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107 STéPHANIE WOJCIK LA DéMOCRATIE éLECTRONIQUE, MYTHE ET RéALITé A lors que semblent s’essouffler les formes convention- nelles  de  participation  politique  (vote  aux  élections,  adhésion  aux  partis,  aux  syndicats…),  responsables  politiques  et  institutions  politico-administratives  mettent  en  œuvre depuis une dizaine d’années des procédures et des dispo- sitifs participatifs aux divers échelons gouvernementaux. Espaces  d’expression des opinions ou de socialisation, outils de consulta- tion  de  la  population  ou  de  coproduction  des  choix  publics,  les  modes d’existence plus ou moins juridiquement formalisées (par  exemple,  conseil  de  quartier,  débat  public,  budget  participatif,  etc.) et les finalités de la démocratie participative sont multiples.  Plus récemment, les autorités publiques développent des procé- dures qui reposent pour tout ou partie sur les technologies de l’in- formation et de la communication (TIC), et plus particulièrement  Internet. Sites web, blogs et micro-blogs, plateformes de débat en  ligne, réseaux sociaux, forums de discussion, « chat », wiki, listes  de discussion/diffusion sont désormais également investis par les  autorités publiques en vue de susciter une plus grande participa- tion  des  citoyens  aux  affaires  publiques  et  a minima renouveler  les modes de relations entre représentants et représentés. Parallèlement,  les  diverses  formes  d’activités  associatives  et  protestataires  (manifestations,  pétitions,  grèves,  etc.),  la  mul- tiplication  des  espaces  individuels  d’expression  publique  des  opinions,  facilitées  notamment  par  les  TIC  (blogs,  «  journalisme  citoyen  »)  témoignent  de  l’intérêt  des  citoyens,  ou  d’une  partie  d’entre  eux,  pour  la  chose  publique  et  pour  l’invention  de  nou- velles formes d’action politique. Les  premières  réflexions  opposent  deux  vues  sur  la  manière  dont Internet peut transformer la démocratie. Il est ainsi fait réfé- rence  soit  au  retour  à  une  démocratie  «  authentique  »,  directe, 

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WOJCIK S., « La démocratie électronique, mythe et réalité, in Holeindre J.-V. & Richard B. (dir.), La Démocratie. Histoire, théories, pratiques, Editions Sciences Humaines, 2010, p. 121-129

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Stéphanie Wojcik

La démocratie éLectronique,mythe et réaLité

  Alors que semblent s’essouffler les formes convention-nelles  de  participation  politique  (vote  aux  élections, adhésion  aux  partis,  aux  syndicats…),  responsables 

politiques  et  institutions  politico-administratives  mettent  en œuvre depuis une dizaine d’années des procédures et des dispo-sitifs participatifs aux divers échelons gouvernementaux. Espaces d’expression des opinions ou de socialisation, outils de consulta-tion de  la population ou de coproduction des choix publics,  les modes d’existence plus ou moins juridiquement formalisées (par exemple,  conseil  de  quartier,  débat  public,  budget  participatif, etc.) et les finalités de la démocratie participative sont multiples. Plus récemment, les autorités publiques développent des procé-dures qui reposent pour tout ou partie sur les technologies de l’in-formation et de la communication (TIC), et plus particulièrement Internet. Sites web, blogs et micro-blogs, plateformes de débat en ligne, réseaux sociaux, forums de discussion, « chat », wiki, listes de discussion/diffusion sont désormais également investis par les autorités publiques en vue de susciter une plus grande participa-tion des citoyens aux affaires publiques et a minima  renouveler les modes de relations entre représentants et représentés.  Parallèlement,  les  diverses  formes  d’activités  associatives  et protestataires  (manifestations,  pétitions,  grèves,  etc.),  la  mul-tiplication  des  espaces  individuels  d’expression  publique  des opinions,  facilitées notamment par  les TIC  (blogs,  «  journalisme citoyen  »)  témoignent  de  l’intérêt  des  citoyens,  ou  d’une  partie d’entre  eux,  pour  la  chose  publique  et  pour  l’invention  de  nou-velles formes d’action politique.  Les  premières  réflexions  opposent  deux  vues  sur  la  manière dont Internet peut transformer la démocratie. Il est ainsi fait réfé-rence  soit  au  retour  à  une  démocratie  «  authentique  »,  directe, 

