le collégien déchaîné - clg-jean-moulin...

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Dans le cadre du projet presse, des élèves de 3 e ont réalisé un article sur la liberté de la presse dans le monde. Ils ont décidé de revenir sur des événements marquants comme, par exemple, l'assassinat d'une journaliste et sur l'aide mise à disposition des journalistes dans le monde. Le Collégien déchaîné Le journal des 3 e du collège Jean-Moulin de St-Amand Année scolaire 2016-2017 Il était une fois, dans un don- jon nommé collège Jean- Moulin, dans le village de Saint-Amand-Montrond : une classe de III e eut la chance de créer un manus- crit avec des magiciens, de novembre MMXVI à mars MMXVII. Ils eurent rencontré un bouf- fon qui leur apprit à caricatu- rer un roi d’une lointaine contrée. Mais ils purent aussi rendre visite aux lutins de Maisonnais qui archivent et trient plusieurs centaines de parchemins chaque jour. Ils eurent apprécié la venue du bouffon et de ses mages qui leur ont inculqué les se- crets de leurs savoirs. Inès B., Clarisse B., Leila B., Bastien B. et Alicia F. La liberté de la presse dans le monde Édito Les élèves de 3 e du collège Jean-Moulin sont allés à Maisonnais pour visiter Le Centre de la Presse, dans le cadre du projet « La presse à la loupe », le 10 novembre 2016. Ils ont été accueillis par les salariés. La découverte de l’Histoire de la Presse L e déplacement au Centre de la Presse était organisé dans le cadre d'un projet qui concerne tout ce qui est journalisme, presse, journaux. Les élèves ont commencé par ré- pondre à un petit questionnaire sur le parcours vécu par George- Sand, chacun leur tour, puis ont corrigé leurs réponses entre eux. Ensuite, ils ont vu la pre- mière imprimante d’usines dite « linotype ». Ils ont appris que celle-ci pourrait être réutilisée aujourd’hui si elle était bien en- tretenue de nouveau. Pour finir, ils ont pu découvrir les collections de nombreux journaux parmi lesquels les tout premiers mais aussi le Canard enchaîné , le Monde , le Quoti- dienAlicia F., Clarisse B., Leïla B. Le Centre de la Presse possède des milliers de titres ! L’emballement médiatique est une petite information, un objet écrit, visuel, sonore, qui prend une ampleur inconsidérée. L’emballement médiatique L es chercheurs ont découvert que la population consacre de plus en plus de temps à des su- jets de moins en moins nombreux. Pour vérifier une intuition menson- gère, on utilise un instrument de mesure appelée l’Unité de bruit mé- diatique (l’UBM). Une agence spé- cialisée évalue chaque jour le bruit des événements. Des exemples : Le décès de Thierry Roland a fait deux fois plus de « bruit » que le sommet européen qui se déroulait en même temps. Les chercheurs constatent qu’année après année, la montée du bruit est produit pour quelques événements. Entre 2011 et 2012, un événement a retenti deux fois plus que les plus bruyants de 2006-2007. Le vol des bijoux de Kim Kardas- hian est une surenchère média- tique, car en effet, la célébrité américaine s’est fait volée en janvier 2017 et cela a pris une ampleur mé- diatique importante. Pour éviter ce genre d'emballement, il faut toujours vérifier ses sources, pour ne pas faire courir de fausses rumeurs et également, il vaut mieux se renseigner grâce à plusieurs mé- dias pour pouvoir ainsi se faire une opinion sur la situation. Jeanne P., Romane M., Jessica C., Laura M. U n fake est « faux » : une fausse in- formation ou un faux article posté sur les réseaux sociaux ou sur la Toile. Pour lutter contre ces fakes à répétition, plusieurs outils ont été mis en place comme les logiciels Decodex ou Verifica- tor qui permettent de vérifier la fiabilité de l’URL entrée dans la barre de re- cherche. L'URL permet de déterminer l'origine, la source de l'information et donc, son sérieux. D’autres applications ont étés mises en place comme Storyful Multisearch pour Chrome : une applica- tion créée par la société Storyful, qui se spécialise dans le monitoring et la vérifi- cation de contenu viral des réseaux so- ciaux. Il existe un service du nom de Internet ar- chive Wayback Machine qui permet d’ar- chiver l’historique des modifications des différentes pages sur la Toile. Ceci est utile quand une partie du contenu ou la page ont été complètement retirées. Dans ce cas, Wayback Machine est quelquefois un moyen de retrouver les données dé- truites. En réaction aux fakes, de nouveaux mé- tiers voient également le jour comme le « fact-chekin », c'est-à-dire la vérification des faits. Des exemples de sites qui prati- quent le «fact-cheking » : decodeurs.blog.lemonde.fr arretsurimages.net, observers.france24.com/fr Les sites qui diffusent les fausses infos ont explosé au cours de ces dernières an- nées. Le but est de favoriser des causes, des politiques, des organisations… De plus en plus d'internautes sont facilement dupés. Lorsqu'on recherche une informa- tion sur Internet, il faut bien recouper les informations. Tanguy S., Alexis H., Evan T., Pierre V. L a liberté de la presse est un droit international inscrit dans la Dé- claration universelle des Droits de l'Homme de 1948 (Article 19). La liberté de la presse est un des prin- cipes fondamentaux des systèmes dé- mocratiques. Dans une démocratie, les médias sont libres. Les informations sont collectées et diffusées auprès du public par différents médias (télévi- sion, radio, presse, Internet). Elles donnent lieu à des débats dans lesquels s'expriment des idées différentes. Cette diversité illustre le pluralisme de l'in- formation. Elle permet à chacun de former son opinion, afin d'exercer li- brement ses responsabilités. En France, l'idée que la liberté de la presse représente une liberté fonda- mentale se développe au XVIII e siècle. Mais c'est la loi du 29 