le journal du tns #17 janvier - février

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Whistling Psyche Propos de Julie Brochen > page 2 « L'inquiétante étrangeté » par Sylvain Maurice metteur en scène de Métamorphose > page 3 Pendant ce temps... Les ateliers de jeu du TNS > Côté public Comme le personnage de James Miranda Barry dans Whistling Psyche, Schopenhauer a eu dans sa vie une succession de caniches. Barry les nommait « Psyché » ; Schopenhauer « Atman », ce qui pourrait se traduire par « souffle de vie » ou « âme individuelle ». « J'ai un caniche, et quand il fait une bêtise, je lui dis : fi, tu n'es pas un chien, tu n'es qu'un homme. Oui, un homme ! Tu devrais avoir honte. Alors il est tout honteux et va se coucher dans un coin. » Arthur Schopenhauer OURNAL Théâtre National de Strasbourg © César Godefroy - photo de répétition « Une psyché est un miroir, mais c’est aussi l’âme » J’ai découvert Sebastian Barry en 1997, quand j’ai joué un de ses textes, Le Régisseur de la chrétienté, mis en scène par Stuart Seide. C’est un auteur dont les thèmes et la langue, l’intensité des propos et des phrases, m’ont immédiatement fascinée. Sebastian Barry s’intéresse aux « laissés pour compte » de l’Histoire. Ses personnages centraux sont irlandais, comme lui, des passionné(e)s, des gens qui ont consacré leur vie à une cause, voire qui en ont sacrifié des pans entiers, et dont, au final, quasiment tout le monde ignore l’existence. Il mêle la grande Histoire à l’intimité familiale. Intimité toute relative car, même s’il s’inspire souvent de son arbre généalogique, les morts auxquels il redonne la parole sont des gens qu’il n’a pas connus. Il s’approprie leur histoire, en même temps qu’il leur redonne vie. C’est un drôle de processus. Bien sûr, on pourrait dire que c’est le cas de tous les auteurs qui créent des personnages. Mais là, c’est différent. Parce qu’il part d’une forme de réalité : ses personnages, avant d’être des personnages, ont été des êtres vivants. Mais dont il ne reste quasiment aucune trace. Des dates, des lieux, des faits… Sebastian Barry leur invente une pensée, une langue. Il leur donne la sienne. Il leur « rend » une vie fictionnelle pour remplacer la vie et la mémoire dont on les a dépossédés. Ainsi, dans Whistling Psyche, il a choisi de donner la parole à James Miranda Stuart Barry – dont l’année de naissance se situe entre 1789 et 1799, mais le plus vraisemblablement en 1795. Whistling Psyche. Tout est contenu dans ce titre, à tel point qu’il était impossible de le traduire sans l’appauvrir. On aurait pu dire littéralement En sifflant Psyché, ou En attendant Psyché. Mais là encore, Barry joue sur de nombreuses strates. Une psyché, c’est un miroir, mais c’est aussi « l’âme », la sensibilité et l’intelligence, l’essence même de l’esprit. Mais ce n’est sans doute pas un hasard si « Psyché », dans la pièce de Sebastian Barry, est un être vivant : c’est un chien. C’est le nom qu’a donné le docteur James Miranda Barry à son caniche… ou plutôt à « ses » caniches qui se sont succédés auprès de lui quand il vivait au Cap. Dès le départ, dès le titre, le trouble identitaire existe. Et la pièce ne parle que de ça. Whistling Psyche, c’est la rencontre improbable entre deux figures de l’histoire de la médecine : Florence Nightingale et James Miranda Barry. Je dis « deux figures de l’histoire de la médecine » mais, en l’occurrence, Florence Nightingale a eu son heure de gloire : elle a été décorée de la Royal Red Cross par la reine Victoria en 1883 et a été la première femme dé- corée de l’Ordre du mérite, en 1907, trois ans avant sa mort. En 1887, quand elle revient de la Guerre de Crimée, elle est distinguée et tous les journaux ont relaté ses « exploits ». Il existe aujourd’hui encore un musée qui porte son nom. > suite page 2 Whistling Psyche Éric Vigner et l'Académie de Lorient présentent La Place Royale et Guantanamo > page 2 Groupe 40 de l'École du TNS Trois courtes pièces de Harold Pinter Gidouille et Corne-culs > page 3 Propos de Julie Brochen recueillis par Fanny Mentré

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Dans cette nouvelle édition : Julie Brochen, directrice du Théâtre National de Strasbourg présente sa création Whistling Psyche texte dramatique de l’irlandais Sebastian Barry, zoom sur Eric Vigner et l'Académie de Lorient qui présenteront Guantanamo et La Place Royale , entretien avec Sylvain Maurice autour de sa création Métamorphose, le Groupe 40 de l'École du TNS présentera son deuxième atelier-spectacle et enfin retour sur les ateliers de jeu du TNS, les participants prennent la parole.

