EPI N°1 Culture et créations artistiques

Thème développé :

COUSTEAU - EXPLORER UN MONDE INCONNUEmbarquez à bord de la Calypso et rédigez votre carnet de voyage

Nous commencerons par méditer sur ce que peut être un voyage, sur ce qu’on peut en attendre, et nous partagerons nos propres expériences du voyage.

Nous mettrons en parallèle le parcours du commandant Jacques-Yves Cousteau avec le roman d’aventure, Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. La problématique de l’exploration et celle de la transmission de connaissances géographiques, techniques et scientifiques est abordée - thèmes qu’on peut résumer par aventure, exploration et connaissance.

Chaque élève ou groupe d’élèves pourra s’inspirer de l’expédition réalisée par l’équipe du film L’Odyssée en Antarctique pour réaliser un carnet de voyage avec les membres de l’équipe du film. Il est également possible de s’inspirer d’autres expéditions du commandant Jacques-Yves Cousteau.

TÂCHE FINALERéalisation d’un carnet de voyage à partir de l’expédition de l’équipe du film en Antarctique ou parmi d’autres expéditions célèbres. L’élève pourra s’aventurer en groupe ou en solitaire.

Évaluation élèvePrésentation à l’oral du carnet de voyage selon des modalités choisies par l’élève (présentation numérique ou vidéo, exposition des pages, récit raconté, création plastique…).

Compétences transversales

> Inciter les élèves à s’ouvrir au monde.> Donner l’envie de devenir auteurs de carnets par la mise en scène de

souvenirs.> Développer le sens de l’observation, le sens critique, à l’occasion de

rencontres avec des textes littéraires, des œuvres d’art, ou de voyages.> Respecter les contraintes liées à ce type de productions en faisant appel à

l’imaginaire.> Allier la démarche artistique à une démarche documentaire complémentaire.> Favoriser différentes formes d’expression (écriture, peinture, dessin, collage,

photo, vidéo, numérique) et exprimer un ressenti, une émotion à travers une production artistique personnelle.

FRANÇAISTHÈME DU PROGRAMME

Se chercher, se construire> Le voyage et l’aventure :

pourquoi aller vers l’inconnu ?

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESÀ partir des informations fournies, les élèves doivent être capables de : • Les retranscrire en texte et en images

de manière fidèle sous la forme d’un carnet de voyage

• Rédiger un texte bref sans faute • Faire des phrases grammaticalement

correctes • Reconnaître et utiliser le vocabulaire

spécifique à l’image • Mettre en relation un texte et une

image

SVTTHÈME DU PROGRAMME

Le vivant et son évolution> Classification du vivant, biodiversité et

évolution des êtres vivants

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • S’exprimer avec un vocabulaire

scientifique adapté• Chercher et extraire des informations

dans un texte et/ou dans une image• Mettre en relation les données et/ou les

connaissances• Réaliser un croquis d’observation

GÉOGRAPHIETHÈME DU PROGRAMME

S’adapter au changement global> Le changement global et ses principaux

effets géographiques régionaux

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • Lire et compléter des cartes pour

localiser un itinéraire• Lire et comprendre une carte • Apprendre à différencier des échelles

géographiques • Mettre en relation des documents

(texte, mail, carte...)

EPI N°1 Culture et créations artistiques

L’ODYSSÉE : MISSION ANTARCTIQUELe 29 septembre 1972, la Calypso quitte Monaco pour la mission Antarctique. Le 14 février, Jacques-Yves Cousteau et ses hommes doivent faire face à une violente tempête et un blizzard enveloppe la Calypso qui risque à tout moment de sombrer sous le poids de la glace. Cinq films documentaires seront réalisés pendant cette mission.

Jérôme Salle, le réalisateur de L’Odyssée, a souhaité que cette expédition mythique soit présente dans le film. « Nous allons mettre nos pas dans leurs pas, quarante ans plus tard » déclare-t-il avant que l’équipe ne parte tourner en Antarctique, une première pour un film de fiction.

En effet, les contraintes sont très nombreuses et l’équipage réduit au maximum, bien loin des conditions habituelles de tournage. Une équipe de 14 personnes, incluant les comédiens, embarque à bord d’un bateau. Dans une telle configuration, chacun est polyvalent et tout le monde participe aux tâches quotidiennes. Le tournage est calé au mois de décembre soit en été dans l’hémisphère Sud pour que les conditions météorologiques soient supportables. La température extérieure est d’environ - 5° Celsius. Néanmoins l’équipe a dû affronter de nombreuses intempéries et des vents très forts ont notamment empêché le drone de fonctionner à plusieurs reprises.

