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30" Année. — N° 12.010. Annonciation. CENTIMES Mercredi 25 Mars 1914. TÉLÉPHONE Bédutlm : 6 3 5 ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE ET MONDAIN DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE ABONNEMENTS Cannes, Alpes-Maritimes et Basses-Alpes. F». Antres Départements Etranger et Union Postale SIX MOIS 15 18 25 UN AN 22 24 4O L«* Abonnement* nt da 1er «t 18 de elinqvie moli Fortuné ROBAUDY, Fondateur Rédacteur en Chef : Jean HESS ADMINISTRATION ET RÉDACTION : R ue Hoche, 24, CANNES Ln muiuicrtt» non Intfréi « nnt pu rendu.. Lei i t t t n non affruchln wnt Miutu ANNONCES la Njnc Annonces (7 col. 4" page) .. O f. 2 5 Annonces légales (9 col.4" p.) O 1 2 5 Annonces légales (3 e page).. O f. 6O Avis de Décès, de 1» ligne Annonces (3» page) Of. BO Chronique locale ..11 Echos 2 1 > [esse et de Remerciements 11 Quotidien dr* «soir tiorxrrtarxt les» derixièi-e» (SERVICE HAVAS) a5 Mars. 1 ; PARIS. Le Petit Parisien, confron- tant la déposition de Mme Caillaux d'hier, avec le récit fait par le Figaro, des cir- constances ayant accompagné le drame, relève plusieurs contradictions. D'auprès le Figaro le nom de Mme Cail- laux n'aiirait pas été prononcé par M. Cal- mette qui aurait dit simplement : « Fai- tes entrer cette daine » et non : « Faites entrer Mme Caillaux ». D'autre part, il ne serait pas exact qu'u- ne demi-obscurité régnât dans le bureau de M. Calmette qui n'aurait pas allumé une seule lampe électrique, mais les deux lampes existant sur son bureau et la pièce aurait été entièrement éclairée. D'après La Lanterne et le Gil Bios, un des commissaires, M. Long, ayant exa- miné soigneusement le document Fabre, aurait découvert qu« deux encres auraient été employées à sa rédaction. Certains dé- putés auraient déjà parlé de truquage. Mais, dit le Gi! Blas, il convient de ré- server son opinion jusqu'à la fin de la séance d'aujourd'hui. La Lanterne précise que la date aurait été mise après coup. h'Action Française se demande si le mystérieux X... ne serait pas !e banquier Le Cacheux, ami de Rochette et de M 8 Bernard. Ce journal estime qu'il serait utile que la Commission entendit ee per- sonnage. La Petite République maintient, malgré les démentis officiels, que plu- sieurs collaborateurs de M. Doumergue envisageraient l'opportunité d'une crise ministérielle qui seule permettrait d'évi- ter un désastre devant le corrjs électoral et faciliterait l'atténuation des querelles dont souffre le parti républicain. Selon ce journal, on parle beaucoup, dans les couloirs de ia Chambre, du re- trait volontaire du Cabinet Doumergue et de la constitution immédiate d'un minis- tère exclusivement composé de sénateurs. On citait MM. Jean Dupuy, Rîbot, Cle- menceau, Girard, Baudin, Aimond, Fau- ire, Peyronnel, Jeanneney, Jean Morel, Amie, Boudenoot et Strauss comme pou- vant entrer dans ce ministère. Ce serait, d'ailleurs, un ministère provisoire destiné à dénoncer la situation anormale actuelle. On mande de Berlin à l'Echo de Pa- ris : « On dément :1e rappel de M. de Shoen, ambassadeur d'Allemagne à Paris, et son remplacement par M. de Jagow. » LONDRES. — On mande de Juarez que suivant un télégramme du colonel Grosi- no, attaché à l'état-major du général Bo- nairdon, les rebelles ont capturé deux quartiers de Torréon, Le combat enotinue dans les rues de la ville, Une dépêche de Belfast annonce que des bagarres entre protestants, et catholi- ques se sont produites hier soir. Des pier- res et autres objets ont été Jancés et deux coups de revolver ont été entendus. La police, arrivée sur les lieux, a dispersé les •manifestants. Plusieurs (personnes ont été blessées, et plusieurs arrestations ont été opérées. Le Daily News commentant la ques- tion de l'Uteter, déclare que la nation de- mande et a le droit de demander qu'on lui explique le rôle joué par le Roi dans l'af- faire de l'Ulster pendant ces derniers jours. La nation désire que le Gouvernement explique ïe va-et-vient continuel entre le palais de Bukmgham et le ministère dela Guerre d-e Lord Roberts, qui est surtout responsable au sujet du complot militai- re. Elle délire aussi vivement savoir le rôle joué par l'archevêque de Cantorbery dans l'affaire. Le général Gough aurait obtenu du général French une promesse écrite qu'il n'ordonnerait pas aux officiers de porter les armes contre l'Ulster. Selon les journaux, le colonel Seely, ministre de la Guerre, aurait offert sa dé- mission qui aurait été refusée. On parlerait également de la démission do Sir Edward Grey. Gillette, raconté par lui-même Donc, en 1910, Gillette s'imposa par la violence, l'outrage et la