journal nouvelle planète

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JAB CH-1000 Lausanne 21 PP / Journal Février 2014 | N° 146 Vietnam : nouvelles de l'appel de février 2012 PAGE 1 Lancement des camps d'adultes-aînés 2014 PAGE 4 SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD Editorial Investir dans la jeunesse Chaque jour, 20’000 filles de moins de 18 ans mettent un enfant au monde, voilà ce que révèle un récent rapport de l’ONU. On y apprend éga- lement que plus de deux millions de filles de moins de 15 ans accouchent chaque année. Selon le rapport, ces chiffres doivent être imputés à la faible valorisation de l’éducation, en particulier de celle des filles et aux obstacles qui les empêchent d’être scolarisée ou de poursuivre leurs études. Souvent, elles quittent l’école avant d’achever une forma- tion qui leur permettrait d’être auto- nomes financièrement plus tard. Nouvelle Planète soutient différents projets en faveur des jeunes au Sud. A force de réaliser des projets d’écoles secondaires ou d’écoles professionnelles, nos équipes lo- cales deviennent des experts dans ce domaine, notamment à Madagas- car, au Sénégal, au Burkina Faso et au Cameroun, mais aussi en Haïti et en Inde. Investir dans l’avenir de ces jeunes a des impacts à différents niveaux : – Une formation est souvent le seul moyen pour avoir des perspec- tives professionnelles à moyen ou long terme et donc pour sortir de la précarité. Les jeunes sont ainsi moins dépendants des emplois non-qualifiés mal payés et sans perspectives d’évolution. – En ayant accès à une formation secondaire et/ou professionnelle dans leur région, les jeunes se- ront moins tentés de la quitter pour aller chercher un emploi en ville. Dans les centres urbains, le taux de chômage est souvent très élevé et le manque d’emploi rend les jeunes vulnérables à diffé- rentes formes d’exploitation. – Un diplôme d’une école secon- daire est primordial pour que les filles puissent devenir autonomes. Si elles poursuivent les cours après l’école primaire, il est plus probable qu’elles entendent par- ler de planning familial et qu’elles soient sensibilisées à des sujets liés à la santé. Elles seront ainsi plus à même de décider quand elles souhaitent avoir un enfant. La Suisse présente le taux de nais- sances chez les adolescentes de 15 à 19 ans le plus bas de tous les pays membres de l’OCDE (4.3 sur 1000 jeunes femmes). Très peu de participants aux camps de jeunes ont des amis de cet âge qui ont déjà des enfants. Dans les villages d’ac- cueil des camps, la situation est souvent bien différente. Les activi- tés d’échange et les discussions in- formelles permettent aux jeunes des deux groupes de découvrir les motivations de chacun pour se ma- rier jeune, avoir des enfants ou suivre une formation. En facilitant ces discussions, une sensibilisation des deux groupes peut avoir lieu. Luana Thür Chaque matin, vous pratiquez certaine- ment le même rituel : vous vous rendez à la salle de bain, ouvrez le robinet pour vous rincer le visage et vous laver les dents avec de l’eau fraiche et potable. Un geste banal pour nous, mais inimagi- nable, même dans les rêves les plus auda- cieux, pour les 1’250 habitants du village d’Ambohijafy. Les femmes et les enfants provenant des quatre hameaux qui constituent le village marchent entre 10 et 20 minutes pour aller chercher l’eau aux différentes sources, et ceci plusieurs fois par jour. Le cumul quotidien des tra- jets pour couvrir les besoins familiaux peut s’élever jusqu’à deux heures ! Pou- vez-vous imaginer consacrer 10 % de votre journée à la « corvée d’eau » ? Amener l’eau devant les maisons L’eau potable de source existe pourtant en abondance dans la région. Il s’agit donc « simplement » de la capter, puis de l’amener dans les quatre hameaux. Mais la topographie de la région pimente Les parents des 50 enfants soutenus sont soulagés. Dans le passé, ils n’avaient pas les moyens de subvenir aux frais liés à l’écolage ni d’acheter les uniformes et les livres pour leurs enfants. Ils sont pourtant conscients qu’une éducation de base est très importante pour leur avenir. Grâce au soutien d’un groupe de jumelage composé d’anciens participants au camp d’adultes de 2011, ces frais peuvent être couverts. Et le soutien va plus loin. Dans le cadre de ce projet, dix actes de naissance ont pu être obtenus pour les enfants qui n’en avaient pas. Ce document est indispen- sable pour pourvoir se présenter aux exa- mens de fin d’études primaires et obtenir ainsi le diplôme qui permet de s’inscrire à M. Y Linh est content de nous montrer l’eau pure et transparente qui sort de son nouveau puits, situé près de son habitation dans le village de Kon Tum Ko Nam 2. Il nous raconte qu’il partage l’eau avec les nombreux enfants de sa famille ainsi qu’avec les voisins qui viennent régulière- ment y puiser de l’eau pour leurs besoins quotidiens. Avoir de l’eau potable à côté de chez lui lui fait gagner plusieurs heures par jour qu’il peut utiliser pour aller travailler aux champs ou s’occuper de ses cochons. En tout, 25 puits ont été rénovés et 10 nou- veaux construits. En moyenne, chacun sert à 15 personnes. Le projet a également permis la mise en place d’une adduction d’eau à Kon Ko Tu. Ainsi, plus de 100 per- sonnes ont accès à une source d’eau po- table dans leur village. L’eau non-potable peut être la source de différentes maladies graves comme la diarrhée ou le choléra. Les victimes sont souvent les personnes les plus vulnérables : les aînés, les femmes en- ceintes et les enfants. Grâce à ce projet, les villageois ont moins de risques d’être contaminés et ils peuvent économiser les frais médicaux (soins, médicaments ou transport au centre de santé). L’accès à une source d’eau potable à proximité des habi- tations a donc des impacts positifs sur la santé de la population. La construction de toilettes pour 43 mé- nages de la région faisait également partie du projet. Le comité responsable de cette quelque peu le projet. Les techniciens doivent faire preuve d’ingéniosité pour trouvez des sources avec des débits suffi- sants, contourner les collines ou faire comprendre à quelques villageois réti- cents les bienfaits de l’ouvrage. Pour le village d’Ambohijafy, il a été dé- cidé de construire quatre adductions d’eau autonomes, une pour chaque ha- meau. L’entretien des captages, des réser- voirs et des réseaux de tuyauterie sera as- suré par quatre comités d’eau distincts. Le sens des responsabilités et le contrôle social implicite est ainsi augmenté et per- met de garantir la durée des infrastruc- tures. L’entretien et le nettoyage des bornes-fontaines, en revanche, se feront par deux personnes habitant à proximité afin de responsabiliser les utilisateurs. Pour alimenter les 29 bornes fontaines réparties dans les quatre hameaux, six sources devront être captées, cinq réser- voirs construits et 8217 mètres de conduites posées. Grâce à cet ouvrage, les l’école secondaire. En plus, les livres achetés n’ont pas simplement été distri- bués aux enfants soutenus. Une fois utili- sés, ils restent à disposition d’autres élèves. Ainsi, les livres pourront être utilisés sur plusieurs années et un plus grand nombre d’enfants pourront en bénéficier. Le bilan de cette première année de sou- tien aux enfants défavorisés du village Kedjom Ketinguh a été positif. Il a aussi permis au groupe de jumelage « Amicale Kedjom Ketinguh » d’adapter le pro- gramme aux besoins réels des familles et des écoles du village pour sa deuxième année de fonctionnement. Luana Thür tâche a recensé les foyers intéressés par l’installation de toilettes et a rassemblé la main d’œuvre nécessaire. Les villageois ont eux-mêmes assuré la plus grande partie du travail manuel sous la supervision des experts. Cela leur a permis de bien com- prendre les aspects techniques qui sont primordiaux pour l’entretien sur le long terme. Les familles bénéficiaires étaient très soulagées, et fières de leurs nouvelles toilettes. Six mois après la fin des travaux, un ingénieur a rendu visite à toutes les fa- milles bénéficiaires pour effectuer un contrôle de qualité et répondre aux ques- tions des villageois. Les activités similaires en cours dans la commune voisine de Ngok Bay se basent sur l’expérience du projet à Dak Ro Va. L’intégration des villageois dans la planifi- cation des différentes activités sera là aussi un facteur déterminant pour la réussite du projet. Luana Thür 209 foyers du village auront un accès à l’eau courante à moins de 50 mètres de leur maison. Des effets collatéraux insoupçonnés La mise en place d’un tel ouvrage redes- sine complètement la réalité locale. Le projet ne se cantonne pas simplement au domaine de l’eau, mais influence égale- ment les domaines de la santé, de l’éco- nomie, du social et de la sécurité. La mauvaise qualité de l’eau est l’un des vecteurs principaux de transmission des maladies parasitaires et la diarrhée aigüe constitue l’une des principales causes de mortalité infantile à Madagascar. Les frais de consultation et l’achat de médica- ments grèvent le budget familial. De plus, la personne malade ne peut pas va- quer à ses occupations quotidiennes, ce qui engendre une perte de revenus. L’en- chaînement de tels événements déstabi- lise souvent l’équilibre financier précaire des ménages. Le temps consacré à la cor- vée d’eau pourrait être utilisé pour des occupations génératrices de revenus ou pour se rendre à l’école. En effet, la cor- vée d’eau est l’une des raisons expliquant le taux d’absentéisme élevé dans les cam- pagnes malgaches, notamment chez les filles. La proximité d’une borne-fontaine a donc des effets insoupçonnés. Contribuez à améliorer le quotidien des habitants de la région Aidez-nous à faire en sorte que l’eau po- table coule enfin dans les hameaux d’Ambohijafy en finançant des conduites d’eau ou des sacs de ciment pour construire les bornes-fontaines. Au total, environ CHF 41’000.– seront nécessaires pour réaliser ce projet. Votre contribution pour être de : CHF 12.- pour un sac de ciment CHF 45.- pour 30 mètres de conduites d’eau Pour ce faire, il vous suffit d’indiquer Eau sur votre bulletin de versement et de cocher Madagascar. Nous vous remercions d’avance de votre soutien pour que l’eau potable soit défini- tivement acheminée dans les quatre ha- meaux du village d’Ambohijafy et que le quotidien des habitants en soit grande- ment amélioré. Xavier Mühlethaler Appel Offrez l’accès à l’eau potable au village d’Ambohijafy MADAGASCAR L’eau c’est la vie, certes, mais pour autant qu’elle soit potable. Une nuance essentielle ! Sur les Haut-Plateaux malgaches, c’est la qualité et la proximité de l’or bleu qui constitue le défi. Enfance Eau 50 enfants scolarisés à Kedjom Ketinguh CAMEROUN Grâce à une subvention, les enfants défavori- sés du village de Kedjom Ketinguh ont la pos- sibilité de suivre une éducation de base. Un premier rapport montre que toute l’école en bénéficie. Près de 200 familles ont accès à l’eau potable VIETNAM Les familles de la province de Dak Ro Va sont satisfaites. Grâce à un projet sur deux ans, elles ont finalement accès à l’eau potable. La majorité des bénéficiaires appartiennent à des minorités ethniques. Une borne-fontaine d’un projet soutenu. Ce bénéficiaire est content d’avoir un accès à l’eau à côté de chez lui. Tous les enfants ont des livres et des cahiers, même les plus défavorisés. Les petites porteuses d’eau. Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21 Tél. 021 881 23 80 [email protected] www.nouvelle-planete.ch

