groupements de sous-bois, identification et caractérisation...

12
Jean Cossi Ganglo Faculté des sciences agronomiques Département aménagement et gestion de l’environnement Université d’Abomey-Calavi 01 BP 526, Cotonou Bénin Groupements de sous-bois, identification et caractérisation des stations forestières : cas d’un bois au Bénin BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2005, N° 285 (3) 35 GROUPEMENTS VÉGÉTAUX SYLVICULTURE Plantation âgée de neuf ans à Cassia siamea et Tectona grandis. A 9-year-old plantation of Cassia siamea and Tectona grandis. Photo C. J. Ganglo. La productivité des plantations forestières de la Lama (Bénin), au sein de divers groupements végétaux, incite à considérer leurs biotopes comme des stations forestières de par l’homogénéité de la productivité des plantations au regard des groupements végétaux : celui à Deinbollia pinnata correspond aux plantations les plus productives, celui à Combretum hispidum à une productivité intermédiaire et le groupement à Campylostemon angolense à une productivité moindre. Des mesures d’aménagement sont préconisées pour ces diverses stations.

Upload: buidung

Post on 25-Dec-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Jean Cossi Ganglo Faculté des sciences agronomiquesDépartement aménagementet gestion de l’environnementUniversité d’Abomey-Calavi01 BP 526, CotonouBénin

Groupements de sous-bois,identification et caractérisation

des stations forestières : cas d’un bois au Bénin

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 35GROUPEMENTS VÉGÉTAUX SYLVICULTURE

Plantation âgée de neuf ans à Cassia siamea et Tectona grandis.A 9-year-old plantation of Cassia siamea and Tectona grandis.Photo C. J. Ganglo.

La productivité des plantations forestières de la Lama (Bénin), au sein de diversgroupements végétaux, incite à considérer leurs biotopes comme des stationsforestières de par l’homogénéité de la productivité des plantations au regard desgroupements végétaux : celui à Deinbollia pinnata correspond aux plantations les plusproductives, celui à Combretum hispidum à une productivité intermédiaire et legroupement à Campylostemon angolense à une productivité moindre. Des mesuresd’aménagement sont préconisées pour ces diverses stations.

RÉSUMÉ

GROUPEMENTS DE SOUS-BOIS,IDENTIFICATION ETCARACTÉRISATION DES STATIONSFORESTIÈRES : CAS D’UN BOIS AUBÉNIN

Des études phytosociologiques, den-drométriques et écologiques ont étéfaites, en 2002, dans le périmètre dubois de feu de la Lama, au sud duBénin (6° 51’ - 6° 55’ de latitude nordet 2° 04’ - 2° 10’ de longitude est). Autotal, quatre groupements végétauxont été identifiés, avec une richessespécifique moyenne par relevévariant entre 26 et 39 espèces.L’indice de Shannon est comprisentre 1,89 et 2,40, alors que le coef-ficient d’équitabilité de Pielou est de0,39 à 0,49. L’analyse de variancedes indices de productivité des plan-tations forestières au sein des grou-pements végétaux a montré que legroupement à Deinbollia pinnata cor-respond aux plantations forestièresles plus productives avec un indicemoyen de productivité de 12,5 m. Legroupement à Combretum hispidumcorrespond à des plantations fores-tières de niveau intermédiaire de pro-ductivité avec un indice moyen de10,7 m, et le groupement à Campy-lostemon angolense caractérise lesplantations forestières les moins pro-ductives avec un indice moyen de9,4 m. L’homogénéité des conditionsstationnelles et de la productivité ausein des groupements végétau, inciteà considérer leurs biotopes commedes stations forestières.

Mots-clés : groupement végétal,indice de productivité, station fores-tière, Lama, Bénin.

ABSTRACT

UNDERSTOREY PLANT COMMUNITIESIN THE IDENTIFICATION ANDCHARACTERISATION OF FORESTSTATIONS: A CASE STUDY IN BENIN

Phytosociological, dendrometric andecological studies were undertakenin 2002 in the fuelwood plantationsof the Lama forest reserve in south-ern Benin (6°51’-6°55’ latitude northand 2° 04’-2° 10’ longitude east).Four plant communities were identi-fied from these investigations. Aver-age species richness varied from 26to 39 species per plant community;the mean value of the Shannon diver-sity index ranged from 1.89 to 2.40while the Pielou evenness coefficientvaried from 0.39 to 0.49. Based onvariance analysis of the productivityindices within plant communities,three levels of plantation productivitywere identified. The most productiveplantations were those with a Dein-bollia pinnata community, with amean productivity index of 12.5 m;Combretum hispidum communitieswere indicators of a medium level ofproductivity, with a mean productiv-ity index of 10.7 m while the leastproductive plantations were associ-ated with Campylostemon angolensecommunities, with a mean productiv-ity index of 9.4 m. The homogeneityof site conditions and productivitylevels within each plant communitysuggests that their biotopes could beconsidered as forest stations.

