environ 60 kilomètres, soitpour marcher environ 12 kilomètres. Il suffit qu'unvolontaire propose le lieu de départ, touristique si possibleet parking tranquille, qu'il s'occupe de la reconnaissanced'un itinéraire cycliste, un autre volontaire assure lecircuit pédestre.

Et voilà nous y sommes, dès 9 heures, après unepetite demi-heure de route, préparation des véloscomprise, nous partons du parc du château de Richelieu.

Michel S, notre guide du jour, nous fait découvrirpar des petites départementales sympathiques lesnombreux castels style « Renaissance » qui furentconstruits par de riches hobereaux. Nous ne sommes pasloin de la vallée royale et l'habitat est très riche.

Sans doute le château de Champigny-sur-Veudefait-il figure de privilégié même s'il n'en reste que lescommuns et la chapelle Saint-Louis construite par lesBourbon-Montpensier qui se classe aujourd'hui commesainte chapelle, mérite le détour pour ses vitraux.

L'avantage supplémentaire de ce bourg est d'avoirun estaminet ouvert et Paul en profite pour y arroser sasainteté.

À midi, marcheurs et cyclistes se retrouvent dans leparc immense de Richelieu pour un pique-nique encommun, où comme chacun le devine, les victuailles desgueux, c'est du sérieux.

Profitant au maximum de l’ensoleillement, nousprolongeons l'après-midi en faisant le tour du parc, avantde rejoindre les bois de Braslou. Direction Faye-la-Vineuse, ancienne place forte qui abritait une garnisonroyale, nous cyclons dans les ruelles, nous gagnons lacollégiale Saint-Georges imposante, dans laquelle desécriteaux résument l'histoire du village.

À travers la grande plaine de la Mable, petiterivière qui se jette dans la Veude et elle-même dans laVienne, nous rejoignons Richelieu. Une visite de la villes'impose, à l'intérieur des remparts.

Cette cité entièrement construite par le cardinal nefut jamais très dynamique malgré les vilainesentourloupes de l'homme politique, rachats des villesvoisines pour arrêter leur essor, démolition du château deChampigny qui lui faisait de l'ombre… Par contre autourde la grande place centrale les rues tirées au cordeauoffrent des hôtels grandioses, des porchesimpressionnants qui permettaient l'accès aux coursintérieures pour les calèches des petits nobliaux del'époque.

Aujourd'hui ces maisons se sont transformées enbanques, restaurants ou habitations pour des particuliersaisés.

Nous flânons à la terrasse d'un troquet avant denous séparer. Voilà un dimanche simple, amical, quientretient à la fois les relations entre adhérents et le coupde pédale des passionnés que nous sommes.

Patrice le gueux

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Château du Rivau

Champigny-sur-Veude

Un dessert de gueux pour 12...

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L'ARC ET LE RANDONNEURL'ARC ET LE RANDONNEURRecevoir trois (seulement...) fois par an la revue Le Randonneur est un énorme plaisir. D'abord ouvrir

l'enveloppe, puis découvrir la couverture, ensuite le feuilleter (ah ! ce papier épais qui annonce la qualité desarticles ! ), l’ouvrir et déguster les rubriques dans le désordre. Au final, le relire posément page après page. Voilà marecette, qui me permet de tenir jusqu'au numéro suivant.

UN WEEK-END À LA DÉCOUVERTEDES AMIS DU RANDONNEUR

C'est qu'elles sont rares les revues de vélo qui neparlent pas de matériel, de programme d'entraînement, dedernière technologie mise au point par les fabricants pournous vendre quelque chose dont nous n'avions pas besoinla veille. Car notre seul besoin c'est le plaisir, simple,quasi gratuit, de rouler en découvrant la beauté despaysages !

Abonné au Randonneur depuis un an, j'y trouvaiscette approche du tourisme à vélo qui me correspond. Ilme manquait juste la possibilité de rencontrer les autresAmis, afin de mieux les connaître et de partager ce plaisirsi simple qu'il en paraît désuet. Pensez-donc ! Des gensqui ne se déplacent pas à plus de 30 km/h et qui osent serencontrer sans passer par le biais (ou le filtre ? ) d'unécran. Ça méritait bien un week-end à Saintes !

Habitant Angoulême,ville distante de moins de 100kilomètres, je décide dem’offrir une petite randonnéede fin de printemps enrejoignant la rencontre à vélo.Départ le vendredi 16 maid'Angoulême. Le beau tempsest là mais un vent de nord-est vient refroidirl'atmosphère. Je ne l'aurai pasde face, mais la polaire est derigueur.

L'itinéraire préparéempruntera une partie de lavoie romaine Agrippa quireliait Saintes à Lyon. La lecture d'une carte la montreclairement dans sa partie charentaise : une ligne presquedroite qui m'avait intrigué. Les romains traçaientefficace ! Descente du plateau d'Angoulême pourrejoindre la Charente. Le vélo prend rapidement de lavitesse, c'est le moment de se réhabituer à soncomportement avec les sacoches et de retrouverl'anticipation nécessaire au freinage.

Je suis le fleuve par la Coulée Verte. Pisteagréable, ombragée. Il y fait un peu frais mais le cheminest roulant et je me réchauffe vite. Surtout, il n'y a pas devoiture. Je ne croise que des joggeurs, des vététistes etquelques promeneurs, avec ou sans chien. J'aimebeaucoup le calme de ce parcours qui révèle la beauté de

la Charente. François 1er, natif de Cognac, disait quec'était le plus beau ruisseau du royaume.

Ça me donne une idée de thème pour unerandonnée qui la suivrait de sa source à l'océan. Voilà unprojet de joli voyage à travailler. Faible dénivelé assuré :idéal pour une remise en jambe(s) de début deprintemps ! (NDLR : un tel parcours existe déjà, proposépar la FFCT, la Randonnée Permanente « Au fil de laCharente »).

