examen d'un traumatisé facial

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Examen d’un traumatisé facial P. Duhamel a, *, J. Gauthier b , N. Teyssères c , O. Giraud d , F. Denhez e , E. Bey f a Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service b J. Gauthier, Assistant des Hôpitaux des Armées c N. Teyssères, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service d O. Giraud, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service e F. Denhez, Chirurgien dentiste des Armées, adjoint au chef de service f E. Bey, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, chef de service. * Auteur correspondant. Service de chirurgie plastique, maxillo-faciale et stomatologie, Hôpital d’instruction des Armées Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, BP 406, 92141 Clamart cedex, France. E-mail : [email protected] . Téléphone : 01 40 40 40 40. Télécopie : 01 40 40 40 41. Résumé Le traumatisme facial se définit comme l’ensemble des lésions de nature traumatique touchant la partie antérieure de l’extrémité céphalique, limitée en haut par un plan passant par la base du crâne et en bas par une ligne horizontale passant par l’os hyoïde. […] De cet examen clinique et des gestes salvateurs en découlant peuvent dépendre, parfois le pronostic vital à court terme, toujours les choix thérapeutiques et l’évolution, ainsi que le pronostic fonctionnel et esthétique à moyen et long termes. Mots clés : Traumatisme de la face ; Examen physique ; Prise en charge ; Plaies et traumatismes ; Brûlure ; Fracture ; Radiologie ; Tomodensitométrie

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Examen d’un traumatisé facial

P. Duhamela,*, J. Gauthierb, N. Teyssèresc, O. Giraudd, F. Denheze, E. Beyf

a Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service

b J. Gauthier, Assistant des Hôpitaux des Armées

c N. Teyssères, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service

d O. Giraud, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service

e F. Denhez, Chirurgien dentiste des Armées, adjoint au chef de service

f E. Bey, Spécialiste des Hôpitaux des Armées, chef de service.

* Auteur correspondant. Service de chirurgie plastique, maxillo-faciale et stomatologie, Hôpital d’instruction des Armées Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, BP 406, 92141 Clamart cedex, France.

E-mail : [email protected]. Téléphone : 01 40 40 40 40. Télécopie : 01 40 40 40 41.

Résumé

Le traumatisme facial se définit comme l’ensemble des lésions de nature traumatique touchant

la partie antérieure de l’extrémité céphalique, limitée en haut par un plan passant par la base

du crâne et en bas par une ligne horizontale passant par l’os hyoïde. […] De cet examen

clinique et des gestes salvateurs en découlant peuvent dépendre, parfois le pronostic vital à

court terme, toujours les choix thérapeutiques et l’évolution, ainsi que le pronostic fonctionnel

et esthétique à moyen et long termes.

Mots clés : Traumatisme de la face ; Examen physique ; Prise en charge ; Plaies et

traumatismes ; Brûlure ; Fracture ; Radiologie ; Tomodensitométrie

PLAN DE L’ARTICLE

1. Introduction

2. Bilan des fonctions vitales. Gestes salvateurs et d’urgence

2.1. Étiologie et pathogénie

2.1.1. Troubles asphyxiques

2.1.2. Troubles hémorragiques

2.2. Mesures d’urgence

2.2.1. Liberté des voies aériennes supérieures

2.2.2. Hémostase

2.2.3. Mesures complémentaires

3. Interrogatoire

4. Examen clinique

4.1. Examen local : maxillofacial et stomatologique

4.1.1. Examen exobuccal

4.1.1.1. Inspection

4.1.1.2. Palpation

4.1.2. Examen endobuccal

4.1.2.1. Bouche fermée–lèvres écartées : étude de l’articulé dentaire en

occlusion

4.1.2.2. Bouche ouverte

4.2. Examen régional

4.2.1. Examen ophtalmologique

4.2.1.1. Cadre orbitaire

4.2.1.2. Paupières et appareil lacrymal

4.2.1.3. Globe oculaire

4.2.1.3.1. Bilan anatomique

4.2.1.3.1. Bilan fonctionnel

4.2.1.3.2. Bilan clinique

4.2.1. Examen otorhinologique

4.2.1.1. Bilan anatomique

4.2.1.1.1. Examen exocavitaire

4.2.1.1.2. Examen endocavitaire

4.2.1.2. Bilan fonctionnel

4.2.2. Examen craniorachidien et neurologique

4.2. Examen général

5. Examens radiologiques

5.1. Tomodensitométrie

5.2. Clichés radiographiques standards

5.2.1. Incidence de profil du crâne et de la face, voire téléradiographies

5.2.2. Incidence face haute (ou incidence nez–front–plaque, incidence des

cadres orbitaires)