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Page 1: Le Journal du TNS #17 Janvier - février

Whistling PsychePropos de Julie Brochen

> page 2

« L'inquiétante étrangeté » par Sylvain Maurice

metteur en scènede Métamorphose

> page 3

Pendant ce temps...Les ateliers

de jeu du TNS> Côté public

Comme le personnage de James Miranda Barry dans Whistling Psyche, Schopenhauer a eu dans sa vie une succession de caniches. Barry les nommait « Psyché » ; Schopenhauer « Atman », ce qui pourrait se traduire par « souffle de vie » ou « âme individuelle ». « J'ai un caniche, et quand il fait une bêtise, je lui dis : fi, tu n'es pas un chien, tu n'es qu'un homme. Oui, un homme ! Tu devrais avoir honte. Alors il est tout honteux et va se coucher dans un coin. »

Arthur Schopenhauer

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« Une psyché est un miroir, mais c’est aussi l’âme »

J’ai découvert Sebastian Barry en 1997, quand j’ai joué un de ses textes, Le Régisseur de la chrétienté, mis en scène par Stuart Seide. C’est un auteur dont les thèmes et la langue, l’intensité des propos et des phrases, m’ont immédiatement fascinée.Sebastian Barry s’intéresse aux «  laissés pour compte » de l’Histoire. Ses personnages centraux sont irlandais, comme lui, des passionné(e)s, des gens qui ont consacré leur vie à une cause, voire qui en ont sacrifié des pans entiers, et dont, au final, quasiment tout le monde ignore l’existence. Il mêle la grande Histoire à l’intimité familiale. Intimité toute relative car, même s’il s’inspire souvent de son arbre généalogique, les morts auxquels il redonne la parole sont des gens qu’il n’a pas connus. Il s’approprie leur histoire, en même temps qu’il leur redonne vie. C’est un drôle de processus. Bien sûr, on pourrait dire que c’est le cas de tous les auteurs qui créent des personnages. Mais là, c’est différent. Parce qu’il part d’une forme de réalité : ses personnages, avant d’être des personnages, ont été des êtres vivants. Mais dont il ne reste quasiment aucune trace. Des dates, des lieux, des faits… Sebastian Barry leur invente une pensée, une langue. Il leur donne la sienne. Il leur « rend » une vie fictionnelle pour remplacer la vie et la mémoire dont on les a dépossédés.Ainsi, dans Whistling Psyche, il a choisi de donner la parole à James Miranda Stuart Barry – dont l’année de naissance se situe entre 1789 et 1799, mais le plus vraisemblablementen 1795.

Whistling Psyche. Tout est contenu dans ce titre, à tel point qu’il était impossible de le traduire sans l’appauvrir. On aurait pu dire littéralement En sifflant Psyché, ou En attendant Psyché. Mais là encore, Barry joue sur de nombreuses strates. Une psyché, c’est un miroir, mais c’est aussi «  l’âme », la sensibilité et l’intelligence, l’essence même de l’esprit.Mais ce n’est sans doute pas un hasard si « Psyché », dans la pièce de Sebastian Barry, est un être vivant  : c’est un chien. C’est le nom qu’a donné le docteur James Miranda Barry à son caniche… ou plutôt à « ses » caniches qui se sont succédés auprès de lui quand il vivait au Cap. Dès le départ, dès le titre, le trouble identitaire existe. Et la pièce ne parleque de ça.

Whistling Psyche, c’est la rencontre improbable entre deux figures de l’histoire de la médecine : Florence Nightingale et James Miranda Barry. Je dis « deux figures de l’histoire de la médecine » mais, en l’occurrence, Florence Nightingale a eu son heure de gloire : elle a été décorée de la Royal Red Cross par la reine Victoria en 1883 et a été la première femme dé-corée de l’Ordre du mérite, en 1907, trois ans avant sa mort. En 1887, quand elle revient de la Guerre de Crimée, elle est distinguée et tous les journaux ont relaté ses « exploits ». Il existe aujourd’hui encore un musée qui porte son nom.

> suite page 2

Whistling Psyche

Éric Vigner etl'Académie de Lorient

présentent La Place Royale et Guantanamo

> page 2

Groupe 40 de l'École du TNS• Trois courtes pièces

de Harold Pinter • Gidouille et Corne-culs

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Propos de Julie Brochen recueillis par Fanny Mentré

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WHISTLING PSYCHE du 10 janvier au 2 février 2013 BORD

DE PLATEAU CONVERSATION

DE LA LIBRAIRIE KLÉBER

de Sebastian Barry > Séance spéciale• Audiodescription Jeudi 24 janvier

à l’issue de la représentationJeudi 24 janvier

avec Julie Brochenet les comédiensSamedi 26 janvier à 11h

Réservation conseilléeau 03 88 24 88 00

Mise en scène Julie Brochen

> Création du TNS

Du mardi au samedi à 20h,les dimanches à 16hRelâche les lundiset dimanche 13 janvier

Salle GignouxAvec Catherine Hiegel, Juliette Plumecocq-Mechet David Martins, comédien de la troupe du TNS

