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¡ranica Antigua,  vol. XLV, 2010 doi:  10.2143/IA.45.0.2047II9 MARHASI ET LA CIVILISATION DE L'OXUS PA R Henri-Paul FRANCFORT* Xavier TREMBLAY** (*CNRS ArScAn. Asie Centrale, Nanterre **Université de Cologne) Abstract: MarhaSi and the Oxus Civilization (BMAC) are proposed to be identi- fied on the basis of textual and archaeological evidence dating of the Akkadian, Ur III and Isin-Larsa periods, between ca. 2300 and 1750 BC. Part I is a fresh review of all the literary sources mentioning the kingdom of MarhaJSi in the Mesopotamian documents in various languages. Part II discusses the archaeo- logical evidence from Eastern Iran and Central Asia, regarding the location this kingdom and its relationships with the Indus Civilization. Iran, and Mesopotamia. Agreeing that Marhasi is located East of Elam, both parts conclude however that the identification of Marhasi with the Kerman or Baluchistan province of Iran propounded by P. Steinkeller and F. Vallat is not only insufficiently established, but does not fit well with the archaeological evidence as well as with some texts (esp. Naràm-Sîn's royal inscriptions,  Enki and Ninhiiriag  and the  Curse ofAkkad and therefore propose a better alternative, the Central Asian Oxus Civilization. As the first part also points, it is as a matter of fact possible that the very name Margiana  may derive from  Marha^i.  In the third part, the whole evidence about the language of the Oxus civilization is gathered; the evidence from the personal names seems to point towards an Eastem variant of Hurrian. Key words: Marhasi. Oxus Civilisation, BMAC, Bronze Age, Central Asia, Bactria, Margiana, chlorite, lapis lazuli, leopard, tulip, trade routes, Elam, Meluhha, Gonur Depe. Dashly Tepe, Kerman, Jiroft, Tepe Yahya, Hurrian, Urar- tian, Akkad. Ur III, RimuS. Iranian, loanwords in Indo-Irunian, Mesopotamian onomastics,  Enki and Ninhurèag,  Indo-Iranian migrations towards India and the Near East. ' La première partie (honnis l'introduction) et la troisième ont été rédigées par Xavier Tremblay, l'introduction liminaire (chap. I A) et le second chapitre par Henri- Paul Francfort; l'article en son entier exprime des convictions communes. Grand merci à Michael Jursa (Université de Vienne) pour son aide.

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    ranica Antigua, vol. XLV, 2010

    doi:

    10.2143/IA.45.0.2047II9

    MARHASI ET LA CIVILISATION DE L'OXUS

    PA R

    Henri-Paul FRA NCF ORT * Xavier TRE MB LAY **

    (*CNRS ArScAn. Asie Centrale, Nanterre **Universi t de Cologn e)

    Abstract: MarhaSi and the Oxus Civilization (BMAC) are proposed to be identi-

    fied on the basis of textual and archaeological evidence dating of the Akkadian,

    Ur III and Isin-Larsa periods, between ca. 2300 and 1750 BC. Part I is a fresh

    review of all the literary sources mentioning the kingdom of MarhaJSi in the

    Mesopotamian documents in various languages. Part II discusses the archaeo-

    logical evidence from Eastern Iran and Central Asia, regarding the location this

    kingdom and its relationships with the Indus Civilization. Iran, and Mesopotamia.

    Agreeing that Marhasi is located East of Elam, both parts conclude however that

    the identification of Marhasi with the Kerman or Baluchistan province of Iran

    pro pou nde d by P. Steink eller and F. Vallat is not only insufficiently estab lished ,

    but does not fit well with the archaeological evidence as well as with some texts

    (esp. Narm-Sn's royal inscriptions,Enki and Ninhiiriag and the Curse ofAkkad

    and therefore propose a better alternative, the Central Asian Oxus Civilization.

    As the first part also points, it is as a matter of fact possible that the very name

    Margiana may derive from Marha^i. In the third part, the whole evidence about

    the language of the Oxus civilization is gathered; the evidence from the personal

    names seems to point towards an Eastem variant of Hurrian.

    Key words: Marhasi . Oxus Civil isat ion, BMAC, Bronze Age, Central Asia,

    Bactria, Margiana, chlori te, lapis lazuli , leopard, tul ip, trade routes, Elam,

    Meluhha, Gonur Depe. Dashly Tepe, Kerman, Jiroft, Tepe Yahya, Hurrian, Urar-

    tian, Akkad. Ur III, RimuS. Iranian, loanwords in Indo-Irunian, Mesopotamian

    onomastics,

    Enki and Ninhurag,

    Indo-Iranian migrations towards India and the

    Near East.

    ' La premire partie (honnis l'introduction) et la troisime ont t rdiges par

    Xavier Tremblay, l'introduction liminaire (chap. I A) et le second chapitre par Henri-

    Paul Francfort; l'article en son entier exprime des convictions com munes. Grand m erci

    Michael Jursa (Universit de Vienne) pour son aide.

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    5 2 H,-P. FRANCFORT - X. TREMBLAY

    I Le toponyme

    MarhasU

    av

    Mouru

    et le nom de la Margiane

    A .

    Introduction

    Voici un quart de sicle, P. Steitikeller^ a publi un article fondateur

    dans lequel, reprenant les sources cuniformes mentionnant le pays de

    M arhasi, il proposait de ne plus le localiser en M sopotam ie du nord, mais

    de le chercher l est, au- del de T E lam. A l aide des informations textuel-

    les et archolog iques sa dispo sition, il proposa it de situer M arhasi en Iran

    du sud-est, dans le Kerman. Cependant, les dcouvertes archologiques

    effectues depuis vingt-cinq ans en Asie centrale et en Iran conduisent les

    auteurs rouvrir le dossier et proposer une identification alternative de

    M arhasi , cette fois avec la C ivilisation de l O xus (ou B actro-M argian

    Archaeological Complex

    alias

    B M A C ). Les dcouvertes et les fouil les de

    la valle du H alil R oud (Jiroft), ainsi que celles faites en M argian e de m an -

    dent pour cela d tre com prises dans le contexte des relations internationa-

    les de ces priodes, de la M sopotam ie l Indu s.

    L es argum ents de Steinkeller po ur situer M arhasi l est d E lam et

    A nsan, c est-- dire dans l E st de l Iran ou l est du plateau Iranien, sont

    corrects et il nous sem ble imp ortant d en rsum er les points les p lus

    saillants. L e pays de M arhasi ou B arahsi (akk. Parahum ) se rencontre da ns

    les sources d poq ue akkadienne, d U r III et P alobabylonienne (Isin-

    Larsa). Ces sources sont dtailles et discutes plus bas (I).

    Selon une inscription akkadienne, Naram-Sin tait en possession de la

    totalit du pays d E lam ju sq u M arhasi et du pays de Subartu (la M so-

    potamie du nord) jusq u la Fo rt des C dres Amanus) infra, iv). Le

    royaume de Kindattu, roi simaskien d E lam et adversaire d Ibbi-S in,

    s tendait d A raw a, la porte d E lam (probablement Urua dans le N O de

    la Susiane) ju sq u la frontire de M arhaSi {infra, xx i i). D autres sources

    confirment la localisation orientale , par rapport l Iran centra l, de M arhaSi,

    pays d o proviennent des pierres semi-prcieu ses et divers anima ux et

    plantes exotiques, ainsi que son association constante avec des contres

    lointaines (M akkan, M eluhha = la C ivilisation de lT ndu s). P . Steinkeller

    s or ientai t donc vers eastem Fars and K erm an .

    C ette localisation gnrale est confirme par les contacts que M arhasi a

    entretenus avec la M sopotam ie. L es textes prsentent M arhai comm e une

    Steinkeller 1982.

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    MARHAl 53

    puissance politique majeure qui contrlait la partie orientale du plateau

    Iranien et qui agissait comme un intemidiaire entre d un ct la Msopo-

    tamie et l Elam , l ouest, et de l autre Meluhha, l est. Les plus anciennes

    mentions de ce pays datent du rgne de Sargon (2334-2279) infra, 0).

    Pendant sa campagne en Elam, qui vraisemblablement ne dpassa gure la

    Susiane, ce souverain vainquit l arm e du frre du roi de MarhaSi{infra,

    ii).

    Sous RimuS (2278-2270), le conflit se poursuivit. Le roi de Marhasi et

    son gouverneur, allis Zahara, Elam, Kupin et Meluhha furent vain-

    cus;

    RimuS se targue m me d avoir arrach les racines de MarhaSi du

    pays d EIam

    {infra,

    iii). Marhasi apparat encore sous le rgne de Naram-

    Sin (2254-2218) infra, xxvi, xxxii) et sous celui de Kindattu qui dsigne

    la frontire de M arhasi comm e l extrm it la plus orientale de son em pire

    infra,xxii), tout comme le fait Hammourabi

    {infra,

    xxiv). Dans la 18me

    anne de son rgne, Sulgi (2094-2047), donna sa fille en mariage un roi

    de MarhaSi dont nous ignorons le nom {infra ix). Sous Amar-Sin (2046-

    2038), Su-Sin (2037-2029) et Ibbi-Sin (2028-2004), des missaires du roi

    de Marhasi voyagrent et sjournrent en Msopotamie {infra,x x ix).

    Les textes d Ur III mentionnent des dtachements de soldats de MarhaSi

    servant comme troupes d lite en Msopotamie {infra,xix). Aprs Ur III,

    Ilum-muttabbil de Der, alli de Marhasi, prtendit avoir dfait les armes

    d Annan, Elam et Simaski {infra,xxiii). Dans la trentime anne de son

    rgne, Hamm urabi (1792-1750), se dit victorieux des armes d Hlam

    jusq u la frontire de Marhasi

    {infra,

    xxiv). Plus tard, les sources his-

    toriques cessent de citer Marhasi, ce qui indique soit que ce royaume cessa

    d exister, soit que les contacts avec la M sopotamie prirent fin. P. Stein-

    keller date l apoge de l influence politique du royaume de Marhasi de la

    priode akkadienne ancienne, mais M arhaSi continua d tre un key Ira-

    nian power to at least as late as post-Ur III times. La mention date de

    Tan 30 du rgne d Ham murabi (1762) peut donc donner un terminus rai-

    sonnable.

    Rcemment, P. Steinkeller^ a de nouveau abord la question, croyant

    renforcer l identification au Kerman en reprenant, entre autres, la question

    de la mystrieuse pierre-duhsia de Marhasi, qu il prend maintenant pour la

    chlorite et non plus pour l agate comme il le faisait auparavant. Il donne

    ensuite une nouvelle vue d ensem ble des contacts historiques entre Marhasi,

    Steinkeller 2006.

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    5 4 H.-P. FRANCFORT - X. TREMBLAY

    Makkan et la Babylonie. l 'exception notable de F. Vallat, qui tient pour

    le Baloutchistan iranien *, de nombreux auteurs se sont rallis Tidentifi-

    cation de Marhasi au Kerman. Ainsi en est-t-il de Timothy Potts, dans sa

    synthse des rapports de la M sopotamie avec rO ri e n t\ Daniel Potts , dans

    divers crits**, limine l'hypothse du Kerman comme pouvant tre le pays

    d'Aratta et finit par tenter une identification de la Civilisation de l'Oxus

    avec Simaski' ' . Pierre Amiet, pour sa part, a suggr dernirement trs

    prudemment que Marhasi pourrait plutt tre la rgion de Shahdad'*. La

    question est donc mre pour un nouvel examen, d'autant plus que Tqui-

    valence Marhai = Kerman commence paratre comme admise et allant

    de soi dans des textes destins au grand public, qui ignorent les dcouver-

    tes de l 'archologie de TAsie centrale. C'est pourquoi l 'hypothse de

    Marhasi = Civilisation de l 'Oxus doit tre expose sans plus attendre.

    B.

    Attestations anciennes du toponyme

    Dans la littrature et la gographie msopotamiennes du premier mill-

    naire, Marhasi dnommait, ct de Makkan et Meluhha, un pays fabu-

    leux et lointain, proverbialement connu pour ses btes fauves et ses mines.

    Son nom du reste a survcu jusqu' nos jours, via le syriaque K'ivxJtDt;^

    marqslt (var. rc'ivji.xctj maqsta) puis l 'arabe, dans la dnomination de la

    marcasite, sulfure de fer FeSs- Jusqu'au rgne d'Hammourabi l 'ore du

    XVIIP sicle avant l 're vulgaire cependant^,Marhasi dsigna indubitable-

    ment une contre prcise et relle, quoiqu'extrieur l 'orbite des empires

    du croissant fertile. La fonne de ce toponyme varie pourtant considrable-

    ment dans les sources ^.

    *

    Vallat 1993.

    ^ Potts 1994b.

    * Po tts 2004 ; P otts 2002 .

    ' Potts 2008 b.

    ^ Amiet 2007; voir auparavant: Amiet 1986b: 137; 148.

    La mention dans l ' inscription sumrienne M DP XX VIII n 9 de Kurigalzu II d'E lam

    Ku-ii-gal-zu

    I

    u.gal kis

    I

    sag-giS-ra

    I MS-EREN *^' I 'NIM -m[a]-/>-/o I

    [mii\-na-qir

    I

    [Mar]-ha-S Ku rigalzu, roi du monde , qui a abattu Suse et l 'E lam, qui a ruin M arhai )

    est une simple rminiscence l i t traire des inscriptions vieil-accadiennes de Sargon I et de

    Rlmu (Schei l , MDP XXVIII . 11; Steinkel ler 1982: 263 n. 99) .