5.2.3. Incidences de Waters et de Blondeau

5.2.4. Incidence face basse (sous-occipito-frontale)

5.2.5. Orthopantomographie ou radiographie panoramique

5.3. Imagerie par résonance magnétique

5.4. Autres explorations

5.5. Angiographie

6. Formes cliniques et classification topographique des traumatismes et fractures de la

face

6.1. Lésions des parties molles

6.2. Traumatismes alvéolodentaires

6.2.1. Contusion

6.2.2. Subluxation

6.2.3. Luxation

6.2.4. Fractures dentaires : fractures coronaires parcellaires avec ou sans

atteinte pulpaire, fractures radiculaires, fractures de l’apex

6.2.4.1. Fractures coronaires parcellaires sans atteinte pulpaire

6.2.4.2. Fractures coronaires parcellaires avec atteinte pulpaire

6.2.4.3. Fractures radiculaires

6.2.4.4. Fractures de l’apex

6.2.4.5. Fractures alvéolodentaires

6.2.4.5. Traumatismes gingivomuqueux

6.3. Traumatismes de l’étage inférieur de la face : mandibule et articulation

temporomandibulaire

6.3.1. Fractures de la portion dentée (corpus)

6.3.1.1. Fractures symphysaires et parasymphysaires

6.3.1.2. Fractures de la branche horizontale

6.3.1.3. Fractures de l’angle mandibulaire

6.3.2. Fractures de la portion non dentée (ramus) 6.3.2.1. Branches montantes

6.3.2.2. Condyles

6.3.2.3. Fractures du coroné

6.3.3. Luxations dynamiques de l’articulation temporomandibulaire

6.4. Traumatismes du massif facial (étages moyen et supérieur) : fractures

occlusofaciales

6.4.1. Fractures disjonctions craniofaciales horizontales de Le Fort

6.4.1.1. Fracture de Le Fort I ou fracture de Guérin

6.4.1.2. Fracture disjonction craniofaciale haute dite vraie ou Le Fort

III

6.4.1.3. Fracture disjonction craniofaciale intermédiaire dite fracture

pyramidale ou Le Fort II

6.4.2. Disjonction intermaxillaire et fractures verticales autres

6.5. Traumatismes du tiers latéral de la face : fractures latérofaciales

6.5.1. Fractures de l’arcade zygomatique et du malaire : fractures orbito-

maxillo-zygomatiques

6.5.2. Fractures du plancher orbitaire

6.6. Traumatismes du tiers médian vertical de la face : fractures centrofaciales

7. Conclusion

1. Introduction

Le traumatisme facial est défini comme l’ensemble des lésions de nature traumatique

touchant la partie antérieure de l’extrémité céphalique, limitée en haut par un plan passant par

la base du crâne et en bas par une ligne horizontale passant par l’os hyoïde (Fig. 1).

[…]

2. Bilan des fonctions vitales. Gestes salvateurs et d’urgence[1–5]

L’examen clinique d’un traumatisé facial débute sur les lieux de l’accident par une

évaluation rapide des fonctions vitales, pouls, pression artérielle, fréquence respiratoire et état

de conscience, à la recherche d’urgences aiguës asphyxiques et/ou hémorragiques susceptibles

d’engager le pronostic vital à très court terme. Il permet également d’effectuer un rapide bilan

des différentes lésions et, dans le cadre d’un polytraumatisme, de hiérarchiser les étapes de la

prise en charge thérapeutique du blessé (arbre décisionnel n° 1).

2.1. Étiologie et pathogénie

Les mécanismes lésionnels impliqués sont variés.

2.1.1. Troubles asphyxiques

Ils peuvent être liés à :

− des causes locorégionales telles que les obstacles sur les voies aériennes supérieures

ou en amont ; il peut s’agir :

o de corps étrangers de nature variable […] qui peuvent siéger dans le rhino- ou

l’oropharynx, voire plus en aval,

o d’un œdème des voies aériennes supérieures chez les brûlés de la face, souvent

associé à une inhalation de suies et de vapeurs toxiques […] ;

− […] ;

− des causes périphériques : hémopneumothorax suffocant, par exemple.

2.1.2. Troubles hémorragiques

[…]

2.2. Mesures d’urgence

[…]

2.2.1. Liberté des voies aériennes supérieures

C’est l’air way des Anglo-Saxons ; elle est assurée par :

− l’installation du blessé, idéalement en position demi-assise devant un traumatisme

facial isolé et en l’absence de lésions du rachis cervical, ou en cas de doute et alors en

toute sécurité en décubitus latéral (position latérale de sécurité) ;

− […]

− […].

[…]

Dans des circonstances exceptionnelles, une traction sur la langue […] peut également

être utilisée, notamment dans le cadre des fractures parasymphysaires bilatérales de

mandibule. Il s’agit là d’un procédé astucieux et rapide, bien toléré, permettant de fixer

temporairement la langue dans une position anatomique autorisant la déglutition (Fig. 2)[5].

2.2.2. Hémostase

Elle peut être obtenue par plusieurs procédés. On peut réaliser une compression au

doigt ou par pince hémostatique, relayée par la mise en place d’un pansement ou bourdonnet

compressif, dans l’attente d’une ligature artérielle ou veineuse élective. (iconographie

supplémentaire n° 1)

Les hémorragies extériorisées par les fosses nasales sous la forme d’épistaxis relèvent

d’abord d’un tamponnement nasal antérieur par mèches grasses ou hémostatiques, parfois

associé à un tamponnement postérieur avec compresses « packing ». Une sonde urinaire à

ballonnet gonflable peut être utilisée dans un contexte d’urgence (Fig. 3). Les hémorragies du

plancher buccal ou de la joue peuvent faire l’objet de points en U larges transfixiants,

appliqués sur des bourdonnets (Fig. 4).

En milieu spécialisé et dans un contexte d’urgence, l’hémostase peut être obtenue dans

le cadre de la radiologie interventionelle par embolisation sélective au décours d’une

artériographie (Fig. 5). Il est exceptionnel d’avoir à réaliser l’hémostase au bloc opératoire par

ligature d’une des deux carotides externes, entre l’artère thyroïdienne supérieure en amont et

l’artère linguale en aval, en regard du classique « triangle de Farabeuf », celle-ci ne se

justifiant qu’après échec de toutes les mesures précédemment mises en place (Fig. 6).

2.2.3. Mesures complémentaires

[…].

La mise en condition d’évacuation du blessé qui achève la prise en charge initiale sur

le terrain comprend :

− une immobilisation par attelles et matelas coquille avec maintien de l’axe

craniorachidien en rectitude ;

− […] ;

− enfin, une protection thermique, une lutte contre la douleur associées à une

oxygénothérapie et éventuellement une neurosédation dans les traumatismes

craniofaciaux.

3. Interrogatoire

[…]

[…]

La notion de perte de connaissance initiale, complète ou non, et sa durée est

importante, ainsi que le délai de la reprise de conscience immédiat ou secondaire, c’est-à-dire

la notion d’intervalle libre faisant craindre un hématome intracrânien. Les signes fonctionnels

sont évalués avec :

− la douleur, qui a une valeur d’orientation : siège (rachis cervical ?) ; intensité ;

irradiation ; facteurs aggravants ou non ; évolution dans le temps ;

− […]

− le déficit sensitif ou moteur, des troubles visuels, des nausées ou vomissements.

[…]

Les traitements en cours, en particulier la prise d’anticoagulants, les allergies

éventuelles et le statut vaccinal antitétanique doivent être connus.

