journal nouvelle planète 11/13

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JAB CH-1000 Lausanne 21 PP / Journal Novembre 2013 | N° 145 Guinée Conakry : découvrez notre nouveau pays d'action PAGE 1 Qu'offrir à Noël ? Nous avons quelques suggestions PAGE 4 SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD Editorial Pour que les projets soient durables Notre but est de répondre à la de- mande de partenaires du Sud pour qu’ils arrivent à améliorer leur niveau de vie tout en préservant l’environne- ment. Nous visons ainsi à procurer une aide et à soutenir des projets qui puissent avoir des effets sur le long terme. La durabilité des projets est primor- diale à Nouvelle Planète. Les dons qui nous sont confiés, qu’ils soient petits ou plus importants, ne doivent pas être vilipendés. Ils doivent au contraire avoir un effet boule de neige. Chaque projet soutenu est alors comme un outil qui est remis au bénéficiaire. On a envie qu’il soit uti- lisé longtemps, le mieux possible pour qu’il soit productif au fil des ans ou qu’il soit toujours utile à de nou- velles personnes. Nous avons mis en place plusieurs concepts qui nous permettent de faire en sorte que les effets des projets durent le plus longtemps possible : – Une stratégie d’actions par pays. Elle nous permet de définir notre méthode d’appui en fonction de régions bien précises et de possi- bilités de visiter les projets, même anciens. Elle se fonde aussi sur un partenariat à long terme avec des groupes locaux. – Un choix de projets bien défini. Nous veillons à l’aspect multiplica- teur de chaque projet et renonçons par exemple à soutenir le fonction- nement d’instituions car à nos yeux, le risque est grand de créer une dépendance. Nous privilégions alors des projets de formation ou d’activités génératrices de revenus. – Un accent particulier sur la ges- tion. Cet aspect est abordé pour chaque projet. Il faut que les béné- ficiaires s’approprient le projet et le fassent fonctionner le mieux possible pour qu’il dure. Pour un projet d'adduction d'eau, par exem- ple, il est nécessaire que les utili- sateurs paient des cotisations si on veut pouvoir faire face à des réparations ou à l’amortissement du matériel. – Des visites répétées même une fois que le projet est terminé. Nos équipes locales ont pour mission de retourner au moins une fois par an visiter tous les projets, même anciens. Nous nous efforçons de faire de même lors de nos voyages sur place. Nous écrivons alors des rapports de visite qui nous per- mettent de savoir comment chaque projet évolue à travers le temps. En mettant l’accent sur ces aspects, il est possible de permettre aux bé- néficiaires de se sentir davantage impliqués, ce qui les incite à utiliser de façon responsable et durable les outils et infrastructures fournis. Nous sommes très satisfaits des résultats que nous obtenons en ce sens. Merci à chacun de nous aider à continuer dans cette voie. Philippe Randin Nouveau pays d’action La Guinée Conakry est un pays para- doxal. D’un côté, elle se situe en queue de peloton par rapport aux indicateurs onu- siens. Son indice de développement hu- main la classe au 177 e rang sur 186, juste avant la République centrafricaine. De l’autre côté, son sous-sol regorge de mi- néraux : bauxite, qui sert à fabriquer de l’aluminium et dont elle est le premier exportateur mondial, or, diamants, fer, zinc, cobalt, uranium, manganèse et nic- kel. Ce à quoi s’ajoute une nature luxu- riante. Richesse naturelle ne semble donc pas rimer pas avec prospérité, au contraire. Ancienne colonie française, la Guinée n’a connu que des régimes mili- taires ou autocratiques depuis son indé- pendance en 1958. Ce ne sont que ces dernières années qu’une transition démo- cratique réelle semble se dessiner. Le ré- sultat des luttes fratricides au sein de Douré est un village typique composé d’ensembles de cases disséminées sur une vaste surface, à environ 80 km de la capi- tale. Pour y aller, il faut quitter la route goudronnée et s’enfoncer dans la cam- pagne sur des pistes utilisées d’habitude seulement par les deux roues. Une visite sur place m’a permis d’évaluer l’impact des différents projets qui ont été réalisés à Douré depuis 20 ans. Et ils sont nom- breux ! Construction d’une école, d’une petite maternité villageoise, de loge- ments pour les enseignants et la sage- femme (projets soutenus par la Chaîne de l’Amitié, l’un des jumelages du réseau de Nouvelle Planète) ou encore mise en place d’une unité de charge de batteries grâce à l’énergie solaire. Lors de ce voyage, j’ai pu me rendre compte du bon fonctionnement des structures sou- tenues. L’école accueille maintenant 500 élèves dans huit classes. La sage- femme accouche environ dix femmes par mois. Le bénéfice généré par la charge de piles et de batteries se monte à l’équiva- lent d’un salaire mensuel. Au-delà des résultats très réjouissants de ces projets, j’ai été surpris de voir l’ani- mation qu’ils créaient. Les bâtiments délimitent maintenant le centre du vil- « Il a été facile de mobiliser la population locale pour ce projet attendu avec telle- ment d’impatience à Acha », nous ra- conte la directrice de l’école profession- nelle bénéficiaire du soutien. Les villageois sont fiers d’avoir contribué non seulement à la construction de deux salles de classes équipées supplémen- taires, mais aussi à la mise en place de toilettes adaptées aux besoins des étu- diants et à l’embellissement de la cour de l’école. Les habitants locaux ont aidé à creuser les rigoles pour évacuer l’eau, à planter des fleurs et des arbres et à nour- rir et loger les travailleurs qualifiés. Leurs efforts ont été récompensés : grâce à une entreprise expérimentée et un suivi ri- goureux par un ingénieur externe, le ré- sultat est à la hauteur des espérances. L’impact de cette amélioration de l’in- frastructure scolaire de la seule école pro- fessionnelle de cette taille dans le dépar- tement de Boyo se fait sentir à plusieurs niveaux. Premièrement, les élèves déjà inscrits à l’école peuvent étudier dans un environnement plus adapté à leurs be- soins. Les filles ne resteront plus chez elles pendant leur menstruation à cause du manque de toilettes adaptées. Les salles de classe permettent l’enseigne- l’Etat, de la mauvaise gestion et de l’ex- ploitation sans relâche des richesses natu- relles par les entreprises étrangères fait que la population locale vit dans une pauvreté endémique extrême. Suite à ce constat et grâce à des relais fiables sur le terrain, Nouvelle Planète a donc décidé d’intervenir en Guinée Conakry en y soutenant des projets. L’éducation : des défis titanesques En Guinée, le taux de scolarisation dans le primaire est encore très faible. Il avoi- sine les 50 % au niveau national, mais peut être nettement plus bas dans les ré- gions rurales. A cela s’ajoute le fait que 34,3 % des écoliers abandonnent l’école et ne finissent pas le cycle primaire. A ce niveau, seuls 65,2 % des enseignants bé- néficient d’une formation adéquate pour dispenser les cours. Quant à l’infrastruc- ture scolaire, elle est souvent vétuste et lage. Les habitants s’y croisent et viennent y discuter. On y trouve l’arbre à palabres. Et depuis peu, un petit bistrot a été ou- vert, puis une mosquée et un vidéo club permettant aux habitants de regarder la télévision qui, soit dit en passant, fonc- tionne aussi avec des panneaux solaires. Le chef du village est satisfait : ces activi- tés donnent du travail aux jeunes et contribuent à valoriser la communauté. Philippe Randin ment à chaque saison et par tous les temps. Les enseignants témoignent que les résultats aux examens se sont déjà améliorés depuis l’utilisation des nou- velles salles de classe. Deuxièmement, plus d’élèves sont intéressés à étudier dans une école professionnelle ayant des infrastructures adaptées. Ceci peut géné- rer du revenu pour l’association des pa- rents et enseignants (PTA) qui s’occupe de l’entretien. Ainsi les jeunes qui ac- quièrent les compétences nécessaires dans un domaine professionnel sont plus nombreux et il leur sera plus facile d’en- trer sur le marché du travail. Nouvelle Planète remercie très chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible. Luana Thür inadaptée au nombre d’élèves et au cli- mat local (saison des pluies entre juin et octobre). Le chemin pour offrir une édu- cation adaptée et de bonne qualité semble encore long en Guinée. C’est pour cette raison que le premier projet soutenu par Nouvelle Planète dans ce pays sera la construction de deux salles de classe équipées et des toilettes pour l’école pri- maire de Kondéa. Aidez nous à réaliser notre premier projet en Guinée Conakry L’école de Kondéa se situe dans le dépar- tement de Kindia, à une centaine de kilo- mètres à l’Est de la capitale Conakry, et accueille 362 enfants (parité parfaite vou- lue entre garçons et filles) dans quatre abris provisoires. Les cours doivent donc forcément être interrompus dès les pre- mières pluies au mois de juin. Ainsi les élèves perdent chaque année deux mois de cours. La tentation des parents est grande de ne pas scolariser leurs enfants et de les garder à domicile où ils peuvent travailler dans les champs ou à la maison dès leur plus jeune âge. Malgré cette réalité diffi- cile et les moyens très restreints dont elle dispose, l’école primaire de Kondéa fait preuve de dynamisme. C’est ce qui a convaincu notre équipe de coordination de les aider dans leurs démarches. Nouvelle Planète va donc soutenir la mise en place d’un nouveau bâtiment de deux salles de classe équipées qui permet- tra aux élèves de 5 e et 6 e année d’avoir des locaux de bonne qualité et de se préparer de manière optimale aux examens. En plus, un bloc sanitaire avec deux toilettes sera construit pour améliorer l’hygiène dans l’enceinte de l’école. Avec un don en faveur de ce projet, vous pouvez contribuer concrètement à l’ac- quisition des tables-bancs nécessaires pour les deux nouvelles salles de classe. Offrez un table-banc à CHF 50.– Pour ce faire, il vous suffit d’indiquer Guinée sur votre bulletin de versement. Si vous souhaitez recevoir un certificat, ajoutez la mention Certificat. Si vous désirez offrir ce certificat en cadeau à un proche et que son nom y figure, contac- tez-nous par e-mail (ou par téléphone). Nous vous remercions d’avance de votre appui bienvenu pour le lancement de nos interventions en Guinée Conakry et vous souhaitons de très belles fêtes. Xavier Mühlethaler Appel Pour Noël, offrez des table-bancs aux écoliers de Kondéa GUINÉE CONAKRY Quatre abris provisoires avec des parois de bois et des toits en feuilles de palmier pour accueillir 362 élèves. Voilà à quoi ressemble l’école primaire de Kondéa actuellement. Ensemble, changeons la donne ! Développement villageois Education L’atelier attire d’autres commerces BURKINA FASO Les petits projets réalisés à Douré ont permis d’animer le centre du village et de créer une micro-économie locale, appré- ciée de tous les habitants. Impressions de visite. La nouvelle apparence de l’école technique d’Acha CAMEROUN Les 350 élèves d’Acha et leurs parents sont soulagés. Le projet de construction de salles de classe et d’installations sanitaires a été une réussite et tout le monde est content de la qualité de l’infrastructure. Les quatre abris provisoires actuels. Les élèves étudient dorénavant dans des salles de classes bien adaptées. La centrale solaire de charge de batteries a contribué à développer une micro-économie locale. Les élèves de Kondéa pourront bientôt suivre les cours dans de meilleures conditions. Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21 Tél. 021 881 23 80 [email protected] www.nouvelle-planete.ch

