la gestion de la ressource en eau en zones arides...

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_- Revue de I'INAT Numéro Spécial 1998 - Centenaire de I'INAT Séminaire <<Ressources naturelles>> I.S.S.N. : 0330-8065 La gestion de la ressource en eau en zones arides : contraintes naturelles et socio-economique et programmes d'action J. CLAUDE La fin du 20ème siècle voit se poser avec de plus en plus d'acuité la question de la disponibilité de l'eau. Le peu de préoccupations et de précautions vis à vis de l'utilisation massive des ressources en eau n'a fait place que récemment à la prise de conscience d'un risque de manque d'eau dans de nombreuses régions du monde, et spécialement dans les régions arides et semi-arides, de la dégradation des ressources en eau et en sols et de ses répercussions sur les productions agro-alimentaires et industrielles ainsi que sur les conditions de vie des populations les plus pauvres. (bref panorama de l'évaluation de la ressource en eau dans le monde) Les instances internationales et les conventions qu'elles ont fait adopter au niveau mondial (CNUED-RIO 92, Convention Internationale sur la Désertification) ont largement contribué à ce mouvement; un rapport sur l'évaluation globale des ressources en eau dans le monde sera présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies en 1998 et sera probablement l'amorce d'une convention internationale sur la gestion durable des ressources en eau. __ En aval de ces forums politiques, de vastes programmes d'action sont mis en oeuvre qui doivent mobiliser les capacités nationales et régionales, avec l'aide des organisations internationales

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_-

Revue de I'INAT Numéro Spécial 1998 - Centenaire de I'INAT Séminaire <<Ressources naturelles>>

I.S.S.N. : 0330-8065

La gestion de la ressource en eau en zones arides : contraintes

naturelles et socio-economique et programmes d'action

J. CLAUDE

La fin du 20ème siècle voit se poser avec de plus en plus d'acuité l a question de la disponibilité de l'eau. Le peu de préoccupations et de précautions vis à vis de l'utilisation massive des ressources en eau n'a fait place que récemment à l a prise de conscience d'un risque de manque d'eau dans de nombreuses régions du monde, et spécialement dans les régions arides e t semi-arides, de la dégradation des ressources en eau e t en sols e t de ses répercussions sur les productions agro-alimentaires et industrielles ainsi que sur les conditions de vie des populations les plus pauvres. (bref panorama de l'évaluation de la ressource en eau dans le monde)

Les instances internationales et les conventions qu'elles ont fait adopter au niveau mondial (CNUED-RIO 92, Convention Internationale sur la Désertification) ont largement contribué à ce mouvement; un rapport sur l'évaluation globale des ressources en eau dans le monde sera présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies en 1998 et sera probablement l'amorce d'une convention internationale sur la gestion durable des ressources en eau.

__

En aval de ces forums politiques, de vastes programmes d'action sont mis en oeuvre qui doivent mobiliser les capacités nationales et régionales, avec l'aide des organisations internationales

I Actes du ler Séminaire Internatlonal sur les Ressources

Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

e t des bailleurs de fonds, pour favoriser un développement éconoinique viable capable d'exploiter sans les détrii~re les ressources naturelles, de les réhabiliter si elles sont dégradées e t de les transmettre aux générations futures.

Trois "ires mots caractérlsent ces projets:

- élaboration des programmes d'action par un processus de bas en haut : on part des réalités du terrain pour faire émerger des politiques et pratiques d'aménagement,

- approche participative : les populations concernées, acteurs et bénéficiaires du développement, doivent adhérer et participer à ces projets,

- approche intégrée : tous les conipartiments des écosystèmes et tous les secteurs d'activités sont pris en compte.

L'analyse que l'on peut faire de la mise en oeuvre de tels projets, en zones arides sur le pourtour méditerranéen, montre qu'elle se heurte à de multiples difficultés et que, souvent, l'approche intégrée consiste à intégrer de nombreuses contramtes fortement inter-actives et l'approche participative consiste à concilier les intérêts et tendances divergentes de nombreux acteurs qui sont loin d'avoir une vue à long terme commune sur la gestion de l'eau.

Les contraintes socio-économiques sont les plus difficiles à lever et surtout celles qui sont liées à l'accès aux ressources naturelles et à leur droit d'usage; mais la disponibilité et le coût de l'énergie, les capacités d'investissement et la rentabilité du travail, de même que les conditions de vie dans des zones défavorisees sont autant de facteurs à intégrer dans les plans de développement.

I1 est clair aussi que participatlon n'est pas synonyme de prise de décision et que le rôle de chacun des intervenants dépend tout autant de ses capacités techniques que du contexte socio-politique et de l'ampleur du projet dans lequel il s'insère. Suivant le type d'aménagement et de gestion (de la parcelle paysanne aux grands travaux hydrauliques) les contraintes techniques et les types d'organisations capables de les affronter doivent être identifiés.

Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

d'évolution et de résilience des écosystèmes, de mise au point d'outils d'aide à la décision sont aussi pressants que les besoins de nouvelles technologies. Des exemples précis pourront illustrer ces besoins en matière de recherche.

Un stock d'eau important, peu utilisable et peu mobile

La terre doit son surnom de planète bleue à la pellicule d'eau qui l'entoure, une très fine peIlicuIe en vérité, équivalente au 1/500è"e du diamètre de la terre, qui reprcsentc pourtant à notre échelle un stoclt d'eau énorme de 1340.10G knij (1340 inillions de milliards de m3). Mais seulement moins de 3 % de ce stock est constitué d'eau douce et sur ces 40 millions de km3 seulement 0,26 % est facilement accessible pour les usages humains.

La figure et le tableau 1, qui comparent les différents stocks d'eau sur terre et les flux entre eux, montrent clairement la disproportion entre ces masses d'eau et la faiblesse des flux qui les lient.

Quelques conlinentaires :

- on a calculé des hauteurs ou lames d'eau équivalentes à ces masses d'eau réparties uniformément sur les surfaces où elles sont stockées (tableau 1). La disproportion entre ces hauteurs est encore plus parlante: on voit ainsi que l'eau circulant dans l'atmosphère représente la cent millièine partie du stock global et qu'elle doit etre renouvelée environ 28 fois au cours d'un cycle annuel.

- l'eau salée des océans représenterait un stock quasiment inépuisable si on pouvait la dessaler facilement et à peu de frais ! L'eau des glaciers serait aussi un stock formidable si elle n'était pas située dans des régions inhospitalieres !

- les eaux souterraines représentent un stock important, qui correspondrait à environ 2800 années de prélèvements humains au rythme de 1990, mais on estime que moins de 20% de ce stock est Pconomiquement accessible.

.. ..= *..-. . Wnturelles de In kive sud u= i . , .+iudirerianee- Leriteniire 1 h i i - ~ J J D

- c'est le déséquilibre entre l'évaporation e t les précipitations à la surface des océans et au dessus des terres émergées qui permet un écoulement des terres vers les mers. C'est principalement cet écoulement qui fournit les ressources mobilisables pour les humains.

ATMOSPHERE 0,014.106km'

- ces estimations très globales masquent les énormes disparités géographiques et les inégalités régionales en matière de ressource en eau. Les zones arides sont très marginales par rapport à ces moyennes et c'est dans ces régions que l'eau doit étre gérée au mieux.

0,04 $

0,04 @I

TERRES

Les risques de pénurie

Ainsi donc, les ressources en eau douce renouvelables sont estimées à 42 600 km3lan en moyenne, ce qui donnait une disponibilité théorique de 17 O00 m3 par an et par habitant de la planète en 1950, de 7600 m3Ailan en 1990 et probablement autour de 5000 m3Adan en 2025, chiffres que l'on peut comparer aux prèlèvements totaux estimés ou projetés : 1365 km3, en 1950, 3580 km3 en 1990 et 5187 km3 en BO25 (Shiklomanov, 1995).

Ces chiffres qui pourraient paraitre rassurants expliquent sans doute le peu d'attention qui fut portée à la préservation des ressources en eau jusque dans les années 1970 où la prise de conscience de la rareté de l'eau et de son mauvais usage fut l'un des sujets importants de la Conférence des Nations Unies sur l'Eau KJN Water Conference, Mar del Plata, 1977).

OCEANS

13O0.1O6km3

1 Ohkm2

L'acuité du problème n'a fait que s'accroitre et nous citerons le programme <<Population et Environnemenb conduit par l'association .Population Action International,., qui a publié en 1993 une estimation des volumes d'eau douce théoriquement disponibles par habitant dans 149 pays e t à trois dates différentes: 1955, 1990 et 2025 selon trois hypothèses d'accroissement de la population. Ce

de moins de 1000 m3hdan et qu'il y a problème de raréfaction de l'eau dès que l'on passe sous le seuil de 1700 m3/h/an. Selon ces

faiblement peuplés étaient tous sous climat aride ou hyper-aride. En 1990, il faut ajouter treize pays à cette liste dont 7 pays africains parmi lesquels 4 sont situés sous climat sub-humide sec (Kenya, Burundi, Rwanda, Malawi).

rapport estime qu'il y a pénurie d'eau dans un pays lorsqu'il dispose 1 O0 100 300

critères, seuls sept pays manquaient d'eau en 1955, ces pays Figure 1 : Les réserves et les flux d'eau sur la terre

.