    ' Dan s les traductions, M arhaSi est uti lis uniform ment.

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    MARHASI 55

    0 .

    Prdynastique

    Le topony me M arhai n'est pas att est (l ' inscription de Luga lanne-

    mundu d'Adab (xix) est un apocryphe vieux-babylonien'^): la liste de pays

    blate MEE n 44 ne dpasse pas Ebla et Dilmun; les inscriptions

    d'E-anatum de Lagas, qui chantent ses victoires avec une jactance gale

    celle des Sargonides, ne vont pas outre Suse (stle des Vautours RIM 1:1

    (E I) 9.3.1 v V 3 ' su-sin'' l 'Elam et Misime {Meaa/ipia Arr.. Ind.

    XXXIX 2, pninsule de Busehr'^). Il y a donc des raisons de penser

    que

    les premiers contacts avec le MarhaSi eurent Heu sous Sargon.

    r . Inscriptions royale s de la dyn astie d'A cc ad (vieil-accadien)' *

    (i) RIM 1:2 (E 11) 1.1.8 7 et 1 1 9 7 [s]ag.gis.ra [ N I M

    Ba-ra-ah-sim^'

    Sargon (/. 2334-2279 a.C.n.'^) C7 v XI 41-43 (b9 XI 40-42) = C7 v XII

    5-7 (b9 XII 1-3)

    =

    sag.gig.ra NIM

    Ba-ra-'ah -srrf'

    C13 r XV 56-58

    (b l5 B 29-31) = R M 1:2 (E II) 1 2 17 sag.giS.ra NfiM ] 'Ba'-r

    [rt-rt/-.vY/' '] Rm us (/-. 22 78 -2 27 0) O5 5-7 ( a3 ; UET I pl. II n 9p ar .) =

    RIM 1:2 (E II) 1.2.9 [s]ag.gis.ra

    N [[M' '' ]

    'Bcr-r[a-ah-siini^'] Rmus C7

    a 5-7 (= blO.3 6, b7 XX IV 57) conq uran t de l 'Elam et du M arha si

    R M 1:2 (E II)

    1 2 12=13

    6-9 i-nu

    NIM^' M

    Ba-ra-'ah'-sm''' sag.gis.ra-/

    Rm us Ol 7-9 (al 7-9 ; vase BE I pi. IV n 5par.)=0 2 7-9 (a 2.9; UE T

    I pi. D n tOpar.) qua nd il eut conquis PElam et le M arh asi = '

    []-sm

    O3.9 (a4.9, RIM 1:2 (E II) 1 2 14; BE I pl. V n 10).

    Steinketler 1982: 255 n. 71 .

    '- Gterbock 1934: 40 i 11; 41 ii 10; 12; 15; 22; 42 iii 29'; 43 iv 10'; 27 ; RIMT;i

    ( E l )

    1 1 8p

    31.

    '^ Steinkeller 19: 243.

    ''' Les inscriptions d'Accad sont cites d'aprs AAK sauf mention contraire.

    '* La chronologie moyenne de J.A. Brinkman. adopte ici la suite d'AAK 49. RIM 1:1

    p.

    4 (plus nettement que dans le tome antrieur 1:3/2 p. 3). semble corrobore par la den-

    drochronologie (Manning-Kromer-Kuniholm-N ewton 20 01 : 2534, corrigeant les conclu-

    sions antrieures de Kuniholm-Kromer-Latini-Manning-N ewton 1999: 780 ; la datation

    rvise est appuye par le matriel complmentaire analys par Kuniholm 2003 et Kun-

    holm-N ewton-Griggs-SulIivan 2005. Coup-d'il d'ensemble N ewton-Kuniholm 2004, not'

    170 3; 171 5 sur la rtractation de 2001). Selon la chronologie brve, il faudrait

    retrancher soixante et un an toutes les datations des rois d'Accad ou d'Our; selon la

    longue, ajouter cinquante-cinq ans.

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    5 6

    H.'P,

    FRANCFORT

    - X.

    TREMBLAY

    (ii) RIM 1:2 (E II) 1.1.8 i-r

    /7/-[/] '^

    GR.N[TA] Ba-ra-ah-s[ffi^'], Da-gu

    a-ra-ah-snf^^K.. Si-[ia]-'ga''- GIR.N[TA]

    Ba-ra-ah-sr)f-\

    , ^ di.kud

    Ba-ra-ah-snf

    Sargon C7 v XII 22-27 et 42-47

    (b9 XII 18-23 et 38-43) U lul gouv erneur de M arahsi, Dagu, le frre

    du r [o i ] de Marahsi . . . S idgau gouvemeur de Marahsi , Kumdubu

    juge de M arahfSi (cits ple-mle avec des dpouilles d'A w an et de

    Suse, sans doute donc des otages); RIM 1:2 (E II) 1.1.9 b'-e' Si-id-ga-'iC

    G 1 R . N [ T A ] Ba-ra-ah-snf^ . . , Kum-du-' 'I^, d l i . k u d Ba-ra-ah-snf^]

    Sargon C13 r XVI 26-28 et 36-38 (bl6 30-32 et 40-42) mmes

    otages.

    (iii) RIM 1:2 (E II) 1.2.6 1-18, 24-42, 48-60

    Ri-mu-us

    LUGAL kig m kas.

    sudun A-'ha^-al-ga-mas

    ^LUGAL

    Ba-ra-ah-srtf^ is^^-ar. Za-ha-ra^^

    NiM'^' (ClO.13-14 = *TMH 193.10-11 ajoute 'Gu'-pi-in^' [Me]-luh-

    ha^) in qh-li Ba-ra-ah-snf-^a-na kas.sudun ip-hu-ru-ni-im-m a iS^-

    ar... E-m ah^-si-n[i] LUGAL NIM^ ' 5 [U.DU8.A]

    k-la-ma [...] NIM*^'

    Su.DUg.A Si-id-ga- GR .NTA Ba-ra-ah-snn au.DU.A H 5ir-GA-Pi

    GR.NTA

    Za-ha-ra^^

    SU.DUy.A in

    ha-'ri-ti^ A-ua-an^^ Su-si-inf^ in

    ^Qb-l-tim ...

    'suhus^

    Ba-ra-ah-sunf-^ in

    kalam NIM*^'

    i-s-uh-ma

    Rtnus C6.1-18, 24-42, 48-60 (b7 XXII 35 ' -5r , XXII 58-XXIII 23 e t

    37-42) R im us , roi de l 'univ ers, demeu ra victorieux dans la bataille

    avec Abalgamas roi de Marhasi . Le Zahara, TElam (CIO = *TMH 193

    ajoute: le Gupin et le M eluh ha ) avaient rassembl leurs troupes au

    tnilieu ' du Marhasi, mais IRmus] resta victorieux... i l f it

    prisonnier Emahsitii roi d'Elam et tous les l ...] d'Elam. II fit prisonnier

    Sidgau, gouvemeur de Marahsi et SarGAPi, gouvemeur de l 'Elam

    entre Awan et Suse sur le fleuve Qabltum... i l extirpa de l 'Elam les

    racines de Marhasi '^ .

    Parallle abrg RIM 1:2 (E H) 1.2.7 1-29

    Ri-mu-us

    LUGAL

    kis m kas.

    sudun A-^b^-al-ga-mas ^LUGAL Ba-ra-ah-sm^ iy^-ar Si-id~ga-

    GR.NTA-5M Su.DUjj.A in A-ua-an^^

    Su-si-inf^

    in ^Qh-l-tim. bi~ru-

    tm in a-sa-ar uru al-su-nu is-pu-uk. suhus Ba-ra-ah-sm*^' in kalam

    i-z-uh-ma

    Rm us C 8.1-29 (b 11 XXV 41-XXV I 3) R im us, roi

    '^ Aussi RIM 1:2 23-26; 52 sq.; 56 sq.

    ' ' Deux lectures possibles du mme signe; Hirsch, AfO X X lut

    b ,

    A A K 181 ; 188 et

    RIM 1 :2 (EU) 1 1 8 s 1,

    hum.

    Pour des raisons linguistiques (cf. ch. III.6.4), ATu/m/H est

    prfrable.

    '** C'est--dire, selon la proposition de Steinkeller 1982: 257, il chassa l 'occupant ou

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    7/175

    MARHASI 57

    de l 'univers, demeura victorieux dans la bataille avec Abalgamas roi de

    Marhai, faisant prisonnier Sidgau son gouverneur, entre Awan et

    Suse sur le fleuve QablTlum. Il amoncela des cadavres de leurs [troupes]

    au milieu de la ville; il [extirpa] de l'Elam les racines de Marhasi

    Colophon de CIO.44 sq. (RIM 1:2 (E II) 1.2.8 a 4-5): sag nam.ra.ak

    Ba ra ah sunf^ pice s du butin de M arh asi

    (iv) RIM 1:2 (E II) 1.4.25 6-10 kalam

    N[M^'

    k-li-sa~nia a-ti-ma Ba-ra-ah~

    sunf

    Narm-Sin {r . 2254-2218) C3.6-10 (b4 v I 7-10; IRSA IIA4d)

    les armes de l 'Elam ju squ'a u M arhai . Or N arm-Sn at teignit et

    vainquit le Magan en une cam pagne o il n'e st pas question du M arhaSi:

    RIM 1:2 (E II)

    1.4.13

    ii 1-4

    M-gan^^

    sag.i.ra ''

    Ma-ni-u\m] EH.M-

    gan ^^ u.DUH.[A] N arni-Sin O3 ii 1-4 conquit le M agan

    et captura Manium, prince de Magan . Il ressort donc que le Marhai,

    quoique plus l 'Est que l 'Elam, n'tait pas situ entre l 'Elam et le

    Magan,

    (v ) nisbe^ ethonymique 30 L AL 1 ba-ra-alh-si-] M DP XIV n 18.13

    (Suse) 29 M arhasites , 40 Z D as-an Ba-ra-ah~si- M DP XIV 81 n 23

    r 1-2 40 de farine pour (le) Marhasite*^ (Su se, prob able m ent

    du rgne de N arni-Sin).

    2. Documents sumriens de l 'poque d 'Accad

    (vi) udu Mar-ha-si ITT I 1232 mo uton de M arha si : II 5811 (p. 48)

    (vii)

    dum u.iu.gal M ar-ha-^i i-gen-na-a

    N i 518 (tablette de N ippour indite,

    datant de N arm-S in et cite par Gelb 1965: 60) L 'infan t du roi alla

    en MarhaSi

    (vii) [xsu m x] sa Mar-ha-si-ne PBS IX 100 (Suse; cit Steinkeller 1982:

    259 n. 90) /? bottes d'oign ons aux M arhaSites

    (viii) 31 ZID

    har-si

    gur si-s A-ga-de-e-ki

    a-na ' 'AN-NU IGI-GAR

    Mar-ha-i.

    iS'kum SiD kalam, Si^-ga-zi im-hur a-rah s-ni-i Scheil 1925: 153 (sans

    loc.,p.e. Suse) 31 vrais boisseaux de fine farine d'am idon nier d'A cca d

    pour Annu, inspecteur de Marhasi. Fourniture du Bureau officiel du

    pays;

    reu par SiSgazi , au second mo is . L 'inspe cteur de M arhai

    dont ils agit ici est de toute vidence un fonctionnaire subalterne, sans

    doute affect une escouade de mercenaires (cf. xix) ou une colonie

    immigre.

    Adjectif dnominatif de relation, en grammaire smitique.

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    8/175

    5 8 H.-p.FR NCFORT- X.TREMBL Y

    3.

    Attestations sous la troisime dynastie d'Our (sumrien)

    3.1.

    Ambassadeurs et mercenaires marhasites (cf. Steinkeller 1982:: 260-

    261)

    Mar ha Si

    (ix) mu li-iR XGDV-gi(,-da-^u dumu-SM lu.gai nani-nin M ar-ha-Si^^ ha-fl

    RL A II 141 .35 cette an ne [la 18'' de rgne de Sulgi. second roi de la

    IIP dynastie d'Our, soit 2077 a.C.n.] Ligir-idasu, la fille du roi, devint

    reine de MarhaSi

    [viz.

    pousa un roi de Marhasi]

    (x ) l-kin-gi^-a Mar-ha-si^^ aga.tis.MM mar-ha-si^'-ta RTC 237 r 1-3 (IIP

    dynastie d'O ur) l 'en vo y de M arhasi, soldat, venant de l 'Elam et de

    Marhasi : semble bien indiquer que l 'Elam tait sis entre Marhasi et la

    Msopotamie

    (xi)Ar-ui-l-tik-pi LV.M ar-ha-si d 'Arwiluk pi, l 'hom me [= le

    roi] de Marh asi attests dans la premire anne de rgne d 'Am ar-Su ena

    (troisime souverain de la troisime dynastie d'Our, r. 2046-2038: MLC

    36) du cinquime (MLC 36, indit, cit Steinkeller 1982: 261 n. 95) au

    huitime mois (CSTJR 235.3). Le nom attest en ki dum u Ar-tif-u^-

    [uk-pi] L.Mar-ha-si^' Mar-ha-si'^'-se

    CST JR 235.1 -4

    dbourss pour le Marhasite, le fils du roi Arwilukpi de Marhasi, est lu Ar-si- ou Ar-pt-ku-uk-pi dan s les tablettes de la

    mm e srie MV N I 124.9; XV 194.2; 4 par Glassner 20 05 : 12. Dans le

    fac-simil de MVN I 124.9 pi. XXVIII, je lis Ar-pi-lxuk-pi, avec liga-

    ture par manque de place des signes lu et uk et reste donc fidle la

    lecture traditionnelle du nom.