Éric Vigner et l'Académie de Lorientinvités au TNSLa Place Royale de Pierre Corneille et Guantanamo de Frank Smith

DEUX SPECTACLES MIS EN SCÈNE PAR ÉRIC VIGNERAvec les acteurs de l’Académie de Lorient :

Vlad Chirita, Lahcen Elmazouzi, Eye Haidara, Hyunjoo Lee, Tommy Milliot, Nico Rogner, Isaïe Sultan

LA PLACE ROYALE du 5 au 16 février 2013GUANTANAMO

9, 10 & 16 févrierBORD

DE PLATEAUde Pierre Corneille Du mardi au samedi à 20h,dimanche 10 à 17h (horaire exceptionnelpermettant de voir Guantanamo)Relâche lundi 11Salle Koltès

> Séances spéciales • Surtitrage français Mercredi 6 février• Surtitrage allemand Jeudi 7 février• Audiodescription Vendredi 15 février

de Frank Smith Horaires exceptionnelsSamedis 9 et 16à 18h,dimanche 10 à 15h(horaires permettantde voir La Place Royale)Salle Koltès

à l'issue de lareprésentation deLa Place RoyaleVendredi 15 février

3 VIDÉO : www.tns.fr

Quant à James Miranda Barry… un des premiers chirurgiens à avoir pratiqué l’accouchement par césarienne à l'époque vic-torienne, et qui a atteint le plus haut grade, celui d’inspecteur général des hôpitaux militaires ; malgré toutes les réformes es-sentielles mises en place par lui, il n’a fait l’objet d’aucune « re-connaissance » particulière. Pourquoi ? Parce que tout ce qu’il a fait a été effacé par la découverte de sa « véritable » identité…

Qu’est-ce qui les différencie à ce point ? Le docteur James Mi-randa Barry est mort en 1865… Florence Nightingale est née en 1820…On peut donc parler de contemporanéité. D’ailleurs, c’est ce qu’imagine Sebastian Barry : qu’une « rencontre » a eu lieu. Et c’est passionnant, dans la pièce, de les entendre dans le récit croisé de cette rencontre.Une rencontre haineuse, hargneuse, pleine de préjugés… c’est ce qu’on va découvrir. Et qui laisse à penser qu’aucun « dialogue » n’est possible… Et pourtant, le dialogue aura lieu envers et contre tout.

La pièce est une traversée des vies de ces deux pionnières de la médecine moderne. Pionnières, oui, car ce qu’on découvre c’est que James Miranda Barry est une femme.

J’ai l’impression, pour la première fois de ma vie, de monter une pièce «  féministe  », de construire un spectacle ancré dans un propos, une intention, féministe. En ce sens où le texte résonne pour moi comme l’éloge d’être une femme, dans un monde ex-clusivement masculin. Un monde d’une cruauté et d’une laideur qu’on juge insoutenables pour les femmes… Je crois qu’on peut difficilement se représenter ce qu’étaient les hôpitaux militaires à l’époque : le manque total d’hygiène, la pénurie de moyens, la mort incessante des soldats empilés dans des salles inadaptées, les cris, les plaies ouvertes… ce que ces deux femmes ont vu dé-passe l’entendement. Et pourtant, elles ont fait ce choix, d’être là,

au cœur des évènements. Et même, elles ont dû se battre pour y parvenir, contre tous les préjugés.Mais la façon dont elles ont chacune mené bataille est fondamentalement dif-férente.

Pour James Miranda Barry, être médecin et militaire, cela voulait dire nécessaire-ment être un homme. Je m’imagine cette toute jeune adolescente qu’elle était et qui, au moment où on la tue, dans le sens où on tue son identité, son corps féminin, trouve la force et les ressources de s’in-venter une nouvelle vie. Quand je pense qu’elle a dû, pendant près de soixante-cinq ans, cacher son identité féminine, cela me donne le vertige.Florence Nightingale a dû elle aussi lut-ter contre l’avis de ses parents pendant des années pour devenir infirmière.Pour parvenir à leurs fins, il leur a fal-lu surpasser tout le monde dans leur domaine de prédilection  : elles sont

obligées d’être des surhommes, pour avoir le droit d’être des femmes. Et, pour James Miranda Barry, de vivre son identité de femme dans le plus grand secret.

Cette chose qu’on tait, c’est évidemment ce qu’on cherche au théâtre, en tout cas, moi. Depuis toujours, c’est ce qui est au centre de mon travail, ce qui m’importe : le secret. Travailler sur ce qu’on ne dit pas directement, ce qu’on ne verra jamais mais qui est l’essentiel. C’est ce qui est saisissant chez Sebastian Barry. Chaque parole semble testamentaire. Comme s’il cherchait à recomposer ce qui constitue les êtres. Tout en ayant bien conscience que le point de départ est une mémoire humaine, faillible, voire malade. Où les manques, les oublis, les raccourcis, les non-dits, sont aussi importants que ce qui réussit à s’affirmer.

