routes n°114

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LE POINT SUR Les bords de mer à Veulettes (Seine-Maritime), Hossegor (Landes) et Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône) RÉFÉRENCE ROUT S Revue trimestrielle Cimbéton Décembre 2010 – n°114 Ciments Liants hydrauliques routiers Bétons Travaux et équipements routiers - Terrassements - Aménagements urbains - Aéroports Moselle : des teintes naturelles pour tous les bétons du dernier Center Parcs DOCUMENTATION TECHNQIUE Les sols décoratifs en béton à granulats apparents

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LE POINT SUR

Les bords de mer àVeulettes (Seine-Maritime),Hossegor (Landes) et Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône)

RÉFÉRENCE

ROUT SRevue trimestrielle CimbétonDécembre 2010 – n°114

Ciments Liants hydrauliques routiers BétonsTravaux et équipements routiers - Terrassements - Aménagements urbains - Aéroports

Moselle : des teintes naturelles pour tous les bétons du dernierCenter Parcs

DOCUMENTATIONTECHNQIUELes sols décoratifs en bétonà granulats apparents

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Routes N°114 - Décembre 20102

Pour tous renseignements concernant lesarticles de la revue, contacter Cimbéton.

Directeur de la publication : Anne Bernard-GélyDirecteur de la rédaction, coordinateur desreportages et rédacteur de la rubrique Remue-méninges : Joseph Abdo - Reportages, rédactionet photos : Joseph Abdo, Philippe Antoine(Documentation technique), Marc Deléage,Romualda Holak, Michel Levron, Yann Kerveno -Réalisation : Ilot Trésor, 83 rue ChardonLagache, 75016 Paris - Email : [email protected] - Direction artistique : ArnaudGautelier - Maquette : Dorothée Picard - Dépôtlégal : 4e trimestre 2010 - ISSN 1161 - 2053 1994

7, Place de la Défense92974 Paris-la-Défense cedex

Tél. : 0155230100Fax : 0155230110

Email : [email protected] Internet : www.infociments.fr

Éditorial

INTEROUTE&VILLE 2010 :objectifs atteints !

Sommaire

En couverture : à Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime), la digue promenade avec ses deux bétons décoratifs, l’un désactivésablé de couleur jaune, l’autre imprimé de couleur gris-bleu en forme de vague.

2 ÉDITORIAL

MoselleDes teintes naturelles pour tous lesbétons du dernier des Center Parcs

RÉFÉRENCE 3-4

Puy-de-Dôme30 000 m2 de sols traités au lianthydraulique routier à base clinker

CHANTIER5-6

Les sols décoratifs en béton à granulats apparents

DOCUMENTATIONTECHNIQUE

7-14

20 LE SAVIEZ-VOUS ?

Les bords de merDes bétons décoratifs innovants pouraménager les fronts de mer à :- Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime)- Hossegor (Landes)- Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône)

LE POINT SUR15-19

236 exposants et 5 146 visiteurs professionnels (maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage,administrations routières, collectivités, entreprises et organismes institutionnels) ontparticipé à la manifestation INTEROUTE&VILLE, salon et congrès, qui s’est déroulée du26 au 28 octobre à Metz. Cette édition a été placée sous les signes de la Mobilité, destechnologies de l’information et de l’innovation.

Les résultats enregistrés et la présence de tous les représentants institutionnels etpolitiques, nationaux et régionaux, démontrent la pertinence de ce rassemblement quia lieu tous les deux ans dans une région française.

Par sa taille humaine, sa convivialité, son exhaustivité, la pertinence et l’expertise deses conférences, la quatrième édition d’INTEROUTE&VILLE a permis à la communauté“routière” de se retrouver et d’échanger sur des sujets d’actualité.

Ainsi, les représentants de l’AMF (Association des Maires de France), de l’ADF(Assemblée des Départements de France), de l’ADSTD (Association des Directeurs desServices Techniques des Départements) et de l’ADGCF (Association des DirecteursGénéraux des Communautés de France), ainsi que de l’ATR (Association Technique dela Route) et l’IDRRIM (Institut des routes, des rues et des infrastructures pour lamobilité) ont été très impliqués dans le cadre de cet événement.

L’inauguration de la manifestation a été faite conjointement par le Président de l’ATR, leMaire de Metz, le Président de Metz Métropole, le Président des Maires de la Moselleet le Vice-Président du Conseil Général de la Moselle.

Sur près de 12 000 m², les visiteurs ont pu découvrir les dernières nouveautés desexposants, industriels et organismes spécialisés du secteur, qui ont présenté plus de88 innovations technologiques et applications pour la conception, la construction,l’exploitation et l’entretien des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales, detransport multimodal et leurs aménagements, avec la volonté de toujours mieuxrépondre aux enjeux de mobilité durable.

Le congrès a précisément constitué un véritable moment privilégié pour les633 participants, professionnels des réseaux routiers et des infrastructures detransport. Chacun a pu débattre sur les sujets nationaux et échanger sur les évolutionsadministratives, techniques et environnementales.

C’est dans cet état d’esprit offensif, au regard des défis qui les attendent, que lesacteurs de la route se sont d’ores et déjà donnés rendez-vous au prochainINTEROUTE&VILLE en 2012.

Joseph ABDOCimbéton

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Routes N°114 - Décembre 2010 3

RÉFÉRENCE

Situé près de Sarrebourg, lequatrième Center Parcs de Francemise sur l’immersion totale en

pleine nature avec ses 870 cottagesdisséminés sur 435 hectares. Il se trouveau cœur du Bois des Harcholins, qui est àcheval sur le territoire de troiscommunes (Hattigny, Fraquelfing etNiderhoff) et deux départements, d’oùson nom de Domaine des Trois ForêtsMoselle - Lorraine. Construit par Pierre & Vacances, enpartenariat avec le WWF-France, ceparc de loisirs est le plus boisé d’Europe.

Associant des granulats locaux, un ciment clair et des pigments minéraux, le béton revêt un aspect naturel qui s’accorde parfaitement avec la volonté d’authenticité, d’harmonie et de retour à la nature, affichée par les concepteurs du Domaine des Trois Forêts.

Moselle

Des teintes naturelles pour tousles bétons du dernier des Center Parcs

Domaine des Trois Forêts (Moselle) :la majeure partie des solsextérieurs bordant les zonesaquatiques ont été réalisés enbéton imprimé.

PRINCIPAUX INTERVENANTSMaître d’ouvrage : Pierre & VacancesEntreprises : Bomanite Lorraine et Val d’Oise Paysage Fournisseur du béton : Holcim Bétons (France) - Région Est(centrale de Buhl Lorraine)Fournisseur du ciment : Holcim Ciments (cimenterie de Heming)

Une zone de 58 hectares est mêmeexempte de toute construction. Pasmoins de 3 hectares de lacs et rivièresont été créés sur ce site, sans oublier unespace aquatique couvert de 5000 m2,maintenu à une température constantede 28°C. Tous les cottages sontconstruits en bois selon les normesHaute Qualité Environnementale (HQE).La vocation de ce Center Parcs estd’accueillir aussi bien la clientèlefrançaise qu’européenne et notammentcelle venant des Länder allemands lesplus proches, situés à environ troisheures de route.

Un opus incertumimprimé dans le bétonLa majeure partie des sols extérieursbordant les zones aquatiques (abords dela piscine, de la rivière, de l’Aquamundoet PMR) ont été réalisés en bétonimprimé. Le choix d’un ciment local, degranulats issus de carrières proches et

d’un colorant teinte pierre lui donne unaspect chaleureux, très proche d’un solnaturel. Autre avantage, le bétonimprimé, même lorsqu’il est mouillé,conserve ses propriétés antidérapantes,tout en étant très facile à entretenir.Pour réaliser ces sols, l’entrepriseBomanite Lorraine a coulé 13 à 15 cmde béton sur un support en gravecompactée. “Chaque coulée permet deréaliser 40 à 50 m2 à la fois. Des coffragesmétalliques assemblés sur place etrevêtus d’une huile de décoffragedélimitent les réservations pour les

Les allées et les zones de détente sontréalisées en béton imprimé de façon

irrégulière, technique dite “opus incertum”.

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Routes N°114 - Décembre 20104

arbres. D’autres coffrages, en forme debiseau, sont employés pour la réalisationdes pédiluves” explique Olivier Ornielli,directeur de Bomanite Lorraine.Une fois le béton mis en place et réglé,il est taloché une première fois. “Unmélange colorant / durcisseur (quartz etpigments) est saupoudré en surface. Ilpénètre bien dans le béton, et de façonrégulière, grâce à un talochage suivi d’unlissage. L’humidité qui remontenaturellement du béton, nomméeressuage, hydrate le quartz et facilite sonincorporation avec le pigment dans lebéton sur les quelques millimètressuperficiels. Après l’application d’unepoudre de démoulage, les moulessouples en polyuréthane sontsoigneusement posés à la surface dubéton. Leurs motifs dessineront ennégatif une texture légère en appareilirrégulier, dit “opus incertum”. Pourcela, nos techniciens marchent dessus defaçon très régulière. Une fois l’empreinteréalisée, l’enlèvement de la matrices’effectue avec délicatesse. Un nettoyageau jet d’eau haute pression suffit ensuiteà éliminer le reste d’agent de démoulage.Enfin, l’application d’un vernis protecteurbouche-pores permet de réaliser unentretien aisé et d’avoir un encrassementminimum. Ce vernis doit être à nouveauappliqué tous les 4 à 5 ans, si nécessaire”précise Olivier Ornielli. L’équipe de Bomanite Lorraine a travaillésur ce chantier pendant trois semainesd’affilée. “Une vraie course contre lamontre, sans temps mort ! Le calepinageétait très serré, sans aucun droit à l’erreur,

avec des contraintes techniques. Cechantier était d’autant plus délicat à traiterque plusieurs corps de métiersintervenaient sur un même périmètre. Lesautres entreprises attendaient que nousayons fini pour pouvoir nous succéder. Toutcela nécessite une forte disponibilité duchef d’entreprise et des personnels, tantque tout n’est pas totalement finalisé”confie Olivier Ornielli. Comme les zones de bétonnagen’étaient pas toujours faciles d’accès,l’entreprise a souvent eu recours à uncamion pompe. Elle a aussi investi dansdeux grands chapiteaux pour abriter lescoulées et ne pas prendre de retardlorsqu’il pleuvait plusieurs jours de suite. Afin de réaliser les 1 à 2 m2 de bétondécoratif au niveau de chacun des

cottages, les paysagistes ont employédes éléments préfabriqués en bétondésactivé.

