etude des infections opportunistes …karim, mohamed koniba, youssouf, flaténè sidibé pour votre...
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT RÉPUBLIQUE DU MALI
SUPERIEUR ET DE LA Un Peuple – Un But –Une Foi RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2010-2011 N°147
TITRE
THESE
présentée et soutenue publiquement le 06/ 06 /2011
devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie
Par
Mme Korotoumou BAMBA
Pour obtenir le Grade de Docteur en médecine
(DIPLOME D’ETAT)
Jury
PRESIDENT : Professeur Sounkalo Dao
CO DIRECTEUR: Docteur Fodé Diallo
MEMBRE : Docteur Yacouba Toloba
DIRECTEUR DE THESE : Professeur Elimane MARIKO
ETUDE DES INFECTIONS OPPORTUNISTES
SURVENUES AU COURS DU TRAITEMENT ARV CHEZ
LES PVVIH/SIDA A L'USAC DU CSREF CV DU
DISTRICT DE BAMAKO.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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D E D I C A C E
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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AU BON DIEU MISERICORDIEUX
Je remercie le bon dieu de m'avoir permis de voir un de mes rêves le plus
cher se réaliser.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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A MES PARENTS
A TOI PAPA
A celui qui m'a indiqué la bonne voie en me rappelant que la bonne volonté
fait toujours les Hommes.
A celui qui dit toujours à ses filles que le premier mari d'une femme est son
travail.
A celui qui a attendu avec patience les fruits de sa bonne éducation.
A toi cher père, Koniba Bamba, je te dédie cette thèse.
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’immense amour que je te
porte; ni la profonde gratitude que je te témoigne pour tous les efforts et le
sacrifice que tu n’as cessé de consentir pour mon instruction et mon bien-
être.
C’est à travers tes encouragements que j’ai opté pour cette noble profession,
et c’est à travers tes critiques que je me suis réalisée.
J’espère avoir répondu aux espoirs que tu as fondés en moi.
Je te rends hommage par ce modeste travail en guise de ma reconnaissance
éternelle et de mon infini amour.
Que Dieu tout puissant te garde et te procure santé, bonheur et longue vie
pour que tu demeures le flambeau illuminant le chemin de tes enfants.
Amen!
A MA TRES CHERE MERE!
Ma, Korian Bérethé, chère maman, toi, qui m'a toujours poussé et motivé
dans mes études, avec tes règles d'or de bonne conduite, du respect de
l'humanité, de la sagesse et surtout de la patience, je te dédie cette thèse.
Sans tes bénédictions, je n'aurais certainement pas fait de longues études.
Je ne peux exprimer à travers ces lignes tous mes sentiments d’amour et de
tendresse envers toi maman. Que le bon dieu te donne la meilleure santé et
t'accorde une longue vie!
AMEN!
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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A MON CHER EPOUX !
Modibo Sidibé, pour te remercier de tout ce que tu as fait et continu à faire
pour moi. Tu as toujours été là au moment où j'avais le plus besoin de toi.
Tu n'as jamais cessé de mettre à ma disposition ta connaissance
intellectuelle, ta disponibilité, ta compréhension, ton soutien moral et
matériel, et surtout ton amour pendant toute la durée de ma vie
estudiantine en synchronisation avec ma vie au foyer. Je te dédie cette thèse.
Tu es le meilleur mari du monde.
A MES BEAUX PARENTS !
Veuillez accepter, Youssouf Sidibé et Flaténin Kéita, l’expression de ma
profonde gratitude pour votre soutien, vos encouragements, et votre affection
dont vous avez fait preuve tout au long de ma carrière estudiantine.
J’espère que vous retrouvez dans la dédicace de ce travail, le témoignage de
mes sentiments sincères et de mes vœux de santé et de bonheur.
A MES ENFANTS !
Karim, Mohamed Koniba, Youssouf, Flaténè Sidibé pour votre soutien
quotidien à la réalisation de ce travail. Vous m'avez toujours donné l’espoir
d’aller de l’avant. Je veux être votre idéal dans la rigueur du travail et le
courage. Mes chers enfants, maman vous bénit et vous aime très fort.
Je vous embrasse.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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REMERCIEMENTS
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A DOCTEUR SANGARE
Je vous remercie très sincèrement pour votre immense collaboration à la
réalisation de ce document qui constitue le résultat de toute ma vie
estudiantine.
A DOCTEUR SOUMARE MODIBO
Je vous adresse mes sincères remerciements, pour le travail abattu jour et
nuit, pour la réalisation de cette thèse. Vos critiques, suggestions et
recommandations m’ont été d’un grand appui dans cet exercice combien
laborieux. Recevez ma profonde gratitude.
A DOCTEUR KONE DANAYA
Pour votre implication personnelle, pour l'analyse statistique de ce
document, pour votre disponibilité inconditionnelle et pour vos
encouragements et conseils ; je vous dis infiniment merci.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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A MES FRERES ET SŒURS
Puissent l’amour et la fraternité nous unir pour toujours.
Je vous souhaite la réussite dans votre vie, avec tout le bonheur qu’il faut
pour vous combler. Je remercie tous mes frères (Sidiki, Youssouf, Sékou,
Boubacar, Modibo et le jumeau Adama Bamba) et sœurs (Oumou, Mariam,
et la jumelle Hawa Bamba).
Merci pour votre précieuse aide à la réalisation de ce travail et votre sens de
la solidarité.
A MES BEAUX FRERES ET BELLES-SŒURS
Mes remerciements s'adressent à vous tous (Moussa, Bassi, Aboubacar,
Mamadou et Gaoussou Sidibé) et à vous toutes (Oumou, Maissata,
Kadidiatou Sidibé).
Je remercie le Docteur Abdoulaye Bagayogo, Famalé Dionsan, Lassana
Diarra, Kounandi Doumbia dite Nani, Mariam Diarra, Adama Coulibaly (Boi),
Bassi Coulibaly, Mamady Sidibé, Moussa Sidibé, Feu Oumar Ouattara et
tous les enfants des familles Sidibé et Bamba à Kalaban-Coura.
A tous ceux qui m'ont aidé, encouragé et soutenu pendant ces moments
difficiles, je vous adresse toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude.
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HOMMAGE AUX
MEMBRES DU JURY
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A notre maître et président du jury
Professeur Dao Sounkalo
- Maître de conférence à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d’Odonto-stomatologie (FMPOS).
- Responsable de l'enseignement des maladies infectieuses à la
FMPOS.
- Investigateur clinique au SEREFO.
- Investigateur clinique au programme NIAD/NIH/FMPOS sur le
SIDA et la tuberculose.
Nous vous remercions beaucoup d'avoir accepté d'apporter vos
amendements à cette thèse et surtout de présider ce jury, malgré vos
multiples occupations.
Homme de culture, Scientifique rigoureux, Pédagogue jamais égalé,
votre simplicité et votre sérénité font de vous un maître admiré de
tous.
Recevez cher maître, notre profonde gratitude !
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A notre maître et juge
Docteur Yacouba Toloba
- Spécialiste praticien en pneumo phtisiologie au Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) du Point G;
- Maître assistant en Pneumo phtisiologie au CHU du Point G;
- Chef de service adjoint de pneumo phtisiologie au CHU du Point G ;
- Chargé des cours de sémiologie et des pathologies respiratoires à la
FMPOS.
- Membre fondateur de la Société Africaine de Pneumologie de la
Langue Française (SAPLF);
Nous ne cesserons jamais de vous remercier pour votre disponibilité à la
réalisation de ce document. Votre esprit communicatif et combatif fait
que nous sommes fiers d'être comptés parmi vos élèves.
Recevez cher maître, notre sincère considération !
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A notre maître et Directeur de thèse
Professeur Mariko Elimane
- Professeur titulaire en pharmacologie à la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-stomatologie (FMPOS).
- Chargé de mission au service de santé des armées du Mali.
- Coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre le VIH/SIDA du
Ministère de la Défense et des Anciens Combattants.
Cher maître, nous vous remercions d'avoir dirigé ce travail et cela
malgré vos multiples occupations. Maître incontesté dans l'art de
donner le savoir et dans l'accomplissement du travail bien fait, recevez
ici notre sincère reconnaissance.
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A notre maître et CoDirecteur de thèse
Docteur Diallo Fodié
- Coordinateur à l’Unité de Soins, d’Accompagnement et de Conseils (USAC) du Centre de Santé de Référence (CSRef ) de la commune V ;
- Médecin praticien au CSRef de la commune V;
Cette thèse est le fruit de vos efforts, que vous n'avez jamais ménagés,
pour mener à bien ce travail.
Votre souci pour le bien être des personnes vivant avec le VIH/SIDA et
votre esprit social, font de vous une référence.
Soyez en remercié !
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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SIGLES ET ABREVIATIONS
ABA : Abacavire
ADN : Antigène Désoxirubo Nucléique
ARCAD : Association de Recherche, de communication et
d'Accompagnement à Domicile de PVVIH
ARN : Antigène Rubonucléique
ARV : Antiretroviral
AZT : Zidovudine
BW : Test de sérologie du VIH
CBV : Combivir
CD4 : Cluster of differenciation 4
CESAC : Centre d'Ecoute, de Soins, d'Animation et de Conseils
CMV : Cytomégalovirus
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CSREF : Centre de Santé de Référence
D4T : Stavidine
DDC : Zalcitabine
DDI : Didanosine
DNS : Direction Nationale de la Santé
EBV : Epstein Barre Virus
ECBU : Examen Cytobactériologique des Urines
EFV : Efavirenz
FTC : Entricitavine
FV : Frottis vivant
GE : Goutte épaisse
GP : Glucoprotéine
HCNLS : Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA
HSU1 : Infection à Herpès Simplexe 1
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HSU2 : Infection à Herpès Simplexe 2
IDV : Indinavire
IMAARV : Initiative Malienne d'Accès aux Antiretroviraux
INNRT : Inhibiteur Non Nucléosidique de la Reverse Transcriptase
INRT : Inhibiteur Nucléosidique de la Reverse Transcriptase
IO : Infection opportuniste
IP : Inhibiteur de la Protéase
IV : Intra Veineuse
LEMP : Leuco-encephalopathie Multifocale Progressive
LGP : Lympadénopathie Généalisées Persistantes
Lop : Lopinavire
M : Groupe majoritaire
M12 : 12 mois
M6 : 6 mois
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MAIC : Mycobacterium Aviun Intracellulaire Complexe
NFS : Numération des Formules Sanguines
NFV : Nelfinavire
NVP : Niverapine
O : Outlier
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONUSIDA : Programme commun des Nations Unies pour le SIDA
P : Probabilité
P17MA : Protéine de la matrice
P24CA : Protéine interne du virus
P7MC : Protéine du nucléocapside
PDV : Patient perdu de vue
PEV : Programme élargi de vaccination
PVVIH : Personne vivant avec le VIH
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RTV : Ritonavire
SAA : Soins après avortement
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquise
SIS : Système d'Information Sanitaire
3TC : Lamividine
TCD4 : Lymphocyte t
TMGP : Glucoprotéine transmembranaire
TNF : Tenofovire
TPV : Tipranavire
USAC : Unité de Soins, d'Accompagnement et de Conseils
VIH : Immunovirus Humain
VS : Vitesse de sédimentation
VZV : Varicelle Zona Virus
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SOMMAIRE
Page
I- INTRODUCTION 1
II- GENERALITES 3
II-1 Le syndrome d’immunodéficience acquise 3
II-2 Infections opportunistes au cours du VIH/SIDA 14
II-3 Traitement des infections opportunistes chez les PVVIH/SIDA 26
II-4 Traitement ARV 32
III- METHODOLOGIE 34
III-1 Cadre d'étude et lieu d'étude 34
III-2 Type et période d'étude 37
III-3 Population d'étude 37
III-4 Variables étudiées 38
III-5 Elaboration de la fiche d'enquête 38
III-6 Procédures diagnostiques 38
III-7 Gestion des données 39
III-8 Aspects éthique 39
III-9 Diagramme de Gantt 40
IV- RESULTATS 41
V COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS 53
VI- CONCLUSION
VII- RECOMMANDATIONS
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VIII- BIBLIOGRAPHIE 63
IX- ANNEXES 76
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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I- INTRODUCTION
La propagation de l’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH),
de façon générale, connaît aujourd'hui de grands espoirs dans sa prise en
charge. En effet, l'avènement du traitement antirétroviral (ARV) a permis de
modifier l’histoire naturelle de l’infection. La tri-thérapie antirétrovirale
utilisée de nos jours permet une amélioration significative de la survie, par
une restauration immunitaire et un ralentissement notoire de la réplication
virale. Il en résulte ainsi une diminution spectaculaire de la fréquence
d'apparition des infections opportunistes. Ces dernières constituent
l'essentiel de la symptomatologie de l'infection à VIH responsable d’une
lourde mortalité et de la morbidité des personnes vivant avec le VIH, surtout
dans les pays en voie de développement [1].
Les infections opportunistes peuvent se développer aux dépens de tous les
tissus et organes du patient. Le risque d'apparition d'une infection
opportuniste est proportionnel à la sévérité du déficit immunitaire [2].
La plupart des infections opportunistes répondent à un traitement
spécifique. L’efficacité de ce traitement est étroitement liée à la précocité de
son instauration et à la restauration immunitaire grâce à la tri-thérapie
antirétrovirale. [2].
En République de Côte d’Ivoire, Kakou AKA [2] et coll, dans une étude
portant sur les infections opportunistes chez les porteurs du VIH traités par
les ARV, ont trouvé une fréquence de 13% d’infections opportunistes
développées malgré le traitement ARV.
L’accès au traitement ARV, facilité par une initiative née au Mali en 2001
(IMAARV), devrait réduire la fréquence des infections opportunistes. Le 1er
décembre 2008, le secrétaire exécutif du Haut Conseil National de Lutte
contre le SIDA (HCNLS) du MALI, déclarait que le Mali est aujourd’hui le
premier pays africain en termes de malades mis sous traitement ARV alors
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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qu’il n’en était que quatrième il y a seulement deux ans, après le Botswana,
la Namibie et l’Ouganda [3].
Dans le souci de décentraliser la prise en charge des personnes vivant avec
le VIH/SIDA (PVVIH), des Centres d'Ecoute, de Soins, d'Animation et de
Conseils (CESAC) ainsi que des Unités de Soins, d'Accompagnement et de
Conseils (USAC) ont été implantés à travers le pays. L'USAC du Centre de
Santé de Référence de la Commune V du District de Bamako qui a vu le jour
le 25 juillet 2006, est l’une des premières. Depuis la création de cette
structure, aucune étude n'a été réalisée en son sein sur la prise en charge
des infections opportunistes fréquemment rencontrées chez les PVVIH/SIDA.
Ainsi, il nous a paru opportun de conduire une étude dans ce sens pour
mieux orienter la prise en charge.
Pour ce faire, nous nous sommes fixés les objectifs suivants:
OBJECTIFS:
. Objectif général :
Etudier la prévalence des infections opportunistes et leur prise en charge
chez les PVVIH/SIDA sous traitement, suivies à l'USAC du Centre de Santé
de Référence de la Commune V du District de Bamako.
