janvier 2010

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D es lunettes pour observer à travers les vêtements. Qui n’y a pas rêvé un jour ou l’autre? Nous y sommes presque, car dernièrement Ottawa a muni plusieurs aéroports de scanneurs corporels pour renforcer la sécu-

rité. La technologie progresse rapidement. La décennie 90 a branché la plupart des foyers à Internet, alors que les années 2000 ont doté la plupart des jeunes d’un cellulaire. D’ailleurs, ce dernier a grandement évolué au courant des dernières années. L’année 2008 a sans aucun doute été celle du téléphone intelligent (tel le iPhone), alors que 2009 aura été celle des services mobiles qui accompagnent ce-lui-ci. Plus de 115 000 applications sont offertes à ce jour par téléchargement. Ce n’est donc plus un simple téléphone cellulaire, mais bien un microordinateur por-tatif avec lequel nous pouvons pratiquement tout réaliser (GPS, caméra numéri-que, livre numérique, web, etc.). Par ailleurs, un dispositif pourra bientôt être ajouté dans les BlackBerry qui nous permettra de régler nos achats, telle une carte de crédit. Cette option sera offerte aux clients BMO Mastercard chez les marchands qui détiennent le système PayPass. Nous pourrions croire que le Canada est avant-gardiste avec ce type de technologie, cependant le SMS est la méthode de paiement la plus populaire en Asie. Il est intrigant de savoir ce qui apparaîtra prochainement sur le marché canadien. Pour renchérir sur les cellulaires, il ne serait pas étonnant que les compagnies pro-posent des téléphones portables fabriqués de manière écologique et entièrement recyclables. Les consommateurs sont de plus en plus conscientisés à l’environne-ment et achètent dorénavant en fonction de cette optique. Les entreprises savent certainement en tirer profit. Dans un autre ordre d’idée, le magasinage en ligne n’est rien de nouveau. Toute-fois, que pensez-vous de magasiner dans les rangées d’une boutique virtuelle et d’y croiser des individus sur votre passage? On pourrait croire que c’est de la science-fiction. Pourtant, cela existe pratiquement : les jeux vidéos le démontrent bien sur Internet. Tout d’abord, il faudrait se créer un personnage à partir d’une photo. Puis, au lieu de nous promener à la recherche d’un ennemi, nous pourrions nous balader dans les allées afin de trouver le produit désiré. Enfin, plutôt que d’attaquer, il ne resterait plus qu’à acheter et le tour est joué! Durant notre cyber-magasinage, nous pourrions même clavarder avec les personnes rencontrées. Bien souvent, l’utilisation de ces technologies est plus intéressante que d’écouter le professeur en classe ou encore d’étudier. Cependant, d'après le docteur Brent Coker, les loisirs sur le Web haussent la productivité au travail. Il admet que, dans une mesure raisonnable, les activités reliées à Internet augmentent la concentra-tion. Selon ce chercheur de l’Université de Melbourne, si nous consacrons moins de 20 % de notre temps au net ludique, notre productivité accroît de 9 %. C’est tout de même crédible, car notre attention est à son meilleur dans les 20 premiè-res minutes d’un cours ou après une pause de 10 minutes. Le Web permet donc de s’évader afin de restaurer notre concentration. Par contre, gare à la dépen-dance! Enfin, si toutes les technologies évoluent à ce rythme effréné, peut-être contrôle-rons-nous bientôt les opérations d’une entreprise agricole à partir d’un téléphone portable, comme dans le jeu FarmVille!

Mot de l’Agral PAR GUILLAUME DORÉ, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGRAL

DIRECTION

Sommaire Édition janvier 2010

Mot de l’Agral

Mot du doyen

Le secret professionnel de l’agronome

Écoterrorisme

SAAC

Mot de la présidence de la SAAC

La ferme de la SAAC

La thématique

La SAAC prend le virage vert!

Viticulture

Kiosque Culture en serre :

une oasis en plein hiver!

La qualité : Un défi quotidien en aviculture

Délice Boréal : la qualité tout près de chez

vous

Pop-corn et insectes prédateurs : un cock-

tail épatant pour le contrôle de la bibitte

à patate!

Petits fruits du Québec

Oiseaux sauvages

Sherbroue, BrasSTA, Polybroue,

Microbroue

Kiosque des bovins laitiers

L’agriculture en harmonie avec la nature

La conservation des fines herbes

pour les nuls

À cheval sur la qualité!

La chèvre : sociable et polyvalente!

La gastronomie moléculaire, un mariage

entre art et science

De la qualité, sur le champ!

Du mouton? … Pourquoi pas!

Apprendre à déguster, à petits pas

Ils sont petits, se reproduisent rapidement

et vont conquérir… votre estomac

Engrais vert, une pratique de plus en plus

moderne

Le Club d’expertise de l’Université Laval

Les velours du Québec

L’acériculture biologique

La route du miel, de la fleur à la table

Allégations alimentaires :

sources élevées de vérité?

Chronique hockey

Le courrier de la Rousse

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L ’être humain est une curieuse bestiole (certains plus que d’autres !). Comme espèce, nous ne sommes pas à l’abri de la grande loi de l’évolution, « la survie du plus fort »,

et nous la poussons même parfois à l’extrême. Pensons à la course aux armements, à l’exploitation de l’Homme par l’Homme, aux abus de pouvoir et autres. Il ne se passe pas une journée sans que les médias ne nous le rappellent. Pourtant, l’être humain se permet aussi de déroger à cette règle. Heureuse-ment, les concepts d’entraide, de collaboration et de partage, moins usités dans le monde animal, font aussi partie de notre quotidien. Il ne serait pas trop difficile de défendre l’hypothèse qu’une bonne partie du succès des êtres humains, comme es-pèce animale, tient en grande partie à cet esprit de collaboration. Il permet de mettre en commun les efforts et d’en arriver à des accomplissements qui dépassent, souvent grandement, la somme des efforts individuels.

La SAAC est un bel exemple de résultats toujours aussi excep-tionnels obtenus par une équipe d’étudiantes et d’étudiants qui mettent en commun leurs com-pétences et leurs talents pour présenter au grand public un Salon fort apprécié. Depuis main-

tenant 35 ans, la SAAC a su se garder jeune et s’adapter aux préoccupations sociales en constante évolution. Le slogan de l’édition 2010, La qualité bien apprêtée, rejoint une préoccu-pation actuelle de la population face aux nombreuses probléma-tiques du monde de l’agroalimentaire. Pensons notamment aux diverses contaminations alimentaires (listériose et autres) ou à la provenance questionnable de certains aliments (cornichons d’Inde ou de Chine où les contrôles de production sont moins sévères qu’au Canada), qui inquiètent à tort ou à raison. La qua-lité bien apprêtée tombe donc à point et s’applique aussi bien à l’ensemble des secteurs présentés lors du Salon de la SAAC, qu’au travail des étudiantes et étudiants impliqués dans la SAAC. Pour la plupart des gens, le concept de qualité réfère d’abord et avant tout aux produits consommés. Curieusement, nous avons la chance de pouvoir consommer des produits alimentaires d’une qualité parmi les meilleures de toute l’histoire de l’humani-té. Toutefois, le consommateur se retrouve de plus en plus loin de la production et de la transformation, ce qui induit un senti-ment d’incompétence par rapport à ce qui se retrouve dans l’as-siette. De plus, on se fait constamment bombarder d’informa-

tions aussi diverses que contradictoires par rapport à la nourri-ture et aux modes de production, transformation et distribution. Malgré les avancements scientifiques majeurs dans les domaines d’expertise de la FSAA, les marchands d’élixirs et de potions magiques sont encore nombreux et leur discours s’est affiné. Une tribune comme le Salon de la SAAC permet aux futurs professionnels de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la nutri-tion et de la consommation d’offrir un certain éclairage à la po-pulation sur la qualité de ce qu’elle consomme. Les étudiantes et étudiants peuvent pratiquer et bonifier leurs compétences de communicateurs, qui leur seront immensément utiles pour leurs futures carrières. En termes d’apprentissage, une autre retombée importante de cet exercice, autant pour ceux qui reçoivent que pour ceux qui donnent les informations, sera de réaliser qu’il n’existe pas de réponses simples à des problèmes complexes et que les divers tons de gris font beaucoup plus souvent partie du paysage que le blanc ou le noir. La « qualité » n’est pas un apanage des produits et ce concept englobe beaucoup d’autres aspects. Entre autres, la qualité s’ap-plique aussi aux procédés et façons de faire : une pomme d’ex-cellente qualité nutritionnelle pourrait être produite sans respec-ter l’environnement, par exemple. Ce sont donc les efforts cons-tants de tous les intervenants de l’agriculture, l’agroalimentaire, la nutrition et la consommation, qui assurent un accès à des produits de haute qualité. Comme professionnels du milieu, nous devons continuer à maintenir les conditions gagnantes pour que cette qualité soit toujours au rendez-vous selon tous ses aspects. La qualité à la SAAC, se concrétise enfin dans le travail étudiant. Plus d’une centaine de personnes œuvrent bénévo-lement pour présenter un « spectacle » réglé au quart de tour. Je fais toujours au moins deux visites de la SAAC cha-que année et j’ai grand plaisir à voir les frimousses des plus jeu-nes qui s’émerveillent devant les animaux, les fleurs et les légu-mes que l’on retrouve à l’intérieur, en plein mois de janvier. C’est tout aussi agréable d’entendre les gens de tous âges s’en-quérir sur les pratiques d’élevage, les soins aux fleurs annuelles, la meilleure façon d’utiliser sa carte de crédit, les aliments santé, et j’en passe. Mais je me réjouis encore plus de constater que les exposants, qui s’affairent à répondre avec assurance et diligence, montrent un grand sourire de satisfaction face au travail accom-pli. Un gros bravo à tous les participants de la SAAC et au co-mité organisateur pour savoir toujours bien apprêter un Salon de grande qualité.

Mot du doyen PAR JEAN-PAUL LAFOREST, DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION DE LA FSAA

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6 | Le journal l’Agral

Le secret professionnel de l’agronome PAR ME FRANÇOIS-XAVIER ROBERT, CONSEILLER JURIDIQUE DE L’ORDRE DES AGRONOMES DU QUÉBEC

ORDRE PROFESSIONNEL

(Le présent article ne constitue pas un avis juridique.) Au Québec, tous les membres d’une profession régie par un ordre professionnel sont tenus de respecter le secret profession-nel. Le droit au secret professionnel est même protégé par l’arti-cle 9 de la Charte des droits et libertés de la personne1 qui se lit ainsi :

« Chacun a droit au respect du secret professionnel. Toute personne tenue par la loi au secret profes-sionnel et tout prêtre ou autre ministre du culte ne peuvent, même en justice, divulguer les renseigne-ments confidentiels qui leur ont été révélés en rai-son de leur état ou profession, à moins qu’ils n’y soient autorisés par celui qui leur a fait ces confi-dences ou par une disposition expresse de la loi. Le tribunal doit, d’office, assurer le respect du se-cret professionnel. »

Lorsqu’une personne devient agronome, elle doit faire le ser-ment qu’elle respectera ses devoirs envers le client, ce qui inclut de respecter le secret professionnel. Nous tenterons de faire un rapide tour d’horizon sur la notion du secret professionnel de l’agronome, notamment en décrivant ce qui en fait l’objet et dans quelles circonstances il peut être levé.

Le fondement du secret professionnel Le but du secret professionnel est d’instaurer et de maintenir une relation de confiance entre l’agronome et le client et ainsi assurer une communication complète et franche entre ces der-niers. En effet, si l’agronome était libre d’aller dire à tout le monde ce qu’un client lui a confié, il est douteux que ce dernier lui ferait part de toutes les informations nécessaires à la réalisa-tion adéquate de l’acte agronomique. De même, il s’agit d’une garantie que la vie privée du client ne sera pas étalée au grand jour.

Étendu du secret professionnel Le secret professionnel de l’agronome vise à assurer la confiden-tialité de deux éléments importants :

-les informations recueillies ou fournies dans le cadre d’une relation professionnelle entre l’agronome et son client;

-les avis ou les recommandations fournis par l’agronome au

client, qu’ils soient verbaux ou écrits.

Dans certains cas, cela peut inclure le nom du client, si ce der-nier demande que son identité reste confidentielle ou que la nature de la prestation de services professionnels l’exige. Même lorsqu’un confrère lui demande des informations sur un client, l’agronome ne doit pas contrevenir à son devoir de confidentia-lité, sauf si les deux agronomes travaillent ensemble pour la réalisation de l’acte agronomique. Il convient de rappeler ici que le client n’est pas nécessairement la personne qui paie pour les services, mais celle à qui ces der-niers sont fournis. Le secret professionnel survit après la fin de la relation profes-sionnelle et même après le décès du client.

Cas où le secret professionnel peut être levé

Dans certains cas, le secret professionnel peut être levé en tout ou en partie, que ce soit avec ou sans l’accord du client. D’ail-leurs, l’article 35 du Code de déontologie des agronomes 2 indique ce qui suit : « l'agronome ne peut être relevé du secret profession-nel qu'avec l'autorisation de son client ou lorsque la loi l'or-donne ». Voici quatre cas où l’agronome peut être relevé de son secret professionnel :

-lorsque le client y renonce, implicitement ou explicitement, dans quel cas l’agronome doit s’assurer que le client comprenne les conséquences de cette renonciation;

-lorsqu’une des personnes mentionnées à l’article 192 du

Code des professions 3 demande de prendre connaissance du dossier d’un client de l’agronome et exige que l’a-gronome lui fournisse tous les renseignements deman-dés, l’agronome doit faire suite à cette demande;

-lorsque l’agronome a un motif raisonnable de croire qu’il

existe un danger imminent de mort ou de blessures graves pour une personne ou un groupe de personnes identifiable, il peut communiquer à ces personnes, leur représentant ou une autre personne susceptible de

(Suite page 7)

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prévenir l’acte de violence un renseignement protégé par le secret professionnel 4;

-lorsque la communication entre un professionnel et son

client sert sciemment à un dessein criminel. En d’au-tres mots, si la recommandation recherchée par le client ne sert qu’à faciliter la perpétration d’un acte criminel, le privilège du secret professionnel pourra être levé.

Conclusion

Le secret professionnel est un droit fondamental qui appartient au client et non à l’agronome. Il est à peu près absolu, bien qu’il existe certaines exceptions qui vont dans le sens de l’intérêt pu-blic. Dans notre société où la vie privée est de moins en moins pri-vée, le secret professionnel constitue une solide garantie que donne l’agronome à son client qu’il peut faire affaires avec lui en toute confiance. 1 L.R.Q., c. C-12. 2 R.R.Q., c. A-12, r. 4.1 3 L.R.Q., c. C-26. Ceci inclut notamment le comité d’inspection

professionnelle, le syndic, le comité de révision, le conseil de discipline et le Tribunal des professions.

4 Art. 35.1 du Code de déontologie des agronomes.

(Suite de la page 6) L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation ainsi que de la

Faculté de foresterie, géographie et de géomatique

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture,

Québec (Qc), G1V 0A6

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : Guillaume Doré Rédacteur en chef : François Gervais

Secrétaire : Véronique Leclerc Chef de pupitre : Francisca Müller

Responsable de la mise en page : Jean-François Ouimet Directeur de production : Samuel Simard

ORDRE PROFESSIONNEL

100%

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8 | Le journal l’Agral

L es trois hommes avachis sur le divan notèrent presque par erreur que l’émission était terminée, buvant leur bière amoureusement, dégustant à chaque instant les

charmes gastronomiques de ce délicieux nectar, jasant de tout et de rien au moindre prétexte et peu soucieux de ne point saisir complètement toutes les nuances des réponses lancées par les invités : ils ne portaient pas, pour ainsi dire, le moindre intérêt à la projection. Mais cette transmission qui tirait sa révérence déplaisait aux colocataires, car aucune excuse ne pouvait encore tenir qui pourrait retarder l’attaque de la corvée qu’ils ne pouvaient plus, non plus, retarder. S’étirant, baillant, atteints d’aérophagie, se grat-tant, ils se levèrent tant bien que mal, cherchant encore inutilement une raison de retarder l’é-chéance, buvant un verre d’eau, relavant la table, maugréant, rangeant quelques objets insolites traînant dans la cuisine – des haltè-res et une paire de raquettes –, ils en sorti-rent tout de même et une fois dans le couloir ils s’habillèrent pour survivre aux tempéra-tures extrêmes qui sévissaient rageusement à l’extérieur. Fins prêts, ils ouvrirent à reculons le placard de l’entrée où, gisant en amas informes et chambranlants, des matières recyclables, gênées de leur nombre proprement scanda-leux, espéraient qu’on s’en débarrasse au plus vite. Divisant pour mieux régner, les trois com-parses répartirent en différents sacs l’ef-froyable quantité de résidus qu’il semblait au premier abord impossible de charroyer. Se chargeant comme des mulets bioniques, ils s’entre-regardèrent maussadement le temps d’un battement d’aile de colibri et sortirent dans le cou-loir, tintinabulant comme l’attelage de rennes du Père Noël, peinant à maintenir leur chargement en place tant la quantité de sacs, tant leur altération et tant leur emmerdement les affec-taient. Avant de pointer leur appendice olfactif dehors, ils prirent le temps d’admirer le paysage somptueux qui se dévoilait devant leurs yeux ébahis et vitreux. Il neigeait comme si le diable s’ingé-niait à enterrer vivante Québec : les voitures stationnées dispa-raissaient sous un véritable glacier de neige compactée, les mas-ses des blocs d’appartements tout près disparaissaient dans le

blizzard et il semblait peu probable que quiconque ait l’idée de sortir par un temps aussi arctique. Et les voilà tout guillerets à se démener dans la neige accumulée, et quand ils ne rencontraient point de neige sous leurs bottes, c’était pour apprécier les délicatesses perverses d’une glace invi-sible. Cheminant malgré ces terribles obstacles, ils franchirent le stationnement de leur modeste immeuble et escaladèrent l’éléva-tion qui les séparait d’un second. Jettant prudemment un œil averti vers une certaine fenêtre enté-

nébrée qui surplombait le stationnement surélevé sur lequel ils se tenaient, l’un d’eux hocha la tête en silence.

Profitant de ce qu’on ne tenterait pas de les en empêcher, ils s’approchèrent péniblement du

conteneur et commencèrent à y vider leurs sacs bombés. Le vent ne croyait pas bon,

depuis le début de ce périple, de faiblir et cette nouvelle tournure d’évènement ne

l’en fit pas démordre : des cyclones char-riaient sur plusieurs mètres les bouteilles de verre non consignées, des bourrasques violentes emportaient les canettes de mé-tal, des rafales leur arrachaient des mains les cartons de lait, des souffles glacés en-traînaient au loin des boîtes de céréales vides, des bouffées violentes batifolaient avec des sacs de plastiques échappés du sac de sacs et dans les rares moments où le

vent ne cinglait pas, une brise douce s’amu-sait à faire virevolter les feuilles de papier.