Des allées en béton clairpatiné en surfaceDe son côté, l’entreprise Val d’OisePaysage s’est chargée de la réalisationdes allées de la serre. La mêmeformulation de béton a été utilisée, àceci près qu’il a été coloré dans samasse. Le ton pierre a été obtenu enmélangeant de l’oxyde de titane et unpigment minéral jaune avec un cimentlocal CEM II S 42,5 N CE CP1 NF deteinte claire. Le choix d’une teinteproche de celle du durcisseursuperficiel permet de conserver lemême rendu visuel, au cas où lasurface du béton serait ultérieurementaffectée d’un éventuel éclat ouépaufrure. Ce traitement de surfacedonne aussi à ce béton l’aspect patinésouhaité. Sur ce site, Holcim Bétons (France) -Région Est a fourni la totalité desbétons nécessaires à la constructiondes bâtiments, des bassins, despiscines, de la voirie,… ainsi que lesbéton décoratifs. “Pour les sols extérieurs et intérieurs, lesdeux entreprises Bomanite Lorraine et Vald’Oise Paysage ont utilisé une mêmeformulation de béton : un Articimo impriméPSP CEM II/B-S 42,5 N CE CP1NF Dmax16 mm S3. Le béton employé pour lesallées de la serre a été teinté dans lamasse avec deux pigments spécifiques”précise Jean-Michel Rasser, animateur“Produits Spéciaux” de Holcim Bétons(France) - Région Est.“La centrale Béton Prêt à l’Emploi de BuhlLorraine, très proche du site, a assuréplusieurs rotations de camions-malaxeurs par jour, en raison de l’étendueet du fractionnement de ce chantier. Eneffet, quasiment tous les jours, BomaniteLorraine gérait jusqu’à 3 livraisons :celles-ci avaient essentiellement lieu lematin pour que le surfaçage puisse êtreréalisé en début d’après-midi. Tout celasous-entend donc d’élaborer un planningtrès rigoureux, bien programmé àl’avance, et un ajustement définitif de laveille pour le lendemain” conclut Jean-Michel Rasser.

RÉFÉRENCE Moselle

Le bois et le béton teinte pierre s’accordent pour donner aux sols un aspect naturel et chaleureux.

Dans la serre, les chemins ont étéexécutés en béton clair, teinté dans

la masse et patiné en surface.

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d’un nœud autoroutier avec l’A71Clermont/Paris, l’A72 vers Lyon/Marseille, l’accès direct à l’A75 versBéziers et l’A89 Clermont/Bordeaux.Cette plateforme assurera letraitement des colis des quatredépartements de la région Auvergne,mais aussi ceux de la Creuse, de laCorrèze et de la Lozère. Ensuite, quandelle montera en puissance, elle pourraparticiper au traitement des colisd’autres départements avoisinants. Sa localisation centrale lui permettraégalement de soutenir les plates-formes de Lyon, Cavaillon et Blois,notamment en cas de pic d’activité.Elle pourra ainsi soulager cellerécemment ouverte à Lyon-Saint-Laurent-de-Mure mais déjà arrivée àsaturation. Avec sa capacité de traitement de100000 colis par jour à son ouvertureet la possibilité de monter au double sinécessaire, cette plateforme est l’une

des plus importantes et des plusmodernes de France. Pour mémoire,celle de Lyon traite une moyenne de150000 colis par jour.Le maître d’ouvrage Urban Property aconfié à R3i une mission de maîtrised’œuvre pour la construction de cetteplateforme logistique et des bureauxqui l’accompagnent (13 758 m2 SHON autotal), pour le compte de la SociétéCivile Immobilière PSC. Ces travaux comprennent notammentun hall de tri de 11500 m2, associantstructure béton et bois lamellé-collé.Les bureaux et locaux sociaux couvrent

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Puy-de-Dôme

Zone d’activités “ ClermontAuvergne ” (Puy-de-Dôme) :17 000 m2 de voiries et de parkingsà réaliser en traitement de solspour la nouvelle plateformelogistique de Coliposte.

CHANTIER

Pour moderniser son outil detravail, âgé d’une trentained’années et arrivé à saturation,

Coliposte s’est récemment doté d’unetoute nouvelle plateforme logistique.Implantée sur la zone d’activités“Clermont Auvergne” qui jouxte lescommunes de Gerzat et d’Aulnat, ellese caractérise par son positionnementstratégique irréprochable. En effet, elle se trouve en plein cœur

Grâce à son implantation stratégique, la nouvelle plateforme logistique de Coliposte, construite près de Clermont-Ferrand, pourra traiter jusqu’à 200 000 colis/jour. Mais auparavant, près de 30 000 m2 de sol ont été traités avec un liant hydraulique routier (LHR) à base clinker.

30 000 m2 de plateforme logistiquetraités au liant hydraulique routier

PRINCIPAUX INTERVENANTSMaîtrise d’ouvrage : Urban PropertyMaîtrise d’œuvre : R3iEntreprise : ColasFournisseur du béton : Béton Centre-Ouest (groupe Vicat)Fournisseur du LHR : Vicat Ciment

Le malaxage du sol intervient sur 45 cm de profondeur.

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CHANTIER Puy-de-Dôme

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une surface d’environ 2100 m2. A celas’ajoutent 17 000 m2 de voiries etparkings.

Bien valoriser les ressources du site Implantée sur un terrain de 90000 m2,l’emprise de la plateforme couvre unesurface globale de près de 30000 m2. Valoriser les matériaux du site, plutôtque les évacuer pour en rapporterd’autres venant de l’extérieur, présenteun grand nombre d’avantages. Sur leplan logistique, cela évite uneimportante circulation de camionsentrants et sortants. Ainsi, seuls lescamions livrant les 1000 tonnes deliant hydraulique routier viennentapprovisionner ce chantier. Sur le planfinancier, les économies directes (pasd’achats de matériaux autres que leLHR) et indirectes (économies decarburant,...) sont loin d’êtrenégligeables.Sur le plan environnemental, cetteréduction de circulation de camionsréduit les émissions de gaz à effet deserre et le réemploi des matériaux enplace préserve d’autres ressourcesnaturelles. Cette technique de mise en œuvresous-entend la réalisation préliminairede plusieurs prélèvements sur le site,accompagnée d’essais en laboratoirepour s’assurer de la régularité du solen place et de sa parfaite compatibilitéavec le LHR prévu.“Nous avons effectué une campagne desondages qui a permis d’identifier lescaractéristiques techniques du sol et delocaliser avec précision les différenteszones. Etant donnée la grande superficiedu terrain, nous avons rencontré troistypes de sols : deux marneux et unsableux. Les essais en laboratoire, sur

les échantillons prélevés, ont permisd’étudier l’aptitude au traitement dechacun d’entre eux et de déterminerleurs dosages optimaux respectifs.Offrant naturellement une bonnecohésion et déjà un peu hydratées (saufen période de sécheresse), les marness’avèrent les plus faciles à traiter avec leLHR. Pour le sable alluvionnaire, lafaible quantité de fines présentesimplique un dosage en liant hydrauliqueroutier un peu plus élevé (1% en plus)qu’avec les marnes afin d’obtenir unrésultat final équivalent sur toute lasuperficie de la zone traitée” expliqueFranck Izorche, responsable dulaboratoire de l’agence Colas deClermont-Ferrand. Des planches d’essais sur le site ontensuite permis de confirmer cesrésultats. En cours de chantier, lelaboratoire contrôle la conformité et larégularité du dosage en lianthydraulique routier et en eau, ainsi quela profondeur de malaxage et la qualitédu compactage. Ensuite, lors de laréception de la plateforme, il vérifie laconformité du résultat obtenu vis-à-visde l’objectif de portance visé (PF3).

Un traitement réalisé en une seule passeAprès décapage de la terre végétale,l’entreprise Colas s’est chargée dudéblaiement / remblaiement du siteavant de niveler la plateforme.“Nous avons ensuite procédé àl’épandage régulier du liant hydrauliqueroutier à raison de 35 kg/m2, puis à sonhydratation avant le malaxageproprement dit sur une épaisseur de45 cm pour les chaussées lourdes et la

zone bâtiment, soit environ 25 000 m2. Cetraitement n’intervient que sur 30 cmd’épaisseur pour les chaussées légèreset les parkings, soit un total de 4 250 m2.Le tout en une seule passe ” préciseGeorges Chapoulard, conducteur detravaux de l’entreprise Colas. Suivent le compactage au cylindrevibrant, puis le réglage final à laniveleuse avant la mise en place d’unenduit de cure et d’une couche degrave 0/31,5. Celle-ci sera ensuiterecouverte d’enrobés pour les partieschaussées lourdes et légères, ainsique pour le parking. La cadence moyenne tourne autour de3500 m2/jour pour la première partie,sur laquelle la circulation des enginslourds est possible au bout d’unesemaine seulement. La secondepartie, plus délicate à réaliser à causedes îlots à contourner, a demandédeux jours pour sa réalisation.