4. Examen clinique[1,3,4,6,7]

Quels que soient l’aspect clinique d’un traumatisé maxillofacial et son mode

d’admission (patient adressé par le Service d’aide médicale urgente ou venu de lui-même),

l’examen clinique doit toujours être complet et méthodique, réalisé appareil par appareil, à la

recherche de lésions associées cranioencéphaliques, rachidiennes, viscérales (thoracique,

abdominale ou pelvienne) ou squelettiques (Fig. 7).

[…]

[…]

4.1. Examen local : maxillofacial et stomatologique

[…]

4.1.1. Examen exobuccal

4.1.1.1. Inspection

Elle se fait de face, de profil, en vue plongeante (l’examinateur se plaçant en arrière) et

à jour frisant, étage par étage : tiers supérieur, tiers moyen, tiers inférieur dans un plan

horizontal ; tiers médian et tiers latéraux dans un plan vertical, au repos et lors de la mimique

(Fig. 1). Elle permet de préciser :

− l’état des téguments à la recherche de plaies (de la simple plaie punctiforme à la plaie

scalpante plus ou moins étendue), les morsures, les contusions, les ecchymoses ou

hématomes en précisant leur siège (ecchymose bipalpébrale en lunettes surtout)

(Fig. 8) ;

− […]

− otorrhée, rhinorrhée et/ou écoulement de liquide incolore par une plaie frontale

susorbitaire, témoins d’une brèche cérébroméningée. Il faut rappeler ici l’intérêt du

test de la compresse, pour les écoulements associant sang et liquide céphalorachidien

(LCR).

Concernant les plaies, on note leur siège, taille et direction. En effet, certaines

localisations ont valeur d’orientation : le nerf facial et ses branches de division pour les

régions géniennes et parotidiennes, à savoir les branches temporofaciale et cervicofaciale et

leurs rameaux, le canal de Sténon pour les plaies jugales et les voies lacrymales pour les

plaies du tiers interne des paupières et de la région canthale interne (Fig. 9). […]

On examine attentivement les bords libres et les lignes de jonction cutanéomuqueuses

afin de déceler tout décalage disgracieux sur le plan cosmétique, mais également afin de

préserver la fonction par une réparation chirurgicale adaptée : rôle de protection cornéenne

pour les paupières supérieures, perméabilité nasale et rôle essentiel des lèvres dans la

continence salivaire. (iconographie supplémentaire n° 2)

La fonction des muscles orbiculaire de l’oeil et orbiculaire de la bouche est ainsi

systématiquement testée lors de l’examen afin de rechercher toute rupture partielle ou

complète. Les autres caractéristiques des plaies doivent être mentionnées :

− leur nombre, unique ou multiple en cas de polycriblage ;

− la profondeur : superficielle à type de dermabrasion, ou profonde pouvant réaliser de

vastes délabrements avec des os exposés, en particulier dans les traumatismes par

armes à feu ou lors des chutes d’un lieu élevé (Fig. 10 à 12) ;

− […]

− le degré de souillure : toute plaie est par définition contaminée par les projectiles,

débris telluriques, vestimentaires, goudron et corps étrangers. […] Par ailleurs, la

contamination peut également provenir directement de la cavité buccale lorsqu’elle

communique avec la plaie.

Un examen clinique attentif est le préalable fondamental au parage, certes économe

mais complet, avec brossage et excision de tous les corps étrangers inclus, sous peine

d’interventions réparatrices secondaires itératives et de séquelles esthétiques[8].

Concernant les brûlures de la face d’origine thermique, électrique, chimique ou par

irradiations, on précise les facteurs de gravité : âge, localisation, surface et profondeur. […]

Elles peuvent en effet être responsables :

− pour les globes oculaires, d’ectropion ou d’inocclusion palpébrale, source de

complications ulcératives cornéennes et infectieuses imposant la réparation de la

paupière supérieure ainsi que la protection et la surveillance du globe oculaire ;

− […]

− de rétraction des orifices narinaires imposant l’utilisation de conformateurs[5,9].

(iconographie supplémentaire n° 3)

L’étude de la motricité faciale avec contrôle de l’intégrité de la septième paire

crânienne complète l’inspection par l’examen de la mimique.

On demande au patient de :

− froncer et relever les sourcils : muscles sourcilier et frontal ;

− […]

− sourire : muscles petit et grand zygomatiques.

[…]

[…]

4.1.1.2. Palpation

Elle doit être douce, bilatérale et symétrique, avec les deux mains réchauffées,

protégées par des gants en cas de plaie, en utilisant les pulpes du pouce et de l’index. Elle

permet de rechercher :

− la présence des reliefs osseux normaux, masqués par l’œdème dépressible ;

− […]

− des manœuvres dynamiques spécifiques :

o palpation des condyles en avant du conduit auditif externe lors des mouvements

d’ouverture-fermeture de la bouche et de propulsion-diduction pour vérifier

l’absence de douleurs et la persistance de la mobilité condylienne (Fig. 13) ;

o recherche d’une mobilité des os propres du nez : le front étant immobilisé par la

paume d’une main, l’examinateur tente de déplacer la pyramide nasale dans le sens

transversal à l’aide du pouce et de l’index de l’autre main (Fig. 14) ;

o recherche d’une douleur provoquée à distance du point d’appui orientant vers une

fracture localisée à ce niveau : fracture de l’angle mandibulaire avec douleur

provoquée lors de la pression antéropostérieure sur le menton, fracture de la

symphyse mandibulaire avec douleur provoquée lors de la pression transversale

sur les angles mandibulaires (Fig. 15).

− […]

− des zones d’hypoesthésie ou d’anesthésie dans les territoires cutanés des branches de

division du nerf trijumeau (V) (Fig. 16A) : région labiomentonière innervée par le nerf

alvéolaire inférieur (V3) (Fig. 16B), territoire sous-orbitaire et hémilèvre supérieure

pour le nerf infraorbitaire (V2) (Fig. 16C) et région suprasourcillière pour le nerf

supraorbitaire (V1) (Fig. 16D) (vidéo n° 1).

