le déchaîné n°5 - quand la psychiatrie remplace la justice

Upload: ccdhauvergne

Post on 08-Apr-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    1/8

    Quand la psychiatrieremplace la justice

    Intrusion dela psychiatrie dansvotre vie prive

    Violences extrmes :un antidpresseurmis en cause dansune tuerie familiale.

    PAGE 3

    SANT

    PAGE 7

    FAITS DIVERS

    Organe de vigilance contre les drives psychiatriques #5

    Directeur de la publication et Rdacteur en chef : Frdric Grossmann - N ISSN : 1963-2487 - Dpt lgal parution n5- septembre 2010 - Publi par lassociation CCDH - Impression : AIFB

    2010 CCDH, tous droits rservs - CCDH, Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme et le logo de CCDH sont des marques dposes dtenues par Commission des Citoyens pour les Droits de

    lHomme France et sont utilises avec sa permission. Vous recevez ce journal par courrier en raison de votre prsence sur la liste dadresses de CCDH. En vertu de la loi dite Informatique et Li berts, vous

    disposez du droit daccs aux informations vous concernant dtenues par CCDH, ainsi que du droit de vous opposer leur traitement. Dans lun ou lautre des cas, il vous suft dcrire lassociation.

    Prs de 8 millionsde Franais souspsychotropes

    PAGE 2

    PAGE 7

    PAGE 7

    A vous de jouerDocteur...

    Contre le projet de loi facilitant les internementspsychiatriques

    Ernest Hemingway Pourquoi mavoir dtruit

    la tte et effac la mmoire ?

    PAGE 5

    Manifestation

    CHIFFRES

    Une nouvelle loi sur le point de donnerles pleins pouvoirs la psychiatrie.

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    2/8

    Au printemps, lAssemble nationale va peut-tre voter un texte quienterrera jamais une certaine conception de la justice et certains denos grands principes constitutionnels. De quoi sagit-il ? Le gouverne-ment a fait adopter en conseil des ministres et a dpos lAssembleun projet de loi relatif aux procdures dhospitalisations sous contrainte

    en psychiatrie. Il sagit dun texte a priori technique, mais qui constitueen ralit une vritable mise en cause de nos droits fondamentaux.

    Imaginons une socit o une seule personne, qui nest pasun juge, peut dcider de vous arrter et de vous priver de li-bert. Nul besoin de rchir beaucoup pour voir quil sagirait dunesocit non dmocratique ou mme totalitaire. Aussi brutal que celapuisse paratre, la France est en train de prendre ce chemin. La futureloi relative aux droits et la protection des personnes faisant lobjetde soins psychiatriques, qui dnit les modalits dinternement enpsychiatrie, prvoit quun mde-cin, lui tout seul, pourra dciderque votre sant mentale est dfec-tueuse et vous faire enfermer. Eneffet, larticle 3212-1 du code dela sant publique, sil est modi,permettra nimporte quel mde-cin non hospitalier de demander etobtenir linternement dune per-sonne qui ncessite daprs lui dessoins immdiats. Et cest tout cequi sera ncessaire pour enfermerquelquun dans le nouveau sys-tme. Il nexiste aucun garde-foucontre larbitraire. Seuls les critresde ncessit des soins et durgencedoivent tre remplis.

    Mme si le conseil constitutionnela rcemment demand que linter-nement soit contrl par un juge,au bout de quinze jours, il nen de-meure pas moins que les citoyens se

    retrouvent la mercie dun mdecinou dun psychiatre susceptibles dele priver de libert. Comment en ar-rive-t-on aujourdhui une situationaussi potentiellement prjudiciablepour les droits de lhomme ? Leprambule de la loi prsente parMme Bachelot, alors ministre de lasant, est clair : la priorit annonce,cest que le maximum de person-nes soient traites en psychiatrie.Il sagit donc dune loi de psychia-trisation massive de la population.Laccs aux soins pour tous, cest leslogan a priori humanitaire pourun projet de loi liberticide et hygi-

    niste.Si on parle de soins, faut-il se de-

    mander quelle est la nature de ces soins en ce qui concernece patient du Centre Hospitalier de Lens qui a pass plusde 2 semaines attach son lit ? Pour lui comme pour toutautre, le terme de soins est dnu de sens.LObservatoire international des prisons sest mu de la si-

