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Examen à mi-parcours du plan stratégique 20142017 : Enseignements tirés

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Examen à mi-parcours du plan stratégique 2014–2017 :

Enseignements tirés

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction ...................................................................................................................................... 3

I. Résumé : Principaux enseignements .................................................................................. 3

II. Influence du Plan stratégique sur l’action et les résultats de l’UNICEF ........................ 5

III. Enseignements tirés dans les domaines d’action et priorités transversales du Plan

stratégique…………………………………………………………………………………………..6

A. Santé ....................................................................................................................................... 6

B. VIH et sida ........................................................................................................................ 7

C. Eau, assainissement et hygiène .............................................................................................. 8

D. Nutrition ................................................................................................................................. 9

E. Éducation .............................................................................................................................. 10

F. Protection de l’enfance ......................................................................................................... 11

G. Inclusion sociale ................................................................................................................... 12

H. Égalité des sexes ................................................................................................................... 13

I. Action humanitaire ............................................................................................................... 13

J. Intégrer l’action humanitaire et les initiatives de développement en vue de renforcer

la résilience ...................................................................................................................... 14

IV. Enseignements tirés des stratégies de mise en œuvre ...................................................... 14

A. Renforcement des capacités ................................................................................................. 14

B. Production de données factuelles, dialogue politique et plaidoyer ...................................... 15

C. Partenariats ........................................................................................................................... 17

D. Coopération Sud-Sud et horizontale .................................................................................... 19

E. Innovation ............................................................................................................................. 19

F. Appui à l’intégration et aux liens intersectoriels .................................................................. 20

G. Prestation de services ........................................................................................................... 21

V. Enseignements tirés en matière d’efficacité et d’efficience organisationnelle .............. 21

A. Gestion axée sur les résultats ............................................................................................... 21

B. Approvisionnement .............................................................................................................. 23

C. Ressources humaines ............................................................................................................ 23

D. Technologies de l’information et de la communication ....................................................... 24

E. Cohérence des Nations Unies et initiative « Unis dans l’action » ....................................... 24

VI. Réponses de l’UNICEF aux principaux enseignements tirés ......................................... 25

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Introduction

1. Le présent rapport expose les enseignements tirés des deux premières années de mise en œuvre

du Plan stratégique 2014-2017 actuellement en vigueur1. Il complète le rapport de l’examen à mi-

parcours du Plan stratégique intégré pour 2014–2017 et le rapport annuel du Directeur général pour

2015 : exécution et résultats obtenus, qui comprend un rapport sur la mise en œuvre de l’examen

quadriennal complet (E/ICEF/2016/6).

2. Les enseignements présentés ici concernent les points suivants :

(a) le rôle du Plan stratégique dans l’orientation des actions de l’organisation, à l’échelle

internationale et dans les pays ;

(b) les éléments permettant d’obtenir des résultats pour les enfants dans les différents

domaines d’action et priorités transversales du Plan ;

(c) les éléments permettant d’améliorer l’efficience et l’efficacité des systèmes, des outils

et des processus utilisés dans le cadre de la mise en œuvre du Plan.

3. Ces enseignements reposent sur des éléments factuels issus d’une multitude de sources,

notamment : (a) des évaluations indépendantes des actions de l’UNICEF ; (b) des travaux de

recherche et des études menées par l’UNICEF et ses partenaires sur des questions programmatiques

et opérationnelles ; (c) les rapports annuels et d’autres rapports périodiques des bureaux de pays, des

bureaux régionaux et des divisions du siège de l’UNICEF ; (d) des entretiens avec des informateurs

clés du siège et des bureaux régionaux. Certaines des sources documentaires principales sont

recensées dans les notes réunies à la fin du présent rapport. Capitalisant sur les expériences acquises

en 2014 et 2015, les enseignements identifiés ici visent à orienter le travail de l’organisation pendant

la durée restante du Plan stratégique en vigueur, ainsi que la préparation du Plan stratégique pour la

période 2018–2021.

4. Le rapport est organisé en six sections. La première section présente un résumé des principaux

enseignements tirés pendant la mise en œuvre du Plan stratégique. D’après l’étude d’évaluabilité du

Plan stratégique, la section 2 explique comment celui-ci modèle le travail de l’UNICEF. La section 3

est axée sur les enseignements spécifiques aux domaines d’action et aux domaines transversaux du

Plan. Les enseignements tirés des stratégies de mise en œuvre du Plan sont examinés dans la section 4.

La section 5 aborde les enseignements liés à l’efficience et à l’efficacité organisationnelle. La dernière

section (section 6) décrit comment l’UNICEF intègre et intégrera ces enseignements dans ses actions.

I. Résumé : Principaux enseignements

5. Comme indiqué dans l’étude d’évaluabilité indépendante du Plan stratégique2, dans la

pratique, ce dernier sert de cadre général plutôt que de schéma directeur. S’il fournit d’importantes

orientations aux actions de l’UNICEF à l’échelle nationale, il se veut aussi délibérément flexible afin

de permettre à l’organisation de s’adapter aux différents contextes nationaux et enseignements tirés

au fil du temps, mais aussi de favoriser le changement par des actions au niveau régional et

international. La programmation spécifique au contexte, conformément à l’universalité prônée dans

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les objectifs de développement durable, occupera une place encore plus importante dans les années à

venir, et devra figurer dans le prochain Plan stratégique.

6. L’examen des enseignements tirés a confirmé la valeur stratégique d’une programmation et

d’un plaidoyer fondés sur l’équité. Cette approche a continué de renforcer l’efficacité de

l’organisation sur le terrain, notamment par un meilleur ciblage des interventions en faveur des

enfants les plus défavorisés. Il sera important de capitaliser sur cette expérience. L’évaluation de

l’équité devra être davantage intégrée au cadre de résultats du Plan stratégique. Au niveau des pays,

l’une des priorités consistera à renforcer le système qui crée la demande de données de la part des

décideurs politiques et développe également les capacités de collecte, d’analyse et de communication

efficace des données ventilées.

7. Il est important de noter qu’il était difficile d’anticiper et de planifier le nombre, l’ampleur et

la complexité des crises humanitaires touchant les enfants en 2014, 2015 et 2016 lors de l’élaboration

du Plan stratégique. Avec l’adaptation en temps réel de ses interventions, l’UNICEF s’est très vite

rendu compte que la programmation devait en permanence tenir compte des risques. Dans des

contextes qui évoluent rapidement, l’évaluation du risque doit être actualisée en continu afin de tenir

compte des nouvelles réalités, et ses résultats doivent être intégrés de manière itérative aux

programmes mis en œuvre. En outre, l’UNICEF doit accorder une place centrale à la préparation aux

situations d’urgence et au renforcement de la résilience des communautés et des systèmes de

prestation dans différents contextes nationaux. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a mis en

exergue l’importance d’intégrer la préparation aux épidémies et la capacité d’intervention aux efforts

de renforcement des systèmes de santé des programmes de développement des Nations Unies, y

compris ceux de l’UNICEF. Par ailleurs, il est de plus en plus admis que les conflits, la vulnérabilité,

le changement climatique, l’urbanisation rapide et l’extrême pauvreté compromettent l’égalité des

chances entre les enfants et menacent la pérennité des progrès. Renforcer le développement résilient

des communautés défavorisées peut contribuer à surmonter ces obstacles.

8. Les enseignements recueillis sur le terrain renforcent la vision de longue date de l’UNICEF,

selon laquelle la voix des enfants et de leur famille constitue un élément moteur puissant qui tend à

renforcer la redevabilité des autorités locales. Dans le cadre des objectifs de développement durable,

l’UNICEF doit soutenir plus activement les initiatives permettant aux citoyens, aux communautés et

aux organisations de la société civile (OSC) de communiquer leur point de vue sur les actions menées

par les gouvernements pour atteindre les objectifs mondiaux. Nous tirons également des

enseignements transversaux liés aux interventions en relation avec la demande. L’intégration

d’approches solides de communication pour le développement (C4D) a largement contribué à

augmenter l’impact des interventions. Aussi bien dans le contexte du développement que de l’aide

humanitaire, et dans tous les secteurs dans lesquels l’UNICEF intervient, le renforcement de la C4D

doit être perçu comme une composante essentielle de la mise en œuvre des programmes.

9. L’étude a confirmé la réussite croissante imputable à l’UNICEF dans la stimulation et la

promotion des innovations. Parmi les enseignements tirés dans ce domaine, il ressort que les travaux

innovants doivent continuer d’être intégrés à d’autres éléments des programmes et interventions de

l’UNICEF dans différents contextes nationaux, afin de garantir qu’ils répondent aux besoins

prioritaires, d’orienter la prise de décisions basées sur des données factuelles en ce qui concerne le

déploiement ou la transposition d’innovations à plus grande échelle, et d’intégrer les innovations

efficaces dans la programmation générale de l’UNICEF.

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10. L’UNICEF continuera d’intensifier l’application des principes de la gestion axée sur les

résultats dans ses actions, tout en renforçant les systèmes de suivi de la performance au niveau

national. Ces approches devront faire preuve de souplesse afin de bien prendre en compte les

différentes dimensions des résultats pour les enfants, notamment dans les contextes de programmation

transversale et dans les domaines de la production d’éléments factuels et du plaidoyer.

11. L’UNICEF reconnaît depuis longtemps l’importance des partenariats, en particulier au sein

du système de développement des Nations Unies en vue de soutenir les gouvernements, mais aussi

avec d’autres acteurs du développement, des groupes de la société civile et le secteur privé. Dans ce

contexte, l’UNICEF continue de mettre à profit les enseignements tirés lors de la mise en œuvre des

procédures opérationnelles permanentes, notamment l’idée qu’un modèle unique ne suffit pas et que

le travail axé sur les résultats doit être au cœur de la réforme des Nations Unies, tout en gardant à

l’esprit l’objectif global d’une plus grande harmonisation.

12. Le dernier enseignement ressortant de l’examen concerne les aspects financiers. Tandis que

l’augmentation des financements a donné lieu à un nombre accru d’opportunités pour les enfants les

plus défavorisés, le déséquilibre croissant entre les ressources de base et les autres ressources signifie

que l’UNICEF ne répond pas de manière aussi efficace et effective que possible aux priorités relatives

aux droits des enfants. Afin de remplir pleinement son mandat, l’UNICEF a besoin de ressources

flexibles lui permettant de faire preuve d’efficacité dans un monde en mutation rapide.

II. Influence du Plan stratégique sur l’action et les résultats de l’UNICEF

13. Une étude d’évaluabilité du Plan stratégique a été menée en 2015. Elle a prouvé sa solidité,

examiné la mesurabilité des indicateurs et déterminé l’existence de systèmes pour vérifier sa

performance3. L’étude a conclu qu’il s’agit du plus cohérent et du plus techniquement solide jamais

mis au point par l’UNICEF. De manière plus spécifique, elle indique que le Plan est pertinent par

rapport au mandat de l’organisation, aux accords internationaux applicables et aux objectifs de

développement durable.