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dans  laquelle  les  organisations  représentatives  traditionnelles seraient dépassées au profit d’une connexion directe entre respon-sables politiques et citoyens, soit à  l’avènement d’une société de surveillance dans laquelle les citoyens seraient soumis à un étroit contrôle social. De telles approches ont été très critiquées en raison notamment de leur définition très vague de la démocratie (régime politique, ensemble de valeurs ou forme sociale) et de leur défaut de compréhension des usages sociaux des technologies.  En  réalité,  il  est  possible  d’envisager  de  deux  manières  l’ap-port d’Internet1 au  fonctionnement démocratique. D’une part,  la « démocratie électronique » peut être conçue comme l’ensemble des  expérimentations  et  réalisations  conduisant  à  accroître  la participation des citoyens « en greffant des formes de démocratie directe sur les mécanismes habituels de la démocratie représen-tative2 » D’autre part, une conception extensive de la « démocratie électronique » conduirait à s’intéresser plus largement aux expé-riences politiques mobilisant les TIC, à travers les prises de parole des citoyens non formatées par les pouvoirs publics, et concou-rant de ce fait à reconfigurer l’espace public traditionnel.

Internet comme source d’information  Dans  le  système  politico-administratif,  l’utilisation  d’Internet alimente le discours et les pratiques autour de la notion de « trans-parence ». La mise à disposition des données publiques apparaît en effet facilitée à travers le développement d’Internet. La plupart des  institutions  publiques,  aux  différents  échelons  territoriaux, propose  des  sites  Internet  qui  permettent  aux  citoyens  d’accé-der  aux  informations  publiques  (textes  constitutionnels,  lois  et décrets,  débats  parlementaires,  rapports  officiels,  discours  des autorités) et d’y naviguer librement grâce aux liens hypertextes.  Les médias diffusés (presse écrite, radio, télévision) redéploient également leur production sur Internet. Pour les internautes, télé-chargement  d’article,  visionnage  de  reportage  en  différé  ou  en streaming, écoute de podcasts témoignent de la diversification des modalités d’accessibilité à l’information. La possibilité d’archiver de  tels  contenus  favorise  la  constitution  d’une  mémoire  numé-rique  des  événements  politiques,  susceptible  d’être  réactivée dans une perspective de contrôle (ou de dénonciation) de l’acti-vité des responsables politiques.  À  côté  de  l’information  institutionnelle,  de  la  production  de nouvelles  et  d’analyses  par  les  journalistes  professionnels  et 

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les experts, se développent aussi celles des citoyens, amateurs, témoins, membres du grand public. Ponctuellement, il peut s’agir de diffuser des  images d’événements ou de phénomènes délais-sés par  les médias ou minorés par  les pouvoirs publics en pro-posant  un  autre  angle  de  vue.  Par  exemple,  lors  des  manifesta-tions à l’encontre du régime iranien en juin 2009, des centaines de vidéos furent diffusées sur YouTube. Plus durablement, à travers sites web et blogs,  les citoyens, de  manière  individuelle ou col-lective, peuvent commenter, analyser, critiquer, voire évaluer les pratiques ou les décisions des élus3.  Qu’elles s’inscrivent dans les registres du témoignage, de l’éva-luation ou de  la contre-expertise, de  telles productions, plus ou moins abouties, font écho à la « contre-démocratie » analysée par Pierre  Rosanvallon4,  Internet  permettant  l’exercice  permanent d’une vigilance critique des représentés quant à l’activité de leurs représentants.  Les  internautes ont ainsi  la possibilité d’être davantage  infor-més  et  d’accroître  leurs  connaissances  politiques.  Toutefois, une telle exubérance informationnelle peut aussi s’accompagner d’une difficulté croissante à trouver et organiser l’information per-tinente.  Ainsi,  les  individus  disposant  d’un  capital  socioculturel élevé, qui sont déjà motivés et intéressés par la politique, bénéfi-cient pleinement d’Internet comme ressource d’information alors que ceux qui sont peu motivés n’en tirent pas réellement profit5. Néanmoins,  certaines  catégories  de  la  population  traditionnel-lement  considérées  comme  peu  intéressées  par  la  politique  – les  jeunes  –  utilisent  justement  de  manière  privilégiée  Internet lorsqu’ils recherchent de l’information sur leurs représentants ou la politique en général.

