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Institut de Formation de Professions de Santé IFMK Travail réalisé en vue de : Diplôme d’état MK UE28 Lucie PAULIN Promotion 2017-2021 Directrice de mémoire : Charlotte LACHAYZE L’efficacité des étirements musculaires passifs sur la spasticité et ses autres effets chez l’enfant et l’adolescent atteint de Paralysie Cérébrale. ____ Revue de littérature

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Institut de Formation de Professions de Santé

IFMK

Travail réalisé en vue de : Diplôme d’état MK

UE28

Lucie PAULIN

Promotion 2017-2021

Directrice de mémoire : Charlotte LACHAYZE

L’efficacité des étirements musculaires passifs sur la spasticité

et ses autres effets chez l’enfant et l’adolescent atteint de

Paralysie Cérébrale.

____

Revue de littérature

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Remerciements

Je souhaite dans un premier temps remercier ma directrice de mémoire, Mme

Lachayze pour m’avoir guidée tout au long de mon travail, pour sa disponibilité et ses

précieux conseils.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique et les différents intervenants pour

m’avoir fourni les connaissances nécessaires à la réussite de mes études.

Pour terminer, je remercie ma famille et mes amis, pour leurs soutiens, leurs

encouragements et leur aide, apportés tout au long de ce travail.

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Table des matières

1. Introduction générale ....................................................................................... 1

2. Cadre théorique ................................................................................................ 2

2.1 Intérêt pour le thème .................................................................................... 2

2.2 Recherche bibliographique préalable ........................................................... 3

2.2.1 La paralysie cérébrale ........................................................................... 3

2.2.2 La spasticité .......................................................................................... 8

2.2.3 Les étirements .................................................................................... 13

2.3 Processus de problématisation .................................................................. 15

3. Méthodologie de recherche documentaire ................................................... 17

3.1 Stratégie de recherche ............................................................................... 17

3.2 Critères de sélection des articles ............................................................... 18

3.3 Processus de sélection des données ......................................................... 19

3.4 Diagramme de Flux .................................................................................... 21

3.5 Analyse des articles ................................................................................... 22

3.6 Tableau de synthèse .................................................................................. 22

4. Résultats .......................................................................................................... 23

4.1 Description des critères évaluateurs et de la répartition des articles .......... 23

4.2 Résultat des études sur l’efficacité des étirements musculaires passifs sur la

spasticité .............................................................................................................. 27

4.2.1 Groupes d’exercices utilisant les étirements musculaires passifs

comparé à une autre technique ......................................................................... 27

4.2.2 Groupe d’exercices combinés ............................................................. 29

4.3 Résultats des autres effets des étirements musculaires passifs ................. 31

4.3.1 L’amplitude articulaire ......................................................................... 31

4.3.2 La constipation .................................................................................... 34

5. Discussion ....................................................................................................... 35

5.1 Etat de la littérature .................................................................................... 35

5.2 Synthèses des résultats ............................................................................. 36

5.2.1 L’effet des étirements musculaires passifs concernant la spasticité .... 36

5.2.2 L’effet des étirements musculaires passifs concernant l’amplitude

articulaire .......................................................................................................... 37

5.2.3 L’effet des étirements musculaires passifs concernant la constipation 38

5.2.4 Réponse à la problématique ............................................................... 39

5.3 Biais et limites des articles ......................................................................... 40

5.3.1 Critique des articles ............................................................................ 40

5.3.2 Différences entres les articles ............................................................. 43

5.3.3 Similarité entre les articles .................................................................. 47

5.4 Limites méthodologiques ........................................................................... 48

5.4.1 Evaluation du mémoire ....................................................................... 48

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5.4.2 Méthodologie de recherche documentaire .......................................... 48

5.4.3 Résultats ............................................................................................ 49

5.4.4 Limites personnelles........................................................................... 49

5.5 Perspective de recherches futures ............................................................ 50

5.6 Liens avec ma pratique professionnelle ..................................................... 50

6. Conclusion générale ...................................................................................... 51

Bibliographie .............................................................................................................

Table des figures et des tableaux ............................................................................

Table des annexes ....................................................................................................

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Liste des abréviations

AVC : Accident Vasculaire Cérébral

CAS : Constipation Assessment Scale

EVA : Echelle Visuelle Analogique

FTSST : Fives Times To Set Test

GMFM : Gross Motor Function Measure

GMFCS : Gross Motor Function Classification System

IMC : Infirmité Motrice Cérébrale

IMOC : Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale

MAS : Modified Asworth Scale

PBS : Pediatric Balance Scale

PC : Paralysie Cérébrale

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1. Introduction générale

Ce mémoire aborde le thème de la paralysie cérébrale (PC) qui est la première cause

de handicap moteur chez l’enfant (1). Elle entraîne des troubles moteurs et associés

qui nécessitent une prise en charge médicale et paramédicale tout au long de leur vie.

Parmi ces troubles, la spasticité est le trouble le plus souvent diagnostiqué chez les

enfants atteints de paralysie cérébrale. Différents outils peuvent être utilisés pour

traiter cette spasticité, comme les étirements musculaires passifs qui sont ceux que

l’on retrouve le plus en rééducation. (2)

Cette revue de littérature a pour but d’étudier l’efficacité des étirements musculaires

passifs sur la spasticité, ainsi que les autres effets associés de ceux-ci chez les enfants

et adolescents atteints de paralysie cérébrale. Pour cela, ce mémoire est présenté en

plusieurs parties, en respectant la forme IMRaD.

Il présente tout d’abord l’intérêt pour le thème, puis le cadre conceptuel qui correspond

à un rapport détaillé de la paralysie cérébrale réalisé à l’aide de recherches

bibliographiques. Cette partie permet d’approfondir les connaissances sur ce sujet,

puis elle détaille le processus de problématisation afin d’expliquer les démarches qui

ont permis d’aboutir à la problématique.

Dans une deuxième partie est présentée la « Méthode » qui permet d’expliquer la

méthodologie de recherche documentaire utilisée pour inclure les différents articles

dans cette revue de littérature.

La partie suivante est nommée « Résultats » : elle expose l’ensemble des données

des différents articles sélectionnés.

Puis, une quatrième partie, nommée « Discussion » permet de donner une réponse à

la problématique en réalisant une synthèse des résultats. Elle présente une critique

des articles afin de définir les différents biais, ainsi que les limites méthodologiques et

personnelles. Pour terminer, une mise en lien avec ma pratique professionnelle est

réalisée.

Les dernières parties correspondent à la conclusion générale qui permet de faire une

synthèse de ce mémoire, à la bibliographique et aux annexes.

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2. Cadre théorique

2.1 Intérêt pour le thème

Pour ce mémoire, mon choix s’est porté sur la prise en charge en kinésithérapie de

l’enfant paralysé cérébral pour différentes raisons.

Tout d’abord, ce sujet me tient à cœur car depuis le début de ma formation en

kinésithérapie, je suis très intéressée par la prise en charge pédiatrique. Et j’aimerais

plus tard me spécialiser dans ce domaine-là. Suite à mes recherches préalables dans

la littérature, j’ai pu voir que la paralysie cérébrale est la première cause de handicap

moteur chez l’enfant. Je serai donc probablement amenée à prendre en charge des

patients atteints de PC enfants ou adultes dans ma future pratique professionnelle.

Les conséquences de la PC peuvent s’interpréter de différentes manières et sont

propres à chaque enfant. Chez l’enfant PC, la forme spastique est la plus fréquente. Il

existe différents outils utilisés par le masseur-kinésithérapeute afin de réduire la

spasticité chez les enfants atteints de paralysie cérébrale. Parmi ceux-ci, les

étirements musculaires sont régulièrement utilisés. À cause de la spasticité, les

enfants peuvent exprimer de la douleur suite aux déformations orthopédiques mais

également avec l’utilisation de certaines techniques de rééducation kinésithérapique,

comme les étirements musculaires. Cela peut avoir un impact sur leur qualité de vie.

Il me semble donc intéressant d’étudier si cette technique est efficace dans la prise en

charge de ces enfants en kinésithérapie sur la spasticité. La PC nécessite donc une

prise en charge pluridisciplinaire, et la kinésithérapie a une place importante dans la

rééducation de ces enfants.

La recherche à propos de ce sujet reste encore peu développée. Il me semble donc

intéressant de faire des recherches sur un thème peu abordé et ce travail effectué en

amont pourra ainsi me permettre d’avoir une meilleure approche. C’est donc pour cela

que je souhaite me consacrer à cette étude afin d’acquérir de nouvelles connaissances

sur ce sujet.

Pour finir, à ce jour aucun cours spécifique sur les techniques pour réduire la spasticité

de l’enfant PC ne nous a encore été enseigné à l’école de Masso-kinésithérapie, d’où

mon intérêt de développer ce thème.

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2.2 Recherche bibliographique préalable

2.2.1 La paralysie cérébrale

2.2.1.1 Définition

La paralysie cérébrale est un handicap moteur résultant de lésions cérébrales non

progressives et définitives survenues sur un cerveau en développement (1). Ce terme

a connu plusieurs définitions au cours du temps selon que l’on retrouve ou non une

atteinte des fonctions cognitives.

En effet, Guy Tardieu définit dans les années 1950, le terme d’Infirmité Motrice

Cérébrale (IMC). Cette appellation correspond à la : « conséquence d'une lésion pré,

péri ou postnatale précoce, pouvant s'accompagner d'atteintes sensorielles et

d'atteintes partielles des fonctions supérieures à l'exception d'une déficience

intellectuelle. » (3) Si la lésion est associée à un retard mental, c’est-à-dire un QI

inférieur à 70 on parle alors d’Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale (IMOC).

Aujourd’hui, la paralysie cérébrale est un terme plus général puisqu'il regroupe à la

fois les IMC, les IMOC et les polyhandicaps non évolutifs d’origine cérébrale. Il se

concentre donc sur tous les enfants et adultes ayant une atteinte cérébrale d’origine

non évolutive, quelles que soient leurs capacités intellectuelles et l’étiologie de

l’atteinte cérébrale. (1)

Une définition plus large de la paralysie cérébrale a été mise en place par le réseau

européen SCPE (Surveillance of Cerebral Plasy in Europe). Il définit la « Cerebral

Plasy » comme : « un ensemble de troubles du mouvement et/ou de la posture et de

la fonction motrice, ces troubles étant permanents mais pouvant avoir une expression

clinique changeante dans le temps, et dus à un désordre, une lésion, ou une anomalie

non évolutive d’un cerveau en développement ou immature, c’est-à-dire avant 2 ans.

» (4)

En fonction de l’étendue et de la sévérité des lésions cérébrales, chaque enfant atteint

de paralysie cérébrale présentera des symptômes de handicap moteur mais

également des handicaps associés (3). Ces lésions sont irréversibles et non

évolutives. Les troubles moteurs sont souvent accompagnés de troubles sensoriels,

perceptifs, cognitifs, de la communication et du comportement, de crises d’épilepsies

et de problèmes musculosquelettiques secondaires. (3,5) Parmi les troubles non

moteur, la constipation est la plus courante (6). La constipation a des répercussions

négatives sur l’enfant et peut affecter leur participation sociale et diminue leur qualité

de vie (7). Elle est supérieure chez les enfants avec une mobilité réduite (8).

2.2.1.2 Epidémiologie et physiopathologie de la paralysie

cérébrale

La paralysie cérébrale est la première cause de handicap moteur chez l’enfant. Cette

affection concerne 2 naissances pour 1000 naissances vivantes. La France compte

1500 nouveaux cas d’enfants atteints de PC chaque année pour 750 000 naissances.

La PC constitue ainsi le handicap le plus fréquent. (3) Cette prévalence des PC reste

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stable depuis 1990. Elle touche 17 millions de personnes dans le monde et 125000 en

France. (9)

Les causes de la paralysie cérébrale sont multiples et sont parfois difficiles à établir,

son apparition est inexpliquée dans 40% des cas (10). L’apparition de cette maladie

peut être due à une lésion survenant dans le cerveau de l’enfant encore en

développement. Mais aussi suite à des événements pendant ou après la naissance de

l’enfant.

C’est en période anténatale, que la majorité des pathologies in utero peuvent

apparaître. La PC peut être due à une diminution de l’apport en oxygène dans les

tissus (hypoxie) causée par des complications placentaires. (11) Mais également suite

à l’exposition maternelle à des toxines environnementales, ou d’autres événements

comme des séquelles graves d’infections fœto-maternelles comme la toxoplasmose

ou la rubéole par exemple.

En période périnatale, plusieurs événements peuvent également être responsables de

son apparition. Le faible poids à la naissance inférieur à 1,5 kilogrammes et le retard

de croissance in-utérin sont les facteurs favorisants les plus fréquents. Le risque

d’apparition de cette pathologie est d’autant plus important que la naissance est

précoce. La PC survient dans près de 50% des cas chez un enfant né prématurément,

c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée (12). Malgré de nombreux progrès dans

la prise en charge périnatale et dans la survie des grands prématurés, cette prévalence

ne diminue pas. La leucomalacie périventriculaire est une pathologie fréquente chez

le prématuré. Elle se caractérise par des lésions de la substance blanche. Le plus

souvent, une infection provoque une élévation anormale du taux de calcium

intracellulaire qui déclenche une cascade excitotoxique provoquant une mort

astrocytaire, oligodendrocytaire et des lésions axonales qui peuvent être l’origine des

tableaux cliniques de patients paralysés cérébraux. (13) L’hypoxie causée par un

accouchement difficile, l’accident vasculaire cérébral et les infections du système

nerveux central peuvent également être cités. (1)

Les causes postnatales ne représentent que 10% des causes connues de la PC. Il est

possible que la maladie apparaisse suite à un traumatisme (noyade, étranglement,

traumatisme crânio-cérébral), d’une infection, ou du traitement d’une tumeur cérébrale.

(1)

2.2.1.3 Les différentes formes cliniques

Les enfants atteints de paralysie cérébrale peuvent être classés en fonction de

l’atteinte neurologique et topographique dominante, de la déficience motrice

(marchants ou non marchants), ou en fonction de la sévérité des troubles associés

(cognitifs, sensoriels, troubles du comportement ou épileptiques).

On distingue plusieurs formes cliniques en fonction du type de l’atteinte neurologique

prédominante (1) :

- Les formes spastiques : ce sont les formes les plus fréquentes, elles

représentent 85% des cas (3). Ces formes peuvent être unilatérales ou

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5

bilatérales. Elles sont caractérisées par un tonus musculaire trop élevé, se

traduisant par des contractions musculaires permanentes, qui peuvent

entraîner des contractures et donc être douloureuses. L’examen clinique de

l’enfant PC montre des réflexes ostéotendineux vifs, des signes pyramidaux, et

une hypertonie des membres. L’hypertonie se traduit par une augmentation

anormale de la résistance aux mouvements passifs. L’une des causes peut être

la spasticité.

- Les formes dyskinétiques : ce groupe correspond à 7% des cas de la PC. La

forme dyskinétique est caractérisée par des mouvements involontaires,

incontrôlés, récurrents et parfois stéréotypés, coexistant avec une tonicité

musculaire fluctuante. Ces mouvements involontaires regroupent l’athétose

(correspond à un mouvement involontaire, incontrôlable, incoordonné), la

dystonie (contraction involontaire des muscles), et la choréo-athétose (des

mouvements brusques et irréguliers).

- Les formes ataxiques : ce groupe correspond à 5% des cas de la PC. Ces

formes sont caractérisées par un des troubles de l’équilibre. Mais également un

syndrome cérébelleux avec un défaut de coordination motrice volontaire tel que

le mouvement est effectué avec une force, un rythme ou une précision qui sont

anormaux.

- Les formes mixtes : les formes mixtes associent spasticité, dyskinésie ou ataxie

qui sont classées soit selon les signes neurologiques prédominant soit dans

une catégorie « mixte ».

Les différentes formes cliniques se définissent également par leurs formes

topographiques, c’est-à-dire en fonction du nombre et de la localisation des segments

corporels atteints. L’atteinte spastique peut être unilatérale ou bilatérale, et peut

atteindre différentes parties du corps.

Il existe plusieurs formes bilatérales :

- La diplégie spastique ou maladie de Little : c’est la forme topographique la plus

rencontrée dans la PC. Elle survient majoritairement chez les enfants nés

prématurément (14). Elle est caractérisée par une atteinte spastique

prédominante au niveau des membres inférieurs, et une atteinte moindre du

tronc et des membres supérieurs. Elle est accompagnée en général de troubles

sensoriels en particulier visuels (comme un strabisme par exemple), ou de crise

d’épilepsie. Le langage n’est pas affecté la plupart du temps. (15)

- La triplégie : elle correspond à une atteinte des deux membres inférieurs et d’un

membre supérieur. L’atteinte au niveau des membres inférieurs est

asymétrique, elle est prédominante du côté de l’atteinte du membre supérieur.

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6

La quadriplégie ou quadriparésie : c’est une atteinte spastique des quatre membres.

L’atteinte est prédominante soit d’un côté, ou soit au niveau des membres supérieurs

ou inférieurs de façon croisée. Le trouble est donc important et associe une

insuffisance posturale du tronc, un contrôle de la tête souvent faible, et une raideur au

niveau des membres. Les signes associés, peuvent être des convulsions, des

anomalies du langage ou de la parole et de la coordination oculaire.

Il existe également plusieurs formes unilatérales (1) :

- L’hémiplégie ou hémiparésie : elle correspond à l’atteinte spastique du membre

supérieur et membre inférieur du même côté. Il y a une atteinte prédominante

le plus souvent au niveau des membres supérieurs.

- La monoplégie : c’est une forme exceptionnelle, elle représente 1% des PC. Il

y a une atteinte soit du membre inférieur avec intégrité de l’autre segment

homolatéral. Il n’y a pas de déficience associée.