- 68 - - 69 -

Actes du ler Séminaire International sur les Ressources 'Naturelles de Ia Rive Sud de Ia Méditerranée- Centenaire INAT - 1998

Tableau 1

RESERVES

Mans

Caux douces

dont : Atmosphère

Glaciers

Eau liquide dont : Eaux souterraine

Lacs

Cours d'eau

Sols

Réserves totales

FLUX

Sur les terres :

Précipitations

Evaporation

Ecoulements

Sur les Océans : Précipitations

Evaporation

V 106 km3

1300

40

0,014

30

10

9,85

0,12

0,013

0,024

1340

0,11

0,07

0,04

0,31

0,35

S 106 km2

350

150

500

15

150

500

S

150

350

H

3700 m

270 in

28 111111

2140 n i

67 111

66 in

0,8 in

0,08 in

0,16 in

2680 m

H

730 inni

470 imn

260 mm

Y80 lllll-l

1000 imn

(Source : extrait d'un rapport anonyme de l'OMS, 1975)

En 2025, 33 pays seront sous le seuil des 1000 n13Ai/an dont presque tous les pays du Moyen Orient et une majorité de pays africains, et 12 autres .pays seront confrontés à des ressources inférieures à 1700 m3Adan, dont de très grands pays comme l'Inde et quelques pays industrialisés d'Europe comme la Belgique ou la Pologne.

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Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de Ia Méditerranée - Centenaire .INAT - 1998

Evidemment les bases de calcul par pays masquent de grandes disparités régionales particulièrement dans les grands pays hétérogènes comme le Brésil ou Ia'Chine qui restent globalement bien pourvus en eau douce bien que de vastes régions de leur territoire connaissent des problèmes de désertification. A l'inverse, certains pays traversés par des fleuves importants peuvent paraitre à l'abri des pénuries d'eau mais sont totalement dépendants des autres pays riverains pour la réelle disponibilité de cette eau: ainsi 4 des 9 pays qui se partagent le bassin versant du Nil sont au dessus du seuil des 2000 m3/h/an en 1990, alors que la moyenne calculée pour l a population totale occupant le bassin versant est de 1449 m3hlan seulement.

Situation de la Tunisie

La Tunisie se trouve très bas dans ce classement par pays de la disponibilité en eau. Le potentiel global de ressources en eau a été estimé par la DGRE à 4500 MmVan ce qui, pour une population de 3, 86 h!Ui en 1955 représentait une disponibilité de 1165 m%/an,

de 8,099 Mh en 1990 " ' I " 555 m3lh/an,

et de 13,14 Mli en 2025 (hypothèse moyenne) donnera 342 ni3Man

Ce potentiel est partagé entre les eaux de surface pour 2700 Mm3/an et les eaux souterraines pour 1840 Mm3Jan. Aujourd'hui, 64 % des eaux de surface et 83 % des eaux souterraines sont exploitées. A la fin de la décennie, avec l'achèvement de la stratégie nationale de mobilisation des eaux, les insfrastructures hydrauliques porteront le potentiel d'exploitation des eaux de surface à 2100 Mm%n et celui des eaiur souterraines à 1800 Mm3/an, c'est à dire la totalité des ressources économiquement accessibles (Source : Min. de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, 1993).

I1 est clair que la satisfaction des besoins en eau d'une population de plus en plus concentrée sur les zones côtières, développant une agriculture irriguke à grande échelle e t de nombreuses industries de transformation, ne pourra être assurée que par une politique de gestion rigoureuse et une réduction des pertes et de la surconsonimation de l'eau distribuée.

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TuutrireIles de Ia Kive Sud de In fileditorrande - ._. . ..Ai - 1098

L'élaboration de programmes d'action

Sur la scène internationale, dès 1977 la Conférence de Mar del Plata recommandait de-prévoir un plan d'action et des politiques de gestion de l'eau plus efficaces. Mais c'est seulement en 1992 que le Manifeste de Dublin mit en exergue le problème global de gestion de l'eau et ce thème fut l'objet, la même année, du chapitre le plus développé de l'Agenda 21, issu de la CNUED de Rio de Janeiro.

En 1994, la Convention Internationale sur la Désertification, issue elle aussi de Rio 92, mettait l'accent sur des programmes d'action pour les régions arides pour mettre en oeuvre a m e gestion durable des ressources en terres et en eau.. En 1994 aussi la Commission sur le Développement Durable des Nations Unies (CSD) demandait une <&valuation globale des ressources en eau douce, ...., pour identifier les problèmes à prendre en considération lors d'une session spéciale de l'Assemblée Générale>>; cette initiative pourrait déboucher sur une convention internationale sur l'eau, similaire à celle sur la biodiversité.

Depuis vingt ans donc, la rareté e t la mauvaise répartition de l'eau douce et les risques de pénuries et de pollution ont clairement émergé sur la scène internationale et ont conduit à des démarches convergentes de la communauté internationale pour une meilleure gestion de cette ressource, et tout spécialement en zones arides.