De l’usage d’Internet pour exprimer une opinion et débattre  Débat  en  ligne  sur  l’identité  nationale  lancé  en  France  en octobre 2009 par le ministre de l’immigration et de l’intégration6, blog  sur  la  réforme  des  lycées  mis  en  œuvre  en  mars  20097  ou sites  web  associant  blogs  et  forums  promus  de  manière  quasi-systématique  à  chaque  nouveau  débat  sur  des  problématiques d’aménagement local sous la houlette de la Commission nationale du débat public8, les occasions d’échange entre pouvoirs publics et  internautes  sont  légion.  Si  les  multiples  applications  d’Inter-net  sont  diversement  investies  par  les  structures  des  régimes 

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représentatifs – dans  le cadre de  l’Éat-nation (assemblées parle-mentaires,  ministères,  collectivités  territoriales)9  ou  à  l’échelle communautaire10–  et  les  partis  politiques,  elles  n’en  demeurent pas moins une opportunité  supplémentaire offerte aux citoyens d’exprimer  leurs  opinions.  Ceux-ci  peuvent  aussi  être  amenés  à exprimer  des  revendications  collectives  à  travers  des  systèmes de pétitions en ligne promus par les gouvernements ou les assem-blées parlementaires11.  De tels dispositifs numériques soulèvent un ensemble de ques-tions sur les compétences argumentatives mobilisées par les par-ticipants, le rôle des modérateurs de ces discussions, ou encore la réalité de leur influence sur les décisions politiques. Parce qu’ils peuvent minorer les contraintes des dispositifs participatifs en face-à-face, comme l’éloignement géographique, le manque de temps, la peur de s’exprimer en public, ils suggèrent l’éventualité d’un élar-gissement du cercle des participants, au-delà des habitués.  Mais c’est en dehors du cadre  institutionnel que  les potentia-lités démocratiques d’Internet font l’objet des controverses plus vives.  Fréquemment,  les  discussions  en  ligne  sont  analysées  en référence au modèle délibératif proposé par Jürgen Habermas, ce qui conduit naturellement à des conclusions désabusées  : sché-matiquement, les forums de discussion ne permettent pas la réa-lisation d’un idéal délibératif fondé sur l’échange raisonné d’argu-ments devant aboutir à une position consensuelle de  la part de tous les participants considérés comme égaux. Une autre perspec-tive plaide pour la prise en compte d’autres formes légitimes d’in-terventions dans l’espace public, moins exigeantes socialement et culturellement, peut-être plus «  futiles » ou  faisant davantage de place à l’émotion, permettant néanmoins l’émergence de « contre-discours » et de contestation des pouvoirs institués12. À ce titre, le concert de twits s’indignant de la nomination envisagée d’un des fils du président de la République à la tête d’un important établis-sement public à vocation économique, accompagné de pétitions en ligne et de flashmob13 à la Défense à l’automne 2009 est emblé-matique.  En  outre,  certains  auteurs  soulignent  le  fait  que,  en  ligne,  les individus auraient tendance à fréquenter des espaces où ils peu-vent  discuter  avec  des  personnes  partageant  des  sensibilités idéologiques similaires ; partant, les discussions en ligne n’abou-tiraient finalement qu’à renforcer les convictions initiales des par-ticipants. Ce phénomène de polarisation des opinions s’avérerait 