Les différentes formes de PC sont représentées dans le tableau ci-dessous :

(16)

Figure 1 Les différentes formes de PC (16)

2.2.1.4 Classification de la PC

Il existe diverses classifications fonctionnelles pour évaluer le niveau d’atteinte de la

fonction motrice chez l’enfant PC. La sévérité des PC est appréciée par (17) :

- Une classification clinique de la fonction motrice globale GMFCS « Gross motor

function classification system ». (Annexe I) La motricité globale de l’enfant est

classée en cinq niveaux, cela dépend de la mobilité et de l’autonomie de

marche. Dans le niveau I, l’enfant est complètement autonome pour la marche

alors que dans le niveau V il est totalement dépendant, et a besoin d’un fauteuil

roulant pour se déplacer.

- Communication Function Classification System (CFCS) : elle permet de classer

la capacité de communication quotidienne des enfants PC.

- Le Manual Ability Classification System (MACS) : elle classe l’enfant selon sa

façon d’utiliser ses mains dans la manipulation d’objets.

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2.2.1.5 Traitements médicamenteux

Chez l’enfant paralysé cérébral, il s’agit le plus souvent de traitements symptomatiques

et non curatifs qui nécessitent une réévaluation régulière. Ceux-ci ont pour but

d’améliorer l’état fonctionnel, de limiter les douleurs et les déformations orthopédiques

mais aussi d’améliorer l’insertion sociale. Le traitement doit tenir compte du projet

scolaire et éducatif de l’enfant et il doit être souhaité par lui et sa famille. (18)

De nombreuses substances sont utilisables dès le plus jeune âge, mais la plupart

d’entre elles ont des effets indésirables comme un retentissement sur la mémoire et la

vigilance. Ils peuvent accroître le bavage et les troubles de la déglutition. Il existe

différents traitements comme les antiépileptiques, les antalgiques, les

benzodiazépines… (18)

Pour le traitement de la spasticité localisée et gênante, sont utilisées des injections de

toxine botulique. L’utilisation de celles-ci doivent être associées à une rééducation et

souvent aux plâtres d’étirements tendineux et aux orthèses. Elles sont indiquées dans

un but fonctionnel c’est à dire à chaque fois que les progrès en rééducation sont

freinés. En cas d’échec des traitements médicamenteux, il est possible de traiter la

spasticité par neurochirurgie. (1,18)

2.2.1.6 La douleur de l’enfant paralysé cérébral

La douleur est une expérience fréquente retrouvée chez les enfants atteints de

paralysie cérébrale : cette dernière reste peu traitée et affecte leur qualité de vie. Parmi

les personnes souffrant de PC, 71% des enfants et 28% des adultes racontent des

expériences douloureuses quotidiennes. (19)

Une enquête de satisfaction « ESPaCE » menée par la Fondation de la paralysie

Cérébrale est la première enquête nationale. Elle se base sur : « les soins reçus, les

besoins perçus, le niveau de satisfaction et les priorités d’améliorations attendues en

rééducation motrice par les personnes atteintes de PC et leur famille ». (20) La

rééducation est essentielle dans la prise en charge des personnes atteintes de PC ;

elle permet d’améliorer la qualité de vie, de maintenir les ressources physiques, et de

prévenir l’apparition de différents troubles. Les résultats de cette enquête montrent que

la kinésithérapie est la pratique incontournable pour plus de 80% des personnes

interrogées, suivie de l’ergothérapie, la psychomotricité et l’orthophonie. (21)

Les enfants PC souffrent de douleurs plus fortes et plus fréquentes que les autres

enfants. Ces douleurs ont un impact sur la qualité de vie, et diminuent la participation

de l’enfant aux activités quotidiennes et sociales. L’étude SPARCLE, menée entre

2004 et 2005 dans 9 régions européennes montre que la prévalence de la douleur est

de 60% chez les enfants de 8 à 12 ans et s’élève à 69% chez les adolescents de 13 à

17 ans. (22) La douleur peut être liée aux différents gestes thérapeutiques, (soins

d’hygiènes, kinésithérapiques…) et sont parfois ignorés par le personnel soignant. Elle

peut être également liée aux lésions de l’enfant qui peuvent apparaître suite à la

spasticité, l’application d’étirement par le kinésithérapeute et des douleurs

généralisées au niveau des hanches, des genoux et des pieds (18).

Page 16: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

8

Pour certains enfants non communicants, il est encore plus difficile d’exprimer leurs

gênes et leurs douleurs. Il est donc important de savoir évaluer et de reconnaître les

gestes susceptibles d’être douloureux et les éviter. (18) L’évaluation de la douleur doit

se faire grâce à des outils validés. Pour la traiter il faut d’abord la reconnaître et

l’évaluer. Il existe deux types d’évaluation qui seront à adapter en fonction du profil du

patient. Il y a les échelles d’auto-évaluation, qui sont à privilégier lorsqu’elles sont

possibles, et les échelles d’hétéro-évaluation. (1)

Chez les enfants communicants, nous pouvons utiliser des échelles d’auto-évaluation,

c’est-à-dire que l’évaluation de la douleur est réalisée par l’enfant lui-même. Parmi

elles, nous pouvons retrouver l’Echelle Visuelle Analogique (EVA), la Faces Pain

Scale-Revised (FPSR), l’Echelle Des Visages et l’Echelle Numérique (EN). (23)

L’hétéroévaluation est une évaluation de la douleur réalisée par quelqu’un d’autre que

l’enfant, le plus souvent par des professionnels de santé, plus rarement par les

parents, par l’intermédiaire d’échelles non verbales comme la « Pain Assesment

Instrument for Cerebral Plasy » (PAICP), ou la «Non-Communicating Children’s Pain

Check-list » (NCCPC), GED-DI en français (23,24).

2.2.1.7 Recommandations

En France, il n’y a pas encore de recommandations publiées par la Haute Autorité de

Santé (HAS) relatives à la prise en charge des enfants atteints de PC. Cependant,

cette pathologie va s’inscrire dans le programme de l’HAS, suite à la demande de la

Fondation de la Paralysie Cérébrale. (25)

Il existe des recommandations internationales dans la National Institue for Health and

Care Excellence (NICE) (26). Parmi celles-ci, on retrouve des recommandations pour

les kinésithérapeutes dans le traitement de la spasticité pour les troubles du

mouvement et de la posture.

2.2.2 La spasticité

2.2.2.1 Définition

La spasticité est une composante du syndrome pyramidal, elle apparaît chez les

patients porteurs d’une lésion du système nerveux central (27). La spasticité résulte

d’une contraction réflexe d’un groupe musculaire à son propre étirement. Cette

exagération de la contraction réflexe à l’étirement va provoquer une hypertonie

musculaire qui se manifeste par une augmentation de la résistance à la mobilisation

articulaire. (28) Il existe plusieurs définitions de la spasticité :

La définition de la spasticité la plus ancienne a été définie par Lance en 1980 (29) :

« la spasticité est un trouble moteur caractérisé par une augmentation vitesse

dépendante du réflexe tonique d’étirement et par une exagération des réflexes

ostéotendineux, résultant d’une hyperexcitabilité du réflexe d’étirement, considéré

comme une composante du syndrome pyramidal». Dans cette définition, Lance montre

que la spasticité est due à une hyperréactivité du réflexe myotatique (30).

La définition de Delwaid (28) est plus récente et plus complémentaire. Il introduit dans

sa définition le concept de plasticité spinal. Selon lui, la spasticité est définie : « comme

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9

un trouble moteur caractérisé par une vivacité des réflexes tendineux (parfois

accompagnée par un clonus) et une hypertonie musculaire affectant certains groupes

musculaires de façon préférentielle. Elle résulte de l’hyperexcitabilité de la voie Ia vers

les motoneurones, associée à un traitement anormal au niveau spinal d’autres

afférences périphériques (réflexes toniques d’étirements). »

Ces 2 définitions font référence à l’exagération du réflexe d’étirement comme support

physiologique de la spasticité. Le réflexe d’étirement représente une base de

l’intégration sensorimotrice à l’étage spinal. Il s’agit d’un réflexe dit « proprioceptif »

car le stimulus auquel il est sensible est l’étirement musculaire. (28) La réponse à

l’étirement est organisée en boucles de rétroaction et fait intervenir plusieurs éléments.

Les organes récepteurs, appelés les fuseaux neuromusculaires sont des

mécanorécepteurs donnant des informations sur l’état de tension du muscle. Des

afférences sensitives, les fibres Ia, nées des fuseaux neuromusculaires sont ainsi

créées lors de l’étirement musculaire. Les afférences fusoriales Ia conditionnent le

réflexe d’étirement, ils captent l’état de tension du muscle pour ensuite renseigner le

système nerveux central sur la longueur du muscle ainsi que sa vitesse d’étirement.

Lors de réalisation de celui-ci, ces fibres envoient des informations aux motoneurones-

alpha, qui sont situés au niveau de la corne antérieure de la moelle et réagissent aux

stimuli proprioceptifs afférents en provoquant la contraction des fibres musculaires en

s’opposant à l’étirement initial. Des interneurones qui sont situés dans la boucle vont

moduler ce réflexe d’étirement. Le motoneurone-gamma sont co-activés par les

centres supra-segmentaires des motoneurones alpha afin que les mouvements

volontaires soient réalisés de manière fluide. Des mécanismes d’inhibition sont

également mis en place afin de réguler l’activité des motoneurones-alpha, et le tonus

musculaire. Il existe une inhibition pré et post synaptique. (31)

2.2.2.2 Physiologie de la spasticité

La spasticité est une variété d’hypertonie musculaire. Normalement, lors d’un

étirement d’un muscle, il y a une contraction réflexe qui est inhibée par un système de

contrôle supra-spinal. En cas de lésion du cerveau, cette inhibition n’est plus présente,

il y a donc une exagération du tonus musculaire lors de son étirement (15). La

spasticité fait intervenir plusieurs mécanismes :

- Les structures supra-spinales contrôlent les boucles de réflexes spinales, elles

comprennent principalement le cortex cérébral et notamment ses régions

antérieures (28). Une lésion des centres supra-spinaux entraîne une

modification des voies descendantes, ce qui libère alors des réflexes

médullaires (32). Le contrôle des voies descendantes n’étant plus exercé sur

les interneurones inhibiteurs, il a donc une diminution des inhibitions pré-

synaptiques Ia, Ib, et des interneurones inhibiteurs. De plus, le contrôle par le

motoneurone gamma est également diminué et l’excitation des fibres II n’est

plus contrôlée. Il y a donc une exagération du réflexe myotatique dans la

spasticité.

- Les propriétés au niveau du motoneurone sont modifiées, et ceci est dû à un

mauvais contrôle au niveau des canaux sodiques et calciques. Il y a donc une

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10

entrée permanente des ions qui est responsable d’une contraction continue du

muscle. (30)

2.2.2.3 La spasticité chez l’enfant paralysé cérébral

La spasticité de l’enfant est essentiellement représentée par les enfants atteints de

paralysie cérébral (33). Elle s’inscrit dans 80% des tableaux cliniques rencontrés de

l’enfant PC (1). Il est important de distinguer chez l’enfant PC, les anomalies primaires,

secondaires et tertiaires :

- Les anomalies primaires correspondent aux déséquilibres musculaires dû à des

muscles trop actifs en opposition à des muscles trop faibles, celles-ci vont

provoquer des rétractions musculo-tendineuses et aponévrotiques.

- Avec la croissance de l’enfant, des déformations orthopédiques peuvent alors

apparaître, elles correspondent aux anomalies secondaires.

- Afin de contourner la gêne fonctionnelle engendrée par ces anomalies, l’enfant

va mettre en place des compensations, ce sont les anomalies tertiaires. (1)

Ces rétractions musculaires et déformations vont à long terme réduire et modifier les

fonctions motrices chez les enfants atteints de PC. La kinésithérapie a donc un rôle

important dans la prise en charge de la spasticité afin de limiter le cercle vicieux des

anomalies décrit par C. Bérard ci-dessus. (1)

Chez les enfants PC, la spasticité est à l’origine de douleurs musculaires, et également

de complications orthopédiques dues aux rétractions musculaires qui vont entraîner

avec le temps des déformations articulaires. Il faut donc traiter la spasticité afin

d’améliorer les douleurs provoquées par les contractures musculaires, les

déformations orthopédiques, et la fonction motrice.

2.2.2.4 Evaluation de la spasticité

L’évaluation clinique de la spasticité est complexe étant donné une physiologie pas

encore complètement comprise. Mais elle est cependant indispensable afin de

déterminer les conséquences qu’elle pourra avoir sur le patient (34). Il existe différents

outils pour évaluer la spasticité. Parmi les moyens validés, on retrouve des échelles

analytiques et des mesures instrumentales analytiques (28). Le diagnostic de la

spasticité repose essentiellement sur l’examen clinique (27). L’évaluation clinique se

réalise à partir de différentes échelles analytiques de mesures.

Parmi celles-ci, on retrouve :

- L’échelle de Ashworth qui est l’échelle la plus utilisée en pratique quotidienne

et dans la littérature scientifique. Elle est simple et rapide de réalisation, elle se

base sur la résistance musculaire au réflexe d’étirement. (1) La reproductibilité

inter-évaluateur n’est pas satisfaisante, mais une bonne reproductibilité est

notée lorsque qu’elle est réalisée par le même examinateur (28,32). Elle a été

modifiée en rajoutant une cotation supplémentaire afin d’augmenter la

sensibilité de l’échelle (Annexe II).

Page 19: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

11

- L’échelle de Tardieu (Annexe III) qui est d’utilisation plus complexe mais reste

cependant plus précise. Il s’agit d’une échelle ordinale qui s'établit à partir de la

cotation de l’intensité du réflexe d’étirement de 0 à 5, de la vitesse du

mouvement, et de l’angle d’apparition du réflexe d’étirement. (1) Il est

recommandé dans la littérature de réaliser cette échelle à horaires fixes, à

température ambiante, et dans la même position. La reproductibilité inter-

évaluateur est meilleure que celle d’Ashworth. (28)

Parmi les mesures instrumentales analytiques, un seul de ces différents procédés a

subi une validation en milieu clinique : il s’agit du Pendulum test. Il a été créé par

Wartenberg et testé pour la première fois en 1958 chez des patients spastiques. Il est

très simple à appliquer et ne demande qu’une coopération minimale de la part du

patient. (28) Il évalue la résistance à la chute passive du segment d’un membre, et

nécessite l’utilisation d’un accéléromètre angulaire électronique (35).

La mesure des amplitudes articulaires est importante afin de de distinguer la présence

de spasticité ou de rétractions (28).

2.2.2.5 Traitement médicamenteux

Il existe de nombreux traitements pour lutter contre la spasticité, mais son traitement

reste encore aujourd’hui un sujet complexe. Dans certains cas, il est identifié une

spasticité dite « utile », qui permet pour certaines personnes une fonction motrice qui

serait inexistante si la spasticité était traitée. (1,28,32) Elle permet de suppléer un

déficit moteur, d’améliorer la station érigée et d’aider pour les transferts par exemple

(1). Il est donc utile dans certaines situations de ne pas traiter la spasticité. Un

traitement est donc mis en place lorsque la spasticité est dite « gênante », et empêche

une ou plusieurs fonctions chez le patient (28,32).

Des médicaments peuvent être donnés par voie orale (per os), lorsque l’enfant

paralysé cérébral présente une spasticité diffuse ou gênante. L’objectif des traitements

médicamenteux est d’apporter un confort pour l’enfant et de faciliter les soins. (36) Au

sein des thérapeutiques médicamenteuses, il faut distinguer celles qui ont une action

centrale essentiellement au niveau spinal, et celles avec une action périphérique,

agissant au niveau musculaire. (28)

Il existe différents antispastiques qui ont une action sur le système nerveux central :

- Le baclofène : il est le médicament antispasmodique oral le plus utilisé (32).

C’est un agoniste du récepteur GABA-B. Il réduit la libération de

neurotransmetteurs excitateurs le long de l’arc réflexe myotatique et entraînent

ainsi une baisse du tonus musculaire. Ce traitement peut entraîner différents

effets secondaires comme la somnolence, la faiblesse musculaire et le risque

d’addiction. Le baclofène peut également être utilisé par injection en

intrathécale. (37)

Et trois antispastiques qui ont une action périphérique :

- L’injection de toxine botulique A est réalisée en intra-musculaire de préférence

pour une spasticité localisée sur un muscle ou un groupe de muscles. Elle

Page 20: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

12

permet d’empêcher la libération d’acétylcholine, qui est un neurotransmetteur

excitateur excrété par le motoneurone alpha, et ainsi de diminuer la contraction

réflexe du muscle. (28)

- Le dantrolène inhibe la libération du calcium au niveau du réticulum

sarcoplasmique et réduit ainsi la force musculaire développée (38).

- Les neurolyses par injections d’alcool ou de phénol détruisent les axones

moteurs et sensitifs, interrompant doublement l’arc réflexe (28).

En cas d’échec des traitements médicamenteux ou de spasticité diffuse ou gênante,

les traitements chirurgicaux sont envisagés. Ils ne peuvent pas être appliqués avant la

première année d’évolution de la spasticité. Les principales techniques utilisées sont

(39) :

- Les neurotomies sélectives, qui s’adressent à la spasticité localisée ont un effet

temporaire. Elles permettent de ne léser que les fibres sensitives en

interrompant l’arc réflexe de la motricité résiduelle.

- Les rhizotomies dorsales sélectives et les neurotomies interrompent les petites

fibres nociceptives sans altérer la sensibilité superficielle. Elles s’adressent aux

spasticités régionales.

- L’injection intrathécale de baclofène permet de traiter les spasticités

généralisées et douloureuses. Elle est mise en place lorsque le traitement par

voie orale n’a pas fonctionné.

En complément des traitements médicamenteux et chirurgicaux, les interventions

paramédicales ont une place importante dans la prise en charge des enfants PC (40).