Une base clinker quiapporte une résistance élevéeProduit par Vicat Ciment dans sonusine de Créchy (Allier), le lianthydraulique routier utilisé (LV-TS 03)peut s’employer aussi bien dans lescouches de base, les couches defondation que les couches de formedans le cas d’un traitement de sol enplace ou en centrale. Ce lianthydraulique routier, dit à base clinker,se compose en majorité de clinker etde calcaire. “Ce liant hydraulique routier a été retenupar Colas car c’est celui qui se marie lemieux avec les trois types de sols enplace. Sa base clinker apporte unerésistance élevée dès les plus jeunesâges. Ainsi le chantier pouvait démarrerle matin, la prise avait lieu dans lajournée et, le soir, la chaussée était alorsprête à recevoir son enduit de cure”commente Cédric Jovin, chef desecteur ciments et liants hydrauliquesroutiers Vicat (direction Centre-Ouest). “Ce produit est également intéressantsur un plan économique pour letraitement d’aussi grandes surfaces desol. En effet, dans ce cas, le dosage estalors de 3 à 4 %, et de 5 % pour la partieen sables alluvionnaires” conclut CédricJovin.

L’épandage du liant hydraulique routierest réalisé à raison de 35 kg/m2.

L’hydratation par camion porte-citerne est immédiatement suivie du passage

du malaxeur.

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LE MARCHÉ

Grâce à des efforts importants de promotion réalisés, depuisplus de vingt ans, par CIMBETON et le SNBPE, lesfournisseurs de Béton Prêt à l’Emploi, associés auxfournisseurs d’adjuvants et aux applicateurs, la technique dusol béton à granulats apparents a été définitivement adoptéepar les maîtres d’œuvre et les maîtres d’ouvrage français.La revue Routes a relaté, durant toutes ces années, le succèsrencontré par ce matériau à travers les innombrablesréférences présentes sur l’ensemble du territoire français etqui ont fait l’objet de nombreux reportages.

Ainsi, chaque année, sont réalisés quelque 6 à 7 millions demètres carrés de ce type de sol en aménagement urbain, enespaces publics et dans le résidentiel, qu’il soit collectif ouindividuel. Il s’agit là d’une spécificité du marché français.Sans doute peut-on y voir une marque de la culturearchitecturale française qui a toujours mis en avant lesmatériaux minéraux et naturels d’origine locale.Les producteurs de béton, la plupart du temps eux-mêmesproducteurs de granulats, disposent ainsi d’un véritable outilmarketing de valorisation de leurs produits et de leur savoir-faire. Tous les grands groupes, sans exception, sont présentssur ce marché ainsi que la quasi-totalité des producteurs

Routes N°114 - Décembre 2010 7

Décembre 2010DOCUMENTATION TECHNIQUE

Etretat (Seine-Maritime) :promenade piétonnière en bordde mer, réalisée en bétondésactivé de trois couleursdifférentes et rythmée par un large calepinage.

Les sols décoratifs en béton à granulats apparents

La plupart des bétons, qu’ils soient coulés à plat ou coffrés, ne laissent apparaître après durcissement que leur “peau” sous la forme d’une surface uniformément grise etlégèrement pommelée : le béton brut de décoffrage. Pourtant, ce béton recèle une richesseintérieure insoupçonnée à travers les granulats qui le composent. Qu’il s’agisse de graviersroulés, extraits de gravières ou de rivières, ou encore de pierres concassées (marbre,quartz ou porphyre), ils mériteraient souvent d’être vus ou encore, pour reprendre le terme anglo-américain, d’être “exposés ” (exposed aggregates concrete).Dans cette documentation technique, nous ne traiterons pas des bétons coffrés à granulatsapparents pour lesquels de nombreuses techniques de réalisation existent, nous nouslimiterons aux sols décoratifs coulés à plat, à partir de béton prêt à l’emploi.

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indépendants. Les entreprises adhérentes au SyndicatNational du Béton Prêt à l’Emploi (SNBPE), à travers lestravaux de leur Commission Promotion, et l’ensemble del’Industrie Cimentière, ont joué et continuent de jouer un rôlemajeur dans le développement de ce marché.Après la mise en œuvre du béton, la surface du revêtementprésente un aspect uni, plein et plan. On cherche alors à lui conférer à la fois des caractéristiquesesthétiques et de bonnes qualités antidérapantes. De tellesqualités peuvent résulter d’une mise à nu des granulats. Ilexiste deux méthodes :• les traitements mécaniques, qui sont mis en oeuvre sur

une surface durcie,• les traitements chimiques, technique appelée aussi

“désactivation”, qui s’effectuent au contraire sur bétonfrais et sont suivis d’un lavage après durcissement dubéton de masse.

Ces deux axes de mise en oeuvre se répartissent aujourd’huià raison de 10 % pour les bétons traités mécaniquement et de90 % pour les bétons désactivés. Dans un marché toujours encroissance, cette proportion est relativement stable.

LES TRAITEMENTS MÉCANIQUES

Ils sont au nombre de quatre : le sablage, le bouchardage, legrenaillage et le polissage.

Le sablage

Cette technique consiste à attaquer un revêtement béton durci(24 à 48 heures après le bétonnage) avec un jet de sable abrasifà l’aide d’un puissant jet d’air sous pression ou projeté à l’eauhaute pression. Le sable (quartz cristal 00) permet dedégarnir, plus ou moins, les granulats qui, selon leur dureté,sont plus ou moins arrondis par cette technique. Les granulatssombres sont éclaircis par ce traitement. C’est une techniquebien connue dans le décapage des métaux avant traitement.

DOCUMENTATION TECHNIQUE

Routes N°114 - Décembre 20108

Aspect du béton brut : uni, plein et plan.

Elle est adaptée à la réalisation d’aménagements urbainspiétonniers ou faiblement circulés, mais aussi aux voiriescirculées sous réserve de prévoir, dans le béton, desgranulats répondant aux spécifications requises enmatière de dureté et de résistance au polissage.

Le bouchardage

Cette technique consiste àattaquer la surface du bétondurci avec un appareilpneumatique qui porte desbouchardes dont la surfacede frappe est hérissée dedents pyramidales ”pointesde diamant“. Celles-ci, enfrappant la surface, fontéclater le mortier du bétonet fracturent légèrement lesgranulats.Cette technique permet, parun choix judicieux desgranulats et uneformulation adéquate,d’obtenir des aspects desurface imitant les pierresnaturelles en granit.

Pont du Gard. Exécution du sablage au jet de sable à haute pression.

Pont du Gard. Cheminement piétonnier en béton sablé.

Têtes de bouchardage, avec grosplans de béton bouchardé.

Page 9: Routes n°114

Le grenaillageLe procédé consiste à projeter, à grande vitesse sur dubéton durci, des billes d’acier qui sont, au rebond,récupérées par aspiration et recyclées. Le choc des billesavec la surface du béton a trois effets principaux :– il nettoie la surface de la chaussée, fonction recherchée à

l’origine pour le dégommage des pistes d’aérodromes etla préparation des supports pour les travaux derenforcement en béton mince collé,

– il dégage en surface le mortier de scellement desgranulats, augmentant ainsi la macro-rugosité,

– il ravive les arêtes des granulats constitutifs durevêtement, améliorant ainsi sa micro-rugosité.

Cette technique est largement utilisée en rénovation dedallages béton, avant application d’un nouveau revêtement.

Le polissage

Il consiste à polir le béton à l’aide d’une meule dure, commedans le cas du marbre. C’est la technique du “granito”, bienconnue au siècle dernier pour la réalisation de sols intérieurs.

Routes N°114 - Décembre 2010 9

Décembre 2010DOCUMENTATION TECHNIQUE

Machine de grenailllage (ou grenailleuse) en action, avec gros plan de béton grenaillé.

Hall d’accueil d’un immeuble en béton poli.

LES TRAITEMENTS MÉCANIQUESDans le sablage, le bouchardage, le grenaillage et le polisage,l’action mécanique a pour but de détruire ou d’entamer lapeau du béton durci pour faire apparaître le granulat qui serasystématiquement affecté par le traitement, quel qu’il soit.Après sablage, il ressortira blanchi et légèrement cotonneux.Le bouchardage l’éclatera, tout comme le grenaillage. Quantau polissage, il conduira à des surfaces d’une granderichesse esthétique, mais réservées la plupart du temps àdes sols intérieurs. Les traitements mécaniques sont donc des procédésagressifs pour les granulats. Ils ne permettent que peu devariations sur la profondeur de déchaussement etnécessitent un matériel lourd et coûteux. Autant de raisonsqui expliquent leur petite part de marché.