S’amusant comme des petits enfants à courir de sensestre et de dextre, ils finirent

bientôt en nage à la recherche d’un peu d’air et de répit. L’occasion leur en fut donnée par ailleurs : la Provi-dence, touchée sans doute par leurs vaillants efforts écologiques, leur envoya un jeune homme saoul ramené chez lui par une petite amie compatissante. Descendant de sa monture, il posa ses pieds flageolants sur la glissante surface et s’élança comme il put vers les trois hommes enragés qui pestaient avec entrain contre à peu près tout ce qu’il est imaginable de pester contre. À distance raisonnable, le pico-leur attaqua un dialogue humoristique : - Hey, les gars, avez-vous vu la pancarte que le concierge, hic,

posé…hum… a posé? (Suite page 9)

Écoterrorisme PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RÉDACTEUR EN CHEF DE L’AGRAL

ÉDITORIAL

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Janvier 2010| 9

En entrant dans leur appartement, les nouvelles télévisées clai-ronnaient que Stephen Harper visait un très courageux -3 % par rapport à 1990. - L’ironie, dans tout ça, c’est que c’est nous trois qu’on pourrait

traiter d’écoterroristes.

- Quelle pancarte? répliqua avec colère le plus grand des trois. - Celle-là, héhéhé, comme si quelqu’…burp…comme si quel-

qu’un...hahaha! Et son grand rire s’accompagna de grandes claques sur les cuis-ses et de répétitions d’onomatopées incompréhensibles que sa dulcinée semblait excuser d’un regard et d’un haussement d’é-paule. Elle lui prit la main et le remorqua jusqu’à ce qu’ils dispa-raissent tout deux dans l’entrée de l’immeuble. - « Ce conteneur est réservé à l’usage exclusif des résidents »,

lurent deux compères. Eh bien, tu le savais, toi? interrogèrent-ils de concert.

- Ben, peut-être bien, répondit le troisième. - Et si on se fait prendre? continuèrent-ils en parfaite synchroni-

cité. - Qu’est-ce que vous voulez qu’il fasse? Il va nous renvoyer

chez nous, c’est tout. - Et tu as parlé à notre concierge, finalement? ajoutèrent-ils tou-

jours comme un seul homme, fièrement, d’ailleurs, ils arrimè-rent ensemble leurs petits doigts en riant.

- Sa version à elle, c’est que la ville ne veux pas : trop dangereux de reculer sur Ste-Foy, pour le camion de recyclage… Quand il viendrait vider le bac.

Ils soupirèrent, haussèrent les épaules et se rangèrent à son opi-nion selon quoi ce geste franchement audacieux de recyclage extrême demeurait la meilleure solution.

(Suite de la page 8)

ÉDITORIAL

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10 | Le journal l’Agral

T enez-vous prêts! La semaine folle avant la fin de semaine de la SAAC est sur le point de commencer. Préparez vos marteaux, vos piques, vos pioches ainsi que vos casques

et préparez-vous à venir nous aider! La Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consom-mation se déroulera du 15 au 17 janvier sous le thème des bon-nes pratiques en agroa-limentaire. En effet, la 35e édition de la SAAC 2010 abordera divers aspects tels que l’inno-cuité alimentaire, la consommation locale, les normes environne-mentales, l’élaboration d’un produit et plus encore. Le choix de ce thème par l’équipe fait référence à son omni-présence dans l’actuali-té agroalimentaire au cours des dernières années. Nous n’avons qu’à penser à la crise de la listériose, à la crise de la vache folle ainsi qu’à la contamination des eaux par les algues bleu-vert. Plusieurs sujets ont aussi capté l’attention sur une note beaucoup plus positive, comme par exemple les nombreux ef-forts pour augmenter la qualité des produits, la qualité de l’envi-ronnement dans lequel le produit est élaboré ainsi que la dispo-sition des matières résiduelles après la production. Afin d’illus-trer ces concepts au grand public, la SAAC a choisi le slogan La qualité bien apprêtée. Cette année, à l’occasion du Salon, vous aurez l’occasion d’ad-mirer une grande ferme dans laquelle se sont incrustés divers animaux tous présents dans les élevages de la grande région de Québec. Bien évidemment, vous aurez l’occasion d’admirer des vaches et des cochons, mais aussi des sangliers et un bison. Un grand jardin orné de plantes d’ici et d’ailleurs vous y sera présen-té. De plus, vous pourrez visiter la salle thématique de la SAAC. Vous y trouverez encore cette année une panoplie de kiosques de dégustations, étudiants et commerciaux où vous pourrez apprendre, discuter et déguster. Au fond de la salle thé-matique, l’espace symposium présentera plusieurs conférenciers

qui auront le plaisir de faire découvrir diverses facettes du monde agroalimentaire dans lequel nous vivons. Bien évidem-ment les bonnes pratiques en agroalimentaire seront au cœur des activités du salon, tout au long de la fin de semaine. Cette année, la tête d’affiche de notre programmation est Bernard Landry, ex-Premier ministre du Québec. Nous aurons effective-ment la chance d’entendre sa conférence sur la mondialisation

des marchés agricoles. Bien évidemment, M. Landry aura l’occasion de nous entretenir de sa vision sur le système de gestion de l’offre. Arri-vez tôt, le nombre de places est limité et cette conférence sera certai-nement très courue. Comme on le répète souvent, la réalisation d’un salon d’une telle envergure ne se fait pas toute seule. C’est pour-quoi un grand nombre de bénévole est néces-saire tant pour le mon-tage et le démontage que pendant le salon. Ainsi, nous vous atten-dons en grand nombre dès le début de la se-maine pour nous aider.

Que vous ayez une seule petite heure de disponible ou bien la semaine au complet, il nous fera plaisir de travailler avec vous. Les tâches sont très variées, il y en a donc certainement une dans laquelle vous excellerez. D’ailleurs, il ne faut pas non plus oublier qu’être bénévole à la SAAC est une excellente occasion de faire de nouvelles connaissances, sans parler des multiples occasions d’apprentissage. Sur ce bref portrait de ce que sera la SAAC 2010, toute l’équipe de la SAAC vous souhaite une bonne 35e édition remplie de surprises, de découvertes et de succès.

Mot de la présidence de la SAAC PAR MATHIEU BISSON ET PASCALE BOUDREAU,

PRÉSIDENT ET VICE-PRÉSIDENTE DE LA SAAC 2010

DIRECTION SAAC

MATHIEU BISSON ET PASCALE BOUDREAU, PRÉSIDENT ET VICE-PRÉSIDENTE DE LA SAAC 2010

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O ui, la ferme c’est l’une des deux salles que la SAAC expose tous les ans à ExpoCité aux alentours de la deuxième ou troisième fin de semaine de janvier, mais

ce n’est là que l’aboutissement de plusieurs semaines de travail acharné, accompli par près d’une cinquantaine de bénévoles. La présentation de plusieurs secteurs des productions agricoles québécoises ne peut se faire sans la participation d’étudiants plus que motivés. Oui, nous sommes quatre étudiants à orches-trer le travail, mais nous ne pourrions penser vous présenter la partie ferme sans tous les étudiants qui, chaque année, se gref-fent de leur plein gré au magnifique projet que représente la SAAC. La ferme se divise comme suit : une partie est dédiée au secteur animal et une autre est vouée aux productions végétales. La partie animale est cette année représen-tée par son directeur à la ferme, Rémi Lemay, et son adjointe, Amélie Poliquin, alors qu’au jar-din on retrouve au poste d’ad-jointe, Véronique Leclerc et au poste d’assistante, Geneviève Deniger. Depuis le début de l’au-tomne, nous travaillons ensemble sans relâche et ce, au mieux de notre savoir pour faire en sorte que cette année encore, la SAAC puisse présenter à ses quelques milliers de visiteurs une ferme de qualité qui saura leur plaire. Du côté ferme (animal), les efforts n’ont pas été négligés pour avoir encore une fois une diversité impressionnante d’animaux, tout en présentant des espèces qui n’avaient encore jamais été vues au salon. Fidèles à notre habitude, les principales produc-tions québécoises y seront présentées, car nous ne pouvons passer à côté de celles-ci. Mais comme l’agriculture d’une pro-vince ne se définit pas uniquement par ses principales produc-tions, des productions plus marginales, telles que l’élevage d’ani-maux à fourrure, feront elles aussi office de présence. Sachez que le travail à la ferme ne s’arrête pas à trouver des idées de kiosques potentiels, car si ce n’était que ça, se serait beaucoup trop facile. L’une des tâches qui fut sans aucun doute l’une des plus ardues, a été de penser à la disposition de la salle. Comment doit-on placer les kiosques pour faire en sorte que tout le monde soit content, que chacun ait la place qui lui revient, que les sources d’eau soient accessibles à qui de droit et que l’espace minimal

des allées soit respecté. Voilà un dur casse-tête avec lequel notre cher directeur a longtemps jonglé. Enfin, une fois que l’on a des idées et un plan, il faut trouver des étudiants intéressés par les sujets que nous avons choisis, car c’est eux qui, les 15, 16 et 17 janvier, auront l’heureux plaisir de vous en parler. C’est bien beau de présenter des kiosques, mais encore faut-il trouver les animaux. C’est le moment de contacter une foule de producteurs plus que sympathiques qui acceptent de croire, avec nous, à notre projet et surtout de nous aider, en nous prêtant

très gentiment des bêtes, les leurs bien souvent. Vient ensuite le montage, une grosse se-maine pour les troupes de la FSAA. Quel-ques jours et quelques soirs de dur labeur et de travail soutenu accompli par une équipe dynamique et persévérante pour faire en sorte que tout soit fin prêt pour accueillir les visiteurs le vendredi. Du côté jardin, depuis la fin septembre, l’équipe met le gros de son énergie à faire pousser tout ce dont les étudiants ont besoin pour leurs kiosques, lesquels ont dûment été choisis pour survoler adéqua-

tement l’industrie des productions végétales. Donc, depuis le mois de septembre dernier, toutes les plantes présentes à la SAAC ont été semées, repiquées quand néces-saire, transplantées pour certaines, fertilisées et entretenues se-lon leurs besoins respectifs (dragonnées, tuteurées, etc.). L’é-quipe a même dû faire face à des situations que l’on pourrait qualifier d’inattendues, voire même de problématiques dans certains cas. Mais les défis ont été relevés avec brio, faisant en sorte qu’aucune perte majeure n’est à signaler dans les serres et ce, malgré les épisodes de blanc et de mildiou que l’on a connus. Tout comme à la ferme, le recrutement des étudiants pour les kiosques et la semaine de montage s’avèrent des étapes crucia-les, dont la réussite est essentielle pour fournir un jardin qui sera à la hauteur des attentes. Et finalement, il y a l’étape ultime : LE SALON. C’est là, qu’en-fin, vous pouvez apprécier les résultats de tous les efforts et de tout le temps que l’on a mis à concocter une ferme que, on l’es-père, vous apprécierez. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un bon salon.

La ferme de la SAAC PAR L’ÉQUIPE DE LA FERME

SAAC

G. Deniger

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12 | Le journal l’Agral

L a thématique, thématique, thématique : quel beau défi à relever en équipe! Tout a commencé par un beau jour de printemps où notre candidature a été retenue pour faire

partie de l’équipe SAAC 2010. Le projet était emballant et nous avons uni nos efforts pour que cette 35e édition soit des plus mémorables. Jeunes et insouciantes, nous n’avions encore là aucune idée de l’ampleur du projet SAAC. Quel-ques nuits de sommeils un peu écourtées sont faciles à sacrifier par rapport à la satisfaction et le sentiment d’accomplissement pro-fessionnel que procure un projet comme la SAAC. Des hauts, des bas se sont fait ressentir depuis les quatre derniers mois, mais maintenant à 6 jours, 13 heures et 25 secondes, nous sommes fin prêtes à vous présenter un salon des plus colorés et des plus diversifiés en agroalimentaire qui, espérons le, saura épater vos papilles. Nous souhaitons faire valoir le savoir-faire et la richesse culi-naire des artisans œuvrant dans le secteur agroalimentaire. Grâce à son slogan, La qualité bien apprêtée, l’équipe de la SAAC a donné l’occasion de gratifier les progrès et l’expertise des professionnels. Ce slogan a su nous inspirer jusqu’à la fin et nous a permis de bâtir un salon qui met en lumière la qualité exceptionnelle qui règne dans les pratiques en agroalimentaire au Québec. Afin d’y arriver, les entreprises participantes rejoignent toutes le thème que nous voulons promouvoir : les bonnes pratiques agroalimentaires. Nous souhaitons sensibiliser les futurs 15 000 visiteurs à la qualité recherchée par les intervenants en agroali-mentaire. La salle thématique est divisée en plusieurs sections. Dès l’entrée, il y a les stands de nos partenaires qui ont contri-bué activement à la réalisation de cette édition. De plus, la salle thématique expose des stands de dégustation, des stands com-merciaux et étudiants, ainsi qu’un symposium où se dérouleront les conférences présentées au cours du salon. La salle thématique accueillera cette année plus d’une soixan-taine de kiosques, principalement animés par les étudiants de notre faculté : viva la FSAA! Certains partenaires de la SAAC seront également présents afin de discuter de leurs différents

engagements dans notre secteur. Venir visiter le salon SAAC 2010, c’est l’occasion rêvée de rencontrer les principaux interve-nants agroalimentaires, de découvrir une multitude d’entreprises offrants des produits de qualité et même certaines institutions scolaires offrant des programmes de formation en agroalimen-taire. Des étudiants motivés et talentueux pourront aussi vous

épater par leurs sujets époustou-flants portant sur les bonnes pratiques en agroalimentaire. Vous trouverez plusieurs pro-duits pour le plaisir des yeux et des papilles. Un petit verre de vin artisanal suivi de terrine de bison, d’olives farcies, en passant par des saucisses de lapin et des amandes. Vous ne pourrez pas résister aux produits de l’érable et aux canneberges séchées que vous y trouverez. Nous avons évidemment pensé très fort à vous, encore une fois, gens du Comtois : nous avons de la bière!

La microbrasserie La Barberie sera à nouveau présente cette année. Nous désirons aussi souligner la présence de l’Associa-tion brassicole des étudiants du Québec qui nous fera déguster ses produits alcoolisés. Nous avons eu tout au long de notre épopée le soutien des 18 au-tres membres du co-mité. Sans eux, rien n’aurait été possible alors nous profitons de cette publication pour vous envoyer MILLE MERCIS! Nous sommes une équipe hors pair, en or, pour cette fameuse 35e édition! Pour terminer, nous désirons remercier encore une fois tous les bénévoles qui se donnent corps et âme pour que notre projet réussisse! C’est donc un rendez-vous le 15 janvier dès 9 heures pour l’ou-verture officielle du Salon. Soyez-y en grand nombre, ceci est la plus belle récompense que nous puissions avoir!

La thématique

PAR PASCALE BEAUREGARD ET ÈVE CONSTANT, ADJOINTES À LA THÉMATIQUE

SAAC

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L ’équipe de la SAAC est composée d’étudiants en agrono-mie, en agroéconomie, en sciences et technologie des aliments ainsi qu’en consommation. Ces professions

sont liées à l’agriculture et à l’alimentation et, par conséquent, à la qualité de notre environnement. En tant que futurs acteurs du secteur agroalimentaire, nous nous préoccupons de l’impact de nos actions sur l’environnement. C’est pourquoi nous nous sommes donnés des objectifs précis afin que notre préoccupa-tion de l’environnement se reflète dans le Salon de la SAAC. Nos objectifs sont de réduire la quantité de matières résiduelles acheminées au dépotoir et de diminuer la consommation de bouteilles d’eau à usage unique. N’allez toutefois pas penser que l’équipe de la SAAC n’avait pas de conscience environnementale avant sa 35e édition! Tout comme vous, nous connaissons les 3 R, soit Réduire, Réutiliser et Recycler, et nous les mettons en pratique lors de notre Salon. Nous réutilisons à chaque année les planches de bois, les tuyaux et les treillis qui servent au montage de la Ferme. Nous empruntons également les barrières des box à animaux, le pavé du Jardin et plu-sieurs équipements de ferme. Après le Salon, les matériaux de construction qui ne pourront pas être réutilisés sont acheminés vers un centre de traite-ment des matériaux secs. Les matériaux recyclables ainsi que les matières com-postables sont également dirigés vers les centres appro-priés. La récupération de ces matières durant le Salon est toute-fois un défi. Cette année, nous avons décidé de remédier à ce problème en installant des îlots de récupération constitués de trois compartiments dans la Ferme et la Thé-matique. Un compartiment pour les matériaux recycla-bles, un pour les matières compostables et un pour les déchets. C’est devant ces îlots colorés que les étudiants et les visiteurs s’arrêteront pour trier leurs déchets. Impossible de mettre une bouteille en plastique ou un cœur de pomme dans le comparti-ment à déchets puisque chaque compartiment est bien identifié et illustré. Par cette méthode simple et efficace, visiteurs et bé-névoles pourront faire leur part pour l’environnement!

Afin de réduire la consommation de bouteilles d’eau à usage unique durant le Salon, nous encourageons les étudiants, les exposants et les visiteurs à apporter une bouteille durable lors du Salon. Vous pouvez aussi vous procurer une belle bouteille d’eau en acier inoxydable à l’effigie de la SAAC à l’accueil de la Thématique. Nul doute qu’elle vous sera utile après le Salon. De plus, c’est un excellent souvenir de votre participation au Salon 2010. Nous invitons également les amateurs de café et de thé à amener leur tasse réutilisable afin d’éviter d’utiliser des tasses en polystyrène. Par ailleurs, l’impact environnemental du Salon 2010 de la SAAC sera évalué par Marie-Claude Dufour, directrice d’Éco-Logistik, une entreprise innovatrice spécialisée en gestion res-

ponsable d’événements. Marie-Claude compilera la provenance des visiteurs, les moyens de trans-

port utilisés par les étudiants et les visi-teurs, les types et les quantités de ma-

tières résiduelles produites durant le Salon, la provenance des entre-

prises et des conférenciers qui participent au Salon et les fournisseurs de la SAAC. Elle sera ainsi en mesure de dresser un bilan envi-ronnemental du Salon. Par la suite, elle établira, en collaboration avec l’équipe de la SAAC, un plan d’action à moyen terme afin de réduire l’impact du Salon sur

l’environnement. Sans avoir la prétention d’être

un événement écoresponsa-ble, le Salon de la SAAC de-

viendra certainement plus vert!

Durant le Salon, l’équipe de la SAAC et Marie-Claude Dufour seront

disponibles pour répondre à vos questions et pour écouter vos commentaires au sujet de ce

projet et du développement durable au kiosque Déve-loppement durable dans la salle Thématique. L’équipe de la SAAC réalise ce projet en partenariat avec Éco-Logistik, le Consortium Écho-Logique et le Fonds de dévelop-pement durable de l’Université Laval. Nous les remercions pour leur soutien technique et financier sans lequel ce projet n’aurait pas pu voir le jour.

