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DÉCEMBRE 2007 Recherche et innovation en Bretagne n° 249 Nouveauté : trois livres pour comprendre la science en s’amusant Actualité : le lin, une piste pour rééquilibrer notre alimentation Laboratoire : quand le chimiste est designer de matériaux Prix Bretagne jeune chercheur Douze nouveaux talents

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Page 1: Douze nouveaux talents - Espace des sciences...éditorial 3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle

DÉCEMBRE 2007

R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°249

Nouveauté : trois livrespour comprendre lascience en s’amusant

Actualité : le lin, une pistepour rééquilibrer notrealimentation

Laboratoire : quand le chimiste est designer de matériaux

Prix Bretagne jeune chercheurDouze nouveaux talents

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éditorial

3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: ChristopheBlanchard, Céline Duguey, Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), ChristianWillaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]é : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la RégionBretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt créationgraphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°249 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110

NATHALIE BLANC,Rédactrice en chef de Sciences Ouest

Les jeunesBretons ontde l’avenirCe dernier numéro de l’année 2007

honore les acteurs de la recherche.Guillaume Calvez présente sonquotidien de doctorant en chimiemoléculaire. Il fabrique ses matériauxà la manière d’un jeu de construction.Et même si les résultats ne sont pastoujours spectaculaires, la motivationest là : “Nos connaissances sur lesassemblages de plusieurs moléculesde terres rares progressent.”Quelques pages plus loin, ce sontles travaux de jeunes diplômés quisont à l’honneur : les douze lauréatsdu Prix Bretagne jeune chercheur,décerné tous les deux ans par leConseil régional de Bretagne.Mathématiques, physique et chimiethéoriques, sociologie, mais aussibiologie marine et éthologie illustrentla grande richesse des travaux menésdans la région, mais aussi desparcours de vie possibles après unethèse. Si la plupart poursuivent leurstravaux dans le monde académique en tant que chercheur ou enseignant -chercheur (université, CEA) en Franceou à l’étranger (Espagne, Suède,Japon), l’une d’entre eux a intégrél’univers de l’entreprise et un autre a même créé lui-même sa propresociété.Cela fait plus de vingt ans maintenantque Sciences Ouest vous faitrencontrer ces hommes et ces femmeset partager les innovations quinaissent dans la région. L’année 2008s’ouvrira sur une nouvelle formule dela revue, qui, tout en gardant sonesprit initial, sera, nous l’espérons,encore plus accessible et plusattractive.Rendez-vous en 2008 ! ■

Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5ActualitéLe lin : une petite graine à suivre................................................................................ 6LaboratoireLes matériaux de demain naissent sur la paillasse de chimie ............................ 7DossierPrix Bretagne jeune chercheur - Édition 2007 .................................................. 8/9Catégorie Systèmes en évolution(s).............................................................. 10/11Catégorie De l’atome à l’Homme .................................................................. 12/13Catégorie Société de la connaissance .......................................................... 14/15Catégorie Terre et mer, exploitation et préservation.................................. 16/17Le jury 2007 et les échos des prix........................................................................... 18L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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en bref...en bref...

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L’innovation alimentairerécompensée■ Les prix Isogone 2007 ont étédécernés le 25 octobre. Créés il y a plus de vingt ans par l’association desétudiants de l’Insfa(1), ils récompensentl’innovation alimentaire bretonne. Cetteannée, l’entreprise La bien nommée(Belle-Île-en-Mer) a obtenu le prix

“produit” pour sespetites galettes ausarrasin ; la Brasserie

artisanale des remparts(Dinan), le prix “embal-lages” pour sa valisette

Passeport découverte (quatrebières et une chope). La farineQualista(2) de la minoteriePaulic (moulin de Plounévez-

Quintin, 56) a reçu le prix“produit alimentaire inter-médiaire - ingrédient”. Lamention spéciale du jurya été attribuée à la bière

blonde aux sept céréalesSaint-Erwann, de la brasserie Britt

(Trégunc, 29). La cérémonie étaitprécédée d’une conférence-débat“Design alimentaire : quelles recettespour mieux innover”, organisée par Valo-rial et les Cercles culinaires de France.Rens.➜ www.isogone.com

Les logiciels médicauxs’exportent■ La société rennaise Etiam(3), spécia-lisée dans l’édition de logiciels pourl’échange d’images et de documentsmédicaux, a créé en septembre sapremière filiale commerciale : EtiamCorporation, implantée à Cambridge,

près de Boston (États-Unis). “Nousavions déjà depuis trois ans uncommercial américain basé à Rennes,explique Jérôme Champetier, directeurgénéral d’Etiam. Ouvrir une filiale auxÉtats-Unis va faciliter les échanges etnous permettre d’assurer un service dequalité.” Une présence qui devrait aussipermettre à l’entreprise de vendre sesproduits directement aux hôpitauxaméricains.Rens.➜ Tél. 02 99 14 33 88,www.etiam.com

Les biotechnologies bleuesgagnent du terrain■ La jeune entreprise brestoise Seadev,partenaire exclusif de l’Ifremer pour ledéveloppement de ses souches micro-biennes marines, vient d’augmenter son

capital et d’acquérirla société Fermensys,localisée à Amiens etspécialisée dans lesbioconversions et lesfermentations, dontcelles des bactéries

marines. Seadev reste ainsi leader dansle développement des “biotechnologiesbleues”, avec le soutien du pôle merBretagne et désormais celui du pôleChampagne-Ardennes-Picardie. Legroupe Seadev-Fermensys va accélérerses développements vers les marchésde la pharmacie, la chimie, la chimiefine, l’alimentation, l’environnement...qui sont à la recherche de substitutsbiologiques aux actifs de la chimie clas-sique. Rens.➜ Tél. 02 98 45 89 97,[email protected], www.seadev.fr

Nouvel appel à propositions 7e PCRD/Énergie et Environnement■ La Commission européenne vient de lancer un appel à propositions sur lesthématiques énergie (piles à combustibles, énergies renouvelables, captage de CO2...) et environnement (changement climatique, pollution, développementdurable...). Il s’inscrit dans le 7e Programme cadre de recherche et développement(PCRD) qui soutient les projets portés par des acteurs publics ou privés, avec unbudget total de 50 milliards d’euros sur la période 2007-2013. Pour plus d’information sur le 7 e PCRD et l’appel à propositions ➜ www.eurosfaire.prd.fr/7pc/Rens.➜ Euro Info Centre Bretagne, tél. 02 99 25 41 57, [email protected]

■ Du côté de l’Europe

■ À lire Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

■ Du côté des entreprises

Journées du patrimoine et des Tic■ Armorhistel(4), une association quiœuvre pour la mise en valeur de l’his-toire des télécommunications, a fêtéses quinze ans en organisant du 22 au 26 octobre les “Journées du patrimoineet des technologies de l’information etde la communication”. Deux événe-ments ont marqué ces journées : uneexposition sur l’évolution des télécom-munications en Bretagne(5), présentantles collections d’Armorhistel, et uneconférence “Cycle de vie des produits etconservation du patrimoine” de Domi-nique Boullier, professeur de sociologieà l’Université Rennes 2, suivie d’undébat.Rens.➜ Guy Pichon, tél. 02 99 30 87 10,[email protected]

Rencontres entreprises-investisseurs■ Quarante investisseurs ont rencontréles entreprises innovantes du grandOuest, le 23 octobre dernier. Pour cette9e édition, près de la moitié des inves-

tisseurs venaient de Paris, et 30 % deRennes. Côté entreprises, 47 projetsont été présentés, dans le domaine destechnologies de l’information et de lacommunication (85 %), les biotechno-logies (4 %) ; les 11 % se répartissaientdans des domaines variés.Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73.

Reconnaîtreles cailloux■ Minéraux, rocheset fossiles n’auront plus de secretspour vous ! Olivier Dauteuil, tectonicien,et Aline Dia, géochimiste, tous deuxdirecteurs de recherche dans l’équipeGéosciences Rennes, sont les auteursdu Petit atlas des minéraux, roches etfossiles(6). Conçu pour être rangé dansune poche ou un sac, cet ouvrage aideratous les curieux à reconnaître les rochesqu’ils peuvent rencontrer en randonnée.Simple et bien illustré, il présentesoixante roches, minéraux, fossiles etexplique leur formation.Rens.➜ www.geosciences.univ-rennes1.fr/article.php3?id_article=730

■ Les échos de l’Ouest

■ Les actus de Bretagne Environnement■ Le marais de Sougéal (près de Dol-de-Bretagne, 35) : deuxième espacenaturel remarquable de Bretagne ■ Eau, biodiversité, paysage : quel avenirpour le bocage breton ?

➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/

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Santo : les explorateurs de l’île planète■ L’année dernière, durant quatre mois, près de deuxcent soixante chercheurs venus de vingt-cinq pays se sontdonné rendez-vous sur Santo, une île de l’archipel duVanuatu, dans le Pacifique Sud, afin d’y étudier labiodiversité. De leurs observations des océans, de la forêt,des plantes et des animaux, est né ce récit journalistiqueabondamment illustré. Chaque page du livre nous

rappelle que la nature pourvoit à nos besoins vitaux, et que si l’Homme détruit labiodiversité, il se prive alors de ce qui est indispensable à sa survie.➜ Vincent Tardieu et Lise Barnéoud, Belin, 2007.

Mythiques yachts classiques■ Quatorze yachts, parmi les plus beaux voilierssillonnant les mers, sont présentés dans cet ouvragequi raconte leur histoire, depuis leur lancementjusqu’à leurs dernières rénovations. De magnifiques photographies nousdévoilent les gréements dans le feu de l’action, toute voilure dehors, équipage àpied d’œuvre sur le ponton, mais également dans la paix somptueuse descabines et des salons. Des plans des coques et des voiles complètent l’ensemble.➜ François Chevalier et Gilles Martin-Raget, Chêne, 2007.

L’évolution : l’aventure de la matière vivante■ Cet ouvrage met à la portée du plus grand nombrel’histoire de la théorie de l’évolution. Écrit par un biologiste,professeur à l’Université de Milan, il présente les différentesréflexions et découvertes scientifiques qui ont jalonnél’histoire de cette discipline. Il retrace également l’évolutionde la vie, depuis l’apparition des premières protéines

jusqu’aux animaux actuels. Des illustrations de grande qualité agrémentent lalecture et apportent des informations utiles à la compréhension de l’ensemble.➜ Renato Massa, Le Rouergue, 2007.

Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole,Les Champs Libres - plateau sciences et techniques. www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

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■ Du côté des laboratoiresUne nouvelle plate-formepour les microsystèmes

■ L’Institutd’électroniqueet de télécom-municationsde Rennes

(IETR) fera prochainement l’acquisitiondes premiers équipements de la plate-forme technologique Technocap. Celle-ciservira à la conception et la fabricationde microsystèmes (capteurs, dispositifsd’analyse) utilisés dans de nombreuxdomaines, physique, santé, transportsintelligents... Dans un premier temps,Technocap sera une extension de lasalle blanche(7) de l’IETR. Dans sa versionfinale, la plate-forme sera localisée dansle futur bâtiment de l’IETR. Elle seraouverte aux organismes de recherche,pôles de compétitivité, entreprises, etpossède déjà de nombreux partenaires,intéressés par ses capacités, uniquesdans le grand Ouest.Rens.➜ Daniel Thouroude, directeurde l’IETR, tél. 02 23 23 62 07,[email protected]

Trophées de la femme ingénieur■ Christine Morin, direc-trice de recherche dansl’équipe-projet “Paris” à

l’Irisa(8), a reçu le 15 octobre dernier leprix Excellencia 2007, dans la catégorie“recherche fondamentale”. Ce prixrécompense chaque année cinq femmesingénieurs pour leur réussite profession-nelle et leur épanouissement personnel.Christine Morin travaille à la conceptionde systèmes d’exploitation pour le calculà hautes performances. Ils permettentd’utiliser la puissance de calcul d’unecentaine ou d’un millier d’ordinateursaussi simplement que s’il n’y en avaitqu’un seul. Elle est aussi conseillèrescientifique de Kerlabs, une jeune entre-prise, créée en 2006 par ses anciensdoctorants, qui commercialise depuis lemois de novembre la première versionde leur logiciel, Kerrighed.Rens.➜ Christine Morin, tél. 02 99 84 72 90,[email protected],www.irisa.fr/paris - www.kerlabs.com

Rencontres franco-algériennes■ Les 8 et 9 novembre, l’Université deRennes 1 et l’Université Ferhat Abbas deSétif (Algérie) ont participé aux premièresrencontres scientifiques Rennes-Sétif, àl’occasion des 25 ans de jumelage entreles deux villes. Avec plus de cinquante

conférences en chimie, physique, électro-nique et médecine, ces deux journéesavaient pour objectif de renforcer lescollaborations entre les deux universités.Ces rendez-vous devraient avoir lieu tousles deux ans, alternativement à Rennes età Sétif.Rens.➜ Lahcène Ouahab, tél. 02 23 23 56 59,[email protected],http://1rsrs.univ-rennes1.fr

Pour mieux traire les vaches

■ Le 9 novembre dernier, le centre Inrade Rennes a inauguré sa nouvelle sallede traite expérimentale. Utilisée par leschercheurs de l’équipe Production dulait (au Rheu) pour leurs travaux sur la conduite des élevages laitiers etles mécanismes impliqués dans lasynthèse du lait, la salle couvre unesurface de 310 m2 et comprend 28postes de traite (soit plus de 100 vachesà l’heure). Elle permettra de réduire lapénibilité du travail, d’effectuer automa-tiquement certaines mesures (tempéra-ture, suivi de la santé des mamelles...)et d’optimiser le traitement desdonnées. La nouvelle salle disposeégalement d’une plate-forme pédago-gique, destinée à l’accueil du public.Rens.➜ Jean-Louis Peyraud, tél. 02 23 48 50 94.

Les mathématiquesà l’honneur

■ Le 22 octobre, les professeurs HillelFurstenberg, de l’Université hébraïque deJérusalem et Vidar Thomée, de l’Univer-sité de technologie de Göteborg (Suède),ont reçu le titre de Docteur honoris causade l’Université de Rennes 1. Ces deuxmathématiciens ont été récompenséspour l’importance de leur travail scienti-fique, respectivement sur la théorie ergo-dique et sur l’analyse numérique, ainsique pour leurs relations avec les cher-cheurs de l’Institut de recherche mathé-matique de Rennes (Irmar).Rens.➜ www.math.univ-rennes1.fr/irmar/

(1) Insfa : Institut national supérieur de formation agroalimentaire. (2) Lire l’article “La farine nouvelle génération estplus saine” dans le n° 248 de Sciences Ouest, novembre 2007 sur www.espace-sciences.org/magazine (3) Lirel’article “Le dossier médical personnel s’écrit à Rennes” dans le n° 223 de Sciences Ouest, juillet-août 2005 surwww.espace-sciences.org/magazine (4) Armorhistel : Association armoricaine de recherche historique sur lestélécommunications. (5) L’exposition “Les télécommunications en Bretagne” a été réalisée avec le concours del’Espace Ferrié et de la Cité des télécoms de Pleumeur-Bodou. (6) Petit atlas des minéraux, roches et fossiles, OlivierDauteuil et Aline Dia, Delachaux et Nieslté, 2007. (7) Une salle blanche est une salle conçue pour minimiser le nombrede particules dans l’air, celles-ci pouvant perturber le travail sur des objets de très petite taille. (8) L’Irisa, Institut derecherche en informatique et systèmes aléatoires, regroupe le centre Inria Rennes et l’UMR 6074 (CNRS, ENSCachan, Inria, Insa rennes et Université de Rennes 1).

Tout savoir sur les phoques et les dauphins■ Ce site vous invite à la découverte des mammifères marins de Bretagne. Il présenteles observations et échouages recensés sur les côtes bretonnes, les règles à suivrepour les contempler sans les effrayer, les soins prodigués aux animaux recueillis etplein d’autres informations sur les phoques, dauphins et baleines. Coloré, construitcomme un cahier de bord, ce site a été créé par le Laboratoire des mammifères marinsd’Océanopolis (Lemm).Rens.➜ www.mammiferes-marins-bretagne.org

■ Du côté d’Internet

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6 249/DÉCEMBRE 2007

Actualité ➜

Une association bretonne réintroduitle lin dans la nourriture des animauxet tente d’en évaluer l’impact sur la santé humaine. Elle présenteaujourd’hui les premiers résultatsd’une étude menée sur des patientsobèses. Ils sont encourageants.

Connu pour ses qualités textiles, le linrecèle d’autres propriétés, nutrition-

nelles celles-ci. Depuis près de dix ans, uneassociation bretonne, Bleu Blanc Cœur,regroupant les différents acteurs de la filièrelin - producteurs, transformateurs, consom-mateurs... s’y intéresse. Elle vient de faireparaître les premiers résultats d’une étude(1)

dirigée en 2006 par le Centre d’enseigne-ment et de recherche en nutrition (Cern)pour mesurer les effets d’un régime à basede lin sur des patients obèses. Centsoixante-dix volontaires ont été mobilisés,et répartis en deux groupes. “Pendant troismois, ils ont été suivis par des diététiciens,explique Bernard Schmitt, médecin hospi-talier et directeur du Cern à Lorient, le

premier groupe suivait unrégime normal, tandis quele second recevait desproduits provenant d’ani-maux dont l’alimentationest enrichie en lin. Troismois après la fin de ce trai-tement, les deux groupesprésentaient une perte depoids équivalente de 3 kg.Mais après six mois

pendant lesquels les volontaires devaient suivred’eux-mêmes les consignes diététiques, lespersonnes du groupe témoin ont retrouvé etmême dépassé leur poids initial. Celles soumisesau régime lin en ont généralement conservé les bénéfices, avec notamment une stabilisationdu poids et des effets positifs sur leur bilansanguin...” Ces résultats ne permettent doncpas d’avancer d’hypothèse sur la perte depoids, mais révèlent un rééquilibrage desapports en oméga 3, des acides gras quifont défaut dans notre alimentationmoderne.

Déficit en oméga 3

En 2001, un rapport de l’Afssa(2) faisaitétat de ce déficit au profit d’autres types de graisses : les graisses saturées et lesoméga 6. Le ratio, situé dans l’idéal à un oméga 3 pour cinq oméga 6, estaujourd’hui d’un pour 25. Ce même rapport

met en avant les effets bénéfiques desacides gras manquants sur la préventiondes risques cardio-vasculaires. D’où lavolonté de l’Afssa de repérer et d’encou-rager les produits riches en oméga 3comme les poissons gras, certaines huilesvégétales, de colza ou de noix par exemple,et les produits de la filière lin. Avec lesalgues et l’herbe grasse de printemps, cesont là les principales ressources naturellesen oméga 3.

Des résultats encourageants

L’originalité des produits proposés par Bleu Blanc Cœur tient surtout à leurdiversité : farines, mais également viandes,œufs, produits laitiers qui profitent direc-

tement de la présencede lin dans l’alimenta-tion des animaux. Lesacides gras se retrou-vent dans les chairs etles produits, sous uneforme assimilable parnotre organisme.

“Ce travail sur l’obésitérépond à un problème de

santé publique, qui touche près d’un quart de lapopulation. Mais nous avons déjà réalisé deuxétudes sur des personnes saines et diabétiques(3)”,explique Pierre Weill(4), cofondateur de BleuBlanc Cœur et président d’une entreprisespécialisée dans le traitement du lin. “Les résultats des trois études convergent. Ilsmontrent l’intérêt des produits de la filière linpour le rééquilibrage de l’alimentation enoméga 3”, souligne Anne-Claude Lefebvre,directrice du Critt santé Bretagne(5). Pourl’heure, les derniers résultats ont fait l’objetde plusieurs communications. Ils devraientêtre soumis à publication dans les mois quiviennent. ■

(1) “Obésité et syndrome métabolique” étude Cern, Inra, Valorex, Bleu BlancCœur. (2) Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments, lire lerapport The oméga 3 fatty acid and the cardiovascular system : nutritionalbenefits and claim, 2001, disponible sur www.afssa.fr (3) Voir sur le sitewww.bleu-blanc-coeur.fr/publications.htm (4) Pierre Weill est l’auteur deTous gros demain ?, paru aux éditions Plon en mai 2007. (5) Centre régionald’innovation et de transfert de technologie dans le domaine de la santé.

Contacts ➜ Association Bleu Blanc Cœur, tél. 02 99 97 60 54, [email protected] ➜ Pierre Weill, [email protected] ➜ Bernard Schmitt, [email protected]➜ Anne-Claude Lefebvre, tél. 02 23 23 45 81,www.critt-sante.fr

Le secret d’un meilleur équilibre alimentaire se trouve en partie dans les champs de lin.

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Une nouvelle piste pour rééquilibrer notre alimentationLe lin : une petite graine à suivre

Bernard Schmitt.

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Pierre Weill.

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7249/DÉCEMBRE 2007

➜Laboratoire

En chimie, l’assemblage particulier decertains éléments pourrait concur-rencer les semi-conducteurs classi-ques et fournir les matériaux de latechnologie de demain...

P ierres à briquet, téléviseurs couleur etécrans médicaux, écouteurs et micro-

phones, mais aussi amplificateurs pourfibres optiques ou dispositifs antipollutionautomobile..., tous ces éléments ont unpoint commun : ils sont constitués deterres rares. Pour l’anecdote, le terme esttrompeur : les terres rares sont en fait abon-dantes sur la planète, mais très dispersées.Elles constituent une famille de dix-septéléments chimiques, dont les propriétésphysiques en optique, catalyse, magné-tisme, luminescence et électronique inté-ressent beaucoup les chimistes, quicherchent à les utiliser pour fabriquer desmatériaux.

Comme un jeu de Lego

“C’est ce que je cherche à faire, un peu à lamanière d’un jeu de construction Lego. Mais ladifférence, c’est que les briques sont des molécules dequelques nanomètres et que la construction se passedans un bécher”, explique Guillaume Calvez,

en deuxième année de thèse à l’Insa deRennes. Et en plus il faut fabriquer lesbriques ! Car si les terres rares ont despropriétés intéressantes, en associerplusieurs atomes permettrait peut-être de révéler des propriétés magnétiques ou optiques optimisées ou démultipliées.“Je travaille sur des hexanucléaires, c’est-à-dire ungroupe de six noyaux. Mon laboratoire(1), qui lesétudie depuis plus de cinq ans, est l’un des rares à

savoir les fabriquer. L’intérêt d’une molécule à sixnoyaux est qu’elle limite les trop nombreusesgéométries offertes par les noyaux isolés, qui secomportent comme des sphères dures.” Pourarriver au matériau, il faut ensuite assem-bler ces briques actives avec d’autresbriques, qui servent de liens. Et il fauttrouver le juste milieu entre des liens tropforts qui détruisent les hexanucléaires etdes liens trop faibles qui ne réagissent pasdu tout.

