FRANCISCO CANDIDO XAVIER

LETTRES DE L’AUTRE MONDE

Dicté par l’Esprit Frère X

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FRANCISCO CANDIDO XAVIER

LETTRES DE L’AUTRE MONDE

L'Esprit Frère X, pseudonyme de l'écrivain brésilien Humberto de Campos qui jouissait, de son vivant, d'un grand prestige au sein de la société littéraire brésilienne, tisse dans un style qui lui est caractéristique d'admirables enseignements basés sur les leçons de Jésus.

Dans les quarante chapitres des Lettres de l'Autre Monde, le lecteur peut trouver des thèmes opportuns traités avec une grande compétence journalistique allant des messages d'ordre religieux à des sujets actuels comme la peine de mort.

Que ce soit à travers les lettres édifiantes qui viennent répondre aux questions posées sur des points intrigants, ou à travers les chroniques rapides dont le fond moral et éducatif est l'objectif ciblé, l'œuvre dans son ensemble édifie et éclaire ceux qui désirent connaître les véritables ressources de l'auto-éducation.

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Lorsque l’élève est prêt, le maître apparaît.

Edition brésilienne originale

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OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANÇAIS

Série : André Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-161. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel, 2. Les Messagers3. Missionnaires de la Lumière 4. Ouvriers de la Vie Eternelle 5. Dans le Monde Supérieur 6. Agenda Chrétien 7. Libération, par l'esprit André Luiz 8. Entre le Ciel et la Terre 9. Dans les Domaines de la Médiumnité 10. Action et Réaction 11. Evolution entre deux Mondes12. Mécanismes de la Médiumnité13. Et la Vie Continue14. Conduite spirite 15. Sexe et destin 16. Désobsession

Série : Emmanuel Les Romans de l’histoire 17. Il y a deux mille ans18. 50 ans plus tard19. Paul et Etienne20. Renoncement21. Avé Christ

Série: Source Vive22. Chemin, Vérité et Vie. 23. Notre Pain24. La Vigne de Lumière25. Source de Vie

Divers26. Argent27. Choses de ce Monde (Réincarnation Loi des Causes et Effets)28. Chronique de l’Au-delà29. Contes Spirituels30. Directives31. Idéal Spirite32. Jésus chez Vous33. Justice Divine34. Le Consolateur35. Lettres de l’autre monde36. Lumière Céleste37. Matériel de construction38. Moment39. Nous40. Religions des Esprits

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41. Signal vert42. Vers la lumière

Tables des matières

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1. Leçon des ténèbres 72. Trois prières 83. Pétition à Jésus 94. L'apprentissage de la mort 115. Le chemin qui mène au royaume 136. Tragédie au cirque 157. Conscience spirite 178. Obsession pacifique 199. Curieuse expérience 2110. Amour et aide 2311. Service et temps 2512. Spiritisme et divulgation 2713. Explication d'un ami 2914. Communications 3115. L'aide du Seigneur 3316. Bellarmin Bicas 3517. L'influence du bien 3718. Poison en liberté 3919. Sur la paix 4120. Note explicative 4321. À propos de la peine de mort 4522. Épreuves 4723. Recommencement 4924. En guise de réponse 5125. À l'heure de la croix 5326. Une lettre stimulante 5527. La plus grande charité 5728. Kardec et Napoléon 5829. Petites bêtes 6130. Le serviteur insatiable 63 31. Le groupe réajusté 6532. Au foyer 6833. Simples notes 7034. La grande faucheuse 7235. Lettre d'un mort 7436. En matière d'apprentissage 7637. Bref message 7838. En guise d'explication 8039. Version moderne 8240. Prière face au temps 84

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Bibliographie de Francisco Candido Xavier 181Listes des ouvrages en brésilien 184

Dédicace

Dans une charmante nouvelle, Rabindranath Tagore raconte qu'un beau jour, un agriculteur rentrait chez lui avec sa récolte lorsqu'il remarqua qu'un char somptueux couvert d'étoiles venait vers lui en sens inverse. Il resta à l'observer, comme fasciné, quand il le vit s'arrêter net devant lui. Stupéfait, il reconnut le Seigneur du monde qui lui tendait la main comme pour lui demander l'aumône.

— Comment ? se dit-il étonné, le Seigneur de la vie me supplie de l'aider, moi qui ne suis qu'un misérable esclave sur cette terre aride ?

À la fois excité et déconcerté par cette apparition, il plongea sa main dans le sac de blé qu'il portait et tendit un seul grain de son précieux chargement au divin mendiant.

Le Seigneur le remercia et repartit.

Quelle ne fut pas la stupéfaction du pauvre paysan lorsqu'il vit briller une douce lueur dans son sac poussiéreux ! Le grain de blé dont il avait fait cadeau au Seigneur était à nouveau dans son sac, mais il s'était transformé en une scintillante pépite d'or.

Émerveillé, il se mit à crier :

- Quel fou j'ai été ! Pourquoi n'ai-je pas donné tout ce que j'avais au Souverain de la vie ?

De nos jours sur la terre, tandis que le matérialisme compromet les vénérables édifications de la foi sur la voie que parcourent les hommes, le Christ nous demande de semer l'Évangile revivifié divulgué par la doctrine spirite.

En confiant cet humble ouvrage à la propagation des idées rénovatrices — un travail sans prétention qui vaut à peine un grain de vérité -, j'imagine remettre entre les mains de mon cher lecteur, avec ces Lettres de l'autre monde, une poignée de brindilles pour allumer le feu de la Nouvelle Révélation. Respectueux de la bonté suprême de l'Ami éternel, je répète donc :

— Oh ! Seigneur !... Je comprends la signification de tes appels et la grandeur de ta magnificence, mais pardonne-moi, je ne suis qu'un piètre serviteur qui ne possède rien, je n'ai donc rien à te donner !...

Frère X (1)

Uberaba (MG), le 18 avril 1966

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(1)Pseudonyme de l'écrivain brésilien Humberto de Campas. (NDT)

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Leçon des ténèbres

Dans la vallée des ténèbres, une légion d'Esprits pitoyables était au comble du délire.On entendait sans cesse des querelles, des obscénités, des insultes, des vulgarités.Des agressions se tramaient, des crimes étaient prémédités.À cet instant, un Esprit bienfaiteur pénétra dans la caverne pour calmer ces êtres et les

bénir.Là, il étreignait un malheureux en l'éloignant des autres afin de le livrer plus tard aux

équipes secouristes. Plus loin, c'était l'âme tourmentée d'entités délirantes qu'il soulageait de son doux magnétisme...

Le service d'assistance s'accomplissait difficilement quand un chef barbare furieux découvrit sa présence. Brusquement, il s'arrêta et imposa une respectueuse sérénité à la bande d'enragés, puis il déclina l'identité du noble visiteur.

— Que les compagnons rebelles se calment et laissent passer celui qui est le missionnaire du bien, fit-il.

- Me connais-tu par hasard ? lui demanda le nouvel arrivant à la fois étonné et reconnaissant.

— Oui, lui dit le sévère dirigeant de l'ombre. Quand j'étais malade sur la terre, tu pris soin de moi et tu sus guérir mon corps défiguré par la maladie. Je me souviens encore parfaitement de la façon dont tu lavais soigneusement mes blessures...

Abasourdis, ses comparses s'immiscèrent soudain dans la conversation. D'un air menaçant, l'un d'eux pointa du doigt le visiteur et demanda à son ami :

— Qu'est-ce que cet homme t'a fait sur la terre pour que nous soyons forcés de le respecter ?

- Il m'a donné un toit et des vêtements. Un autre demanda :- C'est tout ?- Il s'efforça de nourrir mon foyer et d'habiller ma famille pour nous soulager du froid

et de la faim.D'un air ironique, son voisin ajouta :- Quoi encore ?- Très souvent, il partageait avec moi le peu qu'il avait sur lui et me donnait quelques

pièces pour que je ne tombe pas dans la misère...Comme le silence s'installait, encouragé par ce qu'il entendait l'Esprit bienfaiteur

demanda avec humilité :— Mon frère, je n'ai fait qu'accomplir le devoir que la fraternité m'impose. Mais si tu

te montres aussi généreux envers moi en me manifestant ta gratitude et ton amour que je reconnais ne pas mériter, pourquoi te livres-tu à l'obsession et à la délinquance ?!...

L'interpellé parut être sensible à ces arguments et baissant tristement la tête, il lui fit :- Il est vrai que tu es bon et que tu m'as protégé dans la vie, mais tu ne m'as pas appris

à vivre !...

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Mes frères spirites ! Cultivons la divulgation de la doctrine rénovatrice qui éclaire et réunit ! Avec le pain du corps, répandons la lumière de l'âme qui nous permet d'apprendre et de comprendre, de réfléchir et de servir.

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Trois prières

Incité par une assemblée d'amis à se prononcer sur la réponse du Créateur aux prières des créatures, le vieux Simon d'Abilène, un instructeur chrétien considéré sur le plan spirituel comme le maître de l'apologie et de la synthèse, répondit :

- À ma façon, je vais vous raconter une vieille légende qui parcourt le monde grâce aux contes populaires de nombreux pays... Dans de grandes forêts de l'Asie Mineure, trois arbres encore jeunes demandèrent à Dieu de leur accorder de glorieuses destinées, différentes toutefois les unes des autres. Le premier lui dit qu'il aspirait à devenir le trône du plus haut souverain de la terre. Après l'avoir entendu, le second déclara qu'il aimerait servir à construire le char qui transporterait les trésors de ce puissant souverain. Quant au troisième, il dit vouloir se transformer en tour sur les terres de ce monarque pour montrer la voie qui mène au Ciel. Une fois leurs prières formulées, un messager angélique descendit dans les bois pour leur annoncer que le Tout miséricordieux avait reçu leurs prières et qu'il allait s'occuper de leurs demandes. Après un certain temps, des bûcherons envahirent la forêt sauvage, et au grand regret de toutes les plantes avoisinantes, les arbres furent abattus et dépouillés par des mains cruelles qui coupèrent leurs branches. Traînés et emportés loin de leur environnement familier, ils restaient confiants malgré tout et croyaient toujours aux promesses du Seigneur suprême. Ils se laissèrent donc conduire avec patience et humilité. Mais quelle ne fut pas leur surprise quand, après un long voyage, le premier se retrouva entre les mains d'un éleveur qui ordonna immédiatement d'en faire une grande mangeoire destinée à l'alimentation de ses moutons. Le second fut acheté par un vieux fustier qui construisait des bateaux sur commande. Quant au troisième, il fut jeté dans une cellule de malfaiteurs pour servir le moment venu. Bien que souffrants et séparés, les arbres ne cessèrent pour autant de croire au message de l'Éternel. Ils obéirent donc sans se plaindre aux ordres déconcertants que les lois de la vie leur imposaient... Dans la forêt, cependant, les autres plantes avaient perdu la foi, elles ne croyaient plus en la prière. Or plusieurs années plus tard, elles finirent par apprendre que les trois arbres avaient obtenu les glorieuses concessions demandées... Le premier avait reçu Jésus entouré d'un simple linge des mains de Marie de Nazareth puisqu'il servit de berceau au plus grand Maître qui soit au monde. Quant au second qui travaillait avec les pêcheurs, ce fut sous la forme d'une barque courageuse et pauvre qu'il transporta Jésus sur les eaux quand celui-ci voulut transmettre ses plus beaux enseignements. À Jérusalem, on donna au troisième la forme d'une croix pour suivre le Seigneur jusqu'au Golgotha. Il se dressa alors courageusement pour indiquer la voie du royaume céleste et soutenir son cœur torturé rempli d'amour à l'heure du sacrifice suprême...

Pris d'émotion, Simon se tut.Après une longue pause, les yeux larmoyants, il termina son récit en disant :- En vérité, mes amis, peu importe le lieu et l'heure, nous pouvons adresser toutes les

prières que nous souhaitons à Dieu, mais nous devons cultiver la patience et l'humilité pour savoir attendre et comprendre les réponses divines.

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Pétition à Jésus

.. .Retenu par la foule à Capharnaüm où il devait accomplir certaines tâches, Jésus dit à Simon tout en lui donnant sa bénédiction :

— Va Pierre ! Je te le demande !... Va voir Jérémie, le tanneur, pour le secourir. Sa fille, Sarah, est prostrée dans son lit. Son esprit est agité, mais son corps est abattu. Va sans plus tarder, prie pour elle en suppliant le Père d'intervenir pour qu'avec tes mains, il soulage la malade.

Le lendemain par une belle matinée ensoleillée, il se mit en route. Il était enthousiaste et souriant à l'idée de pouvoir servir. En fin d'après-midi, alors que le soleil cédait ses dernières minutes de lumière à l'obscurité de la nuit, il était de retour, mais son visage amer laissait percevoir un air soucieux et contrarié.

-Ah ! Seigneur ! dit-il au Maître qui écoutait les nouvelles qu'il apportait, tous mes efforts furent vains, j'ai échoué, je n'ai rien pu faire !...

- Comment cela ? lui fit le Maître.Comme s'il déversait une outre pleine de fiel, l'apôtre lui expliqua amèrement :- La maison de Jérémie est un antre de perdition... J'aurais préféré trouver un champ

sauvage. Le tanneur est un homme fortuné qui a gagné de l'argent pour se corrompre. À mon arrivée, il était assis sous un porche en train de boire du vin. Dans l'espoir d'obtenir quelques informations pour entrer chez lui, je frappai à la porte. Il n'avait rien d'un patriarche, on aurait plutôt dit un jouisseur effronté. Assis sur de la paille, de temps à autre, il collait ses lèvres au goulot d'une lourde bouteille et poussait des éclats de rire aux pieds d'une jeune et jolie servante qui s'agitait par terre, visiblement ivre... En guise d'accueil, il me demanda combien de poux j'avais dans la tête et finit par m'envoyer voir son fils... Je sortis à la recherche de Zohar, son aîné, que je finis par trouver. Il était furieux, car il perdait au jeu de dés de grosses sommes d'argent avec un commerçant réputé de Joppé. Il m'accueillit en criant et me dit que le sort de sa sœur n'avait pas le moindre intérêt pour lui... Finalement, il me repoussa brutalement me donnant l'impression d'être une bête féroce laissée en liberté. Précipitamment, je pris mes distances quand, d'un seul coup, je me retrouvai face à la maîtresse de maison. Je lui exposai donc la raison de ma présence. Mais plutôt que de faire attention à ce que je lui disais, elle se mit à rouer de coups une fillette squelettique sous prétexte que l'enfant lui avait volé une figue. Sous les coups, la petite en pleurs essayait de lui faire comprendre que le fruit avait été dévoré par les coqs... La mégère ne se décida à m'indiquer la pièce où je pourrais trouver sa fille malade qu'une fois que la victime fut couverte de sang...

Devant le regard mélancolique de son auditeur, le disciple poursuivit :- Mais mes difficultés ne s'arrêtèrent pas là... Visiblement perturbée par des bagatelles,

la vieille avare s'était trompée dans ses indications, je suis donc entré dans une étroite alcôve où je me trouvai face à Josué, le plus jeune fils du tanneur. Il avait la main plongée dans un coffre-fort plein de bijoux. Désagréablement surpris, il devint blême de colère. Il crut certainement que je n'étais qu'un domestique au service de la famille qui était là pour

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l'espionner. Lorsqu'il leva le bras pour me frapper, je le suppliai de considérer ma situation de visiteur en mission de paix et d'aide fraternelle... Bien que contrarié, il me conduisit à la chambre de sa sœur... Ah ! Maître, quelle terrible désillusion !... Je ne doute pas qu'il s'agisse d'une malade, mais dès qu'elle me vit, l'étrange créature devint grossière et se mit à faire des gestes inconvenants et à prononcer des paroles indignes... Je ne pus en supporter davantage... Horrifié, je me suis enfui et je suis revenu par le même chemin...

Tout en remarquant que l'Ami sublime, triste et silencieux, faisait preuve de réserve, Simon reprit après un long intervalle :

- Seigneur, se peut-il que je n'aie pas été suffisamment clair ? N'aurais-je pas par hasard cherché à accomplir honnêtement tes désirs ? Serait-il juste, Maître, de prononcer le nom de Dieu au milieu du vice et de la débauche, de l'avarice et des obscénités ?

Après avoir longuement regardé le ciel s'enflammer des fulgurations lointaines, Jésus fixa son compagnon d'un regard profondément lucide et s'exclama avec sérénité :

- Pierre, je connais Jérémie, sa femme et ses enfants depuis très longtemps !... Quand je t'ai chargé d'aller à leur rencontre, c'était juste pour que tu les aides !...

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L'apprentissage de la mort

Hanté par l'idée de la survie dans l'au-delà, déconcerté, tu demandes comment un homme pourrait être préparé aux surprises de la mort.

Cette question est curieuse et laisse vraiment réfléchir.Crois bien, cependant, que pour l'instant ce n'est pas très facile de préparer

techniquement un compagnon à cette pérégrination infaillible.Les touristes qui reviennent d'Asie ou d'Europe permettent à de futurs voyageurs de

partir mieux informés parce que les analogies nécessaires ne leur manquent pas. Mais nous, les désincarnés, nous nous heurtons à des obstacles presque insurmontables.

Tout comme la science guide tous les sujets pertinents à la vie matérielle, la religion devrait orienter les réalisations de l'esprit. Or jusqu'à un certain point, la religion reste soumise à la superficialité de la prêtrise sans arriver à toucher l'âme en profondeur.

Cependant, il convient de considérer qu'au lieu de consulter de grands théologiens de la planète, aujourd'hui domiciliés dans la spiritualité, c'est à moi, pauvre journaliste sans le moindre mérite, que l'on s'est adressé pour aborder une telle question.

Bien qu'étant ici depuis presque vingt ans, je suis encore sous le coup de l'étonnement. Je me sens comme un xavante brusquement projeté de la brousse matogrossense dans l'une de nos universités, contraint à s'inscrire inopinément à un cours supérieur et aux disciplines les plus compliquées.

De ce fait, je ne peux parler que de mon propre point de vue avec les insuffisances du sauvage surpris par le couronnement de la civilisation.

Par conséquent, je dois avant tout me rapporter aux mauvaises habitudes que nous cultivons. Ici, leur cristallisation est une calamité tyrannisante.

Commence donc par changer tes repas quotidiens. Efforce-toi de diminuer graduellement la volupté que tu éprouves à manger de la viande. Après la grande transition, sache que vivre avec un cimetière dans le ventre est un tourment. La côtelette de porc ou l'escalope de veau que nous dégustons assaisonnées de sel et de poivre témoignent du fait que nous ne sommes pas si loin de nos ancêtres les tamoios et les caiapos qui se dévoraient entre eux.

Les excitants ingérés en abondance sont une autre source d'obsession qui comporte bien des dangers. Combien d'âmes apparemment charmantes, n'ai-je pas vues ! Pourtant, elles étaient prêtes à échanger le Ciel contre une dose de whisky raffiné ou un verre de notre gnôle brésilienne!

Évite autant que possible les abus du tabac. L'angoisse des amants de la nicotine qui sont désincarnés fait peine à voir.

Ne te laisse pas tenter par les narcotiques. Aussi affligeantes que soient les crises d'ordre corporel, supporte fermement les coups de la lutte. Les victimes de la cocaïne, de la morphine et des barbituriques restent longtemps enfermées dans la sombre prison du manque et de l'inertie.

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Quant au sexe ? Prends soin de préserver ton équilibre émotionnel. Nombreux sont ceux, ici, pour qui l'enfer porte le nom d'« amour ».

Si tu as un peu d'argent ou si tu détiens quelques biens sur la terre, ne reporte pas les dons que tu peux faire si telle est vraiment ta volonté. Les grands hommes que nous admirions dans le monde pour leur capacité et leur pouvoir à concrétiser d'importantes affaires apparaissent souvent de ce côté de la vie comme des enfants désespérés parce qu'ils n'arrivent plus à manipuler leurs carnets de chèques. En famille, sois attentif aux testaments. Les maladies foudroyantes surgissent brusquement, et si le nécessaire n'est pas fait, tu pourrais être amené à supporter de grandes humiliations dans les tribunaux et chez les notaires.

Surtout, ne t'attache pas trop aux liens consanguins. Aime ton épouse, tes enfants et tes parents avec modération. Certain qu'un jour, tu les quitteras et que, par conséquent, bien souvent ils iront à l'encontre de ta volonté, tout en respectant ta mémoire. N'oublie pas que dans l'état actuel de l'éducation terrestre, si certains êtres qui te sont chers notent ta présence extraterrestre après tes funérailles, ils t'induiront certainement à descendre en enfer par crainte que tu reviennes inopportunément.

Si tu détiens déjà le trésor d'une foi religieuse, vis en respectant les règles que tu étreins. La responsabilité morale de celui qui connaît déjà le chemin sans arriver à trouver son équilibre est terrible.

Fais le bien que tu peux sans te soucier de satisfaire tout le monde. Sois convaincu que si tu n'éprouves pas de sympathie pour certaines créatures, nombreux sont ceux qui te supportent en faisant beaucoup d'efforts.

Par conséquent en toute circonstance, reste souriant.Travaille toujours, travaille sans cesse.Notre labeur est le meilleur dissolvant de nos afflictions.Aide-toi à travers l'accomplissement loyal de tes devoirs.Quant au reste, ne te fatigue pas, ne t'inquiète pas inutilement, car tôt ou tard, la mort

t'offrira sa carte de visite. La connaissance de tout ce qui ne peut t'être dit pour le moment s'imposera alors à toi.

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Le chemin qui mené au royaume

Dans la résidence rustique d'Aaron, le tanneur, Jésus dit un jour à Zacharie qui possédait un grand vignoble à Jéricho :

— Le royaume de Dieu existera lorsque la victoire du bien sera acquise en l'être humain !... Le soleil couvrira le monde d'un manteau de joie lumineuse dans un sentiment de paix triomphante. Les enfants de tous les peuples marcheront la main dans la main pour s'aider mutuellement. Les guerres auront disparu de la mémoire des êtres comme des cauchemars que le jour relègue au fond de la nuit !... Nul ne se souviendra d'exiger le superflu ni n'oubliera de pourvoir ses semblables du nécessaire en cas de besoin. Le champ cultivé produira suffisamment pour l'agriculteur qui n'aura pas eu de bonnes conditions d'ensemencement, et le toit d'un frère sera aussi un abri pour le pèlerin avide d'amitié, sans que l'idée du mal ne lui passe par la tête... La veuve et l'orphelin ne verseront plus jamais la moindre larme de souffrance puisque la mort sera l'antichambre de l'union dans l'amour perpétuel qui éclaire à l'infini. Aussi invalides soient-ils, les souffrants trouveront un lit reposant, et les maladies du corps cesseront d'être des monstres qui guettent les foyers terrestres pour n'être que de courts messages transmis par les lois naturelles au corps humain. Le travail ne sera pas un motif d'esclavage, mais le privilège sacré de l'intelligence. Le bonheur et le pouvoir n'auront pas leur place chez les détenteurs d'or et de pourpre, mais dans les cœurs qui s'efforcent de pratiquer la douce satisfaction de comprendre et de servir. Le foyer ne sera pas une source d'épreuve parce qu'il brillera sans cesse comme un nid de bénédictions. En son sein, les âmes heureuses palpiteront pour bénir la confiance et la tendresse immaculée. L'homme se sentira responsable de la tranquillité commune. Sa droiture de conscience fera qu'il transformera l'action édifiante en règle quotidienne. La femme sera respectée en tant que mère et compagne à qui nous devons originellement tous les espoirs et toutes les réjouissances qui s'épanouissent sur la terre. Quant aux enfants, ce seront les dépositaires de Dieu !... La douleur de l'un sera partagée avec l'autre comme une ombre transitoire entre tous, tout comme la joie se répandra sur le sentier parcouru par chacun, rappelant la beauté de la clarté stellaire... La jalousie et l'égoïsme n'auront plus de raison d'être, car nul ne souhaitera aux autres ce qu'il ne voudrait pas pour lui-même ! Des sources couleront entre les jardins, et des fruits délicieux jalonneront les routes pour assouvir la faim du voyageur, sans avoir rien d'autre à donner qu'une prière de gratitude à la bonté du Père. De sorte que toutes les créatures garderont au fond d'elles le désir ardent de construire le Ciel sur la terre que le Tout miséricordieux leur a livrée !. ..Quelques minutes après son entrée dans Jérusalem pour les célébrations de Pâque, Jésus se mit à contempler la foule qui l'applaudissait frénétiquement. Il remarqua que les Israélites portaient entre eux les marques distinctives de leur région d'origine, et leur dit :

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- Quand nous aurons tous atteint le royaume des Cieux, nul ne naîtra sous le moindre signe distinctif ou de discorde parce que l'humanité sera régie par les idéaux et les intérêts d'un seul monde !...

Ravi, Zacharie le regarda avec émoi et respectueusement, il lui dit :— Seigneur, je suis venu de Jéricho pour rendre hommage aux traditions de nos

ancêtres, mais par-dessus tout, j'aspirais à te trouver et à t'entendre... J'ai vieilli en labourant la terre et en rêvant de paix !... J'ai vécu conformément aux principes de Moïse, pourtant, au fond de mon âme, je veux arriver au royaume de Dieu dont tu es le messager des temps nouveaux !... Maître ! Maître !... Pour te voir, je suis venu de loin, pas à pas, de village en village, de maison en maison... De toute évidence, il existe un chemin clair et déterminé... Quel est donc, Seigneur, le chemin du royaume de Dieu ?

— La route qui mène au royaume de Dieu est une longue côte... lui fit Jésus pour commencer.

Mais à cet instant une foule de manifestants pénétra dans l'enceinte. Ils l'interrompirent pour l'emmener sur la place recouverte de fleurs se trouvant à proximité.

*****

Émerveillé, Zacharie se rendit chez des parents dans la vallée du Hinnom où il resta pendant deux jours à faire des commentaires enthousiastes sur les promesses et les enseignements du Christ. Or, à son retour en ville, la foule était enragée et agressive... Plus aucune glorification, plus aucune fête. Devant l'attroupement, le Maître en personne n'était plus chéri. Ceux qui l'avaient loué avec des cantiques d'adulation, à présent, lui lançaient des injures.

Blême d'étonnement, le vieil homme de Jéricho vit son cher Ami, chancelant et en sueur, traîner la croix des malfaiteurs... Tout en supportant les à-coups et les sarcasmes de la populace, il se glissa difficilement afin de pouvoir l'étreindre. Une fois qu'il fut près de la poutre, il remarqua qu'un groupe de femmes en pleurs cherchait à protéger le Maître chaque fois qu'il s'arrêtait. Mais avant qu'elles n'aient eu le temps de dire un mot, il s'agenouilla devant lui et s'exclama :

- Seigneur !... Seigneur !...Jésus laissa voir son visage blessé. Doucement, il repoussa de la main ses cheveux

d'un blond très clair de la couleur du lin quand le rouet repose près de la quenouille, et dit humblement :

- Oui, Zacharie, ceux qui voudront atteindre le royaume de Dieu devront monter la dure côte...

Puis, il parut entendre les insultes qui lui étaient adressées... Après une courte pause, il montra du doigt la poussière et les cailloux qu'il avait devant lui à son ami et, comme s'il se souvenait de la question qu'il avait laissée sans réponse, il affirma d'une voix ferme :

- Pour conquérir le royaume de Dieu, voilà le chemin...

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Tragédie au cirque

Aune époque lointaine, une nuit de l'an 177, le « concilium » de Lyon regorgeait d'une foule abondante.

Il ne s'agissait pas d'une de ces assemblées traditionnelles de la Gaule concentrée près de l'autel de l'Empereur, mais d'un rassemblement très dense.

Marc Aurèle régnait miséricordieusement. Bien que n'ayant pas signé le moindre rescrit pouvant pénaliser plus largement les chrétiens, il avait permis en ville que soient appliquées contre eux les lois existantes avec la plus grande sévérité.

De sorte que de terribles tueries avaient toujours lieu.Nul ne se souciait de leur besoin ou de leur condition. Que ce soit les femmes ou les

enfants, les vieillards ou les malades, les hommes valides ou de prestigieuses personnalités, quiconque se déclarant fidèle au Nazaréen était emprisonné, torturé et éliminé sommairement.

Tout le long de la région située au confluent du Rhône et de la Saône, les prisons se multipliaient. À flanc de coteau, une zone qui plus tard prit le nom de la colline de Fourvière, un grand cirque fut improvisé où de hautes palissades furent élevées autour d'une immense arène.

Les représentants éminents de la société lyonnaise étaient sacrifiés dans leur propre foyer ou barbarement roués de coups en pleine campagne, tandis que les plus démunis, tout comme la grande masse des esclaves servait de réjouissance publique.

Après avoir massacré des milliers de victimes, les fauves avec leurs mandibules sanguinolentes étaient plutôt engourdis. Il fallait donc inventer de nouvelles attractions.

Ce fut ainsi que les bourreaux inconscients imaginèrent d'étranges supplices. Des dames cultivées et des fillettes ingénues étaient violées avant d'être décapitées. Des vieillards sans défense étaient fouettés à mort. Des enfants étaient arrachés à leur foyer pour être vendus à des marchands en transit et servir de domestiques dans de lointaines provinces, tandis que de nobles personnalités étaient assassinées dans leur propre vigne.

Plus de vingt mille personnes avaient déjà été tuées.L'arrivée de Lucius Gallus était annoncée pour le lendemain de la nuit en question. Il

s'agissait d'un célèbre soldat qui jouissait d'une attention particulière auprès de l'Empereur pour s'être distingué contre l'usurpation du général Avidius Cassius, à présent décédé.

On devait donc imaginer des commémorations à la hauteur de cet événement.De ce fait, tandis qu'à l'extérieur se bousculaient les gladiateurs et les histrions, le

patricien Aldus Plancius, qui se disait descendant du fondateur de la ville, présidait la réunion pour programmer les festivités conformément à la demande du propréteur.

Lettres de l'Autre Monde- En plus des hommages rendus devant les chars qui arriveront de Vienne, dit-il

quelque peu éméché par tout le vin qu'il avait bu, il faut que le cirque nous offre une scène

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d'exception... Le combattant Septimius pourrait enrôler les meilleurs hommes que cela ne suffirait pas à métamorphoser le spectacle des athlètes...

- Nous n'avons jamais eu un aussi bon groupe de danseurs, objecta Caius Marcelinus, un ancien légionnaire breton qui s'était enrichi en pillant.