14. L’étude observe que le Plan joue dans la pratique un rôle de cadre général plutôt que de

schéma directeur, guidant les interventions de l’UNICEF dans les pays. Reconnaissant la diversité

des situations et le grand nombre de facteurs échappant au contrôle de l’organisation, l’étude estime

que le Plan offre un degré de flexibilité suffisant lorsqu’il s’agit de déterminer les priorités des

programmes et les stratégies de mise en œuvre en fonction des besoins spécifiques au contexte. Les

auteurs concluent que « les Bureaux de pays, avec l’appui vigoureux des Bureaux régionaux, ont déjà

utilisé un certain nombre de possibilités dans le cycle de programme de pays pour étudier le Plan

stratégique et procéder à des ajustements dans leurs programmes. Bien que cela ne soit pas précisé

dans le Plan stratégique, les Bureaux régionaux ont facilité l’adoption d’éléments du Plan stratégique

dans les programmes de pays en adaptant le Plan stratégique mondial à diverses priorités spécifiques

à l’échelle régionale. »

15. En ce qui concerne la gestion axée sur les résultats, l’étude estime, de manière générale, que

le Plan stratégique dispose d’un cadre de résultats et d’une théorie du changement solides. Elle

souligne toutefois également plusieurs difficultés, notamment la nécessité de clarifier les liens de

causalité (déclarations « si-alors »), en particulier entre les résultats au niveau des réalisations et de

l’impact, les écarts de certains indicateurs et la mesure de l’équité.

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16. L’examen des enseignements tirés réalisé en vue de rédiger le présent rapport a corroboré les

conclusions générales de l’étude d’évaluabilité, aussi bien en termes de pertinence que de flexibilité

du Plan stratégique. Notons que l’examen a aussi mis en exergue les importants investissements de

l’UNICEF en matière d’apprentissage à mesure de la mise en œuvre du plan, qui prennent la forme

de travaux officiels de recherche, de collectes et d’évaluations des données, mais aussi de

consultations et de réflexions. Il convient de souligner que les principaux enseignements tirés de ces

exercices donnent lieu à des ajustements lorsque cela est nécessaire et faisable.

17. Par rapport à la solidité générale du Plan stratégique et des documents qui l’accompagnent,

comme la Revised Supplementary Programme Note on the Theory of Change et le cadre de résultats

révisé, l’examen conclut également que la fonction et la logique des « stratégies de mise en œuvre »

du Plan manquent de clarté, comme cela est décrit plus en détail dans la section 4 ci-après. Les

faiblesses qui y sont identifiées ne constituent pas un obstacle important pour l’action ou les résultats

de l’UNICEF, mais soulèvent des questions qui devront être traitées lorsque l’UNICEF élaborera sa

stratégie pour la période 2018–2021.

III. Enseignements tirés dans les domaines d’action et priorités transversales

du Plan stratégique

18. Comme le décrivent le rapport de l’examen à mi-parcours du Plan stratégique intégré pour

2014-2017 et le rapport annuel du Directeur général pour 2015 (E/ICEF/2016/6) ainsi que le Cadre

de résultats révisé du plan stratégique de l’UNICEF pour 2014-2017 (E/ICEF/2016/6/Add.2),

l’UNICEF continue de s’adapter à un environnement de programmation en rapide évolution. Des

enseignements ont été tirés et de nouveaux éléments factuels sont apparus dans chaque domaine

d’action du Plan stratégique, qui ont à leur tour entraîné une modification de la contribution de

l’UNICEF aux résultats.

A. Santé

19. L’efficience des interventions à fort impact et faible coût en faveur de la santé maternelle,

néonatale et de l’enfant est aujourd’hui clairement démontrée. Ces interventions ont joué un rôle

central dans la baisse de plus de 50 % des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans toutes

les régions depuis 1990. Cependant, dans de nombreux pays, des différences significatives perdurent

en matière de couverture, de qualité et de résilience des systèmes de santé et des communautés. Les

améliorations des systèmes et services de santé n’ont pas été poursuivies de manière systématique et

des lacunes subsistent en matière de capacités. Pour y remédier, l’UNICEF et ses partenaires ont

élaboré une nouvelle approche du renforcement des systèmes de santé (RSS), qui accorde notamment

une attention accrue à l’engagement communautaire, à l’amélioration des politiques nationales en

faveur de la santé de l’enfant, au financement et à l’engagement multisectoriel. Cette nouvelle

approche donne la priorité à la création d’une demande de données ventilées (ainsi qu’à leur collecte,

analyse et utilisation), au renforcement des achats, de l’approvisionnement et de la distribution, à la

contribution à des systèmes de protection sociale soutenant la demande de services de santé et de

comportements sains, et la transition vers une couverture médicale universelle. Elle favorise

également la mobilisation du secteur privé et l’amélioration de la qualité des soins de santé.

20. Les résultats de l’évaluation d’un programme de RSS intégré (axé sur la mise en œuvre

d’interventions à fort impact dans six pays d’Afrique subsaharienne) apportent des preuves concrètes

des facteurs de réussite du renforcement des capacités nationales et de la mise à l’échelle de ces

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services4. Cette évaluation a montré l’efficience globale de systèmes décentralisés, implantés

localement, composés d’agents de santé communautaires administrant, au sein de leur communauté,

les vaccins et traitements contre le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et la malnutrition aiguë

sévère, à un coût abordable et avec une couverture croissante. À l’échelle de la communauté, une

attention spécifique doit être portée à la création de la demande, à la mobilisation sociale, au dialogue

communautaire et à la disponibilité des produits. L’inclusion d’approches communautaires intégrées

à la gestion des cas dans le cadre du RSS est aujourd’hui une priorité pour l’UNICEF, en particulier

en Afrique, où l’organisation travaille en étroite collaboration avec le Fonds mondial de lutte contre

le sida, la tuberculose et le paludisme, d’autres partenaires de programmes internationaux et les

gouvernements nationaux.

21. L’UNICEF et le système de développement des Nations Unies ont tiré d’importants

enseignements de l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest. La promotion de comportements

sains et la réduction des risques nécessitent des approches adaptées aux normes et à la dynamique de

chaque communauté, qui tiennent compte des différences importantes de culture et de comportement

pouvant survenir même dans de petits pays. Il est difficile de mettre en œuvre de telles approches

dans une situation d’urgence si l’on n’a pas investi en amont dans la formation d’agents de santé, la

mobilisation sociale et la C4D. L’approvisionnement joue aussi un rôle essentiel dans les situations

d’urgence sanitaire, en garantissant la disponibilité de tests de diagnostic rapide et le développement

de vaccins spécifiques à chaque virus. Pour être durable, l’intervention doit reposer sur les ressources

et capacités nationales, appuyées et complétées par des ressources internationales. Enfin, la gestion

de la crise Ebola a montré qu’il est parfois recommandé de ne pas appliquer de manière stricte certains

des Principaux engagements pour les enfants dans l’action humanitaire de l’UNICEF, comme la mise

en place d’espaces amis des enfants, lorsque les mandats de santé publique exigent que les enfants

restent chez eux.

B. VIH et sida

22. La prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH représente une des grandes

réussites de la communauté internationale de la lutte contre le VIH, avec une diminution de plus de

50 % de la transmission verticale au cours des 15 dernières années. La clé du succès a été le très large

déploiement du traitement, sous la forme « d’un comprimé par jour » dans les établissements de santé

primaire, et des services décentralisés proposés dans les établissements de santé. Des traitements

antirétroviraux (ART) simplifiés, des approches avancées de dépistage du VIH et la fourniture d’ART

aux femmes enceintes séropositives (en collaboration étroite avec les programmes de nutrition) se

sont révélés très efficaces.

23. L’importance de traitements simplifiés fournis dans les établissements de soins est un

enseignement qui n’a pas encore été pleinement intégré dans les programmes d’aide aux enfants

vivant avec le VIH. Ces programmes ont enregistré des progrès plus lents que prévu en matière de

dépistage du VIH et de couverture thérapeutique des enfants et des adolescents. Des technologies de

diagnostic plus simples pouvant être utilisées à un niveau de soins inférieur sont nécessaires, de même

que des combinaisons de traitements adaptées à l’âge. L’objectif est de fournir aux établissements de

santé des outils efficaces de diagnostic décentralisé du VIH pédiatrique et des options thérapeutiques

simples, une approche qui s’est révélée très efficace dans le cadre de la PTME.

24. En revanche, les progrès dans la lutte contre le VIH chez les jeunes âgés de 10 à 20 ans sont

moins rapides. Cette difficulté a déjà été soulignée dans la théorie du changement du Plan stratégique,

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mais les expériences vécues en 2014 et 2015 montrent qu’il faudrait redoubler d’efforts. Les données

épidémiologiques indiquent que les nouvelles infections à VIH sont principalement enregistrées chez

les adolescents, en particulier chez les jeunes filles, et que les décès liés au virus ne cessent

d’augmenter au sein de cette population. Cet état de fait souligne la nécessité de renforcer les

connaissances des jeunes en matière de VIH et de sida, par le dialogue mais aussi par l’implication

des jeunes eux-mêmes. L’initiative « Tous inclus » a permis de mobiliser les adolescents, qui

s’engagent et agissent désormais dans la lutte contre le VIH. Le plaidoyer visant à gérer les questions

liées au genre et à éviter la stigmatisation des populations clés doit se poursuivre.

25. Dans les années 1990, une part négligeable de l’aide au développement était consacrée à la

lutte contre le VIH, ce qui a favorisé la propagation de l’épidémie dans le monde entier. À partir de

l’année 2000, les investissements internationaux et nationaux ont rapidement augmenté, favorisant le

déploiement rapide des efforts de traitement et de prévention à plus grande échelle, au bénéfice des

enfants mais aussi de la population dans son ensemble. Aujourd’hui, alors que la maladie est en net

recul mais pas totalement éradiquée, toutes les avancées récentes sont menacées par la diminution des

financements liés au VIH. L’UNICEF travaille avec ses partenaires en vue d’élaborer une stratégie

globale pour gérer cette situation difficile.

C. Eau, assainissement et hygiène

26. Quatre enseignements clés ont été tirés de la mise en œuvre du Plan stratégique pendant deux

ans, qui orientent désormais le travail de l’UNICEF en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène

(WASH).