calomnie. Par une de ces pirouettes incroyables comme il est permis d'en voir seule- ment en politique, il s'afficha, sans plus d'explications en compagnie des Arluc, des Dufrène, des Gazagnaire et autres Forest ejusdem farinoe. Le spectacle donné par cette bande de politiciens de bas étage, réconcilés dans une haine commune et <Te communs appétits n'é- tait pas sans étonner les gens les plus sceptiques.Comment ces ennemis d'hier qui s'étaient fait une guerre au couteau, qui avaient essayé de se déshonorer mutuellement, qui s'étaient dit des choses irréparables, qui s'étaient mé- prisés, salis réciproquement, osaient- ils braver le passé et s'embrasser sur la bouche ? Pratiquaient-ils l'évangéli- que oubli des injures prêché par le Christ, ou bien entendaient-ils par ce mariage de raison, confirmer d'une ma- nière éclatante tous les reproches qu'ils s'étaient adressés ? Etait-ce Arluc qui se jetait aux genoux de Gillette, ou bien était-ce Gillette qui se raccrochait aux basques d'Arluc ? Cruelle énigme. Nous croyons plutôt que tout ces tra- fiquants de la politique étaient, depuis toujours, fait» pour s'entendre. Sans idéal, sans amour-propre, sans dignité.les uns et les autres éprouvaient le besoin de mettre en commun leur amoralité. De très vieilles rancunes s'alliaient à d'inavouables espoirs. Par une de ces coïncidences curieuses, Gil- lette avait été la tare du parti Rouvier comme Arluc avait été l'épouvantail du parti Gazagnaire. Tous les deux, ils avaient joué en même temps, bien que sur des tréteaux divers le même rôle odieux de discorde. Ils avaient lutté l'un contre l'autre avec les mêmes ar- mes, par les mêmes moyens, dans le même esprit. Il était fatal qu'ils finis- sent par se joindre. 1910 a vu ce phénomène attendu. On pourrait écrire tout un volume sur les fléchissements -d'âme de ces deux hommes cordialement détestés. Leurs jongleries prêteraient à d'instructifs dé- veloppements. Les contradictions de leur vie préciseraient leur mentalité d'affairistes impudiques et de brouil- lons haineux. Bornons-nous à constater les résul- tats de leur alliance cynique. Quel bénéfice le pays a-t-il retiré de leur ascension au pouvoir ? Hélas ! Gillette a menti à toutes ses promes- ses. Il a failli à tous ses engagements. Après s'être posé £n professeur de ver- tu il a trébuché sur le chantage des Moi- nes de Lérins. Démagogue de carrefour il n'a su démontrer son respect de la République qu'en insultant une femme du haut de la tribune de la Chambre. Et son radicalisme a consisté à se ser- vir de son mandat, non pour défendre ses idées ou les intérêts de sa circons- cription, mais uniquement pour se ven- ger de ses adversaires, pour imbuohar- der les fonctionnaires hostiles à sa po- litique, pour satisfaire les basses ja- lousies de son entourage faisandé. Dans le plan local, Gillette est le sy- nonyme de la concussion des Pompes Funèbres et du vol du Comité des Fê- tes, pour ne signaler que ces deux points culminants de la politique Gaza- gnairistes. Chantage, vol et concussion telle est la formule brève par laquelle peut se résumer son règne. On pourrait en fai- re un triptyque éminemment suggestif destiné à illustrer une étude sur les moeurs radicales. Mais le moins qu'on puisse dire est que vraiment Gillette était mal venu en 1910 à se poser en champion de toutes les vertus civiques. Nous comprenons aujourd'hui son in- dignation d'antan. Il ne se lamentait pas sur le passé. Il prévoyait l'avenir. Comme il se «onnaissait bien, comme il savait de quoi ses amis étaient capa- bles il n'hésitait pas, par un phénomè- ne curieux d'auto-suggestion, à s'indi- gner de son oeuvre. Jamais astrologue n'a fait des prédictions aussi sûres. Il est plus fort que la cartomancienne de Nancy. Il stigmatisa les voleurs avant que le vol fut accompli ; il cloua au pi- lori les concussionnaires avant la lettre. Vraiment fl savait bien de quel limon ses amis et lui étaient pétris ; car il est aujourd'hui démontré que tous les griefs qu'il nous faisait à l'époque avec une désinvolture odieuse, c'est lui, c'est son parti qui les méritent haut la main. Pour parler comme le poète, T'aou Gar- ai prêtait vilainement ses qualités aux autres. Car toute la campagne de Gillette en 1910 se retourne contre lui en 1914. Les accusations qu'il lançait alors s'appliquent à sa législature. Tout ce qu'il a écrit lui retombe sur la tête. Il est son propre accusateur. Et pour le disqualifier à jamais il nous suffit de lui coller sur le front les épithètes dont il nous gratifia. L'expérience a démon- tré qu'elles lui vont comme un gant. VERAX. JELIS J'AI VU ON DIT CARNET MONDAIN. Pour l'Orphelinat du Sacré-Coeur