inégalité de longueur des membres inférieurs préopératoire et arthroplastie de hanche : à...

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Résumés des communications particulières S283 63 Inégalité de longueur des membres inférieurs préopératoire et arthroplastie de hanche : à propos d’une nouvelle technique chirurgicale Julien Girard , Laurent Vasseur , Alexandre Blairon , Henri Migaud Département médecine et sport, 2, avenue Oscar-Lambret, 59035 Lille, France Auteur correspondant. Introduction.— Les inégalités de longueur des membres inférieurs (ILMI) préopératoire avant implantation d’une arthroplastie de hanche sont l’objet de différentes approches thérapeutiques. Chez des patients jeunes, l’arthroplastie de resurfac ¸age de hanche présente de nombreux avantages (pas de risque d’instabilité, conservation du stock osseux fémoral...) mais aussi des incon- vénients dont l’impossibilité de corriger une ILMI. Les auteurs décrivent une technique originale d’allongement fémoral concomi- tant au resurfac ¸age et en rapportent les résultats au travers d’une série de cas. Patients et méthode.— L’allongement fémoral était réalisé par la même voie d’abord postérolatérale que le resurfac ¸age et consistait en une ostéotomie sous trochantérienne en « Z ». Le resurfac ¸age était effectué en premier et le produit d’alésage fémoral et acé- tabulaire était utilisé en autogreffe pour combler les deux sites de l’allongement fémoral. La série portait sur 5 cas (5 patients âgés en moyenne de 25,8 ans [21—32]) effectués par un seul chirurgien. Les étiologies étaient soit des ostéochondrite soit des luxations de hanche. Le suivi moyen était de 36,2 mois (28—58). Les paramètres peropératoires étaient analysés. L’évaluation clinique comprenait les scores de Postel-Merle d’Aubigné, de Oxford, de Harris, de Devane, et le score d’activité UCLA. L’évaluation radiologique ana- lysait la consolidation du site d’allongement. Résultats.— Le temps opératoire moyen était de 100,2 min (76—124). L’appui a été autorisé dans tous les cas à la 8 e semaine. Les scores de HHS et de PMA sont passés respectivement de 33,2 (22—49) et de 7 (5—9) avant l’opération à 89,2 (81—100) et 16,2 (14—18) lors du dernier suivi. L’allongement moyen a été de 3,2cm (2,5—4). La consolidation a été observée dans tous les cas. Aucune révision n’a été effectuée. Discussion/Conclusion.— Une ILMI préopératoire peut être gérée facilement par une prothèse de hanche si elle est modérée (moins de 2 cm). En revanche, une ILMI plus importante impose de pla- nifier des gestes complémentaires si l’on souhaite l’égalisation de longueur (distracteurs fémoraux dans un premier temps puis une arthroplastie dans un second temps, allongement fémoral dans le même temps opératoire...). Un resurfac ¸age de hanche ne peut pas corriger une ILMI de plus de 1 cm. Chez des patients jeunes, l’intérêt du resurfac ¸age peut justifier dans ces cas d’ILMI préopératoire de recourir à un allongement fémoral qui n’entraîne pas de morbidité spécifique si ce n’est la période de non-appui postopératoire. Les résultats cliniques sont comparables aux autres cas de resurfac ¸ages de hanche conventionnels. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.035 Séance du mardi 12 novembre 10 h 30—12 h 30, salle Bordeaux Épaule — Modérateurs : Patricia Thoreux (Paris), Gilles Walch (Lyon) 67 Que devient le greffon osseux huméral dans les BIO-RSA à plus de 2 ans ? Nicolas Morin-Salvo , Pascal Boileau , Grégory Moineau , Charles-Édouard Thélu , Charles Bessière , Pascal Boileau Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 06200 Nice, France Auteur correspondant. Objectif.— Étudier le devenir du greffon autologue prélevé aux dépens de la tête humérale dans les prothèses totales inversées d’épaule (PTEI) avec latéralisation osseuse (BIO-RSA) et vérifier que les bons résultats fonctionnels obtenus à court terme se main- tiennent dans le temps. Patients et méthodes.— Cohorte monocentrique de 107 patients consécutifs opérés par BIO-RSA avec greffon autologue prélevé au niveau de la tête humérale, de 2006 à 2010. Neuf patients ont été perdus de vue et quatre sont décédés avant 2 ans, laissant 94 patients revus à 2 ans de recul minimum pour évaluation cli- nique, radiographique et tomodensitométrique. Trois observateurs indépendants ont évalué la viabilité et la consolidation de la greffe osseuse, recherché une encoche scapulaire (notching) et un descel- lement prothétique huméral ou glénoïdien. Le recul moyen était de 38 mois (24—74). Résultats.— Le greffon a totalement consolidé dans 91 cas (97 %) et a gardé une épaisseur constante dans le temps. Trois cas de des- cellement glénoïdien précoces (< 6 mois) ont été observés. Dans 2 cas, la glénosphère a basculé vers le haut avant consolidation de la greffe osseuse du fait d’une importante inclinaison supérieure de la glène non corrigée ; les deux patients ont été réopérés en corrigeant le tilt supérieur et ont eu un bon résultat. Dans le troi- sième cas, l’implant glénoidien a migré vers le haut ; une infection de bas grade a été suspectée mais la malade a gardé une épaule fonctionnelle et n’a pas souhaité être réopérée. Aucun descelle- ment tardif n’a été observé et aucun liseré n’a été retrouvé autour des vis ou du plot. Un notching a été observé dans 22 % des cas (de grade 1 dans la moitié des cas), uniquement avec les glénospères 36mm. Tous les paramètres du score de Constant étaient améliorés et le SSV moyen est passé de 25 à 77 %. Quatre-vingt-dix pour cent des patients étaient satisfaits ou très satisfaits. Conclusion.— Cette étude montre que : — la greffe autologue de tête humérale consolide avec la glène dans 97 % des cas et ne se résorbe pas ; — la latéralisation osseuse permet l’amélioration de la fonction de l’épaule (mobilité, douleur, force, valeur subjective), sans aucune instabilité prothétique et avec une diminution significative du not- ching. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.036