Le sablage

Le bouchardage

Le grenaillage

Le polissage

Page 10: Routes n°114

LE TRAITEMENT CHIMIQUE OU DÉSACTIVATION

Le procédé

Son principe est extrêmement simple, mais sa mise en oeuvrecomporte un certain nombre de points clés que nous allonsanalyser afin de bien choisir son “désactivant” : l’idée est depulvériser, à la surface du béton frais, un produit à effet retardsur la prise et le durcissement du ciment.Déposée à la surface du béton frais, la matière activehydrosoluble du produit désactivant va se diffuser dans l’eaude gâchage sur une certaine profondeur et retardera, voireempêchera, la prise du ciment dans la zone de diffusion.La masse de béton non touchée par le produit retardateur feraprise et durcira normalement : il sera ainsi possible, lelendemain du coulage, d’éliminer la matrice cimentairesuperficielle par simple lavage à l’eau et donc de mettre à nu legranulat.Réaliser un béton désactivé peut sembler facile, mais enpratique sa mise en oeuvre peut se heurter à un certainnombre de contraintes ou de difficultés que seuls les “bons”désactivants surmonteront !Si la qualité et la constance du béton livré constituent un pointclé, la préparation et l’organisation du chantier doivent se fairede façon rigoureuse. Avant tout, le client final (celui qui passecommande d’un aménagement et qui va donc le réceptionner)devra approuver un échantillon définissant la nature dugranulat, sa granulométrie et la profondeur de désactivationsouhaitée.Durant le chantier, l’aspect après lavage devra être identiqueen tout point d’une même dalle unitaire et maintenu uniformetout au long du chantier, qui peut parfois s’étaler sur plusieursmois. On verra plus loin que la qualité du désactivant estcapitale pour surmonter les variations climatiques ou lesdifférés de lavage, dus aux week-ends par exemple.La régularité de l’aspect du dallage final et la conformité àl’échantillon initialement accepté feront la réussite du chantieret conduiront à la satisfaction du client.

Les grandes familles de désactivants

Elles sont au nombre de quatre : les retardateurs de surface,les désactivants solvantés, les bio-désactivants et les produitsmixtes.

Les retardateurs de surfaceHistoriquement, les premiers développements se sont faitssur des solutions aqueuses. Les “matières actives”,substances chimiques retardatrices du ciment Portland(généralement, les sucres et leurs dérivés ou des acidesorganiques à forte solubilité), étaient simplement dissoutesdans l’eau. Ces solutions, appelées “retardateurs desurface”, sont encore aujourd’hui disponibles à la vente.Bon marché et faciles à pulvériser, elles présententcependant un certain nombre d’inconvénients majeurs,parmi lesquels :- Un manque de pouvoir opacifiant ou couvrant, qui conduit

inévitablement l’applicateur à des manques ou à des excès.Au lavage, on verra les granulats se déchausser dans lesexcès ou, au contraire, l’effet désactivant disparaîtretotalement dans les manques.

- Une absence totale de résistance à la pluie qui redilue leproduit en surface, même après plusieurs heures, etannule ses effets.

- Une absence totale d’effet de cure (curing) qui favorise

DOCUMENTATION TECHNIQUE

Routes N°114 - Décembre 201010

Aspect du béton désactivé.

Le lavage du béton désactivé, au jet d’eau haute pression, éliminele désactivant et la laitance, pour faire apparaître les granulats.

LE TRAITEMENT CHIMIQUEÀ la différence du traitement mécanique, le traitement pardésactivation n’affecte pas le granulat : son éclat minéral, sacouleur, sa texture et sa forme sont, au contraire, mis en valeur.

La désactivation

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l’évaporation rapide de l’eau de surface en cas de forteschaleurs ou de vent fort. Le résultat est alors désastreux,tant pour le béton qui va fissurer, que pour les composésorganiques retardateurs qui ne trouveront plus d’eau librepour diffuser, laissant le ciment faire sa prise de façonirréversible.

- Un effet de gamme quasi inexistant quant au choix de laprofondeur d’attaque : la puissance retardatrice desproduits employés ne permet que des attaques fortes, detype “gravillons lavés”.

Les désactivants solvantésSi le marché des bétons décoratifs a pu se développer dans detelles proportions, c’est bien grâce à l’apparition, dans lesannées 1990, de désactivants solvantés et à la résolution, de cefait, d’un bon nombre de problèmes. Leur conception étaitradicalement différente de celle des retardateurs et leurformulation reste, encore aujourd’hui, couverte par desbrevets ou des recettes maison que chaque fabricant protègesoigneusement.La matière active, ici finement micronisée, n’est plus dissoutemais mise en suspension dans une solution organique derésine (liant dissout dans un white spirit) donnant au produitl’aspect d’une peinture. L’ajout de pigments et de chargesdonne un couvrant qui assure un grammage régulier (quantitédéposée sur le béton). Les avantages des désactivantssolvantés sont nombreux :- La nature filmogène du produit fait qu’après évaporation du

solvant, en une vingtaine de minutes en général, le béton setrouve recouvert d’un film étanche et protecteur. Lesmatières actives s’extraient de ce film pour diffuser dans lebéton, dont la surface se trouve, par ailleurs, protégée de lapluie ou de l’évaporation par temps chaud. C’est l’effet decure indispensable au béton frais.

- La sélection rigoureuse des matières actives et de leurdosage permet de varier les profondeurs d’attaquerecherchées (également appelées “creuses”). On obtient, defaçon très reproductible, des aspects allant d’un béton usémicrodésactivé à une mise à nu de granulats de 30 à 40 mmde Dmax.

- Chaque grade se différencie par un code couleur qui lui estpropre et qui reste parfaitement visible lors de l’application,ce qui évite toute erreur dans la mise en oeuvre, lamanipulation ou le stockage. Le pouvoir couvrant est celuid’une peinture assurant tout manque impossible.

- L’effet de cure fortement marqué, et donc le maintien del’eau au sein du béton, apporte une grande sécurité enélargissant la plage de lavage et en autorisant le différé : ledélai de 24 heures devient courant, ce qui permet dès lors decouler le béton le jour J pour le laver à J+1, quelles que soientles conditions météo. Les applicateurs trouvent là unappréciable surcroît de confort !

Quelques inconvénients cependant :- Avec un point éclair (température à partir de laquelle le

produit s’enflamme au contact d’une flamme) voisin de 30°C,le produit devient inflammable et présente un danger austockage, au transport et à l’application.

- Comme les matières actives décantent vers le fond del’emballage, l’agitation du produit doit être vigoureuse etpermanente pour assurer une concentration constante àchaque soutirage.

- Leur prix, fortement lié au cours des produits pétroliers, estsensiblement plus élevé que celui des retardateurs.

- Dernier point, et non des moindres : l’émission de CarboneOrganique Volatil (COV) peut atteindre 400 grammes/litre dedésactivant, soit près de 100 grammes par mètre carréréalisé. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffementclimatique et d’une approche développement durable, cesdoses sont prohibitives ! Bien que parfaitement au pointtechniquement, ces désactivants solvantés voient ainsi leurpart de marché baisser au fil des ans, au profit de produitsintégrant de plus en plus les contraintes environnementales.

Les bio-désactivantsProduits de troisième génération, les bio-désactivants ontouvert une nouvelle voie dans la classification et s’inscriventdans la ligne de la “green chemistry” de ce début de XXIe siècle.Pour s’affranchir des produits dérivés directement du pétrole,cette chimie fait appel à des composés issus de l’agriculture oudu monde animal. Ainsi dans les bio-désactivants, la phase liant/ solvant est remplacée par une huile végétale, les principesactifs et le mode d’action restant sensiblement les mêmes.Le point éclair se trouve substantiellement remonté, classant leproduit de nouveau ininflammable et surtout le taux de COV estconsidérablement réduit. Un bémol cependant : si ce produit, eton le conçoit bien, est biodégradable à long terme, il n’en restepas moins gras à l’utilisation et nécessite un certain nombre deprécautions, notamment dans la protection des matériauxenvironnants (calepinages, murs enduits, caniveaux,…). Autre point, la présence d’huile et de matières organiquesdans les eaux de lavage du béton peut, dans le court terme,poser problème pour le milieu naturel si le rejet a lieu dans leréseau des eaux pluviales, comme c’est le cas de nombreuxchantiers en milieu urbain.

Routes N°114 - Décembre 2010 11

Décembre 2010DOCUMENTATION TECHNIQUE

Giratoire de Crouy (Aisne) : une fois le béton coulé, on pulvériseun bio-désactivant puis un produit de cure.

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Les produits aqueuxOn l’a vu à travers tout ce qui précède, la croissance forte etcontinue, pendant près de 20 ans, du marché du bétondésactivé a développé toute une gamme de spécialitéschimiques, notamment chez les grands producteurs del’adjuvant béton et fait l’objet de nombreux brevets. Un réeleffet de gamme existe donc aujourd’hui et chaque produitconserve ses inconditionnels comme ses détracteurs.Cependant, sous la poussée des nouvelles réglementationsenvironnementales, les chimistes du béton devronts’adapter comme l’ont fait leurs collègues de l’industrie dela peinture où les produits solvantés (les laquesglycérophtaliques, par exemple) ont cédé la place auxproduits dits “ à l’eau ”. Ce transfert s’est d’abord opéré àtravers une démarche volontaire des producteurs, qui s’estrapidement transformée en obligation réglementaire.Toujours dans ce domaine de la peinture, on note que l’efficacitéest aujourd’hui la même dans bon nombre d’applications, avecun impact bien moindre sur l’environnement et sur l’utilisateur.La formation du film ne se fait plus par évaporation dusolvant, mais par départ de l’eau et par coalescence, c’est-à-dire par rassemblement, entre elles, des finesgouttelettes de polymères en suspension dans la phaseaqueuse pour former un film continu.