juillet 1881 qui a institué la liberté de la presse telle que nous la connaissons encore au- jourd'hui. Grâce à cette loi, la totale li- berté de fabrication et de diffusion de la presse est assurée, la seule exigence concernant sa publication est une dé- claration au préalable. Toutefois, la li- berté d'expression n'est pas un droit absolu. On peut parler de tout mais pas n'importe comment. Les principaux délits de presse sont la diffamation, les atteintes à la vie privée, l'injure, les troubles à l'ordre public. Menace sur le droit de chacun à l'information Dans de nombreux pays, la liberté de la presse n'est pas respectée. Un jour- naliste peut passer plusieurs années en prison pour un mot ou une photo. Em- prisonner ou tuer un journaliste, c'est éliminer un témoin essentiel et mena- cer le droit de chacun à l'information. Selon Reporters sans frontières (RSF), en 2016, dans le monde, 86 journa- listes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions, 67 ont été enlevés, 887 ont été interpellés et 528 ont été cen- surés. Concernant Internet, 37 blo- gueurs ont été interpellés et 2676 sites ont été fermés ou suspendus. L'Asie Occidentale, le Moyen Orient et le Nord Ouest de l'Afrique sont les pires régions pour la liberté de la presse. La France, elle, occupe la 45e position du classement. On peut constater la chute de la France par rapport à 2002 où elle était classée 11e. Anna Stepanovna Politkovskaïa, une journaliste russe et une militante des Droits de l'Homme connue pour son opposition à la politique du président Vladimir Poutine, pour sa couverture du conflit tchétchène et pour ses cri- tiques virulentes envers les autorités actuelles de la République cauca- sienne, est assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Un autre exemple qui montre que la li- berté de la presse n'est pas respectée est l'attentat de Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, à Paris, dans les lo- caux du journal Charlie Hebdo, un at- tentat visant les journalistes s'est produit. Il cause 11 blessés, dont 4 griè- vement, et 12 morts ; 5 dessinateurs (Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wo- linski), Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolara, Michel Renaud et Ahmed Merabet qui est tué dans la rue. Le travail de RSF et de la MDJ dans le monde En 1985, l'association Reporters sans frontières est créée à Montpellier par quatre journalistes. L'objectif de l'asso- ciation est de défendre la liberté d'in- formation et de protéger les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions partout dans le monde. Au- jourd'hui, elle compte 115 correspon- dants dans 115 pays, 8 sections, 4 bureaux et 1 secrétariat international à Paris. L'association dénonce des exactions contre les journalistes et la liberté d'in- formation : elle collecte des données grâce aux correspondants, elle fait la rédaction d'un rapport annuel et le dif- fuse, puis elle élabore un classement mondial de la liberté de la presse. Elle fait pression sur les gouverne- ments, pour un meilleur respect de la liberté d'information, en utilisant des campagnes publiques «choc », des ma- nifestations, des publications par dif- férents médias... RSF assure aussi une protection pour les journalistes ; elle fait des formations et des distributions de matériel pour ceux qui travaillent à l'étranger et no- tamment en zone de guerre ; elle pro- pose une assistance juridique pour les journalistes qui comparaissent devant des tribunaux. Elle agit pour le renfor- cement de la protection des sources dans les textes de loi et pour la recon- naissance des lanceurs d'alerte. A l'aide du programme « Collateral freedom», elle débloque des sites blo- qués par des gouvernements pour libé- rer Internet. En 2002, la journaliste Danièle Ohayon et le réalisateur Philippe Spi- nau créent la Maison des journalistes (MDJ), à Bobigny. L'objectif est d’ac- cueillir et d'accompagner des profes- sionnels des médias contraints de fuir leurs pays respectifs. Aujourd'hui, plus de 360 hommes et femmes venant de 60 pays différents ont trouvé refuge et aide à la MDJ. Elle accueille des journalistes demandeurs d'asile pendant une durée de 6 mois ; elle offre un accompagnement social, administratif et juridique. Elle organise des formations, des visites de médias et des rencontres avec les confrères français. Elle sensibilise le public par l'organisation d'événements. Lossa B., Joséphine B., Justine G. L e 19 janvier 2017, Franck Le- mort, caricaturiste pour le Berry républicain ainsi que pour les audiences du tribunal à Bourges, est venu au collège Jean- Moulin présenter son métier aux élèves de 3 e dans le cadre d’un en- seignement pratique interdiscipli- naire (EPI) concernant la presse. Pour commencer, Franck, accom- pagné de Fanny Bardon de l'asso- ciation Le Centre de la Presse, ont présenté un diaporama sur l’his- toire de la caricature qui était dans la continuité de l’exposition obser- vée au Centre de la Presse à Mai- sonnais. Pour finir, les élèves, sous les conseils avisés de Franck, ont réa- lisé leurs propres caricatures qui portaient sur le président améri- cain Donald Trump. Franck a ex- pliqué les différentes étapes à réaliser afin de produire la carica- ture. Il a détaillé chaque geste qu’il exécutait. Les élèves ont pris beau- coup de plaisir à réaliser ces œu- vres. Au final, les collégiens étaient ravis de leur après-midi. Madeline J. et Mathilde P. Franck Lemort. Les élèves ont élu le dessin d’Ève. Comment réaliser une caricature ? Un caricaturiste est intervenu auprès d’élèves d’une classe de 3 e dans le cadre d’un projet concernant la presse. Après avoir pris connaissance de l’histoire de la caricature, les élèves ont pu réa- liser leurs propres dessins. Comment déceler un fake?