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Journal de novembre 2013

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Page 1: Journal Nouvelle Planète 11/13

JABCH-1000 Lausanne 21PP / Journal

Novembre 2013 | N° 145

Guinée Conakry : découvrez notre nouveau pays d'action PAGE 1 Qu'offrir à Noël ? Nous avons quelques suggestions PAGE 4

SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD

Editorial

Pour que les projets soient durables

Notre but est de répondre à la de-mande de partenaires du Sud pour qu’ils arrivent à améliorer leur niveau de vie tout en préservant l’environne-ment. Nous visons ainsi à procurer une aide et à soutenir des projets qui puissent avoir des effets sur le long terme.

La durabilité des projets est primor-diale à Nouvelle Planète. Les dons qui nous sont confi és, qu’ils soient petits ou plus importants, ne doivent pas être vilipendés. Ils doivent au contraire avoir un effet boule de neige. Chaque projet soutenu est alors comme un outil qui est remis au bénéfi ciaire. On a envie qu’il soit uti-lisé longtemps, le mieux possible pour qu’il soit productif au fi l des ans ou qu’il soit toujours utile à de nou-velles personnes.

Nous avons mis en place plusieurs concepts qui nous permettent de faire en sorte que les effets des projets durent le plus longtemps possible :

– Une stratégie d’actions par pays. Elle nous permet de défi nir notre méthode d’appui en fonction de régions bien précises et de possi-bilités de visiter les projets, même anciens. Elle se fonde aussi sur un partenariat à long terme avec des groupes locaux.

– Un choix de projets bien défi ni. Nous veillons à l’aspect multiplica-teur de chaque projet et renonçons par exemple à soutenir le fonction-nement d’instituions car à nos yeux, le risque est grand de créer une dépendance. Nous privilégions alors des projets de formation ou d’activités génératrices de revenus.

– Un accent particulier sur la ges-tion. Cet aspect est abordé pour chaque projet. Il faut que les béné-fi ciaires s’approprient le projet et le fassent fonctionner le mieux possible pour qu’il dure. Pour un projet d'adduction d'eau, par exem-ple, il est nécessaire que les utili-sateurs paient des cotisations si on veut pouvoir faire face à des réparations ou à l’amortissement du matériel.

