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Culture graphique, gratuite, écrite et trimestrielle.

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Page 3: IF mag #1

Loin des tribunes grecques,

Se joue la course contre le gras.

Espèce, qui souvent exècre,

Traquée, menacée:

Ô Gras, jamais tu ne seras!

On quadrille le terrain, le sécurise,

On enlève plats et gratins,

Gâteaux surmontés de cerises.

Équilibre alimentaire et régime sain,

Le gras lâche prise,

Le gras ça grise!

Ça colle aux doigts et puis ça tâche!

Ariel, Vanish, 0mo, ou Dash

Alea jacta es, son sort en est jeté,

Laver plus blanc que blanc, blanchissez

Et que vive la propreté!

Surtout « mangez, bougez »,

Et brûlez vos corps gras,

Maintenez une bonne hygiène de vie,

Vu à la TV, promis

La sainte saine santé,

Au quintuple, vous le rendra.

Le gras floué, le gras banni,

Le maigre se fait une place,

Riche de son peu de calories,

Pauvre en matières grasses.

demos crassia

Le peuple / la graisse

Graisses calomniées,

Graisses souillées,

Graisses éliminées.

Mais de grâce, graciez Le Gras!

0 pour 100, 0 défaut, 0 cellulite,

Qu’abondent les cornets de frites,

Les beignets, les confits, les sources « lipidiques »,

Saindoux, huiles, beurre, crème fraîche,

Couenne, panne, lard, ventrèche,

Pas d’échantillon de chantilly, suie ou margarine,

Mais du vrai graillon, de l’adipeux, et d’la vaseline.

La quête du Saint Graâs ici s’annonce,

Celui auquel si souvent on renonce,

Trouvera une couche servante,

Garante de sa plastique survivance.

L’alliance graphique brigadière,

Autour de la ronde table fait bombance,

Et redore le blason de la matière,

Grasse, noble, abondance luisante.

Aude Fournié.studio graphique brigadeA4.

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En Vitrine

Naïs Calmettes & Rémi Dupeyrat

Investissez notre vitrine!Envoyez votre book à [email protected]

Brigade A4: Dessine le blason de ton équipe.

Naïs&Rémi: Un décaèdre constitué de

dix faces pentagonales en 3D relief.

B.A4: Votre trousse à outils.N&R: modulable à l’infini ! Elle peut tout aussi bien ressembler à celle d’un artisan qu’à celle d’un ingénieur en aé-ronautique, accompagné d’un sac de sport bien rempli, club de golf, batte de

baseball, haltère et boule de bowling ! Nos outils peuvent dicter les formes pro-duites, par exemple, quand nous réali-sons des impacts sur nos objets (verre, marbre, bois, résine...). Mais les maté-riaux et les outils utilisés peuvent aussi influencer nos formes, les tasseaux de bois de dimensions standard qui ne su-bissent aucun traitement particulier si ce n’est l’assemblage, vont nous amener à construire des structures géométri-ques angulaires. Nous partons souvent d’un geste qui peut être lié à un outil ( ou d’objets nous servant d’outils ). Il en est de même pour l’utilisation du « gaffer » qui im-plique dans sa pose un geste de déploie-ment horizontal, cela va induire des formes ou des structures géométriques linéaires dans l’espace comme dans l’installation «Black Grid IV» réalisée pour IF magazine. L’utilisation de tech-niques et d’outils traditionnels mis en relation avec des matériaux et des ges-tes contemporains nous intéresse aussi beaucoup.

Naïs Calmettes et Rémi Dupeyrat vivent et tra-

vaillent à Paris. Après un parcours aux Beaux-

Arts et un travail d’exposition commune en

2007, le duo se crée. Il évolue depuis dans un

univers de formes variables et minimales, fait

d’objets collectionnés et /ou ré-interprétés. Pro-

posant des installations, ils élisent comme atelier

les lieux de mise en scène de leurs œuvres. Nous

leur avons proposé notre vitrine de décembre

2009 à février 2010 pour Black Grid IV.

