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La Gazette des Comores. Tel :( 0269) 763 26 20 Courriel : [email protected] Paraît tous les jours sauf les week-end Visitez le site de la Gazette www.lagazettedescomores.com La Gazette La Gazette des Comores Quotidien Indépendant d’Informations Générales 19 ème année - N° 3268 - Mercredi 31 Octobre 2018 - Prix : 200 Fc F AIT DIVERS Un homme se noie à Kalaweni LIRE PAGE 6 FINANCES PUBLIQUES Un séminaire pour sensibiliser sur la loi des finances 2019 Prières aux heures officielles Du 01 au 05 Novembre 2018 Lever du soleil: 05h 37mn Coucher du soleil: 18h 07mn Fadjr : 04h 23mn Dhouhr : 11h 55mn Ansr : 15h 22mn Maghrib: 18h 10mn Incha: 19h 24mn

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La Gazette des Comores. Tel :( 0269) 763 26 20 Courriel : [email protected]

Paraît tousles jours sauf les week-end

Visitez le site de la Gazette www.lagazettedescomores.com

La GazetteLa Gazettedes Comores

Quotidien Indépendant d’Informations Générales19ème année - N° 3268 - Mercredi 31 Octobre 2018 - Prix : 200 Fc

FAIT DIVERSUn homme se noie à Kalaweni

LIRE PAGE 6

FINANCES PUBLIQUES

Un séminaire pour sensibilisersur la loi des finances 2019

Prières aux heures officielles Du 01 au 05 Novembre 2018

Lever du soleil: 05h 37mnCoucher du soleil:18h 07mn

Fadjr : 04h 23mnDhouhr : 11h 55mnAnsr : 15h 22mnMaghrib: 18h 10mnIncha: 19h 24mn

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Un mois après la formation enligne et le séminaire qui a vu ledéplacement d’une délégation detrois personnes dont le président del'association, le secrétaire généralde « Dis-Moi Maurice » et la coor-dinatrice de la formation,Quayinnat Annowar a accordé uneinterview à La Gazette desComores et HZK-Presse. La coor-dinatrice de Dis-moi a proposé unbilan sur la formation et livré savision sur les Droits-Humains enUnion des Comores.

Question : Quel constat faites-vous sur les Droits Humains enUnion des Comores, après vos ren-contres avec les autorités étatiques? Quayinnat Annowar : Nous

avons eu beaucoup de réponses posi-tives. Les autorités ont promis d’ai-der et d’accompagner « Dis-MoiComores » dans l’éducation desdroits humains. Les autorités,comme le ministre de la Justice etcelle de la Jeunesse, se sont dits prêtsà accompagner la formation des jeu-nes que l’antenne « Dis-MoiComores » va organiser. Les autori-tés ont aussi promis de faire de l’é-ducation des droits-humains, un che-val de bataille. Il faut aussi reconnai-tre que si ce chemin est suivi, « Dis-Moi Comores » aura un bel avenir.

Question : Vous avez organisépendant 1 mois, une formation enligne sur les Droits Humains aubénéfice d’une cinquantaine dejeunes comoriens. Pensez-vousavoir atteint votre objectif ? Q.A : Je tiens d’abord à exprimer

ma joie et ma reconnaissance enversla jeunesse comorienne qui s’estmontrée motivée et ambitieuse.Nous avons eu la chance de formerune cinquantaine de jeunes como-riens au niveau des trois îles mais jepense que maintenant, c’est à eux defaire le travail. Ces jeunes formésdoivent à leur tour former d’autresjeunes sur l’importance et l’applica-tion des droits humains. « Dis-MoiComores » doit organiser des activi-tés et profiter de l’accompagnementoffert par les autorités pour s’appro-cher de la jeunesse et les encadrerjuridiquement sur les droits humains.

Question : Comment avez-vouschoisi les modules, en fonction dequelles critères ? Q.A : Pour le choix des modules,

nous avons choisi de commencer parla base. C’est quoi les droits del’Homme, la déclaration universelledes droits de l’Homme, car nousdevons prendre en considération lecadre juridique et initier, même sicertains savent de quoi il s’agit, lesparticipants. En partant de la plusbasique, nous avons évolué graduel-

lement à travers les modules jusqu’àla dernière où nous sommes entrésen profondeur et avons expliqué cequ'étaient les Nations Unies, lesconventions ratifiées,... Nous avonsparlé de l’Union Africaine, la fonc-tion, le but et les branches de laCommission de l’Océan Indien. Ilfaut aussi montré que la formation aété pédagogique de sorte que mêmeun enfant de 10 ans arriverait à com-prendre et à y répondre. Pour partici-per, il ne fallait pas avoir un niveaulycée ou des diplômes mais juste unenotion de base, quelques connaissan-ces. Les modules duraient entre 6 à10 minutes quand nous avions letemps.