Keywords: plant community, produc-tivity index, forest station, Lama,Benin.

RESUMEN

ASOCIACIONES DE SOTOBOSQUE,IDENTIFICACIÓN Y CARACTERIZACIÓN DE LAS ESTACIONES FORESTALES:CASO DE UN BOSQUE EN BENÍN

En 2002, se efectuaron estudios fito-sociológicos, dasométricos y ecológi-cos en el área de extracción de leñade Lama, en el sur de Benín, (6° 51’-6° 55’ latitud N y 2° 04’-2° 10’ longi-tud E). En total, se identificaron cua-tro asociaciones vegetales, con unariqueza específica promedio porinventario que variaba entre 26 y39 especies. El índice de Shannonoscila entre 1,89 y 2,40, mientrasque el coeficiente de equitatividadde Pielou es de 0,39 a 0,49. El análi-sis de varianza de los índices de pro-ductividad de las plantaciones fores-tales en las asociaciones vegetalespuso de manifiesto que la asociaciónde Deinbollia pinnata corresponde alas plantaciones forestales más pro-ductivas, con un índice promedio deproductividad de 12,5 m. La asocia-ción de Combretum hispidum corres-ponde a plantaciones forestales conun nivel intermedio de productivi-dad, con un índice promedio de10,7 m, y la asociación de Campy-lostemon angolense es característicade las plantaciones forestales menosproductivas, con un índice promediode 9,4 m. La homogeneidad de lascondiciones de las estaciones y de laproductividad en las asociacionesvegetales, llevan a considerar susbiotipos como estaciones forestales.

Palabras clave: asociación vegetal,índice de productividad, estaciónforestal, Lama, Benín.

36 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

SILVICULTURE

Jean Cossi Ganglo

PLANT COMMUNITIES

Introduction

Les ressources forestières duBénin sont assez limitées. Selon lesrésultats d’inventaire de la Fao en1980, les forêts denses, les forêtsclaires et les savanes boisées cou-vrent moins de 12 % de la superficiedu pays, soit moins de 1 400 000 ha.Ces formations forestières sont enoutre soumises à une dégradationavancée en raison des feux saison-niers, du surpâturage et des culturesitinérantes sur brûlis.

Pour suppléer à l’insuffisancedes maigres ressources forestièresnaturelles du pays, le gouvernementbéninois a entrepris, vers la fin desannées 1940, de vastes programmesde plantations forestières. À ce jour,environ 20 000 ha de plantationsforestières domaniales et 12 000 hade plantations privées ont été mis enplace.

Au Bénin, cependant, les tra-vaux de recherche devant guider lesinterventions sylvicoles dans lesforêts sont en retard et évoluent sou-vent en dents de scie, sans coordina-tion ni cohésion.

Pour combler quelque peu ceslacunes, nous avons entrepris, à par-tir de 1999, des études phytosociolo-giques appliquées, qui ont pour butd’identifier, de caractériser et de car-tographier les stations forestières.Ces travaux de base nous ont permisd’entreprendre des études fiables etréalistes de la dynamique des forêts,sur la base des potentialités des sta-tions forestières identifiées.

Le présent article a pour but deprésenter les résultats des travauxréalisés dans le périmètre bois de feude la Lama, au Sud-Bénin.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 37SYLVICULTUREGROUPEMENTS VÉGÉTAUX

Aperçu d’un peuplement mélangé à Cassia siamea et Tectona grandis.Overview of a mixed stand with Cassia siamea and Tectona grandis.Photo C. J. Ganglo.

38 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

PLANT COMMUNITIES SILVICULTURE

Figure 1. Plantations forestières du périmètre du bois de feu de la Lama (Sud-Bénin).Forest plantations in the fuelwood perimeter of the Lama forest reserve (southern Benin).

Figure 2. Hauteurs des précipitations mensuelles enregistrées dans le secteur forestier de Toffo, entre 1961 et 2003.Monthly precipitation recorded in the Toffo forest sector from 1961 to 2003.

Groupement végétalà Deinbollia pinnata.Deinbollia pinnata plantcommunity. Photo C. J. Ganglo.

Matér iels et méthodes

Le milieu d’étude est situé ausud du Bénin, dans la dépression dela Lama (figure 1). Les plantationsforestières étudiées sont situéesentre 6° 51’ et 6° 55’ de latitude nordet 2° 04’ et 2° 10’ de longitude est.

