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Fafsea C’EST À SAVOIR Le Fafsea couvre les services du monde rural P. 02 DES FORMATIONS, DES RÉGIONS se professionnalise en Aquitaine P. 19 FICHES PRATIQUES reconnues P. 22 PARCOURS DE PRO Bénédicte Lhote, polyculture P. 24 { DOSSIER } L’économie circulaire, une question de bon sens n˚108 juillet-septembre 2014 Fafsea Le magazine des entreprises adhérentes du Fafsea { DOSSIER } L’économie circulaire, une question de bon sens VISION Focus sur six études emploi-formation

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n̊ 108avril-juin 2014

FafseaC’EST À SAVOIRLe Fafsea couvre les services du monde ruralP. 02

DES FORMATIONS, DES RÉGIONS������������� se professionnalise en AquitaineP. 19

FICHES PRATIQUES� ����������������reconnuesP. 22

PARCOURS DE PROBénédicte Lhote, polyculture �����������P. 24

{ DOSSIER }

L’économie circulaire,

une question de bon sens

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n̊ 108juillet-septembre 2014

Fafsea

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{ DOSSIER }

L’économie circulaire,une question de bon sens

VISION

Focus sur six études emploi-formation

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c’est à savoir

>>> Élargir le champ d’intervention du Fafsea aux services du monde rural répond à une ambition logique voulue par les administrateurs du Fafsea. Certaines de ces nouvelles entreprises et associations sont connues, d’autres moins. Panorama en quatre temps.

Après l’agriculture et plusieurs activités annexes,

les services du mond

15 janvier 2014 C’est la date à laquelle le Crédit Agricole, la Mutualité Sociale Agricole et ses filiales, les Maisons Familiales Rurales et les Familles Rurales ont rejoint le Fafsea. (lire Actualité du Fafsea infos n° 106 p. 4)

109 000 nouveaux salariés relèvent désormais du Fafsea pour le financement de leur formation professionnelle.

2 060 entreprises supplémentaires sont accompagnées par le Fafsea.

Le Crédit Agricole, la banque de neuf agriculteurs sur dix. Elle est leader sur le marché de la banque universelle de proximité

en France. C’est la banque d’un particulier sur trois, d’une entreprise sur deux et de neuf agriculteurs sur dix. Elle comptabilise plus de 7,4 millions de clients sociétaires, 21 millions de clients au total et emploie 66 000 salariés. Il s’agit d’une banque coopérative et mutualiste, qui réunit plus de 7 000 agences, 2 500 caisses locales élisant 32 000 administrateurs bénévoles et 39 caisses régionales coopératives. S’appuyant sur cette dynamique locale, le Crédit Agricole est devenu le premier groupe bancaire français. Son mode de gouvernance original se traduit dans la composition des conseils d’administration des Caisses régionales, composés exclusivement de clients sociétaires.

1 La Mutualité Sociale Agricole (MSA), la protection sociale des agriculteurs. Avec 5,4 millions de bénéficiaires, la MSA est le deuxième régime de protection sociale en France et couvre l’ensemble de la profession agricole. Elle assure les prestations familiales et de santé des salariés et des non salariés agricoles et gère la prévention des risques professionnels, la retraite

et la médecine du travail. Ces activités représentent 27,4 milliards d’euros de prestations versées à ses bénéficiaires en 2012. Pour mener à bien ses différentes missions, la MSA dispose d’un réseau de 35 caisses sur l’ensemble du territoire et emploie plus de 17 000 salariés. Organisme mutualiste, elle s’appuie également sur 25 000 délégués bénévoles, élus par les adhérents pour un mandat de cinq ans. Ils ont pour mission de répondre aux demandes des usagers. Sa forte présence sur le terrain permet également à la MSA de mener de nombreuses actions à caractère social et sanitaire et en fait un véritable service de proximité des territoires ruraux.

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N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014

Les coûts pédagogiques de la formation des administrateurs des entreprises des services du monde rural peuvent être pris en charge par le Fafsea (dans la limite de 30€/h hors taxe). La formation doit être en lien avec la responsabilité tenue. Ceci concerne uniquement les formations dans le cadre du plan interentreprises.

À savoir

Fafsea

e rural

{ Synergies }

L es zones rurales – où l’agriculture, les métiers liés à la forêt, la viticulture ou la

pisciculture sont encore des activités dominantes et où les densités de population sont plus faibles – sont porteuses de spécificités économiques et sociologiques. Ceci explique le développement de services adaptés à ces caractéristiques. Dans le même temps, les espaces péri-urbains empiètent sur la campagne, qui devient elle-même un prolongement de la ville. Depuis des années, le Fafsea œuvre pour créer des synergies en termes d’emploi qualifié et de formation professionnelle au sein de ces espaces ruraux voire péri-urbains – c’est par exemple la logique de l’emploi partagé –, mais également pour tenter d’attirer des demandeurs d’emploi vers les activités rurales qui recrutent – via, par exemple, le dispositif Adema (Accès des demandeurs d’emploi aux métiers agricoles).Au final, les entreprises des services du monde rural sont inévitablement en étroite relation avec les autres adhérents du Fafsea. Par conséquent, leur arrivée dans le champ de compétences du Fafsea répond aussi bien à une logique territoriale que sectorielle.

Logiques territoriale et sectorielle

Familles Rurales, un mouvement au service des familles. Premier mouvement familial en France, Familles Rurales est un acteur majeur du dynamisme des territoires ruraux. En effet, il a pour mission de répondre aux besoins des familles des

territoires ruraux. Il est d’ailleurs présent dans près de 10 000 communes à travers 2 500 associations locales regroupant plus de 180 000 familles. Les 40 000 bénévoles et 20 000 salariés des Familles Rurales y développent services, activités et animations de proximité. Les thématiques vont de la petite enfance à la consommation en passant par la culture, la parentalité, la santé et les loisirs à tout âge. Le mouvement est agréé « association de défense des consommateurs » et il est indépendant de toute influence politique, religieuse ou syndicale.

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Les Maisons Familiales Rurales (MFR), la formation professionnelle en alternance. Les MFR constituent un réseau associatif de centres de formation. Il regroupe 420 établissements et 70 associations fédérales départementales ou régionales. Sous contrat avec l’État ou les collectivités, les MFR ont pour mission de former en alternance des jeunes et des adultes dans les secteurs de l’agriculture, du commerce et des services, de l’artisanat et des métiers ruraux,

afin de permettre leur insertion sociale et professionnelle. Les MFR qualifient plus de 90 000 personnes chaque année, dont 51 000 élèves en formation scolaire, 11 000 apprentis, 2 500 stagiaires en contrat de professionnalisation et 30 000 adultes en formation continue ou en validation des acquis de l’expérience (VAE) ; 9 000 salariés du réseau accompagnent les personnes en formation ; 350 qualifications sont délivrées dans 19 secteurs professionnels.

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retour sur l’actu

Fafsea Infos est une publication du Fonds national d’assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles (OPCA-OPACIF).Directeur du Fafsea, directeur de la publication : Yves Honoré.Rédactrice en chef : Sabine Defrémont.Comité de rédaction : Christine Clopeau, Sabine Defrémont, Jean-Alain Fougerit, Yves Honoré, Spécifique. Rédaction : Éric Allermoz, Guillaume Delacroix et Nadia Gorbatko/Spécifique ; Apolline et Sabine Defrémont/Fafsea.Recherche iconographique : Fafsea. Illustrations : Thierry Castillo/Spécifique. Conception-réalisation : - www.specifique.com Crédits photos : Fuse/Thinkstock ; UbjsP/Fotolia ; Tilio & Paolo/Fotolia ; Thomas Louapre/Fafsea ; Slasnyi/Fotolia ; Jacques Le Goff/Ademe ; PhotographyByMK/Fotolia ; Leungchopan/Fotolia ; Neko92vl/Fotolia ; Mediagram/Fotolia ; Franck Thibault ; Gilles Paire/Fotolia ; Lucie Laperouse ; DR.