    tuation et a demand que les mauvais traitements cessent.Pour Jean-Marie Ploy, crivain, auteur du livre Neuf moischez les fous (ditions les 3 gnies), les soins psychiatri-ques qui lui ont t imposs suite une lourde dpressionressemblaient plus un enfer qu de vrais soins. Enfermdans une chambre disolement pendant des semaines, per-dant le sens du temps, il a russi reprendre le dessus aumoyen de lcriture. Dans une lettre ouverte au Prsidentde la Rpublique, Nicolas Sarkozy, il dnonce les investis-

    alerte 2

    Quand la psychiatrieremplace la justiceUne nouvelle loi sur le point de donner les pleins pouvoirs la psychiatrie.

    Les consquences

    sur notre vie quotidienneQue dit le projet de loi et quelles sont lesprincipales consquences sur notre vie ?

    - On pourra obliger nimporte qui suivreun traitement psychiatrique domicile

    Les totalitaires en ont rv, le gouverne-ment va le faire : aprs 3 jours en hpital,une personne pourra en ressortir avec untraitement obligatoire, savoir une cami-sole chimique permanente qui la rendradocile. Imaginez un psychiatre, ou un in-rmier muscl, dbarquant chez vous pourvous faire votre injection force de neu-roleptique retard, une drogue qui resteraactive dans votre corps pendant plusieurs

    semaines.- Tout psychiatre pourra dcider que voustes fou et vous faire enfermer, sans autreforme de procs.

    Auparavant il fallait, pour se retrouver en-ferm, quun proche en ait fait la demandeet que 2 mdecins donnent leur aval, ouencore il fallait constituer un danger avrpour soi-mme ou autrui. a, cest le pass.Un psychiatre crois demain dans la rue quitrouve quun bon traitement psychiatriquevous ferait le plus grand bien peut deman-der que vous soyez enferm. Cela ne peutse passer ainsi, ils noseront pas . Il nem-pche que cela devient possible. Tous auxabris !

    - Vous pourrez tre enferm et ne pas treaverti de vos droits

    Une nouveaut encore. Vous avez des droitsquand vous tes intern. Mais, si avec lanouvelle loi, le psychiatre estime que vousntes pas capable de bien les comprendre,on naura pas besoin de vous dire lesquels.Ce serait vraiment bien embtant que lespatients se mettent exercer leurs droits,quelles complications inutiles !

    - Vous pouvez toujours faire interner votrebelle-mre. Mais si vous voulez la rcup-rer pour lt, ce ne sera peut-tre pas pos-sible.

    Les familles vont perdre le contrle sur lessorties de psychiatrie. Le directeur de lh-

    pital, sur avis dun psychiatre, pourra refu-ser la sortie dun patient mme quand elleest demande par la mme personne ayantdemand son hospitalisation. On ne pourraque sincliner, le psychiatre est tout-puis-sant.

    Et les contrles pour viter les abus ? Bon-ne question. Ils ne sont absolument pas ren-forcs alors que les pouvoirs des psychia-tres augmentent considrablement. Et poursen sortir, il va falloir prouver que vousntes pas fou dans le prsent, ce qui esttrs difcile, que vous ntiez pas fou dansle pass, ce qui est encore plus difcile, etque vous ne serez pas fou dans le futur, cequi est impossible.

    SUITE PAGE 6

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    3/8

    Le nouveau projet de loi sur linternement psychiatriqueprvoit dinstaurer un systme dobligation de soins pourdes patients lextrieur de lhpital. Le Dchan en ex-pose les risques.

    Laccs aux soins, un but en apparence souhaitable. Qui ne souscrirait un projet de loi qui inscrit comme priorit laccs aux soins pour tous ?Derrire cette expression se cache pourtant une toute autre ralit, beau-coup plus sombre. La vraie question que pose ce projet de loi devraittre Qui souhaite avoir la visite dun psychiatre son domicile ? . Caril sagit bien l du problme. Demain, si cette loi est vote, un citoyenpourra tre contraint suivre un traitement psychiatrique domicile.Concrtement, cela signie que des inrmiers psychiatriques lui ren-dront visite pour lui administrer sa piqre de neuroleptique retard. Encas de refus, cest linternement immdiat dans un hpital psychiatrique,enferm double tour et drogu jusqu ce quil devienne raisonna-ble et quil accepte son traitement, comme dans 1984 , le clbre li-vre dOrwell. Le citoyen contraint suivre son traitement naura pas lesmoyens dchapper ce que lon peut qualier de police psychiatrique.Une police qui aura le pouvoir dentrer toute heure chez les citoyenspour sassurer que le traitement aura t absorb. Nous ne sommes pas

    en train de dire que ce sera ainsi ds le vote de la loi. Nous pouvons parcontre dire sans lombre dun doute que la future loi permettra et ouvrirala porte de telles pratiques.