Design moléculaire

Tout ce travail de design moléculaire sedéroule à la paillasse. Mais l’assemblagen’a pas toujours lieu... Chaque série d’expé-riences soulève son lot de problèmes oud’hypothèses nouvelles et doit être rationa-lisée afin d’en tirer les enseignementsutiles. Il faut du temps pour traiter, orga-niser, classer les données et l’exploitationde certaines analyses physiques peut êtretrès longue, malgré les progrès de l’infor-matique : un ordinateur de calcul, pourtantdédié à cette tâche, peut mettre plusieurssemaines pour déterminer une structure.

“Cela fait maintenant trois ans que mes prédé-cesseurs et moi essayons de réaliser des matériauxmoléculaires intéressants. Mais pour l’instant, lesrésultats des mesures physiques, notamment enmagnétisme, ne sont pas à la hauteur de nosattentes. Par contre, nos connaissances sur lesassemblages de plusieurs terres rares et sur lesmatériaux moléculaires progressent et nos techni-ques de synthèse s’affinent : nous avons parexemple réussi à ramener la fabrication d’hexanu-cléaire de quelques jours à quelques heures !”

Réservoirs à hydrogène, composantsélectroniques non polluants..., les maté-riaux de demain ne sont pas encore nésmais la recherche y travaille. ■

Cet article a été écrit par Guillaume Calvez, en deuxième année de thèse à l’Insa

et en formation au Cies(2).

(1) Composante Insa de l’équipe “Matériaux inorganiques : chimie douceet réactivité” de l’UMR 6226 CNRS - Université de Rennes 1 “Scienceschimiques de Rennes”. (2) La diffusion de la culture scientifique ettechnique est entrée officiellement au programme de la formation desfuturs maîtres de conférences. Écrire un article dans Sciences Ouest faitpartie des projets proposés aux moniteurs en formation au Centred’initiation à l’enseignement supérieur (Cies) du grand Ouest.

Les matériaux de demain naissentsur la paillasse de chimieGuillaume Calvez réalise des constructions moléculaires

Contact ➜ Guillaume Calvez, tél. 02 23 23 82 24,[email protected]

Complexe hexanucléaire complet : au centre,l’octaèdre, composé de six terres rares, liées à un atome central d’oxygène. À chaque sommet de l’octaèdre sont accrochésun ion nitrate et deux molécules d’eau.

Le travail du chimiste s’apparente parfois à celui du designer... moléculaire !

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8 249/DÉCEMBRE 2007

Le Prix Bretagne jeune cher-cheur est ouvert à tous lesdoctorants qui ont soutenu

leur thèse depuis moins de cinqans dans une des universitésbretonnes. Cette année, 46 concur-rents ont présenté leur dossierdans quatre thématiques diffé-rentes : systèmes en évolution ; del’atome à l’Homme, société de laconnaissance ; Terre et mer, exploi-tation, préservation. Les jurys ontretenu un lauréat et deux mentionsdans chaque catégorie. AndréLespagnol, vice-président duConseil régional chargé de l’ensei-gnement supérieur et de larecherche, a relancé le prix en2005. “L’objectif de la Région, à traversce prix, est de récompenser et valoriserles jeunes chercheurs de qualité et de

contribuer ainsi à attirer les jeunes versla recherche. C’est aussi une façon demanifester notre considération. C’estimportant lorsqu’on sait la désaffectionactuelle pour les études scientifiqueslongues.”

Pas un prix de thèse

Le Prix Bretagne jeune chercheurn’est pas un prix de thèse. “Laqualité de celle-ci est évidemment déter-minante, mais les scientifiques retenusont aussi un parcours scientifiqueremarquable.” Ils ont publié, parti-cipé à des colloques, ils ont étéaccueillis dans des laboratoiresétrangers, “ce qui veut dire que leurscompétences sont reconnues à l’interna-tional.” Parfois leurs travaux ont puêtre valorisés par des applications.Mais les recherches fondamentalesont été également récompensées.“Cette année, nous avons un bon équi-libre entre recherches fondamentales etappliquées, sciences humaines etsciences dures.”

André Lespagnol admet que ledécoupage des thématiques, revucette année, a pu sembler arbi-traire. L’idée était d’encourager les sujets transdisciplinaires enouvrant davantage les thématiqueset en permettant à des disciplinestrès différentes de cohabiter. “Nousretrouvons ainsi des sciences humaineset de la robotique dans la même caté-gorie. Les sciences humaines pouvaientse retrouver dans deux thématiques,société de la connaissance et Terre etmer.”

Prix Bretagnejeune chercheur

L’édition 2007 du PrixBretagne jeune chercheur a

retenu douze jeunes docteurspour leur thèse et leur

parcours scientifiqueremarquables. La Région

veut ainsi attirer l’attention sur la qualité de la recherche

universitaire bretonne.

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Projets financés à 100% Nbre de candidatures

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Allocations de thèses financées par la Région

Le budget global des allocations est passé de 3,8 millions d’euros en 2004 à 6,6 en 2007.

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La marraine de l’édition 2007 du Prix Bretagne jeunechercheur est une femme à l’interface de l’économie,l’environnement et l’international. Elle prône l’inter-disciplinarité de la recherche.

Sciences Ouest : Vous êtes économiste de formation. Comment êtes-vous arrivée jusqu’à l’environnement et le développement durable ?Laurence Tubiana : J’ai fait plus de vingt ans de recherche à l’Inra oùj’ai travaillé sur les questions agricoles internationales et sur ledéveloppement. C’est comme ça que je suis venue à l’environnement.Les questions Nord/Sud me passionnent : par exemple, comment lespolitiques environnementales peuvent-elles aider les pays endéveloppement ? J’avais suivi avec beaucoup d’attention le Sommetde la Terre en 1992 et j’avais créé une association, qui n’existe plus,pour réfléchir sur ces questions. J’ai aussi lancé une revue, Courrier dela planète, qui paraît tous les trois mois.

S.O. : Vous avez plus récemment créé l’Institut du développementdurable et des relations internationales (Iddri). Pourquoi ?L.T. : Pour traiter des questions environnementales à l’internationalet surtout faire le lien entre la recherche, les entreprises publiques etprivées et les décideurs. Car quand j’ai quitté le monde académiqueen 1997 pour devenir conseiller en environnement de Lionel Jospin,je me suis rendue compte que l’administration travaillait très peu àpartir des résultats de la recherche. Or pour prendre des décisionssur des thèmes tels que le climat, par exemple, il faut avoir desconnaissances scientifiques.

S.O. : Si vous aviez fait une carrière en sciences “dures”, quelle discipline auriez-vous choisie ?L.T. : L’écosystématique, c’est-à-dire l’écologie au sens anglo-saxondu terme, qui consiste à étudier le lien entre les systèmes. Ou alorsla botanique.

S.O. : Qu’est-ce qui vous a motivée pour devenir marraine du Prix Bretagne jeune chercheur 2007 ?L.T. : Je trouve très bonne l’idée d’encourager et de mettre en valeurdes jeunes chercheurs. Il faut pousser les jeunes à investir lesdomaines de la recherche pour augmenter la communauté qui, àmon goût, est trop petite. Et surtout il faut les inciter à travaillerensemble pour développer les recherches interdisciplinaires. C’estd’ailleurs ce genre de projets que nous avons encouragés.

S.O. : Qu’est-ce qui vous a marquée lors de la sélection des dossiers ?L.T. : La grande diversité des sujets et leur très grande qualité. J’ai étéimpressionnée par la très bonne insertion de ces jeunes chercheurs,et donc de leur laboratoire, dans les réseaux universitairesinternationaux. Beaucoup d’entre eux publient déjà, certains sontdéjà en poste à l’étranger. Et puis j’ai noté que la représentationféminine n’était pas mauvaise ! ■

Propos recueillis par Nathalie Blanc

Le Prix Bretagne jeune chercheurest un étage supplémentaire ausoutien de la Région à la rechercheet à l’innovation. Le premier niveaude ce soutien sont les Allocationsde recherche doctorales (Ared).“Nous octroyons entre 80 et 100 alloca-tions par an, dont une partie en cofinan-cement. Actuellement nous avons 250Ared en cours puisqu’elles sont attri-buées pour une durée de trois ans.”

Une autre façon d’encourager la recherche bretonne

Au total, le budget de la Régionpour l’enseignement supérieur et la recherche est d’environ 25M d’euros, auquel vient s’ajouterle financement dans le cadre despôles de compétitivité. “Nousconsacrons 7M d’euros aux doctorants.Entre 2004 et 2007, ce budget a étémultiplié par deux. Aujourd’hui noussommes dans une phase de stabilisation.Nous allons essayer de nous maintenirà ce niveau jusqu’en 2010.” Cebudget comprend les Ared, maisaussi des déplacements à l’étrangerpour les doctorants et le cofinance-ment des Doctoriales, un colloquepour l’insertion professionnelle desdoctorants organisé par les Écolesdoctorales bretonnes. “Un autrecoup de pouce de la Région pour que cesjeunes puissent valoriser leurs compé-tences auprès des entreprises. EnFrance, celles-ci ont encore une tropgrande méconnaissance de la valeur desdiplômés formés par la recherche àl’université.” ■ C.G.

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Laurence Tubiana, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)

‘‘Faire le lien entre la recherche,les entreprises et les décideurs’’

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À la frontière de la physique et de lachimie, Laurent Guérin observedans l’infiniment petit des phéno-mènes ultrarapides. Comme uncinéaste, qui filmerait au dix milliar-dième de seconde la mise en ordredes atomes dans une molécule.

Le monde que Laurent Guérin exploreest très petit, 10-10 m, c’est celui des

atomes et de leur arrangement dans l’espace. En thèse au laboratoire GMCM(1)

de l’Université de Rennes 1, il veut voircomment les atomes bougent dans unemolécule quand celle-ci est soumise à unflash de lumière violent. Et cela a lieudans des échelles de temps encore pluspetites, des nano, pico, et même femtosecondes (10-9, 10-12, 10-15 secondes). Pourdescendre à ces niveaux d’observation,l’équipe du laboratoire rennais se rendrégulièrement sur des synchrotrons, oùde puissants flashs laser sont couplés àdes rayons X.

Il y a déjà quelques années que celaboratoire travaille sur les changementsde phase dans les matériaux induits parla lumière... En 2005 déjà, il s’était tailléun beau succès. En collaboration avecune équipe japonaise, Laurent Guérin etses collègues avaient pu faire passer un

cristal moléculaire de l’état isolant àl’état métallique, en l’exposant à un flashlaser. La transition avait duré deux pico-secondes(2). Pouvoir observer la transfor-mation de la matière est sûrement unrêve de physicien autant que de chimiste.Mais à quoi cela peut-il servir ? “Si onpeut observer ces mouvements, on pourra lescomprendre, et si on peut les comprendre, onpourra un jour les contrôler”, assureLaurent. Il évoque les ordinateurs dufutur qui marieront optique et électro-nique, reléguant le plus rapide desmicroprocesseurs d’aujourd’hui au statutd’escargot numérique... Mais pour lemoment, et pour quelques annéesencore, cela reste de la recherche fonda-mentale.