Après Fléac, je quitte la Charente et mes rêveriespour m'orienter vers le nord-ouest. Je traverse des petitsvillages aux jolies maisons charentaises : pierresapparentes, volets en bois peints en blancs, toits de tuilesen terre cuite. Petite pause à Douzat pour grignoter unetranche de pain d'épice. J'aurais volontiers pris un café,mais la désertification de nos campagnes a frappé iciaussi. Tant pis, plus loin peut-être ? À Echallat, jem'arrête pour admirer un vieux lavoir. Je rejoins la voieAgrippa à Plaizac. Maintenant, c'est tout droit !

Pause déjeuner à Cherves-Richemont, devant l'église.Pédaler m'a réchauffé et je retire lapolaire ... pour la remettre cinqminutes après tellement le vent estfrais. Même assis au soleil, je merefroidis. Le sandwich avalé, jerepars aussitôt pour ne plus subircette bise.

La pause n'a duré que dixminutes, mais je sais ce qu'il encoûte de devoir se relancer quandle corps s'est trop refroidi. Haltesrares et courtes afin de ne paslaisser retomber la pression...Malgré le poids des sacoches (pas

loin de 19 kilos), je roule à vive allure. Si le vent est froid,au moins il souffle du bon côté et me pousse. De face,j'aurais plus de mal car ici, comme dans beaucoup decampagnes, les haies ont été sacrifiées.

J'arrive à Saintes peu avant 15 heures, avec unebonne heure d'avance sur mes prévisions. Merci Éole !Comme ça, j'ai largement le temps de monter la tente, deme doucher et de déguster une bière. Peu à peu, les Amisdu Randonneur arrivent et s'installent à leur tour ; que cesoit en tente, en caravane ou en camping-car.

Autour de l'apéritif de bienvenue, nous sommesune quarantaine. Très vite, tout ce petit monde conversedans la bonne humeur.

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Sur la Via Agrippa

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L'ARC ET LE RANDONNEURL'ARC ET LE RANDONNEURBeaucoup se connaissent, mais moi qui découvre le

groupe je ne reste pas isolé car il y a toujours quelqu'unavec qui discuter. J'essaie de retenir quelques prénoms,mais je sais qu'il me faudra plus d'une soirée pour savoirqui est qui.

Le lendemain, les campeurs, caravaniers etcamping-caristes sont rejoints par ceux qui ont dormisous un toit en dur (auberge de jeunesse ou autre) et nousnous retrouvons une cinquantaine. En attendant que toussoient regroupés, je remarque l'étonnante diversité desmontures : randonneuses légères fabriquées pard'excellents artisans, de courses, VTC, etc... Mon VTTRockrider de 1993 transformé en cyclo-campeur a donctoute sa place !

Il fait encore frais, mais le beau temps est annoncépour ce week-end. Pour le départ, ce sera quand mêmeavec la polaire. Nous nous élançons en direction du centrede Saintes. Le groupe traverse la Charente en roulant àpetite vitesse : les premiers attendent les derniers. Deplus, nous sommes en ville et il faut faire attention à lacirculation.

Nous quittons Saintes par Fontcouverte et lapremière montée se présente. Elle est raide et le groupes'étire. Un peu plus loin, vers le golf, une autre montée,tout aussi raide et dans un virage on tape dans les 12% etle groupe s'allonge encore plus. Sur la hauteur, lespremiers attendent que le groupe se réforme. On repartdoucement, le temps que les derniers puissent recoller augroupe de tête.

Plus loin, nouvel arrêt : un des cyclos serait tombétout à l'heure. D'autres sont avec lui, aussi le groupedécide de repartir. Nous traversons la jolie campagneautour de Saintes : petites routes vallonnées et bordées dehaies. Au Douhet, arrêt pour le café du matin dans unbistrot de campagne encore ouvert. Les cyclos serépandent sur sa terrasse ensoleillée et la polaire rejoint lefond de la sacoche.

Nous remontons sur nos vélos pour Juicq, sa petiteéglise et la route qui la contourne en grimpant sèchement.À Sainte-Hilaire-de-Villefranche, pause ravitaillementdans une supérette de campagne. À Écoyeux, une belleétendue de pelouse et d'arbres nous attend juste après lechâteau pour le pique-nique. Je m'installe à l'ombre d'unfeuillage avec un autre cyclo et nous faisons connaissancetout en commençant notre déjeuner.

Soudain, la nouvelle tombe et rompt cette belletranquillité : James, le cyclo resté en arrière, est décédé.Le silence est seul à répondre. C'est un choc pour toutes ettous. Personne n'a envie de poursuivre la balade quis'annonçait si belle. Il faut parler pour savoir que faire :rentrer sur Saintes ou continuer ? Nous sommes à mi-chemin. Nous apprenons qu'Hélène, son épouse quil'accompagnait, a été rejointe par des membres de safamille. Elle sera rentrée chez elle d'ici peu et il ne serapas possible de lui témoigner notre réconfort.

Le groupe décide de poursuivre la randonnée, maisen la raccourcissant. À l'abbaye de Fontdouce, la plupartn'a pas le cœur à la visite et préfère partir devant.Gentiment, Jack se propose d'attendre les autres pour lesguider sur le reste du parcours. Il ne reste de cette abbayequ'une petite partie de ce qu'elle fut avant les guerres dereligion et la Révolution.

Mais les traces de son apogée sont suffisammentprésentes pour qu'on arrive à se représenter la taille del'ensemble. Tout simplement énorme, surtout dans ce coinde campagne. À elle seule, la salle capitulaire vaut lavisite et permet de s'immerger dans la vie des moines,pour un instant.

