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NOVEMBRE 2007 Recherche et innovation en Bretagne n° 248 Étranger : Michael a quitté la Pennsylvanie pour la Bretagne Innovation : du blé lavé à l’ozone pour une farine dernier cri Archéologie : les décors époustouflants d’une villa venue d’ailleurs L’énergie Une ère nouvelle

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Page 1: L’énergie Une ère nouvelle - Espace des sciences · 2016. 11. 22. · éditorial 3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique

NOVEMBRE 2007

R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°248

Étranger : Michael a quitté la Pennsylvanie pour laBretagne

Innovation : du blé lavé à l’ozone pour une farinedernier cri

Archéologie : les décorsépoustouflants d’une villavenue d’ailleurs

L’énergieUne èrenouvelle

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éditorial

3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction :Christophe Blanchard, Céline Duguey, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), ChristianWillaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]é : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la RégionBretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt créationgraphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°248 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110

MICHEL CABARET,Directeur de l’Espace des sciences

L’énergie,un sujetaux approchesmultiplesAu mois de juin dernier, lors du

dernier congrès de l’Amcsti(1),l’Espace des sciences était récompensépour sa valise énergie : un équipementpédagogique qui permet de fairedécouvrir aux plus jeunes des conceptscomme la conversion de l’énergiemécanique en électricité, la déperditiond’énergie...

Mais l’énergie est bien plus que cela.C’est un sujet de science et de société,aux approches multiples, souventexploité à l’Espace des sciences, autravers d’expositions, de conférences etmaintenant de plusieurs numéros deSciences Ouest.

Dans ces pages, nous sommes toujourssoucieux de vous ouvrir les portes deslaboratoires et des entreprises quiinnovent aux quatre coins de la Bretagnepour vous faire partager leurs dernierstravaux. J’en profite d’ailleurs pour saluerle rendez-vous annuel des “EntretiensScience et éthique de Brest”, qui se sont déroulés en octobre dernier sur le thème des énergies de la mer, et quinous ont en partie inspiré ce dossier.

Mais il est aussi question d’archéologiedans ce numéro : la découverte d’unevilla romaine extraordinaire dans leMorbihan, que nous vous avions à peinedévoilée au mois de septembre et surlaquelle nous revenons plus longuementaujourd’hui. La farine des minoteriesPaulic est également à la une : premierproduit commercialisé issu du pôle decompétitivité agroalimentaire Valorial,dont les qualités font déjà saliver lesindustriels.

Bonne lecture à tous ! ■

(1) Amcsti : Association des musées et des centres pour ledéveloppement de la culture scientifique, technique et industrielle.

Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5ActualitéMané-Véchen : une villa venue d’ailleurs .......................................................... 6/7ActualitéLa farine nouvelle génération est plus saine .......................................................... 8DossierL’énergie, une ère nouvelle .......................................................................................... 9Les économies sont possibles dans l’industrie .................................................. 10Le lisier devient une énergie rentable .................................................................... 11Un autre regard sur les éoliennes ................................................................ 12/13Énergies marines : trois courants à suivre .................................................. 14/15Les futurs pros des énergies renouvelables .............................................. 16/17Pour en savoir plus .................................................................................................... 17Grand angleMichael Corson a quitté la Pennsylvanie pour s’installer en Bretagne .......... 18L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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en bref...en bref...

4 248/NOVEMBRE 2007

■ Du côté des laboratoires■ Du côté des entreprisesLa protection anticorrosioncertifiée à Brest

■ L’Ifremer et leCefracor (Centre fran-çais de l’anticorro-sion) ont inauguré enseptembre, à Brest,

un centre d’examen agréé pour l’anticor-rosion marine. Celui-ci est le premier enEurope à organiser et faire passer desépreuves pour le certificat Afaq-Afnorcompétence/protection cathodiquepour les structures métalliques expo-sées à la mer : bateaux, plates-formespétrolières... La protection cathodiqueconsiste à appliquer un courant élec-trique à un ouvrage métallique pourdiminuer son potentiel électrique, etainsi empêcher ou ralentir la réaction de corrosion. La certification permettra aux employeurs, bureaux d’études ouorganismes de contrôle de disposer depersonnel qualifié. Le premier séminairede formation se déroulera en avril 2008.Rens.➜ Daniel Copin, Cefracor,tél. 01 46 44 89 51,[email protected]

Traquer les microalguestoxiques■ À Concarneau, les chercheurs de lastation du Muséum national d’histoirenaturelle (MNHN) et ceux de l’Ifremers’associent autour d’un nouveau projetde recherche, sur l’identification molécu-laire des algues toxiques (séquençaged’ADN). Cette nouvelle méthode viendracompléter l’identi-fication actuelle,basée sur descritères morpholo-giques. En plus deleur intérêt enrecherche fonda-mentale, ces travaux pourront avoir desapplications importantes dans ledomaine de la qualité des eaux, notam-ment pour la conchyliculture. Le projet,financé dans le cadre du contrat de planÉtat-Région, permettra de renouvelercertains équipements de la station duMNHN, et ainsi de multiplier par dix sescapacités de séquençage d’ADN.Rens.➜ Daniel Sellos, tél. 02 98 97 06 59, [email protected]

Le pôle optique réalise unepremière mondiale■ Les acteurs du pôle optique deLannion (22) ont réalisé une premièremondiale : la transmission de donnéescryptées sur une seule fibre optique de25 km. Réalisée sur le salon Ecoc (Euro-pean Conference on Optical Communi-cations), du 17 au 19 septembre 2007 à Berlin, cette démonstration a attiré de nombreux visiteurs. C’est la sociétélannionnaise Smartquantum qui a développé et mis sur le marché enseptembre dernier le système de cryptage quantique utilisé à Berlin. L’objectif de la démonstration : prouversa compatibilité avec les équipementsdes opérateurs télécom. Ceux-ci pour-ront donc bientôt proposer un transfertde données qui, une fois intégrées à d’autres informations, seront totalementindétectables.Rens.➜ François Guignot,Smartquantum, tél. 02 96 48 50 24,www.smartquantum.com

Du nouveau pour les lasers■ La société iXFiber(1), basée à Lannion,a reçu le 29 septembre le Photon debronze. Ce prix, remis par la société fran-çaise d’optique à l’occasion du salonOpto 2007, est une reconnaissance desprofessionnels du secteur. iXFiber a étérécompensée pour sa nouvelle fibreoptique, qui entre dans la compositiond’une nouvelle génération de lasers :alors que la plupart des fibres optiquesse dégradent à l’usage, celle mise aupoint par iXFiber confère au laser unepuissance constante au cours de sonutilisation. La fibre est commercialiséedepuis le mois de mai 2007.

Rens.➜ Benoît Cadier, tél. 02 96 04 10 51, www.ixfiber.com

La chirurgie cardiaque en 3D■ L’entreprise Therenva (Thérapie endo-vasculaire assistée), créée mi-octobre, a développé un logiciel innovant de

guidage des interventions cardio-vascu-laires qui sécurise les opérations. Intégréà une station de bloc opératoire, ilpermet de guider le chirurgien grâce à un modèle 3D du patient, reconstruit àpartir d’un scanner 3D préopératoire. Leschirurgiens ne disposent actuellementque d’imagerie 2D au cours de leursinterventions. Née des travaux de CemilGöksu, du Laboratoire de traitement dusignal et de l’image (LTSI) et de chirur-giens rennais, Therenva est la premièreentreprise lancée par le Centre d’innova-tion technologique du CHU de Rennes.En tant que matériel médical, le logicieldoit recevoir un marquage CE (normeeuropéenne) avant sa mise sur lemarché, en mars-avril 2008.Rens.➜ Cemil Göksu, tél. 02 99 28 37 51,[email protected]

La santé des vachesen direct

■ L’entreprise Medria, créée en 2004près de Rennes, a développé deuxcapteurs qui mesurent en continu latempérature et la fréquence cardiaquechez la vache. Une fois avalés parl’animal, ces petits cylindres d’unedizaine de centimètres fournissent àl’éleveur un suivi régulier, sur son ordi-nateur, ou l’alertent par SMS en cas desituation anormale. Ces dispositifs nepermettent pas d’établir un diagnostic,mais de détecter des anomalies et deprévenir plus tôt le vétérinaire. Actuel-lement testés chez des éleveurs, lescapteurs seront mis sur le marché en2008.Rens.➜ Jean-Pierre Lemonnier, tél. 02 99 37 10 10,[email protected],www.medria.fr

■ Les actus de Bretagne Environnement■ Semaine nationale de réduction des déchets ■ Chronique d’une saisondifficile pour les oiseaux marins en Bretagne ■ Économies d’eau et d’énergie :les Sénans bien équipés ■Trophées de l’eau 2007 : la ville de Rennes lauréatedu prix spécial du jury ■ Qualité de l’eau en Bretagne : résultats stablesen 2006. ➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/

Promotion de l’innovation en Bretagne■ Depuis la mi-septembre, la RégionBretagne élabore un Schéma régionalde l’innovation (SRI). L’objectif est deréorganiser les structures et les finance-ments existants pour optimiser l’aide àl’innovation. Ce remaniement s’appuierasur les conclusions des groupes detravail qui vont se réunir jusqu’en juin2008, impliquant les acteurs de l’innova-tion en Bretagne, entreprises, collecti-vités, partenaires sociaux, structures desoutien. La concertation et la rédactiondu SRI ont été confiées à Bretagne Inno-vation, qui en rendra compte au fur et àmesure sur son site Internet.Rens.➜ Françoise Restif, tél. 02 99 67 42 08, www.bretagne-innovation.tm.fr

Un pôle d’innovation à Morlaix■ Après les technopôles Brest-Iroise et Quimper-Cornouaille, le Finistèrecomplète son dispositif d’innovation. Le Pays de Morlaix encourage à son tourles relations recherche-entreprise, enlançant son pôle d’innovation, qui sedéveloppera autour de trois domaines :biotechnologies, logistique et processindustriels. C’est le pôle biotechnologiesqui est aujourd’hui le plus avancé, avec

deux entreprises nées des travaux dechercheurs de la station biologique deRoscoff (29) : Hémarina(2) et ManRosTherapeutics(3), qui va d’ailleurs ouvrirégalement un laboratoire à New York, en 2009. À Morlaix, la construction del’“hôtel des entreprises”, destiné àaccueillir les jeunes sociétés, est prévuepour 2008. Rens.➜ Gwendoline Poulmarc’h,animatrice du pôle innovation, tél. 02 98 62 39 57.