    (xii) Ba-ri-a-sunf luMar^ ^-ha-si^^-ta -im-gin-na-a Schneider 1930 24.4 =

    Leg rain 1 91 3: 31 8.3 d bo urs s pour Baria^ 'Vbir-

    l 'hom m e venant de Marhasi, quand il arriva de l (troisime anne de

    rgne d'Amar-Suena, soit 2044)

    a. Vel legendum B a-ri-a-hi-ir.

    (xiii)

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    MARHAl 5 9

    (xiv)

    Li-ba-na-as-kU f^-p l-kin-gi^-a Li-ba-nu-ug-sa-b a-aS

    PDT I 126:4; RA VIII 1911, 191 n" 111.11 sq., Goetze 1953: 104,

    CSTJR 466 , M VN III 142, XI 146; XIII 635 . etc. (autres attestations

    Scharlach 2005: 25) "Lipan-askupi, l 'envoy de Lipan-uksapas, gou-

    verneur de MarhaSi", attest la cinquime et la sixime anne de rgne

    d'Amar-Suena (an 5.VIIL11- an 6.Vin.3, soi t 2042-2041)^'

    (xv)

    La-gij'ip i-kin-gi^-a lu M ar-ha-si^^

    UET IX 204 II 4, var.

    La-a-qi-i-ip

    "L q p, envoy du roi de M arh asi ", cit le huitime m ois de la troi-

    sime anne d'Ibb-Sin (r. 2028-2004)

    (xvi)Ba-na-na l-kin-gi^-a lu

    Ma r-ha-i '

    A UC TII 154 = AU AM 73.0467:2

    (de la troisime anne de Su-Sin, soit 2035 a.C.n.) "envoy du roi de

    Marhasi" ; 5 udu niga Ba-na-n[a lu] Mar-ha-si^ Utmg ^-s gin-n; m-a

    ba-gar So llberger 1957 n" 5.15-16 (prime anne d'Ibb-S in 2028 -2004 )

    "5 moutons gras pour Banana, l 'homme de MarhaSi, quand il alla

    Uru k; Us furent charg s dans son ba tea u" .

    Ba-na-na lu Mar-ha-Si^^

    '

    1

    kal saka ^ sig^.%a^

    zi d

    '2^ kal sa^ kas.sig^, 5 'sila'' zid ninda uzu

    '

    KAXME

    eme-bata ki lu Mar^'-ha-si^^ gub-ba-me-^s ' 2~bn kas.Sigs, sag zd.gu.

    sig^} 10 sa gi ^A-ri-du-buk ' dumu-ni 5 sila kas.sig^... Kenrick 72 =

    Chicago A 2790 I 18'-25' (depicta apud Buccellati 1966 pi. XI n" 22),

    d . Go etze 19 53 : 106 r" I 1 5 '-2 2' et Ow en 19 93 : 142 n*" 5 I 18 -25

    (6*"

    anne de u-Sin, soit 2032 a.C.n.) "Banana, l 'homme de MarhaSi: un

    bouc, un demi farine; 2 boucs,

    un demi

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    6 0 H.-P . FRANCFORT - X. TREMBLAY

    ii .

    Ma-ra-ak-si

    (xvii)

    Ma-ra-ah-si^'

    RTC 385 r 6

    (xviii) muMa-ra-ah-sF-me R T C 385 r 4 c 'es t Elam et M arhaSi

    iii.

    Va-ra-ah-si

    II est possible de suivre entre 2047 et 2041 les cantonnements et la

    pourvoir ie de la br igade d ' Elamites de Marhasi (NIM

    Mat -ha-[siY^

    -me)~^ dirige par le ca pitaine juni or Sim(m )u Si-mu dumu nu-handa

    HSS IV 69.8-12), et qui constituait d'vidence une troupe d'lite Our-**,

    (xix)

    Si-im-mu lu a--ra-ah-sF

    H SS IV 87.9 (La gas, 48^ et ultime anne

    du rgne de Sulgi, soit 2047) Sim mu , homm e de M arhasi reut des

    provisions Kinunir; puis son dtachement

    {aga-s Mar-ha-si)

    en obtint

    d'autres qua nd il alla Marhasi {Marar-ah-si^^-s du-ni HSS IV 69,

    loc. cit .); la deuxime anne du rgne d'Aram-Suena, i l reut trente-six

    moutons un par soldat Drehem (TUNY rf 345 IV 26-30), sem-

    ble-t-il l 'occasion de la fte des M arha sites (ezen lu Mar-ha-Si'^^-

    ke^-ne

    ELP 1252, 44'^' '), soixante la cinquime anne; ils taient l'po-

    que sous les ordres du gnral Abuni

    {ugula

    A-hu-ni). P lusieurs de ces

    soldats portaient des nom s lamites

    {Ma -as-hu-un-da-i, Ha -ri-is-hu-un-

    dah, i~il-ha, Da -hu-un-ba-an ELP 1252).

    3.2. Envois de MarhaSi

    (XX) RIM 1:3/2 (E III/2) 1.5.4 p. 373 sq. 1. 9-13 et 16-18 Inscription d'Ibbi-

    Sn 1 ^ur GN -a M e-Iu h-h a^' M [ar-h]a'-si*^''-[ta] I gun -s mu -n a-a b-

    tm-ma-ni IU am^-si-lum-b\ I 'mu'-dim I . . . 1'^ 'urGN^-a-ba Ih-ldjab^

    I mu-b [i-i]m U E T VIII 37 9-13 et 16-18 fit une statue du

    fauve ocell^** de M eluhh a en voy en prsent par le M ar ha si .. . L e nom

    de ce fauve ocell tait Qu'il attrape

    (xxi)sum-sikil

    Mar-ha-si

    ITT II 3802 r 9' (pl. 53) tulip e' ' ' de M arhas i

    ^- Cette dnomination pourrait faire croire que le MarhaSi et l'Elam taient l'poque

    unis. En fait, les noms ethnonymiques de rgiments n'indiquent gure qu'une provenance

    gographique vague ou traditionnelle: le rgimentRoyal Cravafe (croate) ne comprenait

    pas que des Croates, lesGardes Suisses ne sont pas tous suisses. Notre rgiment n avait

    peut-tre de marhasite que le nom.

    ^^

    Cf. Steinkeller 1982: 261 sq. et n. 97

    ^^ indit, cit par Steinkeller 1982: 261 sq.(loc . cit. n.prcdente)

    -^ Probablement un flin, cf. seconde partie, 3.2, et premire partie, 5.e (xxx).

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    MARHASI

    61

    4 . Hymne sumrien de la premire dynastie d'Isin (XX^ s. a.C.n.)

    (xxii) Hymne d'Isbi 'erra Ba-si-mi^^ gaba a-ab-ba-[ta] zag

    Za-ab-^a-[ i*^'-S]

    A-ra-wa*^^

    sag-kul

    mwii'^^-ma-ia]

    zag Mar-lia-si[^^-^] Van Dijk 1978:

    193 sq. II 22-25 (Ni 1740 + CBS 14051 II 22-25) corr. Steinkeller 1982:

    240 n. 11 Iles terres du roi d'Elam Kindattu s 'tendaient] de Pasim e

    sur le bord de mer jusqu' Zabsali et d'Arawa, la porte de l 'Elam, jus-

    que la frontire du M arh asi (texte tablissant clairem ent que MarhaSi

    se trouvait l 'Est de l 'Elam, cf. Steinkeller 1982: 244-247).

    5.

    Textes vieux-babyioniens

    a. Documents royaux de Babylonie

    (xxiii) RIM 1:4 (E IV) 12.2.1-2 p. 677-679 ma-hi-is ga-ga-ad um-m a-an

    An-Sa-an^ NIM^ Si-mas-ki-im ri-is Ba-ra-ah-si-im CTBM XXI 1.9-

    16 (= VAB I 176

    n

    2 a 15 sq.; masse) = ma-hi-is ga-ga-ad um-m a-an

    An-.sa-an^* Si-mas-ki-im ri-is Ba ra [ali si inf MR C O 239 = IM

    58 33 3 16-22 (Edzard 1959, pi. 3, cf. p. 26) victorieux sur les armes

    d'AnSan, Elam [deficit sur la tablette de Bagdad] et imaki, alli du

    M arh as i (ca. 200 0 a.C.n., avant Iddindagan d'Isin'^'*).

    (xxiv) ugnim NiM-ma ^' zag Mar-ha-si^'-ta Su-hir/ Gu-ti-unf s-nun-na^'

    Ma-al-gi/ ' nam-dugud-bi i-im-zi-zi-es-ni RLA II, 180.132 (indiction

    de la trentime anne de rgne d 'Hammourabi, soit 1763 a.C.n.)

    < anne o Hammourabi dfit > les troupes de l 'Elam jusqu' la fron-

    tire du Marhasi qui s 'taient souleves en nombre, avec celles de

    Subartu, du Guti, d' Esnunna et du Malgm .

    b.

    Contrats

    (XXV) ^ Ma-ar-ha-hr VS XIII 13.14 ville de M arhaSi (?)

    c. Rcit historique

    (xxvi) Rcit de la coalition contre Narm-Sin ^Hu-up-Sum-ki-pi LUGAL

    Mar-ha-Si Gray son -S ol lberger 1976: 112 texte G 3 3 (= RA XV I,

    163.39) H up su m kip i, roi de MarhaSi = f...]-^^^ LUGAL Mar-ha-Si

    Grayson-Sollberger 1976: 115 Texte L I 14' ' . . .en, roi de Marhasi .

    ^ Pour la datation v. Edzard 1957a: 73, qui cependant semble comp rendre, com mettant

    un contre-.sens sur ri-is (= rsum 'aide, alli ), que le MarhaSi figurait pamii les vaincus.

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    6 2 H. -P . FRANCFORT- X. TREMBLAY

    Dans ce dernier passage, le roi vaincu de Marhasi (i . 14') est enumer

    aprs les pays de Guti , Kakmum, LuUm, Hahh (moyen-Euphrate) ,

    Turukkum, KaneS, Amurr, Dr, des Kassites , de Meluhha, d 'Aratta

    (1. 2 '-13') ; sous une l igne de changement de rubrique f igurent (1. 15'-2r) ,

    tout l 'Elam , GiSgidulIa (prs de Nippour; RGTC 159?), Ninnu (Ninuwa,

    mod. Koyuncuk), Armanum (Alep?) et Hana (Terqa, au nord de Mari) . I l

    n'est pas apparent que l'ordre des toponymes soit significatif, et la ligne

    sparant le Marhasi de l 'Elam et le conjoignant des toponymes du haut

    Euphrate, semble fautive; du reste, le scribe a dittographi l 'Elam.

    Si nanmoins Tordre imite la gographie, le MarhaSi serait intermdiaire entre

    l 'Elam et TAratta, pays fameux pour son lapis-lazuli (et en partie fabuleux), vers

    lequel le trafic se faisait en partie par la mer et que le Baudhyana SrautasQtra

    XVIII 44 cite comme l 'un des trois peuples

    Gndhrayas Parsavo Aratt

    G a n d -

    hris, Parsus (peuple iranien homonyme des Perses, des Parthes, des Pachtounes)

    et Ara ttiens qui ne participrent pas la migration des Ku rus vers l 'Est^ , tous

    indices compatibles avec l 'identification avec le Sistan . II peut sembler que la

    localisation du MarhaSi en Carmanie (Steinkeller 1982: 254) convienne le mieux

    l 'ordre des toponymes. Cependant, du fait du dsert du Lut, la route de terre la

    plus facile entre l 'Iran occidental et le Sistan est le dtour via l 'Arie et l 'Aracho-

    sie par la valle du Hatumant- > Hlmand; par l passren t les Sass anide s.

    L'Aratta disparat des rles msopotamiens aprs Narm-Sin (r . 2254-2218): sa

    mention sur le cylindre A de Gouda XXVll 2 = RIM 1:3 (E IU) 1.1.7 XXVII 2

    est purement littraire.

    d. Slection de textes littraires sumriens

    (xxvii) Maldiction d'Accad 20-24 (d. Cooper 1983; Falkenstein 1965)

    M ar-Iia-si^^ li-um-ma gur-ru-d

    I

    '^ ^^ugu^-bi am-si-mah'' b-za-za -ma-

    am^ bad-r

    Sa sila dagal-la-ke^ ts-ba tag-tag-ge -d

    ur-gi-^ ur-nim

    dar'^ kur-ra udu-a-lum SG.BU-SI ku Hnanna-ke^ nu-im-Si-ku-ku

    a. Falkenstein^'^^am-si-mah

    b. Falkenstein

    u^ ma am

    c. Falkenstein (ms. A)kuru

    afin que MarhaSi rappart dans les tablettes

    {seil,

    les contacts cono-

    miques reprissent], les singes, les lphants, les zbus [ou les buffles

    ^^ Witzel 1995: 320 sq.

    ^' Vallat, RG TC X I, cxxxv; B la^ek 200 2: 2 16, qui mentionne la ville

    ' Apa^a

    Ptol.

    VI 10.3 en Margiane prs de l'Hyrcanie et de la Caspienne, trop loigne nanmoins.