- Oui, oui... acquiesça Aldus, nous demanderons à Mussonia de faire en sorte que les ballets soient à la hauteur...

— Nous organiserons une rencontre d'aurochs, rappela Persius Niger.— Des aurochs ! Des aurochs !... s'exclama tout le monde en guise d'approbation.- Excellent rappel ! fit Plancus à voix haute, mais par considération pour notre

visiteur, il est impératif d'ajouter quelque nouveauté que Rome ne connaît pas...Un cri horrible jaillit de l'assemblée :- Les chrétiens aux fauves ! Les chrétiens aux fauves !Une fois que le tumulte se fut calmé, le chef du conseil reprit :- Il ne s'agit pas d'une nouveauté ! D'autant qu'il y a des circonstances défavorables.

Les lions qui viennent d'arriver d'Afrique sont paresseux...Puis, souriant avec malice et sur un ton cinglant, il fit :- Il est clair que ces derniers jours, les tentations et les viandes ont dû les surprendre.

Même Luculus, dans tout le confort de son foyer, n'a pas dû en trouver de telles...Des éclats de rire retentirent et ce fut sur un ton ironique qu'Aldus poursuivit :- Aujourd'hui même, j'ai interrogé quelques compagnons et nous présenterons

un plan qui, nous l'espérons, fonctionnera. Dans la nuit, nous pourrions réunir approximativement un millier de femmes et d'enfants chrétiens que nous laisserions en prison en attendant... Demain, pour couronner les hommages, nous n'aurions qu'à les rassembler dans l'arène tous couverts de résines et habillés de haillons imbibés d'huile. Nous ne laisserons qu'un étroit passage pour que les plus forts arrivent à s'enfuir. Après les avoir allègrement montrés au public, nous incendierons toute la zone où se trouveront mêlés les enfants, les femmes et de vieux chevaux qui ne servent déjà plus à nos jeux... Le fait est que les flammes et les pattes des animaux auront un effet spectaculaire inédit...

— Très bien ! Très bien ! acquiesça la foule d'un bout à l'autre de l'atrium.- Le temps presse, s'écria Plancius, nous avons besoin du concours de tout le monde...

Nous n'avons pas suffisamment de gardes.Puis élevant encore plus le ton :- Levez la main droite ceux qui sont prêts à coopérer.Des centaines de postulants, y compris des femmes robustes, levèrent la main tout en

applaudissant en délire.Encouragé par l'enthousiasme général, et désireux de répartir la tâche entre tous les

volontaires, il annonça d'une voix sarcastique et inflexible :- Que chacun de nous en apporte un... Ces pestes se cachent partout... Il est temps de

les chasser et de les exterminer...Pendant la nuit entière, dans un élan de cruauté, plus de mille personnes envahirent

d'humbles foyers, et le lendemain après-midi, en plein soleil, de longues files de femmes et d'enfants dans des explosions de cris et de larmes trouvèrent la mort à la fin du magnifique spectacle. Ils furent tous brûlés dans les flammes attisées par le vent ou piétines par les chevaux terrorisés.

Depuis ce sinistre événement, presque dix-huit siècles s'étaient écoulés... À travers la réincarnation, la justice divine trouva le moyen de rapprocher tous les responsables. Bien qu'ayant des âges différents, ils se trouvèrent à nouveau réunis dans la ville brésilienne de Niterôi, près de Rio de Janeiro, à l'occasion de la douloureuse expiation qui eut lieu lors de l'émouvante tragédie qui se produisit aussi dans un cirque, le 17 décembre 196l (2).

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(2) A cette date, plus de 300personnes moururent brûlées vives dans un cirque qui prit feu. (NDT)

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Conscience spirite

Tu dis ne pas comprendre pourquoi, à travers leurs communications, les spirites désincarnés s'autocensurent autant. Un tel revient pour déclarer par la psychographie qu'il n'a pas agi comme il aurait dû, bien qu'ayant fait de son mieux pour servir son prochain lors de son séjour sur la terre. Un autre se manifeste à travers différents médiums et déplore le temps perdu, quoiqu'il soit reconnu pour son caractère vertueux... Puis, après avoir fait des remarques intéressantes, tu soulignes : « On a l'impression que nos confrères reviennent de l'au-delà tourmentés par de terribles complexes de culpabilité. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? »

Crois bien, mon cher, que personnellement, je nourris pour les spirites la plus tendre admiration. Ce sont les infatigables constructeurs du progrès, les ouvriers du christianisme revivifié. Les hommes ont pris tant de liberté dans l'interprétation des enseignements de Jésus que, sincèrement, je ne connais pas en ce monde de personnes de foi mieux dotées qu'eux en matière de raisonnement pour faire face aux problèmes de la vie et de l'univers. Doués d'un large potentiel de connaissance, il est juste qu'ils cherchent à faire de leur mieux et toujours davantage pour le bien du plus grand nombre sur la terre, pour ceux qui sont toujours prisonniers des illusions et des inhibitions en matière de croyance.

On raconte qu'une nuit à l'époque où il réunissait les textes à l'origine de son œuvre Le Livre des Esprits, Allan Kardec alla se coucher impressionné par un rêve de Luther dont il avait pris connaissance. En son temps, le grand réformateur berçait la conviction d'avoir été au paradis pour y recueillir des informations sur le bonheur céleste.

Touché, pendant son sommeil, le codificateur de la doctrine spirite se vit aussi projeté hors de son corps physique dans une singulière impression de dédoublement... Près de lui, il identifia un envoyé des plans sublimes qui le transporta d'un seul coup dans une région brumeuse où gémissaient des milliers d'entités dans un état de souffrance impressionnant. Les sanglots se mariaient à des cris de colère, les blasphèmes étaient suivis d'éclats de rire démentiels.

Stupéfait, Kardec se souvint des tyrans de l'histoire et demanda bouleversé :- Ce sont ceux qui ont crucifié Jésus qui gisent ici ?- Nullement, lui fit le guide avec bienveillance. Malgré leur responsabilité, ils ignorent

le mal qu'ils ont pratiqué dans son essence. Le Maître en personne les a aidés à se débarrasser des remords en leur accordant des réincarnations bénies qui leur permirent de se racheter vis-à-vis de la loi divine.

— Et les empereurs romains ? Ils subiront certainement les mêmes supplices que ceux qu'ils imposèrent à l'humanité...

- Pas du tout. Des hommes comme Tibère ou Caligula n'avaient pas la moindre notion de spiritualité. Après des stages régénérateurs sur la terre, certains d'entre eux se sont déjà

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élevés à des sphères supérieures, tandis que d'autres s'attardent encore au niveau physique où ils sont internés au seuil de la rémission.

- Serait-ce donc les bourreaux des chrétiens aux prémices de l'Evangile qui sont emprisonnés dans ces vallées lugubres, demanda le visiteur ?

— Non, ce ne sont pas eux, non plus, répliqua le compagnon lucide. En ces jours apostoliques, les bourreaux des partisans de Jésus étaient des hommes et des femmes presque sauvages, même s'ils semblaient civilisés... Tous furent amenés à réincarner pour s'instruire et trouver l'entendement.

Le codificateur du spiritisme se mit à penser aux conquérants de l'antiquité : Attila, Hannibal, Alaric I ou Gengis Khan... Avant même qu'il n'ait eu le temps de formuler une nouvelle question, le messager ajouta tout en répondant à sa réflexion mentale :

- Ils n'errent pas dans ces parages les guerriers auxquels tu penses... Ils ne savaient rien des réalités de l'esprit, de sorte qu'ils reçurent le soutien de la miséricorde divine et furent amenés à renaître sur la terre pour vivre des épreuves expiatoires en fonction des dettes qu'ils avaient contractées...

- Alors, dites-moi, demanda Kardec en émoi, qui sont ces malheureux dont les gémissements et les supplications me fendent le cœur ?

Imperturbable, l'orienteur lui expliqua :- Ce sont ceux qui dans le monde étaient parfaitement conscients des impératifs

relevant du bien et de la vérité, mais qui délibérément firent le choix de les fuir. Il s'agit plus particulièrement des chrétiens infidèles de tous les temps qui connaissaient parfaitement la leçon et l'exemple du Christ, mais qui sombrèrent volontairement dans le mal... Pour eux, trouver un nouveau berceau sur la terre est toujours plus difficile...

Choqué par ce commentaire inattendu, Kardec retourna immédiatement à son corps physique. Il se leva et rédigea la question qu'il allait poser le lendemain et qui serait examinée par les mentors de l'œuvre en chantier. Elle figure sous le numéro 642 du Livre des Esprits : « Suffit-il de ne point faire de mal pour être agréable à Dieu, et assurer sa position à venir ? ». La réponse des instructeurs fut la suivante : « Non, il faut faire le bien dans la limite de ses forces, car chacun répondra de tout le mal qui aura été fait à cause du bien qu'il n'aura pas fait. »

Avec des principes aussi clairs et aussi logiques, on peut facilement percevoir, mon ami, qu'il est naturel que lorsque la conscience spirite se trouve confrontée aux idées dominantes des religions majoritaires, il puisse surgir de grandes différences.

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Obsession pacifique

Lorsque je retrouvai mon ami Custodio Saquarema dans la vie spirituelle après notre longue séparation, une fois les effusions affectives passées, témoignant de notre amitié, la conversation tourna naturellement autour des remarques que nous avions à faire sur notre nouvelle situation.

Je savais que Custodio était spirite, par conséquent en tant que tel, il avait dû profiter au maximum de l'existence qu'il venait de quitter. À mes yeux, il y avait de grandes chances qu'il ait été admis dans des régions supérieures, c'est en pensant à cela que j'osai lui poser une question. Or, Saquarema me sourit vaguement et me fit avec cette expression subtile d'autocritique que je lui connaissais dans le monde :

- Bien, mon cher, tu n'as pas idée de ce que peut être une obsession déguisée, dépourvu de tout signe extérieur. La terre m'a renvoyé de ce côté de la vie sur la vieille base du « qui perd gagne ». Je fus très bien considéré et je réussis à gagner beaucoup d'argent, néanmoins, je suis revenu plus pauvre que je ne suis parti sur la voie de la réincarnation...

Comme il remarqua que je n'avais pas l'intention de l'interrompre, il poursuivit :- Tu n'ignores pas que je vins à réincarner dans un foyer spirite, mais comme la

plupart des réincarnés j'étais soumis à mon climat psychique. C'est ainsi que libérés de la chair, quelques partenaires du vice et des extravagances du passé profitèrent de moi pour éprouver des sensations sur le plan terrestre, comme si j'étais une vache capable d'alimenter et de subvenir aux besoins d'une petite famille... Personnellement, crois-le bien, j'avais repris la charrue physique avec un édifiant programme de travail qui, si je l'avais mené à bien, m'aurait assuré de précieuses avancées à l'avant-garde de la lumière. Or, mes exploiteurs rusés et intelligents agissaient en sourdine sans que je soupçonne le moins du monde leur influence... Et tu sais comment ?

- À travers de simples considérations intimes, continua Saquarema désappointé. Dès que je sortis de l'adolescence avec une bonne dose de raisonnement logique en tête, mes chers instructeurs m'exhortèrent par le biais de mes parents à cultiver les valeurs spirituelles en me poussant à l'étude, à l'abnégation, à l'édification. Mais en moi, les voix de mes compagnons me venaient à l'esprit. Comme le filet d'eau qui coule de la source, j'avais l'impression que je me parlais à moi-même : « Cultiver l'esprit, Custodio ? Il n'en est pas question. Profite de ta jeunesse, de la joie, du soleil... Laisse la philosophie pour plus tard... » Au bout d'un certain temps, j'obtins mon baccalauréat. Les avertissements du foyer allèrent en augmentant et m'exhortaient au devoir. Mais, mes harceleurs, toujours invisibles à mes yeux, répondaient aussi sur un ton railleur : « Maintenant ? Ce n'est pas le bon moment. Comment harmoniser une carrière qui commence à peine, tout en s'occupant de religion ? Custodio,

Custodio !... Fais ce qu'on te dit, ne sois pas fou !... » Puis, je me mariai et les appels à la spiritualité se firent en moi de plus en plus forts. Mais mes astucieux explorateurs me firent

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avec véhémence : « Ne cède pas, Custodio ! Et les responsabilités de la famille ? Il faut travailler, gagner de l'argent, obtenir une position sociale, veiller sur ta femme et tes enfants... » La mort emporta mes parents, et moi, avocat et directeur financier, déjà arrivé à un âge mûr, j'entendais toujours les bons Esprits par l'intermédiaire des compagnons dévoués qui m'incitaient à l'élévation morale pour que je mette en pratique les engagements que j'avais assumés. Mais en mon for intérieur, les arguments de mes inflexibles obsesseurs persistaient : « Custodio, tu as autre chose à faire... pense à ta vie sociale... Tu n'es pas prêt à cultiver la foi... » Puis la vieillesse et la maladie arrivèrent, mon ami, ces deux infirmières de l'âme qui vivent la main dans la main sur la terre. J'ai donc commencé à souffrir et à me désespérer. Les rares visiteurs de ma sénilité qui venaient me transmettre les dernières invitations de la spiritualité supérieure insistaient toujours dans l'espoir que j'en vins finalement à me consacrer aux choses sacrées de l'âme. Mais cette fois, les cris de mes vieilles sangsues s'élevèrent sur un ton ironique en me soufflant à l'oreille leurs sarcasmes comme si je me couvrais de ridicule à mes propres yeux : « Toi, le vieux Custodio ?! Qu'est-ce que tu vas faire avec le spiritisme ? Il est bien trop tard... Profession de foi, messages de l'autre monde... Qu'est-ce qu'on dira de toi, mon vieux ? Tes meilleurs amis diront que tu es devenu fou, ils évoqueront ta sénilité... Tu peux en être sûr... Tes propres enfants te l'interdiront. Ils diront que tu es un malade mental inapte à gérer le moindre intérêt économique... L'heure n'est plus à cela... »

Saquarema m'adressa un regard significatif et conclut : - Mes persécuteurs ne me firent subir aucuns sévices, tout comme ils ne me perturbèrent pas l'esprit. Ils bercèrent à peine ma tendance au laxisme. De sorte qu'ils m'empêchèrent de faire le moindre pas vers ma rénovation intérieure. J'ai quitté la terre, mon cher, comme l'agriculteur endetté avec les mains vides qui revient de son champ fertile où il aurait pu amasser d'inimaginables trésors... Je sais que tu écris toujours pour les hommes, nos frères. Raconte-leur ma triste expérience, parle-leur de l'obsession pacifique, dangereuse, dissimulée... Dis-leur quelque chose sur la valeur du temps, parle-leur de sa grandeur potentielle dans le périple humain !...

L'espoir tourné vers les temps à venir, j'étreignis Saquarema en lui promettant de répondre à sa demande. Voilà pourquoi, je retranscris ici son enseignement personnel qui pourra servir à un grand nombre. Même si, au fond, je suis sûr que si j'étais réincarné sur la terre et qu'on vint à me donner une telle leçon, je serais peut-être très peu enclin à en profiter.

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Curieuse expérience

Jean Massena était un esprit extrêmement dévoué aux souffrants. Quelques années après sa désincarnation, il dirigeait un groupe de compagnons dans une grande ville où il s'efforçait d'implanter les idées libératrices du spiritisme. Respecté et apprécié parmi ceux qui bénéficiaient de sa générosité, il élargissait constamment son champ d'action. Affectueusement invoqué, il rendait, ici et là, de précieux services en amassant des trésors de coopération et de sympathie. Il appliquait l'Évangile avec un rare sens de l'opportunité. Il soutenait les malheureux, protégeait les désespérés et sut apporter son concours à différents médecins désincarnés pour aider des malades en se spécialisant dans le domaine obsessif.

Massena soutenait le groupe de frères incarnés et le groupe soutenait Massena. Il y avait entre eux une telle entente et une telle assurance dans leur travail que des prodiges se réalisaient constamment.

Toujours encourageantes, les activités se poursuivaient quand apparut pour Jean un cas particulièrement affligeant. Une jeune fille destinée à réaliser d'importantes tâches médianimiques vivait chez elle enfermée entre quatre murs et surveillée par des Esprits impossibles qui voulaient lui faire payer certaines dettes relatives à son passé coupable. Les bienfaiteurs de la vie supérieure la soutenaient, mais ses persécuteurs préparaient sa perte.Honoré par les pouvoirs supérieurs, Massena étudia la meilleure manière de l'éveiller aux responsabilités dont elle était investie et s'aperçut que, pour cela, il suffirait de faire apparaître quelqu'un en mesure de raviver sa mémoire pour qu'elle retrouve l'équilibre. Quelqu'un qui lui parlerait respectueusement de la foi raisonnée, de la croyance logique, de l'immortalité de l'âme et de la vie spirituelle.

La jeune enfant, néanmoins, sous l'épreuve de la richesse financière souffrait du désavantage de ne pas avoir à sortir de l'étroite enceinte domestique. Dans de telles conditions, il avait le plus grand mal à la faire lâcher prise.

Peu à peu, dominée par les entités qui l'exploitaient, elle se livra au vice de l'alcool. Comme elle n'avait presque plus d'emprise sur elle-même, elle laissait lesdites créatures perturbées lui suggérer de commettre un crime sur la personne d'un parent proche. Bien que cherchant à réagir, la pauvre petite était presque sur le point de céder à la démence, à la délinquance. Angoissé, Jean prit conscience de son affolement. Or la jeune enfant ne sortait pas de chez elle, ne recevait aucune visite, ne s'intéressait pas à la lecture et ignorait le pouvoir de la prière. Mentalement intoxiquée, elle prenait un sombre chemin quand Massena découvrit quelque chose. La malheureuse aimait regarder la télévision. Ce qui était son unique contact avec le monde extérieur. Pourquoi ne pas l'aider à travers ce mode de communication ? Sur-le-champ, l'ami dévoué se mit à la tâche et envoya des appels mentaux à différents secteurs. De sorte qu'il réussit à prendre des mesures jusqu'à ce qu'un ami

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s'intéressât à sa suggestion et contactât le groupe pour proposer un projet enthousiasmant. Pour Massena, ledit projet n'avait d'autre objectif que de sauver la jeune enfant. Sous son influence, le visiteur manifesta toute sa véhémence quand dans l'enceinte il invita tout le monde à profiter d'une occasion d'intervention qu'il avait obtenue sur une certaine chaîne télévisée. Il s'agissait de débattre du sujet spirite diffusé pendant une vingtaine de minutes sur une télévision réputée. Représenté par certains membres particuliers, dans quatre jours, le vendredi soir, le groupe allait devoir aborder le thème de la médiumnité et de la doctrine spirite. Après quelques remarques débordantes d'optimisme, il finit par conclure en expliquant qu'il avait impérativement besoin de certains ajustements. Il lui fallait tout de suite le nom du compagnon qui allait s'exprimer à l'antenne avant de répondre aux instructions des autorités pour ensuite résoudre les détails.

Or, les neuf compagnons présents n'étaient pas aussi enthousiastes que lui.Lara, le directeur qui assumait la charge des responsabilités les plus importantes, lui fit

sur un ton pondéré :- Bon ! Bon ! Le spiritisme n'a pas besoin de la télévision. Nous avons nos centres

pour enseigner la doctrine... Néanmoins, je soumets cette décision au critère de mes frères...L'intervenant, qui exprimait son opinion et celle du bienfaiteur spirituel qui

l'imprégnait de ses pensées pleines d'espoir, riposta :- Sans aucun doute, le centre spirite est le foyer de la parole doctrinale, mais cela ne

nous empêche pas de commenter les principes spirites dans l'intérêt de l'humanité à la radio ou dans la presse, dans la rue ou dans les salons. Si nous ne parlions du bien qu'à des fins religieuses, nous laisserions au mal le champ libre, terriblement libre...

Mais cette judicieuse remarque ne convainc pas. Déicides, le brillant commentateur de l'équipe, allégua : -Je suis contre. Il n'est pas question que j'aille à la télévision. Je considère que c'est de la pure vanité.

Antoine Pinho, un orateur compétent, prit son parti :- Pour ma part, je n'ai pas le courage de me livrer à une telle exhibition...D'une voix assurée et le regard ferme, Meira fit sèchement :- Moi non plus.Quant aux cinq autres, ils se joignirent à eux :- Le fait est qu'aller à la télévision pour parler de spiritisme ne se fait pas...- Je suis du même avis. Quiconque veut apprendre la doctrine spirite, qu'il vienne aux

réunions...- Moi, non plus, je ne pourrais être d'accord...- Je ne fais pas de théâtre... — C'est hors de question...La réunion s'acheva là-dessus et l'intervenant désappointé s'éloigna.Curieux, nous rendîmes visite à la jeune obsédée à la date à laquelle Massena avait

prévu de lui apporter l'aide tant convoitée. Le vendredi en question, il était dix heures du soir quand ils la trouvèrent assise devant son écran de télévision.

Les minutes qui devaient être réservées aux commentaires sur le spiritisme étaient utilisées pour diffuser un programme festif d'incitation à boire du whisky. Perplexes, nous regardions le sourire sympathique de l'actrice télévisée qui invitait les spectateurs :

- Buvez la nouvelle marque ! Un vrai délice !...

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Amour et aide

La conversation tournait autour de la protection spirituelle quand Joaquim, un mentor respectable des communications chrétiennes, me dit d'une voix bienveillante et sage :

- J'ai entendu dire d'un ami instructeur que Mardon Tertius, converti au christianisme aux prémices de l'Évangile à Rome, devint un disciple du Seigneur si précieux et si humble que son nom fut immédiatement béni dans les cieux. Doté d'une immense fortune, très tôt, ce patricien avait été abandonné par •sa femme partie vivre à Carthage. Dès qu'il eut accès à l'essence de la doctrine du Christ, Mardon partagea tous ses biens avec son fils unique, Marc Licius. Puis, il se consacra à la charité et à sa réforme intérieure. Cet instrument fidèle du bien était ouvert à tous les appels édifiants, que ce soit de la part des messagers de Jésus qui lui demandait d'accomplir des tâches bénévoles ou des frères incarnés dans la plus grande pénurie. Spontanément, il venait en aide aux veuves abandonnées et était le tuteur aimant des orphelins. Quotidiennement, il gardait aussi un horaire spécialement consacré aux malades et aux souffrants. Il leur distribuait des aliments et les aidait personnellement.

« À l'inverse de son père, le jeune Marc s'enfonça dans une absurde viciation. À la trentaine, il avait l'air d'un fléau ambulant. Tout en s'utilisant de l'argent et du pouvoir, il n'hé-sita pas à abuser des avantages dont il jouissait pour se lancer dans le banditisme doré que les privilèges sociaux laissent si souvent impuni.

« Deux chemins aussi différents eurent pour conséquence qu'ils se retrouvèrent dans le monde spirituel dans des conditions diamétralement opposées. Une fois la mort survenue, Mardon avait acquis un si grand mérite qu'il fut élevé à la sphère du Christ accessible aux serviteurs qui collaborèrent avec le Seigneur aux heures les plus funestes de l'Évangile naissant. Marc, par contre, se retrouva plongé dans les antres des régions inférieures où, bien qu'habitué à la révolte et à la perversion, sa conscience se revêtit d'une épaisse couche d'insensibilité.

« Converti en apôtre de l'abnégation, le père rendait visite à son fils dans la vallée ténébreuse où il s'était enfoncé, sans que son fils aveugle d'esprit dénotât sa présence. Mais il eut tellement pitié de celui à qui il vouait toute son affection, celui qui était le sang de son sang, qu'un beau jour, dans un élan d'amour passionné pour son fils chéri, il supplia le Seigneur de lui donner l'autorisation de le ramener avec lui au niveau supérieur pour l'avoir plus près de lui afin de le secourir.

« D'un air compréhensif, Jésus lui sourit et face à la tendresse ingénue de son dévoué collaborateur, il acquiesça. Avant que des amis expérimentés n'aient eu le temps de lui donner leur avis, Mardon partit en direction des zones obscures où son fils s'enivrait de folie et d'illusion... Lorsqu'il s'approcha de Marc, bien évidemment dépourvu de toute notion de responsabilité, il lui appliqua des passes magnétiques pour anesthésier ses sens. Dès que le

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bénéficiaire eut cédé au repos, il le mit tendrement sur ses épaules comme s'il s'agissait d'un précieux fardeau, et avec soin, il le transporta dans les cieux...

« Une fois installé dans un endroit très simple du plan supérieur, l'arrivant put profiter d'une plus grande lumière que celle régnant sur la terre. Aussi dès qu'il s'éveilla sous le regard enchanté de son père, il se vit entouré de fluides répugnants lui donnant l'impression d'être un malade couvert d'une boue épaisse. Confronté aux entités présentes qui se déplaçaient dans des corps ténus et lumineux, Marc se mit à leur crier des grossièretés et des insultes. Quand son père essaya de le calmer, d'un geste impitoyable, il chercha à le gifler, car il affirmait ne rien avoir demandé et ne pas vouloir changer. Exhorté à respecter le nom et la maison du Seigneur, il insulta l'environnement où il se trouvait en prononçant des injures et des railleries pleines d'ingratitude. On aurait dit un fauve en liberté cherchant à souiller une source de lumière. Des amis s'interposèrent et le rebelle fut à nouveau frappé de prostration, pour son bien, il fut mis sous hypnose...

Joaquim fit une nouvelle pause, mais comme il s'était interrompu au moment culminant de l'histoire, l'un des compagnons s'empressa de lui demander :

- Et alors, Mardon s'est-il senti inhibé de soutenir son fils bien-aimé ?L'instructeur lui répondit :- Oui, mes amis, Mardon finit par comprendre que même Dieu ne se permet pas de

violer la volonté de ses enfants au nom du bien, et que le bien ne peut fuir la patience quand il s'agit d'aider... De sorte qu'il reconduisit Marc à la caverne d'où il l'avait retiré sans malgré tout le priver de sa tendresse. Il gardait l'espoir qu'un jour son fils accepterait et sortirait de là pour faire de nouveaux pas sur le chemin de l'évolution. Pendant quatre-vingt-douze ans consécutivement, l'ancien patricien descendit quotidiennement à la vallée des ténèbres pour offrir à Marc la bénédiction d'une prière, une phrase éclairée et un gros morceau de pain.

— Mais cela ne revient-il pas à démontrer son incapacité à le secourir ? Objecta l'un des membres présents. Ne serait-il pas plus juste de reléguer le nécessiteux à son destin pour qu'il réfléchisse de lui-même ?

Joaquim eut un sourire expressif et conclut : - Nous n'avons pas le droit de mettre en doute le pouvoir et l'efficacité de la loi d'assistance à l'égard d'autrui. La rénovation qui coûta 92 ans de dévouement aurait tout aussi bien pu coûter 92 siècles. Pour aider , l'amour apprend à répéter.

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Service et temps

Madame Juvercina Trajano était un prodige de minuties.Vers la soixantaine, elle réaffirmait sa condition de missionnaire du Christ en se

distinguant par son soutien apporté à l'enfance à travers de précieux moyens d'informations.Spirite fervente, elle se savait réincarnée pour réaliser une grande tâche. Elle devait

secourir les enfants sans défense. D'avance, elle s'imaginait accomplissant cette œuvre immense. Mentalement, elle se voyait entourée d'enfants qui suppliaient sa tendresse. Avec émoi, elle racontait les souvenirs de sa vie avant de renaître en tant qu'Esprit, car madame Juvercina arrivait à se souvenir du temps où elle était sur le plan spirituel préparant son existence physique qui lui permettrait de réaliser cette grande mission. Elle se revoyait visitant une institution assistantielle en compagnie de bienfaiteurs désincarnés dans les zones tourmentées. À cette occasion, elle remarqua des dizaines d'Esprits profondément désorientés et inférieurs qu'elle serait amenée à secourir une fois retournée sur la terre.

De sorte qu'elle expliquait souvent à ses amis admiratifs.- Je revois cet endroit obscur et bizarre comme si c'était hier... Il s'agissait d'une

grande vallée, pleine d'âmes angoissées obligées de retourner à l'expérience du monde comme des élèves attendant anxieusement de profiter des bienfaits de l'école. Croyez bien que j'entends encore la voix de l'instructeur paternel, le frère Ambroise, qui me disait d'une voix assurée : « Oui, ma sœur, tu renaîtras sur la terre avec pour mission de parrainer des enfants abandonnés dans la souffrance... Quatre-vingts Esprits égarés quitteront ce lieu d'apprentissage. Assoiffés d'élucidation et d'amour, ils iront à la rencontre de tes bras aimants... Tu leur organiseras un foyer régénérateur. Tu ne manqueras pas de moyens pour y arriver. Retourne sur la terre et travaille... Comprends bien que pour assurer les bases de ton œuvre, tu supporteras la responsabilité de réajuster quatre-vingts de nos frères, désorientés et malades qui prendront après toi un corps charnel pour réaliser cet effort rénovateur... Grâce à notre vigilance, ils trouveront peu à peu le chemin de ton affection !... »

Prise d'enthousiasme et d'émotion, Madame Trajano passait ses souvenirs en revue. Et le fait est que dès l'âge de trente-deux ans, elle entama avec succès la construction d'un foyer pour les enfants du malheur.

L'entreprise née de son initiative sur un terrain fertile ne pouvait être mieux accueillie. Des cœurs nobles étaient venus se joindre à elle pour lui donner les moyens indispensables d'accomplir sa mission. Les facilités, les dons, l'argent et la coopération.

En cinq ans, un vaste foyer fut érigé, simple, sans carence, tout en étant confortable, mais sans excès. Or Juvercina était devenue exigeante et bien que la maison soit tout à fait digne et fin prête, elle ne cessait de découvrir des détails qu'elle considérait d'une grande importance. Elle avait l'impression qu'elle n'était jamais assez confortable pour loger les

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dizaines d'enfants malheureux qui venaient frapper à sa porte. Une fois le bâtiment achevé, elle voulut l'augmenter. Elle fit effectuer de nombreux ajouts, demanda un plus grand terrain. Une fois les terres achetées, elle décida de créer un verger. Les campagnes, les projets, les appels et les donations se multiplièrent. Mais elle ne s'arrêta pas là. Il fallut modifier plusieurs fois le système d'eau, l'illumination, la structure des murs, les plafonds et les étages. Insatisfaite, elle voulut essayer des semences différentes dans les potagers et les jardins en les réformant. Quand tout fut prévu pour l'inauguration, elle demanda des balcons et des pergolas, en plus des hangars et des trottoirs bien dessinés. Si l'œuvre ne changeait pas en soi, des nouveautés extérieures apparaissaient sans cesse. De sorte que vingt-six ans passèrent ainsi en pure expectative...