Nous retrouvons Jack à la sortie et reprenons laroute. La petite taille du groupe permet une allure plussoutenue et nous rejoignons l'avant-garde au moulin de laBaine. L'endroit est magnifique : un joli ruisseau, de laverdure, un joli moulin et du soleil !

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 28p 28

L'abbaye de Fontdouce

Devant l'église d'Écoyeux

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L'ARC ET LE RANDONNEURL'ARC ET LE RANDONNEUR

À Chaniers, traversée de la Charente sur un bac. Lenombre de cyclistes est limité et il faut faire deux voyagesplus un ! Le pilote du bac, sympathique, ferme les yeuxsur le cyclo de trop pour la seconde traversée.

Après de nouvelles petites routes comme les aimetout cyclo, nous regagnons Saintes. Je lâche le groupepour un arrêt sanitaire dans une pharmacie : je ne me suispas méfié de ce premier jour de soleil et mon front esttout rouge ! J'en ressors avec un tube de protection et unautre pour hydrater mon épiderme meurtri. Je m'en tartinedirectement sur le trottoir de l'officine.

Le groupe se réunit pour décider de la suite àdonner au week-end : s'arrêter parce que le cœur n'y estplus ou continuer ? Finalement, nous décidons depoursuivre. C'est ce que James aurait voulu et c'est unebien belle façon de le saluer.

Le lendemain, le camping s'agite dès sept heurespour un départ fixé à 8 h 30. Sagement, je m'enduis decrème solaire avant de glisser le tube dans ma sacoche.On ne sait jamais... Nous reprenons la même route que laveille pour quitter Saintes mais en suivant la Charentecette fois-ci. Le temps est encore frais ce matin, mais lesoleil brille déjà.

Nous quittons la départementale pour découvrirPort Berteau, ravissant hameau où le peintre GustaveCourbet séjourna. Il faut dire que le paysage en bord deCharente est superbe : ça valait bien un crochet !

Nous reprenons la départementale pour Bussac-sur-Charente, puis Taillebourg. Petite grimpette vers lesruines du château pour admirer le panorama sur la valléede la Charente et le donjon encore présent. Puisredescente au bord de celle-ci pour un café en terrasse, surle quai s'il vous plaît !

Nous repartons et l'itinéraire concocté par Jean-Yves nous fait découvrir de toutes petites routes quiserpentent parmi les champs. Le bitume est parfois abîmé,il faut veiller aux quelques trous, mais c'est un vrai

bonheur que de tournicoter dans cette campagne, loin desvoitures.

À Saint-Savinien, nous empruntons une toute petiteruelle juste assez large pour un vélo. Mais elle vaut ledétour avec toutes ces fleurs qui la bordent et cette falaisesur un côté.

L'aire de camping de Bords, désertée, nousaccueille pour le pique-nique sous l'ombre appréciée deplusieurs arbres.

L'après-midi est propice à la découverte des églises(on ne les a pas encore toutes visitées ! ) de Romegoux etGeay. Pour varier, nous nous arrêtons devant le châteaude Crazannes. C'est celui du Chat Botté que nousadmirons au travers de la grille ou par-dessus le murd'enceinte.

À Port d'Envaux, nous longeons la Charente prèsde la base de loisirs. À la fin de la randonnée, le rythmes'accélère comme pour aller plus vite au pot de l'amitié. Àmoins que ce ne soit pour éviter une nouvelle visited'église...

Le week-end se termine autour d'un pot amical,mais les plus éloignés doivent déjà rejoindre leurs terres.

Je ne repars que le lendemain pour Angoulême etprévois de me lever tôt pour être rentré avant les oragesannoncés par la météo. Le soir, nous sommes encore unequinzaine au camping. Gentiment, les caravaniers etcamping-caristes proposent aux campeurs un siège autourde leur grande table. La journée se termine donc dans laconvivialité et l'amitié.

Avec le beau temps et les superbes routes repéréespar Jean-Yves, c'est ce que je retiens de ce week-end. Queces ingrédients soient encore là pour la prochaine sortie :c'est sûrement ce qu'auraient voulu les amis partis pourd'autres routes.

Bruno

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 29p 29

Pittoresque traversée de la Charente !

Au pays du Chat Botté !

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LES ARCTISTES ASSOCIÉSLES ARCTISTES ASSOCIÉSNOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS

LE CALENDRIER 2015

• Rencontre hivernale des gueux et des nobliaux :les samedi 6 et dimanche 7 décembre 2014 à Oisly (41)sous la conduite de Marie-Claude, Luc et Jean-Pierre ;balades pédestres samedi après-midi et dimanche, bonnehumeur assurée !

• Journées de l'Amitié : les samedi 14 et dimanche15 février ; découverte pédestre de Rochefort le samediaprès-midi et marche le dimanche sur l’île avec visiteguidée du Fort Liédot dans les pas de Béatrice, Frédéric etJean-Yves.

• Journées de îles : les samedi 14 et dimanche 15mars sur l'Île d'Oléron avec Marie-Claude et André ou surl'Île de Ré avec Claudie, Yves et Pierre, en fonction despossibilités d'hébergement.

• Week-end dans le nord-est de la Vendée : lessamedi 25 et dimanche 26 avril sous la conduite deMarie-Claude et André, décidément infatigables !

• Rencontre régionale du Randonneur « Cueillettede l'épine » à Brion : du vendredi 1er au dimanche 3 maiproposé par les Gueux brionnais.

• Rencontre nationale des Amis du Randonneur :du jeudi 14 au dimanche 17 mai à Seurre (21)

• Week-end des Provinces : du samedi 23 au lundi25 mai à Blangy-le-Château (14) dans le Pays d'Augeinitié par Régis.

• Week-end charentais-maritime : samedi 6 etdimanche 7 juin du côté de Marennes préparé parBéatrice et Frédéric, avec l'aide de Valérie et Dominique.