    On met laccent sur laccs aux soins pour tous , mais il faudrait ajou-ter quil sagit dun accs forc.

    Serait-on oblig dutiliser la contrainte en psychiatrie si les soins taientrellement des soins ? Voil une question bien embarrassante qui remet

    en cause laction mme de la psychiatrie. De quoi parle-t-on quand onparle de soins psychiatriques ? On parle essentiellement de la camisolechimique. Le terme camisole chimique nest pas un terme pjoratif pourles psychiatres. Quand dans les annes 50 sont apparus les premiersneuroleptiques, les psychiatres taient ers de les prsenter, notammentla thorazine, comme des substituts de la lobotomie. Les neurolepti-ques constituent aujourdhui encore la classe de drogues psychiatriquesla plus couramment prescrite aux patients psychiatriques et le terme camisole chimique sest impos dans le langage courant. Ce sontces produits qui seront prescrits aux patients forcs en ambulatoire ,le terme signiant quils seront en dehors de lhpital. Ils ne seront paslibres pour autant.

    Ainsi, en galvaudant lexpression accs aux soins pour tous et enignorant la dnition mme du mot soin, le gouvernement met en placeun outil de contrle psychiatrique des populations.

    Il cre un prcdent en tant le premier gouvernement dun pays

    dmocratique mettre en place un systme dinternement psychia-trique domicile sans dcision dun juge.

    Car en effet, toute privation de libert, et linternement en est une, quece soit lhpital ou domicile, devrait relever uniquement du pouvoirjudiciaire. En France, ce nest pas le cas. Cest le psychiatre, dsormaislhomme le plus puissant de France, qui sera le seul juge pour dci-der du placement sous contrainte dun individu. Ce psychiatre sera-t-ilcontrl ? Non, le systme de contrle est faible et dfaillant. La Com-mission des citoyens pour les droits de lhomme a ralis une enqutesur les contrles censs tre effectus en psychiatrie. Le constat est di-ant. Seulement 3% des hpitaux psychiatriques ont reu les visites decontrle prvues par la loi (Procureur, Prfet et Prsident du Tribunalde Grande Instance). Un vritable scandale dnonc depuis des annespar les associations de patients et par la Commission des citoyens pourles droits de lhomme, sans que jamais rien nait t entrepris pour yremdier. Navet ou volont politique, il est un fait que la nouvelle loiva renforcer considrablement les pouvoirs des psychiatres sans leur im-poser les contrles adquats. Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolucorrompt absolument. Cest oublier cette vieille maxime politique quede coner de tels pouvoirs une seule catgorie de personnel public,en esprant quils se tiendront bien . Cest en ralit inacceptablepour un vieux pays dmocratique comme la France de voir les libertsreposer sur la bonne volont dune catgorie de mdecins qui a sonpassif historique la mort de 40 000 malades mentaux pendant la guerre,la pratique des lobotomies, des lectrochocs et de la camisole chimiquesystmatique, et je ne parle que des psychiatres franais. Dans dautrespays, on peut ajouter cette liste la collaboration avec tous les rgimestotalitaires.

    Ce sont ces gens-l qui risquent de pouvoir sonner votre porte pour vousdemander si vous avez pris votre pilule. Big Brother vous surveille.

    Franoise Drmont

    sant3

    La psychiatrie sort des hpitauxpour vous traiter domicile.

    Intrusion de la psychiatriedans votre vie prive

    Vous avez pris vosantidpresseurs ?

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    4/8

    actualit CCDH 4Les actions de la Commission

    des Citoyens pour les Droits de lHomme550 km vlo contre les abuspsychiatriquesParis - Bruxelles. Aot 2010

    Grande exposition Paris pourdnoncer les abus psychiatriquesJuillet 2010

    Une exposition dnonantles abus psychiatriques aeu lieu Passage Jouffroy Paris.