27. Tout d’abord, ce secteur a besoin d’un plus grand engagement du secteur privé et

d’investissements accrus. Des progrès significatifs ont été enregistrés dans l’accès à des sources d’eau

potable, mais plus de 650 millions de personnes, majoritairement issues de communautés pauvres,

isolées ou marginalisées, sont encore laissées pour compte. L’expérience montre que des

changements fondamentaux en matière de politique et une augmentation des budgets seront

nécessaires pour toucher le plus grand nombre de personnes exclues. Il faudra aussi élaborer de

nouvelles approches dans les zones urbaines très peuplées. Cela nécessitera en outre un engagement

plus important du secteur privé, dans l’optique de multiplier les possibilités d’approvisionnement et

de tirer parti au mieux des ressources existantes. L’UNICEF a lancé des initiatives visant à inciter les

institutions financières, les donateurs, les gouvernements, les organisations régionales et les

organisations non gouvernementales (ONG) à examiner ensemble comment mobiliser les ressources

nationales et du secteur privé pour garantir l’accès à des services de gestion WASH pérennes.

28. Par ailleurs, l’expérience a souligné l’importance de la mobilisation communautaire, qui a

permis d’enregistrer des progrès dans l’élimination de la défécation à l’air libre et dans la promotion

du lavage des mains. À l’heure actuelle, l’accès à l’assainissement demeure faible dans de nombreux

pays à revenu faible et intermédiaire, et près de 1 milliard de personnes continuent de pratiquer la

défécation à l’air libre. Les enseignements tirés de pays comme le Mali, le Népal et la Zambie

montrent qu’en se concentrant sur les changements de comportement en matière d’assainissement

(abandon des programmes orientés sur l’offre d’infrastructures au profit d’une approche orientée sur

la demande), il est possible d’obtenir des résultats tangibles en matière de réduction de cette pratique.

Dans le cadre de la stratégie CATS (approche communautaire de l’assainissement total), la

mobilisation sociale en Inde et dans d’autres pays a accru la sensibilisation de la communauté et

modifié les comportements individuels. Une évaluation globale menée en 2014 a confirmé que les

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programmes CATS avaient permis de réduire de manière efficace et efficiente la défécation à l’air

libre5 ; elle a aussi identifié les facteurs favorisant la réussite de ces programmes, ainsi que les

obstacles entravant leur bon fonctionnement. Des approches personnalisées impliquant les marchés

locaux et le secteur privé sont nécessaires en vue d’appuyer le changement en matière

d’assainissement et de favoriser la mise à l’échelle.

29. Troisièmement, des enseignements continuent d’être tirés, démontrant comment les

interventions WASH sont à même d’augmenter l’efficacité des programmes dans d’autres secteurs,

comme la nutrition et l’éducation. Ce point est très encourageant. Il est démontré que les interventions

WASH, en particulier lorsqu’elles sont combinées à des interventions dans le domaine de la nutrition,

peuvent avoir un impact significatif sur les retards de croissance. De plus, des données solides

provenant de différentes régions prouvent que la fourniture d’installations sanitaires, la

communication d’informations sur l’hygiène et la distribution de produits de gestion de l’hygiène

menstruelle dans les écoles ont un impact positif sur le bien-être et la fréquentation scolaire des jeunes

filles. Ces éléments indiquent comment l’UNICEF peut continuer d’améliorer les synergies

intersectorielles, pour garantir l’efficacité maximale de ses programmes.

30. Enfin, les deux dernières années ont clairement démontré le rôle central joué par les

interventions WASH dans le renforcement de la préparation et de la résilience en cas de catastrophe.

Depuis le lancement du Plan stratégique, des progrès ont été enregistrés en matière de coordination

de la réponse humanitaire dans le secteur WASH, notamment au Pakistan, en République

centrafricaine, au Soudan, au Soudan du Sud et en République arabe syrienne. Cependant, l’UNICEF

et ses partenaires doivent redoubler d’efforts pour renforcer les liens entre leurs interventions

humanitaires et de développement dans le secteur WASH, ainsi que les capacités dans ce domaine. Il

a été démontré, dans des pays tels que le Bangladesh, la Jordanie et le Liban, que le renforcement des

systèmes nationaux en vue d’intégrer le changement climatique et la gestion des risques dans le

secteur WASH, la collaboration avec d’autres agences en vue d’améliorer la sécurité de l’eau, et le

renforcement des capacités des communautés dans le cadre de programmes relatifs au changement

climatique tenant compte des risques, contribuaient fortement à pérenniser l’approvisionnement en

eau.

D. Nutrition

31. Le présent rapport a identifié les trois principaux enseignements tirés en 2014 et 2015 en

matière de nutrition.

32. Malgré la réduction continue de la malnutrition aiguë sévère, on dénombre encore environ

14 millions d’enfants qui en souffrent et ont besoin de traitement. Le premier enseignement tiré des

deux premières années de mise en œuvre du Plan stratégique concerne les interventions de lutte contre

cette forme de malnutrition, qui, pour être pérennes et efficaces, doivent avoir un ancrage

communautaire et s’intégrer dans les systèmes de santé existants.

33. Deuxièmement, des preuves récentes indiquent clairement que l’allaitement est encore plus

bénéfique pour les enfants que ce que l’on pensait jusqu’à présent. À l’échelle internationale, il est

possible de grandement améliorer le taux d’allaitement, à court et moyen terme, en continuant

d’appliquer des stratégies d’information et de changement comportemental, associées à une

régulation de la commercialisation des substituts du lait maternel.

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34. Troisièmement, les connaissances sur la forme et le moment opportun des interventions

nutritionnelles, par exemple sur les micronutriments et l’enrichissement des aliments, ont été

renforcées. L’approfondissement continu des connaissances techniques et programmatiques a permis

d’améliorer les stratégies de distribution de la vitamine A.

35. L’initiative SUN (Renforcement de la nutrition) a joué le rôle de catalyseur et constitue un

appui important aux efforts en faveur de la nutrition dans le monde entier. Tandis que le mouvement

en faveur d’une action pour la nutrition infantile continue de croître, l’UNICEF devra renforcer ses

investissements dans le programme SUN, et redoubler d’efforts pour améliorer les interventions

nutritionnelles dans le cadre de l’action humanitaire, notamment par une meilleure coordination entre

les clusters et/ou les secteurs pertinents.

36. Des ressources supplémentaires sont nécessaires pour augmenter la portée des interventions

nutritionnelles à fort impact. Les mécanismes innovants récemment mis en place et visant à mobiliser,

à agir et à financer ce domaine s’avèrent prometteurs. L’initiative UNITLIFE, par exemple, vise à

financer des programmes de nutrition maternelle et de l’enfant en Afrique subsaharienne par le biais

d’une microtaxation des industries extractives. Cette initiative et d’autres tout aussi prometteuses font

partie des réponses clés qui pourront accélérer les progrès en matière de réduction de la malnutrition

aiguë sévère et de prise en charge des autres besoins nutritionnels.

E. Éducation

37. Même si l’on observe des taux de scolarisation élevés pratiquement partout dans le monde, un

nombre toujours significatif d’enfants n’entre jamais à l’école primaire dans de nombreux pays. Le

rapport sur les enseignements a permis d’observer que l’UNICEF et ses partenaires identifient

efficacement plusieurs des obstacles principaux à l’entrée en primaire et élaborent des interventions

reposant sur des éléments factuels. Citons par exemple le coût (officiel et officieux) élevé de

l’éducation, la barrière de la langue et autres obstacles pour les minorités ethniques, les problèmes

rencontrés par les enfants en situation de handicap et l’interruption de la scolarité en cas de conflit.

Pour répondre au problème du coût réel de l’éducation pour les familles, des modèles de protection

sociale efficaces ont été mis en place dans plusieurs pays. Pour les minorités ethniques, l’éducation

bilingue a fait ses preuves. L’augmentation de la couverture des services de développement de la

petite enfance se traduit par une augmentation des inscriptions en primaire. Il est aujourd’hui

clairement établi que l’on peut influer sur les normes sociales afin de réduire l’inégalité entre les sexes

en matière de scolarisation, et ces enseignements doivent être appliqués de façon plus systématique

aux enfants en situation de handicap.

38. Pour les enfants se trouvant dans des pays en situation de conflit chronique, des interventions

sont nécessaires aussi bien du côté de l’offre que de la demande, mais demeurent difficiles. Il est

nécessaire de redoubler d’efforts dans le domaine du renforcement des capacités, en vue d’améliorer

la qualité de l’éducation dans les contextes fragiles, ainsi que d’autres stratégies globales, appuyées

par la CD4, afin de favoriser la fréquentation scolaire des enfants déplacés, réfugiés ou en situation

de conflit. Il est bon de souligner les nombreux enseignements tirés du travail remarquable de

l’UNICEF dans le cadre du Programme pour la consolidation de la paix, l’éducation et le plaidoyer

en 2014 et 2015. Ce programme a constitué une plateforme de recherche solide et a fourni des

informations clés sur les facteurs sous-tendant la fragilité et les conflits, ainsi que sur les voies

potentielles menant à la paix. Des recherches-actions menées dans 14 pays en situation de conflit ont

permis de comprendre comment les services sociaux peuvent favoriser les initiatives de consolidation

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de la paix et la transition vers la stabilité. L’expérience pilote et les preuves issues de la recherche

démontrent que le secteur de l’éducation peut contribuer à prévenir et à réduire les conflits, et qu’il y

parvient le plus efficacement lorsque les interventions sont conçues et menées de manière

multisectorielle.

39. Parmi les questions liées à l’accès à l’éducation, l’attention se porte de plus en plus sur les

moyens d’obtenir des résultats en matière d’apprentissage et de les pérenniser, en particulier chez les

enfants les plus défavorisés. L’une des premières étapes majeures dans cette perspective consiste à

élaborer, valider et institutionnaliser des méthodes et des outils mesurant ces résultats

d’apprentissage. L’UNICEF met au point de nouvelles approches en la matière, en particulier

l’apprentissage préscolaire, avec ses partenaires. Des modules d’évaluation de l’apprentissage ont

récemment été incorporés dans les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS), et l’UNICEF

a réussi, avec ses partenaires, à plaider en faveur de l’inclusion d’indicateurs d’apprentissage dans les

objectifs de développement durable.

40. Parvenir à une situation d’équité parmi les enfants, aussi bien en termes d’accès à l’éducation

que de résultats d’apprentissage, nécessite de prendre en compte les principales sources d’inégalité,

en particulier la pauvreté, ainsi que celles liées à la localisation (zone urbaine/rurale, situations de

conflit et contextes fragiles), à l’appartenance ethnique et à la langue, au handicap et à la participation

au marché du travail. Une évaluation approfondie du travail en amont de l’UNICEF dans le domaine

de l’éducation a montré que l’assistance technique dans les actions liées aux politiques contribue

grandement à l’élargissement des services, en particulier pour les enfants les plus défavorisés6. Cette

évaluation a également remarqué que le suivi, le reporting et l’évaluation de l’impact des interventions

en amont méritaient encore d’être améliorés. L’aide internationale est essentielle pour promouvoir

l’éducation, de même que les mesures visant les politiques et les budgets nationaux. Pourtant, le

financement de l’aide publique au développement destiné au secteur éducatif diminue depuis 2012.

