jeux de princes, jeux de vilains - dossier de presse - bnf
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Dossier de presse
Sommaire
Communiqué de presse 3
Informations pratiques 4
Présentation de l’exposition 5
Les jeux ont une histoire Moyen Âge : le jeu, activité maudite ou image de la société idéale Temps nouveaux, jeux nouveaux Apprendre en jouant Jeux à la cour et au tripot Des petites loteries à la Loterie royale de France Regards
Plan de l’exposition 13
Publication 14
Autour de l’exposition 15
Activités pédagogiques 16
Les jeux sur bnf.fr 17
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 2
Jeux de princes, jeux de vilainsBiribi ou brelan ; brusquembille ou cavagnole ; chouette et comète, dames à la polonaise, dés, échecs, tarot… Connus ou oubliés, les jeux qui ont distrait nos ancêtres ont une histoire, où s’opposent le divertissement et la vertu, la liberté et la règle, la vie collective et l’expression individuelle. L’exposition offre un parcours à travers le monde ludique et la société qui l’abrita, du Moyen Âge à la Révolution française, avec plus de deux cents pièces présentées à la Bibliothèque de l’Arsenal.
Pour Bruno Racine, président de la BnF, « cette exposition dévoile une part méconnue des collections de la Bibliothèque. Elle témoigne aussi d’une belle fidélité au projet du fondateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, le Marquis de Paulmy, qui œuvra toute sa vie à conserver des ouvrages et des objets liés aux arts mineurs comme la cuisine ou les jeux ».
Organisée selon un parcours chronologique, l’exposition débutera par le Moyen Âge. Dès cette époque, les références emblématiques du jeu apparaissent à travers un ensemble de manuscrits enluminés qui seront exposés, parmi lesquels les échecs moralisés de Jacques de Cessoles, traité dont la Bibliothèque de l’Arsenal possède trois exemplaires enluminés sur vélin, mais aussi le Decameron et Renaud de Montauban. Les pièces des jeux eux-mêmes seront évoquées par des objets issus des fouilles archéologiques ou des collections princières : dés en os, pièces d’échecs et jeux de tables (ancêtres du trictrac), précieux échiquiers tel celui réalisé en émail par Léonard Limosin, valve de miroir en ivoire représentant une partie d’échecs entre un jeune homme et une jeune fille, où se lit l’ambiguïté amoureuse attachée à l’univers des échecs.De beaux jeux de cartes (piquet dit de Charles VII, jeu au portrait de Paris dit Hector de Trois, tarot de Jean Noblet), issus des collections de la BnF, illustrent la diffusion rapide du jeu de cartes apparu en France au milieu du XIVe siècle. Un matériel ludique (boîtes à trictrac, boîtes à jetons de piquet, jeu de la chouette en ébène et ivoire, tables à jeu et bourses de jeu ayant appartenu à la famille royale…) évoque l’intérêt porté au jeu dans la société aristocratique et à la Cour du Roi.
Essentiellement consacrée aux jeux de réflexion, de stratégie et de hasard, l’exposition fait aussi la part belle à la divination et ses détours ainsi qu’à l’univers de la triche, avec ses gains, ses risques et ses plaisirs. Une partie sera consacrée au portrait des joueurs, à la Cour, à la taverne ou dans les salons, les « pontes » enragés, repentis ou délicats, sombres ou joyeux. Ils sont au centre de l’action et partagent les gains du tripot avec le tenancier, le banquier et tout un monde de gagne-petit qui gravite autour de la société ludique. Des documents issus des archives de la Bastille ainsi que l’Histoire de ma vie de Casanova évoqueront les tricheurs et leurs ruses. Les manuels de jeu seront également présentés, complétés par les ouvrages moraux, les caricatures et les traités mathématiques qui, tels celui de Montmort, prennent les jeux comme modèles du hasard universel.Quant aux divertissements à finalité pédagogique, ils sont des jalons essentiels pour comprendre le monde de l’enfance et des apprentissages. Leur usage a longtemps été contesté, et ils ont dû souvent justifier le rôle essentiel qui leur revient, notamment dans l’éducation des enfants. Les jeux de cartes pour apprendre à lire, les jeux de l’oie qui guident l’apprenti et bientôt les puzzles géographiques, tous ces jeux qui promettent d’apprendre en s’amusant se sont peu à peu imposés au cœur de l’espace familial.
3Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
Jeux de princes, jeux de vilains_______________________Dates 17 mars - 21 juin 2009
_______________________Lieu Bibliothèque nationale de France - Bibliothèque de l’Arsenal 1, rue de Sully - Paris 4e
Métro : Sully-Morland - Bus : 67, 86, 87
_______________________Horaires Mardi > dimanche, 12h > 19h - Fermé lundi et jours fériés Entrée : 7€ - TR : 5€
Entrée gratuite pour les moins de 18 ans
_______________________Commissariat Ève Netchine, conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal
_______________________Coordination Maud Calmé, service des expositions, BnF
_______________________Scénographie Cyril Chantereau Graphisme Sylvie Astié
_______________________Publication Jeux de princes, jeux de vilains Coédition BnF / Seuil Catalogue de l’exposition sous la direction d’Eve Netchine Broché, 20 x 30 cm - 180 pages, 140 illustrations 39€
Contact presse Seuil Marie-Claire Chalvet 01 40 46 50 91 - [email protected]_______________________Visites guidées Pour les groupes : informations et réservation obligatoire même pour les visites individuelles au 01 53 79 39 39_______________________Renseignements 01 53 79 39 39 ou bnf.fr
_______________________Contacts presse Claudine Hermabessière, chef du service de presse 01 53 79 41 18 - [email protected]
Jean-Noël Orengo, chargé de communication presse 01 53 79 41 14 - [email protected]
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 4
Présentation
5
Depuis les premières listes de jeux jusqu’aux récits où Casanova tente de « corriger la fortune », conservé parmi les trésors des princes ou mis au jour par les fouilles archéologiques, un précieux matériel ludique nous est parvenu, accompagné des recueils de règles, des traités des spécialistes, des discours des moralistes, qui les éclairent. Héritière des encyclopédiques collections du marquis de Paulmy qui avait conçu le projet d’une Histoire de la vie privée où les divertissements des français avaient leur place, l’exposition propose un parcours à travers l’histoire des jeux et des joueurs, des règles et des regards, du Moyen Âge à la veille de la Révolution française. La scénographie s’inspire de l’ambiance des salons où les jeux tenaient une large place.
Les jeux ont une histoire
Le jeu est-il source de bonheur ? Telle est la question que pose Aristote et qui traverse l’histoire des jeux. Car depuis l’Antiquité, le jeu fait débat : Aristote le condamne tout en lui reconnaissant le mérite de distraire les hommes alors que Pascal fonde sur un pari la question de l’existence de Dieu et Schiller, au début du XIXe siècle, considère que « l’homme n’est tout à fait homme que là où il joue ». Pendant que les philosophes débattent, les hommes jouent, bien sûr. Qui sont les joueurs et à quoi jouent-ils ? D’où viennent leurs jeux ? Voici certaines des questions qui se posent à l’historien qui, du Moyen Âge à la Révolution française, explore le paysage ludique.
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
Le Royaume des jeux,
Géographie galante
XVIIe siècle - gravure©BnF / dépt des Estampes et de la photographie
6Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
La question des origines est très présente dans l’abondante littérature ludique : les jeux viennent d’ailleurs. Les jeux sont d’ailleurs. Même quand leur origine locale semble avérée, récits mythologiques et sources littéraires s’accordent sur leur provenance lointaine. De l’Orient mystérieux, d’Italie ou d’Espagne, les jeux ont voyagé pour parvenir jusqu’à nous. Le paysage ludique médiéval montre des dés, jeu hérité, des échecs, jeu importé, sans oublier les cartes, grande nouveauté de la seconde moitié du XIVe siècle mais aussi une multitude de jeux aujourd’hui oubliés. Souvent richement enluminés, les chansons de gestes, recueils de parties d’échecs et autres traités montrent les théoriciens en pleine réflexion et les joueurs en action.
Moyen Âge : le jeu, activité maudite ou image de la société idéale
Dés retrouvés en fouille, précieuses boîtes à jeux conservées dans les collections princières, traités, procès et œuvres littéraires disent l’espace occupé par les jeux dans le monde médiéval. Les représentations qui identifient tous les jeux aux seuls jeux de hasard, et associent cette humaine activité à l’image du péché et de la chute de l’homme se maintiennent longtemps. Cependant des conceptions plus nuancées se font jour.
