l’ alphabetisation au burkina faso - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf ·...

28
BURKINA FASO -=-=-=-=-=- MINISTERE DE L‘ENSEIGNEMENT DE BASE ET DE L‘ALPHABETISATION DE MASSE -=-=-=-=-=- DIRECTION DES ETUDES ET DE LA PLANIFICATION -=-=-=-=-=- ANALYSE SECTORIELLE DE L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET DE L’ALPHABETISATION DE MASSE : PHASE I -=-=-=-=-=-=- THEME L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO Mars 1993 Anatole Taghdo NIAMEOGO PNUD / UNESCO

Upload: tranthu

Post on 16-Sep-2018

230 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

BURKINA FASO -=-=-=-=-=- M I N I S T E R E DE L‘ENSEIGNEMENT DE BASE

ET DE L‘ALPHABETISATION DE MASSE -=-=-=-=-=- D I R E C T I O N DES ETUDES

ET DE L A P L A N I F I C A T I O N -=-=-=-=-=-

ANALYSE SECTORIELLE DE L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET DE L’ALPHABETISATION DE MASSE : PHASE I

-=-=-=-=-=-=-

THEME

L’ ALPHABETISATION AU

BURKINA FASO

M a r s 1993

A n a t o l e Taghdo NIAMEOGO

PNUD / UNESCO

Page 2: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1

L' ALPHABETISATION

A U

BURKINA FASO

Page 3: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2

A) BREF HISTORIOUE

B) SITUATION ACTUELLE

I) l'Institut National d'Alphabétisation

II) L a stratégie de mise en oeuvre

III) Les coûts

IV) Les résultats

V) L'impact de l'alphabétisation sur l a vie des alphabétisés

C) PROBLEMES ET DIFFICULTES

D) PERSPECTIVES

Page 4: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

3

A) BREF HISTORIOUE

Notre pays, comme beaucoup d'autres, dès l'indépendance, en 1960, s'est engagé dans l a lutte contre l'analphabétisme à travers quelques expériences qui malheureusement n'ont pas été toutes concluantes.

1)- L'expérience de 1'Ecole Rurale

Confronté à un fort pourcentage d'analphabètes et conscient de l'impact négatif de ce fiéau Ar son économie de pays agricole arriéré, l e Gouvernement a conçu un vaste projet d'éducation rurale pour l a formation et l'alphabétisation en français des jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans l a lutte contre l'analphabétisme et d'aboutir à l a modernisation de notre agriculture en vue de l'auto-suffisance alimentaire. Malheureusement cette expérience d'éducation rurale et surtout d'alphabétisation en français des adultes a abouti à un échec au niveau des villages pour les raisons suivantes :

a)- L e découragement des auditeurs, puis les abandons massifs dûs aux difficultés d'apprentissage.

b)- Le retour quasi total à l'analphabétisme dû à l a fragilité des acquis et à l a non utilisation du Français par le monde rural.

c)- L'accentuation de l'exode rural vers les milieux urbains et les pays côtiers des meilleurs auditeurs des cours d'adultes et des sortants des centres d'éducation rurale.

2)- L'expérience du "Proiet UNESCO-HAUTE-VOLTA"

Après l a Conférence Mondiale des Ministres de 1'Education Nationale tenue à Téhéran en 1965, notre pays s'est engagé dans l'alphabétisation fonctionnelle en langues nationales. A cette époque le taux de scolarisation était de 12 % pour l'ensemble de l a population et de 7 % seulement en ce qui concerne les filles. Pour cette raison l e Gouvernement avec l'aide de l'UNESCO a mis en oeuvre un projet expérimental de 10 ans dénommé "Proiet UNESCO-HAUTE- VOLTA d'accès de l a femme et de l a jeune f i l le à 1'Education''. Ce projet qui s'est implanté dans les zônes de Kongoussi, Banfora, Pô et Ouagadougou visait l'éducation civique et familiale, l'enseignement technique féminin, l a scolarisation et l'alphabétisation fonctionnelle en vue d'améliorer les conditions de travail et la productivité des femmes au bénéfice du développement de l a Nation.

Page 5: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

4

L'expérience de ce projet trop limitée dans l'espace et dans le temps pour vaincre l'analphabétisme dans notre pays aura néanmoins trouvé un prolongement dans plusieurs initiatives d'organismes privés et para-étatiques.

3)-

En collaboration avec l e C.D.P.P. et 1'O.R.D. (Organisme Régional de Développement) de Ouagadougou, l'association de bienfaisance "Frères des Hommes" s'inspire de l'expérience du "Projet UNESCO-HAUTE-VOLTA" et met au point en 1970, une méthode d'alphabétisation fonctionnelle pour les paysans, les pêcheurs et les commerçants de Mogtédo.

4)- L'exDérience des O.R.D.

En 1973, I'ORD de Ouagadougou expérimente avec succès l a méthode d'alphabétisation fonctionnelle conçue par "Frères des Hommes". Son action fait tâche d'huile. En effet, six ORD totalement ou partiellement moréphones suivent l'exemple de I'ORD de Ouagadougou.

5)- L'exoérience des missions relipieuses

Les missions catholiques et protestantes s'engagent elles aussi dans l'action. Signalons à ce niveau l'existence, en plus des centres d'alphabétisation fonctionnelle, d'écoles de formation dans lesquelles l'enseignement se fait en langues nationales. Ces missions possèdent également des documents écrits dans plusieurs langues burkinabè. A cet effet nous pouvons citer les dictionnaires, les grammaires, les recueils de contes et de proverbes, les documents religieux.

D e part et d'autre, l'alphabétisation fonctionnelle se développe donc rapidement car perçue comme un instrument efficace de développement économique, social et culturel. Mais des facteurs l imi tants ont freiné l'élan de ces différents organismes. Il s'agit notamment du manque de formation des formateurs, de l'absence de documents d'alphabétisation et de post-alphabétisation et du manque de coordination des efforts de tous les organismes engagés dans l a lutte contre l'analphabétisme. C'est de ce constat qu'est née l'Organisation Voltaïque pour 1'Education des Adultes (O.V.E.A.) association placée sous l a tutelle du Ministère de 1'Education Nationale et composée de bénévoles.

L'OVEA avait pour mission :

- l a formation des formateurs en alphabétisation fonctionnelle,

Page 6: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

5

- l a production des documents,

- l a coordination des activités d'alphabétisation fonctionnelle sur l'ensemble du terri toire.

