DOSSIER PEDAGOGIQUE

MEXICOCœur vibrant des Amériques

Film présenté par Julie Corbeil

Florissante, gastronomique et moderne, la ville de Mexico offre une fascinante aventure urbaine, teintée par ses racines préhispaniques. Découvrez une capitale dense de plus de 22 millions d’habitants qui rayonne depuis plus de 600 ans grâce à un riche métissage culturel.____________________________________________________________________________ PRÉSENTATION DU FILM

Passablement décriée à la fin du siècle dernier, Mexico s’éloigne de plus en plus de ses problèmes de criminalité et de pollution. La capitale est en pleine renaissance. En plus d’être un véritable paradis culinaire, la ville propose d’innombrables musées, des peintures murales spectaculaires et des merveilles archéologiques qu’on commence à peine à redécouvrir.

Fondée par les Aztèques en 1325 sous le nom de Tenochtitlan, la ville était alors constituée d’un ensemble d’îlots sur un lac qu’on appelait Texcoco. Ce territoire a été le siège de l’empire aztèque pendant 200 ans jusqu’à l’arrivée d’Européens qui sont venus bouleverser leur règne. Aujourd’hui, l’architecture hétéroclite de la ville témoigne de son passé parfois chaotique, mais aussi de ses envies de s’ouvrir vers une grande modernité.

La cinéaste nous permet de faire des rencontres avec des Capitalinos de tous les horizons – le nom qu’on donne aux habitants de la capitale – qui lui donneront l’occasion de mieux comprendre le quotidien dans cette vallée surpeuplée. Avec Mexico - Cœur vibrant des Amériques, le public pourra explorer un Mexique riche de métissages, de saveurs et d’imperfections, loin des plages brûlantes. La conférencière, Julie Corbeil, est réalisatrice pour la télévision depuis plus d’une dizaine d’années. Pour son cinquième film, elle choisit de partager son amour pour la ville de Mexico, un lieu qu’elle visite régulièrement pour y effectuer des pèlerinages culturels. GÉOGRAPHIE

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La ville de Mexico se trouve au cœur du Mexique, l’un des trois pays qui composent l’Amérique du Nord. L’agglomération du Grand Mexico constitue une vaste région urbaine qui occupe plus de 1500 km2 et qui s’étend dans la vallée de Mexico. Autour, plusieurs chaînes de montagnes importantes dominent le territoire, dont certains sommets volcaniques qui culminent à plus de 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le volcan Popocatepetl, qui signifie « la montagne qui fume » en langue nahuatl, s’est d’ailleurs éveillé à quelques reprises au cours des dernières décennies.

La ville se situe dans une zone sismique importante provoquée par la rencontre de trois plaques tectoniques majeures (nord-américaine, Cocos et Pacifique). De plus, la capitale repose sur l’ancien lac Texcoco. Malgré que ce bassin ait été asséché par les Espagnols après la Conquête, le sol argileux amplifie les effets des tremblements de terre. D’ailleurs, une partie de la ville s'enfonce actuellement de plusieurs centimètres par an en raison de la fragilité du sous-sol et du pompage de la nappe phréatique consommée par la population, ainsi que les nombreuses entreprises présentes sur le territoire.

Le 19 septembre 1985, un séisme destructeur d'une magnitude de 8,1 sur l'échelle de Richter a secoué la capitale pendant deux minutes. Plus de 10 000 personnes y ont perdu la vie et 30 000 autres ont été blessés. La population a pris de nombreuses années à s’en remettre et à reconstruire leur ville. En 2017, exactement 32 ans après celui de 1985, un séisme d'une magnitude de 7,1 a tué plus de 200 personnes. Mexico déploie des détecteurs sismiques permettant de prévenir l'arrivée d'un séisme quelques minutes avant son déclenchement, par l'intermédiaire des téléphones mobiles, mais il est souvent trop tard pour éviter les dégâts.

La situation géographique de la ville a donc de nombreux impacts sur la vie des Capitalinos et la pollution en est un. Quelques matins par année, Mexico a des allures de ville fantôme avec son smog imposant. Le fait qu’elle soit nichée dans une cuve entourée de volcans empêche la combustion complète du carburant et entraîne ainsi de fortes émissions de monoxyde de carbone. La capitale n’a toutefois plus le titre honteux de ville la plus polluée au monde. Aujourd’hui, les autorités mexicaines appliquent régulièrement des mesures d'urgence environnementale comme de limiter la circulation automobile à une journée par semaine pour les véhicules les plus polluants et même d'interdire les voitures fabriquées avant 2005 dans le centre-ville.