Ainsi, pour moi, la scène centrale, ce qui bouleverse tout, est le récit fait par James Miranda Barry de son accouchement. Car elle a connu un homme dans sa vie : Lord Charles Somerset, gouverneur du Cap. Cette relation ne pourra pas durer car elle sera vite surnommée «  la petite épouse du Gouverneur » et – le docteur Barry étant pour tous «  un homme » – le couple est accusé d’homosexua-lité. Ce qui met fin à leur amour. Là encore, le trouble identitaire et les préjugés sont au centre de tout.Elle est donc enceinte et doit accoucher. Du moins,

c’est ce qu’imagine Sebastian Barry car rien n’atteste que cela ait eu lieu dans la réalité. Mais c’est justement ce qui transcende le reste et me trouble le plus. Dans cette scène, elle accouche dans le plus grand secret, en présence de Nathaniel, son fidèle « ma-jordome  », à vrai dire son seul compagnon humain. Mais pour Nathaniel, ce docteur Barry qu’il sert, qu’il suit partout, et dont il partage le toit depuis des années, est un homme. Alors il vit cet accouchement comme une chose surnaturelle, démoniaque même. À ce moment-là, toutes les limites sont repoussées, tout vacille, pour laisser place à la dimension poétique et mytholo-gique du récit.

L’essentiel n’est pas dit, pas avoué, la mort de l’enfant c’est le secret.

De cette femme cachée, niée, qu’a été James Miranda Barry, et qui a consacré sa vie, entre autres, à travailler à ce qu’une « égalité » existe entre les colons et les colonisés dans les soins médicaux, il ne reste que l’anecdote finale  : le jour de sa mort, l’infirmière qui a procédé à l’examen de son corps a découvert qu’elle était une femme et a monnayé cette « information ». Cette « tricherie » mise à jour, loin d’éveiller les consciences, a rendu toute reconnaissance publique impossible…

Dans Whistling Psyche, les temps se superposent, les espaces se mêlent. C’est une véritable épopée où il est question des guerres et du devenir des peuples et c’est en même temps une plongée dans ce qui est le plus intime. Le dispositif scénique sera constitué de voiles translucides parfois pour troubler l’image, un peu comme s’il s’agissait du «  voile du passé  ». Mais d’autres voiles permettront d’y proje-ter des images, de brouiller autant que d’éclairer le présent et le passé, créer des superpositions, rendre compte de l’idée de « conquête » qui existe dans le parcours de ces deux femmes, à l’image de celles de Napoléon ou de la reine Victoria.Je pense notamment à la mort de Florence Nightingale car la pièce se situe l’année de sa mort, en 1910, et c’est comme si JamesMiranda Barry, morte depuis quarante-cinq ans, venait la « visiter ». Nous travaillerons avec le réalisateur Alexandre Gavras à rendre compte de ce trouble, rendre visible la mémoire accidentée, à la fois poétique et douloureuse, comme un songe dont on se de-mande s’il s’agit d’un rêve ou d’un cauchemar.

Propos recueillis par Fanny Mentré, octobre 2012

L’Académie est un projet de théâtre conçu tout à la fois comme un espace de transmission, de recherche et de production, où se rencontrent, sous le signe de la diversité, des textes, des savoirs et des pratiques. J’ai réuni sept jeunes acteurs, originaires du Maroc, de Corée du Sud, de Roumanie, d’Allemagne, de Belgique, du Mali et d’Israël. Tout les distingue  : histoire, culture, formation, langue d’origine, couleur de peau. De nationalité française ou étrangère, ils ont accepté de constituer, pendant trois ans, une même équipe et de s’installer dans la ville de Lorient, en Bretagne.Trois écritures singulières irriguent le travail, dont deux seront présentées au TNS  : La Place Royale de Pierre Corneille et Guantanamo de Frank Smith. Ils renvoient, diversement, au monde d’hier et à celui d’aujourd’hui, à nos préoccupations nouvelles et à notre mémoire de l’histoire. Ils empruntent à deux genres différents : la comédie classique du XVIIe siècle, qui choisit pour décor l’architecture fort théâtrale de la place Royale (l’actuelle place des Vosges à Paris) et le témoignage littéraire sur les interrogatoires menés dans le camp de Guantanamo, zone de non-droit interdite aux regards et dont l’existence attise les polémiques les plus brûlantes et les plus actuelles.Ces œuvres, qu’apparemment tout distingue, constituent les volets d’une unique recherche, menée d’un seul mouvement.

Éric Vigner, comédien, metteur en scèneet directeur du CDDB-Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National

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André Pomaratlit Victor HugoEn partenariat avec la Librairie Kléber

LE GIBET : LA PASSION SELON HUGO Mardi 15 janvierà la Librairie Kléber, 19h

LA FIN DE SATAN et DIEUMardi 5 févrierà la Librairie Kléber, 19h

À noter :Lundi 4 mars :La Légende des sièclesau TNS, 20h

Entrée libre • Réservation obligatoire

Lecture publiqueLES TOMBEAUX SONT APPELÉSDES SOLITUDESde Arnaud Maïsetti

Un terrain vague, le bruit du fleuve, l'ombre d'un arbre mort, et le vent. Un homme est là, seul, qui attend  : c'est l'Exacteur. On vient. Il y a ce couple égaré ; ce vieillard en quête de ce qu'il a perdu ; ce jeune homme qu'on traque et la fille qu'il a prise. Ils viennent se perdre et payer le prix du passage.