• Rencontre régionale du Randonneur : du 14 au21 juin à Argelès-sur-Mer (66) préparée par Jean Llacer.

• Semaine estivale : du 8 au 16 août du côté de Nérac(47) concoctée avec grand soin par Gégé et Mimi.

• Week-end estival : du vendredi 21 au dimanche 23août à Guesnes (86) sous la houlette de Marie-France etMichel Bassereau.

• Week-end viennois : samedi 12 et dimanche 13septembre à Lusignan (86), à l'initiative d'Annie et JeanErisset.

• Rencontre régionale du Randonneur : samedi 19et dimanche 20 septembre à Saint-Laurent-Médoc (33)par Danielle et Claude Godard de Beaufort aidés de leursAmis de Pessac.

• Assemblée générale annuelle : samedi 17 etdimanche 18 octobre à Ingrandes (86) préparée par Annieet Jean Erisset.

Texte et photos : Jean-Yves

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 3p 3

Un des petites plages de l'île

Rencontrerons-nous la fée Mélusine ?

Juste au-dessus des Herbiers, le Mont des Alouettes

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L'ARC ET LE RANDONNEURL'ARC ET LE RANDONNEURLes Pictos connaissent bien Dame Marie-Noëlle et Sir Gérard, grands pèlerins de l’Île-de-France, ils nous

accompagnent régulièrement dans les tournois organisés par les hobereaux de l’Aunis, de la Saintonge, du Poitou etmême de la Touraine ou de l’Orléanais. Aussi fut-il facile pour les gueux brionnais de se rendre à l’invitation d’unegrand-messe en Champagne.

LANGRES 6 ET 7 SEPTEMBRE

Langres, ville d’histoire qui vit naître le grandphilosophe du siècle des lumières, celui qui travailla sansrelâche à l’élaboration de la première encyclopédie,l’honorable Diderot, sort largement aujourd’hui des rempartsde sa citadelle. Pourtant c’est là, en haut et derrière des murscentenaires que nous saluâmes nos hôtes le vendredi, quenous assurâmes grande vie trois jours durant, que nous nousrassemblâmes le matin du samedi et celui du dimanche pourchevaucher en agréable compagnie, par monts et par vaux,car le plateau (de Langres) est bien sillonné, bien creusé parla Marne et nombre de ses affluents.

Afin de nous impressionner, nous parcourûmes unegrande partie du chemin de ronde, mesurant ainsi laprofondeur de la plaine alentour, découvrant les trésors de ladéfense, tours gigantesques, échauguettes, bastionspolygonaux et encore arriverions-nous à grimper jusque-là,qu’une autre muraille ceignant le cœur de la ville nousdissuaderait de convoiter les richesses patrimoniales, lacathédrale, des ruelles et leurs échoppes, des hôtelsparticuliers. Avec le blanc-seing de nos guides, nouscirculâmes sans problème avec nos montures, nous fîmesconnaissance avec Jeanne Mance, une jeune Langroise quipartit au Québec vers 1600, et qui est considérée de nos jours

comme la co-fondatrice de Montréal. Sir Gérard nous fitgaloper dans la campagne, fier de montrer à 6 ou 7kilomètres, le fort de La Pointe du Diamant, un des sept fortsde défense avancée que la royauté ajouta après 1870, aprèsles revers d’un certain Napoléon.

Nous comprîmes qu’il fallait oublier les joutesbelliqueuses et nous appréciâmes les charmes de « DameNature » en faisant le tour des quatre grands lacs réservoirsqui alimentent et régularisent le canal de la Saône à laMarne, cette voie encore empruntée de nos jours par untourisme fluvial conséquent. Les digues de la Mouche, de laVingeanne, de Charme et de la Liez constituent des lieuxtrès fréquentés par les touristes, baignades, ski nautique,voile et pêche attirent les sportifs, les familles, et contribuentà remplir les terrains de camping, l’hôtellerie et de nombreuxrestaurants.

Afin de mieux connaître un passé beaucoup plusancien du plateau, les chemins nous conduisirent à la sourcede la Marne au lieu-dit du cirque de la Marmotte près deBalesmes et nous pûmes apprécier la légende de JuliusSabinus et de son épouse Eponine, pauvre chef Lingon quivoulut se rebeller contre les Romains, se cacha dans unegrotte mais qui fut retrouvé et décapité à Rome.

Le site de la tufière de Rolampont, beaucoup pluspaisible, nous enseigna toute la richesse et toute la force de lavie végétale qui se crée à travers les plateaux calcaires…

Le chemin de halage qui longe le canal de laBourgogne à la Champagne nous offrit aussi de bonsmoments de quiétude, de poésie, de facilité.

La grimpée vers la citadelle le soir à l’issue de lasortie de dimanche nous rappela l’altitude du plateau etmotiva un coup de pédale énergique, c’est à ce prix que l’ongagna la dégustation de la bière offerte par nos amis. Àl’issue de cette rencontre nous saluâmes bien bas leuraccueil, leur disponibilité et les remerciâmes pour cebonheur partagé.

Patrice le gueux.

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 30p 30

Place Diderot

Pique-nique au moulin de Baissey

Le canal de la Bourgogne à la Champagne

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L'ARC GOURMANDL'ARC GOURMANDDes recettes de fête à tester à la maison et à partager avec vos amis !