6)- L a création de I'ONEPAFS

L'OVEA allait être prise de vitesse par l e développement quantitatif de l'alphabétisation fonctionnelle quand, au vu de l'importance et de l'envergure de l'action, l e gouvernement décidait l a création en 1974 de I'ONEPAFS (Office National de 1'Education Permanente et de l'Alphabétisation Fonctionnelle et Sélective), avec pour objectifs :

- l a promotion de l'alphabétisation fonctionnelle et l a formation permanente des adultes,

- l'animation et l a coordination des activités en ce domaine,

- l a formation des formateurs en alphabétisation fonctionnelle et sélective.

Pour mener à bien sa mission I'ONEPAFS a élaboré un programme d'action intitulé "Le Programme National d'Alphabétisation" ayant pour objectifs :

- à Ion? terme : l'élimination de l'analphabétisme dans notre pays, sans distinction de sexe. L'échéance de l'opération dépendra de l'ampleur de l'engagement national et de l a réforme des autres systèmes éducatifs.

- à moven terme : toucher les populations dont l'analphabétisme constitue un goulot d'étranglement pour le développement et à l'intérieur de ces populations les personnes les plus dynamiques et bénéficiant d'une certaine autorité morale dans leur collectivité pour que l'action ait un impact maximum et un effet de démultiplication importante.

I 1 est surprenant de constater que malgré l e caractère ambitieux de ce programme et l a pertinence des objectifs retenus, I'ONEPAFS ait opté comme stratégie de ne pas agir directement sur le terrain en ouvrant des centres d'alphabétisation et de n'intervenir qu'indirectement en apportant son appui technique aux organismes de développement économique, social et culturel pour les aider à mettre en oeuvre des opérations d'alphabétisation intégrées à leurs activités.

1; L'essentiel de l'appui de I'ONEPAFS à ces organismes peut se résumer comme suit :

Page 7: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

6 - Etude de faisabilité et enquête de base pour déterminer les besoins de

- Sensibilisation et mise en place des opérations d'alphabétisation. - Formation des formateurs. - Fourniture de documents d'alphabétisation et de post-alphabétisation. - Evaluation et suivi.

formation.

L 'ONEPAFS deviendra l e 15 Septembre 1978, l a Di rect ion de l'Alphabétisation Fonctionnelle et Sélective (D AFS) sans que l 'on ait changé d'objectifs ou de stratégie. L a DAFS a donc poursuivi l'oeuvre de I'ONEPAFS en appuyant les activités d'alphabétisation des principaux partenaires à savoir :

- les 11 ORD (Organismes Régionaux de Développement) aujourd'hui CRPA.

- L'A.V.V. (l'Autorité des Aménagements des Vallées des Volta). - L e SEPFED (Service d'Education et de Participation de l a Femme au

Développement = ex- projet UNESCO-HAUTE-VOLTA d'accès de l a femme et de la jeune fi l le à l'éducation).

- L e s Institutions Rurales - L a F. J.A. (Formation des Jeunes Agriculteurs) - L e F.D.R. (Fonds du Développement Rural) - L e s missions Catholiques et Protestantes

. L'Africare installé à Séguénéga . L e Plan de Parrainage International (P.P.I.) installé à Kaya,

. Les 6 S (Se Servir de la Saison Sèche en Savane et au Sahel) dont

. A.D.R.K. (Association pour l e Développement de la Région de

. INADES-Formation

. L'U.F.C. (Union Fraternelle des Croyants-Dori)

. L e P.F.F.S. (Projet de Formation des Femmes au Sahel)

. L a F.D.C. (Fondation de Développement Communautaire-Dori)

. L'A.D.R.Y. (Assotiation pour l e Développement de la Région du

Les Organismes non-gouvernementaux tels :

Boulsa, Kongoussi.

l e siège est à Ouahigouya.

Kaya).

Y atenga)

Avec I'ONEPAFS d'abord, l a DAFS ensuite on a comme l'impression que 1'Etat a fui ses propres responsabilités et s'en est remis aux offices, aux O.N.G., aux organismes privés et para-étatiques pour lutter contre l'analphabétisme. Bien entendu cette timidité dans l'action n'a pas permis d'atteindre les objectifs qu'on

Page 8: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

7 s'était f ixés de sorte qu'en 1983, 23 ans après l'indépendance, l e taux d'analphabétisme dans notre pays atteignait encore 92 %.

B) SITUATION ACTUELLE

Un nouveau tournant a été amorcé depuis l'avènement de l a Révolution Démocratique et Populaire le 4 Août 1983 où l 'on a pu assister à une prise de conscience et à une motivation plus fortes en faveur des activités d'alphabétisation.

Au lendemain du 4 Août 1983 1'Etat révolutionnaire dans un élan volontariste d'inspiration cubaine a essayé d'assener un coup fatal à l'analphabétisme des adultes à travers les opérations d'alphabétisation de masse dénommées "Commando" et Ban t axé".

Depuis, cette volonté politique de liquider l'analphabétisme ne s'est jamais démentie. L a création du Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation de Masse (MEBAM) en 1988 et son maintien sous la quatrième République en sont la preuve.

C'est donc fort de ce soutien politique sans faille que l ' INA a conçu et m i s en oeuvre l a stratégie des centres permanents d'alphabétisation et de formation (C.P.A.F.) en tirant les leçons des campagnes'' Commando".

L'alphabétisation pratiquée au Burkina Faso est une alphabétisation à l a fois fonctionnelle et massive.

- Fonctionnelle parce qu'elle intègre les activités d'alphabétisation au processus de développement en prolongeant l'Alphabétisation Initiale par les formations spécifiques ou professionnalisées.

- Massive parce qu'elle vise à moyen terme l'élimination de l'analphabétisme en touchant de façon sélective et progressive toutes les couches sociales.

I) L'INSTITUT NATIONAL D' ALPHABETISATION UNA)

1.1. Ses missions

L'INA qui relève du Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation de Masse (MEBAM) est chargé selon le décret no 92- 0234PRESPMNEBAM du 15 septembre 1992 des missions essentielles suivantes :

- l'élaboration et la mise en oeuvre de la stratégie nationale d'alphabétisation

Page 9: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

8

- l’animation, la coordination, l e suivi et l’évaluation des activités d’alphabétisation et de formation des jeunes et des adultes

- l a recherche linguistique appliquée, l a conception et l a production des documents d’alphabétisation et de post-alphabétisation.

