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105 Les églises du canton de Châteauneuf-la-Forêt SAINT MEARD 08 XII° - XIX° siècles Guide de visite

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08 XII° - XIX° siècles L e s é g l i s e s d u c a n t o n d e C h â t e a u n e u f - l a - F o r ê t 105 21. Mobilier non exposé 20. Mobilier visible dans la nef 16. Les origines et l'historique 18. Architecture : extérieur 19. Architecture : intérieur 17. L’édifice actuel 106

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105

Les ég l ises du can ton de Châteauneuf - la -Forê t

SAINT MEARD08

XII° - XIX° siècles

Guide de visite

106

Sommaire

16. Les origines et l'historique

17. L’édifice actuel

18. Architecture : extérieur

19. Architecture : intérieur

20. Mobilier visible dans la nef

21. Mobilier non exposé

22. La cloche

23. Bibliographie

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Origines et historique 01

La paroisse de Saint Méard a été créée par démembrement d'une partiede celle de Linards, sans doute vers le IX° ou X° siècle, sous lepatronage de saint Médard (456-545) et saint Blaise († 316)Les premiers textes citant la paroisse de Sancto Medardi datent de la findu XI° s., et en 1113 on trouve mention de la parochia Sancti MedardiEschisador.

La première église de Saint Méard et le donjon d'Echizadour voisin,contemporains, datent probablement du milieu du XII° ou XIII° s.

L'abbé Leclerc dit qu'une vicairie fut fondée dans cette église le 8 mai1403 par Hélie de MESCLOJEN, dame d'Echizadour; elle était à l'autel dela Sainte Vierge et les successeurs de la fondation en nommaient lesvicaires.

Un remaniement du porche aurait été effectué au XVII° s., comme àLinards.

Après la Révolution, cette égliseest en bien mauvais état ; leconseil municipal constate, le15pluviôse an VIII (1798) queL'église de la commune a unpressant besoin d'êtrereconstruite d'un bout à l'autre etde refaire les deux portes quisont toutes brisées, ainsi que lesfenêtres auxquelles il faudraaussi remettre des vitres.

Dans les années 1880 elle tombeen ruine ; une reconstruction,projetée dès 1879, n'est réaliséequ'en 1891. De l'église du XII°siècle ne sont conservés que lapartie basse du mur-clocher, lescontreforts, le chœur.

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02 L’édifice actuel

Ce qui reste de l'église ancienne paraît du XII° et du XVII° siècles.

L'abbé Lecler précise que la façade a étéreconstruite à partir du tiers de sahauteur et pourvue d'une rosace ; le murdu midi reconstruit en entier, et on y aajouté deux chapelles symétriques qui,avec sa nef, forment une croix régulière.

Ci-dessus, l'église avant larestauration (croquis levé par

l'architecte vers 1880)On distingue les emplacements dequatre cloches dans le mur-clocher,

dont un seul occupé.La croix sommitale avait disparu.

D'après A. de Laborderie, le portaillimousin, de deux voussures autracé brisé, paraît un pastiche duXVII° ou du XVIII° siècle.

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Architecture - Extérieur 03

Au-dessus du porche, corbeau et modillons sont tellement érodés (onreconnaît deux visages accolés sur l'un et, semble-t-il, une tête cornued'animal sur l'autre), qu'on peut penser qu'ils datent de l'églisemoyenâgeuse et qu'ils ont été placés là lors de la restauration de 1891,sans autre objet que de décorer la façade. Il se trouvent en effet placésau-dessus de la maçonnerie conservée.

C'est peut-être également le cas du fleuronquadrilobé au-dessus du porche.

Le linteau de la portesituée sur le côté sud del'église, empruntée par lesseigneurs d'Echizadour,porte leurs armes : blasonécartelé d'argent et degueules.Les contreforts plats au nord sont anciens et ont leur base moulurée.

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04 Architecture - Intérieur

Le plan est actuellement celui d'une église à fauxtransept, grâce aux deux chapelles ajoutées auXIX° s.

Elle est voûtée enberceau brisé.

Le chœur, à chevet plat, estancien.Il est séparé de la nef par unearcade brisée à doublerouleau. Il est lui-même voûtéen berceau brisé avec cordonen quart-de-rond au départ dela voussure.

Une fenêtre de tracé brisé estouverte dans le mur dechevet; deux autres, en pleincentre, que coupe le cordondes murailles, se trouvent auNord et au Sud.

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Mobilier visible dans la nef 05

Les dalles funérairesqu'on trouve dans la nefseraient celles de Jeande MESCLAJOC,écuyer, coseigneurd'Echizadour, qui testale 7 juillet 1488, voulantêtre inhumé dansl'église de Saint Méard,devant l'autel de laVierge.