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Page 1: Journal Nouvelle Planète

JABCH-1000 Lausanne 21PP / Journal

Février 2014 | N° 146

Vietnam : nouvelles de l'appel de février 2012 PAGE 1 Lancement des camps d'adultes-aînés 2014 PAGE 4

SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD

Editorial

Investir dans la jeunesse

Chaque jour, 20’000 fi lles de moins de 18 ans mettent un enfant au monde, voilà ce que révèle un récent rapport de l’ONU. On y apprend éga-lement que plus de deux millions de fi lles de moins de 15 ans accouchent chaque année. Selon le rapport, ces chiffres doivent être imputés à la faible valorisation de l’éducation, en particulier de celle des fi lles et aux obstacles qui les empêchent d’être scolarisée ou de poursuivre leurs études. Souvent, elles quittent l’école avant d’achever une forma-tion qui leur permettrait d’être auto-nomes fi nancièrement plus tard.

Nouvelle Planète soutient différents projets en faveur des jeunes au Sud. A force de réaliser des projets d’écoles secondaires ou d’écoles professionnelles, nos équipes lo-cales deviennent des experts dans ce domaine, notamment à Madagas-car, au Sénégal, au Burkina Faso et au Cameroun, mais aussi en Haïti et en Inde.

Investir dans l’avenir de ces jeunes a des impacts à différents niveaux :

– Une formation est souvent le seul moyen pour avoir des perspec-tives professionnelles à moyen ou long terme et donc pour sortir de la précarité. Les jeunes sont ainsi moins dépendants des emplois non-qualifi és mal payés et sans perspectives d’évolution.

– En ayant accès à une formation secondaire et/ou professionnelle dans leur région, les jeunes se-ront moins tentés de la quitter pour aller chercher un emploi en ville. Dans les centres urbains, le taux de chômage est souvent très élevé et le manque d’emploi rend les jeunes vulnérables à diffé-rentes formes d’exploitation.