©Naïs & Rémi

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Black Grid IV - 2079

B.A4: La genèse du mythe.N&R: Qu’elles soient liées aux mythes ou aux sports, comment une pensée commune peut-elle faire émerger des formes ?

Ces formes qui émergent et se fixent à un moment précis de l’histoire deviennent au fil du temps des formes génériques relevant du stéréotype. C’est autant va-lable pour une pyramide, qu’une boule de bowling ou un totem.

Nous n’inventons rien, notre travail n’est qu’une combinaison de formes existantes. En combinant ces formes, nous y injectons une pensée et un geste individuel reconnaissable par tous. Par exemple, le club de golf a été pensé à un moment donné et suivant des normes liées à une règle de jeux.En prenant cet objet, et en l’associant à du verre cassé, il devient, d’une simple lecture visuelle, un outil de destruction.

B.A4: Votre indien préféré.N&R: L’indien imaginant son âme volée par l’appareil photographique.

B.A4: Quel est le grand gagnant? N&R: Platon, Archimède, Kepler-Poin-sot, Catalan et Johnson pour l’invention de leurs solides géométriques.

B.A4: Retour vers le futur, quelle période? N&R: Nous ne sommes pas attirés par une période historique bien précise mais par les va-et -vient possibles dans le temps. Ce sont les rencontres et les tensions entre archaïsme et futurisme, à travers les formes que nous utilisons, qui nous intéressent.

B.A4: Je dis « papier », ...N&R:Cailloux ! Bois ! Facettes ! Ninja !Les éléments de nos prochaines pièces.

©Naïs & Rémi

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Oui

Gras, vous avez dit GRAS?

Tu parles-tu le gras ?

Par Aude Fournié

- Gras, vous avez dit GRAS?

- Oui.

- Vraiment.

- Véridique.

Henri Bergson, «Matière et mémoire»

Sans mauvais jeu de mot, nous poserons ici les

jalons d’une réflexion hautement philosophi-

que et ô combien intellectuelle, qui nous titille

les neurones depuis que l’idée d’un gras artis-

tique est née en nous: faire du gras est-ce que

c’est déjà faire de l’art? Ou plutôt, l’adipeux

est-il un moteur de création, à la fois genèse

et matière de l’Œuvre? L’idée ne transparait

pas comme une évidence, encore que, l’utili-

sation du terme de « moteur » signifie à elle

seule l’idée d’une mécanique bien huilée, celle

d’une matière grasse comme source d’énergie,

alimentant les besoins plastiques et intellectuels

des cerveaux à grosses cylindrées que sont ceux

de nos artistes modernes et contemporains.

Appliquer ce postulat de base dans le champ

des arts plastiques, revient donc à considérer

d’une part le gras, mais aussi et surtout ses

transformations, ses dérivations, ses proprié-

tés plastiques, physico-chimiques qui sont tout

autant de vecteurs dans la création, conduisant

à l’élaboration d’une œuvre. « La matière dé-

borde de tous côté la représentation que nous avons

d’elle » , et c’est autant le corps que l’esprit à

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- Mais par gras, vous voulez dire quoi exacte-ment: le gras poisseux, crasseux, le gras sale? ou le gras généreux, celui qu’on cuisine ? Le gras qu’on enlève ou le gras qu’on rajoute? C’est pas exactement la même chose!

- C’est même fondamentalement opposé. Et après?

- Et après? ... bien c’est soit une réserve énergé-tique, un isolant, un lubrifiant. C’est le gras dont se sert l’artiste, l’artisan: l’huile de la peinture, la paraffine du moule. C’est celui de l’animal, du végétal... celui qu’utilise le cuisinier. ... alors c’est de quel gras?