Question : Ce séminaire est ladeuxième activité que l’Ong « Dis-Moi » propose aux jeunes como-riens. Quelle est la suite ? Q.A : Après le séminaire, Dis-

Moi Comores va former d’autrescitoyens et après cela, nous comp-tons venir aux Comores pour évaluerla manière de procéder à l’améliora-tion du travail. Et par rapport à cela,comme vous l’avez remarqué sur labase de ce séminaire sur les droitsdes personnes âgées, nous allons lan-cer une autre base sur les droits despersonnes handicapées. « Dis-MoiMaurice » espère inviter le responsa-ble de la commission sur place pourlever le tabou sur les handicaps. Ce

n’est pas parce qu’on est handicapéqu’on ne peut pas travailler ou s’ex-primer.

Question : Comment voyez-vous l’Ong dans 10 ans, sur leconcept de « vulgarisation de lanotion des droits humains », pourreprendre les mots de VijayNaraidoo ? Q.A : Dans 10 ans, incha’allah,

j’espère que l’Ong va prendre unegrande ampleur et qu’elle va devenirune Ong plus connue au niveau de larégion, du continent et du mondeentier. J’espère aussi que l’Ongpourra s’implanter sur toutes îles del’Océan Indien et si possible, mettreen place un grand projet commun

pour pouvoir propager et partager leconcept des droits humains en une etunique voix.

Question : En quelques mots,comment définirez-vous « Dis-Moi» ? Q.A : ‘’Dis-Moi’’, c’est la base

des droits humains. Comme le noml’indique, ‘’Dis-Moi’’ ! Vous vousposez des questions sur les droitshumains et nous, nous vous lesrépondons dans n’importe quelletopique des droits humains que voustouchez. C’est ça ‘’Dis-Moi’’!

Propos recueillis par A.O Yazid

Les étudiants de l’Universitédes Comores (UDC) règlent diffici-lement leurs droits d’inscription.La semaine dernière, près de 300d'entre eux étaient amassés devantle portail de la Société Nationaledes Postes et des ServicesFinanciers (SNPSF) pour réglerleurs frais d'inscription. La datelimite était fixée à hier, mardi 30octobre.

Ahmed Rachad, étudiant endeuxième année àl’Université des Comores

(UDC) suit la file d’attente à laSnpsf. Comme des centaines d'aut-res, dans le même cas que lui, ilespère régler à temps ses frais d'ins-cription à l’Udc, la date butoir étantfixée au 30 octobre. « Depuis l’ou-verture des comptes pour le paie-ment des inscriptions à la SNPSF,nous avons du mal à verser lasomme. On se sent de plus en plusmarginalisés », regrette-t-il.

Devant la file, sans fin, il pointedu doigt les guichets: « Un seul gui-chet pour plus de 1000 étudiants! Ilest impossible de faire passer plusde 200 étudiants entre 10h et

13h00». A celui qui lui répond qu’unautre guichet a ouvert dans ledeuxième bureau de la SNPSF, prèsde la Banque centrale, il dira: « Là-bas, c’est encore pire! Je suis làdepuis 5h00 du matin et suis 105esur la liste. Il est 10h00 heures et j'ensuis encore là... ».

Seuls les dossiers de 300 étu-diants devraient être reçus ce jour là.

« Je ne suis pas sûr de passer aujour-d’hui et demain, c’est la date limite», a regretté ce jeune qu'on a rencon-tré la veille soit lundi. Pour faireface à ces difficultés de paiementdes droits d’inscription universitai-res, Ahmed Rachad propose ladécentralisation des services clientè-les de la SNPSF. Ce dernier espèreque le bureau ouvrira ses caisses

dans les grandes villes commeMbéni, Iconi, Mitsoudje ou encoreFoumbouni, au niveau de Ngazidja,pour résorber le flux d’étudiants enattente, compte tenu du facteurtemps.

Kamal Gamal (Stagiaire)

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURVersement des droits d’inscription à l'Udc :

la file d’attente interminable à j-1

SOCIÉTÉ LGDC du Mercredi 31 Octobre 2018 - Page 2

La Gazette des ComoresDirecteur généralSaid Omar Allaoui

Directeur de la publication Elhad Said OmarRédacteur en chefMohamed Youssouf

RédactionA. MmagazaM.I.M AbdouA.O. Yazid

Faîza Soule YoussoufBinti Mhadjou

Nassuf Ben Amad (Stagiaire)Kamal Gamal Abdou (Stagiaire)

Chronique SportiveB.M. GondetMise en page

Abdouchakour Aladi NourouSecrétaire de rédaction

Sanaa ChouzourResponsable commercial Rahamatouallah YoussoufDocumentation archiviste

Mariama Mhoma Photographe / Site WebMohamed Said Hassane

ImpressionGraphica Imprimerie

www.lagazettedescomores.comTel: 773 91 21/ 322 76 45

INTERVIEWQuayinnat Annowar:"Dis-Moi, c’est la base des droits humains"

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FINANCES PUBLIQUESUn séminaire pour sensibiliser sur la loi des finances 2019

« Cyber sécurité : les enjeuxdes réseaux sociaux », c’est lethème requis cette année à l’occa-sion du mois international pour lacyber sécurité. Devant la presse,des techniciens et des spécialistesdu monde numérique et de lacyber-sécurité ont mis en gardecontre les dangers du mondenumérique et des réseaux sociaux,et ont proposé des solutions pouréviter cette criminalité qui tou-chent le monde en grande partie.