Lundi 7 décembre 2015

Après plusieurs jours en mer, l’équipe de L’Odyssée arrive sur l’île de la Déception, une terre volcanique située au Nord de la péninsule Antarctique. Reconnaissable à sa forme de fer à cheval, l’île est un refuge populaire pour les marins depuis le début du XIXe siècle ; ils y attendaient la fin des tempêtes de l’océan Austral et le passage des icebergs.

Mercredi 9 décembre 2015

L’équipage quitte l’île de la Déception pour la Mer de Weddell.

La mer de Weddell est une partie de l’Océan Austral qui couvre environ 2,8 millions de km2. La majeure partie de la mer est glacée en permanence par la banquise. Très curieux, les animaux de l’Antarctique s’invitent dans le

champ de la caméra comme ce manchot empereur attiré par le tournage et qui devient acteur de la scène.

Jeudi 10 décembre 2015

Les conditions météorologiques sont très mauvaises et l’équipe est donc contrainte de quitter la Mer de Weddell. Alors que l’équipage traverse le détroit de Bransfield, il doit affronter une grosse tempête avec des vents de plus de 80 nœuds. La houle est tellement forte que le bateau gîte à 45°.

Samedi 12 décembre 2015

Un drone tourne ces images de Lambert Wilson et Pierre Niney au large de la Péninsule Arctowski. Les acteurs sont déposés en zodiac sur la banquise et le chef d’expédition teste la résistance de la glace à l’aide d’un piolet. Les plaques sont recouvertes de glace mais sont en perpétuel mouvement et il faut donc tourner les images rapidement pour ne pas se retrouver bloqués.

Dimanche 13 décembre 2015

Paradise Bay est une baie située derrières les îles de Lemaire et de Bryde. Quand l’équipe de L’Odyssée arrive sur place, elle est subjuguée par la beauté de ce lieu où le soleil ne se couche jamais.

Paradise Bay à 1 heure du matin

Lectures complémentaires

> Carnet de voyage : pistes pédagogiques à l’usage des enseignants

> Un carnet de voyage imaginaire en Afrique> Sélection de ressources sur les carnets de voyage> Carnet de voyages imaginaires> Carnet de voyage - Voyager sans partir grâce aux livres> Dossier pédagogique - 20000 lieues sous les mers

Thème développé :

COUSTEAU - MAÎTRISER LA VIE SOUS L’EAUConcevez et réalisez un objet subaquatique

Jacques-Yves Cousteau est le premier à utiliser des scaphandres autonomes pour réaliser ses films sur le monde aquatique. Baptisé l’Aqualung, ce scaphandre autonome permet aux hommes d’explorer les fonds marins. Jacques-Yves Cousteau, associé à des ingénieurs, invente un sous-marin miniature capable d’explorer les fonds marins jusqu’à 400 mètres de profondeur.

En 1962 et 1963, il se lance dans les projets de Précontinent I et II, qui consistent à créer des maisons sous-marines.

TÂCHE FINALE

Réalisation, de manière collaborative, d’un prototype d’objet subaquatique en s’appuyant sur les modèles évoqués dans le film. L’élève participera activement, dans une pratique créative et réfléchie, au déroulement du projet technique, en intégrant une dimension design, dont l’objectif est de valider une solution.

Évaluation élève Présentation à l’oral de la maquette selon des modalités choisies par l’élève.

Compétences transversales

> S’informer, se documenter.> Gérer un projet individuel ou collectif, en planifier les tâches, en fixer les

étapes et évaluer l’atteinte des objectifs.> Concevoir et réaliser tout ou partie d’un objet ou d’un système technique en

étudiant son processus de réalisation, en prototypant une solution matérielle ou numérique et en améliorant ses performances.

> Respecter les contraintes liées à la réalisation de la maquette en faisant appel à l’imaginaire.

> Identifier un problème, s’engager dans une démarche de résolution, mobiliser les connaissances nécessaires, analyser et exploiter les erreurs, mettre à l’essai plusieurs solutions.

> Communiquer sur ses démarches, ses résultats, ses choix.> Évaluer l’impact de découvertes scientifiques et d’innovations technologiques

sur notre mode de vie et la vision que l’on a du monde.