1.2. Sa structuration

L’Institut National d’Alphabétisation est une direction générale qui comprend 3 directions :

- l a Direction de l’Alphabétisation Fonctionnelle et de l a Post- Alphabétisation (DAWA)

- la Direction de la Production et de la Documentation (DPD)

- l a Direction de l a Recherche, de l a Programmation, de 1’Evaluation et du Suivi (DRPES).

1.3. L e personnel

Décentralisé et représenté dans les 30 provinces du pays par les Services d’Alphabétisation de Masse (SAM) l’INA compte environ 180 agents dont 158 enseignants : Enseignants du primaire (93), Formateurs de Jeunes Agriculteurs (43)’ Professeurs (12) Ingénieur FJA (1); Conseiller FJA (1).

Ce sont les seuls cadres de l’alphabétisation émargeant au budget de l’état et s’occupant essentiellement de l a recherche, de l a production de documents, de l a formation des formateurs, de l a coordination, du suivi et de l’évaluation des activités d’alphabétisation.

Quant au personnel paysan d’animation et de supervision des Centres Permanents d’Alphabétisation et de Formation (C.P.A.F). leur nombre ne fait que croître en fonction du développement de l’alphabétisation :

campagne 1990- 1991 : 1868 animateurs de centre

campagne 1991-1992 : 2 775 animateurs de centre 195 superviseurs

279 superviseurs.

1.4. . L e s moyens financiers

L’1.N.A. bénéficie du financement de l’état pour son fonctionnement, l’équipement des CPAF en matériel collectif (tables-bancs, tableaux, ardoisine,

Page 10: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

9 craie) l’équipement des DPEBAM en machines à écrire en langues nationales et en mobylettes (L2) pour l e suivi-appui.

Pour l e financement des campagnes l’INA bénéficie de l’appui financier des partenaires suivants :- Les Pays-Bas à travers les fonds de contre-partie qui financent 23 provinces et les Plans de Développement Intégré (PEDI-Zounwéogo, PEDI Sanmatenga, PEDI Sanguié-Boulkiemdé)

- L a Coopération Suisse au Developpement qui assure à l’INA un appui institutionnel et finance directement les campagnes d’alphabétisation des provinces du Yatenga et du Oubritenga.

- L e VIè FED qui finance les provinces suivantes : le Yatenga, le Passoré, l e Sourou et l a Sissi l i .

- L’UNICEF qui finance les centres féminins de Ouagadougou et participe au financement des provinces du Gourma, de la Gnagna et de l a Tapoa.

L e CANADA qui a financé dans un passé récent et se prépare à financer dans le futur.

- L’UNESCO qui, à travers le projet BMZ, participe à l a formation des cadres et à l’élaboration du matériel didactique.

- L e Programme Alimentaire Mondial (PAM) dont l e soutien en vivres est déterminant pour l a réussite des campagnes

- L e CATHWEL intervient pour soutenir en vivres certains CPAF

1.5. Moyens matériels

- L’1.N.A. dispose d’un immeuble à un niveau s is à Zogona et a construit une imprimerie avec l’appui de l’organisation Suisse d’Entraide Ouvrière (OSEO).

Du point de vue infrastructure immobilère l’INA a en projet l a construction d’un centre de documentation et de formation.

- L e parc automobile compte :

1 R12 break (mauvais état) 1981

1 R4 fourgonnette (mauvais état) 1982

1 3 CV fourgonnette (mauvais état) 1979

Page 11: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

10

1 504 break accidenté depuis 1 an et en réparation (1 981)

1 504 break (état passable) (1 983)

2 Peugeot bachées (état passable) 1984

1 Peugeot bachée (état neuf) 1992

1 nissan double cabine (état neuf) don de l a Coopération Suisse au Développement 1992

1 toyota double cabine (état neuf) don de l a Coopération Suisse au Développement 1992

1 Peugeot 504 bachée (état passable). 1984

11) LA STRATEGIE DE M I S E EN OEUVRE

2.1. Diagnostic

L e s campagnes d'alphabétisation de masse "Commando" et "Bantaaré" qui ont touché près de 50.000 producteurs et productrices ont permis à notre pays de disposer à travers tout l e territoire de paysans alphabétisés capables après une formation appropriée d'être à leur tour des alphabétiseurs et des superviseurs.

Ainsi partant de ce capital intellectuel et se basant sur le taux d'alphabétisation de 16'17% constaté au recensement de 1985 l'INA a lancé en 1990 un programme triennal d'alphabétisation avec pour ambition d'atteindre les taux d'alphabétisation suivants :

'taux supposé en 1991 = 16,17%

taux en 1992 = 18,93%

taux en 1993 = 21,70%.

Ce programme triennal s'insère dans le plan quinquennal 1991-1996 qui prévoit les taux suivants:

taux en 1994 = 24'46%

taux en 1995 = 27,23%

taux en 1996 = 30,%.

Page 12: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

11

2.2. La stratégie des C.P.A.F.

L a stratégie mise en oeuvre par l’INA consiste à ouvrir des Centres Permanents d’Alphabétisation et de Formation (CPAF) en vi l le c o m e en campagne. Il s’agit, grâce à l a mise en place d’un système de structures régulières aptes à l a généralisation d’une alphabétisation de type fonctionnel et grâce à une organisation conséquente et responsabilisatrice des acteurs et bénéficiaires, d’atteindre les objectifs suivants :

1) - Amener les analphabètes à maîtriser et utiliser l a lecture, l’écriture et l e calcul comme outils d’information, de communication, de meilleure gestion et de promotion économique et sociale.

2) - Amener les néo-alphabètes à accroître leur productivité grâce à la maîtrise de compétences plus performantes, à une plus grande prise de conscience de leur rôle, à une plus grande ouverture d’esprit propice à l’adoption de techniques et technologies toujours plus adaptées.

Indépendamment de ces objectifs de formation l’INA poursuit comme objectif stratégique la réduction progressive de l’effort financier de l’état et inversement l’accroissement progressif de l a participation des populations bénéficiaires et de leurs communautés de base (groupements, coopératives, associations, unités économiques etc...). Cette approche est dictée par une conception endogène du développement mais aussi par le leçon tirée des difficultés de l’enseignement primaire dont l a généralisation est quasi-impossible à cause de son coût trop élévé. (25% du budget de l’état pour scolariser moins de 30% de l a population en âge d’aller à l’école).