2.2.2.6 Place de la kinésithérapie dans la spasticité

Les techniques de rééducation sont souvent utilisées pour limiter l’apparition des

complications liés à la spasticité (38). Différents outils peuvent être utilisés :

- Les mobilisations : elles sont réalisées afin de prévenir les phénomènes de

rétraction musculaire. Elles peuvent être douloureuses et doivent donc être

réalisées de façon lente par le kinésithérapeute. La mise en place d’un

traitement médicamenteux complémentaire peut être nécessaire en cas de

spasticité importante. (38)

- Les étirements : ils sont utilisés pour gagner en amplitude articulaire et

augmenter la fonction motrice. Ils visent à améliorer les propriétés

viscoélastiques du muscle, et à maintenir ou augmenter l’extensibilité des

fibres. (41)

- Le renforcement musculaire : il a un impact positif sur la force musculaire, la

fonction motrice et sur les comorbidités de la PC. Cette méthode a également

une influence positive sur la participation sociale de l’enfant. (42,43)

- La stimulation électrique : elle repose sur l’électrostimulation du muscle

spastique. L’efficacité est généralement peu durable et ne s’étale pas au-delà

de 24 heures. (28)

- Il existe également d’autres outils qui peuvent être utilisés en rééducation par

le masseur-kinésithérapeute afin de diminuer la spasticité tel que les ultrasons,

Page 21: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

13

la cryothérapie, les vibrations, la thérapie par ondes de chocs, le TENS

(Neurostimulation transcutanée). (32)

2.2.3 Les étirements

2.2.3.1 Définition

L’étirement correspond à une mise en tension poussée à l’extrême d’une structure

anatomique (ligaments, muscles, fascias…) (44). La mise en place d’un étirement vise

à maintenir ou à augmenter la mobilité des articulations en influençant l’extensibilité

du muscle, c’est-à-dire la capacité du muscle à se laisser allonger. (45)

2.2.3.2 Les différents types d’étirements

Il existe différents modes d’étirements qui sont utilisés par les masseurs-

kinésithérapeutes. Parmi eux ce sont les étirements passifs et actifs qui sont les plus

utilisés (46) :

- Les étirements passifs manuels : ils sont réalisés par un thérapeute, ils

consistent à allonger un groupe musculaire en déplaçant lentement une

articulation jusqu’à son amplitude de mouvement maximale et en la maintenant

pendant une certaine durée (41). Le thérapeute va soutenir cette position

manuellement pendant quelques secondes. Cette méthode est souvent répétée

plusieurs fois.

- Les étirements passifs soutenus : ce type d’étirement est plus long, il peut

aller de plusieurs minutes à plusieurs heures. Il consiste à placer une

articulation dans l’amplitude de mouvement disponible et cela par

l’intermédiaire d’un dispositif (orthèse, table basculant, moulage en série…)

- Les étirements actifs : ils sont dus à un mouvement actif de l’articulation, le

patient va déplacer l’articulation cible dans l’amplitude de mouvement

disponible.

2.2.3.3 Les étirements passifs

Lors de la réalisation d’étirements passifs, le tissu contractile est inactif. La réalisation

de ceux-ci va solliciter les propriétés d’extensibilité myotendineuse et ainsi éviter une

perte d’extensibilité. (46) L’étirement musculaire passif, consiste à allonger un groupe

musculaire en déplaçant lentement une articulation jusqu’à son amplitude de

mouvement maximale et en la maintenant pendant une certaine durée (41).

Le réflexe myotatique est déclenché par l’étirement passif d’un muscle et il se

manifeste par une contraction de celui-ci (47). Les chaînes musculaires doivent être

étirées de manière progressive et continue. Afin de ne pas traumatiser le muscle, les

étirements passifs doivent être réalisés de façon lente par le masseur-kinésithérapeute

(48).

2.2.3.4 Les étirements et la douleur chez l’enfant PC

Les étirements sont un outil que le masseur-kinésithérapeute peut utiliser dans la

rééducation de l’enfant paralysé cérébral dans le traitement de la spasticité.

L’étude SPARCLE 2, publiée en 2010, évalue la douleur chez les enfants de 13 à 17

ans. Elle a mis en évidence que la moitié des enfants atteints de PC rapportent des

Page 22: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

14

douleurs lors de prise en charge en kinésithérapie, et notamment lors des séances

d’étirements musculaires passifs. (2,19,49)

Page 23: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

15

2.3 Processus de problématisation

En effectuant des recherches, la littérature montre que la paralysie cérébrale est la

première cause de handicap moteur chez l’enfant (3). Les conséquences de cette

pathologie sont l’apparition de troubles moteurs, et à ceux-ci s’ajoutent des troubles

dits « associés ». L’ensemble de ces troubles nécessitent donc une prise en charge

par la rééducation motrice ou non. (1,18,21).

La kinésithérapie occupe une place importante dans la prise en charge de la paralysie

cérébrale. Une enquête de satisfaction « ESPaCE » menée par la Fondation de la

paralysie Cérébrale a permis de montrer que la kinésithérapie est la pratique

incontournable pour plus de 80% des personnes interrogées (21).

Les livres et les articles consultés montrent, la spasticité de l’enfant est essentiellement

représentée par les enfants atteints de paralysie cérébrale. (33) Les formes spastiques

sont les plus fréquentes, elles représentent 85% des cas. (3) Les étirements

musculaires sont un outil régulièrement utilisé par le masseur-kinésithérapeute dans

le traitement de la spasticité (28).

De plus, les personnes PC évoquent tout autant les douleurs liées à l’atteinte que

celles qui résultent de soins ou d’interventions médicales (18). L’étude SPARCLE2, a

mis en évidence que la moitié des enfants atteints de PC rapportent des douleurs lors

des prises en charge de kinésithérapie (19). Cette douleur apparait notamment durant

les séances d’étirements musculaires pour la majorité des enfants PC (2).

Les étirements passifs étant évalués comme douloureux pendant les séances de

kinésithérapie par les enfants PC, il me semble pertinent de regarder leur efficacité sur

la spasticité.

Cependant, une revue de littérature (50) a été réalisée sur cette problématique. Une

analyse de cette dernière a donc été effectuée à l’aide d’une grille de lecture adaptée

présentée en annexe (Annexe V).

Des limites ont été trouvées :

- Les critères de non inclusion n’ont pas été décrits.

- Cette revue de littérature a été publié en 2006, et les auteurs ont utilisé des

articles dont le plus récent date de 2003.

- Le petit nombre de participants à chaque étude et leur hétérogénéité ont été

identifiés comme un obstacle majeur dans la recherche

L’objectif de cette revue de littérature est d’évaluer l’efficacité des étirements passifs

sur l’amplitude des mouvements articulaires passifs. Elle étudie également si les

étirements passifs sont efficaces sur la diminution de la spasticité par rapport à

l’absence de réalisation d’étirements passifs. Les résultats ont montré que le niveau

actuel de preuves pour soutenir l’efficacité de l’étirement passif chez les enfants de

PC spastiques reste faible. Il existe cependant des preuves favorables indiquant que

l’étirement passif peut réduire la spasticité. Les données utilisées pour cette revue de

littérature sont des données anciennes (les articles utilisés ont plus de 15 ans). Il me

Page 24: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

16

semble donc intéressant de réévaluer l’efficacité de cette technique avec des données

plus récentes.

Ce raisonnement m’a donc permis d’aboutir à cette problématique :

Les étirements musculaires passifs sont-ils efficaces dans le traitement de la

spasticité et quels en sont les autres effets chez les enfants et adolescents

atteints de paralysie cérébrale ?

Page 25: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

17

3. Méthodologie de recherche documentaire

3.1 Stratégie de recherche

Pour mener mes recherches, trois bases de données ont été utilisées : PubMed,

PEDro, et Google scholar. Afin d’établir l’équation de recherche, les mots clés en lien

avec la problématique ont tout d’abord été définis en français. Pour cela, le modèle

PICO a été utilisé :

- P (population) : enfants et adolescents atteint de paralysie cérébrale.

- I (intervention) : étirements musculaires passifs.

- C (comparaison) : /

- O (critère de jugement) : diminution de la spasticité et les autres effets des

étirements musculaires passifs.

Ces termes ont ensuite été traduits, puis les mots clés ont été convertis mots-clés

MeSH (Medical Subject Heading) appropriés. Lorsque que le mot n’avait pas de mot

clé MeSH correspondant, je me suis rendue sur le site Linguee pour trouver la

meilleure traduction du terme.

Les différents mots clés utilisés pour l’équation de recherche ont été retranscrits dans

le tableau ci-dessous (Tableau 1).

Traduction française

Mots clés et synonymes

"Paralysie cérébrale"

"Cerebral Palsy"[Mesh]

"Enfant" "Child"[Mesh]

"Adolescent" "Adolescent"[Mesh]

"Étirements musculaire passifs" "Muscle Stretching Exercises"[Mesh], "Passive muscle stretching", "Passive

stretching", "Passive stretch"

"Spasticité" "Spasticity", "Spastic cerebral palsy"

Tableau 1 : Tableau récapitulatif des mots clés

Lors des recherches sur la base de données PubMed, les mots clés ont été associés

à l’aide des opérateurs booléens tels que « AND » ou « OR » afin de cibler les articles

les plus spécifiques au sujet. L’opérateur « AND » a permis de combiner les mots clés

qui définissent le sujet, « OR » a permis d’élargir les recherches. L’équation la plus

complète et la plus complexe a été utilisée pour PubMed dans cette revue de

littérature.

Page 26: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

18

L’équation de recherche qui en découle est la suivante :

"Cerebral Palsy"[Mesh] AND "Child"[Mesh] OR "Adolescent"[Mesh] AND

"Muscle Stretching Exercises"[Mesh] OR "passive muscle stretching" OR

"passive stretching" OR "passive stretch" AND "spasticity" OR "spastic

cerebral palsy"

Cette équation n’étant pas transposable sur les autres bases de données, elle a donc

été simplifiée en fonction des méthodes de recherche de chacune et en fonction du

nombre de résultats trouvés.

Les recherches ont été menées de Mars à Juin 2020.

3.2 Critères de sélection des articles

Plusieurs critères d’éligibilité ont été déterminés pour sélectionner les articles de la

revue. Afin d’avoir accès à la littérature de meilleure qualité et pour des raisons de

compréhension lors de leur évaluation, seules les études publiées en anglais ont été

incluses. Les études primaires ont été retenues pour obtenir des résultats quantitatifs

de qualité. De plus, afin d’avoir accès à la littérature la plus actuelle, seules les études

publiées entre 2010 et 2020 ont été incluses. Les autres critères d’inclusion concernent

la population, les patients, doivent être des enfants ou des adolescents atteints de

paralysie cérébrale. Pour finir, les patients doivent bénéficier d’étirements musculaires

passifs comme traitement, pour répondre à ma problématique.

Les critères de non inclusion sont l’inaccessibilité des études en intégralité, les articles

publiés dans une autre langue que l’anglais et les revues de littérature et méta-analyse.

Il sera également exclu les études incluant des patients de plus de 18 ans, et les

études utilisant une autre méthode que les étirements musculaires passifs.

Ces critères de sélection sont résumés dans un tableau (tableau 2), présenté ci-

dessous :

Page 27: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

19

Critères d’inclusion

Critères de non inclusion

Types d’études

Etudes en anglais

Etudes publiées dans une autre langue que l’anglais

Etudes primaires

Revue de littérature, méta-

analyse

Article intégral accessible

Article intégral inaccessible

Date de publication

2010 à 2020

< 2010

Population

Patients atteints de paralysie cérébrale

Pathologies excluant la

paralysie cérébrale

Patients d’âge compris

entre 3 et 18 ans GMFCS I à V

Patients d’âge < à 3 ans et >

à 18 ans

Traitement

Patients bénéficiant

d’étirements musculaires passifs

Patients bénéficiant d’une

autre méthode

Tableau 2 : Récapitulatif des critères de sélection des articles

3.3 Processus de sélection des données

Pour la recherche documentaire, des articles datant de moins de 10 ans (2010 à 2020) ont été ciblés afin d’obtenir des données scientifiques les plus actuelles. Grâce à l’équation de recherche et à la combinaison des différents mots-clés, un total de 337 articles a été obtenu dans les trois bases de données. Avec l’équation de recherche, la base de données PubMed a fourni 126 résultats bruts. Sur la base de données Google Scholar 207 résultats ont été obtenus et enfin 4 résultats bruts ont été obtenus sur PEDro. Les doublons ont ensuite été supprimés, ce qui a permis d’obtenir 322 articles. Après la lecture des titres et des résumés, ont été sélectionnés pour la lecture intégrale uniquement les articles évaluant la technique des étirements musculaires passifs sur des enfants et adolescents étant atteints de paralysie cérébrale. Lorsque les résumés des articles ne permettaient pas de déterminer s’ils portaient sur la problématique, ils ont été inclus pour être analysés intégralement afin d’éviter d’exclure trop précocement des articles qui pourraient s’avérer pertinents. 37 articles ont été ainsi sélectionnés. Après ce travail, une première lecture critique de la méthode et des résultats de chaque article a été effectuée afin de savoir quelles références répondaient favorablement aux critères d’éligibilité précédemment définis. 24 articles ont ainsi été exclus pour les raisons suivantes :

• 3 articles sont des protocoles, donc les résultats ne sont pas présentés.

Page 28: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

20

• 8 textes dans leur intégralité ne sont pas accessibles.

• Dans 12 articles, les patients ne bénéficient pas de la méthode des

étirements musculaires passifs, mais d’autres techniques pouvant être utilisées

en kinésithérapie.

• 4 articles ne sont pas écrits en anglais mais dans une autre langue.

A l’issue de cette étape,13 articles ont été retenus pour la lecture intégrale. Parmi ceux-

ci, un article a été inclus malgré qu’il n’utilise pas la technique des étirements

musculaires passifs seuls, mais combiné à une autre méthode. Il a été choisi, car il

apporte des résultats pertinents.

Après la lecture intégrale, les articles étant non pertinents pour le sujet et ceux dont la

méthode ou les résultats étaient imprécis ont été exclus. Au final, 7 articles sont inclus

dans la revue de littérature.

Ces différentes étapes sont résumées grâce au diagramme de flux sur le modèle

PRISMA.

Page 29: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

21

3.4 Diagramme de Flux

Références identifiées par recherche sur les bases de données

(n = 337) PubMed (n =126)

Google Scholar (n = 207) Pedro (n =4)

Références sélectionnées après lecture du titre/résumé

(n = 37)

Références après suppression des doublons

(n = 322)

Iden

tifi

cati

on

In

clu

sio

n

Eli

gib

ilit

é

Séle

cti

on

1ère lecture critique de la méthode et

des résultats

Références exclues, avec les raisons (n =24) :

• Texte intégral inaccessible (n= 8)

• Protocole = pas de résultats (n=3)

• Article pas en anglais (n=4)

• Autre méthode que les étirements musculaires passifs (n=12)

Articles évalués en intégralité pour éligibilité

(n = 13)

Articles en texte intégral exclus, avec les raisons

(n=6) • Intervention

imprécise

• Articles non pertinents pour le sujet

Articles inclus dans la revue de littérature

(n = 7)

Page 30: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

22

3.5 Analyse des articles

Pour chaque article sélectionné, une grille d’analyse critique a été utilisée afin

d’évaluer la validité interne de l’étude.

Pour les essais cliniques contrôlés randomisés, une grille spécifique a été utilisée,

l’échelle PEDro (Annexe VI) (51). Il s’agit d’une échelle qui mesure la qualité

méthodologique des essais cliniques. Elle comporte 11 items et est évaluée sur 10 car

le premier item n’est pas noté. Plus son score est bas, plus l’article est de mauvaise

qualité méthodologique et inversement. Cette échelle a également été utilisée pour

l’essai contrôlé non randomisé, afin d’avoir une idée de la qualité méthodologique de

celle-ci.

Pour les séries de cas, la grille de lecture PEDro ainsi qu’une grille de lecture proposée

par la HAS « Grille de lecture d’un article thérapeutique » ont été utilisées pour les

évaluer (Annexe VII).

3.6 Tableau de synthèse

A l’issue du processus de recherche documentaire, un tableau a été réalisé pour

organiser et synthétiser les études retenues. Il a été complété au fur et à mesure des

lectures et analyses de chaque étude.

Il précise les objectifs de l’étude pour comprendre l’intérêt de l’article par rapport à la

problématique. Il explique également la population incluse, la méthodologie utilisée et

les résultats. Puis, il expose la grille de lecture choisie et sa cotation en fonction du

type et du contenu des études.

Articles (titre, auteur-année)

Type d’étude N° ref biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé

Résultats Grille de lecture utilisée/score

Intérêt pour le mémoire/ Points-clés d’analyse critique de l’étude

Tableau 3 : Présentation du tableau de synthèse

Page 31: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

23

4. Résultats

4.1 Description des critères évaluateurs et de la répartition

des articles

Dans la présente revue de littérature, l’objectif vise à déterminer l’efficacité des

étirements musculaires passifs chez l’enfant et l’adolescent atteints de paralysie

cérébrale sur la spasticité et d’évoquer les autres effets de ceux-ci trouvés dans la

littérature.

Parmi les sept études sélectionnées, quatre sont des essais cliniques randomisés (52–

55), une étude est un essai contrôlé non randomisé (56), et deux sont des séries de

cas (57,58).

Toutes ces études utilisent plusieurs critères permettant d’évaluer l’efficacité des

étirements musculaires passifs sur la spasticité. D’autres critères de jugements sont

également utilisés afin d’évaluer les autres effets des étirements musculaires passifs

trouvés dans la littérature. Parmi ces articles, quatre d’entre eux évaluent l’efficacité

des étirements musculaires passifs sur la spasticité (52,53,55,56). Les trois autres

études parlent des autres effets des étirements musculaires passifs. Les études

(52,53,56) étudient à la fois la spasticité mais aussi les autres effets.

La répartition de ces articles est présentée dans le tableau ci-dessous.