TECHNOLOGIETHÈME DU PROGRAMME

Design, innovation et créativité> L’élève participe, dans une pratique

créative et réfléchie, à la réalisation d’un objet sub-aquatique en intégrant une dimension design

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESÀ partir des informations fournies, les élèves doivent être capables de : • Imaginer des solutions en réponse

aux besoins, matérialiser une idée en intégrant une dimension design

• Réaliser, de manière collaborative, le prototype d’un objet pour valider une solution

SVTTHÈME DU PROGRAMME

Le corps humain et la santé> Expliquer quelques processus

biologiques impliqués dans le fonctionnement de l’organisme humain : activités respiratoire, musculaire, nerveuse et cardio-vasculaire, activité cérébrale

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESÀ partir des informations fournies, les élèves doivent être capables de : • S’exprimer avec un vocabulaire

scientifique adapté• Chercher et extraire des informations

dans un texte et/ou dans une image• Mettre en relation les données et/ou les

connaissances• Adopter une démarche scientifique

PHYSIQUETHÈME DU PROGRAMME

Décrire la constitutionet les états de la matière

> Caractériser les différents états de la matière (solide, liquide et gaz)

> Exploiter des mesures de masse volumique de différentes espèces chimiques

> Étudier la conservation de la masse, la variation du volume, la température de changement d’état

> Étudier la composition de l’air

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESÀ partir des informations fournies, les élèves doivent être capables de : • Rechercher, extraire et organiser les

informations utiles• Mettre en relation les données et/ou

les connaissances• Communiquer dans un langage

scientifique adapté

EPI N°2 Corps, santé, bien-être et sécurité

EPI N°1

RESPIRER SOUS L’EAU : LE SCAPHANDRE AUTONOME

Grâce à sa rencontre avec l’ingénieur Emile Gagnan en 1943, Jacques-Yves Cousteau met au point le premier scaphandre autonome. Cette invention permet au plongeur, équipé de son détendeur et de ses bouteilles d’air comprimé, une totale indépendance de mouvement. Commercialisé en 1946, le scaphandre Cousteau-Gagnan connaît rapidement un grand succès.

“Nous avons commencé par un stage de plongée, avec le matériel de l’époque, avec Pierre Niney, Jérôme Salle et le premier assistant réalisateur Brieuc Vanderswalm. C’est en plongeant que je me suis imprégné du personnage." précise Lambert Wilson qui interprète le commandant Cousteau dans le film L’Odyssée.

FILMER SOUS L’EAU : LE CAISSON

Jacques-Yves Cousteau forme avec Philippe Tailliez et Frédéric Dumas « les Mousquemers », trois amis passionnés de plongée et qui réalisent en 1942 le premier film sous-marin français grâce à un caisson pressurisé dans lequel est placée une caméra. Des poignées permettent de régler le diaphragme et la mise au point.

A l’époque de Jacques-Yves Cousteau, les caméras sous-marines ne disposaient que de deux minutes de film ce qui limitait grandement les possibilités et contraignait les plongeurs à attendre la bonne image. Sur le tournage du film L’Odyssée, les équipes effectuaient jusqu’à 4

plongées par jour, d’environ une heure chacune. Mais, contrairement à l’époque du Commandant Cousteau, les caméras actuelles sont numériques et permettent donc de filmer sans limite.

PARCOURIR LES MERS : LA CALYPSO

À partir de 1950, Jacques-Yves Cousteau transforme un ancien dragueur de mines de la Royal Navy en navire océanographique permettant d’explorer les mers du globe. Dès son acquisition, Jacques-Yves Cousteau l’équipe d’une chambre d’observation sous-marine en acier, équipée de 5 hublots à environ 3 mètres sous la mer. Elle peut accueillir une personne en position allongée. On y accède par une échelle située au bout du nez de la Calypso d’où son nom de «faux-nez».

EPI N°2 Corps, santé, bien-être et sécurité

LES INVENTIONS DU COMMANDANT COUSTEAULe film L’Odyssée accorde une large place aux différentes inventions développées par Jacques-Yves Cousteau et ses équipes et nous fait prendre conscience qu’elles ont révolutionné la découverte des fonds marins.

EPI N°1EPI N°2 Corps, santé, bien-être et sécurité

Dans la cuisine, au centre du navire, est percé un puits de plongée offrant un accès direct à la mer. Ce sas de plongée donne aux plongeurs un accès en toute sécurité par mer forte.

Retrouver un navire proche de la Calypso fut un des défis majeurs de l’équipe du film L’Odyssée. En effet, il n’existe plus que deux dragueurs de mines du modèle de la Calypso dans le monde en état de marche. Pour le tournage, la production a trouvé un autre modèle, construit quelques années plus tard, près du Cap en Afrique du Sud.