C'est une des iplus belles oeuvres de Can- nes, Donner une famille à l'enfant qui n'a 'plus de parents, c'est une touchante assistance. C'est une des manifestations les plus délicates et les plus tendres de la solidarité chrétienne qui réunit ici bas le riche et le pauvre. C'est ce qu'a bien com- pris Madame André Capron lorsqu'elle s'est dévouée généreusement à l'oeuvre de l'Orphelinat du Sacré-Coeur. Les matinées de charité qu'elle organise chaque saison au bénéfice de cette oeuvre au Cercle Nautique, ont lieu aujourd'hui et demain. Au programme : Première partie. •— Tableaux vivants d'après les dessins et les indications de M. Ferdinand Bac, •l'écrivain bien connu. Deuxième partie. — « La Belle au bois dormant », conte en trois tableaux, d'a- près Perrault, par M. C A. Bourdery,mu- sique de scène de M. Lucien de Flagny. Au second tableau, grand divertissement réglé par M. Natta, l'habile maître de bal- let du Casino Municipal. Une foule aussi nombreuse qu'élégante assistait à la matinée d'aujourd'hui dont le succès fut très grand. Il en sera de même demain. La représentation commencera à deux heures et demie. Un guide espérantiste pour Cannes M. Cresp nous apporte le guide pour Cannes qu'il vient de publier en espéran- to. C'est une concision merveilleuse, a petits feuillets. Cependant il y a'Ià tous les renseignements pratiques nécessaires. Voilà i.ioo.ooo espérantistes de tous pays renseignés exactement sur notre belle ville, La crise du français. Langue et moeurs nous avons dit sou- vent que cela se tient. Je lis dans le Matin : « M. Caillaux dit à sa femme, en par- lant de M. Calmette, afin de la rassurer : « Puisque c'est comme cela, je lui casserai la g... » Langue d'apaches veut moeurs di4o. Et ce fut le crime. HOTEL IMPERIAL, MENTON RESTAURANT J. AIJSTTI. de Vichy.— ULLRICB, Dr. 3 MONTE-CARLO Demain, Jeudi 26 Mars : A 2 heures \ : ig" Concert Classique, sous la direction de M. Léon Jehin, avec le concours de Mlle J. Thévenet, harpiste. Freyschutz, Weber ; « Aus der Neuen Velt », Dvorack ; Faust, Wagner ; Troi3 danses anciennes (Mlle Thévenel), Geor- ges Sporck ; Orient et Occident, Saint- Saëns. A 8 heures £, au Théâtre : Les Barba- res, de M. Saint-Saëns. Mmes Kousnet- zoff, Bailac. MM. Rousselière, Maguenat, Feiner, Marvini, Claucure. * • Opéra de Monte-Carlo BEATRICE, légende lyrique en k actes, poème de MM. de Fiers et de Caillavet, d'après Charles Nodier, musique de M. André Messager^ , Béatrice a remporté un succès triom- phal. C'est une oeuvre de charme et d'é- motion .profondément poétique, délicieu- sement musicale. C'est la légende de Soeur Béatrice, fidè- le servante de la Vierge Marie. Une bohé- mienne lui prédit une destinée d'amour. Un libertin la fait enlever par des sbires. La Vierge Marie, aussitôt l'enlèvement commis, descend de son autel et prend au couvent la place de Soeur Béatrice pour qu'aucune religieuse ne puisse ni maudi- re, ni soupçonner la fugitive. Béatrice, ensuite, abandonnée par son amant, et après être tombée au ruisseau, se repent, revient au cloître, elle s'aperçoit que son absence n'a jamais été remarquée : la Vierge reprend sa place sur l'autel ; Béa- Irice, pardonnéc, reprend son rang- panmi les religieuses. Résumer si brièvement le poème exquis de MM. de Fiers et de Caillavet serait le trahir, si je n'ajoutais que c'est un conte adorable, traité avec une habileté prodi- gieuse, et développé par de vrais poètes. La musique de M. André Messager est infiniment captivante, abondamment mé- lodique, d'une haute distinction, d'une ra- re puissance d'expression, du cBarme le plus pénétrant, et qui prouve, une fois de plus, la maîtrise de cet éminent musicien qui fait le plus grand honneur « l'école française.tout en ^'affranchissant de toutes les petites écoles éphémères qui ne sont que des petites chapelles dont la seule di- vinité n'est que l'idole de l'arrivisme. Il faut associer à ce magnifique succès les admirables interprètes de l'oeuvre : Mlle Vally, une Béatrice très émouvante, .cantatrice et comédienne du plus beau talent ; Mme Royer, dont le bel organe de contralto fait merveille ; Mlle Rainal-Mon- ti, hiératique et tendre dans le rô!e de la Vierge ; Mlle Carton, une bohémienne im- pressionnante ; Mlle Alex, une jeune can- tatrice d'avenir, dont on a remarqué la belle voix et l'autorité clans le rô-ie de la Supérieure. M. Rousselière est un jeune amoureux d'une ardeur superbe. En des rôles de se- cond plan il faut citer : MM. Bourbon, Marvini, André Gilly, Clauzure, Charles Delmas, Mlles Malraison, Eckma. L'orchestre, sous la direction de M. Léon Jehin, nuança à ravir l'adorable et émouvante musique de M. André Messa- ger. Les décors de M. Visconli ont été juste- ment applaudis. J. DARTHENAY. MONTE-CARLO RESTAURANT HOTEL METROPOLE Tous les jours : Thé-Tango HOTEL DES PINS Lawn-Tennis Ascenseur Téléphone Grand jardin Servioe apAoial pour la gare. A proximité de l'Eclise Rtuse. 