Il en sera de même pour les désactivants qui reviendront,dans les années à venir, à des formulations sur baseaqueuse qui n’auront plus rien à voir avec celles de leurslointains cousins qu’étaient les retardateurs. Leur pouvoirde cure devra être suffisant, ainsi que la résistance à la pluiequi, paradoxe pour un produit à l’eau, devra être atteinteaprès quelques heures au plus.Protéger l’utilisateur et respecter encore plusl’environnement, c’est de là que viendront, à n’en pasdouter, les évolutions majeures dans les années à venir.

Les principaux désordres rencontrés sur les chantiers et leurs causes probablesRéaliser un chantier en béton désactivé nécessite de disposer,comme nous venons de le voir, d’un désactivant performant et,bien sûr, de personnel qualifié et rompu à la technique demise en œuvre.Il se peut cependant, souvent par conjugaison de plusieursfacteurs, que des désordres soient constatés après lavage dudésactivant. Le tableau ci-après liste les principaux désordreset en établit les causes les plus fréquentes.

DOCUMENTATION TECHNIQUE

Routes N°114 - Décembre 201012

Descriptiondu désordre

Conditionsmétéo Causes probables

1 Le désactivant ne se lavepratiquement pas

A Délai trop important entre le début de la fabrication dubéton et la fin de sa mise en œuvre (>3h)

B Utilisation d’un ciment trop rapide ( CEM I ou CEM II R)

C Effet de cure du désactivant insuffisant

D Délai (prescit par le fournisseur) entre la fin de pulvéristiondu désactivant et le début du lavage, dépassé.

2

Le désactivant se lave defaçon très hétérogène lelendemain du coulage :

zones trop creuséesalternant avec des zones

difficilement lavables

A Délavage d’un désactivant non ou peu résistant à la pluie

BBéton mal mélangé (fabriqué en bétonnière),insuffisamment malaxé ou remouillé sur le chantier. Béton à fort ressuage ou sujet à ségrégation.

C Désactivant insuffisamment agité avant l’emploi (fond de bidon sur-concentré, dessus trop pauvre)

D Application hétérogène d’un retardateur ou appareil depulvérisation défaillant ou non adapté

E Présence d’un accélérateur de prise dans le béton

3

Le désactivant se lave de façon régulière mais creuse trop :

déchaussement des granulatsintermédiaires

A Le lavage intervient trop tôt et la masse du béton n’a pasfini sa prise

B Le ciment utilisé est à prise trop lente (CEM III) ou éventéou encore accidentellement sous dosé en ciment

C Le rapport E/C était anormalement élevé et le béton ne comportait aucun réducteur d’eau

D Le béton comportait un retardateur de masse trop dosé ou mal maîtrisé

E Le désactivant choisi est trop fort pour ce béton

4Des microfissures

apparaissent avant lavageet/ou dans les jours suivants

AEffet de cure du désactivant insuffisant conjugué à l’absence de microfibres destinées à luttercontre les microfissures de retrait plastique

20°C

20°C

20°C

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Conseils pratiques pour anticiper les désordresLe tableau qui précède dégage les causes des problèmesparfois rencontrés sur chantier. Identifier l’origine d’undésordre est une chose, mais l’anticiper en est une autre.Outre le choix du désactivant, que nous avons largementdétaillé (et qui est crucial pour un résultat parfait), quatreautres paramètres sont à analyser scrupuleusement pour unebonne prévention du risque : les conditions météorologiques,la qualité du béton, l’outillage et la main d’œuvre.

Les conditions météorologiquesElles sont déterminantes et doivent conduire à ne pas coulerde béton quand on ne peut maîtriser ces conditions.• La pluie : elle ne doit, en aucun cas, tomber entre le

moment où le béton est livré sur le chantier et dans un délaide 3 à 4 heures après la fin de la pulvérisation dudésactivant. Une averse ou une pluie fine, intervenant aprèsce délai, seront supportées sans dommage par undésactivant résistant à la pluie. Bien sûr, ce ne sera pas lecas pour un orage violent ! Des bâches de protection devrontêtre disponibles en permanence pour parer à tout imprévu.Attention cependant au fait qu’un béton frais, lissé et revêtud’un désactivant, ne peut être bâché sans dommages etque le bâchage ne peut donc se faire que sur un dallageayant acquis un minimum de résistance !

• La chaleur : au-delà de 25°C, la prise du béton s’accélèreconsidérablement. Il convient donc de veiller à réduire lestemps de transport du béton (qui s’échauffe alors dans lecamion malaxeur) et d’organiser le chantier pour deslivraisons et une mise en oeuvre dès les premières heuresde la matinée. Dans ce cas, le béton sera lavé dans la soirée.Il faut éviter, dans la mesure du possible, l’emploi deretardateur de masse, de ciments trop rapides (CEM I ouCEM II R) et, bien sûr, interdire les rajouts d’eau sur chantier.Le fond de forme sera, pour sa part, abondamment arrosé,voire détrempé, avant la mise en place du béton.

• Le vent : il va gêner considérablement la pulvérisation dudésactivant et peut même conduire à annuler le coulage. Eneffet, on risque d’endommager des véhicules enstationnement, la végétation ou plus globalement de porteratteinte à l’environnement du chantier, y compris le personnelet les passants. L’effet desséchant du vent sur le béton est tel

qu’il est recommandé de recouvrir, le plus vite possible, avecle désactivant (à effet de cure), le béton fraîchement lissé.

• Le froid : un froid trop vif conduira à l’arrêt du chantier, neserait-ce que pour le béton lui-même. Si les coulages ontcependant eu lieu la veille, on n’hésitera pas à décaler au(x)jour(s) suivant(s) le lavage, afin de s’assurer de la résistancedu fond. L’hiver, les ciments rapides sont à préférer auxciments lents et les accélérateurs de masse sont à proscrire,afin d’éviter toute surprise. Le désactivant, quel qu’il soit,sera toujours stocké à l’abri du gel.

La qualité du bétonElle aussi est déterminante dans la réussite du chantier et lameilleure solution pour l’applicateur est de faire appel à unfournisseur de Béton Prêt à l’Emploi (BPE) qui saura :• composer le béton en fonction du résultat recherché,• choisir le ciment et les adjuvants adaptés, ainsi que leurs dosages,• garantir un bon maintien de la maniabilité (S3/S4), c’est-à-

dire le temps pendant lequel le béton conserve sa plasticitéou son ouvrabilité (il reste maniable),

• assurer une absence totale de ressuage et de ségrégation(ennemis jurés du béton désactivé),

• s’engager sur la constance de la livraison, en termes deplasticité et d’homogénéité du mélange.

Le matérielIl devra être adapté à la qualité du travail recherché et, pointimportant, à la sécurité sur chantier.Règles, brouettes, lisseuses, pelles et truelles devront êtreen état et en quantité suffisante. Les équipements deprotection individuelle (EPI) devront être portés parl’ensemble du personnel, notamment les gants, les lunettes,les chaussures de sécurité et de bons vêtements de pluie.La qualité des appareils de pulvérisation est primordiale et ne doitpas faire l’objet de mesure d’économies ! Ils devront être agrééspour la pulvérisation de produits solvantés et inflammables si ledésactivant l’est. On disposera toujours d’un appareil de secoursneuf et de pièces de rechange : buses, lances, filtres, pompes,…Le nettoyage des pulvérisateurs après usage ne devra pasconduire à des rejets à l’égout, notamment pour les

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Décembre 2010DOCUMENTATION TECHNIQUE

Aspects de surface d’un béton désactivé (au sol) et d’un bétonbouchardé (marches).

Dijon (Côte-d’Or) : parvis de la gare Foch en béton désactivé.

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DOCUMENTATION TECHNIQUE

Routes N°114 - Décembre 201014

7, Place de la Défense 92974 Paris-la-Défense cedex - Tél. : 01 55 23 01 00 - Fax : 01 55 23 01 10Email : [email protected] - Site Internet : www.infociments.fr

Société AximBASF

ConstructionChemical France

Chryso SA Grace Produitsde Construction Sika (SA) Soceco-Reckli

Adresse Cimenterie Calcia78931 Guerville

ZI Petitemontagne Sud

10 rue desCévennes

91017 Evry

19 Place de larésistance

92446 Issy lesMoulineaux

ZA LesFoulletons

39140 Larnaud

84 rue EdouardVaillant

93350 Le Bourget40 Rue Lauriston

75016 Paris

Site internet www.axim.fr www.basf-cc.fr www.chryso.com www.fr.graceconstruction.com www.sika.com www.reckli.net

Téléphone +33(0)130983636 +33(0)169475000 +33(0)141171819 +33(0)384484860 +33(0)149928000 +33(0)147274918

Adhérent SYNAD Oui Oui Oui Oui Oui Non

GAMMES DE DÉSACTIVANTS

Phasesolvant

Nomcommercial Chryso Déco Sol Pieri-VBA Classic

Nombrede grades Deux Quatre

Codecouleur

(du + faibleau + fort)

Rose - Bleu Bleu - Jaune -Gris - Orange

Phaseaqueuse

Nomcommercial

Desacticim Aqua

Rhéomac-Deco50

Chryso Deco Lav P 01 à 08 Pieri-VBA 2002

Sika RugasolDecor Sika

Rugasol VoirieReckli CR Type

PV 01 à 300

Nombre de grades Un Quatre Huit Quatre Deux Onze

Codecouleur

(du + faibleau + fort)

Blanc Vert - Bleu -Rose - Gris

Rose (01) - Vert -Bleu - Orange -Pêche - Jaune -

Violet - Rouge (08)

Vert - Bleu -Jaune - Gris Bleu - Blanc

Turquoise (micro) -Bleu - Brun - Vert -Jaune - Rouge -Gris - Moutarde -Blanc - Orange -

Violet (300)

Phasehuile

végétale

Nomcommercial Pieri-VBA Bio 2

Nombre de grades Cinq

Codecouleur

(du + faibleau + fort)

Vert - Bleu -Jaune - Rose -

Gris

LES PRINCIPAUX FOURNISSEURS DE DÉSACTIVANTS EN FRANCE

désactivants solvantés dont les déchets devront être confiés àdes sociétés spécialisées. Autre préoccupation : il convient devérifier le bon état du surpresseur à eau pour lequel toutepanne risquera de prendre des allures de catastrophe !