Rennes Atalante : 200e Matinale■ La technopole Rennes Atalante a tenu le 20 septembre sa 200e Matinale.Organisées à Rennes une fois par moisdepuis 1988, et à Saint-Malo une foispar semestre depuis 2006, ces confé-rences-débats ont pourobjectifs de favoriser lacommunication directe etde susciter la coopérationentre les chercheurs, leschefs d’entreprises, les banquiers, lesélus et les institutionnels. Les interve-nants, le plus souvent des Rennais,mais aussi des spécialistes venus detoute la France, ont un regard très positifsur les Matinales qui ont réuni plus de15 000 participants depuis leur création.Rens.➜ www.rennes-atalante.fr

■ Les échos de l’Ouest

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5248/NOVEMBRE 2007

Les biotechnologiesbretonnes s’exposent à Lille

■ Du 26 au 28 octobre, la 9e édition dusalon Eurobio, spécialisé dans lesbiotechnologies, a accueilli à Lille prèsde 350 exposants. Le stand coordonnépar la technopole Rennes Atalante a hébergé trois jeunes entreprisesbretonnes, mais aussi Ouest-genopole(4),le Zoopôle de Ploufragan et BretagneValorisation, qui présentait une quin-zaine de technologies brevetées. Dans lesecteur des biotechnologies, Eurobio estla seule manifestation qui combine desstands d’exposition, des conférences,des conventions d’affaires et de recrute-ments. Rennes Atalante souhaite inciterd’autres pôles bretons à participer ausalon 2008, du 7 au 9 octobre à Paris,dans le but de créer un stand “Bretagne”renforcé.Rens.➜ Raphaëlle Lebreton, tél. 02 99 12 73 78,[email protected]

Un nouveau label pour letransfert de technologies■ Neuf centres de transferts de techno-logies bretons ont été recertifiés pourtrois ans. Le nouveau système de labelli-sation distingue trois types de struc-tures : les CRT (Centres de ressourcestechnologiques), qui accompagnent lesentreprises et les sensibilisent à l’inno-vation, les CDT (Cellules de diffusiontechnologiques) qui, en plus desmissions précédentes, proposent desmoyens techniques et analytiques, etles PFT (Plates-formes technologiques),qui organisent sur un territoire lesoutien apporté aux lycées profession-nels par la recherche. En 2007, la moitiédes 170 centres de transferts français aété conviée à présenter un dossier dedemande de labellisation, qui s’appuiesur les trois dernières années d’activité.L’autre moitié le fera en 2008.Rens.➜ Jean-Marie Haussonne,Délégué régional à la recherche et à la technologie (DRRT), tél. 02 99 87 43 13.

L’Écomusée de Rennesa fêté ses 20 ans■ Les 22 et 23 septembre, l’Écomuséedu Pays de Rennes a fêté ses vingt ans.Créé en 1987 par quelques passionnéssoutenus par la Ville, l’écomusée

est aujourd’hui devenu une institutionqui œuvre pour la préservation et la diffu-sion du patrimoine rural du Pays deRennes. Il conserve une trentaine devariétés de plantes, soixante-quinzevariétés cidricoles et dix-neuf racesanimales. Il accueille en moyenne40 000 visiteurs par an pour des exposi-tions temporaires, des journées d’anima-

tions (vannerie,cidre...) et desfilms, débatsou concerts. Lac o n s t r u c t i o nd’une nouvellesalle d’expositiontemporaire etd’un centre dedocumentationc o m m e n c e r a

début 2008 ; l’ouverture au public de cesespaces est prévue pour octobre 2009.Rens.➜ www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Le parc marin d’Iroise est créé■ Le parc naturel marin d’Iroise estofficiellement créé, depuis la signaturede François Fillon, Premier ministre, le28 septembre dernier. Ce premier parcnaturel marin français, d’une surface de 3 550 km2, permettra de tester de

nouvelles pratiques de gestion dumilieu marin, dans une logique degestion intégrée, prenant en compte lesactivités économiques, les loisirs et lespréoccupations environnementales. Lerecrutement du directeur-délégué duparc est lancé. À terme, l’équipe devraitcompter une quarantaine de personnes.Rens.➜ www.parc-marin-iroise.gouv.fr

(1) Lire l’article “Observer une cellule, positionner unsatellite” dans le n° 242 de Sciences Ouest, avril2002 sur www.espace-sciences.org/magazine (2) Lirel’article “Les vers marins offrent leur sang” dans len° 226 de Sciences Ouest - novembre 2005. (3) Lirel’article “De nouveaux espoirs pour traiter la maladied’Alzheimer” dans le n° 237 de Sciences Ouest -novembre 2006. (4) Ouest-genopole est le réseauinterrégional en génomique. (5) Voir le n° 240 deSciences Ouest - février 2007 sur www.espace-sciences.org/magazine ou la rubrique “avec laBibliothèque” www.espace-sciences.org/ressource.

Life+, le nouvel instrument financier pour l’environnement■ Depuis 1992, L’instrument financier pour l’environnement (Life) permet decofinancer les initiatives en faveur de l’environnement au sein de l’Unioneuropéenne. Pour la période 2007-2013, l’instrument prend le nom de Life+,avec un nouveau budget et de nouveaux objectifs, répartis en trois volets : • Life+ Nature et biodiversité • Life+ Politique environnementale et gouvernance• Life+ Information et communication en matière environnementale.La dotation du programme s’élève à près de 2,1 milliards d’euros sur sept ans :78 % de ce montant servira à cofinancer des projets, les 22 % restants devrontêtre dépensés par la Commission pour des actions transversales. L’appel à propositions est paru début octobre, la date limite pour l’envoi des propositions est le 30 novembre 2007 : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2007/c_232/c_23220071004fr00100012.pdfConsultez ➜ http://ec.europa.eu/environment/life/Rens.➜ Euro Info Centre Bretagne : [email protected] 02 99 25 41 57.

■ Du côté de l’Europe ■ À lire Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

Le rêve de vol : mythes, légendes et utopies■ Cet ouvrage va au-delà d’une histoire de l’aviation,qui relaterait les tentatives des précurseurs et lesexploits techniques : il propose une analysedocumentée du rêve de voler, dans les mythes, lalittérature et les arts. Le lecteur y croisera les grandesfigures de l’aviation, mais aussi ses héros méconnus -Adolphe Pécoud, surnommé “Soif d’azur”, l’aviatriceHélène Dutrieu, dite “La femme épervier” -, ainsi quedes personnages mythiques ou légendaires comme

Nils Holgersson, Icare ou Cyrano de Bergerac. L’ensemble forme un beau livre,dont les illustrations proviennent de bibliothèques et musées du monde entier. ➜ Bernard Marck, Le Pérégrinateur, 2006.

Le vent : souffle de la terre■ Du même auteur, nous avions beaucoup aimé Océans de papier : histoire des cartesmarines...(5) Olivier Le Carrer, journaliste -navigateur, nous propose maintenant undocumentaire merveilleusement illustré sur levent sous tous ses aspects. Comment se formentles vents, qu’il s’agisse de “grands” vents dans une partie du monde ou de“petits” vents régionaux ? Quel impact a le vent sur le paysage ? Comment estmesurée sa force ? Comment l’homme l’utilise-t-il ? Complété par de nombreuxschémas, un glossaire et une bibliographie, ce livre réunit à la fois richessedocumentaire et plaisir de lecture, sur un sujet rarement abordé dans l’édition.➜ Oliver Le Carrer, Aubanel, 2007.

Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques. www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

La forêt bretonne pousse sur le Web■ Châtaigniers, peupliers, cyprès, retrouvez les arbres de la forêt bretonne sur le sitedu Centre régional de la propriété forestière de Bretagne (CRPF), un établissementpublic qui s’occupe de la gestion des forêts privées. Le site, qui propose denombreux documents à télécharger, s’adresse aux propriétaires de forêts qui veulentsavoir comment mieux gérer leurs parcelles, mais aussi aux curieux qui souhaitentdécouvrir les forêts bretonnes, les essences qui les composent ou les usages dubois. ➜ www.crpf/bretagne

■ Du côté d’Internet

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Actualité

Les fouilles sur le site morbihannaisde Mané-Véchen viennent de seterminer, après huit années de chan-tier. L’architecture étonnante de lavilla romaine, aux décors exotiques,intrigue les archéologues.

Une villa romaine exceptionnelle renaît àMané-Véchen, sur la ria d’Étel, entre

Lorient et Quiberon. La fouille exhaustivede cette petite presqu’île s’est terminée fin septembre. Depuis 2000, la RégionBretagne, le département du Morbihan et lacommune de Plouhinec sont associés àl’État, propriétaire de cette parcelle depuis1972, pour financer une décennie defouilles. Aujourd’hui, après huit campagnesmenées par 400 bénévoles, la villa a révéléune grande partie de ses secrets. Au troi-sième siècle de notre ère, un vaste bâti-ment de 1200 m2 constitué de trois ailes en“U”, d’un jardin clos et d’une cour centralede 27 m sur 32, bordait le rivage. Dans cebâtiment cossu, de grands espaces decirculation reliaient de vastes salons d’en-viron 40 m2.

Les archéologues ont dégagé les basesdes murs et découvert des milliers de frag-ments de céramique. Mais également desobjets en bronze, en plomb et en fer, qu’ils’agisse d’ustensiles, de coutellerie, deboucles de ceintures, de renforts deportes... ou de pièces de monnaie.

Un trésor de 22 000 pièces

Un trésor de 22 000 pièces, accumulépendant 50 ans jusqu’en l’an 282, permetde dater l’abandon de la villa à l’époque oùles pirates saxons ou francs envahissent lesrivages de l’empire romain. Des squatteursoccupent ensuite la villa, qui connaît desincendies, puis tombe en ruine. Construiteà la fin du IIe siècle, elle n’aura été occupéequ’un peu moins d’un siècle !

L’originalité de la villa réside déjà dansses décors, qui ornent quinze salles etcouloirs. Les murs et le plafond d’un salonétaient ornés de reliefs en stucs d’unegrande finesse, rehaussés à l’or. Ici, l’enduitpeint représentait Bacchus, des grappes deraisin et des visages d’amours vendangeurs,inédits en Armorique. Là, du mur auplafond en voûte, jusqu’à l’alcôve, l’imita-tion de marbre était tellement fine... qu’elleétait indécelable à l’œil. Dans cette pièce,un buste de Vénus couronnée, entourée depetits amours, est exceptionnel. Le Centred’étude des peintures murales romaines(1),à Soissons (Aisne), analyse ces décors.

Des motifs exotiques

Dans une salle, certains tracés ont ainsiretenu l’attention de l’archéologue SabineGroetembril, du CEPMR. “Ce motif en formede «L» n’est pas connu en Gaule, à ce jour.Mais on le trouve sur les décors du Proche-Orient et dans les catacombes, à Rome. Le décorn’est pas de tradition gallo-romaine, il y aquelque chose qui vient d’ailleurs.” Autre

élément exotique, retrouvé sur le plafondde la galerie : une pintade. “C’est un volatileoriginaire du sud de l’Égypte, appelé «Poule deNumidie». Il en existe de nombreux exemples sur les mosaïques de Syrie. Le retrouver enBretagne, ce n’est pas anodin(2) ! Cette villa a desmotifs peu fréquents en Gaule, mais qui viennentdu bassin méditerranéen oriental. C’est un fil

Des débris du sol...jusqu’à l’image 3D À partir de débris, sous la terre et lalande, comment les chercheurspeuvent-ils imaginer la villa en 3D ?“L’archéologue trouve 30 ou 40 cm de mur,résume Florence Monier. Mais ces mursétaient tous revêtus d’une épaisse couche demortier et d’enduit, d’environ 4 cm, quiportait le décor peint. Ce revêtement est unesorte de peau, qui a gardé l’empreinte desmurs et révèle, par exemple, la présenced’une voûte au plafond ou des fenêtres.” Lareconstitution des décors est un vraipuzzle : 700 heures de travail ont éténécessaires, à trois archéologues, pourle remontage de l’imitation marbred’une salle. Les décors de cinq sallesont été remontés aujourd’hui. Autreaspect exceptionnel à Mané-Véchen : ledécor est tombé sur place. Le bâtimentse ruinant sur lui-même, les enduitspeints n’ont pas été jetés ni éparpillésdans des remblais, comme c’estsouvent le cas. ■

Un site à valoriser,des objets à exposer La fouille terminée, le travail d’analysedurera plusieurs années. De nombreuxspécialistes, depuis les céramologuesjusqu’aux spécialistes des métaux, enpassant par les numismates, vont décrypterles éléments mis au jour. Quant aux décorset aux collections de peintures, “ils méritentun musée ou un lieu d’exposition, car ils sontuniques et exceptionnels !”, souligne AlainProvost. De son côté, le CEPMR n’a pas finises recherches. “Le but final est de publier uneétude scientifique sur l’ensemble du bâtiment,peut-être en 2009, estime Florence Monier.Cette monographie replacera les peintures dansl’architecture.” ■

Une luxueuse bâtisse romaine se cachait sous la landeMané-Véchen : une villa venue d’ailleurs

Alain Provostcoordonne

ce vaste chantierarchéologique.

