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3 L’inventiondel’Espace L’invention de l’Espace Gérard Azoulay* Après avoir été pendant longtemps un chapitre aux accents lyriques associant poésie, science et méditations philosophiques qui occupait la fin des livres des sciences de la Terre, l’espace s’est trouvé réduit depuis la fin du XX e siècle à sa stricte dimension technique et scientifique. Devenu apparemment unidimensionnel, ses fonctions se sont néanmoins multipliées : il demeure toujours un milieu à explorer et à étudier en tant que tel, mais aussi une plate-forme d’observation du ciel et de la Terre, enfin un lieu d’expérimentation inédit, un nouveau laboratoire aux propriétés particulières pour nous qui sommes habitués à vivre sous le joug de la gravité. D’ailleurs, cette évolution a été rapidement attestée par la sémantique : « l’espace » a laissé la place aux « activités spatiales », ce qui définit plus précisément la position de l’homme moderne dans le cosmos. L’abord de l’espace peut d’ailleurs se lire selon un processus linguistique. Ainsi, en 1927, plusieurs personnalités du monde des sciences cherchaient à désigner précisément le voyage dans l’espace. L’un suggéra « cosmonautique », puis le Français Robert Esnault-Pelterie trouva « sidération », enfin l’écrivain belge de science-fiction J.H. Rosny aîné, proposa « astronautique » ; terme qui fut adopté par tous. Astronautes, c’est ainsi qu’ils se nommaient alors, ceux qui se passionnaient pour l’espace en cette même période. Ces termes inspirés ne relèvent-t-il pas finalement de la magie exercée par l’ailleurs ? Puis vint le véritable voyage. Et ceux qui ont pu accéder physiquement à ce moment suprême, celui du corps plongé dans l’espace. Pourtant cette expérience peut-elle être uniquement détenue par les Gagarine, les Leonov, les Armstrong, les Chrétien ? Puisqu’ils peuvent se réclamer de cette rare légitimité, ils posséderaient ipso facto l’autorité de s’exprimer sur le cosmos. Or, d’autres voix ont pu de tout temps traduire l’ineffable. « Qui me donnera des ailes pour pouvoir m’envoler en esprit dans les hauteurs ? Ainsi je quitterai toute Terre, je traverserai tout l’air qui s’étend dans l’intervalle, j’atteindrai les splendeurs de l’éther », disait Grégoire de Nysse vers le milieu du IV e siècle. Il n’a pas fallu attendre le siècle dernier pour avoir une prescience de cette nouvelle aventure. L’espace n’est-il qu’une terra incognita, comparable jusque-là à une prolongation métaphorique de l’Océan dans notre imaginaire ? Son approche, et celle de ses richesses supposées comme celle de ses mystères, s’est-elle déployée à l’instar de ce qui fut entrepris pour l’Antarctique ? Ce territoire s’est peu à peu dévoilé et ses contours se sont précisés au gré du formidable développement des outils contemporains, mais n’est-ce que cela l’espace ? La vision qu’a l’homme du cosmos ne s’est pourtant jamais limitée à son étude et à son exploration. En adoptant comme fil directeur le parti de l’invention de l’espace, nous avons souhaité retrouver et dévoiler ce qui appartient à des domaines plus intuitifs, parfois plus charnels, qui démultiplient les dimensions, qui laissent libre l’irruption de l’irrationnel, de l’imaginaire et des autres cultures. À chaque fois que le regard s’excentre, il offre la possibilité de réfléchir autrement sur son propre univers. Accéder au monde de l’espace permet aux hommes de dépasser leur condition terrestre. *Observatoire de l’Espace du CNES.