Impression : Val Production Graphique, Saint-Aignan (41). N° 108 : septembre 2014. N° ISSN : 0398-1886. Dépôt légal en cours.Pour contacter le service communication : FAFSEA153, rue de la Pompe, 75179 Paris Cedex 16Tél. 01 70 38 38 38 - Fax : 01 70 38 38 00E-mail : [email protected] : www.fafsea.com

Actions cofinancées par l’Union européenne.L’Europe s’engage en France avec le Fonds social européen.

sommaire

p. 02/03C’est à savoirL’élargissement du champ d’intervention du Fafsea aux services du monde rural

p. 04/06

Retour sur l’actu p. 07/08

VisionFocus sur six études emploi-formation

p. 09/17Le dossier : L’économie circulaire, une question de bon sens

p. 18/21Des formations, des régionsp. 18 Basse-Normandie : De l’alternance au CDIp. 19 Aquitaine : La filière fraise se professionnalisep. 20 Rhône-Alpes : La langue des signes

pour se formerp. 21 Nord-Pas de Calais : Bienvenue au club !

p. 22/23Fiches pratiquesp. 22 CQP : Des certifications reconnuesp. 23 Netservices et Smartservices,

le Fafsea en ligne et sur mobile

p. 24Parcours de proBénédicte Lhote, polyculture et fibre sociale

Fafsea

{ Île-de-France }

Pour éviter les ruptures de parcours professionnel des salariés en difficulté ou en manque de qualifications, la région Île-de-France a autorisé le Fafsea

à engager 230 900 euros pour 2015 sur des projets ciblés. Cette décision est intervenue le 10 avril dernier.

Aider à former les salariés les plus fragiles

15 janvier 2015. C’est la date limite de recevabilité des dossiers de demande de remboursements liés au dispositif AEF (Accompagnement de l’effort de formation) dans les délégations régionales du Fafsea.

{ Date butoir pour l’AEF }

Anticipez vos demandes de remboursements

ÎLE-DE-FRANCE

{ Services en région }

L es conseillers formation du Fafsea sont à votre disposition pour vous assister dans le montage technique de vos dossiers

de formation ainsi que pour l’étude et le conseil apportés aux dispositifs financiers liés à ces dossiers. N’hésitez pas à contacter nos délégations régionales par mail ou téléphone. Y compris pour vous faire aider par le biais de l’outil simplifié d’expression de vos besoins de formation, intitulé Safir (Service d’accompagnement à la formation par ingéniérie rapprochée), lui aussi en ligne dans l’onglet employeurs de notre site internet.

Assistance technique des conseillers formation Fafsea

Retrouvez les coordonnées régionales du Fafsea sur www.fafsea.com > Le Fafsea dans votre région (il suffit de cliquer sur la carte de France).

Pour en savoir

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N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

EN CHIFFRESCe qui change pour les entreprises

{ Réforme de la formation professionnelle }

T ransposant l’ANI1 conclu le 14 décembre 2013, la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle aura

des conséquences dès 2015. À la fois sur les bénéficiaires de la formation professionnelle – puisque leurs droits seront attachés à la personne plutôt qu’au poste – et sur les acteurs de la FPC2 : OPCA, centres de formation et entreprises. 1. Accord national interprofessionnel2. Formation professionnelle continue

d’heures de formation financées par le Fafsea et ses cofinanceurs en 2013, bénéficiant à : 217 261 salariés d’entreprises adhérentes et 7 400 demandeurs d’emploi.

6,4 millions

LES CHANGEMENTS CLÉS IMPACTANT LES ENTREPRISES

Conditions de prise en charge

Dernière minute !

{ Informations en ligne }

{ Professionnalisation/réforme }

Selon votre branche professionnelle et le (ou les) dispositif(s) de formation choisi(s), les critères de prise en charge d’une action de formation diffèrent et, parfois, évoluent. Pour être informé(s) dans le détail et optimiser vos projets, n’hésitez pas à consulter l’intégralité des priorités, critères et conditions de prise en charge sur le site www.fafsea.com > Le Fafsea > Informations générales et réglementaires. Un tableau à télécharger ou un moteur de recherche apparaîtront dans certains cas, vous donnant toutes les informations. En cas de difficulté, votre délégation régionale se tient à votre disposition.

Depuis le 28 août, un décret impose aux entreprises de nommer un tuteur chargé d’encadrer les bénéficiaires d’un contrat de professionnalisation. En cas de groupement d’employeurs, les tuteurs de l’entreprise utilisatrice et du groupement se partagent les missions. Quant à la période de professionnalisation, elle devra désormais durer au minimum 70 heures, sauf dans certains cas (nous consulter).

Avant le 31 décembre 2014

Trois organismes collecteurs1/ OPCA (collecte FPC)2/ OPACIF (collecte CIF)3/ OCTA (collecte taxe d’apprentissage) FAFSEA = OPCA + OPACIF + délégataire de quatre OCTA

Disparition du DIF (Droit individuel à la formation)

Trois contributions FPC 1/ Plan de formation (0,9 % pour

les entreprises > 10 salariés)2/ Professionnalisation3/ CIF (Congé individuel

de formation)CIF : entreprises de 1 à 19 salariés jusqu’alors exonérées

Formulaire 2483 retraçant les dépenses de formation des entreprises de plus de 10 salariés

Étaient obligatoires :• le Bilan d’étape professionnel,• l’Entretien de seconde partie

de carrière.Était réservé à certains accords de branches :• l’Entretien professionnel.

Après le 1er janvier 2015

L’Opca devient l’unique organisme collecteur de toutes vos contributions formation (FPC, CIF, taxe d’apprentissage).

Le Fafsea deviendra officiellement OCTA (taxe d’apprentissage) au 1er janvier 2016. Création du CPF (Compte personnel de formation) de 16 ans jusqu’à la retraite.

Une contribution unique FPC• de 1 % de la masse salariale brute

(MSB) pour les entreprises >10 salariés, dont notamment deux contributions spécifiques affectées :

- au CPF : 0,20 % (>10 salariés), dérogation sous conditions

- au CIF : 0,15 % y compris pour les effectifs de 10 à 19 salariés

• 0,55 % de la MSB pour les entreprises

<10 salariés, avec exonération des contributions CIF, FPSPP et CPF

Nouvelle déclaration fiscale sur l’accès des salariés à la formation professionnelle sur la Déclaration annuelle des données sociales (DADS), ou le formulaire 2460. Suppression du Bilan d’étape professionnel et de l’Entretien de seconde partie de carrière.L’entretien professionnel devient obligatoire et généralisé pour tous, tous les deux ans, et l’État récapitulatif comporte, tous les six ans, la vérification de l’obligation de former, sous peine de pénalité.

Dans l’article intitulé « Ensemble contre le travail illégal », page 4 du Fafsea infos n° 107, parmi les sections agricoles des syndicats de salariés signataires du plan de lutte contre le travail illégal à 2015, une erreur s’est glissée. Il faut en effet rajouter à cette liste la SNCEA-CFE CGC. Toutes nos excuses à ce partenaire social.

Erratum

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{ Branches professionnelles }

Focus sur six études emploi-formation

vision

>>> Assister les branches professionnelles dans leurs réflexions fait partie des services rendus par le Fafsea, notamment par le biais d’études encadrées par les sections paritaires professionnelles et confiées à des cabinets prestataires. Focus sur six d’entre elles.

De l’opportunité de renouveler cinq certificats de qualification professionnelleTrois des sections paritaires sectorielles (SPS) du Fafsea étaient concernées par la question du renouvellement de certificats de qualification professionnelle (CQP) : la production agricole pour

3 CQP (« ouvrier qualifié de l’exploitation agricole », « ouvrier spécialisé en productions légumières » et « agent de service de remplacement »), le paysage pour le CQP « ouvrier qualifié en construction d’ouvrages paysagers », et les vins et spiritueux pour le CQP « conduite et maintenance de machines d’embouteillage ou de conditionnement ».