8411 Nos amis tes Chiens Ce sont nos amis, nos grands amis, nos bons amis. Monte-Carlo vient de leur consacrer une belle semaine. Le concours organisé par notre excel- lent confrère M. Coquelle, de la Biviera Illustrée, eut le plus franc et le plus légi- time succès. C'est d'un heureux augure pour notre Exposition canine qui s'ouvrira demain au Square Brougfham. Les Partisans de l'Impôt sur le Revenu CONTRE LES RÉFORMES ET LE DÉGRÈVEMENT DE LA TERRE La campagne électorale va bientôt s'ou- vrir. Or, on commence à dire ici et là que si l'agriculture n'a pas encore reçu le dégrèvement qu'on lui avait promis, si la réforme des patentes n'a pas été accom- plie, c'est .a faute de ceux qui repoussent les projets d'impôt sur le revenu, des ri- ches qui se refuseraient de payer leur part des charges qu'une gestion inconsidérée fait peser aujourd'hui sur le pays. Rien de plus faux 1 Sait-on que la réforme de l'imnôt fon- cier portant dégrèvement de la terre, est votée par ie Sénat et qu'il suffit d'un vote de la Chambre pour la rendre applicable dès igi5 P La révision des évaluations des proprié- tés non bâties est en effet achevée depuis iG>r3, et le rapport du 3 novembre de M. Dumont, ministre des finances publié par le Journal Officiel du i er janvier 1916, constate la diminution considérable des revenue de la terre. Il enregistre le fait que les cultivateurs payent indûment à il'Etat 48 millions annuellement. Or, le titre I du projet Aimond voté par le Sénat, il y a 10 jours, réalise cette dé- taxe qui, contrairement aux assertions de M. PeJletan et autres, profite surtout aux pays de petite culture, puisque ce dégrè- vement est de 60 % de la part da ii'Etat et plus, dans la Dordogne, le Lot-et-Garon- ne, le Gers, la Meuse, les Vosges, etc., tan- dis qu'il ne dépasse pas 27.96 % dans Jo iNbrd et 12.71 %dans * v ;'--re, 7.95 % dans le Cher, pour descendre même à 1.19 % dans la Loire-Inférieure, départe-, ments où la grande propriété domine. Le Sénat vient donc de mettre fin à cet- te injustice fiscaJe en votant cette réfor- me qu'il complète en ce. moment par la réforme des taxes sur les valeurs mobiliè- res. Il suffirait que la Chambre vote ces deux réformes avant de se séparer pour les rendre applicables dès igi5 et pour penmettre à la Chambre nouvelle de pro- céder, dès la rentrée, à la réforme des pa- tentes et des autres contributions. Mais l'esprit de réalisation n'est pas ce- lui qui anime M. Caillaux et ses amis. Ils ne vivent que de promesses et ne savent faire autre chose, s'entêtent à vouloir im- poser le système de la déclaration contrô- lée de tous les revenus, système repoussé par tous les groupes du Commerce, de l'Agriculture, voire même par des grou- pements ouvriers de Paris, car il frappe- ra les plus pauvres et ne peut être qu'un instrument d'asservissement aux marna dos partis au pouvoir. Il semble que MM. Caillaux, Malvy, Jaurès et Cie ne cherchent qu'à embrouil- ler les choses, comme s'ils voulaient em- pêcher toute réforme d'aboutir. Hjcr, ils compliquaient la réforme des taxes mobilières d'un impôt sur la rente, favorisant les spéculateurs avertis au grand dommage de la petite épargne qui constitue aujourd'hui la clientèle de no- tre fonds national. Ils veulent incorporer le dégrèvement de la terre dans un projet d'impôt com- plémentaire sur le revenu, sur lequel, per- sonne n'est d'accord, que ia Chambre est incapable de voter durant les i5 jours qui iiii .- taire qui s'aj-•iiteiaït à to.ts '•*• autres im- pôts. Mais ces plaisanteries ont assez duré ; "I faut en finir I Trêve de théories et de pro- messes stériles ! La réforme des taxes foncières est vo< tée par le Sénat ; elle n'est pas parfaite, certains dégrèvements sont insuffisants, mais on peut, dans l'avenir l'amender ; qu'on la vote et qu'on décharge les culti- vateurs des 48millions qu'ils paient de trop à l'Etat, comme le fisc le reconnaît lui-même. Si la Chambre se sépare sans avoir ré- paré cette injustice, sans avoir voté aucu- ne réforme, le pays se souviendra que la faute n'en est pas aux adversaires de l'im- pôt sur le revenu, mais à ses propres par- tisans, à ceux qui à vouloir tout faire à la fois n'aboutissent à rien, qui ne savent que promettre sans jamais réaliser. Jmn le Laboureur. HOTEL DES ANGLAIS Maison dt premier ordre. Appartement* compléta aveo salle de bain. ChanfTage cen- tral. Ouvert da 1" octobre aa 1" juin. 8412