. Objectifs spécifiques :
- Déterminer les caractéristiques socio-démographiques des patients sous
ARV ayant présenté au moins une infection opportuniste ;
- Décrire les différents types d'infections opportunistes fréquemment
rencontrées à l'USAC de la Commune V ;
- Etablir la relation entre les stades cliniques et la fréquence des infections
opportunistes ;
- Déterminer le délai d'apparition du syndrome d'IO ;
- Préciser les médicaments disponibles pour la prise en charge des infections
opportunistes chez les PVVIH/SIDA ;
- Evaluer le pronostic.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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II- GENERALITES
II-1- LE SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE
II-1-1. Epidémiologie [2]
Tableau I : Statistiques régionales VIH et sida, 2001 et 2009 Nombre, par région, d’adultes et d’enfants nouvellement infectés par le VIH et vivant avec le VIH, et de décès liés au sida. Source : ONUSIDA, Rapport 2010 Adultes et enfants
vivant avec le VIH Adultes et enfants nouvellement infectés par le VIH
% de prévalence parmi les adultes (15 - 49 ans)
Décès d’adultes et d’enfants liés au SIDA
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
2009 2001
22,5 millions [20,9–24,2 millions] 20,3 millions [18,9–21,7 millions]
1,8 millions [1,6–2,0 millions] 2,2 millions [1,9–2,4 millions]
5,0 [4,7–5,2] 5,9 [5,6–6,1]
1,3 millions [1,1–1,5 million] 1,4 million [1,2–1,6 million]
MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU
NORD
2009 2001
460 000 [400 000–530 000] 180 000 [150 000–210 000]
75 000 [61 000–92 000] 36 000 [32 000–42 000]
0,2 [0,2–0,3] 0,1 [0,1–0,1]
24 000 [20 000–27 000] 8300 [6300–11 000]
ASIE DU SUD ET DU SUD-EST
2009 2001
4,1 millions [3,7–4,6 millions] 3,8 millions [3,5–4,2 millions]
270 000 [240 000–320 000] 380 000 [350 000–430 000]
0,3 [0,3–0,3] 0,4 [0,3–0,4]
260 000 [230 000–300 000] 230 000 [210 000–280 000]
ASIE DE L’EST
2009 2001
770 000 [560 000–1,0 million] 350 000 [250 000–480 000]
82 000 [48 000–140 000] 64 000 [47 000 – 88 000]
0,1 [0,1–0,1] <0,1 [<0,1–<0,1]
36 000 [25 000–50 000] 15 000 [9400–28 000]
OCÉANIE
2009 2001
57 000 [50 000–64 000] 29 000 [23 000–35 000]
4500 [3400–6000] 4700 [3800–5600]
0,3 [0,2–0,3] 0,2 [0,1– 0,2]
1400 [<1000–2400] <1000 [<500–1100]
AMÉRIQUE CENTRALE ET
DU SUD
2009 2001
1,4 million [1,2–1,6 million] 1,1 million [1,0–1,3 million]
92 000 [70 000–120 000] 99 000 [85 000–120 000]
0,5 [0,4–0,6] 0,5 [0,4– 0,5]
58 000 [43 000–70 000] 53 000 [44 000–65 000]
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Adultes et enfants vivant avec le VIH
Adultes et enfants nouvellement infectés par le VIH
% de prévalence parmi les adultes (15 - 49 ans)
Décès d’adultes et d’enfants liés au SIDA
CARAÏBES
2009 2001
240 000 [220 000–270 000] 240 000 [210 000–270 000]
17 000 [13 000 –21 000] 20 000 [17 000 –23 000]
1,0 [0,9–1,1] 1,1 [1,0–1,2]
12 000 [8500–15 000] 19 000 [16 000–23 000
EUROPE ORIENTALE ET
ASIE CENTRALE
2009 2001
1,4 million [1,3–1,6 million] 760 000 [670 000–890 000]]
130 000 [110 000–160 000] 240 000 [210 000–300 000
0,8 [0,7– 0,9] 0,4 [0,4– 0,5]
76 000 [60 000–95 000] 18 000 [14 000–23 000]
EUROPE OCCIDENTALE ET
CENTRALE
2009 2001
820 000 [720 000–910 000] 630 000 [570 000–700 000]
31 000 [23 000– 40 000] 31 000 [27 000 –35 000]
0,2 [0,2– 0,2] 0,2 [0,2– 0,2]
8500 [6800–19 000] 7300 [5700–11 000]
AMÉRIQUE DU NORD
2009 2001
1,5 million [1,2–2,0 millions] 1,2 million [960 000–1,4 million]
70 000 [44 000–130 000] 66 000 [54 000–81 000]
0,5 [0,4–0,7] 0,4 [0,4–0,5]
26 000 [22 000– 44 000] 30 000 [26 000–35 000]
TOTAL
2009 2001
33,3 millions [31,4–35,3 millions] 28,6 millions [27,1–30,3 millions]
2,6 millions [2,3–2,8 millions] 3,1 millions [2,9–3,4 millions]
0,8 [0,7–0,8] 0,8 [0,7–0,8]
1,8 million [1,6–2,1 millions] 1,8 million [1,6–2,0 millions]
Il ressort de ces statistiques que les dernières estimations fournies par le rapport ONUSIDA 2010 portent à :
• 33,3 millions, le nombre de personnes séropositives dans le monde,
• 2,6 millions, le nombre de personnes nouvellement séropositives en
2008,
• 0,8% le taux de prévalence,
• 1,8 million, le nombre de personnes mortes du sida en 2009.
Ce qui permet d'estimer à plus de 25 millions le nombre de morts depuis le début de la maladie en 1981 [1].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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II-1-2- Modes de transmission du VIH
Les principaux modes de transmission sont aujourd’hui parfaitement
connus. Il s’agit de :
- La transmission par voie sexuelle : elle se fait par l’intermédiaire des
muqueuses buccales, génitales ou rectales, lorsqu’elles sont en contact
avec les sécrétions sexuelles ou le sang contenant le virus.
- La transmission par voie sanguine : elle concerne principalement les
professionnels de santé, en milieu de soins et en laboratoire, qui sont
victimes d’accidents d’exposition au sang; les toxicomanes par voie I.V, les
hémophiles et les transfusés.
- La transmission verticale (mère-enfant) : elle survient surtout au
moment de l’accouchement, mais elle peut aussi survenir in utero dans les
semaines précédant l’accouchement et par l'allaitement maternel [4].
II-1-3- Historique de l’infection à VIH [4]
1952 : Premiers cas probables américains d’infection au VIH.
1959 : Premier cas rétrospectif européen, un marin anglais mort en 1959 à
Manchester (Grande-Bretagne) a présenté un tableau clinique évocateur du
SIDA.
1982 : En août, la maladie est désignée sous le nom de SIDA (syndrome
d’immunodéficience acquise).
1983 : En mai, le rétrovirus dénommé LAV est découvert par une équipe
française dirigée par le professeur Luc Montagnier.
1984 : Le 24 avril, découverte du virus HTLV-III par l’équipe dirigée par
Robert Gallo aux Etats-Unis.
1985 : En avril, à Atlanta, on assiste à la première conférence internationale
sur le SIDA.
1987 : En mars, la zidovudine (AZT) devient le premier antirétroviral anti-
VIH à obtenir une autorisation de mise sur le marché français en même
temps qu’aux Etats-Unis.
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25
1994 : En février, les résultats de l’essai franco-américain ACTG-ANRS 024
démontrent l’intérêt d’un traitement par l’AZT pendant la grossesse,
l’accouchement et les premières semaines de vie de l’enfant.
1995 : Au mois de septembre, il est prouvé que la bithérapie (AZT-ddI ou
AZT-ddC) serait plus efficace qu’une monothérapie pour ralentir l’évolution
de la maladie.
1996 : En juillet, Xème conférence internationale sur le SIDA à Vancouver
(Canada). L’efficacité des trithérapies est confirmée.
2000 : Juillet, XIIIème conférence internationale sur le SIDA à Durban
(Afrique du sud), les laboratoires pharmaceutiques ont annoncé des mesures
concrètes afin d’aider les pays pauvres [1].
En 2001, l’enquête démographique et de santé du Mali avait estimé la
prévalence globale du VIH/SIDA à 1,7%, répartie de façon irrégulière sur
l’ensemble du territoire : Bamako (2,5%), Ségou (2%), Koulikoro (1,9%),
Kayes (1,9%), Mopti (1,4%), Sikasso (1%), Tombouctou (0,8%), Gao (0,6%)[3].
En 2006 les résultats de la dernière étude de seroprévalence de l'infection à
VIH réalisée dans la population générale adulte au cours de l'enquête
démographique et de santé ont montré une baisse du taux de prévalence du
VIH de 1,7% à 1,3% faisant du Mali un pays à faible prévalence répartie de
façon irrégulière sur l’ensemble du territoire : Bamako (1,9%), Koulikoro
(1,9%), Mopti (1,4%), Ségou (1,3%), Kayes (0,7%), Sikasso (0,6%), Gao (0,6%),
Tombouctou (0,5%), (EDS IV) [3].
II-1-4- Notions de virologie fondamentale
II-1-4-1 Définition des VIH
Aujourd’hui, le VIH est certainement le virus humain le mieux connu. C’est
un membre de la famille des rétrovirus. Ces virus sont définis par leur mode
de réplication qui passe par une étape de rétro transcription de leur matériel
génétique constitué de deux molécules d’ARN identiques en ADN. Cette étape
indispensable à la multiplication du virus est possible grâce à une enzyme
présente dans le virus : la transcriptase inverse [4].
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II-1-4-2 Classification des VIH [5]
Il existe trois catégories de rétrovirus classés selon les critères de
pathogénicité et de divergences génétiques : les oncovirus, les lentivirus et
les spumavirus.
Les VIH sont rattachés à la catégorie des lentivirus. Ces derniers provoquent
des maladies à évolution lente. Les oncovirus sont souvent associés aux
tumeurs ou à des leucémies. Les spumavirus sont, quant à eux, considérés
jusqu’à présent comme non pathogènes pour l’hôte.
II-1-4-3- Structure des VIH [6]
Comme tous les rétrovirus, les VIH1 et VIH2 sont libérés par
bourgeonnement à la surface des cellules qui les produisent. Le virus
possède une membrane, une matrice et une capside :
- La membrane est d’origine cellulaire et en elle sont ancrées les molécules
de glycoprotéine d’enveloppe externe (SU gp120) et de glycoprotéines
transmembranaires (TM gp141).
- L’intérieur de la particule virale est tapissé de molécules correspondant
aux protéines de la matrice (p17 MA) et contient également la protéase
virale.
- La capside virale est constituée de protéines internes du virus (p24 CA),
des protéines de la nucléocapside (p7 MC), deux des trois enzymes virales
nécessaires à sa réplication et le matériel génétique du virus constitué de
deux molécules ARN identiques.
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Figure 1 : Structure du VIH
(Institut national de recherche pédagogique htpp://www.inrp.fr/)
II-1-4-4- Génome et variabilités génétiques des VIH
L’organisation génétique des VIH1, VIH2 et du SIV est similaire [5]. Sur la
base des distances génétiques entre les VIH1 retrouvés chez les patients,
une classification en trois groupes distincts appelés M, N et O a été établie
[6,7].
Le groupe M (majoritaire) regroupe jusqu’à présent, au moins 10 sous types
VIH-1 désignés de A à J. Au niveau mondial, ce sont les infections par le
sous type C qui sont majoritaires. Des phénomènes de recombinaison
génétique chez les sujets co-infectés par des sous types distincts de VIH-1
sont également à l’origine de nouveaux virus recombinants [8] .
Les VIH-1 du groupe O (outlier) identifiés au Cameroun et au Gabon sont
plus rares [9]. Il en est de même des infections au VIH-1 du groupe N,
également identifiées au Cameroun. Les liens phylogénétiques récemment
établis entre les virus N et des SIV de chimpanzés indiquent que des
événements d’anthropozoonose pourraient être à l’origine de l’infection VIH-
1[10].
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II-1-5- Cycle de réplication des VIH
Les principales étapes du cycle réplicatif du VIH sont communes à tous les
rétrovirus. Leur connaissance est essentielle à la compréhension de la
physiopathologie de l’infection au VIH, et surtout, chacune de ces étapes
constitue une cible potentielle pour une thérapeutique antirétrovirale [11].
Plusieurs évènements marquent la réplication du VIH. Ce sont des étapes
précoces que sont la reconnaissance et l’entrée du virus dans la cellule hôte,
la rétro-transcription du génome viral et son intégration dans le génome de
la cellule. Les évènements tardifs de la réplication du VIH sont constitués
des étapes transcriptionnelles et post-transcriptionnelles dans lesquelles
intervient la machinerie cellulaire mais également des protéines de
régulation des VIH et il en résulte la formation de nouveaux virions [11].
LE CYCLE DU VIH :
- Attachement
Le virus se fixe sur le lymphocyte T4, par reconnaissance entre la protéine
virale gp120 et la protéine CD4 du lymphocyte (ainsi qu'un co-récepteur).
- Pénétration
Les deux membranes (du virus et du lymphocyte) fusionnent, ce qui permet
la pénétration de la nucléocapside (les deux capsides + le matériel génétique,
etc.) du virus dans le cytoplasme.
- Décapsidation
Les deux capsides se dissocient, libérant l'ARN viral dans le cytoplasme.
- Reverse transcription et intégration
Grâce à la reverse transcriptase virale, l'ARN viral est rétro transcrit en ADN
double brin. Cet ADN pénètre dans le noyau où il s'intègre au génome du
lymphocyte. Il est ensuite transcrit en ARN.
- Traduction
Après avoir été transcrits par l'ARN polymérase de la cellule, les ARN
messagers viraux sont traduits en trois précurseurs protéiques. Ces
précurseurs sont clivés par des protéases, pour donner les différentes
protéines du virus.
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- Assemblage
Les protéines virales et l'ARN viral (transcrit par ailleurs) sont associés pour
reformer des virus (sans la membrane). Les protéines virales membranaires
sont intégrées à la membrane du lymphocyte.
- Bourgeonnement
Le virus bourgeonne, emportant un fragment de la membrane plasmique du
lymphocyte (qui contient uniquement les protéines membranaires virales).
- Libération
Les nouveaux virus sont libérés dans le milieu intérieur. Ils peuvent infecter
de nouveaux lymphocytes T4 .
II-1-6- Cellules cibles des VIH
Les cellules sensibles à l’infection VIH sont principalement celles qui
expriment à leur surface le récepteur CD4 et un des co-récepteurs. Il s’agit
de la sous population des lymphocytes TCD4+ helper (ou auxiliaire), mais
aussi des monocytes/macrophages ou des cellules de la même origine telles
les cellules dendritiques et les cellules de langherans ainsi que les cellules
micro gliales du cerveau. Dans d’autres cellules, les virus sont simplement
emprisonnés sans se répliquer. C’est le cas des cellules folliculaires
dendritiques présentes dans les centres germinatifs des ganglions [12, 13].
II-1-7 Notions d’histoire naturelle, classifications et diagnostic clinique
II-1-7-1- Définitions du SIDA et diagnostic clinique
Aujourd’hui, les critères de définition sont essentiellement basés sur la
classification CDC révisée en 1993 et la classification en stades cliniques
proposée par l’OMS.
- Classification en stades cliniques proposée par l’OMS
Stade clinique 1 :
1. Patient asymptomatique
2. Adénopathie persistante généralisée
Degré d’activité 1 : patient asymptomatique, activité normale.
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Stade clinique 2 :
3. Perte de poids supérieure à 10% du poids corporel;
4. Manifestations cutanéo-muqueuses mineures (dermatites séborrhéiques,
prurigo, atteinte fongique des ongles, ulcérations buccales, chéilite angulaire
5. Zona au cours des cinq dernières années;
6. infections récidivantes des voies aériennes supérieures, et/ou degré
d’activité 2 : Patient symptomatique, activité normale.