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N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

Les études d’opportunité de ces cinq certifications ont conduit les commissions paritaires nationales de l’emploi (CPNE) à suivre les avis des SPS dans la reconduction de ces CQP, en leur apportant quelques évolutions. Ainsi, les changements technologiques, les exigences de qualité et de préservation de l’homme et de l’environnement ont donné lieu à quelques modifications des référentiels, parfois à des créations de nouveaux modules pour les agents de remplacement, de redéfinition de modalités d’accès pour les vins et spiritueux et de remise à plat des modules communs requis pour l’obtention du CQP en productions légumières. Ces 5 CQP sont modulaires et font l’objet d’une demande de réinscription au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Favoriser la montée en qualification de salariés d’entreprises de travaux agricolesUne autre étude a porté sur les conditions d’accès par la formation à la qualification de chef de chantier/conducteur de travaux en entreprises

de travaux agricoles, ruraux et forestiers. Elle montre que ce métier, encore peu répandu dans les entreprises de travaux agricoles (ETA), prend des dimensions et des configurations variables, mais qu’il est en devenir du fait de l’évolution du secteur. Ce métier d’encadrement semble difficile-ment accessible directement en sortie de forma-tion initiale et il est assez méconnu des structures en charge de l’orientation professionnelle. Il a été préconisé de développer des parcours modulaires de formation spécifique et adaptée aux ETA pour permettre la montée en qualification des salariés de ces entreprises de façon à favoriser l’accès à ce métier d’encadrement.

Réduire les freins à la formation des salariés dans les TPE agricoles Quels sont les freins à la formation des salariés dans les TPE agricoles ? Et quels sont les besoins de ces dernières en matière de diagnostic et de conseil pour gérer les compétences et les qualifications de leurs salariés ? Portées par les membres de la SPS de la production agricole, ces deux probléma-tiques ont fait l’objet de deux études qualitatives en 2013 : point sur les pratiques actuelles de TPE agri-coles, analyse des attentes et besoins, et préconisa-tions pour améliorer l’accès à la formation comme moyens de développement des compétences. Pour

La conduite de prestations d’études est prévue dans la Convention triennale d’objectifs et de moyens signée entre le Fafsea et l’Etat.

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vision

en savoir plus : lire le dossier « Qui sème la forma-tion récolte la performance » en page 9 du Fafsea Infos n° 107.

La formation contribue-t-elle à sécuriser les parcours professionnels ?Dans un contexte de difficultés à pourvoir de nom-breux emplois agricoles d’une part, et de préca-risation de l’emploi des salariés d’autre part, les partenaires sociaux agricoles ont voulu mieux iden-tifier la contribution des dispositifs de formation qualifiante à des insertions durables et au maintien dans les emplois agricoles. Cette évaluation, menée auprès d’un échantillon de salariés ayant suivi une formation qualifiante en 2010, visait à caractériser l’usage qui en a été fait par les salariés et les entre-prises depuis la fin de la formation pour fidéliser, maintenir, sécuriser les salariés dans les emplois agricoles.

9 études ont été livrées en 2013. Elles ont été encadrées par six sections paritaires sectorielles (SPS) de la production agricole, du paysage, des vins et spiritueux, des jardineries-graineteries et des fleuristes-animaleries.

CHIFFRE CLÉ

Les tops et les flops des formations techniques liées aux métiers du paysageLa SPS du paysage souhaitait comprendre les pra-tiques et les besoins des entreprises en matière de formations interentreprises liées aux métiers du paysage, ainsi que le processus d’élaboration, de promotion et de mise en œuvre de cette offre interentreprises en régions. Une enquête qualita-tive, conduite auprès d’un échantillon qualifié de six régions, a permis d’analyser la diversité des pratiques et la difficulté de nombreuses TPE à rai-sonner le besoin de compétences de leurs salariés, au-delà des formations à caractère réglementaire. L’étude se conclut sur des pistes d’actions pour améliorer l’offre technique interentreprises pour les métiers du paysage.

Des serious games1 pour former les vendeurs en jardineries ?La SPS des jardineries-graineteries a souhaité iden-tifier si les modalités pédagogiques des serious games de vente existant sur le marché et les moda-lités techniques et organisationnelles des jardine-ries étaient pertinentes et adaptées à la formation de leurs vendeurs. L’étude a également qualifié les prestataires du « top 5 » au regard des critères, ainsi que quelques outsiders. Elle formule, enfin, des recommandations et points d’attention pour aller plus loin.

1. Les serious games (ou jeux sérieux) sont, dans le cadre de la FPC, des outils ludiques de formation à distance.

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Occasion

>>> Économie d’eau et d’énergie, valorisation et recyclage des déchets, mutualisation des machines, éco-conception de produits… Nos adhérents se convertissent de plus en plus à l’économie circulaire. Une manière de préserver des matières premières qui coûtent de plus en plus cher, tout en améliorant les performances de son entreprise.

le dossierN° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

bon sensune question de

circulaire L’économie

Éco-conception

Écologie industrielle et territorialeRecyclage

Économie de fonctionnalité

Réutilisation

RéemploiRéparation

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le dossier

d’éco-concevoir leurs produits et de recycler leurs déchets. Cela passe, par exemple, par un usage adapté des produits phytosanitaires en agri-culture. Par ailleurs, de nouveaux modes d’organisation sont en train de se développer. Je pense à l’écologie industrielle et territoriale, qui pose le principe que les déchets jetés à un endroit peuvent servir à d’autres. Je pense aussi à l’économie de la fonc-tionnalité, par laquelle les acteurs vendent non plus des biens mais l’usage de ces biens. Il faut aller vers la consommation collaborative, que les exploitants agricoles connaissent

de lire cet articlew Pour découvrir que l’économie circulaire permet

d’augmenter compétitivité et marges à travers la réalisation d’économies.

w Pour prendre conscience des gisements de ressources inexploités et du bénéfice de la mutualisation.

w Pour trouver de bonnes raisons de former ses salariés, quel que soit le secteur concerné.

3 raisons

« Les déchets jetés à un endroit peuvent servir à d’autres »

>>> Face à la raréfaction des ressources naturelles, l’économie circulaire propose des solutions à la portée de tous pour limiter leur consommation : recyclage, réparation, éco-conception, partage et bien d’autres encore. Spécialiste des matières premières à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Alain Geldron explique comment chacun peut contribuer à cette nouvelle forme d’économie.

Qu’est-ce que l’économie circulaire ? Alain Geldron : C’est un système visant à ce qu’à tous les stades du cycle de vie des produits, nous gagnions en effi-cacité dans l’utilisation des ressources et réduisions l’impact sur l’environne-ment, tout en permettant le développe-ment du bien-être humain.

Comment nos métiers peuvent-ils contribuer à ce mouvement ? A. G. : Il faut d’abord réfléchir à une gestion et un approvisionnement durables des ressources, qui res-pectent l’homme et l’environnement. Les entreprises doivent s’efforcer

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déjà à travers les coopératives. L’idée est de partager un même équipement tout en favorisant l’usage conforme de celui-ci pour le faire durer. Autre piste à suivre, l’allongement de la durée d’usage des produits, par la réparation et le réemploi.

Le recyclage est-il l’enjeu numéro un ? A. G. : C’est l’un des éléments essentiels à considérer – sans lui, nous n’attein-drons jamais les objectifs fixés par la Commission européenne – mais c’est loin d’être le seul. En réalité, il faut d’abord se poser la question de l’effi-cacité : comment pouvons-nous mieux utiliser les ressources ? On peut agir sur trois leviers : l’offre des entreprises, le comportement des consommateurs et la gestion des déchets par tous.

Comment convaincre les entreprises d’agir ? A. G. : L’économie circulaire permet d’améliorer compétitivité et marges. Regardez l’exemple de Xerox : pour vendre de la photocopie, et non plus des photocopieurs, cette firme a rendu ses machines modulables à 80%, ce qui lui permet de réutiliser les trois quarts des composants. Bilan : elle économise 250 millions de dollars par an.