> Ce texte a été sélectionné par le comité de lecture du TNS.

Avec  : Muriel Inès Amat*, Fred Cacheux*, Antoine Hamel*, Cécile Péricone*, André Pomarat...

*Comédiens de la troupe du TNS

Vendredi 8 février à 20hSalle GignouxRéservation obligatoire

Les tournées

WHISTLING PSYCHESaint-Denis, Théâtre Gérard Philipe, du 11 février au 3 mars 2013

MÉTAMORPHOSEAubervilliers, Théâtre de la Commune-CDN, du 8 au 23 février 2013 • Chatenay Malabry, Théâtre Firmin Gémier-La Piscine, le 26 février 2013

LES ESTIVANTSBruxelles (Belgique), KVS, du 16 au 19 janvier • Lisbonne (Portugal), Culturgest, les 2 et 3 février

SALLINGERMartigues, Théâtre Les Salins, le 11 janvier • Gap, Théâtre La Passerelle, le 15 janvier • Miramas, Théâtre de la Colonne, le 31 janvier • Cavaillon, Théâtre, le 5 février • Draguignan, Théâtres en Dracénie, le 12 février

JEAN LA CHANCEOullins, Théâtre de la Renaissance, les 6, 7 et 8 février • Marseille, Théâtre Toursky, le 15 février • Seynod, L'Auditorium, les 21 et 22 février

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L’inquiétante étrangetéEntretien avec Sylvain Maurice, metteur en scène de Métamorphose

MÉTAMORPHOSE du 17 au 31 janvier 2013 DU THÉÂTRE À L’ÉCRANBORD

DE PLATEAUATELIER

DE CRITIQUE THÉÂTRE

EN PENSÉES

Très librement inspiréde l’œuvre de Franz Kafka

> Séances spéciales • Surtitrage français Vendredi 25 janvier• Surtitrage allemandSamedi 26 janvier

Vendredi 18 janvierau Cinéma Star19h > MULHOLLAND DRIVEde David Lynch, 2001, 150’

Suivi d'une rencontre avecSylvain Maurice, animée par Estelle Dalleo (UdS)

22h > LA MOUCHEde David Cronenberg, 1987, 96’

En collaboration avecLes Films du Spectre

Tarif spécial : 5,50 € pour chaque film sur présentation de la carte d’abonnement du TNS ou d’un billet pour Métamorphose

Réservation conseillée au 03 88 24 88 00

à l'issue de lareprésentationMardi 22janvier

animé parBarbaraEngelhardt Jeudi 24 janvier à 19h

LibrairieQuai des Brumes,120 Grand'RueStrasbourg

Réservation obligatoire au03 88 24 88 47

Rencontre avecSylvain Mauriceanimée parEmmanuel Béhague(UdS)Mardi 29 janvierà 20hau TNS

En partenariat avec l’Université de Strasbourg

Réservation conseilléeau 03 88 24 88 00

Mise en scène et adaptationSylvain Maurice

> Coproduction et création au TNS

Du mardi au samedi à 20h,dimanche 27 à 16hRelâche les lundis et dimanche 20

Salle Koltès

Avec Nadine Berland, Marc Berman, Émilie Bobillot, Arnault Lecarpentier et Philippe Rodriguez-Jorda

3 VIDÉO : www.tns.fr

Tu as souvent mis en scène des « monstres » (Œdipe, Richard III, Jean-Claude Romand, Thyeste et Atrée…), des hommes dont le théâtre révélait la monstruosité. Aujourd’hui tu prépares une adaptation de La Métamorphose, dont le héros est un hybride homme-insecte. Comment situes-tu ce projet dans ton parcours de metteur en scène ?

–  Dans la nouvelle de Kafka, c’est le processus de la métamor-phose d’un humain en insecte qui est « monstrueux », et c’est cette transformation qui va paradoxalement révéler son humanité. Les personnages que tu cites sont des criminels  ; Gregor, le héros de Kafka, n’a commis aucun acte répréhensible. […] Mon projet est moins motivé par l'envie de travailler une nouvelle fois sur la « monstruosité » – morale et/ou psychologique –, que par le désir de jouer avec les codes de la représentation. Je souhaite mettre en jeu ce qu’on appelle « l’inquiétante étrangeté », « le fantastique », la porosité entre le réel et l’imaginaire. Comment représenter l’ir-ruption d’un événement insensé dans la vie quotidienne d’une fa-mille normale : comment raconter la métamorphose de son enfant prodigue ? C’est un défi qui m’enthousiasme !