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30" Année. — N° 12.010. — Annonciation.CENTIMES Mercredi 25 Mars 1914.

TÉLÉPHONE

Bédutlm : 6 35 ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE ET MONDAIN DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSEABONNEMENTS

Cannes, Alpes-Maritimes et Basses-Alpes. F».Antres Départements •Etranger et Union Postale •

SIX MOIS

1 51 825

UN AN

22244O

L«* Abonnement* nt da 1er «t 18 de elinqvie moli

Fortuné ROBAUDY, FondateurRédacteur en Chef : Jean HESS

ADMINISTRATION ET RÉDACTION : Ru e Hoche, 24, CANNES

Ln muiuicrtt» non Intfréi « nnt pu rendu.. Lei i t t t n non affruchln wnt Miutu

ANNONCESla Njnc

Annonces (7 col. 4" page) . . O f. 2 5Annonces légales (9 col.4" p.) O 1 2 5Annonces légales (3e page).. O f. 6OAvis de Décès, de

1» ligneAnnonces (3» page) Of . B OChronique locale . . 1 1 •Echos 2 1 >

[esse et de Remerciements 1 1

Quotidien dr* «soir tiorxrrtarxt les» derixièi-e»

(SERVICE HAVAS)

a5 Mars.1; PARIS. — Le Petit Parisien, confron-

tant la déposition de Mme Caillaux d'hier,avec le récit fait par le Figaro, des cir-constances ayant accompagné le drame,relève plusieurs contradictions.

D'auprès le Figaro le nom de Mme Cail-laux n'aiirait pas été prononcé par M. Cal-mette qui aurait dit simplement : « Fai-tes entrer cette daine » et non : « Faitesentrer Mme Caillaux ».

D'autre part, il ne serait pas exact qu'u-ne demi-obscurité régnât dans le bureaude M. Calmette qui n'aurait pas alluméune seule lampe électrique, mais les deuxlampes existant sur son bureau et la pièceaurait été entièrement éclairée.

— D'après La Lanterne et le Gil Bios,un des commissaires, M. Long, ayant exa-miné soigneusement le document Fabre,aurait découvert qu« deux encres auraientété employées à sa rédaction. Certains dé-putés auraient déjà parlé de truquage.

Mais, dit le Gi! Blas, il convient de ré-server son opinion jusqu'à la fin de laséance d'aujourd'hui.

La Lanterne précise que la date auraitété mise après coup.

h'Action Française se demande si lemystérieux X... ne serait pas !e banquierLe Cacheux, ami de Rochette et de M8

Bernard. Ce journal estime qu'il seraitutile que la Commission entendit ee per-sonnage.

— La Petite République maintient,malgré les démentis officiels, que plu-sieurs collaborateurs de M. Doumergueenvisageraient l'opportunité d'une criseministérielle qui seule permettrait d'évi-ter un désastre devant le corrjs électoralet faciliterait l'atténuation des querellesdont souffre le parti républicain.

Selon ce journal, on parle beaucoup,dans les couloirs de ia Chambre, du re-trait volontaire du Cabinet Doumergue etde la constitution immédiate d'un minis-tère exclusivement composé de sénateurs.On citait MM. Jean Dupuy, Rîbot, Cle-menceau, Girard, Baudin, Aimond, Fau-ire, Peyronnel, Jeanneney, Jean Morel,Amie, Boudenoot et Strauss comme pou-vant entrer dans ce ministère. Ce serait,d'ailleurs, un ministère provisoire destinéà dénoncer la situation anormale actuelle.

— On mande de Berlin à l'Echo de Pa-ris : « On dément :1e rappel de M. deShoen, ambassadeur d'Allemagne à Paris,et son remplacement par M. de Jagow. »

LONDRES. — On mande de Juarez quesuivant un télégramme du colonel Grosi-no, attaché à l'état-major du général Bo-nairdon, les rebelles ont capturé deuxquartiers de Torréon, Le combat enotinuedans les rues de la ville,

— Une dépêche de Belfast annonce quedes bagarres entre protestants, et catholi-ques se sont produites hier soir. Des pier-res et autres objets ont été Jancés et deuxcoups de revolver ont été entendus. Lapolice, arrivée sur les lieux, a dispersé les

•manifestants. Plusieurs (personnes ont étéblessées, et plusieurs arrestations ont étéopérées.

— Le Daily News commentant la ques-tion de l'Uteter, déclare que la nation de-mande et a le droit de demander qu'on luiexplique le rôle joué par le Roi dans l'af-faire de l'Ulster pendant ces derniersjours.

La nation désire que le Gouvernementexplique ïe va-et-vient continuel entre lepalais de Bukmgham et le ministère de laGuerre d-e Lord Roberts, qui est surtoutresponsable au sujet du complot militai-re. Elle délire aussi vivement savoir lerôle joué par l'archevêque de Cantorberydans l'affaire.

— Le général Gough aurait obtenu dugénéral French une promesse écrite qu'iln'ordonnerait pas aux officiers de porterles armes contre l'Ulster.

Selon les journaux, le colonel Seely,ministre de la Guerre, aurait offert sa dé-mission qui aurait été refusée.

On parlerait également de la démissiondo Sir Edward Grey.

Gillette, racontépar lui-même

Donc, en 1910, Gillette s'imposa parla violence, l'outrage et la calomnie.