Stade clinique 3 :
7. Perte de poids supérieure à 10% du poids corporel;
8. Diarrhée chronique inexpliquée pendant plus de 1 mois;
9. Fièvre prolongée inexpliquée (intermittente ou constante) pendant plus de
1 mois;
10. Candidose buccale (muguet);
11. Leucoplasie chevelue buccale;
12. Tuberculose pulmonaire dans l’année précédente;
13. Infections bactériennes sévères (pneumopathie, pyomyosite),
et/ou degré d’activité 3 : patient alité moins de la moitié de la journée
pendant le dernier mois.
Stade clinique 4 :
14. Syndrome cachectique du VIH, selon la définition des CDC;
15. Pneumopathie à pneumocystis carinii;
16. Toxoplasmose cérébrale;
17. Cryptosporidiose accompagnée de diarrhée pendant plus d’un mois;
18. Cryptococcose extra pulmonaire;
19. Cytomegalovirose (CMV) touchant un autre organe que le foie, la rate ou
les ganglions lymphatiques;
20. Herpes cutanéo muqueux pendant plus d'un mois ou viscéral quelqu’en
soit la durée;
21. Leucoencéphalopathie multifocale progressive;
22. Toute mycose endémique généralisée (histoplasmose, coccidiomycose…);
23. Candidose de l’oesophage, de la trachée, des bronches ou des poumons;
24. Mycobactériose atypique, généralisée;
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25. Septicémies à salmonelles non typhiques;
26. Tuberculose extra pulmonaire;
27. Lymphome;
28. Sarcome de Kaposi;
29. Encéphalopathie à VIH selon la définition des CDC,
et/ou degré d’activité 4 : patient alité plus de la moitié de la journée
pendant le dernier mois.
- classification CDC d’Atlanta de 1993
Catégorie A :
Un ou plusieurs des critères listés ci-dessous chez un adulte ou un
adolescent infecté par le VIH, s’il n’existe aucun critère des catégories B et C:
- Infection VIH asymptomatique;
- LGP (lymphadénopathies généralisées persistantes);
- primo-infection symptomatique.
Catégorie B :
Manifestations cliniques chez un adulte ou un adolescent infecté par le VIH
ne faisant pas partie de la catégorie C et qui réponde au moins à l’une des
conditions suivantes :
- Elles sont liées au VIH ou indicatives d’un déficit immunitaire;
- Elles ont une évolution clinique ou une prise en charge thérapeutique
compliquée par l’infection VIH.
Les pathologies suivantes font partie de la catégorie B, la liste n’est pas
exhaustive :
- angiomatose bacillaire;
- candidose oro-pharyngée;
- candidose génitale, persistante ou qui répond mal au traitement;
- dysplasie du col (modérée ou grave), carcinome in situ;
- syndrome constitutionnel : fièvre (38,5°c) ou diarrhée supérieure à un
mois;
- leucoplasie chevelue de la langue;
- zona récurrent ou envahissant plus d’un dermatome;
- purpura thrombopénique idiopathique;
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- salpingite, en particulier lors des complications par abcès tubo-ovariens;
- neuropathie périphérique.
Catégorie C
Cette catégorie correspond à la définition du SIDA chez l’adulte. Lorsqu’un
sujet a présenté une des pathologies de cette liste, il est classé définitivement
dans la catégorie C:
- candidose bronchique, trachéale ou pulmonaire;
- candidose de l’œsophage;
- cancer invasif du col;
- coccidioïmycose, disséminée ou extra pulmonaire;
- cryptococcose extrapulmonaire;
- cryptosporidiose intestinale supérieure à un mois;
- infection à CMV (autre que foie, rate ou ganglions);
- rétinite à CMV (avec altération de la vision);
- encéphalopathie due au VIH;
- infection herpétique, ulcères chroniques supérieures à un mois ou
bronchique pulmonaire ou oesophagienne;
- histoplasmose disséminée ou extrapulmonaire;
- isosporidiose intestinale chronique (supérieure à un mois);
- sarcome de Kaposi;
- lymphome de Burkitt;
- lymphome immunoblastique;
- lymphome cérébral primitif;
- infection à mycobacterium avium ou kansasii, disséminée ou extra
pulmonaire;
- infection à mycobacterium tuberculosis, quel que soit le site;
- infection à mycobactéries, identifiées ou non, disséminées ou
extrapulmonaires;
- pneumonie à pneumocystis carinii;
- pneumopathie bactérienne récurrente;
- leuco-encéphalopathie multifocale progressive;
- septicémie à salmonelles non typhi récurrente;
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- toxoplasmose cérébrale;
- syndrome cachectique dû au VIH.
II-2- INFECTIONS OPPORTUNISTES AU COURS DU VIH/SIDA :
généralités, clinique et diagnostic syndromique
Les infections opportunistes jouent un rôle essentiel dans l’aggravation
clinique, biologique et dans la mortalité liée au sida. Elles sont la première
cause de décès de la majorité des patients séropositifs et contribuent
significativement à la pathogénie du sida [14].
Malgré l’importance de l’état immunodéficient du patient séropositif, seuls
quelques pathogènes sont capables de l’envahir. Par exemple, des 120
protozoaires et des 200 espèces fongiques pathogènes connues, seulement
12 espèces parasitaires et moins de 10 espèces fongiques sont capables
d’infecter le patient séropositif, de se développer dans ses tissus et de
déterminer une pathologie. Ceci suggère que même dans les circonstances
de détresse extrême de l’immunité, seules les espèces pré adaptées seront
capables d’exercer un parasitisme pathogène. Ces organismes
habituellement « non pathogènes » franchissent les barrières déficitaires de
l’hôte et entraînent une pathologie souvent grave. Ces micro organismes
(virus, bactéries, champignons, et métazoaires) sont appelés "pathogènes
opportunistes".
II-2-1- Les bactérioses et mycobactérioses.
II-2-1-1-Tuberculose
Le risque de développer une tuberculose maladie après la primo infection ou
après guérison apparente de plusieurs années s’accroît considérablement
chez les personnes au système immunitaire altéré. En l’an 2000, les
estimations au niveau mondial attribuaient à l’infection au VIH un cas de
tuberculose sur sept [16]. Selon l’OMS, on observe chaque année 8 millions
de cas de tuberculose et 2 millions de décès. Le tiers environ des PVVIH est
co-infecté par Mycobacterium tuberculosis, 70% vivent en Afrique et 22% en
Asie du Sud Est [15].
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La tuberculose est la cause la plus fréquente des manifestations
pulmonaires du SIDA en Afrique [17]. La tuberculose peut survenir à
n’importe quel stade de l’infection à VIH. Son évolution est souvent sévère au
cours du SIDA et elle tend à donner des formes extra pulmonaires (atteintes
encéphalique, digestive, cutanée et ganglionnaire). Le risque de tuberculose
chez un patient co-infecté par le VIH et le bacille de Koch est évalué à 8%
par an [18]. Au Mali 13% des patients séropositifs pour le VIH font une
tuberculose pulmonaire ou extra pulmonaire [19]. L’infection persistante par
des mycobactéries stimule d’abord une réponse immune et est suivie d’un
état d’anergie ou d’immunotolérance qui rendrait l’hôte plus susceptible à de
nouvelles infections des micro-organismes. Ce risque est multiplié par 50 à
300 fois en cas de co-infection avec le VIH. L’incidence de la tuberculose
maladie chez les patients séropositifs pour le VIH peut atteindre 50 à 60%
des patients tuberculeux en Afrique sub-saharienne [30].
II-2-1-2- Mycobactéries atypiques
Mises en évidence peu de temps après les mycobactéries tuberculeuses, les
mycobactéries atypiques n’ont eu un rôle pathogène reconnu chez l’hôte qu’à
partir de la seconde moitié du vingtième siècle. La plupart de ces micro-
organismes ont été isolés de l’eau et du sol [18].
L’incidence de l’infection aux mycobactéries atypiques chez les patients
séropositifs au VIH est très variable. Il est difficile de poser le diagnostic des
mycobactérioses atypiques à cause de sa survenue tardive s’intriquant avec
d’autres infections opportunistes et sa symptomatologie non spécifique [20].
Les sources d’infection sont exogènes (aérolisation d’eau chaude dans les
hôpitaux) et l’invasion tissulaire se fait via les muqueuses respiratoires ou
digestives. Le principal agent pathogène est Mycobacterium avium-intra
cellulare complex (MAIC). C’est la mycobactérie atypique la plus connue, la
plus fréquente et particulièrement impliquée dans les infections liées au
VIH/SIDA [20].
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La transmission aérienne joue un rôle dans les infections respiratoires liées
à ce germe. Cependant, la contamination digestive est la source principale
d’infection chez les enfants et les sujets atteints de SIDA [21].
MAIC peut donner des syndromes très variés (cutané, ostéo-articulaire,
ganglionnaire, hématologique, hépatique). L’inoculation directe est
responsable d’infections des parties molles. Le diagnostic repose sur la mise
en évidence de MAIC à l’examen direct après coloration de Ziehl Nelson ou à
la culture des prélèvements de sang, de selles, et de moelle osseuse.
L’histologie permet également de faire le diagnostic à partir des biopsies
d’organes atteints. Il est à noter que la présence de MAIC au niveau
pulmonaire n’est pas toujours pathogène. Aussi, la distinction entre
colonisation et infection n’est pas aisée, nécessitant la répétition des
explorations [20,22]. L’infection à mycobactéries pourrait accélérer la
progression vers le stade de SIDA en activant les lymphocytes CD4+ et en
amplifiant la réplication virale.
II-2-1-3- Les salmonelloses
Ce sont des infections bactériennes qui semblent être plus fréquentes chez
les malades infectés par le VIH que dans la population générale. Elles
peuvent survenir à tous les stades de la maladie. Les germes en cause les
plus fréquemment rencontrés sont : Salmonella typhymirium et flexneri qui
sont responsables de diarrhées aiguës, fébriles, souvent associées à des
douleurs abdominales. Les formes septicémiques ne sont pas rares.
L’évolution de la diarrhée est souvent prolongée et fluctuante, les rechutes
sont possibles [23]. Le diagnostic repose sur l’examen bactériologique des
selles ou les hémocultures. Les cultures de biopsies coliques peuvent être
utiles en cas de négativité des examens des selles [22].
II-2-1-4- Autres infections bactériennes
De nombreuses autres bactéries sont considérées opportunistes associées au
sida. Elles sont responsables d’infections graves pouvant mettre le pronostic
vital en jeu : il s’agit de Shigella, Campylobacter, Clostridium difficile, Listeria
monocytogenes, Legionella pneumophila, essentiellement.
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II-2-2- Parasitoses
II-2-2-1- La pneumocystose
Pneumocystis jiroveci est un eucaryote unicellulaire capable d’adhérer
spécifiquement aux cellules épithéliales alvéolaires de type 1 et de proliférer
dans les poumons des patients immunodéprimés, provoquant une
pneumonie sévère. Une perturbation profonde de l’immunité cellulaire est
nécessaire à la prolifération parasitaire. Le sida est actuellement la
principale cause favorisante. Tous les stades connus de Pneumocystis jiroveci
sont observés dans le poumon, mais la présence du parasite dans d’autres
organes est rapportée de plus en plus fréquemment [24].
La pneumocystose représentait encore en 1998 la pathologie inaugurale du
sida la plus fréquente en France [25]. La symptomatologie initiale est discrète,
marquée par l’apparition puis la majoration d’une toux sèche et d’une
dyspnée associée à une hyperthermie alors que l’auscultation et la
gazométrie de repos sont encore normales.
Le contraste entre l’intensité des symptômes et la pauvreté des signes
d’examen est très remarquable. A un stade plus évolué, des râles crépitants
peuvent apparaître, mais restent souvent discrets. Les anomalies
radiologiques sont, quand elles apparaissent, des opacités avant tout
interstitielles, mais aussi alvéolaires bilatérales parfois associées à des
pseudo kystes ou à un pneumothorax.
Au stade ultime d’insuffisance respiratoire aiguë, les opacités réticulo
nodulaires diffuses font place à l’aspect de «poumon blanc». Le diagnostic de
certitude nécessite la mise en évidence de P.jiroveci par les colorations
appropriées des prélèvements respiratoires : Gomori-Grocott, Giemsa, bleu
de toluidine, immunofluorescence spécifique. Les prélèvements sont obtenus
par lavage broncho-alvéolaire [26].
II-2-2-2- La toxoplasmose
La toxoplasmose constitue encore un problème majeur chez les sujets
séropositifs au VIH. L’incidence est comprise entre 12 et 30% chez les
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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patients séropositifs vis-à-vis du parasite. La localisation cérébrale est la
plus fréquente, mais des formes pulmonaires et disséminées sont aussi
observées. T. gondii est un protozoaire parasite intracellulaire du groupe
apicomplexa. Son cycle biologique a lieu entre un hôte définitif spécifique, le
chat, et des hôtes intermédiaires peu spécifiques (rongeurs, primates,
oiseaux). Le parasite développe chez le chat un cycle sexué qui conduit à la
formation d’oocystes. Chez l’homme, la contamination se fait principalement
par voie orale, par ingestion d’oocystes sporulés provenant du sol ou de
bradyzoïtes contenus dans de la viande insuffisamment cuite [27].
La symptomatologie de la toxoplasmose est principalement neurologique. Les
principales formes cliniques sont : [28]
- L’atteinte focalisée, qui de loin est la plus fréquente (60%), et responsable
de syndromes déficitaires partiels (hémiparésie ou hémiplégie, déficit
sensitif, syndrome cérébelleux, atteinte des paires crâniennes, aphasie).
- L’atteinte encéphalique diffuse qui se traduit essentiellement par des
troubles de la conscience ou une épilepsie généralisée.
Les lésions cérébrales sont, en général, multiples et apparaissent au scanner
et à l’imagerie par résonance magnétique. Aucune image n’est en réalité
spécifique ; on peut observer des masses à contours très denses, une ou
plusieurs images d’abcès ou un œdème cérébral.
La biopsie cérébrale permet après étude anatomo-pathologique d’identifier
Toxoplasma gondii dans 75% des cas [29]. Au Mali, une étude menée en 2001
a révélé que la toxoplasmose représente 2,04% des lésions cérébrales
focalisées au cours du VIH/SIDA [30].
II-2-2-3- La cryptosporidiose
Cryptospridium parvum est une coccidie monoxène (cycle à un seul hôte),
responsable de diarrhée importante mais spontanément résolutive chez
l’immunocompétent. Chez le sujet infecté par le VIH, Cryptospridium parvum
est responsable de diarrhée souvent grave (1 à 17 litres par jour). Le
mécanisme de cette diarrhée n’a pas été établi.
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Les hypothèses d’épuisement énergétique des entérocytes ou de libération
d’entérotoxines ont été évoquées. Cette diarrhée peut s’associer à un
syndrome de mal-absorption. La prévalence de la cryptosporidiose se situe
entre 5 et 20% dans les pays tropicaux [31]. Dans une étude réalisée à Tunis
en 1999, sa prévalence était de 17,24% chez les sidéens [32]. L’homme se
contamine en ingérant les oocystes sporulés qui sont directement infestant
lorsqu’ils sont libérés dans le tube digestif. La cryptosporidiose intestinale
symptomatique survient lorsque le taux de CD4+ est bas (<100/mm3) [33].
Au Mali, une étude réalisée en 2002 révélait que la cryptosporidiose était la
parasitose digestive la plus fréquente dans le service des maladies
infectieuses, avec une prévalence de 23% [34]. Le diagnostic repose sur la
visualisation des oocystes dans les selles par la coloration de Ziehl-Neelsen
modifiée [35].