L a contribution de l’état au fonctionnement des CPAF varie en fonction du niveau de développement des localités concernées. Trois cas de figure peuvent se présenter :

1) - Les villages de type A ont à la fois une capitalisation monétaire (unités économiques : banques de céréales, boutiques, pharmacies ou moulins à grains etc ...) et une capitalisation intellectuelle (noyau de néo-alphabètes donc des alphabétiseurs potentiels).

2) - Les villages de type B ont soit l a capitalisation monétaire soit l a capitalisation intellectuelle.

Page 13: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

3) - L e s villages intellectuelle.

Chaque année en

1 2

de type C n'ont ni capitalisation monétaire ni capitalisation

début de campagne (octobre) des équipes pluridisciplinaires sillonnent les 30 provinces, les 300 départements et l a plupart des 7 O00 villages du pays pour une tournée dite de sensibilisation et de négociation pour l'ouverture des CPAF. L a sensibilisation (village de type C) ou l a négociation (village de type A ou B) consiste à fixer avec les représentants du village les modalités d'ouverture et de fonctionnement du CPAF.

L a contribution de l'état et de ses partenaires (pays amis, organisations non gouvernementales (ONG) Missions catholique ou prostestante, initiatives privées) varie en fonction des situations. El le peut donc aller du simple appui technique (village de type A) à la prise en charge totale (village de type C).

Une fois l e CPAF implanté, tout l e village est impliqué dans sa gestion et son fonctionnement par l'intermédiaire d'un comité de gestion élu à la base.

Quant aux différentes formations données dans les CPAF, elles l e sont en langues nationales pour des raisons pédagogiques, culturelles et d'efficacité. Les publics-cibles sont les forces vives, des adultes âgés de 15 à 45 ans. L e s effectifs sont de 30 apprenants par CPAF.

2.3. L e s formations

On distingue 3 niveaux de formation dans les CPAF

A) L'Alphabétisation In i t i a le : E l le dispense en 300 heures les cours d'apprentissage de l a lecture de l'écriture et du calcul, de manière à donner à l'apprenant, l a maîtrise d'une lecture courante et expressive, l'aptitude à s'exprimer par écrit avec aisance, l a connaissance parfaite des mécanismes et du sens des 4 opérations et l a capacité de résoudre des problèmes simples et pratiques liés à sa vie de chaque jour.

B) L a Formation Complémentaire de Base : Elle vise à consolider les aptitudes acquises au niveau antérieur. El le vise également à dispenser à l'alphabétisé un minimum de savoir, savoir-faire, savoir-être considéré comme indispensables pour l a v ie quotidienne et susceptible de l'aider à comprendre les problèmes de son milieu, à avoir conscience de ses devoirs et droits, à participer au développement socio-économique de sa communauté.

Page 14: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 3

C)- L a formation Techniaue Spécifiaue.Elle donne aux alphabétisés des deux premiers niveaux des connaissances ou des techniques qui leur permettront d'assumer au sein de leur communauté des fonctions et des responsabilités pour lesquelles l'alphabétisation serait un atout indispensable ou d'utiliser, pour l'amélioration de leur productivité ou de leurs conditions de vie, une technologie dont l a maîtrise leur serait inaccessible sans l'alphabétisation. El le vise à créer les conditions de transfert des compétences aux alphabétisés.

Suivant les exigences de l a formation concernée, les CPAF utilisent des animateurs recrutés sur place parmi les premiers alphabétisés de la localité, ou des encadreurs spécialisés choisis parmi les spécialistes des secteurs partenaires.

Les cours se déroulent sous forme de cycles d'une durée maximum de 50 à 60 jours étalés sur une période allant de Novembre à Mai, période de saison sèche où les paysans ne sont pas pris par les travaux champêtres. Au cours de chaque cycle le centre reçoit au moins 4 visites d'un superviseur de zone (paysan) une visite du service décentralisé de l'INA.

2.4. L'évaluation

L a fin du cycle de formation est sanctionnée par une évaluation pédagogique finale effectuée par une équipe d'évaluateurs désignée ou cautionnée par l a Direction Provinciale de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation de Masse qui reçoit de l a Direction Générale de l'INA délégation de pouvoir pour délivrer les attestations d'alphabétisés.

Quant à l'évaluation des programmes d'alphabétisation elle se fait chaque année à deux niveaux.

- Au niveau provincial au cours du séminaire provincial de bilan et de programmation des activités d'alphabétisation. Tous ceux qui dans la province interviennent dans le domaine de l'alphabétisation sont conviés à ce séminaire provincial et l'INA y délègue une équipe chargée de ramener les données chiffrées au niveau central. Ces séminaires provinciaux de 2 à 3 jours sont programmés dans les 30 provinces durant le mois de Juillet.

- Au niveau national au cours du séminaire national de bi lan et de programmation des activités d'alphabétisation. Ce séminaire organisé au début du mois de Septembre regroupe les représentants des provinces, les services techniques concernés, les ONG, bref les représentants de tous ceux qui contribuent directement

Page 15: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 4 ou indirectement à l'alphabétisation. L à l e bi lan de l'année est fait et l a programmation triennale en cours est revisée.

III. LES C O U S

Un effort a été fa i t pour rendre les différents coûts des activités d'alphabétisation supportables par l'Etat, ses partenaires et les communautés bénéficiaires. Qu'on se rappelle seulement à titre comparatif qu'à l'époque des opérations "Commando" le coût d'un alphabétisé s'élevait à 40 OûOFrs CFA compte tenu notamment du régime d'internat qu'elles instauraient et ce coût était entièrement supporté par 1'Etat et ses partenaires financiers.

3.1. Coût des formations

- Coût d'un alphabétisé : 2 186F

- Coût de la formation initiale d'un animateur : 24 730F

- Coût de recyclage d'un animateur : 13 280F

- Coût de la formation initiale d'un superviseur : 25 380F

- Coût de recyclage d'un superviseur : 11 937F

- Coût d'un apprenant en Formation Complémentaire de Base (FCB) : 1 380F

- Coût d'un stagiaire en formation technique spécifique : 13 280F

3.2. Coût de l'équipement

- Coût de l'équipement collectif :

- nouveau centre 57 600F

- ancien centre 13 l00F

- Coût des fournitures individuelles pour chaque apprenant : 860F

Ces coûts sont ceux supportés par l'Etat, les organismes ou les partenaires financiers de 1'Etat. Certains coûts sont supportés par les bénéficiaires des formations. Ainsi, en Alphabétisation Initiale (AI) il leur est demandé 1 460F de f ra i s de documents et de fournitures. En formation Complémentaire de Base, la somme demandée est de 1 345F

Page 16: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 5

Dans les rillages où existent des unités économiqi es fonctionnelles, les frais d'équipement sont supportés par les organisations paysannes. Si nous prenons en compte l a participation des bénéficiaires, l e coût de l'alphabétisé serait de 3 646F et celui du stagiaire en formation complémentaire de base 2 725F.