La dépression de la Lama estsous l’influence d’un climat sub-équatorial à deux saisons pluvieuseset deux saisons sèches. Les hauteursmensuelles de pluies enregistréesdans le secteur forestier de Toffoentre 1961 et 2003 sont présentéesen figure 2. La hauteur moyenne despluies durant cette période est de1 030 mm. La température moyennejournalière du cadre d’étude est de27,5 °C et l’humidité relative de l’airvarie entre 52 et 95 %.

La Lama repose sur des forma-tions argileuses du paléocène et del’éocène (Slansky, 1962 ; Viennot,1966 ; Volkoff, Willaime, 1976).Les types de sols qu’on y trouve sontdes vertisols.

Dans la partie centrale des plan-tations, on retrouve des vertisolsargileux et calcaires grumosoliquesmodaux ; ce sont des sols noirs ensurface ; en outre, ils se caractérisentpar une faible profondeur du calcaire(moins de 1 m).

À la périphérie sud des planta-tions, on note la présence de verti-sols argileux à recouvrement sableuxnon grumosolique et à caractère ver-tique peu accentué.

La partie nord-ouest du cadred’étude fait place à des vertisols decouleur grise à brune, avec un pédo-climat sec.

La végétation naturelle de laLama est une forêt dense semi-déci-due. Cette forêt est actuellement forte-ment dégradée. Sa composition floris-tique a été étudiée par Paradis etHoungnon (1977) et Akoegninou(1984). D’après ces auteurs, la phy-sionomie de la forêt était marquée parla prédominance des espèces Dialiumguineense Willd., Drypetes floribunda(Mülll. Arg.) Hutsch., Diospyros mespi-

liformis Hotchst. ex-A. DC.,Memecylon afzelii G. Don, Celtis brow-nii Rendle, Mimusops andongensisHiern, Ceiba pentandra (L.) Gaert…

Les plantations forestières étu-diées ont été mises en place dans lepérimètre du projet bois de feu entre1988 et 1996. À partir de 1996, lesplantations se limitent au remplace-ment ou à l’enrichissement des peu-plements exploités. Les espèces plan-tées sont Acacia auriculiformis A.Cunn. ex-Benth, Cassia siamea Lam,Tectona grandis L. f., Gmelina arboreaRoxb, Terminalia superba Engl. etDiels, Khaya senegalensis (Desv.) A.Juss, Ceiba pentandra (L.) Gaert,Eucalyptus camaldulensis Dehnardt,Leucaena leucocephala (Lam) De Wit.

Au cours de l’inventaire phytoso-ciologique du sous-bois des planta-tions, nous avons utilisé la méthodede l’école Zurich-Montpellier (Braun-Blanquet in Gounot, 1969). L’aireminimale utilisée est 250 m2. Surchaque relevé, l’abondance-domi-nance des espèces végétales à fleur aété notée séparément dans troisstrates – strate arborescente (hauteursupérieure à 10 m), strate arbustive(hauteur comprise entre 5 et 10 m) etstrate sous-arbustive (hauteur infé-rieure à 5 m). La position topogra-phique et les types de sols ont étéégalement notés. Des sondages ontété faits à la tarière pédologique jus-qu’à une profondeur de 50 cm pourapprécier la texture tactile des sols.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 39SYLVICULTUREGROUPEMENTS VÉGÉTAUX

Groupement végétal à Chromolaena odorata.Chromolaena odorata plant community. Photos C. J. Ganglo.

Les relevés phytosociologiquesont été soumis à l’analyse factorielledes correspondances (Afc) avec le logi-ciel Statistica. La variable de discrimi-nation utilisée est la présence/absencedes espèces par relevé.

La diversité spécifique a été appré-ciée à travers la richesse spécifique, l’in-dice de Shannon-Wiever (H’) et le coef-ficient d’équitabilité de Pielou (E). H’ = – ΣPi lnPi où Pi = (ni / n) est la fré-quence relative des individus de l’es-pèce i ; ni est le nombre des indivi-dus de l’espèce i et n est le nombretotal des individus du groupement. Le coefficient d’équitabilité de Pieloutraduit le degré de diversité atteintpar rapport au maximum possible. Son expression est la suivante :E = H’ / H’max où H’max = ln (S) où S désigne le nombre d’espèces ; ilreprésente la valeur théorique de ladiversité maximale pouvant être atteintedans chaque groupement lorsquetoutes les espèces sont représentéespar le même nombre d’individus.

