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LA PNL THÉRAPEUTIQUE HUMANISTE Hélène ROUBEIX

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LA PNL THÉRAPEUTIQUE

HUMANISTE

Hélène ROUBEIX

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Table des matières

INTRODUCTION 4

LE META-OBJECTIF DE LA PSYCHOTHERAPIE EN PNL HUMANISTE 6

CHAPITRE I LA POSTURE DU THÉRAPEUTE 7 A. LA MISE EN RAPPORT EST D’ABORD UN APPRENTISSAGE TECHNIQUE QUI SE PERFECTIONNE AU FIL DES ANNÉES DE

FORMATION 7 1) LA CALIBRATION 7 2) LA MISE EN RAPPORT ANALOGIQUE 7 3) LA MISE EN RAPPORT DIGITALE 8 4) LA REFORMULATION DE L’ANALOGIQUE 8

B. LA MISE EN RAPPORT EST UN SAVOIR-ETRE : LA JUSTESSE DU POSITIONNEMENT DU THERAPEUTE QUI L’IMPLIQUE DANS TOUT SON ETRE ET L’INVITE A UNE EVOLUTION ET UNE TRANSFORMATION PERMANENTE 9 1) LA MISE EN RAPPORT GAGNE EN EFFICACITÉ SI LE THÉRAPEUTE EST ASSOCIÉ À SON PROPRE INCONSCIENT 9 2) ÊTRE EN RAPPORT C’EST ÊTRE DANS L’ACCUEIL DU PATIENT 9 3) ÊTRE DANS UNE POSITION JUSTE, AVEC DE BONNES FRONTIÈRES 9 4) AVOIR INTÉGRÉ LES PRÉSUPPOSÉS DE LA PNL 9

C. LA MISE EN RAPPORT EST UN ACTE THERAPEUTIQUE MAJEUR 10

CHAPITRE II LA TRIADE : DIAGNOSTIC/OBJECTIF/DIRECTION DE TRAITEMENT 12 A. ETABLIR LE DIAGNOSTIC PAR L’EXPLORATION DE L’ETAT PRESENT (ETAT PROBLEME) ET L’EXPLORATION DES

RESSOURCES 12 1) LE DÉCODAGE EN STRUCTURE DE L’ETAT PRÉSENT 12 2) LE REPÉRAGE DES RESSOURCES EN STRUCTURE SUR LESQUELLES LA THÉRAPIE VA S’APPUYER 12 3) LE REPÉRAGE DU POINT DE MOINDRE RÉSISTANCE LÀ OÙ IL Y A DES OUVERTURES POSSIBLES (MOINS DE DÉFENSES) ET LÀ OÙ ON POURRA

DONC COMMENCER À TRAVAILLER EN STRUCTURE. 12 4) LE DIAGNOSTIC PSYCHOPATHOLOGIQUE 13

B. GUIDER LE PATIENT VERS LA FORMULATION D’UN OBJECTIF DE THERAPIE, EN STRUCTURE 13 C. LA DIRECTION DE TRAITEMENT 14

CHAPITRE III COMMENT INTERVENIR ? 20 A. EN STRUCTURE 20 B. EN ALTERNANT PACING ET LEADING 20 C. EN STIMULANT L’EXPERIENCE SENSORIELLE ET EN GUIDANT LE PATIENT À S’ASSOCIER 21

CHAPITRE IV STIMULER LES RESSOURCES DE L’INCONSCIENT 26 A. L’INDEX DE COMPUTATION 26 B. L’INDEX DE REFERENCE 27 C. LE TRAVAIL SUR LES CRITERES 28 D. L’INTENTION POSITIVE DE L’INCONSCIENT (IPI) 29 E. LE TRAVAIL SUR LES PARTS DE SOI 30

1) LE MODÈLE DE RÉSOLUTION DE CONFLIT INTERNE PERMET AU PATIENT DE DÉCOUVRIR SENSORIELLEMENT UNE/DES PART(S) DE LUI QU’IL

IGNORAIT OU QU’IL JUGEAIT NÉGATIVEMENT. 30 2) LE MODÈLE SUR LA JUSTE AUTORITÉ : LE MOI ET LE SOI 30

CHAPITRE V LA GUERISON DU PASSE, EN STRUCTURE 34 A. LA GUERISON DE L’ENFANT INTERIEUR 34 B. ETUDE DE CAS 36 C. LA CONSTRUCTION DES PARENTS INTERIEURS 40

CHAPITRE VI L’UTILISATION DE LA RELATION THÉRAPEUTIQUE ET DU TRANSFERT COMME OUTIL MAJEUR DE GUERISON 42

L’UTILISATION THERAPEUTIQUE DES TRANSFERTS DU PATIENT 43

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CHAPITRE VII LE THERAPEUTE DANS SA « JUSTE AUTORITE » 46 A. LE THERAPEUTE POSE CLAIREMENT LE CADRE ET LES REGLES PUIS IL LES TIENT : 46 B. LE THERAPEUTE MANIFESTE SON INTEGRATION DES PRESUPPOSES DE LA PNL 47

1) « TOUTE PERSONNE A LES RESSOURCES POUR PARVENIR À SON OBJECTIF » 48 2) « LA CARTE N’EST PAS LE TERRITOIRE : CE PRÉSUPPOSÉ INVITE À L’ACCEPTATION DE LA DIFFÉRENCE, PARTICULIÈREMENT : 49

C. LE THERAPEUTE S’ABSTIENT DES RELATIONS DE POUVOIR AVEC SON PATIENT : SOUMISSION/DOMINATION. 50

CHAPITRE VIII DE LA THERAPIE BREVE (UNE SÉANCE) A LA THERAPIE LONGUE, VOIRE TRES LONGUE (QUELQUES ANNÉES) 56

A. LA PERSONNE PEUT AVOIR UNE DEMANDE PONCTUELLE PAR RAPPORT À UN PROBLÈME PARTICULIER PRÉSENT ET CELA PEUT SE

RÉSOUDRE FACILEMENT EN UNE OU DEUX SÉANCES GRÂCE À UN MODÈLE APPROPRIÉ À LA SITUATION. 56 B. LE PATIENT SOUHAITE OPÉRER DES CHANGEMENTS PLUS ÉTENDUS DANS LA RELATION À LUI, AUX AUTRES ET À SON

ENVIRONNEMENT. 56

UN EXEMPLE DE THERAPIE BREVE 57

UN EXEMPLE DE THÉRAPIE LONGUE : 64 UN TRAVAIL THÉRAPEUTIQUE 64 DE L’ESPÉRANCE DE L’AMOUR AU DÉSENCHANTEMENT 64 DE LA DÉVALORISATION À LA DÉPRESSION 66 DE LA DÉPENDANCE À LA MISE EN PLACE DE L’EMPRISE 67 SORTIR DE LA CULPABILITÉ ET RÉGÉNÉRER LA VIE EN SOI 69 LES ÉTAPES DU PROCESSUS THÉRAPEUTIQUE 70 VERS L’AUTONOMIE AFFECTIVE 86

NEWSLETTER N° 1 89

NEWSLETTER N° 3 95

Ce document est déposé à la Société des Gens de Lettres.

Toute reproduction totale ou partielle est interdite sans accord écrit de l’auteur

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INTRODUCTION

La PNL thérapeutique humaniste se développe à partir du constat suivant, fait

pendant l’enseignement de la PNL :

Les modèles de la PNL sont très puissants et c’est magique de voir les personnes se

transformer tout au long de la formation.

Quand les modèles sont bien menés le sujet touche à sa justesse d’une façon très

profonde et très authentique : la justesse du lien avec lui et avec les autres. Tout est

là, dans la présence à soi et aux autres.

Mais c’est comme si la personne n’avait pas la possibilité d’intégrer complètement

dans sa vie ce qu’elle a expérimenté sensoriellement pendant la formation. Elle

semble l’intégrer partiellement… et elle se transforme partiellement.

Donc, il manque quelque chose. Les modèles ne suffiraient-ils pas ?

Il est frappant d’observer que les stagiaires qui sont également en psychothérapie en

PNL humaniste, parallèlement à la formation, avancent très vite et intègrent plus

facilement la PNL, à la fois en tant que sujets et en tant que praticiens. Par ailleurs

certains stagiaires ressentent le besoin, dans le courant de la formation, de

commencer une thérapie.

Tout se passe donc comme si la pratique des modèles ouvrait un nouvel espace

intérieur et extérieur pour la personne et qu’elle avait besoin en même temps d’être

accompagnée/guidée de façon individuelle et spécialement adaptée à elle pour faire

sien ce nouvel espace, cette nouvelle façon d’être à sa juste place et dans son juste

temps. Il y a besoin d’aller plus loin et plus profond, sinon les résistances c’est-à-dire

la manifestation d’un espace et d’un temps déplacés et étriqués reprennent le

dessus.

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C’est là qu’interviennent le rôle et la place d’un psychothérapeute clinicien formé non

seulement à la PNL, mais à la gestion du processus thérapeutique – qui n’est pas une

suite de modèles ! Un thérapeute compétent, qui a développé un véritable sens

clinique, et congruent, c’est-à-dire, qui manifeste visiblement sa propre intégration de

la PNL : un thérapeute dans la justesse du lien avec lui-même, les autres,

l’environnement (qui a donc fait, en PNL, un travail approfondi sur lui… et qui le

poursuit !) : un thérapeute qui tend chaque jour davantage vers sa « juste autorité ».

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LE META-OBJECTIF DE LA PSYCHOTHERAPIE EN PNL HUMANISTE

Accompagner le patient à réajuster ou structurer – parfois restructurer

complètement – le lien avec lui-même, les autres et l’environnement, autant qu’il le

souhaite et qu’il est prêt à le faire dans ce cadre-là et à ce moment-là de sa vie.

L’accompagner à trouver sa juste place et son juste temps, tant dans sa vie

personnelle que professionnelle.

De mon point de vue, la cause profonde de la souffrance physique et psychique est le

déplacement – voire la coupure – du lien avec soi dans le présent. Le patient souffre

de méconnaître, d’annuler, de rejeter, d’abandonner inconsciemment une part de lui

essentielle (son inconscient, son essence, le Soi…). Le mouvement vivant, à l’intérieur

de lui, s’est arrêté à un moment donné – récent ou plus ancien – et une part de lui est

comme immobile, figée, oubliée, enterrée.

La manifestation de l’arrêt du mouvement vivant peut être corporelle, émotionnelle,

relationnelle… Ce qui importe, c’est de le remettre en route, de rétablir la justesse du

lien avec soi et avec les autres. Le thérapeute va travailler en structure, sur le dedans

et le dehors en même temps (l’intériorité et l’extériorité).

En retrouvant le mouvement vivant à l’intérieur de lui le patient va aussi trouver sa

place dans le monde. Se sentir à sa place dans l’espace thérapeutique, dans sa vie

personnelle, dans sa vie professionnelle. Faire leur place à toutes les parts de lui.

Exister selon son propre rythme et dans le temps présent.

Le méta-objectif de la thérapie en PNL humaniste, pour le patient, est de trouver la

justesse de la présence à soi, aux autres, au monde. Le patient a la responsabilité et la

liberté du nombre de pas qu’il souhaite faire sur ce chemin.

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Chapitre I LA POSTURE DU THÉRAPEUTE

LA BASE DU TRAVAIL C’EST LA POSTURE DU THERAPEUTE, C’EST-A-DIRE SA MISE EN

RAPPORT CONSTANTE ANALOGIQUE ET DIGITALE, AVEC SON PATIENT ET LA FACON

DONT IL SE RELIE A LUI-MEME

La mise en rapport permet d’installer et de renforcer tout au long de la séance la

communication à tous les niveaux, conscients et inconscients (avec toutes les parts du

patient). Le préalable de la mise en rapport est le lien, la connexion que le thérapeute

établit d’abord avec lui-même : sentir son corps, écouter sa respiration, prendre le

temps d’être réellement présent à lui pour pouvoir l’être au patient. Être associé.

A. LA MISE EN RAPPORT EST D’ABORD UN APPRENTISSAGE TECHNIQUE qui se perfectionne au fil des années de formation

1) La calibration

C’est l’observation précise et fine de ce que le patient manifeste non-

verbalement : posture, gestuelle, respiration, mouvements oculaires,

rythme, volume, tonalité de la voix, micromouvements du visage, etc.

Calibration du langage : ce que le patient dit et la façon dont il le dit (canaux

sensoriels, figures du méta-modèle, patterns de langage…)

Il s’agit de voir, d’entendre et de sentir ce que le patient donne à voir et à

entendre, y compris – et surtout ! – ce dont il n’est pas conscient et qui n’est

pas sous son contrôle.

La qualité de la calibration dépend des qualités d’observation du thérapeute et

aussi de sa capacité de véritable attention à l’être unique qu’il a en face de lui.

La calibration est objective. Elle donne des informations et n’invite pas à des

interprétations. Elle va permettre la qualité de la mise en rapport.

2) La mise en rapport analogique

La mise en rapport analogique (avec le comportement non verbal du patient)

est constante : avec sa posture, sa gestuelle, sa respiration, sa voix, ses

mouvements oculaires, etc.

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En PNL humaniste, elle est centrale : le thérapeute va travailler tout le temps

avec l’analogique : c’est par le corps que l’inconscient s’exprime, et 93 % de la

communication passe par l’analogique (cf. travaux de MEHRABIAN).

3) La mise en rapport digitale

Avec le canal sensoriel représentationnel

Par la reformulation

En synthèse

Des mots-clés

Des patterns-linguistiques

Au niveau conscient, la mise en rapport digitale permet au thérapeute de savoir

s’il a bien compris ce que dit le patient, et elle permet au patient de se sentir

compris et sinon, de réajuster.

Au niveau inconscient, la reformulation systématique des mots-clés stimule

l’émergence de l’inconscient d’une façon extrêmement efficace et donc va

permettre plus rapidement l’association du patient à son propre inconscient.

4) La reformulation de l’analogique

Sans interprétation ! il s’agit de mettre des mots sur ce que le thérapeute

observe du comportement ou de l’attitude du patient. Très puissant pour faire

émerger l’inconscient !

Se mettre en rapport – et y rester – permet au thérapeute de faire la même

expérience sensorielle que son patient

Entrer sensoriellement dans le modèle du monde du patient est beaucoup plus

puissant que seulement le comprendre !

Il y a un aller-retour permanent entre la calibration et la mise en rapport :

Plus le thérapeute calibre, mieux il est en rapport

Plus il est en rapport et mieux il calibre.

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Ainsi se crée et se développe tout au long de la séance une communication

multi-niveaux qui implique également le thérapeute dans son être, bien au-delà

de la technique !

B. LA MISE EN RAPPORT EST UN SAVOIR-ETRE : LA JUSTESSE DU POSITIONNEMENT DU THERAPEUTE QUI L’IMPLIQUE DANS TOUT SON ETRE ET L’INVITE A UNE EVOLUTION ET UNE TRANSFORMATION PERMANENTE

1) La mise en rapport gagne en efficacité si le thérapeute est associé à son propre inconscient

Est-il suffisamment à l’écoute de son corps, présent à ses sensations, à ses

émotions, relié à lui-même et à toutes les parts de lui, conscientes et

inconscientes ?

Si oui, il va se laisser guider – informer et inspirer – par son propre inconscient.

2) Être en rapport c’est être dans l’accueil du patient

Dans l’ouverture à son modèle du monde, quelles que soient les différences et

aussi les difficultés qui pourront surgir au fil du travail, dans le respect et

l’accueil.

Dans son aptitude à « comprendre » ce modèle du monde du dedans – cf. 2ème

position perceptuelle. C’est beaucoup plus que créer la confiance. Le patient se

sent consciemment et inconsciemment inconditionnellement reconnu et

accepté dans son être authentique, son essence, et aussi avec ses limitations et

ses souffrances.

3) Être dans une position juste, avec de bonnes frontières

Le thérapeute est dans une position de simultanéité, ni import, ni export, avec

des frontières claires cf. la position de « juste autorité » qui comprend aussi

l’aptitude à poser des limites. cf. page 46.

4) Avoir intégré les présupposés de la PNL

De façon à ce qu’ils ne soient plus seulement des croyances ou des valeurs mais

qu’ils soient manifestés dans le comportement du thérapeute. cf. page 47

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C. LA MISE EN RAPPORT EST UN ACTE THERAPEUTIQUE MAJEUR

C’est prendre le temps de ne rien faire d’autre que d’être là, dans la présence à

soi, dans la présence au patient.

Prendre le temps de regarder et de voir, d’entendre et d’écouter, de découvrir la

personne unique qui est en face de lui, prendre le temps de ressentir – VAKOG

interne et externe éveillé au maximum –

Pour le thérapeute, prendre le temps, c’est aussi laisser au patient son temps et

son espace, son rythme propre, se donner à soi-même son temps et son espace, et

donc se laisser guider par son inconscient qui va lui inspirer des procédures

d’intervention.

Le thérapeute n’est pas pressé de guider ni d’intervenir. Il le fait quand c’est juste.

La mise en rapport n’a rien à voir avec la sympathie ni même l’empathie. On n’est

pas dans l’ordre de l’affectif.

C’est un acte que le thérapeute pose, un choix qu’il fait à chaque instant y compris

dans les moments difficiles de la thérapie pour créer et maintenir la

communication et la relation à tous les niveaux conscients et inconscients.

Un acte dans lequel il s’investit tout entier, avec ses sensations, ses émotions, son

processus interne analogique et digital, ses croyances et critères, l’ensemble de

son méta-programme.

Un acte qui a pour but de manifester au patient qu’il est accueilli, reconnu pour qui

il est, dans son espace et son temps propres, à son rythme.

Se sentant ainsi respecté et reconnu dans les fondements de son être, le patient

pourra apprendre à se respecter lui-même et à se faire respecter des autres, dans

son espace et son temps.

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La mise en rapport est particulièrement nécessaire dans les moments difficiles de

la thérapie, quand les résistances se font plus fortes puisque de grands

changements sont en train d’arriver et que cela fait peur au patient, sans qu’il en

ait forcément conscience. Quand le patient approche de souffrances demeurées

enfouies et que cela lui fait peur encore, et mal. Quand le patient projette sur le

thérapeute des sentiments archaïques de colère, rage, peur, terreur, méfiance,

etc.… Quand il y a affrontement puisque le patient dans son Enfant teste les

limites.

Si la mise en rapport était seulement de l’empathie, elle ne tiendrait plus dans ces

moments là. La façon de tenir/maintenir le rapport et le lien dans la justesse sera

significative de la compétence et de la puissance du thérapeute.

La qualité et l’efficacité de la mise en rapport vont permettre au thérapeute

d’intervenir dans la justesse.

Avant de guider, le thérapeute a besoin de s’informer suffisamment de l’Etat

Présent (E.P) problématique et de le décoder en structure.

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Chapitre II LA TRIADE : diagnostic/objectif/direction de traitement

A. ETABLIR LE DIAGNOSTIC PAR L’EXPLORATION DE L’ETAT PRESENT (ETAT PROBLEME) ET L’EXPLORATION DES RESSOURCES

1) le décodage en structure de l’Etat Présent

Il va permettre de répondre à la question :

Comment le patient s’y prend-il pour être malheureux, insatisfait, dans

l’impossibilité de résoudre tout seul son problème ? (stratégies d’échec)

et dans une relation à lui-même, aux autres, au monde qui n’est pas

juste.

La mise en rapport et la calibration ont déjà apporté beaucoup

d’informations :

o Le patient est-il associé ou dissocié ?

o Quels sont ses canaux sensoriels, au niveau analogique et digital, les

moins utilisés et les plus utilisés.

o Quelles sont ses sous-modalités déterminantes ?

o Comment fonctionnent son index de computation et son index de

référence ? (l’index de référence est l’ensemble des deux index de

computation : le sien propre et celui d’autrui).

Le questionnement du méta-modèle va donner d’autres indications.

Le thérapeute – dès la/les premières séances est à même d’établir les

éléments essentiels du méta-programme, des critères et des croyances de

son patient

2) Le repérage des ressources en structure sur lesquelles la thérapie va s’appuyer

3) Le repérage du point de moindre résistance là où il y a des ouvertures possibles (moins de défenses) et là où on pourra donc commencer à travailler en structure.

Et en même temps, le repérage des endroits de plus forte résistance (lieu de la

croyance pivotale), qu’il vaudra mieux éviter pour le moment !

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4) Le diagnostic psychopathologique

Qui, bien sûr, n’est pas une « étiquette » collée sur le patient, mais qui va

étayer le diagnostic PNL, donner des points de repère pour la direction de

traitement, informer plus précisément le thérapeute de l’importance de la

souffrance du patient et de la nécessité éventuelle de travailler en collaboration

avec un psychiatre ou un médecin généraliste.

L’établissement du diagnostic – même s’il n’est pas encore complet – va

permettre au thérapeute de guider son patient vers la formulation d’un objectif

de thérapie.

B. GUIDER LE PATIENT VERS LA FORMULATION D’UN OBJECTIF DE THERAPIE, EN STRUCTURE

Pourquoi un objectif en structure ?

Parce que l’objectif de contenu amené par le patient à travers sa demande ou sa

plainte est un objectif conscient qui ne tient compte que de la partie apparente de

l’État Présent. Il est évidemment beaucoup plus intéressant de stimuler les

ressources et l’État Désiré dans leur structure, ce qui permettra à l’inconscient et

au conscient du patient de trouver des solutions non seulement par rapport au

contenu qui fait problème mais par rapport à bien d’autres contenus de sa vie.

Un objectif en structure permet d’éviter que le patient fasse effort et se mette

beaucoup de pression pour atteindre un objectif de contenu, ce qui risquerait de

renforcer ses patterns.