3.3. Coût du fonctionnement

L e s calculs sont fa i ts en estimant que le Centre Permanent d'Alphabétisation et de Formation (CPAF) doit annuellement assurer les trois types de formation : l'Alphabétisation Init iale (AI), l a Formation Complémentaire de Base (FCB) et l a Formation Technique Spécifique (FTS).

- Coût annuel de fonctionnement dun centre

a)- Cas d'un nouveau centre

Alphabétisation Initiale

Formation Complémentaire de Base

Formation Technique Spécifique

To tal

= 110 lOOF

= 81 750F

= 398 400F

= 590 250F

b)- Cas d'un ancien centre

Alphabétisation Initiale = 65600F

Formation Complémentaire de Base = 81 750F

Formation Technique Spécifique = 398 400F

Total = 545 750F

A ces coûts supportés par 1'Etat ou les partenaires, il faudra ajouter l a participation des bénéficiaires. Ainsi le coût réel du nouveau centre est de 634 050F et celui de l'ancien 589 550F.

3.4. Eléments pris en compte pour l'évaluation des coûts

a)- Coût de l'alphabétisé

- Désintéressement de l'animateur

Page 17: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 6

. documents et fournitures de l'animateur

. équipement collectif

b)- Coût des formations et recyclage des animateurs et des superviseurs

- Désintéressement des fomateurs

. entretien des formés (stagiaires)

. documents et fournitures des formateurs

. documents et fournitures des stagiaires

. matériel collectif

L a durée de l a formation (initiale ou recycldge) et le nombre de stagiaires sont pris en compte dans l'évaluation de ces coûts.

c)- Coût de fonctionnement d'un centre

. coût de l'apprenant (auditeurs)

. nombre d'apprenants (30 par session).

Dans ce document, les rubriques suivantes ne sont pas prises en compte :

- la négociation

- les frais de transport (et d'hébergement) des stagiaires

- les frais de supervision

Tous ces éléments sont étroitement liés au programme à exécuter.

Notons également que nous n'avons pas pris en compte dans le calcul des coûts l'apport très apprécié et indispensable du P A M en vivres.

Les coûts présentés i c i sont les coûts prévisionnels du programme triennal 1990-1993 en cours d'exécution. En fin d'exécution du programme nous déterminerons les coûts réels car les moyens financiers m i s à l a disposition des DPEBAM ne leur permettent pas de financer toutes les rubriques prévues. Vous noterez également que les coûts des formations des formateurs (animateurs, superviseurs) sont élevés par rapport notamment à la formation des apprenants analphabètes. Cela est dû aux perdiems que ces futurs formateurs perçoivent

Page 18: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 7 pendant leur formation (1 000/jour pour les animateurs, et 1 500/jour pour les superviseurs).

Centres

1868

Des mesures sont envisagées pour réduire ces coûts. Le nombre de jours prévu pour les recyclages sera certainement réduit et ces recyclages ne seront plus systématiques. Par contre on pourrait augmenter l e nombre de jours prévu pour l a formation initiale des animateurs et des superviseurs.

Inscrits Evalués Déclarés Alphabétisés

47 386 34 901 20 108

IV. LES RESULTATS

Centres

136

L e s campagnes d'alphabétisation pour les deux premières années du programme triennal ont donné les résultats suivants :

Inscrits Evalués Déclarés Alphabétisés

4 064 3 542 2 857

4.1. Campagne d'alphabétisation 1990-1991.

Centres

490

A- ALPHABETISATION INITIALE

Inscrits Evalués Déclarés Alphabétisés

9 O1 7 343 5 757

Centres Auditeurs inscrits ouverts

H I F I T 24 452 I 28 111 I 70 563 2 775

Taux de réalisation

programme Triennal réajusté

Auditeurs évalués Auditeurs alphabétisés par rapport au

H I F IT H ( F I T 29 846 I 19 477 I 49 323 19 958 I 9 793 I 29 751 105,62 I

Total des inscrits = 60 451; taux de participation des femmes = 35% environ.

4.2. Campagne d'alphabétisation 1991-1992

Le taux de participation des femmes était de 39,83 %.

B)- Formation Complémentaire de Base

Page 19: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

Centres ouverts

811

Le taux de participation des femmes était de 36,M %

Taux de réalisation Auditeurs par rapport au

Auditeurs inscrits Auditeurs évalués aiphaMtiseS programme

H F T H F T H F T 10 5 15 8 4 12 6 2 9 77.68 % 154 722 876 337 221 558 664 925 589

Triennal réajusté

Centres ouverts

362

Les trois niveaux réunis nous donnent un effectif de 93 686 personnes touchées dont 36 072 femmes.

Taux de réalisation Auditeurs par rapport au

A~diteurs insaits Auditeurs évalués alphabetiseS programme Triennal réajusté

H F T H F T H F T 5 2 7 4 1 6 4 1 6 73.06% 008 239 247 829 889 718 679 711 391)

V. L'IMPACT DE L ' A L P H A B E T I S A T I O N S U R L A VIE DES ALPHABETISES

Pour en particulier se rendre compte de l'impact socio-économique de l'alphabétisation sur l a vie au village l a Direction Générale de l'INA avec l'appui financier de l a Coopération Suisse au Développement a réalisé une étude-enquête dans 22 villages répartis dans quatre provinces :

Oubritenga = 5

Sanmatenga = 5

Séno = 5

Houet = 7

L e programme d'alphabétisation, au niveau des 22 villages enquêtés a eu des effets positifs certains. En effet, elle a permis de constituer un noyau catalyseur de 354 néo-alphabètes (215 hommes et 139 femmes) soit une moyenne de 16 néo- alphabètes par village, dont la majorité, 81,6 % se situent au sein de l a population active de 20 à 45 'ans.

Beaucoup parmi ces néo-alphabètes (37,28 %) assument au sein des structures et unités de développement des responsabilités diverses : président, secrétaire, gestionnaire de banque de céréales et de moulin. Cependant, une forte proportion

Page 20: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

1 9 de ces néo-alphabètes (174 soit 49, 15 %) restent inutilisés pour plusieurs raisons : faute d'être désigné par leurs camarades, défaut de spécialisation, saturation etc..