Des instantanés de la réaction

“Pour observer cette transition, à Rennes,on a développé la diffraction des rayons Xrésolue en temps. En bombardant successive-ment le matériau avec un flash laser puis unflash X, on prend des instantanés de la réac-tion et, moyennant quelques traitementsnumériques, on observe directement lemouvement des atomes provoqué par lalumière.” Cette technique est une spécia-lité du laboratoire. Elle a contribué à sa

reconnaissance internationale et apermis à Laurent de voir qu’au coursd’un type de transition, les atomes ne se déplacent pas n’importe comment :“D’abord, ils bougent tous dans une mêmedirection. Ensuite il y a des changementsdans la structure globale.”

Aujourd’hui en poste au Japon,Laurent veut s’approcher encore plusprès de la transition. Pour cela il chercheà développer des techniques pourobserver un signal faible, tellement faiblequ’on le dit diffus. Il a deux années poury arriver ! Puis il lui faudra rentrer enFrance. “Actuellement je suis payé parl’Agence de recherche japonaise, c’est l’équi-valent du CNRS en France. Le Japon a unepolitique très dynamique pour la recherche, ycompris pour la recherche fondamentale, et ilaccorde souvent des bourses comme la mienneaux étudiants étrangers.” Heureusementparce que ce séjour à l’étranger est unsésame précieux, quasi indispensable,pour entrer dans les laboratoires derecherche français. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Transitions de phases photo-induitesdans les solides moléculaires.

Laurent Guérin observe le déplacement des atomes

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P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R

(1) GMCM : Groupe matière condensée et matériaux. (2) Lire l’article “Changement d’état ultrarapide : des atomes flashés !” dans Sciences Ouest n°221 - mai 2005 sur : www.espace-sciences.org

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11249/DÉCEMBRE 2007

Il a fallu tout juste deux ans à Julie Deserti pour boucler sa thèsesur les systèmes dynamiques àl’Institut de recherche en mathéma-tiques de Rennes (Irmar).

Julie ne se voit pas comme une tête,mais comme quelqu’un qui aime les

maths. Comment est-elle devenuelauréate du Prix jeune chercheur ? Elle ne se l’explique pas vraiment, si ce n’estqu’elle a peut-être réussi à expliquer sontravail de manière simple. “En thèse, jetravaillais sur les systèmes dynamiques. J’ai pu expérimenter l’évolution de certainssystèmes depuis un état stable jusqu’auchaos. Des variations d’états par lesquelles

passent la météorologie, la stabilité des héli-coptères, les cours de la bourse, la propagationdes virus, par exemple. Mais mes recherchesà moi restent théoriques.”

Son dossier scientifique est sûrementaussi pour quelque chose dans sa nomi-nation. Elle a réalisé son travail de thèseà l’Irmar en tout juste deux ans, ce qui estpeu fréquent. Et sans avoir le tempsd’aller discuter maths en terres étran-gères lors d’un postdoc, elle a obtenu unposte de maître de conférences à ParisVII, ce qui est également assez rare(1). “J’ai eu de la chance, j’ai rencontré les bonnespersonnes au bon moment. À l’Irmar, lesportes étaient toujours ouvertes. Dès qu’onvoulait discuter d’une piste possible pour un

problème, il y avait quelqu’un pour écouter.Ce sont ces échanges scientifiques qui m’ontpermis d’avancer. Et puis, quand on estpassionné, on a toujours envie d’en savoirplus.” Et Julie adore triturer les chiffresdepuis qu’elle est petite. “Déjà en 6e, jedemandais à ma mère de m’acheter des livresde maths en plus.”

À 27 ans, elle enseigne aujourd’hui lesmaths à l’université de Paris VII, à desétudiants qui ont quelque fois... presqueson âge. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected] Thèse ➜ Aspects algébriques et dynamiquessur le groupe de Cremona.

Julie Deserti traverse le chaos sans encombre

Au laboratoire Reso(2), à l’UniversitéRennes2, Estelle Ducom a réaliséune thèse de géographie sur lacroissance urbaine, parce qu’ellevoulait “travailler sur la ville”.

Tester un modèle de croissanceurbaine anglais sur le territoire fran-

çais, tel était le but d’Estelle Ducom,pour sa thèse. Cela n’avait jamais été faiten France. “Dans mon jury, il y avait un desfondateurs du modèle, Jeremy Whitehand.C’était émouvant pour moi, mais je crois aussiun peu pour lui.”

Dans une certaine mesure, le modèlefonctionne aussi dans notre pays.Estelle a pu mettre en évidence laprésence de ceintures concentriques auxdensités différentes. À l’origine auxfranges de la ville, ces ceintures seretrouvent englobées dans le tissuurbain après la reprise de la croissanceet leur émergence est reliée aux varia-tions des cycles fonciers et immobiliers.À Rennes par exemple, la ceinture duXIXe siècle qui comprend les casernes,de nombreux établissements scolaires,l’hôpital Pontchaillou, le Thabor, esttoujours très nette.

Au-delà de la validation du modèledans un contexte français, Estelle a voulumontrer qu’il pourrait aussi être un outilprécieux pour l’aménagement, notam-ment dans le cadre du renouvellementurbain. “On voit que les nouvelles ZAC sontassez souvent intuitivement construites dansles ceintures peu denses. Chose que l’on pour-rait faire de façon plus scientifique en utilisantle modèle.”

Mais Estelle Ducom ne limite pas saréflexion aux formes. “Il y a forcément une

interaction entre la société et le territoirequ’elle produit. On ne peut donc pas occulterla dimension sociale.” Elle a pu le constaterau Japon où elle a séjourné pendant un an. À Tokyo, la banlieue commence àse rétracter parce que la populationvieillit et diminue. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Le modèle des ceintures limitrophes(fringe belts) : une application aux villesfrançaises.

Estelle Ducom dessine les ceintures de la ville

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esUne ceinture vertedélimiteactuellementles contours de laville de Rennes.

(1) Julie Deserti a également obtenu le prix de la fondation EADS pour la meilleure thèse en mathématiques. (2) Reso : Rennes espaces et sociétés.

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Après un cursus universitaire àNantes, Isabelle George est admiseau DEA d’éthologie de l’universitéParis 13, puis en thèse. Ses recher-ches se font à Rennes, sur un sujetqui lui plaît tout particulièrement :décortiquer les bases cérébrales ducomportement des étourneaux.

“Ce n’est pas l’oiseau en lui-même quim’intéressait, mais plutôt l’étude de la

relation entre cerveau et comportement. C’estce qu’on appelle la neuroéthologie. Et l’étour-neau est un modèle intéressant pour plusieursraisons.” L’étourneau est un oiseau trèssocial. Il vit en groupe de quelquesdizaines à plusieurs centaines et jusqu’àplus d’un million d’individus, qui chan-gent en fonction du moment de lajournée et des saisons. Et il chante toutel’année ; il possède un chant complexe etplastique que l’on peut assimiler à unlangage. “C’est pourquoi je m’intéresse à lacommunication à travers le chant, et à la façondont le cerveau de l’oiseau perçoit ces signaux.Comme les étourneaux sont sauvages et ne se reproduisent pas en captivité, nous devonsles capturer en novembre, au moment desmigrations.”

Dans le cerveau de l’oiseau

Il y a d’abord une phase d’observationpour identifier les groupes, les individusqui ont des relations privilégiées. Puisl’enregistrement des différents chants et enfin une phase de manipulationsélectrophysiologiques. Les oiseaux sontopérés sous anesthésie. Pour essayer de savoir quelles parties du cerveau sontstimulées par tel ou tel chant, des élec-trodes y sont implantées dans desrégions précises. Elles enregistrent lesvariations d’activité électrique qui appa-raissent quand l’oiseau entend le chant.Une expérience complète, entre le débutde l’observation et la fin de l’analyse desdonnées, dure au minimum quatre mois.

“Mes travaux ont notamment montré que,chez les étourneaux, il existe une différenceentre les deux hémisphères du cerveau. Cettedifférence, ou latéralisation, dépend nonseulement de la région du cerveau étudiée etde l’état d’éveil des oiseaux (latéralisationmoins marquée, voire absente sous anes-thésie), mais aussi de la valeur sociale dessignaux de communication. La latéralisationdu traitement du langage dans le cerveauhumain est bien connue, et ce résultat vientdonc s’ajouter aux nombreux parallèles quiexistent déjà entre le langage et le chant.”

Un modèle pour l’Homme

Comme les humains, les bébés étour-neaux doivent apprendre à communi-quer. Comme nous, ils ont un langagequi change suivant le groupe auquel ilsappartiennent. Ils sont capables departager un même chant au sein d’un

groupe, ou d’apprendre de nouveauxchants s’ils changent de groupe. Ilsgardent aussi une mémoire (pendantplus d’un an) des chants d’un groupequ’ils ont quitté.

“C’est vrai que les grands singes sont plus proches de nous sur le plan biologique.Mais leur langage oral est peu développé. Le système de communication de l’étourneau est plus proche du nôtre.” Les recherchesd’Isabelle George donnent ainsi des éclairages sur les mécanismes du langagechez l’Homme et pourraient mêmepermettre de comprendre certainsdysfonctionnements, comme le bégaie-ment ou l’aphasie. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Traitement des signaux acoustiques decommunication dans le système nerveux central de l’étourneau sansonnet (Saturnus vulgaris) : une approche neuroéthologique.

Isabelle George explore le cerveau des étourneaux

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P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R

Les systèmesde communication de l’étourneau et de l’Homme se ressemblent.

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Après un cursus parisien enphysique et une agrégation,Charles Cornet a choisi Rennespour continuer dans les nanotech-nologies. Au laboratoire Foton del’Insa(1), il manipule des boîtesquantiques...

Les boîtes quantiques sont des nanoé-metteurs de lumières. Leur diamètre

est de l’ordre de 10-6 fois celui d’uncheveu. Le travail de thèse de CharlesCornet au sein du laboratoire Foton étaitde comprendre puis d’optimiser lecomportement de ces boîtes pourobtenir une émission de type laser. Enfaisant varier leur longueur d’onde, cesboîtes peuvent servir pour différentstypes d’applications : télécommunica-tions par fibres optiques ou en espacelibre (applications civiles et militaires),détections de gaz polluants (CO, NO2,HCl) ou de gaz à effet de serre (CO2 etCH4), chirurgie laser de l’œil...

“Nous partons d’un semi-conducteur, lephosphure d’indium (InP). Sur ce substrat,nous déposons une couche d’atomes d’indium,puis une d’arsenic, puis d’indium, et ainsi desuite. Mais au lieu d’avoir un millefeuillerégulier, des bosses se forment. Chaque bosseest une boîte quantique. Il peut y en avoirjusqu’à cent milliards par cm2.” En optimi-sant leur densité, Charles Cornet et sescollègues ont mis en évidence desphénomènes nouveaux d’interactionentre boîtes voisines. Ils ont montréqu’en plus du niveau fondamentald’énergie des électrons piégés dans lesboîtes, il fallait aussi tenir compte desniveaux supérieurs d’excitation. Cettedécouverte permettra d’améliorer lesperformances des boîtes sur InP.