Quels sont les freins au modèle idéal que vous décrivez ? A. G. : J’en vois deux. La peur du changement et l’absence de prise de

conscience des difficultés qui nous attendent. C’est pourquoi la reva-lorisation des métiers manuels et l’évolution des compétences sont fon-damentales. Dans l’agriculture, se passer de pesticides ou se convertir à la production bio suppose de trouver des cursus de formation totalement différents de ceux qui existent actuel-lement.

La recherche, activité couverte par le FAFSEA, peut-elle tracer la voie ? A. G. : Les travaux qui portent sur les bases de l’économie circulaire sont très utiles. Nous devons être vigilants, en revanche, sur les recherches qui se focalisent sur les aspects techno-logiques. Parfois, en effet, un pro-duit ou un procédé dégage un gain en efficacité mais il peut se révéler très consommateur en matières premières ou en énergie. Par exemple, le déve-loppement des objets connectés, type smartphones, est très consommateur de métaux rares.

Zéro déchet « Dans une économie circulaire, le réemploi, la réparation et le recyclage deviennent la norme et les déchets font partie du passé. L’innovation sur les marchés de matériaux recyclés, les nouveaux modèles commerciaux, l’éco-conception et la symbiose industrielle peuvent nous faire évoluer vers une économie et une société zéro déchet. »Source : Commission européenne

- 30 % Le 2 juillet 2014, la Commission européenne a présenté ses propositions pour faciliter « la transition vers une économie circulaire garante de nouveaux emplois et d’une croissance durable ». Parmi les objectifs de ce paquet « Économie circulaire » : une réduction de 30 % de la quantité de matières premières consommée rapportée au produit intérieur brut de chaque pays d’ici à 2030. Chaque ressource utilisée devra être optimisée.

210 millions d’euros C’est la dotation du programme « Économie circulaire », piloté par l’Ademe dans le cadre des Investissements d’Avenir lancés par l’État en 2010. Il soutient des projets sur trois thématiques : le recyclage des déchets, la réhabilitation des sites pollués et l’éco-conception. Source : Ademe

EN CHIFFRES« On peut agir sur trois leviers : l’offre des entreprises, le comportement des consommateurs et la gestion des déchets par tous. »

w La recherche au FafseaLes instituts de recherche comme l’Institut national pour la recherche agronomique (Inra), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ou encore le Centre de recherche français en recherche agronomique pour le développement (Cirad) font partie du champ d’action du Fafsea.

Le saviez-vous ?

FafseaN° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014

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Page 12

le dossier

>>> Avec l’envolée des prix des matières premières, les entreprises découvrent de plus en plus la valeur de leurs déchets. Elles leur trouvent des débouchés, quand elles ne les utilisent pas sur place pour faire de l’énergie ou fabriquer de nouveaux produits.

Rien ne se perd, tout se recycle

L’idée que les ressources naturelles puissent être exploitées sans limite n’a plus cours. Comme l’ont rappelé les premières

Assises nationales de l’Économie circu-laire, organisées par l’Ademe et l’Ins-titut de l’Économie circulaire en juin 2014 à Paris, c’est pour faire face « à une énergie de plus en plus chère et des matières premières toujours plus rares » que les comportements ont changé. Les îles ont été les premières à agir. Exemple à la Réunion, où les cen-trales thermiques de Bois-Rouge et du Gol valorisent depuis près de 20 ans la bagasse issue de la transformation de la canne à sucre. À chaque campagne

sucrière, de juin à décembre, elles brûlent cette biomasse. Elles restituent une partie de la chaleur produite à des usines sucrières voisines, pour leur fonctionnement, et elles fournissent 9 % de l’électricité de l’île.C’est également dans ce contexte éco-nomique que la méthanisation, une technologie qui a depuis longtemps fait ses preuves en Allemagne, a aujourd’hui le vent en poupe.

Chauffage aux crottes de pandasD’une simple technique de dépollution des effluents de stations d’épuration, la méthanisation est devenu un outil permettant de produire du biogaz et,

dans les installations plus élaborées, de l’électricité et de la chaleur. On parle alors de cogénération. Dans tous les cas, cela permet de faire des éco-nomies d’énergie tout en valorisant ses déchets organiques. Des déchets parfois inattendus. Ainsi, qui aurait imaginé qu’un zoo transforme un jour son fumier en chauffage hivernal pour l’habitat des gorilles et des éléphants ? C’est ce qui se passe au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) depuis quelques mois. Ce dernier prévoit de valoriser 11 000 tonnes de matières fermentes-cibles par an afin de réduire de 20 % sa facture énergétique. Du côté des agriculteurs, l’Ademe recense 140 fermes équipées d’un méthaniseur, et 130 nouveaux pro-jets devraient voir le jour chaque année d’ici à 2020. Le phénomène est d’autant plus intéressant que le digestat résultant de la méthanisa-tion retourne ensuite au sol, réduisant d’autant la consommation d’engrais. À Savigny-en-Véron (Indre-et-Loire), le

“VERS UNE PRODUCTION DE CHALEUR AUTONOME ”

Thierry De Pas, directeur du centre équestre de Bois-Guilbert (Seine-Maritime)

« Grâce à des aides financières de l’Ademe, de la Région et du Département, nous avons mis en place une installation pilote de cogénération. Nous utilisons le fumier de cheval, les déchets verts, la biomasse des prairies et les poussières de céréales de la coopérative voisine pour produire du biogaz et faire tourner un moteur. Celui-ci produit de

l’électricité vendue à EDF et permet d’injecter de la chaleur dans un réseau alimenté par une chaudière de 100 kW. À terme, nous espérons être autonomes pour chauffer notre séchoir à foin, ainsi que notre centre de vacances, installé dans les anciens corps de ferme. »

témoignage

RecyclageRécupération des matières

premières d’un produit qui n’a trouvé aucun autre usage, pour les réutiliser dans la fabrication

de nouveaux produits.

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“ Encourager la formation à la méthanisation ”

Quelles sont les voies de développement de la méthanisation ?Les débouchés sont multiples, de l’électricité à la chaleur en passant par le gaz naturel et les biocarburants. L’équilibre est néanmoins toujours un peu fragile, et si l’installation est petite, elle risque de coûter cher en exploitation. La taille est un élément fondamental.

Comment atteindre la rentabilité ?Tout dépend du volume d’approvisionnement en déchets à traiter. Les installations sont conçues pour durer une vingtaine d’années et il faut six à dix ans pour que l’investissement soit amorti.

Avant de s’équiper, une formation est-elle nécessaire ?Les machines sont complexes et il n’est pas question de les laisser en panne plusieurs jours d’affilée. Il faut naturellement encourager la formation des personnes chargées de les faire fonctionner, surtout qu’en France les sources d’approvisionnement ne sont pas toujours maîtrisées.

{ l’avis de l’expert }

Jean-Philippe Steyer, directeur du Laboratoire de biotechnologie de l’environnement de l’Institut national pour la recherche agronomique (Inra), à Narbonne.

Jardin de Rabelais, qui produit de la tomate cerise, vient de décrocher son permis de construire pour une unité de cogénération qui sera opération-nelle mi-2015. « Notre ambition est de devenir complètement autonomes en énergie, indique le responsable du projet, Jean-Michel Dossier. Nous allons embaucher trois techniciens et un biologiste, mais aussi former nos salariés. » La formation est indispensable. Spé-cialiste de la question, la société de conseil Agréole prévient que la méthanisation n’est pas à la portée de tous. « Pour être rentable, il faut un générateur électrique d’au moins 36 kW. Et, pour l’alimenter, il faut au moins 150 vaches ou 500 truies, par exemple », souligne Michel Leblay,

gérant de cette entreprise auvergnate qui, en appui de ses formations, a récemment mis au point un proto-type utilisant des déchets organiques liquides (lisiers, etc.).

Des pratiques qui peuvent nécessiter des formations À Lau-Balagnas (Hautes-Pyrénées), la ferme piscicole La truite des Pyrénées a résolu l’équation : elle fabrique avec les viscères de poissons un biocar-burant qui fait tourner ses groupes électrogènes. Elle projette d’utili-ser les excréments et la nourriture non consommée des animaux pour produire du gaz. Et, pour parfaire cette illustration de l’économie cir-culaire, elle envisage maintenant de

Début 2014, la France compte environ 140 méthaniseurs « à la ferme » et 20 installations centralisées, pour une production

annuelle de 350 GWh en électricité et 500 GWh en chaleur.