Par contre, malgré l'existence des néo-alphabètes inutilisés, des analphabètes continuent d'assumer des responsabilités au sein des unités économiques. Ainsi on compte 40 analphabètes parmi les 256 membres du comité de gestion des 50 unités économiques des villages enquêtés soit 15,6 %.

Ces mêmes observations se justifient lorsqu'on considère l'ensemble des 144 villages des 4 provinces où se sont déroulées les enquêtes. Un noyau catalyseur moyen de 7 néo-alphabètes s'est constitué par village soit au total 1 041 néo- alphabètes. Cependant 475 analphabètes continuent d'assumer des responsabilités au sein des unités économiques n o t a m e n t dans le Houet et le Sanmatenga.

Au total l'alphabétisation a un impact positif sur la vie économique des villages enquêtés dans l a mesure où elle a contribué à fournir aux collectivités des néo- alphabètes pour assurer au sein des unités économiques et des structures de développement des responsabilités qu'ils n'auraient pu assumer efficacement sans l'alphabétisation (tenue de cahier de gestion de banque de céréales, de moulin, de pharmacie villageoise, secrétariat de comité de gestion etc..).

S'agissant de l'impact sur le comportement et l a vie sociale des néo-alphabètes, l'enquête revèle que l a grande majorité des néo-alphabètes enquêtés ont des comportements et des pratiques positives,propices à susciter les changements qualitatifs dans leur vie quotidienne même s'ils n'arrivent pas toujours à justifier ces comportements et ces pratiques.

Certaines attitudes rétrogrades persistent cependant au sein des néo-alphabètes. Elles concernent les traditions alimentaires. D'autres attitudes et pratiques positives ne sont toujours pas entrées dans les habitudes : par exemple le jardinage et l'usage des latrines etc ...

I1 importe cependant de souligner que les domaines où l'on note l e plus de prise de conscience et de progrès sont ceux qui ont fait l'objet, assez récemment, d'une campagne massive de sensibilisation à travers les mass-média : assainissement de l'eau, utilisation de foyer amélioré, protection de l'environnement, vaccination etc ... Ce constat ne nous autorise pas à attribuer les effets positifs relevés au seul fait de l'alphabétisation. Tout au plus peut-on dire que l'alphabétisation crée chez les néo-alphabètes les conditions d'une plus grande réceptivité à l'action éducative des différents animateurs pour l e développement.

Page 21: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 0

Notons pour terminer que dans le cadre de cette évaluation socio-économique un Consultant Suisse, Monsieur Emilien GRIVEL, a réalisé une mini-enquête sondage dans 5 villages du Yatenga dans l e but, en appui à l'équipe de l'évaluation, de tester les instruments de mesure retenus par l'équipe. Monsieur Emilien GRNEL arrive pratiquement aux mêmes conclusions.

A l a question de savoir quels sont les avantages qu'ils estiment avoir retirés de l'alphabétisation les néo-alphabètes interrogés affirment utiliser leurs acquis en lecture, écriture et calcul pour gérer des Unités Economiques, gérer des entreprises villageoises, gérer leurs propres affaires, acquérir de nouvelles connaissances dans le domaine de l a santé, de l'hygiène, de l a puériculture et des savoir-faire en agriculture et élevage, exécuter des travaux tels que l a construction des diguettes en calculant les courbes de niveaux, enregistrer certains chiffres comme les montants déposés à l a Caisse d'Epargne, retenir l a posologie des médicaments, recenser l a pharmacopée africaine,tenir les comptes dun petit commerce ou exercer la fonction socialement valorisante d'animateurs de centres d'alphabétisation. Selon l e rapport de Monsieur Emilien GRIVEL, consultant Suisse qui a réalisé l'enquête avec l'INA "les néo-alphabètes interviewés ne se l imitent pas à mentionner des avantages utilitaires. L'alphabétisation est aussi parfois perçue comme une "lumière dans l a v ie et les travaux qu'on mène". Savoir l i re et écrire est considéré comme "bénéfique" ; plusieurs parlent de changement de mentalité".

C). PROBLEMES ET DTFFICULTES

Malgré l'effort pour minimiser les coûts de l'alphabétisation pour 1'Etat et ses partenaires, nous n'arrivons pas à satisfaire l a demande sur le terrain à cause notamment de l a limitation de nos moyens humains, financiers et matériels et ce, malgré un engagement budgétaire sans précédent de 1'Etat dans les opérations d'alphabétisation.

D e ce premier problème d'insuffisance de moyens découlent les autres difficultés rencontrées. I1 y a les difficultés à coordonner les activités, à amener tous les partenaires à parler l e même langage en matière de philosophie d'intervention, de stratégie et de financement de l'alphabétisation malgré nos efforts pour les regrouper au niveau provincial et national lors des séminaires provinciaux et national où lors des rencontres de concertation à Ouagadougou comme en province. I1 est vrai que le nombre des intervenants y est pour quelque chose. En effet au dernier séminaire national de bilan et de programmation des activités d'alphabétisation nous avons dénombré près d'une centaine d'ONG (95) et une

Page 22: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 1 douzaine de services publics (12) autres que le MEBAM, tous partie prenante dans les activités d'alphabétisation.

En ce qui concerne les ONG, 68 d'entre-elles n'interviennent que dans une seule province, 15 interviennent dans au moins 3 provinces, tandis que 12 sont présentes dans seulement deux provinces. Comme on peut le constater il y a là un émiettement qui complique davantage la tâche de coordination dévolue à l'INA et mil i te en faveur d'une plus grande décentralisation par l e renforcement des structures provinciales en moyens humains et matériels.

Certaines ONG dans quelques provinces se l ivrent même une lutte acharnée pour s'arracher les apprenants à coup de perdiems. Notre rôle dans ce cas ne serait- il pas d'indiquer l a norme à suivre, d'en appeler à l'application de la stratégie des CPAF ? Mais comment l e faire sans décourager les bonnes volontés ou s'attirer le courroux des populations bénéficiaires ?

Autre problème, l'insuffisance du suivi-appui qui entraîne des retards dans la délivrance des attestations et nuit surtout à l a qualité de l'alphabétisation à cause du manque ou de l'insuffisance du contrôle de l'évaluation.