F. Protection de l’enfance

41. L’expérience acquise dans toutes les régions, associée aux conclusions d’évaluations menées

récemment à l’échelle mondiale sur la protection de l’enfance dans les situations d’urgence7 et la

violence à l’encontre des enfants8, confirme l’importance d’une approche combinée répondant aux

besoins de protection spécifiques des enfants tout en réalisant des investissements essentiels en faveur

du renforcement des systèmes nationaux de protection de l’enfance. Il s’agit notamment de mettre en

place des mécanismes de fourniture des services et d’orientation au niveau national et communautaire,

de recruter des effectifs et d’assurer la coordination des ressources humaines à l’aide de lois, de

politiques et de lignes directrices améliorées. Les travailleurs sociaux en contact avec les familles et

les communautés doivent impérativement être formés. L’existence d’un mécanisme d’orientation des

dossiers efficace entre les institutions de protection de l’enfance (y compris les systèmes d’assistance

sociale et judiciaire) et les systèmes de protection sociale, d’éducation et de santé est fondamentale.

Une approche intégrée de ce type s’est avérée essentielle pour l’obtention de résultats, comme

l’illustre l’exemple de l’enregistrement des naissances.

42. L’UNICEF a aussi compris le pouvoir des données et d’autres éléments factuels, qu’il met à

profit pour orienter et étayer ses campagnes de communication et de plaidoyer au niveau national et

international. La publication de l’UNICEF intitulée « Cachée sous nos yeux »9, la plus importante

compilation de données jamais effectuée sur la violence envers les enfants, a contribué à soutenir les

efforts de plaidoyer pour ériger la lutte mondiale contre la violence au rang d’objectif de

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développement durable. L’initiative Mettre fin à la violence envers les enfants (#ENDviolence) s’est

appuyée sur des données factuelles et sur des expériences vécues pour toucher de nouveaux publics

et renforcer l’action dans plus de 70 pays. L’immense potentiel des réseaux sociaux et d’autres outils

de communication et de suivi en temps réel est particulièrement pertinent dans le domaine de la

protection de l’enfance, étant donné leur impact sur les normes sociales.

43. Même si la théorie du changement globale du Plan stratégique conserve sa validité, des

travaux complémentaires sont en cours afin d’identifier les interventions spécifiques dont l’efficacité

est avérée dans des contextes où la protection de l’enfance est insuffisante. Un rapport d’évaluation

publié en 2015, intitulé Protecting Children from Violence: A comprehensive evaluation of

UNICEF’s strategies and programme performance, a souligné que les systèmes de protection de

l’enfance doivent davantage s’attacher à lutter contre la violence envers les enfants (y compris les

enfants handicapés), et que l’UNICEF doit mettre sur pied un nombre accru d’interventions efficaces

visant à combattre les normes et pratiques sociales préjudiciables. L’évaluation insiste aussi sur le fait

que la lutte contre la violence envers les enfants doit être une priorité multisectorielle.

G. Inclusion sociale

44. Au cours des dernières années, l’intérêt porté par la communauté internationale à la protection

et la sécurité sociales comme moyen de lutte contre la pauvreté des enfants et des ménages, dans tous

les contextes nationaux, a très fortement augmenté.

45. Dans le cadre de la protection sociale, de riches enseignements sur les transferts d’espèces ont

été tirés, notamment par le biais d’un programme de recherche pluriannuel mené dans plusieurs pays

et géré conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

et l’UNICEF10. Les transferts d’espèces directs sont aujourd’hui largement reconnus comme étant

particulièrement efficaces, aussi bien dans les contextes humanitaires que dans le cadre du

développement, surtout lorsqu’ils ne sont soumis à aucune condition. Les données accumulées

suggèrent que peu d’interventions peuvent égaler l’impact de petits décaissements monétaires

prévisibles sur la réduction de la pauvreté multidimensionnelle. Les évaluations d’impact des

programmes publics de transfert d’espèces en Afrique subsaharienne montrent de meilleurs résultats

de développement dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation, ainsi qu’une

amélioration de la résilience des ménages face aux chocs.

46. Il est aussi de plus en plus admis que ces transferts constituent des interventions d’urgence

efficaces pour les familles et une façon de les aider à faire la transition vers la phase de relèvement.

Les expériences de l’UNICEF auprès de réfugiés en Jordanie et en réponse au tremblement de terre

au Népal en 2015 ont prouvé que la gestion des transferts d’espèces d’urgence dans le cadre des

systèmes gouvernementaux existants contribue à une mise à l’échelle rapide. Le recours aux systèmes

existants dans les situations d’urgence contribue également à les renforcer pour l’avenir. Des

enseignements ont aussi été tirés sur les limites de ces transferts dans les contextes humanitaires. Il

est primordial qu’un marché fonctionnel soit en place de manière à ce que les espèces puissent être

aisément utilisées pour acheter des marchandises, évitant ainsi les délais et le manque d’efficacité

souvent associés à l’aide en nature.

47. L’inclusion sociale est par nature transversale. L’initiative menée en coopération avec les

secteurs de l’eau et de l’assainissement, de la protection de l’enfance et de la nutrition, entre autres,

et consistant à élaborer des documents budgétaires et des dossiers d’investissement étayant le

plaidoyer auprès des gouvernements, constitue l’un des principaux domaines de réussite. Ces travaux

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favorisent l’augmentation des allocations en faveur des enfants, et contribuent à garantir qu’ils restent

protégés pendant les périodes de restrictions budgétaires.

H. Égalité des sexes

48. Le Plan stratégique établit l’égalité entre les sexes comme un principe normatif intégral et un

élément fondamental du recentrage de l’organisation sur l’équité. Le Plan d’action de l’UNICEF

2014–2017 pour l’égalité des sexes a été élaboré sur la base des enseignements tirés du précédent

Plan stratégique à moyen terme de l’UNICEF afin d’aider à réaliser les objectifs du Plan stratégique

suivant, en fixant plusieurs priorités ciblées liées au genre, à l’intégration de l’égalité des sexes dans

tous les domaines d’action, et au renforcement institutionnel de l’analyse des questions d’égalité entre

les sexes et des réponses qui y sont apportées.

49. L’identification de quatre priorités transversales ciblées a porté ses fruits, fournissant aux

bureaux de pays un cadre cohérent permettant de progresser sur les questions de genre et des

adolescentes. D’importants progrès ont également été enregistrés en matière de renforcement

institutionnel. L’expertise du siège et des régions en matière d’égalité entre les hommes et les femmes

a été renforcée.

50. L’UNICEF a compris que l’intégration des efforts en faveur de l’égalité entre les sexes peut

être plus difficile que de faire avancer des priorités ciblées dans ce même domaine. Une plus grande

attention est requise en vue d’intégrer efficacement les priorités sexospécifiques dans la prestation de

services sectoriels, dans les investissements à grande échelle pour les adolescentes et dans le

renforcement des systèmes locaux et nationaux, afin de répondre aux besoins spécifiques des filles

en termes de services, produits et opportunités.

I. Action humanitaire

51. Comme nous l’avons déjà indiqué, il était difficile d’anticiper et de planifier le nombre,

l’ampleur et la complexité des crises humanitaires touchant les enfants en 2014, 2015 et 2016 lors de

l’élaboration du Plan stratégique. La flexibilité du plan, cependant, a permis de corriger la trajectoire

en réponse aux changements de situations et de mettre davantage l’accent sur une programmation en

continu reposant sur les risques.

52. Afin de satisfaire la demande d’aide humanitaire sans précédent en 2014 et 2015, l’UNICEF

a mis en œuvre une série d’initiatives visant à renforcer ses capacités de programmation humanitaire,

en particulier par l’élaboration de procédures opérationnelles permanentes simplifiées assorties de

critères de performance précis guidant la supervision par les responsables. Ces procédures ont montré

qu’elles favorisaient l’intervention humanitaire en temps opportun, efficace et efficiente, grâce à des

mécanismes d’intervention rapide améliorés, des procédures administratives adaptées et des systèmes

de suivi et de reporting plus robustes. L’UNICEF s’est appuyé sur son expérience des procédures

opérationnelles permanentes simplifiées pour s’impliquer activement dans l’élaboration de

déclencheurs et de guides interagences pour la réponse aux urgences de niveau 3. L’UNICEF a aussi

renforcé ses équipes d’intervention d’urgence. L’organisation dispose aujourd’hui de procédures plus

souples pour le déploiement de personnel formé de l’ensemble de ses directions et services,

multipliant ainsi ses renforts supplémentaires en cas d’urgence.

53. La coordination du groupe sectoriel humanitaire continue de contribuer grandement à

l’efficacité des interventions d’urgence de l’UNICEF. Les enseignements tirés d’évaluations récentes

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soulignent la nécessité de préciser la structure de gestion et de redevabilité pour la coordination du

groupe sectoriel, et de clarifier les différentes responsabilités auprès des gouvernements et des autres

partenaires. Par ailleurs, les capacités de décentralisation de la coordination du groupe sectoriel du

niveau national vers le niveau infranational demeurent insuffisantes, notamment au Népal et en

République centrafricaine.

54. L’UNICEF contribue aux sept domaines d’action du Plan stratégique, aussi bien dans des

contextes humanitaires que dans le cadre du développement. Certains des enseignements spécifiques

aux domaines d’action dans le contexte humanitaire ont été mentionnés précédemment, notamment

en ce qui concerne la santé, WASH, l’éducation, la protection de l’enfance et l’inclusion sociale.

J. Intégrer l’action humanitaire et les initiatives de développement en vue de renforcer

la résilience

55. Le Plan stratégique souligne l’importance de réduire la vulnérabilité aux catastrophes et aux

conflits à l’aide d’une programmation tenant compte des risques et contribuant à renforcer la

résilience11. L’un des éléments clés à cet égard est la préparation aux situations d’urgence, dont

l’importance a récemment été soulignée par une initiative de recherche de l’UNICEF et du

PAM (Programme alimentaire mondial) menée dans 3 pays. Celle-ci démontre qu’un investissement

de 1 dollar dans la préparation se traduit par des économies de 2,1 dollars au niveau du coût de

l’intervention humanitaire et peut permettre d’économiser plus d’une semaine en termes de temps de

réponse. Cette initiative de recherche a désormais été étendue pour inclure le Haut-Commissariat des

Nations Unies pour les réfugiés et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Elle

analysera également les économies d’émission de carbone issues de la préparation.