Un objectif en structure formulé à la première personne du présent de l’indicatif

sans opérateur modal permet au patient d’entrer dans l’expérience sensorielle de

l’objectif atteint et donc du problème résolu. Le changement commence à l’instant

présent où le patient formule son objectif : il est dedans et peut déjà commencer à

voir, entendre et sentir ce qui, déjà, change dans son corps.

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Il fait alors probablement l’expérience de l’alliance de son conscient et de son

inconscient. L’expérience de l’unité de toutes les parts de lui : Etat interne,

Processus interne, Comportement externe, de la réconciliation du Moi et du Soi.

(Un objectif de contenu est, en général, un objectif du Moi).

L’objectif en structure est donc plus écologique et plus thérapeutique que l’objectif

de contenu. Il va dans le sens d’une plus grande justesse1 de la relation du patient

avec lui-même, les autres et son environnement

La clé pour stimuler un objectif en structure est un travail sur les critères

fondamentaux :

Par exemple : « je vous laisse sentir, voir et entendre ce qui est vraiment important

pour vous quand vous venez me voir, ce que, au fond, vous voulez vraiment vous

donner à vous-même »

Si nécessaire on peut faire une exploration en profondeur de l’intention positive

inconsciente du comportement par rapport à l’État Présent.

Un travail d’association aux mots qui vont venir pour que le patient ressente et

vive dans son corps la justesse (ou non) de ce qu’il dit.

Pour l’établissement de l’objectif en structure, vous pouvez vous référer à la

Newsletter N° 1 ci-jointe en Annexe.

C. LA DIRECTION DE TRAITEMENT

Elle se détermine naturellement

à partir du diagnostic : la structure de l’État Présent limitant et la structure

des ressources à stimuler

à partir de l’objectif en structure du patient.

1 Le concept de justesse se réfère au vécu du patient mais aussi au bon sens et au sens clinique du thérapeute

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La direction de traitement est donc totalement individualisée, adaptée à cette

personne unique que le thérapeute a en face de lui et qui vient le voir à un

moment précis de sa vie. Elle s’appuie sur la conscience et le décodage des

processus limitants et des ressources spécifiques dont le patient a besoin pour

atteindre son objectif.

Elle est à la fois claire et complètement souple, demandant de la part du

thérapeute de la rigueur et de la flexibilité.

Elle n’est pas établie une fois pour toutes, mais elle va s’adapter en permanence

aux réactions du patient : à la façon dont il va avancer vers son objectif et à ses

résistances éventuelles.

C’est dans cette triade : diagnostic/objectif/direction de traitement que va se

révéler le sens clinique du thérapeute :

Sa finesse pour établir un diagnostic précis, juste, approfondi

La qualité de sa mise en rapport et sa capacité d’accueil et de compréhension

sensorielle du modèle du monde du patient

Sa capacité à être relié constamment à toutes les parts de lui conscientes et

inconscientes : EI, PI analogique et digital, CE, et à se relier à toutes les parts du

patient, conscientes et inconscientes.

Son aptitude à se laisser guider par son propre inconscient.

Le sens de la gestion du processus thérapeutique.

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UN EXEMPLE DE SENS CLINIQUE

Le cas d’un homme d’une cinquantaine d’années qui arrive en thérapie parce qu’il

se sent « légèrement dépressif ». Il est consultant et coach, habitué des stages de

développement personnel qu’il suit depuis des années dans toutes sortes

d’approches.

Sûr de lui, séducteur, dans la réussite professionnelle. Sur le plan affectif, il multiplie

les liaisons avec des femmes « toujours plus belles et toujours plus jeunes » et s’en

trouve bien.

Il estime que quelques séances de PNL vont le « remettre d’aplomb » par rapport à

ce petit « passage à vide ». Il désire retrouver son niveau d’énergie habituel.

Comment va se positionner le thérapeute face à cette demande qui est une

demande typique du Moi cherchant à colmater la brèche qui commence à

s’installer dans le système de défenses ?

Face à une structure narcissique manifeste accompagnée d’une forte dissociation,

d’une catégorie de tri « objet » (il considère les autres – et donc lui-même – comme

des objets plus que comme des personnes) et en l’absence d’une véritable demande

de changement, que peut-on faire afin de respecter l’écologie du patient ?

Si le thérapeute répond à la demande du Moi, il va peut être accepter un objectif du

type : « je vais retrouver ma bonne forme habituelle » et il va proposer à son

patient des exercices de dissociation pour éloigner ce petit état dépressif, ou toutes

sortes d’exercices de stimulation de ressources, ou bien encore un travail sur les

niveaux logiques qui va ancrer le Moi dans ses croyances et ses valeurs : « je suis

quelqu’un de bien, j’ai confiance en moi, je me sens relié à moi, aux autres et à

l’univers ».

En effet le patient estime qu’il a un bon niveau de développement personnel avec

« tout ce qu’il a fait depuis des années comme travail sur lui » et également un bon

niveau de développement spirituel.

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Si le thérapeute fait ce choix, il ancre au fond le clivage dont souffre cet homme qui

se coupe depuis des années de son Soi et de sa souffrance, et il va faire une PNL

anti-thérapeutique en passant complètement à côté du problème réel.

Si le thérapeute a un véritable sens clinique, il va tout de suite comprendre que

l’état légèrement dépressif est en fait la manifestation d’une part probablement

très dépressive qui souffre, dans le présent, d’une forte annulation de l’autre part.

Le Soi est écrasé par un Moi omniprésent, tout puissant et qui prend toute la place.

Il est possible que cette part dépressive remonte à l’enfance et qu’elle ait déjà,

alors, été annulée par l’entourage.

Le thérapeute sait que s’il choisit d’aller dans le sens de la demande consciente, il

va renforcer la toute puissance du Moi et donc la violence que le patient se fait

inconsciemment à lui-même. Il sait aussi que si cet homme vient voir un thérapeute

c’est que dans une part de lui – inconsciente – celle qui souffre, il a une véritable

demande.

Comment ne pas entendre ce qui est comme un appel au secours de cette part

écrasée, annulée depuis tant d’années probablement ?

Le thérapeute peut faire le choix d’expliquer son « diagnostic » au patient et de lui

proposer un travail de libération du Soi, en le laissant libre de choisir. Cela peut

marcher et peut-être le patient choisira-t-il effectivement d’aller dans cette voie ou

bien ira-t-il voir un autre thérapeute qui tombera dans le panneau.

Je pense que l’on peut agir plus finement et avec plus de chances de succès, en se

mettant en rapport à la fois avec le Moi et avec le Soi et en travaillant d’emblée

avec la part inconsciente. Car « expliquer », c’est se mettre en rapport avec la part

consciente (le Moi) et « donner le choix « est une illusion puisque le rapport de

forces à l’intérieur du patient est très grand. C’est donc plus probablement le Moi

qui va l’emporter. Le patient est-il vraiment libre et chaque part, à l’intérieur de lui,

existe-t-elle suffisamment pour qu’il y ait vraiment dialogue entre elles et

négociation ?

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C’est une question d’évaluation et donc de diagnostic. Comment le patient parle-t-il

de sa part dépressive ? Est-il déjà à son écoute ? Prêt à l’accueillir ?

Dans le cas qui nous occupe, c’est clairement non : il veut la remettre rapidement

dans le « droit chemin » et il demande de l’aide pour ça. La liberté de choisir est

donc ici une illusion.

En même temps, ce ne serait pas éthique d’imposer au patient une thérapie à « son

corps défendant ». Comment répondre à l’appel de la part en souffrance tout en

entendant la peur du Moi qui se manifeste, par exemple, parce que trois fois de

suite, le patient a annulé au dernier moment le premier entretien.

La première chose pour le thérapeute est de se mettre en rapport avec la part

souffrante et en même temps avec la part consciente (le Moi), donc d’entendre à la

fois la demande – contradictoire – de ces deux parts et de l’accueillir, de se mettre

en rapport avec les deux parts :

« J’entends qu’il y a une part de vous qui veut retrouver la forme et j’entends aussi

une autre part de vous qui souffre d’une dépression légère, une part souffrante. »

Nommer l’existence de chaque part c’est aussi les faire exister. Faire exister le Soi,

lui donner sa place. Les faire exister ensemble. Alors que cela n’a jamais été

possible puisque seul le Moi avait la place. C’est un premier pas vers la résolution

du conflit interne et de la dissociation séquentielle.

Si la part dépressive et écrasée se sent reconnue par le thérapeute, cela va lui

donner la force de se manifester davantage. Le thérapeute peut accompagner son

patient à découvrir qui est cette part, au fond, derrière son côté dépressif. Par

exemple, à l’aide de l’IPI (intention positive de l’inconscient). Si le patient a un

véritable désir de changement stimulé par ce travail, il décidera de poursuivre la

thérapie et rapidement un objectif radicalement différent de la demande du départ

pourra surgir : découvrir qui je suis, créer du lien avec moi, etc.

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Sinon il s’en ira et reviendra peut-être plus tard. Et le thérapeute aura bien fait son

travail d’émergence du Soi blessé – un premier pas vers la guérison de la

dissociation séquentielle.

Dans le diagnostic il est essentiel de voir que la catégorie de tri « objet » « chose »

est centrale dans le méta-programme, d’où l’importance de considérer le patient

comme une « personne », de l’accompagner à se considérer comme une personne

et les autres aussi (direction de traitement).

Quand l’alliance thérapeutique sera établie, ce sera important de ne pas laisser

passer les paroles ou les comportements « tri objet » qui se manifesteront dans le

présent de la relation thérapeutique et d’amener tout de suite les ressources du

« tri personne ».

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Chapitre III COMMENT INTERVENIR ?

A. EN STRUCTURE

Le thérapeute travaille le plus possible sur la structure de l’expérience du patient

en laissant de côté le contenu. Le contenu n’a de nécessité que de permettre le

décodage de l’État Présent et la mise au jour des ressources à stimuler.

Cependant, au début de la thérapie – pendant la ou les premières séances – le

thérapeute peut prendre le temps d’entendre le contenu, autant que le patient a

besoin de le dire. C’est le temps de la mise en rapport, de la calibration, de

l’établissement du diagnostic, de l’accueil du modèle du monde du patient, de la

création de l’alliance thérapeutique.

Peu à peu le thérapeute va proposer un travail en structure, quitte à procéder à

des interruptions de schéma (du contenu) dans le respect et la douceur, en étant

bien en rapport et en guidant le patient à :

S’associer à son inconscient

Formuler un objectif en structure

Contacter des ressources

Élargir son modèle du monde, etc.

B. EN ALTERNANT PACING ET LEADING

Le pacing est l’accompagnement de l’inconscient du patient qui fait en quelque

sorte le travail tout seul !

Il requiert de la part du thérapeute une excellente mise en rapport analogique et

digitale, des qualités d’écoute, de présence, d’accueil.

Le leading, c’est guider plus activement pour stimuler les ressources de

l’inconscient et contourner les résistances éventuelles. Il requiert de la part du

thérapeute un sens clinique développé :

Savoir ce qu’il fait, pourquoi il le fait et comment il le fait

Avoir la capacité de se laisser guider et inspirer par son propre inconscient.

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C. EN STIMULANT L’EXPERIENCE SENSORIELLE ET EN GUIDANT LE PATIENT À S’ASSOCIER

Être associé c’est être « dans » l’expérience subjective qu’on est en train de v ivre

ou « dans » la situation qu’on évoque.

C’est être là, dans tous ses canaux sensoriels, internes d’abord mais aussi externes

(VAKOG interne et externe). C’est habiter son corps.

Être dissocié c’est être – plus ou moins – coupé de son ressenti corporel et de ses

autres sensations. C’est, par exemple, être « dans la tête » et parler « de » son

expérience, en étant dans le contenu et, souvent, avec beaucoup de mots. Ou bien

c’est être dans l’hyperactivité, toujours en train de « faire », sans s’arrêter pour

ressentir.

Être associé c’est donc être en lien avec soi-même, en lien avec son inconscient

(qui s’exprime par la sensorialité et le corps).

Guider le patient à s’associer c’est la base du travail en PNL humaniste. Les

modèles n’auront de véritable efficacité que dans la mesure où le patient sera

associé, relié à sa structure profonde neuro-physiologique. Sinon le travail restera

au niveau linguistique, en structure de surface et ne sera pas intégré.

A certains moments, le choix stratégique du thérapeute pourra être de guider le

patient à se dissocier momentanément d’un État Interne (sensations, émotions)

trop douloureux ou trop submergeant, dans le but de stimuler le processus interne

ou le comportement externe pour rétablir l’équilibre de l’index de computation.

Comment guider le patient à s’associer ?

Cela peut être plus ou moins difficile et plus ou moins long, selon le degré de

dissociation du patient (une séance ou beaucoup plus … !).

Le thérapeute installe un excellent rapport analogique et digital :

Il reformule le plus possible, et même systématiquement, le digital

Il reformule aussi l’analogique

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Le thérapeute crée une transe légère par son ton de voix et stimule les canaux

sensoriels, particulièrement le canal privilégié du patient : il invite le patient à se

laisser ressentir ses émotions ou à se laisser voir ou à se laisser entendre ou à

sentir son corps, écouter sa respiration, prendre le temps.

la phrase clé est : « montrez-moi comment c’est de … » qui va inviter le patient

à entrer dans son expérience sensorielle plutôt qu’à en parler

il peut utiliser le cadre « comme si » : « comment ce serait de… »

il est à l’affût (de par la finesse de sa calibration !) de toute manifestation

analogique : l’ébauche d’un mouvement, un sourire, un pleur, une déglutition,

un changement dans la coloration de la peau ou dans la respiration, les accès

oculaires. Il va pouvoir stimuler la ressource ainsi manifestée par l’inconscient

du patient et l’ancrer.

Par le biais de l’association et de l’entrée dans l’expérience sensorielle, il s’agit de

rétablir le mouvement vivant du patient, le mouvement sensoriel et corporel, le

mouvement de l’inconscient.

Ce mouvement peut être plus intériorisé ou plus extériorisé selon les personnes et

les situations !

Il est important que le thérapeute veille à l’équilibre du VAKOG interne et du

VAKOG externe : le dedans et le dehors en même temps. A l’équilibre de la relation

à la réalité intérieure et à la réalité extérieure, et aussi à leur simultanéité, ce qui

est un facteur essentiel de guérison de la dissociation séquentielle (présente en

particulier dans les problèmes de dépendance).

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Guider un patient à s’associer peut être un travail de longue haleine susceptible de

mettre à l’épreuve la patience et le savoir-être du thérapeute. Peut-être sera-t-il

aidant de travailler sur l’intention positive inconsciente du comportement de

dissociation. Comment faciliter l’émergence d’une part essentielle dont le patient

s’est peut être coupée depuis de nombreuses années pour assurer sa survie et son

bien-être apparent ? Il s’agit là d’un travail thérapeutique de fond : retrouver le

lien à soi, cf. le chapitre sur le Moi et le Soi page 30

LES PIEGES A ÉVITER POUR LE THERAPEUTE

a) Croire que le patient doit s’associer à des émotions et sensations positives

(croyance fréquente chez les PNListes !)

Quand le patient commence à s’associer, à se relier à lui, ce qu’il contacte

n’est pas forcément joyeux ni serein ! Cela peut être des émotions ou

sensations douloureuses du passé récent ou lointain qui étaient restées

enfouies et bloquées par évitement et protection. Ce qui compte, c’est que

cette part annulée commence à pouvoir exister et se montrer ! L’accueil que

le thérapeute – puis le patient – vont en faire sera déterminant dans le

processus thérapeutique. Il est possible que le patient veuille rejeter cette

part douloureuse (« je vais encore plus mal que lorsque je suis venu vous

voir… je ne veux surtout pas retrouver les fantômes du passé… je ne suis pas

là pour souffrir, être déprimé », etc.). Le thérapeute pourra alors expliquer à

son patient le sens du processus thérapeutique et travailler sur les parts en

conflit (modèle de la résolution de conflit interne – modèle sur la Juste

Autorité, etc.)

b) Croire qu’un patient qui contacte très facilement ses émotions – et parfois

d’une façon théâtrale ! – ou qui régresse spontanément de façon habituelle est

associé ! Le thérapeute doit vérifier si l’association est authentique. Est-elle le

fait d’un Soi immature, peu structuré ? ou peut-être d’un Moi habile qui a tôt

fait de comprendre ce qu’attend le thérapeute ? etc.

c) Être vigilant par rapport à la mode du « sentir à tout va ».

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De nombreuses approches de développement personnel prônent

l’exclusivité du « sentir », ouvrant ainsi grande la porte à la toute puissance

éventuelle : « si je le sens, c’est bien, alors j’y vais » ! C’est sans doute un

phénomène de retour du balancier par rapport aux approches qui favorisent

excessivement la réflexion et l’analyse, ou à l’inverse, le comportement et

l’action.

Je pense que nous sommes faits à la fois pour sentir, penser et agir, avec un

« index de computation » équilibré entre l’EI, le PI, le CE.

Et que nous avons aussi à être attentifs aux réactions comportementales,

cognitives et émotionnelles des autres face à nos ressentis, cf. l’index de

référence.

Certes nous avons à réhabiliter le « sentir » et les émotions qui avaient bien

perdu leur place. Ne leur donnons pas toute la place. Le sentir – sensations

et émotions – ne représente qu’un tiers de la réalité intérieure et qu’un

sixième de la réalité tout court !

Le travail d’association permet à l’inconscient – par le biais de la sensorialité

et du corps – de prendre sa place. Le patient apprend peu à peu à découvrir

les ressources infinies de son inconscient et à le laisser faire, à se laisser faire

par lui.

L’objectif de la thérapie en PNL humaniste est de rétablir l’équilibre et

l’alliance du conscient et de l’inconscient.

Le patient apprend à être là, complètement là, présent à lui – à toutes les

parts de lui – présent aux autres et présent à l’environnement. Il vit l’unité

de son corps et de son esprit. Il expérimente qu’il y a juste à laisser venir, à

laisser faire. La Vie est là.

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Il a la sensation d’être à sa juste place et dans son juste temps (dans

l’expérience sensorielle il n’y a ni passé, ni futur, seulement le présent), il

fait l’expérience d’être relié à lui, d’être en lien avec les autres dans la

sécurité intérieure.

A ce moment, dans la relation patient/thérapeute, il n’y a plus besoin de

tellement de mots. Ils se raréfient et ils se densifient.

S’il y en a , ils sont simples et disent l’essentiel : la richesse et la beauté du

mouvement vivant revenu.

Pour le patient, il s’agit d’une expérience fondatrice, à la fois intérieure (très

intime) et relationnelle : en lien avec le thérapeute – le dedans et le dehors

en même temps -!

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Chapitre IV STIMULER LES RESSOURCES DE L’INCONSCIENT

Le méta-objectif de la thérapie est de développer l’alliance du conscient et de

l’inconscient, l’alliance de la réalité intérieure et extérieure, de contribuer à

l’élargissement du modèle du monde du patient.

A. L’INDEX DE COMPUTATION

L’équilibre et l’interaction permanente entre :

l’EI (état interne : sensations et émotions)

le PI analogique et digital (la réflexion et l’aptitude à comprendre/saisir un

mode de fonctionnement chez soi ou chez autrui : la « pensée » du conscient

(PI digital) et la « pensée » de l’inconscient (PI analogique)

le CE : comportement externe (l’action).

Cela fait partie du diagnostic de base de l’Etat présent que de décoder comment le

patient « gère » son index de computation : qu’est-ce qui est le moins/le plus

développé ? Comment se fait la circulation entre les trois aspects ?

a) Plus le patient va s’associer, plus il va ressentir dans son corps ses sensations et

ses émotions (EI). Quelle que soit la situation il apprend à prendre le temps

d’écouter, d’entendre ce que son corps lui dit.

b) Il va apprendre à réfléchir à ce qu’il ressent et à y mettre des mots (PI) :

Par exemple, il ressent une chaleur à l’intérieur de lui ou son pied qui s’agite,

etc. il comprend qu’il est agacé, énervé, en colère…

Par rapport à quoi ou par rapport à qui ?

Cette colère est-elle une colère du présent en relation avec la situation de

maintenant ?

Ou est-elle une colère du passé (de l’Enfant qui recontacte la souffrance

d’autrefois…) ?

Cette colère lui appartient-elle ou est-elle la répétition de ce qu’il a vu/entendu chez

des figures d’autorité du passé ?

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Peut-être aussi, est-elle le reflet de ce qui se passe chez son interlocuteur.

Est-il juste pour lui d’exprimer sa colère maintenant ou plus tard ?

Comment va-t-il le faire, avec le maximum de justesse, afin qu’elle ait toutes

les chances d’être entendue par l’autre ? Comment dire à l’autre ce qu’il

ressent et qu’il l’entende ?

Ce passage par le PI digital et analogique peut se faire très vite ou prendre plus de

temps.

C’est un temps nécessaire pour éviter le passage à l’acte, c’est-à-dire le passage direct

de l’EI au CE (« je suis furieux alors je le frappe » - je suis peiné alors je fais la tête,

etc.) – j’ai du désir alors je le mets en acte

Le patient est alors à même de choisir son comportement : ce qu’il va dire ou ce

qu’il va faire, avec le plus de justesse possible.

L’émotion n’a de sens et d’utilité que si elle est intégrée à la réflexion, au

discernement et au comportement.

L’équilibre et la fluidité de l’index de computation sont une constante de la

psychothérapie en PNL humaniste et ont besoin d’être souplement réajustés en

fonction des situations et des personnes.

L’important n’est pas de stimuler l’émotion à tout prix ni non plus de passer son

temps à analyser les souffrances passées.