En aval de ces forums politiques, de vastes programmes d'action sont mis en oeuvre qui doivent mobiliser les capacités nationales et régionales, avec l'aide des organisations internationales et des bailleurs de fonds qui cotisent à des fonds spécialisés, pour favoriser un développement économique viable capable d'exploiter sans les détruire les ressources naturelles, de les réhabiliter si elles sont dégradées et de les transmettre aux générations futures.

Trois maitres mots caractérisent ces programmes :

-processus de bas en h a u t pour l'élaboration des programmes d'action : on part des réalités du terrain pour faire émerger des politiques et pratiques d'aménagement,

- approche participative : les populations concernées, acteurs e t bénéficiaires du développement, doivent adhérer et participer à ces projets,

- approche in tégrée : tous les compartiments des écosystèmes et tous les secteurs d'activités sont pris en compte.

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Natureller de la Rive btii. ..< :riediterranée- Centenaire I N A L - 1338

La Convention internationale sur la désertification

Nous prendrons l'exemple de la Convention Internationale sur la Désertification - CID - pour examiner les aspects pratiques et scientifiques de cette démarche participative pour l'élaboration de projets intégrés, qui en zones arides ont toujours à faire avec la gestion de l'eau.

L'objectif unique de la Convention est de <<lutter 'contre l a désertification e t atténuer les effets de la sécheresse. (Article 2), objectif qui sera atteint par la mise en oeuvre de programmes d'action à différents nivpauu. L'essentiel du texte de la Convention et de ses annexes pour sa mise en oeuvre au niveau régional est consacré à la définition de ces programmes d'action nationaux, sous- régionaux et régionaux selon une démarche -de bas en haut.> prévoyant l'association e t la participation active des populations locales.

Ce parti pris pour une démarche ascendante et participative marque l'originalité de la Convention sur la Désertification par rapport au chapitre 12 du programme AGENDA 21 adopté à la CNUCED (RI0,1992). En effet, tout en reprenant les domaines d'activités identifiés par l'AGENDA 21 pour la lutte contre la désertification, la Convention les presente dans des programmes d'action qui doivent prendre en compte, intégrer et faire inter-agir toutes les composantes de ces activités au niveau national, régional et international, en appliquant de façon claire le principe de subsidiarité entre ces différents niveaux, c'est à dire en attribuant les responsabilités, les prises de décisions et le bénéfice des résultats au plus bas niveau où .ces attributions peuvent être efficaces (Article 10.2).

Ces progranlmes d'action qui <%adoptent une approche intégrée visant les aspects physiques, biologiques e t socio-économiques de la désertification et de la sécheresse. (Article 4.2.a), doivent s'appuyer sur une coopération scientifique et technique incluant la collecte et l'échange de données et d'informations, des activités de recherche développement et le transfert et l'adaptation de technologies (Articles 16,17,et 18).

Particularités de l a ressource en eau en régions arides

Les rédacteurs de la Convention sur la désertification ont jugé ' utile de définir, dès l'article ler, les termes de <<désertification>>, <(sécheresse., &erres. et (cdégradation'des terres.. Les mots neau>> ou

- 73 -

P

I

Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

-ressource en eaun sont absents de ces définitions alors que désertification e t sécheresse évoquent toujours, e t bien naturellement, une absence ou une raréfaction de la ressource en eau.

Par contre, dès l'article 2 définissant l'objectif de lutte contre la désertification, il est question de [conservation et gestion durable des ressources en terres et en eau.. . Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que l'eau n'est pas une ressource productive de même nature que les sols ou les végétaux, en effet :

- elle n'est pas une ressource directement productive (c'est un élément abiotique) mais c'est un facteur de production indispensable et, en zones arides, le premier facteur limitant la production biologique.

- elle ne constitue donc pas en soi un potentiel de dévelop- pement économique mais le moyen d'accès obligé au développement et à l'exploitation des ressources biologiques.

- elle n'est pas disponible partout et en tout lieu, sa répartition spatio-temporelle est discrète. I1 faut donc maitriser cette répartition, voire la modifier, pour l'utiliser rationellement.

- elle est souvent, en répons andes, un facteur de dégradation ou de destruction des ressources bio-productives ou des infrastruc- tures (érosion des sols, salinisatlon, inondations ... 1.

- elle est aussi un réservoir et un véhicule de dissémlnation pour les maladies dites <<hydriques,, qui à un stade ou un autre de leur développement passent par l'eau. C'est un facteur de risque sanitaire important. I1 faut donc aussi maitriser ses pouvoirs de nuisance.

La gestion de cette ressource si particulière et si fugace est une affaire très délicate qui a connu de nombreux écliecs. Une cause majeure de ces écliecs est très certainement le fait que l'on a sectorisé l'aménagement de la ressource en eau et pensé, pour simplifier, qu'il suffisait d'amener de l'eau là où il en manquait pour résoudre les problèmes de lutte contre la sécheresse. Or, l'eau n'est que le moyen de développer d'autres ressources et donc la gestion de l'eau ne peut être envisagée sans sop intégration dans une approche globale du développement économique des régions soumises à la désertification.