François DesmoulinsDialogue à deux personnages,Manuscrit - 1505©BnF / dépt des Manuscrits
Cavalier - Pièce de jeu d’échecsIXe-Xe siècleParis, Musée national du Moyen - Âge©RMN
Joueurs d’échecsVitrail en grisaillevers 1440-1450©RMN
7Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
Si dés et autres jeux de hasard sont stigmatisés, les échecs, distraction favorite des princes, bénéficient d’une image favorable : métaphore directe de la guerre également évocatrice de la démarche amoureuse, figuration de la hiérarchie et de l’ordre social. L’inventivité médiévale est grande en matière de jeux. Certains connaissent une existence éphémère, tel ce jeu permettant aux clercs, grâce au sort, de gagner des vertus…
D’autres jeux, telles les cartes, sans doute apparues au XIVe siècle dans le sud de l’Europe, se répandent ensuite rapidement dans le monde occidental.
Renaud de Montauban
Manuscrit/ Enluminurevers les années 1460-1470© BnF / Arsenal
BoccaceDecameron
Manuscrit / EnluminureXVe siècle© BnF / Arsenal
Jacques de CessolesLivre de la moralité des nobles hommes et du
peuple sur le gieu des eschez, translaté du latin
en françois par frère Jehan de Vigany, hospitalier
de l’ordre du Haut-Pas
Manuscrit / Enluminure Paris - XVe siècle©BnF / Arsenal
8Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
Temps nouveaux, jeux nouveaux
Sans que s’effacent les jeux traditionnels, on voit fleurir en France une multitude de jeux nouveaux, souvent venus d’Italie ou d’Espagne.
Les cartes à jouer apparues au milieu du XIVe siècle, connaissent une diffusion rapide : à partir de 1400, du prince au laboureur, une grande partie de l’Europe est conquise. Démultipliant les possibilités combinatoires (valeur, couleur) et faisant naître une nouvelle civilité grâce aux alliances entre joueurs partenaires, l’introduction des cartes modifie profondément le paysage ludique.
Un peu plus tard apparaît la loterie, jeu d’argent où l’on parie sur la sortie d’un numéro tiré au sort. C’est sous Louis XIV que se multiplient les loteries royales sous l’œil méfiant des parlements. Quant au jeu de l’oie, jeu de hasard prétendument venu des Grecs, il connaît un grand succès et plait fort au jeune Louis XIII.
Piquet dit de Charles VIIEstampe - Début du XVIe siècle
© BnF / dépt Estampes et photographie
Nicolas ChenevetJeu de piquet au portrait de Bourgogne et son
enveloppe
Dijon - vers 1745
© BnF / dépt Estampes et photographie
Ballet des fées des forests de Saint-Germain
Jeu du renard et des poulesDessin à la plume, aquarelle et gouache - 1625© BnF / dépt Estampes et photographie
Ballet des fées des forests de Saint-Germain
Récit du jeuDessin à la plume, aquarelle et gouache - 1625© BnF / dépt Estampes et photographie
L’Egide de Pallas, ou théorie et pratique du jeu
de dames
Page de titreParis - 1727©BnF / Arsenal
9Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
Les jeux anciens connaissent pour leur part un grand renouvellement : aux échecs, on parle de révolution, lorsque les parties deviennent plus rapides, la reine se déplaçant désormais dans toutes les directions… tandis que le jeu de dames, apparu vers 1500, abandonne l’échiquier pour un tablier de cent cases. Quant au trictrac, jeu complexe hérité des tables médiévales, il se hisse au premier rang des loisirs sédentaires de l’élite française aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Tous ces jeux bénéficient d’un important accompagnement de textes imprimés, qui ajoute à leur prestige. Règles et ouvrages de stratégie comptent de nombreuses éditions, traductions, contrefaçons. À partir de 1654, la Maison académique, puis l’Académie universelle des jeux au XVIIIe siècle, rassemblent les règles des différents jeux à la mode en un ensemble aux contours mouvants.