Mais l’index de computation du patient ne suffit pas (réalité intérieure). Il y a aussi à

tenir compte de l’index de computation de l’autre/des autres (réalité extérieure).

L’ensemble des deux index de computation forme l’index de référence.

B. L’INDEX DE REFERENCE

Si le patient ne s’en tenait qu’à son propre index de computation, le risque serait

qu’il reste centré sur lui et sur ses besoins (1ère position perceptuelle), sans tenir

compte – suffisamment compte – de l’existence et des besoins d’autrui. Porte

ouverte aux rapports de force : domination et toute puissance !

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c’est l’expérimentation sensorielle de la 2ème et de la 3ème positions

perceptuelles qui vont ouvrir cet espace de prise en compte d’autrui : son EI –

PI – CE.

Comment tenir compte à la fois de soi et de l’autre/des autres/de

l’environnement ?

La justesse de cette double prise en compte est donc plus importante que ce que

l’on ressent.

Le ressenti subjectif n’est donc qu’un sixième de la réalité.

Le patient fait cet apprentissage au fil de la thérapie

en osant dire ses ressentis, ses besoins, ses réflexions

en faisant des demandes aux autres par rapport à ses besoins, désirs, etc.

en vérifiant auprès d’autrui la justesse de ses pensées ou intuitions

concernant l’autre

en demandant à l’autre ce qu’il ressent, ce qu’il désire, ce qu’il pense,

comment il va agir, etc.

C. LE TRAVAIL SUR LES CRITERES

Le patient apprend à mettre au jour ses critères :

Qu’est ce qui est vraiment important pour lui, :

dans cette situation, par rapport à cette personne, dans sa vie d’aujourd’hui.

A les hiérarchiser

A discerner les critères du passé et les critères du présent, donc à les actualiser ou

réajuster.

A exprimer ses critères, à en tenir compte et à demander aux autres d’en tenir

compte.

A tenir compte également des critères d’autrui, même s’ils sont difficilement ou

maladroitement exprimés !

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Le fait de tenir compte des critères d’autrui est à différencier évidemment des

comportements de soumission (par exemple s’oublier, se sacrifier…).

Le travail sur les critères est très aidant pour permettre au patient de discerner ce

qui est juste pour lui dans sa vie d’aujourd’hui, à la fois dans sa relation avec lui-

même, avec les autres et avec son environnement.

Respecter un critère essentiel pour soi peut s’avérer prioritaire et donc plus

important que ce qu’on ressent ou que ce qu’on désire.

D. L’INTENTION POSITIVE DE L’INCONSCIENT (IPI)

En référence au présupposé : « tout comportement est généré par une intention

positive de l’inconscient ».

C’est sans doute l’outil le plus couramment utilisé en PNL humaniste.

Avec un ton de voix hypnotique qui va stimuler l’inconscient du patient et

permettre de « descendre » progressivement vers l’intention la plus profonde. (si

la question est posée « dans la tête », elle recevra une réponse du conscient, sans

grand intérêt)

Exemple : -« et quand vous avez ce comportement de …probablement vous vous

donnez quelque chose de très important pour vous, peut-être même d’essentiel ou

de vital ».

Réponse du patient

Reformulation du thérapeute : « et quand vous vous donnez… peut-être y a-t-il

quelque chose d’encore plus positif, d’encore plus important… que vous vous

donnez.

Réponse du patient

Reformulation du thérapeute. Ainsi de suite…

Ce travail sur l’IPI constitue une excellente façon dès la/les premières séances

d’ouvrir le modèle du monde intérieur du patient.

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Le patient découvre – sans s’y attendre et en étant souvent très touché – une part

de lui (son inconscient !) dont il ne soupçonnait peut-être même pas l’existence !

Cet outil ouvre la voie au travail sur l’objectif en structure, puis plus tard au travail

sur les parts de soi. Il peut servir de vérification écologique avant une désactivation

d’ancre négative (cf. page 57). Il peut permettre de comprendre « du dedans » la

fonction d’un symptôme : un appel souvent désespéré d’une part de soi qui n’a

d’autre façon d’exister et de se faire reconnaître/entendre que celle-là.

Utilisé très souvent, tout au long de la thérapie, cet outil simple invite le patient à

sortir du jugement sur lui-même (autocritiques, dévalorisations, manque de

confiance en soi…), à mieux comprendre son propre fonctionnement, à découvrir

son inconscient comme un ami, etc.

Il peut aussi être utilisé pour permettre au patient de mieux saisir le

fonctionnement d’autrui.

Du côté du thérapeute, il peut être aidant pour mieux comprendre et accueillir le

modèle du monde du patient (surtout dans le cas de comportement socialement

ou éthiquement difficilement acceptables !)

E. LE TRAVAIL SUR LES PARTS DE SOI

Travail fondamental en PNL thérapeutique humaniste.

1) Le modèle de résolution de conflit interne permet au patient de découvrir sensoriellement une/des part(s) de lui qu’il ignorait ou qu’il jugeait négativement.

Travail profond d’émergence de l’inconscient et qui se fait en structure, dans

l’objectif que le patient puisse faire la place, à l’intérieur de lui, à toutes les

parts. Les faire se rencontrer, dialoguer, négocier, faire alliance.

2) Le modèle sur la Juste Autorité : le Moi et le Soi

Modèle central en PNL thérapeutique humaniste

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Il est l’approfondissement du modèle de résolution de conflit interne et il

manifeste l’importance du travail sur le dedans et le dehors en même temps

(construction de la relation à soi et aux autres).

Il se fait en structure et par rapport au présent.

Il a pour objectif l’avancée vers la résolution des rapports de force avec les

autres (sortie de la soumission et de la domination) et des rapports de force à

l’intérieur de soi, entre le Moi et le Soi. Il permet d’aller vers sa juste autorité.

Il peut être utilisé à n’importe quel moment de la thérapie (et même en

développement personnel), tout entier ou par séquences.

Il est conçu également pour éclairer le thérapeute dans son diagnostic et pour

lui permettre une action thérapeutique par la mise en rapport avec le Soi du

patient.

Il est particulièrement utile dans le traitement des dissociations séquentielles

(où une part de soi ne peut exister que si elle exclut l’autre) et des clivages,

puisque la finalité du modèle est l’existence simultanée du Moi et du Soi, à

partir de la réhabilitation du Soi et du retournement du Moi limitant en Moi

ressource.

Le thérapeute se met en rapport avec la part blessée, souffrante, celle qui porte

le symptôme et qui est en même temps l’essence, le Soi2

Le thérapeute se situe par delà le contenu de la souffrance du patient, il se met

en rapport avec la structure, l’identité de cette part qui souffre de ne pas avoir

sa place, de n’être pas reconnue par l’extérieur, peut-être, mais surtout à

l’intérieur par le patient lui-même : domination du Moi et dissociation simple

ou prise de pouvoir alternative du Moi et du Soi et dissociation séquentielle.

Au-delà du système de défense et de protection, le thérapeute se met en

rapport avec cette part profonde, subtile, écrasée, étouffée, terrorisée, parfois

presque morte et qui cherche désespérément de l’aide : le Soi. 2 Soi : dans l’acception psychologique et non spirituelle du terme

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C’est sans doute pour la sauver que la personne arrive en thérapie. Écrasée par

qui ? Par le Moi qui a tenté, à sa façon – la meilleure façon possible – de la

protéger pour assurer la survie. Simplement aujourd’hui ce n’est plus

d’actualité. Il n’y a plus de danger, donc plus besoin d’avoir peur, et chaque part

peut trouver sa place, son espace à l’intérieur de la personne, être reconnue.

Peut-être faudra-t-il faire tout un travail pour rassurer le Moi qui a peur de

perdre sa place, d’être rejeté par le Soi, de ne plus exister… Le piège pour le

thérapeute est d’en rester au Moi, d’être séduit par ses beaux discours, par son

apparente ouverture et tolérance, en particulier dans les cas de dissociation

séquentielle où le patient n’apporte dans le cabinet thérapeutique que la part

qui va bien, qui est « montrable ». Le Moi peut se déguiser très habilement –

pour garder sa suprématie – et revêtir des aspirations « nobles », spirituelles,

humanitaires… manifester des émotions touchantes.

Qui véritablement parle à l’intérieur du patient ? Le Moi ou le Soi ?

Le thérapeute a besoin de discernement et surtout d’avoir fait sur lui-même le

travail de libération et de maturation du Soi. Sinon il y a tous les risques qu’il se

laisse prendre aux apparences.

Le thérapeute a besoin d’être en rapport lui-même avec son Soi, avec la Vie en

lui, d’être vraiment vivant.

Par sa calibration et son sens clinique il va détecter chez son patient cette part

qui ne demande qu’à être vue, entendue, reconnue et à devenir plus vivante. Se

mettant en rapport avec elle, il va aussi, du coup, la guider vers la vie, parce

qu’il la voit, l’entend, lui parle, l’accueille… et déjà elle existe !

Comment se fait-il qu’il y ait cette relation de pouvoir à l’intérieur du patient,

entre le Moi et le Soi ?

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De par l’éducation, la culture, le Soi n’a pu se développer dans sa liberté et dans

le respect. Il a été violenté, dénigré, dévalorisé ou peut-être le Moi a-t-il été le

seul à être stimulé (bien faire les choses, faire plaisir aux autres, avoir de bons

résultats scolaires…)

L’enfant a-t-il pu être suffisamment respecté, reconnu et encouragé dans ses

talents propres, dans sa différence, dans l’établissement du lien juste avec lui-

même, avec les autres, avec le monde ? Sans dévalorisation ni survalorisation

de lui-même, dans le respect d’autrui, des règles, de la Loi ?

Il y a besoin de guérison de cette part là : l’Enfant blessé, que l’on va effectuer

en structure.

Pour paraphraser Alice Miller (le thérapeute est « l’avocat de l’Enfant

« intérieur). Le thérapeute se doit d’être l’avocat du Soi emprisonné dans la

peur, la honte, la culpabilité. Soumis à la dévalorisation ou à la tyrannie du Moi

qui reproduit bien souvent les comportements parentaux du passé.

Vrai travail d’éveil et d’émergence de la vie. Comme un apprivoisement.

La capacité d’accueil, de bienveillance, de non-jugement du thérapeute est

déterminante. Si le Moi se sent jugé, il devient encore plus défensif. Si le patient

vient voir le thérapeute, c’est que quelque part – dans une part – il est prêt, pas

forcément à tout changer mais à faire un pas, donc à se mettre en marche.

C’est un mouvement qui commence, on sort de la posture figée.

L’erreur du thérapeute pourrait être de vouloir que le patient fasse plus d’un

pas, avance plus vite et plus loin sur le chemin de la libération et de la liberté.

Comment le thérapeute peut-il s’abstenir de tout désir, de toute attente, de

tout projet, à la fois par rapport au contenu et à la structure de la vie du patient

Il a besoin de tendre au mieux vers sa juste autorité afin d’éviter les jeux de

pouvoir avec le patient (c’est-à-dire les pièges tendus par le Moi) qui ne feraient

que réactiver le conflit interne du patient entre le Moi et le Soi. Cf. Newsletter

N°3 ci-jointe en annexe.

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Chapitre V LA GUERISON DU PASSE, EN STRUCTURE

Elle n’est pas forcément nécessaire ni, d’ailleurs, souhaitée par le patient.

Il peut s’agir du passé récent ou plus ancien, voire archaïque (prénatal ou néo-natal).

Elle se fait en structure et le contenu n’est qu’un support pour décoder le plus

précisément possible le type de ressources que le patient a besoin de s’apporter.

Elle n’a pas pour objectif que le patient connaisse/comprenne/analyse son histoire,

mais qu’il puisse réajuster la relation à soi et à la réalité extérieure de façon à ce qu’il

sorte de ses patterns et vive son présent dans plus de liberté.

Elle peut s’opérer de différentes façons :

le travail avec la ligne du temps qui a pour effet de libérer l’espace et le temps

présent, en gardant le lien avec les ressources du passé et en étant ouvert à ce qui

vient (cf. les différents modèles de travail sur la ligne du temps)

l’intégration des expériences traumatiques (cf. les modèles du Dr Gisela Perren

Klingler en traumatologie)

le travail de deuil (cf le modèle de G. Kohlrieser)

(je rappelle que, lorsqu’il y a un deuil traumatique, il est nécessaire de traiter le

traumatisme avant de proposer au patient le travail de deuil (qui, sinon, ne peut se

faire puisqu’il est bloqué).

La guérison de l’Enfant intérieur

La construction des Parents intérieurs.

A. LA GUERISON DE L’ENFANT INTERIEUR

Elle se fait grâce aux modèles de changement d’histoire, changement de

croyances, au travail régressif et à la création des Parents intérieurs.

Là encore, il s’agit de guider le patient à entrer dans des expériences sensorielles

ressources. Le thérapeute doit savoir décoder quelle est l’expérience sensorielle

ressource pour cette personne précisément, à ce moment donné de sa vie.

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Plus la ressource va être précise et ajustée, correspondre exactement aux besoins

et à l’État Désiré du patient aujourd’hui, plus elle sera efficace, c’est-à-dire

porteuse de changement.

Pour répondre aux besoins elle doit répondre aux manques et aux limitations :

L’ajustement entre l’État Présent et l’État Désiré est capital.

C’est le sens clinique du thérapeute qui lui permet d’affiner toujours plus et

d’individualiser l’État Présent et l’État Désiré : la précision, la qualité, l’adéquation

du diagnostic PNL sont déterminantes.

Le thérapeute va travailler au point de moindre résistance et faire bouger les méta-

programmes les plus accessibles au changement, ce qui aura pour effet de

remettre en mouvement l’ensemble de la roue des méta-programmes. Jusqu’à

arriver à la croyance pivotale sur laquelle l’identité et le processus défensif se sont

construits, Cf. modèle du changement de croyance pivotale.

Quand le patient touche à la croyance pivotale, s’il est associé, il est en contact

avec la douleur de l’Enfant liée à cette croyance : chagrin, peur, terreur, détresse,

dépression, rage, sensation d’abandon…

Il est alors essentiel que le thérapeute stimule l’IPI (l’intention positive de

l’inconscient) puis la compassion de l’adulte d’aujourd’hui pour cette part Enfant.

Puis on va accompagner le patient à se mettre en méta-position de façon à ce qu’il

puisse bien saisir la distance, le décalage entre cette situation passée et sa vie

présente.

On va l’inviter à mettre au jour ses critères d’aujourd’hui, puis sa nouvelle

croyance génératrice à laquelle on va l’aider à s’associer sensoriellement.

Ce modèle est très beau et très puissant. Pour certains patients sans doute sera-t-il

suffisant pour que la nouvelle croyance soit intégrée.

Pour d’autres – dont le système défensif et protecteur est plus installé – ce sera un

pas seulement vers l’intégration future, mais un pas déterminant.

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Comment dès lors continuer la thérapie sans faire et refaire une suite de

changements de croyances, mais avec l’objectif que le patient puisse intégrer de

plus en plus complètement ses nouvelles croyances génératrices ?

Le problème dans l’État Présent consiste en ce que le patient a une représentation

douloureuse de son passé. Il se vit – à tort ou à raison – comme une victime.

Nous savons bien qu’il ne sert à rien ou pas à grand-chose de le « raisonner » ou

de le pousser à changer directement de comportements dans la vie présente.

Ce qui a besoin de changer c’est la réalité (et non plus la représentation de la

réalité) sensorielle et vécue dans le présent du lien avec lui et avec toutes les parts

de lui.

Il a donc besoin de ressentir la réalité de la souffrance de sa part Enfant qui a été

tellement forte qu’il a pu mettre en place une croyance inconsciente aussi

fortement limitante pendant toutes ces années et encore aujourd’hui !

Pour avoir de la compassion encore faut-il voir, entendre et ressentir la peur,

terreur, chagrin, etc., au-delà de toutes les rationalisations (« c’est oublié »,

« c’était normal », « c’est pas si grave »…) qui ne sont que l’expression de la

violence et de l’abandon que la personne aujourd’hui se fait à elle. Comment elle

prend le relais des figures d’autorité cf. : modèle sur la juste Autorité.

Le lien avec soi se crée au fil du temps même si le modèle ouvre la voie. Il se

construit jour après jour, comme une relation d’amour.

Pour accompagner le patient à transformer progressivement la relation avec lui-

même on peut utiliser le modèle du changement d’histoire de vie et aussi la

construction des Parents intérieurs.

B. ETUDE DE CAS

Quand elle arrive dans mon cabinet Éliane se présente comme une belle femme de

38 ans, d’une élégance très stricte et très soignée et apparemment sûre d’elle. Très

vite, elle me dit qu’elle ne supporte plus le décalage entre l’image qu’elle donne et

la réalité de qui elle est.

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Elle réussit très bien professionnellement mais sa vie affective est un « désastre ».

Elle a, dit-elle, un tel besoin d’être aimée qu’elle tombe amoureuse de « n’importe

qui » et qu’elle ne parvient pas à établir une relation affective, solide et durable.

C’est ce qu’elle me demande de l’aider à faire : sa demande consciente.

Je l’accompagne progressivement à découvrir comment cette soif d’amour tournée

vers l’extérieur est le reflet du manque quasi-total d’estime et de respect pour elle-

même, et comment elle se mène la vie dure. Au bout de 3 séances, elle formule

ainsi son objectif en structure : « je suis douce avec moi ».

S’associer sensoriellement en prenant tout son temps à cet objectif comme s’il

était déjà réalisé est très bouleversant pour elle. C’est comme si s’ouvrait un

nouvel univers !

De fait, dès les jours suivants elle commence à se donner de la douceur et à se

faire plaisir en même temps. Elle change de coiffure, de style vestimentaire, elle se

fait masser, etc.

Je lui propose des modèles simples (par exemple, les niveaux logiques) pour ancrer

cette nouvelle façon d’être avec elle-même, en l’accompagnant à s’associer

toujours plus à sa douceur. Elle me dit combien c’est bon et nouveau pour elle et

elle commence à comprendre comment elle s’y prenait jusqu’ là pour être dure,

voire même intransigeante avec elle (et avec les autres), jamais satisfaite, répétant

ainsi le comportement de sa mère avec elle (stratégies d’échec et de réussite- IPI –

recadrage – le Moi et le Soi).

Peu à peu, d’elle-même, elle met au jour le manque d’amour de son père et de sa

mère, l’importance des carences affectives qu’elle a subies, et elle commence à

contacter la souffrance, la détresse, la dépression de l’enfant qu’elle a été, dès sa

vie prénatale probablement (non désirée puis directement rejetée affectivement,

appréciée pour ses résultats scolaires uniquement, avec une mère froide et

distante, un père absent et préoccupé seulement de sa réussite apparente.

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J’évalue qu’elle est prête pour entamer le processus de guérison de cette part

Enfant et je lui propose plusieurs changements d’histoire et puis un changement

de croyance.

La croyance limitante pivotale qui émerge est « personne ne m’aime » confortée

par ses échecs amoureux depuis qu’elle est adolescente.

C’est en la faisant s’associer aux besoins de cette part d’elle aujourd’hui que surgit

plus précisément la croyance limitante : « il n’y a personne pour moi ».

Surgissement accompagné de fortes émotions d’abandon.

A partir de là, le Parent intérieur, maternel d’abord parce que plus archaïque, peut

commencer à se dessiner et à se construire sensoriellement : une mère douce,

aimante, présente, tendre, qu’elle se représente physiquement très concrètement,

qu’elle voit et qui la regarde, qui lui parle – et elle entend sa voix et ses mots – qui

la touche et la prend dans ses bras.

Quand cette bonne mère intérieure est là et qu’Éliane est bien associée, la

croyance pivotale change d’un coup : « maintenant il y a quelqu’un pour moi ».

Beau travail très émouvant de lien avec soi qui va constituer pour Éliane une vraie

révolution intérieure. Le Moi devient un Moi ressource pour le Soi abandonné qui

peut dès lors commencer à exister, à se manifester.

Là nous sommes dans l’ajustement entre l’EP et l’ED. Du coup l’objectif se

réajuste : « je suis en lien avec moi, j’apprends à m’aimer » et nous permet de

poursuivre le travail sur le présent, en structure :

Comment, concrètement, va-t-elle s’y prendre pour être dans son objectif ?

Puis viendra la construction d’un Père intérieur, présent et protecteur pour

l’Enfant.

Certains patients auront besoin de faire un travail régressif approfondi.

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Le thérapeute ne proposera ce type de travail que s’il évalue que le Moi du patient

est suffisamment structuré, avec de bonnes frontières, afin de ne pas risquer

d’ancrer une pathologie éventuelle. Il veillera à ce que la traversée des émotions

douloureuse archaïques aboutisse à la création de nouvelles ressources pour le

patient dans un lien d’amour et de protection avec lui-même, par le moyen de la

stimulation immédiate, en fin de travail, des Parents intérieurs.

L’objectif de ce type de travail demeurant toujours la création de la compassion du

patient pour lui-même et cette part Enfant, qui permettra l’établissement d’une

relation nouvelle/renouvelée avec lui-même dans le présent de sa vie

d’aujourd’hui.

L’émotion archaïque bloquée puis libérée par le biais du travail régressif : terreur,

rage, chagrin, désespoir, etc. indique l’endroit précis où la ressource a besoin

d’être apportée par le Parent intérieur pour que la vie recircule.

Le travail émotionnel n’a pas d’intérêt en soi. Ce n’est pas l’expression – exacerbée

et même violente dans certains types de thérapies – des émotions qui guérit. C’est

la ressource que le patient s’apporte à lui-même à l’endroit précis de la souffrance,

qui le guérit.

