innover avec les méteils ou les mélanges céréales ......agriculture biologique 12 volonté...

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Agriculture biologique 12 Volonté Paysanne du Gers n° 1267 - 16 octobre 2015 Innover avec les méteils ou les mélanges céréales-protéagineux Dans la nature les systèmes d’organisation du vivant sont diversifiés et variés. En agriculture biologique le maintien de systèmes de pro- duction agricole équilibrés nécessite la présence de familles végétales variées ; les légumineuses auxquelles appartiennent les protéagineux et le soja contribuent à cette biodiversité, avec de multiples bienfaits. Les méteils ou mélanges céréales-protéagineux et les couverts à base de lé- gumineuses fourragères ou à graines gagnent peu à peu leurs titres de noblesse. Les mélanges céréaliers protéagineux : leurs intérêts La valorisation des mélanges céréales - protéagineux Souvent utilisés à la ferme pour nourrir les mono-gastriques ou enri- chir des rations de ruminants parfois peu appétentes, ces mélanges consti- tués d’une céréale à graine et d’un protéagineux ont fait (et font) l’ob- jet de multiples études et analyses agronomiques et économiques… réalisés par les Instituts et Chambre d’Agriculture, etc.. D'un point de vue agronomique, l’équilibre et la complémentarité ob- servés au champ entre ces deux fa- milles végétales se vérifient aussi dans l’auge de l’animal d’un point de vue nutritionnel. On classe les méteils en grains (avec deux espèces maximum sou- vent grainières) et en fourragers (avec deux espèces ou plus, souvent feuillues). Si d’un point de vue cultural la conduite des ces associations gagne chaque année en sécurité, leur valo- risation, sans séparation préalable des espèces, ne fait pas l’unanimité chez les collecteurs privés ou collectifs, expéditeurs ou transformateurs. Les difficultés rencontrées : - Ces six mélanges nécessitent 8 types de stockage pour isoler les huit espèce présentes - Tous les mélanges ne nécessitent pas les mêmes efforts de triage, ni les mêmes outils - A la récolte, selon le type de bat- tage (transerval ou longitudinal) cer- taines associations comme le blé féveroles peuvent contenir des frag- ments de féveroles préjudiciables à la valorisation meunière du blé - Certaines espèces faciles à pro- duire comme l’avoine, peuvent rapi- dement ne plus disposer de débouchés en agriculture biologique. Les recommandations mini- males : En stockage à la ferme, la sépara- tion des deux espèces est parfois pos- sible avec un trieur à plat pour certains méteils, mais elle nécessite en général, un trieur rotatif, voire al- véolaire ou une table densimétrique ou un trieur optique pour produire par exemple du blé meunier en cas de brisures issues du battage. Dans le cas contraire le blé, même riche en protéines, sera déclassé en blé fourrager (différentiel de 100 eu- ros/tonne). Pour les ventes directes à la ré- colte, il est primordial de s’assurer de la capacité et de l’intérêt de l’ache- teur à valoriser ces mélanges. En ef- fet, chaque organisme stockeur, définit sa politique de collecte en fonction d’impératifs qui lui sont per- sonnels : débouchés, logistique de stockage, de mise aux normes…. Il appartient à chaque agriculteur d’identifier auprès de son (ou de ses) collecteur(s), les cultures possibles qui entreront dans l’assolement à mettre en place en début de cam- pagne agricole. Lors de la récolte, le choix du ty- pe de batteuse est primordial, les ré- glages sont définis selon deux critères : • le batteur est réglé selon les ca- ractéristiques de la légumineuse tou- jours plus fragile à « dépiquer » • la ventilation elle se calera en fonction des besoins de la céréale, moins dense et plus fournie en balles et menues paille. Les résultats d’essais : L'approche agronomique : L’essai 2014-5015 de Picardie présenté ci- contre, fait varier les densités de la céréale ( 20(d3) –33(d2) et 50(d5) % de la dose normale) de 60 à 120 et à 180 gr par m 2 . La féverole est semée normalement à 25 gr par m 2 . Même si le rendement varie ente 40 et 50 qx/ha (permis dans un sol avec de forts reliquats azotés au se- mis-90 U) le produit hectare lui, va- rie peu quelle que soit la dose de céréales semées. Lorsqu’il y a moins de céréales se- mées, le rendement de la fève pro- gresse et compense la chute du rendement de la céréale. Au final pour les situations à plus faible potentiel de rendement, le mé- lange céréales-protéagineux, avec une plus faible densité de céréales (moins de 50% de la dose normale) reste une valeur sure, à la fois d’un point de vue agronomique, mais aus- si économique. Approche économique : Les en- quêtes terrain 2014 réalisées par les services techniques de la Chambre d’Agriculture du Gers confirment l’intérêt de la culture du méteil en matière de marge brute. Type de méteil grain Densités et dates de semis Avantages Limites Orge pois protéagineux ; hiver ou printemps 100-170 kg/ha 25 octobre et 15 février Bonne tenue à la verse-valorise les terres séchantes Sur maturité du pois protéagineux Orge pois fourrager type ASSAS 100-50kg/ha 25 octobre et 15 février Maturité groupée Risque de verse Triticale pois fourrager type ARCTA 100-50kg/ha 20 octobre Maturité groupée-valorise les sols limoneux Moindre productivité du pois fourrager Blé féverole 100-150kg/ha 30 octobre Valorisation commerciale réservé aux bonnes terres Battage de la féverole délicat : risque de casse et de brisures Avoine pois fourrager 100-50kg/ha 25 octobre Bonne couverture en sols pauvres Avoine non valorisée en bio ou C2 Epeautre féverole 100-150kg/ha 20 octobre Battage moins délicat - valorisation commerciale Risque de brisure 34.0 24.4 27.5 31.5 19.7 21.8 28.3 17.8 17.9 24.8 20.5 14.4 8.7 31.7 24.3 13.1 34.6 33.4 18.0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0 60.0 F F B1 F B2 F B3 F T1 F T2 F T3 F A1 F A2 F A3 Produit /ha Rendement q/ha Féverole d'hiver associée à une céréale féverole cer produit/ha d b bc c a b bc a a bc Culture ou association Prix de vente Rendement Marge brute Surface enquêtée Nombre de parcelles Blé féveroles 39 30 836 - - Blé tendre pois 37 25 627 - - Blé tendre 38 38 533 999 53 Moyenne essai : 44,7 q - E.t.r = 2,3 q - C.V = 5,2 % - Proba 0,000 Hypothèse prix au quintal : féverole 35 €, blé ou triticale 28 € et avoine fourragère 20 € (Source : Chambres d’Agriculture de Picardie avec la participation financière du Casdar) En effet même si les différences ne présentent qu’une tendance, les marges brutes des méteils en 2014 sont presque toujours supérieures aux marges des céréales d’hiver cultivées en pur. D’un point de vue général la culture des méteils commence par l’identification des débouchés auprès de ses partenaires commerciux afin de définir le mélange à mettre en place. Le blé, même si sa vente en alimentation animale est plus facile, reste moins concurrentiel pour la légumineuse que le triticale ou l’orge, et par ailleurs plus exigeant en azote. C’est donc à chaque producteur qu’il revient d’établir l’asso- ciation adéquate à son contexte commercial, agronomique et en agro équipement. Stage de formation à la conversion en agriculture biologique : Les 5, 12 et 19 novembre et plus une demi-journée : diagnostic et projet sur la ferme Pour toutes inscriptions et pour tous renseignements : Chambre d’Agriculture du Gers - Services Techniques Jean ARINO - Emilie BOUE - Tél. 05.62.61.77.13. www.gers-chambagri.com MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural »

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  • Agriculture biologique

    12 Volonté Paysanne du Gers n° 1267 - 16 octobre 2015

    Innover avec les méteils ou lesmélanges céréales-protéagineux

    Dans la nature les systèmes d’organisation du vivant sont diversifiés et variés. En agriculture biologique le maintien de systèmes de pro-

    duction agricole équilibrés nécessite la présence de familles végétales variées ; les légumineuses auxquelles appartiennent les protéagineux et

    le soja contribuent à cette biodiversité, avec de multiples bienfaits. Les méteils ou mélanges céréales-protéagineux et les couverts à base de lé-

    gumineuses fourragères ou à graines gagnent peu à peu leurs titres de noblesse.

    Les mélanges céréaliers protéagineux : leurs intérêts

    La valorisation des mélanges céréales - protéagineux

    Souvent utilisés à la ferme pournourrir les mono-gastriques ou enri-chir des rations de ruminants parfois

    peu appétentes, ces mélanges consti-tués d’une céréale à graine et d’unprotéagineux ont fait (et font) l’ob-

    jet de multiples études et analysesagronomiques et économiques…réalisés par les Instituts et Chambred’Agriculture, etc..

    D'un point de vue agronomique,

    l’équilibre et la complémentarité ob-servés au champ entre ces deux fa-milles végétales se vérifient aussidans l’auge de l’animal d’un pointde vue nutritionnel.

    On classe les méteils en grains(avec deux espèces maximum sou-vent grainières) et en fourragers(avec deux espèces ou plus, souventfeuillues).

    Si d’un point de vue cultural laconduite des ces associations gagnechaque année en sécurité, leur valo-risation, sans séparation préalable desespèces, ne fait pas l’unanimité chezles collecteurs privés ou collectifs,expéditeurs ou transformateurs.

    Les difficultés rencontrées :- Ces six mélanges nécessitent 8

    types de stockage pour isoler les huitespèce présentes

    - Tous les mélanges ne nécessitentpas les mêmes efforts de triage, niles mêmes outils

    - A la récolte, selon le type de bat-tage (transerval ou longitudinal) cer-taines associations comme le bléféveroles peuvent contenir des frag-ments de féveroles préjudiciables àla valorisation meunière du blé

    - Certaines espèces faciles à pro-duire comme l’avoine, peuvent rapi-dement ne plus disposer de

    débouchés en agriculture biologique.