SPASTICITE AUTRES EFFETS

Srimanta Sankaradeva et al. (56) Theis.N et al. (54)

Sukumari et al. (53) Theis.N et al. (58)

Satpathy et al. (52) Awan.WA et al. (57)

Tupimai et al. (55)

Tableau 4 : Répartition des différents articles

Les critères et la façon dont ils ont été évalués dans les articles de ce mémoire vont

être expliqués :

❖ La spasticité

La spasticité est mesurée dans les études (52,53,55–57) grâce à l’aide de l’échelle

d’Asworth modifiée (score MAS). Elle a été définie précédemment et est présentée en

annexe (Annexe II). Les études (52,53,55,56) mesurent la spasticité sur le même

groupe musculaire, celui des fléchisseurs plantaires. Celle de Awan.WA et al. (57)

mesure également la spasticité au niveau des fléchisseurs plantaires mais elle prend

en compte d’autres groupes musculaires tel que : les ischio-jambiers, les adducteurs,

les fléchisseurs de hanche, les extenseurs lombaires, et les rotateurs du tronc.

Page 32: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

24

❖ La durée de étirements

La durée des étirements varie d’une étude à l’autre. Les études (53–55) utilisent des

étirements musculaires passifs dits « prolongés » compris entre 15 et 40 minutes en

fonction des articles. L’étude de Satpathy et al. (52) compare les étirements de courte

durée (1 minute) par rapport aux étirements prolongés (15 minutes). Les études (56–

58) utilisent des étirements musculaires passifs dits « de courte durée ».

La durée des étirements est présentée dans le tableau ci-dessous.

❖ L’amplitude articulaire

L’évaluation de l’amplitude articulaire correspond à une technique de bilan permettant

de quantifier le débattement articulaire disponible chez le patient. Celle-ci permet

également d’évaluer les déformations orthopédiques, et les sensations de fin de

course. Elle met donc en évidence un aspect quantitatif et qualitatif. (59) Dans les

études (52–54,56,58), elle est mesurée à l’aide d’un goniomètre universel. Avec ce

type d’instrument les erreurs peuvent être élevées mais l’objectivité et la fiabilité

restent tout de même acceptables (60). L’angle mesuré à l’aide du goniomètre

correspond à l’amplitude de dorsiflexion de la cheville dans les études (52,53,56,58).

La mesure goniométrique est réalisée de façon passive, seule pour l’étude de Theis.N

et al (58) la mesure est réalisée en actif et en passif par le kinésithérapeute.

❖ Le score GMFM : Gross Motor Function Measure

Les études (52,56) utilisent l’échelle GMFM qui est un instrument de mesure qui

permet d’évaluer quantitativement la fonction motrice globale chez l’enfant. Il existe

deux versions, la GMFM-88 qui correspond à la première version et la GMFM-66 à la

version la plus récente. La version GMFM-88 comprends 88 items qui sont regroupés

en cinq rubriques (61) :

Etirements prolongés Etirements de courte

durée

Srimanta Sankaradeva et al.(56)

20-60 secondes

Sukumari et al.(53) 30 minutes

Satpathy et al.(52) 15 minutes VS 1minute

Tupimai et al.(55) 40 minutes

Theis.N et al.(54) 15 minutes

Theis.N et al.(58) 5 répétitions de 20

secondes

Awan.WA et al.(57) 30 secondes 5 à 10 fois

par jour

Tableau 5 : Durée des étirements dans les différentes études

Page 33: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

25

- 1 : s’allonger et rouler (17 items)

- 2 : s’asseoir (20 items)

- 3 : ramper et s’agenouiller (14 items)

- 4 : se tenir debout (13 items)

- 5 : marcher, courir et sauter (24 items)

La version la plus récente, GMFM-66 comporte 22 items en moins, elle est plus rapide

d’application mais le principe est le même. La cotation de chaque item correspond à

une échelle en quatre points (0 à 3). Le score de chaque rubrique est donné en

pourcentage et le score total est obtenu en faisant la moyenne des scores de ces cinq

rubriques. L’échelle est traduite en plusieurs langues, dont le français, elle se nomme

l’échelle EMFG (Evolution Motrice Fonctionnelle Globale).

Pour l’étude (52) c’est la version GMFM-66 qui est utilisée. Il n’a pas été précisé dans

l’étude (41) la version utilisée pour la réaliser.

❖ La force musculaire

Dans l’étude de Tupami et al. (55), la force musculaire est mesurée à l’aide du test

FTSST (Fives Times To Set Test). C’est un test répétitif dont le but est de mesurer la

force musculaire au niveau des membres inférieurs. Il consiste à répéter cinq fois des

levées de chaise le plus rapidement possible. (62)

❖ L’équilibre

L’équilibre a été évalué dans l’étude de Tupami et al. (55) grâce à l’échelle PBS

(Pediatric Balance Scale). Cette échelle est une version modifiée de l’échelle de

BERG. Elle est utilisée pour évaluer les capacités d’équilibre chez l’enfant. Elle est

composée de 14 items qui sont notés entre 0 (fonction la plus basse) et 4 points

(fonction la plus haute). Le score est de 56 points maximums. (63)

❖ La constipation

L’échelle d’évaluation de la constipation (CAS) est composée de 8 items. Elle est

conçue afin d’évaluer la présence et la gravité de la constipation. C’est une échelle

rapide qui peut être complétée en 2 minutes (64). Cette échelle est utilisée dans l’étude

de Awan.WA et al (57).

Un tableau décrivant les critères utilisés par les différents auteurs est présenté ci-

après.

Page 34: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

26

AUTEURS

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« prolongés » •

Etirements

« de courte

durée »

Tableau 6 : Les différents critères évaluateurs utilisés par les auteurs

Page 35: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

27

La présentation des résultats se fait en deux parties :

Dans un premier temps, il est présenté les études (52,53,55,56) évaluant l’efficacité

des étirements musculaires passifs sur la spasticité.

Une répartition de ces études peut se faire également en fonction de la méthodologie

utilisée. Trois d’entre elles (52,53,56) comparent les étirements musculaires par

rapport à une autre technique. Seule l’étude de Tupimai et al. (55) étudie l’effet

combiné des étirements musculaires passifs et des vibrations sur le corps entier.

Dans un second temps, les autres effets des étirements musculaires chez les enfants

et adolescents atteints de paralysie cérébrale sont présentés.

4.2 Résultat des études sur l’efficacité des étirements

musculaires passifs sur la spasticité

4.2.1 Groupes d’exercices utilisant les étirements musculaires

passifs comparé à une autre technique

Les trois articles (52,53,56) comparent les étirements musculaires passifs à une

technique différente.

Le premier article publié en 2017 par Srimanta et al. (56) est un essai contrôlé non

randomisé. Il a pour objectif de déterminer l’efficacité de la technique de libération

myofasciale par rapport à la technique des étirements musculaires passifs dans le

traitement de la spasticité des fléchisseurs plantaires chez les enfants atteints de PC.

Le second article, réalisé par Satpathy et al. (52) en 2015 est un essai contrôlé

randomisé. Il a pour but d’étudier l'effet des étirements musculaires passifs statiques

prolongés sur la réduction de la spasticité des gastrocnémiens, l'amélioration de

l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville et l'amélioration de l’échelle GMFM

dans la paralysie cérébrale diplégique par rapport aux étirements manuels

conventionnels.

Le troisième article de Sukumari et al. (53) a été publié en 2017. C’est également un

essai contrôlé randomisé. Il a pour but de déterminer l’effet des étirements musculaires

passifs pour « réduire » la spasticité et augmenter l'amplitude des mouvements de

dorsiflexion de la cheville chez les enfants atteints de paralysie cérébrale.

Le détail des différents programmes est présenté dans le tableau 7 ci-dessous.

Page 36: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

28

Auteur Srimanta et al. (56)

Satpathy et al. (52)

Sukumari et al. (53)

Population 95 patients de 12

mois à 12 ans 30 patients de 3 à

9 ans 20 patients de 2 à

8 ans

Technique comparée

Groupe 1 : étirements

musculaires passifs

Groupe 2 : technique de

libération myofasciale

Groupe 1 : étirements

musculaires passifs statiques

prolongés Groupe 2 : étirements manuels

Groupe 1 : exercices de mobilisations

passives Groupe 2 : étirements

musculaires passifs soutenus

Durée du protocole

12 semaines : 6 jours par

semaine

4 semaines : 5 jours par semaine

2 semaines : 5 jours par semaine

Séance

5 répétitions de 20-30 secondes

Etirement prolongés : 15

minutes Etirements

manuels :1 minute

Pendant 30 minutes

Critères évaluateurs

Le score MAS Le score GMFM

L’amplitude articulaire

Le score MAS Le score GMFM

L’amplitude articulaire

Surface de contact du pied

Le score MAS L’amplitude articulaire

Tableau 7 : Détails des articles menés par Srimanta et al. (56), Satpathy et al. (52) et Sukumari et al. (53)

Ces trois études (52,53,56) utilisent des critères évaluateurs semblables. L’échelle

d’Ashworth modifiée est utilisée pour mesurer la spasticité au niveau des fléchisseurs

plantaires pour ces trois articles. Elles ont une méthodologie différente et elles

comparent chacune les étirements musculaires passifs à une technique différente. La

première étude (56) étudie l’efficacité des étirements musculaires passifs à long terme

comparé aux deux dernières (52,53) qui ont une durée de protocole plus courte.

Dans l’article de Srimanta et al. (56) des différences significatives sont mises en

évidence pour la technique de libération myofasciale entre le pré et post intervention

avec p=0,02 en ce qui concerne le score de l’échelle d’Ashworth modifiée. Cependant,

aucune différence significative n’est observée pour la technique des étirements

musculaires passifs. Une mesure pré et post test est également mise en place pour

les critères GMFM et pour l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville. La

moyenne pré test pour le score GMFM (51,56±0,63) pour la technique de libération

myofasciale a augmenté de 0,75±0,20 tandis que dans le cas de l'étirement musculaire

passif, la moyenne (52,99±0,49) s'est améliorée de 1,06±0,19, ce qui indique des

différences significatives entre la technique de libération myofasciale et les méthodes

Page 37: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

29

d'étirements passifs (p<0,01). Les résultats pour l’amplitude articulaire sont présentés

dans une autre partie.

Cet article (56) montre que la méthode des étirements musculaires passifs est plus

efficace que la technique de libération myofasciale en ce qui concerne le score GMFM

et l’amplitude articulaire.

L’article de Satpathy et al. (52) utilise les même critères évaluateurs que l’étude de

Srimanta et al (56). Les étirements prolongés sont appliqués grâce à un dispositif de

table basculante inclinée à 85° par rapport au plan horizontal et cela pendant 15

minutes sur une cheville placée en dorsiflexion. Les étirements manuels sont

appliqués pendant 1 minute. Dans cette étude, il est également pris en compte la

surface de contact du pied des enfants qui est mesurée à l’aide de papier millimétré et

d’un tampon encreur. Concernant la surface de contact avec le pied, il y a eu une

amélioration dans les deux groupes en ce qui concerne le pied droit et gauche. La

valeur post-test dans le groupe 1 montre une plus grande amélioration par rapport au

groupe 2. Les résultats du score GMFM, montrent une augmentation du score après

l'étirement dans les deux groupes et d’avantage dans le groupe 1. Le tonus musculaire

est mesuré avec l’échelle MAS. Il y a une différence significative dans le changement

de tonus musculaire entre le groupe 1 et le groupe 2 à droite avec p=0,01, et à gauche

p=0,03. Le changement de tonus musculaire était plus important dans le groupe 1 que

dans le groupe 2 après 4 semaines d'étirement musculaire passif.

L'étirement statique prolongé (15 minutes) diminue d'avantage la spasticité, augmente

l'amplitude articulaire en passif et actif et améliore le score GMFM par rapport à

l'étirement de courte durée (1 minute).

L’étude de Sukumari et al. (53) utilise différents critères en commun avec les études

précédentes. L'hypertonie est évaluée à l'aide de l'échelle d'Ashworth modifiée et

l'amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville à l'aide du goniomètre universel.

Les résultats concernant l’amplitude articulaire sont abordés plus loin. Les mesures

sont réalisées avant et après deux semaines de traitement. Après la comparaison des

valeurs moyennes avant et après le traitement entre deux groupes, les résultats

montrent une différence peu significative dans l’amélioration de l'échelle d'Ashworth

modifiée. Ces résultats montrent que les deux techniques de traitement, c’est-à-dire

les étirements musculaires passifs soutenus et les exercices de mobilisations passives

ont un effet égal sur l’amélioration de la spasticité.

4.2.2 Groupe d’exercices combinés

L’étude de Tupimai et al. (55) a été publiée en 2016. Cette étude a pour but d’évaluer

les effets à court terme d'une combinaison d'étirements musculaires passifs prolongés

et des vibrations du corps entier sur la spasticité, la force et l'équilibre des enfants et

des adolescents atteints de paralysie cérébrale spastique.

L'étude est réalisée comme un essai croisé à deux périodes au cours desquelles tous

les sujets reçoivent à la fois des étirements musculaires passifs en tant que groupe

témoin et une combinaison d'étirements musculaires passifs et de vibrations du corps

Page 38: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

30

entier en tant que groupe expérimental. Les deux groupes de traitement sont évalués

pour l'effet immédiat (un traitement) et pour l'effet à court terme (6 semaines de

traitement).

Auteur

Tupimai et al. (55)

Population 12 patients de 6 à 18 ans

Technique combinée

Groupe témoin : étirements prolongés de 40 minutes

Groupe expérimental : étirements pendant 30 minutes + 10 minutes de

vibration

Durée du protocole 6 semaines :

5 jours par semaine

Critères évaluateurs

Score MAS Le Test FTSST

Echelle PBS

Tableau 8 : Détails de l'article de Tupimai et al. (55)

Dans cette études (55), le groupe témoin reçoit des étirements passifs prolongés de

40 minutes sur une table basculante inclinée à 70-80° par rapport au plan horizontal.

Le groupe expérimental reçoit une combinaison d’étirements passifs pendant 30

minutes et 10 minutes de vibration sur le corps entier appliquée à 20 Hz.

Les résultats de cette étude montrent qu’immédiatement après un traitement, l’échelle

d’Ashworth modifiée diminue de manière significative pour le traitement combiné des

étirements musculaires passifs et des vibrations sur le corps entier dans tous les

muscles du côté le plus fort et dans le muscle soléaire du côté le plus faible.

Concernant le groupe contrôle, le score MAS diminue de manière significative pour le

quadriceps, les ischio-jambiers et les muscles soléaires du côté le plus fort. Le

traitement combiné (groupe expérimental) montre donc une meilleure amélioration du

score MAS que l’étirement musculaire passif seul.

Cet article conclut qu’après une intervention de 6 semaines, le traitement combiné

permet de réduire de manière significative l’échelle d’Ashworth modifiée par rapport

aux étirements musculaires passifs seuls, il est donc plus efficace.

Concernant les résultats pour le test FTSST, les deux groupes montrent une réduction

significative des temps de performance dans les cinq essais assis-debout concernant

l’effet à court terme avec p<0,01 pour le groupe expérimental et p<0,05 pour le groupe

contrôle. Le groupe expérimental montre une augmentation significative des scores

sur l'échelle de la balance pédiatrique (PBS) avec p<0,05 pour l’effet à court terme.

Cette étude montre que 6 semaines d'étirements musculaires passifs prolongés et des

vibrations du corps entier combinés et prolongés ont des effets bénéfiques sur la

spasticité, la force musculaire et l'équilibre des enfants et adolescents atteints de

paralysie cérébrale.

Page 39: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

31

4.3 Résultats des autres effets des étirements musculaires

passifs

4.3.1 L’amplitude articulaire

Les études de Theis.N et al. (54,58), Satpathy et al. (52), Srimanta et al.(56) et

Sukurami et al. (53) étudient l’efficacité des étirements musculaires passifs sur

l’amplitude articulaire chez les enfants et adolescents atteints de paralysie cérébrale.

Celles-ci utilisent toutes l’articulation de la cheville pour les résultats de leurs études.

Le goniomètre universel est utilisé afin de mesurer l’amplitude articulaire passive dans

les études (53,54,56,58). Seul dans l’étude de Satpathy et al. (52) on retrouve une

mesure en actif et en passif.

Dans un premier temps il est présenté les articles (56,58) utilisant des étirements

musculaires passifs de courte durée puis ceux utilisant des étirements musculaires

passifs prolongés (52–54).

4.3.1.1 Etirements de courte durée

La première étude présentée est celle de Theis.N et al. (58), elle a été publiée en 2013.

C’est une série de cas dont l'objectif est de déterminer si les modifications de

l'amplitude des mouvements de la cheville en réponse à un étirement aigu

s'accompagnaient d'une augmentation de la longueur des muscles, et si les effets

éventuels dépendaient de la technique d'étirement.

Auteur Theis.N et al. (58)

Population 8 patients d’âge moyen 10,2 ans

Méthodologie

2 techniques d’étirements : des étirements musculaires passifs, et des

auto-étirements

Durée du protocole

5 répétitions de 20 secondes 60 minutes de repos entre les 2

techniques

Critères évaluateurs

L’amplitude articulaire Longueur du muscle pendant

dorsiflexion

Tableau 9 : Détails de l'article de Theis.N et al. (58)

Theis et al. (58) effectuent des étirements passifs au niveau des gastrocnémiens

pendant 5 répétitions de 20 secondes. Ils sont appliqués soit par un kinésithérapeute,

soit par les enfants eux-mêmes (auto-étirement). Les deux techniques sont appliquées

sur la jambe droite et gauche, et cela de façon aléatoire. La période de repos est d'au

moins 60 minutes entre les 2 différentes techniques d'étirement sur la même jambe. Il

est démontré que cette période est suffisante pour éliminer les effets aigus de

l'étirement sur les propriétés des muscles et des tendons chez les individus. La

Page 40: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

32

dorsiflexion maximale de la cheville est évaluée avant et après chacun des cinq

étirements passifs.

Les résultats montrent des changements significatifs qui sont apportés

indépendamment de la technique d'étirement utilisée. Après le protocole d'étirement,

toutes les variables sont significativement plus grandes pendant les essais avant et

après l’étirement par rapport à l’angle de repos. Il y a une augmentation d’environ 10°

de la dorsiflexion maximale de la cheville après l’étirement. Cette augmentation de

l’amplitude articulaire est accompagnée d'une modification de 8 mm de la longueur du

muscle, du fascicule musculaire de 6 mm, et de 10 mm de la longueur du tendon.