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particulièrement  problématique  en  ce  qu’il  conduirait  à  la  frag-mentation  de  l’espace  public  en  une  myriade  de  communautés homogènes  de  pensée,  davantage  juxtaposées  qu’interconnec-tées.  D’autres,  au  contraire,  montrent  que  les  participants  trou-vent  dans  les  discussions  sur  Internet  une  diversité  sociale  et géographique, une hétérogénéité des profils et des points de vue qu’ils auraient plus difficilement rencontrés hors ligne. En outre, il  se pourrait que  la  rencontre d’opinions adverses advienne en dépit des intentions des utilisateurs. Par exemple, le site Slashdot qui à l’origine rassemble des passionnés d’informatique a suscité, lors de  la campagne présidentielle américaine de 2004, pléthore de messages politiques de la part d’internautes aux vues idéologi-quement opposées14.

Internet comme outil du militantisme  La  présidentielle  française  en  2007,  avec  notamment  le  site Internet  «  Désir  d’avenir  »  de  la  candidate  socialiste,  Ségolène Royal, a vu se développer une nouvelle forme de campagne fondée sur  la participation active des électeurs et non pas uniquement sur celle des membres du parti et des militants. Toutefois, les per-sonnes déjà civiquement ou politiquement actives sont également davantage  susceptibles  de  se  saisir  pleinement  de  telles  oppor-tunités d’engagement. Cette observation pourrait être relativisée au regard de  la diversification des  fonctionnalités et des usages d’Internet. En 2008, à l’occasion des élections présidentielles aux États-Unis,  la  campagne  du  candidat  démocrate  Barack  Obama, s’est caractérisée par l’utilisation intensive des TIC comme outils d’organisation  et  de  mobilisation,  notamment  via  les  réseaux sociaux.  Partiellement  par  mimétisme,  en  France,  les  élections européennes  de  2009  donnèrent  l’occasion  de  mettre  en  œuvre des dispositifs également fondés sur l’articulation des modalités de militantisme en ligne et hors ligne pour la plupart des partis, que leur assise électorale soit ou non très assurée15.

Au-delà de la sophistication accrue des méthodes du marketing électoral et de leur éventuelle efficacité dans le succès de tel ou tel candidat, ces campagnes constituent des observatoires privilé-giés de l’évolution des formes de militantisme. Ainsi, l’engagement politique se caractériserait par des pratiques « distanciées » : les militants seraient moins enclins à s’investir durablement au sein de  structures  partisanes  au  fonctionnement  routinisé  (réunions de section, meetings, distribution de tracts, etc.). Des modalités 

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d’engagement, plus fluides et éphémères, seraient favorisées par les possibilités offertes par Internet d’exprimer de manière moins contraignante  ses  préférences  idéologiques  (signer  une  pétition en ligne, devenir ami sur Facebook avec un candidat, faire suivre un message de soutien, etc.).  Indépendamment  des  structures  partisanes,  à  travers  les moteurs  de  recherche,  les  forums  de  discussion,  les  diverses applications  du  web  social,  Internet  permet  à  des  personnes ayant des centres d’intérêt communs d’entrer en contact, au-delà du cercle inévitablement restreint de la socialisation de proximité (famille, amis, relations de travail…). Aussi, les modalités d’action des groupes sont modifiées  : diminution des coûts de coordina-tion  et  d’organisation,  renouvellement  des  répertoires  d’action (campagnes d’e-mail, micro-blogging, pétitions, blog action day16). En cela,  Internet faciliterait  la mobilisation et serait particulière-ment  efficace  pour  promouvoir  la  défense  de  certaines  causes, comme par exemple, les mouvements anti-guerre, et plus généra-lement les causes « mondiales » puisque, au moins techniquement, Internet permet de transcender les frontières géographiques17.