Les contraintes et les obstacles socio-économiques

Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

impliquent étroitement les populations locales dont'on cherche à faire des acteurs de leur propre développement. Ce type d'intervention et la prise en compte des besoins exprimés par la base ont largement inspiré les rédacteurs de l a Convention sur la Désertification conscients de l'efficacité de cette approche <<du bas vers le h a u b dans le processus du développement local.

La nature et l'ampleur des interventions d'aménagement sur la ressource hydrique dépend d'abord de l'échelle a laquelle on intervient et de la taille des aménagements. C'est ce que tente d'analyser le Tableau 2, en indiquant quels sont, A notre sens, les intervenants les plus concernés et qualifiés.

Tableau 2

Niveau Objectifs d'aménagement ou de lnaméliagement Type d'ouvraSs

de gestion

Parcelles, Reteuir l'eau de Micro- terroirs pluie, favoriser aménagements

l'infiltration, linéaires et travail augmenter la réserve du sol en eau des sols

Petits bassins Contrôle ruissell. et Traitement des versants Grosion, -utilisation cours d'eau, seuils,

digues. Detits locale de l'eau . * barrages

Terrains de Maintien et devpt. Aménagement du couvert végétal, espace, parcours et

jachères création points d'eau puits, forages, mares

Petits et moyens Apport d'eau en Ouvrages de temps et lieux captage et de pPtimètres précis distribution sans I nrrigués

L'aménagement intégré, le lancement de projets sur les terroirs villageois, le soutien aux collectivités locales e t groupements de producteurs, l'action des ONG sont autant de modes d'action qui

~

Décideurs et acteurs

Exploitant indiv.oc familial, associations ou collectivités

~

Collectivités locales, .PME, ONG pouvoirs publics et administrations locales et régionales,

Collectivités . locales, PME, ONG,pouvoirs publics et administrations locales et régionales

Exploit ants familiaux, coopera. tives, ONG, associ: tions, collectiv. locales

Niveau Objectifs - Décideurs et acteurs

d‘aménagement ou de Type d’ouvrages de gestion

I I I I I

Grands Contrôle et

centrales élec. partage de la

Pouvoirs publics et administration centrale Organisations inter-

Points d‘eau, forages, AEP rural.

- zones rurales : collect. locales et

l’assainissement Captage, vilaPeoises.

Fournir l’eau potable et I nement en eau des

Approvision-

populations I ~ ~.

- aux populations distribution, -villes : - grandes villes traitement EP et municipalités,

effluents pouvoirs publics

De nombreux obstacles d’ordre socio-économique se dressent face à l’arsenal technologique disponible pour améliorer la gestion des ressources en eau. Nous ne ferons pas ici une revue détaillée de tous ces problèmes; nous focaliserons l’attention sur quelques aspects généraux qui nous semblent constituer des problèmes de fond communs à de nombresuses situations en régions arides.

L’accès aux ressources, les problèmes fonciers

Associer et faire participer les populations locales à la gestion et à l’aménagement de leurs ressources naturelles, suppose que ces populations y trouvent un idtérêt et donc qu’elles bénéficient directement des résultats de cette gestion. Pour cela il faut qu’elles contrôlent l’accès à ces ressources et leur utilisation et que l’usufruit des investissements qu’elles réalisent leur soit garanti; c’est la condition pour qu’elles acceptent les contraintes que peut imposer un aménagement ou un mode de production nouveaux. Dans ce contexte, l’accès et l’utilisation de la ressource en eau ne peuvent ètre conçus indépendamment de ceux des autres ressources naturelles productives et principalement des ressources en sols. Le statut foncier des terres est de toute évidence un facteur pesant de façon déterminante sur leur mode d’exploitatation et de mise en valeur.

Une connaissance approfondie des problèmes fonciers locaux et une possibilité de négociation entre les différents acteurs concernés sont des conditions nécessaires et préalables à l’entreprise de toute action d’aménagement e t de gestion des ressources naturelles; elles sont malheureusement trop souvent négligées.

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11 !i$ Naturelles uo iu A I ~ U bud de in oittdlterranee - Centenaire L . . s ~ s ~ L i

Î///l Le coût de l’eau

Devant la raréfaction de la ressource en eau dans les régions arides, se pose de plus ‘en plus souvent la question du prix de l’eau, en général pour savoir s‘il est envisageable de faire payer l’eau aux utilisateurs, et si oui, combien. En fait cette question revêt deux aspects différents : le coût de la mise a disposition et de l’utilisation de l‘eau et la détermination d’un prix intrinsèque de la ressource considérée alors conime toute autre produit naturel biologique ou minéral.