– Un diplôme d’une école secon-daire est primordial pour que les fi lles puissent devenir autonomes. Si elles poursuivent les cours après l’école primaire, il est plus probable qu’elles entendent par-ler de planning familial et qu’elles soient sensibilisées à des sujets liés à la santé. Elles seront ainsi plus à même de décider quand elles souhaitent avoir un enfant.

La Suisse présente le taux de nais-sances chez les adolescentes de 15 à 19 ans le plus bas de tous les pays membres de l’OCDE (4.3 sur 1000 jeunes femmes). Très peu de participants aux camps de jeunes ont des amis de cet âge qui ont déjà des enfants. Dans les villages d’ac-cueil des camps, la situation est souvent bien différente. Les activi-tés d’échange et les discussions in-formelles permettent aux jeunes des deux groupes de découvrir les motivations de chacun pour se ma-rier jeune, avoir des enfants ou suivre une formation. En facilitant ces discussions, une sensibilisation des deux groupes peut avoir lieu.

Luana Thür

Chaque matin, vous pratiquez certaine-ment le même rituel : vous vous rendez à la salle de bain, ouvrez le robinet pour vous rincer le visage et vous laver les dents avec de l’eau fraiche et potable. Un geste banal pour nous, mais inimagi-nable, même dans les rêves les plus auda-cieux, pour les 1’250 habitants du village d’Ambohijafy. Les femmes et les enfants provenant des quatre hameaux qui constituent le village marchent entre 10 et 20 minutes pour aller chercher l’eau aux différentes sources, et ceci plusieurs fois par jour. Le cumul quotidien des tra-jets pour couvrir les besoins familiaux peut s’élever jusqu’à deux heures ! Pou-vez-vous imaginer consacrer 10 % de votre journée à la « corvée d’eau » ?

Amener l’eau devant les maisonsL’eau potable de source existe pourtant en abondance dans la région. Il s’agit donc « simplement » de la capter, puis de l’amener dans les quatre hameaux. Mais la topographie de la région pimente

Les parents des 50 enfants soutenus sont soulagés. Dans le passé, ils n’avaient pas les moyens de subvenir aux frais liés à l’écolage ni d’acheter les uniformes et les livres pour leurs enfants. Ils sont pourtant conscients qu’une éducation de base est très importante pour leur avenir. Grâce au soutien d’un groupe de jumelage composé d’anciens participants au camp d’adultes de 2011, ces frais peuvent être couverts.Et le soutien va plus loin. Dans le cadre de ce projet, dix actes de naissance ont pu être obtenus pour les enfants qui n’en avaient pas. Ce document est indispen-sable pour pourvoir se présenter aux exa-mens de fi n d’études primaires et obtenir ainsi le diplôme qui permet de s’inscrire à

M. Y Linh est content de nous montrer l’eau pure et transparente qui sort de son nouveau puits, situé près de son habitation dans le village de Kon Tum Ko Nam 2. Il nous raconte qu’il partage l’eau avec les nombreux enfants de sa famille ainsi qu’avec les voisins qui viennent régulière-ment y puiser de l’eau pour leurs besoins quotidiens. Avoir de l’eau potable à côté de chez lui lui fait gagner plusieurs heures par jour qu’il peut utiliser pour aller travailler aux champs ou s’occuper de ses cochons. En tout, 25 puits ont été rénovés et 10 nou-veaux construits. En moyenne, chacun sert à 15 personnes. Le projet a également permis la mise en place d’une adduction d’eau à Kon Ko Tu. Ainsi, plus de 100 per-sonnes ont accès à une source d’eau po-table dans leur village. L’eau non-potable peut être la source de différentes maladies graves comme la diarrhée ou le choléra. Les victimes sont souvent les personnes les plus vulnérables : les aînés, les femmes en-ceintes et les enfants. Grâce à ce projet, les villageois ont moins de risques d’être contaminés et ils peuvent économiser les frais médicaux (soins, médicaments ou transport au centre de santé). L’accès à une source d’eau potable à proximité des habi-tations a donc des impacts positifs sur la santé de la population.La construction de toilettes pour 43 mé-nages de la région faisait également partie du projet. Le comité responsable de cette

quelque peu le projet. Les techniciens doivent faire preuve d’ingéniosité pour trouvez des sources avec des débits suffi -sants, contourner les collines ou faire comprendre à quelques villageois réti-cents les bienfaits de l’ouvrage.

Pour le village d’Ambohijafy, il a été dé-cidé de construire quatre adductions d’eau autonomes, une pour chaque ha-meau. L’entretien des captages, des réser-voirs et des réseaux de tuyauterie sera as-suré par quatre comités d’eau distincts. Le sens des responsabilités et le contrôle social implicite est ainsi augmenté et per-met de garantir la durée des infrastruc-tures. L’entretien et le nettoyage des bornes-fontaines, en revanche, se feront par deux personnes habitant à proximité afi n de responsabiliser les utilisateurs. Pour alimenter les 29 bornes fontaines réparties dans les quatre hameaux, six sources devront être captées, cinq réser-voirs construits et 8217 mètres de conduites posées. Grâce à cet ouvrage, les

l’école secondaire. En plus, les livres achetés n’ont pas simplement été distri-bués aux enfants soutenus. Une fois utili-sés, ils restent à disposition d’autres élèves. Ainsi, les livres pourront être utilisés sur plusieurs années et un plus grand nombre d’enfants pourront en bénéfi cier.Le bilan de cette première année de sou-tien aux enfants défavorisés du village Kedjom Ketinguh a été positif. Il a aussi permis au groupe de jumelage « Amicale Kedjom Ketinguh » d’adapter le pro-gramme aux besoins réels des familles et des écoles du village pour sa deuxième année de fonctionnement.

Luana Thür

tâche a recensé les foyers intéressés par l’installation de toilettes et a rassemblé la main d’œuvre nécessaire. Les villageois ont eux-mêmes assuré la plus grande partie du travail manuel sous la supervision des experts. Cela leur a permis de bien com-prendre les aspects techniques qui sont primordiaux pour l’entretien sur le long terme. Les familles bénéfi ciaires étaient très soulagées, et fi ères de leurs nouvelles toilettes. Six mois après la fi n des travaux, un ingénieur a rendu visite à toutes les fa-milles bénéfi ciaires pour effectuer un contrôle de qualité et répondre aux ques-tions des villageois.Les activités similaires en cours dans la commune voisine de Ngok Bay se basent sur l’expérience du projet à Dak Ro Va. L’intégration des villageois dans la planifi -cation des différentes activités sera là aussi un facteur déterminant pour la réussite du projet.