CLIMAT

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Quand on pense au Mexique, ce sont souvent les images des plages chaudes et paradisiaques qui nous viennent en tête. Pourtant, situé au centre du pays, Mexico jouit d’un climat de printemps éternel que les canicules insoutenables frappent rarement. Juchée à environ 2240 mètres d’altitude, la ville connaît des températures moyennes modérées, tout au long de l’année. Comme la plupart des pays tropicaux, deux saisons prédominent : de novembre à mai, les habitants profitent d’une saison assez sèche, alors que de juin à octobre, ils sont plutôt confrontés à une saison des pluies qui peut amener son lot de désagréments. Toute l’année, les soirées à Mexico peuvent surprendre par leur fraîcheur qui contraste avec la chaleur des journées ensoleillées. Quand on visite la capitale, il faut donc être prêt à passer rapidement du t-shirt au manteau !

POPULATION ET DIVERSITÉ CULTURELLE

Pas de doute, Mexico est une ville métissée. Depuis les balbutiements de son histoire, les peuples de partout à travers le pays, mais également des immigrants venus d’Europe, se sont croisés dans la capitale pour s’y établir définitivement ou pour y faire du commerce. La diversité gastronomique qu’on retrouve dans la vallée de Mexico aujourd’hui reflète d’ailleurs très bien cette richesse culturelle. Près de 70 % des Mexicains sont appelés métis, ce qui signifie qu’ils seraient à la fois descendants des colonisateurs espagnols et des peuples natifs.

Dans la ville de Mexico, on retrouve une proportion particulièrement élevée de descendants uniquement d’origine européenne qu’on qualifie de criollos. 7 % de la population totale du pays serait d’origine exclusivement autochtone. Dans les rues du centre historique de Mexico, on croise d’ailleurs des danseurs qui arborent l’habit traditionnel coloré des Mexicas (première ethnie à avoir peuplé la ville). Ils exécutent des danses rituelles dans le but de garder vivante cette culture ancestrale.

Mexico n’a pas toujours été une ville surpeuplée. Les grands mouvements de population qu’a connu le pays au cours du siècle dernier a complètement changé le visage de la capitale. À partir des années 1940, la croissance démographique de la ville a explosé, alimentée par un exode rural et une forte fécondité. De 1950 à 1970, la ville a connu des taux de croissance de l'ordre de 5% par an. De 1970 à 2000, la population a carrément doublé. Aujourd’hui, 22 millions d’habitants se partagent l’agglomération de Mexico, parmi les 10 plus peuplés de la planète. La Ciudad de México (ville de Mexico), avec ses 9 millions de personnes, détient, pour sa part, la palme de la ville la plus peuplée d’Amérique du Nord. Ces immenses changements démographiques ont malheureusement leur grande part de responsabilité dans la hausse du taux de criminalité et les problématiques environnementales qu’a connu la ville.Contact

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L’agglomération est aujourd’hui divisée en 16 délégations aux réalités sociales dramatiquement contrastées. Au centre se trouve le quartier historique, classé, depuis 1998, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce secteur fait régulièrement l'objet de réhabilitations et de fouilles archéologiques qui permettent d’éclaircir des mystères de l’époque précolombienne. Si certains quartiers de Mexico vivent la réalité d’une pauvreté extrêmement criante, d’autres quartiers comme Polanco, Santa Fe ou Condesa accueillent une population très aisée, voire riche. Le fossé des inégalités se creuse malheureusement de plus en plus dans la mégapole, comme c’est le cas pour plusieurs grandes villes du monde.

ÉCONOMIE

Dans l’ensemble du pays, le sujet des inégalités économiques est au cœur des préoccupations politiques. Un tiers des richesses est accaparé par 1 % de la population et les 10 % les plus riches gagnent 21 fois plus que les 10 % les plus pauvres. Quinzième économie mondiale, membre du G20 et de l’OCDE, le Mexique est la deuxième puissance économique en Amérique latine. Le pays continue de se distinguer dans un continent en crise par une croissance régulière, bien que modérée.

Le Mexique est membre de l’ALENA, un accord économique qui unit les États-Unis, le Mexique et le Canada depuis 1994. Cet accord de libre-échange a récemment fait l’objet d’une renégociation. D’ailleurs, si les fondamentaux économiques restent relativement solides, malgré une croissance continue de l’endettement, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis a ouvert une période d’incertitude accrue pour le Mexique. Les positions prises par le nouveau Président américain en matières commerciale et migratoire ont notamment mené vers ce climat économique instable.