Tout ce temps pour résoudre des détails et des détails qui n'en finissaient plus. Jusqu'à ce que le Frère Ambroise, en personne, en vînt à comparaître à la réunion médianimique hebdomadaire dont elle était la fidèle accompagnatrice grâce à l'un des médiums psychophones. À la surprise des participants, madame Juvercina se mit à pleurer, prise d'émoi. Cette voix... Elle connaissait cette voix...

Le messager l'exhorta à tenir sa promesse et lui parla avec élégance et beauté des besoins de l'enfance à l'heure de la réincarnation terrestre.

Juvercina l'écouta et l'écouta, mais percevant que la parole de l'instructeur contenait des inflexions expressives d'avertissement, clic demanda respectueusement au moment où l'Esprit était prêt à prendre congé :

- Frère Ambroise, n'ai-je pas été loyale envers moi-même ? Reconnaissez-vous mon frère que je suis restée fidèle aux engagements étreints ?

L'interlocuteur eut un geste inoubliable de tendresse et lui répondit avec la bonté d'un père qui donne un conseil à sa fille :

- Oui, ma sœur, tu as été très fidèle au programme tracé, tu as beaucoup travaillé et beaucoup souffert pour réaliser cette œuvre, mais n'oublie pas que le temps passe... Les heures qui nous sont prêtées sont très précieuses !...

Et il ajouta à la stupeur générale :-Trente Esprits nécessiteux qui ont été reconduits pour être secourus sur les quatre-

vingts que tu t'étais engagée à aider et à rééduquer sont maintenant redevenus des délinquants... Deux d'entre eux sont de dangereux obsédés sur la voie publique, six sont fichés en tant que malades mentaux enfermés dans la cellule d'un hôpital psychiatrique et sur ceux qui restent vingt-deux sont internés dans différentes prisons.

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Spiritisme et divulgation

L'excellent avocat Joaquim Mota, spirite de conviction depuis sa jeunesse, avait des idées très arrêtées concernant la pensée religieuse. Extrêmement sensible, il jugeait que c'était une erreur d'exposer toute définition personnelle en matière de foi. « La religion, avait-il l'habitude de dire, relève exclusivement de la conscience ». Et il s'en tenait là. Dans la bibliothèque ouverte à ses amis, les volumes en percaline dorée réunissaient des auteurs classiques et modernes de la science et de la littérature. Toutefois, il conservait séparément les livres spirites dans une vieille commode de sa grande chambre à coucher. S'il agissait ainsi, ce n'était pas dans un mauvais sentiment. Cet homme sincère et respectable était spirite à sa manière, mais il ne révélait pas la moindre volonté militante. Comme sur une île amène, il était pris dans l'engrenage de la facilité. II s'était mis en tête l'idée que nul ne devait parler à quiconque des principes religieux qu'il étreignait et continuait à vivre sa vie en repoussant toute hypothèse pouvant l'induire au moindre changement.

C'était donc cet homme à qui nous devions apporter notre réconfort cette nuit-là.Mota venait de perdre son compagnon Licinio Fonseca, récemment désincarné, un ami

avec qui il avait partagé vingt-six ans de service au tribunal. Tous deux avaient mûri ensemble, tant dans la vie quotidienne que professionnelle. À soixante-dix ans, ils étaient invariablement associés dans le travail et dans la lutte. Ils étaient toujours unis que ce soit dans le cadre juridique, dans les affaires, dans les intérêts personnels, pour les vacances ou pour partir en excursion.

Sans son collègue idéal, Mota était pris d'une terrible angoisse. Profondément affligé, il cherchait à tout prix à le voir en esprit... Il pria tant en secret pour obtenir une telle concession que la commission composée de quatre coopérateurs que nous formions était là avec des instructions bien précises pour l'emmener voir son compagnon.

Prudemment déconnecté de son corps plongé dans le sommeil, bien que n'étant pas en mesure de percevoir l'aide directe que nous lui apportions, Joaquim se retrouva en présence de l'ami que la mort avait ravi.

Dans son lit de convalescent dans le grand institut de bienfaisance où il avait été accueilli dans le monde spirituel, Licinio se mit à pleurer de joie en le voyant. Attendris, nous suivions, mot à mot, le dialogue émouvant qui s'établit une fois qu'ils eurent manifesté la joie de leurs retrouvailles.

- Mota, mon cher Mota, sanglotait le désincarné avec une impressionnante inflexion dans la voix, la mort n'est qu'un changement d'état... Fais attention, mon ami ! Très attention !... Combien de temps n'ai-je pas perdu à cause de mon ignorance spirituelle !!!... Sache que la vie continue !...

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— Mais je le sais, Licinio, lui fit le visiteur pour le consoler. Très tôt, j'ai pris connaissance de l'immortalité de l'âme. La tombe n'est que le passage d'un plan à un autre... Nul ne meurt, je le sais...

Lettres de l'Autre Monde— Ah ! Mais alors, tu sais que l'homme sur la terre est un Esprit habitant

provisoirement un appareil constitué de chair ? Que nous ne sommes dans le monde que les locataires d'un corps ? lui demanda Licinio, vraiment atterré.

- Oui, je le sais...- Et tu sais aussi que quand nous naissons entre les hommes, nous sommes amenés à

renaître en portant le poids de nos dettes du passé avec certaines obligations à accomplir ?- Parfaitement. Très jeune encore, j'ai accepté l'enseignement et la logique de la

réincarnation...— Mota !... Mota !... s'écria l'autre visiblement altéré. Tu admets donc que nos

épouses et nos enfants, nos parents et nos amis, sont presque toujours des êtres avec qui nous avons déjà vécu lors d'existences terrestres antérieures ? Que nous sommes souvent liés à eux pour racheter d'anciennes dettes ?

- Oui, oui, mon cher, non seulement je le crois... Mais je sais que tout cela est la pure vérité...

- Et tu crois aux relations entre ceux qui reviennent ici et ceux qui restent sur la terre ? Tu conçois déjà qu'une personne vit et respire avec des créatures incarnées et des désincarnées ? Qu'il peut exister des cas d'obsession, entre lesdits vivants et lesdits morts qui culminent dans la folie et dans le crime ?!...

— Effectivement, je le pense...L'interlocuteur lui prit la main et continua, stupéfait :- Mota !... Mota !... Écoute !... Tu es sûr que la vie ici est la continuation de ce que

nous avons laissé et fait ? Tu es déjà convaincu que tout ce qui nous est donné sur le plan physique, ce sont des prêts accordés par le Seigneur pour que nous soyons amenés à faire le plus de bien possible et que personne après la mort ne peut se fuir ?...

- Oui, oui...À cet instant, Licinio devint fou de rage. Brusquement, il se mit à parcourir la pièce

d'un regard hagard, eut un mouvement instinctif de recul et s'écria :- Hors d'ici, imposteur, dehors !... Péniblement surpris, le visiteur essaya de le calmer :- Licinio, mon ami, que se passe-t-il ? Calme-toi, calme-toi... C'est moi, Joaquim

Mota, ton compagnon de tous les jours...-Jamais ! Imposteur, mystificateur !... Si Mota avait connu les réalités que tu viens de

me confirmer, jamais il ne m'aurait laissé dans une telle ignorance... Mon ami Joaquim Mota se trompe comme moi, alors qu'il est plongé dans l'obscurité du monde... Il a toujours été mon meilleur ami !... Jamais, jamais il n'aurait permis que j'arrive ici avec l'esprit plongé dans les ténèbres !...

En pleurs, Mota essayait de répliquer, mais nous dûmes intervenir afin d'arrêter le déséquilibre qui s'installait. Il ne nous restait plus qu'à le ramener sur terre.

Quelques minutes plus tard, l'avocat reprit possession de son corps physique. Il n'y avait pas de doute, il avait fait un rêve ou un cauchemar. Il avait la certitude absolue de ses retrouvailles spirituelles. Réveillé en sursaut, il se leva en larmes et avide d'air pur, il chercha à rafraîchir son esprit embrasé. Il ouvrit une fenêtre de l'appartement élevé où il résidait.

Mota dévisagea le pâté de maisons compact où, en cette heure, des dizaines de personnes quittaient peut-être l'expérience temporaire du monde pour vivre les expériences élevées de la vie supérieure. De sorte qu'à l'aube naissante, il se mit, cette fois, à réfléchir au spiritisme et à sa divulgation de manière différente.

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Explication d'un ami

Tu crois que nous avons perdu le fil de l'inspiration, encore faut-il que nous l'ayons eu un jour. De plus, tu insistes sur le fait qu'en tant qu'Esprits désincarnés, nous te donnons l'impression, à présent, d'être anonymes et distants, pour ne pas dire idiots et puérils. Tu déclares ressentir un manque d'intérêt pour nos chroniques que tu trouves « ennuyeuses et vagues », comme si nous avions perdu le contact avec la réalité de la terre et avec les hommes, comme si nous avions oublié la littérature, et que notre façon de penser était devenue infantile.

Tu voudrais que nous nous arrêtions aux sujets dits palpitants, que nous fassions dans la presse le striptea.se de tel OU tel scandale pour faire revivre de vieilles habitudes, comme li nous ne connaissions pas suffisamment l'arène des intrigues humaines où nous avons déjà joué le rôle de bouffon du fait de nos péchés. Tu affirmes encore que nous avons oublié la mythologie et le goût des citations pour nous contenter « à peine du style trivial de ceux qui répètent des phrases émouvantes pour réconforter des arrimeurs et des blanchisseuses », comme s'ils n'étaient pas dignes de considération.

Que nous ne jouissions d'aucune compétence pour l'art de la rédaction, n'est une nouveauté pour personne. Mais, ce qu'on peut trouver étrange dans ta lettre, c'est qu'elle donne l'impression que nous aurions changé, ce qui en vérité n'est pas le cas. Personnellement, je suis toujours le même journaliste insipide. Je n'ai pas l'illusion de servir du caviar au menu des lettrés quand je dispose à peine de quelques vivres à offrir à mes amis.

Pour trouver la confirmation à cela, il suffit de recourir aux informations de notre collègue Eloy Pontes quand il écrivait ses impressions dans le journal O Globo, il y a bien une trentaine d'années. Ce critique réputé des écritures livresques affirmait en ce qui me concerne dans des pages savoureuses parues dans la presse et dans sa première série $ Œuvre d'ailleurs: « Dès lors qu'on a lu une des chroniques du M. untel, on les a toutes lues. Il est monocorde...»

Puis, il ajoute à un autre endroit ladite citation à notre propos : « Rien ne lui appartient. On ne peut pas dire qu'il soit inspiré. Il est malade. Les vieux thèmes bibliques, les légendes orientales des temps anciens, les prétextes désuets des symboles imposés dans le passé constituent l'architecture de l'œuvre en question. Monsieur...........est de ceux qui écrivent parce qu'ils ont lu. Au fil de ces pages, nous ne découvrons pas le moindre signe de sentiments personnels. Les émotions qui s'y trouvent relèvent de réminiscences. Du reste, si

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l'on consulte les ouvrages de la bibliographie de l'auteur, on s'aperçoit que son œuvre en prose est faite d'assemblages, de reprises, de chiffons. »

Je ne me reporte pas aux notes de cet estimable compagnon pour apporter au sujet un peu de piment, mais pour confirmer en toute sincérité qu'il s'exprimait ainsi à juste titre.

Franchement, mon cher, ce que je produis aujourd'hui à travers un médium manque autant d'originalité qu'auparavant.

Que ce soit dans le corps grossier de la vie physique ou paré de l'enveloppe plus légère du plan spirituel, mon cerveau est toujours comme la veilleuse de l'artisan, grâce à elle je sculpte au canif le bois précieux du langage que tant de gens travaillent en filigrane avec le burin de l'intelligence enflammé du feu sacré de l'inspiration.

N'accuse pas les antennes médianimiques de ma pauvreté intellectuelle. Si en tant qu'écrivain anonyme de la vérité, nous nous exprimons chaque fois avec moins de prétention, crois bien qu'il n'est jamais trop tard pour reconnaître que le journaliste ou l'auteur, aussi insignifiant soit-il comme c'est d'ailleurs mon cas, est poussé par la vie à écrire pour les autres et non pour lui-même. De sorte qu'ayant acquis une telle connaissance, il semble impératif d'analyser ce que nous faisons des pouvoirs magiques de l'alphabet. Ecrire, oui, mais écrire pour que cela soit salutaire, car la plume est l'instrument de la parole qui édifie et détruit, tout comme elle rabaisse ou sanctifie.

Voilà en conscience, ce que je ressens le besoin d'expliquer. Quant au fait de continuer dans le domaine des lettres « tant de temps après ma mort » comme tu le proclames, je suppose qu'il s'agit là d'une concession charitable de la miséricorde divine. Par conséquent, je ne cache pas ma joie de pouvoir travailler avec les mots, même si au fond cela doit aussi constituer une épreuve pour moi. Sois sûr, néanmoins, que j'aspire profondément, à présent, à avancer sur le terrain de l'esprit par le biais de la littérature. Mais cette fois avec la prudence d'un agriculteur qui l'efforcerait de cultiver des pommes de terre, après être passé par de grandes désillusions à cultiver des plantes employées à la fabrication de stupéfiants.

Voilà, cher ami, ce qu'actuellement, j'essaie d'apprendre et de faire tout en espérant qu'à ton arrivée ici tu mériteras mieux.

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Communications

L'histoire peut paraître facétieuse, pourtant les faits sont authentiques.Raphaël Provenzano écoutait les grands commentateurs de l'Évangile d'un air dépité et

malheureux. Un sentiment profond de jalousie le tourmentait. À son tour, il aurait voulu parler aux masses, émouvoir la foule, car rien n'enflammait autant son regard que la tribune. Il attendait donc impatiemment le jour où il pourrait atteindre ce moment culminant dans le temps, où sa voix réussirait à impressionner des centaines d'individus. Même si ce n'était qu'un simple cordonnier, cela ne l'empêchait pas de nourrir une telle ambition. Or sa spécialité, c'était d'enfoncer des clous dans les semelles.

Combien de fois en plein travail, ne s'était-il pas vu devant un immense public à parler, à parler sous les applaudissements !

Peut-être était-ce pour cela qu'il était grincheux. Il était constamment en conflit avec sa vocation et sa profession. De sorte qu'il le faisait payer à sa famille et à ses amis. Chez lui, son épouse et ses quatre fillettes souffraient de son obstination et de son désespoir. Irrité pour des riens, c'était un vrai tyran domestique. Il se complaisait à molester et à blesser et la tension ne se limitait pas à son foyer. Tout son entourage supportait des vexations. Entre amis, son esprit critique et impertinent faisait qu'il était craint de tout le monde. Or, la passion de Raphaël se résumait à prêcher solennellement la vérité chrétienne lors des rassemblements spirites.

Un soir, alors que s'exprimait, Martin, le guide spirituel de la réunion médianimique à laquelle il participait, Raphaël lui demanda son avis concernant ses vieilles aspirations.

« Oui, mon fils, lui fit le bienfaiteur par l'intermédiaire du médium, plus tard tu pourras enseigner à la tribune. Mais, maintenant, c'est trop tôt. Il faut que tu étudies, que tu te prépares, que tu apprennes à servir... »

Puis, il lui expliqua que le banc du savetier est aussi un lieu saint, qu'il peut démontrer sa foi et son abnégation en donnant l'exemple, en édifiant, en inspirant, en aidant...

Proven/ano l'écouta patiemment, mais il sortit désappointé.Quelques semaines plus tard, le groupe était prêt à se réunir dans la salle habituelle, où

il régnait une ambiance agréable. Il ne manquait plus qu'une heure avant le début des prières.Raphaël arriva tout joyeux. Immédiatement, il informa ses collègues qu'il souhaiterait

soumettre à l'estimable Martin l'étude d'un beau rêve qu'il avait fait la nuit précédente. Il se mit donc à raconter aux personnes présentes qu'il se vit spirituellement projeté hors de son corps physique, qu'il se sentit voler aussi léger qu'une plume portée par le vent. Quand tout à

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coup, il vit six lettres rayonnantes projetées dans le ciel « A.D.P.S.B.P. ». À son réveil, il prit immédiatement note de ces faits.

Madame Emilie, qui pensait que les rêves étaient toujours une source d'enseignements, lui demanda ce qu'il en concluait.

« Mais alors, vous ne comprenez pas ? », lui fit-il.Là-dessus, il se mit à expliquer son rêve à l'auditoire intéressé :« Mon intuition me dit que les lettres veulent dire la chose suivante : « maintenant tu

dois prêcher sans enfoncer des clous3 ».3 En portugais, la phrase est la. suivante : Agora Deves Pregar Sem Bâter l'inos, les

initiales de chacun des mots correspondent aux lettres apparues dans son rêve A.D.PS.B.P. (NDT)

Puis, il ajouta que ce serait certainement au prix de quelques sacrifices pour sa famille, mais qu'il voulait faire l'expérience d'un autre emploi. Il allait avoir besoin de temps libre. Et si cela se limitait à quelques privations et épreuves, il se disait prêt à tout supporter. Pour conclure, il déclara être fatigué de frapper le cuir des souliers. Il aspirait à une situation différente.

A l'heure dite, la petite assemblée se consacra cette nuit-là aux tâches de désobsession.Ils commencèrent donc par des activités préparatoires, des prières. Puis, ce fut l'heure

de secourir les entités souffrantes. Martin était en contact avec le médium qui, de temps à autre, guidait les activités et donnait des idées.

Raphaël voulut lui parler. Mais, l'instructeur lui recommanda d'attendre, il devait résoudre des tâches plus urgentes. Ils auraient l'occasion de s'entretenir à la fin. Effectivement, une fois les activités terminées, Martin l'invita à prendre la parole.

Presque timidement, Provenzano lui raconta son rêve, il se rapporta aux lettres lumineuses découvertes dans le ciel, comme si elles avaient brillé rien que pour lui, et réaffirma son profond désir. Il voulait être un grand conférencier et se disait prêt à se consacrer corps et âme aux enseignements publics de l'Évangile.

Sereinement, l'ami spirituel lui demanda quelle était son interprétation des lettres en question.

Résolument, Raphaël répéta : « maintenant tu dois prêcher sans enfoncer des clous ».Le bienfaiteur spirituel eut une expression de complaisance qui se refléta sur le visage

du médium et lui fit :« Certes, Raphaël, tu as été projeté hors de ton corps de chair et tu as bien vu le

message du plan spirituel... Mais, tu te trompes dans l'interprétation que tu en fais. Les lettres veulent dire simplement : « avant de prêcher, il faut d'abord être bon »4.

)

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L'aide du Seigneur

La réunion qui était dédiée aux études évangéliques ce soir-là avait pour thème principal : la parabole du Bon Samaritain. Or, les compagnons avaient de nombreuses questions à poser sur le développement médianimique.

Certains étaient initiés aux expériences psychiques, mais ignoraient à quel type d'activité ils devaient se consacrer, tandis que d'autres se plaignaient du temps investi dans tel ou tel domaine sans obtenir de résultats pratiques.

Dès que l'ambiance fut apaisée, plusieurs fois interpellé, le frère Calimer, l'ami désincarné qui était extrêmement attaché au groupe, prit le contrôle des facultés psychophoniques de madame Amanda, la plus ancienne médium de l'assemblée. Il salua les personnes présentes et se dit prêt à parler.

Les questions surgirent alors de manière improvisée :« Frère Calimer, que faut-il faire pour mériter un plus grand soutien de la spiritualité

supérieure dans l'accomplissement des tâches médianimiques ?- Comment peut-on être plus largement parrainé en matière de clairvoyance ?— Frère, je sais que nous devons toujours étudier si nous voulons être doués d'un plus

grand discernement ; néanmoins, comment faire pour obtenir l'aide des mentors compétents en matière d'intuition ?

- Et dans le cadre de la médiumnité curative ?— Calimer, comment recevoir la protection des missionnaires du bien pour qu'ils nous

libèrent de l'influence du mal ?- Frère, depuis longtemps je fais des expériences pour produire des effets physiques

sans toutefois parvenir à des résultats appréciables... Que dois-je faire pour mériter un plus grand soutien de la spiritualité ? »

Calimer leur répondit simplement :« Mes amis, je suis bien loin d'être un orienteur, par conséquent, je demande pardon à

notre Seigneur Jésus-Christ parce que je vais user de la parabole pour éluder ces questionnements. »

Et devant ses compagnons attentifs, il s'exprima avec humilité :« D'après ce que je sais, dans l'épisode du Bon Samaritain, l'homme qui descendait de

Jérusalem pour se rendre à Jéricho était tombé entre les mains des brigands qui l'avaient laissé à moitié mort, quand il supplia en prière la bonté de Dieu. Compatissant, le Tout miséricordieux envoya un messager sur-le-champ qui naturellement n'était pas humainement en mesure de s'exprimer. Le préposé de la Providence se plaça à côté de la victime et attendit

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anxieusement l'arrivée de quiconque prêt à l'aider à accomplir cette mission charitable. Ce fut à cet instant que s'approcha un prêtre expert en Écritures saintes, qui avait été éduqué dans les principes de l'amour voué à Dieu pour toutes les choses et pour son prochain comme pour lui-même... Le chargé de bénédiction chercha à l'induire à la bienveillance, mais le titulaire de la foi, qui craignait des embêtements, décida d'allonger le pas et passa son chemin. Juste après, un lévite, également cultivé, apparut sur les lieux, et le bienfaiteur des Cieux supplia sa coopération. Or, ce fut en vain, car le gardien de la Loi, qui craignait de se compliquer la vie, refusa de prendre en considération cette requête mentale et s'éloigna rapidement. Peu après, voilà qu'un Samaritain totalement inconnu, qui voyageait en toute simplicité et qui passait dans les parages, sentit au fond de son cœur la requête qui lui était faite par l'émissaire divin. D'un seul coup, il éprouva une soudaine compassion pour le blessé et se fit immédiatement un devoir de le secourir. Il nettoya le malheureux, essuya le sang de ses blessures, puis, il l'installa sur son cheval et le conduisit à une auberge où il le fit soigner. Le lendemain, il prit en charge tous les frais nécessaires, paya l'aubergiste et, avant de partir, il assuma spontanément la responsabilisé de toutes les dépenses pour le faire soigner, conformément à l'attente de l'envoyé qui était venu pratiquer la bienfaisance au nom de Dieu... »

Calimer fit une pause. Puis, tranquillement, il demanda :« Selon vous, lequel des trois est le plus digne de l'attention du plan spirituel ? »Ce fut Antoine Pires, l'homme le plus sage de la réunion qui, comme un élève

détenteur de connaissances, prit la parole pour tout le monde :« De toute évidence, il s'agit du Samaritain qui sut répondre à l'invitation de la

charité.»L'Esprit qui se manifestait sourit donc avec douceur et conclut :« Eh bien, mes amis, sachons l'imiter. »

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Bellarmin Bicas

Après la fête de bienfaisance où nous avions servi les justes, Bellarmin Bicas, ce cher compagnon pour qui sur le plan spirituel nous avions tant d'affection, me prit à part et me fit d'un air résolu :

« Bon, puisque nous avons terminé pour aujourd'hui notre devoir de solidarité, j'aimerais te demander une faveur... »

Comme j'avais l'air surpris, Bellarmin continua :« J'ai appris que tu disposes toujours de quelques facilités pour écrire aux compagnons

incarnés sur la terre, j'aimerais donc te confier un sujet...- Un sujet ?- Il se trouve que j'ai quitté la terre à l'âge de 58 ans, après vingt ans de conviction

spirite. Dès l'âge de 38 ans, j'avais étreint les principes codifiés par Allan Kardec. Comme j'ai toujours été irascible de tempérament, dès mes premiers Contacts avec la doctrine réconfortante, je décidai de répertorier quotidiennement toutes mes exaspérations en indiquant leurs causes pour des études postérieures... Mes bêtises, néanmoins, étaient si nombreuses que malgré les nobles connaissances que j'avais assimilées, je supprimai inconsciemment, 22 ans du quota des quatre-vingts dont je devais jouir au niveau physique. De sorte que je retournai à la patrie spirituelle en tant que suicide indirect... Ce fut donc ici que je pus examiner mes problèmes et me réconcilier avec mes désillusions... Combien de trésors perdus pour des bagatelles ! Combien de sottises au nom des sentiments !...

Puis, prenant un drôle d'air, Bellarmin ajouta : - Raconte mon cas à ceux qui portent encore le poids de l'amertume ! Parle-leur du danger des irritations systématiques, dis-leur combien ils doivent faire preuve de tolérance, de patience, de sérénité, de pardon ! Supplie nos compagnons de ne pas perdre la richesse des heures en susceptibilités et en querelles, explique-leur que la mauvaise humeur tue !...

À cet instant, je vis s'afficher une statistique intéressante concernant ses irritations que je n'hésite pas à retranscrire ici : Bellarmin Bicas - Nombre de colères et griefs inutiles avec la spécification des causes respectives de 1936 à 1956 :

1.811 contrariétés familiales ;906 indispositions au foyer concernant l'alimentation et l'hygiène ;1.614 altercations avec son épouse pour divergences de conduite domestique et

sociale;1.801 disputes avec ses enfants, ses gendres et belles-filles ;

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3.711 mouvements d'humeur avec ses petits-enfants ;1.015 conflits avec des chefs de service ;1.333 irritations par incompatibilité avec ses collègues ;1.012 réclamations auprès des fournisseurs et des commerçants pour des sommes

dérisoires ;614 malentendus avec des voisins ;74Lettres de l'Autre Monde315 ressentiments envers des amis intimes ;1.089 mouvements de susceptibilité face à l'indifférence de fonctionnaires et

d'employés d'institutions diverses ;615 brouilles avec des barbiers et des tailleurs ;777 désaccords avec des conducteurs et des passagers inconnus lors de voyages en

autobus, en voiture, en tramway ou en train ;419 querelles avec le laitier et le boulanger ;820 mésententes pour avoir manifesté sa mauvaise foi auprès des serveurs de café et

restaurant ;211 fois offensé par les difficultés supportées avec les services téléphoniques ;90 discussions dans des maisons de jeux ;815 altercations pour défendre des opinions religieuses différentes ;217 incompréhensions avec des frères de foi au sein de l'organisation spirite ;901 fois affolé par erreur ou par inquiétude quant à l'existence d'êtres imaginaires ou à

la perspective d'événements déplaisants n'ayant jamais eu lieu.

Total : 16.386 exaspérations inutiles.

Voilà, le résumé des irritations du cher ami Bicas : 16.386 déboires parfaitement dispensables en 7.300 jours d'existence, et cela pendant les vingt plus belles années de son passage dans le monde puisqu'il était illuminé par les enseignements de l'Évangile revivifié. De sorte que j'exauce son souhait de faire connaître son expérience qui à notre avis est aussi important que les conseils pour prévenir les déséquilibres et les maladies. Même si nous sommes Certains qu'ils seront nombreux ceux qui considéreront que le bilan de Bellarmin n'est que la pure invention d'un Esprit farfelu.

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L'influence du bien

Tu dis que les spirites exagèrent quand ils multiplient les thèmes relatifs à la charité à travers les livres qu'ils lancent, les chroniques qu'ils écrivent, les conférences qu'ils donnent et les commentaires qu'ils font sur cette sublime vertu.

« L'assistance sociale ne relève-t-elle pas du devoir des organismes publics ? » demandes-tu avec la sérénité de celui qui pense ne pas avoir à aider les pompiers pour éteindre l'incendie. Après cela, tu ajoutes : «Je crois plutôt que par charité les désincarnés ne devraient pas stimuler la paresse et le vagabondage. »

Je ne saurais dire si tu penses cela parce que tu es né dans un doux berceau entouré de confort et de facilités en matière d'éducation, mais je suis tout à fait d'accord avec toi quant au fait que nous devons attendre des instances administratives les solutions appropriées aux problèmes de l'ignorance et de la pénurie. Néanmoins, quel nageur ne tendrait pas un bras amical au baigneur que la mer déchaînée menace d'engloutir tout simplement parce que le secouriste est occupé ou distrait ?

D'autant que la charité est l'ingrédient de la paix à tous les niveaux de l'existence, non seulement elle soulage les souffrants ou relève ceux qui sont tombés, mais elle empêche aussi les crimes et chasse la détresse.

Et si la justice est le fondement de l'univers, l'amour est l'âme de la vie.Combien d'énigmes nées de la haine se résolvent grâce à un geste de tendresse ?

Combien de tonnes d'ombre sécrétées dans les antres de la souffrance disparaissent par la fine fente d'un rayon de lumière ?

Je comprends qu'en tant que réincarné tu aies des difficultés à percevoir les obstacles que la bonté dissipe en silence, mais de cet autre côté de la vie, nous sommes confrontés, heure après heure, à de vives leçons qui nous invitent à servir et à penser.

Le travail et la douleur, l'avertissement et l'épreuve font beaucoup de bien à l'âme, mais la charité favorise la rénovation immédiate du destin.

Le Talmud, ce recueil de leçons de sagesse, raconte que deux apprentis du Rabi Hanina refusaient systématiquement d'accepter les avertissements et les prévisions des devins, quels qu'ils fussent.

Un jour qu'ils pénétrèrent dans la forêt pour ramasser du bois, tous deux rencontrèrent un vieux clairvoyant. Celui-ci perçut autour d'eux un grand nombre d'entités désincarnées malveillantes impatientes de les persécuter à mort.

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Pour ne pas les effrayer avec les détails de sa vision, le mage regarda les étoiles comme s'il cherchait dans les astres les mots qu'il allait prononcer. Il leur suggéra donc de réfléchir aux risques auxquels ils allaient s'exposer tout en leur conseillant de rentrer rapidement chez eux. De sombres augures pesaient sur eux. Il était donc plus raisonnable de retourner à leur doux foyer, car il était fort probable qu'ils ne sortiraient pas vivants du bois.

Les jeunes se mirent à rire de cet avertissement et continuèrent leur route.Après avoir parcouru un bout de chemin, ils rencontrèrent un vieil homme qui les

supplia de lui donner quelque chose à manger pour apaiser sa faim.Les jeunes n'avaient apporté qu'un gros morceau de pain. Malgré tout, ils n'hésitèrent

pas à le partager avec le mendiant qui, immédiatement, implora Dieu de les récompenser de leur bonté.