Isolation, individualisme, pertede l’esprit de la collectivité et dela convivialité ou encore obésité

sont les dangers du nouveau mondedes outils informatiques et desréseaux sociaux. Outre les avantagesqu'ils présentent comme faireconnaissance, construire des liens,partager avec le monde, les réseauxsociaux sont exposés aujourd’hui àun grand nombre de dangers. PourEl-Fatahou Said Youssouf, l’addic-tion, la restriction à d’autres activi-tés ou la désocialisation sont parmiles dangers directs dont peut êtrevictime l’utilisateur. Il est exposé àd’autres risques qui sont plus pro-fonds et plus informatiques commele cyber harcèlement, la cyber inti-midation, la sextorisation ou lechantage.

« Les conséquences des réseauxsociaux se répercutent sur les liensfamiliaux », explique El-FatahouSaid Youssouf. La vigilance sur lesdemandes d’ajout en ami et les per-sonnes avec qui on discute est doncde mise. « Aujourd’hui, plusieursréseaux de personnes mal intention-nées utilisent les réseaux sociauxpour nuire à notre vie par tous lesmoyens », explique AboubacarAhmed Mzé, chef du départementinformatique et crimes organisées àla police nationale. Citant entre aut-res la cyberdrogue, cyberterrorismeet la cyberdépendance, l’officier depolicier assure que les moyens pourlutter contre tous ces crimes infor-matiques existent, mais qu’il faut lesrenforcer.

Le fonctionnaire de la police sol-

licite la mise en place d’une plate-forme de surveillance qui permet-trait d’intervenir à temps pour loca-liser les hackers. Parlant entre autrede délit de mœurs, l’officier appellela jeunesse à éviter de s’exposer. «Nous sommes exposés à plusieursdangers avec les réseaux sociaux.Alors pour éviter d’être victime deces hackers, nous nous devons desensibiliser, de mener une grandecampagne et de redoubler d’effortspour lutter contre tous ces faits », a-t-il rajouté. Aboubacar montre queles citoyens sont exposés à un grandnombre de menaces commel’espionnage, le vol de mot de passe,le vol des informations, le harcèle-ment, l’exposition des enfants à laprostitution organisée.

« Pour sauver la population,

nous nous devons de mettre en placeune action et une politique nationa-le, une action commune avec lesopérateurs, une action internationaleavec les partenaires », insiste l’offi-cier de la police. Ce dernier expliqueque ces pirates peuvent nuire à la viede toute personne. « Ces derniersjours, nous avons tous vus sur lesréseaux sociaux des images portantpréjudices à nos autorités, chose quin’a fait que donner mauvaise imagesurtout s’agissant des personnalitéspubliques », a-t-il lancé. Ce type derencontres devrait permettre de sen-sibiliser la population sur les condi-tions d’utilisations et de les protégerpar l'information et la sensibilisa-tion, à toute sorte de piraterie.

A.O. Yazid

Les conducteurs des transportsen commun Moroni-Bandjini Estet Ouest ont observé hier mardi,un arrêt de travail pendant plu-sieurs heures. Un geste de mécon-tentement qu'ils justifient par le

non respect de l’accord signé entreles transporteurs de la région deMbadjini et la Mairie de Moroniconcernant la gare du Sud(Karthala).

Hier dans la matinée, plu-sieurs bus de la régionMbadjini de l’Est et Ouest

stationnaient devant la gare routière,Karthala. Ces autocars accostés defaçon gênante, y sont restés, immo-biles er cela pendant de très longuesheures. La cause reste le stationne-ment de ces bus à Karthala. La mai-rie de la capitale souhaite construiresur cet espace précis. Privés de par-king, les chauffeurs de la région deMbadjini Ouest et Est ont décidéd'observer un arrêt de travail.

« Depuis longtemps, on station-ne nos bus dans cet espace. Puis der-nièrement, la Mairie de Moroninous a demandé d’aménager l’espa-ce car ils veulent y construire desmagasins. Ils nous ont accordé leprincipe de stationner à Caltex. Avecleur accord, on a acheté une peintu-re jaune pour délimiter l'espace etnous permettre de nous garer dansles zones prévues à cet effet. Mais la

police a dernièrement ramassé plu-sieurs autobus stationnés dans ceszones là », regrette ChamsoudineAli, porte-parole d’Usukani WaMassiwa.