- Bien, c’est un peu tous ces gras là. Il s’agit du gras chaotique de Beuys, ou encore de l’huile de bronzage des plages de Martin Parr. C’est la suie poisseuse aux murs de Parmiggiani. La belle colonne de cellulite de Sun Yuan et Peng Yu. Les dégoulinades de cire d’Adam James. La très graisseuse Joconde de Phil Hansen. Les canburgers de Mike Bouchet qui se marient d’ailleurs très bien avec le spécial potatoe gun de Jason Rhoades...en fait, je ne vous parle pas d’un gras un et unique, mais d’un gras multi-ple, à la fois lourd et dense. Du gras qui glisse. De celui qui lisse, qui crée le plein, l’espace, ou tout au moins qui l’occupe. Du gras des ono-matopées: celui qui frit, qui fricasse, qui fond, se solidifie, se masse, se pavane; celui qui se dilue et dilate, dégouline et s’agglutine, s’étale et colle, protège et conserve. Du gras quoi, la matière grasse qui est matière!

Henri Bergson, «Matière et mémoire»

Max Reithmann, «Joseph Beuys: La Mort me tient en éveil»

qui l’on attribue un don de création véritable.

En somme pour que la part de l’œuvre surgisse,

il faut qu’il y est expérience de la matière par le

corps et par l’esprit. Il faut qu’elle soit travaillée,

tiraillée, éprouvée. Qu’on la regarde, qu’on la

pense, qu’on l’essaye, qu’on la touche, la sente,

la contraigne, la modèle afin d’en modifier la

perception qu’on en a, allant jusqu’à la trans-

former, ou même la travestir. Comme déguisé

pour Mardi gras, le gras ferait son carnaval. Sur

les chars d’artistes aux pratiques plastiques di-

verses, on le verrait défiler sous toutes ses nom-

breuses et diverses formes.

« La graisse n’est pas utilisée uniquement que com-

me aliment, c’est aussi une matière d’usage courant

et on la rencontre par ailleurs dans des processus

naturels. La graisse a en outre des propriétés chimi-

ques et physiques qui déterminent l’apparence ex-

térieure de cette substance. Si on la dirige vers une

source d’énergie, elle se liquéfie et modifie sa forme

par la même. A l’état liquide, elle s’adapte aux for-

mes rigides de son milieu. Comme substance organi-

que du corps, elle est brûlée et produit de l’énergie.

La graisse même peut donc au cours d’un processus

matériel prendre les formes les plus diverses, allant

de l’état liquide à solide. Celles-ci peuvent à leur

tour, selon le processus de forme auquel elles sont

soumises, être intégrées à nouveau à un organisme

vivant de la nature ou être considérées dans un pro-

cessus analogue à la nature. (...) la graisse est rap-

portée aux pôles d’énergie » .

Alors s’expérimente la matière à la manière d’un

Beuys très à cheval sur les principes de formes

influant sur les forces vives de la matière orga-

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Page 8: IF mag #1

Martin ParrMartin Parr

Tu parles-tu le gras ?

© Sun Yuan & Peng-Yu© Martin Parr © Martin Parr

Bernard Lamarche-Vadel, «Joseph Beuys, It is about a bicycle?»

plastique, et s’approprie les méthodes cinéma-

tographiques. La lecture fait écho, les mots ré-

sonnent, bruitent dans notre esprit et animent

l’image mentale. La caméra, c’est le texte sur le

papier; l’enchaînement des plans, c’est le che-

min que parcourt l’œil pour suivre ces évolu-

tions dactylographiques.

Plan séquencé. Traveling. Boucle. Replay. Non.

Pause: arrêt sur images recolorisées. Super 08.

Super! on tend le blanc, on met le noir: toile

écran et lumière éteinte, silence, on s’imagine.

Instant fugace, tranche de vie, moment fati-

dique, celui où tout a basculé mais où rien ne

s’est passé. Celui du kebab à la sauce dégouli-

nante qui jamais n’atteint la bouche dévorante.