Les soi-disant bûcherons, qui n'accordèrent pas plus d'attention à cet incident, ramassèrent les quelques morceaux de bois dont ils avaient besoin et retournèrent au village sans que le moindre contretemps n'entamât leur joie.

Mais un homme, qui avait écouté les prévisions faites et attendait de voir les résultats se produire, se tourna vers le clairvoyant en lui demandant sur un ton ironique :

« Imposteur, comment expliques-tu ton erreur ? Les jeunes sont retournés chez eux plus heureux qu'ils ne l'étaient déjà. »

Intrigué, le vieil homme se rendit chez les jeunes. En les voyant, il remarqua qu'ils avaient été libérés des obsesseurs qui les accompagnaient. De ce fait, il leur demanda la permission d'examiner les fardeaux qu'ils portaient. Une fois que les ficelles furent détachées, il trouva dans l'un d'eux un serpent mort coupé en deux.

« Vous voyez, dit le mage, la mort était sur le point de vous frapper... Le coup, néanmoins, a été évité. Qu'avez-vous fait pour mériter la miséricorde divine qui vous a délivrés de ce drame fatal?»

L'un des deux lui répondit que le seul incident survenu fut leur rencontre avec un vieillard affamé avec qui ils avaient partagé leur collation.

Le devin démontra une indicible joie et rétorqua à l'homme qui l'avait critiqué : « Tout est clair à présent ! Que peut-on faire si la loi divine se laisse influencer par un

morceau de pain ? »

*****

Excuse-moi si je fais appel à un ancien document hébreu pour répondre à ta lettre. Pourtant, si une simple histoire nous parle des crédits d'un morceau de pain donné par amour pour les lois divines, imaginons la joie qui régnera entre nous quand nous saurons créer le bonheur de nos semblables en nous efforçant de tout cœur d'être fraternels.

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Poison en liberté

Tu souhaites que les Esprits désincarnés se prononcent sur l'alcool et son emprise.Aligner des arguments et définir son influence peut paraître quelque peu ardu. Pour

cela il suffit de se souvenir du serpent, cette vieille connaissance, dont le venin empoisonne en général plus d'une personne. C'est à coup de barre de fer, de gourdin, de jets de pierre, en posant des pièges, en jetant des cendres, de l'eau bouillante ou en utilisant des lance-flammes qu'il est combattu ou surveillé de près par les cris des enfants, par la vigilance des mères et les services municipaux. Alors que l'alcool, où qu'il aille, est un poison en liberté qui détruit des milliers de créatures. Bien souvent, déguisé en Champagne ou en whisky, c'est l'invité d'honneur des festivités. Il glisse dans la gorge des ministres aussi facilement que dans celle des voyous qui traînent dans les rues. Il rend fou des artistes remarquables, affaiblit le caractère de parents dévoués, aggrave les maladies et augmente les statistiques des asiles. Pourtant, si tu exprimes de telles idées à un somptueux banquet, tout indique que sur le conseil de tes amis les plus généreux tu seras envoyé chez le psychiatre, si tu ne finis pas à l'hospice.

Nul n'a besoin de vanter l'eau-de-vie qui porte le nom de vodka ou de jus de canne, de rhum ou de cognac puisque les chroniques vivantes sont écrites par les consommateurs eux-mêmes qui se jettent dans l'ivresse, dans les crimes que la presse couvre de sensationnalisme, dans les soudaines violences et dans les foyers détruits. Quand les commentateurs de tels dégâts sont amenés à se prononcer devant l'opinion publique, il est indispensable de citer le témoignage des victimes battues dans l'enceinte domestique, de ces hommes et de ces femmes respectables qui virent brusquement surgir la folie dans toute son horreur dans les moments d'égarement de proches inconscients. Mais aussi et surtout, des médecins vieillissants qui s'efforcent leur vie durant de soulager les souffrances humaines.

Ne crois pas que nous, pauvres intelligences désincarnées, soyons en mesure de définir plus assurément les effets de cette terrible calamité qui coule de verre en verre.

Peut-être est-ce pour cela que les tragédies de l'alcoolisme sont presque toujours traitées sur un ton sarcastique, et crois bien que cette ironie vient de loin.

On raconte dans une histoire populaire du folklore israélite, largement divulguée dans plusieurs pays par divers auteurs, qu'après le grand déluge, Noé, le patriarche, finissait de préparer la terre encore humide pour y planter la première vigne. Mais à cet instant, lui apparut l'Esprit des ténèbres qui lui demanda avec insolence :

« Que veux-tu faire pousser, maintenant ?

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- Une vigne, répondit l'ancien sereinement. »Le sinistre visiteur lui demanda alors s'il attendait des fruits de cette plantation.« Oui, lui répondit le bon vieillard, ce seront des fruits sucrés et capiteux. Une fois

récoltés, les créatures pourront les savourer quand bon leur semblera. En outre, ils fourniront un jus miraculeux qui pourra facilement être transformé en vin, un savoureux élixir capable de les faire sommeiller dans de doux délires de bonheur et de repos...

- J'exige d'être associé à cette tâche ! s'écria Satan avec arrogance. »D'un air soumis, Noé accepta sans broncher et le génie du mal se chargea d'arroser et

de fertiliser la vigne pour qu'elle produise correctement. Peu après, dans l'intention de louer la cruauté, le partenaire démoniaque retira quatre animaux de l'énorme arche et se mit à fertiliser et à irriguer la terre avec la salive du bouc, le sang du lion, la graisse du porc et les excréments des singes.

De ce fait, combien ne sont-ils pas à se livrer au vice de l'ivresse en présentant les attitudes et les cris sadiques du bouc ou l'agressivité du lion, quand ils ne sombrent pas dans la stupidité du porc ou dans les pitreries des singes.

Telle est la légende. Quant à nous, mon ami, qui avons acquis la connaissance de la réincarnation, nous sommes conscients du fait qu'en intoxiquant temporairement le corps spirituel, l'alcool entraîne l'esprit humain dans des états vibratoires primitifs qui le réduisent anormalement à la condition animale.

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Sur la paix

L'horloge venait de sonner huit heures quand Anaclet Silva se réveilla par un beau matin clair.

Dehors, sous le soleil qui promettait d'être chaud les enfants se disputaient pour des bagatelles comme des nuées d'oiseaux piailleurs.

Anaclet s'étira dans son lit, se détendit, et comme il ne commençait à travailler qu'à neuf heures, avant de se lever, il prit l'Évangile et se mit à lire les sublimes paroles de l'Ami céleste dans le chapitre 14, verset 27 du livre de l'apôtre Jean :

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s'alarme point. »

« Je me réjouis à l'idée que la paix du Seigneur règne dans le monde entier. Où que ce soit, je recevrai l'amour du Christ qui me permet de cheminer en toute tranquillité.

« Je sais que la présence de Jésus est de toute part sur la terre et que son influence guide nos destinées.

« Je jouirai donc de sérénité parmi les créatures. « L'Eternel bienfaiteur dirige toutes les âmes vers la victoire de la paix. Par conséquent, même si les hommes m'offensent, en eux, je chercherai à voir des frères que le pouvoir divin transforme pour que règne l'harmonie générale.

« Je me réjouis d'avoir la conviction que le prince de la paix guide les nations, de sorte qu'il assurera mon bien-être.

« Je recevrai du Ciel la bénédiction de la tranquillité et je ferai preuve de compréhension et de rectitude vis-à-vis de l'humanité.

« Je loue la paix que le Seigneur m'envoie aujourd'hui, et j'espère qu'il me soutiendra dans la sienne à présent et à tout instant dans la vie. »

Après cet ardent monologue, il se leva heureux et prit rapidement une douche. Mais il constata que le pantalon avec lequel il comptait se rendre au bureau portait l'empreinte d'un long coup de couteau.

Brusquement excédé, il appela sa femme en criant. Angoissée, madame Horacine accourut portant leur petite fille malade dans ses bras. Elle vit immédiatement ce dont il s'agissait et lui fit attristée :

« Quel dommage ! Les garçons sont sans surveillance et moi je m'occupe de la pneumonie de Sonia. »

Plutôt que de penser à la grave maladie de son bébé de quelques mois, Anaclet se mit à crier :

« Quel dommage ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? Ignorerais-tu, par hasard, que ce vêtement m'a coûté les yeux de la tête ? »

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Sans répondre, elle se dirigea vers la vieille armoire et lui apporta un costume ressemblant à celui qui avait été abîmé.

Peu après, à l'heure du petit déjeuner, quand Anaclet remarqua l'absence de lait sur la table, il protesta sur un ton irrité.

« Oui, oui, lui fit la maîtresse de maison, je n'ai pas pu faire la queue... J'ai dû surveiller la petite... »

Silva grommela quelques injures et lorsqu'il ouvrit la porte pour prendre le bus, voilà que son vieux beau-père apparut son chapeau à la main. Humblement, il le supplia :

« Anaclet, pardonne-moi de m'introduire de la sorte, mais nos difficultés sont si grandes à la maison que je viens te demander de bien vouloir me prêter cinq cents cruzeiros...

- Eh bien ça alors..., lui fit son gendre manifestant de toute évidence sa colère, où est-ce que vous avez la tête ? Si j'avais cinq cents cruzeiros en poche, je ne sortirais pas maintenant pour affronter cette chienne de vie. »

À cet instant, un véhicule klaxonna à une courte distance, mais passa sans s'arrêter à son signal.

Désespéré, Anaclet se mit à crier :« Maudits ! Comment est-ce que je vais me rendre au travail ? Soyez maudits ! Soyez

maudits !... »Peu après, un autre apparut que Silva réussit à prendre.Une fois installé et tandis que le véhicule reprenait sa course, il se mit à comparer sa

conduite avec les affirmations qu'il avait exprimées à son réveil. À cet instant seulement, il reconnut que lui qui avait été si sûr d'exalter l'harmonie du monde, n'avait même pas supporté sans se révolter un pantalon déchiré. Lui qui avait été si convaincu de participer à l'équilibre du Seigneur, n'avait pas été capable de se résigner devant son petit-déjeuner incomplet ; si prompt à pardonner préalablement les offenses humaines, il n'avait pas su accueillir avec gentillesse la supplication d'un parent malheureux, et si solennel à vouloir déclarer son entendement, il n'avait pas hésité à rabaisser la dignité de son langage pour s'exprimer dans un jargon plein de malédictions... Honteux d'être passé aussi rapidement de la sérénité à la perturbation, il commença à percevoir qu'entre lui et l'humanité, il y avait son foyer qui demandait son soutien et son affection, et qu'il ne recevrait jamais la paix du Christ de l'extérieur, sans l'avoir accueillie d'abord en son for intérieur.

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Note explicative

Cher ami,

C'est avec émotion que tu trouves étrange qu'un certain « défunt » doué d'intelligence a oublié de s'identifier dans son message personnel à un compagnon « vivant ».

Tu fais référence au contrat de deux auteurs respectables que les intérêts affectifs ont profondément liés au fil de leurs rencontres littéraires.

L'un d'eux, face à la mort, promit à l'autre toujours plongé dans le courant de la vie charnelle qu'il reviendrait des eaux profondes du Styx avec des nouvelles précieuses et intelligibles. A cette occasion, l'ami « décédé » lirait, en grand style lors d'un spectacle, les mots placés dans un certain ordre, et gardés secrets dans un coffre-fort par son ami toujours « vivant ».De sorte que reconnu pour ses pouvoirs divinatoires, l'auteur désincarné, transformé en oracle, deviendrait un nouveau Marco Polo présent sur toutes les chaînes de télévision et de radio dans le monde.

Grâce à de tels faits, selon sa façon de voir qui a toute mon estime, le spiritisme rédempteur serait largement respecté.

Or, il se trouve qu'une fois qu'il eut traversé les portes de la tombe, le remarquable auteur désincarné devenu oublieux et distrait omit d'accomplir sa promesse.

De ton côté, comme pour beaucoup de gens, le doute et la souffrance envahirent ton cœur, car tu espérais enfin trouver la solution au problème de l'immortalité, tel un supporter qui attend le résultat d'un match de football lors d'une épreuve sportive.

Alors copiant l'attitude de la tortue qui d'une certaine manière sait accepter l'existence telle quelle se présente, tant qu'elle dispose de l'abri de sa carapace, le littéraire incarné sourit et se mit à renier, enivré par l'épaisse fumée de l'encens grisant de la vanité. Quant à vous qui vivez à parier entre les deux mondes, vous avez été bien déçus.

Croyez bien, néanmoins, que la mort n'est qu'un simple plongeon dans la vie spirituelle pour celui qui a vraiment su garder toute sa simplicité durant son expérience terrestre.

Compte tenu de la complexité de nos désirs et des processus compliqués de nos luttes que nous nous efforçons de vaincre, nul ne peut penser que le fait « d'abandonner son corps » soit synonyme de « montée au ciel ». Notre vie mentale passe par de multiples caprices. Quand nous aspirons à la véritable libération, voilà que notre indépendance se trouve soumise aux confusions enchevêtrées de nos pensées qui nous compromettent et nous emprisonnent de différentes manières.

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Même intellectuellement brillants, nous sommes prisonniers de nous-mêmes. Nous sommes incapables de voler plus haut dans un climat de pensée universaliste, comme des oiseaux rares pour leur plumage ou pour leur chant résonnant dans la forêt.

Notre véritable grandeur ne réside pas dans ce que nous semblons être, mais dans ce que nous sommes.

La transition du corps est facile, mais la rénovation de l'âme est difficile.Les désincarnés repentis, perturbés et souffrants constituent une vaste arrière-garde qui

rassemble des soldats et des leaders qui n'ont pas su vaincre leurs épreuves.Pour ma consolation d'humble journaliste anonyme, j'ai vu des rois et des hommes

politiques, des papes et des dirigeants, des scientifiques et des philosophes affligés par leur propre réajustement, confinés à des désillusions extrêmes comme s'ils étaient dans l'obscur grenier réservé par la vie aux bas-fonds spirituels.

Quant aux mérites de la doctrine consolatrice qui nous réunit, ne crois pas que les devinettes d'un penseur invisible peuvent dévier le cours naturel des tâches qu'il nous appartient de réaliser. Il pourrait apparaître mille possibilités à la fraude préméditée. Les observateurs obstinés pourraient citer Houdini, le magicien, et ceux qui sont moins attirés par les belles lettres se souviendraient du banal fripon d'un cirque quelconque parce qu'en fait la preuve en soi relève plus de la télépathie et de la clairvoyance.

Dans le cadre des démonstrations phénoméniques, on constate toujours un grand nombre d'entités vénérables inhibées de faire ce qu'elles peuvent parce qu'il y a aussi un grand nombre de médiums qui n'ont pas le courage de faire ce qu'ils doivent. Nous devons par conséquent croire en l'avenir en travaillant sans cesse pour que la vérité soit victorieuse.

L'unique spiritisme triomphant qui soit est celui qui spiritualise l'individu. Par conséquent, il paraît logique qu'une telle heure soit longue à venir puisqu'elle sera effective et permanente.

Phénomènes pour phénomènes, personne n'a dépassé ceux du Christ qui matérialisa des Esprits célèbres sur le Tabor, ressuscita des cadavres à Naïm et Béthanie, guérit des lépreux, des aveugles, des infirmes et des fous à Capharnaüm et Jérusalem... Pourtant, ses révélations n'ont pas encore été acceptées par l'humanité entière. Quant à notre adaptation à ses enseignements dont nous faisons tant d'étalage à travers la presse et dans les tribunes, elle laisse encore beaucoup à désirer.

Persévérons donc, mon ami, dans l'édification doctrinale avec application et assiduité, sérénité et constance en nous et autour de nous en servant par amour, en avançant grâce à notre foi ardente et en glorifiant la lutte constructive au nom de la vie éternelle.

Quant à ceux qui ne croient pas en l'existence de Dieu, aidons-les de notre mieux. Mais souvenons-nous, comme le vieux Horace, que la mort qui est la porte des juges et des condamnés, des docteurs et des ignorants, des aristocrates et des plébéiens, « frappe du pied de l'indifférence. »

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A propos de la peine de mort

Tu te demandes ce que les désincarnés pensent de la peine de mort et tu te dis : « Est-il injuste d'exécuter un être devenu criminel ? Est-il licite de permettre qu'un fou côtoie des personnes normales ? »

À notre tour, nous pourrions répliquer : « Qui donc parmi nous a utilisé son corps comme il aurait dû le faire ? Qui aura atteint la stature spirituelle de la véritable humanité pour se considérer pleinement équilibré ? »

Dans la majorité des cas, l'exécution de la peine de mort est la libération prématurée de l'âme qui s'est enfoncée dans le précipice de l'ombre. Or nous savons que seule la peine de vivre dans la chair est susceptible de faire en sorte que ceux qui se sont rendus coupables devant les tribunaux humains arrivent à se rattraper.

Il ne sert donc à rien de faire fuir les mouches sans soigner la plaie.En éliminant la chair, on ne change pas l'esprit pour autant.Lorsque l'assassiné n'a pas suffisamment d'énergie pour pardonner l'offense et

l'oublier, en général, il se met à graviter autour de ceux qui lui ont arraché la vie, créant de cette manière lesdits phénomènes de l'obsession. Quant aux victimes de la potence, du peloton d'exécution, de la décapitation ou de la chaise électrique, si ce ne sont pas des modèles d'héroïsme et de renonciation, une fois dans l'au-delà, ils se mettent immédiatement à vampiriser l'organisme social qui les a séparés de leur corps physique et se transforment en kystes vivants pour fomenter la discorde et l'indiscipline.

Le tribunal terrestre ne réglera jamais vraiment le crime sans le concours actif de la thérapie et de l'éducation.

Sans professeur et sans médecin, en saine conscience, le juge sera toujours tourmenté par l'obligation d'arrêter et de condamner. De la dignité de sa toge, il se rabaissera pour sombrer avec ceux qui flagellent leur prochain.

Dans le cadre de la civilisation dite chrétienne, la fonction de la justice criminelle est avant tout de rééduquer.

Sans entendement fraternel à la base de nos relations, nous ne nous éloignerons pas du labyrinthe des représailles qui cherche à convertir le monde en éternelle hémorragie de maux renaissants.

Jésus, le divin libérateur, est venu briser les chaînes qui nous soumettaient aux principes de punition pour une faute commise. L'éducation est le ressort qui permet à l'Esprit cristallisé dans les ténèbres de se racheter.

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Organiser un nouveau modèle de prison rénovatrice, où servir et lire trouvent une application adéquate, est la solution au sombre problème de la criminalité entre les hommes. Cela tient au fait que le plus grand service que puisse rendre la société au délinquant, c'est de le laisser vivre pour qu'il répare ses erreurs.

Chaque esprit respire dans le ciel ou dans l'enfer que lui-même se crée...L'au-delà correspond au « champ des effets », tandis que le monde terrestre relève du

« champ des causes ». Tant que l'âme s'attarde dans le « champ des causes », il est toujours possible de réparer et de réajuster en améliorant les conséquences.

Ce n'est pas en mourant que nous trouverons facilement un terrain propice à la réconciliation. C'est en apprenant les rudes leçons de l'éducation dans la matière dense que nous acquerrons les qualités morales pour élever notre esprit.

Par conséquent, nul ne doit utiliser la violence pour faire telle ou telle revendication.La loi de l'harmonie universelle fonctionne à tous les niveaux de la vie en se chargeant

de tout rééquilibrer le moment venu.Quant au fait de condamner, qui parmi nous est en mesure d'exercer un tel droit ?Combien sommes-nous à nous comporter comme de véritables malfaiteurs, tout

simplement parce que nous n'atteignons pas notre objectif à l'instant précis désiré ? Combien de délits aurons-nous perpétrés en pensée ?

Seule l'éducation, fondée sur l'amour, rachètera la nuit multimillénaire de notre ignorance.

Si tu défends avec autant d'enthousiasme la prétendue légalité de la peine de mort parce que tu souhaites voir se régénérer les coutumes, examine ton cœur et ta conscience et vérifie si tu es dépourvu de toute faute... Si tu as déjà dépassé le stade de l'animalité avec ses difficultés en faisant l'effort de la compréhension au prix du sacrifice, tu te demanderas certainement si tu as vraiment le courage de maudire les pécheurs du monde en leur lançant « la première pierre ».

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Epreuves

Tu te demandes pourquoi le pouvoir divin a conservé une pauvre enfant pleine de plaies reléguée sur un grabat à l'assistance publique. Et tu ajoutes : « Pourquoi exposer une pauvre malheureuse à un tel supplice ? La miséricorde n'existe-t-elle pas pour les êtres qui se traînent dans la pauvreté, quand il y a tant de signes du secours céleste dans les foyers heureux où l'on partage la connaissance supérieure autour d'une table bien pourvue ? »

Sans la réincarnation, cette clé de la croissance spirituelle et du redressement rédempteur dans tous les domaines de la vie terrestre, il serait vraiment impossible de répondre à tes questions.

Or mon ami, l'existence humaine obéit dans ses fondements aux principes simples de la logique et de l'harmonie qui jouent un rôle prééminent dans l'ensemencement quotidien. Tant que nous ne cultiverons pas le sol planétaire dans toute son extension, où que ce soit nous serons confrontés aux malheurs de la terre pleine de serpents sournois ou victimes des immenses catastrophes de l'érosion. Si nous ne plantons pas correctement, notre récolte ne sera pas irréprochable, et, si nous ne nous soucions pas des mauvaises herbes, nous vivrons dérangés par les ronces et les épines de toute sorte.

Tu t'étonnes de la douleur, mais tu ne parles pas des dettes contractées. Tu vois les cendres, mais tu ne te souviens pas de l'incendie qui en est la cause.

C'est ainsi que nous sommes surpris par les réminiscences de nos anciens délits, par les compromissions dégradantes qui n'ont pas été réparées et les souffrances qui s'en sont suivies. Nous sommes comme le croyant désespéré contraint de rassembler les restes de ses idoles renversées par le temps dans sa marche immuable.

C'est la loi divine qui s'accomplit, harmonieuse et calme. Et ne viens pas me dire qu'il existe des déséquilibres dans les processus en vigueur parce que de nos jours dans le monde nous devons considérer la question de la « masse » et le problème du « résidu ».

L'évolution ouvre de nouveaux horizons au droit, mais il explose encore des conflits consacrés à l'hégémonie de la force. La science a résolu les énigmes de la nutrition, or combien meurent de faim atteints d'ulcères du duodénum ! La liberté a triomphé de l'esclavage, pourtant, des millions sont encore incarcérés sur la surface du globe, et s'il est indéniable que le duel et l'empoisonnement n'appartiennent plus aux coutumes tribales des peuples les plus cultivés, les morts violentes et déplorables se comptent toujours par milliers dans l'engrenage de la machine du progrès.

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J'ai retrouvé des amis de mon lointain passé endettés vis-à-vis de la justice divine, car ils avaient allumé des feux qui brûlèrent les victimes de leur désaffection. De sorte qu'aujourd'hui, ils souffrent du « feu sauvage »5dans l'intimité de l'organisme physiologique dans lequel ils sont retournés vivre leur expérience physique. L'avant-garde morale du monde ne tolère plus les persécutions religieuses ou la tyrannie politique hallucinée. J'en ai profité pour me rapprocher de compagnons inoubliables du passé qui, habitués à lacérer la chair de leurs adversaires pour le simple plaisir de les voir souffrir, contemplent, à présent, l'état de déchéance de leur propre corps dans les affligeantes amertumes des léproseries et des sanatoriums.

5 Le pemphigus est une maladie dermatologique rare attaquant la peau ou les muqueuses avec des lésions à type de bulles ou de croûtes. (NDT)

Le feu qui consume la dette s'appelle aujourd'hui « pemphigus foliacé », et le coup

d'hier qui fait saigner aujourd'hui ceux qui ont fait saigner est connu sous le nom de « bacille de Hansen »6.

6 Ou lèpre. (NDT)

Au fond, mon ami, tout est une question de réajustement bénéfique.Imagine-toi que la vie sur la terre est une source immense d'où il coule un flot

cristallin dans toutes les directions, c'est la « masse » qui progresse courageusement en direction des horizons sublimes.

Maintenant, pensons à nous qui sommes encore enracinés dans le mal, comme la boue sur les bords ou dans le fond, c'est le « résidu » stationnaire nécessitant de profondes transformations.

Un tel tableau fournit une pâle image de la vérité.C'est ainsi que Dieu nous fortifie et nous bénit sur le chemin de la purification.

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Recommencement

D'un air affligé rempli d'expectative, le croyant récemment désincarné s'adressa à l'ange de la douane céleste chargé de l'orienter et lui expliqua :

« J'ai vraiment vécu dans un climat de profonde intimité avec les œuvres d'Allan Kardec que j'ai toujours considéré comme un maître incontestable. Je conservais les livres de la codification sur ma table de chevet. Je dévorais toutes ses considérations, toutes ses notes et pensées et je n'ai jamais douté de la survie...

Imperturbable, le fonctionnaire spirituel lui répondit :« Pourtant, votre nom n'est pas sur la liste de ceux qui sont créanciers d'ascension aux

sphères sanctifiées. Je suis donc contraint de vous demander de retourner à l'arène de purification sur la croûte terrestre pour vous régénérer.

- Oh ! Le corps ! Ce fardeau intolérable !... », soupira le Candidat qui de toute évidence était déçu.

Toutefois, il reprit courage et continua : « Il se peut que je ne me sois pas bien fait comprendre. J'ai été un spirite convaincu.

Très tôt, j'ai étreint les principes sacro-saints de la doctrine qui est, aujourd'hui, la lumière rédemptrice de l'humanité. Allan Kardec, non seulement, fut mon instructeur dans ma découverte de la révélation, mais j'ai aussi accompagné les expériences de Zollner et d'Aksakof dans les domaines de la physique transcendantale avec les fameuses études sur la phénoménologie médianimique. J'ai longuement médité pour fixer les connaissances dont je dispose. Flammarion, que je lisais en français, a été mon compagnon favori au fil des nuits. En sa compagnie, ma pensée parcourait les constellations lointaines. D'avance, je jouissais de la gloire que je pensais atteindre outre-tombe.

Léon Denis était le mentor de mes divagations philosophiques. Je me délectais à lire ses livres en absorbant ses élucidations brillantes, toujours innovatrices. Delanne, quant à lui, était sans nul doute à l'origine de mes questionnements scientifiques. J'aimais confronter ses observations avec les études de Claude Bernard, l'éminent physiologiste, acquérant de la sorte de véritables bases pour réaliser de minutieuses analyses. Mais je ne me contenterai pas de citer de grands personnages latins, je peux aussi dire que j'ai accompagné avec engouement les expériences de Crookes à travers les journaux, les pages impressionnantes de Raymond or life and death (1916) d'Oliver Lodge qui surprirent le monde et m'arrachèrent des larmes inoubliables. Afin de me forger une opinion sur le terrain solide de l'esprit, je ne me suis pas arrêté aux Occidentaux. Je me suis intéressé aux leçons des orientalistes en m'attardant particulièrement à l'examen des enseignements de Ramakrishna,

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cet illuminé moderne qui forma des disciples de la trempe d'un Vivekananda. Au Brésil, j'eus l'honneur d'assister à des sessions présidées par Bezerra de Menezes. Dans ma jeunesse pleine de curiosité, je suivais attentivement la formation et la prospérité de nombreux groupes de réflexion...

Devant le silence du serviteur céleste, l'étudiant studieux marqua un temps d'arrêt et ajouta :

« Avec un tel bagage, je crois que ma condition de spiritualiste devrait être reconnue.— Oui, lui fit l'ange bienveillant, le fait que vous vous soyez efforcé d'acquérir toutes

ces connaissances avec soin paraît évident. Vous êtes doué de qualités intellectuelles certaines. Riche de belles lectures et d'excellentes théories.

- Pourtant, vous pensez que ne suis pas capable de franchir la barrière ?— Malheureusement, non. Vos vibrations tendent vers le bas et vous n'êtes pas prêt à

vivre dans une atmosphère plus subtile que celle de la terre. »Loin d'appréhender le vrai sens des mots qu'il venait d'entendre, le croyant allégua :« Et la Bible, l'intimité avec le livre divin ne me conférerait-il pas par hasard le droit à

l'élévation ? De Moïse à l'Apocalypse, j'ai dû sans cesse m'adapter. Parmi les plus anciens, j'ai rendu un culte fervent à David et à Salomon, et je n'ai pas vécu un seul jour de mon existence sans méditer sur la grandeur de Jésus et sur la sublimité de ses enseignements. Dans mon vieux cabinet, il y a de nombreuses pages écrites de ma main sur l'Évangile de Jean que j'interprète comme étant la partie divine du Nouveau Testament... »

Il s'arrêta quelques instants, puis le nouveau désincarné reprit ses questions :« Ne pensez-vous pas que ma fidélité aux lettres sacrées soit un passeport suffisant

pour mon ascension ?— Indubitablement, répondit l'ange, votre conceptualisation est pleine d'images

édifiantes. Malgré cela, je ne peux faire abstraction de la réalité qui m'oblige à vous montrer le chemin du retour pour accomplir les tâches qui vous incombent.

— Ciel ! s'exclama son interlocuteur désappointé, que faire alors ?— Pour franchir ce passage, lui expliqua le coopérateur angélique, nous avons de

véritables concours de titres conférés par les œuvres réalisées par chacun. Sans expérience vécue et sans service accompli, l'esprit ne vibre pas dans les conditions appropriées pour voyager dans les deux. Votre profil mental laisse percevoir une solide personnalité, tel un navire fin prêt, plein de richesses, d'instruments appropriés et d'ornementations, mais qui n'a jamais quitté le port pour naviguer. Dans de telles conditions...

— Pourtant, je n'ai fait de mal à personne...- Effectivement, on voit clairement que votre esprit est noble et bien intentionné.- Alors, demanda le croyant, déjà exaspéré, quelle est ma situation en tant qu'homme

de conviction ? Que suis-je ? Qu'est-ce que je peux faire après avoir autant étudié et cru avec tant de ferveur et tant de sincérité ? »

Peut-être parce qu'il devait être franc, l'ange lui fit tristement, mais sans hésitation :« Votre condition est enviable comparée au drame inquiétant de beaucoup de gens. Le

fait est que votre conscience est quitte envers la loi divine. Vous ne vous êtes pas compromis avec le mal et vous semblez parfaitement capable de travailler dans le domaine du bien. Mais en ce qui concerne votre ascension au ciel, je remarque que votre cœur n'en est qu'à ses débuts. Nul ne s'élève sans progresser ou sans effort. Vous avez beaucoup appris, mon ami. Maintenant, il faut faire... »

Et devant le sourire réservé du fonctionnaire céleste, l'interlocuteur n'eut rien à ajouter, il ne lui restait plus qu'à se plonger dans un profond silence.