Cet arrêt de travail a attiré l’at-tention des autorités. Le capitaineTaoufik, chargé de la sécurité routiè-re, accompagné du commissaireAchkal se sont entretenus pendantde longues heures avec le syndicatdes automobilistes. Finalement, ilstrouveront un consensus. « Noustenons à remercier Taoufik etAchkal, car ensemble on a pu trou-ver une solution. On leur a donné laliberté de stationner dans les zonesen jaune à Caltex puis à l’entrée deDjomani. Nous espérons que cesconditions seront respectées », pour-suit-il. En ce qui concerne les amen-des, le commissaire Achkal a promisde s’en charger "avec la police et lagendarmerie".

Kamal Gamal

EN “ UNE “ ACTUALITES LGDC du Mercredi 31 Octobre 2018 - Page 3

Un séminaire gouvernementalsur la loi des finances 2019 a eulieu hier mardi au palais présiden-tiel de Beit Salam. Le projet prévoitdes recettes totales de 113 milliardsdont 69,500 milliards de recettespropres et 43,500 milliards derecettes externes.

Pour la préparation de la loi desfinances 2019, le ministre desFinances et du Budget a opté

pour un séminaire gouvernementalréunissant les principales parties pre-nantes du budget. L'objectif était desensibiliser activement les membresdu gouvernement sur la particularitédu nouveau projet de budget pourl’année 2019. Said Ali Said

Chayhane a présenté aux partici-pants, l’évolution des lois des finan-ces des quatre dernières années(2015 à 2018), les leçons apprisespar rapport aux difficultés rencon-trées et aux opportunités obtenuesdans leur exécution et leur impactpar rapport au bon fonctionnementde l’Etat et au développement dupays.

« Le budget de 2019 doit seconformer à la nouvelle constitutionet la vision du président de laRépublique. Après conclusion, leprojet a été approuvé par le conseildes ministres et sera envoyé auParlement dans les jours à venir,déclare Said Ali Said Chayhane,ministre des Finances et du Budget.

Actuellement, il ne reste quequelques amendements et ils serontfaits dans les meilleures délais ».L’argentier de l’Etat a saisi cetteoccasion pour présenter les diffé-rents aspects qui marquent la rupturedu projet de loi des finances 2019par rapport aux autres lois des finan-ces antérieures. Ce dernier comportedes recettes totales de 113 milliardsdont 69,500 milliards de recettespropres et 43,500 milliards de recet-tes externes.

La part des investissements estestimée à 21 milliards et les dépen-ses courantes, estimées à 116milliards. La loi des finances 2019aura comme ambition de maintenirles acquis des lois des finances de

2017-2018, encourager les investis-sement pour des projets d’infrastruc-tures de base sur fonds propres avecdes perspectives à long terme et sti-muler la croissance économiquegénératrice d’emplois et protégerl’environnement des Comores, déjàfragile de par le caractère insulairedu pays.

« Sur l’environnement, nousallons réduire les taxes du bois, deschevrons et des planches pour pous-ser la population à respecter l’envi-ronnement. Nous allons par contrefaire des restrictions des produits etarticles nocifs à l’environnement ter-restre et maritime », poursuit-il. Surla loi des finances 2019, le ministredes Finances a mis en place une

redevance spéciale sur la coopéra-tion internationale. Elle sera là pourrégler les contributions de l’Etat auniveau des organisations internatio-nales. « Aujourd’hui, nous avonszéro arriéré au niveau de l’UnionAfricaine, la Commission del’Océan Indien et de l’OrganisationInternationale de la Francophonie.Notre ambition est d’apurer toutesnos dettes au niveau des organisa-tions internationales », explique SaidAli Chayhane qui a annoncé aussi denouvelles mesures visant à accompa-gner l’Etat pour améliorer son assiet-te fiscale.

Mohamed Youssouf

TRANSPORT EN COMMUNLes bus pour Mbadjini Est et Ouest peuvent

désormais stationner à Caltex

SociétéLes réseaux sociaux, un couteau double tranchant

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LGDC du Mercredi 31 Octobre 2018 - Page 4

SOCIÉTÉ

Les Maisons desOrganisations de la SociétéCivile (MOSC) des trois îles,en partenariat avec WWF,ont organisé un ateliernational d’échanges et decoordination. L’objectif estd'échanger avec les memb-res de chaque MOSC, surles difficultés rencontréesafin d’apporter une solutionadéquate permettant desmeilleurs lendemains.

Un atelier national d’é-changes et de coordi-nation entre les

Maisons des Organisations dela Société Civile (MOSC) acommencé hier mardi, àMoroni. Cette rencontre aréuni plusieurs organisationset associations nationales etrégionales. Le but est de dis-cuter tout d’abord, d’unefeuille de route commune,ensuite établir d’ici décembre2018, une meilleure coordi-nation entre les MOSC destrois îles. « Le rôle importantde cette rencontre est de sedemander ensemble, ce queles associations attendent desMOSC et ce que les MOSCattendent à leur tour des asso-ciations. Présenter les plai-doyers portés aux invités de

l’autorité comorienne etposer les vraies probléma-tiques sur les ententes et lesbesoins des MOSC »,explique Marie Ange, lareprésentante de l’UnionEuropéenne dans l’atelier.