Celui des frites qui nagent dans l’huile jusqu’à

s’y noyer, et des aisselles toujours plus auréolées

d’une sueur éternellement poisseuse. Odeur de

graillon dans les narines, c’en est assez pour rap-

peler à notre mémoire, les images de tourisme

balnéaire fixées par l’objectif de Martin Parr. Le

soleil est au zénith, si on allait un peu s’brûler

l’épiderme sur les plages de Palavas ?

1/ Sortir le deux pièces

et/ou les poitrines opulentes

2/ les ventres rebondis

nique. « La graisse fut par exemple pour moi une

grande découverte car c’était le matériau qui pouvait

apparaître comme très chaotique et indéterminé. Je

pouvais l’influencer avec la chaleur ou le froid, et je

pouvais le transformer » .

La graisse, par ses propriétés intrinsèques, ses

allers/retours entre le liquide et le solide, se

présente donc en premier lieu, comme étant un

moyen de réfléchir sur la matière même avant la

forme, et permet alors d’éveiller la sensibilité et

la conscience via la substance. « Devant la ma-tière et avant la forme, Beuys engage à appren-dre des substances mêmes, leurs potentialités, et par conséquent les nôtres » . Dans l’être-dessous

de la matière grasse, on étudie avant tout ses

principes élémentaires, avec le langage comme

élément fondamental, dépassant la mimésis d’un

art classique pour atteindre une metexis, expres-

sion sous forme concrète d’une idée, d’une spi-

ritualité. Abracadabra: et la matière amène à la

mise en place d’un langage!

A contrario, le langage peut tout aussi bien être

le médium initial, pour finalement suggérer la

matière. C’est notamment le cas dans Döner

Kebab de Sebastian Dicenaire.

Là, l’écriture s’affirme comme une expression

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© Sebastian Dicenaire© Joseph Beuys

La Bibliothèque des Arts, 2001, «Joseph Beuys: un panorama sur l’oeuvre»

votre Alfa-Romeo, nous pensons pouvoir déter-

miner sans trop nous avancer, qu’il n’y a pas

qu’un léger problème!

Comme quoi, il y aurait un gras qu’on sculpte

et un gras qui sculpte. Un gras matière et une

matière grasse. Une poïesis qui transforme et se

laisse transformer, réconciliant la pensée avec la

matière et le temps, et l’homme avec son envi-

ronnement.

La graisse, matière organique d’un art qu’elle

inspire parfois, ou sinon qu’elle transpire, appa-

raît comme médiatrice entre la Nature - dont

elle est issue - et les cultures (ou autre colon-

ne de la civilisation) dont elle est l’artefact. En

même temps substance et processus, elle devient

le trait d’union entre des pratiques artistiques

qu’elle peut façonner en profondeur ou sim-

plement évoquer en surface. En substance ou

en matière, ingéré ou stocké, le gras serait un

liant conducteur de réel et créateur de nouvel-

les formes d’expressions, déployant les bases de

sémantiques artistiques propres, quoique légère-

ment poisseuses.

3/ l’huile à bronzer

4/ Laisser cramoisir quelques heures sous les

« lunettes noires à la Virenque » estampillées N.F.

5/ Faire une pause soleil bis, sur le parking de

l’ibis, à l’ombre du seul réverbère de la station.

6/ Se laisser tenter par les délicieux tchu-tchu-

churros rossis sur lit de sucre glace, et la bibine

fresca pour étancher la soif de vivre peinard,

ou de vivre en peine.

Ah! On est pas bien là? petite brise marine,

odeur d’iode et de moules persillées! Tout juste

de quoi entretenir la petite cellulite au bas de la

fesse qu’on retrouve dans la très jaune colonne

de Sun Yuan et Peng Yu. Une civilization pillar

composée des graisses lipo-sucées sur quelques

belles chinoises mères porteuses du peu, qui ré-

pèteraient en cœur, « ça vous plaît, et bien c’est

moi qui l’ai stocké! ».

C’est fat, c’est bath. C’est contemporain.

Et si, en allant toujours plus loin dans cette cour-

se à la sur-consommation, on accusait aussi nos

voitures ou nos home sweet home de grossir à vue

d’œil? L’autre, il se la fait à la Erwin Wurm!