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PAYSAGE > Compostage des déchets verts> Thème : Techniques d’entretien> Objectif : Maîtriser les différentes techniques

de compostage et les mettre en place dans l’entreprise pour limiter les coûts des déchets fermentescibles

> Dates : Du 13 au 15 novembre 2014> Durée : Trois jours> Lieu : Auray (Morbihan)> Centre de formation : AFG Kerplouz

TRAVAUX AGRICOLES > Gestion des déchets et plan d’épandage> Thème : Environnement professionnel> Objectif : Connaître les déchets de l’élevage

et les contraintes réglementaires, évaluer les éléments à risque produits par une exploitation, raisonner un plan d’épandage, calculer la fertilisation minérale

> Dates : Toute l’année 2014> Durée : Quatre jours> Lieu : La Réunion> Centre de formation : CFPPA

de Saint-Joseph

JARDINERIE-GRAINETERIE > Éco-jardinage> Thème : Techniques de vente> Objectif : Connaître les savoir-faire du

paillage et du compostage dans le jardinage biologique. Gérer l’arrosage à partir de l’eau de pluie

> Dates : Toute l’année 2014> Durée : Un jour> Lieu : France entière> Centre de formation : Alpen Formation,

à Sevrier (Haute-Savoie)

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le dossier

valoriser les déchets ultimes issus de cette méthanisation pour l’épandage. « Tout a changé dans notre façon de travailler », résume fièrement le fils de l’exploitant, Franck Pomarez. En France, plus d’un quart des surfaces de grandes cultures (maïs, blé tendre et colza) ont reçu un épandage de matières fertilisantes résultant de déchets organiques (effluents d’élevage, com-posts, digestats de méthanisation…). Cette pratique peut nécessiter une formation. Pour assurer la qualité sanitaire des productions agricoles, il existe un certain nombre de contraintes réglementaires à respecter pour éviter toute contamination des récoltes. C’est pourquoi le Fafsea propose des sessions sur le sujet.

“FORMER EN PERMANENCE SUR LES NORMES ”

Cédric Levrat, Directeur général de Racine (Rhône)

« Notre métier consiste à valoriser les déchets verts des paysagistes et des déchetteries du Grand Lyon : produits de tonte, branchages, etc. Une partie de ces déchets – le bois notamment – est valorisée sous forme de combustible dans des chaufferies bois. Le reste est transformé en compost pour fabriquer du terreau. C’est une activité très réglementée,

qui oblige à former en permanence nos personnels sur les normes. Nos ouvriers et nos chauffeurs, eux, sont remis régulièrement à niveau sur la sécurité (lire p. 20). Et pour faciliter les montées en compétences, les collaborateurs ont droit à des formations sur la qualité, l’environnement, les techniques de vente… »

témoignage

témoignage

Des formations financées par le FAFSEA

Écologie industrielle et territoriale

Organisation des acteurs économiques d’un territoire,

consistant à optimiser la circulation et les besoins

en énergie et en ressources naturelles.

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>>> Rompue depuis longtemps à la mutualisation des moyens de production, l’agriculture trouve dans l’économie circulaire de nouvelles opportunités d’association. Et tout le monde y gagne.

Esprit d’équipe, esprit gagnant

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se regrouper pour faire face aux problématiques environne-mentales. Déjà appliqué aux

ventes directes avec le « covoiturage » de marchandises jusqu’aux points de vente, ou aux machines, avec des coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma), le principe de mutua-lisation trouve de nouveaux champs d’application.

Vendre ses déchets à ses voisins À Vaulx-en-Velin, dans le Rhône, la société Racine, qui transforme les

déchets verts en terreau, a rassemblé autour d’elle quatre entreprises voi-sines. Les déchets de l’une deviennent la matière première de l’autre. Exemple : les résidus des palettes en bois d’Epalia (Suez) sont déchiquetés par Racine pour devenir du combustible pour chauf-ferie. À Cheminas, en Ardèche, ce sont 17 producteurs de lait biologique qui se sont rapprochés pour construire un méthaniseur permettant de valoriser fumiers et lisiers, de produire de la cha-leur destinée au séchage du fourrage, de générer de l’électricité vendue à EDF et d’utiliser le digestat comme fertilisant. De l’intérêt de jouer collectif…

Économie de fonctionnalitéL’achat d’un service se substitue à l’achat du produit. Exemple : plusieurs utilisateurs peuvent se partager l’usage d’un bien, en le louant ou en l’achetant collectivement.

La plateforme de transformation de déchets verts La Rize, à Vaulx-en-Velin (Rhône), rassemble autour de la société Racine quatre entreprises voisines.

Occasion

RéemploiUn produit qui ne correspond plus

aux besoins de son consommateur initial

peut être remis dans le circuit économique.

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le dossier

>>> Pour économiser l’énergie et l’eau, nos adhérents font preuve d’une créativité étonnante. En matière d’éco-conception également.

La gestion des ressources naturelles, un exercice multiforme

Modèle de développement fondé sur la préser-vation des ressources naturelles, l’économie circulaire ne peut se

contenter de gérer les déchets. Elle passe aussi par un usage économe des ressources naturelles, en amont et en cours de production. S’agissant de l’énergie, le secteur agricole fait preuve d’une imagination débordante. À Saint-Bardoux (Drôme), la famille Deroux, spécialisée dans l’horticulture, s’est laissée tenter en 2013 par les charmes du miscanthus pour chauffer ses serres. Cette graminée constitue une biomasse idéale pour la combus-tion, si bien que l’entreprise pense être bientôt autonome et pouvoir se passer d’énergies fossiles.Plus classique mais tout aussi efficace, le solaire a été le choix de la Réserve africaine de Sigean (Aude). Il y a deux ans, ce parc zoologique a équipé de panneaux photovoltaïques la toi-ture d’un abri pour animaux, sur une superficie de 200 m2. En produisant près de 45 000 kWh, le zoo a non seu-lement réduit sa facture énergétique mais a aussi considérablement dimi-nué ses émissions de CO2.

Économiser en conduisantAutre levier d’économie : l’éco-conduite, une discipline qui fait l’objet d’un enseignement particu-lier. Dans le secteur agricole, par exemple, « il faut apprendre dès le départ aux tractoristes à limiter leur consommation de carburant, mieux

entretenir le matériel et préserver les consommables », assure Anne Severac, directrice adjointe d’Adefocsa Delta Sud Formation, à Saint-Rémy-de-Pro-vence (Bouches-du-Rhône), qui anime actuellement un stage « Production légumière et conduite du tracteur ». Démarré en juin, celui-ci intègre des cours sur une gestion réfléchie des énergies et sur la conduite écono-mique des tracteurs, dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) destinée aux demandeurs d’emploi. Par ailleurs, des formations totalement dédiées à la conduite économique de tracteurs sont

“ÉVACUER NOS EFFLUENTS PROPREMENT ” Romain Sadak, coordinateur sécurité/environnement chez Refresco (jus de fruits, Drôme)

« Toutes nos usines s’inscrivent dans une démarche environnementale, que ce soit sur la consommation d’eau, le bruit ou le recyclage des eaux usées. Ainsi, notre site Délifruits, dans la Drôme, pratique l’épandage agronomique au profit de six agriculteurs voisins, à raison de 800 m3 par jour. Les eaux industrielles issues de nos procédés de fabrication de jus de fruits, eaux de rinçage des cuves ou eaux de refroidissement des pompes, sont distribuées via six kilomètres de réseaux enterrés qui débouchent en 25 lieux différents au milieu des champs. Nous mettons à disposition des cultivateurs un tracteur et de gros enrouleurs. C’est un système atypique qui permet d’évacuer nos effluents proprement, sans devoir investir dans le raccordement à une station d’épuration. »

témoignage

Éco-conceptionConception d’un produit qui vise à limiter l’impact

environnemental de celui-ci à toutes

les étapes de son cycle de vie (fabrication,

utilisation, recyclage, etc.).