    Les recommandations mini-males :

    En stockage à la ferme, la sépara-tion des deux espèces est parfois pos-sible avec un trieur à plat pourcertains méteils, mais elle nécessiteen général, un trieur rotatif, voire al-véolaire ou une table densimétriqueou un trieur optique pour produirepar exemple du blé meunier en casde brisures issues du battage. Dansle cas contraire le blé, même richeen protéines, sera déclassé en bléfourrager (différentiel de 100 eu-ros/tonne).

    Pour les ventes directes à la ré-colte, il est primordial de s’assurerde la capacité et de l’intérêt de l’ache-teur à valoriser ces mélanges. En ef-fet, chaque organisme stockeur,définit sa politique de collecte enfonction d’impératifs qui lui sont per-

    sonnels : débouchés, logistique destockage, de mise aux normes….

    Il appartient à chaque agriculteurd’identifier auprès de son (ou de ses)collecteur(s), les cultures possiblesqui entreront dans l’assolement àmettre en place en début de cam-pagne agricole.

    Lors de la récolte, le choix du ty-pe de batteuse est primordial, les ré-glages sont définis selon deuxcritères :

    • le batteur est réglé selon les ca-ractéristiques de la légumineuse tou-jours plus fragile à « dépiquer »

    • la ventilation elle se calera enfonction des besoins de la céréale,moins dense et plus fournie en balleset menues paille.

    Les résultats d’essais :L'approche agronomique : L’essai

    2014-5015 de Picardie présenté ci-contre, fait varier les densités de lacéréale ( 20(d3) –33(d2) et 50(d5) %de la dose normale) de 60 à 120 et à180 gr par m2. La féverole est seméenormalement à 25 gr par m2.

    Même si le rendement varie ente40 et 50 qx/ha (permis dans un solavec de forts reliquats azotés au se-mis-90 U) le produit hectare lui, va-rie peu quelle que soit la dose decéréales semées.

    Lorsqu’il y a moins de céréales se-mées, le rendement de la fève pro-gresse et compense la chute durendement de la céréale.

    Au final pour les situations à plusfaible potentiel de rendement, le mé-lange céréales-protéagineux, avecune plus faible densité de céréales(moins de 50% de la dose normale)

    reste une valeur sure, à la fois d’unpoint de vue agronomique, mais aus-si économique.

    Approche économique : Les en-

    quêtes terrain 2014 réalisées par lesservices techniques de la Chambred’Agriculture du Gers confirmentl’intérêt de la culture du méteil enmatière de marge brute.

    Type de méteil grainDensités et dates de semis

    Avantages Limites

    Orge pois protéagineux ; hiver ou printemps100-170 kg/ha 25 octobre et 15 février

    Bonne tenue à la verse-valorise les terres séchantes Sur maturité du pois protéagineux

    Orge pois fourrager type ASSAS100-50kg/ha 25 octobre et 15 février

    Maturité groupée Risque de verse

    Triticale pois fourrager type ARCTA100-50kg/ha 20 octobre

    Maturité groupée-valorise les sols limoneux Moindre productivité du pois fourrager

    Blé féverole100-150kg/ha 30 octobre

    Valorisation commerciale réservé aux bonnes terres Battage de la féverole délicat : risquede casse et de brisures

    Avoine pois fourrager100-50kg/ha 25 octobre

    Bonne couverture en sols pauvres Avoine non valorisée en bio ou C2

    Epeautre féverole100-150kg/ha 20 octobre

    Battage moins délicat - valorisation commerciale Risque de brisure

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    Féverole d'hiver associée à une céréale

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    Culture ou association Prix de vente Rendement Marge brute Surface enquêtée Nombre de parcelles

    Blé féveroles 39 30 836 - -

    Blé tendre pois 37 25 627 - -

    Blé tendre 38 38 533 999 53

    Moyenne essai : 44,7 q - E.t.r = 2,3 q - C.V = 5,2 % - Proba 0,000Hypothèse prix au quintal : féverole 35 €, blé ou triticale 28 € et avoinefourragère 20 €(Source : Chambres d’Agriculture de Picardie avec la participation financière du Casdar)

    En effet même si les différences ne présentent qu’une tendance, les margesbrutes des méteils en 2014 sont presque toujours supérieures aux marges descéréales d’hiver cultivées en pur.

    D’un point de vue général la culture des méteils commence par l’identification des débouchés auprès de ses partenairescommerciux afin de définir le mélange à mettre en place.

    Le blé, même si sa vente en alimentation animale est plus facile, reste moins concurrentiel pour la légumineuse que letriticale ou l’orge, et par ailleurs plus exigeant en azote. C’est donc à chaque producteur qu’il revient d’établir l’asso-ciation adéquate à son contexte commercial, agronomique et en agro équipement.

    Stage de formation

    à la conversion en agriculture biologique :

    Les 5, 12 et 19 novembre et plus

    une demi-journée : diagnostic et projet sur la ferme

    Pour toutes inscriptions et pour tous renseignements : Chambre d’Agriculture du Gers - Services Techniques

    Jean ARINO - Emilie BOUE - Tél. 05.62.61.77.13. www.gers-chambagri.comMINISTERE

    DE L’AGRICULTURE

    ET DE LA PECHE

    avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale

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