De même, le parentage ou reparentage du thérapeute, me semble inutile car

déplacé : le patient n’a pas besoin d’un bon parent extérieur, mais d’un bon parent

intérieur. Ne sont nécessaires que sa capacité d’accueil et de compassion pour la

souffrance de l’Enfant.

Certains thérapeutes pourraient se laisser envahir par la souffrance du patient, se

laisser piéger par le contenu et le récit du contenu douloureux de son histoire.

Dans ce cas la thérapie risque d’être interminable parce que les souffrances sont

incessamment ancrées.

L’histoire du patient, dans son contenu, n’a d’intérêt pour la thérapie que comme

indicateur et révélateur du travail à faire en structure, dans la relation du patient

aujourd’hui avec toutes les parts de lui.

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C. LA CONSTRUCTION DES PARENTS INTERIEURS

Elle peut s’effectuer tout au long de la thérapie.

Il s’agit d’accompagner le patient à créer des parts de lui- maternelle et paternelle

– qui lui apportent bienveillance, attention, tendresse, amour, protection, sécurité

intérieure, etc.

C’est un travail de construction de parts de soi complètement libre. Les parents

intérieurs n’ont rien à voir avec les parents extérieurs. Ils sont créés pour répondre

aux besoins et aux manques de l’Enfant intérieur : plus ils seront exactement

ajustés aux manques plus ils seront utiles. Cette précision va s’affiner au cours de

la thérapie. Il s’agit d’un processus et une fois ne suffit pas !

C’est la mère idéale et le père idéal pour l’Enfant intérieur dans le présent de la vie

du patient. Il peut les construire aussi merveilleux qu’il le souhaite !

Les parents intérieurs sont là pour apporter des ressources concrètes dans la vie

présente chaque fois que le patient en a besoin. La création et l’entretien

permanent de ce lien avec eux est sensorielle et s’exprime par le VAKOG.

Ils vont permettre au patient de transformer sensoriellement et concrètement la

relation avec lui-même : il apprend progressivement à se donner à lui-même ce

qu’il n’a pas reçu et donc à combler ses manques.

En conclusion, le travail de guérison du passé se fait donc en structure : il n’est pas

question d’écouter pendant des séances (des années… !) le patient dire, raconter,

analyser, comprendre les souffrances, les peurs, les colères du passé (= le

contenu).

Il s’agit bien d’accompagner/guider le patient à se faire une autre représentation

de son passé de façon à ce qu’il puisse être intégré et ne plus parasiter sa vie

d’aujourd’hui (stratégies d’échec, croyances limitantes, etc…).

Intégrer ne veut pas dire annuler comme si ça n’avait pas existé ou comme si ça

n’avait pas d’importance. Ce n’est pas non plus se focaliser sur le passé au point

que le présent peut en être complètement perturbé.

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Le travail de guérison du passé permet au patient d’avoir une ligne du temps

satisfaisante pour lui en structure : il est de plus en plus présent, relié à un passé

qui ne l’encombre/ni ne le parasite plus et qui peut être riche de ressources.

Ouvert sur le futur sans attente ni angoisse, mais dans la confiance. Il est dans la

présence, à lui-même, aux autres, à la Vie.

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Chapitre VI L’UTILISATION DE LA RELATION THÉRAPEUTIQUE et du TRANSFERT COMME OUTIL MAJEUR DE GUERISON

L’analyse de la relation thérapeutique permet au thérapeute de :

décoder précisément où se situent les limitations inconscientes du patient, dans sa

relation à autrui (ici : le thérapeute), dans sa relation à l’environnement

(comportement du patient face au cadre et aux règles) et donc dans sa relation à

lui-même. (quelles parts de lui projette-t-il à certains moments sur le thérapeute ?)

ce décodage affiné de l’Etat Présent donne une information exacte sur l’endroit où

le patient a besoin de s’apporter des ressources.

En ce qui concerne la relation du patient à autrui et à son environnement, le

thérapeute n’a comme source d’information que ce que celui-ci lui en dit. Ce

« dire » du patient est filtré par ses méta-programmes, croyances, critères, etc.

D’où l’importance capitale – comme source d’information de la relation du patient

à la réalité extérieure – de tout ce qui va se passer dans le cadre de la relation au

thérapeute et à la thérapie : sentiments/sensations, pensées, comportements,

croyances, etc.

Et, en particulier, toutes les projections que le patient va faire sur le thérapeute et

que l’on peut appeler des transferts3 - positifs et négatifs – qui vont jalonner le

processus thérapeutique.

Les réactions du patient au cadre thérapeutique, aux règles et les projections qu’il

fait sur le thérapeute sont, en quelque sorte, l’unité de mesure de la relation du

patient à autrui et à l’environnement. Elles constituent un outil thérapeutique

majeur en PNL humaniste, dans l’objectif que le patient découvre son propre

fonctionnement en structure, et s’apporte des ressources pour réajuster sa

relation présente à la réalité extérieure et intérieure.

3 L’utilisation pratique du transfert en PNL thérapeutique n’a rien à voir avec l’utilisation que la psychanalyse en fait

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L’UTILISATION THERAPEUTIQUE DES TRANSFERTS DU PATIENT

Par le transfert positif le patient exprime inconsciemment son besoin d’amour, de

reconnaissance, de sécurité. C’est le reflet très précis des manques du passé par

rapport aux figures d’autorité et donc de ce qu’il a besoin d’apprendre à se donner

à lui-même, dans sa vie d’aujourd’hui.

Par exemple le patient se montre avide de l’attention du thérapeute : il cherche à

prolonger les séances au-delà du temps posé, il appelle souvent en dehors des

séances, il manifeste une admiration excessive ( !) pour son thérapeute, il tombe

amoureux de lui (ou d’elle…), etc.

Le rôle du thérapeute est :

d’accueillir et de valider ces sentiments et comportements, de montrer au

patient combien il est touché par ces manifestations d’amour, d’admiration, de

reconnaissance : c’est émouvant et beau.

d’accompagner le patient à faire le tri entre ce qui appartient à la réalité du

présent et ce qui est une expression du besoin de l’Enfant intérieur

de guider le patient à répondre lui-même aux besoins de son Enfant par la

construction de ses Parents intérieurs

de tenir fermement le cadre et les règles qu’il a posés, dans le respect de la

déontologie de la profession.

Par le transfert négatif le patient contacte plus ou moins inconsciemment toutes

sortes d’émotions douloureuses reliées à son passé (rage, peur, terreur, chagrin,

sentiment d’abandon ou de rejet, méfiance, etc.) et qu’il va probablement mettre

en acte dans le cadre de la thérapie par rapport aux règles. Il est persuadé que ce

qu’il ressent s’adresse au thérapeute.

Le rôle du thérapeute est là aussi,

d’accueillir et de valider ces sentiments et comportements,

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de prendre la responsabilité de ce qui lui appartient dans le présent de la

relation thérapeutique et qui a pu susciter l’entrée dans le transfert négatif

du patient,

d’accompagner le patient dans un travail émotionnel et régressif par rapport

aux figures du passé, puis dans un travail de construction de ses Parents

intérieurs,

d’être très ferme dans le fait de ne pas accepter des paroles ou des

comportements violents du patient à son égard, car cela ne ferait

qu’accroître la confusion entre le passé et le présent,

de tenir le cadre et la règle tout en acceptant que le patient choisisse la

transgression : une fois informé du sens et de l’importance de ce qui se joue

dans le processus thérapeutique ; il a la liberté et la responsabilité de

poursuivre ou non sa thérapie.

de rester le plus possible dans sa « juste autorité » en évitant les positions

de soumission et/ou de domination que le patient cherche à tout prix et

inconsciemment à lui faire prendre, pour ancrer ses croyances limitantes.

L’affrontement peut être, dans certains cas, très fort et si le thérapeute n’est

pas dans sa justesse, il fait obstacle de façon majeure, à la guérison du

patient.

D’où l’importance, pour le thérapeute, d’avoir fait un travail sur lui approfondi et

d’être aussi en supervision continue de façon à pouvoir analyser son contre-

transfert et continuer à soigner d’éventuelles blessures réactivées par le

comportement du patient.

Le contre-transfert du thérapeute n’est pas seulement une réaction au transfert

positif ou négatif du patient. Il est constitué de tout ce qui se passe chez le

thérapeute (état interne, méta-programmes, croyances, critères…) en relation avec

la thérapie du patient.

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Dans le cadre thérapeutique, le patient fait l’expérience sensorielle d’un lien juste

avec l’autre (= le thérapeute), dans le présent

La justesse et la qualité de la relation entre le thérapeute et son patient sont un

facteur essentiel de guérison : accueil, bienveillance, respect, protection, fermeté,

de la part du thérapeute.

L’objectif est que le patient puisse modéliser inconsciemment et consciemment à

la fois cette justesse de la relation à soi-même qu’il voit chez son thérapeute – et

qu’il va pouvoir intégrer – et à la fois la justesse de la relation entre eux deux :

l’intégration du Lien et de la Loi.

Si le thérapeute, dans son comportement, se montre comme n’étant pas dans le

soin et le respect de lui-même, et de toutes les parts de lui, s’il se montre dans le

pouvoir avec son patient – Sauveur, Persécuteur – ou bien Victime4, ou bien s’il est

froid, peu investi, comme un technicien qui viendrait réparer une machine, ou

encore s’il est sévère, jugeant, critique, que va modéliser le patient ?

Que donnons-nous à modéliser au patient ?

Le thérapeute se doit d’être vigilant pour réajuster constamment sa place dans sa

relation à lui-même et au patient, et tendre au mieux vers sa juste autorité.

4 cf. le concept du triangle dramatique en Analyse Transactionnelle

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Chapitre VII LE THERAPEUTE DANS SA « JUSTE AUTORITE »

A. LE THERAPEUTE POSE CLAIREMENT LE CADRE ET LES REGLES PUIS IL LES TIENT :

Il pose le cadre : psychothérapie, développement personnel ou coaching et ce

que cela implique dans sa façon de travailler ainsi que dans le respect de la

déontologie de la profession (en particulier l’absence de relations personnelles

ou professionnelles) cf. charte de déontologie de la FF2P (Fédération française

de psychothérapie et de psychanalyse)

il pose les règles sans les « proposer » (position de soumission) ni les

« imposer » (domination), par rapport au temps et à l’argent qui sont les

indicateurs principaux et suffisants de la relation du patient à la réalité

extérieure.

Il est inutile de poser d’autres règles parce qu’elles vont de soi (non-violence,

respect…) et surtout parce qu’elles ne sont pas des indicateurs suffisamment clairs,

par exemple : à partir de quand y a-t-il non respect ou violence et sous quelle

forme ?

Ce qui a trait au temps et à l’argent, c’est clair et précis : le temps précis de la

séance, le prix, la nécessité de décommander dans un délai clairement fixé en cas

d’impossibilité de venir à la séance (sinon elle est dûe).

Les règles sont un instrument de mesure (donc très précis !) de la relation du

patient à la réalité extérieure (à autrui, à la figure d’autorité : le thérapeute, à

l’environnement : le cadre thérapeutique).

Les règles sont un outil thérapeutique majeur.

C’est leur seule fonction. Et donc, ce n’est pas la peine d’en mettre beaucoup !

La position du patient par rapport aux règles va varier pendant la thérapie et ce

sera évidemment nécessaire d’analyser ensemble ce qui est en train de bouger – et

tant mieux – dans la relation du patient à la réalité extérieure.

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Il va de soi que le thérapeute « autorise » la transgression : s’il empêche, juge ou

rejette un manquement à la règle. Il passe à côté de ce qu’une part du patient

cherche à dire.

Le travail va consister à laisser émerger ce que cherche à dire, montrer, faire

entendre cette part du patient qui s’exprime à travers la transgression de la

règle.

Après ce travail d’émergence, le patient saisira, de lui-même, le sens et l’intérêt de

la règle. Parfois, cela peut prendre plusieurs séances et dans ce cas le thérapeute

ne doit pas lâcher : il doit tenir la règle, quelque soient les raisons invoquées par le

patient pour justifier sa transgression.

La transgression du cadre ou des règles est souvent le signal du passage au

transfert négatif et donc de l’approfondissement de la thérapie : que cherche à

manifester une part inconsciente du patient : qu’est ce qui a besoin d’être vu,

entendu, pris en compte et qui ne pouvait l’être jusqu’à maintenant ? C’est donc

très positif en structure !

B. LE THERAPEUTE MANIFESTE SON INTEGRATION DES PRESUPPOSES DE LA PNL

Si les présupposés de la PNL ne sont pour le thérapeute qu’une valeur ou une idée

sympathique et qu’il ne manifeste pas leur intégration dans son comportement

avec le patient, il n’est pas congruent. De plus il restreint considérablement

l’efficacité et la puissance des modèles.

J’ai déjà parlé du présupposé sur l’intention positive inconsciente et de ses

applications :

« Tout comportement est généré par une intention positive de l’inconscient »

Deux autres présupposés me paraissent également essentiels par rapport au

savoir-être du thérapeute :

« Toute personne a les ressources pour parvenir à son objectif »

« La carte n’est pas le territoire ».

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1) « Toute personne a les ressources pour parvenir à son objectif »

C’est la croyance de base du thérapeute et c’est beaucoup plus qu’une valeur :

le thérapeute a une foi inébranlable dans les ressources de son patient et

spécialement dans les ressources du Soi pour entrer dans le mouvement de la

vie. Il ne lâche jamais, du moins en structure, sinon cela signifierait un abandon.

De nouveau le Moi serait vainqueur.

Comment distinguer la foi dans les ressources du projet, de l’attente ou du désir

du thérapeute ? L’attente, le projet, le désir sont dirigés vers le futur. Quand le

thérapeute croit fermement dans les ressources de son patient, il est dans le

présent.

Avoir foi et laisser-faire : un savoir être ! et aussi pouvoir accepter que les

ressources se manifesteront plus tard ou… ailleurs.

Le problème avec la PNL, c’est que les outils et les modèles sont si puissants

que le thérapeute risque d’être piégé par le « faire ». Il risquerait de faire les

modèles les uns après les autres et ça peut marcher… un temps… sans avoir

aucun sens clinique !

Le sens clinique s’apprend et il s’appuie sur le travail sur soi que le thérapeute a

fait et continue à faire pour être au mieux dans le savoir être c’est-à-dire la

justesse du lien avec lui-même, avec le patient et avec le monde.

Si le thérapeute est trop touché par la souffrance du patient, il risque

d’entrer dans une position de pouvoir (export ou « projection ») en voulant

bien faire et en étant sincère, par exemple par la prise en charge excessive

de son patient. Il a des frontières poreuses.

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Peut-être d’ailleurs cela est-il pour lui une motivation inconsciente à faire ce

métier : aider, soulager la souffrance, montrer le chemin, prendre en charge,

porter, et par là se sentir utile ou important, avoir sa place, exister. Sans doute

est-ce la répétition du passé : de ce qui s’est passé réellement ou plus

subtilement, des tentatives de l’Enfant pour y arriver. Si elles ont été des

échecs, le métier de thérapeute est alors comme une revanche inconsciente :

maintenant ça marche avec les patients ! effectivement ils demandent de

l’aide… D’où l’importance pour le futur thérapeute d’avoir fait ce travail de mise

au jour de ses motivations inconscientes avant de commencer à prendre des

patients (après c’est plus dur parce que l’installation en tant que thérapeute est

un ancrage très fort du déplacement éventuel).

Cela implique donc un travail sur les frontières entre le thérapeute et le patient

(et chez le thérapeute, un travail de séparation entre passé et présent, donc de

guérison du passé).

Un autre risque, pour le thérapeute, est d’être trop touché et blessé par la

colère, l’agressivité, la violence du patient et d’entrer dans une position

« d’identification » (import), donc de soumission.

Le thérapeute risque aussi de ne pas être suffisamment touché (ses frontières

sont des murs) : « après tout c’est au patient de se débrouiller seul, il a les

ressources ! »

2) « la carte n’est pas le territoire : ce présupposé invite à l’acceptation de la différence, particulièrement :

du rythme du patient. Il peut avoir un rythme très lent, alors que le

thérapeute est pressé de le voir aller mieux !

de ses résistances, de son conflit interne : une part qui ne peut/ne veut pas

changer

de son non-désir de changer. Par exemple : il veut juste ne plus souffrir de

son symptôme.

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Le thérapeute risque d’être impatient et en colère, dans un Moi autoritaire,

parce que « tout ça est tellement long alors que la solution est là toute

proche » ! ou bien aussi parce que le patient arrête la thérapie « beaucoup trop

tôt ».

Intégrer réellement les présupposés de la PNL demande au thérapeute un vrai

travail sur soi !

C. LE THERAPEUTE S’ABSTIENT DES RELATIONS DE POUVOIR AVEC SON PATIENT : SOUMISSION/DOMINATION.

Le thérapeute risque d’être dans la domination par :

La prise en charge de son patient et de sa souffrance : qui le thérapeute

continue-t-il à prendre en charge inconsciemment en exerçant ce métier, et

quel type de patients particulièrement ?

D’où le nécessaire travail de mise au jour des motivations inconscientes et

d’analyse du contre-transfert.

Le besoin compulsif de faire, décider, penser, sentir à la place du patient

La tentation de manipuler le patient (pour son bien !)

quand il a, par exemple, le projet, l’attente, le désir qu’il fasse tel ou tel

changement dans sa vie (réussir son examen, changer de travail, affronter

son patron – ou son conjoint – divorcer, etc.) .Le thérapeute croit savoir

mieux que le patient ce qui est bon pour lui. Peut-être projette-t-il sur lui

ses propres difficultés ou réussites…

le désir que la thérapie avance, aille vite ! annulation du rythme propre du

patient qui peut-être très lent

lassitude ou énervement du thérapeute parce que la thérapie n’avance pas

comme lui le voudrait (trop de résistances !)

désir/attente/besoin que le patient poursuive sa thérapie alors qu’il exprime

le désir d’arrêter

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le contrôle excessif du processus thérapeutique. Par exemple l’interdiction

de la transgression.

Pas d’espace de rébellion pour le patient.

Le thérapeute risque d’être dans la soumission s’il n’ose pas « être aux

commandes » et qu’il laisse le patient tenir la barre et conduire la navigation. Cela

peut arriver quand le patient a l’habitude d’être dans le pouvoir, de prendre les

choses en main, de contrôler ce qui se passe. Si le thérapeute laisse le patient dans

son pattern, il l’ancre et c’est anti-thérapeutique. D’où l’importance du diagnostic

PNL et de la direction de traitement. Comment garder le pouvoir et le contrôle du

processus thérapeutique sans que le patient se sente incompris, rejeté,

persécuté ?

D’où l’importance du travail là aussi - sur le contre-transfert : d’où vient la

difficulté du thérapeute à tenir la barre à la fois dans la douceur et la fermeté ? à

exister et se montrer dans sa puissance.

soumission dans la difficulté ou l’impossibilité de poser les règles et le cadre

clairement et surtout de les « tenir » dans ces phases de la thérapie où le patient a

besoin de s’opposer à la figure d’autorité, de transgresser les règles et où il

contacte des peurs, des rages archaïques, de la violence liées aux figures du passé

(cf. la gestion du transfert négatif). C’est là que se manifeste, le plus, la juste

autorité du thérapeute et là qu’elle est le plus mise à l’épreuve (le thérapeute face

aux « coups de boutoir » et à la violence parfois perverse du patient. Va-t-il

s’effondrer, devenir lui-même persécuteur ou simplement laisser tomber, c’est-à-

dire démissionner de son rôle de thérapeute (c’est toujours la solution de facilité

utilisée spontanément par les thérapeutes de toutes obédiences qui ne sont pas

formés à la gestion du transfert négatif et qui, en laissant tomber, au lieu de

« tenir » jusque dans l’affrontement, renforcent finalement la difficulté et donc la

souffrance du patient alors qu’il est peut-être prêt à la traverser).

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Cette compétence du thérapeute nécessite qu’il soit bien installé dans sa justesse

et dans sa sécurité intérieure ; Il peut tenir les limites et en même temps garder le

lien.

Prenons l’exemple du patient qui ne peut venir à une séance pour une bonne

raison (maladie d’un enfant, empêchement professionnel majeur) et qui ne

décommande pas dans les délais (posés par la règle). Le thérapeute lui demande

de régler la séance manquée. Il se peut que le patient soit furieux, se sente

totalement incompris, qu’il ressente cela comme tout à fait injuste, inhumain,

intolérable. Au point qu’il veuille tout arrêter.

Si le thérapeute « cède » et accepte le non règlement de la séance ou s’il propose

« moitié/moitié », il répond au niveau conscient, en se montrant compréhensif et

humain, mais il passe complètement à côté de ce qui se joue au niveau

inconscient, alors qu’il s’agit très probablement de quelque chose de central qui va

faire avancer la thérapie d’un bond : le patient en direct avec des émotions

« oubliées » de son passé = l’immense douleur d’être incompris par une figure

parentale, d’être confronté à l’injustice de la vie (décès prématuré d’un parent,

d’un frère ou d’une sœur, etc.).

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Le rôle du thérapeute est d’accueillir la fureur, la douleur du patient c’est-à-dire de

se mettre en rapport et d’entendre à travers les mots excessifs et violents adressés

au thérapeute, la grande douleur (rage, peur, chagrin) de l’Enfant et donc de faire

la place à cette part blessée qui surgit brusquement sans, pour autant, lui donner

le pouvoir. Ne pas accepter, en tout cas dans la durée, la confusion que le patient

fait entre le présent et le passé, entre le thérapeute et la figure d’autorité du

passé. Certains thérapeutes acceptent de recevoir, au fil des séances, la violence

verbale du patient. Ils sont ainsi dans la soumission à un Enfant fou de rage ou/et

de douleur qui prend le pouvoir d’une façon déplacée. Pour être dans sa juste

autorité, le thérapeute doit garder le lien à la fois avec l’adulte du présent (ne pas

le rejeter, ne pas arrêter brutalement la thérapie) et avec l’Enfant ( accompagner le

patient à faire le tri entre le passé et le présent) et en même temps garder le cadre

et tenir la règle (la Loi)

Avec l’adulte :

Ne pas accepter d’être traité avec non respect voire même violence.