La rencontre devra per-mettre de développer unevision commune, partager lesexpériences acquises sur lamobilisation de la populationsur les problèmes spécifiquesqui touchent chaque île (envi-ronnement, gestion de conflit,consolidation de la paix, ali-gnement de la société civilepar rapport aux Objectifspour le DéveloppementDurable (ODD), discuter desmécanismes de communica-tion entre les 3 îles et discuterde l’implication des MOSC etde l’adoption de laPlanification SpécialeMaritime et gestion intégrédes océans.

Le coordinateur de l’ate-lier, Edmo a présenté à cetteoccasion les thèmes d’étudesde cet atelier, institués en col-laboration avec les partenai-

res techniques et financiers àsavoir WWF et CSPPS.Parmi ceux-là, on peut citerentre autres, la lutte contre lesinégalités, le respect desdroits de l’homme, la protec-tion des personnes vulnéra-bles, la préservation et lacréation des ressources natu-relles et la reconnaissance descommunautés locales.

Ainsi, pendant deux joursde concertation, les MOSCespèrent établir une meilleurecoordination afin de promou-voir le renforcement descapacités institutionnelles ettechniques. Une formationaura lieu au mois deNovembre 2018 pour formerles membres MOSC sur l’ap-proche GIO et PSM. Lesbénéficiaires seront principa-lement des environnementa-listes, des juristes, des éco-gardes, des géographes, desocéanographes et des memb-res qui travaillent sur lesmilieux marins.

Kamal Gamal

SOCIÉTÉ CIVILEVers une feuille de route

commune entre les 3 MOSC

Depuis le 1er aout, la sociétéd’eau et d’électricité des Comores(Ma- mwe) a procédé à l’installa-tion des transformateurs sur le solet au renforcement de l’électricitédans certains secteurs. Pour plusde sécurité, le coordinateur duprojet a annoncé la constructionde "petites maisons en grille"pour isoler les machines.

Dans le cadre de ses travauxsur le renforcement de lafourniture d’électricité dans

certains secteurs de la capitale et sesenvirons, la société Ma-Mwe ainstallé à même le sol, des transfor-mateurs à haute tension dans cer-tains quartiers de Moroni. Uneinitiative louable mais qui inquièteles riverains: les transformateurssont accessibles à tous. Le coordina-teur du projet ADFD rassure: «Nous allons construire des petitesmaisons surmontées de grilles pourplus de sécurité, explique AhmedYoussouf. Leurs câbles passerontsous terre ».

Ce dernier a montré l’importan-ce du projet dans la distribution del’électricité sur l’ensemble du terri-

toire. « Il faut savoir qu’avant, nousavions des petits transformateurs de50 jusqu’à 100 Kwa. Parfois, ils

n’arrivaient pas à distribuer le cou-rant convenablement », poursuit-il,avant d’ajouter que « maintenant

avec ce projet, on nous a fourni desgrands transformateurs de plus de400 Kwa. D’ailleurs, c’est pour cela

qu’ils sont positionnés par terre vuleurs poids. On ne pouvait pas lesinstaller en haut ».

On apprendra égalementd'Ahmed Youssouf que la distribu-tion du courant sera informatisée: encas de problème dans un secteur, laMa-mwe sera capable de « couper lecourant à la direction même; plusbesoin de se rendre sur place ». Pourrappel, le projet ADFD est financépar les Emirats Arabes Unis pour unmontant de 4 milliards de francscomoriens pour une durée de cinqmois.

Ce projet a pour but de réhabili-ter le réseau électrique, pour mieuxproduire l’électricité dans l’ensem-ble des îles. Un projet qui va per-mettre à la Ma-mwe de se procurer 7groupes électrogènes de 12,5Mégawatts pour la production surles trois iles. Les travaux de réhabi-litations du réseau électrique pren-dront fin à Ngazidja en miNovembre et se poursuivront àAnjouan et Mwali jusqu’au mois dedécembre.

Nassuf Ben Amad

RÉHABILITATION DU RÉSEAU ÉLECTRIQUEDes "maisons en grille" pour la sécurité des transformateurs

La Gazette des Comores Le devoir d’informer, la liberté d’ecrire

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LGDC du Mercredi 31 Octobre 2018 - Page 5SOCIÉTÉ

Le contrat de l’entraîneur desCœlacanthes, Amir Abdou, arriveà terme en fin novembre. La com-munauté footballistique, locale etde la diaspora d'Afrique, d'Asie etd'Europe s’interroge sur l'avenirde l'équipe nationale des Comoresqui, mathématiquement, peut tou-jours espérer une qualification : «Une reconduction ou un change-ment du coach dépendra de nosmoyens. Je refuse de vivre au-des-sus de mes possibilités », expliqueSaïd Ali Saïd Athouman, patronde la Fédération de Football desComores (Ffc).

C'est un secret dePolichinelle. En fin novem-bre 2018, le contrat de tra-

vail de l’entraîneur desCœlacanthes, Amir Abdou, expire.