La cuve de granit près de l'entrée de l'église servait très probablement à lacélébration des baptêmes. C'est sans doute, avecles modillons de la façade, un des plus ancienstémoignages de l'église primitive. Un bénitiermural est situé au-dessus de la cuve.

La table d'exposition desmorts anciennementdevant l'église a ététransportée dans l'égliseoù elle sert d'autel.Devant beaucoupd'églises, comme àLinards, on trouve encoreen place ces tablesd'exposition des morts.

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Une petite Vierge de Pitié, encalcaire, probablement duXVI° siècle, s'abritait autrefoisdans une niche en arc brisé,aujourd'hui dans une vitrine.Le Christ nu, avec uneceinture jaune, est couché surles genoux de sa mère.Celle-ci porte une guimpe et ales mains croisées. La robe dedessus est bleue, celle dedessous rouge; la guimpe estblanche.Elle a été classée à l'inventairedes Monuments historiquesen1974.

Sur le mur Nord, la Crucifixion, curieuse,du XVIII° s., inscrite à l'inventaire en 1979.La croix grossière, qu'on croyait faite deplanches rapportées, est peinte en brun,fixée à un cadre dont la toile représente unpaysage urbain, crépusculaire, de tours oude clochers, sous un ciel si sombre qu'il enparaît noir.Le Christ, sculpté dans un bois tendreavec son attitude déhanchée, la têteinclinée, paraît d'une facture biendifférente de celle de la toile. Le Crucifiéest étonnamment vivant et semble s'éleveret s'extraire d'un monde froid et minéral.Il a été nécessaire de le restaurer par deuxfois dans les années 1980 et 90, sesmains et ses pieds vermoulus nesupportant plus le poids du corps.

Les vitraux des chapelles ont été offerts à la fin du XIX°s.

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Mobilier non exposé 06

La crécelle rustique (lo tabasteu ou la rana) était utilisée dans le bourgjusque dans les années 1960 parl'enfant de chœur chargéd'annoncer la messe pendant laSemaine Sainte (quand lescloches sont à Rome …)

La sacristie abrite deux des trois chandelierstripodes en bronze, datés du XVIII°s.,inscrits à l'inventaire. Deux sont dorés à l'orfin.Un plat de quête est fait d'une coupe encuivre, profonde de 42 mm, d'un diamètrede 178 à 181 mm, pèse 195 g. La partiecentrale du fond garde deux perforationsobturées soigneusement par des rivetsaprès l'arrachement possible d'un ombilic ouemblème fixé là pour susciter la générositédes fidèles. Une autre perforation faite avecun poinçon carré n'a pas été ébarbée.Sous la base, au centre d'une série de moulures circulaires, des traces desoudure pourraient provenir de l'adjonction d'un pied ou ombilic.L'intérêt de cette coupe vient de l'inscription en capitale gravée sous lalèvre ourlée d'un rebord rond: I DE BEAVBREVILLe graveur a insisté sur les pleins marqués de fines hachures, et tracé lesdéliés par une ligne incisée dans le métal.L'inscription mesure 88 mm de long, les caractères 6 mm. les lettres Usont figurées par un V, le jambage du R se terminant par une volute.

En 1901, le curé de Saint Méard retrouvait dans sa sacristie les restesd'un bras-reliquaire en bois, renfermant un ossement avec l'inscription"brachium sancti Blasii martiris", dont les caractères paraissent appartenirà la fin du quinzième ou à la première moitié du seizième siècle. Lesreliques de Saint Blaise n'étaient pas rares dans le diocèse, bien quetoujours ce nom y ait été des moins répandus.Ce reliquaire participe aux ostensions septennales.

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07 La cloche

Avant la restauration de la fin du XIX° s. Saint-Mé ard possédait deuxcloches (cf. la photo page 3) La cloche actuelle, fondue en 1825 etrefondue en 1894, porte l'inscription :J'ai été fondue en octobre 1825.Frédéric Martinot: parrain Sophie Hennequin Lagarde, marraineCassée en mai 1894, j'ai été refondue et bénite en novembre de la mêmeannéePar les soins de l'abbé Mallet, curé de Saint MéardLéonard Jumeaux étant maire

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Bibliographie 08

Inventaire général du patrimoine culturel - 1980

Abbé Lecler« Monographie de canton de Châteauneuf-la-Forêt »BSAHL, tome XXII - 1873

Catalogue d’exposition« Richesses d’art du plateau de Millevaches » - 1981

Estelle Zigrand« Occupation médiévale du sol de la châtellenie de Châteauneuf »Université de Limoges - 2002

René RouxLe Palhisson n°368, 369, 370, 371, 372, 373, 385

Albert de Laborderie46 églises limousines - 1946

Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin - T.XLIX

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