Une “poule de Numidie” exotique a été découverte lors de la reconstitution des décors.

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rouge pour découvrir le profil des propriétaires etleur culture.”

Mais l’architecture est également trèsoriginale. “Il manque le portique autour de lacour, pour circuler à l’abri de la pluie ou du soleil.Il n’y a pas de pièces d’appartement, mais devastes salles, hyperdécorées, qui sont des lieux deréunion et de représentation, analyse AlainProvost, l’archéologue libéral responsabledes fouilles.

Un lieu de pouvoir

Cette bâtisse originale, était-elle une résidence privée ou un espace collectif ? “La difficulté de ce site est d’en comprendre la fonction exacte ! Tout le monde est dans l’expectative. C’est un lieu de pouvoir, mais nous

ne savons pas de quel ordre. Il faut faire descomparaisons avec l’Italie, le Moyen-Orient,l’Afrique du Nord.” Florence Monier, la direc-trice du CEPMR, souligne que “ce grand bâtiment luxueux, au plan original, contient deséléments qui sont très clairement marqués dubassin méditerranéen et du Proche-Orient. Et le bord de mer est une zone commerciale.” Cettevilla était peut-être au cœur de l’économielocale, le sel ou les salaisons. Autre indicede sa vocation liée au négoce, la présence àl’arrière des bâtiments décorés d’espaces destockage, entrepôts et silos, qui dépassentlargement les besoins domestiques del’édifice.

Aujourd’hui, le visiteur (lire encadré)commence à imaginer le site, tel qu’il étaitil y a 1800 ans. Il peut traverser les sallesd’apparat, en enjambant les murs, et s’ar-rêter dans la cour, orientée vers le sud-est.“Dans cette cour, c’est le panorama qui compte,souligne Alain Provost. Le bassin d’agrémenthexagonal est parfaitement axé. Il devaitcontenir 20 à 30 cm d’eau. C’était un miroir duciel, dans cet espace d’agrément, qui ponctue laperspective vers la rivière.” Le propriétairejouissait d’un paysage serein, sous la mêmelumière qu’aujourd’hui. Sauf que le niveaude l’eau était 1,50 m plus bas, et le rivageantique 10 m plus loin - avant que la falaisene soit érodée par les vagues et grignotéepar une carrière de granit, au XVIIe siècle,qui effaça les extrémités des deux ailes dubâtiment. ■ N.G.

(1) CEPMR, CNRS-ENS 8546. Site Web : http://www.archeo.ens.fr/8546pmurale/cepmr/cepmr.html.(2) Le seul témoignage en Gaule estconservé sur une mosaïque de Saint-Romain-en-Gal (Rhône).

Contacts ➜ www.mane-vechen.info➜ Alain Provost, [email protected]➜ Florence Monier, tél. 03 23 74 58 34,[email protected]➜ Magali Thomas, [email protected]

2 100 visiteurs l’été dernier, dont 570 scolairesDepuis 2005, la villa de Mané-Véchens’ouvre aux visiteurs. Un millier decurieux la découvrent, à chaque Journéedu patrimoine. De juin à août 2007,2 100 visiteurs sont venus, dont 570 scolaires. En juin et septembre, desanimations sont organisées pour lesscolaires. Ancienne bénévole depuis2000, Magali Thomas (à gauche sur laphoto, en compagnie de CarineBucheron) forme désormais les guidesdu site. Après avoir suivi un stage auCEPMR, elle a mis en place l’atelier“Peinture à la fresque”, pour lesscolaires. “Les jeunes réalisent un mortierselon la technique des Romains, avec del’eau, du sable et de la chaux, puis ilspeignent dessus avec des pigments naturels,par exemple des ocres ou du charbon.” Auxdernières Journées du patrimoine, unecentaine d’enfants ont participé à unatelier de fouilles, animé par des béné-voles. Cet événement a été aussi l’occa-sion de présenter des peintures oucéramiques, ramenées spécialementsur place. En 2008, le site devrait denouveau s’ouvrir au public. ■

Durant huit années de chantiers estivaux, 400 bénévoles ont creusé la terre pour faireémerger la villa.

Les décors peints, d’une grande finesse, révèlentdes scènes mythologiques inédites en Armorique.

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➜Actualité

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Une nouvelle farine vient de sortir des minoteries Paulic, à Plounévez-Quintin. Préparée avec des grains deblé ultrapropres, elle présente desqualités inédites.

Du blé plus propre pour une farine plussaine, c’est la recette que viennent de

mettre au point les minoteries Paulic àPlounévez-Quintin, dans les Côtes-d’Armor.Un nettoyage des grains de blé “en profon-deur” permet en effet de récupérer l’inté-gralité de la céréale, même l’enveloppe - le son - jusqu’alors considéré comme un sous-produit de la meunerie. Car s’il

contient beaucoup de fibres, le sonconcentre aussi les résidus de produitsphytosanitaires et les microorganismesimpropres à la consommation. “Désormaison valorise 100 % du grain, résume JeanPaulic, P-dg des minoteries, c’est une véri-table révolution dans la filière céréalière !”

Dans le grand bain

Le secret de cette propreté c’est un grandbain d’ozone donné aux céréales avant deles moudre. “L’ozone est un gaz oxydant qui va tuer les bactéries”, explique Jacques Le Pessot, responsable production chezPaulic Minotiers. Utilisé depuis les années70 pour stériliser l’eau potable, l’ozone estarrivé dans les moulins Paulic grâce à unecollaboration avec le laboratoire Goëmarde Saint-Malo, propriétaire du brevet.“Nous avons commencé à travailler sur leprocédé d’ozonation en 1993, explique SimonBertaud, président de Goëmar, avec pourobjectif de laver des semences pour l’agriculture.Les problèmes sur la sécurité alimentaire sontarrivés et nous avons songé à transférer cettetechnologie dans le domaine alimentaire.” Dixans plus tard, le lavage du blé à l’ozonereçoit l’autorisation de l’Agence françaisede sécurité sanitaire des aliments (Afssa).

Sans acide ascorbique

Les avantages de l’ozonation sont vérifiés : germes, champignons, insectessont définitivement éliminés et l’enveloppese détache naturellement. À la sortie du

moulin, la farine baptisée Qualista est plusriche en fibres, en protéines et plus digeste.L’ozone agit aussi sur l’amidon et lesprotéines du blé, et permet de confectionnerdes pâtes naturellement plus élastiques.Elles peuvent alors être pétries longtempssans qu’il soit besoin d’ajouter de l’acideascorbique comme cela est fait dans lesfarines habituelles ! Chez le boulanger “onobtient une mie plus onctueuse, de couleurcrème, affirme Christophe Crussaire, direc-teur de Paulic Minotiers, et on peut égalementproduire des farines qui améliorent le moelleuxdes génoises et des pâtisseries.”

Dentifrice et aliments pour bébé

Le dossier a mis en appétit le pôle decompétitivité Valorial, qui a soutenu leprojet et se félicite aujourd’hui de cetteinnovation, née au cœur de la Bretagne.C’est le premier produit accompagné par lepôle à être commercialisé. Des industrielssont d’ores et déjà intéressés par lesproduits labellisés Qualista. Ils ne se limite-ront pas aux rayons farines des magasins :aliments pour bébés, produits de régimes,même le dentifrice pourrait tirer profit ducôté abrasif du son ! Les minoteries envisa-gent déjà d’investir dans une seconde unitéde production d’ici deux ans. ■ C.D.

Une innovation riche en fibresLa farine nouvelle génération estplus saine

Contacts ➜ Christophe Crussaire, tél. 02 97 51 40 03,[email protected], www.qualista.org ➜ Simon Bertaud, tél. 02 99 21 53 86,[email protected]➜ Valorial, www.pole-valorial.fr

Les grains de blé lavés à l’ozone arrivent dans les moulinsavant d’être transformés en farine. D’autres sont utilisésdirectement pour confectionner des produits céréaliers.

Jean Paulic présente un nouveau produit confectionné à partir de l’enveloppe des grains de blé.

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L’énergie,une èrenouvelleC ’est un fait qui gonfle comme le vent dans les

voiles : les enjeux énergétiques sont aujourd’huiau cœur des préoccupations de nos sociétés. La Bretagne n’échappe pas à la règle - ses élus ontvalidé le plan énergie Bretagne en juillet dernier-,et gère la question en fonction de sa propreproblématique. Région énergétiquementdépendante -elle produit moins de 5% de l’énergiequ’elle consomme-, sa consommation augmenterégulièrement avec sa population -25000 habitantsen plus en moyenne par an entre 1999 et 2005(1)-.Mais elle a des atouts : des côtes chahutées par levent et les vagues, des élevages de porcs et desidées !

Comment faire des économies dans le secteur del’industrie (p.10) ? Le lisier future source rentabled’énergie (p.11) ; une éolienne qui ne comporte pastrois pales (p.13) ; le premier prototyped’hydrolienne français immergé dans l’estuaire del’Odet début 2008 et la roue à aube, qui reprend duservice (p.14-15)... Les projets, portés par deslaboratoires de recherche, des écoles d’ingénieurset de jeunes entreprises, voient enfin le jour enBretagne.

Certains nouveaux modes de production del’énergie ont dépassé le stade du prototype pourentrer dans notre quotidien. Pour preuve : leséoliennes constituent des sujets de réflexion pourdes sociologues, qui étudient leur acceptation parles habitants, ou leur intégration dans le paysage.Ces nouveaux moulins à vent deviennentégalement une zone explorée par les artistes (p.12).Enfin, les énergies renouvelables en généralconstituent des aspects pris en compte par lesarchitectes et font l’objet de nouvelles formations,très prisées par les jeunes (p.16-17), qui souhaitentrester dans le vent ! ■ N.B.

(1) Source Insee Bretagne - janvier 2007.

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Frédéric Lescure, P-dg de Socomor etprésident de la fédération des indus-triels de Bretagne (Gfi), nous donneson regard d’industriel et de citoyensur la situation énergétique de laBretagne.

Sciences Ouest : Pourquoi vous êtes-vouspenché sur la question de l’énergie ?Frédéric Lescure : Déjà en tant que citoyen,

cela fait des annéesque je m’intéresse àce sujet. D’un autrecôté, en tant quechef d’entreprise, jesais que l’industrien’a aucun avenirsans énergie, et j’aiégalement dû meforger un avis entant que présidentdu Gfi. Il faut aussicomprendre le faitque l’énergie elle-

même est une industrie, avec un potentield’emplois extraordinaire.

S.O. : Quelle est la position de laBretagne en termes d’énergie ?F.L. : La dépendance ! Notre région importe97% de son énergie de l’extérieur, c’est uneposition irresponsable, sur le plan écono-mique et écologique. Nous laissons lesautres construire les usines dont nous nevoulons pas. Notre chance aujourd’hui,c’est que la Bretagne dispose de toute lamatière première pour les énergies alterna-tives qui se développent. Si les politiquesdonnaient l’impulsion nécessaire, nouspourrions produire 30%, voire plus, de nosbesoins et ce d’ici une dizaine d’années.Cela diminuerait par la même occasion lesémissions de CO2 au niveau national.