II-2-2-4- Les microsporidioses
Les microsporidies sont des protozoaires parasites obligatoires très répandus
chez les vertébrés et les invertébrés. Ils exercent un parasitisme
intracellulaire qui entraîne une activité pathogène importante [36]. Six genres
de microsporidies ont été rapportés chez l’homme. Les espèces importantes
observées chez les patients atteints de sida sont Enterocytozoon bieneusi [37],
Encephalitozoon intestinalis [38].
Les microsporidies développent en général leur cycle dans un seul hôte.
Habituellement les spores infectantes contaminent l’hôte par voie orale.
E.bieneusi a été retrouvé dans les selles de 30% des patients présentant une
diarrhée chronique [39]. Il peut également être présent en l’absence de
symptômes digestifs. Le risque d’infection par E. bieneusi devient élevé
lorsque le taux de lymphocytes CD4+ est inférieur à 200/mm3 [40]. Au Mali
les microsporidioses représentaient 3,57% des parasitoses digestives dans le
service de médecine interne et 4% dans le service des maladies infectieuses
en 2002 [34]. La diarrhée est chronique, mais son importance est souvent
fluctuante. Elle est souvent associée à une mal-absorption non négligeable
des aliments [41].
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Le diagnostic repose sur l’examen des selles avec mise en oeuvre de
colorations spécifiques : fluorochrome «UVITEX, trichromes WEBER»,
immunofluorescence avec anticorps monoclonaux spécifiques.
E. intestinalis est quant à elle identifiée essentiellement dans la muqueuse
intestinale, parfois dans les urines et les sinus des patients atteints de sida
[41]. Sa fréquence est faible, de l’ordre de 2% [42].
II-2-2-5- Isosporose
Isospora belli est une coccidiose intestinale relativement fréquente en Asie et
en Afrique. Il est à l’origine de 1 à 3% des diarrhées observées au cours du
SIDA aux Etats-Unis, mais atteint 15 à 20% des malades dans les pays en
voie de développement. Isospora belli provoque une diarrhée liquidienne de
type sécrétoire et s’accompagne souvent de fièvre. Le diagnostic repose sur
l’examen parasitologique standard des selles [43,44].
II-2-2-6- La cyclosporose
Les espèces de Cyclospora sont des coccidies intestinales récemment décrites
chez l’homme et d’autres primates [45]. La prévalence de la cyclosporose était
de l’ordre de 9,8% selon une étude réalisée au Venezuela en 2001[46]. Leur
clinique est comparable à celle des autres parasites opportunistes du sida,
faite de troubles digestifs à type de nausées, vomissements, dans un
contexte de fièvre et de mal-absorption intestinale entraînant une altération
de l’état général et une déshydratation [47]. Le diagnostic repose sur la
visualisation des oocystes dans les selles par coloration de Ziehl-Neelsen.
II-2-3- Les viroses
II-2-3-1- Infection à CMV (cytomégalovirus)
Le CMV est responsable d’atteintes viscérales chez de nombreux patients
séropositifs pour le VIH. Il cause des rétinites au cours desquelles la réaction
inflammatoire qui s’accompagne de microhémorragies péri vasculaires
importantes, peut conduire à l’infarctus rétinien et à la cécité. La rétinite à
CMV survient à un stade avancé du SIDA, lorsque le nombre de lymphocytes
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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CD4+ est inférieur à 50/mm3, et la charge virale en VIH élevée. Le CMV est
en plus responsable d’hépatite et peut donner des lésions cérébrales
comparables à celles causées par Toxoplasma gondii. Les atteintes
pulmonaires primaires à CMV semblent plutôt rares, mais l’association à
P.jiroveci est fréquente. Le CMV peut également donner des lésions
œsophagiennes ulcérées ou être à l’origine de colites avec émission de selles
sanguinolentes [48,49].
II-2-3-2- Infection à Herpes simplex (HSV1 et HSV2)
Elle se manifeste par des lésions cutanées et muqueuses, sévères et
récidivantes. Ses localisations principales sont orales, rectales et périnéales
où elle réalise une ulcération superficielle extensive surinfectée. Les atteintes
encéphaliques, de même que des localisations trachéo-bronchiques ou
œsophagiennes sont possibles. Le HSV est observé chez 15 à 25% des
patients atteints du sida. Après la primo-infection, ces virus demeurent
latents dans les neurones des ganglions nerveux sensitifs et autonomes. Le
diagnostic repose plus sur la culture virale que sur le cytodiagnostic de
Tzank, la biopsie cutanée ou l’immunofluorescence [50,51].
II-2-3-3- Infection au VZV (varicelle zona virus) ou Herpes zoster
Le VZV est responsable du zona chez les patients immunodéprimés. Tout
zona chez un patient de moins de 60 ans doit faire proposer une sérologie
VIH. Comme pour l’infection à Herpes simplex, le VZV demeure latent dans
les neurones des ganglions nerveux sensitifs et autonomes, et l’infection
peut survenir quel que soit le stade d’évolution de l’infection au VIH. Le
caractère multi métamérique et récidivant, de même que l’évolution
nécrosante sont évocateurs d’une immunodépression sous-jacente. Les
récidives sont fréquentes et augmentent avec l’immunodépression [52].
II-2-3-4- Infection à Epstein Barr virus (EBV)
Le virus EBV est impliqué dans les lésions de leucoplasie chevelue de la
langue, dans les lymphomes cérébraux et il est également l’agent d’une
pneumonie lymphoïde interstitielle. Après la primo-infection, ce virus
demeure latent dans les lymphocytes B [52].
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II-2-3-5- Infection par papovavirus
Les papovavirus sont responsables de leuco-encéphalopthie multifocale
progressive (LEMP) chez les patients séropositifs pour le VIH. Le tableau
clinique se caractérise par une dysphasie, ataxie, symptômes focaux et
lésions traduisant une démyélinisation (astrocytes et oligodendrocytes
dilatés contenant des corps d’inclusion éosinophiles) [52].
II-2-3-6- Infections à papilloma virus et poxvirus
Ces virus sont fréquemment impliqués dans les lésions étendues et
spectaculaires chez les patients atteints du sida. Le poxvirus est responsable
du molluscum contagiosum qui se présente comme des papules ombiliquées,
blanc rosé, en nombre variable, prédominant au niveau du visage ou du
pubis. Ils surviennent en plus grand nombre à un stade avancé de
l’immunodépression [53].
II-2-4- Les mycoses
Les infections fongiques sont les plus fréquentes au cours de l’infection VIH.
Les mycoses principalement rencontrées sont les candidoses et les
cryptococcoses. Cependant les champignons dimorphiques (histoplasmose)
ne sont pas rares. Ces infections peuvent révéler la séropositivité. Leur
gravité varie beaucoup, depuis la candidose oropharyngée relativement
bénigne jusqu’aux cryptococcoses et aspergilloses invasives de mauvais
pronostic.
II-2-4-1- Les candidoses
Parmi les différentes espèces de levure, Candida albicans est le plus
responsable de manifestations pathologiques. En Afrique centrale elles sont
au premier rang des infections opportunistes [54]. Le muguet ou la candidose
clinique sont généralement précédés d’une augmentation du portage
asymptomatique de Candida au niveau de la cavité bucco pharyngée. Le
diagnostic est aisé car les lésions sont visibles et accessibles au prélèvement.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Il peut s’agir d’une forme érythémateuse visible au niveau du palais ou d’un
muguet sous la forme de plaques blanchâtres plus ou moins confluentes,
visible au niveau de la face interne des joues, du palais, des gencives.
L’écouvillonnage montre la présence de nombreuses levures et de filament
mycéliens avec peu de polynucléaires neutrophiles. La culture sur milieu de
Saboureaud permet d’identifier l’espèce en cause [55].
L’oesophagite se manifeste par une dysphagie rétro sternale voire des
vomissements parfois hémorragiques, des douleurs thoraciques, ou des
nausées avec parfois de la fièvre. L’œsophagoscopie permet le diagnostic. La
candidose ne semble jouer aucun rôle dans la diarrhée, mais elle peut
aggraver la dénutrition et conduire rapidement à la cachexie car l’atteinte
oesophagienne empêche souvent le patient de s’alimenter. On observe
également des candidoses anales (peu fréquentes) et génitales qui se
distinguent par leur extension vers le périnée et les cuisses [55].
II-2-4-2- La cryptococcose
Elle fait partie des affections définissant le stade de SIDA pour 30 à 80%
selon les pays. C’est une mycose opportuniste à évolution subaiguë ou
chronique, à localisation diverses, se développant essentiellement chez les
sujets présentant un déficit de l’immunité à médiation cellulaire [56]. Le
germe en cause est Cryptococcus neoformans. C’est une levure encapsulée
rencontrée dans l’environnement. Elle possède des antigènes de surface qui
permettent de différencier les sérotypes A (variété grutii, D (variété
neoformans) et les sérotypes B et C (variété gattii). Le SIDA est devenu le
principal facteur favorisant de la cryptococcose avec une prévalence qui varie
de 6 à 8,5% aux Etats-Unis, 3 à 6% en Europe, 30% en Centre Afrique,
0,72% au Sénégal. En France, 86% des cryptococcoses surviennent chez des
patients infectés par le VIH [57]. En Côte d’ivoire, la cryptococcose
représentait 53% des étiologies des méningites lymphocytaires,
essentiellement chez les patients infectés par le VIH [58].
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Au Mali, la fréquence de la cryptococcose était estimée à 2,5% d’après une
étude menée en 2004 à l’hôpital du point-G [59]. Cliniquement, les signes
principaux sont les céphalées intenses rebelles aux antalgiques, un
syndrome méningé, des troubles de la vigilance, la fièvre et parfois des crises
convulsives avec déficit localisé. L’atteinte pulmonaire se présente comme
une pneumopathie sans aucune spécificité.
Seul l’isolement du cryptocoque permet d’affirmer le diagnostic. L’examen
direct après coloration à l’encre de chine et la culture sur milieu de
Saboureaud permettent l’identification du cryptocoque. Il peut également
être isolé dans les hémocultures, les produits de lavage broncho alvéolaires,
les lésions cutanées, l’urine, le foie, la moelle [60].
II-2-4-3- L’histoplasmose
Dans sa forme disséminée, l’histoplasmose à Histoplasma capsulatum
constitue un critère de SIDA. La maladie peut être liée à une réactivation,
une primo infection ou à une re-contamination. Elle survient principalement
chez les patients ayant moins de 200 lymphocytes TCD4+/mm3. La fièvre
est un symptôme très fréquent (75%). On observe des atteintes pulmonaires,
hépato-spléniques, digestives et cutanéo-muqueuses.
Dans 18% des cas une atteinte du système nerveux central est observée
particulièrement les méninges. Le diagnostic est souvent porté par les
résultats des cultures (peau, muqueuses, hémocultures, myéloculture,
liquide de lavage broncho-alvéolaire). La sérologie est peu fiable chez les
patients ayant une immunodépression évoluée. La recherche d’antigènes
dans le liquide céphalorachidien, le sang et l’urine n’est disponible qu’aux
Etats-Unis et en Europe [61].
II-2-4-4- Infections à Aspergillus
Ce sont des infections plus fréquemment décrites chez les patients
neutropéniques ou recevant une corticothérapie de manière prolongée, et
également chez les grands opérés ou grands brûlés. La fréquence de ces
infections augmente aussi aux stades tardifs de l’infection à VIH, surtout
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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chez les patients ayant moins de 50 lymphocytes TCD4+ par mm3 [62]. Les
poumons sont les plus fréquemment atteints (75%), et on observe dans 25%
des cas une atteinte extra pulmonaire. Sur le plan clinique, il s’agit
généralement d’une trachéo-bronchite avec à l’endoscopie des lésions
pseudomembraneuses ou ulcérées. La fréquence de l’atteinte du système
nerveux central et du cœur doit être signalée. La culture mycologique du
liquide de lavage broncho-alvéolaire est bien corrélée à l’histologie. Les
espèces fongiques le plus souvent en cause sont A. fumigatus, A.flavus, A.
niger et A. terreus. Le diagnostic est souvent porté tardivement.
Le pronostic des aspergilloses invasives au cours du sida est très mauvais,
avec une survie moyenne de moins de deux mois malgré la prescription
d’amphotéricine B utilisée en première intension. Selon Gol et coll la
prévalence de l’aspergilose invasive augmente l’immunodépression. Cette
pathologie a pratiquement disparu avec un traitement ARV efficace [63].
II-2-5- La maladie de Kaposi
C’est une néoplasie opportuniste et multifocale à tropisme principalement
cutané qui est à l’origine du décès de 20% des patients atteints de sida [64].
Elle réalise des aspects cliniques très polymorphes reliés à une même lésion
histologique. Elle reste la manifestation la plus fréquente au cours du sida.
En Afrique le sexe ratio est voisin de 3 en faveur des femmes. Aux Etats-Unis
et en Europe, les femmes sont exceptionnellement atteintes, le sexe ratio
étant voisin de 14 en faveur des hommes. En Zambie 41% des patients
atteints de sida présentaient une maladie de kaposi [65].
L’atteinte cutanée est au premier plan. La lésion élémentaire est
habituellement une macule qui évolue vers une papule, un nodule, une
plaque, une tumeur ulcérovégétante, parfois sessile ou pédiculée. Les lésions
cutanées sont indolores et non prurigineuses. Leur taille peut varier de
quelques millimètres à une vaste plaque recouvrant un segment de membre.
Elles peuvent être généralisées ou localisées [66].
Les atteintes viscérales font la gravité de la maladie de Kaposi. Les
localisations digestives sont le plus souvent asymptomatiques et rarement à
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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l’origine d’hémorragie de perforation ou d’occlusion. Les localisations pleuro-
pulmonaires sont fréquentes mais difficiles à diagnostiquer. Elles co-existent
avec les atteintes cutanéo-muqueuses dans 95% des cas. La
symptomatologie clinique est pauvre et non spécifique.
Les muqueuses sont rarement atteintes, sauf la muqueuse buccale. Il s’agit
souvent de lésions angiomateuses bien limitées, érythémateuses, puis
violine, hyper pigmentée par rapport à la peau sous jacente. Le diagnostic de
certitude est histologique [66].
II-3- TRAITEMENT DES INFECTIONS OPPORTUNISTES.
II-3-1- Les Parasitoses
II-3-1-1- La pneumocystose
__ Traitement curatif
Le traitement de référence est le cotrimoxazole : triméthoprime (20mg/kg/j)
+ sulfaméthoxazole (100mg/kg/j) pendant 21 jours par voie intraveineuse.
On administre 10 à 12 ampoules de cotrimoxazole par 24 heures en 4
perfusions d’une heure dans 250 ml de sérum physiologique [67].
Dans les formes modérées de la pneumocystose, on a recours à la voie orale.
On utilise le Cotrimoxazole fort* (triméthoprime (160mg) et Sulfaméthoxazole
(800mg) : 6 comprimés par jour pendant au moins 3 semaines.
Lorsqu’il existe une hypoxie inférieure à 70mmHg et en l’absence de
suspicion de tuberculose, l’adjonction d’une courte corticothérapie est
recommandée [ 68].
En cas d’intolérance au cotrimoxazole, la pentamidine peut être une
alternative en intraveineuse à la dose de 3 à 4 mg/kg/jour ou en aérosol
(300mg/j).
__ Prophylaxie secondaire
Le traitement d’entretien principal de la pneumocystose est le cotrimoxazole
fort* à la dose de 1 comprimé par jour. Les traitements alternatifs peuvent
être la pentamidine (300 mg/ mois) ou la dapsone (100mg /j).