La SAAC prend le virage vert! PAR GENEVIÈVE DENIGER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET ASSISTANTE AU JARDIN

ENVIRONNEMENT

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P endant la SAAC, vous aurez (ou avez eu) la chance de visiter le kiosque de viticulture. Ce kiosque, mis sur pied par cinq étudiants en agronomie, se donnera comme but

d’informer les gens au sujet de la viticulture québécoise. Les gens pourront poser toutes sortes de questions. Par exemple : « Pourquoi est-ce que l’on s’acharne à faire pousser des raisins au Québec? ». Depuis une vingtaine d’années, un bon nombre de vignerons ont prouvé que c’était possible de produire des vins dans notre climat. Dans les Cantons-de-l’Est, en Montérégie, à Québec et dans plusieurs autres régions, les gens peuvent appré-cier les vins produits localement. Ils ont l’opportunité de goûter quelque chose de totalement différent de ce qui est fait ailleurs dans le monde. Il est temps de commencer à apprécier les diffé-rences qui font que notre viticulture est unique. Notre viticulture se distingue principalement par le fait que no-tre climat est très froid. Les températures d’hiver et la courte saison de croissance limite notre sélection de cépages. La grande majorité des vins sont produits grâce à des hybrides, c’est-à-dire un croisement entre la vigne américaine et la vigne européenne. Cette dernière est nommée vitis vinifera et est considérée dans le monde comme étant la « meilleure » vigne pour faire du vin. Sachant cela, beaucoup de personnes ont tendance à laisser tomber les vins fabriqués à base d’hybrides. Agir de la sorte est un manque de jugement. Sans nécessairement être de grands crus, les vins québécois peuvent sans problème être très bons et avoir un bon rapport qualité-prix. Il est important de souligner que les vignes hybrides sont plus résistantes aux maladies donc elles nécessitent moins de traitements phytosanitaires; elles sont plus écologiques. Pour réussir à produire les précieux raisins, les viticulteurs ont recours à plusieurs techniques. Notamment, le buttage est prati-qué pour protéger les vignes des grands froids de l’hiver. Si né-

cessaire, on peut aussi abriter les vignes à l’aide de toiles géotex-tiles. Certains producteurs utilisent d’énormes ventilateurs qui ressemblent à des éoliennes pour brasser l’air chaud et éviter les gels au printemps. Si elles sont buttées, les vignes sont taillées au niveau du sol. Elles produisent généralement moins de tonnes par hectare que les vignes dans les autres pays. Notre climat a aussi l’avantage de permettre la production d’un type de vin très prisé, le vin de glace. Les raisins sont laissés au champ jusqu’au milieu de l’hiver et sont pressés à froid. Le résultat est un liquide sucré qui est célè-bre sur toute la planète. Ce qui est particu-lièrement intéres-sant est que la viticulture québé-coise est en plein développement. Chaque année, il y a quelque chose de nouveau qui survient. Les producteurs essaient de nouveaux cépages. Les techniques culturales s’améliorent d’année en année. Dernière-ment, on a vu l’apparition de nouveaux hybrides provenant des États-Unis qui peuvent résister à des températures de -38 °C sans endommager les bourgeons. Ces plants peuvent être culti-vés en taille haute comme dans les pays chauds. Ces hybrides ultra-rustiques semblent prometteurs pour le futur et plusieurs producteurs ont commencé à les utiliser. Par ailleurs, des vigne-rons ont réussi à produire des vins à partir de vitis vinifera. La culture de ces cépages est très difficile et implique beaucoup d’efforts. Les superficies cultivées sont encore très petites. Les producteurs font appel à des techniques innovatrices pour per-mettre aux vignes de survivre à l’hiver. Dans les boutiques de certains vignobles, on peut parfois trouver des bouteilles de chardonnay, riesling, pinot noir, etc. Bref, la viticulture au Québec est un monde fascinant. Il y a tant à découvrir et tant à savourer. Tout amateur de vin québécois se doit de découvrir les vignobles de la Belle Province. Avec tout le chemin parcouru en quelques années, il sera intéressant de voir les progrès de la viticulture au Québec dans les prochaines an-nées.

Viticulture

PAR YANN PÉRIARD-L., DANIEL VENNEMAN, JANIQUE LEMIEUX, CAROLINE BOUFFARD ET STÉPHANIE JOLICOEUR, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

VITICULTURE

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C hanceux sont les Québécois(e)s qui n’aiment pas l’été, parce qu’ici en termes de temps froid et de jours courts, nous sommes choyés! Nos longs hivers ne contribuent

certes pas à encourager d’éventuels investisseurs. Non seule-ment le chauffage et l’éclairage artificiels demandent plus d’éner-gie ici qu’au sud, nos producteurs paient plus cher le kilowatt. De plus, les producteurs serricoles du Québec ont accès à un compte de stabilisation sur le revenu net (6 %) qui est inférieur à celui de l’Ontario (10 %). La meilleure réputation de nos toma-tes en serre, par exemple, en termes de qualité par rapport à nos voisins ontariens et américains est quant à elle un atout. En re-gardant les grands succès qu’ont eu Hydroserre Mirabel pour sa laitue et Savoura pour ses tomates, on voit bien que la réussite est possible. Malgré cela, l’industrie serricole au Québec est loin d’avoir une croissance fulgurante. La culture en serre fournit des avantages considérables aux agri-culteurs. Elle permet d’optimiser la photopériode, la tempéra-ture, la teneur en CO2 et l’humidité ambiante. L’hydroponique permet d’optimiser les besoins nutritifs en minéraux. Une serre constitue un abri physique contre les aléas climatiques comme la grêle, les vents et les pluies violentes. De plus, le contrôle des maladies est plus efficace puisque le milieu est fermé. S’ajoute à cela l’utilisation d’insectes prédateurs efficaces en lutte intégrée; ce qui est un avan-tage sûr pour les travailleurs qui passent alors leurs journées dans un environnement sain, contenant peu ou pas de pesticides. Les bour-dons, quant à eux, ont comme grande tâche de polliniser les fleurs. De plus, si la culture est faite hors sol, le producteur s’évite bien des maux de tête et des pathogènes telluri-ques. Tout cela a un coût, mais les rende-ments justifient ces investissements. La rentabi-lisation de ces techniques peut être accentuée par les primeurs. Ces fruits et légumes sont produits hors saison ce qui procure à l’agriculteur un plus grand revenu pour son pro-duit puisque la demande est forte pour celui-ci. Un mètre carré en serre aura un rendement de plus de 100 $ annuellement. En comparaison, une culture de céréale en champs fournira au cultivateur 0,10 $ par mètre carré. Les producteurs en serre du Québec interviennent pour la plupart directement avec les grands distributeurs, ou encore avec les consommateurs, sans avoir à passer par des intermédiaires. Un tel circuit est considéré comme court et est avantageux pour les producteurs. Bien sûr, cette pratique comporte aussi ses désavantages. En

plus des désavantages concurrentiels du Québec vus plus haut, il est difficile pour une jeune entreprise de trouver des fonds suffi-sants pour son démarrage. En hydroponie, le réglage des solu-tions nutritives est critique : à la moindre erreur, le producteur risque des pertes de rendements, voire la mort de ses plants. Une grande expertise scientifique et technique combinée à l’é-nergie des Québécois sont d’excellents ingrédients pour une industrie toutefois encore dans l’œuf. Un effort du gouverne-ment pour octroyer un compte de stabilisation des revenus au moins aussi grand que celui des compétiteurs serait nécessaire. De plus, une entente avec Hydro-Québec, qui produit de l’élec-tricité à un coût des plus bas, devrait pouvoir favoriser la serri-culture au lieu de lui nuire comme c’est le cas présentement. Est-il normal que les serristes utilisent le mazout avant l’électri-cité comme c’est actuellement le cas au Québec?

Une pierre deux coup : un entrepreneur futé! Dans certaines régions de la Chine, voilà maintenant plus de mille ans que l’on ensemence de poissons les rizières. Les pois-sons constituent alors une source de nutriments pour les plantes par leurs déjections. Dans un cycle de plantation-récolte, les villageois peuvent profiter de la chair des poissons qui s’y multi-

plient, et du riz qui y pousse. Cette technique est tou-jours utilisée de nos jours. Le projet de Marc La-

berge est ambitieux. Il a créé un système de culture aquaponique en circuit fermé. Cette technique est respectueuse de l’environne-ment puisque l’eau est continuellement réutili-sée. Ni engrais chimiques, ni insecticides, ni fongicides ou algicides ne sont nécessaires.

L’eau passe du bassin des truites où elle est chargée de nutriments (les déjections de pois-

sons), jusqu’au bassin des laitues, qui purifient naturellement l’eau. Les truites sont fumées à froid et à chaud et vendues à des restaurants. La laitue boston est commercialisée sous le nom de « Arc-en-ciel-des-Monts ». Elle est disponible dans quelques magasins de la région des Laurentides. Les projets abondent dans la tête des Québécois! Qu’attendez-vous pour réaliser le vôtre? 1 Zins Beauchesne et associés, Plan stratégique pour le dévelop-pement de la serriculture au Québec, mars 2002, 37 pages. 2 Syndicat des producteurs en serre du Québec, mémoire déposé à la commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimen-taire québécois, 28 mai 2007, 18 pages.

Kiosque Culture en serre : une oasis en plein hiver!

PAR CLAUDIA HOULE ET LOUIS LEFEBVRE, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

CULTURE EN SERRE

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Q ui ne connaît pas la chaîne de restauration St-Hubert? Probablement très peu d’entre vous! En effet, M. Jean-Pierre Léger a fait du poulet sa marque de commerce,

son emblème. Il est un homme d’affaire qui pousse la produc-tion de poulet à chair à innover et améliorer les techniques d’éle-vage afin d’offrir un produit qui saura satisfaire la clientèle des rôtisseries St-Hubert. Outre les exigences de M. Léger, la biosécurité est probable-ment l’une des facette les plus importantes de la qualité du pou-let canadien. En quoi consiste exactement la bio-sécurité? Elle concerne toutes les mesures prises afin de protéger les élevages de l'introduction de nouveaux agents infectieux. Elle est basée sur un principe de barrières physiques ou visuelles qui restreignent l'accès au site de production. Par exemple, les visiteurs doivent respecter un proto-cole de visite qui les oblige à signer un registre des visiteurs, se laver les mains et enfiler un survête-ment ainsi que des bottes à l’entrée dans le pou-lailler. Nous minimisons ainsi les chances de contaminations du troupeau par les visiteurs. Dans la production de poulet à chair (broilers), le programme de biosécurité s’appelle le PASAF (Programme d’assurance de la salubrité des ali-ments à la ferme) ou Votre propre poulet. L’ad-hésion est obligatoire, pour tous les producteurs de poulet canadiens, depuis le 1er janvier 2010. Il a été le tout premier programme, pour une produc-tion animale, reconnu par l’ACIA (l’Agence cana-dienne d’inspection des aliments) en juillet 2002. « Le pro-gramme repose sur un code de bonnes pratiques de production. L’accent porte principalement sur la santé, la propreté et la sécu-rité à chacune des étapes de l'élevage. » Plus précisément, le PASAF couvre toutes les étapes de la production, du contrôle de l'accès à la ferme (visiteurs) au protocole de chargement, en passant par l'alimentation et l'eau, le nettoyage et la désinfection, la litière, les poussins, les autres intrants, la période de crois-sance, la manutention des sujets en croissance et le contrôle de la vermine. « La tenue rigoureuse des registres est un autre élément impor-tant qui favorise la salubrité des aliments à la ferme et qui per-met aux producteurs de poulet canadiens de prendre part aux processus de contrôle de la qualité, de traçabilité et de lutte contre les maladies.» En effet, les producteurs doivent remplir beaucoup de formulaires pendant l’élevage. Pensons seulement au formulaire à remplir suite au nettoyage et à la désinfection des poulaillers, ils doivent noter qui a effectué chaque tâche et

quand. La biosécurité n’est pas seulement bénéfique pour le consom-mateur, le producteur y est aussi gagnant! Le fait de tenir rigou-reusement des registres de toutes sortes pousse le producteur à avoir un meilleur suivi de son troupeau. Qui dit meilleur suivi, dit souvent aussi meilleure régie et meilleures performances! Or, la qualité peut être comparée à une chaîne. Une chaîne n’est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons. Cette compa-raison tient aussi pour le poulet, les éleveurs ne sont pas seuls

dans cette chaîne. Il y a aussi les producteurs d’œufs d’incubation, le couvoir, l’abattoir et le poste de découpe, les transporteurs, les res-taurants et épiceries, les meuniers et tous les intervenants (représentants, vétérinaires, etc.). Les producteurs d’œufs d’incubation ont eux aussi leur programme de biosécurité, le PCQOI (Programme canadien de la qualité des œufs d’incubation), qui est sous la même forme que le PASAF, mais adapté à la pro-duction d’œufs d’incubation. Les couvoirs doivent suivre des normes très élevées d’hy-giène et de salubrité imposées par l’ACIA. De plus, l’Agence inspecte régulièrement les cou-voirs pour s’assurer que le statut de salubrité est maintenu. Les transformateurs se sont également dotés d’un nouveau programme mieux connu sous le nom de Programme modernisé d’inspection de la volaille (PMIV). Dans le cadre de ce programme, les inspec-

teurs fédéraux appliquent de nouveaux systèmes de contrôle de la qualité qui prennent appui sur le système HACCP. En conclusion, la biosécurité est une chose qui doit être appli-quée rigoureusement et quotidiennement. L’efficacité des nor-mes et bonnes pratiques de productions (BPP) ainsi que les normes de salubrité et d’hygiène contribuent à assurer la qualité du poulet que les citoyens canadiens consomment. Un lien de confiance s’est assurément tissé entre les consommateurs et le poulet canadien! Une preuve de cette confiance : selon un son-dage, si le gouvernement du Canada devait désigner un mets national, le poulet viendrait au quatrième rang, derrière la tour-tière, le sirop d’érable et la poutine! Sources: Les éleveurs de volailles du Québec Les producteurs de poulet du Canada

La qualité : Un défi quotidien en aviculture PAR STEFFI-ANNE BÉCHARD-DUBÉ ET CÉDRIC CLICHE,

ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

VOLAILLE

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S aviez-vous qu’il est possible de trouver des épices et aro-mates pouvant agrémenter vos repas à même la forêt bo-réale ?

Effectivement, vous pouvez soit aller les chercher vous-

même dans la forêt (si vous êtes fin connaisseur) ou alors vous les procurer dans des épiceries fines ou sur

les sites internet des différents acteurs de ce secteur. Quelle agréable surprise que d’utiliser des chatons de comptonie voyageuse aux effluves de miel et de can-

nelle dans un mijoté de bœuf ou un riz parfumé ou même d’utiliser des racines de toques granulées comme substitut de noix! Sans oublier le bonheur que peut procurer un steak ac-compagné d’une sauce aux chanterelles. Actuellement, la provenance des fines herbes, des épices et des champignons est majoritairement d’origine internationale. Les richesses de la flore forestière du Québec ont pendant long-temps été boudées au profit de l’extraction de la matière li-gneuse pour fins de pâtes à papier et de bois d’œuvre qui sont nettement plus rentables. Heureusement, avant même que l’in-dustrie forestière ait effectué un virage vers la diversification, plusieurs pionniers se sont investis à trouver des végétaux co-mestibles dotés de saveurs distinctives. Ces derniers ont concen-tré leurs efforts dans la forêt boréale. Il y a des milliers de varié-tés d’arbres, d’arbustes et de plantes dans cette dernière. Il y a possiblement 85 % de ces végétaux qui peuvent à un moment ou à un autre de leur développement être utilisés en tout ou en partie pour la consommation ou pour leurs propriétés médicina-les. C’est dire tout le potentiel qui dort dans ces forêts. Les par-ties généralement récoltées sont les feuilles, les fleurs, les fruits, les bourgeons, les tiges et les racines. Après la cueillette, il faut traiter la récolte afin d’augmenter son temps de conservation, ainsi que de préserver le maximum de composés aromatiques. Le traitement varie selon la composition chimique des végétaux. Ainsi, on tiendra compte de la propension à s’oxyder ou de la présence de composés aromatiques plus ou moins volatiles. La déshydratation est un premier moyen couramment utilisé. On fera varier la durée, la température et le niveau d’aération selon

le spécimen et le résultat escompté. On pourra soit le garder entier ou le broyer en fine poudre. Lorsque les composés aromatiques sont volatiles, il sera possible d’utiliser la distil-lation afin de recueillir et de concentrer les huiles essentiel-les.

Il est difficile d’agencer mets et épices boréales, car il y a

peu de références en la matière présentement. La meilleure façon de connaître les harmonies possibles est la méthode

empirique. Ainsi, vous pouvez effectuer plusieurs prépara-tions de la même recette en faisant varier soit la quantité d’une même épice, soit les épices utilisées. Fabien Girard, biologiste et acteur du domaine des épices boréales, nous a confié en entre-vue que pour obtenir des résultats surprenants et délicieux, il

fallait absolument surmonter ses réticences. Pour réaliser un bon dosage et éviter d’épuiser ses réserves d’épices lors d’une expérimentation, il y a quelques trucs qui peuvent être utilisés. Notamment, en se basant sur l’intensité et les caractéristiques olfactives et gustatives de la plante, de l’épice ou du champi-gnon, on pourra alors cibler un met qui lui correspond. À titre d’illustration, les graines de myrique baumier comportent plus de cinquante composés aromatiques des plus enivrants rappe-lant entre autre la muscade. Le hic est que ses flavonoïdes amères dissuadent sa consommation. La solution est donc le chauffage par la cuisson qui dénature les composés amers, au profit des composés présentant d’agréables arômes; on peut donc utiliser le myrique baumier dans des plats chauffés comme des sauces à spaghetti ou des sauces à gibier qui s’en retrouvent rehaussées. L’étiquetage de ces produits nous suggère de plus en plus d’options pour leur utilisation. Le nez et la langue ont peine à distinguer avec précision les différents composés aromatiques. L’approche scientifique ins-trumentale vient donc nous donner un bon coup de main. Ef-fectivement, l’utilisation des technologies actuelles telles que les différents types de chromatographie permettent de dresser une liste exhaustive des composés présents. Ces composés aromati-ques se retrouvent dans plusieurs familles tels les terpènes, les alcools, les éthers, les phénols, les cétones, les aldéhydes et les peroxydes. Il serait drôlement intéressant dans un cours de chi-mie organique d’aborder de façon pratique les composés odori-férants. Pour terminer, si vous désirez approfondir vos connaissances ou cueillir vous-même vos épices, vous pouvez vous référer au livre Secrets de plantes 1 ou Aventure sauvage de la cueillette à l'assiette 2 et à l’émission Coureur des bois à Télé-Québec. Concernant les champignons, les risques d’erreurs et d’in-toxication sont plus grands, alors il serait préférable de s’ins-crire à un Cercle des mycologues pour assister aux confé-rences durant l’hiver et participer aux sorties de groupes durant l’été et l’automne. Il y a des Cercles dans plusieurs régions du Québec. Pour celui de la Capitale-Nationale, visitez le site cmaq.qc.ca. Si vous désirez vous procurer des champignons, vous pouvez consulter la liste de membres de l’Association pour la commercialisation des champi-gnons forestiers à l’adresse suivante www.acchf.ca. De plus, durant l’été, vous pouvez trouver des champignons dans cer-tains marchés publics. Pour les plantes et épices, il n’y a pas d’association à but non lucratif à ce sujet, ainsi nous vous invi-tons à faire des recherches sur internet pour trouver des entre-prises et les points de distribution de ces dernières. 1 Fabien Girard, 2008, Secrets de plantes : saveurs, élixirs et flagrances de la forêt boréale, Chicoutimi, Les éditions JCL, 2 Gerald Le Gal, 2009, Aventure sauvage de la cueillette à l'as-siette, Saint-Sauveur, Marcel Broquet La nouvelle édition,

ALIMENTATION

Délice Boréal : la qualité tout près de chez vous PAR ANDRÉE-ANNE MARTEL, FRANCIS MURRAY ET JOËL LINISE,

ÉTUDIANTS EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE DES ALIMENTS

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18 | Le journal l’Agral

Pop-corn et insectes prédateurs : un cocktail épatant pour le contrôle de la bibitte à patate!