Charles s’attaque aujourd’hui à d’au-tres boîtes, sur phosphure de galium(GaP). L’intérêt de ce substrat c’est qu’ilest compatible avec le silicium, utilisépour fabriquer les microprocesseurs. Orl’évolution des puces qui composent

tous les appareils électroniques actuelsest limitée par la vitesse de déplacementdes électrons dans les liaisons cuivre.L’idée est de remplacer celles-ci par desliaisons optiques grâce aux boîtes surGaP. “On ne peut même pas prédire le gainattendu tellement les vitesses sont incompara-bles. C’est un verrou technologique qui saute-rait.” Les premiers émetteurs sur GaPsont attendus d’ici à 5 ans. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Propriétés électroniques, optiques etdynamiques de boîtes quantiques auto-organisées et couplées sur substrat InP.

Charles Cornet cherche à doper les ordinateurs

Champ magnétique, lumière, laser,milieu chiral, ce sont les outils aveclesquels jongle Thierry Ruchon,physicien.

Au laboratoire Palms, dans l’équipe dephysique des lasers, à l’Université de

Rennes 1, le travail de thèse de ThierryRuchon portait sur l’interaction magné-tochirale. On parle de chiralité d’unemolécule lorsqu’elle peut exister sousdeux formes, chaque forme étant le refletde l’autre. “L’analogie qu’on fait le plus souventest celle de la main : la main droite est semblableà la main gauche, mais les deux ne sont passuperposables. Elles sont chirales.” Si les orga-nismes vivants n’utilisent et ne synthéti-sent qu’une des deux formes(2), lesformes droite et gauche coexistent dansla nature. Pasteur avait eu l’intuition quele champ magnétique terrestre pourraitêtre à l’origine de ce qu’on a appelé

l’homochiralité de la vie, mais sanspouvoir le démontrer. “En fait, le change-ment de proportion entre les molécules detype droit et de type gauche dans un milieuchiral est dû à la combinaison du champmagnétique et de la lumière naturelle. C’estl’interaction magnétochirale.”

Cette interaction peut être mesuréepar les modifications de l’indice dumilieu qu’elle induit quand celui-ci estsoumis à un champ magnétique. C’est lavoie que Thierry a choisie. “Nous avonsmis au point un laser pour pouvoir mesurerles variations qui sont difficiles à mettre en évidence. Et nous avons réussi. C’est la

première fois que ça arrivait ! L’écart que nousavons mesuré est finalement plus grand quece que la théorie laissait présager.” Est-ceque cette découverte aura des applica-tions ? “Peut-être, mais c’est d’abord de larecherche fondamentale et c’est ça qui m’inté-ressait”, assure Thierry Ruchon.

Le chercheur va désormais apporterd’autres pierres à ce bel édifice depuis leCEA(3) de Saclay (en région parisienne)qu’il a intégré en novembre. ■ C.G.

Contact ➜ [email protected] Thèse ➜ L’interaction magnétochirale : étudethéorique et expériences dans les lasers.

Thierry Ruchon jongleavec les milieux chiraux

(1) Foton : laboratoire des Fonctions optiques pour les technologies de l’information de l’Insa. (2) Les molécules de sucres sont toujours de type droit, les acides aminés de type gauche. (3) CEA : Commissariat de l’énergie atomique.

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Avant d’être intelligent, un robotdoit savoir se déplacer dans sonenvironnement sans butter sur lemoindre obstacle. Un challengerelevé par Nicolas Mansard, qui,après avoir été admis à l’antennebretonne de l’ENS Cachan(1), a fait sathèse au laboratoire Lagadic del’Irisa, à Rennes.

N icolas Mansard est arrivé au labora-toire Lagadic (petit œil en breton) de

l’Irisa sans savoir qu’il mettait les piedsdans un des tout premiers laboratoiresde France en robotique. Et il ne leregrette pas. “Durant ma thèse, j’ai putravailler à l’étranger, à Lisbonne et à Tokyo,ce qui n’est pas si fréquent et j’ai intégré uneéquipe jeune et dynamique. Un cadre detravail idéal.”

Nicolas est informaticien. Pour sathèse, il a appliqué les automatismesdéveloppés par l’équipe Lagadic pourgérer des déplacements complexes durobot du laboratoire (comme se déplacerdans un champ d’obstacles). Il a expéri-menté ses méthodes de programmationsur le robot humanoïde, qui possède desjambes et non des roues, en lui deman-dant d’attraper une balle tout en sedéplaçant. Ce n’est pas si simple ! Carpour saisir un objet, un robot doit avoirde nombreuses articulations, les scienti-fiques parlent de degrés de liberté. “Celuide l’Irisa en comporte six” et les robotshumanoïdes d’aujourd’hui ont jusqu’àsix fois plus d’articulations que les robotsdes usines de production automobile.Leur complexité vient aussi de la diver-sité des capteurs nécessaires pouraccomplir une tâche : une caméra pourvoir l’objet, un gyroscope pour chaquemouvement de rotation, un capteur deforce pour toucher l’objet.

Enchaîner des tâches élémentaires

Pour qu’un robot humanoïde sedéplace d’un point à un autre, il doit

calculer tout le trajet à accomplir. Mais lemoindre glissement du pied, le moindrecaillou au sol peut modifier son déplace-ment ! C’est toute la difficulté pour lesroboticiens. “L’idée était de mettre aupoint ce que nous appelons des boucleslocales de contrôle. On ne définit pas toutle chemin que le robot va faire, mais unenchaînement de boucles. Chaqueboucle est réévaluée toutes les 5 milli-secondes en fonction des informationstransmises par les capteurs. De cettefaçon, le robot réagit mieux à un envi-ronnement complexe et changeant.On peut composer un comportementcomplet à partir d’un ensemble detâches élémentaires comme sestabiliser sur ses jambes, posi-tionner ses yeux (la caméra)devant l’objet, tendre la main.”

Aujourd’hui Nicolas est enpostdoc au Japon, le pays dela robotique ! Il travaille surun robot plus perfectionné.“Il pourrait être utilisécomme une sorte d’aide dechantier, un robot ouvrierqui pourrait porter lesobjets lourds, par exemple.Mais il n’agirait que sur un ordre direct et précis.On est encore loin des robotsintelligents.” Le Japon cherche à s’enapprocher. Sa population vieillissant, il voudrait bien pouvoir compter sur lesrobots pour assister les personnes âgées ou encore faire du nettoyage, durangement ou de l’aide à la surveillance.“La robotique est moins prise au sérieux enFrance, c’est certain”, admet NicolasMansard, qui espère pourtant que d’ici unan, lorsqu’il reviendra dans l’Hexagone,son expérience japonaise lui ouvrira lesportes des laboratoires de recherche.Pourquoi pas celles de l’Irisa ? ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Enchaînement de tâches robotiques.

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P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R

(1) École normale supérieure.

À l’Irisa, Nicolas Mansardanime les robots

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15249/DÉCEMBRE 2007

En utilisant les outils informatiquesau laboratoire de psychologie expérimentale de Rennes 2, Bruno Dauvier a fait des simulationset modélisé les comportementshumains pour mieux les comprendre.

“C e qui est compliqué en psychologie,c’est la variabilité du comportement et

ses causes multiples. On n’aura jamais deuxindividus identiques.” La variabilité estséparée en trois branches, trois “formes”de l’intelligence : celle liée au stade dedéveloppement du sujet, celle qui relèvede la situation dans laquelle il est placéet, enfin, celle qui rend compte de sonvécu. Les études séparées ne permettentpas d’évaluer les interactions possiblesentre ces trois “formes” de l’intelligence.Or ces interactions existent. Pour enrendre compte, Bruno Dauvier a fait uneanalyse globale de la variabilité. “J’aitravaillé sur des séries de données issues detests d’intelligence réalisés sur 800 individus

et sur des données issues d’algorithmes quel’on utilise dans les sciences de l’intelligenceartificielle.”

L’intelligence, c’est la capacité àimaginer de nouvelles stratégies pourtrouver des réponses à des problèmesinédits. L’hypothèse de départ est que lesnouvelles stratégies naissent par hasardet que celles qui se maintiennent sontcelles qui peuvent apporter un plus par

rapport au problème posé. On appelle çal’hypothèse sélectionniste, en référence à la théorie de la sélection naturelle deDarwin.

La comparaison des données recueil-lies montre que l’hypothèse est valable etpeut expliquer des différences de perfor-mance. Les individus qui réussissent lemieux aux tests sont ceux qui trouvent lemeilleur compromis entre exploration etexploitation. “Exploiter, c’est utiliser desstratégies connues pour trouver une réponseau problème. Explorer, c’est chercher denouvelles méthodes pour résoudre le problème.Un trop fort penchant pour l’un ou l’autreconduit à une dégradation de la perfor-mance.” Maître de conférences à Aix-en-Provence, Bruno Dauvier s’intéressedésormais aux émotions... ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Choix stratégiques en situation derésolution de problème : modélisations de lavariabilité et du changement.

Bruno Dauvier analyse l’intelligence humaine

Le cyberconsommateur est-ilsensible à la musique ? Pendant sathèse, Céline Jacob s’est intéresséeau comportement des internautes.

“La musique est un élément atmos-phérique”, explique Céline Jacob

chercheur en marketing. Elle doit créerune atmosphère agréable pour leconsommateur. Est-ce qu’elle change lecomportement de l’internaute ? C’est ceque Céline Jacob a analysé, à Rennes, auCrem(1), en utilisant les installations duLabex(2). “Au final, nous avons pu tester 150 individus. Ce qui est étonnant, c’estqu’Internet se rapproche beaucoup du cadretraditionnel. On dit qu’Internet est déshuma-nisé, mais pourtant, tout ce qui met le consom-mateur à l’aise est bien perçu par celui-ci.”Les musiques agréables donnent enviede flâner, donc pourraient favoriserl’achat et les conseils sont appréciés s’ils

ne sont pas envahissants. “De la mêmefaçon qu’un vendeur trop présent dans unmagasin est mal toléré !” Mais il faut quel’internaute ait le choix, tout le temps, ildoit avoir la possibilité de supprimer lamusique ou les conseils, sinon il va voirailleurs. “Il y a un équilibre à trouver pourque les éléments atmosphériques ne soientpas perçus comme une entrave au librearbitre.” Même au-delà de l’e-commerce,il y a cette similitude avec le cadre connu.“Un courrier électronique est plus lu s’ilcomporte une photo.” En fin de compte, lesschémas de fonctionnement du mondevirtuel sont les mêmes que “dans la vraievie”.

Céline Jacob est aujourd’hui chercheurà l’Université Bretagne sud, à Vannes.Elle teste aussi le consommateur “dansla vraie vie” justement. Un décor marindans un restaurant dope la commandede poissons... Elle l’a vérifié ! Le marke-

ting, c’est, entre autres, l’art de chercherla satisfaction du consommateur.Mercantile ? Pas forcément, Céline peuttravailler aussi sur une campagne anti-tabac, sur l’écodéveloppement, sur lessites humanitaires... ■ C.G.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Influence de la musique des sites Websur les réactions du consommateur.

Céline Jacob teste lesconsommateurs sous influence

(1) Crem : Centre de recherche en économie et management de l’Université de Rennes 1. (2) Labex : Laboratoire d’expérimentation en sciences sociales.