RéutilisationUtilisation d’un objet pour un autre usage que celui qui était prévu au départ,

ou récupération des pièces démontées en état de

fonctionnement.

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FafseaN° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014

les aquariums. Dans le même esprit, la chaîne Botanic a instauré un suivi men-suel de la consommation en eau dans tous ses magasins. À Margès (Drôme), le producteur de jus de fruits Refresco agit quant à lui en aval, pratiquant l’épan-dage agronomique d’eau recyclée (lire le témoignage p. 16). Un choix qui s’intègre dans une démarche environnementale plus large, qui comprend la plantation d’une bambouseraie, pour traiter les rejets industriels et restituer dans la nature une eau « de qualité pluviale ».

Économies de verre et de pétroleÉconomiser les ressources peut aussi passer par l’éco-conception des pro-duits. De nombreuses entreprises du bois fabriquent des granulés combus-tibles à partir de la sciure. Dans un autre secteur, en Champagne, la filière vini-cole a allégé ses bouteilles, économisant verre et CO2. De même, en Languedoc-

Roussillon, l’entreprise de négoce et d’embouteillage AdVini a mis au point une bouteille en verre plus légère. Cette action s’inscrit dans une démarche envi-ronnementale plus large : diminution des intrants dans la vigne par l’épandage des boues d’épuration produites lors des process de production, formation de cinq salariés à l’éco-conduite de tracteurs, ini-tiation de 195 personnes au développe-ment durable, etc.Pour éviter l’utilisation de ressources pétrochimiques non renouvelables, l’industrie fait de plus en plus appel à l’agriculture. En fournissant des matières premières végétales destinées à la production de bioplastique ou de biocarburants, l’agriculture participe, là encore, à l’économie circulaire.

PAYSAGE/J.E.V > Phytoépuration des eaux usées> Thème : Techniques de création> Objectif : Comprendre ce qu’est

la phytoépuration pour la mettre en place dans des conditions optimales, en maîtrisant les bases règlementaires sur le traitement des eaux usées

> Dates : Toute l’année 2014> Durée : Deux jours> Lieu : Montravel (Villars, Loire)

et Écully (Rhône)> Centre de formation :

CFPH d’Écully

proposées dans les guides régionaux du Fafsea et devrait démarrer début octobre 2014.

Les petits ruisseaux font les grandes rivièresS’agissant des économies d’eau, les initia-tives se multiplient. L’enseigne Truffaut, par exemple, a adopté fin 2012 un plan d’actions conduisant ses pépinières à s’équiper de récupérateurs de pluie pour l’arrosage des plantes, et ses animaleries à installer des osmoseurs de nouvelle génération. L’objectif est de réduire de 50 % les volumes utilisés au robinet pour

“EMMENER LES PERSONNELS DANS LES CENTRES DE TRI ”

Christian Lafage, Directeur RSE de Rémy Cointreau (Poitou-Charentes)

« Chez nous, la responsabilité sociale et environnementale (RSE) s’est concrétisée dès 2003. Dans le domaine de l’énergie, nous avons travaillé sur l’identification des consommations par secteur, au moyen de compteurs mobiles. Depuis, lorsque nous rénovons des bâtiments, nous intégrons les dernières normes thermiques relatives

à l’isolation et à l’éclairage. Nos équipes maintenance sont formées en conséquence. Par ailleurs, cette année, nous avons franchi un cap : 20% de notre consommation d’énergie est d’origine renouvelable. Dans le domaine des déchets, nous nous étions fixé pour objectif, il y a onze ans, d’en trier 90 %. Ce chiffre est dépassé et nous faisons maintenant en sorte que ces déchets, issus essentiellement du conditionnement (verre, carton, papier), soient valorisés. Sur chaque site, nous formons des correspondants environnement. Nous rappelons également chaque année les règles de tri à tout le personnel. Et, au titre de la formation continue, nous emmenons les collaborateurs dans des centres de tri, afin qu’ils aient une vision globale des filières de recyclage. »

témoignage

Des formations financées par le FAFSEA

RéparationProlongation de la durée

d’usage d’un produit en panne ou abîmé.

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des formations,des régions

C

BASSE-NORMANDIE

>>> À 21 ans, Alexandre Forget est la dernière « recrue » de Pinçon Paysage (Calvados), mais il n’est pas nouveau dans l’entreprise. Il y était déjà dans le cadre d’un contrat de professionnalisation financé par le Fafsea. Retour sur un dispositif « gagnant-gagnant ».

est avant tout axé sur la pratique, avec beaucoup de temps passé dans l’entre-prise », précise Richard Pinçon, direc-teur de Pinçon Paysage, qui emploie vingt personnes. Le Fafsea prend en charge les frais pédagogiques.

Recruter un salarié qui connaît nos méthodesAlexandre Forget se plaît dans l’entre-prise, et son employeur apprécie son travail. En février dernier, à l’issue de sa formation, c’est donc naturellement qu’il signe son premier contrat à durée indé-terminée. « Nous avons régulièrement recours à l’alternance. C’est un investis-sement important, car nous participons activement à la formation du stagiaire, mais c’est un bon moyen de recruter un salarié qui connaît nos méthodes de travail », estime Richard Pinçon.

lexandre Forget ne se voyait pas travailler dans un bureau. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a suivi des études de créa-

tion paysagère. Après un BEP « Travaux paysagers » et un Bac pro « Aménage-ment paysager », ce Caennais décide d’aller plus loin avec un contrat de pro-fessionnalisation, option « Construc-tion paysagère », au sein de l’école d’horticulture et du paysage de Cérisy-Belle-Étoile (Orne). Une formation en alternance d’une année. Il ne restait donc à Alexandre Forget qu’à trouver une entreprise pour l’accueillir. C’est chose faite en janvier 2013, avec Pinçon Paysage, spécialisée dans l’entretien, l’aménagement extérieur et la création d’espaces verts pour les particuliers. « Le contrat de professionnalisation

A

De l’alternance au CDI

“BESOIN D’APPRENDRE SUR LE TERRAIN ” Alexandre Forget, paysagiste chez Pinçon Paysages

« J’ai effectué toutes mes études en alternance. On acquiert beaucoup sur le terrain. J’ai énormément appris durant mon contrat de professionnalisation chez Pinçon Paysage. Lorsqu’ils m’ont proposé de rester, je n’ai pas hésité longtemps. J’ai d’abord été affecté à l’entité en charge des terrassements. Je viens de passer en création paysagère, ce que j’aime le plus dans mon métier. »

témoignage

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e Lot-et-Garonne est le seul département à cultiver des fraises

Label rouge. Pour pérenni-ser ce savoir-faire et gagner en compétitivité, l’Associa-tion interprofessionnelle de la fraise du Lot-et-Garonne (AIFLG), qui regroupe 14 or-ganisations de producteurs et structures commerciales adhérentes (soit 85 % de la pro duction départementale), propose depuis 2013 un plan de formation innovant, qui intègre toutes les spécificités de ce secteur. « Beaucoup de salariés et d’exploitants ne partaient jamais en forma-tion en raison d’une offre limitée, rappelle Maude Le Corre, chargée de for-mation à l’AIFLG. Il existait une vraie demande. » Il faut savoir que plus de 2 500 per-sonnes travaillent dans la filière fraise en Lot-et- Garonne.