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Page 1: Inégalité de longueur des membres inférieurs préopératoire et arthroplastie de hanche : à propos d’une nouvelle technique chirurgicale

Résumés des communications particulières S283

63Inégalité de longueur des membresinférieurs préopératoire etarthroplastie de hanche : à proposd’une nouvelle technique chirurgicaleJulien Girard ∗, Laurent Vasseur ,Alexandre Blairon , Henri MigaudDépartement médecine et sport, 2, avenue Oscar-Lambret,59035 Lille, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Les inégalités de longueur des membres inférieurs(ILMI) préopératoire avant implantation d’une arthroplastie dehanche sont l’objet de différentes approches thérapeutiques. Chezdes patients jeunes, l’arthroplastie de resurfacage de hancheprésente de nombreux avantages (pas de risque d’instabilité,conservation du stock osseux fémoral. . .) mais aussi des incon-vénients dont l’impossibilité de corriger une ILMI. Les auteursdécrivent une technique originale d’allongement fémoral concomi-tant au resurfacage et en rapportent les résultats au travers d’unesérie de cas.Patients et méthode.— L’allongement fémoral était réalisé par lamême voie d’abord postérolatérale que le resurfacage et consistaiten une ostéotomie sous trochantérienne en « Z ». Le resurfacageétait effectué en premier et le produit d’alésage fémoral et acé-tabulaire était utilisé en autogreffe pour combler les deux sites del’allongement fémoral. La série portait sur 5 cas (5 patients âgésen moyenne de 25,8 ans [21—32]) effectués par un seul chirurgien.Les étiologies étaient soit des ostéochondrite soit des luxations dehanche. Le suivi moyen était de 36,2 mois (28—58). Les paramètresperopératoires étaient analysés. L’évaluation clinique comprenaitles scores de Postel-Merle d’Aubigné, de Oxford, de Harris, deDevane, et le score d’activité UCLA. L’évaluation radiologique ana-lysait la consolidation du site d’allongement.Résultats.— Le temps opératoire moyen était de 100,2 min(76—124). L’appui a été autorisé dans tous les cas à la 8e semaine.Les scores de HHS et de PMA sont passés respectivement de 33,2(22—49) et de 7 (5—9) avant l’opération à 89,2 (81—100) et 16,2(14—18) lors du dernier suivi. L’allongement moyen a été de 3,2 cm(2,5—4). La consolidation a été observée dans tous les cas. Aucunerévision n’a été effectuée.Discussion/Conclusion.— Une ILMI préopératoire peut être géréefacilement par une prothèse de hanche si elle est modérée (moinsde 2 cm). En revanche, une ILMI plus importante impose de pla-nifier des gestes complémentaires si l’on souhaite l’égalisation delongueur (distracteurs fémoraux dans un premier temps puis unearthroplastie dans un second temps, allongement fémoral dans lemême temps opératoire. . .). Un resurfacage de hanche ne peut pascorriger une ILMI de plus de 1 cm. Chez des patients jeunes, l’intérêtdu resurfacage peut justifier dans ces cas d’ILMI préopératoire derecourir à un allongement fémoral qui n’entraîne pas de morbiditéspécifique si ce n’est la période de non-appui postopératoire. Lesrésultats cliniques sont comparables aux autres cas de resurfacagesde hanche conventionnels.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.035