    En quelques jours, prsde 3000 personnes ontvisit lexposition et ontt informes sur les d-gts que les pratiquesinhumaines et les abuspsychiatriques ont cau-ss dans le monde depuisle dbut de la psychiatriejusqu aujourdhui.

    Plusieurs centaines de personnes et diverses as-sociations se sont runies Paris pour manifestercontre le projet de loi risquant de transformer no-tre vie en cauchemar psychiatrique.

    Manifestation nationale contre le nouveau projetde loi qui met en pril nos libertsJuin 2010

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    5/8

    5

    tablissez un chque lordre de CCDH

    CCDH France. BP 10076 75561 Paris Cedex 12.Cotisation annuelle : 50 euros.

    Soutenez lassociation

    Devenez membre

    Gala loccasion du 35e anniversairede la cration de la Commissiondes Citoyens pour les Droits de lHommeAvril 2010

    La Commission des Citoyens

    pour les Droits de lHomme La fonction principale de la Commission des Ci-toyens pour les Droits de lHomme (CCDH) estdobtenir des rformes dans le domaine de la santmentale et de prserver les droits des individus se-lon la Dclaration universelle des Droits de lHom-me. La CCDH a t lorigine de nombreuses r-formes importantes. De nombreux projets* dans lemonde qui auraient rduit les droits des patientsou auraient donn plus de pouvoir la psychiatriepour interner des minorits et des individus contreleur volont ont t mis en chec par les actions dela CCDH. Erica-Irene Daes Rapporteur spcial des NationsUnies pour la Commission des Droits de lHomme.

    *Plus de 115 maintenant.

    ERNEST HEMINGWAY (1899-1961)

    Ernest Hemingway, crivain et laurat du Prix Nobelde littrature, souffrait de diabte et dhypertensionlorsquon lui conseilla de se faire admettre dans untablissement psychiatrique o il reut plus de 20

    lectrochocs. Il cona un ami peu aprs sa sortie :

    Pourquoi mavoir dtruit la tte, effac la mmoi-re, qui est mon capital, et mempcher de faire mon

    travail ? La thrapie tait brillante, mais nous avons

    perdu le patient.

    En juillet 1961, quelques jours aprs sa sortie dela clinique psychiatrique Mayo aux Etats-Unis,

    Hemingway se suicidait.

    La destruction

    des artistespar les traitementspsychiatriques

    Cette anne, la CCDH a ft 35 ans de lutte contre les abus psychiatriques en France. Parmi les invits, des associations de victimes, descrivains, des mdecins et de nombreux artistes qui se sont associs la lutte.La prsidente de la CCDH a dcern des trophes aux personnalits ayant lutt activement sur le terrain contre les abus de la psychiatrie pourprserver les droits de lHomme.

    Mylne Escudier, Prsidente de laCCDH France.

    Invite dhonneur du Gala :Mme Julia Migenes a rappel larticle n 5de la Convention europenne des droits delhomme : le droit de chacun la libert et la sret personnelle.

    De gauche droite : M. Imbert, Prsident de lAAA-VAM, Dr Pnichon, Isabelle Escudier, Laurat 2010du prix CCDH, Mylne Escudier, Frderic Gross-mann, Prsident dhonneur et Jean-Marie Ploy.

    Jean-Marie Ploy, auteur du livre 9 moischez les fous.

    actualit CCDH

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    6/8

    courrier des lecteurs 6

    sements effectus en psychiatrie pour crer de

    nouvelles chambres disolement (plus de 400) etdemande que le systme psychiatrique soit en-n humanis. Son tmoignage bouleversant nesemble pourtant pas avoir eu dcho.

    Que cherche rsoudre le gouvernement avecune telle loi ? Des problmes sociaux ? Politi-ques ? Sur le terrain, la premire catgorie dela population concerne est sans doute celle desSDF.

    Aujourdhui, la plupart des SDF peuvent en-core chapper linternement psychiatrique. Amoins de susciter des troubles lordre public,un psychiatre ne peut les retenir enferms enpsychiatrie contre leur gr. Demain, la nouvelleloi permettra au mme psychiatre de les garderenferms et de leur imposer un traitement, ouplutt une camisole chimique, pour le restant deleur vie. Une nouvelle modalit de la loi permeten effet de se passer de la demande dun tiers,laissant ainsi le psychiatre en position de dci-der seul de la libert ou de la dtention dunepersonne.