Le premier aspect est relativement facile à déterminer en prenant en compte les investissements (captage, stockage, distribution) et les coûts de fonctionnement des installations, mais on aboutit souvent à un résultat trop élevé pour que l’on puisse faire supporter la totalité de ce coût aux producteurs, sauf s’il s’agit de productions à haute valeur marchande (les dattes dans le Jerid par exemple) ou d’usages industriels ou urbains. Pour beaucoup de petits producteurs traditionnels l’idée d‘avoir à payer pour utiliser de l’eau est assimilée à une taxe supplémentaire et non pas au prix d’un moyen de production. Dans beaucoup de périmètres irrigués, l’eau arrive à la parcelle quisi gratuitement ce qui n’en favorise pas la gestion économe e t surtout ne la fait pas rentrer en ligne de compte dans les coûts de production au même titre que les autres intrants.

La détermination d‘un prix raisonnable et cohérent pour la mise à disposition de la ressource en eau est cependant très délicate et doit rechercher un compromis entre un amortissement nécessaire des investissements et le maintien de coûts de production compétitifs. I1 est difficile d’être directif en la matière niais il est sûr que ce coût de l’eau doit être évalué dans tous les projets qui prélèvent cette ressource.

La valeur intrinsèque de l’eau est plus délicate h déterminer. Si l’on conçoit que les grands reservoirs d‘eaux souterraines (fossilles, le plus souvent) puissent ètre considérés comme une ressource minière et que certains Etats puissent en envisager une gestion patrimoniale et capitaliste, il est difficile d’en faire de même pour les eaux de surface e t encore plus pour l a pluie. Cependant les enjeux économiques que représente la disponibilité ou la rareté de l’eau dans les zones arides attribuent de facto une valeur marchande à cette ressource d’autant plus sensible qu’elle est facilemelit transfontalière.

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Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

Faut-il laisser jouer dans ce domaine les lois du marché d’une économie libérale ? Faut-il envisager une convention internationale qui détermine les droits des Etats et des collectivités sur cette ressource comme cela fut fait pour les ressources marines des ZEE ? Ce n’est certainement pas ici que l’on peut en débattre, mais il est certain que l’idée d’attribuer une valeur marchande intrinsèque à la ressource en eau permettrait de sensibiliser tous les utilisateurs et les décideurs au fait que cette ressource renouvelable n’est pas inépuisable est qu’elle constitue un patrimoine commun de l’humanité. Cette prise de conscience conduirait certainement à plus de rationalité et d’éconclmie dans ses multiples usages,

La disponibilité et le prix de l’énergie

A tous les stades de l’utilisation et de l’aménagement de la ressource en eau, la disponibilité de sources d’énergie conditionne l’efficacité des niéthodes et moyens techniques mis en oeuvre : pour le captage ou les forages, pour le pompage et la distribution, pour les travaux d’aménagement de bassins, etc ...

Dans la plupart des zones arides les sources d’énergie sont rares et chères ce qui conduit au maintien du recours à la force animale ou encore plus souvent humaine pour tous ces travaux. Le manque d‘énergies classiques ou renouvelables constitue souvent un goulot d’étranglement dans la réalisation des projets d’aménagement des ressources naturelles et donc un frein à leur utilisation durable. I1 est peu probable que les énergies classiques (combustibles fossiles, hydro-électricité) connaissent dans les régions arides un dévelop- pement tel que leur distribution so i t étendue avec un maillage serré et que leur coût diminue.

Les énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique, bio-énergie) pourraient (devraient) fournir la solution de rechange pour l’approvisionnement en énergie des zones soumises à la déser- tification. Les technologies d’utilisation des energies renouvelables sont opérationnelles pour la plupart des situations rencontrées dans les zones arides où des gisements importants existent; mais les obstacles à la diffusion de ces technologies sont nombreux et ils sont plus d’ordre économique et stratégique que d‘ordre technique.

L’intégration d’une politique énergétique dans la program- mation des actions nationales et régionales de lutte contre la désertification devrait permettre de progresser dans ce domaine tout en renforcant l’approche globale de gestion des ressources naturelles puisque ces énergies sont produites à partir de ressources naturelles.

Actes du ler Séminaire International sur les Ressources Naturelles de la Rive Sud de la Méditerranée - Centenaire INAT - 1998

L a productivité du travail et les capacités d’investis- - sement

Un handicap majeur à la participation des populations et collectivités locales aux actions de lutte contre la désertification est leur très faible ou inexistante capacité à investir de l’argent ou de la force de travail dans les projets qui leurs sont proposés. Or si l’on veut une participation et une motivation réelles et non des actions parachutées de l’extérieur, il faut d’abord que les acteurs de terrain soient en mesure d’apporter leur contribution sous forme d’investis- sement matériel ou de force de travail et ensuite que les résultats de leur contribution se traduisent en bénéfices, c’est à dire en plus value sur leurs productions.