Dans les plantations forestièresétudiées, au sein de chaque groupe-ment végétal identifié, les donnéesdendrométriques (diamètre desarbres à 1,3 m de hauteur, hauteurdes arbres moyens et des arbresdominants) ont été mesurées dansdes placettes rectangulaires de3 ares (15 m x 20 m). Ces donnéesont permis de calculer les indices deproductivité des plantations. Le cal-cul des indices de productivité s’estfondé sur les courbes de fertilité éta-blies pour le Cassia siamea de laLama (Ganglo, 2002). Les indices deproductivité de Cassia siamea sontles hauteurs dominantes atteintes àl’âge de 5 ans.

Pour analyser la variabilité desindices de productivité des planta-tions forestières en fonction des phy-tocœnoses, ces indices sont soumisà l’analyse de variance à l’aide dulogiciel Statistica.

Résultats

Diversité flor istique dusous-bois des plantations

Dans le sous-bois des planta-tions étudiées, nous avons identifiéau total 192 espèces appartenant à66 familles et à 167 genres. Les sixfamilles les plus diversifiées sontcelles des Fabaceae, Poaceae,Rubiaceae, Euphorbiaceae, Sapinda-ceae et Asteraceae, avec respective-ment 17, 12, 11, 10, 8 et 7 espèces.Les genres les plus diversifiés sontceux des Albizia (4 espèces),Lonchocarpus, Combretum et Cissuscontenant 3 espèces chacun.

Diversité des groupementsvégétaux identifiés

Au cours de nos explorations deterrain, nous avons identifié quatregroupements végétaux souvent carac-téristiques de conditions écologiquesassez particulières. Les résultats d’ana-lyse factorielle des correspondancessont présentés dans Ganglo (2002) etne sont pas repris ici par manque deplace. Les caractéristiques structurellesdes groupements végétaux identifiéssont présentées dans le tableau I. Lesphysionomies des groupements végé-taux apparaissent sur les premièresphotos et la carte des groupementsvégétaux est donnée en figure 3.

Valeurs indicatr icesécologiques des

groupements végétaux

Les valeurs indicatrices écolo-giques des groupements identifiéssont résumées dans le tableau II,d’où il ressort que, en dehors dugroupement pionnier à Chromolaenaodorata (L.) R. King et H. Robinson quin’a pas de valeur indicatrice écolo-gique fiable vis-à-vis des biotopesoccupés, les autres groupements desous-bois présentent des valeursindicatrices assez fiables vis-à-vis desconditions stationnelles ; ils sont dece fait assez utiles en matière d’amé-nagement et de gestion des forêts.

40 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

PLANT COMMUNITIES SILVICULTURE

Groupement végétal à Combretum hispidum.Combretum hispidum plant community. Photo C. J. Ganglo.

Tableau I. Caractéristiques structurelles et indice de productivité des groupements végétaux de sous-bois du périmètre bois de feu de la Lama.

Groupements Combinaison spécifique Nombre Nombre moyen Valeur moyenne Valeur moyenne végétaux de sous-bois caractéristique* total d’espèces de l’indice du coefficient

d’espèces par relevé de Shannon d’équitabilité de Pielou

Groupement végétal Chromolaena odorata (100 ; 68) 102 31 b 2,20 a 0,45 aà Chromolaena odorata

Groupement végétal Combretum hispidum (100 ; 16) 85 26 b 1,82 a 0,43 aà Combretum hispidum Reissantia indica (70 ; 6)et Reissantia indica

Groupement végétal Deinbollia pinnata (80 ; 2) 119 40 a 2,40 a 0,49 aà Deinbollia pinnata Reissantia indica (80 ; 2)et Reissantia indica

Groupement végétal à Campylostemon angolense (90 ; 10) 88 31 b 1,89 a 0,38 aCampylostemon angolense Reissantia indica (80 ; 14)et Reissantia indica

Dans une même colonne, les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de probabilité de 5 %.* Les noms des espèces sont suivis de deux chiffres : le premier désigne la fréquence de l’espèce dans le groupement et le second représente son recouvrement moyen.

Figure 3. Cartographie des groupements végétaux de sous-bois du bois de feu de la Lama. Gv : groupement végétal.Map of plant communities making up the understorey in fuelwood forests in the Lama area. Gv: plant community.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 41SYLVICULTUREGROUPEMENTS VÉGÉTAUX

42 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

PLANT COMMUNITIES SILVICULTURE

Tableau II. Valeurs indicatrices écologiques des groupements végétaux identifiés dans le périmètre bois de feu de la Lama.

Groupements végétaux Positions topographiques occupées Types de sols colonisés Valeurs indicatrices écologiques

Groupement végétal Indifféremment en sommet Indifféremment sur vertisols à L’ensoleillement direct favorise son à Chromolaena odorata de pente, sur versant et en bas recouvrement sableux, sur vertisols développement ; pas de valeur

de pente ; pente moyenne (4 %). noirs et sur vertisols gris à bruns. indicatrice fiable vis-à-vis des solset des positions topographiques.