Les sympathisants de l'équipe, quiest arrivée à maturité en terme desoif de conquête légitime, sont pré-occupés par l'avenir du footballcomorien au niveau international.Actuellement, les Cœlacanthes peu-vent toujours légitimement rêver àune présence effective auCameroun, en 2019. « Si le Marocperd ses deux matches restants, etque les Comores (face au Malawi etaux Lions indomptable) remportentles leur, mathématiquement, ils sontqualifiables », explique le patron dela Ffc.

Notre interlocuteur poursuit : «Pour le coach des Cœlacanthes, rienn'est encore décidé. Une reconduc-tion ou un changement dépendra denos moyens. Je refuse de vivre au-dessus de nos possibilités ». Lesdeux hommes sont amis d'enfance.

Ils ont joué ensemble au Rapid clubde Moroni. Saïd Ali Said Athoumanfait la part des choses : «Aujourd'hui, chacun de nous a unregard par rapport à son bilan. LesCœlacanthes ont franchi un nou-veau palier. Celui qui assurera ladestinée des Cœlacanthes doit sefixer des ambitions nouvelles avecune vision objective, tout en tenantcompte des moyens dont dispose laFfc ».

Pour le futur encadreur tech-

nique de l'équipe nationale, la Ffcn'a aucune particularité sur son ori-gine. Le sport n'a pas de frontière.Dans le staff du Sénégal, il y a unComorien. El Hadadi Himidi a lesqualifications requises. Il était avecles Sénégalais aux Jeux olympiquesde Londres en 2012, à la phasenationale de la Can 2017 au Gabonet fraîchement au mondial de laRussie (2018). « Qu'il soitComorien ou étranger, le futurcoach doit accepter les moyens dont

la Ffc dispose. Sous notre couvertu-re financière, il doit se déplacer,aller à la rencontre des joueurs pré-sélectionnables et discuter aveceux. Et qui dit déplacement dithôtellerie. La Ffc est-elle en mesured'assurer ces charges financières ?J'insiste, je ne suis pas prêt à m'en-gager en vivant au-dessus de nosmoyens », conclut le patron de laFfc.

Bm Gondet

Les conséquences du derniertoilettage institutionnel donnentde la graine à moudre à tous lesanalystes sous les cocotiers, mêmesi nous savons tous que chez noustout est relatif, surtout quand ils’agit de respecter des règles.Nous sommes toujours les pre-miers à fustiger toute personnequi veut vous faire comprendrequ’elle ne peut pas vous rendreun service car elle enfreindrait laloi.

Des propos tel que « la cons-titution n’est pas le coran »sont utilisés par la classe

politique pour justifier des passagesen force, à l’exemple des basket-teurs. Naturellement, la faiblessedes moyens explique dans une largemesure la qualité des services atten-

dus. A cela s’ajoute des insuffisan-ces des capacités à tous les niveaux.La prise en compte de ces élémentsne peut, cependant pas suffire àexpliquer, à lui seul, la médiocrequalité des services rendus.

Par ailleurs, on ne peut s’empê-cher de croire que la mauvaise foide certains contribue pour beau-coup dans la création d’un climatqui n’est pas propice à la prise d’i-nitiatives. Les gens devenantméfiants les uns par rapport auxautres.

Dans ce contexte, malgré l’exis-tence d’un certain nombre de per-sonnes qui se sont engagées depuisdes décennies sur les questions dedéveloppement, l’on semble êtreatteint d’une maladie, qui consiste àrefuser le développement.

La promotion d’une stratégie dedéveloppement chère aux écono-mistes du système des Nations-Unies ne pourra se faire du jour aulendemain. Pour que cela se fasse, ilfaudrait en finir, avec cette étroites-se d’esprit, qui consiste à croire quenous détenons à nous seuls les clésde notre développement.

Les notions d’interdépendanceet de synergie sont des notions trèsabstraites pour l’ensemble de nosdécideurs. L’expérience des entités

insulaires qui se sont toujoursconsidérés comme des forces d’op-position que de proposition en estune bonne illustration.

En fait, dans nos îles, lesresponsables devraient avoirl’esprit d’un coureur de relais,savoir que suivant les paramètresinhérents à l’insularité, nul ne peutà lui seul parcourir la distanceréglementaire sans passer le relaisau suivant. Et cet esprit du relais estvalable dans tous les secteurs. Cettemobilité devrait être ancrée ennous. Elle permettrait de nous éviterde passer notre temps dans des dis-cussions à n’en plus finir et amène-rait certainement les uns et les aut-res à réfléchir à autre chose.

On peut affirmer que notredrame, vient tout simplement dufait, que nous n’avons pas lesmoyens de nos ambitions. Il nousfaudrait refuser de jouer à chaquefois à la politique de l’autruche. OnPeut dire qu’en ce moment c’estl’adage « Dit moi qui tu hantes, je tedirai qui tu hais ! » qui va s’appli-quer. Le pays n’a donc pas fini salongue quête pour trouver son che-min.