Cet article conclut que l'étirement aigu provoque une augmentation transitoire de la

longueur globale des muscles, des tendons et de l’amplitude articulaire chez les

enfants atteints de PC, indépendamment de la technique d'étirement.

Les résultats suggèrent donc que l'étirement chez les enfants atteints de PC est un

traitement approprié pour obtenir des augmentations à court terme de la longueur des

muscles, qui peut conduire à des adaptations à long terme si elles sont répétées sur

une période de plusieurs semaines ou de plusieurs mois.

Dans l’étude de Srimanta et al. (56), la durée des étirements est la même que celle

utilisée dans l’article de Theis.N et al. (58), les étirements sont appliqués pendant 5

répétitions de 20 secondes. Mais ils diffèrent par la méthodologie utilisée et la durée

du protocole. Les résultats de cette étude montrent que l'analyse de l’amplitude

articulaire dans le cas de la libération myofasciale augmente de 3,12±0,35 tandis que

dans le cas de l'étirement musculaire passif elle augmente de 3,22±0,28.

Ces résultats indiquent des différences significatives entre la technique de libération

myofasciale et la méthode d'étirement musculaire passif (p<0,01).

4.3.1.2 Etirements prolongés

Une seconde étude, réalisée également par Theis.N et al. (54) a été publié en 2015.

C’est un essai contrôlé randomisé. Elle étudie les effets de 6 semaines d’étirements

musculaires passifs sur l’articulation de la cheville chez les enfants atteints de

paralysie cérébrale spastique.

Page 41: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

33

Auteur

Theis.N et al. (54)

Population 13 patients d’âge moyen 10,3 ans

Méthodologie

Groupe expérimental : étirements musculaires passifs pendant 15 minutes

par jambe + routine habituelle Groupe contrôle : Routine habituelle

Durée du protocole 6 semaines :

4 jours par semaine

Critères évaluateurs

L’amplitude articulaire La rigidité musculaire, des faisceaux, et

du tendon d’Achille

Tableau 10 : Détails de l'article de Theis.N et al. (54)

Après une intervention d'étirement de 6 semaines consistant en 15 minutes d'étirement

(10 répétitions de 60 secondes avec 30 secondes de repos entre chaque série) quatre

fois par semaine, les résultats montrent que l’amplitude articulaire augmente, la raideur

articulaire et musculaire diminue, et la longueur du faisceau au repos reste similaire.

Les résultats montrent que l'angle maximal de dorsiflexion augmente entre le pré et la

post-intervention dans le groupe expérimental, mais pas dans le groupe de contrôle.

Le groupe expérimental démontre une augmentation de 3° de la dorsiflexion maximale

de la cheville. Cette augmentation s'est accompagnée d'une réduction de 13 % de la

rigidité musculaire du triceps sural, sans changement de la rigidité des tendons. Les

résultats montrent que l'étirement peut réduire la rigidité musculaire en modifiant la

tension des faisceaux mais pas la longueur des faisceaux au repos.

L’étude de Sukurami et al. (53) est décrite précédemment. Elle évalue également

l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville. Les étirements musculaires

soutenus sont appliqués pendant 30 minutes et sur une petite période de 2 semaines.

Les résultats montrent une amélioration statistiquement significative de l'amplitude

bilatérale des mouvements de dorsiflexion de la cheville dans les deux groupes, c'est-

à-dire le groupe 1 recevant un étirement musculaire soutenu et le groupe 2 recevant

des exercices passifs avec p<0,005. Cependant les résultats montrent que les 2

techniques sont semblables en termes d’efficacité, les étirements musculaires passifs

ne sont donc pas la technique la plus efficace.

Un dernier article évalue l’amplitude articulaire dans son étude. L’étude de Satpathy

et al. (52) évalue l’angle de dorsiflexion de la cheville de manière active et passive.

Concernant l’amplitude active et passive, les résultats montrent une amélioration de

l’amplitude active de la dorsiflexion dans les deux groupes et de façon bilatérale.

Toutefois, la valeur post-test dans le groupe des étirements musculaires passifs

statiques prolongés montre une amélioration plus importante de l’amplitude articulaire

à droite et à gauche par rapport au groupe qui a reçu des étirements musculaires

manuels. Les résultats de cette étude ont montré que les deux groupes ont connu une

amélioration sur une période de 4 semaines, mais le groupe qui a reçu les étirements

Page 42: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

34

musculaires passifs prolongés ont connu une amélioration significativement meilleure

par rapport à l'autre groupe qui avait donné un étirement manuel.

L’ensemble de ces études (52–54,54,56) montrent que les étirements musculaires

passifs ont un effet sur l’amplitude articulaire de la cheville.

4.3.2 La constipation

Un seul article évalue l’efficacité des étirements musculaires passifs sur la

constipation.

L’étude de Awan.WA et al. (57) publié en 2016, est une série de cas. Elle étudie le rôle

des étirements musculaires passifs de courte durée dans l’amélioration des

symptômes de constipation et de trouver une corrélation entre la spasticité et la

constipation chez les enfants et adolescents atteints de paralysie cérébrale.

Auteur

Awan.WA et al. (57)

Population 30 patients d’âge moyen 7,5 ans

Méthodologie Les étirements ont été effectués

pendant 5 répétitions de 30 secondes.

Durée du protocole 6 semaines :

7 jours par semaine

Critères évaluateurs

Score MAS L’échelle d’évaluation de la constipation

CAS

Tableau 11 : Détails de l'article de Awan.WA et al. (57)

Les valeurs moyennes du groupe avant l’intervention de l’échelle d’Ashworth modifiée,

la fréquence de défécation, l’échelle d’évaluation de la constipation, sont

respectivement de 2,53±0,62, 2,43±0,67 et 7,23±1,50.

Après 6 semaines d'intervention d'étirements musculaires passifs de courte durée, une

amélioration significative est observée pour le score MAS (2,53±0,62 Vs 1,53±0,77)

avec p≤0.05. De même, la fréquence de défécation s'est nettement améliorée après

l'intervention (2,43±0,67 Vs 3,70±1,02 ; p≤0.05).

La gravité de la constipation s’est également réduite de manière significative grâce à

l'intervention des étirements musculaires passifs (7,23±1,50 Vs 5,43±1,73) avec

p≤0.05.

Les exercices d'étirement administrés pour la gestion de la spasticité dans la PC

peuvent améliorer de manière significative les symptômes de la constipation chez ces

enfants. Les résultats de l'étude montrent que la constipation est fortement associée

au niveau de spasticité chez les enfants atteints de PC.

Page 43: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

35

5. Discussion

Cette partie va dans un premier temps montrer l’état de la littérature actuelle

concernant ce sujet. Puis les résultats seront analysés et interprétés afin de répondre

à la problématique avec les éléments les plus pertinents. Cette partie va permettre de

répondre à la problématique initiale, c’est-à-dire de montrer l’efficacité de la méthode

des étirements musculaires passifs sur la spasticité ainsi que ses autres effets chez

les enfants et adolescents atteints de paralysie cérébrale.

Ensuite, il sera expliqué et commenté la qualité des articles sélectionnés. Elle abordera

par la suite plus précisément les biais et les différences entre les articles concernant

leur population, leur intervention et les critères de jugement.

Pour terminer, les limites de la revue et la pertinence clinique de ce travail seront

présentées.

5.1 Etat de la littérature

Deux revues de littérature (50,65) ont déjà étudié l’efficacité des étirements

musculaires passifs sur la spasticité chez les enfants atteints de paralysie cérébrale.

Cependant, aucune méta-analyse ou recommandation n’a été publiée spécifiquement

sur cette problématique.

L’article de Pin et al. (50) publié en 2006 est la revue la plus proche du sujet de ce

mémoire. Parmi les sept articles sélectionnés dans leur revue de littérature, les auteurs

ont conclu que les étirements musculaires passifs permettaient une amélioration de la

spasticité et une augmentation de l’amplitude de mouvement chez les enfants atteints

de paralysie cérébrale. Cependant, le niveau de preuve pour soutenir l'efficacité de

l'étirement passif chez les enfants atteints de paralysie cérébrale spastique reste

faible. Il est impossible de tirer des conclusions à partir des données existantes du fait

de la rigueur insuffisante des plans de recherche et la petite taille des échantillons qui

empêchent l’extrapolation des résultats. La principale différence avec ce mémoire est

que dans son article Pin et al. (50) utilise des articles ayant été publiés en 1984 et

2003 tandis que dans cette revue de littérature, j’ai décidé de n’inclure que la littérature

la plus actuelle.

Une seconde revue de littérature a été publiée en 2012. L’article de Groppe et al. (65)

diffère de la problématique de cette revue de littérature. Il se concentre sur les

avantages de l'étirement manuel et positionnel pratiqué par les kinésithérapeutes.

Parmi les treize articles sélectionnés pour sa réalisation, six articles sont les mêmes

que dans la revue de littérature de Pin et al. (50). De plus, les auteurs ont inclus deux

revues systématiques dont celle de Pin et al. (50). Les résultats de cette revue

systématique se rapproche donc de la précédente, les éléments de preuve ne

permettent pas de justifier son utilisation pour améliorer l'amplitude passive des

mouvements et diminuer la spasticité. Des changements ont été mis en évidence pour

l’amélioration de l'amplitude de mouvement passive et de la spasticité après trois à

douze semaines de moulage en série.

Page 44: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

36

5.2 Synthèses des résultats

L’objectif de cette partie est de discuter de l’ensemble des résultats obtenus afin

d’apporter une réponse à la problématique. Dans un premier temps, il est présenté

l’efficacité des étirements musculaires passifs sur la spasticité en fonction des

différents critères utilisés.

Puis dans un second temps, il est présenté une synthèse des autres effets des

étirements musculaires passifs en fonction des critères. Les critères utilisés sont les

suivant : l’échelle d’Ashworth modifiée, l’échelle GMFM, test FTSST, le score GMFM,

l’échelle PBS, l’échelle CAS.

5.2.1 L’effet des étirements musculaires passifs concernant la

spasticité

5.2.1.1 Efficacité sur l’échelle d’Ashworth modifiée

Cinq études (52,53,55–57) ont évalué l’efficacité des étirements musculaires passifs

sur la spasticité grâce à l’échelle Ashworth modifiée. Sur les cinq études l’utilisant, trois

d’entre elles ont trouvé une amélioration significative de cette échelle une fois le

programme terminé.

Dans l’article de Srimanta et al. (56) et de Sukumari et al. (53) les améliorations ne

sont pas dites significatives ou non significatives en fonction des résultats obtenus

entre le pré et le post intervention. Srimanta et al. (56) ont utilisé des étirements de

courte durée de 20-60 secondes dans son étude alors que Sukumari et al.(53) ont

utilisé des étirements prolongés pendant 30 minutes.

Concernant l’étude de Tupimai et al. (55), les résultats obtenus directement après un

traitement (phase 1) ont montré une amélioration significative au niveau du

quadriceps, des ischio-jambiers et du muscle soléaire du côté le plus fort pour les

étirements musculaires passifs seuls. Cependant, le traitement combiné des

étirements musculaires passifs et des vibrations sur le corps entier a montré une

meilleure amélioration du score de l’échelle d’Ashworth modifiée. En raison du petit

nombre de patients (12 patients) dans l’étude de Tupimai et al. (55), aucune conclusion

concernant la signification statistique ne peut être émise. Ces résultats ont un poids

moindre comparés aux autres articles et au vu de son échantillon de patients très

faible.

De plus, les résultats ont montré une amélioration significative dans l’article de

Satpathy et al. (52) dans les deux groupes mais notamment dans le groupe ayant reçu

les étirements statiques prolongés par rapport aux étirements classiques de courte

durée. Pour terminer, dans l’étude de Awan et al. (57), une amélioration significative a

également été observée après 6 semaines d’intervention.

5.2.1.2 Efficacité sur l’échelle Gross Motor Function

Measure

Dans l’étude de Srimanta et al. (56), la moyenne du score GMFM dans le groupe ayant

reçu l'étirement musculaire passif s'est améliorée de 1,06±0,19. Les résultats obtenus

Page 45: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

37

montrent des différences significatives entre la technique de libération myofasciale et

les méthodes d'étirements passifs.

Satpathy et al. (52) ont également utilisé ce critère dans leur article. Les résultats

montrent une augmentation du score GMFM après l'étirement dans les deux groupes,

c’est-à-dire le groupe ayant reçu des étirements musculaires prolongés et ceux de

courte durée.

5.2.1.3 Efficacité sur le test Fives Times To Set Test

Seul l’article de Tupimai et al. (55) utilise ce critère. En ce qui concerne les résultats

pour le test FTSST, les deux groupes ont tous les deux montré une réduction

significative des temps de performance dans les cinq essais assis-debout concernant

l’effet à court terme pour le groupe expérimental et pour le groupe contrôle.

5.2.1.4 Efficacité sur l’échelle Pediatric Balance Scale

Des résultats significatifs ont été observés concernant l’échelle PBS dans l’article de

Tupimai et al. (55)

Un tableau récapitulatif est présenté ci-dessous.

Effets étirements prolongés Effets étirements courte durée

Effet significatif

Effet non significatif

Effet significatif

Effet non significatif

Score MAS

Total d’articles

3 3

2 1 2 1

Echelle GMFM

Total d’articles 2 2

2 0 2 0

Test FTSST

Total d’articles

1 0

Echelle PBS

Total d’articles

1 0

1 0 0 0

Tableau 12 : Tableau récapitulatif de l'efficacité des différents critères

5.2.2 L’effet des étirements musculaires passifs concernant

l’amplitude articulaire

Les autres effets des étirements musculaires passifs ont été également étudiés dans

cette revue de littérature. Parmi les sept articles sélectionnés, l’amplitude articulaire

est le critère qui revient le plus, avec cinq études (52–54,56,58) qui l’évaluent.

5.2.2.1 Efficacité sur l’amplitude articulaire

Deux études (56,58) évaluent l’efficacité des étirements musculaires passifs de courte

durée sur l’amplitude articulaire de la cheville. Theis.N et al. (58) ont observé une

amélioration de l’amplitude articulaire dans leur article. Les résultats ont montré des

Page 46: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

38

changements significatifs qui ont été apportés indépendamment de la technique

d'étirement utilisée (des étirements musculaires passifs, et des auto-étirements).

Après un protocole d'étirement de 5 répétitions de 20 secondes, la modification de

l'angle de dorsiflexion maximale était d'environ 10°. De plus, l’augmentation de

l’amplitude articulaire s'est accompagnée d'une modification de 8 mm de la longueur

du muscle, du fascicule musculaire de 6 mm et de 10 mm de la longueur du tendon.

Cependant, cet article est une série de cas, le petit échantillon et la méthodologie ne

nous permet pas de tirer des conclusions sur l’efficacité des étirements musculaires

passifs sur l’amplitude articulaire.

L’essai contrôlé non randomisé de Srimanta et al. (56) montre une amélioration

significative de l’amplitude articulaire suite à un protocole d’étirement de courte durée

appliqué pendant 5 répétitions de 20-30 secondes. L’amplitude articulaire dans le cas

de l'étirement musculaire passif a augmenté de 3,22±0,28 degré.

Deux autres articles s’intéressent à l’efficacité des étirements prolongés sur l’amplitude

articulaire. Theis.N et al. (54) ont montré une amélioration significative de l’amplitude

articulaire avec une augmentation de 3° de la dorsiflexion maximale de la cheville dans

le groupe expérimental ayant reçu 15 minutes d’étirement par jambe pendant 6

semaines. De plus, cette augmentation s'est accompagnée d'une réduction de 13 %

de la rigidité musculaire du triceps sural, sans changement de la rigidité des tendons.

Les résultats de l’étude de Satpathy et al. (52) montrent une amélioration de

l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville passive et active dans les deux

groupes sur une période de 4 semaines. Toutefois, la valeur post-test dans le groupe

des étirements musculaires passifs statiques prolongés montre une amélioration plus

importante de l’amplitude articulaire par rapport au groupe ayant reçu des étirements

musculaires manuels.

Un tableau récapitulatif est présenté ci-dessous.

Effets étirements prolongés Effets étirements courte durée

Effet significatif Effet non significatif

Effet significatif Effet non significatif

Total d’articles 3 3

3 0 3 0

Tableau 13 : Tableau récapitulatif de l'efficacité de l'amplitude articulaire

5.2.3 L’effet des étirements musculaires passifs concernant la

constipation

5.2.3.1 Efficacité sur l’échelle Constipation Assessment

Scale

Un seul article, celui de Awan et al. (57) a pour objectif d’évaluer l’effet des étirements

musculaires passifs sur la constipation chez les enfants atteints de paralysie cérébrale.

Page 47: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

39

Une amélioration significative a été observée pour le score MAS après 6 semaines

d'intervention d'étirements musculaires passifs pendant 5 répétitions de 30 secondes

par jambe. De même, la fréquence de défécation s’est améliorée après l'intervention.

Les résultats ont montré que la gravité de la constipation a également été réduite de

manière significative grâce à l'intervention des étirements musculaires passifs. Cet

article a pour conclusion que les exercices d'étirement administrés pour la gestion de

la spasticité dans la PC peuvent améliorer de manière significative les symptômes de

la constipation chez ces enfants. De plus, l'étude a montré que la constipation est

fortement associée au niveau de spasticité chez les enfants atteints de PC.

5.2.4 Réponse à la problématique

Pour répondre à la problématique, les essais cliniques randomisés et non randomisés

ont un poids plus important que les séries de cas car ce sont des articles de meilleure

qualité. Les séries de cas ont été incluses pour s’appuyer sur un plus grand nombre

d’articles et pour permettre d’observer si les résultats des articles sont homogènes ou

hétérogènes.