Court de GébelinDissertation sur le Tarot
Le Monde primitif Paris - 1781
© BnF / Arsenal
La plus nouvelle académie universelle des jeux
Gravure - Leyde - 1721© BnF / Arsenal
Bernard-Laurent SoumilleLe Grand trictrac, ou méthode facile pour
apprendre sans maître
Gravure - Avignon - 1738© BnF / Arsenal
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 10
Apprendre en jouant
Peut-on apprendre par le jeu ? Depuis l’Antiquité, les philosophes débattent de cette question. Montaigne voit dans le jeu l’activité la plus sérieuse de l’enfant et Locke préconise des méthodes ludiques d’apprentissage tandis que Jean-Jacques Rousseau émet à cet égard de vives critiques, estimant qu’on ne peut apprendre sans peine.
Parallèlement, l’éducation des enfants de l’aristocratie voit éclore des jeux pédagogiques dans tous les domaines de la connaissance, et en France, depuis la minorité de Louis XIV, chaque enfance royale suscite une floraison de traités et de jeux. Les collèges jésuites mettent également en œuvre ces méthodes nouvelles fondées sur le principe de la leçon par l’exemple, et celui de la mémorisation par l’association de l’image et du texte. Des jeux de cartes, puis des jeux de parcours, jeux de l’oie essentiellement, et enfin des puzzles promettent aux jeunes élèves un apprentissage de la lecture et de la langue latine, de l’histoire et de la géographie, du blason ou de l’art de la guerre sinon sans peine, du moins sans ennui.
Logica memorativa
Thomas MurnerBruxelles - 1509© BnF / Arsenal
Jeu de l’oye renouvelé des grecs, chez Bonneville
deuxième moitié du XVIIe siècle© BnF / dépt Estampes et photographie
Louis DumasLa bibliothèque des Enfants ou les premiers éléments des lettres
1732 - 1733© BnF / Arsenal
Nouveau jeu des modes françaises
Eau-forte coloriéeRobert Sayer - Londres - 1778©BnF / Arsenal
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 11
Jeux à la cour et au tripot
À Versailles et à Marly, à Saint-Cloud, à Issy, à Meudon ou à Sceaux, innombrables sont les témoignages de l’intense activité ludique de la noblesse et de celle de la famille royale. Les jeux « sages », le trictrac ou le piquet y voisinent avec des jeux moins innocents : Louis XIV, trois fois par semaine, ouvrait ses appartements au jeu. Il paya les dettes de jeu de Monseigneur (son fils), celles du duc de Bourgogne (son petit-fils), de Madame la Duchesse et même celles de Madame de La Chausseraye qui, selon Saint-Simon, joua toute sa vie tant qu’elle put et y perdit des millions.
On jouait gros jeu en effet. Visconti relate comment, au jeu de bassette, « Madame de Montespan, qui était avec le Roi, perdit un soir trois millions, qu’elle recouvra ensuite faisant jouer les courtisans jusqu’au lendemain matin ».
Dans Paris, le Lieutenant Général de Police permettait de donner à jouer dans quelques Académies. Louis XIV, puis le Régent, tolérèrent également le jeu qui se tenait chez quelques princes étrangers tels le celui de Transylvanie et chez quelques grands personnages, dans l’hôtel de Gesvres et celui de Soissons, qui avaient été des hauts lieux de l’agiotage durant l’expérience de Law.
Les archives de la Bastille montrent abondamment que la police dut contrôler, réprimer ou tolérer suivant les périodes, de très nombreuses maisons de jeux clandestines. Situées pour la plupart dans le quartier du Palais-Royal et de la rue Saint-Honoré, souvent meublées de quelques chaises et des indispensables tables de jeu recouvertes de tapis vert, ces maisons tenues la plupart du temps par des femmes, veuves ou épouses de militaires, restaient parfois ouvertes toute la nuit. Le monde des joueurs était marqué par une forte diversité sociale. Si les militaires étaient présents en grand nombre, on y rencontrait aussi des membres de l’élite urbaine.