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En guise de réponse

Cher M...

Dans vos questionnements sur la façon dont les Esprits interprètent le problème de la guerre atomique, vous vous demandez comment nous, les désincarnés, qui sommes si attachés à l'Evangile de Jésus, nous voyons l'évolution de la technique scientifique au niveau humain. Sans hésiter, je dois vous dire que, de nos jours, on peut saluer le net progrès de l'intelligence humaine.

Qui aurait dit, au début de ce siècle, que le monde en viendrait à vivre dans le confort qui facilite la vie de l'homme au quotidien ?

De puissants avions supersoniques croisent l'espace et des transatlantiques, à l'image de villes, parcourent les mers et dévorent les distances.

Les touristes voyagent d'un pôle à l'autre de la planète plus facilement que nos ancêtres quand ils allaient de leur tribu au village voisin. À travers les ondes radiophoniques, un journaliste installé à Rio peut entendre une information émise à Tokyo plus sûrement qu'une réponse faite entre quatre murs. Grâce aux prodiges de la télévision, la famille n'a pas besoin de s'absenter du confort de son foyer pour suivre avec attention les grands événements publics.

Dans le domaine de la médecine, l'avancée est surprenante. Même le cœur est déjà opéré avec succès.

Or, mon ami, nous sommes navrés de voir le retard pris par le sentiment chez l'être humain quand on le compare au raisonnement. Il se trouve que l'ingénieur, qui construit des ponts admirables en résolvant des problèmes ardus de circulation, ne sait pas forcément se comporter pacifiquement chez lui. Des chirurgiens éminents sont capables de retirer un ulcère duodénal et d'extirper un cancer, mais ignorent comment faire cesser une mésentente familiale. Des scientifiques analysent la position de lointaines galaxies conformément aux dernières notes de Palomar, et n'arrivent pas à voir combien leur propre foyer a besoin d'amour. Des voyageurs parcourent la terre entière en dépensant des millions, mais ne savent pas comment vivre en paix avec ceux qui les ont vus naître.

Vous disposez de spécialistes en tous genres. Certains idéalisent des gratte-ciel et les construisent sans peine, d'autres inventent des machines de toutes sortes, allant des bulldozers qui s'attaquent à des montagnes au minuscule appareil à couper des œufs. Il en est même qui arrivent à faire venir de l'électricité dans les moindres recoins de la vie pour reposer les bras

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humains. Pourtant, l'homme ne sait toujours pas comment résoudre la discorde au sein de sa famille, les énigmes des passions avilissantes, les tourments de l'ennui, les prédispositions au suicide et les aberrations de la vanité.

Les conflits entre mari et femme, les bouches médisantes, la désillusion entre amis, l'ingratitude de nombreux jeunes et la grogne des personnes âgées sont des plaies morales aussi déprimantes au XXe siècle qu'à l'époque lointaine des pharaons.

Alors, je me dis qu'il serait important de créer des machines qui nous rendraient sensés et équilibrés, honnêtes et patients, qui nous donneraient une bonne dose de discernement ou nous feraient rougir de honte.

Néanmoins, mon cher, de telles valeurs ne s'acquièrent pas avec de l'aluminium ou de l'acier, de l'or ou du fer, du sérum de singe ou la terramycine. Ce sont des talents de l'Esprit qu'il faut conquérir au prix de nos efforts. Ceci étant, il ne sert donc à rien de monter dans la stratosphère et de descendre dans les abîmes océaniques enflés du vain orgueil de dominer, si l'on est dérouté au fond de soi.

C'est pour cela que nous, les Esprits désincarnés, conscients de nos dettes et de nos faiblesses, nous sommes si ardemment attachés au Christ vivant, lui qui nous offrit l'immortalité victorieuse, car pour nous il importe avant tout d'améliorer notre cœur et d'apprendre à vivre.

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A l'heure de la croix

Alors que le Maître s'éloignait du prétoire, en portant la poutre à laquelle il avait été condamné par le peuple en proie à l'égarement, de poignantes réflexions lui venaient à l'esprit.

Qu'avait-il fait si ce n'est du bien ? Qu'avait-il désiré à ses persécuteurs sinon la bénédiction de la joie et la visite de la lumière ?

Quand les hommes recevraient-ils le don de la fraternité et de la paix ?Il s'était dévoué aux malades avec tendresse, il s'était pris d'une vive affection pour ses

disciples... Pourtant, il éprouvait un sentiment de solitude angoissant.Ses épaules blessées lui faisaient mal.Pourquoi Barrabas, le rebelle, avait-il été libéré, alors que lui, qui cultivait l'ordre et la

discipline, avait été condamné ?Tout autour de lui, des juifs irrités le menaçaient en levant le poing, tandis que des

légionnaires à moitié ivres le maudissaient.La salive des pervers lui fustigeait le visage, alors que l'énorme croix faisait qu'il

avançait penché vers le sol...

« Ô, Père ! se disait-il en avançant difficilement, qu'ai-je fait pour mériter une telle flagellation ? »

D'humbles vieillards cherchaient à le consoler, mais il était si courbé qu'il ne voyait même pas leur visage.

« Pourquoi la croix ? continuait-il en proie à l'angoisse, pourquoi devait-il tolérer le martyre réservé aux criminels ? »

Il se souvint alors des enfants et des femmes simples de la Galilée qui comprenaient son regard. Dans un sentiment de nostalgie, le grand lac lui revint en mémoire où il avait senti la présence du Tout compatissant à travers la bonté de la nature...

De chaudes larmes jaillirent de ses yeux blessés, des larmes que ses mains n'arrivaient pas à sécher.

Sa vue se troubla et incapable de se tenir en équilibre sur les cailloux de l'étroit chemin, il trébucha et tomba à genoux.

D'un geste rude, les gardes lui flagellèrent le visage plus violemment.Certains parmi eux, néanmoins, croyant qu'il était exténué, forcèrent Simon, le

Cyrénéen qui revenait des champs, à porter sa poutre pour l'aider.

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Contraint d'obéir, le paysan prit le terrible instrument de torture sur ses épaules. Ce ne fut qu'à cet instant que Jésus put lever la tête et contempler la multitude d'individus qui s'était rassemblée autour de lui.

Mais alors qu'il observait la foule enragée, oh ! sublime transformation !... Il remarqua que tous ceux qui l'entouraient étaient enchaînés à d'énormes croix, invisibles au commun des mortels.

Le premier qu'il put analyser plus particulièrement fut Joab, le changeur, le vieux compagnon d'Anas dans les affaires qu'ils traitaient au Temple. Il était attaché au gibet de l'usure. Angoissé et avide d'or, il vociférait à gorge déployée. Non loin, Apollon, le soldat de la cour, était attaché à l'énorme croix de la luxure pleine de vers qui lui rongeaient le corps. Quoique lié à la poutre du remords pour avoir commis des homicides occultés, Caleb, l'encenseur, criait à tue-tête frénétiquement. Amos, le marchand de chèvres, traînait la croix de la maladie qui le forçait à se soutenir à de solides béquilles. Joseph d'Arimathie, l'ami généreux, qui le suivait discrètement, était prisonnier de l'austérité du gibet des devoirs politiques. Quant à Nicodème, le docteur de la loi, qui était à ses côtés, pliait sous le poids de la poutre de la vanité en silence.

Les créatures de cet étrange rassemblement portaient diverses flagellations.Prostré, le Maître les reconnaissait toutes.Il y avait les croix de l'ignorance et de la misère, de la révolte et de la convoitise, de

l'affliction et du dépit, de la jalousie et de l'iniquité.Il chercha à se concentrer pour affiner son examen, mais des femmes charitables en

larmes l'entourèrent d'un seul coup.« Seigneur, qu'adviendra-t-il de nous une fois que vous serez parti ? s'écriait l'une

d'elles.— Seigneur, aie pitié de notre malheur !- Seigneur, nous compatissons !...- Maître, pauvre de toi ! »Le Christ les regarda stupéfait.Toutes exhibaient des souffrances insupportables.Il vit que parmi elles, Marie de Cléophas portait la croix de la douloureuse maternité,

que Marie de Magdala sanglotait sous la croix de la tristesse et que Jeanne de Cuza, qui était également venue aux célébrations de la Pâque, souffrait, sous la poutre d'un malheureux mariage...

Mais des coups de fouet cinglants frappèrent sa tête couronnée d'épines.La foule se remit en route.Il fallait avancer.À cet instant seulement, le céleste bienfaiteur caressant du regard la croix que Simon

portait à sa place, perçut en elle une précieuse lueur d'espoir. À travers elle, son Père aimant illuminait son témoignage pour que les semences de la rénovation spirituelle remplissent d'allégresse l'humanité. Puis, adressant un regard compatissant aux femmes qui l'entouraient, il prononça les inoubliables paroles de l'Évangile :

— Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi !... Pleurez, plutôt, sur vous-mêmes et sur vos enfants, car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n'ont pas enfanté, et les seins qui n'ont pas nourri !... Alors, on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Couvrez-nous ! Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'adviendra-t-il du sec ?

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Une lettre stimulante

Tu dis, mon ami, qu'après avoir assisté à quelques expériences intéressantes de matérialisation, tu remarquas d'étranges modifications dans ta façon de voir les choses.

Devant tes yeux, tu pouvais distinguer différentes entités momentanément corporifiées, et la surprenante clarté qu'elles irradiaient te permit de percevoir la beauté de la vie.

Lorsque les éclats de l'indicible lumière s'effacèrent, presque déçu, tu repris le cours des tâches courantes.

Le souvenir de ces révélations suggestives te restait en mémoire. De ce fait, la voie publique te semblait plus froide et l'ambiance de ton foyer, où personne ne s'intéressait à tes idées, était en quelque sorte une véritable prison pour les envolées de ta pensée.

Le lendemain, lorsque tu repris tes activités quotidiennes, tu eus plus de mal à supporter tes compagnons de lutte moins versés dans les choses de l'esprit.

Tu ne te sentais plus à ta place.Comme un bûcheron qui observe une centrale électrique, tu ressentis tout le poids du

travail qui avait été accompli rien qu'avec du charbon ordinaire.Pourquoi alimenter le feu avec des bouts de bois si on a la possibilité d'utiliser de

l'énergie électrique en quantité suffisante ?L'ennui envahit alors ton cœur. Étonné, tu surpris toute l'ampleur du conflit existant

entre ton âme et la réalité de cet irrésistible désajustement.Ne serait-il pas plus raisonnable d'abandonner toute activité de nature inférieure et

partir en quête des clartés supérieures ? Valait-il la peine de continuer à travailler l'argile de la céramique, alors que l'immortalité indiscutable et brillante s'était révélée à tes yeux ?

Force est de constater, néanmoins, que si la graine pouvait s'éveiller à la grandeur d'un épi mûr et n'acceptait plus de se soumettre au service qui lui incombe dans le sol boueux, le monde serait privé de pain.

Or, le plan spirituel ne veut pas voir s'installer la faim ou l'oisiveté sur la terre.La planète est une école où l'intelligence incarnée reçoit la leçon dont elle a besoin.Entre la tribu indienne et le château civilisé, plusieurs siècles de culture sont venus

s'interposer avec de vastes et surprenantes expériences, et entre le palais des hommes et le sanctuaire des anges, il faudra encore attendre de nombreux siècles...

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Le christianisme que tu as étreint avec tant de sincérité et de tendresse est plein d'enseignements en ce sens.

Devant le Tabor où les Esprits bienheureux se matérialisèrent aux côtés du Maître lors de son indescriptible transfiguration, émerveillé, Pierre demanda qu'une hutte fût construite à cet endroit même, et qu'ils n'eussent plus jamais à retourner au monde vulgaire. Pourtant, le grand apôtre fut emporté par le tourbillon de la vie routinière où à plusieurs reprises, il fut vainqueur, mais aussi vaincu par les vicissitudes humaines jusqu'à ce qu'il eût atteint la véritable exaltation par le martyre et par le sacrifice.

À son tour, Paul fut inondé par un déluge de bénédictions aux alentours de Damas, mais au lieu d'accompagner le Christ magnanime qui l'étreignit soudain, il fut convoqué à déambuler pendant plusieurs années entre les déceptions et les lapidations au milieu de la foule.

Quoi d'autre ?Dans le Jardin de la prière solitaire, le Maître en personne se sentit visité par un ange

divin qui descendit du firmament dans sa sublime splendeur. Toutefois, au lieu de le suivre dans son char triomphant vers les sphères supérieures, il préféra rester en prison, subir les insultes de la foule menaçante et marcher humilié vers la crucifixion.

Alors, ne transforme pas l'excellence de la stimulation révélatrice en découragement devant la tâche qui doit naturellement s'accomplir.

Les valeurs impérissables ne surgissent pas d'un seul coup.Le temps et les efforts sont les clés de la croissance de l'âme.Si les Esprits élevés réapparaissent lors d'échanges réalisés entre les deux dimensions

de la vie, c'est parce qu'ils sont inspirés par la charité et désirent éveiller les hommes aux notions supérieures de justice et de fraternité pour qu'ils se fortifient et s'améliorent, puisque la vie continue et que l'individualité trouve un prolongement outre-tombe...

Si tu es devenu potier, fais ton possible pour t'enrichir intérieurement en étudiant et en servant les enseignements consolateurs qui te sont offerts. N'oublie pas les briques et les manilles, les tuiles et les vases que ton industrie fut amenée à créer. Fais en sorte que la facilité et l'abondance viennent au Secours de ceux qui sont dépourvus de moyens et d'intelligence pour qu'ils arrivent à construire leur nid qui abritera de pauvres êtres humains parcourant désespérément l'erraticité.

Fais des efforts pour que ton nom soit loué et béni par ceux qui achètent et qui vendent, par ceux qui dirigent et obéissent. Sois bien convaincu du fait que si nous ne devons pas oublier la contemplation des étoiles, nous ne trouverons pas le chemin qui y mène sans allumer quelques veilleuses sur la terre.

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La plus grande chanté

À l'homme qui avait atteint le Ciel et demandait un conseil sur les œuvres de bienfaisance qu'il pourrait faire sur la terre, l'ange de la charité lui dit d'un air compatissant :

— Retourne au monde et accomplis de bon gré les obligations choisies par ta destinée!...Pour que tu te lèves tous les jours, des millions de vies microscopiques dans ta chair

s'efforcent d'assurer ton bien-être...Chacun de tes organes et chacun de tes membres te soutiennent constamment pour que tu

sois un disciple béni de la civilisation.En identifiant les images que tu perçois, tes yeux te libèrent du désordre intérieur.Tes oreilles sélectionnent les sons et les voix pour que tu ne vives pas désorienté.Ta langue t'aide à exprimer tes pensées pour que tu t'enrichisses de sagesse.Tes mains réalisent les rêves qui édifient ton chemin que ce soit dans le domaine de la

science ou des arts, du progrès ou de l'industrie.Tes pieds soutiennent la machine physique qu'est ton corps pour que tu ne te jettes pas

dans la torpeur.Ta bouche mâche les aliments pour que tu ne sois pas condamné à l'inaction.Tes poumons retiennent l'air pur pour te préserver de l'asphyxie.Ton estomac digère les aliments qui nourriront ton sang. Ton foie génère des forces vitales

qui entretiennent l'harmonie de ton organisme.Ton cœur bat sans cesse en étayant ton existence.Ton existence relève de la charité d'innombrables vies inférieures qui obéissent à ton

esprit.Retourne donc là où le Seigneur t'a placé et accomplis d'abord les tâches que le monde t'a

réservées !...La charité, c'est de servir sans cesse, même quand la moindre maladie t'incite au repos.C'est de coopérer spontanément aux bonnes œuvres, sans attendre d'y être invité.C'est de ne pas déranger celui qui travaille.C'est d'aider quelqu'un à s'améliorer dans ce qu'il fait pour être plus utile, et de supporter

sans révolte la colère du compagnon.C'est de venir au secours de nos proches sans remontrances.C'est de se réjouir de la prospérité de son prochain.C'est de résumer une conversation de deux heures en troisou quatre phrases.

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C'est de ne pas affliger celui qui nous accompagne.C'est de faire la sourde oreille à la diffamation.C'est de conserver sa bonne humeur malgré les lamentations de toute provenance.C'est de respecter les personnes et les choses telles qu'elles sont...Puis, comme l'homme allait lui poser des questions inopportunes, l'ange lui fit pour

conclure :— Retourne au corps et agis en faisant toujours le bien !... Ne perds pas une minute en

questionnements incongrus. Que les problèmes qui tourmentent ton esprit t'accompagnent dans ton travail et tes efforts les résoudront... L'expérience éclaire le chemin de ceux qui acquièrent son trésor de lumière. Ouvre ton cœur aux enfants sans défense, aide les malades, console les malheureux et secours les nécessiteux. Pour autant, n'oublie pas que le fait d'accomplir tes devoirs envers ton prochain sera toujours ta plus grande charité.

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Kardec et Napoléon

Peu après le 18 brumaire (9 novembre 1799) quand Napoléon se proclama Premier consul de la République française, une grande assemblée d'Esprits sages et bienveillants se réunit dans les sphères supérieures, dans la nuit du 31 décembre 1799, au cœur de la latinité pour marquer l'entrée dans le nouveau siècle.

D'anciennes personnalités de la Rome impériale, des pontifes et des guerriers de la Gaule, des personnages espagnols importants étaient réunis dans l'attente de cet événement marquant.

Des légions de Césars avec leurs étendards, des phalanges de combattants ayant appartenu au monde gaulois et des groupes de pionniers de l'évolution hispanique associés à de multiples représentants des Amériques arboraient symboliquement une position de prestige.

Mais il n'y avait pas que des Latins représentés à ce grand Conclave. Des Grecs illustres rappelant les confabulations de la glorieuse Acropole, de célèbres Israélites en souvenir du Temple de Jérusalem, des délégations slaves et germaniques, de grandes personnalités anglaises, des sages chinois, des philosophes hindous, des théologiens bouddhistes, des sacrificateurs des divinités de l'Olympe, de célèbres prêtres de l'Église romaine et des disciples de Mahomet étaient présents. On aurait dit que les forces de la science et de la culture de l'humanité avaient toutes été convoquées.

Dans ce brillant concert de délégations représentatives surgirent les Esprits d'anciens combattants du progrès. Ils s'apprêtaient à retourner à la lutte charnelle ou devaient la suivre de près pour affronter l'ignorance et la misère à l'heure où se préparait laborieusement la nouvelle ère de fraternité et de lumière.

À ce spectacle éblouissant de la spiritualité supérieure, dans tout l'éclat de leur âme étaient présents Socrate, Platon, Aristote, Apollon de Tyane, Origène, Hippocrate, Augustin, Fénelon, Giordano Bruno, Thomas d'Aquin, Saint Louis, Vincent de Paul, Jeanne d'Arc, Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne, Bossuet, Spinoza, Érasme, Milton, Christophe Colomb, Gutenberg, Galilée, Pascal, Swedenborg et Dante Alighieri pour ne citer que quelques héros et champions du renouveau terrestre. À des niveaux moins lumineux, il y avait dans l'enceinte merveilleuse des travailleurs d'un second ordre, parmi lesquels d'illustres personnalités guillotinées lors de la Révolution française, comme Louis XVI, Marie Antoinette,

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Robespierre, Danton, Madame Roland, André Chénier, Bailly, Camille Desmoulins, et de grands personnages comme Voltaire et Rousseau.

Après les quelques mots prononcés par certains guides éminents, des clairons invisibles retentirent en direction du plan terrestre. Quelques instants plus tard, au milieu de la nuit qui couvrait le corps cyclopéen du continent européen, sous la bonne garde de messagers éclairés, il émergea un petit cortège d'ombres étranges et vacillantes qui contrastait avec les irradiations féeriques du palais en fête.

C'était un groupe d'âmes encore incarnées qui, sous la contrainte de l'organisation céleste, étaient remontées à la vie spirituelle pour que leurs engagements leur soient rappelés.

Napoléon, qui venait en tête, attirait l'attention de tous ceux qui étaient présents. Il s'agissait bien de l'illustre Corse dans sa tenue habituelle avec son bicorne caractéristique.

Accueilli par différentes personnalités de la Rome antique qui s'empressèrent de lui offrir leur aide, le vainqueur de Rivoli s'installa dans un grand fauteuil qui lui avait été préparé à l'avance.

Parmi ceux qui le suivaient dans cette singulière excursion, on pouvait voir des autorités respectables réincarnées sur la planète, comme Beethoven, Ampère, Fulton, Faraday, Goethe, John Dalton, Pestalozzi, Pie VII, et bien d'autres champions de la prospérité et de l'indépendance du monde.

Enveloppés dans le véhicule spirituel qui les retenait à leur corps physique, presque tous ceux qui venaient d'arriver avaient le visage baigné de larmes de joie et d'émotion.

Le Premier consul de France, quant à lui, avait les yeux secs, mais une pâleur extrême couvrait son visage. Aux éloges que lui faisaient différentes légions, il se contentait de répondre d'un signe discret. À ce moment-là, les bugles se mirent à résonner, différemment cette fois, comme s'ils allaient s'envoler vers les cimes en direction de l'infini...

Immédiatement, il se forma un chemin de lumière, tel un pont-levis, projeté dans le ciel en direction du fabuleux château, frayant le passage à d'innombrables étoiles resplendissantes.

Lorsqu'ils atteignaient le sol délicat, ces astres se transformaient en êtres humains nimbés d'une lumière céleste.

Toutefois, l'un d'eux se distinguait en supériorité et en beauté. Une tiare étincelante brillait sur sa tête, comme pour auréoler de bénédictions son regard magnanime, plein d'attrait et de douceur. De sa main droite, il tenait un sceptre doré orné de sublimes scintillations...

Des musiciens invisibles s'enflammèrent en cantiques d'hosannas portés par les zéphyrs qui passaient promptement, sans que soit articulée la moindre parole.

La foule, mais aussi de nombreux sages, des guerriers, des artistes et des penseurs s'agenouillèrent pour manifester leur profonde vénération, tandis que tous les porte-drapeaux baissèrent silencieusement leurs étendards en signe de respect.

Ce fut à cet instant que le Corse fondit en larmes. Il se leva, avança difficilement vers le messager qui tenait une crosse d'or à la main et se mit à genoux devant lui.

L'émissaire céleste lui sourit avec naturalité, le releva aussitôt et voulut l'étreindre. Mais à cet instant, le Ciel parut s'ouvrir devant leurs yeux. Une voix énergique et douce, forte comme le vent et veloutée comme la mélodie inconnue de la source, dit à Napoléon qui avait l'air à la fois terrorisé et rempli d'allégresse :

- Frère et ami, entends la vérité qui te parle à travers mon esprit ! Te voilà devant l'apôtre de la foi qui, sous l'égide du Christ, inaugurera sur la terre tourmentée un nouveau cycle de connaissance...

« César hier, et consul aujourd'hui, rend le culte de ta vénération au pontificat de la lumière ! Renouvelle devant l'Évangile l'engagement que tu as pris en acceptant de soutenir son œuvre renaissante !...

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« Des leaders de tous les temps sont venus se joindre à nous. Les patriotes de Rome et de la Gaule, les généraux et les soldats qui étaient à tes côtés lors des luttes qui eurent lieu à Pharsale, à Thapse et à Munda, et les survivants des batailles de Gergovie et d'Alésia, sont ici pour te soutenir de leur estime, le cœur plein d'espoirs... Dans le passé, sur le trône du pouvoir absolu, tu prétendais être le descendant des dieux né pour dominer la terre et annihiler les forces ennemies... Cette fois, le Seigneur suprême t'a accordé pour berceau une île perdue en pleine mer pour que tu n'oublies pas la petitesse humaine. De plus, il a fixé ton retour au sein du peuple que tu humilias et raillas autrefois, afin que tu garantisses sa mission gigantesque auprès de l'humanité, à l'heure où ce siècle commence.

« La sagesse céleste t'a octroyé la condition de timonier pour mettre de l'ordre dans le triste bain de sang de la Révolution, n'oublie pas le mandat pour lequel tu as été choisi.

« Ne crois pas que les victoires dont tu as été investi pour arriver au consulat puissent être exclusivement attribuées à ton génie militaire et politique. La volonté du Seigneur s'exprime en fonction des circonstances de la vie. Arme-toi de courage pour gouverner sans ambition et régner sans haine. Fais appel à la prière et à l'humilité pour ne pas te laisser entraîner dans le précipice de la tyrannie et de la violence !...

« Désigné pour consolider la paix et la sécurité nécessaires au succès de l'apôtre dévoué qui dévoilera la nouvelle ère, tu seras hanté par les monstrueuses tentations du pouvoir.

« Ne te laisse pas fasciner par la vanité qui cherchera à couronner ton front... Rappelle-toi que la souffrance du peuple français persécuté par les fléaux de la guerre civile est le prix de la liberté humaine que tu dois défendre jusqu'au sacrifice. Ne te déshonore pas en asservissant les peuples faibles et opprimés. N'éclabousse pas tes engagements de la souillure de l'égoïsme et de la vengeance !...

« Souviens-toi que pour obéir aux injonctions du passé, tu as été amené à renaître pour garantir le ministère spirituel du disciple de Jésus qui est sur le point de se réincarner sur la terre. Profite de cette occasion pour sanctifier les principes sublimes de la bonté et du pardon, du service et de la fraternité de l'Agneau de Dieu qui nous entend depuis son trône glorifié d'amour et de sagesse !

« Si tu honores tes promesses, tu termineras ta mission digne de la reconnaissance de la postérité et tu atteindras de plus larges horizons. Mais, si tu négliges tes responsabilités, de douloureuses afflictions rempliront tes heures qui se transformeront en gémissements lugubres dans un immense désert...

« Sache que durant ce nouveau siècle, nous entamerons la préparation du troisième millénaire du christianisme sur la terre.

« De nouveaux concepts de liberté apparaîtront aux hommes, la science s'érigera à des culminances indéfinissables, les nations cultivées abandonneront pour toujours l'esclavage et le trafic des créatures libres, la religion brisera les chaînes de la pensée qui, jusqu'à ce jour, incarcèrent les plus belles aspirations de l'âme dans un enfer sans pardon !...

« Nous confions donc à ton esprit valeureux la gouvernance politique des nouveaux événements, et que le Seigneur te bénisse !...»

Des cantiques d'allégresse et d'espoir annoncèrent dans les deux l'arrivée du XIXe siècle, et pendant que l'Esprit de Vérité suivi de plusieurs cohortes resplendissantes retournait dans les cieux, l'inoubliable assemblée se dissolvait...

L'apôtre qui allait devenir Allan Kardec raccompagna Napoléon. Avec bonté, il l'étreignit contre sa poitrine et tout en le soutenant, il le reconduisit jusqu'à sa chambre pour l'aider à réintégrer son corps endormi dans son lit.

*****

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Le 3 octobre 1804, le messager de la rénovation renaissait dans un foyer béni de Lyon. Quant au Premier consul de la République française, dès qu'il fut débarrassé de l'influence bénéfique et protectrice de l'Esprit d'Allan Kardec et de ses collaborateurs qui se réincarnaient, peu à peu, confiants et optimistes, il se para de la pourpre de la souveraineté et assoiffé de pouvoir, il se proclama Empereur le 18 mai 1804, et ordonna à Pie VII de venir le couronner à Paris.

Mais comme il convertit les concessions célestes en aventures sanglantes, Napoléon fut rapidement envoyé par décision céleste dans la solitude curative de Sainte-Hélène où il attendu la mort Pendant ce temps, Allan Kardec effaçait a grandeur dans l'humilité d'un maître d'école si souvent tourmente et déçu. Tel un homme simple du peuple, il accomplit intégralement la mission divine qui l'avait amené à réincarner sur la terre. C est ainsi qu'il inaugura l'ère spirite chrétienne qui sera progressivement considérée comme la renaissance sublime de la lumière pour le monde entier.

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Petites bêtes

Tu te dis fatigué des conflits internes qui se produisent à l'institution spirite dont tu es un fidèle serviteur. Aussi te semble-t-il urgent de trouver une solution aux problèmes qui tourmentent la vieille maison où tu abrites ta foi.

Les luttes entre compagnons et les hostilités constantes ont miné l'autel du temple où, très souvent, tu as pu observer la manifestation de la Providence divine à travers les messagers dévoués de la lumière. Or aujourd'hui, plutôt que la fraternité et la confiance, l'enthousiasme et la joie, c'est le découragement et la tristesse, la discorde et le doute qui règnent dans ce sanctuaire.

Puisque tu nous demandes des éclaircissements à ce sujet, il me vient à l'esprit le souvenir d'un vieil arbre courageux qui avait poussé dans le jardin de mon enfance. Vert et fort, il ressemblait à une cathédrale. Il s'agissait d'une œuvre fabuleuse créée par la nature. C'était le palais favori des oiseaux mélodieux. Ils gazouillaient heureux dans ses feuillages qui abritaient de nombreux nids. Les troupes exténuées trouvaient sous son ombre, qui protégeait une source cristalline, le réconfort et la paix, le repos et un abri. De temps à autre, les bûcherons lui volaient son bois et les voyageurs ingrats lui arrachaient de précieuses branches pour divers usages. Tous les ans, les terribles tempêtes qui venaient s'abattre sur lui l'opprimaient et le lacéraient, pourtant on aurait dit qu'il renaissait chaque fois plus beau. Déjà frappé par de nombreux éclairs, l'arbre robuste resurgissait toujours aussi sublime. Les vents forts et furieux le faisaient périodiquement pencher dans tous les sens, cassant ses solides branches. La longue canicule lui imposait une soif terrible et les averses accumulaient souvent tout autour de lui des tas de détritus... Le tronc, néanmoins, toujours orné de milliers et de milliers de feuilles riches de sève restait imperturbable et invincible.

Un jour, cependant, quelques insectes se mirent imperceptiblement à le pénétrer.Nul ne leur aurait donné la moindre importance.Microscopiques, incolores, presque intangibles, quel mal auraient-ils pu faire au géant

de la terre ?Que ce soit les voyageurs ou les agriculteurs, personne n'avait noté leur présence.Mais les petites bêtes se multipliaient indéfiniment, elles envahissaient les racines et

gagnaient le cœur de l'arbre fort en le dévorant progressivement...