Le récit de Kafka est effrayant, angoissant. On imagine bien le film d’horreur qui pourrait s’en inspirer. Est-ce que tu aimes faire peur  ? Comment comptes-tu traiter cette angoisse, voire cette violence, dans ton spectacle ?

– On raconte que lorsque que Kafka lisait sa nouvelle à ses amis, c’était très drôle ! Il y a toujours une forme de distance chez Kafka, qui autorise de très nombreuses interprétations, et peut provoquer le rire… Le processus de cet « humour noir » m'intéresse autant que la peur. Et l'angoisse n'est qu'une des émotions que l'on ressent à la lecture de cette nouvelle. C'est un des moyens pour mettre en scène des personnages complexes et leurs relations  : le père menteur, autant aimé que détesté ; la mère malade, ambivalente ; la sœur idéalisée... Pour ma part, je trouve La Métamorphose beaucoup moins violent que beaucoup des textes que j’ai mis en scène... Dans mon adaptation, je veux accorder une part égale à l’humour et à l’angoisse. C’est ce mélange qui m’intéresse et que je souhaite fortement accentuer par rapport au texte original.[…]

D'une certaine manière, tu proposes un point de vue inverse à celui de la nouvelle. Alors que dans le texte de Kafka, Gregor est la figure centrale à partir de laquelle le lecteur perçoit le monde extérieur, dans ta mise en scène, c'est ce monde extérieur qui fait exister Gregor pour le spectateur…

– Oui, mais je souhaite aussi mettre en scène ce que voit Gregor, grâce à la vidéo. Concrètement, à plusieurs moments, je propose par un procédé de « caméra subjective » de « faire parler » Gregor grâce à l’image. Il vient par exemple observer le repas familial

comme s’il le regardait depuis le plafond. Il rampe sur le sol alors qu’on le poursuit… Gregor reste muet, mais j’utilise la vidéo pour transposer au théâtre son monologue intérieur, exprimer sa situation et ses sentiments.

La Métamorphose a donné lieu à d’innombrables interprétations, souvent liées à une lecture psychanalytique et/ou autobiogra-phique de l’œuvre, mettant en avant la haine du père et de la fa-mille, des rapports supposés incestueux… Ton travail prend-il en compte certaines de ces analyses ?

– Oui bien entendu, mais je crois que ce serait une erreur de se contenter de construire une dramaturgie à partir de ces éléments. C’est tellement évident qu’on peut vite mettre en scène des cli-chés. On connaît la vie de Kafka, mais son œuvre n’est pas une illustration de sa névrose... S’il est si important, c’est parce que c’est un inventeur  : on n’en a pas fini avec Kafka, comme source d’inspiration, pour le théâtre aujourd’hui.

Propos recueillis par Yann Richard, novembre 2011

L’École du TNS2 ateliers-spectacles du Groupe 40 (3e année)Trois courtes pièces de Harold PinterUn pour la route ; Langue de la montagne ;Le Nouvel Ordre mondialMise en scène Christian Burgess(de la Guildhall School de Londres)> En anglais et français

La précision presque chirurgicale dans le choix des mots et l’importance de leurs intentions m’ont poussé à choisir ces trois pièces.Bien qu’effrayantes, je me suis attaché à ces pièces qui offriront aux acteurs et à toute l'équipe réunie autour du projet une aventure risquée et pleine de découvertes. Ce n’est pas la première fois que j’ai le plaisir de travailler avec ce groupe d’acteurs. Un an est passé depuis notre atelier autour du Closer de Patrick Marber. Mon collègue et assistant Laurent de Montalembert (formé à la Guildhall School de Londres) est de nouveau à mes côtés.

Christian Burgess, traduction de l’anglais par Laurent de Montalembert

TROIS COURTES PIÈCESDE HAROLD PINTERdu 7 au 10 janvier 2013

Mise en scène Christian Burgess> En anglais et français

GIDOUILLE ET CORNE-CULSdu 8 au 14 février 2013Relâche dimanche 10 et lundi 11

Mise en scène Pierre Meunier

Tous les soirs à 20h

Espace Grüber(18 rue Jacques Kablé)

Avec Léon Bonnaffé, Laurène Brun, You Jin Choi, Kyra Krasniansky, Jules Garreau, Thaïs Lamothe, Thomas Mardell, Céline Martin-Sisteron, Sarah Pasquier, Romain Pierre, Bertrand Poncet, Alexandre Ruby, Eva Zink

Gidouille et Corne-culs Librement inspiré de l’œuvre de Alfred JarryMise en scène Pierre Meunier

Après Tout ira bien, Pierre Meunier revient à l’École du TNS pour diriger un atelier sur l’univers d'Alfred Jarry. Le spectacle, Gidouilles et Corne-culs, puise dans plusieurs textes comme L’Amour en visites, Gestes et opinions du docteur Faustroll, La Chandelle verte ainsi que des poèmes.Pataphysiciens, rêveurs et forains se croisent au sein d’une ronde grotesque et musicale. Hymne à la poésie décalée, cette création s’inspire de l’idéal d'Alfred Jarry. Celui de « suggérer au lieu de dire  » et de «  faire dans la route des phrases un carrefour de tous les mots ».