FOIE GRAS AUX FIGUES BLANCHES

Pour 6 personnes - Préparation : 1 h + 20 min. Cuisson : 10 à 15 min – Repos : 1 nuit

1 foie gras de canard frais de 500 à 600 g1 litre de lait2 cuillerées à soupe de confiture de figues blanches1 cuillerée à café d’armagnac

1 pincée de 4 épices8 grammes de sel1 cuillerée à café de poivre concassé

La veille.Faire dégorger le foie gras dans le lait à température ambiante pendant 1 heure. Séparer les lobes du foie. Les dénerver, écarter l’intérieur des lobes avec le dos d'une cuillère jusqu’à l’apparitiond’une veine. Suivre délicatement celle-ci afin de la retirercomplètement. Le plus gros lobe possède deux veinespositionnées l’une sur l’autre. Arroser les lobes d’armagnac, les saler à l’extérieur comme àl’intérieur et les saupoudrer d'une pincée de quatre-épices.Disposer 2 cuillères de confiture de figues blanches au centre dugros lobe, le recouvrir avec le second, parsemer de poivreconcassé. Emballer le foie dans plusieurs épaisseurs de film alimentaireafin de former un rouleau, puis serrer les extrémités et lesficeler. Faire rouler le boudin sur le plan de travail en tenant lesextrémités, afin de comprimer le foie. Faire bouillir une casserole d’eau. Feu éteint, y plonger le foie10 à 15 min (en fonction de la texture choisie). Garder au frais24 heures avant de déguster.Le lendemain .Servez le foie gras avec des tartines de pain séché aux fruits secs.

Marie-Rose

BEIGNETS DE FLEUR D'ACACIA (ROBINIER CHEZ NOUS)

Donc, cueillir des grappes de fleur d'acacia pas trop épanouie(sans les laver), préparer une pâte à crêpe, tremper les grappesdans la pâte à crêpe, égoutter un peu, puis les cuire dans lafriteuse, égoutter un peu, sucrer et déguster....hum..miam miam !

Par contre... pas bon pour les poignées d'amour !

Amicalement

Gaby

SOUPE DE CHAMPAGNE

Pour une bouteille de champagne ou un bon mousseux,1 louche (10 cl) de Cointreau ou Grand Marnier,1 louche de Pulco citron,

1 louche de sirop de canne à sucre,1 orange, un peu de cannelle.

Servir bien frais !!!! et consommer le tout avec modération !!! enfin quand la tente ou caravane n'est pas loin ???

Hélène

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L’ARC EN SELLEL’ARC EN SELLEMagnifique région, circuits variés et agréables, soleil omniprésent, organisation + +.

RIBERAC, PREMIÈRE JOURNÉE

Cette année, le week-end des Provinces sedéroulait à Ribérac, organisé par Marie-Claude etAndré.

Ils nous ont concocté de très jolis circuits dontcelui du samedi qui nous emmenait en direction dusud-est de Ribérac. Nous y avons découvert quelquesbelles églises dont celle de Saint-Méard-de-Drone destyle du XVe siècle avec ses peintures à la détrempe quiornent l'ensemble des murs intérieurs. Celle deSegonzac avait comme attrait son autel avec sonantependium en cuir de Cordoue ainsi qu'un ostensoir,tous deux du XVIIe siècle. À Saint-Sulpice-de-Romagnac, l'église romane du XIIe siècle possède undes plus beaux retables en bois sculpté du XVIIe siècledu Périgord. Et pour finir avec les monumentsreligieux, nous avons visité à Ribérac la CollégialeNotre-Dame qui était intéressante, et l'église Notre-Dame-de-la-Paix de style roman byzantin avec sesvitraux modernes.

Au fil de notre balade, nous avons découvert leChâteau de la Martinie à Segonzac qui ne se visite paset dont l'enceinte extérieure est de toute beauté.

À Saint-Germain-du-Salembre, avant de tirer lepique-nique de la sacoche, quelques Arctistes ont euenvie d'une bière. Ils sont allés au bar « LeGermain . » ; la gérante « Julia » les accueillit trèschaleureusement. Elle en a même troublé certains avecson tatouage sur son sein gauche et ses jolis yeux bleu.Après le pique-nique, le lieu du café était trouvé, nousavons eu droit à des petites madeleines.

Au cours de notre circuit, nous avons traverséSaint-Astier, ancienne cité de la chaux reconnue auniveau international.

Cette journée s'est achevée par un apéritif offertpar nos hôtes et toujours dans la bonne humeur. Ungrand merci à Marie-Claude et André pour cemagnifique week-end ensoleillé.

Texte :VéroniquePhotos : Michel R.

RIBERAC, DEUXIÈME JOURNÉE

Dimanche 8 juin 2014En ce dimanche de Pentecôte, par un temps

superbe et sous un soleil éclatant, seize Arctistesprennent la direction du nord-est de Ribérac. Prudencesur ces petites routes sinueuses et pentuesqu'empruntent les automobilistes quelque peu pressés.Nous traversons quelques villages avant d'arriver à lapetite cité de Lisle où coule la Dronne que noustraverserons plusieurs fois dans la journée : jolie vuesur la rivière à partir du pont et belle allée d'arbresavant de nous diriger vers le lavoir du Bullidour.

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Château de la Martinie

Le lavoir du Bullidour.

C’est l’heure de l’apéro !

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L’ARC EN SELLEL’ARC EN SELLEComposé d'un grand bassin dont le centre est

enjambé par une passerelle en pierre, il est protégé parun toit avec charpente en bois. Nous remarquons despierres noires sur les côtés qui indiquent la position quechaque lavandière occupait avec sa « selle ». En amont,les habitants s'approvisionnaient en eau potable à larésurgence de la source toujours présente, donnant uneeau très claire et limpide. Deux autres Arctistess'ajoutent à notre groupe avant l'arrêt café à l'agréableterrasse d'un bar du village.

Après quelques kilomètres, nous nous engageonssur une route qui longe, d'un côté, de hautes paroisrocheuses creusées à la base et, de l'autre, la Dronneavec son moulin à huile encore en activité à la saisondes noix. Quel site surprenant, loin de tout, que Marie-Claude et André nous font découvrir ! Nousrebroussons chemin et nous nous dirigeons en directionde Bourdeilles. Arrêt photos face au lavoir et à l'égliseromane imposante de Creyssac.