« Ces formations répondent à un besoin bien réel, confirme Florbella, em-ployée à Villeneuve-sur-Lot depuis onze ans. C’est toujours intéressant d’ap-prendre, d’aller plus loin. »

De la récolte à l’agréageComme elle, 160 personnes ont été formées depuis début 2014, dont 90 sala-riés permanents ou sai-sonniers, qui ont bénéficié d’une prise en charge des frais pédagogiques par le Fafsea. Parmi les théma-tiques abordées figurent la protection biologique intégrée, les techniques de récolte, le management d’équipe ou encore l’agré-age (contrôle de la confor-mité du produit aux exi-gences de qualité).L’objectif de ce dispositif est double : améliorer la qualité

“FORMER CHAQUE SALARIÉ EMBAUCHÉ ” Marie-Clarisse Bartczak, exploitante de fraises hors-sol à Sainte-Livrade-sur-Lot

« La fraise est un fruit délicat. Sa plantation, son entretien et sa cueillette exigent une réelle technicité. Les saisonniers ne sont pas toujours sensibilisés à cette fragilité. Par ailleurs, nous constatons que les nouveaux employés viennent rarement de la filière agricole. Ce

dispositif de formation est donc positif, car il contribue à la professionnalisation de notre secteur. Notre volonté est de former chaque salarié que nous embauchons. »

témoignage

L

C

AQUITAINE

>>> Depuis deux ans, la filière fraise du Lot-et-Garonne déploie un plan de formation pour garantir la qualité de sa production. Cette année, 90 ouvriers agricoles en ont bénéficié, avec le soutien du Fafsea.

de la production, mais aussi fidéliser les salariés en leur permettant de déve-lopper leurs compétences. « De nouvelles thématiques sont programmées d’ici à la fin de l’année : Hygiène

et fraise fruit fragile, Ap-préhender la filière fraise, Stratégies de protection des végétaux… », annonce Maude Le Corre.

N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

La filière fraise se professionnalise

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des formations,des régions

C

RHÔNE-ALPES

>>> Contrairement à une idée reçue, la plupart des formations sont accessibles aux travailleurs handicapés. La clé pour réussir ? La motivation des trois acteurs impliqués, à savoir le salarié, l’entreprise et l’équipe de formation.

arc a 46 ans. Il tra-vaille depuis vingt ans dans le groupe

familial, depuis cinq ans pour l’entreprise Racine, et a récemment passé avec succès le certificat d’apti-tude à la conduite en sécu-rité (Caces). Pourtant, du fait d’une appréhension liée à son handicap – Marc est malentendant –, le salarié redoutait cette épreuve. De l’avis de Pascal Viola, direc-teur de l’entreprise Alyence Formation, « trois éléments participent à la réussite de ces formations : le colla-borateur ne doit pas avoir reçu de contre-indications médicales, il doit être mo-tivé et l’entreprise doit se donner les moyens de la réussite en mettant à dis-position le temps nécessaire à la formation. Pour le reste, nous nous adaptons. »

Savoir s’adapter et parfois inventer des solutionsPendant une journée et demie, Marc a donc reçu un

M enseignement allant à l’es-sentiel, traduit en langue des signes par deux profes-sionnelles. « Le recours à deux traductrices et non à une seule est indispensable, car l’exercice est épuisant, explique Pascal Viola. Les termes à traduire sont très techniques et parfois inexis-tants en langue des signes ; les traductrices ont dû s’adapter et, le cas échéant, inventer des gestes. » Cet accompagnement a bien sûr un coût et, aux 1 300 euros de la formation (pris en charge par le Fafsea) se sont ajoutés 2 500 euros pour la traduction. Les deux tiers ont été financés par l’Agefiph et le reste est à la charge de l’employeur. « Ces formations sont un peu plus onéreuses, recon-naît Pascal Viola, mais de nombreux salariés restent fidèles à leur entreprise et connaissent, comme ici Marc, tous les secrets de leur métier. Ils méritent pleinement cette reconnais-sance. »

La langue des signes pour se former

“APPORTER À MARC LA RECONNAISSANCE PROFESSIONNELLE QU’IL MÉRITE ” Lucie Lapérouse, responsable Qualité, Sécurité, Environnement chez Racine

« Marc a l’autorisation de conduite et connaît bien son métier. Plus qu’une compétence, cette formation visait donc à lui apporter la reconnaissance professionnelle qu’il mérite. L’entreprise Racine l’a accompagné du mieux qu’elle l’a pu : par souci d’efficacité et pour faciliter la compréhension, elle a opté pour une formation individuelle et le recours à deux traductrices en langue des signes. L’implication de Marc sur ce projet a fait le reste. »

témoignage

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N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

C

NORD-PAS DE CALAIS

Bienvenue au club ! >>> Le Comité régional d’équitation du Nord-Pas de Calais organise régulièrement des sessions de formation. L’une des plus récentes portait sur l’accueil du public, thématique parfois oubliée des salariés des centres équestres, malgré son intérêt commercial.

“NOUS N’AVIONS JAMAIS ÉTÉ SENSIBILISÉS À L’ACCUEIL ” Justine Adamczyk, salariée des Écuries de la Demi-Lieue

« Ce genre de formation est d’autant plus utile aux salariés des centres équestres qu’ils n’ont souvent jamais été sensibilisés à l’accueil. Une activité qui fait pourtant partie à part entière de leur quotidien. Cette formation n’est pas la seule que j’ai suivie cette année. À vrai dire, j’en suis régulièrement, sur des sujets le plus souvent administratifs (pour connaître la réglementation ou savoir appliquer la TVA, par exemple). Autant d’informations qui me seront utiles si je souhaite un jour avoir ma propre affaire. »

es professionnels des centres équestres connaissent dans leurs moindres recoins le manège et les écuries dont ils s’occupent. Ils ne savent

en revanche pas toujours que l’espace d’accueil mérite autant d’attention. Pour les aider à bien recevoir leurs clients et, plus encore, à donner envie au public de leur rendre visite, la for-mation proposée par le Comité régio-nal d’équitation a passé au crible les points de vigilance à ne pas négliger. Ceux-ci sont variés. Ainsi, l’accueil du public débute… sur le répondeur, et plus précisément dans le message qui y est enregistré. Celui-ci doit être explicite et localiser précisément le centre. L’accueil se poursuit sur Inter-net : page Facebook, blog ou site pro-fessionnel. Quel(s) que soi(en)t le ou les format(s) choisi(s), la navigation doit être fluide et efficace. Les études montrent en effet que l’internaute

témoignageLs’attend à trouver l’information recherchée (qui peut porter sur un tarif ou la situation géographique du centre, par exemple) en trois clics, et en trois clics seulement.

Au chaud et comme chez soiLes formateurs ont également rappelé que l’organisation des locaux mérite d’être soignée : la création d’un es-pace d’accueil pouvant être fermé est recommandée pour recevoir les cavaliers et échanger de façon confi-dentielle. Un club house chauffé et, pourquoi pas, équipé d’une machine à café permettra aux sportifs de re-prendre des forces après l’exercice et aux accompagnateurs, qui sont bien souvent leurs grands-parents, de pa-tienter au chaud pendant la leçon. Au final, cette formation – financée par le Fafsea pour les salariés – permet de faire des centres équestres des lieux de vie à part entière.

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Le saviez-vous ?

fiches pratiques

Certificats de qualification professionnelle

> Secteur des industries des vins et spiritueux• Opérateur qualifié en conduite et maintenance des machines d’embouteillage ou de conditionnement (lire encadré ci-dessous)> Secteur agricole• Ouvrier qualifié de l’exploitation viticole• Ouvrier spécialisé en productions légumières• Agent de service de remplacement• Salarié qualifié en polyculture> Secteur des entreprises du paysage• Ouvrier paysagiste hautement qualifié en maîtrise paysagère du végétal• Ouvrier qualifié en construction d’ouvrages paysagers > Secteur des centres équestres• Enseignant animateur d’équitation• Organisateur de randonnées• Animateur soigneur assistant> Secteur des jardineries-graineteries• Vendeur en jardinerie-graineterie, option végétaux• Vendeur en jardinerie-graineterie, option animalerie > Secteur des fleuristes, vente et services aux animaux familiers

UN CQP, POUR QUOI FAIRE ? > Un certificat de qualification professionnelle permet de développer et de reconnaître un niveau de compétences et de qualifications, en rapport avec un emploi occupé ou visé. > Les CQP sont des certifications nationales de branche créées et délivrées par la CPNE. Ils n’ont pas valeur de diplôme mais ils sont reconnus par les employeurs et les salariés de la branche concernée. Ils peuvent être inscrits ou non au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

À QUI S’ADRESSE LE CQP ?> Accessible à tous les publics, il concerne : les salariés, les demandeurs d’emploi, les intérimaires, les jeunes âgés de 16 à 25 ans.