Groupement végétal Pente nulle ou quasi nulle Exclusivement sur vertisols noirs Vertisols noirs mal drainés.à Combretum hispidum (0 à 2 %). mal drainés.et Reissantia indica

Groupement végétal Pente faible à modérée Vertisols à recouvrement sableux. Vertisols à recouvrement sableux.à Deinbollia pinnata (6 % en moyenne). et Reissantia indica

Groupement végétal à Pente faible (1 à 2 %). Vertisols gris à bruns Vertisols gris à brunsCampylostemon angolense à pédoclimat sec. assez secs.et Reissantia indica

Tableau III. Résultats d’analyse de variance des niveaux de productivité des plantations forestièresen fonction des phytocœnoses non pionnières.

Degré de liberté (effet) Carré moyen (effet) Degré de liberté (erreur) Carré moyen (erreur) F Niveau p

2 10,602 13 1,842 5,753 0,016

Tableau IV. Variation des indices de productivité (en m) au sein des phytocœnoses.

Numéro d’ordre des Phytocœnose non pionnière Phytocœnose non pionnière Phytocœnose non pionnière placettes de mesure des à Deinbollia pinnata à Combretum hispidum à Campylostemon angolenseniveaux de productivité

1 11,7 7,9 7,6

2 12,8 9,8 8,6

3 13 10,6 8,9

4 - 11,3 8,9

5 - 11,8 9,9

6 - 12,5 10,1

7 - - 11,5

Moyenne (m) 12,5 a 10,7 b 9,4 b

Écart-type (m) 0,7 1,6 1,3

Coefficient de variation (%) 5,6 14,9 13,8

Les valeurs moyennes suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de probabilité de 5 %.

Valeurs indicatr icessylvicoles des

groupements végétaux

Nous avons soumis les indices deproductivité des plantations forestièresinventoriées au sein des groupementsvégétaux à l’analyse de variance(tableaux III et IV). Le groupement végé-tal à Chromolaena odorata a été exclude l’analyse de variance en raisond’une trop grande variabilité des condi-tions stationnelles en son sein (type desol, position topographique, pente…).Les résultats d’analyse de variance ontmontré qu’au seuil de probabilité de5 % il existe une différence significa-tive de niveau de productivité entre lesplantations forestières des groupe-ments végétaux (tableau III). Le grou-pement végétal à Deinbollia pinnataest indicateur des plantations fores-tières les plus productives, son indicemoyen de productivité est de 12,5 m ;le groupement végétal à Combretumhispidum correspond à des plantationsde niveau intermédiaire de producti-vité, son indice moyen de productivitéest de 10,7 m. Enfin, le groupementvégétal à Campylostemon angolense

peut être associé aux plantations fores-tières les moins productives de notrecadre d’étude ; son indice moyen deproductivité est de 9,4 m.

Stations forestières identifiéesdans les plantations

Des analyses précédentes, nousretenons la synthèse suivante :▪ Les phytocœnoses non pionnières,caractéristiques du sous-bois desplantations, sont indicatrices deconditions écologiques bien don-nées ; en effet, nous avons pu consta-ter que chaque phytocœnose nonpionnière présente une homogénéitéremarquable vis-à-vis de ses condi-tions stationnelles (tableau II).▪ Au vu des faibles valeurs des écarts-types et des coefficients de variationdes niveaux de productivité des plan-tations forestières au sein de chaquephytocœnose non pionnière (tableauxIII et IV), il ressort également que laproductivité des plantations fores-tières est assez homogène au sein dechaque phytocœnose non pionnière.▪ Des conditions précédentes, nousdéduisons que le biotope de chaque

phytocœnose non pionnière de sous-bois représente une station forestière,c’est-à-dire une étendue de forêthomogène dans ses conditions écolo-giques et son peuplement, danslaquelle le forestier peut pratiquer lamême sylviculture et espérer unemême production (Maître, 1983 ;Delpech et al., 1985 ; Rondeux, 1993).

Les stations forestières identi-fiées dans les plantations de bois defeu par le biais des phytocœnosesdécrites sont représentées en figure 4.Nous avons distingué trois stationsforestières :▪ La station 1 est la plus productive ;son indice moyen de productivité estde 12,5 m ; elle est indiquée par legroupement végétal à Deinbollia pin-nata (Poir.) Schum. et Thonn.▪ La station 2 est une station de pro-ductivité moyenne ; son indice moyende productivité est de 10,7 m ; ellecorrespond au groupement végétal àCombretum hispidum Laws.▪ La station 3 est la station la moinsproductive, avec un indice moyen deproductivité de 9,4 m ; elle est asso-ciée au groupement végétal à Campy-lostemon angolense Oliv.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 43SYLVICULTUREGROUPEMENTS VÉGÉTAUX

Figure 4. Carte de la répartition des stations forestières du bois de feu de la Lama-sud.Map of forest stations used for fuelwood in the southern Lama reserve.