– Des visites répétées même une fois que le projet est terminé. Nos équipes locales ont pour mission de retourner au moins une fois par an visiter tous les projets, même anciens. Nous nous efforçons de faire de même lors de nos voyages sur place. Nous écrivons alors des rapports de visite qui nous per-mettent de savoir comment chaque projet évolue à travers le temps.

En mettant l’accent sur ces aspects, il est possible de permettre aux bé-néfi ciaires de se sentir davantage impliqués, ce qui les incite à utiliser de façon responsable et durable les outils et infrastructures fournis. Nous sommes très satisfaits des résultats que nous obtenons en ce sens. Merci à chacun de nous aider à continuer dans cette voie.

Philippe Randin

Nouveau pays d’action La Guinée Conakry est un pays para-doxal. D’un côté, elle se situe en queue de peloton par rapport aux indicateurs onu-siens. Son indice de développement hu-main la classe au 177 e rang sur 186, juste avant la République centrafricaine. De l’autre côté, son sous-sol regorge de mi-néraux : bauxite, qui sert à fabriquer de l’aluminium et dont elle est le premier exportateur mondial, or, diamants, fer, zinc, cobalt, uranium, manganèse et nic-kel. Ce à quoi s’ajoute une nature luxu-riante. Richesse naturelle ne semble donc pas rimer pas avec prospérité, au contraire. Ancienne colonie française, la Guinée n’a connu que des régimes mili-taires ou autocratiques depuis son indé-pendance en 1958. Ce ne sont que ces dernières années qu’une transition démo-cratique réelle semble se dessiner. Le ré-sultat des luttes fratricides au sein de

Douré est un village typique composé d’ensembles de cases disséminées sur une vaste surface, à environ 80 km de la capi-tale. Pour y aller, il faut quitter la route goudronnée et s’enfoncer dans la cam-pagne sur des pistes utilisées d’habitude seulement par les deux roues. Une visite sur place m’a permis d’évaluer l’impact des différents projets qui ont été réalisés à Douré depuis 20 ans. Et ils sont nom-breux ! Construction d’une école, d’une petite maternité villageoise, de loge-ments pour les enseignants et la sage-femme (projets soutenus par la Chaîne de l’Amitié, l’un des jumelages du réseau de Nouvelle Planète) ou encore mise en place d’une unité de charge de batteries grâce à l’énergie solaire. Lors de ce voyage, j’ai pu me rendre compte du bon fonctionnement des structures sou-tenues. L’école accueille maintenant 500 élèves dans huit classes. La sage-femme accouche environ dix femmes par mois. Le bénéfi ce généré par la charge de piles et de batteries se monte à l’équiva-lent d’un salaire mensuel.

Au-delà des résultats très réjouissants de ces projets, j’ai été surpris de voir l’ani-mation qu’ils créaient. Les bâtiments délimitent maintenant le centre du vil-

« Il a été facile de mobiliser la population locale pour ce projet attendu avec telle-ment d’impatience à Acha », nous ra-conte la directrice de l’école profession-nelle bénéfi ciaire du soutien. Les villageois sont fi ers d’avoir contribué non seulement à la construction de deux salles de classes équipées supplémen-taires, mais aussi à la mise en place de toilettes adaptées aux besoins des étu-diants et à l’embellissement de la cour de l’école. Les habitants locaux ont aidé à creuser les rigoles pour évacuer l’eau, à planter des fl eurs et des arbres et à nour-rir et loger les travailleurs qualifi és. Leurs efforts ont été récompensés : grâce à une entreprise expérimentée et un suivi ri-goureux par un ingénieur externe, le ré-sultat est à la hauteur des espérances.L’impact de cette amélioration de l’in-frastructure scolaire de la seule école pro-fessionnelle de cette taille dans le dépar-tement de Boyo se fait sentir à plusieurs niveaux. Premièrement, les élèves déjà inscrits à l’école peuvent étudier dans un environnement plus adapté à leurs be-soins. Les fi lles ne resteront plus chez elles pendant leur menstruation à cause du manque de toilettes adaptées. Les salles de classe permettent l’enseigne-

l’Etat, de la mauvaise gestion et de l’ex-ploitation sans relâche des richesses natu-relles par les entreprises étrangères fait que la population locale vit dans une pauvreté endémique extrême. Suite à ce constat et grâce à des relais fi ables sur le terrain, Nouvelle Planète a donc décidé d’intervenir en Guinée Conakry en y soutenant des projets.

L’éducation : des défi s titanesquesEn Guinée, le taux de scolarisation dans le primaire est encore très faible. Il avoi-sine les 50 % au niveau national, mais peut être nettement plus bas dans les ré-gions rurales. A cela s’ajoute le fait que 34,3 % des écoliers abandonnent l’école et ne fi nissent pas le cycle primaire. A ce niveau, seuls 65,2 % des enseignants bé-néfi cient d’une formation adéquate pour dispenser les cours. Quant à l’infrastruc-ture scolaire, elle est souvent vétuste et

lage. Les habitants s’y croisent et viennent y discuter. On y trouve l’arbre à palabres. Et depuis peu, un petit bistrot a été ou-vert, puis une mosquée et un vidéo club permettant aux habitants de regarder la télévision qui, soit dit en passant, fonc-tionne aussi avec des panneaux solaires. Le chef du village est satisfait : ces activi-tés donnent du travail aux jeunes et contribuent à valoriser la communauté.

Philippe Randinment à chaque saison et par tous les temps. Les enseignants témoignent que les résultats aux examens se sont déjà améliorés depuis l’utilisation des nou-velles salles de classe. Deuxièmement, plus d’élèves sont intéressés à étudier dans une école professionnelle ayant des infrastructures adaptées. Ceci peut géné-rer du revenu pour l’association des pa-rents et enseignants (PTA) qui s’occupe de l’entretien. Ainsi les jeunes qui ac-quièrent les compétences nécessaires dans un domaine professionnel sont plus nombreux et il leur sera plus facile d’en-trer sur le marché du travail. Nouvelle Planète remercie très chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible.

Luana Thür

inadaptée au nombre d’élèves et au cli-mat local (saison des pluies entre juin et octobre). Le chemin pour offrir une édu-cation adaptée et de bonne qualité semble encore long en Guinée. C’est pour cette raison que le premier projet soutenu par Nouvelle Planète dans ce pays sera la construction de deux salles de classe équipées et des toilettes pour l’école pri-maire de Kondéa.

Aidez nous à réaliser notre premier projet en Guinée ConakryL’école de Kondéa se situe dans le dépar-tement de Kindia, à une centaine de kilo-mètres à l’Est de la capitale Conakry, et accueille 362 enfants (parité parfaite vou-lue entre garçons et fi lles) dans quatre abris provisoires. Les cours doivent donc forcément être interrompus dès les pre-mières pluies au mois de juin. Ainsi les élèves perdent chaque année deux mois de cours. La tentation des parents est grande de ne pas scolariser leurs enfants et de les garder à domicile où ils peuvent travailler dans les champs ou à la maison dès leur plus jeune âge. Malgré cette réalité diffi -cile et les moyens très restreints dont elle dispose, l’école primaire de Kondéa fait preuve de dynamisme. C’est ce qui a convaincu notre équipe de coordination de les aider dans leurs démarches.