Demander que le patient respecte la règle (par exemple, dans le cas cité,

qu’il paye sa séance), et tenir bon.

Avec l’Enfant : faire preuve de bienveillance, de compassion et de fermeté.

L’enfant a besoin de recevoir des limites, d’être « contenu » dans sa douleur,

de comprendre ce qui se passe pour ne pas faire n’importe quoi.

Position très difficile à tenir pour le thérapeute. Sa justesse va être

déterminante pour la guérison du patient. Justesse qui a besoin d’être

réajustée tout au long des séances, faite à la fois d’accueil et de fermeté

quand c’est nécessaire. Parfois, véritable affrontement, mais c’est la

possibilité pour le patient d’apporter la guérison aux parts de lui les plus

meurtries et les plus enfouies.

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La règle/le cadre et tout ce qu’ils suscitent dans le processus thérapeutique sont

un outil thérapeutique majeur dans une véritable thérapie c’est-à-dire un

processus de changement au niveau de la structure de l’identité (basculement des

croyances pivotales).

Ces passages de transgression de la règle, d’affrontement à la figure d’autorité

sont évidemment indispensables dans la thérapie des thérapeutes : quand ils

auront traversé – plusieurs fois sans doute – les passages de transfert négatif, ils

seront dans leur compétence et leur congruence en tant que psychothérapeutes,

ils manifesteront leur propre intégration de la Loi et du Lien, dans leur juste place

et leur juste autorité.

Le thérapeute a besoin de construire sa sécurité intérieure

C’est le Moi défensif qui est dans la recherche du pouvoir sur l’autre. Le Moi du

thérapeute veut contrôler le patient, le diriger, savoir à sa place, le conseiller, il est

dans le projet ou d’ans l’attente qu’il change. N’oublions pas que le Moi défensif

est protecteur du Soi : Son IPI (intention positive de l’inconscient) est de permettre

au Soi d’exister, d’avoir sa place, d’être reconnu comme bon thérapeute…

(toujours en référence externe). Plus le Moi est défensif, plus le Soi, c’est-à-dire ici

l’Enfant, a souffert. La volonté de pouvoir du Moi est à la hauteur de la souffrance

de l’Enfant et de son impossibilité à être lui, à exister de façon naturelle, à être

respecté dans son espace et son temps. La volonté de pouvoir est en corrélation

avec la peur et avec le manque.

La sensation de sécurité intérieure est la base, la clé de voûte du lien avec soi, les

autres et l’environnement.

Notre système de défenses est basé sur la peur :

Peur de mourir, d’être tué (in utéro déjà)

Peur d’être rejeté/abandonné, parce que pas désiré ou pas du sexe qu’on

attendait

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Peur de ne pas être aimé pour qui on est : mais pour ce qu’on fait … :

résultats scolaires, carrière, etc.

Peur de ne pas être protégé des dangers : pas de limites claires

Peur d’être intrusé/violé dans son espace corporel et/ou psychologique

Peur de manquer (de nourriture, d’argent, de pouvoir, d’amour, de

reconnaissance…

Ces peurs sont à la fois un vécu réel de l’Enfant et une représentation qui n’ont pu

être intégrés. Elles demeurent dans le présent du sujet et se manifestent sous

forme de croyances limitantes, critères désajustés, Etats Internes inadéquats,

comportements déplacés, etc.

En structure, le méta-objectif de la formation d’un thérapeute est donc de

développer la sécurité intérieure c’est-à-dire un lien avec soi tranquille, paisible et

plein.

Notre système de défenses est basé aussi sur le manque qui nous pousse à

toujours rechercher à l’extérieur ce qui pourrait remplir notre vide intérieur. Dans

quelle mesure le métier de thérapeute serait-il l’expression de notre compulsion

effrénée et jamais assouvie à combler notre vide intérieur ?

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Chapitre VIII DE LA THERAPIE BREVE (une séance) A LA THERAPIE LONGUE, VOIRE TRES LONGUE (quelques années)

A. La personne peut avoir une demande ponctuelle par rapport à un problème particulier présent et cela peut se résoudre facilement en une ou deux séances grâce à un modèle approprié à la situation.

Par exemple : désactivation d’ancre négative, débriefing, positions perceptuelles,

modèle du deuil, résolution de conflit interne, etc.

Il s’agit souvent d’un problème de contenu : un ancrage négatif, un traumatisme

une difficulté de communication, une décision à prendre. Le thérapeute est là pour

stimuler les ressources et ça marche tout de suite.

Peut-être y aura-t-il besoin de quelques séances supplémentaires, mais le travail

sera toujours basé sur la stimulation des ressources.

Le thérapeute peut choisir de travailler sur le Moi ou sur le Soi, ou sur les deux en

même temps !

B. Le patient souhaite opérer des changements plus étendus dans la relation à lui, aux autres et à son environnement.

Cela implique un travail plus profond, voire très profond de remaniement, en

structure, et demande de la part du thérapeute une formation approfondie et un

vrai sens clinique accompagné d’un travail sur soi dans la durée.

Il s’agit d’un processus de guérison qui peut aller de quelques mois à quelques

années.

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UN EXEMPLE DE THERAPIE BREVE

Par le modèle de désactivation d’une ancre négative (collapse)

TEMOIGNAGE DE MARIE

Exercice de PNL sur l’inconscient positif et les ancrages kinesthésiques

L’hiver dernier, j’ai eu un accident de moto. Rien de grave, une simple glissade

dans un virage en sortant d’un rond point, par temps de pluie. Je n’ai eu aucune

blessure grave, juste quelques muscles écrasés et beaucoup de courbatures. Je

me suis surtout fait une grosse frayeur.

Après 4 mois sans oser remonter sur la moto, j’ai décidé de la reprendre pour

me balader alors que les beaux jours arrivaient. Mais les sensations de plaisir et

de liberté avaient laissé place à cette sensation très désagréable de glissade dès

qu’un virage se présentait. Il m’était devenu douloureux d’utiliser ma moto alors

qu’elle avait toujours représenté pour moi une compagne de promenade et de

réel plaisir.

Hélène m’a alors proposé de réaliser cet exercice de PNL.

Avant de m’expliquer la manière dont l’exercice allait se dérouler, nous avons

mis en évidence le contexte de l’accident, ce qui me posait problème aujourd’hui

et ce que je souhaitais trouver par la suite comme sensations. Ce qu’il était

également déterminant de mettre en évidence était « l’écologie », c’est-à-dire

tenter de comprendre ce que mon inconscient voulait me transmettre comme

message. Si ce message signifiait qu’il ne fallait plus que je remonte sur ma

moto car c’était trop dangereux, alors il n’aurait pas fallu faire cet exercice pour

m’aider à retrouver mes sensations.

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Le contexte :

La matinée avait été difficile car je sortais d’une discussion très tendue avec

mon amie. J’étais fatiguée et pas en conditions pour prendre la moto, la tête

pleine de paroles et le corps empli de tension nerveuse. J’étais aussi en retard

pour me rendre au repas familial. Il n’était donc pas prudent que j’utilise la moto

comme moyen de transport, mais c’était le plus rapide.

Le problème :

Ce qui me posait problème dès que je reprenais la moto était cette sensation

désagréable et douloureuse de glissade dans chaque virage. Je ressentais cette

crispation extrême qui m’empêchait de me faire plaisir. En réalité, je n’avais plus

confiance dans ma moto. Il est connu que quelques années après avoir passé le

permis, le conducteur prend (trop) confiance dans sa conduite et perd alors la

prudence qui le caractérisait. C’était sans doute un peu le cas…

Mon souhait :

Ce que je voulais, c’était de retrouver du plaisir dans la conduite, tout en restant

prudente. Retrouver la confiance nécessaire, tout en connaissant mes limites et

celles de la moto. Vivre dans le présent, profiter de ces instants de bonheur et de

liberté.

Hélène m’a ensuite expliqué comment allait se dérouler l’exercice et nous avons

débuté, assises face-à-face.

Dans un premier temps, je devais me remémorer mon état lors de la chute : mes

émotions, mes sentiments, mes douleurs, mes pensées…

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C’est venu rapidement. Un état de mal être. Des émotions fortes et mélangées.

De la peur évidemment, peur des voitures qui arrivent derrière moi, peur de me

faire mal lors de la chute, de rester coincée sous la moto… Et puis de la colère.

Celle, contre moi-même, de faire mal à ma moto, de l’abimer, mais aussi de ne

pas arriver au repas familial, d’avoir été imprudente malgré ma vitesse réduite,

de faire peur à mes parents qui m’attendent et qui ne se doutent pas de

l’accident. De la colère aussi contre ma moto, de m’avoir trahie en glissant ainsi,

de ne pas me protéger.

Les larmes coulent pendant que je me retrouve dans cette scène qui m’a

fortement marquée. Tous les détails me reviennent aisément malgré cette

douleur intérieure. Je n’en avais pas reparlé en détails depuis l’accident et je me

libère un peu. Lorsque je revois la scène, mes yeux se tournent

automatiquement vers la gauche, vers les images de cet évènement passé qui

continue à me marquer.

Une fois ces sensations revenues, Hélène me pose un ancrage kinesthésique à

l’endroit de mon choix. Je décide de le poser sur l’extérieur de mon genou droit,

celui qui a cogné contre le bitume lors de la chute et qui est resté bleu pendant

des jours. Elle me demande de ressentir profondément ces sensations

douloureuses et les ancre à cet endroit précis, tandis que ma jambe droite

devient chaude. Un court « balayage » de quelques minutes me permet de me

remettre de mes émotions, les sensations partent doucement. Le ré-ancrage

permet alors à Hélène de vérifier qu’en posant à nouveau ses doigts sur mon

genou droit, les sensations de mal-être reviennent instantanément. Ca

fonctionne bien.

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Nous passons ensuite à la 2ème phase de l’exercice.

Il s’agit d’imaginer et de ressentir les sensations positives que je souhaite

retrouver, en me référant à mon passé (celles déjà ressenties) et/ou en en

inventant de nouvelles. A ce moment, mes yeux se tournent vers la droite :

l’avenir et le fameux virage à droite. Je m’imagine assise sur ma moto, installée

bien confortablement, de manière stable, les pieds ancrés solidement sur les

repose-pieds, les jambes épousant les formes de ma moto, collées au réservoir.

Je conduis alors ma moto avec plaisir, je l’écoute et elle m’écoute, la visière de

mon casque est relevée et je sens l’air frais sur mon visage. Quelles que soient

les méandres de la route, tout est simple et facile. Il suffit d’appuyer sur le

guidon pour tourner. Rien d’autre à faire qu’à observer l’environnement, me

sentir simplement avancer sur la route, écouter le ronronnement du moteur,

ressentir les vibrations de ma moto, respirer cette liberté tant recherchée. La

liberté d’aller et venir, la liberté de m’écouter et de me faire plaisir, la liberté

d’être uniquement dans le présent, la liberté de ne penser à rien, la liberté de

maîtriser mes actions et les réactions de ma moto. Toutes ces sensations sont

absolument délicieuses.

Hélène effectue alors le 2ème ancrage. Je lui demande de le situer sur mon genou

gauche, quasiment en symétrie du 1er. Comme lors de la 1ère phase, ma jambe

devient rapidement chaude. Un balayage me permet d’évacuer ces sensations.

Je me lève, respire profondément, bois quelques gorgées d’eau. Une fois assise,

Hélène vérifie que l’ancrage fonctionne bien. Elle pose ses doigts sur mon genou

et un grand sourire apparaît sur mes lèvres, les bonnes sensations reviennent

instantanément. L’ancrage est bien posé.

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Arrive ensuite la 3ème phase de l’exercice.

Cette phase consiste à réunir les deux ancrages posés précédemment afin de

créer une nouvelle sensation kinesthésique. Hélène appuie alors simultanément

sur les deux points d’ancrage. Les sensations de chaleur ressenties sur chaque

cuisse lors des deux 1ers ancrages reviennent et remontent vers ma poitrine. Elles

se rejoignent là. Je ressens cette chaleur douce et confortable. Je me sens bien,

comme dans du coton, et je me laisse aller.

C’est étonnant. Je me vois alors sur ma moto, dans un virage à droite. Je ne

ressens pas les sensations négatives et douloureuses de la 1ère phase de

l’exercice, ni les sensations positives et agréables de la 2ème partie. Je suis juste

là, sur ma moto et je me sens tourner facilement, tout en restant concentrée sur

ce que je fais. Aucune information ne parasite cet instant. Ma moto, la route et

moi, rien d’autre. Pendant que je vois ces images, mes mains sont ouvertes,

l’une tournée vers l’autre et le bout de mes doigts se frôlent dans une sensation

agréable. Il s’agit d’un auto-ancrage qui se fait spontanément. Cette phase dure

un certain temps et Hélène me parle, mais je n’ai aucun souvenir de ses paroles.

Je suis dans ma bulle. Je sens que mon corps et ma tête sont liés, et que ce que

je ressens est juste, me convient et me correspond. Je me sens aussi plus calme,

plus sereine dans le rapport avec ma moto.

L’exercice se termine ainsi. Nous revenons sur ce que mon inconscient positif a

voulu me donner comme message. Il semble désormais clair que le jour de ma

chute, je n’étais pas suffisamment à l’écoute de moi-même, de mon corps ni de

ma tête. Mon inconscient a voulu me donner ce message, simplement m’avertir.

Si je ne l’avais pas écouté, le prochain accident aurait pu être plus grave.

Hélène précise que les effets ne sont pas immédiats et qu’ils viendront sans

doute au fur et à mesure. Il me suffit de me remettre dans les bonnes conditions

et que je prenne le temps de refaire cet auto-ancrage juste avant de monter sur

ma moto.

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Quelques semaines plus tard :

Je suis remontée sur ma moto avec une vraie envie de me faire plaisir, mais

aussi avec l’appréhension que l’exercice n’ait pas fonctionné et ne donne aucun

résultat. Les 1ers jours, j’ai continué à avoir quelques sensations désagréables

lors des virages, mais bien moins qu’avant l’exercice. Et puis petit à petit, je me

suis sentie mieux, plus en confiance et plus dans le plaisir.

A présent, je me sens bien. Les sensations sont bonnes, même si je sais

désormais qu’une glissade est très vite arrivée et qu’il est nécessaire de rester

prudente, tout en me faisant plaisir.

Cet exercice m’a réellement aidée à retrouver du plaisir et une forme de liberté

qui me manquaient depuis l’accident et qui me font du bien.

……………..

Merci Marie de ce beau témoignage. Ce modèle, très puissant et en même temps

très simple, me paraît trop peu souvent utilisé par les psychothérapeutes en PNL.

Dommage !

Avant de le proposer à quelqu’un il est indispensable de vérifier s’il est écologique

et bien adéquat à la situation. Cela renvoie au sens clinique du thérapeute. On

peut utiliser pour cela l’intention positive de l’inconscient. Nous avons vérifié

ensemble avant de faire le modèle, si cette chute pouvait être un signal de son

inconscient pour que Marie arrête de faire de la moto, auquel cas le collapse

n’aurait pas été adapté.

L’exploration de l’IPI lors de la chute, permet de mettre au jour que Marie se

donne d’être prudente, de continuer à l’être (alors qu’il y aurait une possibilité de

rouler plus vite et de faire moins attention). Et surtout, de s’écouter plus, de tenir

davantage compte de ce qu’elle ressent. (Ce jour là, étant donné son état

émotionnel perturbé, elle n’aurait pas dû prendre sa moto).

C’est donc OK de faire le modèle du collapse.

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C’est intéressant de voir combien ce travail, au-delà du contenu (retrouver du

plaisir et de la confiance en moto), touche à la structure du lien de Marie avec son

inconscient : être davantage à l’écoute de ce qu’il lui signifie et lui faire plus

confiance, se faire plus confiance.

C’est, au fond, le méta-objectif de cette brève séance !

.

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UN EXEMPLE DE THÉRAPIE LONGUE :

Voici l’étude de cas de Brigitte FRADIN, parue dans mon livre « De la dépendance

amoureuse à la liberté d’aimer» (éditeur EYROLLES).

Il m’a paru intéressant de demander à une psychothérapeute de relater à son tour le

déroulement d’une psychothérapie avec l’une de ses patientes, afin que le lecteur ait

une représentation plus précise d’un chemin possible de guérison de la dépendance

amoureuse.

Brigitte FRADIN-DRAKE est psychothérapeute certifiée en PNL humaniste et titulaire de

la certification européenne de psychothérapeutes (CEP). Elle reçoit en consultation,

notamment, des patients victimes de violences perverses. Voici l’histoire de Claire, qui

a réussi, au terme de sa psychothérapie, à sortir de la violence psychologique dont elle

était victime dans son couple, en travaillant sur sa culpabilité et en réparant sa blessure

narcissique.

Un travail thérapeutique

Lorsque Claire est venue me consulter, j’ai vu arriver une femme blessée, cassée,

disqualifiée, ne croyant plus en elle, « pompée » par un individu pervers, détruite au

plan narcissique, n’ayant plus aucune estime d’elle-même, et étant perdue dans le

désamour d’elle-même.

Claire a quarante ans et exerce une profession libérale dans laquelle elle s’est beaucoup

investie. Issue d’une famille d’agriculteurs, elle est l’aînée, et la seule fille, d’une fratrie

de cinq enfants.

De l’espérance de l’amour au désenchantement

Dès l’âge de six ans, Claire assume des travaux ménagers pour décharger sa mère. Elle

doit, entre autres, préparer les repas pour toute la famille, neuf personnes au moins

grands-parents compris. Et, dès ses sept ans, elle doit en plus garder ses frères, car elle

est selon son père la plus sage. Cela la met dans une position délicate vis-à-vis d’eux,

qui l’ont détestée pour cela.

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Claire a été une enfant excessivement exploitée, devant se débrouiller seule face à ce

qui lui était demandé. En la contraignant de cette manière, ses parents lui ont volé son

enfance.

Elle quitte ses parents et s’assume complètement à partir de l’âge de dix-huit ans. Elle

travaille pour financer ses études supérieures.

Son père est un homme de pouvoir qui a besoin d’être reconnu socialement. Il assume

beaucoup de fonctions extra-professionnelles. Il sait se faire aimer et apprécier de tous.

À la maison en revanche, il est très dur avec Claire et ses frères. Il est violent et

méchant. Elle n’a aucun souvenir d’une parole gentille et encore moins de

manifestations d’affection venant de lui.. Il n’a pas reconnu ce qu’elle a réussi, pas

même avant de mourir.

Sa mère est une femme plaintive, toujours malheureuse, qui se met à pleurer dès que

quelque chose ne se passe pas comme elle le voudrait. Elle subit la perversité de son

mari et le fait payer à ses enfants. Elle les manipule et se fait prendre en charge par

Claire.

Il y a treize ans, Claire rencontre Julien, son compagnon actuel, avec lequel elle aura

trois enfants, deux garçons et une fille.

Au départ, elle est attirée par Julien qui, pourtant, est d’un accès difficile, se livrant peu.

Elle se prend au piège de sa séduction, et veut persévérer dans cette relation qui

s’annonce compliquée. Au début de leur relation, il rompt à plusieurs reprises, dit avoir

besoin de temps pour s’engager. En fait, il ne s’engagera jamais vraiment avec elle.

Claire s’accroche à lui. Elle veut juste fonder une famille avec un mari gentil qui fait

attention à elle. Elle est optimiste et pleine de vie.

Avec Julien, Claire choisit quelqu’un qui ne la prend pas en compte, et qui la dévalorise

en permanence. Il lui parle durement, l’insulte. Tout ce qu’elle fait n’est jamais assez

bien, et est sujet à critique, ou à comparaison avec ce que font les autres.

Ils n’ont plus de vie sexuelle depuis trois ans, c'est-à-dire depuis la naissance de leur

fille. Claire n’a plus aucun désir pour lui. Ils ne se parlent plus que pour les contraintes

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de la vie quotidienne. Julien se comporte de manière infantile, se positionnant en rival

de ses propres enfants. Il lui reproche de prendre trop de place, voire de l’étouffer. Il

l’oblige à subvenir aux besoins de la famille. Finalement, elle prend en charge tous les

soucis du couple et de la famille, et gère toutes les contraintes, sans que son

compagnon s’implique en quoi que ce soit. Elle s’est souvent sentie seule dans les

moments graves et douloureux de sa vie, où Julien s’arrangeait pour être absent.

De la dévalorisation à la dépression

Claire est une femme cassée, n’en pouvant plus de subir les sarcasmes de son

compagnon, ne sachant plus quoi faire pour répondre à ses attentes. Quoi qu’elle fasse,

rien ne va jamais. Elle est nulle à ses yeux.

Elle doute de tout, de ce qu’elle dit, de ce qu’elle fait. Elle se demande, à chaque fois

que son compagnon nie avoir eu connaissance d’une information qu’elle était pourtant

sûre de lui avoir donnée, si elle lui a effectivement bien donnée. Elle dit : « Je crois que

je suis en train de devenir folle ».