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En peu de temps, ce monument végétal qui supportait les menaces du ciel et les tentations de la terre, triste et consumé, se transforma en rondin sec, prêt pour le feu.

Voilà, mon cher, ce qui arrive à de nombreuses associations respectables, quand elles ne se protègent pas des dangers apparemment sans importance. Leur caractère charitable et leur résistance à supporter les coups venant de l'extérieur en font d'admirables institutions. Elles endurent avec héroïsme et sérénité d'étranges épreuves et de cruelles lapidations. Elles sont confrontées à la calomnie et à la méchanceté, à la persécution et au dédain public avec une patience inaltérable et une force morale indéfinissable...

Néanmoins, quand elles sont visitées par les vers invisibles de la convoitise ou de la jalousie, de l'incompréhension ou du soupçon, rapidement elles se troublent et se démantèlent, incapables de reconnaître que les susceptibilités personnelles sont des parasites qui détruisent les meilleures organisations de l'esprit.

Quand le « bouche-à-oreille » envahit une institution, le démon de l'intrigue se charge de souiller l'eau vive de l'entente et de l'harmonie en annihilant toutes les semences divines du travail dignement accompli et du perfectionnement spirituel.

— Que faire ? demanda-t-il alarmé.— Dans ma nouvelle condition, je ne connais qu'un remède : notre adaptation

individuelle et collective à la vraie pratique de l'Évangile du Christ.Contre les insectes destructeurs de l'égoïsme dégradant, utilisons les antiseptiques de

la Bonne Nouvelle.— Si quelqu'un veut venir après moi, a dit le Seigneur, qu'il renonce à lui-même, qu'il

se charge de sa croix, et qu'il me suive. »Lorsque nous serons en mesure de faire ce chemin en oubliant nos douteuses

susceptibilités, nous serons hors de portée des sinistres microbes des ténèbres. Immunisés, nous avancerons le cœur serein.

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Le serviteur insatiable

Fatigué de lutter dans les sphères inférieures, Belin Castro supplia le Seigneur de recevoir la bénédiction de la réincarnation.

Il se disait épuisé.Comme il sanglotait en proie à un profond repenti, un messager céleste le ravi de

l'empire des ombres et le ramena sur la terre.Enchanté, Belin reçut une tâche honorable. Il allait renaître pour se consacrer à l'œuvre

de la fraternité chrétienne.En plus des responsabilités qui relevaient naturellement de sa réhabilitation au regard

de la loi divine, il allait pouvoir devenir un précieux bienfaiteur pour les malades. Il protégerait les souffrants, leur donnerait du courage et porterait la consolation au nom du Seigneur.

- Tu n'as pas besoin de trop t'inquiéter quant à savoir si tu auras les moyens matériels d'exécuter ta tâche, lui fit l'émissaire divin, tiens bien en main les rênes de ton travail et tes efforts attireront les ressources dont tu as besoin.

— Mais, réfléchit Belin inquiet, et quand des difficultés imprévisibles et particulières surgiront, que devrais-je faire ?

- Utilise la prière et concentre tes forces pour arriver à tes fins. Le reste nous te l'accorderons au fur et à mesure des circonstances apparemment fortuites pour que tu puisses accomplir la tâche qui t'incombe.

Belin se réincarna donc dans un foyer possédant une excellente formation évangélique.

Très tôt, il apprit à apprécier la vérité et le bien. Encore jeune, il recevait du Ciel des appels incessants pour s'acquitter des tâches qui lui incombaient. De ce fait, il avait l'habitude de dire :

- Je sens que j'ai une mission bénie à réaliser auprès des souffrants. Très souvent, dans mes rêves, je me vois agenouillé près de nombreux malades, je sèche leurs larmes et je nettoie leurs blessures. Je ne me reposerai pas tant que je n'aurai pas pu construire un grand hôpital.

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Belin, cependant, conditionnait cette édification à certains facteurs qu'il considérait essentiels. Comme il se souvenait instinctivement de la recommandation du bienfaiteur divin, il cherchait à prier pour canaliser ses forces.

— Je pourrais aider les malades, disait-il, mais je préfère d'abord avoir un emploi rentable.

L'emploi lucratif lui fut donc accordé. - Bien maintenant, affirmait-il, pour trouver la sécurité, j'ai besoin d'un bon mariage.

Et l'occasion de faire un bon mariage se présenta à lui.— À présent, je dois avoir de solides enfants pour m'aider à réaliser ma tâche, se

disait-il.Ce fut ainsi que lui furent donnés des enfants robustes pour embellir sa vie.— Tout va pour le mieux, reconnaissait-il, mais avoir ma propre maison est

indispensable à ma paix intérieure.Et il obtint une belle maison grande et confortable.- Pour être utile aux malades, ajouta-t-il, je ne peux dispenser la compagnie de bons

livres.Une précieuse bibliothèque vint alors enrichir son foyer.- Sans faire de bonnes affaires, je ne peux me lancer dans cette entreprise, se dit-il.De sorte qu'il fut aidé dans ses activités.- Si j'avais un véhicule, cela résoudrait mes problèmes de temps, réfléchit-il.Peu après, voilà qu'il devenait propriétaire d'une belle voiture.- Maintenant, il faut que j'acquière des revenus suffisants, fit-il au Ciel dans une

émouvante prière.Son nom devint donc synonyme de prospérité.- Je veux gagner davantage, insistait-il en soupirant. Et il obtint des revenus plus

importants.A ce stade des événements, ses enfants avaient déjà grandi. Castro demanda donc des

avantages matériels pour eux qui lui furent accordés. Puis, comme il nota que ses garçons lui donnaient des soucis, il supplia le ciel pour qu'ils rencontrent des belles-filles dignes de son foyer. Ce qui ne tarda pas à se produire.

Or, Belin, ne cessait de supplier, supplier, supplier...Un beau jour, alors qu'il demandait des faveurs pour ses petits-enfants, la mort vint à

apparaître et lui fit :- Mon ami, ton temps sur la terre est épuisé.Dans un mouvement de panique, l'interpellé s'exclama.- Mon Dieu ! Mon Dieu !... et ma tâche ? Je ne peux quitter la terre sans l'avoir

accomplie... Je n'ai pas encore trouvé le temps de rendre visite à un seul malade !...Mais la mort ne lui laissa que quelques minutes pour recevoir la bénédiction de la

prière.Le cœur plein d'anxiété, Castro prit le testament du Christ et d'une main tremblante, il

l'ouvrit précipitamment.Stupéfait, il tomba pile sur ces mots figurant dans le verset 20, au chapitre XII des

notes de Luc :« Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui

l'aura ? »Mais avant que Belin ait pu se livrer à de nouvelles requêtes désespérées, la mort

éteignit temporairement la lumière de son cerveau et le reconduisit à la vie spirituelle.

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Le groupe réajusté

Le groupe d'étude de l'Évangile s'installa pour se mettre au travail. Alfred Saraiva, le pharmacien du quartier, avait été choisi comme dirigeant. Olympe Caramuru et Octave Mafra, deux commerçants réputés, promettaient de coopérer. Madame Ophélie et Adam Cunha, un vieux couple qui habitait au coin de la rue, n'aspiraient qu'à participer aux sessions. Madame Amanda et madame Gertrude offraient leurs services médianimiques. Madame Generosa, veuve depuis longtemps, alléguait avoir grandement besoin de prier. Jean Pires, le propriétaire de la maison, ne cessait d'exprimer sa satisfaction.

En tout, ils étaient neuf.Après la prière d'inauguration, sœur Claire se manifesta grâce aux facultés

médianimiques de madame Amanda. Elle dit se sentir animée, heureuse. La formation du groupe allait avoir une répercussion dans l'au-delà. Les instructeurs, des amis de la petite communauté, avaient enregistré leurs vœux. Les compagnons avaient demandé du travail et le travail ne manquerait pas. Au nom de plusieurs mentors spirituels, elle était aussi prête à servir. Le groupe harmonieux allait devenir un précieux instrument de secours céleste. Nul n'en doutait. Il leur suffirait de faire preuve de bonne volonté, de foi et d'amour. Elle espérait donc qu'ils vibreraient tous en parfaite harmonie avec un unique objectif : celui de faire le bien. Autour d'eux, l'ignorance et la misère qui régnaient étaient une source de souffrance. Ils pourraient être très utiles. Ils allaient être en mesure de distribuer la consolation, éclairer les consciences et apporter beaucoup d'espoir.

Les réunions commencèrent donc avec enthousiasme. Après la prière, ce fut le tour de la lecture évangélisatrice. Il s'agissait de textes précieux qui incitaient à l'effort et à faire le bien.

Pourtant, les participants semblaient ne pas entendre. Dès que sœur Claire se manifestait, les plaintes et les requêtes commençaient. Madame Gertrude lui demandait d'aider son mari, un bon vivant, qui considérait que sa raison d'être se trouvait dans l'incroyance et les sarcasmes. Saraiva demandait des passes pour le soulager de ses rhumatismes. Caramuru implorait la protection de l'établissement où il était employé. A

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l'occasion d'une autre réunion, madame Ophélie voulait un remède pour ses maux de tête constants. Cunha demandait de l'aide pour sa petite mercerie ; il avait besoin de clients. Les temps étaient difficiles. D'autant que les impôts augmentaient de manière oppressante. Madame Generosa implorait constamment à entrer directement en communication avec

son fils désincarné.Pendant ce temps sœur Claire, cet esprit affable et bienveillant, soutenait tout le

monde comme elle pouvait. Courageuse et optimiste, elle reprenait les échanges semaine après semaine, mais l'ambiance était toujours la même. Safra lui rappelait qu'il avait besoin d'un remède efficace pour sa jambe droite. Depuis qu'il avait eu un accident de voiture, il boitait. Pires implorait des passes pour aider ses deux oncles qui étaient désespérés. Lorsque la messagère se manifestait grâce à l'appareil médianimique de madame Gertrude, madame Amanda se plaignait et lui rappelait :

— Moi aussi, je suis la fille de Dieu.De sorte qu'elle compensait les nuits où elle ne pouvait déranger la bienfaitrice. Elle

demandait de l'aide pour les maux d'estomac dont elle souffrait depuis longtemps, elle décriait la protection à l'école de ses deux petits-fils endiablés, elle suppliait son soutien pour sa fille contrainte à supporter un mari hargneux et infidèle. Dans ces moments-là, sœur Claire faisait appel à la loi des épreuves. Elle assurait que la lutte était absolument nécessaire, même indispensable au perfectionnement. Elle se reportait au Christ en personne qui ne put échapper à la croix. Les personnes présentes contenaient leur émotion. Madame Ophélie et madame Gertrude séchaient leurs larmes. Une fois l'assemblée remise de ses émotions, les plaintes reprenaient. Caramuru se disait fatigué ! Il ne tenait plus sur ses jambes. Madame Amanda se plaignait de gastrite. Mafra disait qu'il boitait de plus en plus.

Mais quand le groupe fêta son dixième anniversaire, l'orienteuse spirituelle les informa qu'elle avait l'intention d'entamer les tâches charitables qui relevaient des responsabilités du groupe. Elle unirait leurs pensées en une seule vibration d'optimisme et de confiance en faveur d'une sœur souffrante déjà âgée. Ils devaient être en mesure de lui apporter leur aide. Tous devaient donc prier et se fortifier mentalement pour offrir leur collaboration.

Quand la nuit en question fut venue, Claire se manifesta pleine d'espoir. Pour la première fois, la protectrice fit appel à eux pour le bien de la malade. Elle demanda à tous les participants de concentrer leurs énergies spirituelles. Claire se chargerait de transmettre les forces curatives à la pauvre femme. Alors que tout le monde se préparait à se consacrer à la tâche en question, Madame Ophélie demanda un passe pour être soulagée de son mal de tête. Madame Generosa désirait connaître le message qu'elle attendait si impatiemment. Saraiva voulut savoir s'il pouvait prendre de l'iode à de plus fortes doses. Madame Amanda affirma que son gendre était devenu insupportable de sorte qu'elle implora un traitement de désobsession. Avant la prière finale, le dirigeant demanda : - Les bienfaits adressés à notre patiente absente lui ont-ils été accordés, ma sœur ?

Gentiment Claire lui répondit négativement. Le groupe avait tant de besoins et de douleurs qu'il n'y était pas arrivé. Quelque chose fonctionnait mal. Il allait falloir faire venir un inspecteur.

De sorte qu'à la session suivante, l'inspecteur était là. Le frère Claude qui était en communication avec madame Gertrude se manifesta et leur dit sur un ton ferme :

- Mes amis, le spiritisme est la doctrine du progrès. Pendant dix années consécutives, vous avez été assistés pour apprendre à secourir.

- Oui, oui..., fit Saraiva quelque peu désappointé, sœurClaire nous soutient.- Je reconnais, ajouta le visiteur sans la moindre agressivité, que notre amie est un

exemple rare de gentillesse et de patience. Or il me semble que la loi divine a aboli l'esclavage au Brésil le 18 mai 1888. Claire est notre sœur. Ce n'est pas une esclave. Oublions-nous un

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peu. Aérons-nous la tête pour que notre cœur puisse travailler. Quiconque pratique vraiment le don de la charité, trouve la charité pour soi.

Le silence pesa lourdement pendant quelques minutes.- Peux-tu nous donner d'autres conseils, cher ami ?- Tout est dit, fit Claude, sans la moindre affectation.— Que Dieu soit avec nous ! fit Saraiva solennellement. L'instructeur eut un geste

d'adieu et il conclut en disant :— Que Dieu reste avec nous sans aucun doute. Encore doit-on savoir si nous, nous

sommes bien avec Dieu.Claude se retira et sœur Claire chercha à nouveau à trouver un terrain d'entente avec

ses amis. Mais quelque chose avait changé depuis cette nuit-là. Madame Generosa ne demanda plus à ce que son fils soit évoqué. Mafra accepta sa déficience physique. Madame Amanda ne parla plus de son ulcère gastrique. Saraiva se résigna à supporter ses rhumatismes. Caramuru ne fit plus aucune requête pour l'établissement où il travaillait. Cunha oublia le magasin qu'il convoitait. Madame Ophélie fut soulagée de ses maux de tête. Pires semblait finalement satisfait du sort de ses parents, tout au moins, il n'en parlait plus.

Une fois la réunion terminée, le directeur demanda avec humilité à la mentor de la maison si tout allait bien.

Douée d'une grande patience, sœur Claire lui répondit :- Je crois que notre inspecteur a résolu le problème. Grâce à Dieu !Et tous les compagnons qui étaient devenus inquiets répétèrent en cœur :- Grâce à Dieu !

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Au foyer

Mon ami, tu me demandes quel rôle jouera le spiritisme au sein des relations sociales. Je te répondrai tout simplement que lié au Christ, notre mouvement rénovateur est la clé pour que les créatures trouvent la paix.

As-tu déjà réfléchi, par hasard, à l'importance de la compréhension dans le cadre de la justice qui régit la vie, et à la fraternité qu'il nous appartient d'édifier sur la terre ?

La sociologie ne se fait pas dans un cabinet. C'est une œuvre vivante qui traite de l'essence de l'homme afin de générer un climat de progrès substantiel.

Tu te reportes à l'amer problème des mariages malheureux, comme si le mariage était la seule énigme de la pérégrination humaine, mais tu oublies qu'à tout instant, l'âme incarnée est surprise par d'obscurs labyrinthes dans la vie qui est faite d'association.

D'ordinaire, ceux qui renaissent ensemble sous les liens de la consanguinité sont ceux qui n'ont pas encore accepté les rouages de l'entendement sur le chemin de l'évolution. Ils reviennent donc travailler les angles qui manquent encore d'harmonie avec le burin béni de la difficulté. Attelés à l'engrenage des conventions respectables de l'institution familiale, ils avancent côte à côte sous le coup des responsabilités et des trahisons en buvant le remède amer d'une cohabitation contraignante pour soigner de vieilles blessures secrètes.

Sur ce long parcours des Esprits désajustés, nous n'identifions pas seulement les conjoints malheureux. Le fait est qu'il est des manifestations sentimentales bien plus complexes. Certains parents ne tolèrent pas leurs enfants et certaines mères se retournent impassiblement contre leurs propres descendants. Il est des enfants qui se révèlent être les ennemis de leurs parents et des frères qui s'exterminent en proie à un magnétisme dégénéré d'antipathie congénitale. Ils se déchirent entre eux avec les dards mortels et invisibles de la haine et de la rivalité, de la jalousie et du dépit, passionnément cultivés au niveau mental.

Les hôpitaux et surtout les asiles présentent un nombre significatif de patients. Ce ne sont que des mutilés spirituels de cette terrible guerre de tranchée sans effusion de sang qui se déroule dans les foyers. Ils disent que nous sommes médecins et nous donnent différentes étiquettes dans le domaine des diagnostics complexes. Néanmoins, c'est dans la profondeur des causes que réside l'influence maligne de la parenté consanguine qui copie souvent les attitudes des tribus sauvages

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et furieuses. Tous les jours, de telles épaves humaines franchissent les portes des hôpitaux ou des institutions de charité. Comme les indéfinissables restes des naufrages en mer, ils sont perdus dans la tourmente et cherchent la terre ferme au milieu des vagues.

Tu peux en être sûr...Sous leurs formes les plus variées, des homicides sont largement pratiqués aux quatre

coins de la planète sans armes réellement visibles.Presque partout, des pères et des mères expriment de la tendresse vis-à-vis de leurs enfants

malheureux, mais se révoltent contre eux chaque fois qu'ils sont brillants et heureux.Il est des frères qui ne supportent pas la supériorité de ceux qui portent le même nom et

partagent leur vie, et des compagnons qui ne se réjouissent de la camaraderie que dans les moments de besoin et de malheur.

Nul ne peut nier qu'à la base des nombreuses formes d'union en question l'amour existe. Comme l'or brut, cet amour se trouve aussi incrusté dans la pierre dure et écrasante de l'égoïsme et de l'ignorance qui tue parfois sans la moindre intention de détruire ou de blesser, sans percevoir l'innocence ou la grandeur de ses victimes.

De ce fait, le spiritisme avec Jésus nous invite au sacrifice et à la bonté, à la connaissance et au pardon. Il éclaire l'origine de nos antagonismes et nous renvoie aux drames déjà vécus par nous tous dans le passé. Il allumera un rayon de lumière dans chaque cœur, même chez les âmes rebelles ou hostiles à la juste compréhension du programme sublime d'amélioration individuelle pour la tranquillité collective et l'ascension de tous. En dévoilant les vastes horizons de la vie, la Nouvelle Révélation dilate l'espoir, la stimulation à la vertu et l'éducation de toutes les intelligences qui ont mûri dans la bonne volonté. Elles arriveront à mieux comprendre dans les pires situations familiales les petits événements régénérateurs. Elles s'empresseront de les accepter avec sérénité et patience, de sorte que la douleur et la mort seront toujours pour elles les agents de la justice divine. Une justice divine qui est de toute part en équilibre absolu, elle unit les âmes ou les sépare pour la prospérité du bien infini.

Par conséquent, mon cher, dispense-moi de plus amples commentaires qui seraient ennuyeux en cette époque d'édification accélérée et condensons les sujets qui concernent le redressement de la terre.

Observe et médite.Lorsque tu percevras l'immense force édifiante du spiritisme chrétien, tu identifieras Jésus

comme le sociologue divin du monde. Alors, tu pourras appréhender dans l'Evangile le code d'or et la lumière divine, car dans son application pure et simple réside la vraie rédemption de l'humanité.

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Simples notes

Lors d'une interview à la télévision, tu affirmas, cher ami, en tant que célèbre journaliste, que les auteurs désincarnés transforment le Brésil en grande nécropole. De plus, tu ajoutas sur un ton ironique : pourquoi les Esprits ne se consacrent-ils pas à d'autres activités artistiques ? Pourquoi de Vinci ne vient-il pas peindre quelques toiles et démontrer sa gloire incomparable pour prouver sa survie ? Pourquoi n'entendons-nous pas le génie musical de Chopin dans les sessions spirites pour prouver que la vie continue dans l'au-delà ? Toujours d'après toi, nous sommes les seuls, pauvres écrivains de la vie charnelle assoiffés d'évidence, à revenir à l'arène physique pour supporter les tourments de la publicité...

Puis, débordant de sarcasmes, tu termines l'entretien en suggérant que tous nos avertissements ne sont que des mystifications où les médiums, comme des manipulateurs, deviennent même dignes des attentions de la justice.

Tes questions et tes considérations transmises à des milliers de téléspectateurs sont restées en l'air et nous n'avons pas la prétention d'y répondre. Si nous étions à tes côtés, vêtus de chair, peut-être adopterions-nous ton point de vue sans la moindre divergence. Mais tout en respectant ta vision provisoire, nous désirons à peine te dire que les artistes ne manquent pas ici. Ils sont prêts à affronter avec plus d'ampleur et de profondeur, la toile et le pinceau, afin de collaborer à la sublimation de Fart sur la terre. Cependant, il manque dans le monde des compagnons pour étreindre l'idéal de beauté et de renoncement en acceptant la discipline nécessaire pour la réalisation des œuvres qu'ils prétendent concrétiser. Même s'il existe déjà au Brésil, et chez d'autres peuples, des médiums du son et de la couleur qui créent des réalisations remarquables que tu ne connais pas.

Remue-toi, éloigne-toi un peu de ton entourage critique et essaie de les trouver. Tu verras qu'ils font du mieux qu'ils peuvent sous l'orientation de grandes intelligences désincarnées qui, naturellement, ne leur confient que ce qu'ils sont en mesure de recevoir.

Quant à nous autres, ceux qui écrivent encore pour racheter nos péchés, pardonne nos pages qui sont à présent dépourvues de toute prétention académique.

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Crois bien qu'actuellement, nous ne faisons pas de la simple littérature.Nous mériterions l'enfer si nous étions toujours ici des auteurs de belles-lettres avides

de célébrité, bien que rongés par les vers.Nous sommes une construction bénie de l'esprit, nous utilisons les talents de la parole

comme l'outil se sert de la brique pour ériger l'édifice humain. De sorte que non seulement, nous cherchons à rectifier nos erreurs, mais nous essayons aussi de contribuer à l'édification de la justice et de l'amour, de la solidarité et du bien, de la responsabilité et de l'entendement entre les créatures pour que la terre de demain soit moins perturbée que la terre d'aujourd'hui. Nous cherchons simplement à vous informer que la mort n'existe pas et que la tombe est une espèce de laboratoire photographique qui révèle le vrai portrait de notre conscience. Ainsi, vous serez en mesure de répondre aux exigences de la vie qui surgissent à travers le temps conformément aux enseignements de Jésus...

Nous n'avons que l'écriture pour y arriver. D'ailleurs, écrire n'est pas si indigne.Toi, en tant que bon catholique romain, tu ne peux oublier que, d'après la Bible, le

premier don du Ciel directement fait aux hommes fut les Dix Commandements, dont Moïse fut l'irréductible gardien. Et si un vase sacré sur la terre renferme la lumière du Christ pour les nations, on est forcé de convenir que ce vase est le livre qui conserve sa parole d'amour et de clarté.

Par conséquent, c'est avec tout notre respect pour les peintres et les musiciens amateurs, désincarnés ou non, que je te demande de ne pas considérer avec autant de mépris tes frères de lettres. Sois sûr que dans un futur proche, tu seras peut-être en notre compagnie et tu sentiras une volonté folle d'effacer tes erreurs commises par écrit.

Nous formulons le vœu sincère que tu puisses rencontrer une créature consciente et charitable pour t'aider de manière médianimique dans cette entreprise miséricordieuse, car il n'y a pas le moindre doute que le vaisseau de ta vie, aujourd'hui ou demain, accostera aussi dans notre port de surprise et de régénération.

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La grande faucheuse

Jonathan, un vieil adepte de l'Évangile prit la parole au niveau spirituel pour faire des commentaires sur certaines difficultés rencontrées dans la diffusion des enseignements spirites. L'air souriant, il dit :

- A l'époque du Christ, de telles entraves n'étaient pas des moindres. Alors que le Seigneur avait accompli la moitié de sa glorieuse mission en marge des activités évangéliques, plusieurs légions de prétendus disciples de la Bonne Nouvelle apparurent. Des foules désœuvrées guidées par des chefs qui disaient être les continuateurs de Jean Baptiste affluaient sur les bords du Jourdain et se dispersaient en Palestine et en Syrie. Après avoir entendu les leçons du Seigneur, les chefs de la révolte populaire utilisaient sa doctrine contre la domination romaine pour créer systématiquement la discorde au nom de la solidarité humaine dans de nombreux villages autour du lac Tibériade.

Ils faisaient tous de brillants discours et affirmaient parler au nom du divin rénovateur.Parmi les hommes, Jésus, le Messie nazaréen était investi de l'autorité indispensable

pour former un nouveau royaume sur la terre.Il détruirait les souverains étrangers et annihilerait les dictateurs.On pouvait donc entendre au sein du peuple et au milieu de la nature des discours

édifiants pour exalter la bonne volonté et la communion des âmes, le dévouement et la tolérance entre les créatures.

Enchantés, des milliers d'auditeurs extasiés et heureux écoutaient les prédications comme s'ils respiraient déjà dans un monde nouveau.

Or, dans le tourbillon des idées vibrantes et nobles, ils étaient nombreux à récolter de l'argent pour voler au secours des veuves et des orphelins qu'ils oubliaient volontairement afin de s'enrichir. On trouvait aussi des opportunistes qui s'attribuaient l'enseignement fraternel en question et se servaient de belles phrases bien faites pour réaliser les plus basses intrigues politiques.

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De ce fait, un beau jour, à l'heure du crépuscule, alors que la foule était au bord de l'eau rassemblée autour du Maître pour entendre sa parole réconfortante et ses enseignements salutaires, Simon Pierre, un homme doué d'une grande franchise, profita d'une longue pause que l'éternel Bienfaiteur fit au milieu de son exposé sur la parabole du semeur pour l'interpeller directement en lui demandant :

— Maître, que ferons-nous de ceux qui exploitent l'idée du royaume de Dieu ? Dans beaucoup d'endroits, des groupes actifs se forment au nom de la Bonne Nouvelle naissante, et troublent les cœurs pour en tirer profit. Ils agitent l'esprit populaire et formulent des promesses qu'ils ne peuvent tenir... À Bethsaïde, nous avons la phalange de Béréchit ben Zenon qui la dirige avec une grande ferveur. Il s'approprie le message sublime et en profite pour demander des drachmes aux pauvres pêcheurs sous prétexte de les donner aux malades et aux veuves. Or, même s'ils apportent leur aide à un nombre limité de malheureux, ils gardent pour eux la plupart des dons amassés. Dernièrement, à Capharnaùm, j'ai entendu la brillante prédication d'Aminadab ben Azor qui se sert de vos leçons divines pour induire le peuple à l'indiscipline et aux troubles tout en prononçant des affirmations et des prières qui consolent l'esprit de ceux qui souffrent sur les chemins ardus de la terre... Comment faire, Seigneur ? Est-il juste que nous soyons soustraits à l'astuce des ambitieux et à la ruse des fourbes ? Comment reléguer l'Évangile à la domination de ceux qui se laissent aller à la vanité et à l'avidité de la possession, à l'égocentrisme et à la folie ?

Jésus réfléchit quelques minutes et répondit :- Simon, avant tout, il faut considérer que le crime confessé trouve dans la loi la juste

correction. Celui qui vole est volé, celui qui trompe autrui se trompe aussi, et celui qui blesse sera blessé...

- Mais Seigneur, lui répliqua l'apôtre, dans le cas présent, je crois qu'il faut se dire que les maux découlant de la fausse propagande sont incommensurables... Il sera difficile de les arrêter rapidement ?

Patiemment, le sublime Ami lui fit :— Si, dans le monde, il est des juges nés avec pour mission ardue de devoir rectifier,

nous sommes ici pour porter secours. Nous ne pouvons oublier que les vrais disciples de la Bonne Nouvelle, attentifs à la mission d'amour qui leur incombe, n'ont pas le temps ni la disposition requise pour partager les activités des frères moins responsables... En outre, si je me base sur tes propos, nous ne sommes pas face à des compagnons totalement dépourvus de charité. Tu as dit que Béréshit ben Zenon, pour le moins, aide les malheureux qui croisent son chemin, et qu'Aminadab ben Azor, au milieu des paroles insensées qu'il prononce, insère des enseignements et des prières d'une grande valeur pour ceux qui ont besoin de lumière... Quand on pense aux espoirs et aux possibilités, aux aspirations et aux vertus des milliers d'amis provisoires qui les accompagnent, comment justifier le moindre jugement condamnatoire de notre part ?

La remarque judicieuse resta en l'air, car personne ne put répondre à la question posée. Comme s'il consultait l'avenir, Jésus eut un regard lointain et dicta la parabole du bon grain et de l'ivraie qui se trouve dans le chapitre 13 du livre de Matthieu :

- Il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu. À son tour, il a semé de l'ivraie au beau milieu du blé, et il s'en est allé. Quand le blé est monté en herbe, puis en épis, alors l'ivraie est apparue aussi. S'approchant, les serviteurs du propriétaire lui dirent : « Maître, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il s'y trouve de l'ivraie ? Il leur dit : « C'est quelque ennemi qui a fait cela ». Alors, les serviteurs lui dirent : « Veux-tu donc que nous allions la ramasser ? » II leur répondit : « Non, vous risqueriez, en ramassant l'ivraie, d'arracher en même temps le blé. Laissez l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson. Et au moment de la moisson, je dirai aux moissonneurs : «

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Ramassez d'abord l'ivraie et liez-la en bottes que l'on fera brûler ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier. »

Le Christ se tut, songeur...Mais, Simon n'était pas satisfait, il lui demanda à nouveau : — Mais... Seigneur,

Seigneur !... dans notre cas qui récoltera la vérité en la séparant du mensonge ?Le Maître lui sourit à nouveau et lui répondit :- Pierre, le temps est la grande faucheuse... Attendons-la et accomplissons le devoir

qui nous incombe... La vie et la justice appartiennent au Père et le Père décidera des sujets relatifs à la vie et à la justice...

Comme personne n'avait rien à ajouter à la leçon, le Maître se tut pour donner d'autres enseignements.

Le vieux Jonathan aussi resta silencieux. Quant à nous, comme nous avions suffisamment de matériel pour approfondir notre étude, nous nous séparâmes tous pour méditer et arriver à une conclusion.