HABITER SOUS L’EAU : LES PRÉCONTINENTS & AUTRES PROJETS

Les projets Précontinent sont l’une des grandes aventures de Jacques-Yves Cousteau. L’objectif était de vivre sous l’eau dans des villages aménagés pour les premiers océanautes. Après une première expédition en 1962 près de Marseille, Jacques-Yves Cousteau lance Précontinent II réalisé en 1963 en Mer Rouge à 10 mètres de profondeur. Cinq plongeurs de la Calypso habitent pendant un mois dans un village sous la mer composé d’une maison principale, l’Étoile de Mer, d’un hangar pour le matériel et d’un garage en forme de dôme pour une soucoupe plongeante permettant des explorations plus lointaines et plus profondes. Une station située à 25 mètres de profondeur dans laquelle deux hommes passeront une semaine, complète Préconinent II.

Laurent Ott, chef décorateur du film L’Odyssée, a travaillé sur une reconstitution de Précontinent II dont voici les maquettes et qui sera réalisée grâce à des effets spéciaux.

Les équipes en charge des décors ont également reconstitué les bureaux de Jacques-Yves Cousteau à Marseille où, avec ses équipes, ils préparent les nouvelles missions et développent des innovations telles que Précontinent III, troisième et dernier projet d’habitat sous-marin réalisé en 1965, et l’Argyronète, projet de sous-marin crache-plongeurs qui ne verra jamais le jour faute de financement.

Lectures complémentaires

> Le sous-marin à caméra embarquée> Sous-marins : le principe d’Archimède> Habiter sous la mer> Les maisons sous la mer de l’équipe Cousteau

c’etait il y a 50 ans !

EPI N°3 Transition écologique et développement durable

TÂCHE FINALERéalisation d’un jeu de société collaboratif. Il concerne les problématiques économique, environnementale et de société liées à la préservation et à la protection du littoral méditerranéen.

Évaluation élève

Présentation à l’oral des objectifs spécifiques du jeu en situant les principaux acteurs de la situation ; en citant un ou plusieurs intérêts ou besoins de chacun d’eux ; en classant dans un des trois piliers du développement durable les différents intérêts mentionnés ; en expliquant qu’une action peut être motivée par plusieurs intérêts et implique plusieurs acteurs ; en expliquant que pour parvenir à un développement durable il est nécessaire de trouver un équilibre entre ses trois dimensions et en faisant preuve de créativité dans l’optique d’une recherche de consensus entre les différents acteurs.

Compétences transversales

> Travailler en équipe.> Mener un projet en collaboration avec les autres sur des questions morales et

civiques faisant débat dans la société.> Comprendre le sens de l’engagement : participer à des actions solidaires.

EMCTHÈME DU PROGRAMME

L’engagement : agir individuellement et collectivement

> Prendre en charge les aspects de la vie collective et de l’environnement et développer une conscience citoyenne, sociale et écologique.

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESÀ partir des informations disponibles sur le site internet du film et/ou divers articles et reportages, les élèves doivent être capables de :• Reconnaître la valeur de l’engagement

individuel et collectif• Comprendre les enjeux civiques de

l’écologie• Expliquer le lien entre l’engagement et

la responsabilité des citoyens face aux risques majeurs

SVTTHÈME DU PROGRAMME

La planète Terre, l’environnementet l’action humaine

> Proposer des argumentations sur les impacts générés par le rythme, la nature, l’importance et la variabilité des actions de l’être humain sur l’environnement.

> Montrer l’interaction être humain – biodiversité.

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • S’exprimer avec un vocabulaire

scientifique adapté• Mettre en relation les données et/ou les

connaissances• Chercher et extraire des informations

dans les documents fournis par le film

GÉOGRAPHIETHÈME DU PROGRAMME

Des espaces transformés par la mondialisation

> Mers et océans : un monde maritimisé

Prévenir les risques et s’adapter au changement global

> Le changement global et ses principaux effets géographiques régionaux.

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • Lire, comprendre et compléter des

cartes des différents lieux vus dans le film

• Questionner des documents, les présenter et les exploiter

• Comprendre l’organisation politique, géographique et culturelle du monde

Thème développé :

COUSTEAU - PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURESDéveloppez un jeu de société autour du développement durable

Jacques-Yves Cousteau a marqué plusieurs générations avec l’exploration des fonds marins, mais aussi avec ses actions pour la protection de l’environnement. Il a eu un rôle majeur dans la prise de conscience de la beauté des océans puis de leur fragilité.

La dégradation et la perte des habitats par le développement d’infrastructures côtières, la surpêche, la pollution, l’augmentation des espèces invasives favorisée par le réchauffement climatique sont les causes du déclin de la biodiversité en Méditerranée, abordé dans le film.

Un jeu de rôles touchant à ces problématiques pourra être créé. Son objectif consistera à imaginer et à proposer, ensemble, des solutions, et à trouver un consensus.