Discussion

Diversité spécifique descommunautés végétalesdes plantations étudiées

Dans les groupements végétauxinventoriés au sein du périmètre boisde feu de la Lama, le nombre totald’espèces varie entre 85 et 119,contre 84 à 108 dans les plantationsforestières du Sud-Bénin (Ganglo,1999). On ne note pas, de ce fait, unedifférence très sensible entre larichesse spécifique des groupementsvégétaux de la Lama et celle desgroupements végétaux de la terre debarre (Sud-Bénin). Cette constatationest aussi valable lorsqu’on prend encompte le nombre moyen d’espècespar relevé. En effet, dans le cadred’étude, le nombre moyen d’espècespar relevé varie de 26 (groupementvégétal à Combretum hispidum) à 39(groupement végétal à Deinbolliapinnata) (tableau I), contre 27 à 38dans les plantations forestières duSud-Bénin sur terre de barre.

Du point de vue de la distributiond’abondance spécifique, il n’y a égale-ment pas de différence lorsqu’on com-pare les groupements végétaux de laLama et ceux de la terre de barre (Sud-Bénin). En effet, l’indice de Shannon

varie entre 1,82 et 2,40 dans les plan-tations étudiées, contre 1,61 à 2,32dans les plantations sur terre de barredu Sud-Bénin, alors que le coefficientd’équitabilité de Pielou fluctue entre0,39 et 0,49, contre 0,48 à 0,61 sur lesmêmes sites.

Les groupements végétaux étu-diés sont cependant plus diversifiésque ceux des plantations forestièresdu Centre-Bénin (Agrimey, Dan,Atchégbé, Toui et Kilibo) où la richessespécifique varie de 49 à 54 espèces,avec une moyenne de 12 à 20 espècespar relevé (Ganglo, 1999, 2001). Lesvaleurs des indices de diversité dansces groupements du Centre-Béninsont de 0,94 à 2,04 pour l’indice deShannon-Wiever et de 0,46 à 0,54pour le coefficient d’équitabilité dePielou. Les faibles valeurs de la diver-sité spécifique enregistrées dans lesplantations du Centre-Bénin sontnotamment dues aux feux saisonniersqui ravagent ces plantations, affectantla diversité spécifique.

La diversité spécifique des plan-tations forestières étudiées dans laLama est en général plus faible quecelle des forêts denses. En effet, dansla forêt de Pobè (sud-est du Bénin),étudiée par Sokpon (1995), l’indicede diversité de Shannon-Wiever varieentre 2,20 et 3,70 et le coefficient

d’équitabilité de Pielou des groupe-ments végétaux est compris entre 0,5et 0,85. Dans la forêt des Monts-Kouffé (nord-ouest du Bénin), étudiéepar Hunhyet (2000), l’indice de diver-sité de Shannon varie entre 2,9 et4,23 et le coefficient d’équitabilité dePielou est compris entre 0,76 et 0,82.Dans la forêt de l’Ouémé-Boukou(centre-nord du Bénin), l’indice dediversité de Shannon varie entre 2,9et 4,59 et le coefficient d’équitabilitéde Pielou oscille entre 0,68 et 0,80(Hessou, 2002).

Intérêt des communautésvégétales dans

l’aménagement des forêts

Les travaux de phytosociologieappliqués à l’aménagement desforêts ont révélé l’intérêt des commu-nautés végétales dans la gestion deces dernières. Ces études ont permisde montrer que les groupementsvégétaux non pionniers se dévelop-pent dans des conditions station-nelles assez homogènes tant dupoint de vue des facteurs écolo-giques que de celui des niveaux deproductivité des forêts (Dagnélie,1956, 1957 ; Ganglo, 1999, 2002,2004 ; Yessoufou, 2002 ; Aoudji,2003 ; Noumon, 2003). Les résultats

44 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

PLANT COMMUNITIES SILVICULTURE

Groupement végétal à Deinbollia pinnata.Deinbollia pinnata plant community. Photos C. J. Ganglo.

des travaux présentés dans cetarticle corroborent ces analyses etnous permettent d’affirmer avecOzenda (1982) que la phytosociolo-gie est un véritable moyen d’aména-gement des forêts. Au total, trois sta-tions forestières sont identifiéesdans la zone d’étude.