Nouvelle Planète va donc soutenir la mise en place d’un nouveau bâtiment de deux salles de classe équipées qui permet-tra aux élèves de 5e et 6e année d’avoir des locaux de bonne qualité et de se préparer de manière optimale aux examens. En plus, un bloc sanitaire avec deux toilettes

sera construit pour améliorer l’hygiène dans l’enceinte de l’école.

Avec un don en faveur de ce projet, vous pouvez contribuer concrètement à l’ac-quisition des tables-bancs nécessaires pour les deux nouvelles salles de classe.

Offrez un table-banc à CHF 50.–

Pour ce faire, il vous suffi t d’indiquer Guinée sur votre bulletin de versement. Si vous souhaitez recevoir un certifi cat, ajoutez la mention Certifi cat. Si vous désirez offrir ce certifi cat en cadeau à un proche et que son nom y fi gure, contac-tez-nous par e-mail (ou par téléphone).

Nous vous remercions d’avance de votre appui bienvenu pour le lancement de nos interventions en Guinée Conakry et vous souhaitons de très belles fêtes.

Xavier Mühlethaler

Appel

Pour Noël, offrez des table-bancs aux écoliers de KondéaGUINÉE CONAKRY Quatre abris provisoires avec des parois de bois et des toits en feuilles de palmier pour accueillir 362 élèves.

Voilà à quoi ressemble l’école primaire de Kondéa actuellement. Ensemble, changeons la donne !

Développement villageois Education

L’atelier attire d’autres commercesBURKINA FASO Les petits projets réalisés à Douré ont

permis d’animer le centre du village et de créer une micro-économie locale, appré-ciée de tous les habitants. Impressions de visite.

La nouvelle apparence de l’école technique d’Acha CAMEROUN Les 350 élèves d’Acha et leurs parents sont

soulagés. Le projet de construction de salles de classe et d’installations sanitaires a été une réussite et tout le monde est content de la qualité de l’infrastructure.

Les quatre abris provisoires actuels.

Les élèves étudient dorénavant dans des salles de classes bien adaptées.

La centrale solaire de charge de batteries a contribué à développer une micro-économie locale.

Les élèves de Kondéa pourront bientôt suivre les cours dans de meilleures conditions.

Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos

Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21Tél. 021 881 23 80

[email protected] www.nouvelle-planete.ch

Page 2: Journal Nouvelle Planète 11/13

La plupart des habitants de la commune rurale d’Andriambilany vivent de l’agri-culture, de l’élevage et un peu de l’artisa-nat. La prise en charge des enfants en bas-âge est donc cruciale pour que les parents puissent maintenir, voire amé-liorer les rendements fi nanciers et subve-nir ainsi aux différents besoins de leur famille. C’est pour cette raison que Nouvelle Planète a été d’accord de fi nan-cer la mise en place d’une école enfantine dans le village d’Amboniriana.

La réunion participative organisée afi n de clarifi er le démarrage et la réalisation du projet a fait émerger rapidement une problématique insoupçonnée. Les béné-fi ciaires considéraient, après mûre ré-fl exion, que la construction de deux salles de classe pour les enfants entre trois et cinq ans dans le petit village était disproportionnée par rapport au besoin

Nous marchons depuis presque une heure, accompagnés par un vent frais qui balaie inlassablement la plaine de la com-mune d’Ambano. Seul bémol : la pous-sière qu’il soulève continuellement. Pour tenter d’y échapper, nous nous emmitou-fl ons dans nos écharpes. Rien ne semble pouvoir nous arrêter dans notre avancée jusqu’à ce vallon profond d’environ 25 m, invisible de loin, car parfaitement incor-poré dans le paysage. Les seuls indices de sa présence sont les arbres qui le longent. Les différents vallons qui sillonnent Ambano sont des artères vitales pour la commune, puisqu’elles amènent l’eau né-cessaire au maraîchage omniprésent.A proximité du passage habituel pour tra-verser le vallon, il y a un ouvrage datant de la période coloniale qui dévie de l’eau, puis l’achemine à fl anc de vallon sur plu-sieurs kilomètres vers des périmètres ma-raîchers. Autrement dit, on vient de dé-couvrir un bisse. Nous le suivons sur plusieurs centaines de mètres avant de continuer à longer le vallon. Attention aux personnes souffrant de vertige ! Fina-lement, nous arrivons au goulet de resser-rement du vallon que nous cherchions.Chaque année, après la saison des pluies, les villageois des environs érigent à cet endroit une sorte de retenue d’eau consti-tuée de blocs de pierre amoncelés et col-matés avec de la terre afi n d’alimenter les deux réseaux de distribution de 2’400 m existant à cet endroit. Ces temps sont ré-

local. En effet, la topographie limite la mobilité à l’intérieur de la communauté rurale et les enfants entre trois et cinq ans ne peuvent pas parcourir quotidien-nement un chemin de plusieurs kilo-mètres. Suite à ce constat, une deuxième réunion villageoise a été fi xée afi n que

volus, puisque nous observons l’équipe de construction, soutenue par de nombreux villageois, travaillant d’arrache-pied pour dresser le barrage agricole défi nitif et donc résistant aux aléas climatiques afi n qu’il assure tout au long de l’année une répartition équitable de l’eau. Long de 10,2 m et haut de 2,6 m, cet ouvrage sera ancré dans la roche sur les deux rives. Deux déversoirs permettront d’évacuer rapidement l’eau en cas de nécessité. En aval du barrage, une dalle renforcée de 7 m sera construite pour éviter tout af-fouillement et donc un affaiblissement de la structure. En amont du barrage, il est également prévu de renforcer les berges avec des murs de soutènement sur une quarantaine de mètres pour éviter une érosion trop importante. Nous quittons les lieux quelques heures plus tard, le cœur léger, en pensant aux 186 ménages qui pourront irriguer leurs champs tout au long de l’année.

Xavier Mühlethaler

tous les protagonistes puissent se concer-ter et trouver une solution adéquate. Au fi nal, il a été décidé, à l’unanimité, de construire une salle de classe sur deux sites géographiques distincts : l’une à Amboniriana et l’autre à Andriambilany, village portant le même nom que la commune.

Ces deux salles ont donc été construites et équipées de tout le matériel nécessaire, notamment tables et armoires. Chaque classe peut accueillir au maximum 25 enfants. Elles ont également été do-tées d’outils pédagogiques nécessaires, tels que des cahiers de dessins, des ci-seaux, des colles, des livres de pré-calcul et pré-écriture, des ardoises, des pots de peinture et des crayons de couleur. Ce-rise sur le gâteau, les places de jeu exté-rieures font fureur auprès des enfants.

Xavier Mühlethaler

EducationDéveloppement villageois

Deux au lieu d’unMADAGASCAR S’adapter constamment au contexte local est une devise que Nouvelle

Planète tente d’appliquer durant tout le processus de réalisation de projets afi n de garantir sa pertinence.