L’examen de la sensibilité et de la motricité faciale, hormis sa valeur diagnostique,

présente un intérêt médico-légal certain, notamment en cas d’intervention chirurgicale. La

palpation concerne successivement (Fig. 17) :

− le front ;

− […]

− le conduit auditif externe et les condyles palpés en région prétragienne (Fig. 13, 17)

(vidéo n° 2, vidéo n° 3).

4.1.2. Examen endobuccal

4.1.2.1. Bouche fermée–lèvres écartées : étude de l’articulé dentaire en occlusion (Fig. 18)

[…]

4.1.2.2. Bouche ouverte

À l’inspection, on note :

− l’étude de la cinétique mandibulaire (Fig. 19) : mobilité spontanée,

ouverturefermeture, propulsion-rétropulsion, diduction droite et gauche limitée voire

impossible en cas de fracture, en particulier de siège temporomandibulaire ;

− […]

− l’état dentaire : nombre de dents (Fig. 20), prothèses, appareillages,

hygiènebuccodentaire, parodontopathie associée.

La palpation endobuccale complète l’examen. Elle retrouve une douleur exquise

localisée en regard d’un foyer de fracture, ainsi qu’un déplacement avec articulé déformé en

cas de fracture alvéolodentaire. La mobilité du foyer de fracture est également notée, avec

recherche :

− d’une disjonction craniofaciale avec mobilité anormale du maxillaire supérieur dans le

sens transversal, vertical et/ou antéropostérieur ; […] l’examinateur recherche une

mobilité antéropostérieure, verticale ou transversale des structures osseuses de l’étage

moyen de la base du crâne en maintenant l’arcade dentaire supérieure entre pouce et

index (Fig. 21) ; (vidéo n° 4)

− d’une fracture de la mandibule en tenant chaque hémi-mandibule entre pouce et index,

en leur imposant des mouvements prudents en sens inverse dans le plan vertical

(Fig. 22). (vidéo n° 5)

[…]

4.2. Examen régional

4.2.1. Examen ophtalmologique[2,10,11]

Un examen de base doit pouvoir être réalisé par tout praticien susceptible de prendre

en charge un traumatisé facial. […] En effet, selon les séries, entre 4 et 50 % des traumatisés

faciaux présentent des lésions oculaires de gravité variable[2]. L’examen clinique bilatéral et

symétrique doit être méthodique et effectué plan par plan, avec successivement le cadre

orbitaire, les paupières et l’appareil lacrymal, l’oculomotricité et le globe oculaire.

4.2.1.1. Cadre orbitaire

[…]

4.2.1.2. Paupières et appareil lacrymal

[…]

Un élargissement de la distance intercanthale (en moyenne de 33 mm) ou un rapport

distance interpupillaire sur distance intercanthale inférieur à deux évoquent fortement un

télécanthus post-traumatique (Fig. 23). […].

[…]

4.2.1.3. Globe oculaire

L’étude du globe oculaire comporte un bilan anatomique, un bilan fonctionnel et un

bilan clinique.

4.2.1.3.1. Bilan anatomique

[…]

Le nerf facial est lui responsable du clignement par contraction de l’orbiculaire des

paupières. L’étude de la motricité extrinsèque s’effectue œil par œil, puis en vision

binoculaire en demandant au patient de suivre le doigt de l’examinateur ou la pointe d’un

stylo dans les neuf positions du regard (Fig. 24). (vidéo n° 6)

On recherche une limitation de mobilité le plus souvent verticale dans le regard vers le

haut ou vers le bas, ou une déviation des globes oculaires. […] Le test doit être

impérativement bilatéral et comparatif pour permettre de conclure (Fig. 25). […]

4.2.1.3.1. Bilan fonctionnel

[…]

4.2.1.3.2. Bilan clinique

[…]

4.2.1. Examen otorhinologique

Il comporte également un bilan anatomique et fonctionnel.

4.2.1.1. Bilan anatomique

4.2.1.1.1. Examen exocavitaire

[…]

4.2.1.1.2. Examen endocavitaire

[…]

4.2.1.2. Bilan fonctionnel

[…]

4.2.2. Examen craniorachidien et neurologique[2]

Il complète l’examen régional. […] L’état de conscience est évalué et chiffré de 1 à 15

selon l’échelle de Glasgow établie par Teasdale et Jennet (Glasgow coma scale).

(information supplémentaire n° 1)

Le score de Glasgow est complété au besoin par l’étude des réflexes du tronc cérébral

qui ont une valeur localisatrice pronostique. […] Au préalable, on doit bien entendu s’assurer

de l’absence de lésions du rachis cervical et de lésions du globe oculaire. Ce sont des réflexes

primaires. (information supplémentaire n° 2)

[…]

[…] Le risque de brèche ostéoméningée et de rhinorrhée est plus marqué pour les

traumatismes craniofaciaux de type III (traumatisme de la voûte crânienne irradié à la base) et

de type IV (association des types III et II : traumatisme du tiers médian de la face) selon la

classification de Fain et Péri[12–14].

4.2. Examen général

[…]

[…]

Les points essentiels à retenir de l’examen d’un traumatisé facial sont présentés dans

le Tableau 1.

5. Examens radiologiques[4,15–20]

5.1. Tomodensitométrie[19–24]

[…] La réalisation de coupes coronales passant par l’orbite est indiquée pour les

traumatismes crâniens avec symptomatologie évocatrice de fractures du cadre orbitaire ou

avec un simple blépharohématome isolé, afin de repérer des fractures des parois de l’orbite,

volontiers inaperçues (respectivement 19,7 % et 58,3 % de fractures associées d’après une

étude récente)[19].

[…]

[…] Le scanner avec reconstruction 3D surfacique présente un intérêt à la fois au stade

initial et au stade des séquelles, pour analyser les déplacements osseux, notamment dans les

formes complexes, mais également dans un but pédagogique (Fig. 26). […] Il

permetégalement de rechercher et de localiser des complications :

− orbitaires […] ;

− neurologiques […] ;

− l’anamnèse et la prise en compte des signes cliniques d’appel (nausées,

vomissements...) sont les meilleurs critères pour détecter les patients à risque

d’hématomes intracrâniens, relevant d’une indication chirurgicale[21].