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Lettre d'un mort

Tu me demandes des informations relatives aux commémorations du jour des Morts. À ce sujet, j'ai en main la lettre d'un ami aujourd'hui dans la spiritualité, adressée à autre ami toujours sur la terre. Je vais te la lire avec son autorisation. Dénuée de notes personnelles, elle est dépourvue de noms pour lui laisser toute sa beauté.

Voici le texte sous sa forme pure et simple :« Mon cher, tu ne peux imaginer ce que c'est que de livrer à la terre sa carcasse raidie

le jour des Morts qui est le deux novembre.Il s'agit d'une véritable tragédie pour tout défunt inexpérimenté.Tu te souviens que l'enterrement de mon vieux corps rongé par la maladie eut lieu au

crépuscule, à l'heure où la nécropole toute décorée ressemblait davantage à une maison en fête.

Tristement installé sur le corbillard, je surveillais mes restes tout en réfléchissant au caractère misérable de la vie humaine...

De loin, je pouvais voir ma femme et mes enfants qui pleuraient discrètement dans une grande voiture de location. Ce qui m'amena à penser aux propos de Salomon — « vanité des vanités, tout est vanité » -, quand brusquement, à l'entrée du cimetière, je fus délogé.

Mêlée à la foule agitée des incarnés surgit une masse énorme d'êtres d'une autre nature. Il y avait des centaines de désincarnés qui, par curiosité, me palpaient dans un mélange de sarcasmes et de commisération.

Certains me posaient des questions indiscrètes, tandis que d'autres s'apitoyaient sur mon sort.

J'eus beaucoup de mal à suivre le cercueil qui transportait mon squelette immobile, et ce fut en vain que j'essayai de m'approcher de mon épouse en pleurs.

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Je pus à peine entendre la prière que quelques amis me consacraient, car une violente vibration s'empara brusquement de moi.

En vain, j'essayais de retourner à l'allée modeste où on avait placé les restes de ce que j'avais été dans le monde... Les visiteurs terrestres de cette demeure appartenant auxdits défunts étaient accompagnés d'une immense foule d'âmes souffrantes et révoltées, parfaitement liées à eux.

Enchaînés à nos compagnons humains, bon nombre de ces Esprits gémissaient au bord des tombes tout en racontant les crimes occultes qui les avaient jetés dans la fosse obscure de la mort. D'autres tenaient à la main des documents accusateurs. Ils clamaient l'insanité de leurs parents ou se révoltaient contre la vénalité des tribunaux qui avaient bouleversé leurs situations et leurs désirs.

Des parents criaient contre leurs enfants. Des enfants protestaient contre leurs parents.Quantité d'âmes, surtout celles dont les restes se trouvent dans les tombes d'une grande

valeur, pénétraient dans la sépulture en poussant des gémissements et des sanglots terrifiants. Inutilement, elles cherchaient à soulever leurs propres os pour proclamer à leurs êtres chers des vérités que le tympan humain déteste entendre.

Quantité de désincarnés parlaient de titres et de dépôts financiers perdus dans les banques, de terres abandonnées, de maisons oubliées, d'objets de valeur et d'œuvres d'art qui leur avaient échappé des mains ; des mains restées vides et avides de possession matérielle.

Des femmes échevelées criaient vengeance contre des hommes cruels, des hommes déplaisants et soucieux vociféraient contre des femmes insensées et dévoyées.

Peut-être parce que j'avais encore en moi l'odeur de mon corps physique, bon nombre me prenaient pour un être vivant encore sur la terre en mesure de les aider à résoudre les problèmes qui hantaient leur esprit. De sorte qu'ils m'interpellaient en faisant des allégations et en prononçant des plaintes, des calomnies et des déclarations.

J'observai qu'ici les médecins, les prêtres et les juges sont plus contestés et plus critiqués en raison des vœux et des promesses, des secours et des testaments qui n'avaient pas toujours répondu aux attentes des trépassés.

À de nombreuses reprises, j'avais entendu des amis spirites affirmer qu'il y a partout une énorme quantité de défunts qui obsède les incarnés. Mais à force de prendre connaissance des biographies et des récits, d'écouter les pleurs et les calamités, de voir la véritable figure d'un grand nombre, je crois aujourd'hui que c'est plutôt l'inverse qui se produit. Il y a plus d'êtres vivants qui flagellent les morts qu'ils enchaînent aux dérèglements et aux passions de la chair, vu le mépris avec lequel ils traitent leur mémoire et l'hypocrisie avec laquelle ils visitent leurs sépultures. Les obstacles furent si grands que je ne réussis plus à revoir ma famille en ces heures solennelles d'incertitude en tant que nouvel arrivant. Ce ne fut que lorsque les hommes et les femmes se furent retirés, la plupart avec un air cérémonieux et indifférent, que les âmes terriblement tourmentées et malheureuses quittèrent l'enceinte. Il ne restait plus que nous, les libérés impuissants dans la difficulté. Je perçus alors que le tumulte dans le foyer des défunts est une simple conséquence de la perturbation régnante dans le foyer des vivants.

Une fois l'ambiance apaisée, le cimetière me parut être un nid serein et accueillant où les bras fraternels ne manquèrent pas pour répondre à mes suppliques. Quant à la ville, toute proche, elle me parut à cet instant une vaste nécropole peuplée de mausolées et de croix où les Esprits incarnés et désincarnés vivent le drame angoissant de la mort morale dans l'affreux compromis de l'ombre.

Comme on peut voir, tant que l'humanité n'est pas prête à respecter la vie éternelle, il est très désagréable de passer de la terre dans l'au-delà en ce jour du 2 novembre qu'elle consacre au culte des morts qu'ils soient sympathiques ou antipathiques.

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Par conséquent, demande à Jésus de ne pas revenir ici le 2 novembre. Toute autre date peut servir et sera parfaite, dès lors que tu quittes la terre naturellement sans avoir enfreint la loi divine. Prie aussi le Seigneur de pouvoir voyager à notre rencontre en un jour nuageux et pluvieux, parce qu'en matière de paix, plus le cortège est réduit, mieux c'est. »

Comme le document n'apporte pas d'autres informations, à mon tour, je termine sans commentaire supplémentaire.

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En matière d'apprentissage

Sous l'inspiration de plusieurs amis spirituels, une éminente assemblée faisait des investigations sur la survivance de l'être humain. Elle se trouvait réunie dans un grand cabinet pour réaliser des expériences de matérialisation.

Tous arboraient une attitude solennelle. Il s'agissait d'une douzaine d'hommes et de femmes tout aussi élégants les uns que les autres, doués de bon goût et d'une belle apparence ; chacun faisant son possible pour se distinguer.

Alors que nous suivions les conversations avec la malice cordiale de l'observateur qui ne s'est pas encore totalement déconnecté des illusions et des désillusions de la chair, nous constations que le solide bagage de connaissances du groupe très distingué était étonnant.

Un professeur prenait plaisir à commenter les théories de Richet. Il exaltait la personnalité du physiologiste et exposait les brillantes idées du célèbre créateur de la métapsychie empreintes du modernisme de la philosophie négativiste.

Ses livres furent examinés les uns après les autres avec une grande beauté d'expression. Peu après, un compagnon cultivé évoqua les recherches de Lombroso et d'Oliver Lodge, cita les médiums américains, anglais et italiens, un à un, en se servant de définitions extravagantes. Les sœurs Fox, Valentine, madame Roberts et Eusapia Paladino, ainsi que d'autres médiums célèbres étaient l'objet de cruelles analyses.

- Il faut à tout prix découvrir le pourcentage d'influence de l'appareil médianimique dans les communications, s'exclamaient-ils sur un ton emphatique, comme s'ils représentaient le plus haut tribunal du monde en mesure d'apprécier et de juger la vérité.

Différentes thèses furent soumises à l'étude.

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Les rayons rigides, l'émotion nerveuse, les résurgences du subconscient, l'hypnotisme vulgaire, voire le démonisme furent rappelés avec beaucoup d'intérêt.

Ils rendirent un hommage significatif à Ochorowicz, Barrett, de Rochas et Gibier.Une dame plus romantique fit référence à Flammarion et aborda le thème de

l'astronomie pour commenter les dernières observations enregistrées par le télescope du mont Palomar en Californie. Elle évoqua avec une admirable diction et une indéniable beauté le caractère infini de la vie qui palpite dans lesdits foyers en suspension autour des merveilleuses constellations. Sirius et Arcturus, les nébuleuses d'Andromède et Orion surgirent à travers ses propos bien inspirés qui révélaient toute l'attention minutieuse qu'elle consacrait aux classiques en la matière.

D'autres compagnons tissèrent de longs commentaires édifiants autour des nouvelles expériences réalisées en Belgique et en France.

Trouver une assemblée aussi éclairée à caractère scientifique sur la réalité des choses paraissait difficile.

La vision du chemin évolutif, la solution au problème de l'être et concernant l'énigme de la mort, la connaissance de la spiritualité victorieuse, brillaient à travers chaque phrase bien élaborée qui était prononcée.

L'heure de la rencontre entre les vivants de l'au-delà et les incarnés sur la terre sonnait à l'horloge. Une prière prononcée oralement résonna dans l'atmosphère avec toute la préciosité grammaticale de Camilo7 ou de Herculano8...

7 II s'agit de Camilo Castelo Branco (Lisbonne, 1826— Sâo Miguel de Ceide, 1890) est un écrivain portugais. (NDT)

8 Alexandre Herculano de Carvalho e Araûjo (Lisbonne, 28 mars 1810 — Santarém, 13 septembre 1877) était un écrivain de la mouvance romantique, un historien, un journaliste et un poète portugais. (NDT)

Une centaine de travailleurs spirituels faisait des efforts, souffrait et suait pour arriver à matérialiser une entité exposée directement au traitement des observateurs. Ils étaient en proie à l'affliction, vu la responsabilité qu'un tel phénomène suscite dans l'intimité profonde de leur structure. Sous le contrôle désagréable de l'assistance restreinte, cet exercice dura plus d'une heure. Une fois les travaux terminés, ils établirent une longue liste de doutes préjudiciables...

Puis, la porte s'ouvrit. En pleine rue, quelques messagers spirituels de la charité conduisirent deux hommes affamés en haillons, des suicidaires potentiels, jusqu'à cette poignée de princes de l'intelligence. Vaincus par la maladie noire9, ils imploraient leur aide, mais personne, pas un parmi eux ne se tourna vers les deux épaves humaines qui traînaient au hasard.

9 Nom donné à certaines maladies jusqu'au XIX' siècle. (NDT)

Éberlué par ce qu'il avait sous les yeux, Fagundes, le compagnon qui venait d'arriver parmi nous s'adressa à moi en demandant :

- Mon ami, pourquoi ces gens qui ont tant d'idées lumineuses en tête se réunissent-ils pour prouver la réalité de la survie spirituelle s'ils ont un cœur aussi dur que la glace ?

Convaincu du caractère transcendant d'un tel sujet, mais manquant de temps pour répondre plus longuement à sa question, je pus à peine lui dire :

- Fagundes, en fait, je ne peux te répondre. Je me souviens juste qu'à certaines occasions dans le cadre des tâches journalistiques, il m'est arrivé d'accompagner un petit groupe de magnats de l'économie et de l'industrie suivi de leurs assistants et de leurs

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chéquiers. Pendant des nuits consécutives, ils parlaient de la livre sterling et du dollar avec la même fureur qu'ils analysaient le franc et le peso argentin pour étudier les différentes manières de multiplier les richesses qui remplissaient leurs coffres. Je fus surpris de voir en eux autant de science de la vie et autant de bon sens pour diriger les affaires. Cependant, quelques années plus tard, j'appris que tous les participants du groupe étaient morts de faim, qu'ils avaient souffert d'ulcère cancéreux du duodénum ou de l'estomac.

Fagundes me regarda étrangement, tandis que je prenais congé, mais à ce jour encore, je ne sais pas s'il comprit ce que je voulais dire.

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Bref message

Vraiment, tu as raison quand tu affirmes que le monde semble avoir changé et que nous devons faire preuve d'un grand courage pour y vivre.

Ces cinquante dernières années produisirent de gigantesques bouleversements dans les habitudes sur la terre. La maison patriarcale dont nous avions hérité au XIX e siècle s'est transformée en appartement suspendu dans les gratte-ciel. La locomotive enfumée est presque un bijou rare relégué au musée face à l'avion qui brûle les distances. Les journaux de la grande presse ont pris la place de la gazette provinciale, et l'invasion de la radio dont la programmation domine le monde a fait disparaître les soirées en famille.

L'automobile, le transatlantique, le cinéma et la télévision sont autant de sources d'information rapide qui modifient l'esprit des populations sous tous les climats.

Et la sécurité des citoyens ? Dans presque tous les pays, il y a des lois qui protègent les employées et les employeurs, les hommes, les femmes, les jeunes et les enfants.

Les hommes ont institué le droit de grève, les congés, les litiges et les jours de repos rémunérés.

Il est des leaders de l'industrie et du commerce qui, comme par magie, accumulent des richesses du jour au lendemain dès lors qu'ils ne s'esquivent pas des impôts redevables aux monopoles qui mènent le jeu contre l'harmonie économique.

Il existe des ouvriers qui jouissent d'une inexplicable impunité sous prétexte qu'ils sont protégés par la loi. Leur indiscipline provoque la ruine des maisons où ils travaillent.

Il est des jeunes qui répandent l'incivilité et le mensonge, sans être le moins du monde importunés par les autorités qui conduisent la vie publique.

Or, notre rôle n'est pas de faire le jeu du pessimisme.

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Nous savons que le monde est sous le contrôle mystique des rênes divines. Par conséquent, nous n'ignorons pas que toute perturbation est un phénomène passager qui existe en raison du réajustement nécessaire à la région où surgit le déséquilibre.

Nos commentaires nous amènent juste à reconnaître que, de nos jours, la créature humaine est plus libre, donc plus exigeante en soi.

Lors des grandes périodes de transition, comme celle que nous traversons, nous sommes comme appelés par la sagesse divine à démontrer notre maturité intérieure, notre capacité à trouver notre propre chemin.

Il en résulte dès lors le désordre apparent qui nous pousse à révéler notre individualité.Dans le cadre de l'organisation collective, dans le groupe social, dans l'équipe de

travail ou au foyer, l'homme d'aujourd'hui est obligé de se montrer tel quel est, il se caractérise par sa propre conduite.

Les désaccords, les conflits, les luttes et les combats de toute nature donnent une impression de chaos. Ce qui provoque les hurlements des prophètes de la décadence. De ce fait, les âmes qui ne sont pas armées de foi et qui ne se retiennent pas avec persévérance aux simples racines de la vie, en proie à l'aliénation mentale, souffrent de terribles troubles psychiques.

De toute part, la folie grandit.L'hospice est la dernière frontière des malades de l'esprit. De nos jours, ils sont

partout, dans tous les domaines, comme des consciences humiliées et épouvantées, poussés à s'analyser, ils cherchent à se fuir.

Pour cette raison, crois bien que le meilleur chemin pour ne pas tomber entre les mains des psychiatres, c'est d'ajuster réellement notre personnalité aux principes chrétiens que nous étreignons, car le problème relève de l'âme et non de la chair. Il est inutile de discuter.

Certes, la terre passe par un moment très pénible, mais la tempête passera, comme celle d'hier est passée. Réfugions-nous dans le Christ. Le Seigneur est notre force.

Si nous avons suffisamment de courage pour vivre le christianisme dans toute sa pureté, si nous portons notre croix en solitaire, nous serons en mesure d'envisager la crise avec constance et dire en souriant d'un air confiant : « Reste à voir qui peut le plus. »

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En guise d'explication

Non, mon ami ! Une fois débarrassé de mon corps physique, il y a une vingtaine d'années de cela, devenir « spirite » ne faisait pas partie de mes convictions.

Comme beaucoup de gens naturellement bons, je croyais davantage en ce que je voyais de mes propres yeux et en ce que je pouvais toucher de mes propres mains. Je lisais l'Évangile de Jésus et je comparais les impressions de ceux qui faisaient des recherches sur la survie de l'âme. Toutefois, c'était sans objectif sérieux d'étude, mais avec l'extravagance des corneilles de l'intelligence qui volent vers les champs de l'esprit en piaillant inutilement et en becquetant ici et là pour déranger la croissance des plantes et nuire à leur production.

J'étais un homme excessivement occupé par la terre pour me consacrer aux révélations du Ciel.

Mes pensées étaient si vigoureusement investies dans les préoccupations mondaines que même la force herculéenne de la maladie ne parvint pas à faire en sorte que je me tourne vers les visions intimes de la vie supérieure.

Isolé dans la forteresse de ma prétendue supériorité intellectuelle, je riais ou je pleurais à travers mes écrits. Je considérais que la foi est l'apanage des créatures ignorantes et simples, qu'elle est indigne des cerveaux plongés dans des cogitations plus profondes.

J'étais entre le doute et l'ironie quand la mort en tant qu'huissier de la justice divine m'intima à comparaître au tribunal de la réalité plus tôt que je le pensais. Alors seulement, je commençai à m'intéresser aux gigantesques efforts des hommes de bonne volonté qui, dans les climats les plus divers de la planète, cherchent aujourd'hui à résoudre les énigmes inquiétantes de la destinée et de l'être.

La tombe n'est pas seulement la porte des cendres. Mourir n'est pas la fin.

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De sorte que par la grâce de Dieu, baigné à la clarté de la vérité, j'intégrai l'immense caravane de ceux qui s'éveillent et travaillent à leur propre régénération.

Ne sois donc pas étonné si je poursuis ma modeste tâche d'écrivain en essayant d'orienter mes facultés vers le bien.

C'est tout ce que je peux faire, puisque je ne dispose pas d'autre spécialité.Tu te demandes pourquoi je me consacre actuellement au spiritisme avec Jésus, alors

que j'ai été l'interprète de la littérature licencieuse, que j'ai lancé plusieurs livres piquants, et que j'ai été un homme politique passionné par le parti auquel j'étais affilié en tant que défenseur des intérêts de ma terre.

Crois bien que j'ai vraiment commis beaucoup d'erreurs. Je n'ai pas toujours su trouver mon équilibre sur la corde raide des conventions terrestres. Bien souvent d'ailleurs, je suis scandaleusement tombé en me donnant en spectacle devant ceux qui m'applaudissaient ou me huaient.

De sorte que la mort me força à trouver la voie du réajustement intime.Éveillé à un nouveau jour, je cherche à parler à ceux qui se trouvent toujours dans les

ombres de la nuit.J'admets que je pourrais faire pire.Certes, si je me laissais vaincre par la tentation, j'intégrerais la longue file d'Esprits

entêtés dans leur perversité qui tourmentent leurs désaffections.Or, il se trouve que quelque chose en moi a mûri.Ce qui me donnait du plaisir auparavant est une source de répugnance à présent.L'expérience m'a montré le côté inutile de ma vie. Grâce à la bonté du Seigneur, je suis

retourné au champ de mon propre ensemencement, non plus pour ternir le service de la nature, mais pour collaborer avec le bien pour mon propre bien.

C'est donc pour cela que j'écris toujours...Sois bien convaincu, d'ailleurs, que je n'ai plus au fond de mon cœur la lie du sarcasme

et sois sûr que je me sens bien loin de tout miracle de sublimation.Je ne suis qu'un homme... désincarné dont la saine intention est de se régénérer.De cette confession, tu en déduiras donc que je ne pourrais absolument pas m'imposer

comme guide spirituel de mes semblables.La sépulture ne transforme pas en habit de sainteté la chair qu'elle avale voracement.Nous sommes après la mort ce que nous avons été. De ce fait, tous ceux qui avancent

dans la vie en portant un masque trouvent sur le plan spirituel les moyens d'être encore plus cruels. Quant à moi, je rends grâce à Dieu, je suis un pécheur repenti qui se frappe la poitrine et s'exclame « mea culpa, mea culpa... »

Notre réel orienteur est le Christ, Notre Seigneur.Sans Lui, sans nos efforts pour appliquer ses enseignements et ses exemples, nous

respirerons toujours dans la vieille cécité qui nous jette dans les précipices du malheur.Cherchons-le et aidons-nous les uns les autres. Quant à toi qui avec tant de générosité

t'intéresses à ma rénovation, n'oublie pas les sept lettres de lumière qui brillent sur mon nom. Être « spirite » c'est créer avec Jésus l'apostolat de la rédemption. Par conséquent, que tu continues à aimer et à servir avec le Maître dans un désir constant d'incitation au bien, c'est ce que je peux te souhaiter de plus noble.

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Version moderne

Pour répondre au compagnon qui lui avait demandé de traduire le Sermon sur la Montagne dans un langage moderne, le vieil ami s'arrêta au chapitre 5 de l'Évangile selon Matthieu et dit d'une voix puissante et vibrante :

- Heureux ceux qui sont dénués d'ambitions obscures, de vains rêves, de projets vides de sens et d'illusions folles. Ceux qui vivent en construisant le bien avec le peu qu'ils ont, qui aident en silence sans chercher coûte que coûte à se glorifier personnellement. Attentifs à la volonté du Seigneur et dépourvus d'exigences individuelles, ils vivront sans nouvelle dette sur la voie qui mène au Ciel qui leur ouvrira ses portes dorées conformément aux principes sublimes de l'évolution.

« Heureux ceux qui savent attendre et pleurer, sans réclamation et sans cri, qui supportent la médisance et les sarcasmes sans éprouver la moindre haine. Ils comprennent que leurs adversaires et les circonstances qui les blessent sont les aiguilles bénies du secours divin qui les poussent à aller de l'avant sur le chemin rédempteur, car ils seront vraiment consolés.

« Heureux ceux qui ont bon cœur, les délicats et les gentils qui savent vivre sans provoquer les antipathies et les mécontentements tout en maintenant leurs points de vue, mais en conférant néanmoins à leur prochain le même droit de penser, d'avoir une opinion et d'expérimenter ce dont ils se sentent détenteurs. C'est en respectant chaque individu, chaque chose à sa place, en son temps et conformément à sa condition que le corps et l'âme s'équilibrent au sein de l'harmonie en héritant d'un long séjour et de précieuses leçons sur la terre.

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice. En attendant le jugement du Seigneur, ils traversent les événements inéluctables de la vie sans plaintes devant les tribunaux et sans documents perturbateurs qui ne font qu'approfondir les plaies de l'affliction et annihiler le

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temps. Eux qui travaillent et apprennent toujours grâce aux riches enseignements du monde, un jour, ils seront rassasiés.

« Heureux les miséricordieux qui s'apitoient sur le sort des justes et des injustes, des riches et des pauvres, des bons et des méchants, qui comprennent qu'il n'est pas de créatures sans problème. Toujours prêts à aider les autres fraternellement, le jour où ils seront visités par la lutte et la difficulté, ils recevront l'aide et la collaboration dont ils ont besoin.

« Heureux ceux qui ont le cœur pur, qui projettent la lumière de leurs belles intentions sur toutes les situations et en toutes choses. Ils trouveront partout la « meilleure part » dans la vie en pénétrant la grandeur des desseins divins.

« Heureux les pacificateurs qui tolèrent sans griefs les petits sacrifices quotidiens pour le bonheur de tous. Eux qui n'allument jamais l'incendie de la discorde avec le bois de l'injure ou de la rébellion parce qu'ils seront considérés comme étant les enfants obéissants de Dieu.

« Heureux ceux qui souffrent de persécution ou d'incompréhension par amour pour la solidarité, l'ordre, le progrès et la paix. Ils reconnaissent au delà de l'épiderme sensible, les vifs intérêts de l'humanité. En servant sans cesse l'édification de l'esprit, ils se rendent aptes à être transférés au sein des activités du plan supérieur.

« Heureux tous ceux qui sont déchirés et blessés par le mensonge et par la calomnie dans leur amour pour le ministère sanctifiant du Christ. Eux qui sont fustigés quotidiennement par la réaction des ténèbres, mais agissent courageusement avec patience, fermeté et bonté pour la victoire du Seigneur. Ce sont les candidats à la couronne triomphale des prophètes célestes et du Maître en personne qui n'a rien trouvé d'autre qu'une lourde croix parmi les hommes avant sa glorieuse résurrection ».

Arrivé à ce stade, le prédicateur illuminé balaya d'un regard perçant et limpide notre groupe et fit une courte pause. Il fixa sur ses lèvres un grand et beau sourire, puis conclut calmement : — Que ceux qui sont dans ces conditions se réjouissent chaque fois plus, car ils sont aujourd'hui et demain heureux sur la terre et dans les cieux...

Puis, il reprit sa marche en avant, nous laissant dans une étrange quiétude et dans un sentiment de questionnement intérieur propre à ceux qui sont prêts à méditer.

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Prière face au temps

Seigneur Jésus !

À l'heure où un nouveau calendrier commence, laisse-nous nous agenouiller pour implorer ta compassion.

Toi qui étais avant que nous soyons, toi qui nous protégeais au nom du Créateur dans la nuit insondable des origines, ne dévies pas ton regard pour que nous ne perdions pas la leçon du sang et des larmes issue des civilisations mortes sous le joug de la violence !...

Tu déterminas que le temps, le ministre silencieux de ta justice, accompagnât chacun de nos pas...

À travers les siècles, nous portons le poids de l'illusion d'où nous extrayons l'or de l'expérience.

Du berceau à la tombe et de la tombe au berceau, nous avons été des maîtres et des esclaves, des riches et des pauvres, des nobles et des plébéiens.

Or en toute circonstance, nous avons vécu en fuyant Constamment la vérité, à chasser le triomphe et la domination pour satisfaire notre vieil égoïsme.

En tant que gouvernants, nous nourrissions la vanité et la misère.En tant que subalternes, nous alimentions le désespoir et nous encouragions

l'insoumission.Fortunés, nous étions orgueilleux et inutiles.Aux heures de privation, nous vivions dépités, sans modération.En tant que dirigeant, nous perpétuions le crime.En obéissant, nous répondions par la vengeance.Nous résistions à tous tes appels dans les ténébreux labyrinthes où régnaient

l'oppression et la délinquance quand tu vins nous enseigner le chemin libérateur.

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Tu ne te limitas pas à croire en la gloire du Père céleste.Tu compris son incomparable bonté.Tu ne te limitas pas à la foi qui rénove.Tu étreignis l'amour qui rédime.Tu ne vécus pas parmi les élus vertueux.Tu partageas l'environnement des victimes du mal pour les reconduire au bien.Tu ne t'isolas pas dans la prière pure et simple.Tu offris tes mains fraternelles pour répondre aux besoins d'autrui.Tu ne t'isolas pas auprès de la dignité vénérable de Salomé, l'heureuse mère des

enfants de Zébédée.Tu accueillis Madeleine hantée par sept génies obscurs.Tu ne secourus pas seulement Bartimée, le mendiant aveugle.Tu pris aussi soin de Zachée, le riche nécessiteux.Tu ne conseillas pas seulement de pratiquer la fraternité envers tes semblables.De l'intimité du foyer aux rayons du soleil méridien de la place publique, tu la

pratiquas avec dévouement et tendresse.Tu ne prêchas pas la doctrine du pardon et de la résignation rien que pour les autres. Lettres de l'Autre MondeTu acceptas la croix du mépris et de la mort avec abnégation et humilité, afin que nous

apprenions à chercher avec toi la divine résurrection...Pourtant, aujourd'hui encore, presque vingt siècles après ton sacrifice, nous n'avons

que des larmes de remords et de repenti pour fertiliser le Sahara de nos cœurs...En ton nom, disciples infidèles que nous avons été, nous avons parsemé les nuages de

la discorde et de la cruauté de toute part sur la terre ! C'est pour cela que malgré le temps qui passe, nous sommes aujourd'hui aussi pauvres et aussi malheureux qu'hier, par manque de loyauté pour ton Évangile de rédemption. Néanmoins, ne nous laisse pas orphelins de ta bénédiction... Dans l'océan agité des épreuves que nous méritons, la tempête gronde dans un affreux tumulte... Notre monde, Seigneur, est un bateau qui grince en proie aux coups des vents violents. Entre les convulsions de la tourmente qui nous entraîne et l'abîme qui nous guette, nous implorons ton aide ! Nous sommes sûrs que tu t'élèveras lumineux et immaculé par-dessus la vague instable et traître. Triomphant de la furie des éléments, tu nous diras, comme autrefois tu le fis à tes disciples atterrés : « Hommes de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ? »

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Francisco Cándido Xavier (2 avril 1910 - 30 juin 2002),

Francisco Cándido Xavier (2 avril 1910 - 30 juin 2002), alias Chico Xavier, est le médium brésilien le plus célèbre2 et le plus prolifique du XXesiècle. Sous l'influence des « Esprits », il produisit plus de quatre cent livres de sagesse et de spiritualité, dont une centaine édités dans plusieurs langues. Il popularisa grandement la doctrine spirite au Brésil. Chico Xavier reçu d'innombrables hommages tant du peuple que des organismes publics3. En 1981, le Brésil proposa officiellement Chico Xavier comme candidat au Prix Nobel de la paix. En 2000, il fut élu le « Minéro du XXe siècle », à la suite d'un sondage auprès de la population

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de l'état fédéré brésilien où il résidait4. Après sa mort, les députés de l'assemblée nationale brésilienne ont officiellement reconnu son rôle dans le développement spirituel du pays5.

EnfanceFrancisco Cándido Xavier est né le 2 avril 1910 dans la municipalité de Pedro

Leopoldo, dans l'État du Minas Gerais (Brésil). La famille compte neuf enfants, ses parents, tous deux analphabètes, sont vendeurs de billets de loterie pour son père et blanchisseuse pour sa mère. Il raconte que c'est après avoir perdu sa mère, à l'âge de cinq ans, qu'il commence à entendre des voix. Il travaille dès neuf ans, comme tisserand, tout en continuant l'école primaire. À douze ans, il rédige en classe une rédaction remarquable et explique à sa maîtresse que ce texte lui a été dicté par un Esprit qui se tenait près de lui. À la suite de la guérison de l'une de ses sœurs qui souffrait d'obsession, Chico ainsi que toute sa famille adhère aux théories du spiritisme.