Mmagaza

FIN DE CONTRAT POUR L'ENTRAINEUR DES COELACANTHESQuel sort pour coach Amir ?

HABARI ZA UDUNGAL’esprit d’un coureur de relais

"Kassi, nde wudjuwo siri za mtsundji"

PoliceMoroni: 764 46 64Fomboni: 772 01 37Mutsamudu: 771 02 00

GendarmérieMoroni: 764 49 92Fomboni: 772 01 37Mutsamudu: 771 02 00

ImmigrationNgazidja: 773 42 86Anjouan: 771 01 73Moheli: 772 01 37

AéroportHahaya: 773 15 95Ouani: 771 07 31Moheli: 772 03 71

HÔTELS & RESTAURANTS :Le Select 773 00 31

Port maritimeMoroni: 773 00 08Moheli 772 02 57Anjouan: 771 01 43

HopitauxMoroni:: 773 25 04Fomboni: 772 03 73Mutsamudu: 771 00 34

BanquesBIC: 773 02 43Eximbank: 773 94 01Banque centrale: 773 10 02SNPSF: 764 43 00Meck: 773 36 40

MAMWEMoroni: 773 48 00Mutsamudu: 771 02 09Fomboni: 772 05 18

Numéros utiles

The United States Peace Corps seeks a qualifiedMedical Doctor or Nurse Practitioner for the positionofPeace Corps Medical Officer(PCMO) based inMoroni, Comoros. This is a full-time PersonalServices Contractor position.Peace Corps may makeone or more selections from this vacancy announce-ment.

Position Summary: The PCMO will provide healthcare to U.S. Peace Corps Volunteers in Comoros,including treatment of common illnesses and injuriesand counseling on disease prevention and stress mana-gement, in accordance with Peace Corps medical gui-delines; emergency medical response; conducting trai-nings on health-related issues; administrative tasks,including budget and inventory for the medical unit;travel throughout Comoros to visit Peace CorpsVolunteers; and 24-hour on-call duty.

Qualifications and Requirements: • Graduate of accredited school• Current license to practice• Relevant clinical experience in primary care aftermedical school• Experience in managing mental health issues inclu-ding counseling of patients • Experience in training design and presentation ofhealth-related material• Language proficiency in English (required) andFrench (preferred)• Working knowledge of standard Microsoft suite pro-grams (Word, Excel, etc.)• Skills in program management, administrative expe-

rience, and cross-cultural teamwork• Willing to travel to remote sites throughout Comoros• Must be able to obtain an American visa

This position is open to all interested candidates. Thefull vacancy announcement and application materialsare available by sending a request to [email protected]. Qualified applicants should submit thefollowing:• PCMO Application form, skills survey, and privile-ging form• Resume or CV• Three letters of references from medical professio-nals• Copies of diplomas, professional licenses and regis-trations, certificates of training, etc.• Letter of motivation • Copy of passport or Comorian identity card• Extrait de casier judiciaire (for Comorian candidatesonly)

Completed applications may be sent electronically [email protected] or delivered to the PeaceCorps office at Rive Gauche, Moroni (Attention:DMO), no later than Friday, November 23, 2018, at17:00. Incomplete or late applications will not beconsidered. Applications must be submitted inEnglish. Only candidates considered for an interviewwill be contacted.

The United States Peace Corps is an Equal OpportunityEmployer.

JOB ANNOUNCEMENTMEDICAL OFFICER

Peace CorpsBP 375

Route de la CornicheMoroni, Union ofComoros

Pharmacie de gardePhcie Mangani: 7731971/ 335 5015

Page 6: La Gazettelagazettedescomores.com/assets/pdfs/QuarkXPress 3268.pdfEl-Fatahou Said Youssouf, l’addic - tion, la restriction à d’autres activi-tés ou la désocialisation sont parmi

LGDC du Mercredi 31 Octobre 2018 - Page 6SOCIÉTÉ

FAIT DIVERSUn homme se noie à Kalaweni

Un jeune homme, la vingtaine,est mort noyé au port de plaisancede Kalaweni. Le corps sans vied’Assad Said alias Mouza a étéretrouvé et repêché hier en débutde matinée par la sécurité civile etles forces de l’ordre.

"Une mort par noyade »,selon la brigade derecherche de la gendar-

merie. Cette dernière a déclaréaprès consultation du médecin, àdéfaut d’un médecin légiste, que lavictime est mort par noyade car,explique l’agent joint par LaGazette, « il n’y a eu ni égratignureni plaie. Aucune trace de violenceni d’agression ». La victime a étévite identifiée grâce à sa carte d’i-dentité nationale retrouvée sur leslieux. Assad Said Mbadjini, natif deNtsorale dans le Dimani était âgé de20 ans.

Quand et comment a eu lieucette mort tragique ?