56. Si l’UNICEF a enrichi la base de données factuelles sur l’intégration des actions humanitaires

et de développement, des efforts supplémentaires restent à fournir pour assurer l’inclusion totale dans

les interventions humanitaires des données relatives à l’évaluation du risque à plus long terme, à la

préparation et au renforcement des capacités, et pour intégrer dans les programmes de développement

des éléments de préparation aux situations d’urgence et des mesures de prévention et d’atténuation

des risques. Le rapport sur les enseignements tirés identifie des composants essentiels de ce processus,

notamment : (a) une programmation conçue pour cibler des risques multiples et interconnectés ; (b)

une programmation transversale visant à réduire les risques et préserver les ressources, par exemple

par la réduction des risques de catastrophe, l’adaptation au changement climatique, la consolidation

de la paix et le renforcement des systèmes nationaux et locaux ; (c) une programmation flexible

multipliant le nombre d’angles d’attaque, notamment les transferts de liquidités d’urgence et la

protection sociale (comme mentionné dans l’exemple du Népal précédemment) ; (d) l’appui à la

mobilisation sociale, à la communication pour le changement de comportement et à l’engagement

communautaire et (e) des systèmes de gestion flexibles des ressources humaines, des

approvisionnements, des contrats et des financements.

IV. Enseignements tirés des stratégies de mise en œuvre

A. Renforcement des capacités

57. Le renforcement des capacités au niveau individuel, communautaire et gouvernemental

constitue un élément central de tous les programmes soutenus par l’UNICEF, en particulier lorsque

l’accès aux services essentiels n’est pas équitable ou est de mauvaise qualité. En 2014 et 2015, tous

les bureaux de pays sans exception ont indiqué avoir utilisé le « renforcement des capacités » dans

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leurs stratégies de mise en œuvre. Il s’agit d’une des deux seules approches présentant un tel niveau

d’adoption.

58. Les initiatives de renforcement des capacités soutenues par l’UNICEF s’appliquent de

manière transversale à tous les domaines d’action et aux autres stratégies de mise en œuvre. Par

exemple, l’UNICEF a lancé en 2015 une initiative globale ciblant les gouvernements, afin de les aider

à déployer des interventions de C4D dans les contextes humanitaires et de développement. Depuis

20 ans, l’UNICEF travaille avec les bureaux nationaux de statistique en vue de renforcer leurs

capacités à mettre en œuvre et exploiter les résultats des programmes d’enquête auprès des ménages,

dont la complexité ne cesse de croître. La Division des approvisionnements de l’UNICEF investit de

plus en plus dans le renforcement des capacités des pays, afin qu’ils puissent prendre en charge

efficacement leurs propres achats et consolider leurs chaînes d’approvisionnement.

B. Production de données factuelles, dialogue politique et plaidoyer

59. Le Plan stratégique définit la production de données factuelles, le dialogue politique et le

plaidoyer comme l’un des principaux piliers du travail de l’UNICEF. Les rapports annuels des

bureaux de pays montrent qu’il s’agit de la stratégie de mise en œuvre la plus utilisée, au même titre

que le renforcement des capacités, et qu’elle est incorporée dans tous les programmes de pays de

l’UNICEF. L’expérience de tous les pays confirme que des données et des travaux de recherche de

qualité sont très demandés dans tous les domaines. Elle montre en outre qu’ils peuvent s’avérer fort

utiles pour étayer le plaidoyer et améliorer la compréhension des questions liées à l’enfance.

Corroborés par des données factuelles, le plaidoyer et le dialogue politique peuvent aider à orienter

l’élaboration et la mise en œuvre des décisions d’investissement, des normes, des lignes directrices

et des politiques tant au niveau national qu’international. Ils peuvent ainsi efficacement contribuer à

faire progresser la situation des enfants.

Production de données factuelles

60. L’UNICEF est directement impliqué dans la production de données factuelles concernant les

enfants, et aide les pays dans cette direction. Ces données peuvent jouer un rôle essentiel dans le

renforcement des politiques, des investissements et des programmes à l’échelon national, mais aussi

devenir un « bien public mondial » pouvant être utilisé dans de nombreux contextes et par différents

acteurs.

61. Au cours de l’élaboration des objectifs de développement durable, les États membres et

d’autres acteurs ont maintes fois souligné l’utilité de la collecte, de l’analyse et de l’utilisation des

données au niveau national et leur impact positif sur les résultats.

62. Depuis 1995, le soutien de l’UNICEF aux programmes MICS, en plus de son rôle de

leadership, a contribué significativement à l’obtention de données fiables. Au fil du temps, les MICS

ont permis de fournir de plus en plus de données ventilées, indispensables pour une prise de décision

fondée sur l’équité. En 2014 et 2015, les MICS ont été de nouveau améliorées afin de pouvoir mesurer

l’accès à la protection sociale, la qualité de l’eau des ménages, la prévalence du handicap chez l’enfant

et les résultats d’apprentissage12. En parallèle, la mise en œuvre du Plan stratégique a notamment fait

prendre conscience de l’importance d’une meilleure coordination entre les différentes initiatives

internationales portant sur les données, afin de soutenir plus efficacement les pays. L’UNICEF a donc

noué un partenariat officiel avec les deux autres grands programmes internationaux d’enquêtes auprès

des ménages (l’étude sur la mesure des niveaux de vie de la Banque mondiale et les enquêtes

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démographiques et de santé [EDS] de l’Agence des États-Unis pour le développement international

[USAID]), et rejoint le projet de collaboration sur les données de santé piloté par l’Organisation

mondiale de la Santé.

63. L’UNICEF a accru son soutien aux pays en vue de renforcer la collecte et l’utilisation de

données administratives par secteur. Cet appui a été accueilli très favorablement au niveau national.

Selon le secteur et le contexte national, les programmes de pays peuvent choisir de renforcer les

systèmes traditionnels sur support papier, introduire le suivi en temps réel (souvent par le biais de

téléphones portables ou de tablettes), ou une combinaison des deux. Comme observé dans

l’évaluation formative de MoRES (système de suivi des résultats pour l’équité) et dans d’autres

expériences de pays, une partie du travail initial de l’UNICEF en matière de suivi en temps réel n’a

pas été intégrée correctement dans les systèmes globaux de données sectorielles. En outre, tous les

efforts initiaux n’ont pas correctement pris en compte la demande (et l’utilisation) des données, par

exemple par les enseignants en première ligne, les travailleurs sociaux et le personnel infirmier, ou

par les responsables de haut niveau ou cabinets ministériels13. Les enseignements tirés ont à leur tour

influencé les efforts ultérieurs, comme en témoigne l’élaboration d’une stratégie ciblant les données

relatives à la situation des enfants.

64. Le cadre de résultats du Plan stratégique comprenait des objectifs de publications à comité de

lecture dans les sept domaines d’action. Manifestement, l’UNICEF a mené et publié beaucoup plus

de recherches que prévu lors de la conception du Plan. De nombreux exemples de résultats de

recherches stratégiques et leurs impacts figurent dans la description des enseignements tirés dans les

différents domaines d’action (voir plus haut). Il s’agit par exemple de l’efficacité des transferts

d’espèces ou de l’utilité de l’allaitement maternel. En outre, grâce à la recherche, l’UNICEF

comprend mieux – et cherche à accroître – son influence dans des domaines situés en dehors de ses

programmes traditionnels, tels que la caractérisation de la pauvreté des enfants dans les pays riches

et la mesure du risque que représente le changement climatique pour les enfants défavorisés.

65. L’examen des enseignements tirés relatifs à la recherche au sein de l’organisation a aussi mis

en exergue des contraintes, notamment des limites liées à la compréhension des méthodes de

recherche, l’application de normes de qualité (notamment celles liées à l’examen déontologique) et

les capacités de gestion. Des politiques, des procédures et des supports de formation ont été élaborés

pour pallier ces contraintes. Les normes globales d’assurance-qualité et d’examen déontologique,

introduites en 2015, sont de mieux en mieux respectées. En avril 2016, pour la première fois, le

Directeur général a publié la Politique de l’UNICEF sur la recherche. Cette dernière s’applique à

toutes les recherches de l’UNICEF, qu’elles soient commanditées ou entreprises par l’organisation

individuellement ou en partenariat avec ses homologues.

66. Ces deux dernières années ont montré l’intérêt d’une intégration précoce des stratégies de

communication dans les activités de production de connaissances. Un nombre croissant de pays se

sont dotés de comités de recherche et de production de données qui supervisent activement la mise

en œuvre des plans intégrés de suivi et évaluation, et qui promeuvent la diffusion et l’utilisation des

données produites. Les activités de recherche et de gestion des connaissances peuvent encore être

améliorées dans toute l’organisation, afin de s’assurer que la production de données est stratégique et

que les pratiques prometteuses sont consignées et diffusées au bénéfice de la programmation.

Dialogue politique et plaidoyer

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67. Les stratégies de dialogue politique et de plaidoyer de l’organisation ont gagné en clarté et en

cohérence, tant au niveau international que national, notamment dans les contextes humanitaires.

S’appuyant sur les enseignements tirés de ses expériences passées, l’UNICEF étaie efficacement ses

travaux de dialogue stratégique et de plaidoyer par des données probantes solides. L’UNICEF prend

également progressivement conscience qu’il est important d’intégrer pleinement son approche du

dialogue stratégique et du plaidoyer dans sa stratégie de communication.

68. L’un des principaux développements dans le cadre du Plan stratégique a été l’expansion du

champ de communication dans l’objectif de cibler davantage le plaidoyer public. Ce domaine gagne

en importance dans les pays à revenu intermédiaire, où l’accès à la communication est favorisé par

les technologies mobiles et autres plateformes numériques. La Stratégie mondiale de communication

et de plaidoyer public est progressivement mise en œuvre dans les bureaux de pays, la coordination

étant effectuée à l’échelle régionale. Début 2016, 69 pays avaient adapté la stratégie à leurs contextes

particuliers. Quarante pays appliquent actuellement le cadre de suivi et de mesure relatif aux systèmes

nationaux de recherche sur la communication et de suivi des médias.

69. En parallèle de ses investissements accrus dans le plaidoyer public, l’UNICEF poursuit son

dialogue stratégique avec les États membres, qui constitue une manière particulièrement efficace de

contribuer à la création d’un environnement favorable au niveau national, régional et international.

Ainsi, en 2014 et 2015, l’UNICEF a contribué au programme de protection sociale par le biais de son

engagement politique auprès de l’Union africaine ; s’agissant des données sur la situation des enfants,

l’organisation a noué un partenariat politique avec la Commission économique et sociale pour l’Asie

et le Pacifique. Au niveau international, elle a travaillé en étroite collaboration avec Group of Friends

en vue d’attirer l’attention sur la situation des enfants dans le cadre du suivi des objectifs de

développement durable.