S.O. : Quelle place tiennentles industriels ?F.L. : Nous sommes plutôt bons élèves,nous profitons de solutions telles que lesévitements des jours de pointe, proposéspar EDF. Grâce à ce système, il est possiblede payer l’électricité à un tarif très avanta-geux sauf 22 jours dans l’année, qui corres-

pondent aux pics de consommation. Cesjours-là, les industriels régulent leurs acti-vités afin de dépenser un minimum, preuveque nous pouvons faire des économies, enparticulier dans le bâtiment et l’automo-bile. Mais les gains réalisés ces dernièresannées ont été “mangés” par l’augmenta-tion de la consommation des particuliers et

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Les économies sont possiblesdans l’industrie

Meilleure isolation, eau chauffée grâce ausolaire, chauffage à eau chaude : les immeu-bles qui sortent de terre à la Courrouze,entre Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande,exploitent de nombreuses solutions pourdiminuer d’au moins 15% la consommationd’énergie. C’est la norme imposée depuis2006 pour tous les logements aidésconstruits dans Rennes Métropole. Lesobjectifs sont environnementaux mais aussiéconomiques. Avec l’épuisement des éner-

gies fossiles, le prix de l’électricité devraitaugmenter et la hausse des charges pourraitrendre les loyers moins accessibles. Plusque sur les énergies renouvelables, c’est sur une meilleure gestion des usages querepose le projet car une métropole quiimporte 95 % de ce qu’elle consomme nepeut que légèrement influer sur l’évolutiondes modes de production. ■ C.D.Contact ➜ Guillaume Porcher, tél. 02 99 86 63 54,[email protected]

Que faire de l’énergie importée qui n’estpas consommée ? Jusqu’à présent, elle étaitsimplement perdue car aucun moyen destockage n’existait. Des solutions sont doncà l’étude, parmi lesquelles un système qui utilise l’électricité superflue pourcomprimer de grands volumes d’air.L’énergie peut ensuite être réinjectée dansle réseau électrique pendant les pics deconsommation. Il suffit de chauffer l’aircomprimé, qui se dilate et va faire tourner

Maîtriser les dépenses Stocker l’énergie

L’énergie

Frédéric Lescure.

DR

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Valoriser le lisier, c’est possible ! Des recherches menées au Cemagrefde Rennes couplent la dépollution de ce déchet à la productiond’énergie.

Le lisier n’est plus un simple déchet : il déborded’énergie ! Un bon point car pour le débarrasser de

son azote, il en faut beaucoup, de l’énergie. Cette réalitén’a pas échappé au Cemagref(1). Depuis deux ans uneéquipe du centre de Rennes travaille sur le projetDigestaero pour mettre au point un nouveau systèmede traitement. “En plus d’être dépollué, le lisier est utilisépour produire de l’énergie, explique Armelle Gac, coordina-trice du projet. Le méthane qu’il libère est capté pour fairetourner un petit moteur et produire de l’électricité. Et lachaleur dégagée par le moteur est récupérée pour chauffer lacuve où fermente le lisier.”

En phase d’optimisation

Prévu pour se terminer l’an prochain, le projet Digestaéro est aujourd’hui enphase d’optimisation. “Nous travaillons sur l’ordre des étapes : dépollution et produc-tion d’énergie, précise Armelle Gac, d’autres aspects sont étudiés par nos partenaires.L’Université de Bretagne sud s’intéresse aux gaz à effet de serre émis lors du traitement.Et l’Inra de Narbonne cherche à traiter le lisier pour augmenter les dégagements deméthane.” Malgré tout, le lisier seul ne produit pas suffisamment de gaz, il fautajouter d’autres déchets. C’est la raison pour laquelle une PME de Ploufraganspécialisée dans la gestion des déchets industriels, Odipure, a rejoint l’équipe.

300 exploitations concernées

La méthanisation comme méthode de production d’énergie est connuedepuis près d’un siècle mais elle avait été mise au placard dans les années 80avec la baisse importante des prix du pétrole. “C’est une affaire de contexte, ajouteArmelle Gac. Avec l’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, la méthanisationse développe, en Allemagne notamment. Mais dans ce pays les élevages de porcs sontmoins denses et ne sont pas confrontés à l’obligation de supprimer l’azote contenu dans lelisier. En Bretagne, cela concerne plus de 300 exploitations.”

L’environnement n’est pourtant pas la seule raison d’être de Digestaero. C’est parce que le processus devient rentable qu’il a pu voir le jour. Depuis juillet 2006, il est en effet avantageux de vendre l’électricité produite à EDF pouren racheter ensuite. Un argument de poids pour Valétec, l’entreprise briochineégalement impliquée dans le projet et qui commercialisera le système l’annéeprochaine. ■ C.D.(1) Le Cemagref est un organisme public de recherche sur la gestion des eaux et des territoires. Il dispose de neuf antennes régionales,dont une à Rennes.

Contact ➜ Armelle Gac, tél. 02 23 48 21 21, [email protected]

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Le lisier devientune énergie rentable

La communauté de communes du Pays deSaint-Méen-le-Grand entend bien déve-lopper les énergies renouvelables sur sonterritoire. Elle prendra en charge la produc-tion et la maintenance énergétiques d’unparc d’activité agroalimentaire qui seraopérationnel début 2008. L’électricitéfournie par 6 000 m2 de panneaux solairessera revendue à EDF, une usine de méthani-sation et d’autres centrales sur le sitealimenteront les entreprises en électricité,

chaleur, froid, vapeur..., leur permettantainsi de réduire leur facture énergétique.Cette initiative inédite en France a étérécompensée par un trophée “Intelligenceet énergie” lors du premier Forum énergiesOuest, qui s’est tenu le 25 septembre àNantes. ■ C.D.

Contact ➜ Jean-Yves Carré, tél. 02 99 09 49 45,[email protected]

des moteurs. La chaleur quant à elleprovient d’une centrale de méthanisationjuxtaposée au système de stockage. Cettetechnologie développée par Électricité deMarseille devrait être testée en 2009 à Niceet à Saint-Brieuc. Car la Bretagne, qui doitparticulièrement faire face à la gestion des flux d’électricité, constitue un terraind’expérimentation approprié. ■ C.D.Contact ➜ Pierre Bénaros, tél. 04 93 00 60 35,[email protected], www.edm.name

Développer les énergies renouvelables

des autres secteurs du monde économique.S’ils avaient tous été aussi performants queles industriels, nous consommerionsactuellement moins qu’il y a quinze ans. ■

Propos recueillis par Céline Duguey

Contact ➜ Frédéric Lescure, [email protected]

Armelle Gac.

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L’énergie

À Rennes, les chercheurs de l’écoled’architecture de Bretagne étudientles éoliennes non pas comme desobjets techniques, mais en tant qu’ob-jets d’art, et réfléchissent à leur inté-gration dans le paysage.

“Une éolienne, ce n’est pas que de la tech-nique !”, souligne Louis-Michel

Nourry, historien spécialiste du paysage à l’école d’architecturede Bretagne (Ensab).Avec une équipe inter-disciplinaire -des archi-tectes, un plasticien, un géographe, uneinformaticienne et unesociologue -, il s’estintéressé aux éoliennesdu point de vue de leurintégration esthétique

dans le paysage. “Nous avons répondu à unappel d’offre «Art, architecture, paysage» duministère de la Culture, explique-t-il. Commenous voulions traiter un sujet d’actualité, nousavons choisi les éoliennes.”

Éoliennes et cadre de vie

Pour ses recherches sur le paysage, il s’estassocié à une sociologue, Véronique VanTilbeurgh(1). Selon eux, les éoliennes ont

déclenché une prise deconscience du cadre devie. “L’agriculteur qui loueson terrain pour la créationd’un parc éolien est payé,mais les habitants alen-tour, est-ce qu’ils «louent»leur cadre de vie ?” Entous cas, les mentalitésévoluent. “Les riverains

sont aujourd’hui mieux informés qu’au début demon travail, en 2003”, précise-t-elle.

Des œuvres d’art

Le plasticien Dominique Lamandé consi-dère les éoliennes comme des objets d’art.“On veut les fondre dans le paysage, pourquoine pas plutôt les révéler, comme un spectacle ?”Il a donc pensé à... les peindre ! Ses idéesn’ont pour l’instant pris forme que sur ordi-nateur, son principal objectif étant d’inciterà plus de réflexion sur la forme et la couleur

des éoliennes. Informa-ticienne et architecte,Marie-Pascale Corcuffa, quant à elle, déve-loppé un outil d’ana-lyse de l’impact sur lepaysage, plus perfor-mant que les logicielsexistants : il permet devisualiser et choisir

l’emplacement exact des éoliennes, enfonction de la topographie du site.

Ces recherches sur les éoliennes ontconduit l’équipe à s’intéresser de plus prèsau vent : leur ouvrage sur ce sujet(2) sort endécembre prochain. ■ A.V.

(1) Véronique Van Tilbeurgh est sociologue à l’Université Rennes 2, dansl’unité Costel (Climat et occupation du sol par télédétection). (2) Vents :Invention et évolution des formes, ouvrage collectif sous la directionscientifique de Louis-Michel Nourry, Pur/Ensab, 2007. (3) Ceresa : Centred’études et de recherches sur l’environnement et les sols pourl’aménagement. (4) La Région s’est servie de ces documents pour réaliseren 2006 le Schéma régional éolien. Ce document est téléchargeable surwww.region-bretagne.fr/CRB/Public/rubriques_thematique/agir_pour_lenvironn/ maitrisez_votre_ener/schema_regional_eoli.

Architectes, historiens et sociologues s’intéressent aux parcs éoliensUn autre regard sur les éoliennes

Contacts ➜ Louis-Michel Nourry,[email protected], ➜ Véronique Van Tilbeurgh,[email protected]➜ Dominique Lamandé, [email protected]

“Pour ne pas perturber oiseaux et chauves-souris, les terrains qui vont accueillir des éoliennes sontchoisis hors des couloirs de migration ou des secteurs de chasse, de gîte et de reproduction. Celaconcerne aussi les amphibiens”, explique Morag Le Blevec, ingénieur agronome auCeresa(3). Ce bureau d’études en environnement a participé à la rédaction du Schémarégional éolien. Il réalise aussi des études d’impact, notamment sur la faune, pourlesquelles Hervé Dallemagne, l’ingénieur naturaliste de l’équipe, effectue pendant unan un suivi écologique autour du site de construction. Des données qui peuventamener l’opérateur à modifier la position, l’orientation ou l’espacement des éoliennes,voire leur nombre. ■Contact ➜ Ceresa, tél. 02 99 05 16 99, [email protected]

Attention, couloir de migration !

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Louis-Michel Noury.

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Dominique Lamandé veut transformer les éoliennes en œuvres d’art.Al

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Une éolienne d’un nouveau genre est en train de naître à Brest, grâce àl’entreprise Windcap. Elle pourrait êtreinstallée directement sur des bâtiments,comme des centres commerciaux, desusines ou des châteaux d’eau.

Pourquoi les éoliennes auraient-ellestoutes la même forme ? Alain Larivain,

créateur de l’entreprise Windcap, a décou-vert en 2006 un brevetdéposé par une sociétéaméricaine, qui décritune tour circulaire,équipée de plusieurspetites hélices reliées àune génératrice élec-trique. Et il a tout desuite vu ce qu’il pouvaiten faire ! “On peut l’ins-taller directement là où

l’énergie est consommée : sur un centre commer-cial, une université, une zone industrielle ou surun château d’eau pour alimenter un village.”Mais pourquoi cette éolienne-là et pas uneautre ? La forme de la tour canalise le venten direction des petites hélices et celles-cis’orientent instantanément, comme unegirouette. Autre intérêt, les dimensions de latour sont déterminées selon l’espace dispo-nible et les besoins en électricité : sa hauteuret son diamètre peuvent varier, entre deux etvingt mètres. Et pour une même surface auvent, le système génère autant d’énergiequ’une éolienne classique, mais ses hélicesplus petites, donc plus robustes, peuventfonctionner même en cas de vent très fort.