L'insuffisance de documents d'alphabétisation et de post-alphabétisation s'avère aussi un problème grave. Toutefois des mesures ont été prises au niveau de l'imprimerie de l'INA pour que les livrets de base soient disponibles dans toutes les provinces.

Autre difficulté d'importance, c'est celle rencontrée dans l a collecte des données statistiques sur l'alphabétisation. I1 semble que les agents sur le terrain n'accordent pas de l'importance à ce problème de sorte que les fiches que nous envoyons sont mal remplies ou pas du tout remplies. Nous avons donc du ma l à réunir des données chiffrées fiables sur les campagnes malgré l'institution des séminaires provinciaux grâce à l'appui financier de l a coopération Suisse.

Cette question sera certainement au centre de notre réflexion lors de l a préparation du prochain programme triennal. En effet sans une certaine maîtrise de l a carte de l'alphabétisation nos actions dans ce domaine seront conduites à l'aveuglette. L e problème le plus important me semble être celui posé par les formations techniques et spécifiques et la réutilisation des acquis de l'alphabétisation notamment par un transfert de compétence. L a di f f icul té de solutionner ce problème réside dans l e fait qu'il n'est pas posé au seul MEBAM. Nous savons que l'alphabétisation court un grand risque de dérapage ou de non atteinte de ses objectifs s i le développement de l'alphabétisation de base n'est pas accompagné d'un

Page 23: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 2 développement similaire des formations techniques spécifiques. Par ailleurs l a possibilité doit être donnée aux néo-alphabètes bénéficiaires de ces formations techniques d'exercer c'est-à-dire de réutiliser les acquis de l a formation grâce au transfert des compétences. Or il apparaît que dans le mi l ieu traditionnel demeuré gérontocratique il ne suffit pas par exemple d'être formé à l a gestion comptable pour que l a caisse du groupement villageois ou de l'unité économique vous soit automatiquement confié.

I1 y a bien entendu d'autres problèmes comme ceux relatifs à l a coordination de l a recherche linguistique, à l a révision du statut des langues nationales, à l'élargissement de l'environnement lettré en langues nationales. Nous pensons que la création très prochaine d'un office burkinabè des langues facilitera l a recherche des solutions à ces problèmes essentiellement d'ordre linguistique.

D)- PERSPECTIVES

Par l e premier programme triennal 1990- 1993 l'Institut National d'Alphabétisation s'était surtout fixé des objectifs essentiellement quantitatifs :

- faire passer le taux d'alphabétisation de 16, 17 % à 21,70 % en 1993.

- faire prendre pied et renforcer l'alphabétisation dans les 30 provinces du pays en touchant tous les 300 départements et le maximum des 7 O00 villages que compte le Burkina Faso.

L a stratégie des centres permanents d'alphabétisation et de formation (C.P. A.F.) a été conçue pour réduire les coûts de l'alphabétisation, faire participer les bénéficiaires et leurs communautés de base au financement des programmes d'alphabétisation et rendre ainsi possible l'atteinte de ces objectifs quantitatif estimés nécessaires pour que l e mouvement en faveur de l'alphabétisation devienne irréversible.

Au regard des résultats déjà obtenus lors des deux premières années d'exécution du programme triennal l'on peut dire sans grand risque de se tromper que le séminaire national de bilan de septembre 1993 va certainement conclure à l'atteinte de ces objectifs quantitatifs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le développement de l'alphabétisation dans notre pays.

I1 faudra en effet corriger les faiblesses les lacunes et les insuffisances de toute sorte relevées au cours de l'exécution du premier programme triennal et se fixer de nouvelles ambitions pour l e second programme triennal qui couvrira l a période 1993- 1996.

Page 24: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 3

1)- Faiblesses et insuffisances

Si l'on se réfère aux résultats des deux premières années du programme triennal on constate que le taux de réussite moyen est de 55 %, soit 60 % en 1991 et 57,6 % en 1992 en ce qui concerne l'alphabétisation initiale. Ce taux est calculé par rapport aux apprenants évalués. Lorsque le taux est calculé par rapport aux apprenants inscrits il est de 42, 4 % en 1991 et de 42,2 % en 1992 ; c'est dire que bon nombre d'apprenants abandonnent en cours de formation. Bien que ce taux de réussite soit nettement supérieur à celui enregistré lors des opérations d'alphabétisation de masse "commando" et "bantaaré" il demeure très en deça de notre attente. L e s raisons de cette faiblesse du taux de réussite sont sans doute diverses et différentes selon les provinces considérées. Toutefois il y a l e fait que l'insuffisance des moyens financiers n'a pas permis de financer les recyclages des animateurs et des superviseurs paysans, ce qui a certainement réduit leur performance. Par ailleurs l'insuffisance des moyens logistiques a privé beaucoup de centres du suivi-appui pédagogique des cadres de l'alphabétisation et même quelquefois des superviseurs paysans.

On relève également une faiblesse notoire de l a participation féminine. Alors que les femmes représentent 54,8 % de la population cible de l'alphabétisation (15 à 50 ans) elles n'ont représenté que 39,84 % des apprenants inscrits dans les centres d'alphabétisation initiale en 1992.

Au niveau de l'organisation administrative malgré l'effort d'un bon nombre de directeurs provinciaux de l'enseignement de base et de l'alphabétisation de masse pour gérer les ressources financières dans l a transparence et l e respect de l'esprit des CPAF on a néanmoins constaté des cas d'insuffisance de rigueur dans la gestion de certaines provinces.

Notons enfin l'insuffisance de collaborations entre partenaires qui a quelquefois entraîné une insuffisance de coordination des actions d'alphabétisation.

2)- D e nouvelles ambitions

L'avenir de l'alphabétisation au Burkina Faso dépendra en très grande partie des capacités opérationnelles de l'Institut National d'Alphabétisation (INA). L'INA est chargé, avons-nous dit, de l a coordination des activés des différents intervenants, de l a conception des programmes, de l'élaboration, de l a production et de l a distribution des matériels didactiques et de post-alphabétisation, de la formation des formateurs, du suivi et de l'évaluation des opérations sur l e terrain, de la recherche et de l'expérimentation de nouvelles méthodes.

Page 25: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 4

Mais l'INA suivre l e rythme

est-il suffisamment outillé de développement rapide de

pour être opérationnel ? Pourra-t-il l'alphabétisation ?