La station la plus productiveindiquée par le groupement végétal àDeinbollia pinnata paraît propice àdes plantations de bois d’œuvre dequalité à partir d’espèces commeTectona grandis, Gmelina arborea etd’autres espèces spontanées pré-sentes sur la station comme Afzeliaafricana Sm., Pterocarpus erinaceusPoir., Albizia spp., Antiaris toxicaria(Rumph. ex-Pers) Lesch, Miliciaexcelsa (Welw.) C. C. Berg., Sterculiatragacantha Lindl.

La station de niveau intermé-diaire de productivité indiqué par legroupement végétal à Combretumhispidum pourrait également conve-nir à des plantations de bois d’œuvre,sous réserve de remédier au vertisolmal drainé par des travaux d’amélio-ration des conditions stationnelles,tels que le labour et le billonnage. Lesespèces autochtones telles queAfzelia africana, Pterocarpus erina-ceus, Albizia spp., Antiaris toxicaria,Milicia excelsa, Sterculia tragacanthadoivent être privilégiées pour dimi-nuer les frais de gestion et garantirune bonne adaptabilité.

Dans la station à Campyloste-mon angolense, le niveau de produc-tivité est assez faible et il s’agit d’unmilieu plutôt sec. La production debois d’œuvre de qualité n’est pasenvisageable ; des travaux de labourdoivent être entrepris pour améliorerla porosité du sol et faciliter l’explo-ration du système racinaire desarbres. La production de bois de ser-vice et de bois de feu à partir d’es-pèces à croissance rapide commeAcacia auriculiformis, Cassia siamea,Albizia spp… est envisageable si destravaux de labour peuvent être réali-sés pour améliorer la porosité du solet faciliter l’exploration du systèmeracinaire des arbres.

Conclusion

Les études phytosociologiques,dendrométriques et écologiquesmenées dans les plantations fores-tières de la Lama ont encore une foispermis de souligner l’intérêt de laphytosociologie en matière d’aména-gement des forêts. Au total, quatregroupements végétaux ont été identi-fiés dans les plantations étudiées.Les études de productivité des plan-tations forestières en fonction desgroupements végétaux ont permisd’identifier et de cartographier troisstations forestières pour lesquellesdes mesures d’aménagement ont étépréconisées.

RemerciementsNous présentons nos sincères

remerciements à l’Institut nationaldes recherches agricoles du Bénin(Inrab) et au Projet d’appui à la ges-tion des recherches agricoles natio-nales (Agran) pour avoir financé lestravaux. Nous tenons à remercierégalement Monsieur Henri-FélixMaître (Cirad-forêt) pour avoir lunotre manuscrit et fait des critiquesconstructives.

Piste forestière dans lesplantations de la Lama. A forest road in the Lamaplantations. Photo C. J. Ganglo.

Peuplement mélangé à Cassiasiamea et Gmelina arborea.Mixed stand with Cassia siameaand Gmelina arborea.Photo C. J. Ganglo.

Groupement végétal à Combretumhispidum.Combretum hispidum plantcommunity. Photo C. J. Ganglo.

En arrière-plan, groupementvégétal à Campylostemonangolense.Background: Campylostemonangolense plant community. Photo C. J. Ganglo.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 ) 45SYLVICULTUREGROUPEMENTS VÉGÉTAUX

Référencesbibliographiques

AKOEGNINOU A., 1984. Contributionà l’étude botanique des îlots deforêts denses humides semi-déci-dues en République Populaire duBénin. Thèse de 3e cycle, universitéde Bordeaux III, France, 250 p.

AOUDJI A. K. N., 2003. Phytosociolo-gie appliquée à l’aménagement desforêts : cas du périmètre forestier dePahou (Département de l’Atlantique,sud-Bénin). Thèse d’ingénieur agro-nome, faculté des sciences agrono-miques, université d’Abomey-Calavi,Bénin, 210 p.

DAGNÉLIE P., 1956. Recherches sur laproductivité des hêtraies d’Ardenneen relation avec les types phytosocio-logiques et les facteurs écologiques.Bull. Inst. Agron. et Stat. Rech. Gem-bloux, 24 : 249-284 ; 369-410.

DAGNÉLIE P., 1957. Recherches sur laproductivité des hêtraies d’Ardenneen relation avec les types phytosocio-logiques et les facteurs écologiques.Bull. Inst. Agron. et Stat. Rech. Gem-bloux, 25 : 44-94.

DELPECH R., DUME G., GALMICHE P.,TIMBAL J., 1985. Typologie des sta-tions forestières. Vocabulaire. Minis-tère de l’Agriculture (direction desforêts), Institut pour le développe-ment forestier, 243 p.