    Si les SDF sont particulirement viss, ils nesont pas les seuls. La petite dlinquance pour-rait trs vite faire lobjet dune politique de psy-chiatrisation obligatoire. Il faut en effet mettreen parallle la facilit nouvelle dinterner et ledveloppement de diagnostics psychiatriques demoins en moins scientiques et classiant lescomportements humains jugs dplaisants en

    tant que maladie mentale. La kleptomanie parexemple est un diagnostic psychiatrique corres-pondant au fait de voler. Si ce mot nest pas nou-veau, on assiste un renouveau de ce diagnosticattribu des dlinquants. La psychiatrie largiten permanence son champ daction en incluanttoute sorte de comportements humains redniscomme des troubles mentaux. Ainsi la tristesseest rebaptise trouble de la sparation ou latimidit trouble danxit sociale . Toutes ces maladies inventes, regroupes dans le Ma-nuel statistique et diagnostique des troubles men-taux (DSM - nouvelle version paratre), offrentla possibilit dtiqueter nimporte quel citoyencomme malade mental. La suite, ce pourrait trelinternement dans un hpital psychiatrique et la

    perte de libert.Ce projet de loi ouvre la porte larbitraire, lhyginisme (traitement de certaines catgoriesde la population), et au totalitarisme. Cela ouvrela porte toutes les drives. Il faut absolumentdire non ce projet qui risque de dtruire nosliberts et qui cre une menace en matire dedroits de lhomme. Il faut rserver au juge et aujuge seul, aprs dbat contradictoire, la possibi-lit de priver quelquun de sa libert. Cest cequi garantit et prserve nos droits.

    Alexandre Fort

    e vous cris pour soumettre votre atten-tion la dernire absurdit psychiatrique queje dcouvre.Je viens de lire dans la presse quune quipede chercheurs (psychiatres) suisses venaitde pondre une tude vantant les mrites duLSD et de la ktamine pour soigner la d-pression.Les dangers du LSD (la drogue qui rend fou)ne sont plus dmontrer, et la ktamine, quiest un anesthsiant pour chevaux, est aussiune drogue trs dangereuse entranant lafolie, comme on le sait depuis la guerre duVietnam o des soldats amricains taientdevenus fous aprs avoir t drogus la k-tamine.Je pense ces pauvres dpressifs qui en plusde ltre, deviendront schizophrnes et de-vront tre interns aprs avoir subi le traite-ment au LSD.En fait, depuis linvention du LSD (n des

    annes 30), les psychiatres nous sortent rgu-lirement une tude sur le LSD pour en van-ter les mrites. Ce sont eux qui lont rendu la mode dans les annes 60, avec les dgtsque nous connaissons.Des psychiatres de Yale (USA), au mmemoment (comme par hasard), ont eux aussisorti une tude sur les bienfaits de la ktaminepour la dpression. Ils dclarent avoir test lasubstance sur des rats (les rats dpressifs sonttrs faciles reprer, ils ne rpondent pas auxquestions du psychiatre), et pensent pouvoirafrmer que la ktamine serait susceptible de

    favoriser des connexions entre les neu-rones. Je me demande bien quel appareil estcapable de dterminer une augmentation des

    connexions neuronales (cest impossible), vuquil y a 1 milliard de neurones dans le cer-veau et 10 milliards de synapses (connexionsneuronales), et quon est incapable dvaluercorrectement une augmentation globale. Eton ne sait mme pas sil existe un quelconquerapport entre lactivit neuronale et la dpres-sion. Bref, dans le doute, droguons bien, il ya bien un labo auquel a va proter. - Jean-

    Paul (Paris)

    e qui me rvolte le plus est que les labora-toires nhsitent pas viser les enfants pourleur vendre leurs saloperies et quun simplemdecin gnraliste aujourdhui leur precritces mdicaments psychotropes pour un ouiou pour un non - Stphane (Dijon)

    l existe toutes sortes dabus et pas unique-ment dans le domaine de la psychiatrie. Maisen lisant votre journal, je me rends compteque ces abus privent des personnes de leurlibert de penser, par et pour eux-mmes,et cela me touche encore bien plus que lesautres.- Lydie (Essonne)

    Suite de larticleVotre foyer menac par la psychiatrie

    J

    C

    I

    Jen ai Rat les

    neurones de votre came...