Alain Larivain a travaillé avec desétudiants de deux écoles d’ingénieurs deBrest, pour réaliser des simulations informa-tiques et mettre au point la tour Windcap.Ceux de l’Ensieta(1) ont été chargés detrouver la forme adéquate des hélices. Ceuxde l’Enib(2) plancheront sur le raccordementau consommateur.

Un fonctionnement mixte

“Dans le cas de Windcap, le courant est utilisédirectement sur le lieu de production. La consom-mation est donc liée à l’activité du bâtiment surlequel la tour se trouve, souligne Alain Larivain,le système doit permettre plusieurs modes defonctionnement : une alimentation par l’éolienneseule, une alimentation mixte en cas de faiblevent, ou la vente d’énergie vers le réseau, lorsquela consommation est faible - par exemple undimanche où le bâtiment est fermé -.”

La construction du premier prototype, unetour de trois mètres de diamètre sur troismètres de haut, a commencé en octobre etdevrait s’achever fin décembre. Financé enpartie par les collectivités locales et unindustriel chinois séduit par le projet, il seramonté en janvier 2008 sur un pied de gruedevant l’Enib, sur le technopôle Brest-Iroise,pour trois mois de test qui porteront notam-ment sur la puissance produite en fonctiondes conditions de vent.

Facile à réparer !

“Nous avons voulu un prototype mobile, pour pouvoir le présenter dans des salons oud’autres manifestations.” Déjà, des enseignesde la grande distribution sont intéresséespar le projet, d’autant plus que l’entretiende la tour est facile et peu coûteux, du faitde la modularité du système et de la possi-bilité de faire fabriquer ses éléments pardes entreprise locales. Alain Larivain amême pensé à extrapoler les dimensionspour installer la tour Windcap sur uneplate-forme offshore, sur laquelle seraitaussi placé le système de récupération del’énergie de la houle Seacap, qu’il a lui-même inventé, avec ses fils. Un nouveauprojet à développer pour ce passionnéd’innovation ! ■ A.V.

(1) Ensieta : École nationale supérieure des ingénieurs des études destechniques d’armement. (2) Enib : École nationale d’ingénieurs de Brest.

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Les hélices, montées sur une structure mobile,s’orientent instantanément, comme une girouette.

Contact ➜ Alain Larivain, tél. 02 56 59 16 32,[email protected], www.windcap.fr

Question de placeZones de radars de l’armée, couloirsaériens ou bande côtière de cent mètres, ilexiste des zones où les éoliennes neseront jamais implantées. La législationimpose aussi qu’elles soient suffisammentéloignées des habitations pour que leurbruit ne soit pas une gêne. Mais toutes lesrègles ne sont pas si claires. Par exemple,l’installation d’éoliennes à proximité d’espaces naturels protégés ou de sitestouristiques n’est pas interdite, mais peutentraîner une opposition des habitants.En Bretagne, chaque département aréalisé un document qui fait la synthèsedes zones interdites ou peu opportunespour la construction de parcs éoliens(4). ■

Alain Larivain.

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La tour Windcaptrouve sa place surles châteaux d’eau

(photomontage).

Un prototype d’éolienneen constructionDes éoliennes sur les châteaux d’eau

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L’énergie

Les chercheurs du centre Ifremer de Brest décortiquent la houle etles courants marins depuis plus de 15 ans. Leur savoir-faire s’appliqueaujourd’hui à un thème en vogue : les énergies issues de la mer.

“On ne peut pas transposer sans précautionsles connaissances sur les éoliennes aux

hydroliennes. Sous l’eau, le courant remplace levent, mais la machine est en même tempssoumise à des fluctuations dans le temps et dansl’espace, dues au caractère oscillatoire de la houle,explique Marc Le Boulluec, ingénieur auservice Hydrodynamique et océanométéoro-logie du département essais et recherchestechnologiques du centre Ifremer de Brest.Car la houle n’est pas seulement un phénomènede surface ! Ses champs de pression et de vitessevarient avec la profondeur et les hydroliennessubissent toutes ces variations qui peuvent nuire à

leur fonctionnement.” Sachant que le courantmodifie certaines caractéristiques de lahoule et que l’on cherchera à positionner leshydroliennes là où il est fort, se lancer dansl’aventure n’est pas simple. Mais les cher-cheurs du centre Ifremer de Brest travaillentdepuis plus de quinze ans à l’étude descourants. Au départ à d’autres fins, pouranalyser le comportement des corps flot-tants comme les structures offshores.

Simuler des conditions de mer réelle

Contexte énergétique oblige, les recher-ches sur les écoulements d’eau ont trouvéune autre voie d’application. Les cher-cheurs de l’Ifremer utilisent pour cela deuxbassins d’expérimentations(1), qui permet-tent de simuler différentes conditions demer réelle. “Car au-delà des valeurs moyennesdes courants telles que celles utilisées en naviga-

tion (référence Shom(2)), le fonctionnement deshydroliennes nécessite une modélisation à petiteéchelle, de l’ordre du mètre, des fluctuations devitesse incidente.” Ce savoir-faire, Marc LeBoulluec le met en ce moment au profitd’un doctorant de l’université de Toulon, quia entrepris fin 2005 une thèse sur la modéli-sation des interactions entre houle etcourant aux environs du littoral. Preuve quela récupération des énergies de la mer estd’actualité en France, même si les projets enaval ont du mal à se concrétiser... ■ N.B.

(1) Le bassin de Brest reproduit des séquences de houle irrégulière ; celuide Boulogne-sur-Mer est capable de générer des courants. Un troisièmebassin français, opéré par la société Océanide à La Seyne-sur-Mer (Var)permet la génération simultanée de houle et de courant. (2) Shom : Servicehydrographique de la marine.

Contact ➜ Marc Le Boulluec, tél. 02 98 22 41 38,[email protected]

L’Europe compte actuellement une vingtaine de projets de systèmesde récupération de l’énergie de la mer. Les Européens sont encoreleader dans le domaine. La Grande-Bretagne, qui détient le premiergisement européen d’énergie marine, se trouve en première position,suivie par le Portugal qui cherche à se placer dans le domaine del’énergie des vagues et qui vient d’ailleurs d’inaugurer la premièreferme marine de production d’énergie (avec des machines écossaises).

Côté français, le potentiel naturel, en termes de puissance, descourants de marées est estimé à plusieurs milliers de mégawatts,dont 50 % pourraient être installés en Bretagne. Mais malgrél’exposition exceptionnelle de son littoral, la France a déjà pris duretard. “Nous avons raté le train de l’éolien, nous ne devons pas rater celui-là car il y a tout ce qu’il faut dans nos régions”, note Alain Clément,

ingénieur de recherche au laboratoire de mécanique des fluides de l’École centrale de Nantes, à l’origine du système électriqueautonome de récupération des vagues (Searev - lire article ci-contre).

“À l’Ifremer, les études sur la récupération des énergies de la mers’étaient arrêtées après le contre-choc pétrolier de 1986. Mais depuis ledébut des années 2000, nous sommes de nouveau sollicités, notammentpar les services de l’État, à titre d’expert ou pour la fourniture de données”,commente Michel Paillard, coordinateur des activités énergiesmarines renouvelables au centre Ifremer de Brest et animateur de lacommission énergies marines renouvelables au pôle Mer Bretagne.Et en 2007, c’est une réflexion prospective sur les énergies marinesrenouvelables qui a été lancée par l’institut de recherche. ■Contact ➜ Michel Paillard, tél. 02 98 22 41 25, [email protected]

“Ne ratons pas le train des énergies marines !”

14 248/NOVEMBRE 2007

Les chercheurs de l’Ifremer s’attaquent à l’énergieAnalyser les courants marins :un travail de fond

L’hydrolienne Sabella sera bientôt ancrée au fond de l’estuaire de l’Odet

(prototype au 1/20e).

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Systèmes dérivant avec les courants,roues flottantes ou ancrées au fond de l’eau, les trois projets françaisd’énergie marine se jettent à l’eau. Dontdeux au large des côtes bretonnes.

Cela fait déjà sept ans qu’Hydrohélixplanche sur la question(1). Et d’ici février

ou mars 2008, le premier prototype au 1/20e

(Sabella) de son hydrolienne sous-marine -une hélice totalement immergée, posée surle fond-, plongera dans l’estuaire de l’Odet.“Nous avons choisi cet endroit car il présente descourants intéressants pour qualifier notremachine, explique Hervé Majastre, l’un descogérants de la société. La proximité des côtesest aussi un avantage pour intervenir et récu-pérer facilement les données. Enfin, il y a unefosse de 19 m qui permet de travailler dans desconditions très proches de celles en pleine mer :les bateaux pourront passer au-dessus.” Durantplusieurs mois, des séries de relevés et demesures d’impact seront effectuées pourvérifier si le système est fiable et neperturbe pas l’environnement.

L’énergie des vagues

Le projet Searev (Système électriqueautonome de récupération des vagues),initié en 2002 par Alain Clément dans unlaboratoire CNRS de l’École centrale deNantes est, quant à lui, au stade du trans-fert industriel. Après des simulationsnumériques, le test d’une maquette au1/12e, et la protection de la technologie parun brevet en 2004, la construction d’unprototype à l’échelle 1/1 devrait démarrersous peu. Searev est un système flottant

clos qui utilise l’énergie des vagues pouractionner une roue oscillante qui vapomper de l’huile dans un système demoteur hydraulique. “Même s’il est àl’échelle 1/1, ce prototype n’est pas encorecompétitif. Mais chaque machine devraitproduire 500kW”, souligne Alain Clément.

Un simple moulin

Autre système flottant, d’une simplicitépresque désarmante : la roue à aube, déve-loppée depuis 2004 par David Adrian,ancien ingénieur de la marine. “Hydro-gen,notre roue ressemble à une barge, amarrée aufond par quatre lignes de mouillage”, explique-t-il. Le principe de fonctionnement estsemblable à celui des éoliennes, à ceci prèsque la roue est capable de tourner dans lesdeux sens suivant les différentes phases des

marées, le flot et le jusant. Le prototype au1/10e, réalisé grâce au concours de plusieursécoles brestoises, dont l’École navale, lelycée Vauban et l’Enib, est à l’eau depuis2005 et a été l’objet de nouvelles améliora-tions cette année. Mais David Adrian voit

déjà plus loin : “EnFrance, il n’y a pas beau-coup de zones répondantaux critères que nousrecherchons. Mais j’enconnais un à la pointe desEspagnols, en face duPortzic. C’est un spot de sixnœuds protégé de la grossemer qui répond parfaite-ment à nos attentes. La

machine pourra fournir une puissance compriseentre 50kW à 1MW. Nous espérons qu’elle seraopérationnelle en 2009 et commercialisée par la suite en France ou à l’étranger.” Mais malgréle soutien de l’Ademe, des collectivités etdes partenaires locaux concernés(2), lesconcepteurs de ces trois projets dépensentencore beaucoup d’énergie à trouver desfinancements. ■ C.B./N.B.

(1) Lire l’article “20 000 watts sous les mers” dans Sciences Ouest n°216 -décembre 2004 sur : www.espace-sciences.org/magazine. (2) Sabella, leprototype d’Hydrohélix, a été financé par le Conseil régional de Bretagne,le Conseil général du Finistère, des villes de Quimper, Brest et de l’Ademe ;la première phase du projet Searev a été soutenue par le ministère de laRecherche et des Nouvelles technologies, le CNRS, l’Ademe et la Régiondes Pays de la Loire ; le projet Hydro-gen est soutenu par l’Ademe, laMarine nationale et le Conseil régional de Bretagne.