Séance du mardi 12 novembre 10 h 30—12 h 30,salle BordeauxÉpaule — Modérateurs : Patricia Thoreux (Paris),Gilles Walch (Lyon)

67Que devient le greffon osseux huméraldans les BIO-RSA à plus de 2 ans ?Nicolas Morin-Salvo ∗, Pascal Boileau ,Grégory Moineau , Charles-Édouard Thélu ,Charles Bessière , Pascal BoileauService de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport,hôpital de l’Archet 2, 06200 Nice, France∗Auteur correspondant.

Objectif.— Étudier le devenir du greffon autologue prélevé auxdépens de la tête humérale dans les prothèses totales inverséesd’épaule (PTEI) avec latéralisation osseuse (BIO-RSA) et vérifierque les bons résultats fonctionnels obtenus à court terme se main-tiennent dans le temps.Patients et méthodes.— Cohorte monocentrique de 107 patientsconsécutifs opérés par BIO-RSA avec greffon autologue prélevé auniveau de la tête humérale, de 2006 à 2010. Neuf patients ontété perdus de vue et quatre sont décédés avant 2 ans, laissant94 patients revus à 2 ans de recul minimum pour évaluation cli-nique, radiographique et tomodensitométrique. Trois observateursindépendants ont évalué la viabilité et la consolidation de la greffeosseuse, recherché une encoche scapulaire (notching) et un descel-lement prothétique huméral ou glénoïdien. Le recul moyen était de38 mois (24—74).Résultats.— Le greffon a totalement consolidé dans 91 cas (97 %) eta gardé une épaisseur constante dans le temps. Trois cas de des-cellement glénoïdien précoces (< 6 mois) ont été observés. Dans2 cas, la glénosphère a basculé vers le haut avant consolidation dela greffe osseuse du fait d’une importante inclinaison supérieurede la glène non corrigée ; les deux patients ont été réopérés encorrigeant le tilt supérieur et ont eu un bon résultat. Dans le troi-sième cas, l’implant glénoidien a migré vers le haut ; une infectionde bas grade a été suspectée mais la malade a gardé une épaulefonctionnelle et n’a pas souhaité être réopérée. Aucun descelle-ment tardif n’a été observé et aucun liseré n’a été retrouvé autourdes vis ou du plot. Un notching a été observé dans 22 % des cas (degrade 1 dans la moitié des cas), uniquement avec les glénospères36 mm. Tous les paramètres du score de Constant étaient amélioréset le SSV moyen est passé de 25 à 77 %. Quatre-vingt-dix pour centdes patients étaient satisfaits ou très satisfaits.Conclusion.— Cette étude montre que :— la greffe autologue de tête humérale consolide avec la glène dans97 % des cas et ne se résorbe pas ;— la latéralisation osseuse permet l’amélioration de la fonction del’épaule (mobilité, douleur, force, valeur subjective), sans aucuneinstabilité prothétique et avec une diminution significative du not-ching.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.036