En super bonus, une auscultation offerte: le gras

déforme jusqu’aux courbes aérodynamiques de

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L’adjectif, c’est la graisse du style

Par Nolwenn Durand

Victor Hugo.Le gras c’est mou, je suis pas molle! Je mets de la crème!

Parce que la graisse n’a rien à faire sur mes fesses, mais par-

ticipe, études scientifiques très poussées à l’appui, à la sou-

plesse et la jeunesse de ma peau, je m’hydrate, j’me crème,

j’me graisse. Pourvue qu’elle soit douce. Objectif, photosho-

per ses cuisses, pourvue qu’elle soient lisses. 0% de matière

grasse. Les gourmandises n’ayant plus droit de citer dans

mon assiette, je flâne à l’heure du goûter, telle une âme en

peine dans les rayons cosmétiques. Assaillie de tous les côtés

par des douceurs racoleuses, enrubanées et sucrées. Bien ali-

gnées, ces jolies patisseries ne sont un danger que pour mon

porte-monnaie. Même Ladurée s’y met, non trop content

de nous faire faillir avec les presques meilleurs macarons du

monde, une ligne de cosmétiques testée et approuvée à Noël

chez Sephora annoncait les prémices d’une gamme dévo-

lue à nos épidermes douillets. Une addiction au produit de

beauté gourmet est né. Tout avait commencé avec le gloss

Juycy tube, saveur framboise de Lancôme, aussitôt appliqué

aussitôt mangé. Hmm... J’ai faim ! Alors petite revue du

menu. En entrée : la gamme Yes to carrot, nous propose

un assortiment de crèmes et de shampoings survitaminés,

succès grandissant, Yes to tomat vient agrandir la famille

des crudités, pour la bonne humeur et un teint rosé. Pour le

fromage, c’est à la coupe : chez Lush, qui proposent des cos-

métiques «frais faits mains» au poids, dont tout une gamme

comestible. Présentés dans de petits pots «Häagen-Dazs»

la «crème de la crème» et le «turkish delight», me font de

l’oeil. Les desserts ? Il n’y a que l’embarras du choix : Crème

Les meilleurs sont ceux de maman

© L

ush

Page 11: IF mag #1

sorbet verveine agrume, pâte exfoliante et lissante

aux éclats d’amande de l’Occitane ou le baume

vanille crème brûlée de Sephora. Puis trempons

nos doigts délicats dans la crème pour les mains thé

bergamote; plutôt café, la crème de douche grains

de café du Brésil d’Yves Rocher ravira nos narines.

Accompagnez-les des sucres gourmands miel et ci-

tron exfoliant toujours chez l’Occitane et du mas-

que guimauve Kenzoki.

Alors oui, maintenant que je sens si bon, je me sens

comme l’homme chocolat Axe: adulée, irrésisti-

ble, j’en mangerai presque ma main. Et dire que

Danone vient de lancer Essensis le premier yaourt

cosmétique sur le marché. Ils n’ont décidément rien

compris, c’est la mousse au chocolat cosmétique

qu’il fallait inventer. Alors courez vous chercher

une petite douceur et vous aussi, vous chanterez :

Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi !

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Page 12: IF mag #1

A CROQUER !

Page 13: IF mag #1

Cindy porte gilet / 300 €/ Fifi Chachnil chez Sotto Sopradébardeur en soie / 189 € / Marlotta chez Hall 2

tennis en cuir rouille / 285 €/ Golden Goose chez Hall 2Haut de maillot de bain / 50 €/ Kiwi St Tropez chez Sotto Sopra

manchette en cuir / 32 €/ la baronne Daphnée chez les Fées de la création

Page 14: IF mag #1

Combinaison rose / 133 €/ Wood Wood chez Rice & Beansescarpins miroir / 195 €/ Lanvin chez Backstage

pendentif Yo / 25 €/ Lazy Oaf chez Rice & Beans

Page 15: IF mag #1
Page 16: IF mag #1

Tee-shirt Al Pacino / 20 €/ Brock n’rollpantalon en tweed / 130 €/ Givenchy chez Backstageescarpins dorés / 300 €/ Louboutin chez Backstagecollier / 49 €/ Ombrelle & Coquelicot chez les Fées de la création