70. Étant donné le mandat universel de l’organisation, une attention accrue a également été

accordée au plaidoyer dans les pays à revenus élevés. Une étude récente montre que les comités

nationaux pour l’UNICEF ont efficacement contribué à l’obtention de résultats politiques pour les

enfants, aussi bien dans leurs pays qu’à l’international. Le plaidoyer des comités nationaux profite

particulièrement de la série de bilans publiée par le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF, qui

axe ses recherches sur les droits des enfants dans les pays riches.

71. Il reste des difficultés persistantes concernant la définition et la mesure des résultats du

dialogue politique et du plaidoyer : intervalles longs, complexité et caractère imprévisible des

processus politiques, implication d’acteurs et parties prenantes multiples. Pour y répondre, l’UNICEF

élabore des théories du changement pertinentes qui traitent de l’évaluation des actions politiques et

de plaidoyer de l’organisation, notamment des initiatives régionales, et de leur contribution aux

résultats.

C. Partenariats

72. L’UNICEF menant pratiquement toutes ses actions en partenariat et ce concept supposant des

interactions telles que fourniture d’un soutien aux gouvernements par les équipes de pays des Nations

Unies ou recrutement de prestataires privés en sous-traitance en vue de la mise en œuvre de services,

il est particulièrement difficile de synthétiser et généraliser les enseignements tirés dans ce domaine.

73. Les partenariats de l’UNICEF avec d’autres membres du système de développement des

Nations Unies, au niveau mondial et national, revêtent une importance particulière. L’UNICEF

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continue de mettre à profit les enseignements tirés lors de la mise en œuvre des procédures

opérationnelles permanentes, notamment l’idée qu’un modèle unique ne suffit pas et que le travail

axé sur les résultats doit être central, tout en gardant à l’esprit l’objectif global d’une plus grande

harmonisation.

74. S’inspirant de l’expérience d’initiatives telles que Une promesse renouvelée, l’UNICEF

travaille de plus en plus par le biais de plateformes de partenariats plus larges qu’auparavant, telles

que l’initiative No Lost Generation, qui prend la forme d’un cadre stratégique d’action conjointe

réunissant gouvernements, donateurs publics et privés, organismes de Nations Unies, ONG, OSC et

réseaux universitaires. Depuis son lancement en 2013, cette initiative a galvanisé l’attention du monde

entier sur la détresse des enfants touchés par la crise en République arabe syrienne et dans les pays

voisins, contribuant à attirer des financements vers des secteurs traditionnellement délaissés dans les

contextes de crise humanitaire et permettant ainsi d’obtenir des résultats importants en faveur des

enfants. Elle a également contribué au dialogue entre les partenaires humanitaires et du

développement au sujet de l’investissement dans l’éducation et les services de protection de l’enfance,

faisant le lien entre les plans d’intervention rapide et les efforts de développement à plus long terme.

75. L’UNICEF a noué des partenariats formels et informels avec un grand nombre d’OSC. Au

niveau international, les partenariats avec les ONG sont particulièrement importants pour faire

avancer les programmes de plaidoyer communs, comme cela a été le cas dans les efforts visant à

attirer l’attention sur les droits des enfants dans le cadre des objectifs de développement durable.

L’UNICEF n’a eu de cesse d’élargir (avec succès) son réseau de partenariats internationaux avec des

OSC, au-delà des ONG de développement, afin de travailler avec des organisations confessionnelles,

des groupes sportifs et des associations de jeunes. Les partenariats avec les organisations

confessionnelles sont essentiels pour exercer une influence sur les normes sociales.

76. Les médias sociaux et les autres outils d’un monde toujours plus interconnecté ont donné

naissance à une nouvelle génération de mouvements sociaux transnationaux. L’UNICEF reconnaît

combien il est important de dépasser les modèles de partenariats traditionnels pour impliquer

efficacement ces mouvements et en tirer parti.

77. Au niveau national et communautaire, l’UNICEF a très nettement amélioré sa gestion des

partenariats d’exécution grâce à l’approche harmonisée des transferts de liquidités. Outre ses

interactions avec des organisations communautaires en tant que partenaires d’exécution potentiels,

l’UNICEF peut aussi aider ces organismes à obtenir des résultats pour les enfants en renforçant leurs

réseaux et en facilitant leur participation aux processus pertinents d’élaboration de politiques

publiques.

78. L’UNICEF continue également d’approfondir ses partenariats avec le secteur privé, en

adoptant des approches innovantes. La stratégie d’engagement intégré des entreprises est aujourd’hui

utilisée pour influencer les politiques et les actions des entreprises ayant un impact, aussi bien positif

que négatif, sur les enfants. Cette approche renforce et complète les actions menées par l’UNICEF

pour promouvoir les Principes régissant les entreprises dans le domaine des droits de l’enfant, qui

visent à renforcer l’engagement des entreprises en faveur du respect et du soutien à la concrétisation

des droits des enfants14.

D. Coopération Sud-Sud et horizontale

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79. L’UNICEF fait de plus en plus appel à une stratégie d’exécution visant à soutenir la

coopération Sud-Sud et horizontale, qui présente des liens étroits avec les partenariats et le partage

de connaissances.

80. L’UNICEF joue un rôle certes modeste mais utile en soutenant la coopération Sud-Sud

« traditionnelle » entre les gouvernements, par exemple en identifiant les domaines apportant des

avantages mutuels aux deux pays ou en finançant des voyages d’étude et des réunions

intergouvernementales. Dans de nombreux cas, les programmes de l’UNICEF adoptent une approche

plus large, en établissant des liens internationaux non seulement entre les ministères compétents mais

aussi les universitaires, les ONG, la société civile, les parties prenantes privées et d’autres acteurs.

81. L’UNICEF mène aussi des expériences autour de la coopération horizontale facilitée par les

technologies de l’information et de la communication (TIC), et constate que les outils et plateformes

informatiques ne sont pas très efficaces isolément, mais peuvent devenir des outils puissants et

efficaces lorsqu’ils sont intégrés dans une approche à plusieurs volets.

E. Innovation

82. À partir de la fin du précédent Plan stratégique à moyen terme, puis de manière plus marquée

en 2014 et 2015, l’UNICEF a adopté une stratégie de mise en œuvre de plus en plus axée sur la

promotion, l’identification et l’aide au déploiement des innovations en faveur des enfants.

83. L’innovation est présente dans tous les aspects du travail de l’UNICEF, de la stratégie adoptée

pour concevoir et mettre en œuvre une initiative C4D à l’invention de nouveaux matériels et logiciels.

Des outils comme U-Report, EduTrac, mTrac et la cartographie numérique de la communauté ont

gagné en popularité et sont largement utilisés dans de nombreux pays, où ils contribuent au suivi

participatif et en temps réel de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. L’innovation

contribue également à améliorer les résultats dans les contextes humanitaires, en aidant les

populations vulnérables à se faire entendre et en fournissant des informations rapides et pertinentes

localement sur les besoins et les avancées des programmes. L’UNICEF tire ici parti de sa grande

expérience en matière d’innovation produit dans le domaine de l’approvisionnement, qui lui a permis

de mettre en place des procédures bien établies en matière de définition, mais aussi d’examen, de

développement et de gouvernance de nouveaux produits.

84. L’examen relatif aux enseignements tirés a mis en évidence la contribution croissante de

l’innovation aux résultats de l’UNICEF, ainsi que la nécessité de disposer d’un personnel dédié et

formé qui pilote la conception et la mise en œuvre des initiatives innovantes. L’assistance au niveau

régional a fait ses preuves pour le plaidoyer, l’orientation stratégique et la promotion des partages

d’expériences entre les pays et les secteurs. Les actions en matière d’innovation aident aussi

l’UNICEF à identifier un large éventail de partenaires non traditionnels et à travailler avec eux,

souvent à un coût relativement abordable. Cependant, la mise en place de tels partenariats doit aussi

être gérée par du personnel dédié.

85. Il est par ailleurs apparu clairement que les initiatives innovantes doivent faire l’objet d’un

suivi et d’un examen continus afin de déterminer l’état d’avancement de la mise en œuvre, les résultats

obtenus et les éventuelles modifications de trajectoire nécessaires. Il est également primordial de

réaliser une évaluation rigoureuse et indépendante avant de prendre des décisions sur l’opportunité

ou la manière de promouvoir le déploiement à plus grande échelle ou la reproduction des innovations

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dans un autre contexte, et d’en faciliter l’intégration, lorsqu’elles sont efficaces, dans la

programmation générale de l’UNICEF.

F. Appui à l’intégration et liens intersectoriels

86. Le Plan stratégique souligne l’importance d’une stratégie de mise en œuvre prévoyant des

interventions intersectorielles et d’intégration en vue de promouvoir le bien-être des enfants. Les

enseignements tirés dans deux de ces domaines, le développement de la petite enfance et les enfants

en situation de handicap, sont particulièrement intéressants.

Développement de la petite enfance

87. Les objectifs de développement durable reconnaissent le développement de la petite enfance

comme une priorité essentielle pour la réalisation du développement durable, l’éradication de la

pauvreté, l’égalité et l’autonomisation des femmes. Le Plan stratégique en fait un domaine prioritaire

de l’engagement transsectoriel, dans toutes les régions, où il existe de multiples approches

programmatiques en la matière. Des résultats ont été démontrés en termes de développement de

l’enfant, d’interactions positives (plus protectrices) entre parents et enfants, et de santé émotionnelle

des parents.

88. L’UNICEF a compris que pour fournir des services de développement de la petite enfance

efficaces, il devait non seulement mettre en œuvre une stratégie sectorielle rigoureuse, mais également

faire preuve de coordination intersectorielle. De même, les différentes plateformes de prestation,

comme les communautés, les cliniques, les écoles ou les médias, doivent être soutenues. Ce dernier

point porte généralement ses fruits lorsque les dirigeants de la communauté, de la ville ou du district

ont des compétences en matière de développement de la petite enfance.

89. Le développement de la petite enfance doit faire l’objet d’une attention accrue dans les

situations de crise humanitaire. Il est prouvé que les jeunes enfants vivant dans des contextes fragiles

sont soumis à des impacts préjudiciables à long terme. Ces effets peuvent potentiellement être

inversés par les interventions en matière de développement de la petite enfance. Depuis le lancement

du Plan stratégique, le kit de développement de la petite enfance a été distribué à près de 4 millions

d’enfants en situation d’urgence, contribuant à leur bien-être émotionnel et à leur développement

cognitif et social.

Enfants en situation de handicap

90. Le Plan stratégique intègre le handicap dans tous ses domaines d’action. L’aide aux enfants

en situation de handicap comprend des efforts visant à protéger leurs droits et à lutter contre la

stigmatisation et la discrimination. Une contribution aux programmes nationaux est nécessaire, en

vue d’accroître la couverture des services adaptés et inclusifs et d’éliminer les obstacles physiques et

sociaux à la participation de ces enfants. Le plan promeut également la production de données de

qualité sur le type et la prévalence du handicap chez les enfants. À l’heure actuelle, plus de

100 bureaux de pays de l’UNICEF élaborent des programmes en faveur des droits et de l’inclusion

des enfants en situation de handicap.