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    MARHAl 63

    d'eau?] et d'autres animaux exotiques se ctoyer

    dans les places, fauves de grande taille, lions, ibex, moutons longue toi-

    son, Inanna ne prit pas de sommeil

    (xxviii) Enki et Ninursa B II 1-29 (d. Attinger 1984: 12-13) Tu-'uk~ri-is'

    '... Me-luh-ha^y.. Mar-ha-si^^.. M-gan^\.. ah-ha^K.. za-lam-at^ .. .

    NiM^'...

    i/n* UET VI 1 II 1-29 La Mazandaran(?-^2j, l'Indus, le

    Marhasi, le Makran, le pays de la mer [Oman, connu par ses sites de

    Hili,Bat et Maysar vers 2400 av. J.C, ou tout pays au sud de la pnin-

    sule arabique, voire l'Afrique; en vient l'bne], le pays des tentes

    [Arabie ou erihum sur la cte de Carmanie? il livre de la bonne laine

    chine],

    l'Elam, Our . Hormis le

    Tukrif^,

    les pays semblent simple-

    ment tre rangs d'Est en Ouest, du plus lointain au centre, sans gard

    leur position au nord ou au sud du golfe persique; le Marhasi serait

    alors situ entre le Sind et le Makran pour un observateur embarqu

    ngligeant i'loignement du rivage bien plus l'est donc que la

    Carmanie pace Steinkeller 1982: 255.

    (xxix) L'inscription apocryphe dc Lugalannemundu d'Adab (ca. 2500

    a.C.n. d'aprs la liste des rois), dite par Gterbock 1934: 40-47,

    contient de nombreuses allusions au MarhaSi:

    I U [ud\-ba Mi-gir-'^En-ltl ensi Mar-ha-si PBS V 75 I 12 = BE VI:2

    n 130 v 11 le roi Migir-Enlil du Marhasi [se souleva contre

    m o i ] .

    II 10 Mar-ha-si''' uru-ki-g PBS V 75 II 10 Marhasi, la ville bien

    a i m e

    m 29'-30' sukkal.mah KUR- '-^EREN-ZI NIM* 'Mar-[ha-si^^ Gu-ti-um^^

    su-bir^Y^

    I

    MAR.TU

    Su-ti-u[nf

    ^^'^-an-na-bi]

    I

    l-dis-m [...] dis-ni gU4

    nigu-m TA[...] --nam-zu-sc PBS V 75 III 29'-30 ' Les vice-rois de

    Suse-^,de l'Elam, du Marhasi, des Gutiens, Subarens, des Amontes, des

    Sutens et du pays d'Eanna: chacun [ ... reoit

    uel sim.]

    un taureau gras

    dans la maison de la connaissance ^ sukkal.mah] ''' EREN-rt

    NIM '

    Mar-ha-si Gu-ti-um^^ I 1su-bir^^ MAR.TU Su-ti-um*^^ *^^ ^-an-na-bi I

    Le TukriS tait sis au sud de la Caspienne {Steinkeller 1982: 265; Moorey 1995)

    plutt qu'au nord du MarhaSi (Gelb 1944: 57). Le TukriS est entre MarhaSi et l'Elam dans

    la gographie de Sargon (si tant est qu'il faille considrer ce texte comme authentiquement

    vieil-accadien).

    -^ moins que les voyageurs de la Msopotamie au Mazandaran et la Parthie soient

    passs par la Margiane et aient rebrouss chemin pour contourner l'Elbourz.

    ' * Le pays du cdre

    KUR/ '^ 'EREN

    est Suse. cf. RGTC XI, 270, comme le Haut pays

    NIM 'est l'Elam.

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    6 4

    H.-P.

    FRANCFORT- X. TREMBLAY

    [...]-da-ne-ne-a ^^^gu-za.k4-sigi-j-ga i-dr-dr-ru-ne-es VBS V 75 IV 10'-

    12'

    = 27 '- 2 8' L es vice-rois de Suse, de l 'Elam , du M arhasi, des Gu tiens,

    Subarens, des A morites, des Sutens et du pays d'a nna sigeaient [ . .. ]

    dans un trne

    d'or .

    Le titre de

    sukkal-mcih,

    qui ne convient qu'aux sou-

    verains de Suse et d'Elam, est ici tendu tous les ennemis d'Isin.

    e . Nisbe parasaiil > nbab.paras 'marhasite' (pour la forme du radical

    cf . xxxi et J . -M. Durand, ARM XXI, 33 n. 3)

    (xxx) lex. nbab. Hh XIV 84 ur mar-ha-si ^': ka-lab

    pa-ra-si-e

    ( M S u m . L .

    V III:2 13.84) fauve de M arh asi: ch ien [en fait tout carna ssier]

    marhasi te

    (xxxi) lex. Hh XVI 27 ^'^4du8-si-a mar-ha-i^': MINpa-ra-si-i ( M S u m . L . X

    5.27) ' lapis- lazu l i de M arhasi ' : d ito marhasi te = Hh XV I R S 22

    ^^4du8-si-a:

    du-su-

    ( M S u m . L . X 3 8 . 2 2 )

    =

    prH h X VI VB 16 N A M U -

    s[i]-a (MSum.L. X 51.16) = prHh XVI Ni 14 ^^4dug-gi-a (MSum.L. X

    55.14)

    Ce nisbe est encore attest en (xxxix), (xliii) et (xlviii) avec

    m

    ini-

    tiale d'aprs la fonne dominante du toponyme ainsi qu'en (liii-lvi) et

    peut-tre (lix) au nom d'instrument de musique

    parahsitum

    ' marha-

    ite'

    (fminin substantiv) et en l'attestation ambigu (lvii), dans les deux

    dernires formes avec conservation du h mdian.

    6 .

    Texte hittite

    (xxxii)

    -Ti-is-sliYen-ki

    LUGAL KUR ^ Pa-ra-si KBo III 13 v 12'

    =

    B O T U '

    III (rcit de la coalition contre N arm -Sin, C T H n 31 1, d. H rozny

    1929,

    Gterbock 1938: 67-73) T issenki , roi de M arhas i .

    7 .

    Les objets^ ^ dnommes d'aprs Marhasi

    La pierre la plus prise venant de Marhasi tait la duh-Si-a que M. Franc-

    fort rappelle qui tait une pierre fine et dure bleu-vert (voir la seconde

    partie, section 1.2), donc non la chlorite, mais peut-tre la turquoise ou le

    lapis-lazuli (section 3.1) et qui sera ici appele par commodit lapis-

    lzuli sans vouloir en aucune manire exclure une identification avec

    ''' Les dtiomitiations de minerais sont donnes sous toutes rserves. MarhuSiien

    particulier, en dpit de la continuit tymologique, ne doit pas dsigner notre marcasite

    (Steinkeller 1982: 251 n. 50); la traduction est donc donne ici entre guillemets.

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    MARHAl 65

    la steatite, la diorite, la malachite, la turquoise ou la serpentine, ni mme

    prjuger que les Msopotamiens tablissaient entre les pierres les mmes

    distinctions que nous -. mais d'autres pierres taient directement nommes

    d'aprs le Marhasi .

    7 . 1 .

    Le lapis-lazuli duh-si-a

    (xxxiii) 1 ' 'MuR-s-a

    Pa-ra-ah-si

    ARM XXV 259.4 ' lapis- lazuli de

    MarhaSi '

    Cf. (xxxi).

    7.2. La cornaline sensu lato

    (xxxiv) lex. nbah. ^'^^gug Ma [r-ha-siy. sa-an-du pa-ra-Si-i cornaline de

    M arhai: cornaline ma rhasi te Hh XVI 129 = M Sum .L. X, 8.129

    (ctoyant la cornaline de Dilmun et Meluhha).

    (xxxv) mbab. ^*'>zMar-ha-Si SXG-, l 'obsidien ne jaspe de M arhaSi Ins-

    cription d'Agum II (neuvime roi cassite) Rawl. V 33 ii 36; iii 9.

    (xxxvi) nbab. ^-'GUG' [ Z ] tak-pat ' ' '^J^GUG Mar-h[a-si MU-M a corna-

    l ine jaspe comm e l 'obsidienne est appele cornaline de M arhas i STT

    n 108.9.

    (xxxvii) nbab. ''^4GUG

    SIG

    tak-[p]at ^4GUGMar-ha-i MU.N[I ] - H la corna-

    line jaspe de vert est appele cornaline de M arh as i STT n 109.9 =

    BAM IV n^' 378 II 8' sq.

    (xxxviii) nbab. ' ^^GUG Mar-ha-si cornaline de M arhasi CTBM XXIII

    pl. 37 IV 9; BAM IV 366 ii 22 (VAT 13802); 376 iv 5 (VAT 8260);

    Yalva 1965; 335 ii 39.

    (xxxix) '^''iGUG Mar-ha-si-tu la cornaline marhaSite Oppenheim 1970;

    5 3 N 1 .

    7 '

    7.3. La marcasi te (cf. AH W 61 lb, CA D M :I 281)

    En raison de la divergence de voyelle mdiane {a

    t

    u), J.-M. Durand,

    ARM XXI, 33 n. 3 spara la marcasi te marhusa i)- du pays de MarhaSi

    en y voyant la pierre du pays de MarhuS. Cette solution n'est pas recom-

    rnandable, pour quatre raisons;

    (1) La voyelle mdiane du toponyme M^r/ii/ n'est pas stable; elle est

    rhas

    en sumrien, rahs en viel-accadien, ra s (probablement pour [r^]) en

    para (xxx-xx xii). De ces variations une syllabe mdian e absente ou de

    timbre rduit peut tre infre;

    rhu^

    pourrait tre une autre transposition

    de ce son ou de ce groupe tranger tant au sumrien qu' l 'accadien.

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    16/175

    6 6 H.-P. FRANCFORT ^X. TREMBLAY

    (2) L e toponyme

    Marhasi

    forme un nisbe (xxx-xxxi)

    parasai

    ou (liii-lvii)

    et (lix)

    parahsai,

    et le toponyme

    Marhus

    de M. Durand, (xlviii)

    marhu-

    sai.

    Le paralllisme de formation est frappant, d'autant que (xxxi)

    parasai

    tout comme

    marlmsai

    sont employs comme lithonymes. La

    variation de l'initiale

    pim

    est typique du nom du

    MarhaSi.

    (3) Le toponyme

    fMarhus

    est invent pour l'occasion: il n'apparat en

    aucune autre source.

    (4) M. Durand doit supposer que les formes en

    -a -

    sont dues un quipro-

    quo quand la pierre venant du pays de M arhus a t comprise date

    rcente comme venant du pays de M arhasi. O r l'identification

    marhus

    - Marhasi

    ou

    marhas

    est atteste ds l'poque palobabylonienne,

    dans les prcurseurs de Nippour de l'entre 282 du lexique Hh XVI

    (xli),

    dans ceux en vieux-babylonien tardif du lemme Hh XVI 270 (xlvii)

    et peut-tre Mari mme (l). Mme s'il peut advenir qu'un toponyme

    rare soit, mme lorsqu'il existe encore, remplac par un plus familier^^,

    confondre deux produits est rare dans le ngoce, qui requiert un voca-

    bulaire prcis ft-il tymologiquement ine xa ct - ; il est donc impro-

    bable que la pierre du

    Marhus

    ait pu tre mprise pour celle du

    Marhasi

    une poque o les contacts taient encore suivis.

    Sum. marhuSa doit donc tre considr comme une variante du topo-

    nyme

    Marhasi.

    i. sum.

    marhusa,

    v-nbab.

    marhus

    (xl) lex. vacc. en sum.

    mar-hu-sa

    MAD III, 182 sq. (Ur III)

    (xli) Hh XVI 282 ^'^bur

    m ar-hu-sum:

    u (MSum.L. X 12.282 = Schileico

    1914:

    293 r 46) ' calice en m arcasite': idem = Hh X VI R S 226

    ' 'bur

    m ar-hu-sum:MIN

    (M Sum.L. X 45.226) 'calice en marcasite :

    dito = prHh XVI Ni 119 ^^^bur

    mar-hu-Sa,

    var.

    ^ ^Mar-ha-Si

    (MSum.

    L X 58.119);

    prHh \Q desinit.

    (xlii) tablettes comptables ^^^bur

    mar-hu-sum

    UET III 693.2; TCL II 5529

    r 4 ( p l . 3 1 )

    '^ Par exemple le titre de Louis X V in en migration,

    comte de l hle,

    est-il acorch en

    comte de Lilleet la toile d'y^rschot {ascotau XVI*^ s.) devint-elle e.uot sous l'influence de

    l'Ecosse et de Vcot.L esSzkler de Transylvanie (de szck district') ont t latiniss en

    Skules.

    Le bois d'eucalyptus se vend sous le nom d'acajou btard ou d'Indo nsie, le bois

    d'araucaria commeParanapine;de telles dnominations bafouent la botanique, mais sont

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    MARHASI 67

    (xliii) (nisbe) lex. nbab.mar-hu-su- M Sum .L X 67 v 24 (= Stone l ist

    BM 38385)

    (xliv) nbab. 2 bi-'i-il-ti-ME sa ^^^mar-hu-su AnO r. VIII 36.3 deu x alabas-

    trons en marcasi te '

    (xlv) vbab. en sum. LU.GAL.mu

    ^' ^mar-hu-Sa

    ba.gum:

    blum ana [^*4MIN]

    izziz'>maLug al-e XIII 37 m on seign eur a pris sa part (Prt, infixe

    -ta-) de la marcasi te et . . .