PAR SYLVAIN DE LADURANTAYE

LUTTE BIOLOGIQUE

Laval. Un premier prototype de distributeur mécanique a déjà été construit et testé avec succès en laboratoire. Par la suite, un deuxième prototype, pouvant aller au champ, a été développé et brièvement testé au cours de l’été 2009. Toutefois, il sera réelle-ment mis à l’épreuve au champ, sous des conditions réelles, à l’été 2010. Le premier tour de force est maintenant complété! Le fonctionnement de cette machine est bien simple : elle néces-site un contenant rempli d’insectes prédateurs et d’un matériel de support (du pop-corn) ainsi qu’un système d’ouverture à chaînes du contenant. Le procédé se déroule comme suit : à plusieurs endroits précis au champ (méthode ponctuelle), le tracteur actionne le moteur hydraulique du prototype, ce qui fait tourner les chaînes sur lesquelles sont accrochés les contenants. Lorsque les contenants passent par le système d’ouverture de la machine (un à la fois), ils s’ouvrent et laissent tomber leur contenu sur les plants de pomme de terre. Et voilà! Les insectes se dissocient du matériel de support et s’installent sur le feuillage des plants afin d’y trouver leur nourriture, en l’occurrence des doryphores. Le matériel de support utilisé pour le moment est le pop-corn, étant donné qu’il est léger (ne blesse pas l’insecte), peu coûteux à produire, biodégradable, contient plusieurs cavi-tés où le prédateur peut se réfugier et parce qu’il tombe facile-ment, sans s’accrocher aux parois du contenant. Quoique ce distributeur ait spécialement été développé pour distribuer la punaise Perillus bioculatus dans les champs de pom-mes de terre, il pourrait également servir pour lutter contre les insectes nuisibles dans plusieurs autres cultures maraîchères et de petits fruits comme les aubergines, les fraises, etc. Grâce à son dispositif révolutionnaire et unique au monde, cette inven-tion est déjà protégée par un brevet provisoire. Ainsi, de par son exclusivité et le besoin pres-sant de trou-ver des mé-thodes alterna-tives de lutte contre le DPT qui soient respectueuses de l’environ-nement et sans danger pour la santé hu-maine, ce dis-tributeur révo-lutionnaire est voué à un futur prometteur!

L e doryphore de la pomme de terre (Leptinotarsa decemlinea-ta (Say)), alias la « bibitte à patate », est le principal in-secte ravageur de la culture de pommes de terre en Amé-

rique du Nord et en Europe. Il existe trois approches de lutte contre le doryphore de la pomme de terre (DPT) : la lutte chi-mique (insecticides), la lutte physique (mécanique, pneumatique, électromagnétique et thermique) et la lutte biologique (biopesticides, parasites, prédateurs et plantes résistantes). Pré-sentement, le principal moyen de lutte contre le DPT consiste à utiliser les insecticides chimiques. Toutefois, ces produits sont, d’une part, polluants pour l’environnement et dangereux pour la santé humaine et, d’autre part, inefficaces à long terme à cause de la résistance accrue développée par le DPT au fil des années. En conséquence, le développement de moyens de lutte effica-ces, non polluants pour les écosystèmes et sécuritaires pour la santé humaine s’avère indispensable. Dans ce contexte, la lutte biologique par le biais de prédateurs naturels représente une alternative intéressante à l’utilisation des produits chimiques. La punaise masquée, Perillus bioculatus (F.), est le prédateur le mieux adapté pour contrôler les populations de doryphore au Québec. Ce prédateur est résistant aux rudes conditions climati-ques nord-américaines et se trouve déjà dans la nature au Qué-bec (espèce indigène). Il s’attaque à tous les stades de dévelop-pement du DPT, quoiqu’il préfère les œufs et les petites larves, ce qui en fait un prédateur efficace. À petite échelle, des essais de lâchers manuels de Perillus bioculatus ont été effectués et ont prouvé que cette punaise est capable de contrôler efficacement le doryphore en maintenant sa population en dessous du seuil économique de défoliation des plants. Toutefois, ce prédateur n’est pas assez abondant dans la nature pour contrôler efficace-ment un envahisseur aussi tenace que le DPT. L’idée consiste alors à élever et à introduire massivement ce prédateur dans les champs de pommes de terre. En d’autres mots : on doit lui en-voyer du renfort! C’est ce que l’on appelle des lâchers inonda-tifs. Par ailleurs, l’introduction manuelle sur de grandes superfi-cies est irréaliste étant donné qu’elle nécessite beaucoup de temps et de main-d’œuvre. Puisque la main-d’œuvre en agri-culture est plutôt rare et coûteuse et que la distribution manuelle des prédateurs est laborieuse, il est indispensable de mécaniser les lâchers au champ, ce qui représente un défi de taille. C’est alors qu’entre en jeux la lutte biologique mécanisée. Très peu de machines ont été développées pour distribuer mé-caniquement des insectes prédateurs au champ et aucune n’est commercialisée. De plus, il n’existe sur le marché aucune ma-chine destinée à la distribution mécanique de la punaise Perillus bioculatus au champ. C’est donc sur ce projet que planche, depuis cinq ans, l’équipe du Dr Mohamed Khelifi, professeur au Dé-partement des sols et de génie agroalimentaire de l’Université

PROTOTYPE DU DISTRIBUTEUR MÉCANIQUE D’INSECTES PRÉDATEURS ATTELÉ SUR UN TRACTEUR. LE SYSTÈME D’OUVERTURE EST EN JAUNE ET VIENT TOUT JUSTE D’OUVRIR UN CONTENANT QUI A LAISSÉ

TOMBER DU POP-CORN AU SOL

S. de Ladurantaye

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D ans le cadre précis de cette édition de notre Agral pré-féré, nous avons décidé de nous concentrer sur une seule production, afin de la couvrir un peu plus com-

plètement, quitte à en laisser de côté plusieurs autres. La qualité des produits en agriculture est dépendante, comme dans tous les domaines, notez-le, de l’ensemble des facteurs qui influencent de près ou de loin le produit final, dans ce cas-ci : des petites baies rouges. Suivront donc une série de points im-portants, parmi beaucoup d’autres, qui sont caractéristiques de cette production.

Sites d’aménagement Mieux vaut démarrer sur de bonnes bases : un terrain optimal aménagé intelligemment. La canneberge, contrairement à une certaine croyance, n’est pas cultivée dans l’eau. Au contraire, elle pousse même dans le sable (un terrain par définition pauvre en éléments nutritifs et sec), et dans le meilleur des mondes sous cette couche de sable se trouve une épaisseur imperméable d’ar-gile. Cette méthode de production est justifiée par plusieurs facteurs :

1- la canneberge est assez résistante à la sécheresse (ce n’est cependant pas du tout une plante désertique), 2- le sable pauvre en éléments nutritifs permet un contrôle optimal de la fertilisation de la part du producteur 1, 3- le dégel printanier est devancé par le sol sec, 4- l’eau est rapidement drainée après une inondation (sinon les plants pourraient s’asphyxier).

Évidemment, il faut tout de même de l’eau, et beaucoup d’ail-leurs, pour produire de la canneberge car ce sable, si pratique pour le drainage durant les inondations artificielles, devient pro-blématique durant les étés très secs et chauds (à ce titre, les étés 2008 et 2009, pluvieux et frais, étaient une bénédiction pour les producteurs de canneberge) où il devient nécessaire d’arroser après quelques jours de canicule. D’où la nécessité de réserves d’eau artificielles, car les producteurs ne peuvent pas pomper à leur guise dans les rivières (et surtout pas durant les sécheres-ses). L’étanchéité de tels lacs nécessite beaucoup d’argile qu’on essaie habituellement de récupérer durant l’aménagement des champs : vous comprenez alors que, globalement, les produc-teurs essaient d’acheter des terres dont la surface est sableuse et

sous laquelle se trouve une cou-che imperméable d’argile (le Cen-tre-du-Québec est d’ailleurs riche en canne-bergières grâce

à son sol tout indiqué pour cette production). Donc, une fois le site choisi, il ne reste plus qu’à orienter les champs en direction des vents dominants, à creuser les lacs aux endroits où on peut extraire du sable par la même occasion, à s’assurer que les canalisations pour l’irrigation et le drainage soient étanches et bien posées et à mettre la main sur des boutu-res.

Plants de canneberge Le potentiel génétique des boutures utilisées pour planter un champ de canneberge est aussi important que la race des vaches dans la production laitière : dès qu’il est question de tirer le maximum d’un animal ou d’une plante, il faut tout d’abord sa-voir ce que ledit sujet a dans le coffre. Évidemment, les efforts pour développer un cultivar dans la canneberge ne sont pas aussi intenses que chez les races de vaches laitières, d’où le faible choix : au Québec, on peut sans hésiter affirmer que la Stevens est de loin la plus utilisée, et que trois ou quatre autres cultivars sont essayés de temps à autre par les producteurs (la Ben Lear tend d’ailleurs à faire des adeptes, car son caractère hâtif permet une récolte plus tôt à l’automne, ce qui étire, et donc facilite, la période de récolte).

Opérations culturales Ces fruits bien plantés et bien choisis, il faut tout de même veil-ler à ce qu’ils produisent correctement : la fertilisation et la pro-tection contre les ravageurs sont « toutes que des paires de man-ches». La fertilisation dépend des sols des champs : en fonction des résultats des analyses, on ajoutera le phosphore, le potas-sium et l’azote en quantité suffisante et en synchronisation avec les besoins de la plante selon ses différents stades. Il faudra veil-ler à ne point surfertiliser, au risque de voir se développer des tapis végétaux denses qui empêcheront les fruits de voir le soleil et de rougir et peut-être également permettront l’implantation de champignons et de moisissures qui attaqueront les fruits. Le contrôle des ravageurs est également une priorité pour les producteurs, car cette monoculture vivace ne peut qu’amener tout un tas d’insectes amateurs de racines tendres, de feuilles délectables et de fruits délicieux. L’utilisation de pièges à phéro-mones pour les papillons (et donc les chenilles), le dépistage des champs et l’observation des stades de la plante sont des moyens d’obtenir de l’information afin de savoir quand, où et avec quoi frapper les ravageurs. 1 Certains plantent leurs champs dans la terre noire des tourbiè-res qui est très riche. On pourrait s’attendre à de meilleurs ren-dements par rapport aux champs sablonneux, mais les plants poussent comme du gazon, très végétatifs et peu reproductifs, et ne voient pas l’heure de produire des fruits. De plus, le dégel au printemps est retardé par le sol gorgé d’eau.

Petits fruits du Québec PAR CHARLES BILODEAU, SAMUEL SIMARD ET FRANÇOIS GERVAIS,

ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

FRUITS DU QUÉBEC

F. Gervais

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C ette année : faisans à collier, cailles japonaises, pintades, oiseaux de fantaisie et pigeons voyageurs sont au ren-dez-vous! Faisons le point sur les diverses précautions à

prendre pour obtenir une belle qualité de produits des différents élevages d’oiseaux sauvages, du faisan de chasse et lors de la production du foie gras. Sachez d’abord que les espèces élevées ici proviennent souvent d’ailleurs : faisans d’Asie, cailles du Japon et de la Chine, perdrix bartavelle de France, canards d’Europe ou de Chine. En effet, ces espèces, productives et pour la plupart faciles à domestiquer, n’ont pas les adaptations nécessaires pour vivre sous notre rude climat québécois. Pour la majorité des élevages d’oiseaux sauvages (cailles, faisans, canards, perdrix, pinta-des, dindons), le démarrage se fait sensiblement de la même manière. Les bébés âgés d’un jour sont transportés dans des boîtes du couvoir à l’aire d’éle-vage, chez l’éleveur. Cette aire est souvent aménagée en cer-cle à l’aide de bandes de car-tons pour éviter l’entassement des oiseaux et limiter les pertes de chaleur. Les locaux sont aussi préalablement chauffés à 28-32 ºC (tout dépendant du type d’oiseau) parce que les oiseaux ne sont pas encore aptes à contrôler leur température corporelle seuls. La moulée et sur-tout l’eau (à température pièce) doivent être disponibles dès leur arrivée, car le transport n’est pas toujours de courte durée et les oiseaux n’ont ni mangé, ni bu depuis leur naissance. La litière la plus utilisée est celle de copeaux de bois (« ripe » en jargon d’éle-veur) qui marie bonne capacité d’absorption, faible coût et faci-lité d’approvisionnement. Les trois premiers jours, la lumière est continue pour que les oisillons puissent repérer les abreuvoirs et les mangeoires. Peu à peu, l’éclairage est abaissé pour éviter le cannibalisme et le piquetage qu’on retrouve chez la plupart des oiseaux sauvages, particulièrement le faisan et la caille. Tout le long de leur croissance et jusqu’à l’abattage (pour les oiseaux de chair), la lumière reste tamisée, avec une à deux heures d’obscu-rité pour limiter le stress en cas de panne électrique. Seuls les canards ont droit à la lumière 16 heures par jour et à 8 heures d’obscurité pour la nuit. La ventilation doit être adéquate pour éliminer les gaz toxiques (ammoniac, dioxyde de carbone, etc.), renouveler l’air, éliminer la poussière, enlever l’humidité en ex-cès (qui doit se situer normalement entre 50 et 65 %) et mainte-nir une température maximale.

Au terme de la croissance ou peu avant, certains oiseaux sont sélectionnés pour la reproduction pour assurer le renouvelle-ment du lot l’année suivante (parfois complètement changé pour éviter la consanguinité), d’autres pour la chasse (c’est le cas du faisan), la ponte ou le gavage (canards et oies). Un facteur très important dans l’aviculture est bien la fragilité au stress des oiseaux, qui peut hausser de façon significative la mortalité d’un lot. Par exemple, 12 heures sans eau ou des déplacements répé-tés dans les appartements causent du stress rendant les oiseaux plus sensibles aux maladies. Pour limiter ce stress, les oiseaux doivent être alimentés à heures fixes et par les mêmes person-nes, être manipulés avec délicatesse, avoir un accès continu à de

la nourriture (sauf les canards pour lesquels il faut contrôler l’apport alimentaire) et à de l’eau, etc. Il ne faut pas oublier que la réussite de l’élevage dépend aussi de nom-breux autres facteurs : isolation des bâtiments, moulée de bonne qualité et de grosseur adéquate, eau potable, litière de bonne quali-té (peu de bran de scie ou de colle, provenant de bois non traité), équipements en bon état, vérifiés et nettoyés régulièrement, etc. Le faisan de chasse est élevé comme le faisan de chair jusqu’à la

sept ou huitième semaine, où il intègre progressivement la vo-lière. Là, il complète son plumage et son vol. Bien qu’il ne sache pas vraiment voler, le faisan peut aller jusqu’à 50 mètres dans les airs et parcourir ainsi une distance de 250 mètres. Sa vitesse au sol est d’environ 25 km/h. La chasse se passe souvent à la lisière d’un boisé, dans un champ cultivé parsemé de bandes de céréa-les intactes servant de couvert à l’oiseau. Le gavage pour la production du foie gras est aujourd’hui inter-dit dans plusieurs pays. À vous de vous faire une opinion. Le gavage consiste à surcharger les cellules du foie de lipides, pro-cessus menant à la stéatose hépatique. Le canard mulard est préféré à l’oie et au canard de Barbarie pour sa capacité à emma-gasiner davantage les lipides dans le foie. Pour ce faire, les oi-seaux sont nourris au maïs, riche en amidon, deux fois par jour pendant deux semaines. Les éleveurs utilisent une gaveuse ou « embuc », tube surmonté d’un entonnoir qu’ils insèrent dans l’œsophage jusqu’au jabot où le maïs est déposé. La quantité augmente progressivement et, à la fin, l’oiseau a mangé l’équiva-lent de 11 kg et la masse du foie a quintuplé. Notes: sources de cet article disponibles sur demande à l’Agral

Oiseaux sauvages PAR ÉMILIE PRÉVOST, ÉTUDIANTE EN NUTRITION

ET MARC-ANTOINE PARENT, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

VOLIÈRE

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Sherbroue, BrasSTA, Polybroue, Microbroue

L’Association brassicole étudiante du Québec L’Association brassicole étudiante du Québec (ABEQ) rassem-ble plusieurs comités étudiants dans différentes universités. L’association a vu le jour en 2007 suite à l’annonce de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) du Québec qui a strictement interdit la fabrication de tout produit alcoolisé en milieu scolaire. Ces complications légales ont amené SherBroue de l’Université de Sherbrooke à créer l’ABEQ, ralliant le groupe BrasSTA de l’Université Laval, ainsi que Polybroue de l’École polytechnique de Montréal à la cause brassicole étudiante.

Revendications de l’ABEQ Au Québec, trois statuts brassicoles existent : brasserie artisa-nale, microbrasserie et brasserie industrielle. Chaque statut de-mande un permis différent qui permet la distribution de la bière à plus grande échelle et leur prix varie de 300 à 3000 $ pour celui de microbrasserie. Les groupes universitaires concernés se sont regroupés afin de mettre en commun leurs revendications visant la création d'un nouveau statut de brassage en milieu aca-démique. Ces revendications ont été envoyées à la Régie des alcools, des courses et des jeux. Le dossier était dans les mains des avocats jusqu’en novembre dernier où nous avons appris que la Régie nous autorisait à brasser dans un milieu scolaire avec le statut de microbrasserie. Par contre, pour avoir ce per-mis, certains critères doivent être remplis dont l’acquisition d’un local alimentaire conforme aux normes de salubrité, avoir un système de contrôle qualité efficace sur les produits fabriqués et le comité étudiant doit devenir une personne morale face à la loi. Cette nouvelle a été très réjouissante pour tous. Spéciale-ment pour l’équipe de la BrasSTA, car nous sommes le seul regroupement à avoir un local alimentaire à notre disposition.

BrasSTA

BrasSTA est un comité étudiant de la FSAA. Ce comité a vu le jour il y a longtemps grâce à un étudiant en sciences et technolo-gie des aliments qui utilisait pendant la nuit les équipements du laboratoire-pilote pour brasser sa propre bière. Un jour, ses activités ont été découvertes par la direction qui l’a par la suite encouragé à démarrer un comité pour permettre à tous de parti-ciper au brassage de la bière. C’est ainsi que la BrasSTA fut créée. Les activités de la BrasSTA allaient bon train jusqu’à l’an-nonce par la Régie des alcools, des courses et des jeux qui inter-disait à tout comité de fabriquer de la bière dans un établisse-ment scolaire. La BrasSTA avait trouvé un moyen de détourner ce règlement en faisant fermenter la bière à la Barberie. Celle-ci nous revendait ensuite la bière au même montant que nous leur avions vendu. Après un an, cette collaboration a cessé suite à la demande de la Barberie qui craignait de se mettre à dos la Régie des alcools, des courses et des jeux. Maintenant, la BrasSTA est en train de redémarrer suite à l’obtention du permis de micro-

brasserie. Au moment où l’on vous écrit, nous attendons tou-jours la réponse du Registre des entreprises du Québec pour l’acquisition du titre d’organisme à but non lucratif. De plus, nous allons commencer bientôt le recrutement de nos membres. Surveillez la feuille de chou!