Nous découvrons, pour la plupart d'entre nous,Bourdeilles, site touristique majeur d'Aquitaine. Noustraversons la Dronne par le pont du XIVe siècle pournous rendre dans le centre historique où dominent lechâteau médiéval et son pavillon renaissance. Levillage est animé par un petit marché de producteurs àdeux pas du château. Quel endroit charmant !

La température atmosphérique monte. Nouscommençons à souffrir de la chaleur. Heureusement,nous roulons sur une route ombragée avant d'arriver ausud de la ville de Brantôme. Nous empruntons unepiste « piétons-cyclos » où la cohabitation paraîtdifficile... Un groupe de piétons trouve que nousprenons un peu trop de place !... Nous quittons vite leslieux avec le sentiment que ce système n'est pas autop !....

La ville est très animée « sur les coups de midi »: beaucoup de monde aux terrasses des restaurants.Nous trouvons un bar qui veut bien nous donner dequoi couper notre soif !.. Pique-nique oblige dans les

jardins, le long de la Dronne, avec vue remarquable surle pont coudé du XVIe siècle, le pavillon Renaissance,l'ancienne abbaye et l'église abbatiale vieille de 1200ans. Dommage qu'il faille quitter ce site très reposant .

Nous éliminons la découverte du parcourstroglodytique de peur d'arriver trop tard au camping.Après un p'tit café, nous prenons la route sous un soleilde plomb sur des routes agréables mais où les « côtes »sont de plus en plus difficiles à gravir pour quelques-uns d'entre nous. L'église fortifiée de Grand-Brassacnous attend de toute sa hauteur. Elle servit de refugeaux habitants dès le XIIIe siècle. Quel édificeimposant !....Encore quelques montées et descentes sous un soleilcuisant et nous voilà au camping. Nous avons grandsoif !!!... Je crois qu'il a fait très chaud partout enFrance. Merci à la météo mais surtout à nosorganisateurs de nous avoir préparé un si beau circuit !

Texte : FrançoisePhotos : Paul

RIBERAC, TROISIÈME JOURNÉELundi 09 juin : Forêts et étangs de la Double

Pas de surprise majeure pour cette dernière

journée du « Week-end des Provinces » à Ribérac :nous sommes dans la continuité des deux précédentes :la température est identique à celle des joursprécédents, entre 30 et 35 °, (peut-être un peu pluslourde), avec un soleil moins présent et l'orage parfoismenaçant, le profil ou dénivelé ne nous surprendra pasdavantage, les parties plates toujours absentes, lesdescendantes rapidement oubliées au profit desmontantes avec des pourcentages annoncés plus oumoins objectivement selon les moyens de mesures desuns et des autres en fonction des appareils de chacun etde l'interprétation qui en est faite.

La conduite de la sortie est toujours des plusremarquables, des plus rigoureuses, les organisateursmaîtrisent parfaitement leur sujet, même si le (la)« serre-file » désigné(e) se fait de plus en plus rare àl'arrière du "peloton", sans conséquence dommageablepour la sécurité du groupe, chacun d'entre nous étantassez grand pour assumer la fonction.

Vous avez déjà compris que je ne vais pas vousfaire une description minutieuse du parcours : il estparfaitement décrit par Marie-Claude et André sur lafeuille intitulée : « Forêts et étangs de la Double » dulundi 09 juin 2014 (document que vous pourrezfacilement vous procurer auprès des organisateurs).

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Brantôme

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L’ARC EN SELLEL’ARC EN SELLEJe vais donc m'en tenir à quelques remarques,

considérations ou appréciations relevées au cours decette journée, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pasapprécié les curiosités habituelles et incontournablesdes manifestations de l'ARC : églises, lavoirs,châteaux, prieurés… Mais en ce qui me concerne c'està la « nature » du terrain que j'accorde souvent le plusd'importance et dans le cas présent je trouve les routesagréables, en bon état, peu fréquentées par lesvéhicules à moteur, souvent ombragées, bordéesd'étangs à l'eau plus ou moins limpide, avec de jolispassages en forêt. Le long du circuit on trouve des« Mai(s) » ou mâts plus ou moins verticaux avec leursdrapeaux tricolores plantés en l'honneur de quelquesnotables, à proximité de la maison de ceux-ci…

Au cours de cette chaude journée, même si jesuis plus sensible à la Nature, je vais quand même citerles monuments ou curiosités ayant retenu plusparticulièrement mon attention : l'église romaned'Allemans, les peintures murales et la douce musiquede l'église de Bourg-du-Bost, le lavoir de Chassaignes,le château de Cumond, la façade de l'église de Saint-Privat-des-Prés, l'abbaye de la Trappe, l'église en« pierres bicolores » de Saint-André-de-Double...

Voici maintenant quelques faits ouconsidérations relevés au cours de la journée :

- 18 participants au départ, 17 Arctistes plus« Michel de Coutras ».

- Km 11 Claudie déchaîne, l'incident est viteoublié grâce à son entourage (masculin).

- Km 14 le bar devant nous accueillir pour lecafé du matin est fermé et, sans relation de cause àeffet, notre groupe perd 5 unités. Diverses raisons aussilouables que personnelles incitent ces 5 éminentsArctistes à écourter la sortie, mais nous avons bienapprécié leur compagnie sur le début de la matinée.

- Km suivants : toujours pas de bar ouvert donc pas de café avant le pique-nique.

- Durant la matinée les aboiements deschiens couvrent parfois les chants des oiseaux eten particulier celui du coucou.

- À noter à Ponteyraud cette plaque visséesur le mur de l'église signalant l'absence demonument aux morts dans la commune (aucunevictime lors des guerres et combats).