Dans bien des situations ces plus values n’existent pas et les productions sont limitées à celles que réclame une économie de subsistance et ne permettent pas une accumulation sur plusieurs années qui seule fournirait une capacité d’investissement. A notre avis ceci est dû à la très faible productivité du travail agricole dans ces régions qui ne rétribue pas la force de travail investie comme dans d’autres secteurs. C’est une difficulté majeure à laquelle sont confrontés les programmes d’action de lutte contre la désertification; toute mesure, à l’éclielon national et international, qui permettrait de mieux rétribuer le travail des exploitants agricoles sera probablement plus efficace que les nouvelles techniques d’aménagement que l’on pourra introduire.

Les conditions de santé

L’eau joue un rôle important pour les conditions de vie et l’état de santé des populations : d’une part elle favorise l’accès à l’hygiène et à un meilleur confort, d’autre part elle est vecteur ou milieu de développement de nombreuses maladies dites maladies hydriques. Tout aménagement des ressources en eau est porteur de ces avantages e t inconvénients qui ne sont pas toujours pris en compte dans les projets. Si Yon s’est depuis longtemps préoccupé de prophylaxie et de soins de santé primaires dans les régions OÙ

sévissent les grandes endémies, ce n’est que réceinnient que l’on a développé les recherches et études sur les liens entre l’environnement, l’occupation de l’espace et la santé. Les différentes incidences de ces sujets doivent être systématiquement prises en considération dans les programmes d’action.

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La stratégie d'occupation de l'espace préconisée pour une gestion rationnelle des ressources doit tenir compte des possibilités d'approvisionner les implantations humaines en eau potable de qualité e t de leur assurer des soins de santé primaire. Les migrations rurales sont souvent motivées par le souhait de se rapprocher des centres de soins et d'éducation et l'abandon de systèmes traditionnels- d'exploitation est aussi lié à la dureté des conditions de vie dans les zones marginales. Les politiques de santé (y inclus l'éducation sanitaire et l'hygiène) devraient donc faire partie intégrante de l'aménagement du territoire.

Utilisation de technologies appropriées et besoins en matière de recherche

Les progrès d e la technologie ont permis d'adopter des méthodes très efficaces dans le domaine du contrôle des ressources en eau et de leur utilisation. Certaines dk ces technologies nouvelles ont pu être vulgarisées très rapidement, d'autres sont difficiles à mettre en œuvre dans les régions arides en raison de leur coût trop élevé ou de la technicité trop élevée qu'elles réclament. I1 faut donc les adapter à leur contexte d'utilisation. Sans pouvoir être exhaustifs, nous donnons ici quelques exemples de technologies utilisables pour la gestion de l'eau dans le contexte de régions arides et de l'apport nécessaire de la recherche pour leur adaptation.

Domaine de l 'évaluation et de l a survei l lance des ressources Ce sont les technologies d'observation spatiale qui ont le plus

progressé au cours des vingt dernières années. Les satellites, les capteurs, le traitement des signaux et toute la chaine de production d'images interprétées sont maintenant bien adaptés aus inultiples applications de la télédétection spatiale et particuligrement à l'évaluation et au suivi des ressources naturelles renouvelables. Le suivi en temps réel de l'évolution des couvertures végétales et pédologiques, de l'état hydrique des cultures, du déroulement de la saison des pluies, etc.. est devenu un outil précieux pour les aménageurs et décideurs et pour diffuser des alertes précoces en cas d'accidents environnementaux.

De même, l'acquisition automatique de données environ- nementales et leur télétransmission par satellites devient d'usage courant, tout particulièrement pour les données pluviométriques et hydrométriques. Au pFix d'un investissement de départ encore

important mais en constante baisse relative, ces technologies permettent une réduction sensible des coûts d'acquisition des informations et d'exploitation des réseaux de mesures.

La recherche dans ce domaine doit rester active et adapter sans cesse ses produits aux besoins des utilisateurs.

Domaine de la disponibilité de la ressource

De nombreuses techniques ont été mises au point pour augmenter les quantités d'eau utilisables. Citons :

La pluie provoquée : les conditions d'ensemencement des nuages par des germes de condensation (iodure d'argent ou autres) ont été largement étudiées et les résultats permettent de façon efficace de provoquer une précipitation quand les conditions aérologiques le permettent. La pluie provoquée ne modifie pas le régime pluvioinétrique d'une region et n'a que peu d'influence sur le total des précipitations à l'éclielle d'un millier de km2 , elle permet seulement de faire précipiter une formation nuageuse à un moment et un endroit donné. Elle a donc peu d'intérêt pour une action de lutte à long ternie contre la désertification. Le coût des opérations de pluies provoquées doit inciter A les réserver ¿ì des situations d'extrême gravité e t d'urgence.

Le captage des brouillards et précipitations occultes : cette technique fort ancienne dans des régions favorables (Iles du Cap Vert, Nord Chili, Pérou) doit pouvoir bénéficier des progrès technologiques dans le domaine des matériaux constituant les capteurs et les réservoirs de stockage. La recherche doit porter sur l'amélioration des capteurs e t l'étude des conditions climatiques nécessaires à leur utilisation débouchant sur un inventaire des gisements potentiels. Cette technique, qui doit être réservée aux besoins domestiques, de-vrait être plus largement diffusée.