  On le voit, les résultats des études empiriques réalisées sur les pratiques d’Internet par  les  responsables politiques comme par les  citoyens  ne  sont  pas  univoques.  En  particulier  le  caractère inclusif  d’Internet  apparaît  fortement  contingent  :  le  cadre,  ins-titutionnel ou non, et  le contexte  influent sur  la probabilité que les citoyens auront de faire entendre leur voix et de bousculer les limites fixées par l’agenda politique et/ou médiatique.  Cependant, ces pratiques invitent à repenser le concept de repré-sentation en dépassant la dichotomie entre démocratie représen-tative et démocratie directe. Par exemple, Stephen Coleman parle de « représentation directe ». Dans cette perspective,  les TIC ne sont plus utilisées comme simplement des outils de vote ou de sondage ou de consultations sporadiques mais comme formant la base d’un dialogue constant où les citoyens engagés dans le pro-cessus politique ne sont plus seulement tolérés mais considérés comme égaux, les responsables politiques étant soumis à l’exer-cice permanent de rendre compte de leurs actions.

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Notes

1. Précisons d’emblée que la question, importante, de l’accès matériel à un équipement informatique et à Internet ne sera pas abordée dans ce texte.2. S. Rodotà, La Démocratie électronique. De nouveaux concepts et expériences politiques, Rennes, Éditions Apogée, 1999.3. Par exemple, en février 2010, le collectif la Quadrature du Net propose un décryptage de la Loi d’orientation et de programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI) à travers des dossiers d’analyse et invite les internautes à informer leurs dépu-tés des enjeux d’une telle loi (http://www.laquadrature.net).4. P. Rosanvallon, La Contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance, Seuil, 2006.5. B. Bimber, Information and American Democracy : technology in the evolution of political power, Cambridge University Press, 2003.6. http://www.debatidentitenationale.fr/ (« Un outil collaboratif pour débattre de l’identité nationale », Le Monde, 2 novembre 2009).7. http://blog.lyceepourtous.fr avec des liens vers un compte Twitter, une plateforme de vidéos sur YouTube, une « googlemap », pour les déplacements en province de Richard Descoings son initiateur et directeur de Sciences Po Paris (« Lycée : Descoings tente la démocratie participative 2.0 », Le Figaro, 25 mars 2009).8. Par exemple, sur la reconstruction d’une usine de traitement des déchets ménagers à Ivry-sur-Seine (http://www.debatpublic-traitement-dechets-ivry.org/).9. En France, le portail Vie publique édité par la Documentation française (http://www.vie-publique.fr/forums/) répertorie les débats publics se déroulant sur le territoire national.10. À titre  illustratif, voir  la consultation publique sur  l’initiative citoyenne européenne organisée par le secrétariat général de la Commission européenne.(http://ec.europa.eu/dgs/secretariat_general/citizens_initiative/consultation_fr. htm)11. Gouvernement britannique (http://petitions.number10.gov.uk) ; Parlement écossais(http://epetitions.scottish.parliament.uk) ; Parlement allemand (https ://epetitionen. bun-destag. de).12. F. Greffet, S. Wojcik, « Parler politique en ligne : une revue des travaux français et anglo-saxons », Réseaux, n° 150, 2008.13. Rassemblement de personnes dans un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment, coor-donné par SMS.14. B. Manin, A. Lev-On, « Internet : la main invisible de la délibération », Esprit, mai 2006. (http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=13254)15.  Par  exemple,  la  liste  Libertas  menée  par  Philippe  de  Villiers  et  rassemblant  le Mouvement pour la France et Chasse, Pêche, Nature et Tradition comme celle d’Europe Écologie se sont particulièrement illustrées par l’inventivité des applications proposées sur leurs sites respectifs en proposant divers outils destinés à faciliter l’implication des internautes sur le terrain : visualisation des opérations de tractage ou des groupes sym-pathisants à proximité sous forme de cartes cliquables.16. Fait de multiplier un jour donné les posts sur un sujet précis, par exemple, le change-ment climatique, sur un ensemble de blogs, particulièrement ceux produits par les insti-tutions et les responsables politiques.17. S. Ward, T. Vedel, « Introduction : The Potential of the Internet Revisited », Parliamentary Affairs, vol. 59, n° 2, 2006.

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