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Page 1: Le Collégien déchaîné - clg-jean-moulin ...clg-jean-moulin-stamandmontrond.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/sites/... · chute de la France par rapport à 2002 ... Un autre exemple

Dans le cadre du projet presse, des élèves de 3e ont réalisé unarticle sur la liberté de la presse dans le monde. Ils ont décidéde revenir sur des événements marquants comme, par exemple,l'assassinat d'une journaliste et sur l'aide mise à disposition desjournalistes dans le monde.

Le Collégien déchaînéLe journal des 3e du collège Jean-Moulin de St-Amand

Année scolaire 2016-2017

Il était une fois, dans un don-jon nommé collège Jean-Moulin, dans le village deSaint-Amand-Montrond :une classe de IIIe eut lachance de créer un manus-crit avec des magiciens, denovembre MMXVI à marsMMXVII.Ils eurent rencontré un bouf-fon qui leur apprit à caricatu-rer un roi d’une lointaine

contrée. Mais ils purent aussirendre visite aux lutins deMaisonnais qui archivent ettrient plusieurs centaines deparchemins chaque jour.Ils eurent apprécié la venuedu bouffon et de ses magesqui leur ont inculqué les se-crets de leurs savoirs.

Inès B., Clarisse B., Leila B.,Bastien B. et Alicia F.

La liberté de la presse dans le monde

Édito

Les élèves de 3e du collège Jean-Moulin sont allés à Maisonnais pour visiter Le Centre de laPresse, dans le cadre du projet « La presse à la loupe », le 10 novembre 2016. Ils ont été accueillispar les salariés.

La découverte de l’Histoire de la Presse

Le déplacement au Centrede la Presse était organisédans le cadre d'un projet

qui concerne tout ce qui estjournalisme, presse, journaux.Les élèves ont commencé par ré-pondre à un petit questionnairesur le parcours vécu par George-Sand, chacun leur tour, puis ontcorrigé leurs réponses entreeux. Ensuite, ils ont vu la pre-mière imprimante d’usines dite« linotype ». Ils ont appris quecelle-ci pourrait être réutiliséeaujourd’hui si elle était bien en-tretenue de nouveau.Pour finir, ils ont pu découvrirles collections de nombreuxjournaux parmi lesquels les toutpremiers mais aussi le Canardenchaîné, le Monde, le Quoti-dien…Alicia F., Clarisse B., Leïla B. Le Centre de la Presse possède des milliers de titres !