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Page 1: L’invention de l’Espace · sciences cherchaient à désigner précisément le voyage dans l’espace. L’un suggéra « cosmonautique », puis le Français Robert Esnault-Pelterie

3 L’inventiondel’Espace

L’invention de l’EspaceGérard Azoulay*

Après avoir été pendant longtemps un chapitre aux accents lyriques associant poésie, science etméditations philosophiques qui occupait la fin des livres des sciences de la Terre, l’espace s’est trouvéréduit depuis la fin du XXe siècle à sa stricte dimension technique et scientifique. Devenuapparemment unidimensionnel, ses fonctions se sont néanmoins multipliées : il demeure toujours unmilieu à explorer et à étudier en tant que tel, mais aussi une plate-forme d’observation du ciel et dela Terre, enfin un lieu d’expérimentation inédit, un nouveau laboratoire aux propriétés particulièrespour nous qui sommes habitués à vivre sous le joug de la gravité. D’ailleurs, cette évolution a étérapidement attestée par la sémantique : « l’espace » a laissé la place aux « activités spatiales », ce quidéfinit plus précisément la position de l’homme moderne dans le cosmos. L’abord de l’espace peutd’ailleurs se lire selon un processus linguistique. Ainsi, en 1927, plusieurs personnalités du monde dessciences cherchaient à désigner précisément le voyage dans l’espace. L’un suggéra « cosmonautique »,puis le Français Robert Esnault-Pelterie trouva « sidération », enfin l’écrivain belge de science-fictionJ.H. Rosny aîné, proposa « astronautique » ; terme qui fut adopté par tous. Astronautes, c’est ainsiqu’ils se nommaient alors, ceux qui se passionnaient pour l’espace en cette même période. Ces termesinspirés ne relèvent-t-il pas finalement de la magie exercée par l’ailleurs ? Puis vint le véritable voyage. Et ceux qui ont pu accéder physiquement à ce moment suprême, celui

du corps plongé dans l’espace. Pourtant cette expérience peut-elle être uniquement détenue par lesGagarine, les Leonov, les Armstrong, les Chrétien ? Puisqu’ils peuvent se réclamer de cette rarelégitimité, ils posséderaient ipso facto l’autorité de s’exprimer sur le cosmos. Or, d’autres voix ont pude tout temps traduire l’ineffable. « Qui me donnera des ailes pour pouvoir m’envoler en esprit dansles hauteurs ? Ainsi je quitterai toute Terre, je traverserai tout l’air qui s’étend dans l’intervalle,j’atteindrai les splendeurs de l’éther », disait Grégoire de Nysse vers le milieu du IVe siècle. Il n’a pasfallu attendre le siècle dernier pour avoir une prescience de cette nouvelle aventure.L’espace n’est-il qu’une terra incognita, comparable jusque-là à une prolongation métaphorique del’Océan dans notre imaginaire ? Son approche, et celle de ses richesses supposées comme celle de sesmystères, s’est-elle déployée à l’instar de ce qui fut entrepris pour l’Antarctique ? Ce territoire s’estpeu à peu dévoilé et ses contours se sont précisés au gré du formidable développement des outilscontemporains, mais n’est-ce que cela l’espace ?La vision qu’a l’homme du cosmos ne s’est pourtant jamais limitée à son étude et à son exploration.

En adoptant comme fil directeur le parti de l’invention de l’espace, nous avons souhaité retrouver etdévoiler ce qui appartient à des domaines plus intuitifs, parfois plus charnels, qui démultiplient lesdimensions, qui laissent libre l’irruption de l’irrationnel, de l’imaginaire et des autres cultures. Àchaque fois que le regard s’excentre, il offre la possibilité de réfléchir autrement sur son propreunivers. Accéder au monde de l’espace permet aux hommes de dépasser leur condition terrestre.

*Observatoire de l’Espace du CNES.