La main d’œuvreElle devra impérativement avoir été formée à la mise enoeuvre des sols béton en général, à la sécurité et au respectde l’environnement.

Le personnel sera toujours en nombre suffisant pour assurerla mise en place d’un camion de béton (6 à 7 m3), son lissageet la pulvérisation du désactivant en moins de 1h30 à 2h,suivant les conditions de température.La commande d’un mixo-pompe, d’un tapis ou d’une pompe àbéton s’avèrera, dans bien des cas, indispensable. Il conviendradonc de l’anticiper, suivant la configuration et l’accessibilité deschantiers, ceci pour un plus grand confort du personnel et pourune réduction notoire des temps de mise en œuvre.

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VEULETTES-SUR-MER (SEINE-MARITIME)

Surnommée la “Perle du Pays de Caux”,la commune de Veulettes-sur-Mer (330habitants mais plus de 350 résidencessecondaires) est une ancienne stationbalnéaire réputée pour sa plage en arcde cercle, la plus longue du département

de Seine-Maritime (près de 2 km) etfermée par des falaises comme àEtretat. Exposée aux fortes tempêtes dela Manche et aux projections de galets, ladigue promenade en béton de 700mètres était totalement délabrée. Ilfallait donc la refaire.

Un financement del’Europe et du Conseil général“En recherchant un financement pour cegros projet, j’ai appris que le Comitédépartemental du tourisme (CDT) duConseil général disposait d’une sommedu FEDER (Fonds Européen deDéveloppement Régional) destinée àdévelopper le tourisme dans ledépartement”, explique ChristianLegrand, le maire de la petitecommune. “Nous avons donc lancé un

concours de conception, remporté par lecabinet Folius Ecopaysage qui avait déjàplusieurs références en bord de mer.Avec ce cabinet, nous avons pu très vitemonter un dossier et obtenir450000 euros du CDT, ainsi qu’un soutieneuropéen de 600 000 euros”. Unesomme complétée par 360000 euros

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Tout en tenant compte des fortes contraintes maritimes, les bétons décoratifs souventinnovants sont de plus en plus utilisés pour aménager les fronts de mer. À la fois esthétiqueset durables, ils sont particulièrement appréciés. Trois réalisations récentes en témoignent :Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime) avec des bétons imprimés, désactivés, sablés etbouchardés ; Hossegor (Landes) avec du béton désactivé ; Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône) avec du béton sablé et désactivé.

Les bords de mer

Des bétons décoratifs innovantspour aménager les fronts de mer

Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône) :la promenade en béton désactivés’étire sur un kilomètre de long, avec du granulat roulé pour établir le lien avec l’eau.

LE POINT SUR

PRINCIPAUX INTERVENANTSMaître d’ouvrage :Mairie de Veulettes-sur-MerMaitre d’œuvre : Cabinet FoliusEcopaysage, assisté de IosisEntreprise : Mineral ServiceFournisseur du béton :Lafarge BétonsFournisseur du ciment :Lafarge Ciments

Veulettes-sur-Mer : béton désactivé sabléet béton imprimé côte à côte.

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d’emprunt communal et des fondspropres.Assisté de Iosis, Folius Ecopaysage aconçu une digue en béton, seulmatériau capable de résister aux fortesintempéries. Le garde-corps estconstitué d’éléments en bois exotiquegrisé, des galets étant insérés à sasurface, ce qui permet de voir à travers,tout en protégeant la promenade.

Faire la preuve que le béton peut être beau“Pour le revêtement, certains élusavaient encore une image négative dubéton. Il fallait donc leur prouver que lebéton peut être beau”, explique EricGermain, directeur de FoliusEcopaysage. “Nous avons donc vouluinnover en proposant deux types debétons décoratifs qui dialoguent avec lamer : l’un en désactivé, l’autre enimprimé. De couleur gris-bleu, le bétonimprimé a un motif imitation bois et setrouve, à la fois, au droit des joints dedilatation et sur une surface de 280 m2

en forme de vague. Le béton désactivésablé de couleur jaune s’étend sur unesurface de 1 860 m2. Le tout sur uneépaisseur de 8 cm”Pour marquer les joints de dilatationexistants, le maître d’œuvre a eu l’idée defaire des “planches” de béton impriméde 33 cm de large qui sont coulées depart et d’autre des joints. De mêmecouleur que les vagues, elles rythment lapromenade tous les cinq mètres.

Egalement en béton imprimé, lesvagues, tout en animant la promenade,servent à délimiter le périmètre où lescafés-restaurants peuvent installerleurs terrasses pendant la saison.Pour le béton désactivé, FoliusEcopaysage a souhaité s’inspirer de lacouleur jaune très chaleureuse dusable de la plage et du limon desfalaises. Mais, là encore, il a vouluinnover en proposant autre chose quedu classique béton désactivé : un bétondésactivé sablé à l’aspect trèslégèrement granuleux qui rappelle unchemin stabilisé.

Une faisabilité techniquetrès complexeEn partant du projet de FoliusEcopaysage, l’entreprise MineralService, chargée de la mise en œuvre, aalors fait valider par Lafarge lafaisabilité technique du projet. Avecune problématique importante : latenue du béton sur digue. C’estpourquoi, les bétons colorés dans lamasse sont réalisés en béton de classed’exposition XS3 (moins de 200 m dubord de mer) de la norme NF EN 206-1.“Le cahier des charges était très préciset, pour y répondre, on a beaucouptravaillé avec notre laboratoire et fait denombreux essais pour trouver la teintedemandée et la formulation trèsspécifique des bétons fibrés”, expliqueStéphane Poultier, commercial chezLafarge Bétons. “De plus, la plasticitédes bétons était contrôlée au départ dela centrale, située à une trentaine dekilomètres, et à l’arrivée sur chantier caril fallait qu’elle soit identique quelle quesoit la météo : le vent assèche et le selagresse. Enfin, chaque toupie devait êtretrès ponctuelle. D’où la nécessité d’avoir

un très fort partenariat avec MineralService”.Pour la très délicate mise en œuvre,l’expérience de Mineral Service a étédéterminante. D’autant que cetteentreprise, qui a récemment réalisé lamagnifique promenade de bord de merd’Etretat, aime particulièrement ce genrede défi qui impose un énorme travail,notamment au niveau du coffrage.La première phase a concerné la posede joints de dilatation sur les jointsexistants. Ce prolongement a été réaliséà l’aide de planches de bois d’azobés,arbres des forêts équatoriales, de 1,5cm d’épaisseur sur lesquelles ont étécollés des feutres pour reprendre lesefforts liés à la dilatation. Puis, le bétona été coulé de chaque côté des joints. Etsur la surface fraîche, recouverte d’undurcisseur minéral coloré à base dequartz, le béton a été imprimé enpressant une planche qui laissel’empreinte d’un dessin du bois, avecses veines, ses nœuds…

Une réalisation récompensée par un prix“Voir nos compagnons faire ce travailtrès original et minutieux était, en soi, unvéritable spectacle”, se rappelle Olivierde Poulpiquet, PDG de Mineral Service.Et d’ajouter : “Pour réaliser les arrondisen forme de vague, un coffrage soupleen plastique a permis une très grandeprécision”.Une fois le béton imprimé réalisé etprotégé par un film polyane, lesespaces restants ont été remplis debéton sablé jaune. Pour obtenir sonaspect final presque poudreux, il a ététraité avec un désactivant sous phaseaqueuse, Mineral Service n’utilisantplus de désactivants solvantés parrespect pour l’environnement. Enfin, ila été lavé et protégé par une résine.Et Olivier de Poulpiquet de conclure :“Cette réalisation était un vrai défi et ad’ailleurs été distinguée par un prixnational. Pendant plus de six mois, FoliusEcopaysage, Mineral Service et LafargeBétons ont travaillé la main dans la main,avec une écoute réciproque et un grandrespect du travail de chacun”. Résultat :aucune différence entre la conception etle rendu final. Du beau travail.

LE POINT SUR Les bords de mer

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DU BÉTON BOUCHARDÉ POUR LA DESCENTE À BATEAUX

Pour poursuivre l’aménagement dubord de mer, Mineral Service vient deréaliser en béton bouchardé grisl’espace situé devant la descente àbateaux (1960 m2 sur 15 cmd’épaisseur). Une fois les jointsréalisés, le béton a été coulé et lissé.Puis, après une dizaine de jours, il aété bouchardé, c’est-à-dire traitémécaniquement par martelage pourque les granulats apparaissent commepour un béton désactivé. “Nous croyonsbeaucoup au développement de cettetechnique car elle est plus respectueusede l’environnement”, estime Olivier dePoulpiquet.