L’emballement médiatique est une petite information, un objet écrit, visuel, sonore, qui prendune ampleur inconsidérée.

L’emballement médiatique

Les chercheurs ont découvertque la population consacre deplus en plus de temps à des su-

jets de moins en moins nombreux. Pour vérifier une intuition menson-gère, on utilise un instrument demesure appelée l’Unité de bruit mé-diatique (l’UBM). Une agence spé-cialisée évalue chaque jour le bruitdes événements.Des exemples :Le décès de Thierry Roland a fait

deux fois plus de «bruit» que lesommet européen qui se déroulaiten même temps. Les chercheursconstatent qu’année après année, lamontée du bruit est produit pourquelques événements. Entre 2011 et2012, un événement a retenti deuxfois plus que les plus bruyants de2006-2007.Le vol des bijoux de Kim Kardas-hian est une surenchère média-tique, car en effet, la célébrité

américaine s’est fait volée en janvier2017 et cela a pris une ampleur mé-diatique importante.Pour éviter ce genre d'emballement,il faut toujours vérifier ses sources,pour ne pas faire courir de faussesrumeurs et également, il vaut mieuxse renseigner grâce à plusieurs mé-dias pour pouvoir ainsi se faire uneopinion sur la situation.

Jeanne P., Romane M.,Jessica C., Laura M.

Un fake est « faux» : une fausse in-formation ou un faux article postésur les réseaux sociaux ou sur la

Toile.Pour lutter contre ces fakes à répétition,plusieurs outils ont été mis en placecomme les logiciels Decodex ou Verifica-tor qui permettent de vérifier la fiabilitéde l’URL entrée dans la barre de re-cherche. L'URL permet de déterminerl'origine, la source de l'information etdonc, son sérieux. D’autres applicationsont étés mises en place comme StoryfulMultisearch pour Chrome : une applica-tion créée par la société Storyful, qui sespécialise dans le monitoring et la vérifi-cation de contenu viral des réseaux so-ciaux.Il existe un service du nom de Internet ar-chive Wayback Machine qui permet d’ar-chiver l’historique des modifications desdifférentes pages sur la Toile. Ceci estutile quand une partie du contenu ou lapage ont été complètement retirées. Dansce cas, Wayback Machine est quelquefoisun moyen de retrouver les données dé-truites.En réaction aux fakes, de nouveaux mé-tiers voient également le jour comme le« fact-chekin», c'est-à-dire la vérificationdes faits. Des exemples de sites qui prati-quent le «fact-cheking» :

decodeurs.blog.lemonde.frarretsurimages.net,

observers.france24.com/frLes sites qui diffusent les fausses infosont explosé au cours de ces dernières an-nées. Le but est de favoriser des causes,des politiques, des organisations… Deplus en plus d'internautes sont facilementdupés. Lorsqu'on recherche une informa-tion sur Internet, il faut bien recouper lesinformations.Tanguy S., Alexis H., Evan T., Pierre V.

La liberté de la presse est un droitinternational inscrit dans la Dé-claration universelle des Droits

de l'Homme de 1948 (Article 19).La liberté de la presse est un des prin-cipes fondamentaux des systèmes dé-mocratiques. Dans une démocratie, lesmédias sont libres. Les informationssont collectées et diffusées auprès dupublic par différents médias (télévi-sion, radio, presse, Internet). Ellesdonnent lieu à des débats dans lesquelss'expriment des idées différentes. Cettediversité illustre le pluralisme de l'in-formation. Elle permet à chacun deformer son opinion, afin d'exercer li-brement ses responsabilités.En France, l'idée que la liberté de lapresse représente une liberté fonda-mentale se développe au XVIIIe siècle.Mais c'est la loi du 29 juillet 1881 qui ainstitué la liberté de la presse telle quenous la connaissons encore au-jourd'hui. Grâce à cette loi, la totale li-berté de fabrication et de diffusion dela presse est assurée, la seule exigenceconcernant sa publication est une dé-claration au préalable. Toutefois, la li-berté d'expression n'est pas un droitabsolu. On peut parler de tout mais pasn'importe comment. Les principauxdélits de presse sont la diffamation, lesatteintes à la vie privée, l'injure, lestroubles à l'ordre public.