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__ Prophylaxie primaire
La prévention de la pneumocystose est justifiée lorsque le taux de
lymphocytes TCD4 est inférieur à 200/mm3. Elle est également
recommandée lorsque le patient est traité par chimiothérapie ou
corticothérapie prolongée. Elle se fait à base de cotrimoxazole fort*
(1comprimé par jour) [ 68].
II-3-1-2- La toxoplasmose
__ Traitement curatif
Lorsqu’elle n’est pas traitée, la toxoplasmose est rapidement fatale. Le
traitement curatif de référence se fait à base de l’association Pyriméthamine,
sulfadiazine et acide folinique pendant 6 semaines.
Le mode opératoire est le suivant :
On administre 100mg de pyriméthamine le premier jour puis 50 à 75
mg/jour, associé à de la sulfadiazine (4 à 6g/j) en une prise quotidienne et à
l’acide folinique (25mg/j).
Dans les premières semaines du traitement d’attaque, un traitement
anticonvulsivant est souvent associé.
Le cotrimoxazole fort* : 6 comprimés /jour pendant 4 à 6 semaines est une
alternative plus accessible des les pays en voie de développement [ 68].
__ Prophylaxie secondaire
Le traitement d’entretien réside dans la poursuite du traitement associant
toujours les mêmes molécules qu’à la phase d’attaque mais à des doses
réduites : pyriméthamine (25mg/j) associée à 25 mg d’acide folinique 3 fois
par semaine et la sulfadiazine (2g/j)
__ Prophylaxie primaire
Elle repose d’abord sur les mesures hygiéno-diététiques consistant à éviter
l’ingestion de viandes mal cuites et des crudités mal nettoyées, de même que
l’éviction de tout contact avec les objets et animaux potentiellement atteints.
La prophylaxie médicamenteuse est indiquée quand le taux de lymphocytes
CD4 est inférieur à 200/mm3. Elle se fait à base de cotrimoxazole fort* :
1comprimé/jour [ 68].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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II-3-1-3- Isosporose
Le traitement est d’abord symptomatique, consistant à rétablir l’équilibre
hydroélectrolytique, ralentir le transit, et assurer une assistance nutritive. A
ces mesures, on associe l’administration du Cotrimoxazole fort* : 4
comprimés / jour en 2 prises, pendant 10 à 15 jours associé à l’acide
folinique [69].
La prophylaxie secondaire est nécessaire pour prévenir les rechutes tant que
persiste une immunodépression avancée. Elle se fait à base de cotrimoxazole
fort* : 1 comprimé 3 fois par semaine [69].
En cas d’allergie au cotrimoxazole, la ciprofloxacine peut être utilisée avec
une bonne efficacité à la dose de 500 mg deux fois par jour pendant 7 jours
en curatif, puis 500 mg trois fois par semaine [70].
II-3-1-4- Cryptosporidiose
Il n’existe aucun traitement d’efficacité indiscutable contre la
cryptosporidiose. La base du traitement est essentiellement symptomatique.
Des essais prometteurs ont été entrepris avec le nitrazoxanide* (2g/jour).
L’utilisation de la paramomycine à raison de 2g par jour pendant 4 semaines
semble procurer un bénéfice clinique chez certains patients [70].
II-3-1-5- Microsporidiose
En plus du traitement symptomatique on administre de l’albendazole : 400
mg/jour) pendant 1 mois. La Fumagiline est une alternative, surtout pour
les souches bieneusi. Le metronidazole est également une alternative.
II-3-2- Les Mycoses
II-3-2-1- Cryptococcose [71]
Le traitement curatif dépend du site anatomique de l’infection, du statut
immunitaire et de l’état clinique du patient.
Le traitement des localisations pulmonaires, cutanées, viscérales ou
urinaires chez l’immunodéprimé fait appel au fluconazole (200-400mg/j). En
cas d’intolérance au fluconazole, l’itraconazole (200-400mg/j) est une
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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alternative. Lorsque l’état clinique est très altéré, on y associe le flucytosine
(100-150mg/j) pendant 10 semaines.
L’approche thérapeutique de la localisation neuro-méningée est la mieux
codifiée. En traitement d’attaque on utilise l’amphotéricine B (0,7-1mg/kg/j)
associé au flucytosine (100mg/kg/j en 4 prises) pendant 2 semaines, suivi
par la prise de fluconazole (400mg/j) pendant au moins 10 semaines.
Le schéma associant le fluconazole (400-800mg/j) et flucytosine (100-
150mg/kg/j) pendant 6 semaines est une alternative.
Quelque soit la forme ou la localisation, la prophylaxie secondaire est
obligatoire et poursuivie à vie, faisant appel au fluconazole (200-400mg/j).
II-3-2-2- Les candidoses
__ Traitement curatif
- Candidose buccale : les premiers épisodes sont traités par anti fungique
en bains de bouche : nystatine, myconazole, amphotéricine B. Dans les
formes sévères ou à rechutes fréquentes, on a recours au fluconazole
(100mg/ jour en une prise), ou itraconazole en solution (200mg/j) jusqu’à
disparition des signes clinique [72].
- Candidose vaginale : le traitement est local par ovule gynécologique
d’azolé (myconazole, nystatine, econazole), avec recours en cas d’échec au
fluconazole par voie orale.
- Candidose œsophagienne : le traitement de première intention est le
fluconazole per os à la dose de 200mg par jour éventuellement augmentée à
400mg en cas de résistance clinique. L’itraconazole et l’amphotéricine B sont
utilisés en deuxième intention.
II-3-3- Les Bactérioses et mycobactéries
II-3-3-1- Tuberculose
Le traitement curatif de la tuberculose maladie doit être parfaitement réfléchi
du fait des interactions médicamenteuses nombreuses et surveillé pour
prévenir les rechutes et l’émergence des souches résistantes.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Les schémas thérapeutiques sont établis en conformité avec le programme
national de lutte contre la tuberculose. Les molécules les plus utilisées sont :
-Isoniazide : 5 mg/ kg / jour
-Rifampicine : 10 mg/kg/ jour
-Pyrazinamide : 15mg/ kg / jour
-Ethambutol : 25mg /kg/ jour
Ces molécules sont utilisées selon plusieurs schémas de 6,8 et 12 mois.
Le schéma thérapeutique utilisé actuellement au Mali est : 2INRHZE+4RH.
II-3-3-2- Les mycobactéries atypiques
Le traitement curatif repose sur l’association de clarithromycine (1à 1,5g/j),
d’ethambutol (15mg/kg/J) et de rifabutine (300 mg/jour). Le traitement
d’attaque dure 3 à 6 mois selon les résultats cliniques microbiologiques et la
restauration immunitaire.
En prophylaxie secondaire, on a recours à l’association d’ethambutol
(15mg/kg/j) et de clarithromycine (1g/j). Cette prophylaxie doit être instituée
sur 12 mois minimum si un traitement ARV est débuté.
II-3-3-3- Les salmonelloses
Elles répondent bien au traitement à base de :
-Ciprofloxacine : 1,5g/ jour en 2 prises
-Ceftriaxone
-Cefotaxime
-Azithromycine.
II-3-4- Traitement des infections virales
II-3-4-1-Infection à CMV
Le traitement curatif des infections à CMV fait appel au genciclovir
(10mg/kg/j) et au foscarnet (180 mg/kg/j). Le mode opératoire consiste à
administrer la molécule choisie en deux perfusions intraveineuses par jour
pendant 14 jours dans les atteintes digestives hautes et 21 jours dans les
rétinites. Le choix entre ces deux médicaments est guidé par les effets
indésirables potentiels. Ils sont essentiellement hématologiques pour le
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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ginciclovir et à la fois rénaux et digestifs pour le foscarnet qui doit être
administré en intraveineuse lente avec administration concomitante de Nacl
isotonique [73].
Dans le cadre des rétinites les traitements alternatifs sont :
- les injections intravitréennes hebdomadaires de ganciclovir ;
- le valganciclovir : 900 mg 2fois par jour ;
- le cidofovir : 5mg/kg/semaine.
Une prophylaxie secondaire s’impose après tout épisode de rétinite à CMV,
tant que persiste l’immunodépression, du fait de survenue fréquente des
rechutes surtout en l’absence de traitement de maintenance ou de
restauration immunitaire. Cette prophylaxie se fait à base de:
- valganciclovir per os (900 mg en une prise par jour) ;
- foscarnet (120mg/kg/j) ;ganciclovir (5 à 6mg/kg/j) ;
- injections intravitréennes de ganciclovir tous les 15 jours, associées à un
traitement préventif systémique par ganciclovir ou valganciclovir pour éviter
la survenue de localisation controlatérale et /ou extra oculaire de la maladie
à CMV.
II-3-4-2- Infection au virus Herpès simplex
__ Traitement curatif :
Lorsque le taux de CD4 est supérieur à 200/mm3, on peut administrer le
valaciclovir (500mg deux fois/jour) par voie orale ou l’aciclovir (5 à
10mg/kg/toutes les 8 heures) par voie intraveineuse.
Quand le taux de CD4 est inférieur à 200/mm3, la voie intraveineuse est
privilégiée aux mêmes doses. En cas de résistance à l’aciclovir, on peut faire
appel au foscarnet (90 mg/kg toutes les 12 heures) pendant 10 à 14 jours.
__ Prophylaxie
La prophylaxie secondaire est indiquée pour prévenir les récidives. Pour ce
faire, on a recours au valaciclovir (1g/jour) par voie orale. Elle peut être
poursuivie de façon prolongée si elle apporte un bénéfice [74].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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II-4 TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL
Bien que la zidovudine (AZT) ait été utilisée dès 1986 pour lutter contre le
VIH, il faudra attendre le milieu des années 1990 pour qu'arrivent sur le
marché des traitements vraiment efficaces contre la réplication du VIH. Ces
traitements, appelés trithérapies, combinent plusieurs médicaments pour
combattre le VIH sur plusieurs fronts à la fois. Le développement de tests
biologiques permettant d'estimer la charge virale a grandement participé à
l'efficacité de ces traitements, en permettant de modifier en conséquence la
trithérapie pour la rendre plus efficace.
II-4-1 Définition des anti-retro viraux (ARV)
Les ARV sont des molécules chimiques susceptibles d'entraver et de ralentir
la réplication du VIH SIDA dans l'organisme. Ils constituent un groupe de
médicaments antiviraux et anti-infectieux actifs sur VIH1 et VIH2.
II-4-2 Classification des ARV :
a) Les différents types d'ARV
- Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI)
Emtriva® Emtricitabine (FTC) 200 mg x1/j
Epivir® Lamivudine (3TC) 150 mg x2/j ou 300 x1/j
Hivid® Zalcitabine (ddC) 0,75 mg x3/j
Videx® Didanosine (ddI) 250 ou 400 mg x1/j à jeun
Retrovir® Zidovudine (AZT) 250 ou 300 mg x2/j
Zerit® Stavudine (d4T) 30 ou 40 mg x2/j
Ziagen® Abacavir (ABA) 300 mg x2/j
Combivir® AZT+3TC (300 mg + 150 mg) x2/j
Trizivir® AZT+3TC+ABA (300 + 150 + 300 mg) x2/j
- Inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse
Viread® Tenofovir (TNF) 300 mg x1/j pdt repas
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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- Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
Sustiva® Efavirenz (EFV) 600 mg x1/j au coucher
Viramune® Nevirapine (NVP) 200 mg x2/j ou 400 mg
x1/j
- Les inhibiteurs de la protéase (IP)
Crixivan® Indinavir (IDV) 800 mg x3/j à jeun, boisson
abondante ou
Crixivan® Indinavir (IDV) 600 mg ou 800 mg x2/j
+ Norvir® Ritonavir (RTV) 100 mg x2/j pdt repas
Kaletra® Lopinavir+
Ritonavir(LPV+RTV)
400 mg/100mg x2/j
(3 capsules) pdt repas
Viracept® ou Nelfinavir (NFV) 1250 mg x2/j pdt repas
750 mg x3/j pdt repas
Tipranavir (TPV) 500 mg x2/j
+ Norvir® Ritonavir (RTV) 200 mg x2/j pdt repas
- Les inhibiteurs de fusion Fuzeon® Enfuvirtide
(T20)
90 mg (1ml) x 2/j en S/C (Solution
injectable)
b) Différents schémas thérapeutiques
- Schéma pour VIH1 : première ligne 2 INRT + 1 INNRT Stavudine (D4T) + Lamivudine (3TC) + Névirapine (NVP)
- Schéma pour VIH1 : deuxième ligne
2 INRT +1 IP Le schéma préférentiel est Abacavir (ABC) + Didanosine (DDI) + Indinavir/Ritonavir (IDV/r).
- Schéma pour VIH2 :
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Stavudine (D4T) + Lamivudine (3TC) +Indinavir/Ritonavir
Tableau II : Différents médicaments disponibles à l'USAC du CSREF CV
Médicaments disponibles Posologie
Amoxycilline gel 500 mg →2 gel 2 fois par jour
Acyclovir 200mg 1 appl 2 fois par jour
Anti tuberculeux INH + rifampicine + pyrazinamide + éthambutol
pendant 2 mois, puis INH+ rifampicine pendant 4 mois.
2INHZE+4RH
Bétadine gynécologique 1 appl 2 fois par jour
Ceftriaxone 500mg IM/IV 2fois par jour
Cipro 500mg 500mg 2cp 2fois par jour
Clamoxicilline CP 500mg 500mg 2cp 2fois par jour
Clotri denk creme 1 appl 2 fois par jour
Cotrimoxazole CP 480mg 2cp par jour ou 960 mg →1 CP par jour
Ery 500mg 500mg 2cp 2fois par jour
Kétoconazol 200mg 1cp par jour
Métronidazole CP 500mg 500mg 2cp 2fois par jour
Métronidazole ovule 1 ovule par jour à placer au coucher
Mébendazol 500mg 2cp 2fois par jour
Nystatine ovule 1 ovule par jour à placer au coucher
Oméprazole 1cp matin 1cp soir (ou 1cp le soir au coucher)
Paracétamol CP 500mg 500mg 2cp 2fois par jour
Permanganate solution 1 appl par jour
Prurex crème 1 appl 2 fois par jour
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III- METHODOLOGIE
1- Cadre et lieu de l’étude :
Cette étude s'est effectuée à l'Unité de Soins, d'Accompagnement et de
Conseil (USAC) située au sein du Centre de Santé de Référence de la
Commune V, entre le logement d'astreinte du médecin-chef du CSRef et la
morgue.
Le lieu où s'est déroulée notre étude est le Centre de Santé de Référence de
la Commune V. Créé en 1982 sous le nom de Service Socio-Sanitaire de la
Commune V, il est situé sur la rive droite du fleuve Niger au flanc de la
colline de Badalabougou. En 1993, il fut désigné Centre pilote du District de
Bamako à la suite de son brillant succès au test du système de référence
décentralisé.
1.1. Infrastructures
Le Centre dispose de 8 services et de 17 unités :
- un service de gynéco-obstétrique comprenant :
- une unité de consultation prénatale,
- une unité de planning familial,
- une unité de gynécologie/obstétrique,
- une unité de soins après avortement (SAA),
- une unité de suite de couche,
- une unité de compartiment technique de bloc opératoire,
- une unité d'hospitalisation au bloc opératoire,
- une unité de programme élargi de vaccination (PEV).
- un service de médecine comprenant :
- une unité de pédiatrie,
- une unité de radiologie,
- une unité de néonatologie,
- une unité de prise en charge des cas de tuberculose,
- une unité de soins d'accompagnement et de conseils des personnes
vivant avec le VIH/SIDA (USAC).