La classe de l’école enfantine d’Andriambilany.

Une retenue d’eau pour irriguer 114 hectaresMADAGASCAR Pour garantir la sécurité alimentaire et

éventuellement augmenter les rendements agricoles d’une région, il est primordial que les cultivateurs puissent disposer d’un sys-tème d’irrigation performant.

La région est quasi entièrement dédiée au maraîchage.

Parmi les activités qui permettent de gé-nérer des revenus dans les villages, le ma-raîchage est très prisé par les Burkinabés. Les cultivateurs arrivent en effet à déga-ger des bénéfi ces intéressants. Du coup, de nombreux partenaires de Nouvelle Planète se sont lancés avec succès dans la culture de légumes, souvent sans aide extérieure. Seule contrainte, mais pas des moindres : un point d’eau doit être dis-ponible à proximité. Nouvelle Planète a soutenu plusieurs projets liés au maraî-chage. Trois exemples illustrent le succès de cette pratique : – Dans la région de Ouahigouya, au

nord du pays, en pleine région aride, les membres de l’association Burkina Vert cultivent des pommes de terre et des oignons. Au fi l des ans, ils ont réussi à trouver des acheteurs à l’étran-ger. Aujourd’hui, ceux-ci parcourent plusieurs centaines de kilomètres pour acheter les produits sur place. « Cela se passe aux enchères, ce qui fait monter les prix », se réjouit le responsable, Doudou Bagaya.

– Dans la même région, l’association fé-minine Zoodo explique : « Les sites appartiennent souvent à un groupe-ment. La superfi cie est divisée et occu-pée individuellement. Un comité en-caisse des cotisations qui permettent

l’entretien et le fonctionnement des jardins. » Dans les quatre villages où l’association possède des maraîchages, la production s’est montée à près de 15 tonnes la saison dernière et a permis de faire vivre 175 familles.

– Dans le village de Gana, Nouvelle Planète a soutenu l’achat d’une moto-pompe et la mise en place d’une grande surface irriguée. Le respon-sable de l’association villageoise ex-plique que certains jeunes qui tra-vaillent dans le maraîchage ont pu s’acheter quatre bœufs avec les béné-fi ces des ventes, ce qui représente une richesse importante.

Vu le succès, d’autres villageois ont voulu faire de même. Ils ont creusé des puits, mis en place des fosses à compost, pro-tégé les surfaces avec des arbres épineux et organisé une surveillance. D’autres partenaires provenant de lieux où l’eau est plus diffi cile à trouver se tournent vers Nouvelle Planète pour demander de les aider à creuser des puits. Ces activités permettent d’améliorer le niveau de vie des villageois ; de plus, elles évitent que les jeunes quittent les villages et aillent tenter leur chance en ville ou en Europe.

Philippe Randin

Agriculture

Jardiner permet de gagner sa vieBURKINA FASO De plus en plus de villageois mettent en

place des jardins potagers. Ils peuvent ainsi mieux gagner leur vie. Le problème est de trouver de l’eau.

Le groupement du village de Gana montre les récoltes du jardin.

La place de jeu devant l’école enfantine d’Andriambilany.

2 Novembre 2013 | N° 145

Une année et demie s’est déjà écoulée depuis le lancement du projet de promo-tion de l’agriculture biologique auprès de six groupements soigneusement sélec-tionnés dans nos différentes zones d’in-tervention. Tous les périmètres ont été clôturés, suffi samment de puits ont été creusés, des systèmes d’irrigation établis, les outils agricoles acquis, et de nom-breux arbres fruitiers ont été plantés. Chaque groupement a également dû éla-borer son mode de gestion du périmètre et des activités à mener. La plupart ont parcellisé le terrain et délégué la res-ponsabilité à des sous-groupes en gar-dant parfois un champ collectif. Il est intéressant de relever que tous les grou-pements, que ce soit à Notto, à Keur

Sara, à Diassoum, à Kinthiengrou, à Soucoutoto ou Djiredji, ont nommé deux coordinateurs pour gérer et super-viser les activités.

Durant tout le processus de mise en place des périmètres, des formations ont été organisées. Elles avaient pour objectif

d’apprendre aux participants comment choisir les bonnes variétés à la bonne pé-riode, comment semer, repiquer, entrete-nir, récolter, commercialiser et conser-ver, fabriquer du compost et créer des engrais ou des pesticides à base de com-posants naturels. Les personnes ayant suivi ces formations organisaient ensuite des cours théoriques et pratiques pour tout le groupe.

Les résultats sont spectaculaires ! Tous les périmètres confondus ont per mis de générer en six mois plus de FCFA 6’000’000.–, soit environ Fr. 11’300.–. Cela a changé la vie de plus d’une famille.

L’année et demie de projet qui reste à disposition permettra de pérenniser les acquis et d’accompagner les groupe-ments pour leur permettre de devenir parfaitement autonome. Une activité gé-nératrice de revenus, comme l’installa-tion d’un moulin, a été mise en place pour chaque groupement afi n de faciliter cette transition.

Xavier Mühlethaler

Agriculture

Culture d’oignions à Soucoutoto.

Une agriculture en accord avec la natureSÉNÉGAL Six groupements bénéfi cient du projet de promotion de l’agriculture biologique

depuis une année et demie. Les premiers résultats sont-ils déjà perceptibles ?

La production maraichère de la 1re récolte :– 800 kg de tomates– 4’000 kg d’aubergines– 2’000 kg de choux– 5’750 kg d’oignonsA cela s’ajoutent des laitues, de l’oseille, des piments, du maïs, du riz, des haricots et du mil.

Culture de choux et d’aubergines à Kinthiengrou.

Page 3: Journal Nouvelle Planète 11/13

Depuis 25 ans, le Programme d’Educa-tion Bilingue et Interculturelle de l’Ama-zonie péruvienne forme des jeunes ensei-gnants indigènes à transmettre deux systèmes de connaissance : le savoir indi-gène et la science. Pour que les langues et les cultures indigènes survivent, elles doivent en effet être enseignées à l’école, en parallèle à la science. Cela implique de prendre au sérieux le savoir local et de rendre explicites sa logique et ses catégo-ries. Pour ce faire, les futurs enseignants indigènes doivent enquêter sur leur propre culture. En 2001, le Programme d’Education Bi-lingue et Interculturelle a lancé comme axe de travail pour les futurs enseignants Kichwa, Kukama-Kuk amiria et Tukuna, une recherche sur l’approche indigène des plantes médicinales. Le but était de déterminer, pour chacun de ces peuples, la signifi cation de ces plantes, ainsi que leurs utilisations. Chaque futur ensei-gnant était chargé de réaliser une investi-gation dans sa région natale et d’y inter-viewer les anciens, afi n d’inclure leurs connaissances dans le matériel pédago-gique destiné aux jeunes. Le résultat de ce travail a ensuite été compilé sous forme d’un livre intitulé en espagnol « La vie secrète des plantes mé-dicinales des peuples Kichwa, Kukama-Kukamiria et Tikuna ». On y apprend que ces peuples estiment que l’effi cacité curative d’une plante ne dépend pas tant de ses propriétés chimiques, que d’une force vitale qui lui est associée. Pour eux, chaque plante possède une « mère » ou un « propriétaire », une entité intelligente avec qui il convient d’établir un lien af-fectif pour que la guérison ait lieu. Cette perspective est commune parmi les peuples indigènes de la région. Les Ama-