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    7/8

    7 faits divers

    Une premire en France ! La justiceet la police mettent trs clairementen cause un antidpresseur dans ledclenchement dune tuerie

    Le geste insens du mdecin qui enmai dernier a massacr en Vende safemme et ses quatre enfants avant dese donner la mort a pour cause privil-gie par les enquteurs lhypothse delantidpresseur Sertraline (plus connusous le nom de Zoloft).

    Le procureur de la Rpublique de la Ro-che-sur-Yon, Xavier Pavageau, a pr-cis que les analyses toxicologiques

    rvlaient la prsence dune molcule dosage thrapeutique, la Sertraline unantidpresseur utilis pour le traitementde langoisse et de lanxit.

    Nous comptons aujourdhui pas loinde 8 millions de nos compatriotessous psychotropes ; 6 millions den-tre eux sont rgulirement sous anti-dpresseurs.

    Ces antidpresseurs ont dj maintesfois dramatiquement dfray la chro-nique. Il nest que de se souvenir, parexemple, du tueur de Nanterre, trait

    par antidpresseurs, qui avait ouvertle feu en plein conseil municipal,tuant 12 personnes.

    Le fait qu prsent la justice fran-aise mette en cause ces substancesdans des passages lacte meurtriersest un rel progrs.

    Aux Etats-Unis, le Prozac et le De-roxat, galement des antidpresseurs,ont dj t cibls dans plusieurs pro-cs pour meurtres. Pour la psychiatreRima Laibow, ces drogues crentdes distorsions de la ralit et deshallucinations qui peuvent conduire

    au meurtre ou au suicide .Le risque de suicide est dailleurs trsofciellement reconnu comme uneffet secondaire possible des antid-presseurs de type Prozac, Deroxat ouencore Sertraline. On le trouve clai-rement inscrit sur la notice accompa-gnant ces produits.

    En France la responsabilit des psy-chotropes dans les tueries et les vio-lences extrmes devient vidente silon passe en revue quelques dramessurvenus rcemment :

    Alexi, sous traitement psychiatrique, tuele soigneur dune quipe de rugby

    A Brest, une mre de famille est tuede 20 coups de couteau et le pre estgrivement bless par leur ls soustraitement psychiatrique

    Dans lArige un homme sortant depsychiatrie entend des voix et tue sonpropritaire

    Un autre encore en Bretagne, soustraitement psychiatrique lui aussi,poignarde un jeune homme de 24 anset le tue

    Un homme trait de multiples repri-ses en psychiatrie poignarde mortun pre de famille devant son ls Clichy la Garenne

    Ce ne sont que quelques exemples, etsur un seul mois. Nest-ce pas terri-blement diant ?La question essentielle concernantdes vnements aussi dramatiquesnest pas de savoir si ces personnestaient dranges mentalement. Laquestion est de savoir ce qui les a in-

    cites passer lacte.

    Et l, trs clairement, les antidpres-seurs et autres drogues psychiatriquesjouent un rle dsastreux. Le fait quela justice prenne enn en comptelinuence de ces substances est sansaucun doute un progrs considrable.Il ne sagit pas de nier la responsabi-lit des criminels, mais bien de com-prendre les mcanismes du passage lacte et de les prvenir.

    La Commission des citoyens pourles droits de lhomme demande quela responsabilit des fabricants qui

    ont cach les effets secondaires deces substances soit mise en vidence,ainsi que la responsabilit des psy-chiatres ayant prescrit des traitementsaux effets catastrophiques.

    La mise en cause dun antidpresseurdans la tuerie de Vende va permet-tre dappuyer cette dmarche et cestun progrs considrable dans la luttecontre les dangers des traitements in-tensifs par psychotropes qui conduisent des actes de violences extrmes.

    Nouveaux diagnostics

    psychiatriques

    du DSM V : restera-t-il

    des gens normaux ?

    sinquitent des experts

    Des spcialistes anglais de la santmentale se sont mus publique-ment lors dune confrence depresse des dangers suscits par lacration de diagnostics psychiatri-

    ques prochainement inclus dans lanouvelle dition du DSM*, la bi-ble des psychiatres recensant tousles troubles mentaux. Nimportequi pourrait recevoir une tiquettede malade mental , disent ces ex-perts. Les nouveaux diagnosticstels que dpression anxieuse l-gre, syndrome de risque de psy-chose ou trouble de drglementde lhumeur sont particulirementinquitants.