    (xlvi) lex. nbab./bab. tardif

    [ ^^^mar'-yhu:

    Su TC L VI 36 v 46 (= Scheil,

    RA XV, 115) 'm arca s i t e ' : i dem

    ii . sum. marhusa, vb. niarhaSum

    (xlvii) lex. [Hh XVI 270] = Hh XVI RS 217 ^^mar-ha-s'luni]: MIN

    (MSum .L. X 45.217) m arcas i te: d i to = prHh XVI VB

    ha-[sum] (MSum.L. X 52.112) = prHh XV I Ni 114

    (MSum.L. X 58.114 =S LT n^179 III 28).

    iv. nisbe marhuM

    (xlviii) Mari GSg/marhusaim/: 1 s-ap-pu-um sa ^^'^mar-hu-se-a-im A RM

    XX I n 222 15 1 une coupe en ma rcasi te; 32-33 2 GAL sa ^ '^mar-

    hu-Si-a-im,

    GAL

    m[a -k\a-al-tum sa ma r-hu-Si-im deu x vases en m ar-

    casi te , un vase manger en m arca si te ; 35-36 13 Si-iq-qa-tum

    ^^'^mar-hu-Se-em, 2 GAL S-ap-pu sa ^'^'^mar-hu-se-em

    treiz e fioles en

    marcasi te, deux vases en marcasi te .

    iv . mar-ha-Si

    Mar-hu-su tait au moins ressenti par les lexicograp hes baby loniens

    comme driv du toponyme, puisque des passages parallles permutent les

    deux dsignations:

    (xlix) nbab.

    ^mar-hu-u-S

    = ^mar-ha-Si STT n 108.98

    Aussi en (xli).

    Du reste mar-ha-Si est aussi employ seul comme lithonyme en vieux-

    baby ionien:

    (1) vbab.

    ^^mar-ha-Si

    VAB II n 25

    52 .

    (li) Mari as-sum mar-ha-si AR M XIII n 22.50 au sujet de la m arc asite

    (contex te lac unaire, cf. la note 1 de l'd iteur p. 42 , mais la ligne pr-

    cdente il est question 'uh-hu-zi 'plaqu* , si bien qu 'il doit bien

    s agir

    de la pierre).

    (lii) mb ab. ( X V s.) mar-ha-Se Inventaires de Qatna I 94 {kunukkti mar-

    ha-e 'cylindre en marcasi te ) ; 101; 137; 176; 204; 220; 372; 374;

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    6 8 H. -P . FRANCFORT - X. TRFMBLAY

    7.4. L'instrument de musique parahsitu

    Attest frquemment, mais uniquement Mari, il doit

    s agir

    d'un type

    de lyre (cf. J.-M. Durand, ARM XXI, p. 368).

    (lui) Mari

    pa-ra-ah-si-tim

    AR M XX I n 298.12 = XX III n 213.25; - ^V

    ra-ah-^e-tum I e-nu-tum n lyres de M arhaSi; biens m eubles ),

    n 580.16 (fin de section d'un inventaire); Mari 5489 (inventaire indit

    du butin envoyer Assour aprs la prise de Mari par Samsi-Addu,

    mentionn par D. Charpin 1983: 212).

    (liv)

    ^ ^pa-ra] ah-si~ti im

    ki-ir-ra-sa ^' i[is.nu,,.gal ly re de M arhai

    avec sa guirlande en m arbre AR M X X V n 76 8 .14 ' (coll. Durand,

    NABU III, 1989, 30). La forme avant le suffixe pronominal en ki-ir-

    ra-sa peut tre un accusatif adverbial kirra (cf. GAG 200 I47b) avec

    ititrusion de la forme dcline au lieu du thme en -/' comme il serait

    rgulier (vbab.

    kirrsu

    UET V 88.10, cf. GAG 86 65 h qui cite des

    exceptions ds le vbab.). Une autre possibilit est un pluriel kirrtula,

    lequel cependant n'est attest qu'en nbab. au lieu du rgulier kirrJ

    tum.

    (Iv) Mari / ki-ru sa

    pa~ra~ah-si-tim

    is.nu,,[.gai] ARM XXV n* 200.2

    (lecture J.M. Durand, NABU III 1989, 30). L'diteur H. Limet inter-

    prtait le nisbe comme topony miqu e: un vase de M arhaSi , soit avec

    le complment de lecture une jarre en marbre de M arha si . La colla-

    tion nouvelle, qui permet de lire les mots qui suivent pa-ra-ah-si-tim,

    ainsi que le parallle avec (liv) induisirent M. Durand, suivi par M.

    Birot, ARM XXVII, p. 48 et le Chicago Assyrian Dictionary P 45

    traduire une guirlande de lyre de M arhai en m arb re , l'ornem ent

    tant alors dtach de son support. tant donn que le nisbe

    parasaijll

    marhusai

    dsigne diffrentes pierres, rien n'interdit nanmoins de

    comprendre le texte comme H. Limet.

    (Ivi) I*as-sum d u m u - m i l-din- su en mi-nar \ ^ sa be-li is-pu~ra-am I' 10

    ^ ^^pa-ra-ah-si-tum i-na qa-tum -u i-ba-as-si-ma

    I

    ^^^pa-ra-ah-si-tam

    es-se-tam -se-p-is-ma

    I'-

    at-ru-s-si...

    A R M X X V II

    n 1

    au sujet de

    la fille d'Iddi-sn, la musicienne, au sujet de laquelle mon seigneur

    m'avait crit, comme il n'y avait pas de lyre de Marhasi disponible,

    j 'a i fait fabriquer une lyre de MarhaSi neuve et je l'ai tendue .

    7.5.

    M arbre de M arhai?

    Cf. (Iv).

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    MARHASI 69

    7.6. Bois de MarhaSi?

    Tel que l, l 'inve ntaire (lvii) AR M XX V n ' 43 2 ' 2 gin igi-4-ga l 8 Se

    KU-GI P sa hi-il-ti I' ki-ir-ri-it ^'^^pa-ra-ah-si-im \ a-na uh-hu-uz

    i Si id

    1

    ^^^Sa-la-ma-al-gi-imsignifie 2 si d e s

    V

    et 8 grains d'or de la

    taxe,

    des rinceaux de bois marhasite pour le placage du ct d'un ... , ce

    qui indiquerait l 'existence d'une autre matriau venant de Marhasi, un bois

    si Ton en croit le dterminatif. CAD P 45 s.u. suggre cependant une

    emendation ' '^^pa-ra-ah-si-im, y reconnaissant derechef le nom de

    l'instrum ent de mu sique un e guirlande de lyre m arhasite pour le pla-

    cage du ct d'un .. . . L'exp ression guirland e de lyr e peut se rfrer

    la fornie de la guirlande (cf. les adjectifs

    yr

    et

    harpe)

    ou un remploi

    d'un placage ornant une lyre pour un autre objet.

    7.7. Cuivre de Marhasi?

    Le rattachement de l 'attestation suivante est douteuse tant donn

    l'incertitude du rfrent et la vocalisation aberrante. L'ide que le Marhasi

    ait pu livrer du cuivre n'en est pas moins sduisante: d'une part en effet,

    le Turkmnistan constitua un des premiers centres d'extraction du cuivre

    ds le VP millnaire (cf. seconde partie); d'autre part. Mari lait un impor-

    tant importateur et rexportateur d'tain venu d'Elam et du plateau iranien

    (ARM VII 293 sq. 87.1 avec la n. 1; 336-338 115-116). L 'airain de

    MarhaSi' serait com parable, ou identique au cuivre de m on tag ne ri sad

    ARM VU 53 n 135.2

    (lviii) Mari mar-hi-sum ZABAR AR M VT 43 n 115.6 airain de M arhaS i-

    ou miroi r en m arhaS i te ' .

    7.8. Vtements la mode de MarhaSi?

    (lix) Pour OBTR212: 2, 6, 8 gu

    pa-ra-AM-si-tum

    M. J .-M. Durand. ARM

    XXX. 2009, 71 propose une cinjecture gu '^pa-ra-ah'-Si-tum 'chemise

    la mode du Marhasi '.

    7.9. Appellatifs rapprochs tort ou douteusement du toponyme MarhaSi

    i. Le brle-parfums marhcisu

    (Ix) Ougarit UA'^mar-ha-su sa sam-na PRU III 186 41 le brle-parfum en

    pierre huile

    (Ixi) Mari mar-ha-si-im AR M X XI n'* 15.12

    M. J.-M. Durand a relev la correspondance de ce terme avec Thbreu

    Lev. 7,9 'pole': l 'analyse qu'il avance avec dfiance (un nom

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    7 0

    H.-P.

    FRANCFORT- X. TREMBLAY

    d agent en

    ma-

    de la racine

    rhs

    courir ) se trouve dj dans le dictionnaire

    de Koehler et Baumgartner su. (I 600); elle force moins le sens que

    M. Durand ne le pense.

    L unit de racines signifiant courir et fumer se rencontre aussi en indo-euro-

    pen, ou Vd euh2 fumer {Buco

    fmus

    vd.

    dhm-

    lit.

    damai

    apr.

    dumis

    vsl.

    dytnb (*dymh), vav.dta- selon Humbach 1976,hitt. tiihhae- tousser, panteler,

    s 'brouer ' , antuuahhaslantuhsas ' h o m m e '

    'rage, humeur

    > vha.

    tmn ' tourbil lonner '

    et

    vaoKipxv

    Hsch.,W pco 'fumer' >zDf(7j, Tvipcv ' t rombe ' , va.

    dhian,

    nba.

    doof

    ' stupide'>vha.

    tohn

    trefou >

    toben

    'jubiler, gesticuler, sauter de joie'.Enoutre,

    non seulement leneutre sigmatique *d''uh2-os-, mais aussison paronyme *d''u-os-

    driv

    de la

    racine fondam entale courir' revt

    le

    sens

    de

    'fum e'

    lit.

    dsas

    'asthme,

    touffement', tchque dech, GSg dciiu, bulg.

    dbx

    'souffle', ainsique lesdrivs

    vrddhi sur le locatif *d''u-es: va. dws 'stupide, fou , mha.dws 'insens', litt ,

    ' ennubl ' ;

    le

    pendant smantique 'agitation'

    se

    retrouve

    en l a t . / H / / P ,

    quosdam

    daemones quos dusios GalU nuncupant

    St. Augustin.

    Civit.

    Dei

    XV,23; lat . /wnc/ .

    ii. pariShi

    Hormis ventuellement (Iviii), il n existe pas de variante du lithonyme

    syllabe mdiane

    his^^:

    malgr le renvoi en AHW 833b, rien ne permet

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    MARHAl 71

    d'affirmer que le terme de signification inconnue (lxii)

    anum ma... ana II

    p-ri-is-hi altapar II p-ru-us-ha \ki-i] ma-si-me-e [ib]-as-si su--[bi-la\

    Maintenant: j 'ai demand par cri t du

    parishu-,

    envoie-moi autant de

    parislm-

    qu 'il y en a de disp on ible PRU IV 214 7-9 (RS 17.152 7-9),

    galement attest en (lxiii) par(,-ri-iS-hi Or. Ant. XX III 164.9, dsigne la

    marcasite; CAD P-191 y voit un emprunt hourrite, ce qui ne permet pas

    d'en percer le sens, mais demeure probable tant donn l 'existence d'un

    suffixe hourrite

    -oOxe

    (en cuniformes

    -us-he)

    en des noms d'ustensiles et

    de matriels^^.

    (lxiv) Mari / ME 32 (ABAN) ( G l .D U B ) pa-ar-hi-[s\i AR M VII n 246.2

    n. 25 132 plaquettes de m arcasite (J. Bottro, AR M VII 300

    87.9)

    doit probablement tre lu / ME 32 NA *pa-ap-pa -ar-ta-l\i] ' '132 toiles

    en pappartalu^

    avec J.-M. Durand, ARM XXI, 32 n. 3.

    C. Restitution de la prononciation originelle

    Quoique les variations orthographiques du toponyme soient connues

    depuis Gelb 1944: 35 n. 90, seules deux explications en ont t avances

    jusqu ' i c i :

    (1) La reconstitution *mbarahs de RGTC I, 25 (1980) est un compromis

    des deux graphies les plus frquentes, vacc. Ba-ra-ah-sum et sum. Mar-

    ha-Si,pos sans justification, quand bien mm e l 'existence d'occ lusive s

    prnasalises h (ou labiovlaire // ') et d ( ct g de reconnu depuis

    longtemps) a t avance non sans raison en sumrien pour rendre

    compte de la restriction de ^ la position devant voyelles d'avant et de

    quelques doubles lectures de signes' ^. Une alternance

    pIm

    semblable se

    rencontre au toponyme sum.

    Misime

    (depuis E-anatum RIM 1:1 ( E l )

    9.3.5 IV 16; RG TC I 122) / accadien

    Ba iime

    (insc. de Man-istf5u d.

    Hirsch a 3 A XIV 17; RGTC I 27) mais rien ne prouve que cette con-

    cidence soit significative.

    (2) Steinkeller 1982: 237 sq. n. 2 observe avec raison que Barahsum ou

    Barahsum, indclinable ^', tait la forme v ieil-acc adie nne , MarhaSi la

    3 Speiser 1941: 132 sq. 175.6; Bush 1964: 112 6.3.9 ( Nuzi et Alalah); Wegner

    2000:

    50.