COUSTEAU - UN AVENTURIER AVANT TOUT

Jacques-Yves Cousteau est d’abord et avant tout un explorateur avant même d’être un ingénieur : il conçoit et développe des inventions qui ne sont pas « théoriques » mais doivent lui permettre d’explorer le monde sous-marin.

Son objectif premier est de découvrir, d’analyser et d’exploiter les océans ce qui fait de lui un aventurier incroyable à une époque où les fonds sous-marins sont encore un territoire vierge.

A cette époque, Jacques-Yves Cousteau n’est pas un militant écologiste et mène ses expéditions sans tenir compte de leurs potentielles conséquences sur les milieux naturels. Dans le film Le Monde du Silence réalisé avec Louis Malle et pour lequel il reçoit la Palme d’Or lors du Festival de Cannes en 1956, on voit les membres de la Calypso faire exploser les coraux à l’aide de dynamite pour faire l’inventaire des poissons qui y vivent.

La préservation de ce monde n’est pas encore à l’ordre du jour, puisque les limites de ce monde sont inconnues et que l’on pense qu’il s’agit d’une corne d’abondance sans fin.

L’ÉMERGENCE D’UNE CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

Son fils Philippe, interprété dans le film de Jérôme Salle par Pierre Niney, est lui d’une autre génération (il est né en 1940) et s’interroge dès les années 1960 sur la nécessité de protéger les fonds marins que les équipes de la Calypso, dont il fait partie, sont en train de découvrir.

Le film L’Odyssée comporte des scènes qui illustrent ce propos : Jacques-Yves Cousteau initie ses enfants, Philippe et Jean-Michel,

à la plongée sous-marine à l’aide du scaphandre autonome - nous sommes en 1946 et la faune et la flore de la mer Méditerranée sont extrêmement riches. Vingt ans plus tard, Philippe Cousteau revient sur ce même lieu et découvre que de très nombreuses espèces ont disparu.

Ces scènes illustrent le fait que le monde de l’après-guerre a connu un développement démographique et économique sans précédent et que les conséquences sur la nature et donc sur le milieu marin sont majeures.

Si Jacques-Yves Cousteau est encore aujourd’hui le personnage le plus célèbre attaché à la cause des océans, le film L’Odyssée nous montre à quel point cet engagement est né progressivement au fil de ses explorations et de l’influence de ses enfants. Comprendre le parcours du commandant Cousteau dans ce domaine, c’est comprendre comment le concept de conscience écologique a émergé depuis seulement une cinquantaine d’années.

EPI N°1EPI N°3 Transition écologique et développement durable

EPI N°1EPI N°3 Transition écologique et développement durable

Rappel de l’évolution de la population mondiale depuis 1804 :

L’industrialisation massive, l’explosion du monde de la chimie, la suprématie du plastique et l’émergence de la société de consommation met en péril le fragile équilibre de la nature et Jacques-Yves Cousteau en est un témoin direct.

En effet, au cours de ses expéditions, et sous l’influence de ses enfants, il prend conscience que le monde qu’il est en train de découvrir est déjà menacé. L’engagement de Jacques-Yves Cousteau est donc issu de son expérience de terrain et sa philosophie évolue à la fois avec ce qu’il découvre et avec l’évolution du monde qui est majeure dans la deuxième partie du XXème siècle.

COUSTEAU ET LA PRÉSERVATION DE L’ANTARCTIQUE

Le film L’Odyssée retrace l’expédition de la Calypso en 1972 en Antarctique (cf EPI n°1). On y voit Jacques-Yves Cousteau et son fils Philippe constater la beauté absolue de ce continent sauvage et les dommages causés par les hommes et notamment l’exploitation des baleiniers. De cette expérience hors du commun, le commandant Cousteau tire une conviction profonde : il faut protéger ce territoire de l’exploitation de l’homme.

Un long combat s’engage alors avec au bout une des grandes victoires de Jacques-Yves Cousteau : la signature, en 1991, d’un moratoire international afin de protéger l’Antarctique. Ce traité interdit toute exploitation des ressources naturelles du continent blanc jusqu’en 2048. Ces dernières années, plusieurs pays ont réclamé l’abandon de ce moratoire, attirés par les richesses cachées sous les glaces.

COUSTEAU - ICONE DE LA PRÉSERVATION DES OCÉANS

Au-delà du combat pour la préservation de l’Antarctique, Jacques-Yves Cousteau souhaite s’engager pour la protection des fonds marins de façon globale. “Petit à petit, il se rend compte qu’il faut non seulement dire que les choses ne sont pas aussi belles que ce qu’il n’y paraît mais il faut agir. Il s’engage donc pour la protection des milieux marins.“,

explique François Sarano, océanographe et ancien collaborateur du commandant Cousteau qui a également participé au film L’Odyssée.