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Modéliser la palette des activitéshumaines en milieu marin sur uneseule et même carte, tel fut le défide Matthieu Le Tixerant durant sathèse de géographie soutenue àl’IUEM(1) de Brest en 2004.

Pêches professionnelles, transportmaritime, extraction de matériaux,

exercices militaires, aménagements d’infrastructures, activités de loisir..., lafrange littorale est devenue, au fil dutemps, un espace d’interactionshumaines important dont l’appropria-tion n’est pas toujours exempte ni deconflits entre les usagers, ni de dégrada-tions éventuelles de l’environnement.Une problématique qui n’a pas manquéde titiller la curiosité de Matthieu LeTixerant durant son doctorat. “L’analysede ces interactions est actuellement un desobjectifs majeurs des recherches menées sur lazone côtière dans la perspective de sa gestion

intégrée. Il est alors essentiel de disposer deconnaissances sur les usages et sur les modesd’exploitation du milieu et plus particulière-ment sur le déroulement des activitéshumaines dans l’espace et le temps.”

Pour mieux appréhender ce systèmecomplexe, le géographe du laboratoireGéomer a donc essayé de développer,durant sa thèse, un outil de modélisationpermettant de synthétiser l’ensemble deces paramètres sur une carte unique.“Pour parvenir à une modélisation efficace, jeme suis appuyé sur une plate-forme informa-tique de simulation de la Dynamique desactivités humaines (Dahu), mise au point parmon laboratoire, que j’ai adaptée aux particu-larités de la frange marine de la zone côtière.”

De la thèse à l’entreprise

Aujourd’hui, il dispose d’un outild’aide à la gestion de la mer côtièrecapable de réaliser une approche pluri-

disciplinaire : “Si on prend le cas d’unepollution accidentelle par exemple, on peut trèsbien imaginer que les autorités compétentesdécident d’interdire pendant un certain tempsla pratique de la pêche sur une zone donnée,précise Matthieu. Il peut alors être utiled’évaluer l’impact potentiel sur le déroulementdes activités et l’incidence économique quepourrait engendrer cette mesure temporaire.”

Ce travail d’expertise entamé durant sathèse, Matthieu Le Tixerant a décidé dele poursuivre et le concrétiser. Il a créé sapropre entreprise, Terra Maris, en juillet2006. Hébergée par le laboratoireGéomer, elle propose des prestations deservice aux principaux acteurs et usagersdu littoral, qu’ils soient politiques, mili-taires ou pêcheurs. ■ C.B.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Modélisation de la dynamique desactivités humaines en mer côtière. Application à la mer d’Iroise.

Matthieu Le Tixerantmanie le littoral à la carte

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P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R

(1) Laboratoire Géomer (UMR LETG 6554 CNRS).

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17249/DÉCEMBRE 2007

Pendant sa thèse, Fabrice Not aparcouru les océans du globe à larecherche d’algues microscopiques.Un travail de détective qui lui anotamment permis de découvrirune lignée jusqu’ici inconnue.

S i les diatomées, dinoflagellés, etautres microalgues marines révèlent

facilement leur identité sous un bonvieux microscope, il n’en va pas de mêmepour les picoalgues. D’une taille de quel-ques micromètres (10-6m), elles étaienttrès mal connues, jusqu’à ce que lesscientifiques disposent du matérieladéquat pour les identifier. Fabrice Noten fait partie. Il leur a consacré sa thèse de biologie, soutenue en 2004 à la station biologique de Roscoff(1) :

“À première vue, ces algues microscopiques seressemblent toutes, explique le chercheur.L’objectif de ma thèse a donc consisté à lesdétecter puis à les identifier tout en les quanti-fiant précisément. Ceci a été possible grâce àl’application d’une technique de biologie molé-culaire appelée hybridation in situ fluo-rescente, réalisée à partir de l’ADN desorganismes.”

Fabrice Not est allé traquer ses prisesdans les eaux de la Manche, de l’océanArctique et de l’océan Indien. Ses travauxont permis la découverte d’un nouveautype d’algues, baptisé “picobiliphytes”(2) :“En fait, il ne s’agit pas simplement d’unenouvelle espèce mais bien d’une nouvelle lignéed’organismes photosynthétiques qui n’ont à cejour aucune affiliation avec des organismesconnus. Comprendre l’évolution des euca-

ryotes(3) primitifs, c’est essayer de percer lesmystères de l’origine, des mécanismes fonda-mentaux et de la diversité des organismesvivants qui nous entourent et dont nous autreshumains ne représentons qu’un infimerameau dans l’arbre de la vie.” ■ C.B.

Contact ➜ [email protected]èse ➜ Structure et diversité des communautésde picoeucaryotes en milieu marin.

Fabrice Not traque lesalgues invisibles

Les vers marins séduisent aujour-d’hui la communauté scientifiquequi a découvert que leur hémo-globine était proche de celle del’Homme. Durant sa thèse, labiochimiste Morgane Rousselot avérifié qu’elle pourrait devenir d’icipeu un substitut sanguin efficace.

B iochimiste au laboratoire “Écophysio-logie : évolution et adaptation molé-

culaire” de Roscoff, Morgane Rousselotest l’une des chevilles ouvrières d’unejeune équipe de chercheurs, dirigée parFranck Zal, qui a découvert en 2000 lesétonnantes similitudes entre l’hémoglo-bine de l’arénicole et celle de l’Homme(4).Durant sa thèse, achevée en 2006, lajeune scientifique a cherché à voir si lastructure et la fonctionnalité de l’hémo-globine du ver changeaient une foistransmise à l’Homme. Car même si lesdeux sangs sont théoriquement compa-tibles, grâce notamment à l’absence de rhésus chez l’animal, l’hémoglobinede l’arénicole et celle de l’Homme nefonctionnent pas de la même façon.

“La première est extracellulaire et baignedirectement dans l’eau de mer ; la seconde estau contraire contenue dans les globulesrouges, explique Morgane Rousselot. Pourmaintenir la fonctionnalité et la structure del’hémoglobine du ver une fois transférée àl’Homme, il a donc fallu créer un «tampon» à base de sel.”

Les premiers tests précliniques effec-tués sur des souris et des rats ontconfirmé qu’aucun effet secondaireindésirable n’avait lieu durant le trans-fert et qu’une fois épurées, les deux

hémoglobines étaient bien compatibles.Reste désormais à envisager uneméthode d’extraction de l’hémoglobinesusceptible d’assurer une productionindustrielle(5). ■ C.B.

Contact ➜ [email protected] ;www.hemarina.comThèse ➜ Analyses structurales et fonctionnellesde l’hémoglobine extracellulaire de l’annélidepolychète Arenicola marina dans le cadre de lamise au point d’un substitut sanguin.

Morgane Rousselot fabriquele substitut sanguin de demain

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Chez l’arénicole,l’hémoglobineest extrêmementconcentrée. D’un gramme de ver, on extraiten effet environ30 milligrammesd’hémoglobine.

(1) Dans l’équipe “Diversité du plancton océanique”, sous la direction de Nathalie Simon et Daniel Vaulot. (2) Voir Sciences Ouest n° 240, février 2007. (3) Eucaryote : cellule vivante dont l’ADN est enfermé dans un noyau. S’oppose aux procaryotes, tels que les bactéries, qui n’ont pas de compartimentation cellulaire. (4) Voir Sciences Ouest n° 226, novembre 2005. (5) Voir p.18.

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18 249/DÉCEMBRE 2007

P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R

Laurence Tubiana , marraine du Prix Bretagne jeunechercheur, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), et de la chairedéveloppement durable à l’institut des sciences politiques deParis, est entourée de :

Systèmes en évolution(s)Jean-Paul Bonnet , directeur de la fédération Pôle poitevinde recherche pour l’ingénieur en mécanique matériaux eténergétique (Pprimme) et directeur de recherches CNRS.Jacques Demongeot , directeur du laboratoireTechniques de l’imagerie, de la modélisation et de la cognition(TIMC-IMAG/CNRS) à Grenoble. Emmanuel Frénod,enseignant-chercheur au Laboratoire d’étude et modélisationdes environnements littoraux (Lemel) et au Laboratoire demathématiques et applications des mathématiques (LMAM) àl’Université Bretagne sud (absent sur la photo). AlainYvergniaux, conseiller régional, membre de la commission

développement économique et recherche (absent sur laphoto).

De l’atome à l’HommeMichel Gautier , chercheur au laboratoire Science ettechnologie du lait et de l’œuf (STLO/Inra) à AgrocampusRennes. David Le Solliec , conseiller régional, membre dela commission culture, patrimoine et sport. Mir WaisHosseini , directeur du laboratoire de Chimie decoordination organique (CNRS) à l’Université de Strasbourg.Walter Wahli , professeur au Centre intégratif degénomique à l’Université de Lausanne.

Société de la connaissanceMonique Becker , enseignant-chercheur à l’Institutnational des télécommunications à Évry. Michel Fayol ,professeur de psychologie cognitive au Laboratoire depsychologie sociale et cognitive (LAPSCO/CNRS) à l’Université

Clermont-Ferrand. Christian Le Bart , directeur du Centrede recherches sur l’action en Europe (Crape) et maître deconférences en science politique à l’Université Haute Bretagne.André Lespagnol , vice-président du Conseil régional deBretagne, chargé de l’enseignement supérieur, de la rechercheet de l’innovation.

Terre et mer, exploitation etpréservationCatherine Boyen , directrice de l’UMR “Végétaux marinset biomolécules” (CNRS) à la station biologique de Roscoff.Philippe Cury , directeur du Centre de recherchehalieutique méditerranéen tropical (IRD/Ifremer) à Montpellier.Marc Labbey, vice-président du Conseil régional, chargé del’emploi et du développement économique (absent sur laphoto). Louis Legendre , directeur du laboratoired’océanographie (CNRS) de Villefranche-sur-Mer.

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Distingué par l’Institut universitaire de France■ Enseignant-chercheur à l’IETR(1) dans le groupe Antennes et

hyperfréquences, Ronan Sauleau a été primé en 2001(2) dans lacatégorie “Structure et propriétés de la matière”. Il vient d’êtrenommé à l’Institut universitaire de France (IUF). Cettenomination récompense l’ensemble de ses travaux sur les

antennes et les ondes millimétriques utilisées dans les radarsautomobiles détecteurs d’obstacles ou les systèmes de

communication sans fil à haut débit. Ronan Sauleaus’intéresse aussi aux interactions des ondes avec le vivant.Contact ➜ Ronan Sauleau, [email protected], www.ietr.org

Cofondateur d’une entreprise de biotechnologies■ Chercheur à la station biologique de Roscoff, Franck Zal aremporté le Prix Bretagne jeune chercheur en 1999, pour sontravail sur l’hémoglobine d’un ver marin, l’arénicole, quiprésente des caractéristiques intéressantes pour desapplications médicales(3). Ses travaux l’ont conduit àcréer Hémarina, une entreprise qui développe etcommercialisera bientôt des produits à based’hémoglobine d’arénicole, pour conserver desorganes lors des transplantations, ou pourfavoriser l’oxygénation des plaies. Hémarinas’installera en février 2008 dans lapépinière d’entreprises de Morlaix (29).Contact ➜ Franck Zal,[email protected],www.hemarina.com

Que sont devenus les jeunes chercheurs primés en 2005 ?(4)

■ Claire Geslin, lauréate dans la catégorie “Sciences de la vie et del’environnement”, continue à chercher des virus chez les

archéobactéries des sources hydrothermales sous-marines.Elle en a trouvé un deuxième, qui va lui permettre d’établir

des comparaisons de génomes. “Suite au prix, j’ai reçu denombreuses félicitations et noué de nouveaux contacts”,

explique-t-elle. Virginie Scotet, lauréate dans la mêmecatégorie, poursuit ses travaux sur la mucoviscidose à

l’Inserm à Brest. “Cette récompense a joué en notre faveurlorsque nous avons voulu étendre l’étude au grandOuest”, souligne-t-elle.Contacts ➜ Claire Geslin, tél. 02 98 49 88 58 ; Virginie Scotet, tél. 02 98 22 32 95.