91. Il est cependant difficile d’atteindre une masse critique et d’assurer la qualité des programmes

de l’UNICEF. L’information sur les avancées réalisées en faveur des enfants en situation de handicap

est limitée par l’absence d’indicateurs de résultat spécifiques dans le cadre de résultats du Plan

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stratégique, ainsi que par les lacunes en matière de données au niveau national. L’UNICEF tente de

combler ces écarts à l’aide de stratégies sectorielles, notamment dans les domaines de la santé, de

l’éducation, de l’eau et de l’assainissement. En outre, l’UNICEF a élaboré et lancé en 2015 de

nouveaux outils flexibles de collecte de données, en vue d’évaluer et de mesurer comment les

handicaps affectent les enfants.

G. Prestation de services

92. Au cours des dernières années, des enseignements importants ont été tirés sur la prestation de

services au niveau communautaire. Une évaluation formative approfondie menée en Asie du Sud sur

l’initiative Let Us Learn a souligné le caractère central de l’engagement et de la participation

communautaires dans la réussite des interventions dans le domaine de l’éducation. L’évaluation a

également souligné la nécessité de mener une planification stratégique, en tenant compte du contexte

local, de tenir compte dès le début de l’efficience, de l’évolutivité et de la pérennité des interventions,

et d’évaluer la capacité des partenaires à fournir et intensifier les interventions. Des enseignements

similaires ont été tirés dans d’autres secteurs, par exemple dans la prestation de services de santé,

comme cela a été décrit précédemment dans le présent rapport.

V. Enseignements tirés en matière d’efficacité et d’efficience organisationnelle

93. En 2014 et 2015, l’UNICEF a lancé une vague de réformes importantes visant à améliorer son

efficience et son efficacité. Cela a donné lieu notamment à l’ouverture d’un Centre mondial de

services partagés à Budapest en septembre 2015, qui assume des fonctions dans les domaines

suivants : services financiers, ressources humaines, administration et informatique. Les détails relatifs

à ces réformes figurent dans le rapport sur l’examen à mi-parcours du budget intégré de l’UNICEF

pour la période 2014–2017 (E/ICEF/2016/AB/L.2).

94. La réorganisation des fonctions dans toutes les divisions du siège, qui a eu lieu simultanément

à la création du Groupe sur les résultats de terrain en 2014, a réuni sous un seul et même pilier la

Division des programmes et le Bureau des programmes d’urgence. Cette restructuration a contribué

à atteindre l’un des objectifs principaux, à savoir un meilleur alignement et une meilleure intégration

des actions humanitaires et de développement. De même, la Division des données, de la recherche et

des politiques reconfigurée a été fusionnée à la Division des partenariats publics, renforçant ainsi la

stratégie globale et la gestion des partenariats. L’un des enseignements principaux à retenir ici réside

dans les importants gains en matière d’efficacité qui découlent d’une rationalisation fonctionnelle.

L’UNICEF s’appuiera sur ces expériences dans sa recherche d’une plus grande efficacité de

fonctionnement.

A. Gestion axée sur les résultats

95. La gestion axée sur les résultats, qui est au cœur de nombreuses initiatives en matière

d’amélioration de l’efficacité et de l’efficience depuis plusieurs années, a été renforcée dans le Plan

stratégique actuel. En 2013, l’Organisation de coopération et de développement économiques a

reconnu les progrès réalisés dans ce domaine dans un examen sur l’efficacité de l’UNICEF en matière

de développement15, qui signalait également les domaines qui méritaient encore d’être améliorés.

Depuis 2014, une série d’initiatives a renforcé les cadres, les outils et les procédures appuyant cette

approche à tous les niveaux fonctionnels de l’UNICEF.

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96. Le Plan stratégique actuel a introduit la théorie du changement comme composante centrale

de la planification et de la programmation stratégiques. La théorie élaborée pour le Plan à l’échelle

mondiale soulignait l’identification d’hypothèses stratégiques et définissait plusieurs scénarios

généraux décrivant les stratégies à mettre en place pour atteindre les résultats. Les bureaux de pays

ont été encouragés à élaborer des théories du changement pour les domaines d’action des programmes

en fonction de leurs contextes spécifiques.

97. Un tableau de bord du Plan stratégique a été introduit dans le cadre de l’examen à mi-parcours

et sera désormais élaboré tous les ans pour suivre la performance de l’organisation.

98. En 2014, l’UNICEF a créé la Division du travail sur le terrain afin de renforcer les systèmes

organisationnels relatifs à la gestion axée sur les résultats. Ce service a notamment œuvré pour

répondre à l’un des principaux enseignements tirés après deux ans de mise en œuvre du Plan

stratégique, à savoir la nécessité de disposer de davantage d’outils automatisés et intégrés contribuant

à la gestion des programmes à l’échelle des pays. La nouvelle plateforme mobile partagée eTools

intègre une sélection d’outils numériques individuels développés par les bureaux de pays. Les outils

sont actuellement en cours d’expansion, afin de faciliter le suivi sur le terrain, la gestion du plan de

travail et les fonctions liées aux transactions.

99. Une évaluation formative mondiale de l’approche MoRES (Monitoring Results for Equity

System) a été réalisée en 2014. Elle comportait des études de cas de pays où MoRES avait été mis en

œuvre16. Elle a constaté que l’approche avait largement été soutenue par les gouvernements et d’autres

partenaires, et que différents éléments avaient été utilisés de manière productive dans différents

contextes. Le système a aidé les pays à obtenir des informations à moindres frais contribuant à

identifier les inégalités et les besoins locaux, les écarts en termes d’accès aux services et les

contributions du programme. Cette information facilite la microplanification et la responsabilité

sociale au niveau communautaire.

100. Plusieurs enseignements clés ont été tirés en 2014 et 2015 sur la programmation tenant compte

des risques. Dans ce contexte, il est important de lier la gestion du risque opérationnel (qui consiste à

identifier les risques opérationnels externes et internes, à déterminer le niveau de risque acceptable

pouvant être assumé et à élaborer des procédures visant à les gérer et à les atténuer) au renforcement

des capacités nationales et communautaires en matière d’identification et de préparation aux risques

associés aux catastrophes naturelles, au changement climatique et aux conflits. À l’échelle mondiale,

des actions sont en cours pour examiner les différents cadres de risque qui sont utilisés aussi bien

dans les contextes humanitaires que de développement, et déterminer comment les harmoniser au

mieux.

101. Bien que la majorité des évaluations de l’UNICEF soient réalisées au niveau national, les

évaluations thématiques et métaévaluations mondiales (y compris les évaluations interagences)

s’avèrent particulièrement utiles pour fournir des données probantes sur les questions prioritaires et

les domaines émergents. En particulier, les métaévaluations relatives à des thèmes tels que les

transferts de liquidités ont contribué à l’apprentissage organisationnel, en proposant une interprétation

des résultats de plusieurs évaluations sur un sujet particulier et en étayant les perspectives de

l’organisation. Associer de manière plus systématique évaluation et recherche sur des thèmes

connexes dans les stratégies de production de connaissances et dans les produits de connaissance

pourrait renforcer la valeur ajoutée des évaluations.

B. Approvisionnement

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102. Les actions de l’UNICEF en matière d’approvisionnement ont favorisé la compétitivité des

marchés, qui sont pérennes et proposent des produits au juste prix. Ainsi, il a été possible de réaliser

d’importantes économies d’un montant estimé à 200 millions de dollars par an entre 2012 et 2014.

103. Reconnaissant que la disponibilité des fonds en temps voulu est indispensable à la

disponibilité des produits au moment opportun, l’UNICEF a appris à accorder une attention accrue à

l’expansion et à l’innovation en matière de financement des produits. L’organisation a par conséquent

invité les banques et les autres institutions financières, les partenaires et les représentants des

gouvernements à explorer des solutions de financement du développement non traditionnelles. L’un

des principaux résultats a été l’expansion de l’Initiative pour l’indépendance en matière de vaccins

(VII), le fonds de roulement de l’UNICEF pour la vaccination. Les résultats et l’efficacité des

opérations du VII se sont améliorés en 2014, et le Conseil d’administration de l’UNICEF a approuvé

une multiplication par dix du plafond de son capital de base et un élargissement de la liste des

fournitures essentielles pour les enfants pouvant être préfinancées par ce mécanisme. En appliquant

les enseignements tirés du financement des vaccins à d’autres secteurs, il a été possible d’élargir les

consultations avec les fournisseurs du secteur de la nutrition aux institutions financières

commerciales. L’UNICEF reprendra cette approche pour l’appliquer à d’autres groupes de produits

et différentes régions.

104. Lorsque les pays passent du statut de pays à faible revenu à celui de pays à revenu

intermédiaire, ils perdent souvent les fonds des donateurs finançant les produits essentiels pour les

enfants, mais aussi les tarifs préférentiels proposés par certains fournisseurs aux pays les plus pauvres.

Les modalités contractuelles spécifiques à l’UNICEF et son appui aux efforts de plaidoyer menés par

les partenaires ont contribué à fortement augmenter la production de vaccins plus rentables, ce qui

s’est traduit par une forte baisse des prix. Les efforts menés par l’UNICEF en matière de plaidoyer

ont également contribué à valider une stratégie coordonnée visant à surmonter les obstacles actuels à

la demande et à l’approvisionnement de vaccins dans les pays à revenus intermédiaires.

105. L’innovation est essentielle pour créer des produits essentiels fonctionnels et acceptables

répondant aux besoins des enfants. Chaque année, une vingtaine de projets innovants plus ou moins

avancés en matière d’approvisionnement sont mis en œuvre. La pneumonie étant la première cause

de mortalité des enfants de moins de 5 ans et étant souvent mal diagnostiquée, l’innovation produit

s’est concentrée sur le développement de nouveaux diagnostics de la maladie adaptés au contexte et

abordables. Ces dispositifs sont sur le point d’être testés sur le terrain pour la première fois.

C. Ressources humaines

106. De nombreuses réformes en matière de ressources humaines ont permis à l’UNICEF de

continuer à obtenir des résultats dans le cadre du Plan stratégique, dans le contexte en pleine évolution

de l’action humanitaire et du développement. Ces derniers sont décrits dans le rapport sur l’examen

à mi-parcours du Plan stratégique pour la période 2014–2017 et dans le rapport annuel du Directeur

général pour 2015 (E/ICEF/2016/6).