En 1973, il fonde la Cousteau Society afin de faire avancer la protection des océans. “Le film montre que Cousteau a été l’un des premiers à prendre en compte, influencé par ses enfants, le danger écologique qui menaçait les océans, et qu’il a alors alerté le monde entier sur la nécessité de la protection de l’environnement“ explique Jérôme Salle, le réalisateur du film L’Odyssée.

Jacques-Yves Cousteau a conduit les nations à enfin se préoccuper de l’océan. Il a été à l’origine de nombreuses vocations de « défenseur des océans », soit à titre individuel soit regroupées au sein d’associations militantes.

1800

1

2

3

4

5

6

7

Milliards

1810 1820 1830 1840 1860 1870 1880 1890 1910 1920 1930 1940 1960 1970 1980 1990 20101850 1900 1950 2000

Lectures complémentaires

> MARECO - Mallette pédagogique sur les récifs coralliens> Fabriquer un jeu coopératif> Un jeu interdisciplinaire pour éduquer

au développement durable

EPI N°4 Information, communication, citoyenneté

Thème développé :

COUSTEAU - ÉMERVEILLER LE SPECTATEURImaginez et rédigez votre scénario

Jacques-Yves Cousteau a réalisé de nombreux films, notamment l’adaptation documentaire du livre Le Monde du Silence qui a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes en 1956.

Son œuvre a permis la vulgarisation auprès du grand public du monde sous-marin, c’est un précurseur de l’écologie moderne. Avec et pour la télévision américaine il crée la série L’Odyssée sous-marine de l’équipe Cousteau, avec le personnage du commandant au bonnet rouge destiné à donner aux films un style « aventures personnalisées » plutôt que « documentaires didactiques ». À leur sujet, Jacques-Yves Cousteau disait : « Les gens protègent et respectent ce qu’ils aiment, et pour leur faire aimer la mer, il faut les émerveiller autant que les informer ».

TÂCHE FINALE

Conception, écriture et lecture d’un scénario de film avec pour thème principal la défense de la biodiversité et des océans. Les élèves pourront s’inspirer de combats du commandant Jacques-Yves Cousteau ou choisir un autre enjeu de leur choix.

Évaluation élèveLecture à l’oral du scénario. Chacun des élèves pourra interpréter un des personnages.

Compétences transversales

> Donner l’envie de produire une œuvre de fiction. > Inciter les élèves à s’ouvrir au monde.> Respecter les contraintes liées à ce type de productions en restant fidèle à une

ligne éditoriale.> Découvrir, décrire et questionner le monde à travers des supports et des

méthodes cinématographiques.> Établir des liens et un dialogue avec les approches des autres disciplines pour

appréhender la diversité du réel.

FRANÇAISTHÈME DU PROGRAMME

Informer, s’informer, déformer ?

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • Choisir un thème et des personnages• Construire des scènes et des dialogues

entre les personnages• Rédiger le scénario sans faute

SVTTHÈME DU PROGRAMME

Le vivant et son évolution> Classification du vivant, biodiversité et

évolution des êtres vivants

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • S’exprimer avec un vocabulaire

scientifique adapté• Chercher et extraire des informations

dans un texte et/ou dans une image• Mettre en relation les données et/ou les

connaissances• Réaliser un croquis d’observation

GÉOGRAPHIETHÈME DU PROGRAMME

Des espaces transforméspar la mondialisation

> Mers et océans : un monde maritimisé

COMPÉTENCES DISCIPLINAIRESLes élèves doivent être capables de : • Lire, comprendre et compléter des

cartes des différents lieux vus dans le film

• Mettre en œuvre le raisonnement géographique et utiliser des outils et documents variés (planisphères, cartes, paysages, photographies, SIG, données statistiques, sources écrites, données qualitatives...)

• Apprendre à différencier des échelles géographiques

• Mettre en relation des documents (texte, mail, carte...)

EPI N°1

Dans la vie de Jacques-Yves Cousteau, il est impossible de dissocier la plongée du cinéma. Dès 1942, avec Philippe Tailliez et Frédéric Dumas, avec qui il forme les fameux Mousquemers, ils décident de filmer leurs exploits en plongée. Par dix-huit mètres de fond, tourné en 1942, retrace des parties de chasse sous-marine en mer Méditerranée. C’est le premier film sous-marin et le début d’une longue série pour le commandant Cousteau. Les fonds sous-marins sont, à ce moment-là, inconnus du grand public et la plongée encore à ses balbutiements avec la création du scaphandre autonome par le même Jacques-Yves Cousteau (cf EPI n°2). Il est crucial de prendre conscience que Cousteau filme une révolution technique et scientifique alors qu’il y prend part et en est un des acteurs principaux.