Page 17: IF mag #1

Chemisette / 40 €/ Levi-Strauss chez Brock n’rollshort rayé / 125 €/ Terre & Mer chez Originelleboots grises / 100 €/ D.co copenhagen chez Backstagemanchette en cuir / 32 €/ la baronne Daphnée chez les Fées de la création

modèle : Cindy Spanu / mise en beauté : Elea Clarac

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Fondus dans la masse, les jeunes pousses

arriveront-elles à éclore ? Car si le printemps sent

bon le renouveau, c’est aussi la renaissance (voir la

reconnaissance) de groupes très attendus. A com-

mencer d’abord avec MGMT. Congratulations sortira

début avril chez Columbia Records et on attend au

tournant les Américains qui on fait sensation il y a

deux ans. Sans doute parce qu’ils le savent aussi, ces

« félicitations » ont été épaulées, à la production par

Pete « Sonic Boom » Kember des Spa-

cecemen 3. On jugera en avril, en

attendant, il nous reste la pochette et

un unique concert en France le 12

avril à Paris. Les Soeurs Coco Rosie

profiterons également de la rosée de

début mai pour un nouvel opus Co-

conuts, Plenty of Junk Food. Les deux

soeurs pysché-folk sauront certaine-

ment créer la surprise comme elles

l’ont fait lors des précédents albums

(en concert le 21 mai au Casino de

Paris). Pourtant, on préférera s’attar-

der sur le nouveau Broken Social Scene, qui, après

5 ans d’absence fait sa rédemption (Forgeviness Rock

Record est le titre du nouvel album à découvrir le 3

mai). On pardonne déjà le collectif canadien, qui,

pour se rattraper a collaboré avec Feist (sur le titre

7/4 Shoreline), mais aussi des membres de Pavement,

Do Make Say Think, Metric et Sea and the Cake.

Le pardon, le duo John & Jehn l’a balayé, en se plon-

geant dans l’obscur Time for the Devil (chez Naïve, le

29 mars), suite du très réussi John & Jehn . Toujours

velvet, eighties et sombre, le duo semble s’être af-

franchi de toutes limites comme ils l’expliquent « On

s’est dit que personne ne voudrait de ces morceaux, mais c’est

finalement grâce à eux que tout le monde s’est mis à vouloir

nous signer ».

UN printemps 2010:mécanique bien huilée

et grâces majestés

Par Julien Roche

Tout cela laisse présager de réjouissantes retrou-

vailles mais qu’en est-il des découvertes? Ceux qui

jetteront l’huile sur le feu ne paraissent pas violents

de prime abord, sans doute car ils ont su se placer

avec douceur et délicatesse. Les International Hy-

per Rythmique en sont un bon exemple, leur pop

installe timidement une ambiance lunaire et fan-

tasmagorique. Ces frères et soeurs, tout droit sortis

de Virgin Suicide de Sofia Coppola, dégagent un

doux parfum, certes mélan-

colique, mais idéal pour les

grasses matinées printanières.

Le soir, on penchera pour

Mataharie : quelque part en-

tre Emilie Simon, PJ Harvey,

et Bat for Lashes, Mataharie

trouble par sa sensualité. Une

musique alpine, qui tend vers

des sommets charnels, une

voix envoûtante, entêtante et

intimidante. Une pop sucrée,

musique de chambre, appelée

à s’enlacer pour des nuitées sacrées. Dans le velours

également, les jeunes Uniform Motion proposent

une pop proche de Grizzly Bear, le tout illustré, en

live, et sur le net par des dessins et des animations.