    La nouvelle dition du manuel r-duit la piscine de ce qui est normal une aque deau , a dclar Til Wy-

    kes du Kings College de Londres.Source : PsychoMdia 29/07/2010

    Les accros des jeux

    vidos bientt

    sous antidpresseurs

    Une tude sud-corenne auraitdmontr que lutilisation dunantidpresseur diminue de faon

    signicative lenvie de jouer des

    jeux vidos et ralentit lactivit c-rbrale dclenche par ceux-ci.Un game over assur par leseffets secondaires des antidpres-seurs.

    Enferme en psychiatrie et

    brutalise suite une er-

    reur informatique

    Une femme de 52 ans soignepour des problmes respiratoiresau CHU de Rouen a t conduitede force lhpital psychiatriquede Sotteville les Rouen suite uneerreur informatique. Elle a dclaravoir subi des violences de la partdes inrmiers qui lont conduite

    en psychiatrie. Lerreur a t re-connue par le CHU de Rouen.Il y aurait eu 2 patientes portantle mme nom dans le service cejour-l, ce que contestent les en-fants de la victime. Une plainte at dpose.Source : TF1 News 27 juillet2010

    Violences extrmes : un antidpresseur

    mis en cause dans une tuerie familiale

    Prs de 8 millions de Franais

    sous psychotropes (12% de la po-

    pulation)

    La consommation des antidpresseurs adoubl en France. Sur 8 millions de Fran-ais consommant plus ou moins quoti-diennement des psychotropes, 6 millionssont actuellement sous anti dpresseurs(Ofce Parlementaire dEvaluation de Po-litique de Sant - OPEPS).

    Pour rappel, les mdicaments psychotro-pes sont des composs pharmacologiquesayant un effet sur le mental, prescrits pourle traitement des maladies psychiatriques. ce jour, il y a cinq grandes familles demdicaments psychotropes :- les antidpresseurs- les neuroleptiques- les hypnotiques- les anxiolytiques- les rgulateurs de lhumeur.

    La dure de prescription des antidpres-seurs excde un an dans plus de la moitides cas, contrairement aux recomman-dations en vigueur. Les coprescriptions,

    notamment entre antidpresseurs et an-xiolytiques ou entre anxiolytiques et hyp-notiques sont frquentes mais rarementjusties au long cours. (Wikipedia).

    * DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. (Manuel diagnos-tique et statistique des troubles mentaux).

  • 8/7/2019 Le Dchan n5 - Quand la psychiatrie remplace la justice

    8/8

    8

    C A L E N D R I E R

    3me trimestre 2010

    Pour les expositions, manifestations et colloques, consultez lesite www.ccdh.frou tlphonez au 01 40 01 09 70

    Toute lquipe de CCDH se mobilise cette anne 2010 pour faire aboutir

    des rformes dans le domaine de :

    la protection des enfants face la surmdicalisation

    psychiatrique et aux tests de dpistage dans les coles.

    la protection des liberts et de la dignit des patients dans les

    tablissements psychiatriques.

    Et dnonce

    le projet de loi visant instaurer le traitement chimique obliga-toire domicile et faciliter les internements sous contrainte.

    La Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme (CCDH) a t fondeen 1969 aux Etats-Unis et en 1974 en France par lglise de Scientologie etle professeur mrite de psychiatrie Thomas Szasz. Son but est de procder

    des enqutes, rvler les violations des droits de lHomme en psychiatrie et

    rformer le domaine de la sant mentale. La Commission compte plus de 130bureaux dans 31 pays. CCDH collabore avec des mdecins et des avocats an

    daider les personnes sestimant victimes dabus psychiatriques faire valoir

    leurs droits. CCDH est lorigine de centaines de rformes dans le monde visant

    garantir les droits des citoyens face aux abus de la psychiatrie.

    Le citoyen franais est le plus gros consommateur de mdicamentspsychiatriques en Europe. Plus de 20 millions dentre nous soit unepersonne sur trois ont pris un psychotrope dans leur vie.