Veulettes-sur-Mer : les vagues délimitent le périmètre des terrasses.

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HOSSEGOR (LANDES)

À Hossegor, commune de 3 600habitants, l’espace du Point d’Or, dunom de la résidence construite dansles années 1970, a récemment faitl’objet d’un réaménagement. Objectif :donner un coup de jeune à cet espacesitué à proximité immédiate de laplage sud d’Hossegor.De plus, la municipalité voulaitprofiter de ces travaux pourpoursuivre la création d’unepromenade (piétons et vélos) de 1 kmsituée en bordure de l’Océan, un typed’aménagement encore rare dans lesLandes. En effet, le Point d’Or est unepartie importante de cette promenadequi se prolonge au sud sur 300 m etau nord sur 500 m. Sur la partie sud,il existait une piste en bétonpiéton/vélo de 1,5 m de large qui a étéconservée pour les vélos et doubléepour les piétons par un cheminementde 3 m de large.

Un béton désactivé en harmonie avec le sablePour effectuer le réaménagement decette large bande littorale, la mairie aopté pour un béton décoratif.“Il y a quelques années, un architectenous a fait découvrir ce type de béton. Et,depuis, la plupart des aménagementsurbains comme les parkings ou lestrottoirs sont réalisés avec un bétondécoratif pour donner une unité àl’ensemble”, informe ChristopheAraspin, directeur des Servicestechniques de la municipalité.Pour cet espace, l’architecte-paysagiste Paul Brichet de l’agenceArpage a donc proposé un bétondésactivé de couleur ocre tranchantavec le vert des tamaris.Pourquoi ce matériau ? ChristopheAraspin s’explique : “Pour cetteesplanade d’environ 50 m de large sur200 de long, il fallait un matériau quis’intègre au paysage et rappelle latexture et la couleur du sable puisqu’onest en bordure immédiate de la plage.Un béton désactivé coloré, à base deciment clair, correspondait parfaitementà cette demande”.

Un matériau qui répond à de nombreuses contraintes

Sur le plan technique, plusieurs raisonsont convaincu le maître d’ouvraged’utiliser ce matériau. D’abord, lerevêtement devait être “en dur” pourque les promeneurs, qui marchentsouvent pieds nus, aient un maximumde confort. De plus, sous le soleil, unbéton chauffe moins qu’un enrobé. Autre raison : la facilité d’entretien et demaintenance du béton désactivé. Eneffet, de grandes quantités de sable sontdéposées sur cet espace, soit par lespromeneurs, soit par le vent. Or, avec cematériau, le sable se confond avec lasurface. Ce ne serait pas le cas avec unenrobé et il faudrait souvent faire appelaux balayeuses pour conserver cetespace propre. De plus, si les servicestechniques doivent refaire certainesparties détériorées, ces nouvellespièces de béton se fondent dansl’existant, contrairement à un enrobé oùtoute intervention est visible.Enfin, les granulats du béton désactivédevaient être apparents mais pas trop,afin de ne pas être glissants, ni gêner leconfort de marche des piétons. Doncpas de concassés à grossegranulométrie qui font mal aux pieds, nide roulés, style “mignonnettes”, quideviennent une véritable patinoire avecla pluie ou l’humidité.Esthétique, solide, durable, faciled’entretien et de maintenance, agréablepour les promeneurs : toutes cescaractéristiques ont donc plaidé enfaveur de ce matériau.

Un ciment clair adapté au bord de mer

Bien qu’ouverte à tous, l’esplanade estconstituée en réalité d’une partiepublique et d’une autre privée situéeau pied de la résidence. Depuisl’origine, cette dernière est revêtue depavés autobloquants rouges en béton,que la copropriété n’a pas souhaitéchanger (certains trop abîmés sontrégulièrement remplacés). Côté sud,un simple joint sépare ces pavés dunouveau béton désactivé tandis que,côté nord, il y a un emmarchement (enraison du dénivelé) pour accéder auxterrasses des commerces.Tout le reste est en béton désactivécoulé sur une épaisseur de 10 cm(25 cm pour les espaces sur lesquelscirculent les lourds engins qui serendent sur la plage), soit 8000 m2, dontprès de 4000 pour l’esplanade du Pointd’Or. Le granulat apparent, sorte deroulé/concassé avec une veine trèsspécifique, provient des Billaux, carrièresituée dans la région bordelaise. Et desplanches d’essais d’environ 1 m2 ont étéréalisées pour trouver la couleur duciment que la maîtrise d’ouvrage et la

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Les bords de merLE POINT SUR

Hossegor : en bordure immédiate de la plage, la promenade du Point d’Or a été réaliséeavec un béton désactivé de couleur ocre, en parfaite harmonie avec le sable.

PRINCIPAUX INTERVENANTSMaîtrise d’ouvrage :Mairie d’HossegorMaîtrise d’œuvre : Cabinet ArpageEntreprise : Soubestre SAFournisseur du béton :Cemex Bétons Sud-OuestFournisseur du ciment:Ciments Calcia

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maîtrise d’œuvre voulaient entre lesgranulats.“Pour arriver au résultat souhaité, on a faitun béton désactivé à base de ciment clairfourni par Calcia, les granulats lui donnantla couleur ocre”, précise Paul Brichet.“En effet, en bord de mer, la mise enœuvre du béton désactivé est toujours trèsdélicate, notamment en raison du vent.Même si le béton clair coûte un peu pluscher que le béton gris, ce choix estimportant pour le résultat final”.

Utilisation du bois pourles joints de dilatationAutre originalité de ce chantier : lesjoints de dilatation sont en bois sur toutel’épaisseur de la dalle. Outre un aspectesthétique, ce calepinage permet d’avoirun vrai joint de dilatation qui évite auxdalles de bouger. Matériau vivant, le boisépouse les mouvements du béton enfonction des conditions météo : quand ilfait froid, il est humide et se gonfle ;quand le temps est sec, il se rétracte.

Le béton a été réalisé dans la centraled’Hossegor. Arrivés sur le chantier, lescamions-malaxeurs approchaient auplus près du calepinage des planches debois. Puis le béton était coulé avec destapis roulants, tiré à la règle, taloché etpulvérisé avec un désactivant aqueuxpour retarder la prise en surface. Enfin,après quatre heures en moyenne, il étaitlavé à haute pression pour faireapparaître les granulats. “Chaque jour, il fallait terminer la surfacesituée entre les quatre planches des jointsde dilatation”, se souvient Jean-FrançoisLaxague, conducteur de travaux chezSoubestre, l’entreprise qui a effectué lamise en œuvre. “Cet impératif était unpeu contraignant. D’autant plus que le soiril fallait soigneusement clôturer la dallefraîche pour éviter que les animaux, oumême les promeneurs, ne viennentmarcher dessus”.

Travailler en osmose : le secret de la réussitePour ce chantier, le plus délicat a été lephasage entre la réalisation des jointsen bois, la livraison du béton et sa miseen œuvre dans les meilleuresconditions. Et Stephane Stévenin, chefdes ventes Aquitaine Sud chez CemexBétons Sud-Ouest, de préciser : “Pour lebétonnier, il est important d’avoir ungrand savoir-faire : régularité dans lafabrication, très bon suivi du chantier, tantsur le plan commercial que technique.Sans oublier la gestion des caprices de lamétéo et certaines contraintes commecelles de laisser un passage pour lespiétons, des accès pour les pompiers…”.C’est ce travail en osmose entre les

différents intervenants qui a fait laréussite de ce chantier.

BERRE-L’ÉTANG (BOUCHES-DU-RHÔNE)

Pour qui connaît l’Océan, laMéditerranée et son absence de maréeconstituent une énigme pour le moinsintrigante qui permet de dessiner desquais venant mourir à fleur d’eau. Il en est ainsi à Berre-l’Étang, ville de15000 habitants posée au nord del’étang qui porte son nom. Berre vivaiten ignorant la présence de cette grandemasse liquide, comme de nombreusesvilles de France qui, au fil del’urbanisation de l’après-guerre, ontoublié que les éléments naturelsfaisaient partie intégrante de l’urbain.La ville retrouve, en ce XXIe siècle, saporte ouverte sur l’eau salée et bleue,agitée de courtes vagues sur lesquellesse reflètent les avions qui décollent del’aéroport de Marignane, juste en face. Pour Serge Andréoni, sénateur-mairede la ville : “Jusque dans les années 1950,la ville a compté environ 2 000 marins surla base aéronavale d’hydravions,aujourd’hui disparue, mais qui demeureun élément important du patrimoine denotre ville”.En rachetant peu à peu les terrains decette base en bordure d’étang, àmesure que l’État relâchait sonemprise sur le foncier, la commune aainsi pu se rendre propriétaire du frontde mer, tout en conservant un deshangars encore en bon état. Reconquis patiemment, les terrains dubord de mer servaient, depuis plusd’une décade, à l’organisationd’événements, mais la volonté de lamunicipalité était de rendre réellementcet espace aux habitants et d’ouvrir laville sur le large, occulté pendant desdécennies par le mur de la baseaéronavale qui faisait office d’horizon.

Ouvrir la ville sur la mer“Nous voulions véritablement rendre auxBerrois cet espace qui leur avait étéconfisqué par les propriétés de l’État.Lancer ce programme de réhabilitationdes berges nous a permis de faire en sorte

LE POINT SUR Les bords de mer

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Hossegor : pour des raisons à la foisesthétiques et techniques, les joints de

dilatation sont en bois sur toutel’épaisseur de la dalle.