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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- un service d'odontostomatologie,
- un service de chirurgie générale,
- un service d'ophtalmologie,
- une unité de pharmacie
- un service d'oto-rhino-laryngologie,
- un service de comptabilité comprenant :
- une unité de Système d'Information Sanitaire (SIS),
- une brigade d'hygiène,
- une unité matérielle,
- une unité parc automobile,
- une morgue,
- une unité de laboratoire dans laquelle un certain nombre
d’analyses est réalisable notamment :
• La bactériologie : ECBU, FV, crachat BAAR.
• L'hématologie : NFS, VS, groupage rhésus, test d'Emmel.
• La biochimie : test HCG, urée, créatinine, transaminase, acide urique,
albumine sucre, amylase, fer sérique.
• La parasitologie : selles POK, G.E, culot globulaire.
• La sérologie : test VIH, taux de CD4, Widal, toxoplasmose, rubéole, BW.
• Le test d'immuno-coombs II, le test d'hémastrip et de génie II.
• Le test de confirmation : hémastrip + immuno-coombs II, génie II +
hémastrip.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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1.2. Le personnel du CSRéf
Disciplines Nombre
Médecins 17
Assistants médicaux 27
Techniciens supérieurs de Santé 9
Sage femmes 35
Infirmiers du premier cycle 19
Aides soignantes et obstétriciennes 10
Agents d'entretien 1
Comptables 6
Agents de brigade d'hygiène 14
1.3. L’Unité de soins, d'accompagnement et de conseils
L'USAC a été inaugurée le 25 juillet 2006. Elle est le fruit d'un partenariat
entre l'ARCAD/SIDA et la Direction Régionale de la Santé du District de
Bamako.
1.4. Locaux et équipements
Les locaux de l'USAC comprennent sept (7) salles réparties de la manière
suivante :
- une salle munie de réception et d’archives,
- deux (2) salles de consultation,
- une (1) salle de conseil,
- une (1) pharmacie,
- Deux (2) vérandas servant de salles d'attente équipées de bancs
- un (1) véhicule de service est affecté à l'Unité.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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1.5. Le personnel de l'USAC comprend :
Disciplines Nombre
Médecins 2
Assistants médicaux 2
Conseillers psycho-sociaux 2
Technicien de surface 1
Infirmiers du premier cycle 1
Aides soignantes et matrones 1
Pharmacien 1
Chauffeur 1
1.6. Gestion des malades
Les malades reçus à l'USAC sont de deux sortes : ceux évacués ou référés et
ceux venus d'eux mêmes (auto référés).
Pour la prise en charge des patients, les activités ci-après sont effectuées de
manière chronologique par l'USAC :
- accueil ;
- conseil dépistage;
- annonce du résultat avec remise de carte portant le numéro du dossier
aux patients positifs;
- consultation médicale;
- éducation thérapeutique pour les patients qui doivent commencer le
traitement;
- prise en charge médicamenteuse;
- surveillance et suivi du traitement.
L'USAC mène aussi des activités de groupe notamment : les animations de
groupes de parole appelées "Baroni" et les activités culinaires.
Les dossiers des patients sont gardés dans deux armoires et dans des
placards fermés à clef dont seul le personnel a accès.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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2- Type d’étude et période
Il s’agit d’une étude prospective, descriptive sur une période de 12 mois
allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2009.
3- Population d’étude :
La population cible de l'étude a concerné les patients âgés de 18 ans ou plus
sous traitement ARV et présentant au moins une infection opportuniste, et
suivis à l'USAC du CSRef de la Commune V.
- Critères d’inclusion
Dans notre étude, ont été inclus :
o Les PVVIH/SIDA sous ARV présentant au moins une infection
opportuniste, ayant accepté de répondre au questionnaire après un
consentement éclairé.
o Les PVVIH/SIDA suivis à l’USAC du centre de santé de référence de la
commune V du District de Bamako.
o Les PVVIH/SIDA âgés de 18 ans au moins.
- Critères de non-inclusion
Nous n’avons pas retenu dans notre étude :
o Les patients séropositifs pour le VIH ne bénéficiant pas de tri thérapie
ARV.
o Les patients perdus de vue (PDV), ayant déserté les consultations ou
ayant arrêté le traitement ARV au cours du suivi.
o Les patients d’âge inférieur à 18 ans.
4- Variables étudiées
Nous avons étudié:
o les variables socio-démographiques,
o les variables cliniques du syndrome d'IO,
o les variables thérapeutiques ARV et du syndrome d'IO,
o les variables du suivi à 6 mois et à 12 mois.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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5- Elaboration de la fiche d'enquête
La fiche qui a servi de support à l'enquête figure en annexe. Elle a été
élaborée en tenant compte de certains paramètres relatifs aux PVVIH/SIDA
notamment :
o les variables socio-démographiques,
o les variables cliniques,
o les variables thérapeutiques,
o les variables de l'évaluation du suivi.
6- Procédures diagnostiques
La définition des cas, dans la majorité, a été purement syndromique :
o Les candidoses (buccales et génitales): les lésions sont visibles et
accessibles. Il peut s’agir d’une forme érythémateuse visible au niveau du
palais ou d’un muguet sous la forme de plaques blanchâtres plus ou
moins confluentes, visible au niveau de la face interne des joues, du
palais, des gencives, au niveau des grandes et petites lèvres.
o Les herpes labiaux et génitaux : éléments vésiculeux groupés en bouquet
sur les organes génitaux, les fesses, les lèvres ; aboutissent à des
ulcérations polycycliques ; récidives fréquentes précédées de prurit et de
brûlures.
o Le prurigo: lésions papulovésiculeuses, fermes, prurigineuses, isolées les
unes des autres, siégeant au niveau des membres, du tronc, parfois au
visage, parfois diffuses.
o Les dermatites séboréiques: macules squameuses au visage (zone
médico-faciale) avec accentuation de la desquamation des ailes du nez et
extension possible au front et au cuir chevelu.
o Le zona : Eléments vésiculeux en bande le long d'un trajet nerveux
sensitif, douleurs vives localisées au niveau des lésions.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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o La toux chronique : toux persistante depuis plus de 15 jours, rechercher
les signes isolés ou associés: fièvre, douleurs, dyspnée, détresse
respiratoire, dysphonie, expectoration, hémoptysie.
o Diarrhée chronique : émission de selles liquides (au moins 3 selles/j)
depuis plus d'un mois, de façon continue, permanente ou intermittente.
Certaines infections opportunistes ont été diagnostiquées biologiquement. Il
s'agit de:
o La tuberculose: le crachat BARRE, la mise en évidence, à l’examen direct
après coloration de Ziehl Nelson, du Mycobacterium avium-intra
cellulaire complexe (MAIC).
o la pneumocystose: la mise en évidence de P.carinii par les colorations
appropriées des prélèvements respiratoires: Gomori-Grocott, Giemsa, bleu
de toluidine, immunofluorescence spécifique.
o la cryptococose: l’examen direct après coloration à l’encre de chine du
LCR, et la culture sur milieu de Saboureaud permettent l’identification du
cryptocoque. Il peut également être isolé dans les hémocultures, les
produits de lavage broncho alvéolaires, les lésions cutanées, l’urine, le
foie, la moelle [60].
7- Gestion des données
Les données ont été colligées sur des fiches d’enquête individuelles, puis
saisies sur la version française du logiciel Epi info 6.04 et analysées sur le
logiciel SPSS 12.0 pour Microsoft Windows.
Nous avons utilisé le test de Khi2 de Pearson pour la comparaison et nous
avons retenu comme seuil de différence statistiquement significative, les
valeurs de p<0,05.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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8- Aspects éthiques
Le consentement verbal préalable des enquêtés était recherché avant tout
entretien. Pour cela, nous les avions mis en confiance en sollicitant leur
contribution à fournir les informations. Les données recueillies restent
confidentielles et ne sauraient être utilisées pour autres fins que la
réalisation d'une thèse de Doctorat en fin de cycle d'étude médicale.
L'enquête s'est déroulée dans l'anonymat pour les patients qui l'ont
souhaité. En outre, les patients ont été reçus dans la confidentialité.
9- Chronogramme de thèse : Diagramme de GANTT
Activités Nov
2008
Déc
2008
Janv
2009
Déc
2009
Janv
2010
Juin
2010
Sept
2010
Déc
2010
Avril
2011
Mai
2011
Juin
2011
Protocole de thèse
Revue de la littérature
Généralités
Enquêtes
Analyse des données
Correction de la thèse
Soutenance
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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IV- RESULTATS
Les informations récoltées au terme de l'enquête ont concerné 186 patients.
Pour les besoins d'une meilleure présentation des résultats obtenus, nous
avons scindé lesdites informations en un certain nombre de variables :
1. Les données épidémiologiques :
La prévalence du syndrome d'IO chez les PVVIH/SIDA à l’USAC de la
commune V du District de Bamako.
Pa s d 'IO
IO
Sur un total de 844 patients enregistrés, 186 ont présenté une infection
opportuniste soit un taux de 22,03%.
2. Les variables socio-démographiques :
Elles ont porté essentiellement sur l'âge, le sexe, la situation matrimoniale,
la résidence, le niveau d'instruction et la profession.
Tableau III : Répartition des patients selon l’âge
Tranches d’âge/an Effectif Pourcentage
18-27 51 27,4
28-37 85 45,7
38-47 40 21,5
48-57 8 4,3
58 et plus 2 1,1
Total 186 100
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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L’âge moyen était de 34,04 ans ±8,4 avec une médiane estimée à 34,0 ans et
les extrêmes de 18 et 62 ans.
Tableau IV : Répartition des patients selon le sexe
Sexe Effectif Pourcentage
Masculin 45 24,2
Féminin 141 75,8
Total 186 100
Le sexe féminin était le plus touché avec un taux de 75,8%. Le sexe ratio
était de 3,1 en faveur des femmes.
Tableau V : Répartition des patients selon la situation matrimoniale
Situation matrimoniale Effectif Pourcentage
Mariés 122 65,6
Veufs/Veuves 28 15,1
Célibataires 25 13,4
Divorcés 11 5,9
Total 186 100
Les mariés étaient les plus représentés avec un taux de 65,6 % suivi des
veufs/veuves, avec 15,1%.
Tableau VI : Répartition des patients selon le niveau d’instruction
Niveau d’instruction Effectif Pourcentage
Non scolarise 88 47,3
Primaire 52 28,0
Secondaire 14 7,5
Supérieur 6 3,2
Medersa 26 14,0
Total 186 100
Près de la moitié des patients n’était pas scolarisée soit un taux de 47,3%.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Tableau VII : Répartition des patients selon la résidence
Résidence Effectif Pourcentage
Aire
Commune V 87 46,8
Commune VI 55 29,6
Régions 27 14,5
Hors aires Commune IV 9 4,8
Commune I 4 2,2
Commune II 3 1,6
Commune III 1 0,5
Total 186 100
Les communes V et VI étaient les plus représentées avec des taux respectifs
de 46,8 % et 29,6 %. Cependant il est à noter que 14,5 % des patients
étaient des régionaux.
Tableau VIII : Répartition des patients selon la profession
Profession Effectif Pourcentage
Ménagère 102 54,8
Commerçant/vendeur 36 19,4
Fonctionnaire 17 9,1
Ouvrier 13 7,0
Chauffeur 7 3,8
Coiffeuse 7 3,8
Elève/étudiant 3 1,6
Maître coranique 1 0,5
Total 186 100
Les ménagères étaient les plus représentées avec un taux de 54,8%.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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3. Les variables cliniques:
Elles ont porté sur les IO rencontrées, la prévalence du syndrome d'IO, le
délai d'apparition du syndrome d'IO, la relation entre stade clinique et la
fréquence du syndrome d'IO, la relation entre le taux de CD4 initial et les IO
ainsi que la relation entre la charge virale initiale et les IO.
3.1 Les différents types d'IO rencontrées
Tableau IX : Répartition des patients selon le siège de l'IO
SIEGE Effectif Pourcentage
Organes génitaux 140 75,3
Peau 98 52,6
Oesophage 86 46,2
Tube digestif 42 22,6
Poumons 30 13,4
Cerveau 2 1,1
Les organes génitaux ont été le siège le plus concerné.
Tableau X : Répartition des patients selon le type syndromique d’IO
Infections opportunistes Effectif Pourcentage
Candidose buccale 86 46,2
Candidose génitale 140 75,3
Herpes (génital, labial) 52 28,0
Prurigo 45 24,2
Diarrhée chronique 42 22,6
Dermatite séboreïque 30 16,1
Zona 17 9,1
Toux chronique 12 6,5
La candidose génitale a été la plus fréquemment rencontrée avec un taux de
75,3%, suivi du prurigo soit 52,6% et des infections bucco-pharyngées soit
46,2%.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Tableau XI : Répartition des patients selon le délai d’apparition du
syndrome d'IO au début de l'étude.
Délai d’apparition Effectif Pourcentage
Moins de 6 mois 12 6,5
6-12 mois 23 12,4
1-2 ans 47 25,3
Plus de 2 ans 104 55,9
Total 186 100
Le délai d'apparition du syndrome d'IO remontait à plus de 2ans chez la
grande majorité des patients, soit un taux de 55,9%
Tableau XII : Répartition des patients selon le stade clinique (OMS)
Stade clinique Effectif Pourcentage
Stade I 44 23,6
Stade II 128 68,8
Stade III 8 4,5
Stade IV 6 3,1
Total 186 100
Selon la classification clinique de l'OMS, la majorité des patients étaient au
stade II.
Tableau XIII: Répartition des patients selon le type de VIH
Type de VIH Effectif Pourcentage
VIH1 173 93,0
VIH2 12 6,5
VIH1+2 1 0,5
Total 186 100
Le VIH1 a été le type le plus rencontré avec un taux de 93%, cependant
l'association VIH1 et 2 représente moins d'1% de l'effectif.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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3-2- La relation entre le taux de CD4 initial et les IO
Tableau XIV : Répartition des patients selon le taux de CD4 initial
Taux de CD4 initial
(en cellules/ml)
Effectif Pourcentage
< 200 115 61,8
200 - 350 57 30,6
> 350 14 7,5
Total 186 100
La majorité des patients a un taux de CD4 initial inférieur à 200 cellules/ml dans près de 62% des cas.
Tableau XV: Répartition des patients selon le type d'infection
opportuniste et le taux de CD4 initial.
Taux de
CD4 initial
Infections opportunistes
Infections
génitale
Infections
cutanées
Infections
bucco
pharyngées
Gastro-
entérites
Infections
broncho-
pulmonaires
Infections
neuro-
méningées
n % n % n % n % n % n %
< 200 82 58,6 84 85,7 74 86,0 28 66,6 19 76,0 2 100
200 - 350 36 25,7 13 13,3 8 9,3 7 16,7 4 16,0 0 0
> 350 22 15,7 1 1,0 4 4,7 7 16,7 2 8,0 0 0
Total 140 100 98 100 86 100 42 100 25 100 2 100
3.3 La relation entre la charge virale initiale et les IO
Tableau XVI : Répartition des patients selon la charge virale initiale
Charge virale (en copies) Effectif Pourcentage
< 100 000 14 8,1
100 000 – 900 000 54 31,2
> 900 000 105 60,7
Total 173 100
La charge virale initiale a été dosée uniquement pour les cas de VIH1. La
majorité des patients avait plus de 900 000 copies/mm3 soit 60,7% de
l'échantillon.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Tableau XVII: Répartition des patients selon le type d'infection
opportuniste et la charge virale initiale.