− […]

5.2. Clichés radiographiques standards

[…]

Un bilan complémentaire peut être réalisé dans un deuxième temps, en fonction de

l’orientation clinique et des résultats du bilan de débrouillage :

− […]

− […]

− pour la région alvéolodentaire, les clichés occlusaux intrabuccaux sont peu utilisés en

pratique (incidence occlusale dite du « mordu ») (Fig. 27) ; de la même manière, les

incidences rétroalvéolaires qui nécessitent l’emploi d’un appareillage de radiographie

dentaire sont d’un apport intéressant pour préciser les lésions alvéolodentaires quand

le patient peut ouvrir la bouche (Fig. 28) ; souvent, plusieurs clichés sont nécessaires,

notamment pour la mise en évidence des fractures radiculaires ;

− […]

[…]

Une incidence radiologique se définit par le point de centrage du rayon directeur et par

l’angulation de ce rayon par rapport à deux plans de référence perpendiculaires (Fig. 29) : le

plan orbitoméatal passant par les canthus externes des orbites et l’orifice du conduit auditif

externe (plan presque confondu avec le plan nasion – limite supérieure des tragus) et le plan

sagittal médian, ou plan de symétrie de la face et du crâne.

5.2.1. Incidence de profil du crâne et de la face, voire téléradiographies (Fig. 30, 31)

[…]

5.2.2. Incidence face haute (ou incidence nez–front–plaque, incidence des cadres orbitaires)

(Fig. 32)

[…]

5.2.3. Incidences de Waters et de Blondeau (Fig. 33)

[…]

[…] L’analyse des clichés radiologiques est facilitée par l’utilisation des lignes de

lecture décrites par Mac Gregor et Campbell (Fig. 34).

5.2.4. Incidence face basse (sous-occipito-frontale) (Fig. 35)

[…]

5.2.5. Orthopantomographie ou radiographie panoramique (Fig. 36)

[…]

Si la radiographie panoramique n’est pas utilisable, le bilan radiologique peut être

complété par :

− les incidences obliques latérales appelées défilés maxillaires (Fig. 37). […] ;

− l’incidence dite du plus grand contour de Vaillant et Bonneau ;

− l’incidence de la symphyse étalée. Les tomographies ne sont plus pratiquées,

remplacées par la tomodensitométrie.

5.3. Imagerie par résonance magnétique

[…]

5.4. Autres explorations

[…]

5.5. Angiographie

D’indication rare, elle présente un intérêt à la fois diagnostique pour le bilan de lésions

vasculaires […] et thérapeutique. L’artériographie représente en effet une alternative

thérapeutique à la ligature chirurgicale de l’artère carotide externe, dans les hémorragies

posttraumatiques non contrôlées de l’extrémité céphalique, par les techniques d’embolisation

vasculaire sélective (Fig. 5). (Encadré n° 1)

6. Formes cliniques et classification topographique des traumatismes et fractures de la

face[4,6,25,26]

Une classification topographique des traumatismes et fractures de la face peut être

proposée. (Encadré n° 2)

6.1. Lésions des parties molles

Les plaies et brûlures de la face ont été évoquées (cf. supra).

6.2. Traumatismes alvéolodentaires[4]

Ils sont de gravité variable.

6.2.1. Contusion

[…]

6.2.2. Subluxation

[…]

6.2.3. Luxation

Elle s’accompagne d’une avulsion de la dent avec alvéole déshabitée par rupture des

moyens d’union. […] Plusieurs types de mouvements sont possibles, à savoir : ingression,

égression, vestibuloversion, linguo- ou palatoversion (Fig. 38). La réimplantation d’une dent

définitive est possible, mais doit être effectuée sans délai après le traumatisme dans de bonnes

conditions techniques.

Le pronostic reste cependant bien souvent défavorable à moyen terme.

6.2.4. Fractures dentaires : fractures coronaires parcellaires avec ou sans atteinte pulpaire,

fractures radiculaires, fractures de l’apex (Fig. 38) (iconographie supplémentaire n° 4)

6.2.4.1. Fractures coronaires parcellaires sans atteinte pulpaire

[…]

6.2.4.2. Fractures coronaires parcellaires avec atteinte pulpaire

[…]

6.2.4.3. Fractures radiculaires

[…]

6.2.4.4. Fractures de l’apex

[…]

6.2.4.5. Fractures alvéolodentaires (Fig. 39A)

Elles entraînent une mobilité de deux ou plusieurs dents par fracture associée de l’os

alvéolaire de soutien concernant ainsi un bloc alvéolodentaire.

6.2.4.5. Traumatismes gingivomuqueux

Ils sont à type de plaies ou de contusions avec hématome sous-muqueux.

6.3. Traumatismes de l’étage inférieur de la face : mandibule et articulation

temporomandibulaire[4]

Les fractures de la mandibule sont très fréquentes. Elles se divisent en fractures de la

portion dentée (symphyse mandibulaire, branches horizontales et angles de la mandibule) et

fractures de la portion non dentée (branches montantes, condyles, coronés) (Fig. 39A).

6.3.1. Fractures de la portion dentée (corpus)

[…]

6.3.1.1. Fractures symphysaires et parasymphysaires (Fig. 39B, 40)

Elles sont localisées entre les faces distales des deux canines. […] Elle se caractérise

cliniquement par une douleur en région symphysaire provoquée par une pression transversale

sur les angles mandibulaires ou par une pressionantéropostérieure sur la symphyse (Fig. 15B).

Il faut toujours penser à la classique association fracture symphysaire – fractures

condyliennes, notamment devant une simple plaie du menton, en particulier chez l’enfant.