Contacts ➜ Hervé Majastre, Jean-François Daviau, tél. 02 98 10 12 35, [email protected]➜ Alain Clément, tél. 02 40 37 25 26,[email protected]➜ David Adrian, tél. 06 85 04 97 54, [email protected]

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Hervé Majastre etJean-François Daviau.

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En surface, la roue à aube Hydro-gen barbotte le long des côtes bretonnes

depuis 2005 (prototype au 1/10e).

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Les prototypes français se jettent à l’eauÉnergies de la mer :trois courants à suivre

Alain Clément devant Searev, au stade du transfertindustriel.

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Être étudiant dans le secteur del’énergie, c’est le bon filon. EnBretagne, des BTS, des licences proset des masters forment les spécia-listes qui réduiront les consomma-tions d’énergie, à tous les niveaux.

De Quimper à Saint-Malo, cinq lycées(1)

bretons sont branchés “énergies renou-velables”. Depuis décembre 2004, danschacun d’eux, une plate-forme pédago-gique, avec éolienne, capteurs thermiqueset cellules photovoltaïques, permet d’en-seigner aux élèves de BTS la maîtrise del’énergie. Cet outil est financé par le Conseilrégional, l’Ademe et EDF. Le lycée privé LeLikès, à Quimper, a même créé une “maisondes énergies renouvelables” de 53m2, avecéolienne, chaudière solaire et 21m2 demodules photovoltaïques ! “C’est aussi unlieu de formation pour les entreprises de plom-berie ou de chauffage, par exemple, expliqueJean-François Mazé, chef de travaux dulycée technologique. Le recrutement est trèsbon cette année, dans la filière génie électrique.C’est en partie grâce à cette plate-forme.”Formation à Bac + 2 également, le DUT“Génie thermique et énergie”, à l’IUT deLorient, forme lui aussi des spécialistes del’énergie, dont certains continueront enlicence professionnelle.

Trois licences pro

À Rennes, le lycée polyvalent Joliot-Curieest également très “énergies renouvela-bles”. Avec l’IUT de l’Université de Rennes1,il propose une licence professionnelle“Assistant et conseiller technique enénergie électrique et renouvelable”. Cetteannée, 16 étudiants, dont 4 en formationcontinue, sauront par exemple faire desdiagnostics énergétiques des systèmes deproduction. “Nous sommes dans l’air du tempset les besoins de l’entreprise”, résume AlainOlivier, enseignant en génie électrique. “Endiminuant l’énergie apportée, les coûts deproduction peuvent être réduits de 10 à 15 %”,souligne son collègue Dominique Michalet.La moitié des étudiants de l’an dernier sontdéjà embauchés dans leur domaine.

Pas forcément spécialisée “énergiesrenouvelables”, qui ne représentent qu’une

partie de l’enseignement, une licence pro“Energie génie climatique” est proposée parl’IUT de Lorient et le lycée Saint-Joseph.Elle forme 48 techniciens spécialisés, quideviendront, par exemple, responsablesénergie dans une collectivité territoriale ouchez un industriel de l’agroalimentaire, oùils sauront faire un audit énergétique. “Lapremière démarche est d’économiser l’énergie,souligne Nicole Billion, de l’IUT. Si vous avezune consommation énergétique trop importante,le photovoltaïque ne va pas remplacer le réseau !”

Une formation privée à Bac + 3, pasencore reconnue comme une licence pro,est également proposée à l’École desmétiers de l’environnement, sur le campusde Ker Lann à Bruz (35). Ses diplôméssauront répondre à un particulier qui veuts’équiper en solaire photovoltaïque, oufaire l’étude géothermique d’un bâtiment.Cinquante élèves sont inscrits cette année.“La filière attire les étudiants, note ThomasDavid, de l’EME. C’est lié à la hausse du coûtde l’énergie et à l’actualité du réchauffementclimatique. Et il va y avoir des gisements d’em-plois énormes, notamment dans le bâtiment.”

Pour les études longues, l’Université deBretagne Sud à Lorient(2) propose un

“parcours énergétique”, de la licence 3 aumaster 2. Chaque année, une trentained’étudiants sont diplômés du master 2, àBac + 5, pour devenir cadres, surtout dansl’industrie et l’habitat, grands consomma-teurs d’énergie.

Jusqu’à la thèse

“Il y a une telle demande de personnesformées dans le domaine de l’énergétique, quenos étudiants trouvent rapidement un emploi”,souligne Patrick Glouannec, directeur dulaboratoire Études thermiques énergétiqueset environnement (LET2E). Dans ce labora-toire, qui compte 18 enseignants - cher-cheurs, l’un des doctorants étudie lespropriétés thermiques du “béton dechanvre”, pour l’habitat, un autre étudie leséchangeurs de chaleur, en matériau compo-site, pour les absorbeurs solaires. Le pointcommun entre tous ces étudiants, du BTS àla thèse ? La conscience d’être dans uncréneau porteur, en pleine évolution. ■ N.G.

(1) Le lycée Vauban à Brest, le lycée Le Likès à Quimper, le lycée Félix-Le Dantec à Lannion, le lycée Maupertuis à Saint-Malo et le lycée Saint-Joseph à Lorient. (2) UFR Sciences et sciences de l’ingénieur.

L’énergie

16 248/NOVEMBRE 2007

Contacts ➜ Jean-François Mazé, tél. 02 98 95 04 86, [email protected], http://enr.likes.org➜ Dominique Michalet, tél. 02 99 13 20 28, [email protected]/index.php?typeformation=lp➜ David Thomas, tél. 02 99 05 88 00, [email protected], www.ecole-eme.com➜ Nicole Billion, tél. 02 97 87 28 33, [email protected], http://web.univ-ubs.fr/iutlo/legcge➜ Patrick Glouannec, tél. 02 97 87 45 11, [email protected], www.univ-ubs.fr/let2e

Les étudiantsDavid, Grégory,Johan et Yoann aux côtés de leursenseignantsAlain Olivieret DominiqueMichalet.

Du BTS à la thèse, un aperçu des formations bretonnesLes futurs pros des énergies renouvelables

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17248/NOVEMBRE 2007

Passionné par l’environnement, LilianLabit nous raconte son parcours,d’une énergie renouvelable à l’autre.

“Les énergies renouvelables, cela correspondà mon projet de vie. Je voulais faire un

travail porteur, quelque chose qui soit utile pourla planète, qui ait un sens !” À 33 ans, LilianLabit, Francilien d’origine et écologiste dansl’âme, est un passionné. Aujourd’hui enpleine réflexion pour s’inventer un nouveaumétier, il s’est formé, après les classes prépa,à l’École des métiers de l’environnement, à Bruz (35). En 1999, militant Greenpeace etacteur d’une association de culture scienti-fique, il organise des conférences et œuvre àla création du premier Point info environne-ment, à Paris. Il conçoit le cahier des chargesd’une maison bioclimatique, pour une expo-sition à la Cité des sciences : “Orientée pleinsud, avec des matériaux isolants, des panneauxsolaires, une petite éolienne et un système derécupération des eaux de pluie !”

“Des pensées pures”

En 2001, il intègre le bureau d’étudeWind system, à La Martyre, près deLanderneau (29). Chargé de projet, ilcherche des sites potentiels pour des parcséoliens, depuis la signature des proprié-

taires jusqu’aux études d’impact, via laconcertation avec les élus. “Cela demandedes compétences techniques, pour comprendreles analyses acoustiques ou les études radioélec-triques. C’est aussi très social, car nous sommessur le terrain, en contact avec les élus, les agri-culteurs et les riverains.” Le jeune homme aconscience de faire quelque chose d’utilepour l’environnement. “C’est la base ! Dansune réunion publique, avec des opposants politi-ques ou pro-EDF, il fallait s’accrocher à despensées pures, pour faire notre boulot. Il y avaitaussi plusieurs rumeurs sur les éoliennes : ellesferaient tourner le lait des porcs !”

Résidant dans la Manche, Lilian chercheaujourd’hui un emploi... dans les énergiesrenouvelables. “Je démarche des industriels,chauffagistes ou électriciens, qui veulent se diver-sifier dans le solaire thermique ou photovol-taïque.” Il y croit dur comme fer. “Il y a deplus en plus d’avancées au niveau de l’État, dessubventions et des crédits d’équipement. Onassiste à des levers de fonds ! Les sociétés quiinvestissent dans les énergies renouvelablesconnaissent des amortissements exemplaires.C’est aussi plein d’avenir, car il y a des avancéestechnologiques tous les six mois.” Voilà unprofessionnel qui sent le vent tourner. ■ N.G.

Contact ➜ Lilian Labit, tél. 06 63 04 61 49,[email protected]

Militant associatif puis ingénieur dans l’éolienLilian, le passionnéplein d’énergies

À CONSULTER■ http://energiesdelamer.blogspot.com/Le site de l’exposition “Les énergies de la mer : l’or bleu” décrit la chaîne éner-gétique liée à la mer, de la création desphénomènes naturels jusqu’à leur trans-formation par l’homme et leur utilisation.Ce premier blog entièrement dédié auxénergies de la mer renvoie également versles conférences de la 11e édition desentretiens Science et éthique retrans-mises par Canalc2 qui s’est déroulée du16 au 19 octobre derniers à Brest(1). Rens.➜ Sur les entretiens Science et éthique,Brigitte Bornemann-Blanc, tél. 02 98 41 46 05,[email protected], www. science-ethique.org➜ Sur la location de l’exposition, Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46, [email protected]

À LIRELa bibliographie de la Bibliothèque de Rennes Métropole■ Les grandes batailles de l’énergie -Petit traité d’une économie violente.Jean-Marie Chevalier, Folio actuel, 2004■ L’autonomie énergétique - Unenouvelle politique pour les énergiesrenouvelables. Hermann Scheer, ActesSud, 2007■ L’énergie en 2050 - Nouveaux défiset faux espoirs. Bernard Wiesenfeld,EDP Sciences, 2005

■ Demain, quelles énergies pour laBretagne ? Le dernier numéro de la revueBretagne [s] est disponible en kiosquesjusqu’au 5 janvier 2008.Rens.➜ www.revuebretagnes.com

À FAIRE■ Une exposition sur les éoliennesPendant ses deux années de résidence au Domaine de Kerguéhennec, l’artisteanglais Steven Pippin s’est intéressé à des éléments modernes, tels que leséoliennes qui s’imposent désormais dansle paysage breton. Jusqu’au 18 décembre.Rens.➜ Domaine de Kerguehennec, tél. 02 97 60 44 44, www.art-kerguehennec.com

■ Jouez avec le ventDans ce bureau d’étude, c’est vous lespécialiste ! Testez l’emplacement, lahauteur du mât et la longueur des ailes deséoliennes pour convertir au mieux le venten électricité(2). Un jeu interactif à découvrirsur le site de l’Espace des sciences.Rens.➜ www.espace-sciences.org/science/images/images-maj/Perso/ manipulations/eolienne/ index.htm

(1) Les entretiens Science et éthique sont soutenus par le Conseilrégional de Bretagne, le Conseil général du Finistère, la ville deBrest et Brest métropole Océane. (2) Dans cette application, lapuissance électrique produite est calculée de façon théorique.

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Pour en savoir plus

Le mois prochain : Le Prix Bretagne jeune chercheur - Édition 2007

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➜Grand angle

18 248/NOVEMBRE 2007

Il a quitté la Pennsylvanie pour s’installer en BretagneMichael Corsonadopte la recherche françaiseSéduit par la France,Michael Corson aquitté définitive-ment les États-Unisen septembre 2006

pour s’installer dans un laboratoire ducentre Inra(1) de Rennes. Une initiativeplutôt rare, qu’il ne semble pasregretter.