Luana Thür

209 foyers du village auront un accès à l’eau courante à moins de 50 mètres de leur maison.

Des effets collatéraux insoupçonnésLa mise en place d’un tel ouvrage redes-sine complètement la réalité locale. Le projet ne se cantonne pas simplement au domaine de l’eau, mais infl uence égale-ment les domaines de la santé, de l’éco-nomie, du social et de la sécurité.La mauvaise qualité de l’eau est l’un des vecteurs principaux de transmission des maladies parasitaires et la diarrhée aigüe constitue l’une des principales causes de mortalité infantile à Madagascar. Les frais de consultation et l’achat de médica-ments grèvent le budget familial. De plus, la personne malade ne peut pas va-quer à ses occupations quotidiennes, ce qui engendre une perte de revenus. L’en-chaînement de tels événements déstabi-lise souvent l’équilibre fi nancier précaire des ménages. Le temps consacré à la cor-vée d’eau pourrait être utilisé pour des occupations génératrices de revenus ou pour se rendre à l’école. En effet, la cor-vée d’eau est l’une des raisons expliquant le taux d’absentéisme élevé dans les cam-pagnes malgaches, notamment chez les fi lles. La proximité d’une borne-fontaine a donc des effets insoupçonnés.

Contribuez à améliorer le quotidien des habitants de la régionAidez-nous à faire en sorte que l’eau po-table coule enfi n dans les hameaux

d’Ambohijafy en fi nançant des conduites d’eau ou des sacs de ciment pour construire les bornes-fontaines. Au total, environ CHF 41’000.– seront nécessaires pour réaliser ce projet.

Votre contribution pour être de :– CHF 12.- pour un sac de ciment – CHF 45.- pour 30 mètres de conduites d’eau

Pour ce faire, il vous suffi t d’indiquer Eau sur votre bulletin de versement et de cocher Madagascar.

Nous vous remercions d’avance de votre soutien pour que l’eau potable soit défi ni-tivement acheminée dans les quatre ha-meaux du village d’Ambohijafy et que le quotidien des habitants en soit grande-ment amélioré.

Xavier Mühlethaler

Appel

Offrez l’accès à l’eau potable au village d’AmbohijafyMADAGASCAR L’eau c’est la vie, certes, mais pour autant qu’elle soit potable. Une nuance essentielle ! Sur les Haut-Plateaux

malgaches, c’est la qualité et la proximité de l’or bleu qui constitue le défi .

Enfance

Eau

50 enfants scolarisés à Kedjom KetinguhCAMEROUN Grâce à une subvention, les enfants défavori-

sés du village de Kedjom Ketinguh ont la pos-sibilité de suivre une éducation de base. Un premier rapport montre que toute l’école en bénéfi cie.

Près de 200 familles ont accès à l’eau potable VIETNAM Les familles de la province de Dak Ro Va sont

satisfaites. Grâce à un projet sur deux ans, elles ont fi nalement accès à l’eau potable. La majorité des bénéfi ciaires appartiennent à des minorités ethniques.

Une borne-fontaine d’un projet soutenu.

Ce bénéfi ciaire est content d’avoir un accès à l’eau à côté de chez lui.

Tous les enfants ont des livres et des cahiers, même les plus défavorisés.

Les petites porteuses d’eau.

Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos

Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21Tél. 021 881 23 80

[email protected] www.nouvelle-planete.ch

Page 2: Journal Nouvelle Planète

En 2009, des agriculteurs nous ont de-mandé de soutenir un projet d’unité de transformation du café. Bien que le prix du café ne soit pas une référence de stabi-lité au niveau mondial, le souhait de valoriser cette culture à travers la trans-formation nous semblait pertinent, no-tamment parce que le café pousse facile-ment à Madagascar et qu’il y est cultivé traditionnellement. Dans le cadre de ce projet, plusieurs cours de formation ont eu lieu dans le centre de promotion de l’agriculture durable d’Amparihivato

Situé dans la banlieue de Ouagadougou, le centre Beog Neere accueille depuis 1995 des enfants de la rue. Dans ce centre, ils sont pris en charge, logés, nour-ris et accompagnés par des animatrices présentes 24 heures sur 24. Ils peuvent suivre une scolarité normale, soit dans les classes d’école du centre, soit dans les écoles de la région. Et le succès est au ren-dez-vous. Les éducateurs de Beog Neere gardent un contact avec les anciens pen-sionnaires même après leur sortie. Plu-sieurs d’entre eux ont pu trouver du tra-vail après avoir suivi un apprentissage, sous l’œil bienveillant de la directrice. Actuellement, 85 enfants tirés de la rue sont pris en charge par le centre.Cette année, la bonne nouvelle est venue de l’école primaire ouverte dans le centre. En effet, elle a été promue « meilleure école de la circonscription » grâce à un taux de réussite de 100 % aux examens de fi n d’année. Cette bonne nouvelle tombe bien au moment où le centre agrandit l’école et ouvre une 4ème classe. En plus des quelques enfants du centre, scolarisés

afi n de transmettre aux intéressés les connaissances nécessaires pour entrete-nir les plantations de café. Parallèlement, 12’000 pieds de caféiers arabica bourbon ont été plantés par plusieurs paysans in-téressés, dont certains étaient déjà actifs dans la fi lière. Leur accompagnement dès le début a permis d’éviter qu’ils soient tentés par les chimères de la mo-noculture. La diversifi cation des cultures est en effet un mot d’ordre en agriculture que ce soit pour des raisons économiques (diminution des risques) et écologiques.

en primaire, l’école est aussi ouverte aux enfants du voisinage. Et les parents sont motivés à envoyer leurs enfants dans une école qui a d’aussi bons résultats. Depuis la rentrée en début octobre passé, la nou-velle classe (dont la construction a été soutenue par Nouvelle Planète) accueille 31 élèves dont 13 fi lles. L’école compte actuellement 146 enfants répartis en 4 classes. Pour être conforme aux règlements de l’Etat, elle doit encore construire deux autres classes pour en compter six. Les élèves pourront alors suivre complète-ment leur scolarité primaire. Ce projet est prévu pour cette année et éventuellement l’année prochaine. L’école permet aussi au centre de gagner un peu d’argent, grâce à l’écolage payé par les élèves externes. Cet argent sert au fonctionnement et complète celui que le centre reçoit du jumelage « Hilfswerk für Heim-und Strassenkinder », membre du réseau de Nouvelle Planète.