Le village de Long Hoa est en émoi: la transformation du quartier situé au bord de l’eau saute aux yeux. Il y a encore une année, les habitants les plus démunis n’avaient aucune possibilité d’avoir une activité génératrice de revenu chez eux. En cause, les inondations périodiques de leur maison et de leur cour pendant la saison des pluies qui empêchaient toute initiative prévue sur le long terme. Au-jourd’hui, les villageois ont pu mettre en place de petits projets comme cela se fait couramment dans cette partie du Viet-nam. Selon les chiffres présentés par la commune, 42 foyers (sur les 58 que compte cette partie du village) pra-tiquent maintenant de l’élevage. Au to-tal, ils possèdent 34 vaches, 138 cochons, 1795 poules et canards et plus de 30’000 poissons. Ceci génère un revenu non né-gligeable pour ces villageois. Qu’est-ce qui a rendu cette transforma-tion possible? Une digue d’une longueur de 1,24 km, d’une hauteur variant entre

zoniens ne traitent pas les plantes comme des objets à consommer, mais comme des sujets avec qui ils entretiennent des rap-ports de parenté, de politesse et de réci-procité. Lorsqu’ils s’adressent aux plantes à la recherche de guérison, ils les ap-pellent affectueusement « grand-père » ou « grand-mère », leur parlent doucement et respectueusement, et les remercient avec des offrandes de tabac.Ce livre, publié avec le soutien de Nouvelle Planète et du Service du Liechtenstein pour le Développement, complète le sa-voir indigène avec une approche scienti-fi que, en fournissant également une des-cription botanique de chaque plante mentionnée, ainsi que son nom en Latin. Associer les savoirs, voilà le pari des peuples amazoniens pour assurer la sur-vie de leurs cultures.

Jeremy Narby

1,5 m et 2 m et d’une largeur d’au moins 3 m a été mise en place par une entre-prise spécialisée en collaboration avec les riverains. Le chemin sur la digue facilite

aussi le transport de biens vers le marché et a un impact socio-économique impor-tant. Une famille a même ouvert un petit magasin de dépannage sur la digue.

Une fois la digue érigée, une campagne de reboisement a eu lieu et les habitants se sont mobilisés afi n d’éviter l’érosion de ses bords. Chaque famille a été nom-mée responsable d’un tronçon et a reçu des plantules à mettre en terre. Au total, plus de 5000 arbres ont été plantés. La longueur des sections varie de manière importante en fonction de la distri bution géographique des habitations. Toutes les familles ont été consultées pour l’établis-sement des sections. Nouvelle Planète suivra la gestion du comité responsable sur les années à venir.

Luana Thür

L’approche amazonienne des plantes médicinalesAMAZONIE Dans le cadre de leur formation, de futurs

enseignants péruviens ont compilé des infor-mations ancestrales sur les plantes médici-nales de leur région. Il en résulte un livre qui allie savoir scientifi que et approche indigène.

Peuples indigènes

Développement villageois

Développement villageois

Le livre est destiné principalement aux enseignants des écoles interculturelles mais également à un plus large public.

Endiguer la pauvreté dans le Delta du MékongVIETNAM Pour les 58 familles vivant au bord d’un lac dans le delta du Mékong, la

modeste digue mise en place récemment marque un important tournant dans leur quotidien.

Cette femme utilise le chemin pour aller vendre ses noix de coco.

La construction de la digue a nécessité de gros engins.

En 1949, lors du début des activités de l’as-sociation Maharogi Sewa Samiti sous la houlette de Baba Amte, les infrastructures nécessaires au fonctionnement quotidien étaient exclusivement cons truites par les lépreux avec les matériaux locaux et sans l’avis d’un ingénieur. La devise de Baba Amte « La charité tue, le travail construit » était appliquée à la lettre et perdure encore aujourd’hui. Le succès de l’accueil des dif-férentes communautés : lépreux, puis han-dicapés et aujourd’hui jeunes adultes désœuvrés à Anandwan et minorités eth-niques à Hemalkasa n’avait pas pu être prévu. Durant de nombreuses décennies, ils vivaient d’ailleurs en marge de la société qui rejetait fermement la remise en ques-

tion véhiculée par leur mode de vie. L’aug-mentation constante du nombre des rési-dents permanents et temporaires a nécessité une extension graduelle de l’infrastruc-ture. Des hébergements aux hôpitaux, en passant par les cuisines et les écoles, sans oublier les ateliers de production : tout a dû être adapté. Anandwan compte au-jourd’hui plus de 2’500 habitants perma-nents et Hemalkasa plus de 1’000. Grâce à un entretien assidu, les divers bâtiments ont résisté jusqu’à présent, mais des signes de vieillesse apparaissent de plus en plus fréquemment. A force de grandir et d’adapter l’infrastructure, les rénovations d’envergure ont été retardées durant les dernières dizaines d’années. De plus, le

climat local très chaud durant la période sèche et extrêmement humide durant la mousson, ainsi que l’utilisation intensive des locaux dégradent les bâtiments.

L’association Maharogi Sewa Samiti a tou-jours su s’adapter aux défi s sociaux de son époque. Maintenant il s’agit également de relever le défi de l’infrastructure. Au lieu d’agrandir, il faut désormais remplacer ou réhabiliter les bâtiments existants afi n de pérenniser les activités en place. Un pro-gramme de rénovation a été établi suite à une évaluation externe de chaque bâti-ment par un ingénieur indépendant. Nouvelle Planète soutient cette démarche en fi nançant, l’année prochaine, la réhabi-litation du centre de formation pour jeunes sans formation ou au chômage à Anandwan ou encore la construction du nouvel hôpital d’Hemalkasa.

Xavier Mühlethaler

Une cure de jouvence se profi leINDE A l’orée de ses 65 ans, l’âge de la retraite en Suisse, l’association Maharogi Sewa

Samiti a développé, en collaboration avec un ingénieur externe, un programme de rafraichissement de son infrastructure.