Sciences Ouest : Comment êtes-vous arrivédans les laboratoires de l’Inra ?Michael Corson : Je cherchais du travail, toutsimplement ! Je finissais mon postdoctoratau service de recherche du ministère del’Agriculture des États-Unis, en Pennsyl-vanie, et j’ai reçu quatre fois de suite l’offrede poste du laboratoire “sol, agronomie etspatialisation” de l’Inra ! C’était un signe,même si je ne connaissais cet institut quede nom, à travers quelques publications, oudes colloques. En plus, j’étais très attiré parla France et pas mécontent de quitter lesÉtats-Unis.

S.O. : Les travaux de l’Inra correspondent-ilsà ce que vous faisiez avant ?M.C. : Oui tout à fait ! L’offre de posteproposait de la modélisation, ma spécialité,dans un domaine qui m’intéresse : l’analyseenvironnementale. À Rennes, l’équipe met

au point des logiciels informatiques quipermettent d’évaluer les conséquencesd’une exploitation agricole sur l’environne-ment. Ces recherches se font égalementaux États-Unis. Pour l’instant, je continue àtravailler sur le modèle que nous avonsdéveloppé en Pennsylvanie. Je l’ai“importé”, et j’essaye de l’adapter auxfermes bretonnes. Cela apporte denouvelles méthodes.

S.O. : Après plus d’un an passé ici, quel regard portez-vous sur la recherchefrançaise ?M.C. : Ici, la recherche est plus collective, il ya moins de concurrence et plus d’échangesentre les laboratoires et entre les personnesd’un même labo. Il n’y a pas de grandefigure experte qui travaille seule dans soncoin. Je préfère ce fonctionnement. Maisquand j’ai annoncé à mes collègues que jepartais, ils ont pensé que j’étais dingue !Maintenant je les encourage à développerdes coopérations avec l’étranger.

S.O. : Y-a-t-il une différence dans lesmoyens alloués à la recherche en France et aux États-Unis ?M.C. : Je ne peux pas trop juger, je n’ai pasencore tout à fait compris comment çafonctionnait ici. En plus, je n’ai besoin que

d’un ordinateur pour travailler. Ça me paraîtsemblable, même si j’ai l’impression qu’il ya plus de liens entre public et privé enFrance. Aux États-Unis, c’est plus l’un oul’autre. Par contre, les salaires sont moitiémoins importants ici !

S.O. : Comment se passe votre nouvelle vie française ?M.C. : Très bien ! J’avais déjà passé un an àAmiens quand j’étais au lycée, j’en avais unexcellent souvenir. J’ai retrouvé la mêmeculture même si beaucoup de choses ontchangé depuis mon adolescence, le nombrede fast-foods et de téléphones portables,par exemple. Et lorsqu’on est adulte il fautremplir beaucoup de papiers pour les assu-rances, la carte vitale... Mais la vie est plusraisonnable, on sait prendre son tempspour manger, avoir des amis, pour réfléchiravant de réagir. Par contre, je pensais êtrebilingue mais comme pendant vingt ans jen’avais guère parlé français, c’est un peuplus dur que je ne l’avais imaginé. J’ai peut-être même gardé l’accent picard ! ■

Propos recueillis par Céline Duguey

(1) Institut national de recherche agronomique de Rennes.

Contact ➜ Michael Corson, tél. 02 23 48 57 09,[email protected]

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En Pennsylvanie (photo), Michael Corson s’intéressait déjà à l’impact environnemental des fermes.

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Espace des sciences

19248/NOVEMBRE 2007www.espace-sciences.org

Trompez vos sens !Combien de sens avons-nous ? Cinq ? L’animation “La magie desillusions” vous en fait découvrir d’autres. Venez les tester ! Saurez-vous garder votre équilibre devant des rayures en mouvement ? La perspective peut-elle vous jouer des tours ? Rendez-vous dansla salle Eurêka pour le savoir. Un médiateur scientifique viendra à votre secours pour comprendre comment votre cerveau analyseles informations contradictoires, qui arrivent par vos yeux, vosmuscles et vos oreilles. ■Rens.➜ Retrouvez les informations pratiques sur les animations et toute l’actualitéde l’Espace des sciences sur notre site Web. www.espace-sciences.org

Exposition

Le 20 novembre/Le plancton, la pluie et lebeau temps. Il y a 3 milliards d’années, leplancton a rempli notre atmosphère d’oxygène.Aujourd’hui, l’homme envisage de l’utiliser pourcombattre l’effet de serre ou produire des biocarburants. Uneconférence de Guy Jacques, océanographe. ■

Le 27 novembre/La grande pêche morutière de Terre-Neuve à l’Islande : une aventure bretonne. Pendant près de cinq siècles,les Bretons ont développé la pêche à la morue en Atlantique Nord. À l’heure de la diminution des stocks de poissons, André Lespagnol,historien, raconte cette aventure. ■

Le 4 décembre/Allô Docteur : quand dormir ne rime plus avecplaisir. Pourquoi dormons-nous ? Une question à laquelle deuxmédecins du CHU de Rennes tenteront d’apporter des réponses, enabordant aussi certains troubles du sommeil, comme les perturbationsrespiratoires. ■

Le 11 décembre/La cartographie des fonds marins par satellite.Le relief de la Terre est moins bien connu que celui de Mars ou de laLune ! Stéphane Calmant, géophysicien, vient expliquer comment lesfonds marins sont étudiés, à partir de données satellites. ■

Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.

Les 15 et 19 novembre - 13 décembre/En partenariat avecl’Amopa(1). Ce cycle de conférences aura pour thème la communicationscientifique et technique par les outils graphiques. ■

➜ Retrouvez les informations pratiques sur notre site Web www.espace-sciences.org/conferences

Le 23 novembre/Mathurin Méheut et lavie littorale. Michel Glémarec, professeurd’océanographie biologique et professeurhonoraire des universités, retrace l’œuvre de Mathurin Méheut,illustrateur au Laboratoire de Roscoff (29) de 1910 à 1912, et artistetémoin du quotidien des Bretons. ■Rens.➜ Amphithéâtre Yves-Laurent (IUT Gaco), à 20 h. Entrée libre.

Une rentrée animéeAprès la belle soirée de la Nuit deschercheurs, en octobre, l’Espacedes sciences était sur tous lesfronts ! Pour la Fête de la science,le Village des sciences de Rennes,a attiré 10000 curieux avec plus de trente animations en biologie,physique, mathématiques, archéologie... Quant au Festival dessciences de Rennes Métropole, il a fait vivre au rythme de lascience nos expositions et treize villes de l’agglomérationpendant deux semaines. Rendez-vous l’année prochaine ! ■

Un concours de dessins pour les collèges et les lycéesPour fêter les 50 ans du lancement de Spoutnik et le début de la conquête spatiale, l’Espace des sciences lance un concours dans les collègeset lycées de l’académie de Rennes. Les élèvesdevront réaliser une affiche qui illustre ces

cinquante années d’aventure humaine (un dessin par classe). Unjury sélectionnera les deux meilleurs projets. À gagner : une visiteà l’Espace des sciences pour toute la classe. ■

➜ Téléchargez le règlement sur www.espace-sciences.org/ressources

Actualité

Conférences

Au Pays de Morlaix

■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de66 €*) soit 4 numéros gratuits / 1 AN30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numérogratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27 € (au lieu de66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 numérosgratuits ■ Tarif étranger ou abonnementde soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de66 €*) soit 4 numéros gratuits / 1 AN30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numérogratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27 € (au lieu de66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 numérosgratuits ■ Tarif étranger ou abonnementde soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

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(1) Amopa : Association des membres de l’ordre des palmes académiques.

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agendaagenda

20 248/NOVEMBRE 2007

(1) Lire l’article “Quand le CO2 de l’air dépend du fer dissous dans la mer”, Sciences Ouest n° 242 - avril 2007 sur www.espace-sciences.org/magazine

■ Conférences

29 novembre/Forum dugrand Ouest

■ Rennes - C’est l’undes plus grands salonsde rencontre entreétudiants , jeunesdiplômés et entre-prises. Il est gratuit,ouvert à tous et setiendra dans la halle

Francis-Querné de l’Insa de Rennes. Rens.➜ Tél. 02 23 23 85 77,[email protected],www.forumdugrandouest.com

29 novembre/L’apport desbiotechnologies dans l’agro-industrie■ Rennes - C’est le thème de cetteMatinale qui aura lieu sur le site RennesAtalante Champeaux, de 8h15 à 10h15.Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73,[email protected],www.rennes-atalante.fr

Du 30 novembre au 2 décembre/Viv’expo

■ Rennes - Del’habitat durableà la nourriturebio, du tourisme“ é q u i t a b l e ” aux médecines

naturelles, le salon et ses exposantsexplorent la vie écologique sous toutesses formes au parc des expositions.Rens.➜ Communica Organisation, tél. 05 57 54 38 74,[email protected]

5 et 6 décembre/L’élève, le maître et le scientifique

■ Nantes - Lesévolutions tech-nologiques s’in-sèrent de plusen plus vite dansnotre vie avec des

conséquences sociales importantes.Sensibilisation des enfants dès le plusjeune âge, place dans l’enseignement,rôle des différents acteurs, ce colloque a pour but de comprendre ce qu’estl’accompagnement en sciences et tech-nologies pour proposer de nouvellesvoies de développement.Rens.➜ Philippe Gauthier, tél. 02 51 85 83 31,[email protected],http://astep2007.emn.fr/

6 décembre/Systèmesembarqués temps réelscritiques■ Brest - Souvent invisibles pour l’uti-lisateur, les systèmes embarqués(ensembles de logiciels et matérielsinformatiques d’un équipement) sontdit critiques lorsque des vies humainesou bien l’environnement sont concernéspar l’application. Les différents acteursde cette communauté sont invités àvenir partager leurs expériences lorsd’une journée organisée à l’ENST-Bretagne.Rens.➜ Jean-Luc Fleureau, tél. 06 63 00 86 98,[email protected]

ADRIA ■ 5 et 6 décembre, Quimper/Audit qualitéinterne en IAA ■ 14 décembre, Rennes/Maîtrise des

résultats en IAA Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,[email protected], www.adria.tm.fr

■ 12 au 14 décembre, Rennes/Procédésséparatifs industriels, en partenariat avec l’École nationale dechimie de Rennes Rens.➜ Ghislaine Bouesnard, tél. 02 97 47 97 32,[email protected], www.archimex.com

CEDRE ■ 27 et 28 novembre, Brest/Rôle des acteursdu transport maritime en cas de pollution Rens.➜ Centrede documentation de recherche et d’expérimentations,

tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr

IRPA ■ 6 décembre, Bourgbarré (35)/Maîtrised’ouvrage et qualité des projets architecturaux, urbains

et paysagers Rens.➜ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,www.irpa-bretagne.org

■ Formations20 novembre/Participer à la recherche...■ Rennes - ... risque ou chance pour le patient ? Un thème abordé par le professeurYves Deugnier et Jean-Michel Reymann dans le cadre des mardis santé du CHU. À 18 hamphithéâtre Bretagne, Espace congrès de l’hôpital Ponchaillou.Rens.➜ www.chu-rennes.fr

20 novembre/Du fer dans l’océan Austral pour réduire l’effetde serre Par Géraldine Sarthou, chargée de recherche au CNRS(1).

4 décembre/Les Inuits et leur environnementPar Pauline Huret, ethnologue et directrice adjointe del’association Inuksuk, espace culturel inuit à Paris.