    Au vu dune telle consommation de mdicaments psychiatriques, on

    pourrait penser que ltat mental des Franais serait lun des plus sainsau monde. Pourtant... ce nest pas le cas. Un Franais sur sept a t dia-gnostiqu dpressif. La France occupe la troisime place en matire detaux de suicide des pays europens.

    Aussi, faut-il nous poser cette question : ces psychotropes sont-ils vrai-ment efcaces ou constituent-ils plutt une menace ?

    Cest cette question que rpond ce documentaire exclusif de 26 mi -nutes, tmoignages et documents lappui. A voir durgence si lon veut

    tre inform et viter les dangers pour soi-mme et pour autrui.

    Thomas Szasz, co-fondateur de la Commission des Citoyens pour les Droitsde lHomme est de nouveau traduit en franais. Il signe un livre impertinent,

    parfois provocateur, mais plein de bon sens sur les relations entre la mde -cine, en particulier la psychiatrie, et la politique.

    Pharmacratie - mdecine et politique, lEtat thrapeutique .Editions les 3 Gnies. Disponible en librairie.

    La Commission des Citoyens

    pour les Droits de lHomme

    Coordonnes :

    CCDH - BP 10076 75561 Paris cedex 12Tlphone : 01 40 01 09 70

    Site Internet : www.ccdh.fr

    Vous pouvez demander votre exemplaire gratuit auprs de la CCDH entlphonant au 01.40.01.09.70 ou par email : [email protected]

    rformesLe billet du rdacteur

    Le gouvernement envisage de faire voter une loi qui facilitera grandement lesinternements en psychiatrie et qui va instaurer une obligation de traitementspsychiatriques en dehors des hpitaux. Le projet a dj t valid en Conseildes Ministres et devrait tre discut lAssemble, peut-tre cet automne.

    Ne soyons pas dupes : sous couvert de favoriser laccs aux soinspsychiatriques pour le plus grand nombre il sagit en ralit dun plan depsychiatrisation de la population.

    Cette loi, si elle est vote, sera une loi dirresponsabilit, et cela pour au moinsdeux raisons.

    La premire, cest que vouloir psychiatriser tout crin est une manirepour un gouvernement de se dfausser du problme de la violence et de ladlinquance. Faute de solution vritable, le gouvernement est tent de setourner vers une pseudo-solution psychiatrique. Il est confortable de penserque la mdecine, et la psychiatrie en particulier, sont mme de rsoudre lesquestions de dlinquance. Cest confortable mais cest totalement faux et cestpresque le contraire en ralit. Le nombre de crimes commis par des personnestout juste sorties de psychiatrie ou sous traitement psychiatrique montreclairement que ce nest pas la solution. On attend autre chose de la part dungouvernement responsable que cette orientation psychiatrique aussi inefcace

    que destructrice.

    Cest ensuite irresponsable, parce quau nom de la lutte contre la violence, onmet en place une loi qui peut mettre en danger les liberts de chaque citoyen

    de ce pays. Ce projet de loi est un projetde psychiatrisation tous azimuts. Il nefaudrait pas quau nom de la scuritpublique, on prive lensemble descitoyens de leurs liberts fondamentales.Cest en loccurrence le cas. Unpsychiatre seul pourra dcider de faireenfermer nimporte qui, sans autreforme de procs. Les contrles pourviter les abus sont quasi inexistants. Quant aux sanctions, il nen est mme pasquestion. Voil un outil formidable au service dun rgime totalitaire. Mme sila France nen est pas l, la porte sera ouverte toutes les drives.

    Fausse solution, mise en danger des liberts de chacun, il est aujourdhuincessaire que ce projet soit abandonn ou fortement amend. Le gouvernementdoit satteler lutter contre linscurit, cela fait partie de ses fonctions, maisil doit le faire dans un esprit de responsabilit. Des solutions existent. LaColombie a rduit sa criminalit de moiti sans avoir recours la psychiatrie.En Italie o les hpitaux psychiatriques ont t en bonne partie ferms, lescrimes dments sont beaucoup plus rares quen France. Il est temps de ragiret de protester contre ce projet, non pas par idologie, mais de faon raliste et

    responsable, an de prserver la scurit et la libert de chacun.

    Frdric Grossmann

    La psychiatrie rpressive

    nest pas la solution pour la France

    pour vous informer

    A lire...