Nicolas GuérardRiche au matin et gueux au soir
Gravure - vers 1703 © BnF / dépt Estampes et photographie
A. TrouvainSeconde Chambre des appartements ...
Gravure coloriée - Vers 1695© BnF / dépt Estampes et photographie
Ruban du «quadrille de la reine»Passementerie de soie - vers 1750© BnF / dépt Estampes et photographie
Nouveau jeu de la chouetteEd. Jean CrépyGravure - Paris - vers 1720-1730© BnF / dépt Estampes et photographie
Des petites loteries à la Loterie royale de France
Simple divertissement de Cour à l’origine, puis expédient financier, enfin administration permanente dont les bénéfices sont réservés aux seules caisses de l’Etat, la Loterie mobilise en quelques dizaines d’années les principales villes du royaume et l’ensemble des couches sociales urbaines.
C’est en 1758 qu’est créée la Loterie de l’École militaire, remplacée en 1776 par la Loterie royale de France, monopole dont le bénéfice représente deux pour cent des revenus de l’État.
Loin de rencontrer l’hostilité de l’Église, la loterie bénéficie de l’attitude bienveillante des casuistes et théologiens qui soulignent les bienfaits du jeu lorsqu’il fonctionne à des fins charitables. Dans son traité du jeu, le juriste Jean Barbeyrac légitime cette nouvelle procédure aléatoire, car dit-il, les parieurs sont tous égaux devant le gain ou la perte : la loterie se réduit à « une espèce d’achat que l’on fait en commun d’une chose, à condition de tirer au sort qui l’aura ».
RegardsCaricatures montrant les princes de l’Europe se partageant le monde à l’occasion d’une partie de cartes, traités de moralistes et récits de joueurs repentis dont certains voient dans le jeu un danger majeur pour le joueur comme pour la société, tandis que d’autres distinguent le jeu, saine distraction, de ses excès, travaux où le jeu comme modèle du hasard universel est le terreau de la mise au point de la théorie des probabilités… Les discours tenus autour des jeux n’évoquent-ils pas, par leur diversité, le paradoxe de cette activité, tout à la fois règle et liberté, perdition des familles et ingéniosité humaine !
Le Biribi ou la belle
série «Les délassements au Palais Royal»Gravure - Fin XVIIIe/ début XIXe siècle© BnF / dépt Estampes et photographie
Loterie de Saint Roch
Gravure - 1706© BnF / dépt Estampes et photographie
Essay d’analyse sur les jeux de hasard
Pierre-Rémond de Monmortgravure de Sébastien MercierParis - 1708 © BnF / Arsenal
Le Curieux almanach pour
l’an de grâce 1678
Angelo CassataRouen - 1677© BnF / Arsenal
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 12
Plan de l’exposition
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 13
Publication
Modestes dés en os tirés des fouilles archéologiques, jeux de quadrille incrustés de nacre, bourses de jeu aux armes de membres de la famille royale, tables avec damiers d’ébène et d’ivoire, jeux de l’oie pour enseigner l’héraldique aux enfants : nombreux sont les objets humbles ou précieux parvenus jusqu’à nous, qui, du Moyen Âge à la Révolution française, évoquent cette universelle activité de l’homme et ses paradoxes, entre règle et liberté, la perdition des familles et l’ingéniosité humaine.
Le catalogue de l’exposition retrace les étapes d’une histoire des jeux du Moyen Âge à la Révolution française, qui de la sphère privée à celle de la rue et de l’espace public, a occupé dans la vie des hommes une place non pas immuable mais essentielle.Rédigé par une équipe de spécialistes, ce livre associe les compétences d’un médiéviste, Jean-Michel Mehl, d’un spécialiste de l’histoire des jeux de cartes, Thierry Depaulis, d’un historien et bibliographe des livres de jeu, Manfred Zollinger, d’un historien de la société française au XVIIIe siècle, Francis Freundlich, et enfin d’un spécialiste de la symbolique des jeux occidentaux et orientaux, Jean-Marie Lhôte, sous la direction scientifique d’Ève Netchine, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France.