Par une de ces pirouettes incroyablescomme il est permis d'en voir seule-ment en politique, il s'afficha, sans plusd'explications en compagnie des Arluc,des Dufrène, des Gazagnaire et autresForest ejusdem farinœ. Le spectacledonné par cette bande de politiciens debas étage, réconcilés dans une hainecommune et <Te communs appétits n'é-tait pas sans étonner les gens les plussceptiques.Comment ces ennemis d'hierqui s'étaient fait une guerre au couteau,qui avaient essayé de se déshonorermutuellement, qui s'étaient dit deschoses irréparables, qui s'étaient mé-prisés, salis réciproquement, osaient-ils braver le passé et s'embrasser surla bouche ? Pratiquaient-ils l'évangéli-que oubli des injures prêché par leChrist, ou bien entendaient-ils par cemariage de raison, confirmer d'une ma-nière éclatante tous les reproches qu'ilss'étaient adressés ? Etait-ce Arluc quise jetait aux genoux de Gillette, oubien était-ce Gillette qui se raccrochaitaux basques d'Arluc ? Cruelle énigme.

Nous croyons plutôt que tout ces tra-fiquants de la politique étaient, depuistoujours, fait» pour s'entendre.

Sans idéal, sans amour-propre, sansdignité.les uns et les autres éprouvaientle besoin de mettre en commun leuramoralité. De très vieilles rancuness'alliaient à d'inavouables espoirs. Parune de ces coïncidences curieuses, Gil-lette avait été la tare du parti Rouviercomme Arluc avait été l'épouvantaildu parti Gazagnaire. Tous les deux, ilsavaient joué en même temps, bien quesur des tréteaux divers le même rôleodieux de discorde. Ils avaient luttél'un contre l'autre avec les mêmes ar-mes, par les mêmes moyens, dans lemême esprit. Il était fatal qu'ils finis-sent par se joindre.

1910 a vu ce phénomène attendu.On pourrait écrire tout un volume sur

les fléchissements -d'âme de ces deuxhommes cordialement détestés. Leursjongleries prêteraient à d'instructifs dé-veloppements. Les contradictions deleur vie préciseraient leur mentalitéd'affairistes impudiques et de brouil-lons haineux.

Bornons-nous à constater les résul-tats de leur alliance cynique.

Quel bénéfice le pays a-t-il retiré deleur ascension au pouvoir ?

Hélas !Gillette a menti à toutes ses promes-

ses. Il a failli à tous ses engagements.Après s'être posé £n professeur de ver-tu il a trébuché sur le chantage des Moi-nes de Lérins. Démagogue de carrefouril n'a su démontrer son respect de laRépublique qu'en insultant une femmedu haut de la tribune de la Chambre.Et son radicalisme a consisté à se ser-vir de son mandat, non pour défendreses idées ou les intérêts de sa circons-cription, mais uniquement pour se ven-ger de ses adversaires, pour imbuohar-der les fonctionnaires hostiles à sa po-litique, pour satisfaire les basses ja-lousies de son entourage faisandé.

Dans le plan local, Gillette est le sy-nonyme de la concussion des PompesFunèbres et du vol du Comité des Fê-tes, pour ne signaler que ces deuxpoints culminants de la politique Gaza-gnairistes.

Chantage, vol et concussion telle estla formule brève par laquelle peut serésumer son règne. On pourrait en fai-re un triptyque éminemment suggestifdestiné à illustrer une étude sur lesmœurs radicales. Mais le moins qu'onpuisse dire est que vraiment Gilletteétait mal venu en 1910 à se poser enchampion de toutes les vertus civiques.

Nous comprenons aujourd'hui son in-dignation d'antan. Il ne se lamentait

pas sur le passé. Il prévoyait l'avenir.Comme il se «onnaissait bien, comme ilsavait de quoi ses amis étaient capa-bles il n'hésitait pas, par un phénomè-ne curieux d'auto-suggestion, à s'indi-gner de son œuvre. Jamais astrologuen'a fait des prédictions aussi sûres. Ilest plus fort que la cartomancienne deNancy. Il stigmatisa les voleurs avantque le vol fut accompli ; il cloua au pi-lori les concussionnaires avant la lettre.

Vraiment fl savait bien de quel limonses amis et lui étaient pétris ; car il estaujourd'hui démontré que tous lesgriefs qu'il nous faisait à l'époque avecune désinvolture odieuse, c'est lui, c'estson parti qui les méritent haut la main.Pour parler comme le poète, T'aou Gar-ai prêtait vilainement ses qualités auxautres.

Car toute la campagne de Gillette en1910 se retourne contre lui en 1914.Les accusations qu'il lançait alorss'appliquent à sa législature. Tout cequ'il a écrit lui retombe sur la tête. Ilest son propre accusateur. Et pour ledisqualifier à jamais il nous suffit delui coller sur le front les épithètes dontil nous gratifia. L'expérience a démon-tré qu'elles lui vont comme un gant.

VERAX.

JE LISJ'AI VU

ON DIT

CARNET MONDAIN.

Pour l'Orphelinat du Sacré-CœurC'est une des iplus belles œuvres de Can-

nes, Donner une famille à l'enfant quin'a 'plus de parents, c'est une touchanteassistance. C'est une des manifestationsles plus délicates et les plus tendres de lasolidarité chrétienne qui réunit ici bas leriche et le pauvre. C'est ce qu'a bien com-pris Madame André Capron lorsqu'elles'est dévouée généreusement à l'œuvre del'Orphelinat du Sacré-Cœur.