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Lemuséeimaginairedel’Espace

manifestation34

Cette nouvelle exposition que propose le Musée Imaginaire de l’Espace à l’occasion des Journéeseuropéennes du patrimoine de cette année 2008, s'adosse à un patrimoine que nous explorons etconstituons en permanence dans le cadre d’un inventaire universel de l’espace, de ses productions, etde ses influences ; un projet majeur qui irrigue notre réflexion. Cette manifestation ne s’inscritd’ailleurs dans aucune théorisation posée a priori. La volonté d’explorer les questions qui s’articulentautour de la notion d’invention de l’espace, a une dimension qui transcende les différentes créationsdont témoignent les œuvres et objets qui sont présentés ici. Nous sommes face à un « héritage qui ne serait précédé d’aucun testament », ainsi que le pointe

lumineusement le poète René Char dans les Feuillets d’Hypnos. C’est donc la seule intelligence del’esprit que nous projetons sur ces éléments patrimoniaux, qui entrouvre cet univers et ordonnance lespièces que nous lui arrachons. La porosité des frontières qui délimitent académiquement les champsculturels offre cette liberté consubstantielle au Musée Imaginaire de l’Espace. Ce musée n’est passeulement un viatique pour les artistes, ainsi que le définissait André Malraux, dans son discoursinaugural de l’exposition de 1973, quand il affirmait que « le vrai musée imaginaire est celui qui vitdans la mémoire et dans l’admiration de chacun, […] il est dans l’esprit de chaque artiste », il estautant un moyen de questionner le monde. Loin des références qu’il procure aux artistes, il met à jourun matériau patrimonial, parfois méconnu, et ravive ainsi le regard. Le visiteur qui traverse cette exposition va partager la charge émotionnelle de chaque pièce, du jeu

de miroirs qu’elles induisent entre elles ainsi qu’avec lui-même. Plus d’une cinquantaine de références,issues du champ patrimonial le plus large, sont présentées. Instruments et documents scientifiques,pièces archéologiques et ethnographiques, ouvrages littéraires et projets d’architecture, dessins etœuvres d’art brut ou contemporaines, opéra, films d’archives cohabitent au sein d’un même lieu. Maisdans cette confrontation, le visiteur de l’exposition n’est pas seul : des témoins de l’aventure spatiale,ingénieurs ou scientifiques, des historiens, des conservateurs du patrimoine sont présents pour fairevivre les objets qui abandonnent leur position de fétiches pour entrer de plain-pied dans l’imaginairede l’autre. L’histoire de l’espace, de son invention, c’est celle qu’entrelacent la connaissance, la paroleet l’expérience ; cette matière dont chacun pourra se nourrir pour tenter de décrypter notre sociétécontemporaine ; le principe vital de notre Musée Imaginaire de l’Espace.

Dans cette exposition, chaque pièce contribue à former un parcours qui pose la question de l’hommeet de sa proximité avec l’espace. Il ne s’agit nullement d’enclore cette notion, ni de retracer un grandrécit de cette histoire - comment pourrait-il y avoir un seul récit ? - mais plutôt de tresser les liensde notre relation avec l’espace, dans une forme qui, loin de tout didactisme, s’approcherait davantaged’un poème avec le jeu de ses correspondances formelles et textuelles. C’est ainsi que les peintures dela médium Hélène Smith ou les dessins de l’architecte Medhi nous renvoient à tous ceux qui se sontaventurés dans le cosmos sous l’emprise de visions ou de pratiques rituelles. Dans un autre registre,l’opéra Aniara imagine un voyage dans l’espace dont le véhicule, manquant sa destination initiale, erresans fin dans l’univers ; il témoigne pour toutes les créations artistiques qui se sont appropriéesl’univers spatial. Les objets scientifiques et techniques sont présents pour leur aspect germinateur : unsatellite évoque tous les satellites en orbite autour de la Terre quel que soit leur usage, leur altitude,leur objectifs ; le télescope grégorien du XVIIIe siècle nous rappelle que c’est Galilée, qui en découvrantles satellites de Jupiter avec un instrument d’optique, a bouleversé la conception de notre monde, ceque poursuivent aujourd’hui les instruments spatiaux les plus modernes d’observation du ciel en nousfaisant découvrir des aspects insoupçonnés de l’univers par des observations dans différents domainesde longueurs d’ondes ; une tête de fusée fait naître le souvenir de toutes les fusées qui ont étéenvoyées dans l’espace depuis les premiers essais des amateurs jusqu’aux lanceurs contemporains.