Philippe Randin

La construction d’une unité de transfor-mation constituait une deuxième phase du projet. Elle permet de transformer les fruits fraichement cueillis du caféier, ap-pelés « cerises rouges » en grains prêts à être torréfi és. Pour ce faire, il faut enlever le mucilage (la chair qu’il y a autour du grain), puis laver et sécher le café pen-dant 10 jours au soleil, en le mettant à l’ombre durant les heures chaudes afi n qu’il ne perde pas de sa saveur. Après ce processus relativement astreignant, les agriculteurs obtiennent le café parche. Il faut 100 kg de cerises pour obtenir entre 17 et 22 kg de café parche. Ce processus qui permet de ramener l’humidité du café de 55 % à 12 % occupe cinq per-sonnes durant la saison de production. Par contre, la torréfaction, l’ultime étape, ne se fait pas sur place, car elle nécessite un savoir-faire et un matériel spécifi ques. Cette transformation, même partielle, permet déjà d’améliorer de manière subs-tantielle les rentrées fi nancières des pay-sans et également de créer des emplois dans le milieu rural. En effet, le café parche se vend nettement plus cher sur le marché que les cerises rouges. En 2012, l’année de lancement de l’unité de trans-formation, ce sont 300 kg de cerises qui ont été valorisés. Une année plus tard, plus de deux tonnes étaient transformées.

Xavier Mühlethaler

Développement villageois

Enfance

Valoriser les cerises de caféMADAGASCAR En 2011, une unité de transformation de café a été mise en place dans le

village d’Amparihivato pour permettre aux paysans de la région de diversifi er et d’améliorer leurs entrées fi nancières.

L’école du centre Beog Neere est la meilleureBURKINA FASO L’école située dans le centre d’accueil et

de formation des enfants de la rue « Beog Neere » a été promue « la meilleure de la circonscription ». Une chance au moment où les responsables souhaitent construire de nouvelles classes.

La dernière classe ouverte dans l’école du centre Beog Neere.

La nuit tombe sur les bords du fl euve Casamance. Les quelques lampadaires parsemés le long des ruelles de Djiredji s’allument. Le ballet infernal des insectes commence sous les couleurs blafardes des ampoules. Un « étage » plus bas, dans d’autres ruelles, on distingue des sil-houettes qui se faufi lent dans la pé-nombre en direction du centre de jeunes C’est un véritable assaut ! Tout le monde a l’air de se rendre à cette soirée. Je me joins à la foule avec notre coordinateur.

La cour devant le centre de jeunes a été transformée en une réelle arène. Une so-norisation et un système d’éclairage ont été installés pour permettre à tout le monde de bien voir les spectacles. Plus de 1’000 jeunes se sont attroupés autour de l’arène : espérons qu’il n’y aura aucun mouvement de panique. L’excitation est palpable et se manifeste par des cris stri-dents, des danses frénétiques et des éclats de rire.

Puis, à mon grand étonnement, des élèves de l’école secondaire de Djiredji, qui a été entièrement construite avec l’aide de Nouvelle Planète entre 2010 et 2012 et qui accueille actuellement plus de 800 élèves encadrés par plus d’une trentaine d’enseignants, s’avancent sur la scène.

C’est le club d’anglais. Ce club, ainsi que de nombreux autres, a été créé par les en-seignants lors de la mise en place de l’in-frastructure. Aux saynètes en anglais suc-cèdent plusieurs sketchs éducatifs joués par la troupe de théâtre. Le club environ-nement ne manque pas non plus à l’ap-pel. Ses membres sensibilisent avec beau-coup d’humour les jeunes présents à la gestion des déchets. Le fi nal appartient au club de Vo Thuat, un art martial viet-namien qui nous offre une prestation époustoufl ante. Je n’en crois pas mes yeux. Ebahi lui aussi, le coordinateur me souffl e qu’il n’a jamais vu cela au Sénégal en milieu rural. Ces clubs sont encadrés par des enseignants de manière bénévole pour encourager le développement des talents et créer une réelle appartenance à l’école. La mise en place d’une infras-tructure scolaire adéquate a donc permis d’embraser la motivation de tout un chacun et a obtenu des résultats bien su-périeurs à nos attentes les plus folles. L’es-pérance a défi nitivement remplacé le pes-simisme ambiant de 2009.

Un combat de lutte sénégalaise épique clôture cette soirée mémorable et nous fait rêver pour la suite de nos aventures.

Xavier Mühlethaler

Education

Les festivités ont débuté par plusieurs combats de lutte avant la tombée de la nuit.

Un paysan devant ses caféiers.

2 Février 2014 | N° 146

Les noms des villages de Témento, Sankadji, Woyoto, Touba Manjack, Missirah, Koracounda, Béroto, Madina Aïdara, Kinthiengrou et Diagnonding ne vous disent pas grand-chose ? Je vous rassure : vous n’êtes pas les seuls. Même au Sénégal, ils ne sont pas connus et d’ailleurs même pas cartographiés. Tous ces villages se situent en retrait des pistes principales de la commune de Djiredji et ne sont que diffi cilement accessibles. Jusqu’à présent, neuf d’entre eux n’ont jamais bénéfi cié d’un quelconque sou-tien pour développer leurs infrastruc-tures, que ce soit de la commune, de l’Etat ou d’ONG.

Ce n’est pas parce que la Casamance bé-néfi cie d’un climat tempéré, voire tropi-cal, que l’eau potable est accessible. Dans la communauté rurale de Djiredji, les dix villages cités ci-dessus n’ont pas d’infrastructures modernes et sécurisées pour accéder à l’eau potable en tout

temps. Les puits traditionnels et les points d’eau se tarissent souvent pen-dant la période sèche, entre fi n février et

fi n juin. A cela s’ajoute que la sécurité n’est souvent pas garantie et que les acci-dents sont relativement fréquents. Plu-sieurs enfants sont par exemple tombés dans ces puits. De plus, l’eau qui se trouve dans les puits traditionnels est rarement de bonne qualité et les points d’eau sont utilisés aussi bien par les ani-maux que par les humains, ce qui en-gendre des risques sanitaires.

Le projet actuellement en cours de réali-sation prévoit de creuser un puits équipé d’une pompe manuelle dans chaque vil-lage. Le puits doit avoir une profondeur d’eau de cinq mètres au minimum et son accès est exclusivement réservé aux hu-mains. Un abreuvoir pour les animaux sera aménagé à plusieurs dizaines de mètres de là.

Une sensibilisation à l’hygiène et à l’en-tretien de l’infrastructure est organisée dans chaque village durant la phase de réalisation du projet. Grâce à ces dix puits dans les dix villages les plus pauvres de la commune, plus de 9’900 personnes et plus de 10’000 têtes de bétail auront désormais accès à l’eau potable tout au long de l’année. Une vraie (r)évolution !

Xavier Mühlethaler

Eau

Exemple de puits existant dans un village concerné par le projet.