Elle manque de confiance en elle. Elle se trouve « moche et pas intéressante ». Elle est

convaincue de ce que Julien lui dit depuis des années, Elle n’achète que des vêtements

sombres pour passer inaperçue. Et, de toute façon pour lui, elle est toujours mal

habillée, il lui dit qu’elle n’a pas de classe. Même lorsqu’elle perd du poids, il la trouve

toujours trop grosse, y compris quand elle est très mince

Il y a plusieurs mois que Claire pleure régulièrement. Elle ne va pas bien, elle est triste.

Elle se sent dépérir, elle maigrit. Elle a un sommeil perturbé. Elle est fatiguée, épuisée,

dévitalisée. Elle manifeste une perte d’intérêt et de plaisir pour les activités qu’elle

affectionnait avant.

Ses amies ont beau lui dire qu’elle mérite beaucoup mieux que ce qu’elle vit, elle ne les

croit pas. Elle traverse un épisode dépressif majeur, sans idée suicidaire.

Claire a peur de son compagnon, de sa violence verbale. Elle ne sait pas jusqu’où il peut

aller. Elle évite les conflits. Elle n’ose rien décider sans lui demander ce qu’il en pense, et

comme il n’en pense jamais rien, elle finit par prendre une position, qu’il lui reproche

systématiquement.

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En outre, elle sent bien qu’il cherche à la séparer de ses amis et de sa famille.

Claire a beaucoup encaissé depuis treize ans, mais là, elle craque.

Elle arrive en consultation en disant : « Plus rien ne va dans mon couple depuis déjà

plusieurs années, et je ne sais plus quoi faire, je voudrais trouver la solution pour que

cela aille mieux ». Pour l’instant, Elle n’envisage pas de quitter son compagnon. Elle

croit que c’est de sa faute si cela ne fonctionne pas bien.

Mais le fait est, elle n’en peut plus, et elle vient consulter.

De la dépendance à la mise en place de l’emprise

Claire manque d’estime d’elle-même. Elle fait un complexe d’infériorité important. Elle

croit que l’autre voit d’où elle vient, et qu’elle porte son milieu d’origine sur elle.

Elle a un besoin excessif d’être rassurée, soutenue, et prise en charge par les autres, ce

qui la conduit la plupart du temps à avoir un comportement soumis, et à être dans une

certaine passivité.

Elle a aussi un besoin important d’être acceptée par les autres, d’avoir des personnes

très proches sur lesquelles compter, d’avoir sa place dans des groupes sociaux, même

s’ils ne correspondent pas à ses propres valeurs ou attentes. Elle est capable de faire

des compromis pour y être intégrée.

Claire se soumet à l’avis des autres, évite d’exprimer tout désaccord, accepte facilement

de faire ce que les autres ne veulent pas faire, étant capable de se sacrifier pour eux.

Elle recherche toujours un moyen de leur faire plaisir.

Elle se sent tellement incapable de fonctionner seule, qu’elle est capable d’accepter des

choses fausses ou injustes, plutôt que de prendre le risque d’exprimer ce qu’elle ressent

quand cela est nécessaire, quitte à interrompre la relation avec la personne concernée.

Finalement, la vie de Claire dépend beaucoup des autres, et de ce fait, elle mène une vie

avec laquelle elle n’est pas en accord.

Elle est très touchée et anxieuse si elle est critiquée ou désapprouvée car elle prend cela

comme une preuve de son incapacité. Elle a une propension naturelle à se culpabiliser

en se demandant sans cesse ce qu’elle n’a pas bien fait.

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Claire est aimable, compatissante, dévouée, généreuse, toujours disponible pour rendre

service. Par contre, elle n’est pas consciente qu’elle est aussi brillante, douée,

consciencieuse, fiable, et qu’elle a une force de caractère exceptionnelle.

Elle possède de nombreuses caractéristiques d’une structure de personnalité

dépendante essentiellement pour tout ce qui touche sa vie personnelle.

Claire est sous l’emprise d’un compagnon pervers narcissique. Elle ne fait que confirmer

le fait que les personnalités dépendantes font souvent le choix de partenaires

pathologiques, dominateurs et possessifs.

Il y a dans ce processus, une interactivité inconsciente : quand elle cherche à

s’accrocher, il la séduit. Quand elle se montre dépendante, il exerce son emprise sur

elle. Quand elle devient vulnérable, il opère un retournement, c’est-à-dire qu’il la détruit

psychologiquement.

Elle a une représentation du lien d’amour associé à la maltraitance, c'est-à-dire qu’il ne

peut pas y avoir de l’amour, s’il n’y a pas aussi de la maltraitance. L’influence des

parents insécurisants et maltraitants la met dans un lien de dépendance qui la détruit.

Claire a en partie étouffé son être profond pour le protéger de la violence de son père,

et de la passivité de sa mère. Quand elle était enfant, cette part essentielle d’elle-même

n’a pas été suffisamment reconnue et respectée dans son identité par ses parents. Par

conséquent, elle est restée immature et dépendante de l’affection des autres. Elle a

besoin de soigner sa blessure narcissique au plus profond d’elle-même pour exister

librement sans ressentir de culpabilité.

En s’identifiant aux modèles parentaux, elle a incorporé inconsciemment beaucoup de

messages dévalorisants invalidants et négatifs venant de son père, et de messages

plaintifs venant de sa mère victime elle-même des maltraitances de son mari. Tous ces

messages ont participé à construire son identité.

Claire a pu, dans une autre part d’elle qui a pris très tôt une place significative

s’adapter et faire face aux situations difficiles auxquelles elle était confrontée. Cette

part forte et contrôlante lui a permis à la fois de faire ses études avec succès, et surtout

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de rester en vie durant toutes ces années où elle a été victime de violences. Cette part

d’elle s’est plutôt structurée sur le mode de la prise en charge des problèmes des

autres.

Sortir de la culpabilité et régénérer la vie en soi

Au moment où Claire consulte, elle n’est pas en mesure de définir en tant que tel un

objectif de travail sur elle. Elle est submergée par sa souffrance, tout en se culpabilisant

de ne pas réussir à rendre son compagnon heureux. Elle est plutôt dans la demande de

solutions pour que son couple aille mieux, mais aussi de compréhension de ce qui lui

arrive.

Cela lui est, a priori, difficile de penser à elle, et surtout de croire qu’elle peut accéder à

quelque chose de bon pour elle.

Elle est sous l’emprise de son compagnon qui, non seulement la détruit au fur et à

mesure de ses agressions, mais aussi la paralyse, la rendant incapable de se défendre et

de poser les limites nécessaires à sa sauvegarde. Elle se laisse enfermer dans le piège

qu’il a prévu pour sa destruction. Claire est en danger psychologique.

L’objectif général est de l’aider à sortir de la culpabilité qu’elle éprouve dans le but de

reconnaître et prendre en compte sa souffrance, et ainsi régénérer la vie en elle. « Sortir

de la culpabilité permet de se réapproprier sa souffrance, et ce n’est que plus tard

quand la souffrance sera éloignée, lorsqu’on aura fait l’expérience de la guérison, que

l’on pourra revenir à son histoire personnelle et essayer de comprendre pourquoi on est

entré dans ce type de relation destructrice, pourquoi on n’a pas pu se défendre. Il faut

exister, en effet, pour pouvoir répondre à de telles questions5 ».

Le premier axe de travail thérapeutique est de l’amener à se libérer de la violence

perverse dont elle est victime en l’aidant à reconnaître ce qu’elle subit. Mon présupposé

thérapeutique est, qu’en l’aidant à prendre de la distance par rapport à la culpabilité.

Elle va voir clair sur son traumatisme et l’anormalité de ce qu’elle vit.

5 Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien, La Découverte, 2003.

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En comprenant qui est son compagnon et dans quoi elle est par rapport à lui, elle va

identifier ce qui vient d’elle et de sa vulnérabilité, et ce qui vient de lui, ainsi que la

manière dont l’emprise s’est mise en place dans son couple. Elle va apprendre à se

protéger, puis à installer des repères lui permettant de raisonner, pour ne plus se laisser

avoir par lui. Ensuite, l’expression de ses émotions bloquées du fait de l’emprise, en

particulier sa colère, va être salutaire pour qu’elle puisse s’en dégager.

Au terme de cette étape, elle aura suffisamment confiance en elle pour se faire

respecter.

Enfin, elle pourra commencer le travail de deuil de cette relation, renoncer à son

compagnon, et se préparer à le quitter. En effet, il n’y a pas d’autre issue pour cette

relation, car le pervers narcissique est incapable de vivre une relation véritable, de

ressentir la moindre culpabilité qui pourrait l’amener à se remettre en question, il est

donc en permanence dans un besoin de détruire. « Les pervers ressentent une

jouissance extrême, vitale, à la souffrance de l’autre et à ses doutes, comme ils

prennent plaisir à asservir l’autre et à l’humilier6. »

Le deuxième axe de travail thérapeutique est de permettre à Claire de réparer sa

blessure narcissique et d’aller vers son autonomie affective en se reliant aux autres de

manière saine.

En mettant à jour les liens qui existent entre la situation de violence du présent et les

situations du passé, Claire va comprendre ce qui s’est rejoué de son histoire, et accéder

à la guérison de ses blessures d’enfant. Elle va retrouver pleinement confiance en elle,

restaurer l’image d’elle-même, sortir de la dépression, trouver le goût du bonheur de

vivre, et construire son avenir.

Les étapes du processus thérapeutique

À partir de maintenant, je vais expliquer comment Claire a évolué dans son processus

thérapeutique, en décrivant quelques grandes étapes de changement par lesquelles elle

est passée.

6 Marie-France Hirigoyen, ibid.

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Pour présenter ces étapes, je me base sur des phrases clés que Claire a formulées tout

au long de son travail, et qui montrent progressivement le changement.

« Je ne suis pas folle ! »

Dès le début du travail, Claire lâche et pleure, elle est épuisée. Elle évoque à maintes

reprises ses difficultés relationnelles avec Julien. Si au début de leur relation, il lui faisait

des insinuations, des remarques apparemment anodines, maintenant, celles-ci se sont

transformées en insultes.

Face à ce que Claire apporte, il m’est impossible de rester neutre, je lui manifeste très

vite une profonde empathie, c'est-à-dire que je prends position et je me mets de son

côté. Je crois qu’un thérapeute ne peut pas être seulement dans une neutralité

bienveillante face à ce type d’agression. Elle n’a pas conscience qu’elle est sous

l’emprise d’un pervers narcissique.

Je prends le temps, sur plusieurs séances, d’accueillir ce qu’elle vit en mettant des mots

dessus, en reconnaissant que ces situations de violence constituent un traumatisme, et

qu’elles sont anormales.

Claire est contente de parler enfin de ce qu’elle vit, ce qu’elle n’a jamais osé faire

jusqu’à présent y compris avec ses amies, et de sentir que je suis là à ses côtés dans ce

qu’elle traverse. Elle dit qu’elle respire mieux, que cela la soulage. Elle se sent

réconfortée.

Elle commence à réaliser que tout n’est peut-être pas autant de sa faute que cela, que

son compagnon présente un trouble de la personnalité dangereux pour elle, et qu’elle a

besoin de se protéger.

Elle se demande comment elle a pu se laisser atteindre dans sa dignité à ce point-là

sans avoir pu repérer à temps que les limites étaient franchies, et ainsi ne pas se faire

respecter.

Pour le moment, l’essentiel est de mettre en place une protection pour qu’elle ne se

sente plus agressée par lui. Il sera toujours temps, plus tard, de travailler sur ce qui a

fait qu’elle a alimenté ce processus.

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Ce travail de protection se fait en visualisation et en dissociation. Je l’invite à visualiser

une bulle blanche, agréable et confortable, puis à se voir à l’intérieur et à observer

comment elle voit les autres, le monde à ce moment-là. Elle voit que rien ne peut

l’atteindre, elle se sent en sécurité. Quand elle se visualise en présence de son

compagnon, tout en étant dans cette bulle, elle voit que ses agressions rebondissent sur

la paroi de la bulle. Elle se sent tranquille à l’intérieur. Je lui demande de se mettre dabs

cette bulle, chaque fois que son compagnon l’agresse. Ce qu’elle s’engage à faire.

À différentes reprises, Claire fait cette expérience lors des agressions de son

compagnon. Elle est surprise de constater que, non seulement, elle n’est pas touchée

par ce qu’il lui raconte, mais elle l’entend à peine.

Du coup, elle arrête de se justifier, de chercher les réponses qu’elle croyait qu’il

attendait d’elle. Elle comprend aussi que lui exprimer ce qu’elle ressent ne sert à rien,

car elle sent bien qu’il ne la voit pas comme une personne, mais plutôt comme un objet

à son service. Elle le laisse faire et observe. Il réagit mal, s’énerve, l’envoie promener, la

traite de sourde. Elle comprend l’insensé de leur relation.

Un jour, elle a l’idée de noter certaines informations qu’elle lui a données. Et, quand,

comme pour les autres fois, il nie qu’elle les lui a données, elle vérifie, et elle se dit que

vraiment, elle n’est pas folle.

Maintenant, Claire reconnaît sa part souffrante, et lui fait la place dont elle a besoin.

Elle commence à dire à ses amies qu’elle ne va pas bien. Elle reçoit des témoignages

d’affection de leur part, ses amies lui disent qu’elles l’aimaient. Claire est touchée et

pleure en y repensant.

« Je ne suis plus impressionnée par lui »

Ce travail de protection a préparé le terrain pour que Claire puisse avoir un recul

minimum pour mettre à jour les stratégies perverses à l’œuvre dans son couple et

comprendre comment s’est installée l’emprise, afin qu’elle ne se laisse plus piéger par

Julien.

J’analyse avec elle de nombreuses situations pour qu’elle comprenne ce qui se passe, en

quoi c’est anormal, dans quoi elle est, et surtout à qui elle a affaire. Ce travail est long

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et difficile pour elle, car comprendre le processus pervers à l’œuvre dans son couple

c’est aussi accepter de voir qu’elle s’y est laissée prendre.

Au fur et à mesure des séances, Claire devient experte en décodage de ces stratégies.

Elle commence à comprendre comment fonctionne son compagnon au travers de

différentes situations.

Je l’amène à poser des constats en s’intéressant essentiellement aux comportements

externes de son compagnon.

Claire décrit les uns après les autres les comportements de Julien comme si elle

visionnait un film. Tout d’abord, elle voit qu’il ne favorise pas l’échange, et ne veut

jamais discuter avec elle. Il dit les choses sans vraiment les dire. Par contre, il fait

beaucoup de remarques désobligeantes pour tout et rien, plus ou moins déstabilisantes,

sans jamais les justifier, y compris en public.

Il s’adresse à elle comme si elle était une chose, il ne l’appelle jamais par son prénom,

mais souvent par des noms ridicules et dégradants. Quand elle dit quelque chose, il

déforme le contenu.de ses propos il ne reconnait pas qu’il la maltraite et lui dit qu’elle

se fait des idées

Claire est édifiée de prendre conscience de tout cela. Elle comprend que le seul but de

Julien était au départ de la déstabiliser pour garder le contrôle sur leur couple, et que

depuis, il cherche sans cesse à la détruire.

J’invite ensuite Claire à poser des constats en s’intéressant à ses propres

comportements, à ce qui vient de sa vulnérabilité.

Elle se rend bien compte qu’elle s’excuse et se justifie beaucoup quand il lui fait des

remarques, comme si c’était effectivement de sa faute à elle.

Claire voit bien à travers toutes les attitudes qu’elle décrit, que la jeune femme

dynamique forte et douée qu’elle était, n’a jamais cessé de chercher à prouver qu’elle

l’était, simplement parce qu’elle doutait de ses capacités, la rendant ainsi fragile et

vulnérable, et que c’est dans cette faille que s’est engouffré son compagnon en la

séduisant et en la flattant au départ, pour mieux l’anéantir ensuite.

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Elle comprend qu’elle est dans une double contrainte, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de

cohérence entre ce que Julien dit et ce qu’il fait. Quoi qu’elle fasse, ça ne va jamais.

Elle croyait qu’il allait changer avec elle, avec tout ce qu’elle allait lui donner pour

répondre à ses besoins. Mais, elle n’imaginait pas que c’était à sa part vivante qu’il

s’attaquait, ce qui revenait à lui donner sa propre vie. Elle a incorporé inconsciemment

sa culpabilité et s’est rendue fautive de ne pas réussir à le rendre heureux.

Claire exprime combien c’est terrible d’être prise pour un objet, d’être victime de

violences perverses, et d’être dans l’incapacité totale de se défendre. Elle était

tellement paralysée par l’emprise, qu’elle n’a pas pu réagir pendant des années.

Elle fait un énorme travail de mise à distance et de compréhension de ce qu’elle vit

depuis des années. Je l’encourage et la félicite. Quand elle pleure parce que c’est trop

douloureux ou qu’elle est découragée, je la console. Je suis dans l’accueil inconditionnel

d’elle et de sa souffrance. Au début, il y a le choc que génère la prise de conscience de

l’agression, puis le sentiment d’avoir été abusée. Ensuite, plus elle met du sens sur ce

qui se passe, moins elle est sous l’emprise, plus elle reprend possession d’elle-même. Je

l’accompagne à mener le combat pour la vie, c’est-à-dire à mettre à l’extérieur d’elle-

même quelqu’un qui s’y est installé malgré elle et lui a pompé son énergie vitale.

Même si elle ne se laisse plus facilement agresser, elle continue d’avoir peur de Julien,

de ses réactions. Elle a peur des conflits, donc elle se tait plutôt que de se confronter à

lui. Elle est dans une part Enfant qui projette sur Julien la figure paternelle. Quand elle

réalise cela, elle se met à pleurer, à lâcher une multitude de tensions visibles au plan

musculaire. Elle n’en revient pas de voir la superposition de l’image de son père sur celle

de Julien.

Cette étape marque le début de travail de réparation de l’Enfant intérieure. Je lui

demande de contacter et de visualiser la petite fille qu’elle était à cette époque où son

père criait, et de lui apporter le respect et l’attention dont elle avait besoin. Elle se voit

venir réveiller cette petite fille le matin en douceur, en l’embrassant. Elle l’appelle par

un joli petit nom. La petite est heureuse. Au moment de l’intégration de cette petite fille

en elle, Claire est émue de recevoir cette douceur. Je l’invite à voir comment dans sa vie,

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aujourd’hui, elle peut continuer de se donner de la douceur, et ce qu’elle peut mettre en

place pour cela.

Ensuite, quand je lui demande de revoir Julien, elle a envie de rire. Elle n’a presque plus

peur de lui. Elle comprend qu’elle était dans sa peur d’enfant.

Claire accuse le coup, c’est dur de réaliser cela. Depuis, elle supporte de moins en moins

Julien, et se laisse de moins en moins surprendre par ses propos désagréables. Elle

devient de plus en plus lucide sur sa relation avec lui, et n’éprouve plus grand-chose

pour lui. Elle n’est plus impressionnée par lui.

Claire est distante avec Julien, et cherche surtout à éviter les conflits. Cela fait six mois

qu’elle a commencé sa thérapie. Elle ne se voit plus dans l’avenir avec Julien, même si

pour l’instant, elle a peur d’être seule et culpabilise encore un peu à l’idée de partir,

croyant qu’elle peut lui faire du mal.

Toutefois, elle se sent mieux, s’écoute davantage, elle se sent moins agressée.

« Je suis sortie de l’emprise et ressens une délivrance. »

Claire aborde la phase du travail où elle a besoin d’exprimer ce qu’elle ressent pour

sortir complètement de cette emprise. Dans la séance de thérapie ci-après, elle exprime

la colère bloquée en elle du fait de l’emprise, mais aussi la violence intériorisée.

Claire est arrivée en séance agacée et agitée. Elle s’assoit, croise les jambes et se met à

remuer le pied frénétiquement, en décrivant des petits cercles d’un mouvement sec. Je

me mets en rapport avec elle. Claire est toujours dans l’énergie de la dernière séance où

elle exprimait combien Julien était insupportable et qu’elle en avait marre de le subir.

Thérapeute : « Que ressentez vous là dans votre pied, quand vous remuez votre pied de

cette manière que ressentez-vous en même temps ? »

Claire : « Je suis énervée. »

T : « Après qui êtes-vous énervée ? »

C. : « Julien. Il est insupportable, je ne le supporte plus, j’en ai marre, c’est vraiment un

pauvre type. »

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Comprenant qu’elle est prête à lui exprimer ce qu’elle ressent, je lui demande de se le

représenter devant elle, et de laisser venir ce qui vient.

T : « Qu’avez-vous besoin de lui dire maintenant ?»

C. : « Je le hais pour tout le mal qu’il m’a fait. »

Claire éclate en sanglots, je lui dis de s’adresser à lui directement. Ce qu’elle fait.

T : « Dîtes lui directement, comme s’il était là. Vous ne risquez rien. Je suis avec vous. »

C. : « Julien, je te hais, tu ne peux pas savoir à quel point je te hais pour ce que tu m’as

fait. Je t’ai tout donné. Tu m’as utilisée pour tes intérêts. Tu t’es servi de moi. Tu m’as

traitée n’importe comment, comme si j’étais une merde. Tu ne m’as jamais aidée, je me

suis toujours débrouillée seule. Tu n’as pas de cœur, je t’en veux d’être comme cela. Tu

ne m’as pas respectée, tu m’as marché dessus. C’est terrible. Et moi, je me suis laissée

faire… »

Les traits de Claire se durcissent. Elle blêmit. Ses bras se crispent et ses poings se

ferment. Elle ne pleure plus.

T : « Que se passe-t-il maintenant, que ressentez-vous ? »

C. : « De la colère. Si je pouvais, je lui casserais la gueule. »

Je saisis cette manifestation forte de colère pour l’amener à travailler avec la bataka7.