    ' SoUberger 1959: 336 sq. n. 3; Civil 1972: 222; 1973a. 61; 1973b, 31; 1976: 149;

    Steinkeller 1982: 238 n. 2 rem.; dni quelque peu dsinvolte chez Black 1990: 117.

    Vieux-babylonien (xxiv)Ba -ra-ah-si-im^ CTBM XXI 1.16, en fonction degnitif

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    7 2 H.-P . FRANCFORT- X. TREMBLAY

    sumrienne peu prs stable et que la norme littraire palobabylo-

    nienne adopta la forme sumrienne; (xxiii)

    Ba ra ah si inf^

    C T B M X X I

    1.16 et (xxxiii)Fa-ra-ah-si A R M X X V n 259.4 semblent tmoigner de

    la rmanence de la prononciation vieil-accadienne (avec volution rgu-

    lire

    s> s)

    dans la langue parle (ou, ce qui revient au mme, dans des

    textes archaques ou priphriques). Cependant l 'auteur se range la

    reconstruction de RGTC I, 25. Ce faisant, il suppose que le toponyme

    tait d'abord sumrien et que Barahsum en est une adaptation acca-

    dienne. Il arrive qu'un peuple dsigne des aubains par un nom qu'il a

    lui-mme forg: par exemple vrusse NembCb > byz. NB/JT^OI, russe

    nMeif

    'al lemand; nordique' , l i t t , 'muet ' ;

    Wales > Galles

    et

    Wallonie,

    welche

    'pays tranger' en diverses langues germaniques;

    Picti

    'peuple

    peint' et virl.

    Cruithin

    'hommes aux formes' (sd. ' tatous') pour dsi-

    gner les Celtes d'Ecosse antrieurs l 'invasion des Scots ou AiSionE

    'au visage brl par le soleil '; un sous-type est constitu par les traduc-

    tions, comme lithuanien Karaliaucius de Knigsberg, etc. De tels noms

    d'invention choient rarement des peuples loigns: relevons les

    IJvyfiaoi et les tribus amrindietines Gros-Ventre, Cu r-d Alne, Pieds-

    Noirs.

    Bien plus souvent, la dsignation d'un peuple tranger voisin ou

    lointain est emprunte, ce peuple mme

    {tudesque, Arabe, hongrois

    < On-Uyyur, nom ancien de la confdration dont faisaient partie les

    Magyars), une partie, partbis inm e, d'icelui {Mexique; Tchouktche

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    23/175

    MARHASI 73

    bois de brsil >port,b razil > Brsil gothique Amanrich >it . Amerigo > Am-

    rique

    ou lat.

    Columbus

    (nom thophore se rfrant au S. Esprit) >

    Colombie.

    Columbus

    etc., aux

    Iles Seychelles. Maurice

    ou

    Bourbon

    ou encore en

    pas-

    cuan la langue de Vile de Pques dcouverte ce jour-l.

    Le nom sumrien Marhasidoit avoir t em prunt,

    *baraxS

    n'ayant pas

    une consonance sumrienne, parce que si la squence

    /

    se rencontre' rien

    n'indique qu'elle ait pu exister en finale'*\ En ce cas, l'argumentation de

    Steinkeller implique que le toponyme fut emprunt en sumrien, puis conti-

    nua son existence propre en Msopotamie sans influence externe,

    de la mme faon que les Anglais continuent appeler les Allemands

    Germans

    en maintenant le nom latin

    Germani

    ou que notre nom

    Japon

    perptue la dnomination chinoise du sud du VF sicle d'un pays

    aujourd'hui dnommNihon.Contre cette vue militent trois considrations

    d'ingal moment: primo le toponyme n'est pas attest avant Sargon et il

    est licite de supposer que, mme si le lapis-lazuH et probablement l'tain

    taient rgulirement achemines d'A sie Centrale ds le IV^ millnaire, des

    relations politiques avec le pays lointain qu'tait le Marhasi ne furent inau-

    gures que par l'imprialisme et la puissance d 'Accad: la forme accadienne

    pourrait avoir prcd la sumrienne. Secundo Barahsum ne diffre pas

    seulement par son initiale de M arhasi si bien que l'hypothse d'un emprunt

    Exemples de groupes hSen sumrien: ehih-Se-giS-igloskupsu 'farine de ssame';

    duh-sag

    'fine avoine',

    zh.zh-

    s'enfuir en tous sens '.

    ''' La confiance passive de maint cuniformiste dans l'apparence de l'crit (ainsi Thom-

    sen, 1984: 117 233 saute-t-elle de double consonants in final position would be impos-

    sible to express in the writing, ce qui est un fait, and moreover are contrary to the

    phonetic system of Sumerian.quodesi demonstrandum et le scepticisme d'Edzard 2003:

    22 occultent une littrature abondante sur le sujet, qui relve des alternances de lectures de

    signes ou des graphies variables du prsum mme mot indiquant que les radicaux

    sumriens pouvaient revtir des fonnes (C(C))V(C(C(C))), (C(C)')VC(C(C))V(C), ainsi

    peut-tre que C(C)VC(C)VCV, dont le syllabaire fix par les Accadens ne transcrivait

    certaines que malaisment: des syllabes ouverture et coda polyconsonantique taient

    permises, la diffrence du smitique (dj comme possibilit Poebel 1923: 32 et de faon

    latente dans l'exemple d'apocope

    lihir ra S

    >ns.

    Ubir ra aS

    [helbir]' relev chez

    Falkenstein 1959: 26; Civil 1982: 10; Yoshikawa 1988: 501; 505 sq.; Selz 1992: 140 n.

    10 et 1995: 255 n. 13; systmatiquement Boisson 1997 [dj rdig en 1991]. 34-39 et

    Schretter 1993: 11-26. dont la liste aux p. 16-23 n'inclut que des exemples possibles et

    non avrs). En revanche non seulement aucun matriel ne corrobore l'assomption par

    Boisson de mots simples de forme CVCVCC (Schretter, 1993:

    27).

    mais encore Taliemance

    bien connue entre CVCVC et CVCV (Poebel 1923: 18-21; Falkenstein 1959: 29; 1960:

    305;

    Thomsen 1984: 42) semble indiquer une finale consonantique faible et amissible, ce

    qui n'est gure compatible avec des groupes consonantiques.

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    7 4 H.-P. FRANCFORT

    -

    X. TREMBLAY

    lettr perd de sa vraisemblance. Tertio, Steinkeller nglige les variantes

    (xvii-xviii)

    Marahsi,

    (xix)

    Uarahsi,

    (xxiv)

    Barahsim,

    tliv)

    Parahsim,

    (xxx-xxxii) Parasilu- et les nisbes (xxx-xxxi) parasai, (liii-lvii) et (lix)

    parahsai,

    (xliii) et (xlviii)

    marhusai

    qui battent en brche la norme

    sumrienne sans doute sous l 'effet des marchands, envoys et autres gens

    de guerre qui frayaient avec le pays rel. L'autorit des scribes n'tant

    ainsi pas absolue,Barahsum sera bien plutt un corchement du toponyme

    tranger indpendant de Marhasi qu'une altration lettre d'icelui dans la

    solitude des critoires.

    Quoique le matriel cit dans la premire section doive beaucoup

    Steinkeller 1982: (complt par RGTC I-III et VI), son interprtation dif-

    frera donc en tout: loin d'tre linairement drives du seul sumrien, les

    variantes du toponyme adaptaient indpendamment les uns des autres la

    forme originale: le sumrien Marhasi, quoique la plus frquente, n'est pas

    ncessairement la plus fidle sa source.

    L'initiale est m en sumrien (emprunt en babylonien) et dans le nom

    de la marcasite (xxxix-xlix),

    p ^^

    en (xxx-xxxiii)paras et dans le nisbe

    ^parahsai

    dont le nom de l'instrument de musique (liii-lvi)

    parahsitum

    n'est qu'une substantivat ion, u enfin en (xix) Ua^-ra-ah-si. M et ij plai-

    dent pour une fricative ou une approximante labiale, de fait rendue par m

    en no-babylonien'^'' et en lamite ^*^;p indique une sourde: le champ des

    possibilits pour l 'initiale est alors * f, * p, *l\),

    f*

    (nasale sourde) ou

    encore *A/(fricative labiovlaire sourde nasalise).

    La variation la mdiane entre rahs (vacc. i-iv Barahsum, xxiii

    Barahsu-, xvii-xviii Marahsi, xix Uarahsi, liv Parahsim, lui et lii-lvi para-

    hsitu-), rhas {Marhasi), rhus

    (xl-xlviii) ,

    ras

    (xxx-xxxii et xxxiv),

    ventuellement

    rhis

    (lviii) implique un groupe consonantique

    */VV

    uel

    sim. (des reconstructions telles que *ryz,

    */''-

    ne pourraient tre distin-

    gues par la graphie) dans la langue source, parfois simplifi (xxx-xxxii)

    ou maths en babylonien. Cette reconstitution semble exclue par la

    ^ Les exemples vieil-accadiens {-v), o le signeha-est ambigu, attestent aussi cette

    prononciation.

    ^^ von Soden. AkS 4 6-7 et signes 3: 35: 193: 248: 287.

    Paper 1955: 18 3.3.2.3: 35 sq. 3.15.2-3; Mayrhofer 1973: 85-87 avec liste

    d'exemples; 105.

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    MARHASI 75

    scripio plena mdiane de (xlix) ^^^^mar-hu-u-S; seulement cette entre de

    lexique no-babylonienne n'a gure d'autorit et peut reproduire une pro-

    nonciation scolaire.

    L'absence de graphies telles que War-hus ou -\Ba-ra-ha-asavant le no-

    babylonien (xlv), la forme des nisbe marhusai (xliii, xlviii), marhasai

    (xxxix) parasai (xxx-xxxi, xxxiv) et parahsai (lui, lv-Ivii) tmoignent

    d'une voyelle finale relle et pleine; l 'hsitation entre um indclinable

    (i-iv, xli, xlvii, douteusement Iviii), u (nbab. slt.; xliv, xlix), / (vi-xxix,

    xxxii-xxxviii, xli, xlix-li), e (mbab.: iii) et a (xl sq., xlv, xlvii et devant

    le suffixe des nisbes) en des formes indclinables pourrait indiquer une

    voyelle moyenne plutt ferme comme */, * ou

    / ,

    moins probablement

    5 ,

    A , 3.

    L'hypothse que la forme en -/ ft due un transmetteur lamite o la nale

    -// se serait dlabialise est exclue par la chronologie, cette volution phontique

    n'tant atteste qu'en moyen-lamite****, bien aprs les premires attestations du

    loponyme.

    Le nom du pays devait donc ressembler *''/0/juu7;vv.v'V//,- A quelle lan-

    gue appartenait-il? L'exemple de l 'extraction de nos toponymes enseigne

    que le cha m p des possibilits est infini, ma is les candida ts les plus pro bables

    a priori sont le sumrien parl, l 'lamite (langue de truchement) et la langue

    du Marhasi mme, le marhasite. alias comme la seconde partie l 'ensei-

    gnera le p alo-margien. L'hypo thse d'un e origine sumrienne ou la-

    mite (mais non ncessairement d'un truchement lamite) tombe du fait que

    * /0/xiiarxs^^/i/,,^ contient des sons inconnus du sumrien et de l'lamite

    (com me la fricative labiale sourde n asalise ou non^ et la voy elle -/) et

    enfreint certaines des rgles phonotactiques sumriennes (comme / devant

    une ou plusieurs consonnes ) et lamites (com me la rduction de la voye lle

    finale atone -/ en -e^~). Tout laisse donc penser que *^/0/JU2rxr^///^ tait

    la dsignation indigne du Marhasi.

    ' Grillot-Susini-Roche 1987: 10.

    -' ' Pour le sumrieti. cf. Civil 1973: 32 7.4.5. En lamite. vp./est rendu par lam.

    ach.

    p:

    Mayrbofer. OnP 67; 102 avec renvoi aux exemples 2.247: 2.243: 2.253: 2.255 et

    4.2.39. L'alternance m/u travestit plutt une approximante

    tj/,

    transcrite m dans les con-

    ventions no-babyloniennes, qu'une fricative//ace Khacikjan 1998; 8 2.3.3.

    ^' Schretter 1993: 23.

    Grillot-Susini 1994: 10; KhaEikjan 1998: 10.

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    7 6

    H . P .

    FRANCFORT

    -

    X. TREMBLAY

    D,

    Le nom iranien de la Margiane

    tant admis depuis longtemps que le Marhasi se trouvait l'est de

    l'Elam, la question mergea naturellement de savoir si ce toponyme avait

    survcu, l'instar du Magan (>

    MaKai,

    actuel

    Makran

    ou de Suse (>

    Xzistan . Ainsi Hrozy 1929: 71 relia-t-il Marhasi Prsa, le nom de la

    Perside, ou

    Parsua

    au nord du lac d'Ourmia. Mais la Perside fut le noyau

    de l'Elam jusque l'poque no-lamite; son nom avant l'arrive des Perses,

    l'Ansan, n'est pas mystrieux**\ L'Ourartou quant lui, silencieux au IIP

    millnaire, n'avait aucun contact direct avec l'A wan , le

    ronland

    le plus au

    nord de l'Elam. Or le Marhasi tait encore plus oriental que le Simaski, cet

    autre mem bre de la ttrarchie lam ite, sis en C armanie voire au Sistan *.