Pour Jacques-Yves Cousteau, le cinéma n’est pas un accessoire mais un levier extrêmement puissant de diffusion de la connaissance auprès du plus grand nombre et de mobilisation de l’opinion publique. Les films, explique Jacques-Yves Cousteau, « permettent de faire des démonstrations ou de condenser, dans une période de temps assez réduite, l’expérience de plusieurs mois ou de plusieurs années de travail ». Le miracle du cinéma est de diffuser largement et de faire connaître aux foules les choses que jamais elles n’auraient l’occasion de rencontrer ni de voir de leurs propres yeux puisqu’à cette époque personne ou presque ne pratique la plongée sous-marine.

Mais l’objectif de Jacques-Yves Cousteau est avant tout de convaincre de la nécessité pour l’humanité d’entreprendre la conquête de la mer. Il est un explorateur et est persuadé que les fonds marins représentent des ressources majeures et stratégiques pour l’humanité toute entière et qu’il faut donc pousser le plus loin possible leur découverte, leur connaissance et leur exploitation. Dès les années 1940, Cousteau

pense que l’opinion publique est un levier majeur et que les films réalisés à bord de la Calypso peuvent l’influencer et lui faire prendre conscience que la mer mérite d’être explorée. Il faut que le public soit convaincu que la conquête des fonds marins est nécessaire et le cinéma est, dès lors, un outil de persuasion.

Enfin les films représentent bientôt des ressources financières indispensables aux expéditions du commandant Cousteau et de la Calypso. Ces dernières sont très onéreuses ainsi que les prototypes et expérimentations sous-marines. Après la Palme d’Or du meilleur film en 1956 et l’Oscar du Meilleur film documentaire en 1957 pour Le Monde du Silence, la renommée de Cousteau est internationale et les sollicitations affluent de partout et notamment des Etats-Unis. Ce sont les Américains et notamment la chaine ABC qui devient le principal commanditaire des films du commandant Cousteau. Le film L’Odyssée met en lumière la façon dont ce dernier va convaincre les dirigeants de la chaine de télévision de lui préacheter douze films alors qu’il connaît une situation financière très difficile et cherche impérativement de nouvelles ressources. Ces films vont connaitre une diffusion massive grâce à l’arrivée de la télévision dans les foyers. Celle-ci est fulgurante puisque le taux d’équipement de la population française passe de 1% en 1954 à 80% en 1973. Grâce à elle, les spectateurs peuvent, depuis leur fauteuil, découvrir un monde jusqu’alors totalement inconnu et suivre les aventures des membres de la Calypso.

EPI N°4 Information, communication, citoyenneté

EPI N°1

Ce que Cousteau vend à ABC ce ne sont pas des films documentaires mais bien des films d’aventure. Dans le film L’Odyssée, quand le producteur TV américain répond que la chaine diffuse déjà de nombreux documentaires animaliers, le commandant Cousteau, interprété par Lambert Wilson, lui répond : « Les spectateurs vont voyager avec nous sur toutes les mers du globe ! Explorer ! Découvrir ! Partager nos émotions... Ils auront peur quand nous prendrons des risques. Ils vont vibrer ! Rire ! Pleurer ! Ce ne sont pas les histoires de poissons qui intéressent les hommes. Ce sont les histoires d’hommes. Et c’est exactement ça que je veux offrir à vos spectateurs. Ce ne sont pas des documentaires animaliers que je vais réaliser. Ce sont des films d’aventure ! »

L’idée du commandant Cousteau depuis ses premiers films est bien de mettre en scène ses expéditions, de scénariser les images tournées sous l’eau et de raconter une histoire par l’intermédiaire d’une voix off présente tout au long du film. C’est en ce sens que Jacques-Yves Cousteau n’est pas seulement un explorateur, un inventeur et un aventurier de génie mais aussi un grand cinéaste qui, par ses choix de mise en scène et de narration, a révolutionné le principe du documentaire que lui-même appelait « film d’aventure ». Ces « aventures personnalisées » sont incarnées par le commandant au bonnet rouge, véritable fil conducteur et référence pour des milliers de spectateurs à travers le monde.