Un enchantement à la croisée des esthétiques gra-

phiques enfantines et de la mélancolie de l’âge adul-

te. Enfin, jouons dans l’économie de moyen avec les

anglais Scanners. Une musique sombre, sensuelle,

sexuelle. Ou le royaume Uni dans son grand plon-

geon noir. Royal. On peut d’ores et déjà se battre le

bout de gras mais le Printemps 2010 sera éclectique

et ouvert à tous les goûts. Nous on l’a choisi doux et

mélancolique avant de danser sur les rythmes percu-

tants et africains de l’été, coupe du monde oblige...

« On s’est dit que personne ne voudrait de ces morceaux, mais

c’est finalement grâce à eux que tout le monde s’est mis à vouloir nous

signer »John & Jehn

Page 19: IF mag #1

VOIX lactÉES.

Petits et grands événements de ce début de printemps.

LES FEMMES S’EN MÊLENT #13 /18 MARS AU 2 AVRIL.

On se languit du retour des filles en ce début d’année. Elles ouvrent le bal avec classe et indépendance: elles

s’appellent Jessie Evans, Chicks on Speed, Tender Forever, la Fiancée, Lonelady (et bien d’autres) et investi-

ront Paris, Lyon, Bordeaux, Amiens, Marseille, Grenoble... A noter, la carte blanche à John & Jehn le lundi 29

mars à la Maroquinerie avec Dag för Dag & Trash Kit. www.lfsm.net. NUITS SONORES # 8 / DU 12 AU 16

MAI 2010. LYON. La nuit porte conseil, c’est bien connu et l’équipe d’Arty Farty l’a bien compris puisqu’elle

nous régalera de 4 soirées avec pas moins de 60 groupes. On a déjà réservé Clara Moto, le retour du projet

Zombie Zombie, We are Wolves, Duchess Says, the Go team et the Residents en concert unique en France !

On espère que l’édition Toulousaine (du 10 au 14 novembre) sera tout aussi séduisante. www.nuits-sonores.com.

PRIMAVERA SOUND FESTIVAL / DU 25 AU 27 MAI 2010. BARCELONE. La crème des musiques

indé se donne rendez-vous comme tous les ans au parc du forum. Outre le retour des Pixies, on vous conseille

vivement Broken Social Scene, Yeasayer, Panda Bear, the Drums & Owen Pallett. www.primaverasound.com

© D

R/M

GMT

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Page 20: IF mag #1

Dans une terrine, mélanger les ingrédients de la marinade : bouillon de légumes, sauce soja, sucre et piment, ajouter le tofu et laisser mariner 20 minutes. Dans un wok ou une poêle, chauffer 2 cuillè-res à soupe d’huile, ajouter le tofu et la marinade. Faire revenir jusqu’à ce que le tofu soit doré et

1/2 oignon

5 c. à s. de bouillon de légumes

2 c. à s. de sauce soja

1 brocoli séparé en fleurette

250 gr de champignons shiitaké émincés

250 gr de tofu coupé en dés

4 gousses d’ail hachées

1 c. à s. de gimgembre frais rapé

huile

Tofu épicé :

Page 21: IF mag #1

2 c. à c. de maïzena

1 carotte coupée en julienne

1 c. à s. de sucre

1 poivron coupé en lanières

1 pincée de flocons de piment

croustillant. Retirer du wok et réserver. Chauffer l’huile restante, ajouter le gingembre, l’ail et l’oignon. Les faire revenir 30 secondes. Ajouter le brocoli, la carotte, le poivron et les champignons, cuire 5 à 6 minutes. Remettre le tofu dans le wok, réchauffer et servir avec du riz cuit à la vapeur.

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Page 22: IF mag #1
Page 23: IF mag #1

Aude Fournié

12

Page 24: IF mag #1

Il était une fois un monde où les médias dévoilent tout ce que

l’ « homme d’aujourd’hui » a de plus vil en lui. Un homme

soit disant destructeur de la nature, de son environnement, de

sa propre vie, de son propre corps. Des utopies vivent dans les

rues - des images de la femme aux courbes parfaites, un homme

pensant plaire à une inconnue derrière les mots « what else? ».