Dans ce mémoire, les résultats sont plutôt hétérogènes en ce qui concerne l’efficacité

des étirements musculaires passifs sur la spasticité au niveau des gastrocnémiens.

Des améliorations significatives ont été observées dans trois articles (52,55,57)

seulement en ce qui concerne l’échelle d’Ashworth modifiée. Pour les articles

(52,55,56) utilisant l’échelle GMFM et le test FTSST comme autres critères, les auteurs

ont trouvé des améliorations significatives.

Au vu de la littérature actuelle, les preuves ne sont pas suffisantes pour donner des

conclusions favorables quant aux effets des étirements passifs sur les enfants et

adolescents paralysés cérébraux. En effet, il existe peu de publications et ces

dernières utilisent des procédés d’étirements différents et des méthodologies qui sont

parfois présentées de manière succincte. Aucun article inclus dans les résultats ne

compare directement les étirements à un groupe témoin, c’est à dire à un groupe ne

présentant aucun traitement. Ceci est un biais car les résultats ne montrent pas

directement l’efficacité des étirements musculaires passifs puisqu’ils sont toujours

comparés à une autre technique. De plus, l’utilisation de petit échantillon dans les

études ne permet pas d’avoir un ensemble d’études homogènes. Les résultats des

études incluses montrent cependant que les étirements musculaires prolongés

semblent plus efficaces que les étirements musculaires de courte durée pour diminuer

la spasticité au niveau des membres inférieurs.

Les autres effets des étirements ont également été pris en compte dans cette revue

de littérature. La majorité des études montrent des résultats significatifs concernant

l’amélioration de l’amplitude articulaire de la cheville en dorsiflexion suite à un

protocole d’étirement. Cependant, l’augmentation de l’amplitude articulaire était

variable d’un enfant à l’autre. Pour ceux ayant montré un effet positif, le gain

d’amplitude était généralement inférieur à 10°. Ces études justifient ce gain de mobilité

par un allongement du muscle et du tendon ou une diminution de la raideur musculaire.

Malgré des résultats significatifs obtenus pour les deux techniques d’étirements

Page 48: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

40

(étirements prolongés et de courte durée), aucune conclusion ne peut être émise

concernant l’efficacité des étirements sur l’amplitude articulaires des enfants et

adolescents paralysés cérébraux. De plus, les articles se base uniquement sur

l’articulation de la cheville et ne prennent pas en compte les autres articulations.

Concernant la constipation, un seul article a été trouvé dans la littérature. L’étude

admise dans cette revue est une série de cas, les résultats ne peuvent donc pas être

exploités. L’article de Awan et al. (57) ne permet donc pas de conclure que les

étirements musculaires passifs de courte durée sont efficaces pour diminuer la

constipation chez les enfants atteints de PC. Il serait intéressant de réaliser d’autres

études de meilleure qualité avec un échantillon de patients plus important.

5.3 Biais et limites des articles

5.3.1 Critique des articles

5.3.1.1 Qualité et biais des essais cliniques contrôlés et

randomisés

La qualité des essais sélectionnés a été évaluée grâce à l’échelle PEDro (Annexe VI).

Cette échelle est composée de 11 items, et permet d’établir un score sur 10 (le premier

item ne comptant pas dans cette note). L’utilisation de cette grille permet de donner

un aspect de la qualité méthodologique des articles, en évaluant sa validité interne.

Parmi ces quatre essais cliniques contrôlés et randomisés (52–55), deux sont qualifiés

de qualité « modérée » avec des scores de 5/10 (52,53), et trois articles sont de

« faible » qualité selon l’échelle avec un score de 4/10 (54,55) et 3/10 (56).

Un tableau regroupant les score PEDro est présenté ci-dessous.

Auteurs 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Score

/10

Sukumari.S et al (53)

O O N O N N N O O O N 5

Satpathy.AK et al (52)

O O N O N N N O O O N 5

Tupimai et al (55)

O O N O N N N N N O O 4

Theis.N et al (54)

O O N O N N N N N O O 4

Srimanta Sankaradeva

et al (56) O O N N N N N N N O O 3

1 : critères éligibilité ; 2 : répartition au hasard ; 3 : assignation secrète ; 4 : similarité des groupes ;

5 : sujets « aveugles » ; 6 : thérapeutes « aveugles » ; 7 : examinateurs « aveugles » ; 8 : mesures de suivi >

85% ; 9 : analyse intention traiter ; 10 : comparaison statistiques inter-groupes ;

11 : estimation effets/variabilité ; O = oui ; N = non

Tableau 14 : Synthèse des scores PEDro pour les essais cliniques randomisés

Page 49: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

41

❖ Conception des études

En ce qui concerne la conception de ces études, la plupart d’entre-elles sont des

essais randomisés à groupes parallèles, c’est-à-dire qu’un groupe reçoit le traitement

(exercice d’étirements musculaires passifs), tandis que l’autre groupe reçoit

simultanément soit un autre traitement comparatif ou leur routine habituelle. Seule

l’étude de Tupimai et al. (55), est une étude en crossover qui a reçu le traitement

combiné d’étirements musculaires passifs et de vibrations sur le corps entier. Dans la

première phase, les sujets ont été évalués avant et immédiatement après un traitement

unique. Puis, les deux groupes ont été croisés trois fois, de façon que chaque groupe

reçoive le même traitement. Il y a eu une période de wash-out de deux jours entre la

phase 1 et 2, et de deux week-ends entre la phase 2 et 3 et 3 et 4. Ces périodes de

wash-out ont été déterminées de façon arbitraire par les auteurs ; rien ne prouve que

deux week-ends suffisent entre ces phases d’interventions.

❖ Biais d’évaluation

Les essais contrôlés randomisés (52–55) inclus dans cette revue de littérature,

présentent tous des biais d’évaluation. En effet, ces articles n’ont pas tenu les

examinateurs en « aveugle » pour l’évaluation, c’est-à-dire qu’ils connaissent

l’appartenance des sujets aux différents groupes. Cela peut induire des résultats en

faveur du traitement à tester.

❖ Biais de randomisation

En ce qui concerne leur méthodologie, quatre études (52–55) ont le critère de

randomisation qui a été respecté. Seule dans l’étude de Srimanta et al. (56), les

patients n’ont pas été répartis aléatoirement. La randomisation permet de répartir

aléatoirement les sujets entre les groupes et ainsi réduire les biais de sélection des

sujets. Cependant, pour ces-mêmes études le secret de l’assignation aux groupes n’a

pas été respecté. Cette assignation secrète permet d’éviter un biais de sélection et de

répartition des participants dans les groupes, ce qui peut influencer les résultats par la

suite.

❖ Biais de confusion

Tous les essais contrôlés randomisés inclus (52–55) ne remplissent pas le critère de

double aveugle du score PEDro. Ces études présentent des biais de confusion liés à

« l’effet placebo » car aucun sujet ni thérapeute réalisant le traitement n’est en «

aveugle ». Pour les études testant des techniques kinésithérapiques, il est difficile de

tenir en « aveugle » les patients et les thérapeutes. Les patients se rendent compte à

quel groupe ils appartiennent et les thérapeutes connaissent le programme qu’ils

mettent en place.

5.3.1.2 Qualité des séries de cas

Aucune grille de lecture n’est spécifique des séries de cas. Ainsi, la grille de lecture

PEDro a été utilisée et a obtenu un faible score de 2/10 pour les études.

Page 50: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

42

Pour les séries de cas, aucune randomisation n’a été effectuée car il n’y a pas de

groupe comparateur. De ce fait, il n’y donc pas d’assignation secrète, de similarité des

groupes et de notion de patients et examinateur en aveugle. Les deux séries de cas

(57,58) sélectionnées dans cette revue de littérature ont donc moins d’impact sur les

conclusions que le reste des revues analysées. La « Grille de lecture d’un article

thérapeutique » établie par l’HAS a été utilisée pour montrer des scores différents.

Elles présentent des scores de 10/12 pour les deux.

Le tableau ci-dessous regroupe les scores des deux séries de cas (57,58).

Auteurs 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Score

/10

Theis.N et al (58)

O N N N N N N O O N N 2

Awan.WA et al (57)

O N N N N N N O O N N 2

5.3.1.3 Qualité en fonction du type d’article

Dans cette revue de littérature, quatre articles sont des essais cliniques randomisés

(52–55), un est un essai contrôlé non randomisé (56), et deux articles sont des séries

de cas (57,58).

Selon la Haute Autorité de Santé (66), « une recommandation de grade A est fondée

sur une preuve scientifique établie par des études de fort niveau de preuve », « une

recommandation de grade B est fondée sur une présomption scientifique fournie par

des études de niveau intermédiaire de preuve » et « une recommandation de grade C

est fondée sur des études de moindre niveau de preuve ». Les séries de cas sont de

qualité plus faible que les essais cliniques contrôlés randomisés qui sont de niveau de

preuve scientifique 1 ou 2 et les essais contrôlés non randomisés qui sont de niveau

de preuve de niveau 2. Ainsi, les études (57,58) auront un impact moins important sur

la réponse à la problématique.

Ces informations sont présentées dans le tableau ci-après fourni par la HAS.(66)

1 : critères éligibilité ; 2 : répartition au hasard ; 3 : assignation secrète ; 4 : similarité des groupes ;

5 : sujets « aveugles » ; 6 : thérapeutes « aveugles » ; 7 : examinateurs « aveugles » ; 8 : mesures de suivi > 85% ; 9 : analyse intention traiter ; 10 : comparaison statistiques inter-groupes ;

11 : estimation effets/variabilité ; O = oui ; N = non

Tableau 15 : Synthèse des scores PEDro pour les séries de cas

Page 51: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

43

Figure 2 : Niveau de preuve et grade des recommandations des études.

5.3.2 Différences entres les articles

Les populations incluses dans les différentes études sont globalement comparables :

toutes les études ont sélectionné des patients atteints de paralysie cérébrale.

Néanmoins, il existe une diversité entre les études, au niveau de la population

sélectionnée, de la durée du protocole et des étirements. Ceci peut induire un biais de

sélection si les participants aux différentes études ne constituent pas un groupe

représentatif de la population cible.

5.3.2.1 La population

Tous les articles (52–58) ont inclus une population d’âge de 12 mois à 18 ans pour

évaluer le traitement chez des patients atteints de paralysie cérébrale.

La plupart des études ont une population restreinte, le nombre de patients entre les

études est très hétérogène et varie de 95 à 8 patients. Le plus petit échantillon

concerne la série de cas de Theis.N et al. (58), elle a inclus dans son étude 8 patients.

La seconde série de cas (57) retenue dans cette revue de littérature a utilisé 20

patients. Les essais contrôlés randomisés (52–54) ayant comparé la technique des

étirements musculaires passifs à une autre technique ont inclus 30, 20, 12 et 13

patients. Un seul essai contrôlé randomisé (54) compare un groupe bénéficiant de la

méthode des étirements musculaires passifs à un groupe témoin, cette étude a utilisé

13 patients. L’essai contrôlé non randomisé (56) ayant comparé les étirements

musculaires passifs à une autre technique a inclus 95 patients, c’est le plus gros

échantillon. Les articles dont la taille de l’échantillon est petit peut être un biais, ils ne

permettent pas d’obtenir des résultats statistiquement significatifs et empêchent

l’extrapolation des résultats.

Page 52: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

44

Parmi les critères d’inclusion pour la sélection des études, celles utilisant un score

GMFCS entre I et V ont été acceptées afin d’élargir le champ d’étude. Cependant, ce

score étant variable d’une étude à l’autre, cela peut entraîner des biais pour déterminer

l’efficacité des étirements musculaires passifs. Les conclusions issues de chaque

article sont propres à la population étudiée et seront difficilement extrapolables à une

population plus vieille ou avec des lésions plus importantes.

5.3.2.2 L’intervention

Pour chaque étude, le type d’intervention, la durée du protocole, la durée et la

fréquence des séances sont expliquées.

En fonction des articles, la durée des étirements varie d’une étude à l’autre. Parmi les

sept études sélectionnées pour la revue de littérature, trois études (53–55) utilisent

des étirements musculaires passifs dits « prolongés » et trois autres (56–58) utilisent

des étirements musculaires passifs dits « de courte durée ». L’étude de Satpathy et al.

(52), compare les étirements musculaires passifs « de courte durée » par rapport à

ceux « prolongés » sur une période de quatre semaines. De plus, les étirements sont

appliqués seulement au niveau des membres inférieurs. Aucun article ne réalise ces

étirements au niveau des membres supérieurs. Cela peut entraîner des biais au niveau

de l’interprétation des résultats.

La durée du protocole dans les différents articles n’est pas la même, elle oscille entre

2 et 12 semaines d’intervention. Pour les essais contrôlés randomisés (52–55) ils ont

tous une durée de protocole différente. Le protocole le plus long est de 12 semaines,

il correspond à l’étude de Srimanta et al. (56). Pour la série de cas de Awan.WA et al.

(57), la durée est de 6 semaines, alors que pour celui de Theis.N et al. (58), les

résultats ont été étudiés directement après un traitement.

La durée des protocoles représente donc un biais car elle est très variable en fonction

des études.

Un diagramme présentant la durée des protocoles utilisé est présenté ci-dessous.

Figure 3 : Durée des protocoles des différents articles

0

2

4

6

8

10

12

14

Srimanta etal.

Sukumari etal.

Satpathy etal.

Tupimai et al. Theis.N et al. Awan.WA etal.

No

mb

re d

e se

mai

nes

Etudes

Durée des protocoles

Page 53: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

45

5.3.2.3 Le suivi

La période de suivi est également très variable selon les études et permet d’évaluer

l’efficacité d’un programme mis en place au cours du temps. Pour la plupart des articles

(52,55–58) sélectionnés, les auteurs n’utilisent pas de suivi des patients participant à

la fin de l’étude. Ces articles montrent donc l’efficacité à court terme, mais ils ne

permettent pas de savoir l’efficacité à moyen et long terme de la technique de

traitement. Parmi les études, seulement deux articles (53,54) ont réalisé un suivi.

Dans l’étude de Sukurami et al. (53), chaque sujet a été réévalué pour la spasticité et

l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville après les deux semaines de

traitement.

Après l’étude de Theis.N et al. (54) six participants (trois patients du groupe contrôle

et trois du groupe expérimental) ont également été testés à nouveau lors d'une session

de suivi, trois semaines après la fin de l'intervention d'étirement.

5.3.2.4 Les critères d’évaluation

Afin de répondre à la problématique, les différentes études se sont basées sur des

critères évaluateurs différents afin d’évaluer l’efficacité de la méthode des étirements

musculaires passifs. Le premier objectif de cette étude était de montrer l’efficacité des

étirements musculaires passifs sur la spasticité chez les enfants et adolescents

atteints de paralysie cérébrale. Pour cela, les critères utilisés ne sont pas les mêmes

dans toutes les études ce qui constitue un biais pour l’analyse et la mise en lien des

résultats :

❖ Mesure de la spasticité

L’échelle d’Ashworth modifiée est le critère le plus évalué, celui-ci a été utilisé dans

toutes les études (52–57) ayant pour but d’évaluer la technique des étirements

musculaires passifs sur la spasticité. Cette échelle est connue comme une mesure

clinique essentielle de la spasticité musculaire chez les personnes souffrant de

troubles neurologiques mais n’est pas spécifique à la paralysie cérébrale. (67)

Cependant, l’étude de Mutlu et al. (68) montre que l’échelle d’Ashworth modifiée n’est

pas très fiable et l’évaluation de la spasticité à l'aide de cette échelle doit donc être

interprétée avec une grande prudence.

❖ Mesure de la fonction motrice

La fonction motrice a aussi été prise en compte pour évaluer l’efficacité de cette

technique grâce à l’échelle GMFM. L’étude de Srimanta et al. (56) et Satpathy et al.

(52) l’utilisent comme critère en plus du score MAS. Alotaibi et al. (69) montrent dans

leur étude que les deux versions de l’échelle GMFM (GMFM-88 et GMFM-66) sont

capables de détecter des modifications cliniquement significatives de la motricité

globale chez les enfants atteints de PC de moins de 17 ans, et la gravité de la

déficience.

Page 54: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

46

❖ Mesure de l’équilibre et de la force musculaire

Tupimai et al. (55) est le seul à prendre en compte l’équilibre avec l’échelle PBS et la

force musculaire avec le test FTSST dans son article. La validité de l’échelle PBS a

été étudiée dans l’étude de Chen et al. (70), ils ont pour conclusion que l’échelle PBS

convient pour examiner l'équilibre fonctionnel, suivre les progrès, détecter les

changements après une intervention et prédire les futurs troubles de l'équilibre chez

les enfants atteints de PC. Toutefois, d'autres études basées sur un échantillon plus

large devraient être réalisées afin de valider les résultats de cette étude. Concernant

le test FTSST pour évaluer la force musculaire, un article (62) montre que le test

FTSST est un test simple mais notamment chez les enfants avec une PC « léger à

modéré ».

Le second objectif de cette revue était de déterminer les autres effets que pouvaient

avoir les étirements musculaires passifs chez l’enfant et adolescent PC. D’autres

critères ont également été utilisés :

❖ Mesure de l’amplitude articulaire

Toutes les études mesurant l’amplitude articulaire (52–54,56,58), utilisent le même

outil, le goniomètre universel. Les résultats d’une étude de Mutlu et al. (71) montrent

que chez les enfants atteints de PC spastique diplégique la mesure goniométrique est

fiable pour une utilisation en clinique. Mais des études de fiabilité supplémentaires

chez les enfants atteints de PC spastique hémiplégique et quadriplégique sont

nécessaires.

❖ Mesure de la constipation

Seule l’étude de Awan et al. (57) utilise l’échelle CAS comme critère afin d’évaluer la

constipation chez les enfants atteints de PC.

Un diagramme présentant tous les critères de jugement et le nombre de fois qu’ils ont

été utilisés est présenté ci-dessous.