Centre spirite 'Luis Gonzala', à pedro leopoldo, en 2008

Chico Xavier étudie la doctrine spirite et fonde le centre spirite « Luiz Gonzaga », le 21 juin 1927. Il s'investit dans son activité de médium et développe ses capacités en psychographie. Il affirme voir, en 1931. son « mentor » spirituel sous la forme d'un Esprit prénommé Emmanuel. Guidé par cet être invisible, Chico publie son premier livre en juillet 1932 : Le Parnasse d'oulre-tombë1, recueil de 60 poèmes attribués à neuf poètes brésiliens, quatre portugais et un anonyme, tous disparus. Cet ouvrage de haute poésie, produit par un modeste caissier, qui le signe du nom d'auteurs décédés provoque l'étonnement général. Le journal O Globo, de Rio dépêche l'un de ses rédacteurs, non spirite, assister pendant plusieurs semaines aux réunions du groupe spirite du centre Luiz Gonzaga. Il s'ensuit une série de reportages qui popularisent le spiritisme au Brésil.

Une vie de médium

À partir de sa première publication, Chico Xavier ne cesse d'écrire des poèmes, des romans, des recueils de pensées, des ouvrages de morale ou des traités de technique spirite. Bon nombre de ces publications deviennent des succès de librairie, dont la plus vendue reste Nosso Lar, la vie dans le monde spirituel, diffusée à plus de 1,3 million d'exemplaires . Beaucoup sont traduites en anglais, français et espagnol. La totalité des droits d'auteur

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reviennent à des œuvres de charité, Chico ne vivant que de son maigre salaire d'employé au ministère de l'agriculture. À partir de 1957, Chico Xavier s'installe àUberabaqui devient un lieu de rassemblement pour les spirites du monde entier. Il y décède le 30 juin 2002, sans jamais varier d'explications à propos de l'origine de sa production littéraire phénoménale. Sous son impulsion, le Brésil est devenu la patrie d'adoption du spiritisme : il y compterait 20 millions de sympathisants dont 2,3 millions de pratiquants, ce qui en ferait la troisième religion du pays.

De son vivant, Chico Xavier fut le citoyen d'honneur de plus d'une centaine de villes, dont Sâo Paulo. En 1980, un gigantesque mouvement national se constitua afin qu'il obtienne le Prix Nobel de la paix, l'année suivante. Dans tous les États du Brésil des comités de soutien se formèrent, des centaines de municipalités, des Assemblées législatives de la plupart des États, des parlementaires de Brasilia, dont Tancredo Neves alors Président du Parti Populaire au Sénat, appuyèrent sa candidature .En 1981, plus de 10 millions de Brésiliens signèrent une pétition en faveur de l'attribution de la prestigieuse distinction à Chico Xavier. La même année, le député José Freitas Nobre transmit lui-même au comité de Stockholm un dossier constitué de plus de 100 kg de documents, afin d'appuyer la candidature du médium . Chico Xavier ne reçut pas le prix Nobel, mais devint une figure emblématique du Brésil. Aujourd'hui, des dizaines de villes au Brésil possèdent une rue Chico-Xavier . La vie de ce médium a servi de base au film "Chico Xavier" produit par Columbia Pictures en 2010.

Principaux livres produits par Chico Xavier

Chico fut un écrivain très prolifique : 451 livres lui sont attribués, dont 39 édités après sa mortâ. Comme tous les médiums, Chico Xavier ne prétendait pas être l'auteur des livres, mais uniquement l'instrument utilisé par les esprits pour se manifester et transmettre leurs enseignements. C'est la raison pour laquelle, le nom d'un Esprit est associé à chaque livre.

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Listes des ouvrages en brésilien à suivre

Xavier Candido Franscisco437 Livres

1. ...E O Amor Continua Alv. Esp. Diversos 1983

2. A Caminho Da Luz Feb Emmanuel 1938

3. À Luz Da Oração Clarim Esp. Diversos 1969

4. A Morte É Simples Mudança Madras Flávio Mussa Tavares 2005

5. A Ponte Fergs Emmanuel 1983

6. A Semente De Mostarda Geem Emmanuel 1990

7. A Terra E O Semeador Ide Emmanuel 1975

8. A Verdade Responde Ideal Emmanuel/André Luiz 1990

9. A Vida Conta Ceu Maria Dolores 1980

10. A Vida Escreve Feb Hilário Silva 1960

11. A Vida Fala I Feb Neio Lucio 1973

12. A Vida Fala Ii Feb Neio Lucio 1973

13. A Vida Fala Iii Feb Neio Lucio 1973

14. A Volta Ide Esp. Diversos 1993

15. Abençoa Sempre Geem Esp. Diversos 1993

16. Abençoando Nosso Brasil Pinti Esp. Diversos 2007

17. Abrigo Ide Emmanuel 1986

18. Ação E Caminho Ideal Emmanuel/André Luiz 1987

19. Ação E Reação Feb André Luiz 1957

20. Ação, Vida E Luz Ceu Esp. Diversos 1991

21. Aceitação E Vida Uem Margarida Soares 1989

22. Adeus Solidão Geem Esp. Diversos 1982

23. Agência De Notícias Geem Jair Presente 1986

24. Agenda Cristã Feb André Luiz 1948

25. Agenda De Luz Ideal Esp. Diversos 1998

26. Agora É O Tempo Ideal Emmanuel 1984

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27. Algo Mais Ideal Emmanuel 1980

28. Alma Do Povo Ceu Cornélio Pires 1996

29. Alma E Coração Pens Emmanuel 1969

30. Alma E Luz Ide Emmanuel 1990

31. Alma E Vida Ceu Maria Dolores 1984

32. Almas Em Desfile Feb Hilário Silva 1961

33. Alvorada Cristã Feb Neio Lucio 1948

34. Alvorada Do Reino Ideal Emmanuel 1988

35. Amanhece Geem Esp. Diversos 1976

36. Amigo Ceu Emmanuel 1979

37. Amizade Ideal Meimei 1977

38. Amor E Luz Ideal Emmanuel/Esp. Diversos 1977

39. Amor E Saudade Ideal Esp. Diversos 1985

40. Amor E Verdade Ideal Esp. Diversos 2000

41. Amor Sem Adeus Ide Walter Perrone 1978

42. Anotações Da Mediunidade Ceu Emmanuel 1995

43. Ante O Futuro Ideal Esp. Diversos 1990

44. Antenas De Luz Ide Laurinho 1983

45. Antologia Da Amizade Ceu Emmanuel 1995

46. Antologia Da Caridade Ideal Esp. Diversos 1995

47. Antologia Da Criança Ideal Esp. Diversos 1979

48. Antologia Da Esperança Ceu Esp. Diversos 1995

49. Antologia Da Espiritualidade Feb Maria Dolores 1971

50. Antologia Da Juventude Geem Esp. Diversos 1995

51. Antologia Da Paz Geem Esp. Diversos 1994

52. Antologia Do Caminho Ideal Esp. Diversos 1996

53. Antologia Dos Imortais Feb Esp. Diversos 1963

54. Antologia Mediúnica Do Natal Feb Esp. Diversos 1967

Aos Probl. Do Mundo Feesp Esp. Diversos 1972

55. Apelos Cristãos Uem Bezerra De Menezes 1986

56. Apostilas Da Vida Ide André Luiz 1986

57. As Palavras Cantam Ceu Carlos Augusto 1993

58. Assembléia De Luz Geem Esp. Diversos 1988

59. Assim Vencerás Ideal Emmanuel 1978

60. Assuntos Da Vida E Da Morte Geem Esp. Diversos 1991

61. Astronautas No Além Geem Esp. Diversos 1974

62. Atenção Ide Emmanuel 1981

63. Através Do Tempo Lake Esp. Diversos 1972

64. Augusto Vive Geem Augusto Cezar Netto 1981

65. Aulas Da Vida Ideal Esp. Diversos 1981

66. Auta De Souza Ide Auta De Souza 1976

67. Ave, Cristo! Feb Emmanuel 1953

68. Bastão De Arrimo Uem Willian 1984

69. Baú De Casos Ideal Cornélio Pires 1977

70. Bazar Da Vida Geem Jair Presente 1985

71. Bênção De Paz Geem Emmanuel 1971

72. Bênçãos De Amor Ceu Esp. Diversos 1993

73. Bezerra, Chico E Você Geem Bezerra De Menezes 1973

74. Boa Nova Feb Humberto De Campos 1941

75. Brasil, Coração Do Mundo,

76. Brilhe Vossa Luz Ide Esp. Diversos 1987

77. Busca E Acharás Ideal Emmanuel/André Luiz 1976

78. Calendário Espírita Feesp Esp. Diversos 1974

79. Calma Geem Emmanuel 1979

90

80. Caminho Espírita Cec Esp. Diversos 1967

81. Caminho Iluminado Ceu Emmanuel 1998

82. Caminho, Verdade E Vida Feb Emmanuel 1949

83. Caminhos Da Fé Ideal Cornélio Pires 1997

84. Caminhos Da Vida Ceu Cornélio Pires 1997

85. Caminhos De Volta Geem Esp. Diversos 1975

86. Caminhos Do Amor Ceu Maria Dolores 1983

87. Caminhos Ceu Emmanuel 1981

88. Canais Da Vida Ceu Emmanuel 1986

89. Canteiro De Idéias Ideal Esp. Diversos 1999

90. Caravana De Amor Ide Esp. Diversos 1985

91. Caridade Ide Esp. Diversos 1978

92. Carmelo Grisi, Ele Mesmo Geem Carmelo Grisi 1991

93. Cartas De Uma Morta Lake Maria João De Deus 1935

94. Cartas Do Coração Lake Esp. Diversos 1952

95. Cartas Do Evangelho Lake Casimiro Cunha 1941

96. Cartas E Crônicas Feb Irmão X 1966

97. Cartilha Da Natureza Feb Casimiro Cunha 1944

98. Cartilha Do Bem Feb Meimei 1962

99. Ceifa De Luz Feb Emmanuel 1979

100. Centelhas Ide Emmanuel 1992

101. Chão De Flores Ideal Esp. Diversos 1975

102. Chico Xavier - Dos Hippies

103. Chico Xavier – Mandato

104. Chico Xavier Em Goiânia Geem Emmanuel 1977105. Chico Xavier Inédito:

106. Chico Xavier Pede Licença Geem Esp. Diversos 1972

107. Chico Xavier, Uma Vida

108. Cidade No Além Ide André Luiz/Lucius 1983

109. Cinquenta Anos Depois Feb Emmanuel 1940

110. Claramente Vivos Ide Esp. Diversos 1979

111. Coisas Deste Mundo Clarim Cornélio Pires 1977

112. Coletânea Do Além Feesp Esp. Diversos 1945

113. Comandos Do Amor Ide Esp. Diversos 1988

114. Compaixão Ide Emmanuel 1993

115. Companheiro Ide Emmanuel 1977

116. Confia E Segue Geem Emmanuel 1984

117. Confia E Serve Ide Esp. Diversos 1989

118. Construção Do Amor Ceu Emmanuel 1988

119. Continuidade Ideal Esp. Diversos 1990

120. Contos Desta E Doutra Vida Feb Irmão X 1964

121. Contos E Apólogos Feb Irmão X 1958

122. Conversa Firme Cec Cornélio Pires 1975

123. Convivência Ceu Emmanuel 1984

124. Coração E Vida Ideal Maria Dolores 1978

125. Corações Renovados Ideal Esp. Diversos 1988

126. Coragem Cec Esp. Diversos 1971

127. Correio Do Além Ceu Esp. Diversos 1983

128. Correio Fraterno Feb Esp. Diversos 1970

129. Crer E Agir Ideal Emmanuel/Irmão José 1986

130. Crianças No Além Geem Marcos 1977

131. Crônicas De Além-Túmulo Feb Humberto De Campos 1936

132. Cura Geem Esp. Diversos 1988

Da Vida Geem Roberto Muszkat 1984

133. Dádivas De Amor Ideal Maria Dolores 1990

91

134. Dádivas Espirituais Ide Esp. Diversos 1994

De Amor Ide Emmanuel 1992

De Amor Uem Esp. Diversos 1993

135. Degraus Da Vida Ceu Cornélio Pires 1996

136. Desobsessão Feb André Luiz 1964

137. Deus Aguarda Geem Meimei 1980

138. Deus Sempre Ideal Emmanuel 1976

139. Diálogo Dos Vivos Geem Esp. Diversos 1974

140. Diário De Bênçãos Ideal Cristiane 1983

141. Dicionário Da Alma Feb Esp. Diversos 1964

142. Dinheiro Ide Emmanuel 1986

143. Do Outro Lado Da Vida Inovação Paulo Henrique Bresciane 2006

144. Doações De Amor Geem Esp. Diversos 1992

Dos Benefícios Ger Bezerra De Menezes 1991

145. Doutrina De Luz Geem Emmanuel 1990

146. Doutrina E Aplicação Ceu Esp. Diversos 1989

147. Doutrina E Vida Ceu Esp. Diversos 1987

148. Doutrina Escola Ide Esp. Diversos 1996

149. E A Vida Continua... Feb André Luiz 1968

E Trabalho Ideal Esp. Diversos 1988

150. Educandário De Luz Ideal Esp. Diversos 1985

151. Elenco De Familiares Ideal Esp. Diversos 1995

152. Eles Voltaram Ide Esp. Diversos 1981

153. Emmanuel Feb Emmanuel 1938

154. Encontro De Paz Cec Esp. Diversos 1973

155. Encontro Marcado Feb Emmanuel 1967

156. Encontros No Tempo Ide Esp. Diversos 1979

157. Endereços Da Paz Ceu André Luiz 1982

158. Entender Conversando Ide Emmanuel 1984

159. Entes Queridos Geem Esp. Diversos 1982

160. Entre A Terra E O Céu Feb André Luiz 1954

161. Entre Duas Vidas Cec Esp. Diversos 1974

162. Entre Irmãos De Outras Terras Feb Esp. Diversos 1966

163. Entrevistas Ide Emmanuel 1971

164. Enxugando Lágrimas Ide Esp. Diversos 1978

165. Escada De Luz Ceu Esp. Diversos 1999

166. Escola No Além Ideal Cláudia P. Galasse 1988

167. Escrínio De Luz Clarim Emmanuel 1973

168. Escultores De Almas Ceu Esp. Diversos 1987

169. Espera Servindo Geem Emmanuel 1985

170. Esperança E Alegria Ceu Esp. Diversos 1987

171. Esperança E Luz Ceu Esp. Diversos 1993

172. Esperança E Vida Ideal Esp. Diversos 1985

173. Estamos No Além Ide Esp. Diversos 1983

174. Estamos Vivos Ide Esp. Diversos 1993

175. Estante Da Vida Feb Irmão X 1969

176. Estradas E Destinos Ceu Esp. Diversos 1987

177. Estrelas No Chão Geem Esp. Diversos 1987

178. Estude E Viva Feb Emmanuel/André Luiz 1965

179. Evangelho Em Casa Feb Meimei 1960

180. Evolução Em Dois Mundos Feb André Luiz 1959

181. Excursão De Paz Ceu Esp. Diversos 1990

182. Falando À Terra Feb Esp. Diversos 1951

183. Falou E Disse Geem Augusto Cezar Netto 1978

92

184. Família Ceu Esp. Diversos 1981

185. Fé Ideal Esp. Diversos 1984

186. Fé, Paz E Amor Geem Emmanuel 1989

187. Feliz Regresso Ideal Esp. Diversos 1981

188. Festa De Paz Geem Esp. Diversos 1986

189. Filhos Voltando Geem Esp. Diversos 1982

190. Flores De Outono Lake Jésus Gonçalves 1984

191. Fonte De Paz Ide Esp. Diversos 1987

192. Fonte Viva Feb Emmanuel 1956

193. Fotos Da Vida Geem Augusto Cezar Netto 1989

194. Fulgor No Entardecer Uem Esp. Diversos 1991

195. Gabriel Ide Gabriel 1982

196. Gaveta De Esperança Ide Laurinho 1980

197. Gotas De Luz Feb Casimiro Cunha 1953

198. Gotas De Paz Ceu Emmanuel 1993

199. Gratidão E Paz Ide Esp. Diversos 1988

200. Há Dois Mil Anos Feb Emmanuel 1939

201. Harmonização Geem Emmanuel 1990

202. História De Maricota Feb Casimiro Cunha 1947

203. Histórias E Anotações Ceu Irmão X 1989

204. Hoje Ceu Emmanuel 1984

205. Hora Certa Geem Emmanuel 1987

206. Horas De Luz Ide Esp. Diversos 1984

207. Humorismo No Além Ideal Esp. Diversos 1984

208. Ideal Espírita Cec Esp. Diversos 1963

209. Idéias E Ilustrações Feb Esp. Diversos 1970

210. Indicações Do Caminho Geem Carlos Augusto 1995

211. Indulgência Ide Emmanuel 1989

212. Inspiração Geem Emmanuel 1979

213. Instruções Psicofônicas Feb Esp. Diversos 1956

214. Instrumentos Do Tempo Geem Emmanuel 1974

215. Intercâmbio Do Bem Geem Esp. Diversos 1987

216. Intervalos Clarim Emmanuel 1981

217. Irmã Vera Cruz Ide Vera Cruz 1980

218. Irmão Ideal Emmanuel 1980

219. Irmãos Unidos Geem Esp. Diversos 1988

220. Janela Para A Vida Fergs Esp. Diversos 1979

221. Jardim Da Infância Feb João De Deus 1947

222. Jesus Em Nós Geem Emmanuel 1987

223. Jesus No Lar Feb Neio Lucio 1950

224. Jóia Ceu Emmanuel 1985

225. Jovens No Além Geem Esp. Diversos 1975

226. Juca Lambisca Feb Casimiro Cunha 1961

227. Juntos Venceremos Ideal Esp. Diversos 1985

228. Justiça Divina Feb Emmanuel 1962

229. Lar - Oficina, Esperança

230. Lázaro Redivivo Feb Irmão X 1945

231. Lealdade Ide Maurício G. Henrique 1982

232. Leis De Amor Feesp Emmanuel 1963

233. Levantar E Seguir Geem Emmanuel 1992

234. Libertação Feb André Luiz 1949

235. Linha Duzentos Ceu Emmanuel 1981

236. Lira Imortal Lake Esp. Diversos 1938

237. Livro Da Esperança Cec Emmanuel 1964

93

238. Livro De Respostas Ceu Emmanuel 1980

239. Loja De Alegria Geem Jair Presente 1985

240. Luz Acima Feb Irmão X 1948

241. Luz Bendita Ideal Emmanuel/Esp. Diversos 1977

242. Luz E Vida Geem Emmanuel 1986

243. Luz No Caminho Ceu Emmanuel 1992

244. Luz No Lar Feb Esp. Diversos 1968

245. Mãe Clarim Esp. Diversos 1971

246. Mais Luz Geem Batuíra 1970

247. Mais Perto Geem Emmanuel 1983

248. Mais Vida Ceu Esp. Diversos 1982

249. Mãos Marcadas Ide Esp. Diversos 1972

250. Mãos Unidas Ide Emmanuel 1972

251. Marcas Do Caminho Ideal Esp. Diversos 1979

252. Maria Dolores Ideal Maria Dolores 1977

253. Material De Construção Ideal Emmanuel 1983

254. Mecanismos Da Mediunidade Feb André Luiz 1960

255. Mediunidade E Sintonia Ceu Emmanuel 1986

256. Mensagem Do Pequeno Morto Feb Neio Lucio 1947

257. Mensagens De Inês De Castro Geem Inês De Castro 2006

258. Mensagens Que Confortam Tt Ricardo Tadeu 1983

259. Mentores E Seareiros Ideal Esp. Diversos 1993

260. Migalha Uem Emmanuel 1993

261. Missão Cumprida Pinti Esp. Diversos 2004

262. Missionários Da Luz Feb André Luiz 1945

263. Momento Ceu Emmanuel 1994

264. Momentos De Encontro Ceu Rosângela 1984

265. Momentos De Ouro Geem Esp. Diversos 1977

266. Momentos De Paz Ideal Emmanuel 1980

267. Monte Acima Geem Emmanuel 1985

268. Moradias De Luz Ceu Esp. Diversos 1990

269. Na Era Do Espírito Geem Esp. Diversos 1973

270. Na Hora Do Testemunho Paidéia Esp. Diversos 1978

271. Não Publicadas 1933-1954 Madras Esp. Diversos 2004

272. Nascer E Renascer Geem Emmanuel 1982

273. Natal De Sabina Geem Francisca Clotilde 1972

274. Neste Instante Geem Emmanuel 1985

275. Ninguém Morre Ide Esp. Diversos 1983

276. No Mundo Maior Feb André Luiz 1947

277. No Portal Da Luz Cec Emmanuel 1967

278. Nos Domínios Da Mediunidade Feb André Luiz 1955

279. Nós Ceu Emmanuel 1985

280. Nosso Lar Feb André Luiz 1944

281. Nosso Livro Lake Esp. Diversos 1950

282. Notas Do Mais Além Ide Esp. Diversos 1995

283. Notícias Do Além Ide Esp. Diversos 1980

284. Novamente Em Casa Geem Esp. Diversos 1984

285. Novas Mensagens Feb Humberto De Campos 1940

286. Novo Mundo Ideal Emmanuel 1992

287. Novos Horizontes Ideal Esp. Diversos 1996

288. O Caminho Oculto Feb Veneranda 1947

289. O Consolador Feb Emmanuel 1941

290. O Esperanto Como Revelação Ide Francisco V. Lorenz 1976

291. O Espírito Da Verdade Feb Esp. Diversos 1962

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292. O Espírito De Cornélio Pires Feb Cornélio Pires 1965

293. O Essencial Ceu Emmanuel 1986

294. O Evangelho De Chico Xavier   Didier Emmanuel    2000

295. O Ligeirinho Geem Emmanuel 1993

296. Obreiros Da Vida Eterna Feb André Luiz 1946

297. Oferta De Amigo Ide Cornélio Pires 1996

298. Opinião Espírita Cec Emmanuel/André Luiz 1963

299. Orvalho De Luz Cec Esp. Diversos 1969

300. Os Dois Maiores Amores Geem Esp. Diversos 1983

301. Os Filhos Do Grande Rei Feb Veneranda 1947

302. Os Mensageiros Feb André Luiz 1944

303. Paciência Ceu Emmanuel 1983

304. Páginas De Fé Ideal Esp. Diversos 1988

305. Páginas Do Coração Lake Irmã Candoca 1951

306. Pai Nosso  Feb Meimei 1952

307. Palavras De Chico Xavier Ide Emmanuel 1995

308. Palavras De Coragem Ideal Esp. Diversos 1987

309. Palavras De Emmanuel Feb Emmanuel 1954

310. Palavras De Vida Eterna Cec Emmanuel 1964

311. Palavras Do Coração Ceu Meimei 1982

312. Palavras Do Infinito Lake Esp. Diversos 1936

313. Palco Iluminado Geem Jair Presente 1988

314. Pão Nosso Feb Emmanuel 1950

315. Parnaso De Além Túmulo Feb Esp. Diversos 1932

316. Pássaros Humanos Geem Esp. Diversos 1994

317. Passos Da Vida Cec Esp. Diversos 1969

Pátria Do Evangelho Feb Humberto De Campos 1938

318. Paulo E Estevão Feb Emmanuel 1942

319. Paz E Alegria Geem Esp. Diversos 1981

320. Paz E Amor Ceu Cornélio Pires 1996

321. Paz E Libertação Ceu Esp. Diversos 1996

322. Paz E Renovação Cec Esp. Diversos 1970

323. Paz Ceu Emmanuel 1983

324. Pedaços Da Vida Ideal Cornélio Pires 1997

325. Pensamento E Vida Feb Emmanuel 1958

326. Perante Jesus Ideal Emmanuel 1990

327. Perdão E Vida Ceu Esp. Diversos 1999

328. Pérolas De Luz Ceu Emmanuel 1992

329. Pérolas Do Além Feb Emmanuel 1952

330. Pétalas Da Primavera Uem Esp. Diversos 1990

331. Pétalas Da Vida Ceu Cornélio Pires 1997

332. Pinga Fogo (1ª Entrevista) Edicel Esp. Diversos 1971

333. Pingo De Luz Ideal Carlos Augusto 1995

334. Plantão Da Paz Geem Emmanuel 1988

335. Plantão De Respostas Ceu Pinga Fogo Ii 1995

336. Poetas Redivivos Feb Esp. Diversos 1969

337. Ponto De Encontro Geem Jair Presente 1986

338. Pontos E Contos Feb Irmão X 1951

339. Porto De Alegria Ide Esp. Diversos 1990

340. Praça Da Amizade Ceu Esp. Diversos 1982

341. Preito De Amor Geem Esp. Diversos 1993

342. Presença De Laurinho Ide Laurinho 1983

343. Presença De Luz Geem Augusto Cezar Netto 1984

344. Pronto Socorro Ceu Emmanuel 1980Psicografias Ainda 

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345. Quando Se Pretende Falar

346. Queda E Ascensão Da Casa

347. Quem São Ide Esp. Diversos 1982

348. Rapidinho Geem Jair Presente 1989

349. Realmente Pinti Esp. Diversos 2004

350. Recados Da Vida Maior Geem Esp. Diversos 1995

351. Recados Da Vida Geem Esp. Diversos 1983

352. Recados Do Além Ideal Emmanuel 1978

353. Recanto De Paz Fmg Esp. Diversos 1976

354. Reconforto Geem Emmanuel 1986

355. Reencontros Ide Esp. Diversos 1982

356. Refúgio Ideal Emmanuel 1989

357. Relatos Da Vida Ceu Irmão X 1988

358. Relicário De Luz Feb Esp. Diversos 1962

359. Religião Dos Espíritos Feb Emmanuel 1960

360. Renascimento Espiritual Ideal Esp. Diversos 1995

361. Renúncia Feb Emmanuel 1942

362. Reportagens De Além-Túmulo Feb Humberto De Campos 1943

363. Resgate E Amor Geem Tiaminho 1987

364. Respostas Da Vida Ideal André Luiz 1975

365. Retornaram Contando Ide Esp. Diversos 1984

366. Retratos Da Vida Cec Cornélio Pires 1974

367. Revelação Geem Jair Presente 1993

368. Rosas Com Amor Ide Esp. Diversos 1973

369. Roseiral De Luz Uem Esp. Diversos 1988

370. Roteiro Feb Emmanuel 1952

371. Rumo Certo Feb Emmanuel 1971

372. Rumos Da Vida Ceu Esp. Diversos 1981

373. Saudação Do Natal Ceu Esp. Diversos 1996

374. Seara De Fé Ide Esp. Diversos 1982

375. Seara Dos Médiuns Feb Emmanuel 1961

376. Segue-Me Clarim Emmanuel 1973

377. Seguindo Juntos Geem Esp. Diversos 1982

378. Semeador Em Tempos Novos Geem Emmanuel 1989

379. Semente Ide Emmanuel 1993

380. Sementeira De Luz Vinha De Luz Neio Lucio 2006

381. Sementes De Luz Ideal Esp. Diversos 1987

382. Senda Para Deus Ceu Esp. Diversos 1997

383. Sentinelas Da Alma Ideal Meimei 1982

384. Sentinelas Da Luz Ceu Esp. Diversos 1990

385. Servidores No Além Ide Esp. Diversos 1989

386. Sexo E Destino Feb André Luiz 1963

387. Sinais De Rumo Geem Esp. Diversos 1980

388. Sinal Verde Cec André Luiz 1971

389. Sínteses Doutrinárias Ceu Esp. Diversos 1995

390. Somente Amor Ideal Maria Dolores/Meimei 1978

391. Somos Seis Geem Esp. Diversos 1976

392. Sorrir E Pensar Ide Esp. Diversos 1984

393. Taça De Luz Feesp Esp. Diversos 1972

394. Tão Fácil Ceu Esp. Diversos 1985

395. Temas Da Vida Ceu Esp. Diversos 1987

396. Tempo De Luz Fmg Esp. Diversos 1979

397. Tempo E Amor Ide Esp. Diversos 1984

398. Tempo E Nós Ideal Emmanuel/André Luiz 1993

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399. Tende Bom Ânimo Ideal Esp. Diversos 1987

400. Tesouro De Alegria Ide Esp. Diversos 1993

401. Timbolão Feb Casimiro Cunha 1962

402. Tintino... O Espetácilo Continua Geem Francisca Clotilde 1976

403. Tocando O Barco Ideal Emmanuel 1984

404. Toques Da Vida Ideal Cornélio Pires 1997

405. Traços De Chico Xavier Ceu Esp. Diversos 1997

406. Trevo De Idéias Geem Emmanuel 1987

407. Trilha De Luz Ide Emmanuel 1990

408. Trovadores Do Além Feb Esp. Diversos 1965

409. Trovas Da Vida Ceu Cornélio Pires 1999

410. Trovas Do Coração Ide Cornélio Pires 1997

411. Trovas Do Mais Além Cec Esp. Diversos 1971

412. Trovas Do Outro Mundo Feb Esp. Diversos 1968

413. Tudo Virá A Seu Tempo Madras Elcio Tumenas 2003

414. Uma Vida De Amor E Caridade Fv Esp. Diversos 1992

415. União Em Jesus Ceu Esp. Diversos 1994

416. Urgência Geem Emmanuel 1980

417. Venceram  Geem Esp. Diversos 1983

418. Vereda De Luz Geem Esp. Diversos 1990

419. Viagens Sem Adeus Ideal Claudio R.A . Nascimento 1999

420. Viajaram Mais Cedo Geem Esp. Diversos 1985

421. Viajor Ide Emmanuel 1985

422. Viajores Da Luz Geem Esp. Diversos 1981

423. Vida Além Da Vida Ceu Lineu De Paula Leão Jr. 1988

424. Vida E Caminho Geem Esp. Diversos 1994

425. Vida E Sexo Feb Emmanuel 1970

426. Vida Em Vida Ideal Esp. Diversos 1980

427. Vida No Além Geem Esp. Diversos 1980

428. Vida Nossa Vida Geem Esp. Diversos 1983

429. Vinha De Luz Feb Emmanuel 1952

430. Visão Nova Ide Esp. Diversos 1987

431. Vitória Ide Esp. Diversos 1987

432. Vivendo Sempre Ideal Esp. Diversos 1981

433. Viveremos Sempre Ideal Esp. Diversos 1994

434. Volta Bocage Feb Manuel M.B.Du Bocage 1947

435. Voltei Feb Irmão Jacob 1949

436. Vozes Da Outra Margem Ide Esp. Diversos 1987

437. Vozes Do Grande Além Feb Esp. Diversos 1957

Compilação Geem (Março De 2007) Com Utilização A Partir Do Livro 413 Da Relação Fecfas (Fraternidade Espírita Cristã Francisco De Assis, De Belo Horizonte-Mg)

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