DES CERTIFICATS VARIÉSQuinze CQP sont mis en œuvre par six secteurs du Fafsea :

w

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CQP : CERTIFICATIONS RECONNUES

www.fafsea.com rubrique « Outils et formulaires » puis CQP, ainsi qu’auprès des CPNE des branches et du RNCP.

Pour en savoir

15 CQP dans le champ du Fafsea

• Vendeur en animalerie• Responsable de magasin• Adjoint au responsable de magasin ou chef de rayon

COMMENT OBTENIR UN CQP ?> Constitué de plusieurs modules qui peuvent être obtenus séparément par la validation des acquis de l’expérience (VAE) ou par la formation, le CQP est éligible à l’ensemble des dispositifs de formation : congé individuel de formation (CIF), droit individuel à la formation (DIF), contrat et période de professionnalisation, plan de formation, congé de VAE et, dès le 1er janvier 2015, compte personnel formation (CPF)*. > Les CQP sont certifiés par un jury composé majoritairement de professionnels représentants d’employeurs et de salariés compétents dans le domaine concerné.

* Le CPF sera mis en place dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle (lire p. 5).

>>> Au sein de leur Commission nationale pour l’emploi (CNPE), six sections paritaires du Fafsea ont élaboré des Certificats de qualification professionnelle (CQP). Mis en place par des professionnels pour des professionnels, les CQP permettent de faire reconnaître des compétences et de développer des savoir-faire par le biais de la VAE ou de formations qualifiantes adaptées aux métiers.

w Un nouveau dépliant de présentation du CQP « Opérateur qualifié en conduite et maintenance des machines d’embouteillage ou de conditionnement » est disponible sur le site Internet du Fafsea.

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>>> Pour les dirigeants, DRH ou responsables de formation qui veulent savoir à tout moment où ils en sont avec leur OPCA en matière de formation professionnelle continue, le Fafsea propose un site Internet, Netservices, et une application mobile, Smartservices. Mode d’emploi.

LE FAFSEA EN LIGNE ET SUR MOBILE

w Toute entreprise non encore enregistrée auprès de nos services doit impérativement se signaler auprès de sa délégation régionale Fafsea pour pouvoir accéder à Netservices et Smartservices.

Le saviez-vous ?

Netservices et Smartservices

(il n’est pas nécessaire de disposer de son numéro d’adhérent).2. Cliquez sur le lien « Pas encore inscrit au nouveau service en ligne ? Cliquez ici. », en bas de la page.3. Choisissez votre situation : « Entreprise » ou « Cabinet comptable », puis complétez le formulaire. 4. Choisissez votre login et votre mot de passe pour accéder au service.5. Vous recevrez alors un email qui vous permettra d’activer votre compte. Pour ce faire, il vous faudra cliquer sur le lien qu’il contient. 6. Vous accéderez au service en ligne avec le login que vous avez choisi.

> À noter : Pour avoir accès au service, l’adresse mail enregistrée dans notre système doit être celle d’un dirigeant ou d’un responsable formation de l’entreprise.

SMARTSERVICES LE LIEN MOBILE AVEC LE FAFSEA > Pour avoir accès à l’application Smartservices, il faut au préalable être inscrit sur Netservices. Il suffit alors de se connecter depuis son mobile ou sa tablette, puis d’entrer les mot de passe et login utilisés sur Netservices. L’outil est accessible sur iphone et ipad, ainsi que sur smartphones ou tablettes Android.

NETSERVICES UN SITE AUX MULTIPLES FONCTIONS > Sur ce site, l’entreprise et le cabinet comptable peuvent : • déclarer plusieurs établissements dans l’onglet « Mes entreprises »• calculer et générer les bordereaux de versement au titre de la formation professionnelle continue (FPC) et/ou de la taxe d’apprentissage• gérer les demandes de financement de formations, prises en charge ou remboursements : exporter un fichier Excel comprenant l’identité et le profil des salariés à inscrire (cela évite un long travail de saisie), déposer des demandes de financement, suivre en temps réel le traitement des demandes par le Fafsea, consulter les actions de ces dernières années• connaître la situation actuelle de l’encours plan de formation• accéder aux contrats, récépissés et bordereaux de cotisations…• visualiser les tableaux de bord et reporting des actions réalisées par millésime• créer/supprimer des utilisateurs dans la rubrique « Mon compte » (réservé à un utilisateur « dirigeant »)

> Comment s’inscrire ? 1. Accédez au site sécurisé http://netservices.fafsea.com

http://netservices.fafsea.com ou www.fafsea.com (cliquer sur le logo Netservices, en bas à droite)

Pour en savoir

w

N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014Fafsea

7 000utilisateurs réguliers du site Netservices.

> Tout dirigeant d’entreprise peut consulter depuis son smartphone :• ses cotisations : retour sur la prise en compte des déclarations en ligne • son budget : reversement au FPSPP*, régularisations, avances de trésorerie, abondements, engagements, solde…• ses réalisations : détail des actions de formation par dispositif de formation, noms des stagiaires et avancement des dossiers• son Smartservices : configuration de ses données personnelles, gestion de ses utilisateurs

> Il peut consulter les informations pour toutes ses filiales ou succursales simultanément.* Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels

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parcours de pros

Polyculture et fibre sociale

BÉNÉDICTE LHOTE 1977 Entre chez Lhote SA après avoir obtenu le diplôme d’assistante sociale. 1979Devient déléguée cantonale de la MSA. Elle est aussi responsable de centre de vacances pour Familles Rurales et responsable locale de l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR).

1984 Est élue présidente de l’échelon local de la MSA.

1999 Devient administratrice MSA Marne Ardennes Meuse.

2014Est désignée conseillère prud’homale.

N° 108 - JUILLET-SEPTEMBRE 2014

w Bénédicte Lhote se destinait à être assistante sociale. Mais, une fois son diplôme obtenu,

en 1977, c’est à l’exploitation agricole de son mari – un pro-ducteur de pommes de terre, betteraves et céréales dans la Marne – que cette fille d’agri-culteur choisit d’offrir ses compétences. Responsable administrative, elle s’occupe de la paie, de la comptabilité et de la gestion du personnel. Une fonction dans laquelle elle a instillé sa fibre sociale.Dès le départ, Bénédicte Lhote mise sur la formation.

“ Quand un nouvel employé est recruté, nous complétons systématiquement ses compétences. ”

D’abord pour elle et son mari – en comptabilité ou en ges-tion du temps par exemple –, puis pour leurs cinq salariés.

La formation, une priorité « Quand un nouvel employé est recruté, nous complétons systématiquement ses com-pétences, explique-t-elle. Tous ont le Caces (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité), ils ont suivi des stages pour la vérification des engins agricoles et les gestes de premiers secours. Et ce socle est enrichi selon les besoins : techniques de

commercialisation, mana-gement, etc. Cela profite autant à l’entreprise qu’au bien-être et à la sécurité des salariés. » Et de confirmer : « Les ressources humaines ont toujours compté pour nous. Nous avons été dans les premiers à appliquer la mensualisation des heures supplémentaires, par exemple, à la fin des années 1970. » La stratégie est payante : trois des sala-riés de Lhote SA y sont restés pendant 43 ans !Bénédicte Lhote ne met pas ses compétences qu’au ser-vice de l’entreprise. Très tôt, elle s’est investie dans la Fédération des familles rurales, à la Fédération départementale des syndi-cats d’exploitants agricoles (FDSEA, commission main-d’œuvre), puis au sein de la Mutualité sociale agricole (MSA). Depuis janvier 2014, elle est en plus conseillère prud’homale. Son planning est chargé, mais cela répond à un besoin de vouloir tou-jours améliorer les choses.

Responsable administrative, Bénédicte Lhote mise sur

la formation de ses salariés.

Fafsea

>>> Bénédicte Lhote veille autant au bien-être des salariés de son exploitation qu’à la performance de l’entreprise. Le tout grâce à la formation.