Hossegor : bien qu’ouverte à tous, l’esplanade est constituée d’une partie publique en béton désactivé et d’une autre privée revêtue de pavés autobloquants rouges

et située au pied de la résidence du Point d’Or.

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que les habitants se réapproprient l’endroitet que la ville soit, de nouveau, ouverte surla mer”, poursuit Serge Andréoni.Après trois ans de travaux, le front demer présente aujourd’hui un tout autreaspect. Une vaste esplanade plantée degrands palmiers, agrémentée demobilier urbain en béton, invite à flânerlonguement les yeux perdus dans lebleu de la mer. Puis, de part et d’autre,une longue promenade en béton vientaffleurer au ras des flots sur descentaines de mètres de long. Comme untrait élégant que les architectes auraientvoulu poser le long de la berge pour ensouligner la tension et la fragilité. Effetrenforcé par la grande prairie arboréequi sépare la voie de circulation de laville proprement dite. Pour l’architecte Jean-Louis Knidel, deAgence APS Paysagistes à Valence(Drôme), responsable de la maîtrised’œuvre : “À l’exception du petit port, il n’yavait pas de lien entre la ville et l’étang,celle-ci ayant été éloignée du plan d’eaupar la construction et l’utilisation de labase aéronavale. Nous avons doncdessiné le projet d’un grand parc naturelurbain littoral de 40 hectares qui, nonseulement, ouvrait de nouveau laperspective et reliait la ville et l’étang,mais rendait aussi accessible l’ensembledu parcours longitudinal constitué par laberge. Pour mettre cet espace trèsimportant en ordre, nous avonsdéveloppé un projet très gradué dans sesintentions, qui va du très urbain, la ville, àdes espaces plus proches de la nature etdonc moins équipés. Tout en nous

appuyant sur la structure existante, aveccette promenade qui va de l’esplanadejusqu’au petit port”.

Granulats noirs et billes de verre vertesPlusieurs types de bétons, tous dosésà 330 kg de ciment, ont été mis enœuvre dans cet aménagement : unbéton désactivé sur la promenade,avec des granulats 12/20 roulés de laDurance, un béton sablé surl’esplanade, avec des granulatsconcassés 6/14 et un béton balayé surles cheminements piétonniers avecdes granulats semi-concassés 12/20.Le béton le plus surprenant est, sansnul doute, le béton des bandesstructurantes de l’esplanade, cellesqui marquent les ruptures entre lesdifférents matériaux qui la composent.Très sombre, le béton désactivé laisseainsi apparaître des granulats noirs,

mais offre au regard des billes de verrevertes, créant un semblant d’irisationsous la caresse du soleil. “Compte tenu de la nature du lieu et del’environnement, nous avons retenu desgranulats calcaires en cohérence avec lagéographie et nous avons plutôt joué sur lagranulométrie. Nous avons ainsi conçu lebéton désactivé de la promenade quis’étire sur un kilomètre de long, avec dugranulat roulé pour établir le lien avecl’eau. Pour nous, le béton est une évidence.Il nous sert parce qu’il élargit la palette àlaquelle nous pouvons avoir recours. Enpremier lieu, nous nous attachons toujoursà ce que les matériaux que nous utilisonssoient en harmonie avec le site, avec lalumière. Le béton est un matériau assezmagique pour l’architecte-paysagiste,grâce à sa facilité de mise en œuvrepuisque c’est, au départ, un assemblagede petits matériaux. Et les différences detraitement permettent de développer degrandes surfaces, comme sur l’esplanadepar exemple où on l’associe avec d’autrescomposants”, conclut Jean-Louis Knidel.Développés sur 10000 m2 à Berre-l’Étang, les bétons de voirie font, denouveau, la preuve de leur pertinenceentre, notamment, le tout urbain et letout naturel.

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Les bords de merLE POINT SUR

PRINCIPAUX INTERVENANTSMaître d’ouvrage : Mairie de Berre-l’EtangMaître d’œuvre : Agence APS Paysagistes Mise en œuvre et fournisseur des bétons : entreprise SolsFournisseur du ciment :Lafarge Ciments

Berre-l’Étang : à gauche, du béton désactivé avec des granulats roulés sur le quai-promenade piétons. À droite, du béton balayé pour le parcours cyclable dans le parc.

Berre-l’Étang : les bandes structurantes du béton sontcomposées de granulats noirs et de billes de verre vertes.

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Routes N°114 - Décembre 2010

LE SAVIEZ-VOUS ?Remue-méninges

Solution du Remue-méningesde Routes N°113 : évaluation durayon terrestreRappel du problème posé : deuxmontagnes, culminant à 1200 met 2 000 m d’altituderespectivement, sont situées surdeux îles voisines. La distanceséparant leurs sommets est de36km. En outre, si du sommet dela plus haute, on vise le sommetde la plus petite, la ligne de viséerencontre exactement la ligned’horizon.À partir de ces données, calculerune valeur approchée du rayonde la Terre (planète que l’onsuppose sphérique).Solution : soient O : le centre dela Terre ; R : le rayon de la Terre ;A : le sommet de la grande île ;A’ : la projection de A sur lasurface de la Terre. Les points A,A’ et O sont donc alignés ; B : lesommet de la petite île ; B’ : laprojection de B sur la surface dela Terre. Les points B, B’ et O sontdonc alignés.

Rappel des données duproblème : AA’ = 2000 m - BB’ =1200 m - AB = 36 km, soit 36 000 m.La ligne de visée AB rencontre laligne d’horizon au point C. On adonc : A, B et C alignés, et la droite

AC tangente au cercle terrestre.D’où : AC perpendiculaire à CO.Pour calculer une valeurapprochée du rayon terrestre, onconsidère les deux triangles ACOet BCO. ACO est un trianglerectangle en C. D’après Pythagore,on a donc :AO2 = AC2 + CO2

(R + AA’)2 = AC2 + R2

AC2 = (R + AA’)2 - R2

AC2 = [R(1 + AA’/R)]2 - R2

AC2 = R2(1 + AA’/R)2 - R2

Or, AA’ est très petit par rapport àR. Le rapport AA’/R est doncinfiniment petit. On peut fairel’approximation suivante :(1 + AA’/R)2 G 1 + 2.AA’/R D’où :AC2 = R2(1 + 2 AA’/R) - R2

AC2 = R2 + 2.AA’.R - R2

AC2 = 2.AA’.R AC = (2.AA’.R)1/2 (1)De la même façon, on peuteffectuer les mêmes caculs avec letriangle BCO qui est rectangle en C.BC = (2.BB’.R)1/2 (2)Or, A, B et C sont alignés. On peutdonc écrire : AC = AB + BCDonc AB = AC – BC (3)Les équations (1), (2) et (3) donnent :AB = (2.AA’.R)1/2 - (2.BB’.R)1/2 (4)On élève au carré les deuxmembres de l’équation (4) :AB2 = 2.AA’.R + 2.BB’.R – 2.(2.AA’.R)1/2.(2.BB’.R)1/2

AB2 = 2.R[AA’ + BB’ – 2(AA’.BB’)1/2]R = AB2 / 2[AA’ + BB’ – 2(AA’.BB’)1/2] (5)On connaît les valeurs de AB = 36 000 m, AA’ = 2 000 m et BB’ = 1 200 m.L’équation (5) donne parapplication numérique :

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Voici, pour vous détendre… ou pour vous irriter, une énigme à résoudre.Réponse dans le prochain numéro de Routes.

Soirée dansante 50 personnes assistent à une soirée dansante.Combien d’hommes participent à cette soirée,sachant que Martine a dansé avec 15 hommes,Annie avec 16 hommes, Sophie avec 17 hommes, et ainsi de suite jusqu’à Sylvie qui a dansé avec tous les hommes présents à la soirée ?

Gros planBordures et caniveaux en bétoncertifient leur engagement pour le développement durable

Depuis octobre 2010, les bordures et caniveauxpréfabriqués en béton disposent d’une certificationvolontaire NF FDES certifiée, démarche novatricedans le cadre de la marque NF qui se fonde sur l’analyse de la conformité à la FDES vérifiée et publiée.Les FDES (Fiches de Données Environnementales et Sanitaires), seuls outils pertinents d’informationdes caractéristiques environnementales etsanitaires des produits de construction, sontréalisées selon le cadre défini par la normeNF P 01-010 “Déclaration environnementale etsanitaire des produits de construction”, méthodescientifique d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).Cette certification complémentaire à la marque NFgarantit l’aptitude à l’emploi des produits de voirie en béton, en s’assurant que le fabricant maîtrise les impacts environnementaux et sanitaires de ses produits, encourageant une démarched’amélioration continue des paramètres de fabrication et la réalisation de projetsd’aménagement durables.Pour en savoir plus : www.cerib.com

Vient de paraître

Etude comparative en technique routièreRETRAITEMENT DES CHAUSSÉES EN PLACE VS RENFORCEMENTMéthode graphique decomparaison économique et environnementaleRéférence : T31

Ce document esttéléchargeablegratuitement auprès de Cimbéton sur le sitewww.infociments.fr

0 Centre de la Terre

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A BÎleÎle CB'

R = 6 384 103 m soit 6 384 km

7, Place de la Défense 92974 Paris-la-Défense cedexTél. : 01 55 23 01 00 - Fax : 01 55 23 01 10Email : [email protected] Site Internet : www.infociments.fr