Selon les proches de la victime,Mouza se serait rendu dans la petitebaie pour se baigner. « C’est un pas-sant qui a retrouvé le téléphone, deshabits et le sac avec la carte d’iden-tité à l’intérieur », nous confie uncousin du défunt, présent sur les

lieux. Ce dernier explique que lesaffaires de la victime ont été retro-uvées depuis la veille aux environsde 17 heures. « L’homme de passa-ge sur les lieux, comme à son habi-tude, est tombé sur les affaires demon cousin. Il les a gardées dansl’espoir que le propriétaire lecontacte. Ce n'est qu’aujourd’hui(ndlr mardi) que l'homme est parti àla recherche de personnes pouvantreconnaitre la personne sur la carted’identité. Mais il était trop tard... ».

Selon les investigations menéespar la brigade de recherche de lagendarmerie, Mouza serait mort

depuis lundi, noyé dans la petitebaie de Kalaweni. Nos services derecherches n’ont pas les moyenspour déterminer les origines et lescauses d’une mort. Le corps deMouza n’est pas le premier à êtreretrouvé aux environs de Kalaweni.A l’heure où nous mettions souspresse, Mouza était inhumé dans salocalité de Ntsorale ya Dimani.Puisse son âme reposer en paix.

A.O Yazid

Un collectif d’artistes, poètes, intellectuels et professionnels de la culturelance un appel, invitant leurs collègues et amis à réfléchir ensemble au deve-nir de la scène culturelle comorienne. Un appel ouvert, et qui suppose unemeilleure implication de tous dans la promotion et la défense des intérêts dusecteur.

Ceci est un appel pour dire que le temps est venu pour nous de réfléchir ànotre avenir. Nous, artistes, poètes, intellectuels et professionnels de la cultu-re dans l’archipel. Des gens qui, souvent, donnent l’impression de se complai-re dans une bulle, sciemment déconnectée de la réalité de leurs concitoyens.Certains nous assimilent à des dealers de rêve, qui ne pensent souvent qu’àleur propre survie, et rarement au destin d’un pays.

La tradition de cet archipel a toujours fait place à la création. Sans doute,parce qu’elle lui arrivait de répondre à des nécessités immédiates. Depuis1968 s’est imposée l’idée d’une culture nouvelle – msomowanyumeni– sus-ceptible de contribuer au destin du pays. Cette idée a inspiré bien des carriè-res parmi les créateurs actuellement consacrés. Mais elle n’a pas toujoursatteint les ambitions, qui étaient les siennes. Celles d’une transformationsociale et politique collective, et effective. Et sans doute qu’il y a eu beaucoupde rancoeurs et d’inimitiés entretenues dans les dynamiques à l’époque…

Depuis l’échec proclamé de la révolution soilihiste, les artistes, les poètes,les intellectuels et les professionnels de la culture sont devenus de simplescautions à des causes, qui, parfois, n’entretiennent aucune relation avec leursréalités, leurs envies, leurs actions. Il en est même qui ressemblent à des cari-catures du monde capitaliste et consumériste. Nous, qui signons cet appel,souhaitons réinventer nos cadres de pensée et d’action, imaginer d’autres tra-cés pour la culture de ce pays, inscrire nos pas dans un imaginaire, où ladémesure nous oblige à plus d’audace et de génie. Nous ne sommes pas que

les pantins d’une histoire écrite d’avance par nos aînés. Nous sommes capa-bles de nous pencher sur nos fragilités et d’apporter des perspectives nouvel-les, là où l’horizon semble obstrué.

Nous ne pouvons laisser à d’autres le soin de mener ce combat à notreplace. Nous méritons une digne place dans cette société, où la culture, plusque jamais, incarne un espace de résistance contre les temps gris, qui s’annon-cent. Faire front commun pour le devenir de notre scène culturelle, en ne pri-vilégiant pas que le discours du legs, c’est ce que nous appelons, nos collè-gues producteurs de sens et de formes, à faire à nos côtés. Il est des questionssur lesquelles nous devons nous recentrer. Statut et droits du créateur, poli-tique de soutien, circulation des biens culturels, mobilité des professionnels,promotion des savoir-faire, formation et suivi des plus jeunes, défense desdroits liés à l’activité, etc.

Nous, artistes, poètes, intellectuels et professionnels de la culture, avonsbeaucoup à apporter à ce pays, et à recevoir également. Nous sommes tousporteurs de vie pour les générations à venir. Nous devons œuvrer à les sur-prendre. Nous pencher sur nos esthétiques, les ancrer dans une mémoire et unpaysage, afin de déterminer ce que nous avons à partager avec le monde alen-tour. C’est la raison pour laquelle nous invitons nos collègues à rejoindre cetappel, afin de tisser le récit à venir de nos imaginaires, aujourd’hui, à l’étroit.Finie l’époque de la main tendue. Le temps est venu pour nous de prendrenotre situation en main, en instruisant d’autres codes, d’autres langages, sus-ceptibles de faire bouger les lignes. Rien ne nous oblige à mendier notre exis-tence.

Moroni, le jeudi 25 octobre 2018

NDE MBWANA