(1) IETR : Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes. (2) Lirel’article “Nouvelle génération d’antennes” dans le numéro n° 183 deSciences Ouest, décembre 2001 sur www.espace-sciences.org/magazine

(3) Lire les articles dans les numéros 156, 185 et 226 de Sciences Ouest. (4) Lirele n° 229 de Sciences Ouest, février 2006.

Les échos des prix...

Le mois prochain : Le son

Ronan Sauleau.

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Claire Geslin. Virginie Scotet.

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Espace des sciences

19249/DÉCEMBRE 2007www.espace-sciences.org

● À RennesLe 18 décembre/Astrophotographie :nos plus beaux rendez-vousOlivier Sauzereau, photographe passionné

par le ciel et les astres,recherche et capturedepuis plus de vingt ansles plus belles vues dela Lune, des planètes,des comètes... Le réali-sateur Paul Scornet a filmé ses “traques”nocturnes, de laFinlande à Tenerife(Canaries), du HautAtlas au Mont Taurus(Turquie). La projection

du film (105mn) sera suivie d’un débat avecOlivier Sauzereau.Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.

● Au Pays de MorlaixLe 14 décembre/Le corps humain vu par l’imageUltrasons, tomo-d e n s i t o m é t r i e ,imagerie à réso-nance magnétique...Aujourd’hui, demultiples techniques sont utilisées pour“voir” l’intérieur du corps humain. Quepouvons-nous espérer demain de l’ima-gerie médicale ? Quel sera leur impact surla santé ? Jean-Louis Coatrieux(2), directeurde recherche à l’Inserm, tentera d’apporterquelques réponses à ces questions.Rens.➜ Amphithéâtre Yves-Laurent (IUT Gaco), à 20 h. Entrée libre.

Le 20 décembre/Leçon de choses pour petits et grandsPourquoi Harry Potter peut traverser lesmurs et pas nous ? Pourquoi les oiseauxmigrent en hiver ? À l’occasion de la parutiondes trois nouveaux ouvrages de l’Espacedes sciences (voir ci-contre), Michel Cabaretrépondra à de petites questions desciences, comme il le fait chaque jour surRadio France Bleu Armorique(1).Rens.➜ Au café des Champs Libres, à 18 h 30.Entrée libre.

Conférences

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Café des sciences

(1) La science en question, avec Bruno Gaulin et Michel Cabaret, du lundi au vendredi à 11 h 36, 14 h 40 et 17 h 53 sur Radio France Bleu Armorique. (2) Lire l’article “Les travaux d’un chercheur rennais reconnu internationalement” dans le n° 237 de Sciences Ouest, novembre 2006.

Des vidéos pour tousDe nouvelles conférences, un survol de laBretagne en images de synthèse, la visitede l’exposition “Illusions” en langue dessignes, notre site Internet a fait le plein devidéos ! Si vous préférez les jeux en ligne,découvrez le “Jeu des visages” pourcomprendre comment notre cerveaureconnaît les yeux, la bouche, le front...

Vous êtes enseignant ? Retrouvez toutesles informations et documents sur nosactivités dans la rubrique “Ressources”, etles détails de notre nouvelle animation“Secrets de cailloux” pour les maternelles.➜ www.espace-sciences.org

Internet Expos itinérantesDes nouvelles expositions à louer

● Cryptographie,ki lobit , maisa u s s i r o b o t ,langage ou jeu,les 26 panneauxc o l o r é s d eL’informatiquede A à Z expli-quent des motsde la rechercheet du quotidien,

en lien avec l’informatique.

● Le développement durable enrecherches illustre les interactions entrel’Homme et l’environnement. Des travauxsur l’eau, les animaux, les avalanches, lapollution, l’agriculture ou les déchets quiaident les collectivités à prendre desdécisions.

Rens.➜ Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46,[email protected],www.espace-sciences.org/expos-itinerantes

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Pourquoi les vaches ruminent ? D’où viennent les étoilesfilantes ? C’est quoi un microbe ? Des questions

auxquelles la nouvelle collection Sais-tu pourquoi ? apportedes réponses courtes et précises. Ces trois livres pour

enfants, illustrés de dessins humoristiques, permettentd’apprendre et de comprendre la science en s’amusant.

Nature, saisons, animaux, cuisine, les médiateurs etrédacteurs scientifiques de l’Espace des sciences ont exploré

ces questions du quotidien, en collaboration avec de nombreux scientifiques.Découvrez-les chez votre libraire, et bientôt dans notre boutique en ligne. ■➜ Sais-tu pourquoi ?, Collection Espace des sciences junior, Éditions Apogée, 2007.

Explore ton quotidien !

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5 et 6 décembre/L’élève, le maître et le scientifique■ Nantes - Les évolutions technologi-ques s’insèrent de plus en plus vite dansnotre vie avec des conséquencessociales importantes. Sensibilisationdes enfants dès le plus jeune âge, placedans l’enseignement, rôle des différentsacteurs, ce colloque a pour but decomprendre ce qu’est l’accompagne-ment en sciences et technologies pourproposer de nouvelles voies de dévelop-pement.Rens.➜ Philippe Gauthier, tél. 02 51 85 83 31, [email protected],http://astep2007.emn.fr/

6 décembre/Systèmesembarqués temps réelscritiques■ Brest - Souvent invisibles pour l’utilisateur, les systèmes embarqués(ensembles de logiciels et matérielsinformatiques d’un équipement) sontdits critiques lorsque des vies humainesou bien l’environnement sont concernéspar l’application. Les différents acteursde cette communauté sont invités à venirpartager leurs expériences lors d’unejournée organisée à l’ENST-Bretagne.Rens.➜ Jean-Luc Fleureau, tél. 06 63 00 86 98,[email protected]

13 et 14 décembre/Forum de la création-reprised’entreprise

■ Brest - La Chambredu commerce et de l’industrie et Brestmétropole océanes’associent pourpermettre à tous ceuxqui souhaitent créerou reprendre uneentreprise d’obtenirdes informations

auprès de professionnels venuspartager leur expérience lors de confé-rences et d’ateliers.Rens.➜ CCI Brest, tél. 02 98 00 38 00,[email protected], www.cci-brest.fr

20 décembre/La mécatronique :enjeux etopportunités

■ Rennes - Cette matinale se tiendrasur le campus Rennes Atalante de KerLann. Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73,[email protected],www.rennes-atalante.fr

18 au 20 janvier/Salon bio et bien-être Respire

■ Vannes - Del’agriculture àl ’habi l lementbio, en passantpar l’habitat etles médecinesdouces, les expo-sants du salonRespire propo-

sent une palette de solutions pour luttercontre les agressions de la vie moderne.Organisé par Loire évènement, il setiendra au parc des expositions.Rens.➜ Tél. 02 41 38 60 00,www.loire-evenement.fr

agendaagenda

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■ Conférences

■ 23 et 24 janvier, Nantes/Bonnes pratiques d’hygiène■ 29 et 30 janvier, Quimper/Analyses microbiologiques enIAA - techniques de base : desprélèvements aux résultatsRens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,[email protected],www.adria.tm.fr

■ Formations

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Pour paraître dans le prochain

➜ Tél. 02 23 40 66 66 ➜ Fax 02 23 40 66 41➜ [email protected]

11 décembre/Histoire de laglaciologie■ Brest - FrédéricRemy, directeur de

recherche au CNRS et responsable del’équipe de glaciologie de l’observatoireMidi-Pyrénées, vous invite à découvrirles origines et les évolutions de cettescience qui étudie les neiges et lesglaces et en dit long sur des sujets telsque l’évolution de notre climat. À l’audi-torium d’Océanopolis, à 20 h 30.Rens.➜ Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40,[email protected],www.oceanopolis.com

11 décembre/Pourquoi rêve-t-on ?■ Nantes -C’est la ques-tion qui seraabordée lorsd’un café dessciences orga-

nisé par l’université de Nantes. Desspécialistes seront présents pourrépondre aux questions du public. Aucafé Le Flesselles, de 20 h 30 à 22 h.Rens.➜ Olivier Neron De Surgy, tél. 02 40 59 86 24, [email protected]

14 décembre/L’Institut detechnologie duMassachusset, sciencescognitives et décision■ Cesson Sévigné - Gilles Coppin a étéprofesseur visitant au département

aéronautique et astronautique du MIT(Massachussets Institut of Technology)pendant l’année 2006-2007. Ilévoquera les ressorts du dynamismescientifique et technologique dans larégion de Boston, mais également lestravaux menés sur les sciences cogni-tives et la décision. Dans le cadre desP’tits déj recherche organisés par FranceTélécom et l’ENST dans les jardins deFrance Télécom R&D. À 9 h 00. Inscrip-tion obligatoire.Rens.➜ [email protected]

8 janvier/Légende et vérité sur les reptiles■ Nantes - Souvent considérés

comme dangereux,les reptiles ontparfois autant peurde l’Homme quenous avons peurd’eux. Guy Naul-leau, chercheurh e r p é t o l o g u e

retraité du CNRS vient faire découvrir lesreptiles et leur mode de vie, dans lecadre des mardis muséum. À 20 h 30.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

9 janvier/Les coraux d’eauprofonde■ Brest - Les

coraux profonds peuvent former de véri-tables récifs de plusieurs kilomètres delong. Les scientifiques s’y intéressentdepuis longtemps pour la diversité de lafaune qu’ils abritent mais également carces écosystèmes fragiles subissent lesconséquences de l’action humaine etdoivent être protégés. C’est ce qu’expli-quera Karin Olu-Leroy, biologiste àl’Ifremer qui s’intéresse aux corauxprésents le long des côtes bretonnes.Salle de conférence, bâtiment Bougain-ville. À 15 h 30.Rens.➜ Ifremer, tél. 02 98 22 40 05,www.ifremer.fr

22 janvier/Le diabète, une épidémie galopante■ Rennes - De plus en plus depersonnes, les enfants en particulier,sont touchées par le diabète, sous sesdeux formes. Le professeur Bonnet etGeneviève Renault expliqueront lamaladie et les raisons de sa progres-sion. Dans le cadre des mardis santé duCHU. À 18 h, amphithéâtre Bretagne,espace congrès de l’hôpital Ponchaillou.Rens.➜ www.chu-rennes.fr