Dix puits pour des villages reculésSÉNÉGAL L’accès à l’eau potable est un enjeu crucial. L’incidence sur la vie quotidienne des

populations locales est bien plus importante qu’on peut l’imaginer. Tour d’horizon d’un projet d’envergure dans la commune de Djiredji en Casamance.

Creuser est un travail extrêmement physique.

L’arène de l’espéranceSÉNÉGAL La mise en place de projets nous réserve par-

fois de magnifi ques surprises. Retour sur une soirée mémorable à Djiredji.

Page 3: Journal Nouvelle Planète

Le CEDIA (Centre pour le Développe-ment des Indigènes Amazoniens) a encore frappé un grand coup ! En 2012, nos lec-teurs s’en souviennent peut-être, notre partenaire péruvien avait titularisé quelque 250’000 hectares en faveur des communautés indigènes dans la vallée du Tigré. En 2013, le CEDIA a fait encore plus fort : il vient en effet de démarquer et titulariser 15 nouvelles communautés en faveur des Indiens Quechua, Achuar et Urarina dans les vallées du Haut-Tigré et du Corrientes. Voici donc coup sur coup deux excellents résultats concrets, alors que la démarca-tion des territoires indigènes avance à pas minuscules dans d’autres régions du Pérou. Le secret du CEDIA ? Une bonne entente avec le gouvernement régional du Loreto, et en particulier avec le Directorat Régional de l’Agriculture, lui permettant de réaliser le travail topographique et toutes les démarches nécessaires pour l’octroi de titres fonciers. Ces derniers sont d’une importance capitale pour les indigènes, car ils leur permettent de dé-fendre leurs territoires face aux extrac-teurs de ressources et trafi quants de drogue, et ainsi de protéger leurs moyens d’existence. Par la même occasion, ils par-ticipent activement à la conservation de la nature. Ainsi, la titularisation des terri-toires indigènes est une stratégie double-ment gagnante. Dans le cas des derniers titres fonciers octroyés grâce au travail du CEDIA, il convient de relever la grandeur des surfaces accordées à certaines com-munautés, allant jusqu’à 90’144 hectares pour « 12 de Octubre ». Jusqu’à présent, il n’avait pas été possible de confi er de telles

Ce projet de mise en place d’une école enfantine dans le petit village de Long Hòa B, situé à plus de 250 km de Ho Chi Minh Ville, pourrait avoir un impact très important sur la vie des jeunes fa-milles de la région. La majorité des habi-tants de la commune de Long Tha.nh vivent de la riziculture – un travail né-cessitant énormément de main d’œuvre. C’est pour cette raison que beaucoup de villageois souhaitent la construction d’écoles enfantines. Avec une meilleure prise en charge des enfants en bas âge, les parents hésiteront moins à les envoyer à l’école. Ils pourront ainsi continuer de travailler et donc augmenter leurs mo-destes revenus. Ce projet contribue éga-lement à une amélioration de l’égalité des chances entre la ville et la campagne en préparant les enfants des régions recu-lées à l’école primaire.Le projet prévoit la construction de trois salles de classe équipées de toilettes dans le village de Long Hòa B. Les classes se-ront meublées avec des tables, des chaises

surfaces à des communautés indigènes. Cette évolution favorable montre la bonne volonté du gouvernement régional en la matière.Ce projet a été soutenu par le fonds de lutte contre les toxicomanies du canton de Fribourg. Le budget total du projet était de Fr. 75’735.–. Ce qui veut dire qu’il a coûté 21 centimes pour protéger chaque hectare. Ce prix remarquable bat le précé-dent record, établi par le CEDIA lors de la campagne de titularisation de 2012, qui était de 22 centimes par hectare. A noter également que le CEDIA a pro-fi té de sa présence dans cette région diffi -cile d’accès en préparant le terrain pour la démarcation et la titularisation de quatre communautés indigènes supplémentaires dans la vallée avoisinante du Nahuapa, d’une surface totale de 55’240 hectares. Toutefois, aucun titre foncier n’a encore pu être émis, et ces communautés ne sont pas comptabilisées dans les résultats défi -nitifs du projet. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Nous encourageons le CEDIA à poursuivre son travail effi cace et nécessaire. La suite sera pour un pro-chain numéro.

Jeremy Narby

et des étagères. Dans la cour de récréa-tion, des arbres seront plantés et une clô-ture mise en place. Grâce à cette école enfantine, le taux de scolarisation dans la région va augmenter. Parallèlement, ce projet permettra également de désengor-

ger les classes des écoles enfantines des villages voisins, de raccourcir le trajet des enfants et d’abréger ainsi le temps que les parents passent à les accompagner. Ce projet émane des villageois. Ce sont eux qui, lors d’un sondage effectué en mars 2013 dans tous les villages d’inter-vention, ont mis la construction de cette infrastructure préscolaire en tête de leurs priorités. Pendant deux heures, les 29 personnes présentes ont discuté du développement du village. A la fi n du débat, chaque personne a reçu des points de couleur autocollants qu’ils pouvaient coller sur le sujet qui leur semblait le plus urgent. C’est la construction d’une école enfantine qui a reçu le plus de suffrages, suivie du goudronnage des chemins en terre. Le fait qu’un grand nombre de per-sonnes souhaitent ce projet représentera certainement un atout pour la mobilisa-tion des ressources afi n de mettre en place et d’entretenir ce projet.

Luana Thür

Encore un succès spectaculaire du CEDIAAMAZONIE En 2013, une surface de 349’778 hectares –

soit une superfi cie plus grande que le canton de Vaud – a été démarquée en Amazonie péruvienne.

Peuples indigènes

Santé

Enfance

Deux habitants Achuar de la vallée du Corrientes, avec les échantillons du sol nécessaires pour la titularisation offi cielle des terres.

Une nouvelle école pour les plus petitsVIETNAM 90 enfants d’au moins trois villages auront bientôt une école enfantine à dispo-

sition – grâce à l’intervention de Nouvelle Planète sur une nouvelle zone dans le Delta du Mékong.

Chaque salle de classe sera équipée de toilettes adaptées à la taille des enfants.

Comme dans la commune de Duc Hiep, les enfants de trois à cinq ans pourront déjà aller à l’école.

Les bâtiments construits en 1978 par des lépreux guéris ayant suivi Baba Amte dans la forêt du Chhattisgarh pour aller soigner les minorités ethniques des Madia et Gonds n’est plus. 35 ans de loyaux ser-vices, une éternité si l’on considère que ces bâtiments ont été construits avec les moyens du bord, sans connaissance archi-tecturale ! Une semaine aura suffi aux pel-leteuses pour les faire disparaitre. Les bâti-ments à base de terre et de bois ne résistaient plus aux assauts répétés des ter-mites et ne permettaient plus d’assurer une prise en charge respectant les normes d’hygiène minimales, ce à quoi s’ajoutait l’exigüité des lieux.