- À l'unanimité le lieu du pique-nique esttransféré du prieuré de la Trappe au villaged'Échourgnac pour cause de débit de boissons ouvert,synonyme de bière pression ou tout autre breuvagerafraîchissant. Seule la chaleur est responsable de cetteentorse au programme prévu et non pas le plaisir deboire pour boire !

- Repas tiré du sac sur l'aire de pique-niqued'Échourgnac. Le ciel s'assombrit, trois gouttes de pluiene suffiront pas à nous rafraîchir.

- Après le pique-nique retour au même bar pourboire le café... et fantasmer sur l'éventuelle présenced'un dragon tatoué sur le sein gauche de la serveuse ;mais l'Histoire ne se répète pas toujours !

- Poursuite de notre parcours sous une grossechaleur et sur une route bien « bosselée », mais leschiens font la sieste.

- La dernière attraction de la sortie sera « Siorac-de-Ribérac » pas uniquement pour la sonorisation deson église, mais surtout pour la sévère bosse menant aucœur du village.

– Belle descente sur Ribérac pour clore ce super« Week-end des Provinces ».

- Et comme dans chaque album d'Astérix tout lemonde se retrouve au camping, à l'ombre, pour letraditionnel pot de clôture offert par Marie-Claude etAndré.

Merci pour tout.

Texte : Pierre L.Photos : Jean-Yves

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Déco rencontrée à Saint-André-de-Double

Il a dû être « désigné » pour relater la journée !

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLECamping difficile à trouver, retour à l'école, animation à la maison de retraite, interminables palabres

autour des chirons, attaques de moustiques, bref, un week-end loin d'être de tout repos !

OUIQUENDE ESTIVAL

Oyez...! oyez...! braves gens...! ce que futouiquende estival en bocage bressuirais du 22 au 24août 2014 à l'invitation de dame Comtesse Soazic et deson fidèle vassal Michel du Clos de Brion !

Des journées studieuses..., chevaleresques... etcomme de coutume, de grande convivialité...

Le premier défi fut de trouver le point de rendez-vous : le charmant petit camping à la ferme de Pont-Chouette est niché au bord d'un vaste étang du mêmenom. Douze Arctistes et un invité s'y étaient installésdès le vendredi dans la matinée et six autres et un futurmembre, très certainement guidés et attirés par lesparfums suaves et entêtants de poulnée... , rejoignirentle campement dans l'après-midi.

Le gris du ciel sembla alors vouloir nousrappeler que la rentrée approchait... Nos bicyclettesnous emmenèrent donc vers le musée-école de La TourNivelle à Courlay où quelques aïeux d'une ex-directriced'école bien connue dans le monde de l'ARC... furentélèves, ainsi qu'un certain Ernest Pérochon, prixGoncourt 1920. Dans une des classes de cette écolefermée en 1985 et transformée en musée en 1999, nousfaisons un bond en arrière dans l'ambiance d'une écoledu début du siècle dernier : revêtus de la tenue desécoliers de l'époque (sarrau noir, sabots et béret), nousnous asseyons derrière d'anciens pupitres en bois àl'odeur de cire. Après la leçon de morale : « Une placepour chaque chose et chaque chose à sa place », lesévère maître d'école nous fait faire une dictée dont letitre est « Le lièvre aux oreilles noires »... Surpris entrain de faire le pitre derrière son pupitre... l'élèveMichel B. est volontaire pour aller au coin coiffer lesoreilles, non de lièvre... mais du bonnet d'âne... Hilaritégénérale...!

Nous nous appliquons pour écrire, à l'encreviolette, et à la plume Sergent-Major que noustrempons délicatement dans l'encrier en porcelaine.

Pas facile de ne pas faire de pâtés même à l'aidedu buvard... Une punition ou un bon point...? Avant detraverser la cour pour aller visiter les logements defonction du maître d'école et de l'institutrice, une photode classe pérennise ce bien agréable retour dans lepassé que nous venons de vivre. C'est bien connu... : onne se rappelle que des bons souvenirs d'école...

De retour à Pont-Chouette par une voie verteombragée et pour conclure cette sortie « scolaire » etbuissonnière..., autour d'une soupe angevine (unevariante de la soupe champenoise), offerte par noshôtes et accompagnée de succulentes pizza et quiche« maison » préparées avec amour par Françoise etSylvie, Michel nous donne ses instructions pour lelendemain : départ 9 h 00 pour un circuit de 68 km versla Sèvre nantaise. Pour venir nous rejoindre en voiturece samedi, notre ami Yves F. a courageusement essuyésur la route quelques brouillards portés par des ventsd'ouest que nous rencontrerons à notre tour peu après lavisite du château de Bressuire (XIe siècle.). Capes etvêtements de pluie sont de rigueur...

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Église de Bressuire

Quelle application !

La promotion 2014

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEAprès nous être arrêtés pour admirer les stèles en

arc de cercle derrière le monument aux morts deMontigny ainsi que le lavoir, nous nous dirigeons vers leBPF de Cerizay.

Étant quelque peu momentanément désorientés, ouplutôt égarés..., nous arrivons fort opportunément dans uncul-de-sac, à l'EHPAD Nicolas Sevileano, où nous noustrouvons nez-à-nez avec le responsable d'établissementsur le seuil de la porte d'entrée. Ce dernier nous indiquequ'il consent à nous remettre dans le droit chemin si, encontrepartie, nous pénétrons en tenue de cyclo, aveccasques et gants, dans la salle-à-manger où sespensionnaires sont en train de paisiblement déjeuner. Cethomme perspicace a tout de suite perçu en notre groupeune vraie troupe de boute-en-train...!