Olivia Barron, élève dramaturge

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Page 4: Le Journal du TNS #17 Janvier - février

Côté publicPendant ce temps...Les ateliers de jeu du TNS

Parce qu'amateur vient de « aimer »« C’est un rendez-vous très attendu des participants et leur envie nous renvoie dans nos cordes  : il faut être ultra-présents, avoir de quoi les nourrir », prévient immédiatement Fred Cacheux, un des comédiens de la troupe permanente du TNS qui encadre ces ateliers. Chacun vient pour des raisons qui lui sont propres : une vocation étouffée, une timidité mal maîtrisée, une passion pour les beaux textes de théâtre. Bien souvent, les candidats sont des spectateurs assidus et l’idée d’observer la « mécanique » de la création les passionne. « C’est un miroir de ce qui se joue dans notre propre vie : on part avec des bribes, avec une phrase, avec une idée, on construit et au bout du compte ça donne quelque chose. Ça plaît ou ça ne plaît pas, mais dans tous les cas ça interpelle », explique Marie.

Lâcher priseChacune des quatre séances débute par des exercices d’échauffement spécifiques qui visent à dégourdir le corps et mobiliser l’attention. Dès cette étape, les inhibitions tombent et le groupe se soude. Ce travail sur le corps reste inhabituel pour la plupart des participants : « moi qui viens d’un monde de juristes, assez sérieux, j’ai pris particulièrement plaisir à travailler sur le corps, à lâcher prise, dans une ambiance de bienveillance générale », nous confie Anastasiya. D’autres ex-pliquent mettre à profit aujourd’hui encore les exercices de relaxation appris à cette occasion. Lier texte et corps peut se révéler d’une complexité inattendue pour le comédien inexpérimenté. Les gestes les plus anodins comme traverser le plateau en ligne droite ou s’asseoir sur une chaise, ne vont plus de soi dès que le regard des autres s’en mêle. Mais pour ce faire, « on a le temps », insiste Grégory, « le temps d’explorer, de nous interroger. C’est intéressant de prendre le temps d’être libre, d’essayer, de nous tromper, de tâtonner  ». Les vingt-deux heures de l’atelier pourraient paraître bien courtes mais tous insistent sur la densité, l’intensité de cette expérience et l’investissement sans faille qui anime chacun : « on rentre dans une démarche exigeante car on ne lâche pas le sujet, on y est confronté chaque jour », ajoute Grégory. Outre le travail sur la tenue du corps et le placement de la voix, le rapport aux autres participants influe sur ce que chacun sera en capacité de recevoir et de donner. Une belle émulation d’après Marie, pour qui, « voir les autres jouer apporte beaucoup. Ça permet de prendre du recul, de la hau-teur, de se détacher, sans se débarrasser de ses émotions propres ».

Découvertes hors cadre D’après ces comédiens d’un jour, la découverte du jeu peut induire des découvertes plus person-nelles et intimes. « On n’est plus soi-même quand on est de l’autre côté, on est un autre. C’est un choc ! », nous livre Jean-Claude. « Quand on interagit avec un autre comédien, on s’en rapproche, on le prend dans ses bras, on le rejette, on lui montre du mépris. Ce sont des choses qu’on ne sait pas faire, ou qu’on n’a jamais fait… ou qu’on aurait eu envie de faire ! » Les comédiens professionnels qui animent les ateliers ne savent que trop l’importance du rap-port de confiance qu’ils doivent instaurer et le rôle particulier qu’ils jouent auprès de leurs ap-prentis : « nous tentons de nous faire une idée de la souplesse que l’on peut attendre des uns et des autres, avec l’envie de les mener au plus loin de ce qu’ils sont et il n’est pas rare de voir à ces occa-sions des actes théâtralement formidables… ». On devine rapidement la profondeur des liens qui se tissent. Marie explique : « moi qui suis timide, j’ai tendance à en faire trop sur le plateau mais en me disant : "Il suffit d’être simple, reste juste debout, je te vois bien", Cécile Péricone m’a aidée à aller plus loin, au-delà même de ce que je voulais donner ».

Mais qu’en pensent les comédiens professionnels  ? Qu’est-ce qui les pousse à recommencer année après année, et visiblement sans lassitude, cet accompagnement auprès des amateurs ?On retrouve l’enthousiasme et le plaisir intact : « Il n’y a pas d’objectifs préétablis. C’est intéressant pour nous car les enjeux et les façons de faire ne sont pas du tout les mêmes que dans un cadre pro-fessionnel. Amateur, ça vient de "aimer", il faut donc que les choses passent par le plaisir », explique Fred Cacheux. Grégory renchérit : « contrairement aux professionnels on n’est pas dans la question de la production. On est dans la découverte, dans le questionnement par rapport à un texte et à une pratique sans détenir une vérité ». À l’issue de chaque atelier, une représentation est organisée. Cette dernière n’est pas ouverte au grand public mais le reste de la troupe, les élèves du TNS ou même le personnel du théâtre poussent régulièrement la porte pour offrir un auditoire aux comédiens amateurs. « C’est le point culminant. On nous permet de montrer notre travail dans un vrai théâtre ! », s’enthousiasme Anas-tasiya. Chacun joue alors son va-tout et la magie du plateau n’épargne personne.