    Steinkeller 2007: 216-219 reconstitue un royaume de Simaki de trs grande

    ampleur, couvrant tous les monts Zagros jusqu' la Caspienne. Il n'est pas ques-

    tion de mettre en doute la lecture de l'inscription de Su-Sin (2037-2031 a.C.n.)

    dite Collection A parce que connue en trois exemplaires (RIM I 3:2 (E 111:2)

    1.4.3 p. 301-306 3 II 14-20). qui compare les villes de SimaSki assaillant Our

    des criquets voilant de la Caspienne jusqu' l'Ansan. Mais ce texte se rapporte

    l'poque d'Ebarat, le pre de Kindattu de SimaSki qui s'empara d'O ur (Steinkeller

    2007: 222), c'est--dire une priode d'hgmonie simaskine sur l'Elam. subju-

    guant mme l'Ansan (Steinkeller 2007: 225). La carte fournie par Steinkeller

    p. 219, o Suse prs le Simaski est coextensif l'Elam, ressemble l'emprise

    de la Prusse dans l'Allemagne entre 1866 et 1933: elle trompe sur le sige du

    imaski pour ne rvler que son extension maximale.

    Le Blouchistan avec lequel F. Vallat identifia dernirement ie Marhasi

    (RGTC XI, cxiii-cxvi, suivi par Steinkeller 2007: 219) ne renferme gure

    de toponyme ressemblant-^^ du reste, aucun site archologique baloutche

    Cf. e .g. Lam berg-Karlovsky 1986: 201 .

    ^ Cf. (x xii), (xxvi), et (xxviii) et (xx). C'tait la premire opinion de V allat 1980 : 8

    (sur les quatre provinces de i 'Elam primitif AnSan son cur, Suse, Awan et Simaki sa

    priphrie); figures 4 et 5 (reprise en plat de couve rture). Cf. Lam berg-K arlovsky 1986 :

    218. o de faon troublante tous les empires en relat ion avec la Msopotamie ont un nom

    babylonien, sauf la Margiane.

    Witzel 2003 : 26 n. 103 suggre une identification avec les hydronymes baloutches

    commenant par

    Mas-

    tels que

    Maskai.

    Non seulement la ressemblance est lointaine, mais

    aucun cours d'eau qui ai t reu le nom d'un royaume ou d'un peuple ne m'est connu (alors

    qtie l 'inverse survient, ainsi dans la famille

    icnissenne

    unissant kte, jou ge. cotte, arine.

    assane et pumpocol, le

    Hainaut

    ry > ravec Hbschm ann

    895: 248; Hom, inGIP 1:2 50 20.5; Pisowicz 1985: 157 et en plus

    grand dtail Markwart 193 1: 45 .

    ii.

    Back 1978: 38 12 .4; 84 24.3 .2; 133 45.2 .5; 231 n" 209 suppute en

    revanche une prononciation Maru(w) issue d'une forme de cas obliques

    marguu- avec chute de g devant u. Cette hypothse est moins proba-

    ble:

    Le driv vrddhi vp.

    m''-a-r -g''-\'^

    suppo se des cas obliqu es

    *mar-

    gau-.

    Elle ne trouve aucun appui dans les traditions parallles du toponyme:

    primo, le ba b. tardif

    mar-gu-ma-a-a

    ne constitue pas un indice d'un

    driv ancien

    -fmarguua-,

    cf. lam.

    mi-i^-du-ma-kas

    *Marwuw > *Maru(w) . C e p e n-

    dant en magu- >mprs . mgw > arm. movpet (^ mog) >nprs. mhed la

    disparition totale de vi' en environn em ent labial ne fut con som m e qu 'en

    moyen- perse tardif (cf. H bschm ann, loc. ci t. ; Salemann, in GIP L l ,

    260) ,

    bien aprs Tpoque de SKZ.

    A premire vue, le yod final de mp. mlwy SKZ (et peut-tre en ddwy

    By-i Lard 'jour du crateur = cinquime jour du mois' < Daduh)

    contrastant d'une part avec mgw mog ' m a g e ' , mrdw Map mard dans

    la mme inscription et avec

    Isnw

    DE 42, 48 (mais

    Isny

    48 )

    Rasn

    'jour

    de

    Rasnu' ne ,

    mais

    *nihaka~ >nk^^ Mlwy

    se prononait donc selon

    toute probabilit

    4. L'absence d'indication d'une flexion ouverte *Margus, GSg*Margt4ah

    en iranien n'est pas sans importance pour l 'interprtation du toponyme

    avestique ASgMourum V. 1,5; 7; Yt. 10,14 Mourum Hariiunu^a Gaomda

    Suxjm X'iriz,7mca La Margiane-Ariane, le Ga va-Sog diane, la Ch oras-

    m i e .

    Outre que le pehlevi traduit au Vidvdt par mr}\ leMouru appari

    l 'Ariane (Herat) au Yt. 10,14 ne saurait dsigner que la Margiane^.

    y

    doit s tre amu avant que la rgle de labialisation entre une labiale

    {p,f,

    M.m) et consonne labialise par une u subsquente^^ ne totnbt en dsh-

    rence; en effet, quoiqu'un parallle exact manque,parsuii Y. 68,6 indi-

    que qu'un groupe rs au moins n'tait pas labiaiisable. alors que i et r

    sparment l'taient (cf. pouru- et moSu 'bientt ') . Cette prcession n'est

    cependant gure rvlatrice, puisque la loi de labialisation s'appliquait

    encore en avestique tardif postrieurement la rduction de u? en H^*\ et

    ne permet pas de dpartager entre les trois explications propo ses; d'au tres

    arguments doivent pour ce faire tre invoqus:

    i. M orgens tieme 1942: 68 ; Hoffm ann-Forssm an 1996 97 63cf et Can -

    tera Glera 1999 y voient la preuve qu'av. rc. y s'amussait devant u.

    Cependant les seules preuves sont le toponymeMouru- et l'adjectif ASg m.

    raom 'rapide' (vd. ragh-) avec pour fonnes de composition d'une part

    rao-raSa- S. 1,25par.'au char rapide ', d'autre partrjuuun rauu.manaijhqm

    rjuum rauu.vaatjhqm rauuJm rauu.siiaoS^nanqm Visp . 7,2 agi le

    parmi ceux l'esprit agile, agile parmi ceux la parole agile, agile parmi

    ceux l 'action agile ,

    rauu.fraoSman-

    ' la fuite pre ste ', alors que les

    contre-exemples sont plus nombreux et plus srs:

    moyu.thiS-

    'qui hait le

    Sur l 'acce ntua tion, cf. Kling ensc hm itt 20(X); 21 0-2 13 .

    ^ L'hy poth se, soutenablea priori, queMouru- prolonge un toponyme ir. com. *maru-

    n'ayant rien voir ni avec le vieux-perse Margii-, ni avec les formes moyennes en mai-w-

    et ne dsignant pas la Margiane. mais une contre inconnue, homonyme de celle cite

    dans le Taitt iriya ranyaka VI,1 Maravah Solitudes (tradit ionnellement identif i aux

    Marwar. cf . PW V 569, Tul0090). ou de la vil le medique de

    Ma-a-[ru-u-\Sa

    DB II 22. est

    donc gratuite.

    ^ Sur le dtail Morgen stieme 1942: 45 ; de Vaan

    2003 :

    418.

    De Vaan 2003 : 414 inflchir selon Tremblay 2005b: 159.

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    8 2 H.-P. FRANCFORT

    -

    X. TREMBLAY

    donateur lac ' , driyu- 'disciple ' , en concdant Cantera Glera que la

    squence yu en ayiriia- < *agru -ia- 'qui rend brehaigne' , siyiriia- frii postrieurement Tamuissement de }devant u. D e

    m m e mardya- 'o iseau ' , mar3y- ' p r ' , daraya- s'inscrivent-ils en faux

    contre l 'ide que yet pu s'am ur aprs / en environ nem ent non pala tal. Il

    est certes possible de restreindre la rgle de chute de } la position aprs

    / et devant u, mais un tel conditionnement serait non seulement singulier

    {ad hoc), mais encore sophistiqu.

    ii. Bartholomae, in GIP 1:1 163 275; AIW 1147 et avec hsitation

    H offmann, 1974: 15 n. 2 = Aufs. 328 n.2 n 'admettent l 'amussement de y

    que devant waw, condition appuye par des exemples indiscuts tels que

    druj- 'erreur ' -> vav. drDguuant- > av. rc. druuant- 'hrt ique, faux' .

    Bartholomae concluait alors une ancienne flexion ouverte *Margus, GSg

    *Marguah > proto-av. rc. Maryus, Mouruu, d'o par uniformisation

    Mouru-. Cependant le reste de l 'iranien n'appuie pas la restitution d'une

    telle apophonie, alors que, dans l 'autre cas de chute nigmatique de y, en

    l'adjectif

    rao-

    'rapide', elle est corrobore: en effet, les premiers termes de

    composs rauu^, qui ne se laissent pas expliquer simplement comme une

    rfection de rao^, doivent tre une altration pour *rauu- < *rayuu- par les

    diascvastes introduisant selon leur habitude - - la fin des premiers me m -

    bres de compos. En dehors de l 'iranien, lit . legvas (accentuation mobile

    de type IV, donc en pr-lithuanien ^lenguas) ' lger ' et lengvs (vlit. adv.

    langwiey Pietkiewicz 236^^, sg iqgwumi Dauka, Postille 219.20, mod.

    zemait ique chez Donelai t is, en haut- l i t , chez Daukantas, F. Kurschat ,

    Juska) doivent reposer sur un ancien adjectif *lengs, GSg *lengtjs, GPI

    l ngv{ La thmatisation d'un adjectif en -Mest en effet inhabituelle ^ en

    lithuanien, o cette formation est productive.

    * Fraenkel 1947: I I . Dialecte lithuanique (langue littraire base du dialecte de

    Wilna). Dauka en revanche crivait en samarte, dialecte central, avec influence de la

    langue littraire haut-lithuanienne de Prusse.

    ^^ Les seuls exemples hormis legvas sont erdvas avec en haut-lit, ta variante ard-

    v s 'vaste , o la conservation du d tmoigne d'une rfection tardive d erds (attest

    Katannai, rayon de Svencionys), csg *ervs quoique le thme en -u-, driv d'un

    thme de prsent (Tremblay 2006: 307 sq.) et sans parallle, ait t cr en balte et

    peut-tre asviiisis 'trs pointu (Leskien 1 89 1: 344). T4vas 'svelte' n'est pas compa-

    rable p u te L amberterie 1990: 1 184 parce que le thme en -uo - est attest en xavaf

    ( ct de xavi, xaveai 'poutres', dont ravafo, au lieu de fzvrjf attendu, doit tre

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    33/175

    MARHAl 83

    En revanche, l'hypothse considre par Zupitza 1896: 101 et dfendue p r

    Schwyzer 1939: 302, selon laquelle le synonyme

    .Xa lat. leuis, vsl.Ihgbkh,etc.) la requiert.

    Il faut donc reconstituer

    un

    tbtne iranien ^rg-u-P^

    DSg

    *rag-u-ai

    ct

    de*rg-u~s,

    GSg

    *rafus >

    chot.

    ^rfuka- > rraysga-. La

    rfection

    de

    ragus, ragu-en*raguusa un

    parallle

    en

    celle

    de ^parus

    'nombreux' . GSg

    analogique)

    et

    virl. tanae anh

    ou

    *imuo~.

    ''''

    En

    protogemianique *hmgra' ' rapide , fort '

    (vn.

    hipponyme Lungr,

    va.

    lungor,

    vha.

    lungar). *len.xia- ' lge r' {> got. leihfs.vn.ttlr,va.lioht. vha.lht > leicht avec pgerm.*gl

    >11.

    cf. vn.vn,

    va. wllu,

    vfr.

    wichr,nha. Gewicht

    de

    *weganan "mouvoir"

    toch.Anakcu, Bnekciyc "denuit ' .

    ' "

    La

    tectale simple

    'E}.yEia

    et

    Xytaxo

    se

    laisse sans peine claircir

    par

    l ' analogie

    A'Xayqet ./MfjaiwEn aminien lanjk'. lanjac' "poitrine'

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    8 4 H.-P . FRANCFOR T - X. TREMBLAY

    paraus > pouru, paraoS

    Y. 47,4; Yt . 13,9 et

    *paru- >

    av. NSg f,

    pauruua

    V. 2,24, Yt. 10,45 (cf. grec

    KWVC

    < nXfv- *faruu- (initiale analogique e fraijih, fraista- comme en chot .

    pharra-) > *far/u- > sogd. C ^r /y^;/emprunt en wax yaf-. Il n'es t pas

    rare que des thmes en -u- prsentent une double flexion, ouverte et ferme;

    l'origine est le plus souvent une paire d'un substantif neutre dsignant un

    lment *CC-u, GSg *CC-u-s, Dsg *CC-u-ei et d'un adjectif de qualit

    *Cc-u-s, GSg *CC-u-s, e.g. *plhi-u, GSg *plhi-u-s 'grosse quantit'

    -H *plh |-u-s , GSg *plh | u-s 'nom breu x' ' '. tant don n cette frquence des

    familles apophoniques en iranien, l 'hypothse d'une flexion ouverte *Mar-

    gus, GSg *Marguah ct de ^Margus, GSg *Margaus du vieux-perse ne

    peut tre exclue; mais elle demeure jusqu' plus ample inform gratuite,

    surtout en un nom propre.

    iii. A la diffrence de B artholomae, H offmann 1974 : 15 n. 2 =Aufs. 328

    n.2 (/oc. 'Y.) opinait que

    Mouru-

    ft une forme dialectale, probablement

    un emprunt au margien. Schmitt 1984: 203 a inflchi cette hypothse en

    attribuant Mouru- non au dialecte iranien vieux-margien, mais un dia-

    lecte inconnu, ni avestique, ni margien, en arguant que le vieux-perse Mar-

    gus

    a t reu du margien, qui donc conservait

    g

    devant w. R ien n 'es t

    moins sr: de mme que le franais, l 'anglais ou l 'allemand ont des noms

    indignes pour les principales villes et provinces des pays voisins^'*, le

    vieux-perse recourait deux noms pour nombre de provinces, un propre-

    ment perse, et un repris au vemaculaire (ou au mde?): ainsi

    Apyyai

    Strabon XV,721 sqq. ct de vp. f-i^-kf DB I 16 etc. ; Zapyyoi Arrien

    6,17,3; Lapyym H dt . 7,67; P oly be . A u nom de la M argiane, une telle

    traduction en vieux-perse tait d'autant plus aise que le toponyme avait

    ^ Modifi d'aprs Sitns-Williams 1983: 49.