Charge
virale
initiale
Infections opportunistes
Infections
génitale
Infections
cutanées
Infections
bucco
pharyngées
Gastro-
entérites
Infections
broncho-
pulmonaires
Infections
neuro-
méningées
n % n % n % n % n % n %
< 100 000 10 7,1 9 9,2 4 4,7 5 11,9 5 20,0 0 0
100 000 –
900 000 36 25,8 18 18,4 23 26,7 14 33,3 3 12,0 0 0
> 900 000 94 67,1 71 72,4 59 68,6 23 54,8 17 68,0 2 100
Total 140 100 98 100 86 100 42 100 25 100 2 100
Tableau XVIII: Répartition des patients selon le stade clinique (OMS) et
le type d'IO.
Stade
clinique
Infections opportunistes
Infections
génitale
Infections
cutanées
Infections
bucco
pharyngées
Gastro-
entérites
Infections
broncho-
pulmonaires
Infections
neuro-
méningées
n % n % n % n % n % n %
Stade I 27 19,3 5 5,1 4 4,6 3 7,1 0 0 0 0
Stade II 102 72,8 84 85,7 70 81,4 27 64,3 16 64 0 0
Stade III 5 3,6 6 8,1 8 9,3 8 19,1 7 28 0 0
Stade IV 6 4,3 3 3,1 4 4,7 4 9,5 2 8 2 100
Total 140 100 98 100 86 100 42 100 25 100 2 100
F=0,05 p=0,81
Tableau XIX: Répartition des patients selon le poids initial
Poids initial (en Kg) Effectif Pourcentage
[30-40] 10 3,44 [40-50] 168 93,81 [50-60] 8 2,75
Total 186 100
L'intervalle des poids moyens est 40-50Kg avec 93,81%.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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4- Les variables selon la prise en charge globale des PVVIH/SIDA sous
ARV:
Elles intéressent les aspects liés au traitement retro viral, aux connaissances
et aux pratiques.
Tableau XX : Connaissances et pratiques
Elles concernent l'éducation, les schémas thérapeutiques et le respect des
rendez-vous :
Connaissance et pratiques Effectif Pourcentage
Schéma thérapeutique ARV 186 100
Education thérapeutique avant la mise sous ARV 186 100
Respect des rendez-vous 172 92,5
Il ressort de ce tableau que les patients avaient une connaissance assez
bonne en ce qui concerne le schéma thérapeutique des ARV. L'ensemble des
patients a reçu une très bonne éducation thérapeutique avant la mise sous
ARV.
5- Variables thérapeutiques
Le traitement retro viral :
Il a porté sur la tolérance du traitement, l'observance, et le changement
thérapeutique.
Tableau XXI : Répartition des patients selon la tolérance du traitement
ARV
Traitement supporté Effectif Pourcentage
Supportent 167 89,8
Ne supportent pas 19 10,2
Total 186 100
Seulement un patient sur dix ne supporte pas le traitement soit un taux de
10,2%.
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Tableau XXII : Répartition des patients selon l’observance
Observance Effectif Pourcentage
Observants 138 74,2
Non observants 48 25,8
Total 186 100
Près de 3 patients sur quatre, soit un taux de 74,2% étaient observants. 25,8% des patients ont subit un changement thérapeutique.
Tableau XXIII: Répartition des patients selon les causes de
l'inobservance
Observance Effectif Pourcentage
Oubli 37 77,1
Intolérance 11 22,9
Total 48 100
L’oubli a été le facteur de l’inobservance le plus cité par les patients soit 77,1%.
6-Variables de l'évaluation du suivi
Elles ont concerné l'évaluation du taux de CD4, de la charge virale, du poids
au bout de 6 mois et 12 mois de suivi, de l'état des patients présentant le
syndrome d'IO au bout de 6 mois de prise en charge et de l'état des patients
au bout de12 mois de prise en charge du syndrome d'IO.
Tableau XXIV: Evaluation du taux de CD4, de la charge virale et du poids au bout de 6 mois et 12 mois de suivi :
Evaluation du suivi Croissance moyenne à 6
mois
Croissance moyenne à 12
mois
Gain moyen
CD4 cellules/mm3
189,46
378,92
189,46
Charge virale copie/mm3
<70
<25
indétectable
Poids
8 kg
16 kg
10 kg
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Tableau XXV: Evolution des patients présentant le syndrome d'IO au bout de 6 mois de prise en charge.
Evolution à 6 mois Effectif Pourcentage
Favorable 98 52,7
Stationnaire 88 47,3
Total 186 100
A 6 mois de suivi un peu plus d'un patient sur deux avait une évolution favorable soit un taux de 52,7%.
Tableau XXVI : Evolution des patients au bout de 12 mois de prise en charge du syndrome d'IO
Evolution à 12 mois Effectif Pourcentage
Favorable 161 86,4
Stationnaire 23 12,5
Décédés 2 1,1
Total 186 100
A 12 mois de suivi La grande majorité des patients avait une évolution
favorable soit un taux de 86,4%. Cependant nous déplorons 2 cas de décès
dont un cas d'atteinte neuro-méningée et un cas de tuberculose pulmonaire.
Tableau XXVII : Répartition des patients selon le type de VIH et le taux
de CD4 initial.
Type de
VIH
Taux de CD4 initial
<200 200-350 >350
n % n % n %
VIH1 112 97,4 52 91,2 9 64,3
VIH2 3 2,6 4 7,0 5 35,7
VIH1+2 0 0 1 1,8 0 0
Total 115 100 57 100 14 100
Khi2=2,02 p=0,15
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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72
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Le traitement ARV a pour but de préserver et restaurer la fonction
immunitaire, maintenir la charge virale au niveau le plus bas possible, et
ainsi réduire la morbidité et la mortalité liées au VIH.
Nous avons entrepris cette étude pour expliquer la survenue des infections
opportunistes malgré le traitement ARV sensé mettre les patients à l’abri des
conséquences néfastes de ces pathologies.
Les principaux obstacles de la bonne réalisation de ce travail étaient la faible
notification des évènements intercurrents dans les cahiers de suivi, mais
aussi la pauvreté de notre plateau technique quant au diagnostic micro
biologique des infections opportunistes.
Malgré ces insuffisances, le principal point fort de ce travail réside dans le
fait qu’il est le premier, jamais réalisé au centre de santé de référence de la
commune V du District de Bamako. Il permettra d’avoir un aperçu objectif
sur la prise en charge des infections opportunistes au cours de la tri
thérapie ARV. Enfin, cette étude mettra au grand jour la problématique des
infections opportunistes en milieu tropical malgré les vertus des ARV chez
les patients.
V-1- Données socio-démographiques
Au terme de notre étude, il est apparu que la population féminine était la
plus représentée (75,8%). Le sexe ratio était de 3,1 en faveur des femmes. Ce
résultat est comparable à ceux rapportés par Sylla [78] au Sénégal, Kengne [79]
et Saliou [80] au Mali qui ont tous travaillé sur le suivi des patients sous ARV
avec des taux respectifs de 71% (P=0,33), 74,1% (P=0,67) et 80% (P=32)
Cette prédominance féminine pourrait s’expliquer par les prédispositions
anatomiques naturelles de la femme à un risque plus élevé de transmission
des IST/VIH/SIDA.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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L’âge moyen était de 34,04±8,4 ans avec une médiane estimée à 34,0 ans
des extrêmes de 18 et 62 ans. La tranche d’âge la plus représentée était celle
de 28 à 37 ans. Saliou [80] au Mali, Catherine [81] en Côte d’Ivoire et
Ouédraogo [82] au Burkina Fasso ont rapporté respectivement une moyenne
d'âge de 35 ; 37 et 37,5 ans. Il en ressort que l’adulte jeune est le plus affecté
par l’infection à VIH.
Les mariés étaient le plus représentés avec un taux de 65,6 suivis des
veufs/veuves, des célibataires, puis des divorcés avec des taux respectifs de
15,1% ; 13,4 % et 5,9 %. Ce constat peut s’expliquer par la grande fréquence
du régime polygamique dans la population générale du Mali. Plusieurs
facteurs plaident en faveur de ce résultat entre autres : la prédominance
féminine dans notre population d’étude. Aussi, il est culturel dans la
population générale du Mali que les femmes de plus de 18 ans soit dans un
foyer conjugal.
Près de la moitié des patients inclus dans cette étude résidait dans la
commune V du District de Bamako soit un taux de 46,8%. En effet, le centre
de l’USAC dans lequel s’est déroulée l’étude, est situé dans cette commune.
Il convient aussi de penser que, les patients adhèrent de plus en plus à
l’initiative tendant à réduire le temps de recherche de soins en se rendant
dans la structure la plus proche
La classe socioprofessionnelle la plus touchée était celle des ménagères avec
un taux de 54,8% suivie de celle de petits commerçants. Par ailleurs dans
une étude réalisée au Burkina par Drabo [83] en 2001 sur le suivi des
patients traités par les ARV les fonctionnaires étaient les plus affectés avec
un taux de 42%.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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74
V-2 Prise en charge globale des PVVIHSIDA
V-2.1 Situation des infections opportunistes à l’inclusion
Sur les 844 patients initiés à l'ARV et suivi à l'USAC CSREF CV, 186
patients inclus dans notre étude, présentaient au moins une infection
opportuniste, soit 22,03%. Aka [1] et Coll en côte d’ivoire ont rapporté 21%
d’I.O au début du traitement ARV en 2001.
Cette haute prévalence d’I.O dans notre étude pourrait s’expliquer par la
consultation tardive des patients. De plus, 61,8% avaient un taux de CD4
initial inférieur à 200 cellules/mm3.
Les infections dermatologiques étaient (61,6%), dominées par les prurigo
(52,6%) la dermite séborrhéique (6,2%), les lésions de Kaposi (0,2%), de et le
Zona (2,6%).
Kanga et al [84] dans une étude sur le suivi des patients sous ARV ont noté
5% de lésions de Kaposi.
Les I.O digestives touchaient 66,1% des patients porteurs d’I.O, infections
oeso-pharyngées 46,2%, gastroentérites avec 22,6% (les salmonelloses non
typhiques (8,4%), les microsporidioses (5,8%), la cryptosporidiose (4,4%) et
l’isosporose (1,2%))
Les infections uro-génitales étaient prédominantes (75,3%).
En Côte d’ivoire, en 2000, Kanga Koffi [85] a rapporté une fréquence de la
candidose digestive de 35%, contre 46,2% dans notre étude.
La fréquence relativement basse des parasites opportunistes intestinaux
dans notre série (19,8%) était plus élevée que celle rapportée par Veeranoot
et al [86].
Les infections broncho-pulmonaires touchaient 13,4% des porteurs I.O. En
Côte d’ivoire en 2000, la tuberculose (pulmonaire et extra pulmonaire)
représentaient 10% des infections opportunistes [85].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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L’étude de Veerenoot et al [86] a rapporté que la tuberculose pulmonaire était
la principale infection opportuniste pulmonaire (39,36%).
Nous avons noté deux cas suspects d'infection neuro-méningée et un cas
suspect de lymphome cérébral. Kanga en RCI a retrouvé 4% d'infection
neuro-méningée dans 11% des cas. [85]
Le réactif pour les autres types de VIH n'étant pas disponible au Mali, la
charge virale initiale a été dosée uniquement chez les séropositifs au VIH1.
La majorité des patients, soit 60,7% de l'échantillon, avait plus de 900 000
copies/mm3.
Dans notre série le poids moyen des patients était de 52kg ±12,4
comparativement à Kanga K[85] qui a retrouvé un poids moyen de 50 kg.
L’état d’altération immunitaire des patients était très profond. Le taux de
CD4 moyen était de 92,5 +133,3 avec des extrêmes de 1 et 628 CD4/mm3.
Saliou[80] au Mali et Marih[87] au Maroc ont trouvé respectivement une
moyenne de 120 et 121 CD4 /mm3.
Tous les patients à 100% ont été mis sous chimioprophylaxie au
cotrimoxazole contre la toxoplasmose et la pneumocystose. Kanga [85] a
rapporté une chimioprophylaxie au cotrimoxazole dans 74% des cas contre
80% dans la série de saliou [80].
Le schéma ARV le plus fréquemment prescrit à l’inclusion était :
2INRT+1INNRT (53,6%), 2INRT +1IP (42,4%), 3INRT (4%).
Les combinaisons thérapeutiques les plus prescrites étaient :
- D4T + 3TC + NVP ( ou TRIOMINE 30) (52,2%).
- Diovir + Niverapine (45,5%);
- CBV + EFV (2,3%).
Kengne au Mali et Bensghir au Maroc ont plutôt retrouvé la prédominance
de l’association 2INRT+ 1IP avec des fréquences respectives de 56% et 51,7%
[79, 88].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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V-2.2- Evolution des I.O au terme du premier semestre
Au terme du premier semestre de suivi, 52,7% des patients avaient une
évolution favorable. Nous avons observé l’émergence de 24 infections
opportunistes (20,3%). Lago et al [89] ont rapporté la survenue d’infections
opportunistes dans 13,3% des cas. L’étude de Eholie et al [90] a mis en
évidence 21% de nouvelles infections opportunistes après sept mois de suivi.
Nos résultats sont comparables à ces deux auteurs.
Les pneumopathies bactériennes (11,9%) étaient les pathologies les plus
rencontrées puis la tuberculose pulmonaire (2,7%), les diarrhées d’étiologie
non identifiée (0,8%).
L’observance du traitement ARV était bonne chez 74,2% des patients. La
majorité d’entre eux avaient une évolution favorable. La moitié des patients
inobservants était porteuse à tout moment d’I.O. Deux patients sont décédés
sur les 186 patients soit un taux de 1,1%.
Eholie [90] a rapporté un taux d’observance comparable au notre (60%).
Nous avons observé une croissance pondérale. Le gain moyen de poids était
de 8 kg environ en six mois. Un résultat similaire est rapporté par Saliou [80]
au Mali et Mougnutou [91] au Cameroun.
Le taux moyen de CD4 a connu une amélioration importante, passant d’une
moyenne de 92,5/mm3 à 281,96/mm3. Ceci correspond à un gain de 189,46
CD4 cellules/mm3 en moyenne en six mois. Marhi au Maroc a noté un gain
de 130 CD4 /mm3 [87] et Maïga, lui, a trouvé un gain de 193 CD4/mm3
[92].
Le schéma thérapeutique ARV le plus prescrit au sixième mois de suivi est :
2INRT+1INNRT 2INRT + 1IP (51,07%). Les combinaisons les plus
fréquemment rencontrées étaient celles associant D4T+3TC+NVP
(17,8%)DDI+D4T+IDV (16,1%) et CBV+IDV(15,3%).
La prophylaxie au cotrimoxazole a certainement été efficace, car nous
n’avons noté que 11 cas de pneumocystose et 2 cas toxoplasmose malgré la
survenue de 24 I.O.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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V-2.3 Evolution des I.O au terme de 12 mois de suivi
Au terme d’une année de suivi, nous avons noté une évolution favorable chez
86,4% des patients. 6,8% étaient perdus de vue et 3,4% sont décédés.
La fréquence de survenue des I.O. était de 8,22% au terme de 12 mois de
suivi. Notre résultat est différent de celui rapporté par Eholie et Al [90] qui ont
rapporté une fréquence de 24% d’infections opportunistes après 13 mois de
suivi.
L'infection bucco-pharyngée (5,48%) a été l’I.O la plus fréquemment
rencontrée. Nous avons également noté l’émergence d’un cas de
toxoplasmose cérébrale (1,37%) et un cas de zona thoracique (1,37%).