Les matinées de charité qu'elle organisechaque saison au bénéfice de cette œuvreau Cercle Nautique, ont lieu aujourd'huiet demain.

Au programme :

Première partie. •— Tableaux vivantsd'après les dessins et les indications de M.Ferdinand Bac, •l'écrivain bien connu.

Deuxième partie. — « La Belle au boisdormant », conte en trois tableaux, d'a-près Perrault, par M. C A. Bourdery,mu-sique de scène de M. Lucien de Flagny.Au second tableau, grand divertissementréglé par M. Natta, l'habile maître de bal-let du Casino Municipal.

Une foule aussi nombreuse qu'éléganteassistait à la matinée d'aujourd'hui dontle succès fut très grand.

Il en sera de même demain.

La représentation commencera à deuxheures et demie.

Un guide espérantiste pour CannesM. Cresp nous apporte le guide pour

Cannes qu'il vient de publier en espéran-to. C'est une concision merveilleuse, apetits feuillets. Cependant il y a'Ià tousles renseignements pratiques nécessaires.

Voilà i.ioo.ooo espérantistes de touspays renseignés exactement sur notre belleville,

La crise du français.Langue et mœurs nous avons dit sou-

vent que cela se tient.Je lis dans le Matin :

« M. Caillaux dit à sa femme, en par-lant de M. Calmette, afin de la rassurer :

« — Puisque c'est comme cela, je luicasserai la g... »

Langue d'apaches veut mœurs di4o. Etce fut le crime.

HOTEL IMPERIAL, MENTONRESTAURANT

J. AIJSTTI. de Vichy.— ULLRICB, Dr.

3

MONTE-CARLO

Demain, Jeudi 26 Mars :

A 2 heures \ : ig" Concert Classique,sous la direction de M. Léon Jehin, avecle concours de Mlle J. Thévenet, harpiste.

Freyschutz, Weber ; « Aus der NeuenVelt », Dvorack ; Faust, Wagner ; Troi3danses anciennes (Mlle Thévenel), Geor-ges Sporck ; Orient et Occident, Saint-Saëns.

A 8 heures £, au Théâtre : Les Barba-res, de M. Saint-Saëns. Mmes Kousnet-zoff, Bailac. MM. Rousselière, Maguenat,Feiner, Marvini, Claucure.

• * •

Opéra de Monte-Carlo

BEATRICE, légende lyrique en k actes,poème de MM. de Fiers et de Caillavet,d'après Charles Nodier, musique de M.André Messager^

, Béatrice a remporté un succès triom-phal. C'est une œuvre de charme et d'é-motion .profondément poétique, délicieu-sement musicale.

C'est la légende de Sœur Béatrice, fidè-le servante de la Vierge Marie. Une bohé-mienne lui prédit une destinée d'amour.Un libertin la fait enlever par des sbires.La Vierge Marie, aussitôt l'enlèvementcommis, descend de son autel et prend aucouvent la place de Sœur Béatrice pourqu'aucune religieuse ne puisse ni maudi-re, ni soupçonner la fugitive. Béatrice,ensuite, abandonnée par son amant, etaprès être tombée au ruisseau, se repent,revient au cloître, où elle s'aperçoit queson absence n'a jamais été remarquée : laVierge reprend sa place sur l'autel ; Béa-Irice, pardonnéc, reprend son rang- panmiles religieuses.

Résumer si brièvement le poème exquisde MM. de Fiers et de Caillavet serait letrahir, si je n'ajoutais que c'est un conteadorable, traité avec une habileté prodi-gieuse, et développé par de vrais poètes.

La musique de M. André Messager estinfiniment captivante, abondamment mé-lodique, d'une haute distinction, d'une ra-re puissance d'expression, du cBarme leplus pénétrant, et qui prouve, une fois deplus, la maîtrise de cet éminent musicienqui fait le plus grand honneur « l'écolefrançaise.tout en ^'affranchissant de toutesles petites écoles éphémères qui ne sontque des petites chapelles dont la seule di-vinité n'est que l'idole de l'arrivisme.

Il faut associer à ce magnifique succèsles admirables interprètes de l'œuvre :Mlle Vally, une Béatrice très émouvante,.cantatrice et comédienne du plus beautalent ; Mme Royer, dont le bel organe decontralto fait merveille ; Mlle Rainal-Mon-ti, hiératique et tendre dans le rô!e de laVierge ; Mlle Carton, une bohémienne im-pressionnante ; Mlle Alex, une jeune can-tatrice d'avenir, dont on a remarqué labelle voix et l'autorité clans le rô-ie de laSupérieure.

M. Rousselière est un jeune amoureuxd'une ardeur superbe. En des rôles de se-cond plan il faut citer : MM. Bourbon,Marvini, André Gilly, Clauzure, CharlesDelmas, Mlles Malraison, Eckma.

L'orchestre, sous la direction de M.Léon Jehin, nuança à ravir l'adorable etémouvante musique de M. André Messa-ger.

Les décors de M. Visconli ont été juste-ment applaudis.