Menace sur le droit de chacunà l'information

Dans de nombreux pays, la liberté dela presse n'est pas respectée. Un jour-naliste peut passer plusieurs années enprison pour un mot ou une photo. Em-prisonner ou tuer un journaliste, c'estéliminer un témoin essentiel et mena-cer le droit de chacun à l'information.Selon Reporters sans frontières (RSF),en 2016, dans le monde, 86 journa-listes ont été tués dans l'exercice deleurs fonctions, 67 ont été enlevés, 887ont été interpellés et 528 ont été cen-surés. Concernant Internet, 37 blo-gueurs ont été interpellés et 2676 sitesont été fermés ou suspendus.L'Asie Occidentale, le Moyen Orient etle Nord Ouest de l'Afrique sont lespires régions pour la liberté de lapresse.La France, elle, occupe la 45e positiondu classement. On peut constater lachute de la France par rapport à 2002où elle était classée 11e.Anna Stepanovna Politkovskaïa, unejournaliste russe et une militante desDroits de l'Homme connue pour sonopposition à la politique du présidentVladimir Poutine, pour sa couverturedu conflit tchétchène et pour ses cri-tiques virulentes envers les autoritésactuelles de la République cauca-sienne, est assassinée le 7 octobre 2006à Moscou.Un autre exemple qui montre que la li-berté de la presse n'est pas respectéeest l'attentat de Charlie Hebdo.

Le 7 janvier 2015, à Paris, dans les lo-caux du journal Charlie Hebdo, un at-tentat visant les journalistes s'estproduit. Il cause 11 blessés, dont 4 griè-vement, et 12 morts ; 5 dessinateurs(Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wo-linski), Elsa Cayat, Bernard Maris,Mustapha Ourrad, Frédéric Boisseau,Franck Brinsolara, Michel Renaud etAhmed Merabet qui est tué dans la rue.

Le travail de RSF et de la MDJdans le monde

En 1985, l'association Reporters sansfrontières est créée à Montpellier parquatre journalistes. L'objectif de l'asso-ciation est de défendre la liberté d'in-formation et de protéger lesjournalistes dans l'exercice de leursfonctions partout dans le monde. Au-jourd'hui, elle compte 115 correspon-dants dans 115 pays, 8 sections, 4bureaux et 1 secrétariat international àParis.L'association dénonce des exactionscontre les journalistes et la liberté d'in-formation : elle collecte des donnéesgrâce aux correspondants, elle fait larédaction d'un rapport annuel et le dif-fuse, puis elle élabore un classementmondial de la liberté de la presse.Elle fait pression sur les gouverne-ments, pour un meilleur respect de laliberté d'information, en utilisant descampagnes publiques «choc», des ma-nifestations, des publications par dif-férents médias...RSF assure aussi une protection pourles journalistes ; elle fait des formationset des distributions de matériel pourceux qui travaillent à l'étranger et no-tamment en zone de guerre ; elle pro-pose une assistance juridique pour lesjournalistes qui comparaissent devantdes tribunaux. Elle agit pour le renfor-cement de la protection des sourcesdans les textes de loi et pour la recon-naissance des lanceurs d'alerte.A l'aide du programme «Collateralfreedom», elle débloque des sites blo-qués par des gouvernements pour libé-rer Internet.En 2002, la journaliste DanièleOhayon et le réalisateur Philippe Spi-nau créent la Maison des journalistes(MDJ), à Bobigny. L'objectif est d’ac-cueillir et d'accompagner des profes-sionnels des médias contraints de fuirleurs pays respectifs.Aujourd'hui, plus de 360 hommes etfemmes venant de 60 pays différentsont trouvé refuge et aide à la MDJ. Elleaccueille des journalistes demandeursd'asile pendant une durée de 6 mois ;elle offre un accompagnement social,administratif et juridique. Elle organisedes formations, des visites de médiaset des rencontres avec les confrèresfrançais. Elle sensibilise le public parl'organisation d'événements.

Lossa B., Joséphine B., Justine G.