Tous les patients ont bénéficié du dosage des CD4. Trois patients parmi ceux
qui ont présenté une infection opportuniste avaient un taux de
CD4<200/mm3. Tous les patients avaient bénéficié du dosage des CD4, le
taux moyen était de 266±202/mm3.
La croissance pondérale était constante. Le poids moyen à M12 était de
65+14,768. On constate un gain de 10kg en moyenne par rapport à
l’inclusion. Une étude sénégalaise menée par Roland L et coll [93] a rapporté
une augmentation de 10 kg.
Nous avons constaté une augmentation de l’adhésion au traitement ARV par
rapport au premier trimestre de suivi. Le taux d’observance était de 70,34%
au terme d’une année de suivi. La majorité des patients observants avait une
évolution favorable. Roland au Sénégal a rapporté un taux d’observance de
95% [93].
Les schémas ARV prescrits étaient toujours dominés par les associations
2INRT+1INNRT (57,53%), et 2INRT+1IP (39,73%). Les combinaisons les plus
utilisées étaient : D4T+3TC+NVP ( 43,5 % ), CBV+IDV (19,2 %), CBV+EFV
(17,3%).
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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VI- CONCLUSION
Nous avons mené une étude prospective et descriptive à l'Unité de Soins,
d'Accompagnement et de Conseils (USAC) du Centre de Santé de Référence
de la Commune V du District de Bamako. Elle a concerné 186 PVVIH/SIDA
ayant présenté au moins une IO au début de l’étude. Un peu plus de trois
patients sur quatre étaient de sexe féminin et les adultes jeunes étaient les
plus touchés. Cliniquement, la candidose génitale a été la plus rencontrée
suivie de l'herpes et du prurigo. Les IO étaient apparues dans la majorité des
cas au delà de deux années d'évolution. Tout comme dans la plupart des
études, le VIH1 était le plus en cause chez la quasi-totalité des patients. La
majorité des patients était au stade II de l'OMS.
L'association de deux inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transcriptase
(2INRT) et un inhibiteur non nucléosidique de la reverse transcriptase
(1INNRT) a été le schéma thérapeutique de base le long de cette étude.
La valeur sociale et scientifique, de cette étude, résident dans le fait qu'elle
met au grand jour la problématique des infections opportunistes en milieu
tropical malgré les vertus des ARV chez les patients. Les patients séropositifs
pour le VIH sont d’autant plus sujets à des infections opportunistes quand
leur immunodépression est profonde. L'instauration d’un traitement
antirétroviral précoce associé à la prévention primaire de la toxoplasmose et
de la pneumocystose au cotrimoxazole, ont apporté une protection
conséquente contre l’apparition de nouvelles IO.
Et enfin, la bonne observance du traitement ARV reste le premier gage
d’efficacité du traitement et de la réduction considérable de l’émergence des
I.O.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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VII- RECOMMANDATIONS
Les espoirs, les difficultés et les limites de notre étude inspirent quelques
recommandations :
__ A l’endroit des médecins prenant en charge les personnes vivant avec
le VIH :
- Confirmer autant que possible les diagnostics cliniques du syndrome
d'IO avant l’institution de traitement.
- S’assurer de la conservation écrite ou informatisée de tous les
évènements intercurrents au traitement ARV ainsi que tous les
traitements prescrits et l’issue définitive des affections intercurrentes.
- Améliorer leur adhésion au traitement et cultiver leur vigilance par
rapport à tous les évènements pouvant mettre le pronostic vital en jeu.
__ A l’endroit des autorités politiques :
- Créer des programmes continus de formation à la prise en charge des
infections opportunistes chez les PVVIH/SIDA.
- Assurer la formation des techniciens de laboratoire et équiper tous les
centres de prescription des ARV de laboratoires permettant le
diagnostic des IO les plus fréquentes.
- Soutenir les associations de personnes vivant avec le VIH.
- Mettre en place un système d'alerte électronique pour le rappel des
patients des temps de prise médicamenteuse.
__ A l’endroit des PVVIH :
- Etre régulières aux rendez-vous et être assidues à la prise
médicamenteuse (ARV).
- Déclarer précocement toute infection opportuniste survenant au cours
du traitement ARV.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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FICHE SIGNALETIQUE
Nom : BAMBA
Prénom : Mme KOROTOUMOU
Titre de la thèse : Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
Ville de soutenance : Bamako Lieu de dépôt : Bibliothèque de la faculté de médecine, de pharmacie et
d’odontostomatologie.
Secteurs d’intérêt : Maladies infectieuses, médecine interne.
Résumé : Les infections opportunistes jouent un rôle important dans l’aggravation
clinique, biologique et dans la morbidité et la mortalité liées au VIH/SIDA.
C'est pourquoi, la meilleure des préventions consiste à remonter le niveau des CD4
à un taux protecteur. Ceci est possible en bloquant la multiplication intensive du
VIH avec des traitements antirétroviraux efficaces. Depuis 1996, l'utilisation de
combinaisons thérapeutiques (tri thérapies) a permis de réduire considérablement
(plus de 1000 fois) la quantité de virus présents dans le sang, encore appelée
charge virale. Ces traitements permettent de réduire l'agression du système
immunitaire par le VIH, de fabriquer en quelques mois de nouvelles cellules CD4
qui, n'étant plus agressées et détruites par le VIH, vont se retrouver en nombre et
en qualité suffisants pour protéger à nouveau le patient contre les maladies
opportunistes. Ce phénomène est connu sous le nom de: restauration immune.
Et pour cela, il faut:
- développer le dépistage de l'infection VIH et la prise en charge adaptée;
- adapter la prescription de traitements spécifiques au taux de CD4
(<200/mm3 ou 15 % des lymphocytes);
- renforcer l'information du patient sur les risques d'interruption prolongée du
suivi et de traitement antirétroviral;
- maintenir la prescription de traitements spécifiques des infections
opportunistes lorsque le traitement antirétroviral est insuffisamment efficace;
- modifier le traitement antirétroviral lorsque le traitement est insuffisamment
efficace.
Mots clés : Infections opportunistes (I.O), Traitement ARV, Chimioprophylaxie,
SIDA.
Contact : [email protected].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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Traitement par les ARV: à propos de 45 patients suivis à Ouagadougou in
CISMA, Burkina. December 10th-13th, 2001 Abstract 11PT3-233.
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Place et importance de l’hôpital de jour (HDJ) dans la prise en charge des
patients sous ARV en Afrique (USAC) in CISMA, Burkina. December 10th-
13th 2001 Abstract 11PT3-223.
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85- Kanga-koffi CI, Memain-Jenou H, Diabaté S, Ani A. Barouan Mc.
Résultat de deux années de suivi des patients sous ARV à L’USA/HDJ CHU
de Treichville, Abidjan Côte d’Ivoire in CISMA Burkina. December 10th-13th,
2001 Abstract 10PT3-222.
86 -Veeranoot Nisspatorn, Christopher Lee, Quek Kia Fatt And Khairul
Anuar Abdullah
AIDS-Related opportunistic infections in Hospital Kuala lumpur. Jpn J Infect
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Epidémiologie de l’infection à VIH et expérience des antirétroviraux au Maroc
in XIIè CISMA, Burkina. December 10th-13th, 2001; Abstract 10PT3-198.
88-Bensghir R, Marih L, Sodqi M, Chakib A, Himmich H.
Antiretroviral therapie in limited ressource countries: Example of Morocco in
XIV international AIDS conference, Barcelona, Spain. July 7th-12th, 2002;
Abstract MoPeB3231.
89- Lago H, Adinon Sg, Ehui E, Tanon A, Eholie Sp, Aka Kr. et al
Intérêt des CD4, CD8 et du rapport CD4/CD8, dans le suivi des patients
sous traitement antirétroviraux dans le service des maladies infectieuses
d’Abidjan in CISMA, Burkina. December 10th-13th, 2001; Abstract 12PT3-
283.
90- Eholie S. P, e. Bissangnene, S. Koffi, R. Konan-koko
Evaluation de la trithérapie antirétrovirale à Abidjan (RCI): bilan de 24 mois
de prescription, in CISMA, Burkina. December 10th-13th, 2001; Abstract
10DT3-2.
91- Mougnutu R, Bourgeois A, Braye-mitchel A, Mbouagbow J, Laurent
C, Lactouock B. et al.
Implantation of an antiretroviral (ART) program in Yaoundé, Cameroon in
XIV international AIDS conference, Barcelona Spain. July 7th-12th, Abstract
MoPe B3239.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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92- Maïga Z H
Suivi à court terme des patients sous ARV : 6 mois. These, pharm, Bamako,
2003; N°44.
93- Roland L
Expérience de l’efficacité d’une trithérapie associant DDI-3TC-EFVau
Sénégal ; étude ANRS 1204 in CISMA, Burkina. December 10th-13th, 2001.
Abstract 10DT3-1.
94- Sow P S, Ngom N F, Diakhate N, Gueye P M, Touré-kané N C, Thiam
S. et al
The senegalese initiative on acces to antiretroviral therapy : curent situations
and perspectives, how to translate pilot study results to public health
realities in acountry with limited ressources in XIV international AIDS
conference. Barcelona, Spain July 7th-12th, 2002 Abstract MoPeB3225.
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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93
IX- A N N E X E S
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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FICHE D'ENQUETE
Nom du Service : …………………………..
1. Numéro d'identification …………………………………….……
2. Date d'admission …..…/…..…/………
3. Prénom ………………………………………Nom……………………………
4. Sexe : Masculin ⃞ Féminin ⃞
5. Age : 18-28 ans ⃞ 29-38 ans ⃞ 39-48 ans ⃞ 49-58 ans ⃞ 59 ans ou plus ⃞
6. Situation matrimoniale : Marié(e) :⃞ Divorcé(e) :⃞ Veuf/Veuve :⃞ Fiancé(e ) :⃞ Célibataire:
⃞
7. Résidence : Quartier…………..…………………… Commune …..… Région……………………..
8. Niveau d'instruction : Non scolarisé (e):⃞ Primaire:⃞ Secondaire:⃞ Supérieur:⃞ Medersa:
⃞
9. Profession : Ménagère : ⃞ Commerçant (e) : ⃞ Fonctionnaire : ⃞ Elève/Etudiant (e) : ⃞
Autre (à préciser) :………………………………..…………………………………………
10. Lieu de dépistage : USAC/CSRef CV ⃞ Autre centre de dépistage (à préciser)….…………
11. Type de VIH : VIH 1 : ⃞ VIH 2 : ⃞ VIH1 + VIH 2 : ⃞
12. CD4 initial : ………………………………………….…………………………
13. Poids initial : ……………..………………………………………………………
14. Charge virale initiale : ……………..………………………………………………………
15. Etes-vous sous ARV ? : Non ⃞ Oui ⃞
Si oui, schéma thérapeutique……..……………………..………………………………………………
…………………………………………………………………………………………….……………………
• Donnez la date de début du traitement ARV……/………./…….
• Supportez-vous le traitement Oui ⃞ Non ⃞
• Ressentez-vous des effets secondaires ? Oui ⃞ Non ⃞
• Avez-vous bénéficié d'une éducation thérapeutique à l'USAC/CSRef CV? Oui ⃞ Non ⃞
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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• Connaissez-vous les moments de prise de médicaments ? Oui ⃞ Non ⃞
• Est-ce que vous respectez effectivement les RDV ? Oui ⃞ Non ⃞
16. Prise en charge des infections opportunistes (IO) :
• Existait -il une (des) infection (s) opportunistes ? Oui ⃞ Non ⃞
• Avant la mise sous ARV Oui ⃞ Non ⃞ ou après la mise sous ARV Oui ⃞ Non ⃞
• Si oui la (les) quelle (s) ? ………………………………………………………………………………….
• Depuis combien de temps? ……………………………………………………………………………….
• Le diagnostic a-t-il été syndromique Oui ⃞ Non ⃞ ou biologique ? Oui ⃞ Non ⃞
• Est-ce que vous recevez les médicaments contre les infections opportunistes à l'USAC/CSRef de la CV?
Oui ⃞ Non ⃞
- Si oui lesquels ? ………………………………………………………………………………….
- Si non , dites pourquoi? ………………………….……………………………………..…………
• Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté (e) par rapport à la prise en charge des IO? ………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………….
• Quels sont les avantages de l'USAC/CSRef CV dans la prise en charge des infections opportunistes ?………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………
17. Observance :
• Etes-vous observant ? Oui ⃞ Non ⃞
• Qui est chargé de votre observance ? Prescripteur ⃞ Distributeur ⃞ Psychologue ⃞ Personne ⃞
A six (6) mois, avez-vous des difficultés à la prise de médicaments ? Oui ⃞ Non ⃞
Si oui , précisez…..…………………………………………………………………………………………
- Le traitement est-il bien toléré ? Oui ⃞ Non ⃞
Si non, précisez le motif……………………………………………………………………………………
Bilan de suivi : Poids :…………… CD4 :…..……………………. Charge virale : …………..
Evolution des IO : favorable ⃞ stationnaire ⃞ décédé ⃞
- A douze (12) mois, avez-vous des difficultés à la prise de médicaments ? Oui ⃞ Non ⃞
Si oui , précisez…..…………………………………………………………………………………………
- Le traitement est-il bien toléré ? Oui ⃞ Non ⃞
Si non, précisez le motif……………………………………………………………………………………
Bilan de suivi: Poids : ….…………… CD4 : ..……………………. Charge virale : ……………….
Evolution des IO : favorable ⃞ stationnaire ⃞ décédé ⃞
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
____________________________________________________________________________________________________________________
96
SPECIFICATION SHEET
Name : BAMBA
Firstname : Mrs KOROTOUMOU
Topic of the thesis : Survey of opportunist infections happened during the ARV treatment at the PVHIV/AIDS at the USAC of the 5th district of Bamako.
City of defense : Bamako
Venue of deposit : Bookshop of the faculty of medicine, pharmacy and dentistry.
Interest sectors : Infections diseases, internal medicine.
Summary : The opportunist infections play an important role in a clinical
worsening, biological and into morbidity and mortality linked to HIV/AIDS. This is
why the best of preventions consist in increasing the CD4 level to a protecting rate.
This is possible by stopping the intensive multiplication of HIV with efficient
antiretroviral treatments. Since 1996, the use of therapeutic combination (multiple
therapies) to reduced considerably (more than 1000 times) the quantity of the virus
present into the blood, also called viral charge. Those treatments enable to reduce
the agression of the immunity system by HIV, to make in some months some new
cells CD4, which of not having been aggressed and destroyed by HIV, will gather in
number and sufficient quantity to protect again the patient against opportunist
diseases. This phenomenon is know as : immune restauration.
And for that, we need to:
- develop the screening of HIV infection and an adapted/adequate taking in
charge.
- adapt the prescription of specific treatments to the rate of CD4 (<200/mm3 or
15 % of lymphocytes).
- reinforce the patient information about the risks of resisted interruption of
the follow-up care and antiretroviral treatment.
- maintain the prescription of specific treatments of the opportunist infections
while the antiretroviral treatment is inadequately effective.
- modify the antiretroviral treatment while the treatment is insufficienty
effective.
Keys words : follow-up care, opportunist infections (I.O), ARV treatment,
Chemoprophyxis, AIDS.
Mail : [email protected].
Etude des infections opportunistes survenues au cours du traitement ARV chez les PVVIH/SIDA à l'USAC du CSREF CV du District de Bamako.
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SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant
l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre Suprême, d’être
fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-
dessus de mon travail ; je ne participerai à aucun partage clandestin
d'honoraires.
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de
parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon
patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes
connaissances médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants
l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ?
Que je sois couverte d'opprobre et méprisée de mes confrères si j'y manque !
Je le jure.