De la même façon que ses films devaient convaincre le public de la nécessité de conquérir les fonds marins, Cousteau va aussi les utiliser pour sensibiliser le spectateur à la nécessité de préserver les océans. En montrant des images exceptionnelles et en soulignant à quel point ces merveilles sont menacées par l’homme, il participe à la naissance d’une conscience écologique chez de nombreuses personnes.

Le commandant Cousteau a ainsi marqué des générations de spectateurs, parmi lesquels Jérôme Salle, réalisateur du film L’Odyssée. Il explique qu’il a « comme beaucoup été marqué par la Calypso, ce bateau à coque blanche parcourant le monde avec son équipage coiffé de bonnets rouges, caméra au poing. » Lui-même a grandi dans le sud de la France, et a plongé là où la famille Cousteau a fait ses premiers essais de scaphandre autonome. Son envie était de faire découvrir aux nouvelles générations les aventures de cet

homme qui a révolutionné la plongée sous-marine et l’exploration des fonds marins et de les partager avec tous ceux qui ont suivi les aventures de la Calypso et pour qui le commandant Cousteau, malgré son immense célébrité, demeure un personnage secret, complexe, presque mystérieux.

La question du scénario a été centrale dans le travail de Jérôme Salle qui a exploré plusieurs pistes avant de choisir de centrer son film sur la famille Cousteau et plus spécifiquement sur les rapports entre Jacques et Philippe. Le père et le fils. « Grâce à cet angle, explique Jérôme Salle, le film raconte une histoire qui permet de mettre en avant la thématique de l’écologie. Car c’est bien Philippe, enfant de l’après-guerre, qui, après de nombreux conflits avec son père, a fini par le convaincre que ce monde qu’il avait découvert dans les années 40 était en train de mourir. Qu’il fallait le protéger pour les générations à venir. »

EPI N°4 Information, communication, citoyenneté

EPI N°1

Voici un extrait du scénario écrit par Jérôme Salle et Laurent Turner. Il concerne trois scènes successives du film qui retracent le moment où Jacques-Yves Cousteau décide de s’engager pour la défense de l’environnement.

EXT. ANTARCTIQUE - JOUR 159 :

Ciel bleu. Lumière froide. L’air est transparent, d’une pureté parfaite.Jacques et Philippe arrivent au sommet d’un iceberg. La vue les laisse muets de longues secondes. L’Antarctique à perte de vue. D’un côté l’océan sur lequel flotte des blocs de glaces. De l’autre la banquise. Au loin les chaînes de montagnes. Il se dégage de ce spectacle une sensation de pureté cristalline, de virginité. Et le silence. Qui permet de parler doucement, dans un souffle.

JACQUES :

Je n’avais rien connu d’aussi fort depuis trente ans... Depuis la première fois que Tailliez m’a prêté un masque... Bricolé avec une chambre à air de camion... Je me souviens de la sensation en mettant la tête sous l’eau. Le silence. La pureté. La vie...

Silence. Ils regardent autour d’eux, profitant de la magie.

Deux petites silhouettes face à l’immensité.

JACQUES (CONT’D) :

J’ai découvert un nouveau monde. J’ai voulu le raconter... Le montrer... Et puis j’ai voulu le conquérir. Quel vilain mot. Alors qu’il fallait le protéger...

PHILIPPE :

Il n’est peut-être pas trop tard.

160 EXT. AVENUE NEW YORK - JOUR 160 :

La mine fermée, Jacques sort de l’immeuble d’un pas rapide, suivi de Philippe et David.

JACQUES :

Des idiots !

DAVID :

Je vous avais prévenu JYC ! Personne ne va vous acheter des documentaires sur l’écologie ! Personne !

Comme d’habitude, une ou deux personnes s’approchent de Jacques pour obtenir des autographes.

PHILIPPE :

Parce que les télés ne veulent pas de problème avec les pétroliers, les industriels ! Ceux qui polluent mais qui leur achètent de la publicité à longueur d’année !

DAVID :

(mi-amusé, mi-agacé)

Arrête avec tes discours de gauchiste Philippe !

C’est maintenant une bonne dizaine de personnes qui se pressent autour de Jacques qui est obligé de signer les autographes à la volée. Jacques regarde tous ces gens autour de lui et il réalise soudain:

JACQUES :

On n’a pas besoin d’eux !

David regarde Jacques sans comprendre.

161 INT. SALLE CONFERENCE DE PRESSE - JOUR 161 :

Des dizaines de journalistes sont réunis pour écouter Jacques lors d’une conférence de presse.

JACQUES :

Les océans sont en danger de mort. J’annonce aujourd’hui la création de la Cousteau Society. Une association à but non lucratif dont la vocation sera d’œuvrer à la protection de la nature.

EPI N°4 Information, communication, citoyenneté