Au Mexique, 20% des terres sont consacrées à la production agricole (maïs, café, bovins). Les ressources minières sont également très convoitées pour l’exportation. Le pays est le premier producteur d’argent et de cuivre au monde. En termes de ressources pétrolières, le Mexique fait également bonne figure et se classe 5e au monde. Les industries automobile, sidérurgique et chimique ont connu une croissance importante dans les dernières années. Dans ces domaines, et bien d’autres, les Mexicains récoltent souvent les fruits de la sous-traitance effectuée par des compagnies américaines et canadiennes qui profitent des bas salaires et des faibles taxes.

En ce qui concerne l’économie de la ville de Mexico, le tableau a bougé changé au cours des dernières décennies dû à la décentralisation du secteur industriel. Pour ralentir la pollution, de nombreuses Contact

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entreprises ont déménagé leurs usines à l’extérieur de la capitale. Aujourd’hui, la ville se tourne donc principalement vers le secteur tertiaire, soit les services. Ces changements seraient malheureusement responsables de l’augmentation de l’économie informelle dans la mégapole. L’apport du secteur touristique à l’activité économique de la ville est indéniable. Cette destination demeure la plus visitée du pays.

HISTOIRE

En 1325, une population d’origine aztèque a pris possession du territoire qui s'étendait autour du lac Texcoco, aujourd’hui occupé par la mégapole mexicaine. Ce peuple nommé les Mexicas a utilisé des îles environnantes pour bâtir la capitale de leur empire qu’ils appelleront Tenochtitlan. Cette cité deviendra rapidement la plus grande ville du continent américain. Ils seront maîtres des lieux pendant près de 200 ans. En 1519, le conquistador espagnol Hernan Cortés et ses troupes ont approché Tenochtitlan pour s’en emparer. Ils étaient séduits par cette merveille urbanistique fertile où se multipliaient les fleurs et les canaux. Les Espagnols n’avaient jamais vu une ville aussi complexe et aussi vaste de leur vie. En quelques mois, Hernán Cortés a réussi à déstabiliser les autorités aztèques et a occupé ces terres de prédilection. Avec ses hommes, il a construit sur les ruines encore fumantes de Tenochtitlan, la capitale de la Nouvelle-Espagne, qu'il a nommé « Mexico ».

En 1521 débuta donc ce qu’on appelle la période coloniale. Tous les bâtiments aztèques avaient été détruits par les Espagnols sauf les palais de l'empereur Moctezuma, où Cortés érigea sa résidence. Au lendemain de la conquête, les Espagnols vivaient dans la crainte d'une révolte aztèque et ont relégué les peuples natifs dans des quartiers en périphérie. En 1524, Mexico comptait 30 000 autochtones pour 2 000 à 3 000 Espagnols. Pour bien montrer son contrôle des lieux, le conquistador a fait construire une cathédrale sur le site du Templo Mayor, le siège de l’empire aztèque à Tenochtitlan. Les travaux ont pris près de 240 ans avant d’être réellement complétés. Plusieurs architectes ont mis leur créativité à l’œuvre ce qui explique le métissage des styles du bâtiment qui passent par la Renaissance, le Baroque et le Néo-classicisme.

Il faudra attendra jusqu’en 1821 pour que le Mexique proclame son indépendance du Royaume d’Espagne. Par la suite, la ville de Mexico a été prise deux fois par des troupes étrangères : par les troupes américaines en 1847 et par les troupes françaises en 1863. Chaque tentative s’est soldée par une défaite.

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Comme pour la plupart des nations d’Amérique latine, l’accession à l’indépendance, au début du XIXe siècle, a consolidé au Mexique la prépondérance des élites créoles au détriment des peuples autochtones. Désarticulé entre un Nord en phase d’industrialisation et un Sud rural, le pays s’est lentement dirigé vers une crise sociale importante qui devint, en 1910, ce qu’on a appelé la Révolution mexicaine. Il s’agissait d’une insurrection armée, sociale et culturelle par des bandes anarchistes, nationalistes et socialistes en réaction à la dictature du général Porfirio Díaz. Les événements ont culminé officiellement avec la promulgation d’une nouvelle constitution sept années plus tard.

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Sources : Julie Corbeil, réalisatrice du film

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