Il est clair que les moyens humains, financiers,matériels et logistiques dont dispose actuellement l'INA ne sont pas suffisants pour lui permettre de jouer le rôle qui est le sien. I1 faut donc procéder rapidement à son renforcement institutionnel en y affectant des cadres (pédagogues, linguistes, sociologues) en formant son personnel notamment aux tâches de planification, conception, gestion et évaluation des actions d'alphabétisation en l e dotant de moyens. financiers et matériels conséquents.

L'INA pourrait alors mener ou intensifier avec efficacité les actions suivantes :

- médiation entre les populations et les différents organismes fournisseurs de services dans le domaine de l'alphabétisation/formation. ;

- coordination de l'ensemble des actions conduites en ce domaine, apport d'un appui conceptuel et technique, évaluation permanente des stratégies et méthodes utilisées ;

- mise en place et pilotage d'un système de collecte, traitement et exploitation des données concernant l'ensemble de ces actions ;

- appui au bilan/programmation annuel des actions d'alphabétisatiodformation au niveau de chaque province ;

- formation des animateurs et personnels d'encadrement ;

- conception et éventuellement fabrication, à l a demande, de supports pédagogiques et élaboration de nouveaux supports moins didactiques (contes, poésie etc.. .).

- expérimentation de programmes intégrés de post-alphabétisation fonctionnelle, en étroite collaboration avec les autres services techniques intéressés (agriculture, santé animale, environnement etc ...) ;

- élaboration et conduite de programmes de recherche appliquée dans le domaine de l'alphabétisation/formation, en particulier, en direction de nouveaux publics (femmes, enfants non scolarités, ouvriers etc...).

Page 26: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 5

- Révision de l a méthode d'alphabétisation initiale dans l e sens d'une plus grande efficacité et d'une meilleure adaptation (au niveau de l'organisation, de l a pédagogie, des contenus) aux besoins du public.

- Expérimentation et vulgarisation d'une méthode d'apprentissage du français s'articulant étroitement sur l a méthode d'alphabétisation init iale en langues nationales.

- Révision de certains livrets dans l e sens d'une meilleure présentation (sous forme de modules ?), d'une progression mieux adaptée, de contenus plus pertinents par rapport aux préoccupations du public.

- Conduite d'une étude concernant l a demande en matière d'alphabétisation : identification des différents publics potentiels, de leurs caractéristiques, de leurs attentes à l'égard de l'alphabétisation, de leurs besoins spécifiques etc ... Définition des besoins en matière de post-alphabétisation (centres d'intérêt, formations techniques demandées, langue d'enseignement souhaitée ...) ressentis par les néo- alphabètes et les services d'encadrement.

- Appui à l a création de journaux ruraux auxquels les nouveaux alphabétisés pourraient participer et à l'installation de bibliothèques rurales. Utilisation des C.L.A.C.

I1 est évident que la qualité de l'alphabétisation au Burkina Faso dépendra de l'efficacité avec laquelle l'INA assumera ses fonctions et mènera les activités ci- dessus énumérées. S i l 'on ne veut pas que l'alphabétisation connaisse un réflux il faudra que le second programme triennal 1993-1996 mette l'accent sur l a qualité et l a fonctionnalité tout en maintenant l a stratégie des CPAF dont l a souplesse et l'adaptabilité conviennent à l a diversité des interventions et des situations. Bien entendu l 'amélioration de l a pertinence et de l 'eff icacité des actions d'alphabétisation et de formation passe nécessairement par l'amélioration de l a qual i f icat ion des formateurs. D'où la nécessiré de multiplier et de diversifier les formations et les recyclages des acteurs de l'alphabétisation à tous les niveaux.

Il faudra enfin accroître de manière appréciable l e taux d'alphabétisation féminine en entreprenant notamment les activités suivantes :

- Campagne de sensibilisationhnformation sur la nécessité de l'alphabétisation pour les femmes, ses incidences positives sur l a rentabilité de leurs activités, sur le bien-être et les conditions de vie de leur famille, sur l a scolarisation de leurs enfants, et, pour finir, sur le développement de l a communauté et du milieu.

Page 27: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 6

- Conduite, en collaboration avec les différents Ministères et/ou organismes concernés, d'études régionales d'identification des besoins des femmes en matière d'alphabétisatiodformation.

- E laborat ion, sur ces bases, de programmes régionaux d'alphabétisation/formation intégrés en faveur des femmes, dans lesquels l'alphabétisation sera centrale mais non suffisante, base de départ pour une formation aux techniques de production, à l a planification et à l a gestion des activités, à l'éducation familiale et sanitaire etc ...

- Formation d'animatrices en alphabétisation/formation féminine, choisies parmi des villageoises de niveau fin de primaire, dynamiques, motivées, inventives, qui recevront une formation aux méthodes d'alphabétisation fonctionnelle mais aussi à l'identification des besoins en formation, à l'élaboration et à la mise en place de petits projets, à l'organisation et à la gestion coopérative, au crédit ...

- Formation d'une "Femme-Ressource" par DPEBAM, chargée de susciter et maintenir, à ce niveau, l'intégration et l a cohérence des divers programmes, actions, services et personnes oeuvrant en faveur de l'éducation des filles et des femmes, chargée d'établir des relations fonctionnelles avec les organismes de recherche et avec l'ensemble des partenaires susceptibles d'apporter un appui conceptuel, matériel, financier aux activités menées dans ce domaine.

Anatole Taghdo NIAMEOGO Directeur Général de l'Institut National d'Alphabétisation

Juin 1993

Page 28: L’ ALPHABETISATION AU BURKINA FASO - …unesdoc.unesco.org/images/0014/001437/143752fo.pdf · jeunes ruraux et cela dans le double but de soutenir les efforts de l'école dans la

2 7

SOURCES BTBLIOGRAPHIOUES

1)- L'Alphabétisation au Burkina Faso

(un rapport de l a Direction Générale de l'INA)

Juillet 1990

Imprimerie de l'INA Ouagadougou

2)- Rapport de l'évaluation des effets de l'alphabétisation sur les alphabétisés au Burkina Faso

Novembre 1990

Imprimerie de l'INA Ouagadougou

3)- Une stratégie d'alphabétisation au Burkina Faso

Anatole NIAMEOGO, Directeur Général de l'INA

in I' Uni ver s i tés

L e magazine de l'actualité universitaire de langue française - vol 13 N O 2

Mai 1992

Aupelf - UREF - Montréal

P. 36-37

4)- Avant projet de plan d'action d'éducation de base

MEBAM Mai 1993

5)- Propositions de stratégies intégrées d'élimination de l'analphabétisme.

MEBAM Avr i l 1993