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5 L’inventiondel’Espace

La structure de l’exposition a été organisée selon quatre thèmes qui s’apparentent ainsi aux différentschapitres d’un essai sur l’Invention de l’Espace. Ils regroupent les multiples interrogations que suggère cetteefflorescence d’idées, de passions, et de fulgurances qui se sont matérialisées autour de cette notion.Le premier thème de ce parcours, Métamorphoses, transformations, expériences, nous éclaire sur

notre condition. L’espace transforme l’homme qui, en retour, a accès à un autre univers. Dans leurdimension géographique aussi bien que temporelle, les dispositifs techniques qui offrent cetteexpérience sont aussi divers que les cultures de notre monde. La coiffe des Indiens du Brésil, commeles pratiques chamaniques ou le scaphandre extravéhiculaire sont tous présents pour nous indiquerune sortie vers l’espace – mais n’est-elle pas également une entrée dans une autre dimension ?Après la projection de l’imaginaire, des rêves ou des désirs de l’homme, l’espace, dans Mesures,projections, constructions, est montré comme un lieu d’élaboration et de savoir. Les lithographies deMax Ernst sur les découvertes de l’astronome Tempel, la lettre du physicien Einstein, le traité deNewton ou l’hologramme de Lowry Burgess représentent des strates de calculs qui se superposent, quis’enchevêtrent ou même se chassent les unes les autres.Tentatives, voyages, errances : dans ce troisième volet, l’espace est perçu, utilisé comme un lieu de

circulation pour les véhicules rêvés ou encore inventés par l’homme, qu’il soit ingénieur, artiste,écrivain ou visionnaire. C’est le triomphe de la technicité, parfois aussi celui de la folie. Au carnet deLéonard de Vinci sur la propulsion répond un dessin de Panamarenko sur l’envol. Les véhiculesimaginaires de Jules Verne engendrent les propulseurs de Tsiolkovski qui se dédoublent eux-mêmes entêtes de fusées. Enfin dans la dernière partie, Résidences, visions, rencontres, il semble que l’appropriation de

l’espace, et de ses multiples dimensions, est l’occasion d’inventer d’autres lieux pour l’homme qui abesoin d’habitats pour se protéger, s’abriter ou résider. Un milieu où l’on ira aussi chercher in situ despreuves de son existence, des fragments de son histoire, du matériau pour alimenter la machine à rêveset la réflexion de l’humanité. Inspirée par les théories cosmiques de Fedorov, l’architecture utopique deKroutikov imagine des cités volantes pour loger ses habitants, face à un globe martien de l’astronomeLowell, qui montre les prétendus canaux de Mars, en présence aussi de la caméra du satellite Corotdont la mission est de détecter des planètes extrasolaires susceptibles d’accueillir une autre forme devie, celle que l’on a peut-être cherché à apercevoir dans la poussière de la comète Wild ramenée parla sonde Stardust.

Cette aventure contemporaine, sur laquelle cette exposition propose de méditer, est indissociable dela question de notre devenir, ainsi entrouvert et qui, par delà la méthode choisie pour l’arpenter, vanous renvoyer à nous-mêmes, peut-être un cheminement qu’entrevoit déjà Nietzsche dans Ainsiparlait Zarathoustra, quand il proclame que « quelle que soit ma destinée, quelles que soient lesaventures qui m’attendent, - ce sera toujours pour moi un voyage et une ascension : on finit par neplus vivre que ce que l’on a en soi. » Qu’ils soient fondés sur un élan mystique, une aventure de la raison, une inspiration artistique, un

rituel ou encore la projection d’un univers imaginaire, il apparaît ainsi que les itinéraires sont multiplespour que l’homme s’invente un ailleurs, même s’il s’agit parfois de la découverte d’un réel qu’il n’avaitpas su percevoir auparavant. Après de nombreuses périodes de désenchantement qui ont marqué le XXe

siècle, cette grande mutation n’est toujours pas achevée comme le pressent Edmond Jabès. Le douteet l’incertitude que notre époque exprime résonnent furieusement avec ses propos lorsqu’il écrit : « ily a une invisibilité qui est visibilité différée et une visibilité qui est illisibilité décourageante ». Par lesregards qu’il mobilise, les réflexions qu’il suscite, osons l’hypothèse que le Musée imaginaire del’Espace participe à l’émergence d’une modernité qui reste encore à advenir. L’espace sera alors ànouveau réinventé.