Et après ?Une fois le trac retombé et la salle redevenue obscure, une fois le quotidien retrouvé, que fait-on de cette expérience de théâtre ? Pour Grégory, « suite au stage il y a eu ce déclic, cette volonté, cette évidence : c’est ce texte là qu’à mon tour je vais partager avec ma classe. Passer un relais, faire découvrir un texte à une nouvelle génération est quelque chose de très fort. Pour moi, c’est aussi la mission d’un théâtre national. » Anastasiya a elle aussi le sentiment de n’en être qu’au début de son histoire avec le théâtre : « ça peut être une étape vers quelque chose que l’on peut aller chercher ailleurs », et d’ajouter « cette année j’ai passé le concours du Conservatoire d’art dramatique de Strasbourg et j’ai été reçue en second cycle  !  ». Tous ne pousseront pas nécessairement l’expérience jusqu’à intégrer une compagnie ou un conservatoire mais ils garderont en mémoire ces instants suspendus vécus le temps d’un « Grand Week-end théâtre » au TNS. C’est finalement Jean-Claude qui résume le sentiment général en soulignant, sourire aux lèvres, « le seul regret que l'on pourrait avoir c’est que ce soit trop court ou que ça ne se reproduise pas ! ».

Anne-Claire Duperrier, chargée des relations publiques • Photos : Benoît Linder

Édité par le Théâtre National de Strasbourg • Directrice de la publication Julie Brochen • Responsables de la publication Éric de La Cruz et Fanny Mentré • En collaboration avec Quentin Bonnell, Anne-Claire Duperrier, Chrystèle Guillembert, Fabienne Meyer et Fanny Soriano • Graphisme Tania Giemza • Impression DNA

Renseignements/Location : 03 88 24 88 24

Tarifs saison 12-13 : de 5,50 € à 27 €

Où se jouent les spectacles ?TNS : 1 avenue de la Marseillaise- Salle Koltès, placement numéroté- Salle Gignoux, placement libreESPACE KLAUS MICHAEL GRÜBER :18 rue Jacques Kablé, placement libre

Toutes les salles sont accessiblesaux personnes à mobilité réduite.

Informations pratiquesOù et comment acheter vos billets ?(hors abonnement)

• Au guichet du TNS : Place de la RépubliqueHoraires d’ouverture : le lundi de 14h à 18h, du mardi au samedi de 10h à 18h.

• Par téléphone : 03 88 24 88 24 et par Internet http://billetterie.tns.fr

• À la caisse du soir (uniquement le spectacle du jour) : ouverte 45 min. avant le début de la représentation.

• Autres points de vente :- Boutique Culture, place de la Cathédrale- Réseau « FNAC, Carrefour, Géant, Système U, Intermarché »- Détenteurs de la carte Culture : Kiosque Culture, L’Agora - bâtiment Le Platane

Où trouver le Journal du TNS ? Au TNS et dans de nombreux lieux de dépôts : Boutique Culture, bibliothèques, FNAC, théâtres, musées, bars… (liste consultable sur www.tns.fr) •Sur le site du TNS (téléchargeable dès les 1er septembre, novembre, janvier, mars et mai) • Sur le blog du TNS : www.tns.fr/blog > rubrique Le Journal du TNS

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S’exprimer, publier, partager sur le

La recette du succès reste inchangée depuis 2001 : un texte, un comédien professionnel et dix participants. Plus de dix années après l’invention de la formule des ateliers de jeu destinés aux amateurs, quatre « anciens » sont venus partager avec nous le souvenir qu’ils ont gardé de ces stages courts et ouverts à tous. Marie (contrôleure aux comptes et mère de trois enfants), Grégory(enseignant au Collège La Providence), Anastasiya (jeune mère d’origine biélorusse) et Jean-Claude (chercheur à la retraite) ont des parcours représentatifs de la diversité du public de ces ateliers. D’emblée, à l’évocation de ces ateliers, les éloges fusent de toutes parts – un privilège, une opportunité rare, un trésor inépuisable – puis on bascule subrepticement dans le registre des émotions « c’était marquant pour moi », dit simplement Marie. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur ce qui se joue réellement au cours de cette aventure collective de quatre jours, à la fois pour ces « amateurs » et pour les comédiens de la troupe du TNS qui dirigent ces ateliers depuis quatre ans : Muriel Inès Amat, Fred Cacheux, Marie Desgranges, David Martins et Cécile Péricone.

Audrey Hassold, Irène Bonnet-Gonnet

Marie Desgranges, Audrey Hassold

Elly-Ann Weber, Jean-Claude Thierry

Domitille Michau, Charline Bonne et David Martins

Ruth Castelletta, Marie Desgranges