3Novembre 2013 | N° 145

Bonne nouvelle ! Les trois écoles pri-maires fortement endommagées, voire dé truites, et soutenues par Nouvelle Planète suite au puissant tremblement de terre de janvier 2010 ont toutes sur-monté la crise et retrouvé un fonctionne-ment plus ou moins stable. Comme près de 90 % des écoles primaires en Haïti, ces trois institutions fonctionnent grâce à l’écolage que paient les parents, mon-tant complété par l’aide internationale. Or, le séisme n’a pas uniquement causé des dégâts aux infrastructures scolaires. Il a également privé de nombreux pa-rents de leurs modestes moyens de sub-sistance. Les responsables des écoles ont donc dû remuer ciel et terre pour conti-nuer à organiser les cours et à offrir une éducation de base aux enfants.Leurs efforts ont été bénéfi ques. Les ré-sultats de l’année scolaire 2012/13 sont impressionnants. La première école, Souvenir de Bruno, qui avait dû déména-ger de son ancien local, a obtenu une réussite de 92.5 % aux examens de fi n d’études primaires. Les résultats pour le Collège de l’Union sont de 96 %. Cette école primaire, située dans le quartier défavorisé de Cité Soleil, organise ses

cours dans des salles provisoires. Quant à l’école Betsaléel qui se trouve à proxi-mité, elle présente un taux de réussite de 100 % à l’examen étatique.Ces chiffres sont encourageants, surtout au vu des conditions d’enseignement diffi ciles durant ces trois dernières an-nées. Pendant un certain temps, au-jourd’hui révolu, les cours se donnaient même dans les ruines des bâtiments marqués en rouge par les autorités (c’est-à-dire voués à la destruction), ou encore sous des bâches en plastique suspendues à des bâtons de bois. Etant donné les dif-fi cultés créées par la situation foncière de Port-au-Prince, la reconstruction des bâtiments à l’emplacement original n’a pas pu aboutir et d’autres solutions ont dû être trouvées. Nouvelle Planète a pu soutenir au moins l’achat de matériel scolaire, de quelques tables-bancs, chaises et équipement pour faciliter la réouverture des classes. La collaboration avec l’association Lumière pour Haïti, la Chaîne du Bonheur et le Canton de Ge-nève a été effi cace. De plus, des contri-butions privées généreuses ont contribué à ces succès.

Luana Thür

Education

La formation de base à Port-au-Prince se remet sur les railsHAITI Les écoles soutenues par Nouvelle Planète après

le séisme de 2010 ont gentiment retrouvé leur rythme de croisière. Cela se fait sentir dans les résultats scolaires.

Les élèves de Souvenir de Bruno étudient assidument pour réussir leurs examens.

L’étanchéité du toit du centre de formation pour jeunes laisse à désirer.

Page 4: Journal Nouvelle Planète 11/13

4 Novembre 2013 | N° 145

« Depuis maintenant trois ans, une ving-taine d’enfants particulièrement défavo-risés bénéfi cient d’un soutien fi nancier assuré par un groupe de parrains et mar-raines recrutés en Suisse, en France et en Espagne. »Aux dernières nouvelles, selon le rapport rédigé par Jacques Parfait Lingam de Dakupa, vingt élèves scolarisés dans plusieurs écoles des deux villages re-çoivent des fournitures scolaires et diffé-rents équipements (vêtements, chaus-sures, lampes…) ; les frais de scolarité sont également assurés. De plus, depuis l’an dernier, chacune des écoles a reçu une pharmacie qui permet une meilleure prise en charge des blessures, fi èvre ou maux de ventre des enfants.Toujours selon ce rapport : « L’ensemble des bénéfi ciaires, élèves comme parents, a loué cette action qui est venue à point nommé soulager un tant soit peu leurs souf-frances. Grâce à cet appui, les enfants pourront poursuivre l’année scolaire sans diffi culté majeure en termes de nourriture et de vêtements. […] Quant aux ensei-gnants, ils estiment que l’acquisition de ces

Noël approche, l’hiver aussi. C’est l’occasion de faire quelques provisions…Nous vous proposons le thé vert et le thé d’hiver de Sol à Sol ou encore les bonnes tisanes de Josenea pour pallier à la fraîcheur de l’air.Il y a également quelques nouveautés dans la gamme El Inti Mmm… !Découvrez les saveurs vraies et intenses de nos produits.

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fournitures par les enfants facilitera leur travail en classe comme à la maison et per-mettra également d’obtenir de meilleurs résultats scolaires. »En conclusion, ce petit projet remplit sa mission et, au nom du groupe Lourgogma, nous remercions les personnes de Dakupa qui œuvrent avec effi cacité sur place, ainsi

que les membres de Nouvelle Planète à Ouagadougou comme à Lausanne qui permettent les échanges nécessaires à cette réalisation. »

Brigitte Exchaquet-Monnier, Laure-Anne Guigon, Eric Monnier

Groupe Lourgogma

Navidad !

Jumelages solidaires

Parrainage d’une vingtaine d’écoliers dans deux villagesSUISSE-BURKINA FASO A la suite d’un camp de Nouvelle Planète en octobre 2008, et d’un

voyage privé en 2009, quelques personnes ont souhaité poursuivre une action dans à Lourgogo et Gogma, deux villages du Burkina Faso. Elles ont alors créé le groupe de jumelage Lourgogma avec l’associa-tion burkinabée Dakupa et Nouvelle Planète.

Une partie des enfants parrainés à Lourgogho

Le jour de leur retour, ou peu après, les participants aux camps remplissent un questionnaire d’évaluation et nous font part de leurs impressions suite à cette expérience hors norme. Voici quelques réactions « à chaud ».

« Cette expérience formidable m’a apporté beaucoup d’ émotion, de partages et de rencontres avec une population pauvre mais extrêmement généreuse et accueil-lante. J’ai beaucoup appris sur la manière de vivre en général. On peut être heureux avec peu ! » (CJ13 Ambovomahasoa, Madagascar)

« Cette expérience me permet de relativiser les petits problèmes du quotidien : les villa-geois m’ont donné une grande leçon de vie ! Il faut savoir prendre la vie comme elle vient, trouver du positif en chaque chose, rien ne sert de se plaindre. J’ai aussi appris à me connaître, à savoir mieux gérer mes émotions et mon stress inutile. » (CJ13 Ambovomahasoa, Madagascar)

« Ce fut incroyable. Tant d’apprentissage sur l’autre, qui nous ressemble mais qui vit ailleurs, si loin. Tant d’ hospitalité, d’ humanité. Ce voyage m’a beaucoup ému. Je n’ai jamais autant souri et vu des gens autant sourire. » (CJ13 Phuoc Loc B, Vietnam)

« J’ écris quelques heures avant notre dé-part de Dakar et je n’arrive pas à imaginer que nous allons quitter le groupe local. Nous avons eu des échanges extraordi-naires et je les considère aujourd’ hui vrai-ment comme une grande famille. » (CJ13 Niassène Ségré, Sénégal)

Le moment du départ est toujours diffi -cile : envie de rester plus longtemps, de voir le projet terminé. On voit l’expé-rience s’éloigner de plus en plus et on sent que c’est « fi ni ». Mais qu’en est-il quelques mois après le retour ?