GANGLO J. C., 1999. Phytosociologiede la végétation naturelle de sous-bois, écologie et productivité desplantations de teck (Tectona grandisL. f.) du sud et du centre Bénin. Thèsede doctorat, Université libre deBruxelles, section interfacultaired’agronomie, laboratoire de bota-nique, systématique et de phytoso-ciologie, Belgique, 391 p.

GANGLO J. C., 2001. Descriptiond’une association nouvelle dans lesous-bois naturel des teckeraies duCentre Nord Bénin : l’Opilio amenta-cea – Stereospermetum kunthiani.Journal de la Société Botanique deFrance, 16 : 71-81.

GANGLO J. C., 2002. Contribution à lagestion durable des plantations debois de feu à Cassia siamea et Acaciaauriculiformis dans la forêt classée dela Lama : groupements végétaux desous-bois, facteurs écologiques, sta-tions forestières et productivité desplantations. Rapport de travail. Facultédes sciences agronomiques, univer-sité d’Abomey-Calavi, Bénin, 80 p.

GANGLO J. C., 2004. Phytosociologieappliquée à l’aménagement desforêts : cas du périmètre forestier deToffo (sud-Bénin, Département de l’At-lantique). Rapport de travail. Facultédes sciences agronomiques, univer-sité d’Abomey-Calavi, Bénin, 241 p.

GOUNOT M., 1969. Méthodesd’étude quantitative de la végéta-tion. Paris, France, Masson, 314 p.

HESSOU C., 2002. Contribution àl’aménagement de la forêt classée del’Ouémé-Boukou : structure, dyna-mique des différentes formations etpériodicité de coupe. Thèse présentéedans le cadre du diplôme d’étudessupérieures spécialisées, faculté dessciences agronomiques, universitéd’Abomey-Calavi, Bénin, 157 p.

HUNHYET O. P. K., 2000. Contributionà l’aménagement participatif de laforêt classée des Monts-Kouffé :structure et dynamique des princi-paux groupements végétaux et pério-dicité de coupe. Thèse d’ingénieuragronome, faculté des sciences agro-nomiques, université d’Abomey-Calavi, Bénin, 131 p.

MAÎTRE H. F., 1983. Table de produc-tion provisoire du Teck (Tectona gran-dis) en Côte-d’Ivoire. Nogent-sur-Marne, France, Ctft, 71 p.

NOUMON J. C., 2003. Phytosociologieappliquée à l’aménagement desforêts : cas du périmètre forestier deKoto (Département du Zou, Lama,centre-Bénin). Thèse d’ingénieuragronome, faculté des sciences agro-nomiques, université d’Abomey-Calavi, Bénin, 209 p.

OZENDA P., 1982. Les végétaux dansla biosphère. Paris, France, Doin édi-teurs, 432 p.

PARADIS G., HOUNGNON P., 1977. Lavégétation de l’aire classée de laLama dans la mosaïque forêt-savanedu sud-Bénin. Bull. Mus. Nat. Hist.Nat. (Paris), 3e série, Botanique, 34 :169-198.

PIELOU E. C., 1966. Species diversityand pattern diversity in study of eco-logical succession. J. Theor. Biol., 10 :370-383.

RONDEUX J., 1993. La mesure desarbres et des peuplements forestiers.Les presses agronomiques de Gem-bloux, Belgique, 521 p.

SLANSKY M., 1962. Contribution àl’étude géologique du bassin sédi-mentaire côtier du Dahomey et duTogo. Mémoire du Bureau derecherches géologiques et minières,n° 11, 270 p.

SOKPON N., 1995. Recherches écolo-giques sur la forêt dense semi-déci-due de Pobè au sud-est du Bénin.Groupements végétaux, structure,régénération naturelle et chute delitière. Thèse de doctorat, Universitélibre de Bruxelles, section interfacul-taire d’agronomie, laboratoire debotanique, systématique et de phyto-sociologie, Belgique, 350 p.

VIENNOT M., 1966. Étude des sols dela dépression de la Lama et de sesbordures. Toffo, Sèhouè, Agrimé.Paris, France, Orstom, 71 p.

VOLKOFF B., WILLAIME P., 1976.Notice explicative n° 66. Cartepédologique de reconnaissance de laRépublique populaire du Bénin à1/200 000. Feuille de Porto-Novo (1).Paris, France, Orstom, 39 p.

YESSOUFOU W. A., 2002. Phytosocio-logie de la végétation spontanée, fac-teurs écologiques et caractéristiquessylvicoles des plantations forestièresde Massi : principales implicationspour une gestion durable des res-sources forestières. Thèse d’ingé-nieur agronome, faculté des sciencesagronomiques, université d’Abomey-Calavi, Bénin, 114 p.

46 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 5 , N ° 2 8 5 ( 3 )

PLANT COMMUNITIES SILVICULTURE