Je lui avais expliqué à quoi cela servait, un jour où elle me l’avait demandée. D’ailleurs,

elle m’avait dit à l’époque, qu’elle n’oserait jamais s’en servir.

T : « Très bien. Vous savez ce que nous allons faire. Vous voyez cette table en mousse,

vous allez prendre cette bataka, et vous allez taper avec sur cette table tant que vous

en ressentirez le besoin, en lâchant ce qui vient, quoi que ce soit. Je suis avec vous. »

Je lui montre comment on s’en sert. Je reste à côté d’elle et l’encourage. Elle ne réfléchit

pas. Elle saisit la bataka. Elle la lève au-dessus de sa tête, et avec une puissance

extraordinaire, elle tape sur la table en poussant un cri.

7 La bataka est une sorte de massue en mousse avec laquelle on frappe sur une table en mousse ou des coussins pour exprimer sa colère.

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T: « Très bien. Continuez. Inspirez bien quand vous levez la bataka, et soufflez quand

vous tapez sur la table. »

Claire tape de nombreuses fois avec une force incroyable qui vient des profondeurs

d’elle-même. À chaque fois, elle lâche des mots d’insultes : « connard », « pauvre

type », « pervers ». Comme si elle lui rendait la violence qu’il lui a donnée.

Elle pousse des cris rauques, avec une voix « d’outre-tombe » comme s’il y avait

quelque chose à l’intérieur d’elle-même qui cherchait à sortir. Une chose contre laquelle

elle se bat violemment, comme si elle était possédée, et dont elle veut se débarrasser.

Par moment, elle a comme des hauts le cœur.

Elle tape jusqu’au bout de ses forces, puis elle s’effondre en pleurant au pied de la

table. Elle lâche. Elle manifeste des tremblements nerveux.

Je m’assoie par terre à côté d’elle, je lui caresse doucement les épaules. Je la prends

dans mes bras et je lui dis que c’est fini maintenant.

T : « ça y est, c’est fini maintenant. Vous l’avez mis à l’extérieur de vous. Vous l’avez

viré. Il ne pourra plus vous faire de mal, plus jamais. »

Claire acquiesce d’un mouvement de tête. Je l’invite à se calmer, à respirer

tranquillement, profondément.

T : « Que se passe-t-il maintenant ? Que ressentez-vous ? »

C. : « Du dégoût. J’ai mal au cœur. Je suis nauséeuse. »

T : « De quoi avez-vous besoin ? »

C. : « De respirer de l’air frais. »

J’ouvre la porte-fenêtre, l’air frais entre dans la pièce. Claire respire lentement,

profondément. Elle va mieux. Je l’accompagne jusqu’à la porte-fenêtre. Elle s’appuie sur

le montant. Elle inspire par le nez et expire la bouche ouverte plusieurs fois de suite,

comme pour terminer de sortir un poison toxique qui circulait en elle. Elle regarde le ciel

bleu et tout en humant l’air frais d’un matin de septembre, elle dit que c’est une belle

journée.

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T : « Comment vous sentez-vous maintenant ? »

C. : « Cela va mieux. Je suis épuisée. Mais je me sens bien. J’ai l’impression de revenir de

loin, de revenir à moi. »

T : « Oui, vous avez ramené à la vie cette part de vous qui était aspirée par Julien, de

laquelle il se nourrissait, cette part de vous essentielle. Vous êtes sortie de son emprise.

Que ressentez-vous maintenant ? »

C. : « Je ressens une force à l’intérieur, ma force que je ne ressentais pas avant, et une

sensation immense de délivrance. »

T : « Quand vous ressentez cette force à l’intérieur, comment vous voyez-vous, qu’est ce

qui émane de vous à ce moment-là ?»

C. : « Je me vois solide, respectée, à ma place. Je me vois exister telle que je suis. »

Au terme de ce travail, Claire reprend possession d’elle-même, de son identité. J’ai à

l’esprit l’image du lierre et du chêne. Le lierre pousse autour du chêne. Au début, c’est

une petite pousse, qui grandit et forcit vite et insidieusement. Puis, d’un coup ou

presque, cette pousse a développé un tronc qui enserre le chêne et l’étouffe petit à

petit. Et quand l’on veut dégager le chêne, c’est difficile, car sectionner le tronc du lierre

ne suffit pas, la plupart du temps, il se ressoude. Donc, il faut en plus l’arracher du

tronc du chêne pour que celui-ci respire et revive.

J’ai assisté dans cette séance à l’arrachage du lierre du tronc de l’arbre sur lequel il

avait poussé.

Claire définit ce qui est acceptable pour elle. Elle commence à se respecter et à se faire

respecter. Elle est capable de quitter son compagnon.

Elle n’entre plus dans son jeu pervers, il n’a plus de prise sur elle. Il sent qu’elle lui

échappe, il devient de plus en plus odieux. Elle ne supporte plus cette chape de plomb

qui rend le climat familial lourd.

Plus cela va, plus il se comporte de manière infantile, pensant à lui, ne faisant pas

attention à ses enfants. Quand elle lui fait remarquer, il se met en colère.

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Huit mois après le début de la thérapie, Claire ne se laisse plus insulter ou maltraiter.

Elle est distante et se protège. Elle ne peut plus se soumettre à cet homme. Elle se

respecte. Elle se sent plus libre, prend plus de décisions au plan personnel sans lui en

parler. Elle ne tient plus compte de ses réactions. Elle est de plus en plus en référence à

elle. Maintenant, elle fait des choses qui l’intéressent, et s’il n’est pas d’accord, tant pis.

Elle commence à évaluer l’impact que cela a sur ses enfants, car quand elle se sent plus

libre d’agir, ils se sentent plus libres de demander.

Maintenant qu’elle a bien compris à qui elle a affaire, elle ne voit pas d’autre solution

que, de le quitter et partir s’installer ailleurs, c’est une évidence pour elle et pour

protéger ses enfants.

Claire sait qu’en partant, elle pourra respirer, elle retrouvera son espace de liberté,

pourra reprendre les activités qu’elle aime, et prendre en compte ses besoins essentiels.

Claire n’a plus peur de se retrouver seule. Au contraire, elle aspire à se retrouver avec

elle-même.

« Je suis partie et je peux enfin respirer. »

Claire aborde la phase de séparation d’avec son compagnon. Ce qui était prévisible

arrive, il se positionne en victime abandonnée par une femme indigne, et redouble de

violence verbale.

Durant la période de pré-séparation, Julien a fait comme si de rien n’était, en étant

capable d’être gentil par moment. Elle se rend compte qu’il continue de la manipuler en

essayant de lui faire porter la responsabilité de la séparation vis-à-vis de la famille et

des amis, en la culpabilisant. Il ne veut pas quitter la maison, et considère que c’est à

elle de partir. Il s’estime lésé, devient procédurier, profitant que Claire est pressée d’en

finir et qu’elle est de fait prête à toutes les concessions.

Elle ne tient pas compte de lui, seule la séparation a du sens, même si elle sait que cela

va être difficile. Elle a pris une avocate rompue à ce type d’affaire et a compris que la loi

est son seul recours.

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Elle est réconfortée et confortée dans sa position par ses amies, qui sont très présentes

à ses côtés. Elle se sent forte pour aborder cette période qui s’annonce difficile.

Au stade où en est Claire, il me semble important qu’elle pose des actes dans le sens de

la séparation, qu’elle soit pleinement dans le présent à agir pour son avenir.

Elle reprend en main ses affaires personnelles, se renseigne pour louer une maison,

prépare la séparation des biens, et fait intervenir son avocate si elle n’obtient pas de

réponse de Julien.

Puis, elle parle aux enfants de la séparation, pour qu’ils aient le temps de s’habituer.

Elle les rassure, répond à leurs questions.

Elle sait qu’elle traverse la période la plus difficile car elle doit être vigilante et prévenir

les coups bas de Julien.

Pendant plusieurs semaines, il reste sourd à ses demandes. Il est très gentil avec les

enfants pour qu’ils restent avec lui, il veut demander leur garde alternée. Il jouera la

victime jusqu’au bout pour ne pas apparaître comme le responsable de la séparation.

Durant cette période, Claire a encore des craintes réflexes par rapport à Julien, qu’elle

raisonne immédiatement. Elle évite de le côtoyer, change de pièce s’il vient là où elle se

trouve.

Elle traverse un moment de découragement, lorsqu’il monte les enfants contre elle. Je

l’invite à écrire tout ce qu’elle veut voir se poursuivre dans sa vie. L’idée étant qu’elle

s’accroche à ce qui est essentiel pour elle, et qu’elle ne se laisse pas perturber par lui.

Peu de temps après, elle fait l’expérience de la synchronicité. Elle était prête à partir et

les conditions se créent pour que cela soit possible. Elle trouve très rapidement une

maison à louer. Elle signe sans aucune hésitation. Son avocate indique à Julien la date

du déménagement de Claire.

Claire part avec ses enfants dix mois après le début de sa thérapie.

Elle est heureuse d’être installée chez elle, elle se sent bien, légère, libérée de la

pression de Julien, elle est tranquille. Elle peut enfin respirer. Elle sait que la souffrance

est derrière elle et qu’elle ne peut qu’aller mieux. Les enfants sont plus détendus et

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spontanés. Elle a retrouvé un intérêt pour son travail et une envie de rencontrer des

gens. Elle est sortie de la soumission à Julien.

Ses frères et des amies se sont précipités pour l’aider à déménager, ce qui l’a surprise et

touchée. Ils ont beaucoup ri ensemble, ce jour-là sur des sujets qui la concernent

personnellement. Avant, elle aurait craint les plaisanteries sur elle, aujourd’hui, elle ne

se sent pas jugée quand les autres parlent d’elle en sa présence.

Dans les semaines qui suivent, Julien tente de la déstabiliser en réclamant de voir

davantage les enfants. Elle fait répondre par son avocat. Elle s’en tient aux règles

définies pour ne pas laisser la moindre place à la manipulation.

Claire sait maintenant ce qui s’est rejoué de la relation à son père avec Julien. Cette

vulnérabilité à l’emprise s’est mise en place dans l’enfance, à partir de la dévalorisation

excessive qu’il exerçait à son égard. Que n’aurait-elle pas accepté pour être aimée de

lui ? Elle ressent de la colère et de la tristesse pour tout ce gâchis.

Claire est au terme de la première partie du travail sur elle, elle a pu prendre en compte

sa part souffrante, et elle est sortie de l’emprise.

À partir du moment où elle aborde la seconde phase de ce travail, la vie va sans cesse la

mettre dans l’expérience de ce qu’elle a à travailler pour avancer. Pratiquement à

chaque séance, elle arrive avec un événement, quelque chose qui s’est produit, et qui a

été difficile pour elle. Puis, très vite, elle est aussi amenée à expérimenter concrètement

ce qu’elle vit en thérapie, à constater les changements qui s’opèrent dans ses relations

avec les autres et, aussi, avec ses enfants. Claire traverse des moments de

découragement et de déprime, mais elle a confiance dans le travail qu’elle fait sur elle.

Elle s’appuie sur les changements qu’elle fait pour en installer d’autres, et au fur et à

mesure, elle reconstruit sa vie.

Au fil des séances suivantes, Claire exprime tour à tour de la colère, de la tristesse, du

dégoût, de l’indifférence vis-à-vis de ses parents, jusqu’au moment où elle ose leur dire

en face, en séance, tout ce qu’elle leur reproche, pour leur rendre la toxicité qu’ils lui

ont donnée. Elle fait le deuil de cette famille.

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L’essentiel du travail va maintenant concerner la construction de ses parents intérieurs

et la réparation de son Enfant intérieure.

Les deux séances de thérapie décrites ci-après illustrent cette phase du travail où Claire

reconnaît la valeur de la petite fille qu’elle a été, et ainsi commence à réparer sa

blessure narcissique.

« Je me sens reconnue dans ma valeur »

Claire arrive en séance très fatiguée. Elle dit qu’elle aimerait être bien dans sa peau et

plus sûre d’elle. Elle travaille trop. C’est comme cela depuis toujours. Elle croit que :

« Pour avoir de la valeur, il faut aller au bout de ses capacités ». Le bout c’est

l’épuisement.

Thérapeute : « Quelle est cette part de vous qui travaille beaucoup, comment la voyez-

vous ? »

Claire : « Je me revois vers six ans. Je travaille beaucoup à la ferme, mais personne ne

fait attention à moi. Je travaille bien à l’école, mais personne ne fait attention à moi.

Souvent, j’apprends mes leçons la nuit après m’être couchée, avant je n’ai pas le temps

car je dois aider ma mère. Personne ne vient me border dans mon lit, personne ne sait

ce que je fais. »

T : « De quoi avait besoin cette petite fille de six ans ?»

C : « De douceur, de câlins. »

Claire pleure en réalisant tout ce qui lui a manqué. Puis, son regard se fixe sur un coin

de la pièce où sont rassemblés des coussins et des peluches, tout en étant perdue dans

ses pensées.

T : « Qu’êtes-vous en train de voir, quand vous regardez dans ce coin de la pièce ? »

C : « La peluche, la coccinelle, celle qui a une jolie robe rouge avec des pois noirs. »

T : « Est-ce que vous aimeriez la prendre avec vous ? »

Claire répond oui. Je lui propose d’aller la chercher et de la ramener avec elle. Elle a l’air

d’une petite fille en tenant cette peluche avec ses deux mains. Elle s’assoit et se met

spontanément à la caresser et la câliner.

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T : « Elle avait besoin de câlins, Claire ? »

C : « Oui, de gros câlins. »

Claire passe tout un temps à caresser sa peluche, en étant tranquille, apaisée.

T : « Comme tu es jolie Claire avec ta jolie robe rouge à pois noirs. Je te trouve très jolie.

»

Claire sourit quand elle entend mes compliments. Elle a les yeux qui pétillent.

C: « Moi aussi, je la trouve jolie. »

Je lui dis qu’elle peut emporter cette peluche avec elle, je la lui donne. Elle peut la

ramener à chaque séance si elle le souhaite. Elle peut l’installer chez elle dans un

endroit qu’elle choisira, et lui faire autant de câlins qu’elle voudra. Claire est émue.

T : « Que se passe-t-il maintenant ?»

C : « C’est étonnant, je ressens la petite fille en moi. »

T : « Comment c’est quand vous la ressentez comme cela en vous ?»

C : « C’est chaud, c’est doux, c’est plein, c’est agréable… »

T : « Quand vous ressentez cela, comment vous voyez-vous dans votre vie demain, dans

les jours à venir ? »

Claire sourit.

C : « Belle, épanouie, bien dans ma peau. »

À la séance suivante, Claire n’a pas apporté sa peluche. Je prends de ses nouvelles.

T : « Comment va la petite coccinelle ? »

Claire prend un air un peu fermé.

C : « C’est ridicule cette histoire de peluche, j’ai l’air « bête » avec elle. »

T : « Quelle est la part de vous qui dit cela ? Pouvez-vous la regarder devant vous et me

dire comment vous la voyez ? »

Claire est surprise de la question, puis elle s’exécute.

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C : « C’est une part qui est dure. C’est celle qui a beaucoup travaillé depuis toujours, qui

a beaucoup construit seule, qui a tout fait pour avancer dans la vie. Elle est fatiguée. »

Elle voit cette part installée à un bureau, besogneuse, elle mesure sa dureté. Elle se

revoit aussi enfant très seule, se réfugiant dans les livres et l’école, personne ne l’a

aidée, elle était toute seule.

T : « Que se passe-t-il pour cette part ? »

C : « C’est comme si elle était jalouse de l’autre. Elle ne voit pas pourquoi l’autre aurait

toute cette attention, alors que dans la réalité elle ne l’a pas eue. »

T : « De quoi a-t-elle besoin ? »

C : « D’être reconnue pour tout ce qu’elle a fait. »

Claire réalise que cette part continue à fonctionner comme si elle était toujours chez ses

parents, c'est-à-dire avec son besoin de reconnaissance.

T : « Pouvez-vous lui donner cette reconnaissance dont elle a tellement besoin ?»

Claire se voit avec la petite fille, passer du temps avec elle à faire ses devoirs, la féliciter

pour le bon travail qu’elle fait. Elle est fière d’elle et lui dit.

Ensuite, quand elle la voit à l’école, la petite ose répondre aux questions, elle n’a plus

peur du regard des autres. Elle est détendue. Cela lui permet d’être encore meilleure car

elle est libérée des contraintes parentales.

T : « Pouvez-vous maintenant remercier cette part pour tout ce qu’elle a fait, et pour le

courage dont elle a fait preuve ? »

Claire se met à pleurer. Elle est très touchée par ce que je viens de lui dire. Elle réalise

que cette part n’a jamais été remerciée, pour tout ce qu’elle a su faire. Elle réalise que

la remercier lui donnerait une reconnaissance encore plus importante qu’elle n’a jamais

eue.

T : « Comment c’est pour vous maintenant de la remercier ? »

C : « C’est fort, c’est ce qu’elle attend depuis toujours. Être remerciée pour son courage.

Être vue dans tout ce qu’elle a accompli. Être vue telle qu’elle est, tout simplement. »

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Claire voit maintenant cette part d’elle apaisée, acceptant l’autre part dans ses besoins

d’enfant. Elle réalise une unification intérieure des parts d’elle initialement en conflit. Sa

part protectrice, devenue bienveillante prend en compte et accepte sa part essentielle

dans son besoin profond, devenant le soutien sur lequel elle va s’appuyer pour devenir

qui elle est au fond d’elle-même.

Sur un autre plan, Claire réalise aussi une alliance de son masculin et de son féminin.

C’est comme si, en étant reconnue à la fois dans sa beauté de petite fille et dans sa

capacité plus masculine de travail, les pôles masculin/féminin s’équilibraient, lui

permettant d’entrer pleinement dans son identité profonde.

À l’issue de ce travail, elle pose des actes qui montrent qu’elle prend soin d’elle, qu’elle

a confiance en elle, et qu’elle croit en sa valeur. Maintenant, elle a envie de douceur, de

s’amuser, de rencontrer les autres, de se faire plaisir.

« Je connais le bonheur d’aimer et d’être aimée »

Claire s’est séparée de Julien il y a un an. Elle est maintenant prête à vivre une relation

avec un homme car elle n’est plus dans l’attente de cela. Elle se sent bien, fait attention

à elle. Elle est dans la joie de vivre. Elle dit : « J’ai l’impression d’être née ».

Claire a rencontré Gabriel un homme vers qui elle est attirée, qu’elle trouve « gentil,

sympathique, respectueux, chaleureux ». Elle n’imaginait pas rencontrer quelqu’un

comme lui, c’est comme si son inconscient l’avait précédée et lui donnait à vivre une

relation douce, simple et profonde, une relation d’amour de l’autre pour qui il est, et

non d’amour de soi à travers l’autre.

Pendant toute cette période, Claire est travaillée par des réminiscences de sa vie avec

Julien, qu’elle dépasse au fil de la construction de cette nouvelle relation. Elle aborde

cette relation en étant naturelle, attentive à ce qui ne lui convient pas, en l’exprimant

sans attendre, au risque de perdre cet homme. Elle fait l’expérience qu’il peut y avoir

des difficultés sans conflit, ni rupture, et qu’elle n’en est pas moins aimée. Et, qu’au fur

et à mesure qu’ils les traversent ensemble, le couple avance dans sa profondeur.

Claire décrit Gabriel comme étant un homme attentif, compréhensif et patient, c’est

comme s’il savait où il allait, comme s’il savait qui elle était au fond d’elle-même. Il

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connaît son histoire et sait qu’elle a besoin de temps. Tout ce qu’il fait dans le présent,

construit leur avenir. Il le sait. Elle le sent. Elle se laisse aller à le vivre, à vivre cet

amour. Elle est émue quand elle évoque ce bonheur. Elle croyait que cela ne lui serait

pas donné.

Depuis, ils ont décidé de vivre ensemble. Elle fait l’expérience de la permanence de

l’amour, donc de la permanence du lien.

Vers l’autonomie affective

Au fur et à mesure de son travail thérapeutique, sa structure de personnalité

dépendante a considérablement évolué.

Le point sans doute le plus important pour elle est d’être sortie de la culpabilité. Elle ne

se sent plus coupable de ce qui ne fonctionne pas chez l’autre, ni par conséquent, de ne

pas réussir à le satisfaire. Elle sait, aujourd’hui, que ce n’est pas de sa faute, et qu’elle

n’y peut rien.

Elle a fait le deuil de ce que ses parents ne lui ont pas donné. Elle n’a plus d’attentes par

rapport à eux. Elle est dans une relation pacifiée et se sent bien avec cela. Elle n’est plus

dépendante d’eux et se sent libre.

Claire n’a plus besoin d’être rassurée et soutenue par les autres, ce qui a pour

conséquence qu’elle n’a plus, non plus, les comportements soumis qu’elle avait avant.

Maintenant, elle ne ressent plus de solitude quand elle est seule, au contraire, elle est

bien avec elle-même, heureuse de faire des choses pour elle. Elle n’est plus dans le

besoin des autres, elle ressent seulement le désir et le plaisir d’être en leur compagnie,

sans être dans une dépendance à eux.

Elle sait maintenant profiter du temps qu’elle s’accorde, et prendre beaucoup de plaisir

à sortir, discuter, se promener, faire du sport… Elle a l’impression de revivre et de sortir

petit à petit de la dépression.

Elle a de l’assurance, ne se dévalorise plus. Elle est gracieuse et féminine, de la douceur

se dégage d’elle. Elle est devenue une belle femme touchante et attirante. La relation

qu’elle vit aujourd’hui avec cet homme, Gabriel, lui a redonné accès à une féminité

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reconnue. Claire entre dans son identité et sa maturité de femme. Elle est dans sa

plénitude et l’amour d’elle-même.