Pour certains, ces trois semaines au Sud ont renforcé leur envie de travailler dans l’aide au développement ou l’humani-taire. Vivre un camp entraîne parfois également des changements de compor-tements dans le quotidien. Une partici-pante dit faire plus attention à l’environ-nement et à la pauvreté depuis son voyage au Vietnam. Une autre relativise plus qu’avant lorsqu’elle a un problème depuis qu’elle a pu constater ce que sont des « vrais » problèmes en Ouganda. Vivre une telle aventure permet aussi de tisser des liens particuliers et durables entre les participants qui restent souvent en contact longtemps après leur retour. La plupart des participants pensent ré-gulièrement à leur expérience, même

après plus d’une année. Souvenirs pas toujours évidents à partager avec sa fa-mille et ses amis qui n’ont pas vécu la même chose. C’est pourquoi Nouvelle Planète organise un feedback et encou-rage les participants aux camps à se re-trouver, à échanger entre eux.

Joëlle von Ballmoos

Camps – voyages

Dur retour à la réalité SUISSE – SUD Alors que les camps d’adultes 2013 touchent à leur fi n et que de nombreux jeunes

commencent à préparer leur camp 2014, prenons un moment pour découvrir ce qui se passe après le retour en Suisse.

Souhaitez-vous également vivre l’expérience d’un camp ?Il reste encore de la place pour les camps de jeunes prévus en été 2014.Inscription : [email protected]

Information : www.nouvelle-planete.ch > Rubrique « camps-voyages »

Notre journal paraît cinq fois par an. Il sera remis gratuitement à tous ceux qui le demanderont.Prix du numéro : CHF 2.– (€ 1,40).Abonnement annuel : CHF 10.– (€ 7.–).Un versement plus important, ce que nous souhaitons, servira au fi nance-ment des actions dans les pays du Sud. Chaque donateur peut choisir un programme précis et affecter son don à ce programme-là. Son vœu sera respecté.

Nous vous suggérons de nous aider à faire connaître nos efforts. Demandez-nous quelques exemplaires de ce journal afi n de les remettre aux personnes éventuellement intéressées. Nous les enverrons gratuitement.Coupon à découper et à retourner à Nouvelle Planète, av. des Boveresses 24, CP 84, 1000 Lausanne 21

Veuillez m’envoyer : exemplaires supplémentaires de ce petit journal pour distribution gratuite.

Nom, prénom :

Adresse, localité :

Dons : CCP 18-5792-6

Chèques (en CHF, €, US$) à l’ordre de Nouvelle Planète

Changements d’adresse : Nouvelle Planète, CP, 1000 Lausanne 21

Impression :Groux arts graphiques saImprimé sur papier 100 % recyclé, certifi é FSC

Produits solidaires

… Lot de 2 thés verts mariés CHF 13.00 Menthe/réglisse et verveine/citron

… Thé d’Hiver CHF 8.00 (Thé noir, cannelle, poivre, cardamome, girofl e, réglisse, muscat, pommes séchées, écorces d’orange)

… Lot de 3 Tisanes Bio CHF 21.00Parfums : Digestion facile (anis, menthe réglisse) / Réconfort (anis, camomille, réglisse) / Respiration (thym, équinacée, hysope) / Bien-être (verveine citronnée, ortie) / Tonifi ant (mélisse, romarin) / Drainant (menthe, prêle des champs, verge d’or) / Légèreté des jambes (vigne rouge, ginkgo, menthe poivrée)

… Lot de 3 boites de dégustation CHF 30.00 (fruits enrobés de chocolat) Bio

Parfums : orangette ; papayes confi tes ; chocograin ; pépites de fèves ; manguette ; goyavette ; bananette ; chocogingembre (nouveau)

… Lot de 4 tablettes de chocolat El Inti Bio CHF 20.00 Parfums : Noix de coco ; noisettes ; framboise (nouveau) ; gingembre ; oranges ; fl eur de sel ; piment ; 70 % ; 85 % ; éclats de fèves

… Chocolat noir dessert 200 gr El Inti Bio CHF 7.00

… Lot de 3 Quinoa Bio CHF 24.00 Noir, rouge, blanche

Port et emballage en supplément :

Nom, prénom

Rue, numéro

NPA, localité

Numéro de téléphone

Date Signature

A envoyer à : SALDAC SUISSE39, av. de la Rochelle, 1008 PrillyTél: 079 717 78 10 E-mail: [email protected]

Mettez de la couleur dans votre année 2014SUISSE Les jours sont de plus en plus courts et les

belles couleurs automnales ont fait place à la grisaille. En attendant le retour des beaux jours, nous vous proposons de mettre un peu de cou-leur chez vous et des alternatives originales aux cadeaux traditionnels.

Découvrez les photos de nos projets en couleurs. Depuis de nombreuses années, nous avons fait des calendriers thématiques en noir et blanc. Pour l’édition 2014, nous avons décidé de mettre en valeur les pho-tos prises au Sud par nos responsables de projets et nos partenaires locaux et de les imprimer en couleurs. Chaque mois est illustré par une photo de l’un de nos pro-jets au Sud. Vous pouvez commander le calendrier 2014 en nous envoyant un e-mail à [email protected] ou en nous appelant (cf. tél. ci-dessous).

Profi tez de cette période pour offrir des cadeaux symboliques ! Les publicités et les étalages des boutiques essaient de nous inoculer la fi èvre ache-teuse. Heureusement, il existe encore des alternatives à ces cadeaux parfois imperson-nels. Si vous souhaitez offrir quelque chose de plus original et participer ainsi à l’amé-lioration des conditions de vie de populations défavorisées dans les pays du Sud, nous avons ce qu’il vous faut : les cadeaux symboliques. En offrant un tel cadeau, vous soutiendrez des petits projets concrets et vous recevrez un certifi cat illustré (au nom de la personne à qui il est destiné) attestant que vous avez offert, par exemple, un âne à un groupement féminin au Burkina Faso. Voici quelques exemples :

Pour CHF 30.– La mise en place d’un verger de 20 pamplemoussiers au Vietnam

Pour CHF 56.– Une ruche pour une famille du Sahel

Pour CHF 90.– Une table banc pour une école au Myanmar

Pour CHF 100.– 100 poussins au Sénégal

D’autres idées sont à découvrir sur notre site Internet : www.nouvelle-planete.ch/rubrique : « nous soutenir ».

Marche à suivre pour commander :

– passer commande par le biais de notre site Internet (www.nouvelle-planete.ch/rubrique « nous soutenir ») ou par téléphone (021 881 23 80)

– verser la somme correspondante sur notre CCP 18-5792-6 avec la mention « cadeau symbolique »

– le certifi cat (format A4 couleur, au nom de la personne à qui vous l’avez offert) vous sera envoyé par la poste.

Nous espérons que vous trouverez le cadeau idéal et nous vous souhaitons de chaleu-reuses fêtes de fi n d’année.

Joëlle von Ballmoos

Cadeaux symboliques

CALENDRIER

2014NP calendrier 2014-couv.indd 1 14.10.13 09:44

Rentrer à la maison… un moment diffi cile (Dessin de Lucie Fiore)