Mais finalement, un monde tel quel ne vous plait-il point? Vous,

têtes pensantes et sans cesse pansées, n’avez-vous jamais eu envie

d’abolir la peine du gras? N’aimeriez-vous point agir sans quel-

conque culpabilité?

Ce mot fait peur car nous sommes déséquilibrés! Hahaaa! Oui!

Mesdames et messieurs! Et nous aimons ça, car il en naît tous

les plaisirs interdits! Notre sélection design assume tout ce que

nous n’osons pas dévoiler. Du fauteuil qui assume ses rondeurs, à

une « secret box » qui au contraire aide son usager à cacher ses

objets tabous, le design d’objet de ce début d’année 2010 prend

ses aises et repousse toute contrainte de fabrication. «Madam

Rubens»...Voici un nom qui laisse imaginer tout ce que pou-

vait représenter la dernière compagne du peintre à ses yeux.Un

hommage à la volupté et au désir de vie de la dame, que Frank

Willems, designer allemand, recycle dans ses assises élaborées

à partir de matelas pliés sur eux-mêmes, et surmontés chacun

d’un tabouret dont les jambes changent, s’assurant que «Ma-

dame Rubens» soit à chaque fois une dame unique, dénudée de

tout complexe.

Ce complexe, Marc Vénot, lauréat des aides à projet du VIA en

2006, et récemment exposé en ce moment au Centre Pompi-

dou, en joue avec sa «Secret box», qui, faite d’un double fond, et

par un simple «tourné/retourné», vient dissimuler les semblants

intimes de notre quotidien.

UN EQUILIBRE DURABLE

Par Vincent Sabes

© Frank Willems

© Nocc

© Oskodeichmann

© V.Huygues

Page 25: IF mag #1

Ne culpabilisez point, restez assis!

On vous propose une chaise créée par le

collectif parisien Nocc, primé au Salon

Maison et Objet 2010, qui assume son

véritable déséquilibre, tel un être vivant

sensible et irritable. Cette chaise aux

accoudoirs asymétriques, accompagnée

de sa table d’appoint souffrante d’une

excroissance, sont le résultat d’une sé-

rie «Radiation à Tchernobyl» où l’objet

s’humanise et subit différentes muta-

tions de son propre génome, pour «s’en-

graisser» de fonctionnalités. Un détour

sur leur site internet vous fera le plus

grand bien si vous avez encore faim.

Encore une chaise! Et Oui! Faut croire que les designers aiment réfléchir sur l’objet le plus dur à créer. «Straw chair» rend hommage au 90ème anniversaire du Bauhaus et assume ses côtés ardemment pliés!

+++: www.frankwillems.net

+: www.marc-venot.com

++: www.nocc.fr

++++ sur : www.oskodeichmann.com

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Brigade A4

www.ifmag.fr

ADRESSes

Sotto Sopra / 6 rue du Coq d’inde, 31000 Toulouse.Originelle / 7 rue du Coq d’Inde, 31000 Toulouse.Hall 2 / 31 rue des marchands, 31000 Toulouse.Backstage / 28 rue des Marchands, 31000 Toulouse.Les fées de la création / 12 rue cujas, 31000 Toulouse.Brock n’Roll / 16 rue Cujas, 31000 Toulouse.Rice & Beans / 18 rue Cujas, 31000 Toulouse.Schmit Decoration / 40 Rue de Metz, 31000 Toulouse.

Lieux de distribution

Partenaires:

If magazine est disponible dans plus d’une centaine de lieux culturels sur Toulouse (galeries, musées, salles de concerts, universités, commerces,...) et quelques villes de France et d’Europe!

Bruxelles

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Lyon

Marseille

Toulouse

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Nantes

© Tous droits de reproduction réservés. If magazine n’est pas responsable des textes et photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.Numéro I.S.S.N. en cours.

Papier 100% recyclé,entièrement recyclable.

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