Le 19 janvier 2017, Franck Le-mort, caricaturiste pour leBerry républicain ainsi que

pour les audiences du tribunal àBourges, est venu au collège Jean-Moulin présenter son métier auxélèves de 3e dans le cadre d’un en-seignement pratique interdiscipli-naire (EPI) concernant la presse. Pour commencer, Franck, accom-pagné de Fanny Bardon de l'asso-ciation Le Centre de la Presse, ontprésenté un diaporama sur l’his-toire de la caricature qui était dansla continuité de l’exposition obser-

vée au Centre de la Presse à Mai-sonnais.Pour finir, les élèves, sous lesconseils avisés de Franck, ont réa-lisé leurs propres caricatures quiportaient sur le président améri-cain Donald Trump. Franck a ex-pliqué les différentes étapes àréaliser afin de produire la carica-ture. Il a détaillé chaque geste qu’ilexécutait. Les élèves ont pris beau-coup de plaisir à réaliser ces œu-vres. Au final, les collégiens étaientravis de leur après-midi.

Madeline J. et Mathilde P.Franck Lemort.

Les élèves ont élu le dessin d’Ève.

Comment réaliserune caricature ?Un caricaturiste est intervenu auprès d’élèves d’une classe de 3e

dans le cadre d’un projet concernant la presse. Après avoir prisconnaissance de l’histoire de la caricature, les élèves ont pu réa-liser leurs propres dessins.

Comment déceler un fake?

Page 2: Le Collégien déchaîné - clg-jean-moulin ...clg-jean-moulin-stamandmontrond.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/sites/... · chute de la France par rapport à 2002 ... Un autre exemple

L’équipe de rédaction du Collégien déchaînéLossa B., Inès B., Leïla B., Bastien B., Clarisse B., Jessica C., Joséphine C.,Alicia F., Justine G., Alexis H., Sarah I., Madeline J., Léna L., Maël L.,Corentin M., Laura M., Romane M., Jeanne P., Mathilde P., Eve R.,

Tanguy S., Guillaume T., Evan T., Pierre V.

L’équipe enseignanteFrédéric Sauzeau, Nathalie Veillon.

ConceptionLe Centre de la Presse 18170 Maisonnais

[email protected] 2017 - Imprimé par nos soins.

Initiative financéepar le Conseil départemental du Cher.

Klervi Drouglazet, journaliste à San FranciscoComment êtes-vous devenuejournaliste ?Étant très curieuse et critique, lemétier de journaliste m’a toujoursattiré mais j’ai pensé pendant long-temps qu’il était inaccessible : prixdes écoles, contact pour les stages...J’ai décidé de devenir journalisteaprès trois années de licence de So-ciologie à Nantes. Au lieu de pour-suivre ce cursus, j’ai passé unevalidation d’acquis pour intégrer unmaster de journalisme, à Nantestoujours. Avez-vous peiné à devenirjournaliste ?J’ai eu de la chance. Je suis diplô-mée depuis juin 2014 et je n'ai étéau chômage que trois mois au total.J’ai des amis journalistes, parcontre, qui ont beaucoup de diffi-cultés à trouver du travail, dans laradio notamment. Depuis combien de tempsexercez-vous ce métier ?J’ai fait mon premier stage en tantque journaliste en 2011 mais monpremier contrat date de juillet 2014.Je suis «officiellement» journaliste,c’est-à-dire reconnue par la com-mission de la carte de presse, depuismars 2016. Pour quelles raisons avez-vous eu envie de faire ce mé-tier ?Je suis souvent révoltée par lemonde qui m’entoure. Alors j’ai euenvie d’en rendre compte en écri-vant des articles. Avez-vous choisi le pays danslequel vous exercez votre mé-tier ?Partir aux États-Unis est un choixqui n’appartient qu’à moi. J’ai de-mandé à m’installer là-bas. Êtes-vous libre d'écrire ce quevous voulez ?Avant d’écrire un article, le sujetdoit être approuvé par mon rédac-teur en chef. Je ne peux donc pas

complètement écrire ce que je veux.Néanmoins, une fois que le sujet etl’angle sont validés, je suis libre.Combien de temps mettez-vous pour écrire un article ?Cela dépend du format (interview,reportage…). Écrire un article necomprend pas uniquement la phased’écriture, il y a une partie re-cherche d’informations qui peutprendre beaucoup de temps lorsqueles sources sont rares. Parfois, cetterecherche prend plusieurs jours, letemps que le sujet mûrisse dans matête et que je trouve le bon anglepour l’aborder. Une fois que je vi-sualise mon article, l’écriture estassez rapide : environ 1h30. Aprèsla rédaction, vient le temps de la re-lecture où il faut bien se concentrerpour ne laisser ni fautes d’ortho-graphe, ni coquilles. Si j’ai le temps,je laisse une heure entre la fin de larédaction de mon article et la relec-ture, comme ça je peux prendre durecul sur ce que j’ai écrit.Est-ce facile pour vous detrouver les informations ?Dans mon cas, oui. Il suffit de bienmanier Google et Internet coule desources !Mais il y a aussi beaucoup d’infor-mations contradictoires voirefausses sur le web, il faut bien croi-ser ses sources avant d’en faire une