Place au futur. Actuellement, l’hôpital est géré par Digant Amte, spécialiste en mé-decine interne et par son épouse Anagha, gynécologue. Ils sont épaulés par une équipe médicale constituée d’une infi r-mière diplômée et de douze assistants mé-dicaux issus des minorités ethniques. Il y quelques années, Digant et Anagha Amte

ont lancé le processus de modernisation, un chantier de grande envergure et d’une certaine complexité. Aujourd’hui, impos-sible de faire marche arrière. En effet, l’an-cien hôpital a été totalement détruit et les premiers éléments du nouveau bâtiment

apparaissent déjà. La durée des opérations est estimée à trois ans. Une structure de transition a donc été mise en place afi n de continuer à assurer les soins aux patients qui continuent à affl uer.

Le nouvel hôpital a été conçu de façon à optimaliser la prise en charge des patients et l’utilisation de l’espace à disposition. Un bâtiment de deux étages, accessible aux personnes à mobilité réduite, sera érigé. L’accueil à proximité de l’entrée permettra d’orienter facilement les patients dans les différents services. Les « chemins » de consultation ont été facilités à l’extrême puisque la plupart des patients sont illet-trés. Une phase de deux ans a précédé le lancement de ce chantier pour faire toutes les évaluations nécessaires et mettre sur pied un projet adapté au contexte spéci-fi que de Hemalkasa. Le grand saut a été fait, il ne reste plus maintenant qu’à at-teindre l’autre rive.

Xavier Mühlethaler

Le chantier du siècleINDE Les bâtiments hospitaliers de Hemalkasa, qui ont vu passer plus d’un million de

patients depuis 1978, sont en bout de course. Place au grand changement.

3Février 2014 | N° 146

Feu l’hôpital de Hemalkasa.

Des milliers de stupas parsèment la plaine de Bagan, témoignant de la ri-chesse d’un royaume d’antan. A chaque coucher de soleil, un spectacle inhabi-tuel s’y déroule. Des centaines de tou-ristes escaladent ces constructions bouddhistes et s’y agrippent pour im-mortaliser en photo la boule rouge qui disparaît gentiment à l’horizon. Le soleil disparu, tout le monde se précipite vers son véhicule respectif pour éviter les em-bouteillages et regagner au plus vite sa chambre d’hôtel et se préparer pour un souper aux chandelles, accompagné de musique « folklorique ».

A vingt kilomètres de là, une autre réa-lité se joue chaque matin au lever du soleil. Dans le village de Kan Tein, 151 élèves se rendent à l’école primaire. Vous me direz que ce n’est rien d’inhabi-tuel et vous aurez raison. Sauf que ces enfants suivent les cours dans une école qui ne dispose d’aucun édifi ce réelle-

ment fi ni. Construit en 1972, le bâtiment principal est proche de s’effondrer sur lui-même bien qu’un parti politique ait fi -nancé sa réparation, ou plutôt son rafi sto-lage, il y a trois ans seulement. Deux abris provisoires complètent cette infras-tructure, l’un entièrement construit avec des feuilles de palmiers et l’autre avec un toit en tôle et un sol bétonné, mais sans murs. J’allais oublier, deux enseignants habitent dans le périmètre scolaire, dans des huttes en chaume.

Drôle de monde, que celui dans lequel on vit. Ces extrêmes qui se côtoient à quelques kilomètres auraient tendance à me rendre sarcastique. Mais trêve de bavardages, il est temps de passer à l’action ! Et c’est pour ça que Nouvelle Planète a soutenu la construction de cinq salles de classe, de quatre toilettes et d’un hébergement pour les ensei-gnants à Kan Tein.

Xavier Mühlethaler

Education

Richesse et pauvreté côte à côteMYANMAR L’école primaire de Kan Tein se trouve à une

vingtaine de kilomètres des pagodes. Le contraste est saisissant.

Les élèves de la première primaire suivent les cours à même le sable. Le nouvel hôpital sort de terre.

Page 4: Journal Nouvelle Planète

4 Février 2014 | N° 146

Durant trois semaines, en octobre 2013, notre équipe de 11 personnes a travaillé sur deux chantiers différents dans le vil-lage d’Ankonabe à environ 140 km à l’ouest de la capitale. Nous avons colla-boré avec un groupe de dix bénévoles malgaches du village. Cette collabora-tion s’est très rapidement transformée en réelle amitié et nous avons tous vécu des moments forts de solidarité, de partage et de gaîté. Sur le chantier de l’école, la chaîne hu-maine que nous formions assurait, tel un tapis roulant, l’acheminement d’innom-brables briques (fabriquées localement) jusqu’aux spécialistes maçons qui les scel-laient adroitement. Souvent, des enfants venaient s’insérer dans la chaîne. Une certaine monotonie du travail était large-ment compensée par des chants, des rires, des plaisanteries, des encourage-ments et des pauses. De plus, le résultat du travail était très visible jour après jour.Le chantier du dispensaire était varié avec la remise en état du bâtiment central (tout débarrasser, démonter les sols et nettoyer) ainsi que la construction de la-

trines et de douches avec crépi extérieur. Ceci a nécessité de nombreux transports avec des seaux et des brouettes pour éli-miner les gravats et amener des pierres et du gravier pour le béton. La doctoresse, à elle seule, endosse la responsabilité et le soutien de 10’000 patients potentiels (nombre d’habitants d’Ankonabe). Elle nous a tous vraiment impressionnés par sa vocation et sa motivation inébran-lables ainsi que son travail assidu. Nous avons eu le privilège d’assister, par petits groupes de deux, à ses consultations et interventions et nous avons vu vraiment

ce qui se passe en campagne. Plusieurs d’entre nous ont été un peu choqués par la précarité de la situation.Les adieux aux quelque 300 enfants qui nous ont chanté « Ce n’est qu’un au re-voir » ainsi qu’à nos amis malgaches ont été très émouvants et il a été diffi cile de se quitter. Heureusement, de nom-breuses photos pourront, au fi l du temps, faire revivre cette petite tranche de vie inoubliable.

François Debonneville, pour le groupe CA 2013

Camps d’adultes-aînés

Onze Suisses ont aidé à réhabiliter un centre de soin dans un village malgacheSUISSE – MADAGASCAR L’automne passé, 44 personnes ont participé aux camps d’adultes-

aînés organisés par Nouvelle Planète. Le groupe parti à Madagascar a accepté de témoigner. Récit d’une aventure inoubliable.

Chaîne humaine pour apporter les briques aux maçons.