(iconographie supplémentaire n° 5)

6.3.1.2. Fractures de la branche horizontale

Les fractures siègent entre la face mésiale de la première prémolaire et la face distale

de la deuxième molaire. Elles peuvent survenir après choc direct ou indirect. La direction du

trait de fracture conditionne la mobilité ou non du foyer, et donc le risque de déplacement

secondaire et la symptomatologie (Fig. 41). […] La possibilité de fractures monocorticales

sans déplacement, paucisymptomatiques, de diagnostic radiologique difficile, impose de

savoir répéter les incidences radiologiques : orthopantomographie, défilé maxillaire, mais

également clichés occlusaux et incidences rétroalvéolaires ; le trait de fracture étant alors plus

facilement visible secondairement par déminéralisation osseuse (Fig. 42) (iconographie

supplémentaire n° 6).

6.3.1.3. Fractures de l’angle mandibulaire

Elles siègent entre la face mésiale de la troisième molaire ou dent de sagesse et une

ligne horizontale prolongeant le trigone rétromolaire. La douleur localisée en regard du foyer

de fracture est réveillée lors de la pression antéropostérieure sur le menton (Fig. 15A). Ces

fractures sont souvent déplacées sous l’action des forces musculaires puissantes (muscles

masticateurs).

6.3.2. Fractures de la portion non dentée (ramus)

6.3.2.1. Branches montantes

[…]

6.3.2.2. Condyles (Fig. 43)

[…]

6.3.2.3. Fractures du coroné

[…]

6.3.3. Luxations dynamiques de l’articulation temporomandibulaire

[…]

6.4. Traumatismes du massif facial (étages moyen et supérieur) : fractures occlusofaciales

6.4.1. Fractures disjonctions craniofaciales horizontales de Le Fort[4,27–30] (Fig. 44)

[…]

6.4.1.1. Fracture de Le Fort I ou fracture de Guérin

Le trait de fracture est localisé au-dessus des apex de l’arcade dentaire supérieure. Elle

sépare le plateau palatin du maxillaire qui reste solidaire du massif craniofacial, avec luxation

ou section du pied de la cloison nasale et fracture associée à la partie inférieure des apophyses

ptérygoïdes, en arrière (Fig. 44).

6.4.1.2. Fracture disjonction craniofaciale haute dite vraie ou Le Fort III

[…]

6.4.1.3. Fracture disjonction craniofaciale intermédiaire dite fracture pyramidale ou Le Fort II

(iconographie supplémentaire n°7, vidéo n° 7)

Les traits de fracture sont dans ce cas intermédiaires, passant par la partie moyenne de

la pyramide nasale jusqu’au bord postérieur du vomer, la branche montante des maxillaires, le

plancher et le rebord orbitaire inférieur, la suture maxillozygomatique et la paroi

postéroexterne des sinus maxillaires jusqu’à l’apophyse ptérygoïde à sa partie moyenne

(Fig. 44).

[…]

6.4.2. Disjonction intermaxillaire et fractures verticales autres[28]

[…]

6.5. Traumatismes du tiers latéral de la face : fractures latérofaciales (iconographie

supplémentaire n° 8)

6.5.1. Fractures de l’arcade zygomatique et du malaire : fractures orbito-

maxillozygomatiques[4,27] (iconographie supplémentaire n° 9)

Ce sont des fractures fréquentes (de 20 à 25 % des fractures de l’étage moyen de la

face[26]). […] Le tableau clinique est variable : de la simple fracture non déplacée avec

douleur et ecchymoses localisées, jusqu’au classique tableau de la fracture disjonction du

corps du malaire par rupture des trois pieds du « tabouret » (les processus orbitaire externe,

maxillaire et zygomatique du malaire) (Fig. 45). Ce tableau associe de façon plus ou moins

complète :

− un effacement de la pommette visible à jour frisant mais rapidement masqué par

l’œdème (Fig. 46) ;

− […]

− […]

[…]

On peut également observer des manifestations sinusiennes avec épistaxis, hémosinus

et parfois emphysème sous-cutané jugal avec sa crépitation neigeuse caractéristique

correspondant à une présence anormale d’air (Fig. 47 à 50). (iconographie supplémentaire

n° 10)

6.5.2. Fractures du plancher orbitaire

Il peut s’agir de fractures isolées ou de fractures irradiées avec un point d’impact à

distance. […] Dans les fractures dites blow-out, le plancher orbitaire reste effondré sous

l’onde de choc à l’inverse des fractures en « trappe » ou trap door fracture, où la partie du

plancher de l’orbite fracturée se remet spontanément en place, piégeant ainsi les éléments

anatomiques graisseux et/ou musculaires herniés[10,27,31,32].

[…]

Les formes avec lésions oculomotrices sont des indications chirurgicales absolues sous

peine de lésions oculomotrices définitives. […] L’exploration tomodensitométrique, par les

coupes coronales, permet d’objectiver la hernie musculograisseuse dans le sinus maxillaire

sous-jacent (Fig. 51, 52).

6.6. Traumatismes du tiers médian vertical de la face : fractures centrofaciales[4,27,30]

Elles regroupent l’ensemble des lésions du complexe nasoethmoïdo- maxillo-

frontoorbitaire (CNEMFO). Il s’agit de façon isolée ou associée de :

− fractures de la pyramide nasale (fractures les plus fréquentes des os de la face) ;

− […]

− fractures orbitocrâniennes ou fractures du toit de l’orbite (Fig. 53). (iconographie

supplémentaire n° 11)

[…]

7. Conclusion

Que retenir de l’examen d’un traumatisé facial ?

− éliminer en priorité une lésion du rachis cervical et sauvegarder les fonctions vitales ;

− réaliser un examen clinique systématisé pour ne rien oublier ;

− intérêt médico-légal des photographies ;

− apports du scanner 3D ;

− ne pas négliger la surveillance à la recherche de complications neurologiques ou

vasculaires post-traumatiques.

8. Références

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Masson SAS, Paris), Stomatologie, 22-068-A- 05, 1994 : 19p.

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facial. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Urgences, 24-104-A-10, 1994 : 19p.

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1-36.

[7] Revol M, Servant JM. Traumatologie maxillo-faciale. In: Manuel de chirurgie plastique,

reconstructrice et esthétique. Paris: Pradel; 1993. p. 295-332.

[8] Merville LC, Real JP. Plaies et fractures de la face. Ann Chir Plast 1980;25:390-6.