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Pôle images et réseaux■ Le pôle de compétitivité breton “Images et réseaux” lance un appel à propositionsaux PME-PMI adhérentes qui souhaitent monter, en tant que chef de file, un projetassociant au moins trois partenaires dont un établissement de recherche. Les projetsdevront répondre aux règles de labellisation du pôle et satisfaire à ses orientationsstratégiques. Ceux incluant la création ou l’utilisation de contenus serontparticulièrement appréciés. L’appel est ouvert jusqu’au 31 décembre. Rens.➜ Pierre Trémenbert, tél. 02 29 00 15 03, [email protected], www.images-et-reseaux.com

Concours “Objectif : ville durable”■ Imaginer la cité de demain, c’est le défi que lancent auxétudiants le magazine La recherche, l’Ademe et l’assureurGénérali. Les projets proposés devront imaginer une ville durable,prenant en compte les questions énergétiques et climatiques, lagestion de l’espace, des déchets, et autres nuisances. Seuls ouen groupe (2 à 4 personnes) les candidats devront réfléchir aux

solutions pour un développement urbain respectueux de l’environnement et favorisantla cohésion et la croissance économique. Avec à la clé 10 000 € pour les trois meilleursprojets. Inscription et remise des dossiers jusqu’au 31 mars 2008.Rens.➜ www.concoursgenerationd2.com

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■ Appels à projets

■ Colloques

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■ Expositions

■ Sorties

Jusqu’à fin 2007/Grand-père,raconte-moi la pêche■ Le Guilvinec (29) -L’exposition proposéepar l’espace décou-verte de la pêche enmer, Haliotika, retrace50 ans d’aventurehumaine et l’évolution

du métier de pêcheur (techniques,commerce, avenir). Une évolutionprésentée à travers des documents, desobjets et des vidéos.Rens.➜ Philippe Gredat, tél. 02 98 58 28 38, www.leguilvinec.com

Jusqu’à fin 2007/Libellules,entre ciel et eau■ Nantes - Cette exposi-tion nous présente la libel-

lule comme un animal inoffensif etextraordinaire.Le péristyle s’affiche■ Alice Guilbaud expose des photogra-phies grand format qui vous invitent à

une promenade pittoresque et inat-tendue le long de la Sèvre nantaise.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

Jusqu’à fin 2007/Soleil,mythes et réalités

■ Pleumeur-Bodou - Il ainspiré lespoètes, attiséla curiosité

des savants, réglé la vie en commu-nauté. Vénéré par les Anciens, il faitaujourd’hui courir les vacanciers et rêverles chercheurs qui voient en lui unesource inépuisable d’énergie. Le Soleilbrille de tous ses feux pendant toutel’année 2007 à la Cité des télécoms.Rens.➜ www.cite-telecoms.com

Jusqu’en mars 2008/Voyages aux pôles■ Brest - Découvrir les paysages et lafaune de l’Arctique et de l’Antarctique,entrer à l’intérieur d’une cabane des

premiers explorateurs duGroenland, assister àune scène de plongéesous la banquise… C’estun véritable voyage auxpôles que propose Océa-

nopolis avec cette exposition proposéedans le cadre de l’année polaire. Treizeconférences, un festival du film d’aven-ture et des activités ludiques sontprogrammés jusqu’à la fin de l’année. Rens.➜ www.oceanopolis.com

Jusqu’en avril 2008/La mer pour mémoire■ Rennes - À travers les recherches

menées sur lesépaves du Ponant,cette expositiond ’ a r c h é o l o g i es o u s - m a r i n edévoile l’histoiremaritime du grandOuest Atlantique.

Rens.➜ Musée de Bretagne, tél. 02 23 40 66 70, www.musee-bretagne.fr

Jusqu’en avril 2008/Alambicset vieilles bouteilles■ Rennes - Goutte, calva, eau-de-vie,l’alcool de cidre a bien des noms maisune façon unique d’être distillé, dansl’alambic du bouilleur de cru. Depuisquelques années, la législation de plusen plus sévère tend à faire disparaître cemétier. L’écomusée du pays de Rennesle fait revivre le temps d’une exposition.Rens.➜ www.ecomusee-rennes-metropole.fr/

Jusqu’en mai 2008/Requins :entre peurs et connaissance

■ Concarneau - Mons-tres sanguinaires auxmâchoires acérées dans

l’imaginaire collectif, les requins sontpour la plupart inoffensifs... Le Muséumd’histoire naturelle de Concarneau invitele public à en apprendre un peu plus surces habitants des mers, étudiés à lastation de biologie marine voisine.Rens.➜ Marinarium de Concarneau,tél. 02 98 50 81 64,www.mnhn.fr/mnhn/conc/index3.htm

12 et 19 décembre, 5 janvier/Visite archéologique■ Rezé (44) - La chapelle Saint-Lupienrévèle son histoire, de l’époque gallo-romaine au Moyen Âge, jusqu’àl’époque moderne, au cours de troisvisites guidées organisées par la mairiede Rezé en collaboration avec l’Institutnational de recherche en archéologiepréventive, les 12 et 19 décembre à15 h et le 5 janvier à 10 h. Rens.➜ Ophélie de Peretti,[email protected], tél. (réservation) 02 40 84 43 96,www.mairie-reze.fr

9 et 15 décembre/Initiation à l’ornithologie et bricolagenatureL’association Bretagne vivante proposede nombreuses sorties pour découvrirles oiseaux et leur environnement.■ Brest - Bricolage nature pour agirpour la biodiversité. Avec la Maison del’enfance, au Relecq-Kerhuon. À 14 h 30.Rens.➜ Tél. 02 98 28 38 38.■ Rosporden (29) - Un ensemblenaturel au cœur de la ville vouspermettra de découvrir les canardshivernants à travers une initiation à l’ornithologie. Rendez-vous à 10 h à laRemise du Moulin. Durée 2 heures. Rens.➜ Tél. 02 98 50 19 70.

15 et 28 décembre, 12 janvier/Les oiseaux de la réserve de Séné en hiver■ Séné (56) - C’est en hiver que laréserve naturelle abrite la plus grandequantité d’oiseaux. Tadornes, canards,spatules, vanneaux et autres petitséchassiers se réfugient dans les marais,se nourrissent sur les vasières pour unvéritable spectacle vivant. Rendez-vousau centre de la réserve naturelle. De9 h 30 à 12 h 30.Rens.➜ Tél. 02 97 66 92 76, [email protected],http://pagesperso-orange.fr/reservedesene

Du 11 au 15 décembre/L’enfance en proie à l’obésitéet à ses peurs■ Rennes - Bouli Miro porte bien sonnom : il grossit à vue d’œil pour appri-voiser ses angoisses. Grâce à sa cousinePétula, il finira par maigrir, devenircélèbre, mais prendre la grosse tête...Une pièce loufoque et poétique sur lethème de l’enfance et de la constructionde soi, proposée par le Théâtre nationalde Bretagne. Tout public à partir de 8 ans. À la salle Guy-Ropartz.Rens.➜ Tél. 02 99 31 12 31,[email protected],www.t-n-b.fr

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The aim of the BrittanyYoung Researcher prizeawarded every year byBrittany Regional Council is

to attract young people to research andreward high-quality researchers. It is opento all researchers who have gained theirPh.D in the last five years. In addition totheir thesis, their professional achievementsare important e.g. publications, seminarpapers and cooperation with foreignlaboratories. In 2007, the categories wereredefined to encourage research subjectsthat span the divide between disciplines.As a result, applied research has beenrewarded as much as fundamental researchand a satisfactory balance has been struckbetween human science and more“hardline” science.

CATEGORY

Developing systemsWINNER: Laurent Guérin observes thedisplacement of atoms.As part of his thesis being prepared at theUniversity of Rennes 1, Laurent Guérin wentto a Japanese laboratory to complete hisresearch. There, he observed the effects of asudden flash of light on the structure of

atoms in a material and tried to understandthese transformations of matter.RUNNERS-UP: Estelle Ducom designs urbanring roads - Julie Deserti has an easy wayto cross chaos.

CATEGORY

Knowledge societyWINNER: Nicolas Mansart brings robots“alive”.In Irisa’s robotics laboratory, NicolasMansart has taught robots to move withoutbumping into obstacles, a task that requirescontrol of a multitude of sensors e.g.camera, gyroscope, pressure sensor etc. Heis continuing his post-Ph.D work in Japan,the place for anybody interested in robotics. RUNNERS-UP: Bruno Dauvier analyseshuman intelligence - Cécile Jacob teststhe extent to which consumers can beinfluenced.

CATEGORY

From atom to ManWINNER: Isabelle George exploresstarlings’ brains.At the University of Rennes 1, IsabelleGeorge is studying the method of

communication between starlings and theway in which their brains work. A number ofsimilarities with human language mayincrease our understanding of certainmalfunctions in language mechanisms inhumans.RUNNERS-UP: Thierry Ruchon juggles withchiral media - Charles Cornet manipulatesnanoboxes.

CATEGORY

Land, sea, use and preservationWINNER: Matthieu Le Tixerant manipulatesthe coastline by map.The coastline has become an area ofhuman and natural interactions for which itis difficult to obtain an overview. Whilepreparing his thesis at IUEM in Brest(1),Matthieu Le Tixeran created a model-building tool to summarise all theparameters and integrate them into a singlemap. In 2006, he set up his own company,Terra Marris, which provides services forusers and stakeholders of the coastline.RUNNERS-UP: Morgane Rousselot producesthe blood substitute of the future - FabriceNot tracks invisible algae. ■(1) Institut universitaire européen de la mer (European University Institute of the Sea).

22 249/DÉCEMBRE 2007

These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

DECEMBER 2007 ■ N°249

FEATURE P.8/18 The Brittany Young Researcher award

SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6

Tips to rebalancing your dietThe European Centre for nutritionalresearch (Centre d’enseignement de recherche en nutrition) at the Université de Bretagnesud in Lorient has been working with theBreton association, Bleu Blanc Cœur, tobuild up results assessing the effects of aflax-based diet on obesity. The study wascarried out with 170 volunteers divided intotwo groups. Each of them was put on a dietbut only the group receiving products fromanimals fed with flax succeeded inmaintaining the benefits of weight loss.The reason for this is thought to be theomega 3 fatty acids found in productsmade with flax, a plant whose benefits inthe prevention of cardiovascular risks havealready been proven. Given that a reportfrom the French food safety agency

(AFSSA) highlights the omega 3 deficiencyfound in modern diets which promote ahigher intake of fats that are difficult for thebody to use, it would appear that the fightagainst obesity may require a rebalancingof fat intake rather than a concentration onweight loss. The results have not yet beenpublished. ■

SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.7

Guillaume Calvez creates molecularconstructionsTomorrow’s materials might be made ofrare earth, a family of seventeen chemicalelements present in the world in largequantities. Their physical propertiesinterest chemists such as Guillaume Calvez,who is studying for his Ph.D in Rennes. Heis working at the scale of an atom on

hexanuclear substances, small 6-coregroups that increase the optical andmagnetic properties of rare earths. Hislaboratory is one of the few in Francecapable of producing them. To create amaterial, Guillaume Calvez assembles themolecules. This requires great precisionand does not always provide the requiredresults. For the moment, the resultsobtained by Guillaume Calvez and histeam have not met their expectations buttheir knowledge of molecular materials isconstantly improving. The production ofhexanuclear substances, for example, usedto take several days; now it takes only a fewhours. These are small steps aimed atwidening the field of application for rareearths, elements that are already present incolour televisions, lighter flints and anti-pollution systems in cars. ■

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