L’ouvrage comprend les contributions suivantes :
Introduction par Ève Netchine Les jeux au Moyen Âge par Jean-Michel MehlTemps nouveaux, jeux nouveaux (XVIe - XVIIe siècle) par Thierry DepaulisHomo ludens, homo legens par Manfred ZollingerJeux d’argent, pouvoirs et société au temps des Lumières par Francis FreundlichSur les rives du jeu par Jean-Marie Lhôte
Jeux de princes, jeux de vilainsCoédition BnF / Seuil
Sous la direction d’Ève Netchine
180 pages - 140 illustrationsBroché - 20 x 30 cm
39€
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 14
Autour de l’exposition
Le goût des jeuxJournée d’étude organisée par Ève Netchine, BnF
Mardi 28 avril 2009 9h30 >18h30
Site François-Mitterrand - Hall est - Petit auditorium Quai François-Mauriac - Paris 13e
La prégnance des activités ludiques, sous toutes leurs formes, est une donnée majeure des pratiques sociales et culturelles, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. C’est pourquoi elle réclame de la part des chercheurs une approche transversale et pluridisciplinaire : sociologues et historiens, psychologues, économistes et praticiens du droit, confrontent leurs recherches, afin de mieux cerner l’attitude et les réseaux de joueurs, les stratégies économiques des États, et enfin les éléments de rupture et de continuité relatifs à la législation et aux discours.
Avec Thierry Depaulis, Francis Freundlich, Florent Gorges, Jean- Marie Lhôte, Jean-Michel Mehl, Gherardo Ortalli, Marc Valleur, Catherine Watine, Manfred Zollinger, et, sous réserve, Alain Cotta et Colas Duflo.
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 15
Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains 16
Activités pédagogiques
Accompagnement pédagogique
visites guidées pour les classes (primaire, collège, lycée) les mardis et jeudis hors vacances scolaires de 14h à 15h30tarif : 46€
Visites pour les classes accompagnées de leurs enseignants du mardi au vendredi entre 12h et 19h dans la limite des places disponibles.entrée gratuite
visites guidées pour les enseignants tous les mercredis à 14h30 hors vacances scolairesentrée gratuite
Réservation obligatoire au 01 53 79 49 49
Parcours pour les enfants dans l’exposition
À partir d’une dizaine de documents significatifs, un parcours pour les enfants interroge les pièges et les sortilèges du jeu tout autant que ses vertus didactiques ou initiatiques...- Un document à l’usage des enfants sera disponible à l’entrée- Une fiche pédagogique sera également à la disposition des enseignants sur place ou sur simple demande à l’adresse : [email protected]
Les jeux sur bnf.fr
17Exposition / Jeux de princes, jeux de vilains
L’exposition virtuelle présente la face condamnée du jeu, ses capacités de divertissement et de plaisirs et, finalement, son triomphe dans la société ludique.
Le dossier détaille l’évolution des jeux, des pratiques et des règles, à travers l’histoire, de l’époque médiévale aux temps modernes.
Une visite guidée par la commissaire de l’exposition est proposée en téléchargement. Le public retrouvera une numérotation des pièces dans l’exposition, correspondant à la succession des commentaires sonores téléchargés sur son MP3. Sur le site, ces commentaires peuvent s’écouter tout en explorant à la loupe les œuvres exposées.
Trois gros plans proposent des développements sur : – le jeu d’échecs : au cours de sa longue histoire, le jeu d’échecs n’a cessé d’évoluer selon les cultures qui l’ont adopté. L’échiquier apparaît comme le théâtre du monde. Au-delà du jeu, les échecs nous éclairent sur l’organisation sociale d’une époque.– le jeu de l’oie : apparu à la Renaissance, le jeu de l’oie résume des connaissances en un parcours initiatique semé d’obstacles. Avec ses cases illustrées de vignettes, il devient le support de messages idéologiques et pédagogiques.– le tarot : jeu de cartes auxquelles sont ajoutés 21 atouts et un fou, les tarots mettent l’allégorie à l’honneur. Ses images divisées en série reflètent le monde et la société. Un symbolisme qui se prête à de nombreuses pratiques divinatoires.
Une ludothèque rassemble tous les jeux et pistes pédagogiques ludiques proposés par la BnF depuis une dizaine d’années à l’occasion d’expositions virtuelles.
Un cabinet de lecture explore le thème des jeux dans la littérature, à travers des extraits de Ovide, Tacite, Pétrone, Rutebeuf, Froissart, Villon, Rabelais, Érasme, Pascal, La Bruyère, Montesquieu, Casanova, Baudelaire, Tolstoï, Dostoïevski, Lewis Carrol, Zweig, Nabokov, Perec…
Ressources pédagogiques : fiches pédagogiques, parcours enfant, visite guidée pour les plus jeunes sont téléchargeables sur le site.
expositions.bnf.fr/jeux/