Microbroue En septembre dernier, un nouveau membre s’est joint à l’A-BEQ, soit Microbroue qui regroupe des étudiants de microbio-logie de l’Université Laval. Ce groupe existait depuis longtemps, mais suite à la nouvelle de la Régie, avait cessé toute activité. Maintenant, une nouvelle équipe a été formée et le comité veut continuer à brasser de la bière par le biais d’un partenariat avec une microbrasserie de la région de Québec.

Polybroue Suite à quelques années d’inactivité, Polybroue veut être relancé par quelques étudiants de la Polytechnique. Ce jeune comité dynamique est très motivé à faire avancer leur projet au sein de leur université. Leur but est d’approcher la microbrasserie Dieu du Ciel à Montréal pour établir un partenariat avec celle-ci afin de pouvoir brasser de la bière dans leur établissement.

SherBroue SherBroue est le comité le plus actif de l’ABEQ. Il a fait des avancées spectaculaires lors des dernières années. Leur plus grand accomplissement a été de signer un partenariat avec la microbrasserie Siboire à Sherbrooke. Ce partenariat a permis aux membres de SherBroue d’expérimenter leur bière dans un équipement industriel. Maintenant, on peut boire la bière faite par SherBroue directement à la microbrasserie Siboire. L’exper-tise de leur groupe est impressionnante. Ils ont toutes sortes de recherches en cours, dont la cinétique de la fermentation alcoo-lique et l’optimisation du procédé de brassage.

Brasseurs de l’Université de Montréal Des étudiants en biochimie de l’Université de Montréal ont décidé de suivre la tendance et de créer en septembre dernier un nouveau comité dans leur université. Ils sont aidés dans leur démarche par Polybroue. Cette année, leur but est d’acheter des équipements d’amateur pour faire des brasses dans les domiciles de leurs membres. Nous sommes fiers que l’ABEQ soit représentée pour la deuxième fois au Salon de la SAAC. Cette année, il y aura une nouveauté. SherBroue a lancé en octobre dernier la première bière étudiante sur le marché par sa collaboration avec la micro-brasserie Siboire. Vous aurez l’opportunité de goûter à leur bière durant le salon. De plus, des membres de BrasSTA, Micro-broue, Polybroue et SherBroue seront présents pour répondre à toutes vos questions sur la bière.

PAR MARILÈNE DUMOUCHEL ET CATHERINE BLANCHET-GÉLINAS, PRÉSIDENTE ET VICE-PRÉSIDENTE BRASSTA

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A fin de protéger le mérite de l’agriculture biologique et la relation de confiance entre le

producteur et le consommateur, une législation fut créée. Il y a dix ans, le Québec franchissait un pas important dans le monde de l’agriculture biologique. En effet, l ’ a p p e l l a t i o n « biologique », ainsi que les termes « écologique », « biodynamique » et « organique » et leurs abré-viations, deviennent réservés. Cela veut dire que pour utiliser ces appellations, qui sont régies par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV), il faut répondre à certaines normes précises. En répondant à ces normes, un produit peut être certifié par un organisme de certification qui est accrédité par le CARTV, tel que Ecocert Canada et Québec-Vrai, et ainsi être déclaré biolo-gique. La certification vise donc à ga-rantir l’authenticité du produit dit biologique. De plus, on réévalue une exploitation biologique chaque année afin de vérifier si elle respecte toujours les normes et les principes de l’agriculture biologi-que. Le Québec est la pre-mière province du Canada à avoir établi une réglementa-tion pour le biologique. La Colombie-Britannique est la seule autre province qui, en 2003, en développa une aussi. Aujourd’hui, c’est au tour du Canada de franchir un cap dans le biologique. Après quelques années de préparation et de nombreux désaccords manifestés par le secteur en cours de route, le Rè-

glement sur les produits biologiques (2009) est entré finalement en applica-tion le 30 juin dernier. Ce règlement se

traduit par un nouveau logo appelé « Biologique Canada », qu’on

pourra trouver sur tout produit qui respecte les normes biologiques canadiennes, c’est-à-dire sur les produits canadiens certifiés selon la nouvelle réglementa-

tion et les produits im-portés qui répondent aux

présentes normes canadien-nes. Également, on peut retrouver

le logo sur un produit venant d’un pays avec qui le Canada a conclu une entente à propos du commerce biologique. Ce logo ne garantit donc pas que le produit estampillé soit d’origine canadienne, il signifie tout simplement qu’il est conforme à la réglementation des pro-duits biologiques canadiens. Au début de l’application du règlement,

le Canada refusait de reconnaître les normes québécoises, pour-

tant jugées supérieures, comme normes canadien-nes, faisant en sorte que les producteurs québé-cois devaient faire certi-fier leurs produits deux fois plutôt qu’une. Heu-

reusement, le Canada révisa sa position et arriva

à une entente : les normes seront reconnues pendant deux

ans, le temps que le Québec harmonise ses normes à celles du Canada. Sources : La Fédération d’agriculture biologique du Québec (FABQ), le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) et la Ga-zette du Canada

L’agriculture en harmonie avec la nature

AGRICULTURE BIOLOGIQUE

PAR GENEVIÈVE RHÉAUME, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

Kiosque des bovins laitiers

PAR L’ÉQUIPE DES BOVINS LAITIERS

E ncore une fois cette année, la merveilleuse équipe que for-ment les responsables du kios-

que des bovins laitiers vous en mettra plein la vue. Les belles et bonnes vaches, les découvertes et la qualité seront les thèmes de la fin de semaine. Tout d’abord, il y aura différentes races afin que le public puisse se familiariser avec ces dernières. En lien avec la qualité du lait, nous expliquerons les caractéris-tiques laitières de chaque race à l’aide d’affiches explicatives. Les gens pour-ront également suivre le trajet que fait le lait avant d’arriver dans leur bol de cé-réales. Nous démontrerons les étapes que parcourt le lait à partir des premiers jets lors de la traite jusqu’à l’arrivée sur les tablettes de l’épicerie. Toujours en gardant en tête la qualité du produit, nous insisterons sur les étapes où il y a intervention au niveau de la propreté et de la salubrité. Finalement, afin de suivre l’évolution parcourue par les produits laitiers au cours du dernier siècle, il y aura un espace où se côtoieront divers objets de laiterie, d’hier à aujourd’hui. Pour une deuxième année, le kiosque des bovins laitiers sera équipé d’un robot de traite automatisé, fièrement commandité par la compagnie DeLaval. Les petits comme les grands seront impressionnés de voir qu’une machine peut aujourd’hui remplacer l’humain pour la traite des vaches. Ce gros jouet sera en fonction tout au long du salon et une personne expliquera ses diverses fonctions. Pour terminer, notre équipe est prête à accueillir tous les passionnés de vaches laitières, autant au niveau de la généti-que, de la production, des races ou… de la qualité bien apprêtée! Venez nous voir, vous n’avez qu’à suivre la bonne odeur! 

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M ême si le printemps tarde à se faire sentir, il est tou-jours temps de penser à préparer le potager. Cette année, n’oubliez pas de réserver une parcelle de terre

pour vos fines herbes. À consommer sans modération, celles-ci rehausseront la saveur de vos plats. Comme celles-ci se

cultivent facilement et donnent des rendements assez éton-nants, nous allons vous donner des trucs pour éviter les pertes. Vous verrez que les fines herbes du potager sont tout aussi bonnes que celles des supermarchés!

Au réfrigérateur, les fines herbes ne se conservent qu’au plus une semaine. On peut les enrouler dans un papier essuie-tout et les déposer dans un sac de plastique fermé hermétiquement ou bien les mettre dans un verre rempli de deux à cinq centimètres d’eau recouvert d’un sac de plastique. Cette méthode requiert toutefois de changer l’eau aux deux jours. Pour une durée de conservation prolongée, soit environ six mois, la méthode des cubes aromatisés est pratique. Cette mé-thode convient plus particulièrement au basilic, à la coriandre, à l’aneth, au persil et à la ciboulette. Coupez les fines herbes fine-ment et mélangez-les à de l’huile ou du bouillon puis, versez dans des bacs à glaçons. Une fois les cubes congelés, vous pour-rez les mettre dans des sacs à congélation.

Pour une durée de conservation optimale, nous vous conseillons de faire sécher vos fines herbes. Vous pouvez suspendre la tête en bas des bottes composées des herbes à petites feuilles comme le thym, l’estragon, le romarin, la sarriette et l’origan pendant deux à trois semaines. Vous pouvez recouvrir les feuil-les d’un sac de papier. Le basilic, la menthe et la sauge doivent, quant à eux, être étendus sur une plaque à biscuit recouverte d’un linge sec. Laissez celle-ci sur le dessus du réfrigérateur pen-dant deux à trois semaines. Une fois les aromates bien séchés, placez-les, tout en évitant de les émietter, dans des pots herméti-ques à l’abri de la lumière. Ils se conserveront un an. Une autre alternative s’offre aussi à vous. Vous pouvez faire votre pesto maison. Habituellement, celui-ci est surtout fabriqué à partir de basilic, de persil, de noix de pin et d’huile d’olive, mais rien ne vous empêche de créer votre propre recette maison. Soyez imaginatif! Le pesto se conserve longtemps au congélateur. Les fines herbes sont des bouquets de parfums et de saveurs. Utilisez-les dans tous vos plats favoris. Dans notre cas, elles allient deux passions : le jardinage et la cuisine. Sur ce, joyeux jardinage et bon appétit!

La conservation des fines herbes pour les nuls PAR MYRIAM CÔTÉ ET MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE.

CULTURE MARAÎCHÈRE

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FEQ qui se situent au niveau de l’habillement, des agissements des cavaliers envers leurs montures et ils uniformisent les par-cours et assurent un environnement sécuritaire pour les cava-liers et leurs chevaux. Par la suite, il y a la certification Équi-Qualité qui a été dévelop-pée grâce à l’initiative de la Filière cheval et de la Fédération équestre du Québec. Cette certification permet au consomma-teur de choisir un centre équestre qui lui convient selon ses be-soins. De plus, cela lui assure la qualité du programme et du service de l’écurie accréditée, le souci de la sécurité et le bien-être des chevaux. Pour avoir la certification Équi-Qualité, les écuries doivent répondre à plusieurs critères de service à la clientèle, de sécurité et de bien-être animal. Les intervenants y travaillant doivent être certifiés par la Fédération équestre du Québec et Canada Hippique, et accrédités par Québec à cheval ou l’Association canadienne d’équitation thérapeutique selon les services offerts. Références :www.feq.qc.ca, www.equi-qualite.qc.ca, www.filiere-cheval.com

D ans le monde équestre, plusieurs regroupements et organismes œuvrent afin d’assurer la qualité des activi-tés, la protection des gens ainsi que le bien-être des

animaux. Ces organismes travaillent de concert afin de former les cavaliers et informer le public adéquatement. La manipulation d’une si grosse bête de façon sécuritaire exige certaines connaissances de base. Il y a d’abord la Fédération équestre du Québec qui s’occupe, d’un côté, de la formation des cavaliers et de l’autre, de la réglementation des concours classi-ques et des compétitions westerns.

La formation offerte permet, tout d’abord, l’apprentissage du monde équestre à partir de la base qui se divise en étapes appe-lées brevet de cavalier. Pour avoir la certification, les personnes intéressées doivent passer une évaluation théorique et une éva-luation technique à chaque étape, soit du brevet de cavalier 1 à 4 pour l’équitation western et de 1 à 8 pour l’équitation classique. Au cours de cet apprentissage, les cavaliers ont des objectifs à atteindre comme l’ajustement approprié de l’équipement, conserver une bonne position en selle, faire certaines manœu-vres convenablement (arrêts, pivots, etc.). Par la suite, on doit faire le brevet d’instructeur pour pouvoir enseigner aux cavaliers débutants et celui d’entraîneur pour enseigner aux cavaliers ex-périmentés. Deuxièmement, la régie des compétitions exige que les associa-tions équestres qui organisent ces évènements soient affiliées à la Fédération équestre du Québec et que chaque officiel soit reconnu par celle-ci. De plus, les compétiteurs doivent être membres de la FEQ et pour y arriver, ils doivent payer une coti-sation annuelle. Ces compétitions suivent les règlements de la

À cheval sur la qualité! PAR AUDREY NADEAU, MARIE-CHRISTINE FAUTEUX, GENEVIÈVE POULIOT, MARIE-ÉLISE SAMSON ET CHRIS-

TINA CHALOUX, ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE ET FRÉDÉRIQUE VÉZINA, ÉTUDIANTE EN AGROÉCONOMIE

CHEVAUX

L a production porcine... Non, mais quelle belle produc-tion! C'est par contre une production trop souvent poin-tée du doigt et mal jugée. Le porc est pourtant une viande

très appréciée par la grande majorité des Québécois depuis belle lurette! Bien que depuis quelques années la production soit en difficulté économique, cela n'empêche pas qu'une grande partie des producteurs se retroussent les manches pour s'en sortir et pour maintenir cette belle production au Québec. Malgré tous les préjugés de la population, c'est tout de même un monde en constante évolution et qui est extrêmement réglementé, autant du côté de la transformation et de la consom-mation que du côté de l'élevage et de l'envi-ronnement. Venez nous voir à notre kiosque pour plus d'informa-tions!

La production porcine PAR VALÉRIE BELLAVANCE, LAETITIA CLOUTIER.

PIER-LUC FAUCHER, CAROLINE JACQUES, PASCALE MAHEU, ALEX O’BOMSAWIN-DESCÔTEAUX ET NI-

COLAS SIGMEN, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

A. Nadeau

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26 | Le journal l’Agral

L ’industrie caprine, en plein essor depuis quelques années, prend de plus en plus de place dans le secteur de l’agroa-limentaire au Québec. Durant la dernière année, un total

de 22 891 chèvres réparties dans 284 fermes étaient élevées, soit pour le lait, la viande ou la laine (mohair), les trois secteurs où cet animal joue un rôle (MAPAQ). Le secteur le plus important de l’industrie caprine est la produc-tion laitière. Une chèvre produit beaucoup moins de lait qu’une vache (jusqu’à 5 litres par jour chez certaines races), et on pro-duit un fromage par 10 kg de lait. D’ailleurs, 5,3 des 6 millions de litres de lait produits au Québec sont transformés en froma-ges. Les producteurs laitiers ont le choix d’envoyer leur lait chez le transfor-mateur industriel, ainsi, ils n’ont pas à se soucier des étapes qui suivent la traite des animaux, ou d’en faire la transformation eux-mêmes et de faire du fromage (ou d’autres pro-duits artisanaux au lait de chèvre). Les troupeaux québécois sont de tailles très variées et peuvent com-prendre jusqu’à 600 bêtes, surtout en production laitière industrielle, les productions artisanales étant souvent plus restreintes. Le travail est d’autant plus compliqué pour ces dernières que les producteurs doivent passer une partie de leurs journées à faire leur fromage dans des conditions hautement sanitaires. La qualité du travail est très importante dans ce secteur. En effet, du moulage jusqu’à l’affi-nage, l’artisan fromager doit réussir à valoriser les bactéries qui sont utiles au processus de fabrication du fromage tout en évi-tant celles qui pourraient le contaminer et entraîner des problè-mes de santé chez les consommateurs. Les races développées pour ce secteur sont les plus nombreuses. Au Québec, cinq races laitières sont dominantes. Il y a d’abord l’Alpine, originaire des Alpes, qui peut être de plusieurs cou-leurs, allant du blanc pur à une robe presque totalement brune. La Saanen, de Suisse, est une chèvre exclusivement blanche ou crème. La Nubienne, issue d’un croisement de races anglaise et africaine, a les oreilles pendantes et un profil de tête convexe. La Toggenbourg, également de Suisse, possède des zones de cou-leur blanche caractéristique sur les oreilles, les lignes faciales, les membres et la queue. Finalement, La Mancha, d’origine espa-gnole, est une chèvre aux oreilles courtes très caractéristiques. Vous aurez sans doute aperçu ces races lors de votre visite au Salon!

Le secteur alimentaire est en développement au Québec. Il y a encore quelques années, le chevreau n’était pas une viande com-mune, ni même connue. Il a donc fallu expérimenter avec des chefs cuisiniers et d’autres intervenants pour faire connaître cette viande et pour la rendre appréciée des consommateurs (MAPAQ). Toutefois, ce n’est pas le cas partout! Saviez-vous que la viande caprine est la viande la plus mangée au monde ? On en consomme sept fois plus que le bœuf et 95 % des chèvres éle-vées dans le monde le sont pour la viande (SPCQ). En 2002, on ne comptait que 2 838 chèvres de boucheries au Québec

(MAPAQ). La viande de chèvre est de grande quali-té. Elle est 50 % moins grasse que la viande de bœuf préparée de la même façon, tout en contenant une quantité de protéine équivalente et une plus grande quantité de fer (SPCQ). Au Québec, la principale race est la Boer, animal originaire d’Afrique du Sud et possédant une grande masse musculaire et un bon taux de croissance. Le corps est blanc avec

deux taches brunes au niveau de la tète et de l’arrière-train. Ses oreilles sont pendantes et ses cornes sont arrondies et orientées vers l’arrière. La race Kiko, originaire de Nouvelle-Zélande, est également présente au Québec, mais pas au Salon! Les croise-ments avec certaines races laitières (Nubienne et La Mancha) donnent également de bons résultats en boucherie. Finalement, le secteur de la laine est occupé par la chèvre Ango-ra, qui produit une fibre de très haute qualité, le mohair, plus souvent retrouvé dans des boutiques ou directement chez les producteurs. Il s’agit généralement d’une activité secondaire. Le mohair est une fibre longue, bouclée, fine, douce, légère, souple, chaude, lustrée, durable et facile d’entretien! Il est possible d’en faire des vêtements de grande qualité. Toutefois, seule la toison des premières tontes est utilisée pour les vêtements. Ensuite, la fibre devient de moins bonne qualité et est destinée à des usages plus grossiers, comme par exemple la fabrication de tapis avec des mélanges de laine. La chèvre Angora, originaire de Turquie et connue depuis plus de 4 000 ans, ressemble beaucoup à un mouton, avec une longue toison blanche. Elles sont plus petites que la moyenne des chèvres et leurs oreilles sont tombantes. N’oubliez pas de les caresser en passant au kiosque!