Page 55: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

47

Figure 4 : Synthèse des évaluations des critères évaluateurs

5.3.3 Similarité entre les articles

5.3.3.1 Date de publication

Un des points forts de cette revue est qu’elle inclut de la littérature récente. En effet,

avoir choisi de n’inclure que des études datant de 10 ans ou moins (2010-2020) a

permis de cibler la littérature la plus actuelle. Les études de Srimanta et al. (56) et

Sukumari et al. (53) sont les plus récentes, elles ont été publiées en 2017. La plus

ancienne sélectionnée date de 2013, c’est l’étude de Theis.N et al. (58). Cependant,

ce choix présente le risque d’exclure des études pertinentes.

5.3.3.2 Population

L’ensemble des enfants et adolescents inclus dans les protocoles des différentes

études sont atteints de paralysie cérébrale spastique. Dans les deux articles de

Theis.N et al. (54,58), ils ont précisé les formes cliniques sélectionnées qui sont la

diplégie et quadriplégie spastique.

De plus, les études sélectionnées (52–57) évaluent toutes la spasticité au niveau des

membres inférieurs, et notamment au niveau des gastrocnémiens. Seule celle de

Awan et al. (57), évalue la spasticité sur d’autres groupes musculaires. Les

gastrocnémiens font partie des muscles les plus fréquemment touchés chez les

enfants atteints de PC (72). Cette similarité entre les articles permet donc une

meilleure comparaison des résultats. Au niveau de l’amplitude articulaire, l’articulation

évaluée est également la même pour l’ensemble des études retenues (52–54,56,58),

c’est celle de la cheville qui a été choisie.

5.3.3.3 Les auteurs

Certains articles inclus dans cette revue ont été publiés par le même auteur. Theis.N

est l’auteur de deux articles (54,58). Dans son premier article (58), qui a été publié en

2013, il a inclus 8 patients atteints de paralysie cérébrale. Cet article est une série de

cas. Le second article (54), a été publié en 2015, il a sélectionné pour la réalisation de

son essai contrôlé randomisé une population similaire au premier article, avec 13

0

1

2

3

4

5

6

Echelle MAS Amplitudearticulaire

Test FTSST Score GMFM Echelle PBS Echelle CAS

No

mb

re d

'uti

lisat

ion

Critères évaluateurs

Evaluation des critères de jugement

Page 56: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

48

enfants cette fois-ci. Cependant, le fait d’inclure deux articles d’un même auteur qui

cherche à montrer l’efficacité des étirements musculaires passifs peut représenter un

biais pour cette revue.

5.4 Limites méthodologiques

Au-delà des biais et limites propres aux articles de cette revue, ce travail possède un

certain nombre de limites méthodologiques et personnelles qui vont être détaillées à

présent.

5.4.1 Evaluation du mémoire

Pour évaluer la qualité de construction de mon mémoire, j’ai utilisé la grille PRISMA

(73). Elle comporte 27 items répartis en 7 sections. La note obtenue après évaluation

est de 16/27 pour ma revue de littérature, elle est présentée en annexe (Annexe IX).

Cependant, n’ayant pas été formée à l’utilisation de cette grille, le score obtenu reste

indicatif. Certains items ne peuvent pas être évalués car ils sont propres à l’évaluation

de méta-analyse, et empêche ainsi la validation de ceux-ci.

Cette auto-critique expose ces principales limites dans la construction de la méthode.

Cela concerne notamment l’extraction des données et la synthèse des résultats.

Cependant, des points forts sont à mettre en évidence dans la réalisation de cette

revue de littérature, montrant une bonne réalisation de celle-ci. Tout d’abord, ce travail

est construit sous une structure IMRaD. Les articles sélectionnés utilisent peu de

critères de jugements, et évaluent les mêmes groupes musculaires et articulations ce

qui permet une meilleure comparaison entre eux. Les différentes limites des articles et

leurs niveaux de preuves sont clairement exposés dans la partie « Discussion ». De

plus, les études sont récentes, elles datent toutes de moins de 10 ans, ceci est un

point fort pour cette revue de littérature car elles permettent une réponse à la

problématique la plus précise possible.

5.4.2 Méthodologie de recherche documentaire

La principale limite de cette revue réside dans le fait que les résultats sont en partie

spéculatifs par rapport au manque de données concernant la paralysie cérébrale. Le

but de cette revue de littérature était d’évaluer l’efficacité des étirements musculaires

passifs sur la spasticité grâce à des essais contrôlés randomisés de bonne qualité.

Cependant, le faible nombre d’articles concernant cette méthode et cette population

m’a demandé d’élargir ma problématique pour qu’elle soit la plus pertinente possible.

De ce fait, j’ai décidé de prendre en compte les autres effets des étirements

musculaires passifs chez l’enfant et l’adolescent atteints de paralysie cérébrale. De

plus, les exigences qui paraissaient nécessaires au début du travail ont été diminuées

dans le but d’avoir une base de travail plus grande, c’est pourquoi des séries de cas

ont été incluses dans ce mémoire.

Les différentes équations de recherche qui ont été utilisées dans les bases de données

pour identifier les études incluses dans la revue de littérature sont généralement peu

précises. Ceci est dû au nombre très restreint d’articles sur ce sujet. Lorsque des

Page 57: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

49

termes ont été ajoutés dans l’équation de recherche pour préciser le sujet, de

nombreux articles pertinents ne sont pas affichés.

5.4.3 Résultats

Plusieurs limites peuvent être identifiées dans la partie des résultats. La première limite

concerne la langue de rédaction. L’ensemble des études sélectionnées pour cette

revue de littérature ont été écrites en anglais. Lors de l’interprétation des résultats,

certaines informations ont pu être mal interprétées du fait d’une mauvaise

compréhension de cette langue.

De plus, dans ces différentes études les résultats sont décrits de différentes manières,

cela peut rendre leur comparaison difficile. Les résultats des articles étaient

brièvement décrits dans les études, les auteurs n’ont pas donné toutes les valeurs

nécessaires afin d’identifier correctement l’efficacité de la technique des étirements

musculaires. J’ai dû regrouper les articles afin de les comparer entre eux. Mes limites

en connaissances statistiques m’ont empêché d’effectuer le recalcul des données, j’ai

donc dû me fier aux résultats des études.

5.4.4 Limites personnelles

L’objectif de cette revue, à travers ma question de recherche initiale était de déterminer

l’efficacité des étirements musculaires passifs chez l’enfant et l’adolescent atteints de

paralysie cérébrale sur la spasticité ainsi que ses autres effets. Le but étant de montrer

l’efficacité de cette méthode, j’ai ressenti une volonté de trouver des études allant dans

le sens mon objectif. Il est possible que cela ait entraîné des biais non négligeables

malgré la prise de recul afin de les limiter.

De plus, mon manque d’expérience en matière de recherche et d’analyse d’articles

scientifiques peut être identifié comme une limite. J’ai essayé d’utiliser les outils

méthodologiques les plus adaptés pour ce type de travail, mais son utilisation est

potentiellement imparfaite. Cela peut expliquer les différents biais évoqués, et

notamment les biais lors de la sélection des articles et leurs interprétations statistiques.

Une autre limite peut être aussi abordée, notamment le manque d’enseignements sur

la pathologie de la paralysie cérébrale. La pédiatrie est une spécialité peu abordée

pendant la formation de kinésithérapie, il me manquait donc quelques notions lorsque

j’ai commencé mes recherches. Mais cela m’a permis d’approfondir mes

connaissances sur ce sujet et de réaliser mon mémoire sur un thème qui m’intéressait.

Au-delà des différentes limites personnelles, il est important de mettre en évidence ce

que la conception de cette revue de littérature m’a apporté.

Tout d’abord, elle m’a permis de m’améliorer dans l’interprétation d’articles

scientifiques et de mettre en pratique tout ce que j’ai appris au cours ma formation.

Toutes ces nouvelles connaissances vont me permettre d’éviter de nouvelles erreurs

si je réalise un prochain travail de recherche.

Malgré une connaissance imparfaite de l’élaboration de revue systématique, j’ai pu

rendre un travail complet qui m’a demandé beaucoup d’énergie et de patience afin de

Page 58: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

50

le réaliser. Tout cela ne pourra m’être que bénéfique pour ma future pratique

professionnelle.

5.5 Perspective de recherches futures

La réalisation de cette revue de littérature a permis de mettre en évidence un manque

de littérature concernant la technique des étirements musculaires passifs chez les

enfants et adolescents atteints de paralysie cérébrale. Il semble donc intéressant de

poursuivre les recherches afin d’approfondir ce sujet. La majorité des études

sélectionnées pour ce mémoire utilise des petits échantillons de patients. Il serait donc

important de réaliser des études avec de plus gros échantillons de patients et d’avoir

des interventions bien détaillées. Afin de minimiser les biais au maximum, il serait

préférable d’utiliser des articles avec des ECR de bonnes qualités.

Il a été vu précédemment, que au vu de la littérature actuelle, les étirements

musculaires passifs prolongés seraient plus efficaces que les étirements de courte

durée. Cependant, il n’existe aucune recommandation sur l’intensité, la fréquence, et

la durée optimale auquel l’étirement devrait être réalisé. Il serait intéressant de réaliser

des études afin d’observer ces différents critères qui sont rarement pris en compte.

De plus, la douleur est également très fréquente chez les enfants PC. Une étude (2)

montre que 45% des enfants ayant réalisé des séances de kinésithérapie ont ressenti

des douleurs pendant la thérapie. Aucune des études sélectionnées dans cette revue

de littérature ne prennent en compte la douleur lors des étirements musculaires. Les

cliniciens devraient systématiquement évaluer la douleur lors de leurs séances. Pour

des recherches futures, il serait intéressant d’évaluer la quantité d'étirement et de

mobilisation étant nécessaire pour maintenir la fonction et pour que celle-ci soit

réalisée sans douleur.

5.6 Liens avec ma pratique professionnelle

Cette revue de littérature m’a permis d’approfondir et développer mes connaissances

dans le domaine de la paralysie cérébrale. Cette recherche m’a donné envie de me

former davantage sur cette pathologie. J’aimerais apprendre d’autres techniques de

rééducation spécifique à cette population. Il serait intéressant d’intégrer les étirements

musculaires passifs chez les patients atteints de paralysie cérébrale dans ma pratique

future.

De plus, la réalisation de ce mémoire m’a aidé à me familiariser avec la recherche

bibliographique et également l’analyse critique d’articles. La démarche de recherche

est essentielle pour le métier de masseur-kinésithérapeute. Il est indispensable pour

un professionnel de santé d’être à jour sur ses connaissances et d’être informé des

dernières actualités et recommandations sur les différentes pathologies.

Page 59: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

51

6. Conclusion générale

La paralysie cérébrale est une pathologie dont l’apparition est inexpliquée dans 40%

des cas (10). Les lésions acquises sont irréversibles, et sont à l’origine de différents

troubles (moteurs, sensoriels, et cognitifs) dont les enfants vont souffrir tout au long de

leur vie. (1) Parmi ces troubles, la spasticité est le trouble le plus souvent diagnostiqué

chez les enfants atteints de paralysie cérébrale. Il existe différentes techniques

kinésithérapiques mises en place pour lutter contre la spasticité, les étirements

musculaires sont ceux qui reviennent le plus dans la littérature (2). L’objectif de cette

revue de littérature était de déterminer l’efficacité des étirements musculaires passifs

sur la spasticité et de déterminer ses autres effets chez l’enfant et l’adolescent atteints

de paralysie cérébrale.

Pour répondre à la problématique, la revue a inclus quatre essais cliniques randomisés

(52–55), un essai contrôlé non randomisé (56) et deux séries de cas (57,58). Selon

les études, différents critères de jugement sont utilisés pour montrer l’efficacité des

étirements musculaires passifs dans la diminution de la spasticité, et leurs autres

effets.

Parmi les sept études incluses (52–58), cinq d’entre-elles (52,53,55–57) se sont

intéressées à l’efficacité des étirements sur la spasticité. Les résultats sont plutôt

hétérogènes en faveur de l’efficacité de cette méthode. L’échelle d’Ashworth modifiée

est le critère que l’on retrouve dans toutes les études mesurant la spasticité. Des

améliorations significatives de cette échelle sont observées dans trois articles

(52,55,57) seulement. Concernant la force musculaire et l’équilibre, des résultats

significatifs sont observés, cependant ils ne proviennent que d’un seul article (55). Une

amélioration de l’échelle GMFM est montrée dans seulement deux articles (52,56)

l’utilisant comme critère. Cependant, les études incluses ont montré que les étirements

musculaires prolongés semblent plus efficaces que les étirements musculaires de

courte durée pour diminuer la spasticité au niveau des membres inférieurs. Il est donc

impossible de tirer des conclusions à partir des données existantes en ce qui concerne

l’efficacité des étirements musculaires passifs sur la spasticité.

Parmi les autres effets, l’amplitude articulaire est celui l’on retrouve le plus. La majorité

des études l’évaluant (52–54,56,58), ont montré des résultats significatifs concernant

l’amélioration de l’amplitude articulaire de cheville en dorsiflexion suite à un protocole

d’étirement. L’état actuel des preuves est en faveur de l’utilisation de l’étirement

musculaire passif prolongé afin d’augmenter l’amplitude articulaire. Cependant aucune

conclusion ne peut être émise concernant l’efficacité de cette technique sur l’amplitude

articulaire. De plus, une série de cas montre des résultats significatifs concernant

l’efficacité de cette méthode sur la constipation chez les enfants atteints de PC. Mais

le niveau de preuve de cette étude ne permet pas d’extrapoler les résultats obtenus.

Les résultats dans cette revue de littérature doivent être interprétés avec prudence.

Tout d’abord, des résultats significatifs ont été mis en évidence pour certains critères,

cependant un nombre très faible d’articles les utilisaient. On ne peut donc pas

Page 60: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

52

extrapoler ces résultats sur une population générale. Deux séries de cas ont été

utilisées pour répondre à la problématique, mais ces études ont un niveau de preuve

plus faible que les essais cliniques randomisés. De plus, peu d’essais cliniques sont

de bonne qualité, il est donc difficile d’en tirer des conclusions fiables. En effet, le score

maximum obtenu concernant les ECR avec l’échelle PEDro est de 5/10, ce qui

correspond à une qualité « modérée ». D’autres limites apparaissent dans cette revue,

il existe une hétérogénéité entre la population dans les articles et aussi au niveau du

nombre de patients inclus. La durée de l’intervention et du suivi est aussi variable d’un

article à l’autre. Deux articles (54,58) ont été réalisés par le même auteur, ce qui peut

représenter un biais. Des limites méthodologiques et personnelles peuvent également

induire des biais dans ce travail, tel que mon manque d’expérience en ce qui concerne

la recherche et l’analyse critique des articles scientifiques.

Cette revue de littérature montre la nécessité d’études supplémentaires sur ce sujet,

avec la mise en place d’essais contrôlés randomisés de bonne qualité. De plus, il

manque des recommandations et des preuves concernant la prise en charge des

enfants atteints de paralysie cérébrale.

Page 61: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

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Table des figures et des tableaux

Figure 1 Les différentes formes de PC (16) ................................................................ 6

Figure 2 : Niveau de preuve et grade des recommandations des études. ................ 43

Figure 3 : Durée des protocoles des différents articles ............................................. 44

Figure 4 : Synthèse des évaluations des critères évaluateurs .................................. 47

Tableau 1 : Tableau récapitulatif des mots clés ........................................................ 17

Tableau 2 : Récapitulatif des critères de sélection des articles ................................. 19

Tableau 3 : Présentation du tableau de synthèse ..................................................... 22

Tableau 4 : Répartition des différents articles .......................................................... 23

Tableau 5 : Durée des étirements dans les différentes études ................................. 24

Tableau 6 : Les différents critères évaluateurs utilisés par les auteurs ..................... 26

Tableau 7 : Détails des articles menés par Srimanta et al. (56), Satpathy et al. (52) et

Sukumari et al. (53) .................................................................................................. 28

Tableau 8 : Détails de l'article de Tupimai et al. (55) ................................................ 30

Tableau 9 : Détails de l'article de Theis.N et al. (58) ................................................ 31

Tableau 10 : Détails de l'article de Theis.N et al. (54) .............................................. 33

Tableau 11 : Détails de l'article de Awan.WA et al. (57) ........................................... 34

Tableau 12 : Tableau récapitulatif de l'efficacité des différents critères .................... 37

Tableau 13 : Tableau récapitulatif de l'efficacité de l'amplitude articulaire ................ 38

Tableau 14 : Synthèse des scores PEDro pour les essais cliniques randomisés ..... 40

Tableau 15 : Synthèse des scores PEDro pour les séries de cas ............................ 42

Page 68: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Table des annexes

Annexe I : Classification clinique de la fonction motrice globale GMFCS

Annexe II : L’échelle de Ashworth modifiée

Annexe III : L’échelle de Tardieu

Annexe IV : Grille de Lecture AMSTAR-2

Annexe V : Grille de lecture AMSTAR-2 complétée pour analyser la revue de

littérature de Pin.T, Dyke.P, Chan.M

Annexe VI : Grille de lecture des essais contrôlés randomisés : échelle PEDro

Annexe VII : Grille d’analyse des séries de cas : grille d’un article thérapeutique

Annexe VIII : Tableau de synthèse des articles

Annexe IX : Grille d’auto-critique PRISMA

Page 69: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe I : Classification clinique de la fonction motrice globale CMFCS (36)

Page 70: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe II : L’échelle de Ashworth modifiée (1)

0 Pas d'augmentation du tonus musculaire.

1 Légère augmentation du tonus musculaire avec simple « sensation d'accrochage »

ou minime résistance en fin de course.

1 + Légère augmentation du tonus musculaire avec simple « sensation d'accrochage »

suivi d'une minime résistance au cours de la première moitié de la course

musculaire.

2 Augmentation importante du tonus musculaire durant toute la course musculaire

mais le segment du membre reste facilement mobilisable.