information de qualité.Quel est le sujet qui vous a leplus marqué jusqu'ici ?En mars dernier, lors des attentatsde Bruxelles, je travaillais à l’éditiondu soir de Ouest-France à Rennes.J’étais chargée de rechercher des té-moignages de rescapés de l’aéro-port. J’ai recueilli le témoignaged’une Suédoise qui se trouvait àquelques mètres de l’explosion. Jeme suis d’abord sentie très mal delui demander de me raconter cesouvenir d’horreur puis j’ai eu leslarmes aux yeux en écrivant son té-moignage.Quel âge avez-vous ?J’ai 26 ans.Arrivez-vous à avoir une viede famille malgré votre métier?Je n’ai pas encore d’enfant. Mainte-nant que je suis pigiste aux USA, jepeux organiser mon travail commej’ai envie. Lorsque je travaillais ausiège de Ouest-France, je passaisparfois 12 heures par jour au bu-reau. Ce rythme peut vite être diffi-cile à conjuguer avec une vie defamille. Comme pour beaucoup detravail d’ailleurs, le journalismen’est pas une exception !Dans quels pays aimeriez-vous travailler ensuite ?Je me vois bien rester aux USA en-core deux/trois ans. J’aimeraisbeaucoup retourner en Grèce ;l’Amérique latine m’attire aussi,surtout la Colombie. Là, je reviensd’un voyage au Cambodge et je mevoyais bien y rester plus longtempspour des reportages. Il y a tellementà raconter autour de l’économietouristique, l’histoire des templesd’Angkor et les stigmates du pas-sage des Khmers rouges.

Propos recueillis par Sarah I.,Mathilde P., Romane M.,Jeanne P. et Madeline J.

Klervi Drouglazet.

Comment travaillent les journalistes à l’étranger ? Quelles différences, en matière de liberté d’expression, ressentent-ils ? Pourle savoir, les élèves de 3e qui ont participé à l’opération « La presse à la loupe » ont interrogé trois journalistes en poste à traversle monde.

Des entretiens exceptionnels !

Amélie James, journaliste en Europe Comment êtes-vous devenuejournaliste ?Je rêvais depuis longtemps d'exercerle métier de journaliste. J'ai toujourseu un goût prononcé pour les médias,quelle que soit leur forme (presseécrite, presse audiovisuelle ou radio-phonique). J'ai donc suivi une forma-tion à l'IUT de journalisme deLannion (Bretagne), option web. J'yai appris toutes les principales tech-niques journalistiques (recueil et vé-rification de l'information, méthodesd'enquête) ainsi que la maîtrise desupports et outils indispensables aumétier de journaliste aujourd'hui (en-registreur radio, caméra profession-nelle, appareils photos et logiciels demontage).Êtes-vous spécialisée dans unsujet ?Non, je ne suis spécialisée sur aucunsujet. Cependant, j'affectionne toutparticulièrement le journalisme d'in-vestigation. Qui finance vos voyages ?Je finance mes propres déplacementsla plupart du temps.Choisissiez-vous vos sujets (enSuisse et / ou en Belgique) ?Cela dépendait. Lorsque l'on traite del'actualité chaude (autrement dit dessujets d'actualité, on n'a peu de li-berté. Qu'on le veuille ou non, il y ades sujets auxquels on ne peut déro-

ger. Suivant l'actualité, certains sujetss'imposent donc.Cependant, lorsqu'il s'agissait de su-jets magazines (autrement dit des su-jets froids), j'avais une totale liberté.L'important étant de respecter laligne éditoriale du journal pour lequelje travaillais. Quels sujets traitez-vous ?Ce que j'aime dans le métier de jour-naliste, c'est le fait que pas une jour-née ne se ressemble. La richesse dumétier réside dans la richesse des su-jets que l'on peut traiter. J'ai ainsi puaborder la préparation aux électionsaméricaines, la Jungle de Calais ouencore réaliser des portraits de jeunes