Claire ne fait plus de complexe d’infériorité. Elle ose exprimer qui elle est, face à tous

ses interlocuteurs. Elle n’est plus impressionnée par eux, elle se sent au même niveau.

Par rapport aux autres, Claire est attentive à la cohérence entre ce qu’ils disent et ce

qu’ils montrent de ce qu’ils disent, aussi bien sur le plan de leur état interne que celui de

leurs comportements. Elle discerne bien maintenant les personnes incohérentes. Elle

reste vigilante et ne rentre plus dans une relation compliquée.

Un des grands changements pour Claire est d’être en référence à elle. Elle laisse

résonner les choses à l’intérieur d’elle-même avant de décider. Elle exprime ce qui lui

convient ou ne lui convient pas. Elle a des exigences pour elle, dans le sens où elle est

exigeante dans ses choix. Elle n’accepte plus n’importe quoi sous prétexte qu’elle ne

peut pas avoir mieux. Non seulement, elle peut avoir mieux, mais elle peut avoir le

meilleur.

Un second grand changement concerne l’attitude active qu’elle a maintenant à

satisfaire ses critères. Son critère principal est orienté vers le bonheur. Claire met tout

en œuvre pour l’atteindre, y compris, dans certaines situations, en laissant faire. Elle va

inéluctablement vers son bonheur.

Elle profite pleinement de ce que le présent lui apporte, en particulier, au travers de

l’histoire d’amour qu’elle vit actuellement. Elle a aussi remarqué qu’elle était plus

présente dans le jeu avec ses enfants en prenant davantage le temps d’être avec eux.

Ses croyances par rapport à elle, se sont considérablement modifiées. Maintenant, elle

croit que le bonheur vient d’elle, et non des autres. Elle mesure chaque jour le bonheur

d’aimer et d’être aimée. Elle fait confiance à la vie.

Claire ne dit plus qu’elle est nulle, au contraire, elle croit qu’elle a de la valeur. Elle croit

en elle et en son destin.

Elle ne croit plus que l’autre est mieux qu’elle, mais qu’il est simplement différent, et

source d’enrichissement.

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Elle fait preuve d’une belle résilience, en ayant résisté aux chocs de sa vie, et construit

sur ses traumatismes. Elle est devenue la belle personne qu’elle était au fond d’elle-

même et que j’ai été heureuse d’accompagner.

« On s’est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d’épreuves

immenses et se faire une vie d’homme, malgré tout. Le malheur n’est jamais pur, pas

plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser notre manière de comprendre le

mystère de ceux qui s’en sont sortis. C’est celui de résilience, qui désigne la capacité à

réussir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité. En comprenant cela, nous

changeons notre regard sur le malheur et, malgré la souffrance, nous chercherons la

merveille8. »

8 Boris Cyrulnick, Un merveilleux malheur, Odile Jacob, 2002.

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4 mai 2007

NEWSLETTER N° 1

LE MODELE DE L’OBJECTIF

A tout seigneur tout honneur ! Le modèle de l’objectif est notre modèle de base

puisqu’aucun travail structuré, en PNL, ne peut se faire sans que la personne

concernée n’ait déterminé son objectif.

1 - J’invite donc ceux d’entre vous qui ont des clients en développement

personnel, coaching, accompagnement sous diverses formes, ou des patients en

psychothérapie, à vérifier qu’ils ont tous un objectif clair, précis, concret et

que vous-même vous avez bien en mémoire cet objectif au moment de la

séance.

L’objectif est installé dans les débuts du travail grâce au modèle complet en 7

étapes : assez rapidement, dès la 1ère ou 2ème séance, si votre cadre de travail

est bref dans sa durée. On peut attendre 3 ou 4 séances en psychothérapie.

Seule exception, et en psychothérapie uniquement : si le patient ne sait pas ce

qu’il veut, ni ce qu’il ressent, ni ce dont il a besoin, ni peut-être même pourquoi il

vient, cela peut être votre stratégie de prendre le temps. Cependant l’objectif,

dans ce cas, pourrait aussi être d’apprendre à connaître ses désirs, besoins,

sentiments….

Si un de vos clients/patients n’a pas d’objectif ou si cet objectif est vague, c’est

probablement le signe qu’il y a un déplacement dans votre contre-transfert

(peut-être inconsciemment prenez-vous cette personne en charge, ou l’estimez-

vous incapable de déterminer un objectif, ou lui laissez-vous le pouvoir dans la

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relation thérapeutique,, etc. et que vous rappelle, au fond, une telle situation ??)

Il est alors urgent de traiter cela en supervision afin que vous puissiez retrouver

votre juste place.

2 - Je m’aperçois de plus en plus, au fil du temps, combien il est beaucoup plus

intéressant de travailler avec un objectif en structure plutôt qu’avec un

objectif de contenu. Les objectifs de contenu invitent trop souvent la personne à

atteindre coûte que coûte son objectif, c’est-à-dire à réussir !! Le prix à payer est

alors une amplification du conflit interne car la personne se fait pression, parfois

violemment, pour y arriver, ou bien « de toute façon elle n’y arrivera pas » si une

part d’elle est « mismatch » (en opposition). Le conflit entre le Moi et le Soi

risque de s’aggraver.

Voici quelques exemples d’objectifs de contenu (à éviter !) :

Je veux rencontrer quelqu’un – créer une vie de couple, avoir un enfant, trouver

un travail, changer de métier, maigrir, arrêter de fumer (boire…), sortir de ma

dépression, guérir de ma maladie (ou de mes symptômes), etc.

Un objectif de contenu stimule une focalisation excessive sur la tâche à

accomplir. La personne veut absolument rencontrer quelqu’un et elle ne pense

qu’à ça. Elle veut maigrir et elle est obsédée par cette idée. Elle va se donner du

mal, faire effort… En terme de métaprogramme on a une taille de découpage très

petite.

3 – Pour accompagner une personne – quelque soit notre champ professionnel –

à déterminer un objectif en structure nous avons besoin d’avoir établi le

diagnostic PNL (et psychopatho. si notre cadre de travail le demande).

Comment se fait-il que cette personne n’ait pas, jusqu’à présent, réalisé dans sa

vie personnelle ou professionnelle ce qu’elle désire ? L’index de computation est-

il déséquilibré ? La personne est-elle associée, dissociée ? Comment fonctionnent

les VAKOG interne et externe ? Quelles sont les stratégies d’échec ? Dans le

métaprogramme quelles sont les méta-distinctions limitantes ou absentes ? Où

en sont les frontières, le cadre de référence ? Les croyances et critères ? Etc.

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L’établissement de ce diagnostic vous demande un véritable travail de réflexion

et vous conduira à identifier les ressources à stimuler. Ainsi il est intéressant de

faire un travail sur les critères du présent, par exemple, avant de formuler

l’objectif.

L’idée est d’accompagner la personne vers un changement en structure, donc

de rétablir de la souplesse, de l’ouverture – ou bien de la fermeté, des frontières

– dans le lien à soi et/ou aux autres. Qu’est-ce qui n’est pas juste dans le

fonctionnement de cette personne par rapport à sa réalité intérieure et/ou à la

réalité extérieure, et comment pouvons-nous l’aider à réajuster ?

L’intérêt du travail en structure c’est que

Il n’y a plus de question de réussite, de performance : la personne est

dans un processus, un cheminement

Le changement en structure influera certainement sur plusieurs

contenus de la vie de la personne

4 – La formulation de l’objectif en structure se fait dès lors, tout naturellement,

avec un verbe au présent de l’indicatif, à la 1ère personne du singulier et sans

opérateur modal (du genre « je veux, je désire, je souhaite, j’aimerais ….)

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Exemples d’objectifs en structure :

Je prends du temps pour moi

Je prends soin de moi

J’apprends à poser des limites

Je vais vers les autres

Je suis à ma juste place, avec mon conjoint, mes enfants, mes

collègues….

J’apprends à ressentir mes émotions et/ou à les dire.

La personne prend la responsabilité de son objectif et elle comprend mieux que

c’est un processus qui commence maintenant. Elle y est déjà ! (cf. étapes 2 et 3

du modèle).

Et c’est concret.

Au niveau diagnostic ça bouge :

La personne est plus associée

Le cadre de référence devient plus interne

La taille de découpage s’agrandit

La référence temporelle est le présent

Les croyances et les critères commencent à changer

Le conflit interne entre dans un processus de résolution

L’endroit précis où il y avait une limitation, et donc une fermeture,

s’ouvre (frontières, position vis-à-vis d’autrui, etc.)

La personne est dans une expérience sensorielle ressource. Le changement est

en route, dans le plaisir et la justesse, la légèreté et la profondeur ! Et vous avez

votre direction de traitement (diagnostic + objectif).

C’est mon enseignement dans le technicien de cette année qui m’a stimulée à

préciser et recadrer le travail que nous pouvons faire avec l’objectif, quel que soit

notre contexte professionnel. J’ai demandé à une stagiaire du technicien si elle

voulait bien témoigner du travail très intéressant qu’elle avait fait sur ce modèle

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de l’objectif, en tant que sujet, avec son praticien et sa personne ressource. Elle

a accepté et voici ce qu’elle a écrit.

Un grand merci pour cet exemple vivant, parlant et éclairant !

5 – Témoignage

Je suis partie de : « je veux maigrir, je veux absolument perdre du poids, je veux

retrouver un corps qui me corresponde, celui-là ce n’est pas moi…

Tu as alors relevé le mot « absolument » et la façon dont je disais « le » corps

(et non « mon corps »). Peut-être y avait-il un problème de non acceptation du

corps (zut, ça recommence), que je ne m’acceptais pas… Je me suis vraiment

demandée pourquoi il faudrait que je l’accepte… à quoi ça pouvait bien servir ? Je

ne sentais ni l’utilité, ni l’intérêt, ni l’envie de l’aimer comme il était…

Je me suis rendue compte que je ne l’avais jamais « aimé » ; apprécié, oui,

uniquement quand il me sert au mieux, c’est-à-dire quand il est beau ou au

moins parfaitement fonctionnel… c’est comme si c’était un costume… en fait c’est

comme si il ne faisait pas vraiment partie de moi … (ça, c’est bargeot !). S’il ne

suit pas c’est un ennemi.

Aussi loin que je me souvienne, dans ma vie de femme, je ne pense pas avoir dit

« mon corps ». Au mieux, je me débrouille pour employer la formule « j’ai le

corps ceci cela, mais jamais « mon » corps…

… J’ai senti une injustice par rapport à ce corps qui m’a quand même bien servi,

fidèlement… qui a toujours « fait tout ce qu’il pouvait… » Je ne pouvais pas

continuer à le maltraiter comme je le faisais, à le considérer comme un

instrument, à le malmener, à le brutaliser. Nous devions d’abord être des amis.

Le poids… on verrait après ce qu’il conviendrait de faire mais cela ne serait

qu’une conséquence éventuelle de cette amitié …, et j’ai senti une détente, un

apaisement… et en même temps, j’ai senti que je tenais le bon objectif : être

mon amie, physiquement… être mon amie, être ma meilleure amie. Et les mots

me sont venus : « je considère mon corps comme un ami dont je prends

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soin ». Ce désir que mon corps soit mon ami traduisait aussi mon regret de

l’avoir tant malmené, et aussi, comme des excuses que je lui présentais et une

sorte d’approche respectueuse.

Depuis ce travail, je peux me regarder dans la glace avec affection. C’est une

nouvelle amitié qui naît, une part de moi à part entière avec laquelle j’ai envie de

dialoguer. Je l’écoute, je lui porte des attentions. Il y a un lien très fort d’amitié

entre mon corps et moi. C’est un chemin qui s’ouvre. C’est basculé du côté de la

juste relation.

6 – Mon feed-back

Le changement qui se fait en structure, dans ce travail, est central. En terme de

diagnostic la méta-distinction principale qui bouge est celle des catégories de tri :

jusqu’alors cette stagiaire considérait inconsciemment son corps comme un

objet. Désormais elle le considère comme une personne digne de respect et

d’amitié. Probablement elle se considère donc vraiment comme une personne

toute entière « aimable ».

Bravo !

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25 juin 2007

NEWSLETTER N° 3

Christophe MARX et Hélène ROUBEIX

J’ai eu le plaisir d’assister à une partie du cours de Christophe Marx sur les états

limites dans le cadre de la psychopathologie. J’ai beaucoup apprécié le contenu théorique et aussi le jeu de rôle proposé par Christophe où lui-même était un

patient « passif-agressif » très agressif ! L’étudiante de l’école qui jouait le rôle de la thérapeute s’est fort bien débrouillée face à ce patient « costaud » ! Bravo !

Ce travail passionnant m’a inspiré quelques réflexions sur les ressources dont nous disposons avec la PNL Humaniste – quant au savoir-faire et au savoir-être – avec

des personnes qui sont dans ce type de structure. J’ai proposé à Christophe de nous transmettre à son tour les ressources de l’Analyse Transactionnelle (et les

siennes propres !) dans le cadre de cette newsletter. Il a été d’accord. Voici ce que cela donne…

1. LE CADRE DU JEU DE ROLE

Un premier entretien en psychothérapie avec un homme qui vient parce que sa

femme menace de le quitter, s’il ne fait pas une thérapie. Il n’est donc pas

(apparemment) demandeur.

D’emblée, il se montre très agressif et provocateur vis-à-vis de la thérapeute :

- de toute façon, il faut bien que vous justifiiez vos honoraires en me trouvant des problèmes !

- vous croisez les jambes parce que je croise les miennes ? On m’avait prévenu que vous alliez m’imiter … Et si j’arrête de respirer, vous allez

arrêter aussi ? - je suis venu parce que ma femme m’a dit de venir : vous êtes une femme,

vous devez bien savoir que votre mari est bien obligé de faire ce que vous dites !

2. QUELQUES PISTES DE REFLEXION EN PNL HUMANISTE

1. Nous calibrons rapidement que cet homme est très mismatcheur et dans une forte polarité. Il ne servirait donc à rien de rentrer dans le contenu, de

« discuter », de se justifier ou se défendre par rapport à ses attaques. Tout ceci ne ferait que stimuler sa polarité !

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2. La première chose à faire avec un « polaire » (cf. la 1ère session du Master) est la mise en rapport analogique et digitale dans la subtilité et la précision à

la fois. Subtilité et finesse de la reformulation. La rigueur de la mise en rapport nous permet d’entrer dans la 2ème position perceptuelle et de nous

ouvrir au modèle du monde du patient. Elle nous garantit aussi de nous abstenir des jeux de pouvoir qui pourraient bien arriver avec un patient

comme ça, si nous n’étions que dans la 1ère position – nous sommes humains !

3. Cela nous donne le temps de passer dans la 3ème position perceptuelle et de

réfléchir à ce qui se passe :

Cet homme n’a pas de demande, il s’agit donc d’entendre sa plainte – Au fond, de

quoi souffre-t-il ? Il craint de perdre sa femme au point que cela le pousse à venir

consulter, à être là.

Probablement, une part de lui est-elle dans la peur de l’abandon, peut-être dans le

chagrin, la colère ?? Mais, bien-sûr, il ne peut/ne veut la montrer.

4. Nous pouvons dès lors affiner la mise en rapport et entrer en relation plus

spécifiquement avec la part qui souffre

- Pas de questions directes, du type : « que ressentez-vous ? Que

craignez-vous ? parce que, peut-être, il ne sait pas ce qu’il ressent et que, de toute façon, cela stimulerait la polarité.

Ce qui importe d’abord, c’est l’attitude intérieure du thérapeute : une attitude de compréhension, de réceptivité et d’accueil. Nous entrons en rapport avec la part qui

souffre et nous lui montrons que nous l’entendons, nous la voyons, nous la sentons, nous l’accueillons.

Le ton est hypnotique puisque nous nous adressons à une part blessée et cachée :

« peut-être si votre femme vous quittait, ce serait vraiment terrible pour vous… »

ou bien « ce doit être difficile à vivre tout ce qui se passe en ce moment… » … et

tous ces reproches…

Peu importe les réponses défensives du patient si elles sont là, c’est le Moi limitant

- cf. le modèle sur la Juste Autorité. Ce n’est pas gênant. Et nous pouvons aussi continuer la mise en rapport, plus consciente, avec cette part là. Ce qui compte,

c’est que nous ouvrions un espace à la part qui souffre afin qu’elle se sente reconnue et soutenue (le Soi).

Peut-être déjà aujourd’hui le patient laissera-t-il la place à cette part de lui et « l’autorisera »-t-il à se montrer, s’exprimer, analogiquement ou

digitalement. Et peut-être faudra-t-il plusieurs séances… voire un grand nombre !

N’oublions pas que la polarité est la manifestation d’un conflit interne très fort, séquentiel, d’une vraie guerre intérieure, et que la part sensible est

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probablement très écrasée. Le thérapeute a besoin d’être patient. C’est un apprivoisement !

Si cette part se montre analogiquement un tant soit peu chez le patient (la voix qui se casse, les yeux humides, un avalement de salive, la gorge nouée, une

respiration oppressée, etc.) nous allons tout de suite reformuler l’analogique, sans autre commentaire (pour ne pas insister ! restons dans la subtilité).

Nous avançons à pas de loup et nous créons tout doucement un début de lien avec la part blessée. N’oublions pas que les mismatcheurs ont été, probablement,

autrefois très meurtris par la perte ou l’absence ou la toxicité du lien. Ils s’en méfient comme de la peste !

Nous sommes dans une thérapie du processus. C’est délicat, c’est subtil. C’est plein de pièges et cela nous demande un grand savoir-faire, un grand savoir-être, une

grande créativité. Sommes-nous prêts ? Nous pouvons aussi dire non…

5. Le piège permanent pour nous (car ce n’est jamais gagné avec ce type de patients), ce serait de faire/dire/sentir ce qu’ils attendent de nous : être

agacé, énervé, horripilé, répondre du tac au tac, vouloir montrer qui a raison ici et qui a le pouvoir ! Les personnes en polarité font tout pour être rejetées,

abandonnées, exclues afin de confirmer leurs croyances pivotales (« je suis exclu », « je n’ai pas de place en ce monde », etc.)

Le thérapeute se doit de rester inébranlable dans sa sécurité intérieure, afin de résister tranquillement aux coups de boutoir du Moi défensif. Il doit pouvoir se

laisser toucher et sentir une vraie compassion pour l’enfant tout petit qui se démène ainsi en face de lui et qui, au fond, est peut-être un bébé blessé, triste et

solitaire.

IL N’EST PAS VRAIMENT SYMPATHIQUE par Christophe MARX

Quel praticien aurait envie d’accepter cet homme en thérapie ? Il est grossier,

agressif, et n’a aucune demande personnelle. Alors comment réagir ? Voici

quelques pistes de réflexions, qui ne sont que des exemples, bien sûr... Et à utiliser en fonction des compétences, des limites et de l’expérience du

thérapeute. Il sera question de le déstabiliser sans le casser, et de surmonter ses défenses

sans le faire fuir. L’approche paradoxale : Il s’agit de “prescrire le symptôme” : - “ Vous me dites que vous ne savez pas ce que vous faites ici... Je dois vous avouer

que moi non plus. D’habitude, mes clients ont une demande personnelle, vous non. Donc, je doute que nous puissions faire ensemble un travail constructif, qui

vous aide à y voir clair, et à prendre un peu de recul face à une situation dans laquelle finalement tout le monde souffre». Ici, on va dans son sens (çà ne sert à

rien) mais les mots employés décrivent quelque chose qu’il souhaite au fond de lui. Attention, le message paradoxal ne fonctionne que si la totalité de notre attitude

non verbale, continue d’indiquer l’accueil et la centration ! Autre option : utiliser l’ADULTE

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- Je vois que vous êtes plutôt négatif par rapport à ce projet de commencer ce travail avec moi. Vous conviendrez que vous pouvez sembler agressif. C’est bien

sûr votre droit de parler comme bon vous semble, mais j’aimerais savoir comment vous imaginez que je peux réagir face à vous, en ce moment.

Attention, le ton doit être à la fois neutre et bienveillant : il ne faut pas qu’il “

contienne déjà la réponse”, comme si on voulait lui faire dire quelque chose. Il se peut alors que la porte soit ouverte pour qu’il réponde quelque chose du genre

: - “ vous allez m’envoyer au diable !”. On peut conclure ce court échange avec par exemple :

- Et est-ce que c’est cela que vous voulez ? Imaginons une autre option à partir de l’Enfant :

avec un grand sourire : ( attention la congruence doit être sans faille, car sinon le

client peut se sentir manipulé et réagir encore plus fort )- Ah , ben vous êtes fortiche, vous alors ! En trois minutes , vous avez réussi à me montrer que vous

n’étiez pas du genre à vous laisser marcher sur les pieds, que vous n’attendiez rien de personne, et en même temps que vous aviez besoin d’aide... Chapeau !

Qui vous a dit que j’avais besoin d’aide ?

- Je pense que vous ne seriez pas là... Vous m’avez l’air d’avoir assez de personnalité pour refuser de venir, même si votre femme prétend vous l’imposer.

Pas vrai ? ( Clin d’oeil)

De toute façon, la phase d’alliance et de transfert n’a pas encore commencé. Il ne faut pas chercher à TRAITER son fonctionnement passif-agressif, mais à créer

un lien.

La phase thérapeutique ne s’installera que plus tard, voire beaucoup plus tard...

S’il revient !

Merci beaucoup Christophe !

A vous maintenant de réagir et de proposer vos options en fonction de votre

réflexion et de votre expérience.