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Stomatologie, 22-072-A-10, 2001 : 20p.

[11] Lahbabi M, Lockhart R, Fleuridas G, Chikhani L, Bertrand JC, Guilbert F. Enophtalmies

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cranio-faciaux et brèches ostéo-méningées. Quand faut-il aborder l’étage antérieur? Rev

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9. Pour en savoir plus

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Brachet M, Giraud O, Teysseres N, Pradier JP, Stéphanazzi J, Seyeux AL, et al. Brûlures de

la face au stade aigu. EMC (Elsevier Masson SAS,Paris), Stomatologie, 22-088-P-10, 2006 :

16p.

ENCADRÉS

Encadré n° 1 : Que retenir du bilan radiologique d’un traumatisé facial ?

– Traumatismes à haute énergie cinétique, polytraumatisés, traumatisme crânien associé : bilan TDM craniofacial et du rachis avec recherche de lésions associées éventuelles... Des incidences standards ciblées peuvent être réalisées secondairement en fonction de l’orientation clinique.

– Traumatismes faciaux isolés ou localisés : clichés radiographiques standards.

Encadré n° 2 : Classification des traumatismes et fractures de la face • Lésions des parties molles • Traumatismes alvéolodentaires Contusions […] Traumatismes gingivomuqueux • Traumatismes de l’étage inférieur de la face : mandibule et articulation temporomandibulaire Fractures de la portion dentée […] Luxations dynamiques de l’articulation temporomandibulaire • Traumatismes du massif facial (étages moyen et supérieur) : fractures occlusofaciales Fractures disjonctions craniofaciales horizontales de Le Fort […] Disjonction intermaxillaire et fractures verticales autres • Traumatismes du tiers latéral de la face : fractures latérofaciales Fractures de l’arcade zygomatique et/ou du malaire Fractures du plancher orbitaire • Traumatismes du tiers médian de la face : fractures centrofaciales Fractures de la pyramide nasale […] Fractures du toit de l’orbite ou fractures orbitocrâniennes

11. Légendes des figures

Figure 1 Divisions de la face (d’après Pons). Crâne de face et crâne de profil.

Figure 2 Traction sur la langue à l’aide d’une broche de Kirschner transfixiante (d’après

Pons).

Figure 3 Tamponnement nasal (d’après Pons). A. Tamponnement nasal antérieur. B.

Tamponnement nasal postérieur. C. Tamponnement nasal mixte.

Figure 4 Tamponnement buccal et jugal par bourdonnets compressifs en coupe frontale.

Figure 5 Artériographie pour épistaxis incoercible après traumatisme facial type Le Fort III.

Figure 6 Site électif de ligature de l’artère carotide externe. 1. Carotide externe ; 2. carotide

interne ; 3. artère linguale ; 4. site électif de ligature de l’artère carotide externe ; 5. carotide

primitive.

Figure 7 Bilan lésionnel complet d’un traumatisé maxillofacial.

Figure 8 Ecchymoses périorbitaires en lunettes.

Figure 9 Anatomie de la face en vue latérale. 1. Muscle auriculaire postérieur ; 2. muscle

auriculaire supérieur ; 3. muscle auriculaire antérieur ; 4. branche temporofaciale (4-1. rameau

temporal ; 4-2. rameaux frontaux ; 4-3. rameau zygomatique ; 4-4. rameau buccal supérieur) ;

5. nerf facial ; 6. branche cervicofaciale (6-1. rameau buccal inférieur ; 6-2. rameau

mentonnier ; 6-3. rameau cervical) ; 7. glande parotide (7-1. conduit parotidien ou canal de

Sténon) ; 8. veine faciale ; 9. artère faciale ; 10. muscle sterno-cléido-mastoïdien ; 11. muscle

frontal ; 12. muscle orbiculaire de l’œil (portion orbitaire et palpébrale) ; 13. muscle nasal

(partie alaire) ; 14. muscle nasal (partie transverse) ; 15. muscle élévateur de la lèvre

supérieure et de l’aile du nez ; 16. muscle élévateur de la lèvre supérieure ; 17. muscle petit

zygomatique ; 18. muscle grand zygomatique ; 19. muscle orbiculaire de la bouche ; 20.

muscle mentonnier ; 21. muscle abaisseur de la lèvre inférieure ; 22. muscle abaisseur de

l’angle de la bouche ; 23. muscle risorius ; 24. muscle buccinateur ; 25. muscle masséter ; 26.

muscle platysma (en partie détaché de son insertion sur la mandibule).

Figure 10 Traumatisme du tiers médian de la face après accident de la voie publique avec

fractures centrofaciales et plaie profonde des plans de couverture (prise en charge des troubles

asphyxiques par intubation orotrachéale) (A, B).

[…]

Éléments à placer en

fichiers séparés

Tableau 1. Examen d’un traumatisé facial : points essentiels à retenir (éliminer en priorité

une lésion du rachis cervical). En occlusion Contact prématuré,

trouble de l’articulé dentaire

Ouverture buccale Limitation de l’ouverture buccale Plaie muqueuse, plaie et mobilité linguale Fracture, luxation dentaire

Inspection

Cavité orale

Epistaxis postérieure Palpation bord basilaire ATM Pression bigoniale Pression symphysaire Mobilité inter segmentaire

Palpation

Mobilité dentaire, ou bloc alvéolodentaire

Tiers inférieur

Sensibilité Nerf mandibulaire Ecchymoses bipalpébrales en lunettes

Face, profil, du dessus

Effacement du relief de la pommette

Inspection

Mobilité oculaire Recherche d’immobilité par incarcération ou simple diplopie Décroché de la margelle Cadre orbitaire Décalage frontozygomatique

Endobuccale Douleur du pilier maxillozygomatique

Palpation

Arcade zygomatique Marche d’escalier, « coup de hache »

Tiers moyen latéral

Sensibilité Nerf maxillaire Déviation latérale Pyramide nasale Enfoncement du complexe naso ethmoïdal

Dystopie canthale Allongement de la face Disjonction craniofaciale

Écoulement : épistaxis, rhinorrhée claire (LCR), purulent

Inspection

Endonasal

Hématome de cloison Recherche de mobilité anormale de la face Préhension et mobilisation endobuccale du plateau palatin

Palpation

Douleur, mobilité OPN

Tiers moyen médial

Sensibilité Nerf nasociliaire (branche du nerf ophtalmique)

Inspection Face, profil Existence d’un enfoncement, ptosis Cadre orbitaire supérieur Palpation Symétrie Bouclier frontal

Tiers supérieur

Sensibilité Nerf supraorbitaire ATM : articulation temporomandibulaire ; LCR : liquide céphalorachidien ; OPN : os propres du nez.