    Tremblay 1996: 134-14 0, dveloppant Kuiper 1942 : 29 sqq. Plus gnralement, le

    thme degr radical o (apophonie acrostatique) signifie un tre concret, 4U peut tre

    neutre ou anim, et qui incame en quelque respect comme une substance concrte le con-

    cept fondamental exprim par le squelette consonantique hors apophonie; le thme apo-

    phonie protrokintique *Cc-u-s,

    GSg

    *CC-u-s exprime en revanche la

    qualit

    (T remblay

    2003b: 244 sq. et 253 sq.).

    ^''Cologne. Raisbonne. Franconie. Rolduc. Naples. Turin. Gnes. Venise. Tamise,

    Londres n'ont pas t emprunts l'allemand Kln.Regenshurg Franken, H erzagenrath,

    l'italien

    Napoli. Torino. Geno va. Venezia.

    l'anglais

    Thames, London,

    mais sont issus

    par voie savante ou populaire du latin.

    Tremblay 2004a: 131.

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    MARHASI 85

    une tymologie transparente (cf. infraiv). Quoique donc l'argument invo-

    qu ne tient pas, le doute quant l'attribution de

    Mouru-

    l'idiome de

    Merv est peut-tre justifi. En effet, alors que mprs. nprs.Marw reprsente

    l'volution en Perside de

    *Margu-,

    la fonne parthe et perse du nord-est

    taitMary ou Mury (cf. supra D.2). En adoptant Thypothse la plus co-

    nomique, savoir que la prononciation locale de l'poque sassanide per-

    ptuait celle de l'poque achmnide et antrieure, la prononciation vieux-

    margienne de la Margiane aurait ressembl *Margus ou *Maryus. Le

    dialecte inconnu dont viendrait Mouru-, n'tant ni l'avestique, ni le mar-

    gien, ni le perse, ni le sogdien, ni le mde, ni le vieux-parthe, ni probable-

    ment le chorasmien, ni le bactrien, demeure cependant bien nigmatique.

    Le bactrien connat, seulement aprs l're kouchane^^, un amussement de }'

    (< viran, g, k intervocaliquej en position faible (*aita(t)-gauna-ka > ayoyyo >

    oyyo 'ainsi'; aayiao, aiyitro, aiao 'quelque chose' -lyo

    et

    -ayo > -vo, -no)

    qui rebours sert de bquille rsolvant les hiatus

    (*apai~ >kouchan atfa^-> atf > rjyo-et at]yo 'sans') mais non en position

    forte en disyliabes aprs l'accent: *draugam > *pd}yo(compos pcoyo/Jiyo) >

    poyoet non tpo mensonge ;*iuaka- > i(byoet non t/ 'un'; *nuaka- nou-

    veau' > vcoyo{), *dtaka~ > Ayo, diminutif AayoKo 3x; *ni-pka' > vaayo

    gage,

    otage') ni aprs consonne

    (*arga

    > apyo valeur'; la suite d'une syncope:

    aaropyo

    OTopyo, aropoyo 'grand niapyavo

    agna t s , atjaxopoyonaOoiaxo'sans les obligations d'un client'; *ahi-urfaiaka-^^

    > prjoayo

    'commandant'>

    prjOayavo > *pi]Oyavo > ptfyavo; zataka- > Cayo).

    Rien ne permet d'extrapoler ce traitement tardif l'poque de l'Avesta.

    L'hypothse de l'emprunt dialectal se perd elle aussi dans le vague et

    l'improbable.

    '* Exemples et etymologies tirs de Sims-Williams 2000 sauf mention contraire.

    ^' L'accentuation vieux-baclrienne semble avoir t fixe sur la dernire voyelle longue

    avant la finale (pnultime: *maniaka- > *marya- > paptjyo. paptjio; Optouvo

    > Opavo, d'o par analogie Opo au lieu d''*Opoio\ antpnultime: *zaraninaka-

    > apiyyo

    en or' ;

    *zamT-uijaka- >(i/nooijCyo)

    ou. dfaut, sur l'initiale (antpnultime:

    *paru(Plii^- > noCCo'dette ; ^znaka- > ayyo faon ; *kpunaka- > Kuoyyo vieux';

    proantpnultime *u.'ie--pu'ha(ka)- > oiaopoo, oiaopyoo prince , sans affaiblissement

    de wi"en W3comme en *ui'^ra- > oiapo > ooopo querelle ). Les prverbes taient

    atones {*pati^namaka- > movpyo > nrjvapyo 'chirographe'; *^ramia- > apip- > pip-

    'convenir'; *fraznti- > poCivo > *(ppCivo >(papivo descendance'; *par^bara- >

    napap-

    produire').

    ' Etymologie Tremblay 2003c: 125 n. 13.

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    8 6 H. -P . FRANCFORT

    -

    X. TREMBLAY

    iv. Si l'avestique n'est ni une volution phontique de *Margu-ni un

    emprunt un autre dialecte, il est licite de supposer qu'av. Mouru- et la

    forme atteste dans le reste de l'iranien

    Margu-

    sont des adaptations ind-

    pendantes d'un toponyme non iranien gutturale faible ou pharyngale,

    reprsent dans les sources msopotamiennes par Marhasi

    I

    Barahsum etc.

    Cette hypothse se heurte premire vue l'obstacle que le toponyme

    Margest banal en Iran, puisqu'il apparat, outreMervetMary-i rt,dans

    la tribu de Mdie

    Mpyaaoi

    Ptol. VI 2.5 yidya mlryo; du reste

    oc est communment considr comme driv d'un neutre sigmatique

    2:k-os- du radical deX^ 'niais, lendore' (aussi ichlyonyme).

    Plus convaincante est la corrlation avec payoc- ko Hsch., l 'adjectif

    germanique va. mure ' qui affaiblit ' , mha. mure 'sans rsistance,

    flasque, malandreux. bourbeux', n. ' terre meuble, friable' , selon Heider-

    manns 1993: 417 postverbal de vn. morkna 'se faner' (ou d'un verbe fort

    disparu), et avec virl.meirc (graphie hypercorrecte; meirg Cormr 536 s .u.

    ebron 'fer ') ' rouille' < *merg-ih2, gall, merddwf 'eau s tagnante' , vbret .

    mergidhaam i. hebesco, mirl. brn gall, braen 'mou, pourri ' < *mrg-no- ,

    galate Hsch. ivxpttov xo (5/'

    oivoif ^

    epwfia, o Faaxat sf

    paaiv

    m ou tu re : m ets baign de vin, que les Galates appellente^

    ro v < *m rg-to- et drivs imbractum Apicius VIII 359,embractum IX 14

    ' sauce piquante ' , imbratarium 'sa uc i re ' La Graufesenque*'*, ainsi, avec

    une sourde finale (probablement apparue en un verbe athmatique ou au

    participe *mi;g-t- > *mrkt-), qu'avec lat.marceo, marcidus 'fan, flasque'

    et avec lit. merki merk mefkti 'rouir, tremper', intransitif W//A,7M mirko

    mifkti 'tre imbib, madfi, dliq uesc ent' , hydronym e lit. Merkys, letle

    merka ' humid i t ' , merce ' sauce ' , tchque zamrknouti 'absorber ' , vsl .

    *niorky > ukr. MopoKe ' fange' , bilorusse unpeua ' tourbi re ' , r ivire

    polonaise

    Morcza.

    Le radical Vmerg, qui signifiait premirement 'ramoitir, baigner, chancir', fut

    rapproch des racines:

    (1 Vmerhj 'broyer, anantir':hitt.marre-enmar ri it taKBo XVTI 44 +1 11'

    vh./vh., part.m ar-ra-an4x jh. et manie- enmar ri e it ta ruKBo VI 34 II 3 =

    * ' La forme homrique doit tre un compromis entre Xrjxpoc et *Xa/po: produit par

    une syllabation *mlh2k-s-r- analogique des lormes degr plein comme le neutre signia-

    lique */ii;/.aK*c>.

    ' Cf. Trem blay 1998: 196 sq. n. 2 1, reprena nt la littrature antrie ure.

    ** Emend. Weisgerber 1931 pro ioiviov cod.

    '* cause de la rpartition gographique (Galatie et Gaule), l'hypothse plausible en

    soi

    d une

    drivation par le grec

    e^pir/oj

    (Stokes 1885 et sa suite Freeman 2001: 17)

    lombe.

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    8 8 H. -P. FRANCFORT - X. TREMBLAY

    StBoT XXII mh. /nh. < *mrh2- i - . louv. marhanu-, fiapaiv 'extnuer'**^; lat.

    mortarius

    'mort ier ' ; vn .

    merja

    'bat tre, mietter ' < *morh2-io- , vha.

    maro,

    marawi ' tendre ' et muruwi ' jeune, dlicat ' , va. mearu ' f in ' auxquels termes

    toute nuance de putrfaction ou d'humidit fait dfaut et

    (2) "vmerH 'tarder, mrir': vd. ^martr- ' e m p c h e u r ' , mur- 'obstacle ' , lat .

    mora 'dlai ' , virl . 3Sg abs.mairid (d'o par dpalatalisation aprs l 'a antcdente

    maraith Sg. 203 marg. ; 3Pi rel . mardda et mairte Fl. Pro . 194)

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    MARHASI 89

    Cependant l 'objection de la transparence tymologique du nom de la

    Margiane est loin d'tre dirimante, puisque nombre de toponymes ont t

    rtymologiss au cours de leur histoire, partbis au prix d'une altration de

    la forme.

    Ainsi le village de

    Charnoy

    fut-il guind en forteresse de

    Charleroi,

    l'alleu

    slave de

    Kotwigense

    (1069).

    Quotwch, Chotuuigensi

    (1072-1091) < patronyme

    *Xotoviki

    (AdN 431-433) est-il dsonnais rvr comme l'abbaye bnite de Dieu

    de

    Gottweig

    alors que le XVIIP s. antiquaire et mcrant y prfrait voir un oppi-

    dum goth Gothovicus. le bourg roumain de Sibiu fut-il germanis comme

    Siebenbrgen,

    au mpris de ce qu'il y et plus de sept villes saxonnes en Transyl-

    vanie, et

    Jrusalem

    est-elle naturellement la sainte

    Hirosolyme...

    mme si la

    finale rsiste Thellnisation. Sancta Eulaliaest devenu St-Eloi dans l'Ain, par

    attraction du populaire vque de Noyon,Sa ncta laSainte-Yves,l'vque breton

    tant plus connu que la nonne iroise. A premire vue, le gentilice prussien

    Thulke

    est germanique 'drogman', les toponymes

    Weissuhnen

    ou encore

    Weisee

    signifient 'blanche hostie' et 'blanc lac': dans les trois cas, l'origine est bien sr

    vieux-prussienne. Tule, Tulike. Tolleke(lith. Toleikis, Thaleikennom de villages

    bordant Memel) 'fort, nombreux' d'une part, wyse Elbing 261 (lith. avi^)

    avoine d'a utre part (cf. WieynenGerullis 1922: 204 s.u.), *veisa- 'pr' (lith.

    Veisiejus

    ou encore 'qui sait' enfin (Gerullis 1922: 188 s.u.

    Tulen

    et 238 43 s.u.

    Tulkin, 185 s.u. Treonkaymynweysigis et 198 su. Weyssen). Certains Parisiens

    savent encore que larue aux Oursest en faitaux Oues'aux O ies', certains Vien-

    nois que la rue des bateleu rs Wipplingerstrae ne reut ce nom qu'aprs l'ins-

    tallation de l'htel de ville en 1455; cette rue de la juiverie s'appelait avant son

    incendie et sa suppression en 1421 rue des plissiers Wiltwercherstrae.

    5.

    La question se dplace donc: un toponyme pr-iranien

    peut-il , via un nombre assez rduit pour tre vraisemblable de transposi-

    tions, avoir t rinterprt comme ^Margus e s N ou es' (et ventuelle-

    ment pr-avestique Mar(h)usl)l

    5.1.

    Le remplacement d'une initiale *}i par iranien *m va de soi, mais

    celui

    d */

    ou * par iran. *m peut galement se comprendre une aussi