Nos estomacs nous rappelant que l'heure de lapause pique-nique approche pour nous aussi, nous nousplions de bon gré à l'exigence de ce chef si attentif à ladistraction des seniors qu'on lui a confiés. Notre entréemassive dans la salle de restaurant est un grandspectacle... : pensant que ces étranges bipèdes casqués etaux tenues d'un jaune criard arrivaient indubitablementd'une autre planète... peut-être même pour leur subtiliserleur maigre pitance..., nos braves convives levèrent àpeine le nez de leurs assiettes pour nous observer, quiavec des yeux écarquillés, qui avec un regard livide...

Bien que trônant sur un fauteuil roulant, une centenaire,visiblement plus alerte que ses jeunes congénères,semblait être le chef d'une tablée... Sans doute native deCerizay, elle eut l'amabilité de bien vouloir nous indiquerle chemin pour se rendre au château du Puy- Genet... Afinde ne pas perturber plus longtemps le repas de ces gensdu troisième voire quatrième âge, manifestement pluspréoccupés à absorber le contenu de leurs écuelles quepar notre présence, nous nous retirâmes à pas feutrés del'endroit avec les remerciements du chef d'établissementqui nous félicita d'avoir si correctement accompli notrerôle d'animateurs bénévoles. Il nous confirma en outrel'itinéraire à suivre. Le très agréable et verdoyant parc auxarbres d'un grand âge du château du Puy-Genet fut unendroit idéal pour notre pause casse-croûte.

Les estomacs remplis nous pouvions dès lors nouslancer à l'assaut du château de Saint-Mesmin à Saint-André-sur-Sèvre dans lequel nous n'aurions cependantjamais pu pénétrer avec nos destriers sans l'habile talentde fin négociateur de notre chef de horde... Au terme demoult palabres, le manant chargé de la sécurité des portesconsentit enfin à nous laisser pénétrer dans la basse-courdu château-fort avec nos montures et poussa même lacomplaisance jusqu'à nous inviter à les mettre à l'abridans les écuries... (pas seulement pour nous êtreagréable... mais sans doute aussi surtout parce que cesétranges chevaux de métal d'un autre siècle auraient puchoquer la vue et gâcher les photos des nombreux autresvisiteurs du lieu...).

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Château de Bressuire

Parc du château de Cerizay

Château de Saint-Mesmin

Auditoire attentif

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L'ARC EN SELLEL'ARC EN SELLEUn autre grand bond vers le passé avec cette

forteresse érigée lors de la guerre de Cent ans... et desexplications détaillées sur le déroulement de la bataillede Rouvray du 12 février 1429, également connue sousle nom de journée des Harengs, car le convoi anglaisattaqué par les Français transportait du poisson etautres victuailles destinés à être consommés pendant leCarême.

Après avoir récupéré nos fidèles coursiers dansles écuries, il est temps de remonter en selle pourregagner Pont-Chouette par La Forêt-sur-Sèvre,Courlay et son église Saint-Rémi aux trois retables enpierre polychrome de style baroque inscrits àl'inventaire des monuments historiques. Après unapéritif au pineau offert par l'ARC, c'est au sonpétaradant des coups de fusil des chasseurs de canard,postés aux abords de l'étang à la passée du soir (deuxheures avant et deux heures après le coucher du soleil),que nous dégustons ventrèches, saucisses et merguezaccompagnées de ventrées de mojhettes à la lueur delampes de fortune et sous une nuit étoilée. Au dessert,un petit crémant d'Alsace pour fêter la naissancesurvenue la veille du 8ème drôle (un petit Ambroise de3,6 kg) chez la fille de la Galinette Cendrée et de sonOstréocyclo, accompagne de délicieuses tartelettes auxfruits offertes par nos hôtes. « À c'teure...! jhallonspouvoir aller nous coucher sans souper...! ».

Demain dimanche, départ 8 h 30 pour un circuitdes Chirons de 70 km.

À Chapelle-Saint-Laurent, le traditionnel petitcafé de 10 h est pris, pour une fois avec une demi-heure d'avance..., au Chapelais tenu par une bienaccorte et sémillante patronne..., puis direction lehameau de Pitié et son sanctuaire. La visite de labasilique « mineure » de style néo-gothique, construiteà partir de 1891 sur une hauteur (220 m) dominant lebocage bressuirais, permet d'admirer de beaux vitrauxdédiés à quelques autres basiliques de Franceconsacrée à Notre-Dame, ainsi qu'une pietà de Notre-Dame-de-Pitié (fin XVe ou début XVIe) qui est venueremplacer la statue d'origine dont on perd la trace auXVIe siècle.

Le calvaire au sud de l'esplanade mériteégalement le détour, tout comme l'imposante croix deJérusalem sur son socle de granit sur le chemin du Pasde la Vierge qui mène au rocher du même nom.L'empreinte sur le rocher pourrait être une sculpturepréhistorique et le rocher, un lieu cultuel néolithique.

Nous poursuivons ensuite notre route vers lejardin des chirons à la Morelière sur la commune deLargeasse à la rencontre d'un autre rocher, mais qui lui,est « branlant »... Le chiron est l'appellation locale pourdésigner des boules de granit qui émergent du sol, trèsprésentes dans la nature de ce bocage, et autourdesquelles ont été imaginées de nombreuses légendeset histoires mystérieuses.

C'est notre astucieux farfadet, Christian, quiréussit en peu de temps, à découvrir l'endroit exact oùil convient de se placer pour ébranler sans peine ceténorme rocher. Il est donc acquitté à l'unanimité par legroupe... On raconte en effet que ce rocher branlantservait de « pierre de jugement », en particulier pourles femmes adultères qui se justifiaient de cetteaccusation si elles parvenaient à mettre en branle lerocher. Réalité ou simple légende ?

Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014Le Randonneur Picto-Charentais – octobre 2014 p 9p 9

Intérieur du château de Saint-Mesmin

Soirée barbecue

Le Pas de la Vierge