La chèvre : sociable et polyvalente! PAR JULIE CHAPRON, FLORE PIVETTE, FRÉDÉRIC VERVILLE, DAVID LEDUC, CHANTAL LEDUC

ET VANESSA VIR-VEILLEUX, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

CHÈVRE

F. Gervais

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L a gastronomie est un art, celui de l’agencement des sa-veurs et des arômes en des mets et des repas qui se veu-lent soit appétissants, intrigants, évocateurs ou tous ces

attributs à la fois. Les molécules constituent quant à elles les sous-unités des sous-unités composant ces mets et repas et dont la science gouverne les interactions et les comportements. Main-tenant, agençant art et science, que devient la gastronomie molé-culaire? Loin des aliments « chimiques » qui ont si mauvaise

réputation, cette disci-pline se veut l’étude et la recherche des méca-nismes qui ont cours dans nos cuisines, de celle d’un grand chef à celle de votre grand-mère. Ceux qui ont déjà en-tendu parler de gastro-nomie moléculaire ont sans doute en tête les démonstrations spec-taculaires de sorbets à l’azote liquide, de billes de vinaigrette ou de chocolats qui pétillent en bouche. Cependant, il est primordial de comprendre l’origine de cette discipline pour ne pas perdre de vue ce qui en fait plus qu’une mode, mais une science qui repose sur certains fonde-ments philosophiques. Les deux fondateurs de la gastronomie mo-léculaire, Hervé This et Nicholas Kurti, respec-tivement physicien et

physico-chimiste, s’intéressaient à l’art culinaire et à sa dimen-sion scientifique. Ils ont alors créé en 1988 cette discipline qui allait entamer la décortication des innombrables transformations que subissent les aliments en cuisine. Plus précisément, Hervé This s’attarde à ce qu’il appelle les « précisions » culinaires, c’est-à-dire les consignes accompagnant les recettes depuis des décen-

nies ou même des siècles, sans savoir pourquoi, comme n’utili-ser que des ingrédients froids pour réussir une mayonnaise ou qu’une femme ne devrait pas faire de gâteau pendant ses mens-truations sous peine de le manquer à coup sûr. La science, par sa méthode, sa rationalité, ses lois et son souci de rectitude, semble venir à l’encontre de ce qu’est l’art. Com-ment donc ne pas détruire l’art culinaire en le transformant en formules chimiques et mathématiques? Il s’agit d’une question à laquelle doit faire face tout adepte de gastronomie moléculaire. À cela, Hervé This répond par une intéressante analogie qu’il expose dans son livre intitulé Construisons un repas. Il compare la cuisine à une maison ancestrale qui ne possèderait ni toilette, ni eau courante, ni électricité. La gastronomie moléculaire ne veut en aucun cas détruire cette demeure et la reconstruire entière-ment de matériaux neufs! Il s’agit en fait de l’étudier dans ses moindres recoins et d’y apporter certaines améliorations de la vie moderne telle que l’eau chaude tout en conservant l’âme de la maison. Il ne s’agit donc pas d’une déconstruction, mais bien d’une rénovation de la gastronomie. La gastronomie moléculaire, par la compréhension et l’améliora-tion de nombreuses transformations culinaires, a bien entendu ouvert la porte à l’innovation. Un foisonnement de nouveautés plus extravagantes les unes que les autres a été créé, au grand plaisir des amoureux de nouvelles expériences gustatives, olfac-tives et visuelles. Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’elle a permis de comprendre ce que sont les bases de la cuisine et que désormais, il n’existe plus de secret pour réussir à tous les coups la cuisson d’un œuf dur, un délicieux gâteau ou un soufflé aérien. Finalement, c’est en cela que réside la qualité bien apprêtée.

La gastronomie moléculaire, un mariage entre art et science

PAR MARIE-PIERRE CARON, MARIE-CHARLES CAYOUETTE, MARIE-PIERRE GAUVIN ET ÉLIZABETH TRUAX, ÉTUDIANTES EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE DES ALIMENTS

LA PHOTO MONTRE UNE CRÈME FOUETTÉE SANS CRÈME. IL S'AGIT EN FAIT D'UNE MOUSSE DE LAIT ÉCRÉMÉ EN POUDRE.

Communication Encore cette année, nous avons la chance d’avoir comme président d’honneur l’animateur de l’émission de télévision La semaine verte, Errol Duchaine. Cet animateur-journaliste, originaire du Lac St-Jean, a collaboré à plusieurs émissions de Télé-Québec avant de faire partie de l’équipe des journalistes de Radio-Canada depuis 1998. Pour une troisième année consécutive, cet animateur accepte de représenter la SAAC, notre salon 100 % étudiant. D’ailleurs, c’est à la SAAC que l’émission de radio La semaine verte sera enregistrée. Monsieur Du-chaine animera bien sûr cette émission accompagné des journalistes Hélène Raymond, Lionel Levac et Julien Bilodeau. C’est donc un ren-dez-vous, ce vendredi 15 janvier à 14 h au symposium.

Noémie D’Amour, adjointe aux communications

M.-P. Gauvin

DES MOLÉCULES DANS VOTRE ASSIETTE

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Q u’il s’agisse de fruits, de légumes, de lait, d’œufs ou de viande, aucun aliment ne pourrait être produit en quanti-té suffisante pour nourrir la population actuelle des pays

industrialisés si ce n’était de la mécanisation agricole. Les pro-ducteurs d’aujourd’hui ne pourraient pas se passer de toutes les machines qui servent à la production des denrées alimentaires. Elles sont gages de productivité, d’efficacité, de confort pour les animaux, de facilité d’utilisation et de plus en plus de respect de l’environnement. Bien que le seul matériel agroalimentaire que vous conduirez dans votre vie soit un panier d’épicerie, en tant que consomma-teur, vous vous attendez à une bonne qualité de produit, à un

prix raisonnable, et vous vous attardez de plus en plus à l’éthique sociale et environnementale derrière le bien acheté. La qualité des aliments que nous retrouvons dans notre assiette dépend en bonne partie de la manière dont ils sont pro-duits. C’est grâce à

la mécanisation que les agriculteurs d’aujourd’hui peuvent combler ces attentes. Du plus petit producteur aux plus grosses entreprises, chaque ferme utilise les différentes machines disponibles pour amener les ali-ments dans votre assiette dans des délais assurant la plus grande fraîcheur du produit. Mais pourquoi la qualité de ce que nous mangeons dépendrait-elle de la manière dont les denrées sont produites? La réponse est simple : la croissance des aliments, autant pour les humains que pour le bétail, est parmi les étapes les plus longues du cycle de production. Qu’est-ce qu’un cycle de production, nous demanderez-vous? Il s’agit de toutes les étapes de la production d’une denrée alimentaire. Pour un fruit, un légume ou une céréale, cela inclut le travail du sol, la mise en terre des cultures et leur entretien, la récolte, la manutention, l’entrepo-sage et la transformation lorsque les produits sont transformés après la ré-colte.

Les machines sont aussi variées que les diverses opérations pour lesquelles elles sont utilisées. De plus, elles sont offertes dans des formats ou des largeurs de travail qui permettent de choisir celles qui sont les mieux adaptées pour le niveau d’efficacité nécessaire à la taille de l’entreprise. Et un peu à l’image de l’in-dustrie automobile, pour une même catégorie de véhicules (ou de machineries), chaque fabricant offre des variantes dans les conceptions qui permettent aux producteurs de choisir la com-pagnie et le modèle correspondants à leurs besoins. Pour les cultures très spécialisées comme les fruits et les légumes, certai-nes étapes sont souvent réalisées de façons manuelles, notam-ment les opérations de récolte, à cause de la fragilité de ces ali-ments. Pourtant, certaines machines spécialisées surprennent par leur rapidité d’exécution et la délicatesse avec laquelle le produit est manipulé. Pensons ici à des exemples comme les récolteuses à haricots extra-fins et aux machines de récolte des canneberges, mais aussi aux batteuses qui battent le soya destiné à la consommation humaine et dont les normes de qualité de la fève récoltée sont très pointilleuses. Alors, même si vous n’êtes pas mordus de mécanique, vous mordez pourtant dans vos fruits et vos légumes à pleines dents.

Cela implique plusieurs ma-chines agricoles qui ont parti-cipé à produire et récolter ces fruits et ces légumes et des producteurs qui se sont munis des outils leur per-mettant de récolter ce qui a été semé, tout cela pour vous offrir cette qualité d’aliment que vous retrou-vez chaque jour dans votre assiette.

De la qualité, sur le champ! PAR BENOIT GARON, JOËLLE CANTIN ET AUDREY SARRAZIN, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE ET

CLAUDE-ÉMILIE CANUEL, ÉTUDIANTE EN GÉNIE AGROENVIRONNEMENT

ÉQUIPE ULTRAC

B. Garon

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gourmande, demande une alimentation bien contrôlée pour maximiser sa rentabilité.

Club d’expertise Un club d’expertise est un regroupement d’évaluateurs qui ont pour objectif de sélectionner, selon des critères précis, les meil-leurs sujets d’un troupeau afin d’augmenter la production de ce dernier. En d’autres mots, en déterminant certaines caractéristi-ques précises, il est possible d’augmenter la production de laine, de viande et de lait chez les ovins. Les critères de sélection géné-raux en ce qui concerne les moutons sont: la dentition (une bonne dentition augmente l’efficacité de la digestion et de la croissance), les pieds et les membres (confort et longévité des animaux) et la capacité et l’ossature (puissance du métabolisme). Finalement, il y a les critères spécifiques à une race et à une pro-duction. Par exemple, on juge les qualités maternelles de l’Ar-cott Rideau selon la conformité de son pis (capacité à nourrir ses petits).

La situation au Québec D’un point de vue général, en 2009, l’industrie ovine du Qué-bec comptait 285 000 animaux recensés. De ce nombre, on re-trouvait 5 800 béliers, 171 300 brebis, 24 200 agneaux de rem-placement et 83 700 agneaux de marché. Le marché le plus im-portant demeure celui de la viande. Ce dernier est divisé en plu-sieurs sous-marchés : celui des races pures, celui des races hybri-des et celui des agneaux de marché. Il arrive fréquemment que des entreprises produisent leurs propres hybrides pour faire de l’agneau de marché. Quant à la production laitière, elle est en plein essor, particulièrement dans la vente de produits transfor-més à valeur ajoutée tels que les fromages. Pour ce qui est de la laine, la tonte est un investissement pour le bien-être de l’animal seulement. En effet, il n’y a pas d’avantage économique à com-mercialiser ce sous-produit puisque la vente de la laine ne cou-vre pas les frais de tonte (300 $/tonne vs 1 500 $/tonne). Le marché de la laine au Québec est très peu développé comparé à ce qui se fait ailleurs dans le monde. Bien que vous veniez d’en ap-prendre un peu plus sur les moutons, nous sommes certains qu’il vous reste une multitude de questions à poser. Alors, n’hésitez pas à venir nous voir lors du salon!

A vez-vous déjà goûté à de l’agneau? À du fromage fait à partir de lait de brebis? Peut-être ne connaissez-vous que la laine de mouton, une fibre naturelle surpassant

toujours les fibres synthétiques en matière de qualité. Peu im-porte la réponse à ces questions, un arrêt au kiosque des mou-tons contentera sans doute votre curiosité du sujet tout en vous transmettant des connaissances de base en matière d’élevage ovin, une production émergente au Québec. Au kiosque, deux races vous attendront : l’Arcott Rideau et la Suffolk. Vous aurez en outre la chance de développer votre œil critique en vous réfé-rant à un club d’expertise. D’ici là, contentons-nous toutefois de ces quelques informations supplémentaires sur le sujet!

La race Arcott Rideau La race Arcott Rideau est 100 % canadienne et elle a été déve-loppée dans une station de recherche d’Agriculture Canada près d’Ottawa. Le programme de développement de cette nouvelle

race s’est déroulé sur une période de 10 à 15 ans, pour se terminer vers 1980. L’objectif de celui-ci : créer une race ayant une bonne fertili-té, de bonnes caracté-ristiques laitières et maternelles, une excel-lente conformation et un bon taux de crois-sance. Une brebis Ar-cott Rideau atteint sa maturité sexuelle entre l’âge de sept et huit mois. L’origine de l’Ar-

cott Rideau provient des races Finnois, Suffolk et East Friesian. Malgré ses nombreuses qualités, sa forte prolificité exige une bonne gestion des agnelages et de l’alimentation des brebis.

La race Suffolk La race Suffolk a quant à elle été développée en 1800 en Angle-terre à la suite d’un croisement entre la Southdown et la Nor-folk. La Suffolk a mis les pieds pour la première fois au pays en 1888, mais ce n’est qu’en 1920 qu’elle s’est véritablement répan-due au Canada. Aujourd’hui, l’intérêt pour cette race est tou-jours très élevé puisqu’on lui attribue le meilleur taux de crois-sance et une très bonne adaptation à l’élevage en bâtiment. Par conséquent, la Suffolk est très utilisée dans l’industrie de l’a-gneau lourd, particulièrement pour faire des croisements avec d’autres races plus prolifiques et maternelles. Les agneaux en-gendrés possèdent d’excellentes performances de croissance et donnent des carcasses de très bonne qualité. La Suffolk, très

Du mouton? … Pourquoi pas! PAR MARIE LANDRY, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET CHRISTOPHE CYR ARSENAULT, JULIEN GARNEAU,

LAURENCE GENDRON, SIMON PAGEAU ET MAXIME PARENT, ÉTUDIANTS EN AGROÉCONOMIE

MOUTON

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L ’allaitement est une pratique vieille comme le monde. Pourtant, son adoption soulève toujours de nombreux débats. Pendant plusieurs années, on crut pouvoir l’éga-

ler en copiant ses caractéristiques industriellement. Toutefois, les études se multiplient depuis un certain temps pour démon-trer que le lait maternel possède plusieurs propriétés inégalables. On sait aujourd’hui que le lait maternel s’adapte aux besoins de l’enfant, fournissant, par exemple, des anticorps et des acides aminés supplémentaires aux bébés prématurés pour pallier le sous-développement de leur système immunitaire. De plus, il n’est pas allergène et réduit les risques d’infection en offrant une foule d’agents protecteurs. Aussi, des études récentes tendent à démontrer que l’allaitement serait un outil efficace pour réduire les risques d’obésité chez les enfants. En effet, cette pratique favorise le respect des signaux de satiété qui sont généralement bien fonctionnels chez les nouveau-nés, mais se dérègle souvent lors de la croissance lorsque l’enfant n’a plus le loisir d’avaler tout simplement la quantité d’aliments qui lui convient. Enfin, en nourrissant leur bébé au sein, les mères profitent aussi de

plusieurs avantages. On remarque notamment une réduction des hémorragies qui surviennent à la suite de l’accouchement chez les femmes allaitantes et une moins grande prévalence de cancer du sein et des ovaires. La vapeur a donc tourné et la pratique de l’al-laitement a repris de la vigueur. Les grandes organisations sanitaires mondiales recomman-dent désormais à toutes les mères de nourrir leur nouveau-né au sein exclusivement pen-

dant les six premiers mois de leur vie. Par la suite, ce mode d’ali-mentation peut être combiné aux aliments solides jusqu’à l’âge de deux ans et même davantage. Toutes les preuves sont réunies pour pouvoir affirmer que le lait maternel est un aliment de première qualité et mérite d’être offert en priorité aux jeunes enfants. Cependant, bien que tout à fait naturel, l’exercice de l’allaitement est loin d’être inné chez toutes les femmes. L’ap-prentissage des différentes techniques et l’adaptation à chaque enfant sont essentiels pour que la pratique puisse être réellement efficace. On peut donc conclure que le lait maternel doit être bien apprêté, grâce à la transmission des connaissances, pour livrer toutes ses qualités, autant aux nouveau-nés qu’à leurs pa-rents. Suite à la période d’allaitement arrive l’étape de l’introduction des aliments solides. Cette étape est cruciale au développement physique et psychologique de l’enfant en pleine croissance, qui construit peu à peu son autonomie. Un protocole a été élaboré quant à l’ordre d’introduction pour guider les parents et assurer aux enfants un apport optimal de tous les nutriments tout en

réduisant les risques de réactions désagréables. Les premiers aliments solides devraient faire leur apparition dans le menu des tout-petits vers l’âge de six mois, car avant, le système digestif n’est pas tout à fait apte à bien assimiler les nutriments. C’est aussi à partir de cet âge que le lait maternel devient insuffi-sant pour soutenir seul le développe-ment de l’enfant. Il est recommandé de commencer par les céréales et d’ajouter les aliments un à la fois. Les produits allergènes (lait de vache, œuf, soya, noix, poisson…) doivent être introduits un peu plus tard. Au cours des cinq premières années, l’enfant acquiert des habitudes alimentaires qui le sui-vront toute sa vie. Il est donc d’une importance capitale que ses premiers contacts avec la nourriture soient des expériences posi-tives afin qu’il garde l’envie de découvrir, d’expérimenter et de savourer une variété d’aliments. Bien entendu, les goûts ne se discutent pas, cependant, on peut les développer. Les parents ont le devoir d’offrir à leurs enfants des aliments sains, variés et savoureux, mais ne devraient pas les obliger à manger quoi que ce soit. Ceux-ci doivent aussi garder en tête que les jeunes apprennent en imitant les plus vieux, c’est donc à eux de montrer le bon exemple. Naturellement, les enfants sont plutôt réfractaires aux changements. Ils ont tendance à refuser les nouveautés qui les éloignent de leur zone de confort. Toute-fois, il semblerait qu’après huit à dix expositions, un attrait se développe envers un aliment nouveau. Il faut donc s’armer de patience pour réussir à faire apprécier de plus en plus d’aliments à nos petits. Malgré tout, il faut respecter les goûts de chacun. Lorsque l’on force un enfant à manger un plat contre son gré, on crée un climat angoissant à l’égard des repas. Si un enfant refuse les aliments qu’on lui offre, il est conseillé de rester calme, de lui retirer son assiette et de l’offrir à nouveau plus tard. On peut aussi lui offrir une collation nutritive, mais il est important de s’assurer que l’enfant ne grignote pas abusivement entre les repas, ce qui nuirait à son appétit. L’appétit est grandement contrôlé par les besoins en énergie de l’enfant. Ceux-ci fluctuent énormément lors de la croissance et c’est pourquoi certains jeunes mangent beaucoup un jour et presque pas le lendemain. Les parents doivent aussi faire face à plusieurs défis qui influencent les choix alimentaires comme les allergies, la carie dentaire, les dangers d’étouffement et l’obésité. Les parents ont à user d’imagination et de patience afin d’apprê-ter adéquatement des aliments de meilleure qualité de manière à les rendre intéressants aux yeux des tout-petits.

Apprendre à déguster, à petits pas PAR LE COMITÉ DE SOUTIEN À L’ALLAITEMENT (BUREAU D’ENTRAIDE EN NUTRITION)

SE DÉLECTER, À PETITS PAS

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L ’élevage cunicole est en marge des grandes cultures au Québec. En 2008, 141 entreprises productrices ven-daient plus de 471 000 lapins. La production de lapins au

Québec est très jeune comparativement aux chefs de file tech-nologiques comme la France et l’Italie.

Quatre races sont fréquemment utilisées dans les élevages com-merciaux. Le chinchilla, une race de couleur foncée, petite, mais reconnue pour ses qualités maternelles dont sa prolificité, sa fécondité et ses allaitements de qualité, est utilisé en croisement comme hybride en raison de ses rendements en chair négligea-bles. Le néozélandais, tout blanc, allie de bonnes qualités mater-nelles avec un rendement chair minimum. Il peut être utilisé en race pure. Le californien, blanc avec les oreilles et le nez bruns foncés, est un lapin surtout utile pour améliorer le rendement en chair, même si ses performances maternelles restent adéquates. Le géant des Flandres, une grosse boule blanche, est utilisé en finition pour améliorer le rendement en carcasse. Ce lapin peut atteindre les huit kilos comparativement aux quatre à six kilos des autres races. Les croisements hybrides chez les femelles se font entre les races chinchilla, californien et néozélandais tandis que les croisements pour les mâles de finition ont lieu entre le géant et le néozélandais ou le californien.