J. DARTHENAY.

MONTE-CARLORESTAURANT HOTEL METROPOLE

Tous les jours : Thé-Tango

HOTEL DES PINSLawn-Tennis — Ascenseur — Téléphone

Grand jardin — Servioe apAoial pour la gare.— A proximité de l'Eclise Rtuse. 8411

Nos amis tes Chiens

Ce sont nos amis, nos grands amis, nosbons amis.

Monte-Carlo vient de leur consacrer unebelle semaine.

Le concours organisé par notre excel-lent confrère M. Coquelle, de la BivieraIllustrée, eut le plus franc et le plus légi-time succès.

C'est d'un heureux augure pour notreExposition canine qui s'ouvrira demain auSquare Brougfham.

Les Partisans de l'Impôtsur le Revenu

CONTRE LES RÉFORMES ET LEDÉGRÈVEMENT DE LA TERRE

La campagne électorale va bientôt s'ou-vrir. Or, on commence à dire ici et làque si l'agriculture n'a pas encore reçu ledégrèvement qu'on lui avait promis, sila réforme des patentes n'a pas été accom-plie, c'est .a faute de ceux qui repoussentles projets d'impôt sur le revenu, des ri-ches qui se refuseraient de payer leur partdes charges qu'une gestion inconsidéréefait peser aujourd'hui sur le pays.

Rien de plus faux 1

Sait-on que la réforme de l'imnôt fon-cier portant dégrèvement de la terre, estvotée par ie Sénat et qu'il suffit d'un votede la Chambre pour la rendre applicabledès igi5 P

La révision des évaluations des proprié-tés non bâties est en effet achevée depuisiG>r3, et le rapport du 3 novembre de M.Dumont, ministre des finances publié parle Journal Officiel du ier janvier 1916,constate la diminution considérable desrevenue de la terre. Il enregistre le faitque les cultivateurs payent indûment àil'Etat 48 millions annuellement.

Or, le titre I du projet Aimond voté parle Sénat, il y a 10 jours, réalise cette dé-taxe qui, contrairement aux assertions deM. PeJletan et autres, profite surtout auxpays de petite culture, puisque ce dégrè-vement est de 60 % de la part da ii'Etat etplus, dans la Dordogne, le Lot-et-Garon-ne, le Gers, la Meuse, les Vosges, etc., tan-dis qu'il ne dépasse pas 27.96 % dans JoiNbrd et 12.71 % dans * v;'--re, 7.95 %dans le Cher, pour descendre même à1.19 % dans la Loire-Inférieure, départe-,ments où la grande propriété domine.

Le Sénat vient donc de mettre fin à cet-te injustice fiscaJe en votant cette réfor-me qu'il complète en ce. moment par laréforme des taxes sur les valeurs mobiliè-res.

Il suffirait que la Chambre vote cesdeux réformes avant de se séparer pourles rendre applicables dès igi5 et pourpenmettre à la Chambre nouvelle de pro-céder, dès la rentrée, à la réforme des pa-tentes et des autres contributions.• Mais l'esprit de réalisation n'est pas ce-lui qui anime M. Caillaux et ses amis. Ilsne vivent que de promesses et ne saventfaire autre chose, s'entêtent à vouloir im-poser le système de la déclaration contrô-lée de tous les revenus, système repoussépar tous les groupes du Commerce, del'Agriculture, voire même par des grou-pements ouvriers de Paris, car il frappe-ra les plus pauvres et ne peut être qu'uninstrument d'asservissement aux marnados partis au pouvoir.

Il semble que MM. Caillaux, Malvy,Jaurès et Cie ne cherchent qu'à embrouil-ler les choses, comme s'ils voulaient em-pêcher toute réforme d'aboutir.

Hjcr, ils compliquaient la réforme destaxes mobilières d'un impôt sur la rente,favorisant les spéculateurs avertis augrand dommage de la petite épargne quiconstitue aujourd'hui la clientèle de no-tre fonds national.

Ils veulent incorporer le dégrèvementde la terre dans un projet d'impôt com-plémentaire sur le revenu, sur lequel, per-sonne n'est d'accord, que ia Chambre estincapable de voter durant les i5 jours quii i i i . -

taire qui s'aj-•iiteiaït à to.ts '•*• autres im-pôts.

Mais ces plaisanteries ont assez duré ; "Ifaut en finir I Trêve de théories et de pro-messes stériles !

La réforme des taxes foncières est vo<tée par le Sénat ; elle n'est pas parfaite,certains dégrèvements sont insuffisants,mais on peut, dans l'avenir l'amender ;qu'on la vote et qu'on décharge les culti-vateurs des 48 millions qu'ils paient detrop à l'Etat, comme le fisc le reconnaîtlui-même.

Si la Chambre se sépare sans avoir ré-paré cette injustice, sans avoir voté aucu-ne réforme, le pays se souviendra que lafaute n'en est pas aux adversaires de l'im-pôt sur le revenu, mais à ses propres par-tisans, à ceux qui à vouloir tout faire à lafois n'aboutissent à rien, qui ne saventque promettre sans jamais réaliser.

Jmn le Laboureur.

HOTEL DES ANGLAISMaison dt premier ordre. Appartement*

compléta aveo salle de bain. ChanfTage cen-tral. Ouvert da 1 " octobre aa 1 " juin. 8412