L’association « Le Baobab » est née lorsque Serge et Raymonde Maire ont décidé d’ai-der le village de Toessin (village d’origine de leur fi lle adoptive) à construire une école. Avec beaucoup d’énergie et l’aide de plusieurs personnes, ils ont récolté des fonds en Suisse pour permettre la réalisa-tion de ce projet. Avec cet argent, ils ont tout d’abord construit un moulin pour les femmes, puis un forage et enfi n la fameuse école. Ces projets ont pu être réalisés grâce à l’aide de Nouvelle Planète et de son équipe à Ouagadougou, avec qui le Baobab a signé un document de collaboration.Au départ, il n’a pas été facile d’impliquer activement les villageois dans la réalisation des projets. Rares sont ceux qui ont été scolarisés et leur quotidien se trouve dans les champs ou à la cuisine. Il a donc fallu beaucoup de persuasion pour les inciter à participer au ramassage des agrégats, à l’entretien des bâtiments et à la tenue des comptes. Mais les efforts ont payé. Cer-

Nous nous sommes basés sur les chiffres du bénévolat de l’année 2013 pour faire un petit portrait robot. Voilà le résultat. Le bénévole-type de Nouvelle Planète est une femme romande de 45 ans qui a déjà par-ticipé à un camp et qui s’engage environ 13 heures par année. Bien entendu, aucun bénévole ne correspond exactement à ce profi l. Ces moyennes cachent en réalité une très grande disparité. Ainsi, Nouvelle Planète peut compter sur des bénévoles de tous âges (de 18 à plus de 85 ans) et de toute la Suisse. Chacun est libre de donner le temps qu’il veut pour des activités béné-voles ; certains tiennent un stand pendant une ou deux heures, d’autres font de nom-breuses traductions tout au long de l’année et totalisent jusqu’à une centaine d’heures de travail. Philippe Vollenweider, un re-traité nous aide même environ deux ma-tins par semaine à tenir le fi chier d’adresses. En 2013, les bénévoles ont effectué plus de 1000 heures de travail, ce qui représente environ un poste à 50 % sur l’année. Cette aide contribue à maintenir des frais de fonctionnement très bas en Suisse et nous permet d’utiliser l’argent principalement pour soutenir les projets au Sud.

taines femmes qui ont été d’accord de nourrir les ouvriers s’occupent maintenant des repas des enfants scolarisés. Au-jourd’hui, bon gré mal gré, nous avançons main dans la main. Il faut maintenir les infrastructures en bon état et gérer l’argent afi n d’assurer la durabilité du projet. La prochaine étape consiste à construire un logement pour le maître afi n qu’il puisse être présent durant toute l’année, ce qui n’est pas le cas actuellement puisque le village n’est pas accessible durant la saison des pluies. Le Baobab tient à remercier Nouvelle Planète pour son soutien, tous les dona-teurs pour leur confi ance et leur fi délité et le comité de l’association (Serge, Raymonde, Corine, Pompon et Aline) qui, chaque année, se démène pour que ce beau projet ne s’arrête pas en si bon chemin.

L’association le Baobabwww.lebaobab.ch

Vous l’aurez compris, toutes ces personnes qui œuvrent dans l’ombre jouent un rôle très important pour Nouvelle Planète. Ils ont donc plus que mérité nos chaleureux remerciements et notre reconnaissance pour leur travail et leur fi délité. Nous es-pérons pouvoir à nouveau compter sur eux ainsi que sur de nouvelles recrues cette année.

Vous aussi, vous souhaitez nous donner un coup de main ? Les possibilités d’ac-tions sont nombreuses : tenir un stand, faire des traductions (du français vers l’al-lemand, l’anglais ou l’italien), vous inves-tir dans un groupe d’action régional pour faire connaître Nouvelle Planète, donner des coups de main ponctuels pour du tra-vail de bureau, etc.

N’hésitez pas à prendre contact avec nous (via notre site internet www.nouvelle-planete.ch, rubrique « nous soutenir » ou par mail [email protected]). Nous sommes toujours ravis d’accueillir de nou-veaux bénévoles dans notre réseau.

Joëlle von Ballmoos

Jumelage solidaire

Bénévolat

Quelques bras et beaucoup de volonté pour soutenir un village burkinabé SUISSE – SUD Le Baobab est un groupe de jumelage du

réseau de Nouvelle Planète qui soutient des projets dans le village de Toessin, à environ 150 km à l’Est de Ouagadougou. Découvrez ses différentes actions.

Portrait robot des bénévoles de Nouvelle Planète SUISSE En plus des quelque 200 participants aux camps,

environ 80 bénévoles s’investissent chaque année pour soutenir les activités de Nouvelle Planète en Suisse. Mais qui sont ces personnes qui offrent leur temps pour nos actions ? Petit tour chiffré du bénévolat chez Nouvelle Planète.

Notre journal paraît cinq fois par an. Il sera remis gratuitement à tous ceux qui le demanderont.Prix du numéro : CHF 2.– (€ 1,40).Abonnement annuel : CHF 10.– (€ 7.–).Un versement plus important, ce que nous souhaitons, servira au fi nance-ment des actions dans les pays du Sud. Chaque donateur peut choisir un programme précis et affecter son don à ce programme-là. Son vœu sera respecté.

Nous vous suggérons de nous aider à faire connaître nos efforts. Demandez-nous quelques exemplaires de ce journal afi n de les remettre aux personnes éventuellement intéressées. Nous les enverrons gratuitement.Coupon à découper et à retourner à Nouvelle Planète, av. des Boveresses 24, CP 84, 1000 Lausanne 21

Veuillez m’envoyer : exemplaires supplémentaires de ce petit journal pour distribution gratuite.

Nom, prénom :

Adresse, localité :

Dons : CCP 18-5792-6

Chèques (en CHF, €, US$) à l’ordre de Nouvelle Planète

Changements d’adresse : Nouvelle Planète, CP, 1000 Lausanne 21

Impression :Groux arts graphiques saImprimé sur papier 100 % recyclé, certifi é FSC

Les élèves de l’école de Toessin, soutenue par le Baobab.

De nombreux bénévoles nous aident, notamment lors des manifestations (ici, Paléo 2013).

« Le commerce équitable est un processus, en aucun cas une situation acquise ». C’est l’un des principes essentiels de notre activité. Gebana s’efforce de se perfectionner, et cela autant en Suisse que dans les pays producteurs. Un contact personnel avec les producteurs et les entreprises de traitement permet à gebana de connaitre les préoccupations concrètes et de chercher une solution en commun. C’est de cette manière que des produits haut de gamme et innova-teurs ainsi qu’une confi ance réciproque – les ressources les plus importantes de gebana – voient le jour. Le dialogue et l’engagement sur place permettent d’obtenir plus d’équité !Vous trouverez ci-dessous une sélection de produits que vous pouvez commander à des conditions avantageuses.

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