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« Les pieds du roi frappent la Terre pour prendre son essor vers le ciel. Le voilà qui monte au ciel, il s’élève sur la fumée

de la grande exhalaison, il vole comme un oiseau, il se pose, tel un scarabée, sur le trône vacant qui est dans ta barque, ô Rê. »

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9 L’inventiondel’EspaceMÉTAMORPHOSES

TRANSFORMATIONSEXPÉRIENCES

02/Disque biJade.Diamètre 14 cm, épaisseur 5 mm.Epoque des Han (206 av. - 220 ap. J.-C.),Chine.MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUESGUIMET, PARIS.

Représentation symbolique de l’Univers.

01/Serviteur gardienStatuette égyptienne.Bois sculpté peint.Hauteur : 23 cm.Moyen Empire (2052 - 1778 av. J.-C.)ou 2e Période intermédiaire (1778 - 1567 av. J.- C.).COLLECTION PARTICULIÈRE, PARIS.

Salle du sarcophage, inscriptionsgravées et peintesPyramide d’Ounas.Ancien Empire, Ve dynastie, règned’Ounas (2375 - 2345 av. J.-C.). Saqqarah, Basse-Égypte.

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Lemuséeimaginairedel’Espace

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« Il y a très longtemps les hommes habitaient un monde sans Soleil, ni Lune, ni rivière, ni ciel. Un jour un

chasseur partit sur les traces d'un tatou géant. Celui-ci réussit à se cacher en creusant un trou. Quand

l'Indien entra dans cette caverne, il fut ébloui par une forte lumière. Il se pencha au bord de la caverne et

découvrit qu'il existait un autre monde avec un ciel bleu, un Soleil, des rivières, des poissons de toutes les

couleurs et des tortues. De retour au village, il raconta le spectacle auquel il avait assisté. Le grand chef

décida que le lendemain toute la population suivrait le tatou jusqu'à la caverne. Ils tressèrent une longue

corde et un à un descendirent au paradis terrestre où ils vivent encore. » Légende des indiens Kayapo Mekragnoti.

03/Coiffe KrokrotiPlumes d’ara.180 x 100 cm - XXe siècle.Indiens Kayapo Mekragnoti, Brésil.MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE DE LILLE.

Coiffe portée lors de cérémonies.Dans tous les rituels importants, les Kayapo se transforment enoiseaux.

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11 L’inventiondel’EspaceMÉTAMORPHOSES

TRANSFORMATIONSEXPÉRIENCES

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Lemuséeimaginairedel’Espace

manifestation3Lemuséeimaginairedel’Espace

manifestation338

37/La colonie volanteWenzel Hablik.Encre noire et crayon de couleur sur papier calque, 35,5 x 37,4 cm1907-1914.MUSÉE WENZEL HABLIK, ITZEHOE,ALLEMAGNE.

38/La construction de la colonie volanteWenzel Hablik.Mine de plomb sur papier, 22,5 x 18,1 cm Planche 3 - 1908.MUSÉE WENZEL HABLIK, ITZEHOE, ALLEMAGNE.

39/Sans titreWenzel Hablik.Planche 2 de la série « Forces créatrices » Eau-forte, 19,4 x 19,4 cm - 1909.MUSÉE WENZEL HABLIK, ITZEHOE, ALLEMAGNE.

40/Ville du futurGeorgi Kroutikov.Papier et encre de chine.54,5 x 43 cm - 1928.MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE -CENTRE GEORGES POMPIDOU, PARIS.

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39 L’inventiondel’EspaceRÉSIDENCES

VISIONSRENCONTRES

41/Maquette d’avant-poste lunaireOscar Arenales.Plexiglas.50 x 50 cm - 1993-1995. COLLECTION PARTICULIÈRE, TOKYO, JAPON.