D. Technologies de l’information et de la communication

107. Avec l’évolution rapide du paysage numérique, les TIC ont significativement gagné en

importance pendant la période de mise en œuvre du Plan stratégique, non seulement en tant que

fonction de soutien fondamentale, mais aussi comme ressources permettant d’exploiter la technologie

dans les domaines des programmes.

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108. La Division des solutions et services informatiques de l’UNICEF a appris à travailler en

collaboration plus étroite avec les divisions des programmes, des politiques et des partenariats en vue

de soutenir une approche souple et itérative des projets fondés sur les TIC. Il est désormais évident

que l’UNICEF a besoin de méthodes communes et reposant sur les normes du secteur pour définir la

portée d’un projet TIC, identifier et gérer les risques, clarifier les responsabilités, planifier et gérer la

mise en œuvre. L’UNICEF agit en conséquence en élaborant des lignes directrices et des outils qui

devront être suivis et évalués dans les années à venir.

109. Une nouvelle stratégie, actuellement en cours de développement, traduira et facilitera la

transformation de la fonction des TIC au sein de l’organisation. Elle devrait accentuer la part

d’innovation en matière de TIC et renforcer leur rôle dans les actions humanitaires et de

développement, de manière cohérente avec la prise de conscience à haut niveau de leur impact

transformateur.

E. Cohérence des Nations Unies et initiative « Unis dans l’action »

110. L’UNICEF continue de contribuer significativement au travail du système des Nations Unies

et à leur cohérence en participant aux processus stratégiques (par exemple celui de l’élaboration des

objectifs de développement durable), en s’engageant dans des questions relevant de la compétence

du système dans son ensemble comme la réduction des inégalités, et en prenant une part active à la

programmation conjointe au niveau des pays, qui se traduit notamment par le grand nombre de

membres du personnel qui s’y consacrent

111. L’expérience en matière de programmation conjointe a guidé la manière dont les organismes

collaborent pour atteindre des résultats communs, dans le cadre par exemple du Plan-cadre des

Nations Unies pour le développement et d’autres mécanismes conjoints. La création de groupes sur

les résultats s’est révélée efficace pour structurer les efforts coordonnés par le système des Nations

Unies dans lesquels l’UNICEF joue un rôle significatif. En 2015, les bureaux de l’UNICEF ont

participé à 762 groupes sur les résultats dans 123 pays, dont un tiers étaient dirigés ou codirigés par

eux. Plus de la moitié d’entre eux ont harmonisé la planification, le suivi et le reporting et clarifié les

obligations des agences en matière de redevabilité par des plans de travail conjoints. Des approches

flexibles, la concentration sur les résultats et l’engagement en faveur du travail en partenariat ont été

identifiés comme les facteurs clés de la réussite de cette initiative.

112. L’expérience de l’UNICEF s’est également accrue en matière de mise en œuvre de

programmes conjoints. En 2015, l’organisation a collaboré avec 26 agences à la mise en œuvre de

199 programmes conjoints dans 79 pays, en utilisant un éventail de modalités de financement. Les

principaux enseignements tirés portent sur l’importance de certains facteurs pour garantir de meilleurs

résultats : mise en place de programmes conjoints, respect des mandats et des avantages comparatifs

des différents organismes, ou encore harmonisation et rationalisation des systèmes de gestion.

113. Dans le cadre des recommandations de l’examen quadriennal complet, les procédures

opérationnelles permanentes de l’initiative « Unis dans l’action », lancée au début de la période du

Plan stratégique, se sont avérées indispensables pour améliorer la cohérence de l’action des Nations

Unies en fonction des différents contextes nationaux. Les approches de cette initiative ont

progressivement été adaptées à la situation et aux besoins spécifiques des pays, avec un engagement

fort de l’UNICEF. Ce dernier a été étroitement impliqué dans la mise en œuvre, la mise à l’essai et

l’adaptation de modèles dans le cadre de cette initiative, notamment par l’élaboration de cadres de

planification, de programmes et de financements conjoints relatifs à certaines questions sélectionnées.

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Une expérience positive a également été acquise avec les équipes de pays des Nations Unies sur

l’utilisation de cadres budgétaires conjoints et de stratégies communes de mobilisation des ressources,

en complément des méthodes de collecte de fonds spécifiques à chaque organisme.

114. Dans le cadre du fonctionnement unique, l’UNICEF a acquis une expérience significative des

synergies opérationnelles par le biais de services et de prestataires partagés impliquant la majorité des

équipes de pays des Nations Unies. L’UNICEF participe activement aux dispositifs de mise en

commun des services dans presque tous les pays et à un nombre croissant d’approches conjointes et

d’accords communs à long terme en matière d’approvisionnement.

VI. Réponses de l’UNICEF aux principaux enseignements tirés

115. Comme exposé dans le présent rapport et résumé dans le rapport sur l’examen à mi-parcours

du Plan stratégique pour la période 2014–2017 et dans le rapport annuel du Directeur général pour

2015 (E/ICEF/2016/6), l’UNICEF a déjà tiré d’importants enseignements au cours des deux

premières années de mise en œuvre du Plan stratégique.

116. La plupart d’entre eux sont immédiatement appliqués afin d’améliorer les travaux en cours,

le cas échéant, ou d’orienter les changements d’approches et d’actions de l’UNICEF. Si ceux-ci sont

particulièrement visibles dans le domaine de l’action humanitaire, l’UNICEF répond aussi

systématiquement aux nouvelles données factuelles relatives aux mesures qui fonctionnent et aux

enseignements opérationnels dans tous les domaines de travail de l’organisation.

117. Dans de nombreux domaines, les enseignements tirés ont servi de moteur à l’élaboration de

nouveaux cadres ou stratégies. Le présent rapport a constaté que les enseignements récents ont initié

l’élaboration de nouvelles approches relatives à la RSS, aux données pour les enfants, aux TIC pour

le développement et au changement climatique. S’ils ne sont pas recensés en détail ici, plusieurs

cadres sont aussi en cours d’actualisation dans d’autres domaines d’action, notamment ceux relatifs

au secteur WASH, au VIH et au travail avec les enfants dans les zones urbaines. Les enseignements

ont aussi été à l’origine de nouvelles initiatives, à l’instar de « Tous inclus », qui vise à attirer

l’attention sur les adolescents séropositifs et à agir en leur faveur.

118. Certains enseignements ont donné lieu à des propositions spécifiques, qui sont contenues dans

le Cadre de résultats révisé du plan stratégique de l’UNICEF pour 2014–2017 (E/ICEF/2016/6/Add.2)

et qui seront examinées à l’occasion de la session annuelle du Conseil d’administration de juin 2016.

Il s’agit des propositions suivantes :

(a) Identifier les indicateurs qui permettent de mieux mesurer les processus de

changement pertinents ;

(b) Appliquer rigoureusement des principes sains de gestion axée sur les résultats à la

structuration et à la formulation des indicateurs, ainsi qu’à leur suivi ;

(c) Mettre davantage l’accent sur l’équité dans les indicateurs en poursuivant l’utilisation

des données ventilées.

119. L’examen à mi-parcours du Plan stratégique souligne par ailleurs la solidité du plan dans son

ensemble. Il mentionne toutefois plusieurs domaines dans lesquels l’UNICEF doit travailler

davantage ou différemment : il s’agit notamment des questions relatives aux actions transversales, à

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l’urbanisation, au changement climatique, aux adolescents, au développement de la petite enfance,

aux enfants réfugiés et migrants.

120. Enfin et surtout, alors même que l’UNICEF travaille avec les parties prenantes à l’élaboration

d’une stratégie pour la période 2018 à 2021, l’organisation doit prendre en compte non seulement le

Programme de développement à l’horizon 2030, mais aussi les enseignements clés relatifs à la

flexibilité, à l’adaptation au contexte, et à la nécessité de moduler les stratégies au fil du temps, en

fonction de l’évolution des circonstances et des données probantes.

NOTES DE FIN 1 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Plan stratégique de l’UNICEF, 2014-2017 : réalisation des droits de tous les enfants, notamment

des plus défavorisés, E/ICEF/2013/21, Nations Unies, New York, 11 juillet 2013. 2 Plowman B. et Setel P., UNICEF Strategic Plan, 2014 to 2017 – Evaluability assessment: Final report and annexes, Bureau de

l’évaluation, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, New York, juillet 2015. 3 Plowman B. et Setel P., UNICEF Strategic Plan, 2014 to 2017 – Evaluability assessment. 4 Doherty T. et al., Report on the Summative External Evaluation of the Catalytic Initiative (CI)/ Integrated Health Systems Strengthening

(IHSS) Programme in Ethiopia, Mali, Mozambique, Ghana, Malawi and Niger, South African Medical Research Council, Université du

Cap-Occidental et Save the Children, Le Cap, 2014. 5 Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Evaluation of the WASH Sector Strategy “Community Approaches to Total Sanitation” (CATS),

Final Evaluation Report, UNICEF, New York, juin 2014.. 6 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, UNICEF’s Upstream Work in Basic Education and Gender Equality, 2003–2012, Volume 1,

Rapport de synthèse, Bureau de l’évaluation, UNICEF, New York, juillet 2014. 7 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Évaluation des programmes UNICEF de protection des enfants lors des situations d’urgence :

rapport de synthèse, Bureau de l’évaluation, UNICEF, New York, décembre 2013. 8 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Protecting children from violence: A comprehensive evaluation of UNICEF’s strategies and

programme performance, Bureau de l’évaluation, UNICEF, New York, août 2015. 9 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Cachée sous nos yeux : une analyse statistique de la violence envers les enfants, UNICEF, New

York, 2014. 10 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Cash transfer as a Social Protection Intervention: Evidence from UNICEF Evaluations 2010-

2014, Bureau de l’évaluation, UNICEF, New York, juin 2015. 11 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Plan stratégique de l’UNICEF, 2014-2017 : réalisation des droits de tous les enfants, notamment

des plus défavorisés, E/ICEF/2013/21, Nations Unies, New York, 11 juillet 2013. 12 Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Monitoring the Situation of Children and Women for 20 years: The Multiple Indicator Cluster

Surveys (MICS) 1995–2015, UNICEF, New York, 2015. 13 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Formative Evaluation of UNICEF’s Monitoring Results for Equity System (MoRES): MoRES:

From evidence to equity?, UNICEF, New York, août 2014. 14 Pacte mondial des Nations Unies, Principes régissant les entreprises dans le domaine des droits de l’enfant, Pacte mondial des Nations

Unies, New York, mis à jour en août 2015. 15 Organisation de coopération et de développement économiques, Review of UNICEF’s Development Effectiveness, 2009-2011: Final

report, Comité d’aide au développement de l’OCDE, Réseau sur l’évaluation du développement, Paris, 15 mai 2013. 16 UNICEF, Formative Evaluation of UNICEF’s Monitoring Results for Equity System (MoRES).