entrepreneurs.En Suisse, avez-vous couvertdes votations ?Non, je n'ai jamais couvert de vota-tions. En Suisse, j'ai fait très peu deterrain. J'ai principalement fait dutravail de desk (bureau, secrétariat derédaction…).Pouviez-vous circuler libre-ment où vous vouliez ?Bien sûr, j'ai pu circuler librement. Jesuis arrivée en Belgique peu de tempsaprès les attentats terroristes de no-vembre 2015. La sécurité avait doncété renforcée mais cela n'a pas en-travé la libre circulation de la popula-tion.Avez-vous déjà été censurée ?Non. J'ai eu la chance d'exercer dansdes pays où la presse est libre et res-pectée.Avez-vous déjà été punie àcause d'un sujet ?Non plus... Dans quel autre pays avez-voustravaillé ? En quoi c'est diffé-rent ?Je n'ai travaillé qu'en France, enSuisse et en Belgique. Le traitementde l'information et les pratiques detravail sont relativement semblables.

Propos recueillispar Evan T., Tanguy S.,

Alexis H. et Pierre V.

Amélie James.

Philippe Agret,journaliste de l'Agence France Presse

Pourquoi avez-vous choisi lemétier de journaliste ?Pour être un témoin, rapporter desévénements et raconter des his-toires.

Êtes-vous spécialisé sur unsujet ?Dans une agence de presse commel'Agence France presse (AFP), unjournaliste doit savoir tout faire (ycompris aujourd'hui souvent de lavidéo), et tout traiter : du fait diversà la politique / diplomatie, en pas-sant par le sport et l'économie. Maisil y a en effet des spécialisations.Personnellement, je m'intéresseplus particulièrement à la diploma-tie, aux conflits et aux questions dedéfense, à la culture et (un peu) ausport.

Avez-vous choisi le pays oùvous êtes ou est-ce imposé ?Les deux. Nous candidatons à unposte (à l'étranger ou non, selon lesgoûts et les disponibilités) puis ladirection de la rédaction décide denous nommer (ou pas).

Depuis combien de temps yêtes-vous ?Je suis directeur de l'AFP àBruxelles depuis juillet 2015. Aupa-ravant : directeur à Jérusalem(2009-2014), Tokyo (2003-2007),Bangkok (1997-2001) et Hanoï(1993-1995). Mon premier poste àl'étranger a été à Londres (1987-1992) comme reporter.

Sur quels sujets travaillez-vous ?A Bruxelles, le bureau de l'AFP (soitune quinzaine au total de reporters,photographes et vidéastes) couvreles institutions de l'Union euro-péenne, l'actualité de la Belgique etdu Luxembourg. Parmi les grandssujets traités ces derniers mois : lacrise de l'euro, la crise de la Grèce,

la crise migratoire, le Brexit et biensûr les attentats de Bruxelles il y unan et le terrorisme. Beaucoup decrises donc. A Bruxelles, nous travaillons enquatre langues : français, anglais,allemand et espagnol, ce qui veutdire qu'il y a des journalistes fran-cophones, anglophones, germano-phones et un hispanophone dans cebureau.

Êtes-vous libre dans la réali-sation de vos sujets ?Oui. Dans les limites descontraintes institutionnelles (les rè-gles obligatoires à suivre) et maté-rielles.

Selon vous, quels sont lesavantages à être journaliste àl'étranger ? Quelles sont lescontraintes ?Les avantages : découvrir et appro-fondir au quotidien un autre pays /peuple, une nouvelle culture, descoutumes et traditions souvent trèsdifférentes de la France.Les contraintes : il est mieux deconnaître la langue du pays où l'onse trouve mais ce n'est pas obliga-toire.

Y a-t-il des risques d'être jour-naliste à l'étranger ?Pas plus qu'en France, sauf à êtrecorrespondant de guerre et couvrirdes théâtres de guerre.

Comment votre temps libreest organisé ?Il y a peu de temps libre car l'actua-lité ne s'arrête jamais, surtout pourun «agencier» (un journalisted'agence de presse) .

Comment êtes-vous rémunéré ?Normalement. Un salaire mensuel.Certains journalistes sont rémuné-rés à « la pige» : ils sont payés pourdes reportages, des photos ou desvidéos spécifiques. C'est la raisonpour laquelle on les appelle des«pigistes».

Souhaitez-vous rester dans lepays où vous êtes actuelle-ment ?Pour le moment, oui.

Quelles sont les différences enmatière de liberté de la presseentre les pays où vous avezvécu ?Il y a bien sûr de vastes différencesselon les pays couverts, plus oumoins restrictifs en matière de li-berté de la presse.

Propos recueillis par Joséphine C.,

Justine G., Lossa B.

Philippe Agret.