Iconographie supplémentaire

Iconographie supplémentaire n° 1. Gestes d'urgence. Intubation orotrachéale, fil transfixiant

de traction sur la langue et pincette d'hémostase.

Iconographie supplémentaire n° 2. Plaie transfixiante de la lèvre supérieure.

Iconographie supplémentaire n° 3. Brûlure profonde de l’extrémité céphalique.

Iconographie supplémentaire n° 4. Fractures dentaires. Fracture coronaire parcellaire sans

atteinte pulpaire (dent 11) et fractures coronaires avec atteintes pulpaires (dents 21, 22 et 23).

Iconographie supplémentaire n° 5. Tomodensitométrie en reconstruction 3D surfacique.

Fracture sous-condylienne basse droite et parasymphysaire gauche (passant entre les dents 32

et 33).

Iconographie supplémentaire n° 6. Orthopantomographie. Fracture de la branche

horizontale gauche de la mandibule avec édentation complète (sujet âgé).

Iconographie supplémentaire n° 7. Ecchymoses périorbitaires en lunettes (fracture Le Fort

II).

Iconographie supplémentaire n° 8. Plaie fronto-orbitaire droite associée à une fracture

atypique du rebord orbitaire supérieur, vue de trois quarts droit.

Iconographie supplémentaire n° 9. Tomodensitométrie en reconstruction 3D surfacique

d’une plaie fronto-orbitaire droite associée à une fracture atypique du rebord orbitaire

supérieur.

Iconographie supplémentaire n° 10. Fracture enfoncement du malaire gauche.

Tomodensitométrie en coupe axiale passant par l’orbite.

Iconographie supplémentaire n° 11. Tomodensitométrie en reconstruction 3D surfacique.

Fracture complexe de l'étage moyen.

Texte d’introduction des séquences vidéo

Vidéo 1. Palpation. Recherche d’une douleur provoquée à distance du point d’appui orientant

vers une fracture localisée à ce niveau.

Vidéo 2. Palpation.

Vidéo 3. Palpation.

Vidéo 4. Fracture disjonction craniofaciale intermédiaire, dite fracture pyramide ou Le Fort

III.

Information supplémentaire : Réflexes primaires

• Réflexe fronto-orbiculaire avec contraction bilatérale des muscles orbiculaires des

paupières lors de la percussion de la glabelle.

• Réflexe oculocéphalique vertical qui n’est bien entendu recherché qu’après avoir

éliminé une lésion du rachis cervical. Il se caractérise par une déviation conjuguée des

yeux du côté opposé au mouvement lors des mouvements rapides de flexion –

extension de la tête.

• Réflexe oculocéphalique horizontal avec déviation conjuguée des yeux du côté opposé

au mouvement lors de la rotation de la tête à 45° d’un côté puis de l’autre.

• Réflexe photomoteur.

• Réflexe oculocardiaque avec ralentissement de la fréquence cardiaque lors de la

pression des globes oculaires qui correspond au stade de coma dépassé.

Les réflexes du tronc cérébral disparaissent de façon progressive dans l’ordre énoncé lors

d’une aggravation des souffrances neurologiques chez un traumatisé crânien.

Autoévaluation

Examen d’un traumatisé facial

Questions

1/ Quelle est la proposition exacte ? Le bilan lésionnel d’un traumatisé facial débute toujours par un bilan des fonctions vitales : A - vrai B - faux

2/ Quelle est la proposition exacte ? L’intubation nasotrachéale doit être évitée lors de la prise en charge initiale d’un traumatisé facial sur le terrain : A - vrai B - faux

3/ Parmi ces actions, quelles sont les trois prioritaires ? A - la recherche de lésions du rachis cervical B - le bilan neurologique C - la vaccination antitétanique D - la recherche de troubles asphyxiques ou hémorragiques E - la recherche de troubles de la conscience

4/ Quelle est la proposition exacte ? Les troubles asphyxiques sont toujours de cause locale chez un traumatisé facial : A - vrai B - faux

5/ Dans le cadre d’une brûlure de la face (incendie industriel avec explosion), quels mécanismes peuvent être à l’origine de troubles asphyxiques ? A - inhalation de vapeurs toxiques B - œdème des voies aériennes supérieures C - inhalation de suies D - pneumothorax suffocant

Réponses

1/ Quelle est la proposition exacte ? Le bilan lésionnel d’un traumatisé facial débute toujours par un bilan des fonctions vitales : La réponse est : A. Toujours suspecter une lésion du rachis cervical et rechercher des troubles asphyxiques, hémorragiques ou d’altération de la conscience.

2/ Quelle est la proposition exacte ? L’intubation nasotrachéale doit être évitée lors de la prise en charge initiale d’un traumatisé facial sur le terrain : La réponse est : A. Il faut d’abord éliminer une lésion de l’étage antérieur de la base du crâne par un bilan radiologique (effraction de l’ethmoïde), compte tenu du risque de brèche ostéoméningée et d’aggravation lésionnelle.

3/ Parmi ces actions, quelles sont les trois prioritaires ? Les réponses sont : A, D, E

4/ Quelle est la proposition exacte ? Les troubles asphyxiques sont toujours de cause locale chez un traumatisé facial : La réponse est : B. Des causes périphériques (hémopneumothorax suffocant) ou centrales peuvent également être impliquées.

5/ Dans le cadre d’une brûlure de la face (incendie industriel avec explosion), quels mécanismes peuvent être à l’origine de troubles asphyxiques ? Les réponses sont : A, B, C, D