■ Brest - Ces deux conférences auront lieu à l’auditorium d’Océanopolis, à 20 h 30.Rens.➜ Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40, [email protected],www.oceanopolis.com

22 novembre/Deux questions d’écologie de l’esprit■ Cesson-Sévigné (35) - Le philosophe Bertrand Stiegler évoquera lespsychotechnologies qui permettent de vendre du “temps de cerveau disponible”mais créent également des troubles de notre attention. Dans le cadre des P’tits déj’recherche organisés par France Télécom et l’ENST dans les jardins de France TélécomR&D. Inscription obligatoire. À 9 h.Rens.➜ [email protected]

4 décembre/Des libellules au menu■ Nantes - Libellules, vers et grillons sont pour certaines civilisationsdes mets comme les autres. C’est ce qu’expliquera Nicolas Césard,

ethnologue à l’Institut de recherche pour le développement, qui reviendra égalementsur les différentes utilisations que l’Homme peut avoir des insectes. À 20 h 30. Rens.➜ Muséum d’histoire naturelle de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

11 décembre/Le métier d’architecte naval■ Lorient - Dominique Presle, architecte naval et maître assistant à l’écoled’architecture de Paris La Villette, fait découvrir les nombreux aspects de son activitéoù l’art côtoie la science et la technique.Rens.➜ CCSTI de Lorient “Maison de la mer”, tél. 02 97 84 87 37,www.ccstilorient.org

11 décembre/Voyage au pays du futur■ Lannion - Grâce à ses nombreux voyages en Europe et dans le monde, Jean-ClaudePierre (cofondateur de l’association Eau et rivières de Bretagne et porte-parole du réseau Cohérence) propose un nouveau regard sur les problématiquesenvironnementales et sociales actuelles et sur les changements qu’elles imposent ànotre société. Il fait profiter de son expérience lors de cette conférence au Carrémagique. À 20 h 30, entrée 6 €.Rens.➜ Le Carré magique, tél. 02 96 37 19 20, www.carre-magique.com

13 décembre/Le temps de la nature et du terme de la vie■ Rennes - Vie en sursis, renaissance perpétuelle de la vie avec le cycledes saisons : des perceptions différentes du temps que feront partagerGilles Clément, paysagiste, ingénieur agronome et écrivain, et Marcel

Louis Viallard, médecin responsable d’une unité de soins palliatifs au CHU de Vannes.Dans le cadre des jeudis du temps.Rens.➜ Le Bureau des Temps, tél. 02 23 62 20 95, [email protected],www.rennes.fr/temps

■ Colloques

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25 novembre/Journée de la pomme■ Rennes - Variétés, soins aux arbres, transformations..., cette journée consacrée à lapomme est également l’occasion de démonstrations et commentaires autour del’alambic et du pressoir. Des visites commentées de l’exposition Alambics et vieillesbouteilles seront proposées.Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes, www.ecomusee-rennes-metropole.fr/

■ Sorties

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21248/NOVEMBRE 2007

■ Expositions ■ Appels à projetsJusqu’au 18 décembre/Étatsmoléculaires■ Rennes - Les sciences sont pourLaurent Duthion une formidable sourced’inspiration. La galerie Quelque p’Artsdu lycée Sainte-Geneviève expose quel-ques-unes de ses œuvres surprenantesen partenariat avec le fonds régionald’art contemporain. Rens.➜ Lycée Sainte-Geneviève, tél. 02 99 65 10 08, ouverture aupublic sur rendez-vous.

Jusqu’à fin 2007/Grand-père,raconte-moi la pêche

■ Le Guilvinec (29) - Lanouvelle expositionproposée par l’espacedécouverte de la pêcheen mer, Haliotika,retrace 50 ans d’aven-ture humaine et l’évo-lution du métier depêcheur (techniques,

commerce, avenir). Une évolutionretracée à travers des documents, desobjets et des vidéos.Rens.➜ Philippe Gredat, tél. 02 98 58 28 38,www.leguilvinec.com

Jusqu’à fin 2007/Libellules,entre ciel et eau■ Nantes - Cette exposition nousprésente la libellule comme un animalinoffensif et extraordinaire.Le péristyle s’affiche■ Alice Guilbaud expose des photogra-phies grand format qui vous invitent àune promenade pittoresque et inat-tendue le long de la Sèvre nantaise.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

Jusqu’à fin 2007/Soleil,mythes et réalités

■ Pleumeur-Bodou - Il ainspiré lespoètes, attiséla curiosité

des savants, réglé la vie en commu-nauté. Vénéré par les Anciens, il faitaujourd’hui courir les vacanciers et rêver

les chercheurs qui voient en lui unesource inépuisable d’énergie. Le Soleilbrille de tous ses feux pendant toutel’année 2007 à la Cité des télécoms.Rens.➜ www.cite-telecoms.com

Jusqu’en mars 2008/La merpour mémoire■ Rennes - À travers les recherches

menées sur lesépaves du Ponant,cette expositiond ’ a r c h é o l o g i es o u s - m a r i n edévoile l’histoiremaritime du grandOuest Atlantique.

Rens.➜ Musée de Bretagne, tél. 02 23 40 66 70, www.musee-bretagne.fr

Jusqu’en mars 2008/Voyagesaux pôles

■ Brest - Découvrir les paysages et lafaune de l’Arctique et de l’Antarctique,entrer à l’intérieur d’une cabane despremiers explorateurs du Groenland,assister à une scène de plongée sous labanquise… C’est un véritable voyageaux pôles que propose Océanopolisavec cette nouvelle exposition présentéedans le cadre de l’année polaire. Treizeconférences, un festival du film d’aven-ture et des activités ludiques sontprogrammés jusqu’à la fin de l’année. Rens.➜ www.oceanopolis.com

Jusqu’en avril 2008/Alambicset vieilles bouteilles■ Rennes - Goutte, calva, eau-de-vie,l’alcool de cidre a bien des noms maisune façon unique d’être distillé, dansl’alambic du bouilleur de cru. Depuisquelques années, la législation de plusen plus sévère tend à faire disparaître cemétier. L’Écomusée du Pays de Rennesle fait revivre le temps d’une exposition.Rens.➜ www.ecomusee-rennes-metropole.fr/

Pôle images et réseaux■ Le pôle de compétitivité breton “Image et réseaux” lance un appel à propositionsaux PME-PMI adhérentes qui souhaitent monter, en tant que chef de file, un projetassociant au moins trois partenaires dont un établissement de recherche. Les projetsdevront répondre aux règles de labellisation du pôle et satisfaire à ses orientationsstratégiques. Ceux incluant la création ou l’utilisation de contenus serontparticulièrement appréciés. L’appel est ouvert jusqu’au 31 décembre. Rens.➜ Pierre Trémenbert, tél. 02 29 00 15 03, [email protected], www.images-et-reseaux.com

Concours “Objectif : ville durable”■ Imaginer la cité de demain, c’est le défi que lance aux étudiants le magazine La recherche,l’Ademe et l’assureur Générali. Seuls ou en groupe (2 à 4 personnes), les candidats devront imaginer une ville durable, prenant en compte les questionsénergétiques et climatiques, la gestion de l’espace,des déchets, et autres nuisances, pour un dévelop-pement urbain respectueux de l’environnement etfavorisant la cohésion et la croissance économique.Avec à la clé 10 000 € pour les trois meilleurs projets.Inscription et remise des dossiers jusqu’au 31 mars2008.Rens.➜ www.concoursgenerationd2.com

30 novembre/Au bonheur des astres■ Rennes - Deux séances “Happy Hour” d’une heure à l’Opéra dédiée aux astres,source d’inspiration pour de nombreux compositeurs. Petit voyage dans trois sièclesd’astronomie musicale, de la rêverie la plus poétique à la fantaisie la plus débridée.Représentations à 18 h et 20 h, à l’Opéra de Rennes.Rens.➜ Opéra de Rennes, tél. 02 99 78 48 78, www.opera-rennes.fr

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Pour paraître dans le prochain➜ Tél. 02 23 40 66 66 ➜ Fax 02 23 40 66 41 ➜ [email protected]

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It’s a fact that is billowingacross news and current

affairs like sails in an ocean breeze - energyissues are now of core concern to oursocieties. Brittany is no different to anyother region. Its politicians validatedBrittany’s energy plan last July and aremanaging the question in a way that takesaccount of the region’s own specificproblems. This is a region which dependson others for its energy because it producesonly 5% of the power it uses and powerconsumption is increasing at the same rateas its population (on average, a populationincrease of 25,000 people every yearbetween 1999 and 2005 ). Brittany, though,

has its advantages e.g. coastlines batteredby the wind and waves, pig farms andplenty of ideas!How can energy be saved in the industrialsector? In the future, liquid manure will be a viable source of energy. Among otherprojects are a wind turbine that does not have three blades, the construction ofthe first French water turbine prototype inthe Odet Estuary at the beginning of 2008and a new look at waterwheels as a meansof producing power. In fact, a number ofprojects led by research laboratories,engineering companies and youngcompanies are finally coming to light inBrittany.

Some of the new methods of powerproduction have gone beyond theprototype stage and are now part of oureveryday life. Wind turbines, for example,are included in studies undertaken bysociologists, who are looking at theiracceptance by local populations or theirintegration into the countryside. The new“windmills” are also arousing the interest of artists. Finally, renewable energies ingeneral are taken into account by architectsand are the subject of new training coursesand college curricula that are provingpopular with young people who, of course,always have the wind in their sails! ■

22 248/NOVEMBRE 2007

These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

NOVEMBER 2007 ■ N°248

FEATURE P.9/17 Energy, a whole new era

SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6/7

Mané-Véchen, a Roman villafrom another time and cultureA fabulous Roman villa has revealed itssecrets in Mané-Véchen, in Morbihan. Aftera dig lasting more than fifteen years, thesite dating from the 3rd century B.C. is nowbetter understood by archaeologists. Itconsists of a building covering an area of1,200 m2, a walled garden, a centralcourtyard with fountain etc. And best of allis the superb decoration! The villa is alsounusual for the exotic influences it displays.In the Centre for the study of Roman murals(CEPMR, Centre d’étude des peinturesmurales romaines) in Soissons, some of thedecoration is truly eyecatching. One suchpiece is a guinea fowl on a ceiling, a featuremore commonly seen in Syrian mosaics.Other motifs from the Mediterranean areagive archaeologists a few pointers to theuse of the villa. It would appear that thebuilding was a seat of power rather than aprivate dwelling. Yet its exact purposeremains a mystery, even though the nearby

sea and huge warehouses tend to indicate ause linked to trade. Analysis will continuefor several more years, in laboratories inwhich fragments of pottery, metal objectsand a treasure trove of 22,000 items willkeep the experts busy. As to the fragmentsof paintings, they will be taken to amuseum once they have been used for ascientific study of the building which hasbeen State property since 1972. Nowadays,school pupils can take advantage of thebeauty of the area as they find out abouteveryday life in Gallo-Roman times. Thevilla also opens its doors to the generalpublic on occasions such as the “HeritageDays”. ■

SPOTLIGHT ON THE NEWS P.8

New-generation flour is healthierAn innovative flour has recently beenlaunched by the Paulic mill in Côtes-d’Armor. It is made from wheat washed withozone, an oxidising gas that kills bacteria,

germs and fungi throughout the grain. This means that even the outer husk, thewheatgerm, can be used. Rich in fibres, it used to be considered as a by-productbecause it concentrated residues that wereunfit for human consumption. The ozone bath given to the grain producesa higher-fibre flour that is easy for bakers to work with and that gives a muchsmoother bread dough. Ozone washing was developed by Laboratoires Goëmar in Saint-Malo with the primary aim ofdecontaminating agricultural seed.Problems of food safety took the researchin a whole new direction, to the food sectorand, thanks to cooperation with the Paulicflour mill, the ozone washing of wheat wasauthorised by the French food safety agencyin 2003. Now, Paulic wheatgerm and floursare of interest to many companies workingin the food and cosmetics industries! ■

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