La production de lapins commence avec une saillie, soit natu-relle (majorité des éleveurs) ou artificielle. Après 12 ou 14 jours, l’éleveur vérifie la gestation en palpant la femelle. Si elle est confirmée négative, elle retournera à l’accouplement ou ira à la réforme. La gestation dure environ 31 jours. Une semaine avant la date prévue, la femelle est déplacée dans une nouvelle cham-bre avec toutes les autres femelles prévues pour cette date. Elle a à sa disposition un nid tout neuf dans lequel elle arrachera son

poil ventral dans le but de réchauffer ses petits et de leur donner plus facilement accès à ses tétines. La mise bas dure environ 30 minutes. Ensuite, la lapine nettoie ses petits et les allaite. Le lapereau pèse alors entre 40 et 100 grammes. Lors des 14 premiers jours, l’allaite-ment est contrôlé une fois par jour par l’éle-veur. Cette pratique sert à éviter que la femelle écrase ses pe-tits. La lapine se fait saillir à nouveau dix jours après la mise bas. Les lapereaux demeurent avec leur mère jusqu’à 35 jours. La femelle est enlevée à ce moment pour rejoindre une nouvelle salle de mise bas. Les lapereaux passent alors en engraissement pour cinq autres semaines. Lors du sevrage, un lapin pèse envi-ron 1 kilo, il en pèsera entre 2,5 et 3 lors de l’abattage. La viande de lapin est une viande dispendieuse. Elle côtoie le sanglier, le cerf, le bison, l’autruche, la pintade, l’oie ainsi que le canard dans les spécialités. C’est aussi une viande fine qui peut ressembler à la volaille en terme d’apprêt.

La viande de lapin n’a pas la visibilité qu’ont certaines autres viandes de spécialité. Les produits transformés demeurent plus rares en tablette que la carcasse entière de lapin. Pourtant, un produit prêt-à-manger ou nécessitant peu de temps à préparer attire les consommateurs. La viande est également très peu pu-blicisée. Encore là, des efforts soutenus sur une longue période pourraient encourager la consommation régulière de lapin. Les consommateurs de lapin proviennent majoritairement de l’Eu-rope où l’on mange entre trois et six kilos de lapin par habitant par année. Au Canada, on parle de 0,02 kilos. Du côté de la restauration, la viande doit être « standardisée », c’est-à-dire qu’il faut que la qualité soit uniforme, que le prix demeure stable et que la taille des morceaux soit régulière. Le volet restauration ne doit pas être négligé puisqu’il contribue à rejoindre le consom-mateur, à lui faire goûter un bon mets. Encore là, il y a du travail à faire auprès du Syndicat des producteurs de lapins du Québec (SPLQ) dont un des mandats est de faire la mise en marché. La

(Suite page 33)

Ils sont petits, se reproduisent rapidement et vont conquérir… votre estomac

PAR ANDRÉE LAPRISE, GENEVIÈVE TINANT ET CHANTAL PICHÉ-CADOTTE, ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE

LAPIN

F. Müller

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D ans l’Ouest canadien, les gran-des cultures font partie inté-grante du paysage. Même si

elles occupent une moins grande impor-tance au Québec, les pratiques utilisées sont tout de même avant-gardistes. En effet, plusieurs producteurs ont des pratiques plus respectueuses de l’envi-ronnement, comme l’utilisation des engrais verts. Mais qu’est-ce qu’un en-grais vert? Cette technique culturale consiste à cultiver des plantes sur un sol puis à les détruire et les enfouir sur place. Elle est pratiquée entre deux cultures dans le but d'améliorer l'aptitude culturale du sol (propriétés physiques, chimiques et biologiques). Elle peut même s’appli-quer d’une façon intercalaire, c’est-à-dire en même temps que la culture prin-cipale. On utilise généralement les plantes fourragères légumineuses, comme le trèfle, la luzerne, la vesce ou certains crucifères comme la moutarde blanche, le colza, le radis fourrager et le radis huileux. Les légumineuses sont utilisées pour leur faculté à fixer l'azote de l'air et pour la masse de leur feuillage. En fer-mentant rapidement, ces engrais amé-liorent de façon certaine la structure du sol, en apportant humus et azote. Les graminées peuvent également être utili-sées. Parmi celles-ci, le seigle, l’orge, l’avoine et le ray-grass sont les plus communes. L’implantation des engrais verts peut se faire de différentes façons. La plus simple et la plus connue est de semer l’engrais vert à la suite d’une culture se récoltant tôt comme les céréales. Cela donne assez de temps pour une bonne croissance végétative qui donnera une grande biomasse. Une façon peu coû-

teuse est de laisser plus de résidus de criblure derrière la batteuse. En faisant un passage d’un outil de préparation du sol, les grains laissés derrières pourront mieux germer et ainsi favoriser la crois-sance de l’engrais vert. La seconde mé-thode consiste à semer l’engrais vert après la levée de la culture principale. Par exemple, on peut semer un mélange ray-grass/trèfle dans un champ de maïs au sarclage. À ce moment, le maïs est assez développé pour ne pas ressentir l’effet de compétition de l’engrais vert. L’engrais vert aura une croissance ralen-tie jusqu'à la récolte, où il sera prêt à croître rapidement. Un engrais vert ne sert pas juste à faire beau! Il protège le sol contre l’érosion et le lessivage des nutriments fertilisants en plus d’améliorer la structure de celui-ci. Les racines créent des tunnels qui aident à la décompaction et au drainage (p. ex. le radis huileux). L’engrais vert amène également des éléments nutritifs pour la culture de l’année suivante (p. ex. retour d’azote pour les légumineu-ses). Enfin, il permet aussi de faciliter la régie des mauvaises herbes en limitant leur propagation. Bref, utilisez donc un engrais vert, ça peut vous rapporter!

Engrais vert, une pratique de plus en plus moderne

GRANDES CULTURES

PAR LOUIS-DAVID COLLARD ET JEAN-MICHEL BLACKBURN, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

viande de lapin possède des caractéristi-ques particulières faisant d’elle une viande des plus santés par son faible taux de gras et sa richesse protéique.

La production de lapin est légèrement en hausse depuis les dix dernières an-nées. De plus en plus de consomma-teurs choisissent les viandes de spéciali-té et diversifient ainsi leur consomma-tion carnée. Or, beaucoup de travail est à faire pour développer cette produc-tion, notamment sur la mise en marché, pour assurer aux producteurs déjà exis-tants une demande pour leurs lapins.

Le volet élevage domestique prend une petite part de l’élevage cunicole au Qué-bec. Il demeure cependant en marge puisqu’on retrouve un grand nombre d’éleveurs avec peu d’animaux. Les lapins destinés à l’élevage domestique sont beaucoup plus petits que les lapins à chair et plus variés en terme de colo-ration et de longueur de poils.

Les principales races domestiques (et celles retrouvées dans le kiosque) sont le lapin tête de lion, le bélier hollandais, le mini-rex et le nain néerlandais. Le lapin tête de lion est un lapin nain pou-vant atteindre un peu moins de 2 kilos. Son poil est disposé de façon à former une sorte de crinière, d’où son nom. Le bélier hollandais ressemble un peu à un chien avec ses oreilles tombantes. Il est reconnu pour sa tranquillité. Il faut éga-lement surveiller son alimentation puis-qu’il a tendance à se goinfrer. Le mini-rex est un lapin à fourrure formée de sous-poils, il est donc considéré comme anti-allergène. À l’instar des autres ra-ces, on le retrouve dans tous les coloris possibles. Le nain néerlandais est le plus petit des lapins domestiques avec un poids maximum de 1,6 kilos. De plus, ses oreilles sont plus courtes que celles de ses congénères.

D’autres utilisations sont possibles avec le lapin comme l’élevage pour la fibre. C’est le cas notamment du lapin angora. Malheureusement, ce volet ne sera pas illustré lors de la SAAC cette année.

Notes: sources de cet article disponibles sur demande à l’Agral

(Suite de la page 32)

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L e Club d’expertise de l’Université Laval est une associa-tion d’étudiants de l’Université qui effectue des compéti-tions contre d’autres établissements d’enseignement de

l’agriculture au Québec et même au Canada. On retrouve dans ce Club deux équipes de quatre personnes chacune, l’équipe A et B, ainsi qu’un substitut. La tâche de ce dernier est de prendre la place d’un membre d’une des deux équipes qui est dans l’im-possibilité de participer à la compétition. À ce titre, le substitut concoure de la même façon que les membres des équipes aux compétitions. Ce total de neufs étudiants représente la Faculté des sciences, de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) lors de leurs compétitions. On retrouve également dans ce club un président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire. Ces quatre postes sont comblés par d’anciens membres des équipes d’expertise. Ce sont ces quatre étu-diants qui font la sélection des membres des équi-pes en début d’année et qui organisent la compéti-tion de l’Université Laval pendant le Salon de l’a-griculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC). Cette compétition aura lieu cette année le 16 janvier 2010. Ces quatre personnes sont également les entraî-neurs des membres des équipes et du substitut afin de les prépa-rer aux compétitions. De plus, ils organisent des formations avec des experts dans des domaines et des productions plus ou moins développés selon les besoins. Les compétitions réalisées

se font grâce au soutien de nombreux commanditaires. Une compétition d’expertise se prépare longtemps d’avance parce qu’il faut que les participants reçoivent le thème de chacune des 16 classes deux à trois semaines minimum avant celle-ci. Les membres des équipes d’expertise ont donc le temps de faire des hypothèses sur ce qui sera présenté dans chaque

classe par rapport à son thème. Ainsi, les participants peuvent étudier et se préparer afin d’avoir les meilleures performances possibles. Les thèmes sont toujours en relation de près ou de loin avec l’agriculture. Il peut y avoir, bien sûr, des espèces ani-males ou végétales, selon le volet, produites au Québec et dans le monde. Il peut y avoir également des produits comme la viande, le lait, les œufs, etc. Cela peut aussi être des produits d’alimentation pour les animaux comme le foin, l’ensilage ou les céréales. Il peut y avoir des classes d’anatomie, de machineries et d’équipements agricoles de toutes sortes, de fertilisation, d’envi-ronnement, de sols, de fourrures, d’arbres et d’arbustes, de san-té, etc.

Il y a deux volets à la compétition, soit animal et végétal. Il y a huit classes par volet. Chaque volet comprend toujours une classe quiz, qui est composée de dix questions portant sur l’agri-culture, et une classe mystère, qui n’est pas connue des partici-pants avant la compétition. Pour ce qui est des autres classes de chacun des volets, il y a généralement de trois à quatre classes qui sont des jugements à raisons orales. Cela signifie qu’il faut classer quatre animaux ou végétaux, du plus vers le moins quali-fié, selon l’usage qui en est fait. Par la suite, les raisons du classe-ment effectué sont entendues par un juge expert de la classe. Il y a aussi des classes de jugement qui n’ont pas de raisons orales et

des classes d’identification de six à dix éléments, avec ou sans choix de ré-ponse. Il y a parfois une classe d’ana-lyse organoleptique où l’on a recours aux cinq sens afin de décrire un pro-duit. Au Québec, il y a cinq compétitions, soit, dans l’ordre, à l’ITA de St-Hyacinthe, à l’Université Laval, à l’U-niversité McGill, au Centre de forma-

tion professionnel de Coaticook et à l’ITA de La Pocatière. Seuls les membres de l’équipe A vont à l’extérieur de la pro-vince, soit à l’Université de Guelph en Ontario ainsi qu’en Al-berta ou en Nouvelle-Écosse. Les compétitions se déroulent sur une à deux journées selon l’organisation. Un volet se fait dans l’avant-midi et l’autre dans l’après-midi. Le but de la compéti-tion est d’amasser le plus de points possible individuellement et dans une même équipe. Plus un participant possède de bonnes réponses dans les classes ainsi que dans les raisons orales et plus il a de points. Après la compétition, en soirée, un ban-quet permet la remise des ro-settes des trois premières posi-tions pour les participants et les équipes ayant performé pour chacune des classes ainsi qu’au cumulatif de chacun des volets et au final. Pour ma part, j’étais dans l’équipe B l’année dernière et j’ai réus-si à trouver ma place dans l’équipe A cette année. L’expertise est une très bonne manière pour moi de parfaire ma connaissance dans tous les domaines possible de l’agriculture. J’ai appris beau-coup de choses qui me serviront tout au long de ma carrière d’agronome, j’en suis sûr. En ayant observé et compris plusieurs aspects de l’agriculture, on est en mesure de mieux conseiller les agriculteurs qui nous posent des questions.

Le Club d’expertise de l’Université Laval PAR CAROLINE BOUFFARD, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

VIE ÉTUDIANTE

C. Bouffard

C. Bouffard

C. Bouffard

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36 | Le journal l’Agral

PAR STÉPHANIE DEMERS, ANNICK GAGNON ET JOSÉE LEMAY-COURCHÈNE, ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE

Les velours du Québec

L e wapiti est un grand gibier originaire de l’Amérique du Nord et de l’Asie. Robuste, sa longévité varie entre 12 et 14 ans pour le mâle, et de 15 à 20 ans pour la femelle. Le

mâle pèse environ 320 kg, tandis que la femelle a un poids d’en-viron 225 kg. Le poids du wapiti varie énormément selon les saisons, à cause du ralentissement de son métabolisme l’hiver et de l’augmentation de l’activité physique, surtout en période de rut lorsque des mâles se battent pour leurs femelles. L’accouple-

ment a lieu à l’automne et la mise bas 247 jours plus tard, donc vers la fin du printemps et le début de l’été. La femelle ne peut donner nais-sance qu’à un seul faon à la fois qui pèsera entre 16 et 23 kg. Il aura la capacité de se re-produire dès l’âge de deux ans et fabriquera des bois de velours dans le cas des mâles.

Le wapiti et le cerf rouge sont les plus grands produc-teurs de bois de velours avec respectivement 62 % et 17 % de la production au Québec. Le bois de velours est récolté 55 à 60

jours après la pousse de nouveau bois. Celle-ci débute au prin-temps lorsque le niveau de testostérone devient faible. Les pro-priétés médicinales du bois de velours sont, en autres, d’amélio-rer l’activité et l’endurance musculaire, de favoriser le système immunitaire, de diminuer la pression sanguine et de régénérer les tissus endommagés. Contrairement au wapiti, le cerf rouge est élevé pour sa viande. Celle-ci est riche en pro-téine et faible en gras. Ce cervidé diffère aussi du wapiti par sa dimension plus petite. En effet, la femelle pèse entre 95 et 120 kg et le mâle, entre 120 et 140 kg. Cependant, la reproduction du cerf rouge est semblable à celle du wapiti. Le temps de gestation est d’environ 233 jours et l’accouplement se fait de septembre à la fin novembre. Sources : Association des éleveurs de wapiti du Québec Association des éleveurs de cerfs rouges du Québec

WAPITI

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Janvier 2010| 37

O n entend souvent parler de normes biologiques pour la nourriture, mais saviez-vous qu’il existe aussi une ligne directrice, dressée par Écocert Canada pour ré-

glementer l’appellation biologique en acériculture. Voici un top 12 des normes importantes à respecter. 1- Dans les bois, on se doit de garder un grand nombre d’espè-ces végétales qui accompagneront nos érables. Il est tout de même permis de se créer un petit sentier au travers de l’éra-blière. 2- Pour ce qui est de la fertilisation : les amendements autorisés sont la cendre de bois, la chaux agricole et les engrais naturels sans additifs de synthèse. 3- Les pièges mécaniques et les pièges collants sont permis de même que les répulsifs naturels comme la pâte de cayenne ou de moutarde pour contrôler les ravageurs. Quand les populations sont trop importantes, on peut avoir recours à la chasse. Évi-demment, les poisons de toutes sortes sont interdits. 4– Le tableau suivant indique le nombre d’entailles que peut porter un érable. Aucun érable ne peut recevoir plus de trois entailles.

5- La profondeur des entailles doit être de 6 cm à partir de l’extérieur, donc avec l’écorce. Le diamètre des entailles ne doit pas dépasser 11 mm. La norme est plus stricte lorsque le ou les érables sont malades ou ont du mal à cicatriser. Il faut alors réduire le nombre d’en-tailles de un. 6- Il est interdit d’utiliser tout type de germicide (formaldéhyde) dans les entail-les ou sur les équipements d’entaillage. Si c’est absolument nécessaire, seul l’alcool d’éthy-lène de grade alimentaire peut être utilisé sur les chalumeaux.

7- Les érables ne peuvent être entaillés qu’une seule fois par année et cela doit se faire pendant la période de mise en exploi-tation des érablières (temps des sucres). Aussi, les chalumeaux se doivent d’être retirés 60 jours après la dernière coulée afin de faciliter la cicatrisation des érables.

8- Les seaux ou chaudières doivent être en aluminium ou en plastique, mais pas en acier galva-nisé. L’utilisation de couvercles est obligatoire. 9- Il est interdit de stériliser l’eau d’érable avant sa transformation en sirop. Lors du lavage du sys-

tème de collecte de l’eau d’érable, tubulure et réservoirs, seul l’hypochlorite de sodium suivi d’un rinçage à l’eau potable est autorisé. 10- L’évaporateur doit être en acier inoxydable – de grade ali-mentaire – et les soudures doivent être faites au TIG ou à l’é-tain. 11– Le seul agent anti-mousse autorisé est le bois d’érable de Pennsylvanie. La poudre de silice, la poussière d’argile et la terre diatomée sont les seules matières acceptées pour la filtration du sirop d’érable. 12- Lors du lavage du système de collecte de l’eau d’érable (tubulures et réservoirs), seul l’hypochlorite de sodium suivi d’un rinçage à l’eau potable est autorisé. Source : www.ecocertcanada.com/fr/RABAC_2009.pdf

L’acériculture biologique PAR MYLÈNE DESAUTELS ET LOUISE LEVESQUE,

ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE

ACÉRICULTURE

Diamètre mesuré à une hauteur de 1,3 mètre au-dessus du niveau du sol

Circonférence équivalente Nombre maximal d’entailles

Moins de 20 cm Moins de 63 cm 0 De 20 à 40 cm De 63 cm à 125 cm 1 De 40 à 60 cm De 126 à 188 cm 2 Plus de 60 cm Plus de 189 cm 3

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La route du miel, de la fleur à la table PAR MARTINE BERNIER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

L e miel, ce liquide doré produit par les abeilles, est le su-cre le moins transformé qui existe. Il peut se présenter sous différentes formes : liquide, crémeux ou en rayons.