Le dessalement de l'eau de m e r : la technique de dessale- ment par distillation est grande consommatrice d'énergie ce qui limite son utilisation A de grossc's unites q u i ne s o n t rcntablcs qu'en situation de pénurie extrême et de coût de l'eau très elevé ou encore là où l'on dispose d'une énergie très bon marché. Les recherches actuelles portent sur les techniques de filtration osmotique qui semblent prometteuses e t susceptibles d'être adaptées à de petites unités de production. L'utilisation d'énergies renouvelables (solaire, éolienne) pour faire fonctionner ces unités est encore une voie à

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1 général. C'est toujours la force humaine ou animale qui pallie au manque d'énergie mécanique et les ressources du milieu qui fournissent l'énergie thermique quand on ne dispose pas d'autres sources. Les énergies aouvelles>> ou renouvelables comme l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie géothermique ou les bio-énergies représentent la voie de l'avenir pour les régions à faible densité de peuplement des zones arides. Mais les recherches sur le développement de ces energies sont insuffisantes actuellement et ne permettent pas de diffuser largement des installations simples, robustes et peu onéreuses qui conviendraient aux contextes difficiles de leur utilisation. Malgré les capacités techniques évidentes et reconnues qui ont été développée dans certains pays ou par certaines organisations internationales, o n constate qu'il n'y a pratiquement pas de référentiel technique vulgarisable ni de bilan global du développement des techniques d'utilisation de ces énergies dans les PED. Dans ce domaine plus que dans tout autre, le transfert de technologies doit être approprié au contexte d'utilisation et ne peut s'identifier à du <<bricolage,,.

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F' t Conclusion : les difficultés de l'approche intégrée.

Ce rapide survol des multiples problèmes auxquels sont confrontées toutes les actions d'aménagement et de gestion de l'eau dans les régions arides montre que le processus de $&sertification n'est pas irréversible et que de nombreuses méthodes et techniques ont fait leurs preuves pour utiliser l'eau de façon économe tout en préservant le potentiel de production des écosystèmes.

Mais il est évident que tout projet d'aménagement et de développement dans ces contextes difficiles ne peut obtenir de bons résultats qu'avec l'adhésion et la participation des populations concernées. La bonne gestion de l'eau ne se réduit pas à apporter plus d'eau là où il en manque niais exige de prendre en compte tous les facteurs et toutes les inter-actions qui vont modifier l'usage et le fonctionnement des liydrosystèmes aménagés.

Les facteurs socio-économiques et anthroplogiques deviennent déterminants dans une approche intégrée de ces aménagements.

Pour la communauté scientifique, cette approche intégrée OU systèmique présente deux difficultés majeures :

- elle demande de mobiliser des compétences très diverses, au sein d'équipes pluridisciplinaires. Ces équipes sont encore peu

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nombreuses et peuvent difficilement être rassemblées sur des projets de petite envergure. Ces équipes doivent assurer l'interface entre le terrain, les populations, les communautés villageoises ou urbaines et les décideurs et bailleurs de fonds. Le dialogue entre ces multiples opérateurs est la source de beaucoup de divergences et de conflits potentiels. De plus, le dialogue au sein de ces équipes entre les différents spéciaiistes; formés en général dans une discipline scientifique précise, ne s'établit pas spontanément et cela peut nuire à l a cohésion et a l'efficacité des équipes.

- cette approche intégrée doit assurer la convergence de deux processus de décision. Le premier processus doit partir de la base et mobiliser les populations locales, il est basé principalement sur l'expression de besoins locaux nécessitant une intervention extérieure pour résoudre des problèmes locaux. La planification e t la mise en oeuvre des actions dépendent d'un processus inverse, allant du haut vers le bas, souvent centralisé au niveau de l'Etat, et qui doit tenir compte de nombreuses contraintes externes, essentiellement économiques et financières (ajustement structurel, réformes foncières, aqwès aux marchés, etc ...I qui intègrent difficilement la grande diversité des situations locales.

La Convention s u r la Désertification est un exemple de processus pour élaborer des prograninies d'action nationaux ou régionaux selon un schéma de concertation qui devrait aider à surmonter ce type de difficultés. I1 est clair qu'il existe bien d'autres cadres adoptant la même démarche et que tous ont le même défi a relever : gérer l'eau en tant que ressource naturelle renouvelable niais limitée, pour fournir à des populations de plus en plus nombreuses et consommatrices des conditions de vie et de production telles qu'elles puissent être transniises aux futures générations.

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Mobilisation, n et conservation

es naturelles

10 - 11 - 12 Novembre 1997

Editeur : NPHIRI Ali