3 Augmentation considérable du tonus musculaire. Le mouvement passif est difficile.

4 Hypertonie majeure. Mouvement passif impossible.

Page 71: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe III : Echelle de Tardieu (1)

Page 72: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe IV : Grille de lecture AMSTAR-2 (74)

Page 73: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK
Page 74: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK
Page 75: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe V : Grille de lecture AMSTAR-2 complétée pour analyser la revue de

littérature de Pin.T, Dyke.P, Chan.M (50).

Items Cotation

1.Est-ce que les questions de recherche et les critères d’inclusion de la revue incluaient les critères PICO ?

- Oui, il y a la présence de la description des quatre critères PICO dans la revue

2.Est-ce que le rapport de la revue contient une déclaration explicite indiquant que la méthode a été établie avant de conduire la revue ? Est-ce que le rapport justifiait toute déviation significative par rapport au protocole ?

- Oui partiel : o Ils ont utilisé le format l'AACPDM

3.Les auteurs ont-ils expliqué leur choix de schémas d’étude à inclure dans la revue ?

- Non, ce n’est pas le cas

4.Les auteurs ont-ils utilisé une stratégie de recherche documentaire exhaustive ?

Oui partiel :

o Recherche dans au moins 2 bases de données

o Mots clés et stratégie de recherche fournis

5.Les auteurs ont-ils effectué la sélection des études en double (deux évaluateurs) ?

- Non, ce n’est pas le cas.

6.Les auteurs ont-ils effectué l’extraction des données en double (deux évaluateurs) ?

- Non, ce n’est pas le cas

7.Les auteurs ont-ils fourni une liste des études exclues et justifié les exclusions ?

- Oui

8. Les auteurs ont-ils décrit les études incluses de manière suffisamment détaillée ?

- Oui partiel : ils ont décrit la population, seulement cité les critères de jugements, n’ont pas décrit les comparateurs et n’ont pas détaillé l’intervention

9.Les auteurs ont-ils utilisé une technique satisfaisante pour évaluer le risque de biais des études individuelles incluses dans la revue ?

Concernant les ECR :

- Non

Concernant les EINR : - Non

10.Les auteurs ont-ils indiqué les sources de financement des études incluses dans la revue ?

- Non

11.Si une méta-analyse a été effectuée, les auteurs ont-ils utilisé des méthodes appropriées pour la combinaison statistique des résultats ?

Concernant les ECR : - Pas de méta-analyse

Concernant les EINR :

- Pas de méta-analyse

12.Si une méta-analyse a été effectuée, les auteurs ont-ils évalué l’impact potentiel des risques de biais des études individuelles sur les résultats de la méta-analyse ou d’une autre synthèse des preuves ?

- Pas de méta-analyse

Page 76: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

13.Les auteurs ont-ils pris en compte le risque de biais des études individuelles lors de l’interprétation / de la discussion des résultats de la revue ?

- Oui

14.Les auteurs ont-ils fourni une explication satisfaisante pour toute hétérogénéité observée dans la revue, et une discussion sur celle-ci ?

- Pas d’hétérogénéité

15.S’ils ont réalisé une synthèse quantitative, les auteurs ont-ils mené une évaluation adéquate des biais de publication (biais de petite étude) et ont discuté de son impact probable sur les résultats de la revue ?

- Non, ce n’est pas le cas

16.Les auteurs ont-ils rapporté toute source potentielle de conflit d’intérêts, y compris tout fond reçu pour réaliser la revue ?

- Non, ce n’est pas le cas

Page 77: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe VI : Grille de lecture des essais contrôlés randomisés : échelle PEDro (66)

Page 78: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe VII : Grille d’analyse des séries de cas : grille d’un article thérapeutique (51)

Page 79: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe VIII : Tableau de synthèse

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de

l’étude

Population

Méthodologie-protocole utilisé

Résultats Grille

de lecture utilisée / score

Intérêts pour le

mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

-Srimanta Sankaradeva et al -2017 -Efficacy of Myofascial Release Technique in Comparison with Passive Stretching in Reducing Spasticity in children with Cerebral Palsy -ECNR (56)

L’objectif de l’étude est de déterminer l'efficacité de la technique de libération myofasciale par rapport à la technique d'étirement passif dans le traitement de la spasticité des fléchisseurs plantaires chez les enfants atteints de PC.

- N= 95 -Age moyen : 7 ans - Enfants spastiques atteints de paralysie cérébrale

- 2 groupes : le groupe de contrôle a reçu les étirements passifs (N= 54) et le groupe interventionnel a reçu la technique de libération myofasciale. (N=41) -Chaque groupe a reçu un traitement à raison de 6 jours par semaine pendant une période de 12 semaines. -La technique a été administrée à un taux de 5 répétitions pour chaque groupe de muscle ou d'articulation avec une tenue de 20 - 60 sec. - Le résultat a été mesuré en utilisant le score GMFM, le score MAS et la goniométrie.

-Concernant les résultats du score GMFM, du score MAS et de l’amplitude articulaire de dorsiflexion, l'étirement passif s'est avéré plus efficace que la technique de libération myofasciale avec p valeur <0,001 sur les fléchisseurs plantaires.

Pedro 3/10

-Cet article apporte des résultats sur l’efficacité des étirements musculaires passifs. -Ils auraient un effet sur le score GMFM, sur l’amplitude articulaire de dorsiflexion et sur la spasticité. -Cette technique serait plus efficace que la technique de libération myofasciale pour réduire la spasticité sur les fléchisseurs plantaires des enfants PC.

Page 80: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

-Sukumari et al -2017 -Effectiveness of sustained muscle stretch with tilt table versus passive exercises in children with spastic cerebral palsy. -ECR (53)

-L’objectif de cette étude est de déterminer l’effet des étirements musculaires passifs pour « réduire » la spasticité et augmenter l'amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville chez les enfants atteints de PC.

- N= 20 -Age :3 à 8 ans -Enfants atteints de diplégie et quadriplégie spastique

-2 groupes: le groupe témoin a reçu des exercices de mobilisations passives. Le groupe d'étude a reçu des étirements musculaires passifs soutenus au niveau de la flexion plantaire sur une table basculante - Les techniques ont été administrées pendant 30 minutes, 5 fois par semaine pendant 2 semaines. - Le résultat a été mesuré en utilisant le score MAS et la goniométrie.

-Les résultats montrent une amélioration statistiquement significative de l'amplitude bilatérale des mouvements de dorsiflexion de la cheville (p<0.005) dans les deux groupes. - Une amélioration statistiquement significative de la spasticité des fléchisseurs plantaires de la cheville a été observée sur l'échelle d'Ashworth modifiée dans les groupes (p>0,005).

Pedro 5/10

-Cet article montre l’efficacité des étirements musculaires passifs soutenus sur l’amplitude articulaire de dorsiflexion, et sur la spasticité. - Les 2 techniques de traitement ont un effet égal sur la spasticité.

Page 81: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

-Satpathy et al -2015 - Comparision of effects of triceps sural stretching by TS stretching device vs manual stretching in spastic CP diplegics -ECR (52)

-L’objectif est d’étudier l'effet d'un étirement passif statique soutenu sur la réduction de la spasticité des gastrocnémiens, l'amélioration de l’amplitude articulaire de dorsiflexion de la cheville (ROM) et l'amélioration du GMFM (Gross Motor Function Measure) dans la paralysie cérébrale diplégique par rapport aux étirements manuels conventionnels

-N= 30 -Age : 3 à 9 ans -Enfants atteints de diplégie spastique

- 2 groupes répartis au hasard de 15 sujets chacun. -Le groupe 1 a reçu des étirements statiques prolongés pendant 15 minutes à l'aide d'un dispositif d'étirement et le groupe 2 a été traité par étirement manuel pendant 1 minute. -L'étude a été menée pendant 4 semaines avec une intervention de 5 jours/semaine - Le résultat a été mesuré en utilisant le score GMFM, le score MAS et la goniométrie.

- Amélioration sur une période de 4 semaines des 2 groupes. -Le groupe expérimental qui a été traité avec l'appareil d'étirement a connu une amélioration significativement meilleure que l'autre groupe (étirement manuel) concernant l’amplitude active et passive de dorsiflexion de la cheville, et de la zone de contact avec le pied. -L'amélioration du tonus et de la motricité globale a également été significativement plus importante dans le groupe expérimental.

Pedro 5/10

-Cet article montre l’efficacité des étirements musculaires passifs prolongés et ceux de courte durée. -L'étirement statique prolongé (15 minutes) a permis de réduire la spasticité, d'obtenir une amplitude de mouvement passive et active et d'améliorer le GMFM par rapport à l'étirement conventionnel de courte durée (1 minute)

Page 82: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

- Tupimai et al -2016 -Effect of combining passive muscle stretching and whole body vibration on spasticity and physical performance of children and adolescents with cerebral palsy -ECR (40)

- L'objectif de cette étude est d'étudier l'effet combiné des étirements musculaires passifs et des vibrations sur le corps entier sur la spasticité, la force fonctionnelle et l'équilibre des enfants et les adolescents atteints de CP spastique.

-N= 12 -Age :6 à 18 ans - Enfants et adolescents atteints de paralysie cérébrale spastique

- 2 groupes : ont été évalués pour l'effet immédiat (un traitement) et pour l'effet à court terme. -L’étude a été conçue comme un essai croisé de deux périodes. Les sujets ont reçu à la fois, un étirement musculaire passif seul comme groupe de contrôle, et une combinaison d'étirements musculaires passifs et de vibrations du corps entier à titre expérimental. - L'étude a été menée pendant 40 minutes de traitement par jour, 5 jours par semaine pendant 6 semaines. - Le résultat a été mesuré en utilisant le score MAS, le test FTSST et la balance pédiatrique (PBS) pour l’équilibre.

-Cette étude a montré que 6 semaines d’étirements musculaires passifs combinés aux vibrations du corps entier de avaient des effets bénéfiques sur la spasticité, la force musculaire et l'équilibre des enfants et des adolescents atteints de PC. - Le traitement combiné a montré une meilleure amélioration du score MAS que les étirements musculaires passifs seuls.

Pedro 4/10

-Cet article montre l’efficacité des étirements musculaires passifs prolongés (pendant 40 minutes) ont eu un effet sur la spasticité. -Mais le traitement combiné (étirements passifs + vibrations) a montré une meilleure amélioration des scores de la MAS et de l’équilibre que des étirements passifs seuls.

Page 83: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

-Theis.N et al -2015 -Does long-term passive stretching alter muscle–tendon unit mechanics in children with spastic cerebral palsy? -ECR (54)

-L'objectif de cette étude est d’étudier les effets de 6 semaines d'étirements passifs sur l’articulation de la cheville chez les enfants atteints de paralysie cérebrale spastique.

-N=13 -Age moyen: 10,3 ans -Enfants atteints de diplégie et quadriplégie spastique

- 2 groupes répartis au hasard : le groupe expérimental a suivi un programme d'étirements musculaires passifs en plus de son programme d'activité physique habituel. Le groupe témoin n'a pas bénéficié du programme d'étirement supplémentaire, mais a poursuivi sa routine habituelle. -Les étirements ont été effectués 4 jours par semaine pendant 6 semaines. L'étirement a été réalisé pendant 15 minutes sur chaque jambe, en 60 s répétitions suivie d'une période de repos de 30 secondes. -Il a été évalué la rigidité des articulations, la raideur musculaire et la rigidité et la déformation des tendons.

- Le groupe expérimental a démontré une augmentation de 3° de la dorsiflexion maximale de la cheville. Cette augmentation s'est accompagnée d'une réduction de 13 % de la rigidité musculaire du triceps sural. - Aucun changement significatif de la rigidité des tendons n'a été observé dans le groupe, avant et après l'intervention -Résultat de suivi : pour le groupe expérimental, la raideur musculaire était encore réduite 4 semaines après l’intervention. -Cependant, les valeurs étaient plus proches des valeurs de base.

Pedro 4/10

-Cet article montre l’efficacité de 15 minutes d’étirements musculaires passifs sur une période de 6 semaines sur amplitude articulaire de la cheville. -Il a été observé également que la raideur articulaire diminuait, que la longueur du faisceau au repos restait similaire et que la raideur musculaire diminuait.

Page 84: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

- Theis.N et al -2013 -Does acute passive stretching increase muscle length in children with cerebral palsy? -Serie de cas (58)

L'objectif de cette étude est de déterminer si les modifications de l'amplitude des mouvements de la cheville en réponse à un étirement aigu s'accompagnaient d'une augmentation de la longueur des muscles, et si les effets éventuels dépendaient de la technique d'étirement.

-N=8 -Age moyen: 10,2 ans -Enfants atteints de diplégie spastique

- Chaque participant a subi 2 techniques d’étirements : des étirements musculaires passifs, et des auto-étirements. La première technique d'étirement a d'abord été effectuée sur une jambe, puis la même technique d'étirement a été appliquée à la jambe controlatérale. Après une période de repos, les deux jambes ont été étirées l’une après l’autre en utilisant la technique d’auto-étirement. -Les 2 techniques d’étirements ont été effectuées pendant 5 répétitions de 20 secondes.

- Après cinq étirements, l'angle de dorsiflexion de la cheville a augmenté d'environ 10°. Cette augmentation s'est accompagnée d'une élongation du tendon d'Achille (10 mm) et d'une élongation du muscle gastrocnémien interne (8 mm) relativement égales. Les fascicules musculaires se sont allongés de (6 mm) avant et après l'étirement. - Il n’y a pas de différence entre les deux techniques d’étirements.

Grille HAS : 10/12 Pedro 2/10

-Cet article montre que l'étirement passif aigu augmente l’amplitude articulaire de la cheville chez les enfants atteints de PC. - L’augmentation de la ROM s'explique par une augmentation de la longueur des 3 structures qui composent l’unité muscle-tendon c’est à dire le ventre du muscle, les faisceaux et le tendon.

Page 85: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Etudes : auteurs-année-

titre- type d’étude-

n°biblio

Objectifs de l’étude

Population Méthodologie-protocole utilisé Résultats

Grille de

lecture utilisée / score

Intérêts pour le mémoire/points-clés d’analyse critique de

l’étude

- Awan.WA et al -2016 -Role of stretching exercises in the management of constipation in spastic cerebral palsy - Serie de cas (57)

L’objectif de l’étude est d’étudier le rôle des exercices d'étirement musculaires passifs dans l'amélioration des symptômes de constipation et d'analyser le lien entre la spasticité et la constipation chez les enfants atteints paralysie cérébrale spastique

-N= 30 - Age moyen : 7,5 ans - Enfants atteints de paralysie cérébrale spastique

-Chaque enfant a bénéficié de 40 minutes pendant chaque session. -La session comprenait des exercices d'étirements musculaires passifs pour les groupes musculaires suivants : mollets, ischio-jambiers, adducteurs de la cuisse, des fléchisseurs de la hanche, de l'extenseur lombaire, des rotateurs du tronc. - Chaque étirement a été effectué pendant 30 secondes avec 5 à 10 répétitions et au moins une fois par jour pendant 6 semaines -Chaque enfant a été évalué pour la fréquence des défécations, la gravité de la constipation selon l'échelle d'évaluation de la constipation (CAS) et la spasticité par l'échelle d'Ashworth modifiée

-Après 6 semaines d'intervention d'étirement, une amélioration significative a été observée dans le score MAS pour la spasticité (p≤0.05). -De même, la fréquence de défécation s'est nettement améliorée après l'intervention et la gravité de la constipation a également été réduite de manière significative grâce à l'intervention d'étirement. - Les résultats confirment l’hypothèse selon laquelle il y aurait une corrélation significative entre la spasticité et la constipation

Grille HAS : 10/12 Pedro 2/10

-Cet article montre que les étirements musculaires passifs administrés pour la gestion de la spasticité dans la PC peut améliorer considérablement les symptômes de constipation chez ces enfants.

Page 86: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK
Page 87: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Annexe IX : Grille d’auto-critique PRISMA (73)

Page 88: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK
Page 89: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK
Page 90: Institut de Formation de Professions de Santé IFMK

Résumé

Introduction : La paralysie cérébrale est la première cause de handicap moteur chez

l’enfant. La spasticité est le trouble le plus souvent diagnostiqué. Différents traitements

sont utilisés pour la prendre en charge, les étirements musculaires passifs sont ceux

que l’on retrouve majoritairement. Cette revue de littérature a pour but de définir si

cette méthode est efficace sur la spasticité chez l’enfant et l’adolescent atteint de PC,

et de déterminer quels sont les autres effets de ceux-ci. Méthode : La revue se base

sur 7 études primaires datant de 2013 à 2017, obtenues à partir d’une équation de

recherche spécifique sur 3 bases de données (PubMed, PEDro, Google Scholar).

Résultats : L’analyse des études montrent des résultats hétérogènes sur l’efficacité

des étirements musculaires passifs sur la spasticité. Les preuves ne sont pas

suffisantes pour donner des conclusions favorables. Des résultats significatifs

concernant l’amélioration de l’amplitude articulaire et de la constipation ont également

été mis en évidence. Discussion : Le faible nombre d’études sélectionnées est de

mauvaise qualité et présente différents biais. Des recherches supplémentaires sont

nécessaires afin d’apporter plus de résultats.

Mots clés : Enfants et adolescents, Etirements musculaires passifs, Paralysie

Cérébrale, Spasticité

Abstract

Introduction : Cerebral palsy is the leading cause of motor disability in children.

Spasticity is the most commonly diagnosed disorder. Different treatments are used to

take care of it, passive muscular stretching is the most common. The purpose of this

literature review is to define whether this method is effective on spasticity in children

and adolescents with MCS, and to determine what other effects these have. Method :

This review is based on 7 primary studies from 2013 to 2017, provided by a specific

research equation, on 3 databases (PubMed, PEDro, Google Scholar). Results:

Analysis of the studies shows heterogeneous results on the effectiveness of passive

muscle stretching on spasticity. The evidence is not sufficient to give favourable

conclusions. Significant results concerning the improvement of joint range of motion

and constipation have also been shown. Discussion: The small number of studies

that have been selected are of poor quality and present various biases. Further

research is needed to provide more results.

Keywords: Cerebral Palsy, Children and Adolescents, Passive Muscle Stretching,

Spasticity