Plusieurs types de miels sont également retrouvés sur le marché. Le plus commun est le miel de toutes fleurs, mais il existe aussi des miels provenant d’un type particulier de fleurs, comme le miel de bleuets ou le miel de pissenlits. De plus, il a des proprié-tés antibactériennes en raison de sa concentration élevée en sucres. En effet, le miel idéal contient 17,2 % d’eau. Voici donc comment ce délicieux sucre est produit. La route du miel commence avec la fleur. C’est elle qui sécrète le nectar, la matière première nécessaire à la fabrication du miel. Il est principalement composé d’eau et de divers sucres (sucrose, glucose et fructose). Les insectes pollinisateurs sont attirés par les différentes fleurs en fonction de la concentration des sucres contenus dans le nectar, mais aussi en fonction de l’odeur et des couleurs de celles-ci. L’odeur particulière dégagée par chaque fleur est obtenue grâce aux huiles essentielles conte-nues en petites quantités dans le nectar. L’abeille peut aussi reconnaître une fleur avec précision grâce à sa couleur. En effet, en plus du spectre visible (couleurs per-çues par les humains), elle est capable de voir dans le spectre des ultraviolets. Cer-tains motifs de la fleur sont uniquement visibles grâce à cette vision, ce qui permet de guider l’abeille vers la source du nectar. Cela confère donc à chaque fleur un carac-tère unique. Une fois au champ, l’abeille butineuse aspire le nectar de la fleur à l’aide de son probocis, une langue creuse dont elle se sert comme d’une paille. Elle entrepose ensuite le nectar dans son jabot, un esto-mac situé dans son abdomen. Lorsque son jabot est plein, elle retourne à la ruche. Elle indique ensuite aux autres abeilles butineu-ses où elle a trouvé sa précieuse cargaison en effectuant une danse. Deux types de mouvements peuvent être effectués, soit la danse en rond ou la danse frétillante. Le nombre de frétillements effectués indique la distance de la ruche et l’angle dans lequel elle danse indique la position par rapport au soleil. La butineuse donne ensuite le nectar récolté à une abeille magasinière. En effet, ce n’est pas l’abeille butineuse qui place directement le nectar récolté dans les alvéoles. L’abeille butineuse régurgite donc le nectar contenu dans son jabot et le donne à l’abeille magasinière à l’aide de sa langue. Le processus qui consiste à échanger le nectar d’une abeille à l’autre se nomme tropholaxie. Cela permet de dimi-

nuer la quantité d’eau contenue dans le nectar afin de concentrer les sucres. Les abeilles ajoutent aussi des enzymes, dont l’invertase, qui convertit les sucres com-plexes comme le sucrose en sucres sim-ples (glucose et fructose). Plusieurs abeil-les magasinières se transfèrent le nectar avant de le régurgiter dans une alvéole. Des abeilles ventileuses vont alors contri-buer à diminuer encore le contenu en eau en agitant leurs ailes pour créer un mou-vement d’air. Lorsque le contenu en eau a atteint un niveau ac-ceptable, les abeilles ferment l’alvéole avec un bouchon de cire. Cela s’appelle l’operculation. Le miel est prêt à être récolté quand la majorité des alvéoles d’un cadre sont operculées. C’est aussi à ce moment que le miel est au meilleur de sa qualité, puisque ses saveurs et ses proprié-tés n’ont pas été modifiées par la chaleur. Vingt-quatre heures

avant la récolte, les hausses (boîtes) à miel sont isolées des hausses à couvain (où la reine pond des œufs) avec un chasse-abeille. Cet outil permet aux ou-vrières qui travaillent encore dans la hausse supérieure de sortir de celle-ci sans pouvoir y entrer à nouveau. Lors de la récolte, les abeilles restantes peuvent aussi être chassées avec un souffleur. Certains apiculteurs utilisent une autre méthode, soit les répulsifs à abeilles. On obtient donc une hausse où il n’y a pres-que plus d’abeilles, ce qui facilite le pro-cessus d’extraction. Avant d’extraire le miel, il faut le garder dans une chambre chaude avec une circulation d’air afin de diminuer encore le contenu en humidité. On recherche un miel avec une humidité inférieure à 18 % afin d’éviter une fer-mentation. Une fois l’humidité enlevée, l’extraction

commence. Plusieurs types d’équipements, automatisés ou ma-nuels, peuvent être utilisés selon la grosseur de l’entreprise ou encore selon les modèles proposés sur le marché. Tout d’abord, l’opercule de cire est enlevé avec un couteau ou un peigne. Le cadre est ensuite placé dans une centrifugeuse. Cette méthode est la plus utilisée au Québec. La force centrifuge exercée, dans un sens puis dans l’autre, permet de faire sortir le miel des oper-cules. Le miel est ensuite récolté dans un bassin chauffé à 38 °C. À cette étape, il reste encore des morceaux de cire dans le miel.

(Suite page 39)

APICULTURE

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Janvier 2010| 39 NUTRITION

L es allégations nutritionnelles sont présentes sur de nom-breux produits. Elles prennent la forme de petites phra-ses toutes simples, mais elles ont un pouvoir d’influence

sans équivoque sur la consommation alimentaire des ménages. Ces allégations sont permises si, et seulement si, elles respectent les nombreuses règles du Guide d'étiquetage et de publicité sur les aliments. L’étiquetage nutritionnel, qui englobe les alléga-tions nutritionnelles, est généralement mal compris et peu utilisé par les personnes le comprenant moins bien. Vous vous demandez probablement quels sont les liens entre notre sujet et le thème général du salon qui est « La qualité bien apprêtée ». Si nous voulons acheter les aliments produits par l’industrie agroalimentaire en utilisant comme premier critère la qualité, il est essentiel de déterminer ce qui est de bonne qualité comparativement à ce qui ne l’est pas. C’est à ce moment que les allégations nutritionnelles prennent beaucoup d’importance, car elles permettent de déterminer rapidement ce qui est de qua-lité selon nos critères. Par exemple, si un individu recherche des produits contenant peu de matières grasses, il pourrait recher-cher rapidement des allégations simples telles que « sans lipi-des » et « faible teneur en lipides ». Cependant, il faut tout de même prendre le temps d’évaluer quelques paramètres relatifs aux allégations nutritionnelles pour bien saisir toute leur portée. Le plus important est probablement la portion de référence, car la même allégation nutritionnelle peut prendre une valeur relative différente en fonction de la portion de référence. Par exemple, pour que l’allégation nutri-tionnelle « faible teneur en lipide » soit permise, il doit y avoir moins de 3 g de lipides si la portion est de moins de 30 g ou moins de 3 g de lipides par 50 g de l’aliment si la portion est de

plus de 30 g. La même allégation pour un aliment congelé serait valable s’il contient moins de 3 g de lipides par 100 g de l’ali-ment. Nous espérons que notre kiosque permettra aux gens de mieux comprendre les allégations nutritionnelles. De cette façon, l’éti-quetage nutritionnel serait probablement plus accessible et compréhensible pour plus de personnes, donc il pourrait devenir plus utilisé. Les valeurs des consommateurs jouent un rôle important dans l’utilisation de l’étiquetage alimen-taire. Les valeurs relatives à l’alimentation sont générale-ment séparées en six grandes catégories et la qualité est l’une d’entre elles. Une étude réalisée sur des sujets américains démontre l’importance relative de la qualité, car elle révélait que 11 % des personnes interrogées utilisent toujours l’étiquetage nutri-tionnel, 24,7 % l’utilisent souvent, 30,3 % l’utilisent peu et 34 % ne l’utilisent jamais. Nous ne croyons pas que notre kiosque permettra aux gens qui viendront nous poser des questions de s’intéresser instantanément aux allégations nutritionnelles, mais il est démontré qu’une meilleure éducation entraîne une plus grande compréhension de l’étiquetage nutritionnel, et que l’éducation chez les personnes motivées permet l’acquisition de connaissances beaucoup plus rapidement. Donc, le but principal de ce kiosque demeure de démystifier les allégations nutrition-nelles afin de rendre l’étiquetage nutritionnel plus accessible à tous. Pour ce faire, nous utiliserons affiches, quiz, exemples de produits et surtout, de dynamiques conférenciers! Notes: sources de cet article disponibles sur demande à l’Agral

Allégations alimentaires : sources élevées de vérité?

PAR L’ÉQUIPE DE L’ADÉEN

La filtration ou la décantation peuvent être utilisées pour les enlever. En effet, la cire est moins dense que le miel et flotte sur le dessus. Le miel sans particules est transféré dans un autre bassin. Il peut ensuite être pasteu-risé avant d’être mis en marché. Ce pro-cédé a comme principale utilité de retar-der la cristallisation du miel, un proces-sus naturel qui survient avec tous les miels après un certain temps. La pasteu-risation n’est donc pas obligatoire puis-que sa grande concentration en sucres

(Suite de la page 38) empêche les bactéries d’y survivre. Au Québec, on peut ainsi récolter en moyenne 50 kg de miel par ruche par année. Le miel

peut ensuite être vendu en gros ou au détail. Vous voulez en savoir plus? Venez faire un tour au kiosque apiculture présent à la SAAC! Notre équipe dynamique se fera un plaisir de vous en apprendre davantage sur tous les pro-duits de la ruche et sur la vie de ses habitants! Référence :Atkins, E.L., 1982. The Hive and the Honey Bee. Édition revisée. Éditions Da-dant & Sons. Illinois, États-Unis.

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B on, pour la première fois en deux ans d’existence de la chronique, nous l’écrivons en buvant un bon grand verre de jus d’orange. On vous laisse deviner qu’est-ce

qu’on buvait lors de nos dernières chroniques. Les récents évè-nements qui nous ont marqués sont entre autres la perte de Guillaume Latendresse. Nous croyons que c’était le temps qu’il parte car … car… ben là venez pas me dire qu’il était si bon que ça. Même Benoît Brunet le trouvait poche… imagine. Quand Benoît Brunet, le king de la cheville foulée te critique, c’est que t’es poche. En effet, tout le monde pense qu’il va exploser au Minnesota. Nous pensons également la même chose. Combien de fill……Ha non, essayez pas de nous le faire dire dans quoi il va exploser d’autant plus que sa blonde à l’air de trouver ça cher aller au Minnesota. Va falloir que t’en vende des disques Annie. Cette année, on devrait lui organiser un téléthon, ça serait de la bombe. En plus on n’aurait plus à endurer ses tounes à la radio. Dossier Jaroslav Halak, les rumeurs font rage. Plusieurs destina-tions sont possibles pour lui, mais Bob Gainey, avec son talent de DG légendaire, nous rappelle que nous avons seulement eu un choix de deuxième ronde pour Huet et qu’il ne faut pas s’é-nerver. Wow mon Bob, t’es vraiment hot. On comprend pour-quoi Dallas t’ont laissé partir. Parle-moi d’une bonne façon de diminuer la valeur d’un gars. %?@# quand tu vends un frigo tu dis-tu à l’acheteur que tu le vends 300 $, mais que t’en a déjà vendu un pareil pour 100 $? Qu’est-ce que tu penses que tu vas avoir pour? Les autres DG sont pas déficients mon Bob. Pour vrai, on ne pense pas que Gainey va être là encore pour ben longtemps, son chien Puffy est mort. Peut-être que le prochain DG se trouve actuellement derrière le banc? Keith Ballard en a fait rire plus d’un voilà quelques semaines. Il a en effet trouvé un nouveau châtiment à faire subir à son gardien : quand il accorde un but, le coup de bâton dans face! Que dire de plus, y’a de quoi se sentir mal. La seule sanction qu’il a reçu c’est l’apparition à tous les shows de sports de la planète, c’est fair play. Si tu veux faire parler de toi dans les shows de sports, il y a deux façons : varge ton goaleur a coups de bâton ou trompe ta femme mannequin suédoise. (Ça, c’est l’histoire de Tiger Woods pour les Claudia d’Amours de ce monde.) Les rumeurs disent que la femme de Tiger a une jumelle, vrai ou pas, on se demande pourquoi y’a cherché aussi loin pour tromper sa femme, y’avait juste a dire qu’il s’est trompé, y faisait noir dans’couchette. Possibilité d’échange de Halak. C’est vraiment dur de connaître sa vraie valeur. Comble du malheur, même Bob le sait pas. La seule affaire qu’on sait, c’est qu’il nous faut un gros attaquant

qui pourrait mieux faire paraître Gomez parce que c’est difficile ces temps-ci. Pour un gars qui gagne 8 millions par année, on devrait le mettre à l’amende quand il va au banc des punitions. Comme tous les autres joueurs, Gainey va encore attendre à la fin de l’année pis on va finir par le perdre pour a rien. Rappe-lons-nous de Souray.

Section potins Dossier Plekanec : SIGNE-LE DONC %?@#, plus t’attends, plus ça coûte cher… ALLÔ! Ces temps-ci, Metropolice pogne tellement de punitions que les %?@# de Flyers doivent sûrement être intéressés à le ravoir. La fille de Loft Story nous a dit que Hamrlik était pu capable de « scorer » On a appelé Réjean Tremblay pis y nous a dit que le National s’était fait %?@#er une volée au septième match de la coupe, c’est pour ça qu’il l’a pas diffusé. Lulu se remet bien de ses brûlures. Jean-Michel Anctil est en prison (c’est quoi son nom de person-nage?). Pool : on a deux filles en dernière position (16 décembre). Est-ce surprenant? Pool : Jean-Michel, t’as juste un blessé. C’mon! Mélanie Turgeon : un suit spécialement confectionné pour la porteuse de flamme? Gomez et Giota ne font pas l’équipe USA! Pourtant, y sont bons! Pour bien commencer l’année 2010, j’ai entendu une joke à la télé et j’avais vraiment le goût de l’écrire dans le journal. C’t’une fois trois nains (Jean-Michel, Louis-David et Charles) qui vont passer un test pour le livre des records Guiness. Le premier dit aux autres : « Moi, je passe le test pour les plus petits pieds du

monde ». Le deuxième : « Moi, je suis là pour les plus petites mains du monde ». Le troi-sième : « Moi, je suis là pour la plus petite bite au monde ». Jean-Michel va passer son test, au bout de dix minutes il sort avec le grand sou-rire : « Yes, c’est moi qui a les plus petits pieds au monde. » Louis-David entre alors dans la salle, au bout de dix minute il sort : « C’mon, c’est moi qui a les plus petites mains au monde. » Charles entre alors dans la pièce, au bout de dix minutes il sort un peu frustré, il frappe dans le mur : « %?@#, c’est qui ça Ma-

thieu Bisson! » Bonne année 2010 à tous! Venez participer à la SAAC de quelque façon que ce soit, plus on est de fous, plus on rit.

Charles et Mathieu

Chronique hockey PAR MATHIEU BISSON ET CHARLES OUELLET, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

SPORTS

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42 | Le journal l’Agral

Chère Rousse, J’ai un gros problème et j’espère que tes conseils sauront me guider vers la voie du sevrage. Depuis quelques années déjà, j’ai commencé à consommer. Au début ce n’était presque rien, puis tranquillement, sans que je m’en aperçoive trop, mon problème a pris de l’ampleur. Le coup fatal me fut donné lorsque j’ai quitté la maison familiale. C’est à ce moment bien précis que je suis littéralement devenue adict. Avant, je consommais occasionnelle-ment, une fois de temps en temps, mais à partir du jour où j’ai quitté mon chez-moi pour aller poursuivre mes études dans l’une des grandes villes du Québec, je n’ai plus réussi à me contrôler. Je voudrais arrêter, mais c’est toujours plus fort que moi, je me dis toujours : une dernière fois encore, et après j’arrête. Je me le promets dur comme fer, mais malgré tout, je flanche, ma volonté s’écroule momentanément chaque fois que je dois faire face à ma dépendance.

Mon problème ne s’arrête pas là, il est mainte-nant plus grave. En fait, avec le temps il a entraîné d’importantes conséquences que j’au-rais dû voir venir depuis longtemps. Je n’ai plus une cent, je suis au bord du gouffre finan-cier. Si je ne change rien à mes habitudes, je vais devoir emprunter. Je ne sais plus quoi faire, j’ai même pensé consulter. Certaines personnes ont des problèmes avec la boisson ou le jeu, d’autres avec la drogue ou encore le tabac, mais dans mon cas, c’est autre

chose. Je suis complètement accro aux infos pubs. Rien à faire, j’achète systématiquement tout ce que je vois à la télé. Et ce n’est pas parce que j’en ai réellement besoin, le trois-quarts de ce que j’achète, je ne l’utilise même pas. J’espère que tu pourras m’aider,

Une fille qui veut s’en sortir… Pauvre fille, je te plains, être accro aux infos pubs, je ne sais pas s’il y a quelque chose de plus inutile que les trucs qui sont pré-sentés dans ces pseudos publicités. Si oui, je n’ose même pas imaginer! Personnellement, j’ai de la misère à comprendre que quelqu’un puisse acheter les bidules que les présentateurs exécrables de ces émissions d’annonces télévisées tentent de vendre avec un acharnement un peu trop soutenu. De mon côté, les mises en scène qui nous montrent des clients, ma foi si satisfaits par leur achat, suffisent à me faire douter. Le tout offert à des prix époustouflants; pour être époustouflants, ils le sont, mais pas tout à fait dans le sens qu’on nous le fait entendre. Les prix sont tellement bas qu’on vous offre même de payer en cinq verse-

ments faciles de seulement 99,99 $. Quoi demander de mieux, je saute au plus vite sur mon téléphone, et ce faisant je cours la chance de gagner un deuxième item à moitié prix. Comme je suis chanceuse! Sérieusement, je suppose que le jour où tu n’auras plus un sou, tu vas peut-être modérer ta consommation de produits présen-tés dans les infos pubs. Seulement, ce serait triste de faire faillite pour ça. Tu peux toujours éteindre ton téléviseur, de cette ma-nière tu ne verras plus tous les gadgets annoncés à la télé et peut-être arriveras-tu à te contrôler. Si c’est plus fort que toi et que tu l’allumes impulsivement, tu peux tout simplement t’en débarrasser, à court ou long terme, tout dépendamment des possibilités de récidive que tu démontres. Tu parlais de consulter. Ce n’est probablement pas une si mau-vaise idée, ta dépendance cache possiblement un autre pro-blème, un traumatisme vécu plus jeune, une peur de manquer de quelque chose, une carence affective… Peut-être n’es-tu tout simplement pas assez occupée, peut-être as-tu trop de temps libre à passer devant la télé. Tu devrais sortir, bouger, aller faire du sport, n’importe quoi, mais arrêter d’écouter ces trucs plates et inutiles. Trouve-toi une vie, fais quelque chose, ça presse. En plus, tu le dis toi-même tu n’as même pas besoin de ces gadgets. C’est complètement superflu, tu te fais arnaquer par des annonces ridicules, qui sonnent faux et qui t’offrent des produits qui, dans la plupart des cas, ne fonctionnent même pas. Juste en regardant la pub, n’importe quelle personne sensée de-vrait être en mesure de comprendre que c’est un attrape-nigaud. Mais rassure-toi, tu ne dois pas être la seule qui écoute ces bouf-fonneries télévisées, car s’il y en a autant, c’est parce que ça mar-che. Des gens écoutent forcément les infos pubs et même les achètent. Sinon, si tu es littéralement incapable de remédier à ton pro-blème, tu pourrais envisager de devenir présentatrice d’infos pubs, ainsi tu serais possiblement en mesure de rentabiliser ton investissement. Possiblement que tu obtiendrais même des ra-bais substantiels qui t’aideraient à survivre financièrement. Ou peut-être arriverais-tu à t’écœurer définitivement des produits qui y sont présentés. Je te souhaite bonne chance, La Rousse

Le courrier de la Rousse PAR VÉRONIQUE LECLERC, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

PSYCHOLOGIE

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